En 1945, les destructions de la guerre, l’arrivée de populations immigrées, le babyboom dû au plan

Marshall (qui est à l’origine des trente glorieuses) créent une violente crise du logement. En France,
on dénombre 350 000 taudis, 3 millions de logements surpeuplés et un déficit constaté de 3 millions
d'habitations.
Pour résoudre la crise, l’état français va financer des projets à grande échelle : les grands ensembles.
Alors commence la création des grands immeubles pouvant accueillir entre 100 et par exemple
4000 logements avec la cité des 4000 ici (Courneuve).
Ils ont permis de loger rapidement et à moindre coût des milliers de français entre la fin de la guerre
et la fin des trentes glorieuses.
Les grands ensembles étaient à la pointe de la modernité, ils offraient des logements lumineux de
taille décente, avec l’éléctricité, l’eau courante chaude et froide, cuisine et salle de bain modernes.
Ils s’opposaient aux centre villes vétustes, aux appartements surpeuplés, et aux taudis de l’époque.
Ces ensembles autonomes, avec leurs écoles, leurs parcs, et leurs commerces intégrés représentaient
un idéal de mixité sociale et de vivre-ensemble avec des appartements de différentes tailles et un
mélange entre locataire et propriétaires (ex : Abraxas ( créé par Ricardo Bofill qui l’appelait « palais
du peuple » ) accueillant des appartements, des duplex et même des triplex).
C’etait une architecture nouvelle: le brutalisme, les grands ensembles étaient les vitrines des
recherches architecturales et des avancées technologiques avec l’invention du préfabriqué, la
rapidité de construction et la grandeur des bâtiments. Certains architectes brutalistes comme Le
Corbusier ou Goldfinger ont rencontrés une renommée mondiale.
Les grands ensembles ont marqué des villes (comme Sarcelles qui a été entièrement transformée et
est passée d’un petit village à une ville de plus de 70 000 habitants) et ont aussi marqué l’Histoire.

Patrimoine :

Les grands ensembles représentent une époque toute particulière : les Trentes Glorieuses, ils ont été
admirés puis critiqués mais ont surtout logés des millions de personnes et en logent encore. Les
Grands ensembles représentent donc la population qui y a vécu. Ils ont influencé la culture, on voit
ici qu’ils sont utilisés dans la haute couture, la musique, la photographie, le cinéma ( la cité
d’Abraxas a été utilisée dans le dernier Hunger Games). Et que certains grands ensembles devenus
des emblèmes de quartiers ou de ville sont même utilisés sur des vêtements : ici c’est la Trellick
Tower de Goldfinger qui est représentée. De plus ces bâtiments sont l’oeuvre de l’architecture
brutaliste qui a marqué le 20e siècle. C’est pourquoi de plus en plus de grand ensembles sont classés
au patrimoine.
Les 17 œuvres, réparties dans le monde, de Le Corbusier dont la Cité Radieuse à Marseille sont
devenues patrimoine de l’UNESCO en 2016.
La cité de Beaulieue a St-Etienne a obtenu le label patrimoine urbain du XXe siècle en 2003.
La Trellick Tower de Goldfinger, à Londres, a été classée patrimoine national du Royaume-Uni en
2017.
Mais ce ne sont que quelques exemples.