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IFOAD / UNIVERSITE THOMAS SANKARA ANNEE ACADEMIQUE

2023 -2024

Classe : M1ASPAA
Cours : ECONOMIE AGRICOLE
Etudiant : AMOUGOU ROGER MICHEL

SUJET - POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT


AGRICOLE ET ALIMENTAIRE

Mars 2024

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I. QUESTIONS DE COURS

1- Quelle différence faites-vous entre stock tampons et stock de sécurité


alimentaire ?
Le stock tampon est une mesure de politiques alimentaires qui affectent directement les
producteurs alors que le stock de sécurité alimentaire est mesure de politiques alimentaires qui
affectent directement les consommateurs.
2- Comment l’agriculture peut-elle jouer un rôle dans le développement ?
L'agriculture joue un rôle très important dans le développement économique (Les produits, Le
marché, Les devises, Les facteurs de productions). Cela souligne l'importance des
performances de l'agriculture pour le reste de l'économie et vice versa.
Les progrès dans l’agriculture apparaissent déterminants dans la phase de décollage des
économies, dans la mesure où ils permettent simultanément d’abaisser le coût des produits
alimentaires, de générer un flux permanent de main - d’œuvre de l’agriculture vers les autres
secteurs de l’économie et de stimuler la demande en direction de ces autres secteurs en
matière d’intrants.
Kuznets distingue 4 voies par lesquelles l’agriculture concourt au développement
économique:
 Les produits
Une agriculture productive fournira des produits agricoles bon marché, et réduira ainsi les
coûts salariaux, ce qui permettra de faciliter l’accumulation du capital et l’investissement dans
les autres secteurs. La croissance rapide de la production agricole aura un effet déterminant
sur la croissance du PIB, dans la mesure où l’agriculture reste au début le secteur dominant de
l’économie.
 Le marché
La hausse de la productivité doit permettre l’amélioration des revenus du monde paysan et
donc l’accroissement de sa consommation.
 Les devises
Les produits agricoles constituent l’essentiel des exportations dans les matières premières
dans les premières phases du développement, et fournissent les devises nécessaires à
l’importation des machines et matières premières dont l’industrie a besoin. L’agriculture peut
également économiser des devises en produisant des denrées auparavant importées.
 Les facteurs de productions
L’agriculture fournit de la main d’œuvre aux autres secteurs, dans un premier temps parce
qu’il existe un surplus de main-d’œuvre à faible productivité, et ensuite grâce à l’amélioration
continue de la productivité.
3- Peut-on séparer la politique alimentaire de la politique agricole ?
La politique agricole se rapporte à l'activité et aux ménages agricoles. La politique
alimentaire concerne plus spécifiquement les produits et la consommation alimentaire ainsi
que les consommateurs ; elle vise à une amélioration quantitative et qualitative de la ration
alimentaire.
Les produits agricoles sont pour l'essentiel destinés à l'alimentation, mais ce n'est pas pour
autant qu'il faut assimiler agricole et alimentaire.

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Ainsi, nous pouvons dire que ces deux politiques sont liées, mais il faut se garder de faire des
assimilations abusives, car l'agricole touche le vivant, l'alimentaire touche l'humain.
La politique agricole est bien souvent déconnectée de la réalité alimentaire et des politiques
alimentaires. Inversement les conséquences des politiques alimentaires sur le développement
agricole sont peu abordées.
4- En quoi les reformes foncières sont-elles importantes pour le développement de
l’agriculture ?
Le rôle de la politique foncière est d'assurer la sécurité d'accès aux ressources foncières, qui
peut être aussi importante que l'accès physique à la terre. Avec la main d'œuvre, la terre est le
facteur le plus important de la production agricole.
Ainsi, les reformes foncières sont donc importantes pour le développement de l’agriculture
car elles visent à obtenir, en fonction des contextes et de leurs évolutions, un régime foncier
adapté qui garantisse les droits de propriété. Ces droits à la propriété bien définis :

- procurent une sécurité par rapport à l’expropriation et cela contribue à améliorer


l’incitation des agriculteurs à investir dans les facteurs de production et l’entretien des
exploitations agricoles ;
- en plus d’être un facteur de sécurisation des producteurs et d’incitation à la
production, ils permettent à la terre d’être une garantie à l’acquisition de crédit formel
afin de financer l’investissement agricole ;
- favorisent également l’émergence d’un marché d’actifs et améliorent la production.

En effet, les possesseurs de droits à la terre ont plus de chances de disposer de moyens
d'existence durables que les personnes qui n'y ont que des droits d'accès partiels ; et ces
dernières sont, à leur tour, mieux loties que celles qui ne possèdent pas de terres.

5- Que pensez-vous de la politique d’aide alimentaire (avantages et inconvénients) ?


