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: TBA1010 V2

Les ciments
Date de publication :
10 novembre 2019

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :


l'enveloppe du bâtiment

par Williams PAUCHET

Résumé Le ciment est un élément essentiel dans la construction. C’est le plus vieux liant
hydraulique connu.
Le mot ciment vient du latin caementum qui signifie mortier ou liant des maçonneries. Ce
sens d’origine a été conservé en s'appliquant à ce que de nos jours nous appelons les
liants hydrauliques, c'est-à-dire capables de durcir au contact de l'eau.

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Les ciments

par Williams PAUCHET


Ex maître d’œuvre de la Défense nationale et en indépendant Formateur en direction de
chantier

1. Caractéristiques des ciments .............................................................. TBA 1 010v2 -2


1.1 Ciments courants ........................................................................................ — 2
1.2 Définition du ciment ................................................................................... — 2
1.3 Constituants du ciment............................................................................... — 2
1.4 Différents types de ciments........................................................................ — 2
2. Autres ciments......................................................................................... — 5
2.1 Ciment prompt naturel (CNP) .................................................................... — 5
2.2 Ciment d’aluminates de calcium ............................................................... — 5
3. Exigences chimiques .............................................................................. — 5
3.1 Détermination des résidus insolubles....................................................... — 6
3.2 Applications en précontrainte.................................................................... — 6
4. Ciments à caractéristiques complémentaires normalisées ........ — 6
4.1 Ciments pour travaux à la mer .................................................................. — 6
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4.2 Ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates (ES) .............. — 6
4.3 Ciments à teneur en sulfures limitée (CP)................................................. — 6
5. Identification des ciments .................................................................... — 6
5.1 Désignation et marquage ........................................................................... — 6
5.2 Certification des ciments ............................................................................ — 6
6. Fabrication des ciments courants ...................................................... — 7
6.1 Historique .................................................................................................... — 7
6.2 Industrialisation de la fabrication .............................................................. — 7
6.3 Étapes de la fabrication .............................................................................. — 7
7. Évolution du ciment ............................................................................... — 10
8. Grandeurs caractéristiques .................................................................. — 11
8.1 Caractéristiques de la poudre .................................................................... — 11
8.2 Caractéristiques mesurées sur pâte ou sur « mortier normal ».............. — 11
9. Caractéristiques et emplois des ciments ......................................... — 11
9.1 Ciments Portland CEM I.............................................................................. — 12
9.2 Ciments Portland composés CEM II .......................................................... — 12
9.3 Ciments au laitier ........................................................................................ — 13
9.4 Ciment à maçonner CM.............................................................................. — 13
9.5 Ciment prompt naturel CNP....................................................................... — 14
9.6 Ciment alumineux fondu CA...................................................................... — 14
9.7 Ciments blancs ............................................................................................ — 15
10. Enduits d’imperméabilisation à base de liants hydrauliques ..... — 15
10.1 Données générales ..................................................................................... — 15
10.2 Enduits appliqués directement sur maçonneries brutes ......................... — 16
11. Formules chimiques................................................................................ — 26
12. Glossaire .................................................................................................... — 26
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. TBA 1 010v2

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

I l existe de nombreux types de ciments en fonction de leur composition et


de leur possibilité d’utilisation. C’est le plus vieux matériau connu et le plus
répandu dans le monde. Il peut être utilisé dans beaucoup de domaines du
bâtiment comme liant pour la réalisation de murs, d’enduit de façade ou de
dalles de toutes natures.

1. Caractéristiques d’oxyde de fer, présentant soit naturellement (lorsqu’elles sont


d’origine volcanique), soit après activation thermique, des pro-
des ciments priétés pouzzolaniques ;
• cendres volantes siliceuses (h) ou calciques (W) : ce sont des
particules pulvérulentes obtenues par dépoussiérage élec-
trostatique ou mécanique des gaz de chaudières alimentées
1.1 Ciments courants au charbon pulvérisé ;
La norme NF EN 197-1 d’avril 2012 concerne les ciments les • schistes calcinés (T) : sous réserve de caractéristiques conve-
plus courants. D’autres normes existent concernant soit des pro- nables définies dans la norme, les schistes calcinés peuvent
priétés particulières (prise mer, résistance aux eaux sulfatées…), être utilisés ;
soit des ciments ayant des normes entièrement spécifiques : • calcaires (L, LL) : ce sont des produits obtenus par broyage
ciment alumineux fondu, ciment prompt naturel. fin de roches naturelles présentant une teneur en carbonate
La norme NF EN 197-1 est subdivisée en trois rubriques : de calcium (CaCO3) supérieure à 75 % ;
1/ une partie descriptive qui définit les constituants du ciment et
• fumées de silice (D) : ce sont des particules très fines (environ
délimite les différents types de ciments ;
1 μm) présentant une très forte teneur en silice amorphe.
2/ une partie qui fixe les classes de résistance, les spécifications
Elles proviennent de la réduction de quartz de grande pureté
mécaniques et physico chimiques ;
par du charbon dans des fours à arc électrique utilisés pour la
3/ une partie consacrée aux critères de conformité, aux procédures
production de silicium et d’alliages de ferrosilicium ;
de vérification et aux seuils de garantie.
• sulfate de calcium : généralement du gypse, il doit être ajouté
en faible quantité aux autres constituants du ciment au cours
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1.2 Définition du ciment de sa fabrication, en vue de réguler la prise ;


