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CHAPITRE IV : LES ARTICULATIONS LOGIQUES

Ce cours présente les articulations ou connecteurs logiques et leurs valeurs pour aider l’apprenant à
mieux structurer sa pensée, afin d’argumenter son point de vue de manière logique et cohérente.

Définition

Les articulateurs logiques ou connecteurs logiques sont des termes qui assurent
l’organisation d’un texte. Ils permettent d’établir des liens entre les phrases et les
idées. Ce sont des mots ou groupes de mots de nature très variée qui assurent la
cohésion et la logique d’un texte. Ils servent donc à établir des relations entre deux
idées, deux faits et expriment la cause, la conséquence, l'opposition, l’addition, la
reformulation, etc…

 Exemple : Certains étudiants s'inquiètent parce que des professeurs sont


absents = la cause.
 Exemple : les étudiants n’ont pas révisé leur cours, c'est pourquoi les notes
sont si catastrophiques = la conséquence.
 Exemple : Bien qu’il soit turbulent, il est très intelligent = l’opposition.
 Exemple : Il excelle en français, en plus il maitrise les mathématiques =
l’addition.
 Exemple : les étudiants passent un concours pour accéder à l’école, c’est-à-
dire, qu’ils composent dans plusieurs matières et les meilleurs sont retenus =
la reformulation.

I- Tableaux des principaux connecteurs logiques

Le tableau ci-dessous propose les mots de liaison qu'on peut employer


dans une argumentation. Cependant, la liste des connecteurs dressée dans ce
tableau n'est pas exhaustive puisque la valeur exacte d'un connecteur est
déterminée par le type de phrase ou de texte dans lequel il est employé.
Ce tableau présente les mots de liaison rangés autour des relations
principales qui peuvent s'instaurer entre les arguments.
Relations logiques Connecteurs (articulations) logiques/Mots de
liaison

L’Addition ou Et, de plus, en outre, par ailleurs, surtout, puis, d'abord,


la gradation
Ensuite, enfin, d'une part, d'autre part, non seulement.
Mais encore, voire, de surcroît, d'ailleurs, avec, en plus
de, outre, quant à, ou, outre que, sans que.
Le classement Puis, premièrement. ensuite, d'une part. d'autre part, non
seulement. Mais encore, avant tout, d'abord

Ou, de même, ainsi, également, à la façon de, à l'image


La Comparaison de, contrairement à, conformément à, comme, de même
ou L’équivalence que, ainsi que/ aussi que, autant. Que, tel… que, plus…
que, plutôt…que

Pour, dans le but de, afin de, pour que, afin que, de
Le But crainte que, de peur que.

L’Alternative Ou, autrement, sinon, soit… soit, ou…ou

L’Explication C'est-à-dire, en effet, en d'autres termes

L’illustration
Par exemple, c'est ainsi que, comme, c'est le cas de...

Au total, tout compte fait, tout bien considéré, en


somme, en conclusion, finalement, somme toute, en peu
La Conclusion de mots, à tout prendre, en définitive, après tout, en
dernière analyse, en dernier lieu, à la fin, au terme de
l'analyse, au fond, pour conclure, en bref, en guise de
conclusion...
II- QUELQUES TERMES D’ARTICULATION COMPLEXES

Certains mots et expressions de liaison prêtent à confusion. Il convient donc


d’être vigilant dans leur emploi.
 Enfin /Finalement
 « Enfin » permet de terminer une présentation par énumération. Il signifie
"pour finir".
Exemple : D'abord, nous verrons les causes de la maladie, puis les conséquences,
enfin nous parlerons des solutions.
 « Finalement » quant à lui, signifie "en fin de compte", "tout bien
considéré ». Il peut exprimer un retournement de situation, un fait auquel
on ne s'attendait pas au départ.
Exemple : Le professeur était prêt à faire une évaluation, finalement il l’a remise
au lendemain.

 Par ailleurs/ D’ailleurs


 « Par ailleurs » sert à ajouter une idée nouvelle. Il signifie « d'autre
part », « en outre », « de plus ».
Exemple : La femme est le pilier de la famille, elle est aujourd’hui un acteur de
développement, Par ailleurs, elle est de plus en plus engagée en politique.

 « D'ailleurs », lui, vient renforcer l'idée donnée juste avant il sert à


justifier, expliquer Il signifie « du reste ».
Exemple : Les filles l’ont ignoré, il est donc parti. D'ailleurs, c’est ce qu’elles
voulaient.
NB : la nuance entre les deux mots n'est pas facile, d'autant plus que
parfois les deux sont possibles.

 En effet/ En fait
 « En effet » est souvent utilisé à l'écrit et permet d'expliquer, de
développer directement ce qui a été dit dans la phrase précédente.
Exemple : L’ordinateur a des conséquences graves sur la santé. En effet, une
exposition prolongée face à l’écran entraîne de graves lésions oculaires.
 « En fait » signifie « en réalité ».
Exemple : L’ordinateur a révolutionné les techniques de travail ces dernières
décennies. En fait, il fait partie des découvertes majeures qui ont marqué
l’humanité.
NB : Toutefois, il ne faut pas le confondre « de ce fait », qui exprime la
conséquence comme « c'est pourquoi », « par conséquent ».

 Certainement/ Certes
 « Certainement » signifie « sûrement ». On l’insère dans la phrase.
Exemple : Avec un tel vent, il va certainement avoir un orage.
 « Certes » signifie « il est vrai que » et il sert à concéder un élément.
Il est suivi d'un terme exprimant l'opposition/ la concession. ("Certes...
mais" étant la construction la plus fréquente).
Exemple : Les examens étaient certes difficiles, mais il a pu réussir son année.