L’aide alimentaire est un instrument de la politique alimentaire. C’est la forme d’assistance la
plus classique aux victimes de l’insécurité alimentaire consiste à distribuer gratuitement de la
nourriture aux populations vivantes dans des zones touchées par des crises. Ces distributions
sont limitées dans le temps, utilisées en particulier lors d’incidents majeurs (sécheresse,
tempêtes, guerres…).
Elle a pour objectif de fournir directement de la nourriture à ceux qui en ont besoin.
Elle a pour avantage une meilleure disponibilité de la nourriture. Ainsi, elle
permet d’approvisionner en quantité et en qualité et d’améliorer la consommation alimentaire
des populations des zones touchées par des crises.
Pour ce qui est des inconvénients, on note quelle :
- déstabilise le marché local par la baisse des produits locaux. En effet, elle peut
provoquer une chute des prix agricoles sur les marchés locaux, avec des effets
dévastateurs pour les petits producteurs ;
- nécessite une logistique élevées (coûteuse et complexe) avec pour conséquence le fait
que les distributions de vivres sont difficiles à mettre en œuvre de manière à la fois
rapide et efficace.

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Par ailleurs, les formes de crises alimentaires actuelles montrent que la sécurité alimentaire ne
dépend pas uniquement du niveau de production agricole, mais fortement de la capacité des
populations à accéder à la nourriture, de la qualité sanitaire et nutritionnelle des aliments, de
l’eau et des régimes alimentaires. On a également compris que l’insécurité alimentaire ne se
limitait pas à la faim transitoire (suite à une crise) ; elle est également cyclique (touchant
chaque année, lors de la soudure par exemple, une partie importante de la population) voire
chronique (certaines personnes souffrent de faim en permanence). Or si les distributions
alimentaires sont efficaces dans des contextes de crises humanitaires, elles ne sont pas
conçues pour s’attaquer à la faim chronique.
6- Quelle est la limite des OMD en matière de politique alimentaire ?
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), adoptés par les Nations Unies en
2000 et achevés en 2015, avaient huit (08) objectifs, notamment :
- OMD1 : Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim ;
- OMD2 : Assurer l’éducation primaire pour tous
- OMD3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’automatisation des femmes ;
- OMD4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;
- OMD5 : Améliorer la santé maternelle ;
- OMD6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ;
- OMD7 : Assurer un environnement durable ;
- OMD8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Les OMD ont eu le mérite de remettre les enjeux du développement social à l’avant-plan de
l’agenda international. Ils se sont néanmoins limités à aborder les symptômes de la pauvreté,
sans aborder la question de ses causes économiques et politiques. En ce sens, les OMD ont été
un instrument de réduction de la pauvreté, plutôt qu’un instrument de développement.
L’approche des OMD a en effet consisté à augmenter l’aide extérieure pour financer les
secteurs sociaux des pays pauvres. Or, les pays qui ont enregistré les meilleures performances
sont précisément ceux, en Asie orientale et en Amérique latine, qui ont fondé leur modèle de
développement sur la création d’emplois productifs, la mobilisation de recettes fécales et le
financement de systèmes de protection sociale. En d’autres termes, plutôt que de continuer à
dépendre de l’aide extérieure pour financer les services sociaux, ces pays ont préféré investir
dans le développement économique générateur de recettes fiscales, pour être en mesure de
financer de manière endogène les services sociaux de leurs populations. A contrario, les pays
africains qui voient baisser les montants d’aide destinés à financer l’éducation et la santé
voient leurs progrès ralentir du fait des décisions budgétaires de leurs bailleurs de fonds.
En ce qui concerne la politique agricole, la lutte contre la pauvreté passe nécessairement par
la relance du secteur agricole, auquel on reconnaît une capacité de création d’emplois qu’on
ne retrouve pas dans les autres secteurs d’activités. En effet, il est démontré qu’une
augmentation de 10 % de la production agricole peut se traduire par une diminution de 7 % du
nombre des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté.
Entre autres, nous pouvons dire que très souvent les objectifs d’une politique agricole en
Afrique subsaharienne (l'Afrique au Sud du Sahara) sont habituellement en phase avec les
OMD (notamment l’OMD1) puisqu’elle vise la réduction de la pauvreté par la relance de la
production agricole et des activités connexes tant en amont qu’en aval.