• constituants secondaires : ce sont des matériaux minéraux
Le ciment est un liant hydraulique, c’est-à-dire une matière inor- naturels ou des matériaux minéraux dérivés du processus de
ganique finement moulue qui, gâchée avec de l’eau, forme une fabrication du clinker ou des constituants décrits ci-dessus,
pâte qui fait prise et durcit par suite de réactions et processus sauf s’ils sont déjà inclus en tant que constituants principaux
d’hydratation et qui, après durcissement, conserve sa résistance du ciment. Ils ne peuvent excéder 5 % en masse ;
et sa stabilité même sous l’eau.
• additifs : ce sont des constituants qui ne figurent pas dans
Le ciment est obtenu à partir d’un ou de plusieurs constituants. ceux énumérés ci-dessus et qui sont ajoutés pour améliorer
la fabrication ou les propriétés du ciment. La quantité totale
des additifs doit être inférieure ou égale à 1 % en masse de
1.3 Constituants du ciment ciment (exception faite des pigments). La proportion des
additifs organiques, sous forme d’extrait sec, doit être infé-
Ils présentent l’une ou plusieurs des propriétés suivantes : rieure ou égale à 0,5 % en masse de ciment.
• propriétés hydrauliques : ils forment par réaction avec l’eau
des composés hydratés stables très peu solubles dans l’eau ;
• propriétés pouzzolaniques : ils ont la faculté de former à tem- 1.4 Différents types de ciments
pérature ordinaire, en présence d’eau, par combinaison avec
Les différents types de ciments sont résumés dans le
la chaux, des composés hydratés, stables ;
tableau 1 en fonction de leur composition. Tous ces ciments
• propriétés physiques : elles améliorent certaines qualités du peuvent comporter au plus 5 % de constituants secondaires :
ciment (accroissement de la maniabilité et de la compacité,
diminution du ressuage…) ; • ciment Portland (CEM I) : il contient au moins 95 % de clinker
et au plus 5 % de constituants secondaires ;
• clinker Portland (K) : il est obtenu par cuisson, au moins
jusqu’à fusion partielle, d’un mélange fixé avec précision de • ciment Portland composé (CEM II/A ou B) : il contient au
matières premières (farine crue, pâte ou suspension) conte- moins 65 % de clinker et au plus 35 % d’autres constituants :
nant du CaO, SiO2, apportés par les calcaires et argiles de laitier de haut fourneau, fumée de silice (limitée à 10 %),
roches soigneusement sélectionnées. Ce constituant entre pouzzolane naturelle, cendres volantes, calcaire, constituants
dans la composition de tous les ciments ; secondaires. Il est à noter que les ciments Portland composés
englobent les ciments gris et les ciments blancs ;
• laitier granulé de haut fourneau (S) : il est obtenu par refroi-
dissement rapide de la scorie fondue de composition conve- • ciment de haut fourneau (CEM III/A ou B) : il contient 36 à
nable provenant de la fusion du minerai de fer dans un haut 80 % de laitier et 20 à 64 % de clinker ;
fourneau. Le laitier granulé de haut fourneau doit présenter • ciment de haut fourneau (CEM III/C) (exemple : ciment de lai-
des propriétés hydrauliques latentes (c’est-à-dire qui se mani- tier au clinker) : il contient au moins 81 % de laitier et 5 à
festent lorsqu’il a subi une activation convenable) pour 19 % de clinker ;
convenir à son emploi en cimenterie ; • ciment au laitier et aux cendres (CEM V/A ou B) : il contient
• pouzzolanes naturelles (Z) ou naturelles calcinées (Q) : ce sont 20 à 64 % de clinker, 18 à 50 % de cendres volantes et 18 à
des produits essentiellement composés de silice, d’alumine et 50 % de laitier.

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

Tableau 1 – Différents types de ciments (Doc. Infociments)


Composition (pourcentage en masse1))
Constituants principaux
Notation
Principaux Laitier Fumée Pouzzolanes Cendres volantes
des 35 produits Constituants
types
(types de ciments courants) Clinker de haut de Naturelle Schiste secondaires
fourneau silice Naturelle Siliceuse Calcique Calcaire
calcinée calciné
K S D2) P Q V W T L LL
Ciment
CEM I CEM I 95-100 _ _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5
Portland
Ciment CEM II/A-S 80-94 6-20 _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5
Portland
au laitier CEM II/B-S 65-79 21-35 _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5

Ciment
Portland
CEM II/A-D 90-94 _ 6-20 _ _ _ _ _ _ _ 0-5
à la fumée
de silice
CEM II/A-P 80-94 _ _ 6-20 _ _ _ _ _ _ 0-5
Ciment
Portland CEM II/B-P 65-79 _ _ 21-35 _ _ _ _ _ _ 0-5
à la CEM II/A-Q 80-94 _ _ _ 6-20 _ _ _ _ _ 0-5
pouzzolane
CEM II/B-Q 65-79 _ _ _ 21-35 _ _ _ _ _ 0-5
CEM II/A-V 80-94 _ _ _ _ 6-20 _ _ _ _ 0-5
Ciment
Portlandaux CEM II/B-V 65-79 _ _ _ _ 21-35 _ _ _ _ 0-5
cendres
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CEM II/A-W 80-94 _ _ _ _ _ 6-20 _ _ _ 0-5


volantes
CEM II/B-W 65-79 _ _ _ _ _ 21-35 _ _ _ 0-5
Ciment CEM II/A-T 80-94 _ _ _ _ _ _ 6-20 _ _ 0-5
Portland
au schiste CEM II/B-T 65-79 _ _ _ _ _ _ 21-35 _ _ 0-5
calciné
CEM II/A-L 80-94 _ _ _ _ _ _ _ 6-20 _ 0-5
CEM II Ciment CEM II/B-L 65-79 _ _ _ _ _ _ _ 21-35 _ 0-5
Portland
au calcaire CEM II/A-LL 80-94 _ _ _ _ _ _ _ _ 6-20 0-5
CEM II/B-LL 65-79 _ _ _ _ _ _ _ _ 21-35 0-5
CEM II/A-M 80-88 _ 12-20 0-5
CEM II/B-M 65-79 _ 21-35 0-5
CEM II/C-M
50-64 16-44 _ 6-20 _ _ _ _ _ _ 0-5
(S-P)
CEM II/C-M
50-64 16-44 _ _ _ 6-20 _ _ _ _ 0-5
(S-V)
CEM II/C-M
50-64 16-44 _ _ _ _ _ _ 6-20 _ 0-5
(S-L)
Ciment
Portland CEM II/C-M
50-64 16-44 _ _ _ _ _ _ _ 6-20 0-5
composé3) (S-LL)
CEM II/C-M
50-64 _ _ 16-44 _ _ _ _ 6-20 _ 0-5
(P-L)
CEM II/C-M
50-64 _ _ 16-44 _ _ _ _ _ 6-20 0-5
(P-LL)
CEM II/C-M
50-64 _ _ _ _ 16-44 _ _ 6-20 _ 0-5
(V-L)
CEM II/C-M
50-64 _ _ _ _ 16-44 _ _ _ _ 0-5
(V-LL)

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Différents types de ciments (Doc. Infociments) (suite)


