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DEVELOPPEMENT DES ORGANES

GENITAUX
Prof Boniface KOFFI
Plan :

Introduction
1) L'appareil génital indifférencié
2) La différenciation sexuelle féminine
3) La différenciation sexuelle masculine
4) Le déterminisme de la différenciation sexuelle
5) Les malformations
Conclusion
INTRODUCTION
• Feuillet embryonnaire principalement concerné: mésoderme intermédiaire.
• Processus en deux phases,
phase indifférenciée jusqu’à 2ème moitié du 2ème mois,
phase de différenciation  distinction phénotypique des deux sexes.
• Deux facteurs impliqués dans le processus:
Génétique: caryotype  sexe chromosomique
facteurs environnementaux  influencent expression phénotypique
1) FORMATION ET ÉVOLUTION DU MÉSODERME
1) Formation et évolution du mésoderme
17è–19è jour:
• Invagination cellules épiblastiques dans le nœud  notochorde;
• Invagination d’autres cellules mésoderme intra embryonnaire (MIE);
• Epiblaste et endoderme restent collés en deux points, formant 2 masses allongées
d’avant en arrière de chaque côté de la notochorde
membrane pharyngienne et
membrane cloacale.
• Gènes impliqués: Wnt3a et ceux codant BMP4 et récepteur 1 du FGF.
Formation et évolution du mésoderme

a b

Schéma mise en place du 3è feuillet embryonnaire: a) vue de haut ; b) Coupe transversale


Formation et évolution du mésoderme
• Chaque masse mésodermique se divisent en 3 zones
mésoderme para- axial,
mésoderme intermédiaire (futur cordon néphrogène),
mésoderme latéral qui se creuse d’une cavité communiquant avec le CEE.

Chaque masse mésodermique 3 zones


Mésoderme (pièce) intermédiaire
• Pronéphros  existence éphémère,
• mésonéphros et métanéphros,  appareils urinaire et génital.

Pronéphros
2) ORGANES GENITAUX INDIFFERENCIES
GONADE INDIFFÉRENCIÉE
• S3: des cellules épiblastiques colonisent MEE autour de l’allantoide  gonocytes primordiaux,
NB: Grâce au rôle inducteur des BMPs,
• fin S4: Crêtes génitales apparaissent entre mésonéphros et racine du mésentère dorsale.
NB: Deux tissus impliqués: épithélium cœlomique et mésoderme sous-jacent

Embryon après délimitation


GONADE INDIFFÉRENCIÉE
S5- S6: Migration des gonocytes et colonisation des crêtes génitales.

• Apparition des gonocytes, migration et colonisation des crêtes génitales


GONADE INDIFFÉRENCIÉE
VOIES GÉNITALES INDIFFÉRENCIÉES
S6: l’embryon a deux paires de conduits génitaux.
Canaux de Wolff : - partie caudale s’abouchent à partie uro-génitale du cloaque.
- partie crâniale reliée aux tabules mésonéphrotiques.
Canaux de Müller :
- croisent les C. Wolff en avant et s’accolent sur ligne médiane
. - Fusion canal utéro-vaginal dont l’extrémité caudale fermée atteint le tubercule de Müller
à la face postérieure du sinus uro-génital entre les orifices des C. Wolff.
VOIES GÉNITALES INDIFFÉRENCIÉES
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES INDIFFÉRENCIÉS
S4: Des cellules mésodermiques soulèvent l’ectoderme de membrane cloacale formant les
bourrelets cloacaux latéraux réunis en avant au niveau du tubercule génital.
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES INDIFFÉRENCIÉS
• S6-S8:
- cloisonnement du cloaque  membrane anale et membrane uro-génitale.
- les bourrelets cloacaux deviennent les bourrelets génitaux.
- Rupture membrane uro-génitale  fente uro-génitale ouverte à l’extérieur
- soulèvement des bords de fente  replis génitaux en dedans des bourrelets génitaux.
3) DIFFÉRENCIATION SEXUELLE FÉMININE
OVAIRES (1/3)
Prolifération des gonocytes dans corticale de gonade ovogonies pénétration dans cordons BSC.

Figures G3 : Développement de l’ovaire primitif à partir de la crête génitale indifférenciée


OVAIRES (2/3)
• Chaque ovogonie s’entoure de cellules folliculaires issues du Blastème SC
• Apparition des cellules interstitielles et cellules du stroma ovarien dans BSC
• 7ème mois: ovogonies  ovocytes 1er entourés de cellules folliculaire # follicules primordiaux.
OVAIRES (3/3)
Migration de l’ovaire: région lombaire vers petit bassin.
VOIES GÉNITALES FÉMININES (1/3)
• Disparition des C. Wolff
• Disparition des tubules mésonéphrotiques connectant ovaire et conduits génitaux
• C. Müller persistent  trompe, utérus et col utérin;
• un massif épithélial plein monte du sinus uro-génital, à la rencontre de l’extrémité
caudale des C. Müller fusionnés,  vagin.
• Tunellisation du vagin, avec persistance cloison transversale perforée # hymen.
• Composantes musculaires et conjonctives proviennent du mésoderme environnant.
VOIES GÉNITALES FÉMININES (2/3)