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L’atteinte des OMD en Afrique au Sud du Sahara a été très faible. Cette situation s'explique,
entre autres, par une croissance faible et inéquitable, le niveau insuffisant des dépenses dans
les secteurs prioritaires tels que l'agriculture, les infrastructures, l'éducation, la santé, l'accès à
l'eau potable, mais aussi par des problèmes de capacités à de multiples niveaux. Il y a aussi le
manque qu’un commerce international plus juste et d’un renversement plus significatif de la
tendance en matière d'Aide Publique au Développement (APD).
En ce qui concerne la politique agricole, les OMD avaient des limites et des critiques,
notamment :
- Limitation de la portée : Les OMD se concentraient principalement sur la réduction
de la pauvreté et de la faim sans fournir de directives spécifiques sur la manière
d'atteindre ces objectifs, notamment en matière de politiques agricoles ;
- Manque d'engagement financier suffisant : Bien que les OMD aient mis l'accent sur
la réduction de la pauvreté et de la faim, les ressources financières allouées à
l'agriculture et au développement rural n'étaient souvent pas à la hauteur des besoins
réels ;
- Absence d'approche holistique : Les OMD n'ont pas toujours abordé de manière
holistique les questions liées à la sécurité alimentaire, à la durabilité
environnementale, à l'accès aux ressources et aux marchés, etc., qui sont des aspects
importants de la politique agricole ;
- Faible intégration des connaissances locales : Les OMD ont parfois été critiqués
pour ne pas avoir suffisamment pris en compte les connaissances et les pratiques
agricoles locales, ce qui aurait pu contribuer à une mise en œuvre plus efficace des
politiques agricoles ;
- Manque de suivi et d'évaluation adéquats : Bien que les progrès vers les OMD aient
été suivis, il y avait des lacunes dans le suivi et l'évaluation des politiques agricoles
spécifiques et de leur impact sur la réduction de la faim et de la pauvreté.

II. PROGRAMME DE SUBVENTION D’ENGRAIS DU BURKINA FASO


1- Analysez ce mécanisme de distribution d’engrais subventionnés (forces et faiblesses)
a. Forces
- Le taux de subvention a augmenté, passant à 50% pour les deux types d’engrais ;
- Les critères ne discriminent pas les producteurs organisés et les individuels ;
- Les autorités locales interviennent dans le processus de demande des subventions.
b. Faiblesse
- La distribution est disproportionnée car, la priorité est accordée aux ménages ayant
adopté de bonnes pratiques agricoles (fumure organique, techniques CES, engrais).
Or ce sont les grands exploitants (les riches) qui utilisent ces bonnes pratiques et
par conséquent recevront la plus grande part de la subvention, tandis que la
majorité des petits agriculteurs (pauvres), qui ne peuvent pas souvent pratiquer ces
bonnes pratiquent recevront de petites quantités ou pas du tout ;
- La répercussion des coûts de transport sur les agriculteurs, peut diminuer
l’incitation des petits exploitants car, cette répercussion peut faire en sorte que le
coût de revient de l’engrais subventionné dans certaines localités éloignées et
enclavées soit quasiment égal au prix du marché. Ainsi, certaines zones seront

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démotivées d’avoir accès à cette subvention au profit des zones moins éloignées et
d’accès faciles ;
- Le fait que l’achat est effectué en liquide et que l’octroi de facilités de crédit par
les fournisseurs ait été abandonné rend aussi l’accès aux engrais subventionnées
difficile, du fait des difficultés de trésorerie des producteurs au moment de la
distribution des engrais. Ainsi, les pauvres producteurs vont acquérir les engrais au
moment non opportun pour leurs exploitations, diminuant ainsi leurs rendements ;
- La centralisation des commandes au niveau national (MASA) et l’absence
d’organe étatique de fabrication d’engrais sont aussi des faiblesses ; car, le risque
de ne pas mettre l’engrais à la disposition des producteurs à temps est très élevé du
fait que très souvent les Services centraux, éloignés des terrains, ne perçoivent pas
la réalité sur le terrain et ne perçoivent pas toujours l’importance cruciale que
peuvent avoir certains retards.
2- Que proposez-vous pour améliorer ce mécanisme
- Encourager les petits producteurs (qui sont souvent pauvres et les plus nombreux
dans le secteur agricole) ne pratiquant pas encore les bonnes pratiques agricoles en
leur accordant, pendant trois (03) années, la même priorité que ceux qui en
pratiquent et à partir de la 4ème année, leur contraindre l’accès aux engrais
subventionnés par ces bonnes pratiques. Ainsi, le rendement des trois premières
années leur permettra d’avoir assez de ressources pour changer de technique ;
- L’Etat doit prendre en charge les frais de transport afin que l’engrais subventionné
soit acheté au même prix dans toutes les localités ;
- Mettre en place des banques et assurances agricoles permettant aux petits
producteurs d’avoir accès au crédit (monétaire ou d’intrants) ;
- Décentraliser jusqu’au niveau des régions tout au moins, la commandes des
engrais ;
- Mettre en place une structure nationale pouvant fabriquer de l’engrais. Ainsi, cette
production locale pourra couvrir une partie des besoins et le reste proviendra des
commandes telles qu’indiquées dans le texte. La fait d’avoir une production
d’engrais locale permettra d’éviter les conséquences des retards de commandes
puisque la quantité existante permettra dans un premier temps à couvrir les besoins
lkes plus urgents.

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