Composition (pourcentage en masse1))
Constituants principaux
Notation
Principaux Laitier Fumée Pouzzolanes Cendres volantes
des 35 produits Constituants
types
(types de ciments courants) Clinker de haut de Naturelle Schiste secondaires
fourneau silice Naturelle Siliceuse Calcique Calcaire
calcinée calciné
K S D2) P Q V W T L LL
CEM III/A 65-64 36-65 _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5
Ciment
CEM III de haut CEM III/B 20-34 66-80 _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5
fourneau
CEM III/C 5-19 81-95 _ _ _ _ _ _ _ _ 0-5
Ciment CEM IV/A 65-89 _ 11-35 _ _ _ 0-5
CEM IV pouzzola-
nique3) CEM IV/B 45-64 _ 36-55 _ _ _ 0-5

Ciment CEM V/A 40-64 18-30 _ 18-30 _ _ _ _ 0-5


pouzzola-
CEM V
nique CEM V/B 20-38 31-49 _ 31-49 _ _ _ _ 0-5
au laitier
CEM VI
35-49 31-59 _ 6-20 _ _ _ _ _ _ 0-5
(S-P)
CEM VI
35-49 31-59 _ _ _ 6-20 _ _ _ _ 0-5
Ciment (S-V)
CEM VI
composé3) CEM VI
35-49 31-59 _ _ _ _ _ _ 6-20 _ 0-5
(S-L)
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CEM VI
35-49 31-59 _ _ _ _ _ _ _ 6-20 0-5
(S-LL)
1)Les valeurs indiquées au tableau se réfèrent à la somme des constituants principaux et secondaires.
2)La proportion de fumées de silice est limitée de 6 à 10 %.
3)Dans les cas des ciments Portland composés CEM II/A-M, CEM II/B-M et CEM II/C-M, des ciments pouzzolaniques CEM IV/A et CEM IV/B, des
ciments pouzzolaniques au laitier CEM V/A et CEM V/B et des ciments composés CEM VI, les constituants principaux autres que le clinker
doivent être déclarés dans la désignation du ciment (voir des exemples à l’article 8).

1.4.1 Définition des classes


Tableau 2 – Définition des classes de résistance
Les ciments sont répartis en trois classes (32,5 – 42,5 – 52,5)
définies par la valeur minimale de la résistance normale du Résistance à la compression en MPa
ciment à 28 jours.
Pour les ciments de classes 32,5 et 42,5, il est fixé une valeur Désignation Résistance Résistance
maximale de la résistance normale à 28 jours, comme indiqué de la classe à court terme courante
dans le tableau 2.
à 2 jours à 7 jours à 28 jours
La résistance normale d’un ciment est la résistance mécanique
à la compression mesurée à 28 jours conformément à la norme 32,5 N – ≥ 16
NF EN 197-1 d’avril 2012. ≥ 32,5 ≤ 52,5
32,5 R ≥ 10 –

Pour les ciments de classes 32,5 et 42,5, il est fixé une valeur 42,5 N ≥ 10 –
maximale de la résistance normale à 28 jours, comme indiqué ≥ 42,5 ≤ 62,5
dans le tableau 2. 42,5 R ≥ 20 –
Pour chaque classe de résistance normale, deux classes de 52,5 N ≥ 20 –
résistance au jeune âge sont définies : une classe avec résistance ≥ 52,5 –
au jeune âge ordinaire (indiquée par la lettre N) et une classe avec 52,5 R ≥ 30 –
résistance au jeune âge élevée (indiquée par la lettre R).

1.4.2 Valeurs limites garanties des résistances


1.4.3 Autres caractéristiques garanties
La conformité d’un lot de ciment est appréciée pour ce qui
concerne la résistance à la compression en fonction des valeurs La NF EN 197-1 d’avril 2012 retient également des critères de
du tableau 2 qui sont garanties (valeurs limites inférieures). conformité autres que les résistances : temps de début de prise,

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

composition régulière, extrait de bancs homogènes, suivie d’un


Tableau 3 – Valeurs garanties de résistance broyage très fin.

Classe Le ciment prompt naturel est caractérisé par la présence de sili-


Échéances cates de calcium, essentiellement sous forme de silicate bicalcique
32,5 N 32,5 R 42,5 N 42,5 R 52,5 N 52,5 R actif, d’aluminate de calcium riche en alumine et de sulfo-alumi-
nate de calcium qui est une spécificité du produit.
2 jours – 8,0 8,0 18,0 18,0 28,0 Ce type de ciment est réglementé par la norme NF P15-314 de
février 1993.
7 jours 14,0 – – – – –

28 jours 30,0 30,0 40,0 40,0 50,0 50,0


2.2 Ciment d’aluminates de calcium
Le ciment alumineux fondu (ou ciments d’aluminates de cal-
stabilité, teneurs en sulfates ou en chlorures. L’ensemble de ces cium) est un liant hydraulique qui résulte de la mouture, après
valeurs est récapitulé dans le tableau 3. cuisson jusqu’à la fusion, d’un mélange composé principalement
d’alumine, de chaux, d’oxydes de fer et de silice, dans des propor-
tions telles que le ciment obtenu renferme une masse d’alumine
n’excédant pas 58 % en masse du ciment produit fini.
2. Autres ciments Ce type de ciment est réglementé par la norme NF EN 14647 de
décembre 2006.

D’autres ciments que ceux évoqués par la norme NF EN 197-1 font


l’objet de normes spécifiques.
3. Exigences chimiques
2.1 Ciment prompt naturel (CNP) Les exigences chimiques sont définies en termes de valeurs
caractéristiques des ciments courants ; elles sont données en
Le ciment prompt naturel, à prise et durcissement rapides, résulte termes de pourcentage en masse du ciment produit fini dans le
de la cuisson à température modérée d’un calcaire argileux de tableau 4.
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Tableau 4 – Exigences chimiques définies en termes de valeurs caractéristiques


des ciments courants (Doc. Cimbéton)

1 2 3 4 5

Propriétés Référence de l’essai Type de ciment Classe de résistance Exigences 1)

CEM I
Perte au feu EN 196-2 Toutes classes < 5,0 %
CEM III

CEM I
Résidu insoluble EN 196-2 2) Toutes classes < 5,0 %
CEM III

32,5 N
32,5 R < 3,5 %
CEM I
42,5 N
CEM II 3)
CEM IV
Sulfate (SO3) EN 196-2 42,5 R
CEM V
52,5 N
52,5 R < 4,0 %

CEM III 4) Toutes classes

Chlorure EN 196-21 Tous types 5) Toutes classes < 0,10 % 6)

Pouzzolanicité EN 196-5 CEM IV Toutes classes Satisfait à l’essai

1) Les exigences sont données en pourcentage en masse du ciment produit fini.