• Développement des voies génitales féminines


VOIES GÉNITALES FÉMININES (3/3)
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES FÉMININS (1/1)
• Partie inférieure du sinus uro-génital devient le vestibule vulvaire
• Replis génitaux de chaque côté petites lèvres.
• Tubercule génital s’allonge peu  clitoris.
• Les bourrelets génitaux restent séparés et donnent les grandes lèvres.
4) DIFFÉRENCIATION SEXUELLE MASCULINE
TESTICULES
Cordons du blastème  cordons testiculaires pleins  tubes séminifères creux à puberté
Pénétration des gonocytes primordiaux dans cordons testiculaires;
TESTICULES
• Au voisinage du hile, les cordons testiculaires s’organisent en réseau de canaux  le rete testis.
• Parallèlement, un tissu fibreux dense, l’albuginée, se forme en surface.
• Tubules mésonéphrotiques donnent les cônes efférents en continuité avec le rète testis
• C. Wolff devient canal déférent
• Des cellules du BSC donnent les cellules de Leydig.
TESTICULES
TESTICULE
• Fin 3ème mois Naissance: migration du testicule vers scrotum.
• Il entraîne avec lui un repli péritonéal, le processus vaginal, qui le coiffe et qui s’isole du péritoine
pelvien par oblitération du canal péritonéo-vaginal.
VOIES GÉNITALES MASCULINES (1/3)
• Disparition des C. Muller  vestiges dont l’hydatide sessile à l’extrémité crâniale.
• Tubes mésonéphrotiques  canaux efférents, reliant rete testis et C. Wolff.
• C. Wolff  canaux épididymaires, déférents, vésicules séminales et canaux éjaculateurs.
• canaux éjaculateurs s’abouchent dans le sinus uro-génital.
• La paroi postérieure du sinus uro-génital prolifère autour de l’abouchement des canaux de
Wolff et donne la prostate
VOIES GÉNITALES MASCULINES (2/3)

Sexe masculin
VOIES GÉNITALES MASCULINES (3/3)
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES (1/2)
• Le tubercule génital s’allonge considérablement pour former le pénis
• Cette croissance entraîne à sa surface inférieure l’extrémité antérieure de la fente uro-génitale.
• les replis génitaux qui limitent la fente de chaque côté fusionnent sur la ligne médiane, formant
ainsi l’urètre membraneux et l’urètre pénien.
• NB: Le raphé médian visible à la face inférieure du pénis est la trace de cette fusion.
• Un massif épithélial recouvre l’extrémité du gland. En se creusant au centre, il donne l’urètre
balanique et en se creusant en périphérie il permet la formation du prépuce.
• Les bourrelets génitaux se soudent eux aussi sur la ligne médiane (raphé scrotal) et donnent le
scrotum qui logera les testicules.
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES(1/2)

Figure G7 : Développement des organes génitaux externes masculins


DÉTERMINISME DE LA
DIFFÉRENCIATION SEXUELLE
DÉTERMINISME DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE (1/5)
• Détermination génétique du sexe est un fait de hasard.
• sexe génétique définitivement établi dès stade initial d’œuf fécondé:
• présence ou absence du chromosome Y détermine le sexe d’un individu.
• Différenciation sexuelle = ensemble des phénomènes concourant à la réalisation des
différences somatiques entre les deux sexes.