 Au moins/ Du moins
 « Au moins » signifie « au minimum ».
Exemple : C’est un exercice qui dure au moins 3 heures.
 « Du moins » sert à atténuer ce qui précède :
Exemple : Malgré la défaite, les joueurs expliquaient aux supporters qu’ils étaient
heureux d’avoir participé à la compétition, du moins c’est qu’ils pensaient.

EXERCICE D’APPLICATION
 Complétez le texte avec le connecteur qui convient :
Comme, mais, ou, tandis que, ou bien, mais, donc, quant à, nonobstant.
Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savent plus lire. Les enquêtes et
les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point des
témoignages convergents. ……………….. l’extension même de la crise, ses symptômes et ses
causes demeurent trop souvent mal connus. La lecture des adolescents, dans ses formes et
dans ses objets, nous échappe. ………………… leur « non-lecture », elle est interprétée
tantôt …………… le signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé,
quelle place occupe donc l’objet-livre dans la vie des adolescents ? Comment est-il perçu par
eux ?
L’éloignement à l’égard du livre en général est plus sensible encore vis-à-vis de la
littérature. Le livre, quel qu’il soit, est assimilé au livre de classe, obligatoire, ………………
ennuyeux. Les lycéens formulent du reste à l’encontre des textes au programme un même
grief : ils les jugent trop anciens, trop éloignés de l’actualité. Un poète comme Baudelaire leur
paraît échappé d’une lointaine préhistoire. A la limite, ce type d’attitude conduit à un refus de
la dimension historique.
La crise de la lecture se marque, qui plus est, par le choix de nouveaux objets où
l’image tend de plus en plus à supplanter le texte. Aux romans, aux essais, les jeunes préfèrent
les magazines illustrés, les bandes dessinées et, s’ils appartiennent aux milieux défavorisés,
les photoromans. Jamais le culte de l’image n’a réuni autant d’adeptes : …………………. les
enfants réclament des dessins animés, des spots publicitaires, les adolescents collectionnent
les affiches et les posters. Chez ceux d’entre eux qui, …………………. cette évolution, sont
restés des lecteurs, c’est le mode de lecture lui-même qui trop souvent apparaît dégradé. On lit
pour se distraire ………………… pour passer le temps, (…). …………………….. on
cherche dans le livre une satisfaction effective, la source d’un plaisir diffus : l’essentiel c’est
d’être « branché », pour reprendre un mot à la mode. …………………. dans cette lecture qui
refuse l’analyse, la qualité de l’œuvre est rarement prise en considération. Ces quelques
réflexions illustrent le déclin relatif du livre dans la vie et dans les loisirs des adolescents.
Leurs lectures morcelés, occasionnelles, indifférenciées dans leur objet – quand elles ne sont
pas inexistantes, - le succès d’une paralittérature où l’image est omniprésente montrent bien
que le paysage mental des lycéens s’est en quelques décennies profondément modifié. Le
livre n’est plus, hors de l’école, l’instrument privilégié de l’acquisition d’un savoir, la lecture
n’est plus l’occasion d’une exploration véritable.

 Complétez le texte avec le connecteur qui convient :


Et, parce que, dont, ou, comme, alors, puis, parce que, mais, et, aussi, parce que,
d’autres, ou, parce que, certains, d’abord.
Comme le monstre du Loch Ness, le sujet sort de temps en temps la tête : il faut légaliser la
polygamie. …………………. il disparaît. Pourquoi faut-il légaliser la polygamie ? Les
raisons avancées sont nombreuses. ……………………… disent que c’est
………………………. il y a de femmes que d’hommes. ……………………….. avancent
que c’est …………………la polygamie fait partie de la nature de l’africain ……………….
que ça limitera le phénomène des maîtresses, …………………. encore qu’il faut donner les
chances à toutes les femmes d’être mariées. Il y a même un syndicat de femmes célibataires
qui s’est créé pour réclamer la polygamie.
A notre avis, aucun de ces arguments ne tient la route. Aucune statistique n’a établi
qu’il y a plus de femme que d’homme. Il est aussi vrai que la polygamie est une pratique
courante de l’Afrique traditionnelle. ………………….. ce qui était adapté à cette Afrique
l’est-il dans celle d’aujourd’hui ? Dire ……………… que cela limiterait les maîtresses est
aussi fallacieux. Un polygame infidèle ne s’empêche jamais d’aller chercher une énième
femme dehors. Quant à dire qu’il faille donner les chances d’être mariées à toutes les femmes,
on se trompe lourdement. ………………, …………………… le mariage n’est pas un acte de
charité, ensuite, quand bien même on permettrait à chaque homme de prendre dix femmes il
se trouvera des femmes qui n’auraient jamais de mari, ………………… trop laides, trop
insupportables, trop méchantes, ou trop volages.
…………………, pour quoi dit-on qu’il faille légaliser la polygamie ? Pour légaliser
l’infidélité ? Que reproche-t-on fondamentalement à la monogamie ? Je Crois que lorsqu’une
société veut avancer, elle ne doit pas toujours céder devant la facilité et les instincts jouissifs
de ses membres. Elle doit s’imposer un minimum de rigueur moral. La polygamie, dans
l’Afrique traditionnelle répondait à des objectifs précis ………………. l’un était
l’esclavagisassions de la femme ………………un autre, la nécessité de s’assurer une main
d’œuvre abondante grâce aux nombreux enfants. Les femmes ont lutté durement et continuent
de lutter pour améliorer leur situation. Elles ont gagné d’être les égales des hommes. Allons-
nous les faire régresser en l'égalisant la polygamie qui est la meilleure façon de traiter la
femme …………… simple objet sexuel au service de l’homme.

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