2) Détermination des résidus insolubles dans l’acide chlorhydrique et le carbonate de sodium.
3) Le ciment de type CEM II/B-T peut contenir un maximum de 4,5 % de SO3 quelle que soit la classe de résistance.
4) Le ciment de type CEM III/C peut contenir un maximum de 4,5 % de SO3.
5) Le ciment type CEM III peut contenir plus de 0,10 % de chlorure mais, dans ce cas, la teneur maximale en chlorure doit figurer
sur l’emballage et/ou le bon de livraison.
6) Pour des applications en précontrainte, les ciments peuvent être produits selon une exigence plus basse. Dans ce cas, la valeur
de 0,10 % doit être remplacée par cette valeur plus basse qui doit être mentionnée sur le bon de livraison.

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

3.1 Détermination des résidus insolubles leur permettent de conférer au béton une résistance accrue à
l’agression des ions sulfate au cours de la prise et ultérieurement.
Elle est effectuée dans l’acide chlorhydrique et le carbonate de Ces ciments sont :
sodium.
• des CEM I et CEM II qui présentent des caractéristiques com-
Le ciment de type CEM III B-T peut contenir un maximum de plémentaires de celles définies dans la norme ;
4,5 % de S03 quelle que soit la classe de résistance.
• des CEM III/A, B ou C et CEM V naturellement qualifiés pour
Le ciment de type CEM III/C peut contenir un maximum de cet usage ;
4,5 % de S03.
• des ciments alumineux fondus (CA), définis par la norme NF
Le ciment de type CEM III peut contenir plus de 0,10 % de chlo-
EN 14647 de décembre 2006 ayant présenté un bon compor-
rure mais, dans ce cas, la teneur maximale en chlorure doit figurer
tement, soit lors d’essais de longue durée, soit en ouvrages
sur l’emballage et/ou le bon de livraison.
dans le milieu considéré.
Ces ciments comportent la mention ES sur leur emballage.
3.2 Applications en précontrainte
Pour des applications en précontrainte, les ciments peuvent être 4.3 Ciments à teneur en sulfures limitée
produits selon une exigence plus basse. Dans ce cas, la valeur de (CP)
0,10 % doit être remplacée par cette valeur plus basse qui doit
être mentionnée sur le bon de livraison.
Ce type de ciment est réglementé par la norme NF P15-318 de
septembre 2006.
Ces ciments sont des produits dont les caractéristiques sont
4. Ciments à caractéristiques complémentaires de celles des ciments CEM I, CEM Il, CEM III/A et
B et CEM V définis par la norme.
complémentaires Ces ciments trouvent leurs principales applications dans les
normalisées ouvrages de masse et certains ouvrages en béton précontraint.
Ils comportent la mention CP sur leur emballage.
Pour certains types d’ouvrages, des exigences relatives aux
caractéristiques des ciments peuvent être requises ; elles font
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l’objet de normes spécifiques.


5. Identification des ciments
4.1 Ciments pour travaux à la mer
5.1 Désignation et marquage
Les ciments n’ont pas tous la même résistance face aux
attaques chimiques liées à l’environnement marin ; l’emploi de Les ciments doivent être identifiés au moins par leur type
ciments présentant de bonnes caractéristiques de résistance à ces (chiffre romain) et par un nombre indiquant la classe de résis-
agressions est donc nécessaire. tance (par exemple 32,5). Pour indiquer que le ciment a une résis-
Ces ciments présentent des teneurs limitées en aluminate trical- tance élevée au jeune âge, la lettre R est ajoutée. Les
cique (C3A) qui leur permettent de conférer au béton une résis- caractéristiques complémentaires éventuelles sont rappelées par
tance accrue à l’agression des ions sulfate en présence d’ions un sigle PMIES/CP.
chlorure, au cours de la prise et ultérieurement.
Exemple
Les ciments pour travaux à la mer sont :
CEM I 42,5 R PM est un ciment Portland contenant au moins 95 %
• des CEM I et CEM II qui possèdent des caractéristiques phy- de clinker, de classe 42,5, ayant une résistance au jeune âge élevée,
siques et chimiques complémentaires ; et reconnu apte pour les travaux à la mer (figure 1).
• des CEM III/A, B ou C et CEM V qui sont naturellement quali-
fiés pour cet usage ; des ciments prompts naturels (CNP) défi-
nis par la norme NF P15-314 et des ciments alumineux 5.2 Certification des ciments
fondus (CA) définis par la norme NF P15-317, ayant présenté
un bon comportement, soit lors d’essais de longue durée, Depuis le 1er avril 2001, les ciments courants peuvent être mar-
soit en ouvrages dans le milieu considéré. qués CE et ils le sont de façon obligatoire depuis le 1er avril 2002.
Ces ciments comportent la mention PM dans le cartouche de Le marquage CE des ciments courants atteste leur conformité à
marquage. la norme harmonisée EN 197-1 de février 2001, et permet à ces
ciments de circuler librement au sein de l’Espace économique
européen.
4.2 Ciments pour travaux en eaux La marque NF volontaire, complémentaire du marquage CE,
à haute teneur en sulfates (ES) atteste que le ciment qui la porte est conforme au niveau de qua-
lité requis par le marché français en fonction des conditions clima-
Ce type de ciment est réglementé par la norme NF P15-319 de tiques et environnementales, ainsi que des techniques de mise en
janvier 2014. œuvre. Elle implique que le niveau de contrôle des ciments est
Les eaux séléniteuses constituent un milieu particulièrement bien celui qui a fait la notoriété et le succès de la marque « NF –
agressif, qui nécessite l’emploi de ciments spécifiques. Liants hydrauliques ».
Ces ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates Il a été décidé de maintenir cette marque certifiée par l’AFNOR
présentent des teneurs limitées en aluminate tricalcique (C3A) qui en complément du marquage CE pour attester de la conformité

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■ Aux temps modernes


En revanche, cette propriété d’hydraulicité du mélange ainsi
constitué est restée totalement inexpliquée jusqu’aux travaux de
Louis Vicat qui élabore en 1817 la théorie de l’hydraulicité et fait
connaître le résultat de ses recherches.
Il donne des indications précises sur les proportions de calcaire
et de silice nécessaires pour constituer le mélange qui, après cuis-
son à la température convenable et broyage, sera un véritable
liant hydraulique fabriqué industriellement : le ciment artificiel.
L’industrie du ciment était née.
Quelques années plus tard, en 1824, l’écossais Aspdin donnait
le nom de Portland au ciment qu’il fabriquait et qui égalait la
pierre de cette région.