Normalement, sexe phénotypique est en


harmonie avec le sexe génétique
DÉTERMINISME DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE (2/5)
Gènes responsables
a) Gène SRY (Sex-determining Région of the Y) (1/2)
• Situé sur bras court du chromosome Y.
• Code un facteur de transcription (SRY) de la famille des protéines à boîte HMG.
• Trois conséquences principales de l’expression du gène:
formation des cordons cellulaires autour des gonocytes, des cellules myoïdes (bordant les
cordons testiculaires), des cellules de Sertoli et des cellules de Leydig;
expression d’hormone anti-müllérienne (famille des TGF- B), sécrétée cellules de Sertoli et
disparition des canaux de Müller chez l’homme;
expression d’enzymes de voie de synthèse des stéroïdes dans cellules de Leydig 
testostérone  persistance des canaux de Wolff.
DÉTERMINISME DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE (3/5)
a) Gène SRY (Sex-determining Région of the Y) (2/2)
• Chez l’homme: SRY inactiverait le gène DAX-1 (porté par chr. X) et donc d’empêcher
l’inactivation par celui-ci de SF-1.
NB : SF-1 est un activateur des gènes de la différenciation masculine.
• Chez la femme: DAX-1 va inactiver SF-1, fermant ainsi la voie de l’activation des
gènes de différenciation masculine.
DÉTERMINISME DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE (4/5)
b) Autres gènes sont exprimés au cours du développement de l’appareil génital,
• SOX-3, SOX-8, SOX-9 (SRY-related genes),
• HOX D2, D3, D4,
• FAX 2,
• LIM-1,
• WT-1,
• SF-1 (Steroidogenic Factor-1) membre de la superfamille des gènes codant pour les
récepteurs aux hormones stéroïdes. L’invalidation génique de SF-1 entraîne une
agénésie complète des surrénales et des gonades chez les souris des 2 sexes.
DÉTERMINISME DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE (5/5)
Tableau : Diagramme de différenciation sexuelle
PRINCIPALES MALFORMATIONS DE L'APPAREIL GÉNITAL
a) Les malformations à caryotype anormal
a) Dysgénésies gonadiques
dues à vice de disjonction des chromosomes sexuels au cours de gamétogenèse
 Syndrome de Turner : formule chromosomique 45,X0
Absence chr Y pas de testicule ni de sécrétion androgénique:
Phénotype génital féminin: ovaires rudimentaires, follicules non développés; tractus génital
infantile après puberté.
Des malformations somatiques associées sont constantes.
 Syndrome de Klinefelter : formule chromosomique 47, XXY
testicules hypotrophiques, tubes séminifères hyalinisés dépourvus de lignée
germinale. Mais le tissu interstitiel est présent.
Tractus génital de type masculin mais infantile.
a) Les malformations à caryotype anormal
a) Dysgénésies gonadiques
 Hermaphrodismes vrais
• coexistence chez un même sujet de tissus gonadiques mâle et femelle.
• Selon le cas:
ovaire d’un côté et testicule de l’autre,
ovo-testis (gonade mixte) de chaque côté ou
un ovo-testis d’un côté et une gonade normale de l’autre.
• Nature des conduits génitaux internes et l’aspect des organes génitaux externes sont
variables d’un cas à l’autre; tous les intermédiaires sont possibles entre le type masculin
et le type féminin.
b) Les malformations à caryotype normal
 Pseudo-hermaphrodismes
• sexe phénotypique en contradiction avec sexe génétique,
• un seul type de tissu gonadique: testicules si caryotype 46, XY, ovaires si caryotype 46, XX.
 « Testicule féminisant »
• phénotype féminin mais sexe chromosomique masculin.
• Absence d’ovaires, d’utérus, de trompes mais gonades de type testicule.
• Cause: mutation dans gène des récepteur aux androgènes insensibilité aux androgènes.
 Hyperplasie corticosurrénale
• déficit enzymatique, frappant des sujets féminins à caryotype normal (46, XX).
• Hypersécrétion d’androgènes par cortico-surrénales masculinisation des OGE.
c) Malformations isolées de App. génital masculin (1/4)
• Agénésie des canaux déférents : défaut de développement des C. de Wolff.
• Troubles de migration testiculaire :
Retard de migration: peut se poursuivre jusque vers l’âge de deux ans.
Arrête sur trajet normal (cryptorchidie) ou sur trajet anormal (ectopie testiculaire).
c) Malformations isolées de App. génital masculin (2/4)
• Troubles de fermeture du canal péritonéo-vaginal :
partiellement perméable  hernies inguinales congénitales) ou
oblitéré à sa partie supérieure  hydrocèles congénitales.
défaut d’oblitération dans sa partie intermédiaire  kyste du cordon.
NB: Ces anomalies peuvent s’associer à un défaut de migration testiculaire.
• Hypospadias : abouchement anormal de l’urètre à la face inférieure du pénis.
NB : Les pesticides pourraient entraver le déroulement de la différenciation sexuelle
masculine et augmenter le risque de malformations génitales chez le garçon (hypospadias,
micro pénis, cryptorchidie).
Malformations isolées de l‘App. génital masculin (3/4)
Malformations isolées de l‘App. génital masculin (4/4)
Malformations isolées de l‘App génital feminin (1 /2)
a) Malformations de l’utérus et du vagin :
• agénésies - bilatérales (absence congénitale de vagin et d’utérus) ou
- unilatérales (utérus unicorne),
• défauts de fusion  types variés d’hémi-utérus,
• des défauts de résorption de la cloison  utérus cloisonnés.
Conséquences: stérilité, interruption de grossesse à répétition, troubles de la
menstruation.
Des malformations urinaires sont fréquemment associées.
Malformations isolées de l‘App génital féminin(2 /2)
b) Malformation de l’hymen :
Imperforation hyménéale rétention du sang menstruel à la puberté.
c) Hernie inguinale congénitale :
défaut d’oblitération du canal péritonéo-vaginal hernie inguinale.
CONCLUSION
• Le développement des organes génitaux, qu’il soit externes ou interne est un
processus complexe qui est,
• déterminé à la fécondation, ne devient effectif que vers le deuxième mois.
• Facteurs environnementaux tels que les hormones y jouent un rôle important,
• risque d’anomalies malformatives ;
• d’où l’intérêt d’en tenir compte au cours du suivi de la gestation.
MERCI

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