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LA VIOLENCE EN PHILOSOPHIE

La violence est un thème clé en philosophie politique. Physique ou symbolique, individuelle ou étatique,
la violence est un concept protéiforme.

Le point commun de ces formes de violence est le suivant : toute violence repose sur la volonté de
soumettre quelqu’un, contre sa volonté, par le recours à la force. La violence est donc une suspension
de la légalité.

Si la plupart des penseurs rejettent la violence au nom du respect des individus (Sartre, Alain) ou du
pacifisme (Kant, Derrida, Arendt), certains philosophes (Marx, Engels, Nietzsche, Hegel) ont souligné le
rôle moteur de la violence dans l’avancée des sociétés ou des rapports humains :

Chez Hegel, la lutte des consciences permet à l’individu de se poser en tant que tel. Sans opposition, la
conscience ne peut parvenir à la réflexivité.

Chez Sartre, l’existence même d’autrui est violence en ce qu’il porte un regard, une objectivité sur moi.
Cette violence me permet néanmoins d’entrer en communication avec autrui.

Chez Marx, la violence permet d’accoucher d’une société libre, de renverser les rapports de classes.

Chez Weber, la violence est nécessaire à l’exercice de l’autorité de l’Etat.

Chez http://la-philosophie.com/le-prince-machiavel, elle peut se justifier si l’objectif de la violence est la


paix.

Sur la violence au cinéma, voir Orange Mécanique de Stanley Kubrick.

Citations sur la violence

La violence n’est pas un moyen parmi d’autres d’atteindre la fin, mais le choix délibéré d’atteindre la fin
par n’importe quel moyen (Sartre)

Un acte de justice et de douceur a souvent plus de pouvoir sur le cœur des hommes que la violence et la
barbarie (Machiavel)

Un Etat est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force
physique sur un territoire donné (Weber)
Je m’oppose à la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en résulte n’est que
transitoire, tandis que le mal produit est permanent (Gandhi)

Il ne serait pas exagéré de définir la violence comme une force faible (Jankélévitch)

Tous les États-nations naissent et se fondent dans la violence. Je crois cette vérité irrécusable. Sans
même exhiber à ce sujet des spectacles atroces, il suffit de souligner une loi de structure : le moment de
fondation, le moment instituteur est antérieur à la loi ou à la légitimité qu’il instaure. Il est donc hors la
loi, et violent par là-même (Derrida)

Etre politique, vivre dans une polis, cela signifiait que toutes choses se décidaient par la parole et la
persuasion et non par la force ni la violence (Arendt)

Il y a des moments où la violence est la seule façon dont on puisse assurer la justice sociale (Eliot)

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