6.2 Industrialisation de la fabrication


Le constituant principal des ciments est le clinker, qui est
obtenu à partir de la cuisson d’un mélange approprié de calcaire
et d’argile, en proportion moyenne 80 % / 20 %.
Selon l’origine des matières premières, ce mélange peut être
corrigé par apport de bauxite, oxyde de fer ou autres matériaux
fournissant le complément d’alumine et de silice requis.
Avant d’arriver aux produits finis que sont les différents types
de ciments, le mélange de départ va passer successivement par
différentes phases durant lesquelles la matière va subir une trans-
formation chimique et cristalline importante (figure 2).
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6.3 Étapes de la fabrication

6.3.1 Extraction et concassage


Figure 1 – Exemple de marquage
Les matières premières sont extraites de carrières généralement
à ciel ouvert. Les blocs obtenus sont réduits, dans des concas-
seurs situés généralement sur les lieux mêmes de l’extraction, en
des ciments courants aux exigences de la norme NF P15-301 de éléments d’une dimension maximale de 50 mm
juin 1994, qui n’ont pas été reprises dans l’EN 197-1, en particulier :
• un critère de régularité de composition à ± 5 % par rapport à
une valeur déclarée pour chaque constituant ; 6.3.2 Préparation de la matière première
• des temps de début de prise plus longs pour les ciments des Les grains de calcaire et d’argile sont intimement mélangés par
classes 32,5 N, 32,5 R et 52,5 N et 52,5 R ; broyage ou délayage, dans des proportions définies, en un
• des résistances à court terme plus élevées pour les ciments mélange très fin, le « cru ».
des classes 32,5 N, 32,5 R et 42,5 N. À cette occasion, des corrections de composition peuvent être
La correspondance entre les anciennes et nouvelles désigna- effectuées en incorporant en faible proportion, bauxite, oxyde de fer.
tions est indiquée à la figure 2. Le contrôle des cimenteries cor-
respondant à la délivrance de cette marque est assuré par le Le mélange cru est préparé automatiquement sous forme de
Laboratoire d’essais des matériaux de la ville de Paris. granules (voie sèche ou semi-sèche) ou de pâte (voie semi-
humide ou humide), en fonction de la technique de fabrication uti-
lisée (figure 3).

6. Fabrication des ciments 6.3.3 Voie sèche


courants C’est de très loin la plus employée aujourd’hui. La matière pre-
mière est préparée sous forme de poudre. La préhomogénéisation
permet d’atteindre un dosage parfait des deux constituants essen-
6.1 Historique tiels du ciment par superposition de multiples couches.
■ De l’Antiquité… Une station d’échantillonnage analyse régulièrement les consti-
tuants et le mélange pour en garantir la régularité.
Les Romains furent sans doute les premiers à fabriquer des
liants hydrauliques susceptibles de durcir sous l’eau. Pour cela, ils À la sortie du hall de préhomogénéisation, le mélange est très
mélangeaient de la chaux et des cendres volcaniques de la région finement broyé dans des broyeurs sécheurs, qui éliminent l’humi-
de Pouzzoles. C’est de là qu’est venu le terme bien connu de dité résiduelle et permettent d’obtenir une poudre qui présente la
« pouzzolanique », qui se dit d’un matériau capable, en présence finesse requise ; cette poudre, le « cru », est une nouvelle fois
d’eau, de fixer la chaux. homogénéisée par fluidisation.

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Figure 2 – Correspondance entre anciennes et nouvelles désignations des ciments

6.3.4 Autres techniques de préparation 1/ Un échangeur de chaleur comportant une série de quatre à cinq
de la matière cyclones dans lesquels la poudre déversée à la partie supérieure
progresse jusqu’à l’entrée du four. Elle se réchauffe au contact des
D’autres techniques, moins employées aujourd’hui, consistent à gaz chauds en sortant de ce four, et se décarbonate en partie. Une
agglomérer la matière sous forme de granules (voie semi-sèche) ou décarbonatation plus complète peut être obtenue par l’ajout d’un
à la transformer en une pâte fluide (voie semi-humide ou humide). foyer complémentaire situé dans le cyclone inférieur (précalcina-
tion). La poudre est ainsi portée à une température d’environ
800 °C à 1 000 °C.
6.3.5 Cuisson du cru
2/ Un four horizontal rotatif cylindrique en acier (avec revêtement inté-
Quelle que soit la technique de fabrication utilisée pour élaborer rieur réfractaire) de 50 à 90 m de long, de 4 à 5 m de diamètre, légère-
le cru, les installations de cuisson sont similaires et comportent ment incliné et tournant de 1 à 3 tours/minute. La matière pénètre à
deux parties. l’amont du four (en partie haute) où s’achève la décarbonatation, et

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Figure 3 – Composition des ciments

progresse jusqu’à la zone de clinkérisation (environ 1 450 °C). Le Les rejets des usines, sensiblement inférieurs aux normes, sont
temps de parcours est de l’ordre d’une heure. Sous l’effet de la cha- inférieurs à 50 mg/m3.
leur, les constituants de l’argile, principalement composée de silicates
d’alumine et d’oxydes de fer, se combinent à la chaux provenant du
calcaire pour donner des silicates et des aluminates de calcium. 6.3.6 Broyage du clinker

Tout en améliorant la qualité des produits, les industriels ont for- À la fin de la cuisson, la matière brusquement refroidie se pré-
tement réduit au cours des dernières années la consommation sente sous forme de granules qui constituent le clinker.
d’énergie nécessaire à la cuisson, qui est de plus en plus apportée Celui-ci finement broyé avec du gypse (< 5 %) pour régulariser la
par des combustibles de substitution. En outre, l’industrie cimen- prise donne le ciment Portland. Les autres catégories de ciments
tière contribue à la protection de l’environnement grâce au recy- sont obtenues en ajoutant d’autres constituants tels que laitier,
clage de produits industriels usagés inutilisables pour d’autres granulé de haut fourneau, matériaux pouzzolaniques, cendres
emplois. volantes, schistes calcinés, calcaire, fumées de silice, fillers.

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Figure 4 – La fabrication du ciment

7. Évolution du ciment • le silicate bicalcique 2 CaO, SiO2 ou, par abréviation, C2S ;
• l’aluminate tricalcique 3 CaO, AI2 O3 ou, par abréviation,
C3A ;
Les réactions qui se passent dès le début du gâchage et se
poursuivent dans le temps sont extrêmement complexes. • l’alumino-ferrite tétracalcique 4 CaO, Al2 O3, Fe2 O3 ou, par
abréviation, C4 AF.
Le ciment Portland contient quatre constituants principaux :
Ces constituants anhydres donnent naissance, en présence
• le silicate tricalcique 3 CaO, SiO2 ou, par abréviation, C3S ; d’eau, à des silicates, des aluminates de calcium hydratés et de la

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

chaux hydratée dite « Portlandite » formant un gel microcristallin, 8.1 Caractéristiques de la poudre
à l’origine du phénomène dit de « prise ».
■ Surface spécifique (finesse Blaine)
Elle permet de mesurer la finesse de mouture d’un ciment. Elle est
La portlandite est un corps chimique minéral, l’hydroxyde de
caractérisée par la surface spécifique ou surface développée totale
calcium de formule brute Ca(OH)2. Il s’agit d’une espèce miné-
de tous les grains contenus dans un gramme de ciment (norme NF
rale naturelle rare analogue de la brucite, appartenant au sys-
EN 196-6 de décembre 2018). Elle s’exprime en cm2/g. Suivant le
tème réticulaire hexagonal, qu’il est possible d’observer en
type de ciment, cette valeur est généralement comprise entre 2 800
minuscules plaques hexagonales, incolore et transparente, à
et 5 000 cm2/g.
éclat perlé sur les clivages. On la trouve avec les dépôts de pro-
duits de sublimation des émanations ou fumerolles volca- ■ Masse volumique apparente
niques ou parmi les produits de dégradation des éjectas
Elle représente la masse de la poudre par unité de volume (vides
transformés à hautes températures parmi lesquels les laves
entres les éléments inclus). Elle est de l’ordre de 1 000 kg/m3 (1 kg
communes sur les flancs des formations volcaniques, par
par litre) en moyenne pour un ciment.
exemple sur le Vésuve en Italie, mais aussi avec des roches
métamorphiques de contact, par exemple à Scawt Hill, comté ■ Masse volumique absolue
d’Antrim en Irlande du Nord.
Elle représente la masse de la poudre par unité de volume
• Formule chimique : Ca(OH)2. (vides entre les éléments exclus). Elle varie de 2 900 à 3 150 kg/m3
• Solubilité : très faiblement soluble dans l’eau. suivant le type de ciment.
• Masse formulaire : 73,085 ± 0,005 uma ; H 1,38 %,
Ca 54,84 %, O 43,78 %.
• Classe cristalline et groupe d’espace : trigonale (3 2/m) –
8.2 Caractéristiques mesurées sur pâte
hexagonal scalénohédrique, groupe d’espace P3m1. ou sur « mortier normal »
• Comportement chimique : fortement basique en solution ■ Début de prise
aqueuse, suspension appelée lait de chaux.
Il est déterminé par l’instant où l’aiguille de Vicat – aiguille de
• Système cristallin : système cristallin hexagonal. 1 mm2 de section pesant 300 g – ne s’enfonce plus jusqu’au fond
d’une pastille de pâte pure de ciment. Les modalités de l’essai
S’il s’agit d’un minéral rare dans la nature, il représente un font l’objet de la norme NF EN 196-3 de septembre 2017. Suivant
composant très commun et une phase déterminante dans les les types de ciment, le temps de début de prise doit être supérieur
ciments et bétons, et de ce fait, il est très étudié par les industries à 45 minutes ou à 1 heure.
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concernées par ces matériaux. ■ Expansion


C’est le développement et la multiplication de ces microcristaux Elle se mesure suivant un procédé normalisé par la norme NF EN
dans le temps qui expliquent l’augmentation des résistances méca- 196-3 et grâce aux aiguilles de Le Chatelier. Elle permet de s’assurer
niques. Le ciment durci est une véritable « roche artificielle » qui évo- de la stabilité du ciment. L’expansion ne doit pas être supérieure à
lue dans le temps et en fonction des conditions extérieures. 10 mm sur pâte pure pour tous les ciments (NF EN 197-1
Avant d’atteindre son stade final, l’évolution du ciment passe d’avril 2012).
par trois phases successives.
■ Retrait
■ Phase dormante La mesure du gonflement dans l’eau et du retrait dans l’air est
La pâte de ciment (ciment + eau) reste en apparence inchangée effectuée sur prisme de 4 × 4 × 16 cm sur « mortier normal » (norme
pendant un certain temps (de quelques minutes à plusieurs NF P15-433 de février 1994). Le retrait est limité à 0,8 mm/m ou à
heures suivant la nature du ciment). En fait, dès le malaxage, les 1 mm/m suivant le type de ciment.
premières réactions se produisent, mais sont ralenties par la pré-
■ Résistances mécaniques
sence du gypse.
Mesurées sur éprouvettes de mortier normal, elles caractérisent
■ Début et fin de prise de façon conventionnelle la résistance du ciment définie par sa
Après une à deux heures pour la plupart des ciments, on valeur nominale. Cette valeur est la limite inférieure de résistance
observe une augmentation brusque de la viscosité : c’est le début en compression à 28 jours.
de prise, qui est accompagné d’un dégagement de chaleur. La fin
de prise correspond au moment où la pâte cesse d’être défor-
mable et se transforme en un matériau rigide.
■ Durcissement
9. Caractéristiques
On a l’habitude de considérer le durcissement comme la période et emplois des ciments
qui suit la prise et pendant laquelle l’hydratation du ciment se pour-
suit. La résistance mécanique continue à croître très longtemps, L’industrie cimentière met aujourd’hui à la disposition de l’utili-
mais la résistance à 28 jours est la valeur conventionnelle. sateur un grand nombre de ciments qui présentent des caractéris-
tiques bien définies et adaptées à des domaines d’emploi
déterminés.
La gamme étendue de résistance, de nature ou de vitesse de
8. Grandeurs caractéristiques prise et de durcissement répond aux usages très divers qui sont
faits du béton sur chantier ou en usine, dans le bâtiment ou les
Le ciment se caractérise par un certain nombre de critères travaux publics.
mesurés de façon conventionnelle, soit sur la poudre, soit sur Impératifs climatiques, résistance à des agents agressifs, sont
pâte, soit sur « mortier normal » (mélange normalisé de ciment, autant de paramètres qui doivent aider à choisir le ciment le plus
sable et eau) défini par la norme NF EN 196-1 de septembre 2016. approprié.

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

Pour faire ce choix, il importe de connaître les caractéristiques leurs caractéristiques n’en justifient généralement pas l’emploi
spécifiques des différentes catégories de ciment prévues par la pour les travaux de maçonnerie courante et les bétons en grande
normalisation. masse ou faiblement armés.
Il convient de souligner que lorsque l’on parle de résistance de Les CEM I R conviennent pour les mêmes travaux, mais per-
ciments, il s’agit de valeurs spécifiées dans la norme. mettent un décoffrage rapide, appréciable notamment en préfabri-
Les valeurs de résistance des bétons obtenues à partir de ces cation.
ciments peuvent être très différentes en plus ou en moins. Les CEM 152,5 ou 52,5 R conviennent pour les travaux de béton
C’est ainsi que l’on peut réaliser des bétons de hautes perfor- armé ou précontraint pour lesquels est recherchée une résistance
mances dépassant 100 MPa de résistance à la compression à par- exceptionnelle.
tir de CEM I 42,5 ou 52,5. Pour les travaux en milieu agressif (terrain gypseux, eaux de mer,
L’objet de cette documentation est de fournir successivement eaux sulfatées), on emploiera des ciments Portland pour travaux à la
les caractéristiques principales suivantes : mer PM, ou pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates ES.
• composition ;
• résistances mécaniques ; 9.1.4 Précautions particulières
• caractéristiques garanties. Pour les travaux massifs, on utilisera plutôt des ciments à faible
Les domaines d’emploi qui découlent de ces propriétés sont chaleur d’hydratation initiale CP.
décrits ensuite, ainsi que les particularités liées à la mise en
œuvre ou aux restrictions d’emploi.
9.2 Ciments Portland composés CEM II
9.1 Ciments Portland CEM I Ce type de ciment est réglementé par la norme NF EN 197-1.

Ce type de ciment est réglementé par la norme NF EN 197-1 9.2.1 Composition


d’avril 2012.
Les ciments Portland composés résultent du mélange de clinker
en quantité au moins égale à 65 % et d’autres constituants tels
9.1.1 Composition que laitiers, cendres volantes, pouzzolanes, fumée de silice, dont
Les ciments Portland résultent du broyage de clinker et de sul- le total ne dépasse pas 35 %.
fate de calcium (gypse ou anhydrite) pour régulariser la prise, et
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éventuellement de constituants secondaires en faible quantité 9.2.2 Caractéristiques garanties


(inférieure à 5 %). La teneur en clinker est au minimum de 95 %.
De même que pour les CEM I, des résistances minimales variant
9.1.2 Caractéristiques garanties avec les classes sont garanties à 2, 7 et 28 jours (tableau 5).
Les valeurs limites garanties concernent la teneur en S03 infé-
En dehors des valeurs normales des classes de résistance, la rieure à 4 % (ou 4,5 % voir ci-avant) et la teneur en ions chlore
norme prévoit le respect de valeurs limites garanties à 2, 7 et inférieure à 0,10 % (0,05 pour la classe 52,5 R).
28 jours. Ces résistances sont mesurées sur « mortier normal » et
indiquées au tableau 5.
9.2.3 Domaines d’emploi principaux
Les caractéristiques chimiques, qui sont un facteur important de la
résistance des bétons à des ambiances agressives, concernent la Les CEM Il 32,5 conviennent bien pour les travaux de maçonne-
teneur en anhydride sulfurique (SO3) inférieure à 4 % (4,5 pour les rie et les bétons peu sollicités. Les CEM Il 32,5 et 42,5 conviennent
classes 42,5 R et 52,5), et en ions chlore inférieure à 0,10 % (figure 5).

9.1.3 Domaines d’emploi principaux


Les CEM I ordinaires conviennent pour des travaux de toute
nature, en béton armé ou en béton précontraint. En revanche,

Tableau 5 – Classe de résistance

Classe Résistances minimales garanties en N/mm2


de résistance
2 jours 7 jours 28 jours

32,5 N – 14 30

32,5 R 8 – 30

42,5 N 8 – 40

42,5 R 18 – 40

52,5 N 18 – 50
Figure 5 – Résistance minimale garantie à la compression d’un CEM I
52,5 R 28 – 50 42,5 N

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Tableau 6 – Composition

% laitier de haut % pouzzolanes naturelles ou calcinées


Type Notation % clinker
fourneau ou cendres volantes siliceuses

CEM III/A 35-64 36-65 –

Ciment de haut fourneau CEM III/B 20-34 66-80 –

CEM III/C 5-19 81-95 –

CEM V/A 40-64 18-30 18-30


Ciment composé 1)
CEM V/B 20-38 31-50 31-50

1) Les constituants principaux, autres que le clinker, doivent être déclarés dans la désignation du ciment.

pour les travaux de toute nature en béton armé ou en béton pré-


contraint. Tableau 7 – Résistance à la compression
De façon générale, les CEM Il sont bien adaptés pour les tra- Résistance (à court Résistance (courante)
vaux massifs exigeant une élévation de température modérée, les Type
terme) à 7 jours en MPa à 28 jours en MPa
routes et le béton manufacturé.
La classe R sera préférée pour les travaux exigeant de hautes MC 5 – ≥ 5 1) ≤ 15
résistances initiales (préfabrication, décoffrage rapide).
MC 12,5
Pour les travaux en milieux agressifs, on emploiera les ciments ≥7 ≥ 12,5 ≤ 32,5
pour travaux à la mer (PM) ou résistants aux eaux sulfatées (ES). MC 12,5 X
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MC 22,5 X ≥ 10 ≥ 22,5 ≤ 42,5


9.2.4 Précautions particulières
1)Un taux de mise en charge de (400 ± 40) N/s doit être
Lorsque l’aspect est important (béton brut, enduits), il convient appliqué pour les essais des éprouvettes du type MC 5.
d’éviter l’emploi de certains CEM Il comportant des proportions
importantes de constituants susceptibles d’entraîner des varia-
tions de teinte trop marquées, les cendres volantes notamment.

9.4.1 Composition
9.3 Ciments au laitier Le ciment à maçonner est composé d’un liant hydraulique pul-
vérulent fabriqué en usine, et dont le développement de résis-
Ce type de ciment est réglementé par la norme NF EN 197-1. tance est essentiellement dû à la présence de clinker Portland.

9.3.1 Composition 9.4.2 Caractéristiques garanties


Trois types de ciments comportent des pourcentages de laitier Il existe trois classes de résistance (MC 5, MC 12,5 et MC 22,5)
assez importants. Il s’agit du ciment Portland au laitier CEM Il/A et selon la résistance minimum à 28 jours (tableau 7).
B-S, du ciment de haut fourneau CEM II/A, B ou C et du ciment
composé CEM V/A et B. Le temps de début de prise ne doit pas être inférieur à
60 minutes. La teneur en SO3 est limitée à 3,5 % pour les classes
Les constituants principaux, autres que le clinker, doivent être
12,5 et 22,5 et à 2,0 % pour la classe 5.
déclarés dans la désignation du ciment.
La composition est indiquée au tableau 6.
9.4.3 Domaines d’emploi principaux
L’aspect rêche du béton ne doit pas inciter à augmenter la
teneur en eau de gâchage. Ces ciments, dont les résistances sont volontairement limitées
par rapport aux ciments classiques, conviennent bien pour la
Le ralentissement de la vitesse d’hydratation par le froid plus
confection des mortiers utilisés dans les travaux de bâtiment
marqué qu’avec le ciment Portland de même classe conduit à évi-
(maçonnerie, enduits, crépis…).
ter l’emploi de ce type de ciment par temps froid.
Ils peuvent être également utilisés pour la fabrication ou la
reconstitution de pierres artificielles.
9.4 Ciment à maçonner CM Ces ciments ne conviennent pas pour les bétons à contraintes
élevées ou les bétons armés.
Ce type de ciment est réglementé par la norme NF EN 413-1 de
septembre 2012. Ils ne doivent pas être employés dans les milieux agressifs.

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

sitant une prise immédiate (aveuglements de voies d’eau), il est


possible de l’employer en pâte pure.
Parmi les nombreux emplois, on peut citer :
• les scellements ;
• les travaux spéciaux et de réparation ;
• les enduits de façade (en mélange aux chaux naturelles) ;
• les bétons projetés, les moulages ;
• les revêtements et les enduits résistant aux eaux agressives
et à bon nombre d’attaques chimiques, en particulier à l’acide
lactique et aux déjections (bâtiments pour l’élevage, silos) ;
• le colmatage et les travaux à la mer ;
• la projection, les travaux souterrains.
Quelques précautions sont à prendre lorsque l’on emploie du
ciment prompt naturel :
• ne pas rebattre un mortier ou lisser un enduit pour ne pas
« casser » la prise ;
• éviter particulièrement l’excès d’eau.
Figure 6 – Résistance à très court terme.

9.6 Ciment alumineux fondu CA


9.5 Ciment prompt naturel CNP Ce type de ciment est réglementé par la norme NF P15-315
Ce type de ciment est réglementé par la norme NF P15-314 de d’avril 1991.
février 1993.
9.6.1 Composition
9.5.1 Composition Le ciment alumineux fondu résulte de la cuisson jusqu’à fusion
Le ciment prompt naturel est obtenu par cuisson, à température d’un mélange de calcaire et de bauxite, suivie d’une mouture sans
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modérée (1 000/1 200 °C), d’un calcaire argileux d’une grande gypse à une finesse comparable à celle des ciments Portland.
régularité. La mouture est plus fine que celle des ciments Port-
land. 9.6.2 Caractéristiques
Les résistances minimales garanties sur « mortier normal » sont
9.5.2 Caractéristiques
indiquées au tableau 9.
Le ciment prompt naturel est un produit à prise rapide et à Le début de prise est situé au minimum au bout de 1 h 30.
résistances élevées à très court terme.
Le ciment alumineux fondu développe des résistances à court
La résistance du « mortier 1/1 » (une partie de ciment pour une terme élevées grâce à un durcissement rapide. Il est très résistant
partie de sable en poids) à 1 heure est de 6 Mpa (tableau 8). aux milieux agressifs et acides (jusqu’à des pH de l’ordre de 4). Il
Le début de prise commence à environ 2 minutes, s’achève pra- est normalisé pour les travaux à la mer : PM et en eaux à haute
tiquement à 4 minutes. teneur en sulfate : ES.
Le début de prise du ciment naturel prompt est de plus réglable Une chaleur d’hydratation élevée, liée à son durcissement
de 3 à 15 minutes en utilisant l’adjuvant Tempo (livré avec chaque rapide, permet au ciment fondu d’être mis en œuvre par temps
sac de 25 kg) qui ne modifie pas l’évolution du durcissement froid (jusqu’à –10 °C). C’est également un ciment réfractaire (bon
(figure 6). comportement jusqu’à 1 300 °C).
Le ciment prompt naturel est résistant aux eaux agressives
(eaux séléniteuses, eaux pures, eaux acides). 9.6.3 Domaines d’emploi principaux
Il est normalisé pour travaux à la mer : PM.
Le ciment alumineux fondu est particulièrement adapté aux
domaines suivants :
9.5.3 Domaines d’emploi principaux • travaux nécessitant l’obtention, dans un délai très court, de
Le ciment prompt naturel s’utilise en mortier avec un dosage résistances mécaniques élevées (poutres et linteaux pour le
généralement de deux volumes de ciment pour un volume de bâtiment, sols industriels) ;
sable, et éventuellement en béton. Dans les cas d’urgence néces- • sols résistant aux chocs, à la corrosion, aux forts trafics ;

Tableau 8 – Caractéristiques du ciment prompt naturel

Résistance en Mpa 15 min 1h 3h 1j 7j 28 j 6 mois 1 an

Compression 4,0 6,0 8,0 10,0 14,0 19,0 40,0 45,0

Flexion 1,4 1,8 2,3 2,5 3,0 3,5 5,0 5,5

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

Dans le domaine des enduits extérieurs, il règne ainsi une cer-


Tableau 9 – Caractéristiques du ciment alumineux taine confusion entre enduits hydrauliques et enduits plastiques,
fondu ces produits étant considérés comme concurrents alors qu’ils sont
très souvent complémentaires. Il faut en effet distinguer trois
Résistance en Mpa 6h 24 h 28 j
sortes d’enduits.
Compression 30 50 60
10.1.1.1 Enduits appliqués directement sur maçonneries
Flexion 4 5,5 6,5 brutes
Ces enduits ont la fonction d’assurer l’imperméabilisation de la
paroi et la finition d’aspect en rattrapant les défauts de planéité du
• ouvrages en milieux agricoles, canalisations, assainissement ;
support. Les maçonneries brutes sont soit en briques, soit en
• fours, cheminées (bétons réfractaires) ; blocs de béton ordinaire, léger ou cellulaire, soit en pierre. Qu’ils
• travaux de réparation ; soient traditionnels ou non, les enduits appliqués directement sur
maçonneries brutes comportent toujours une couche de dressage,
• scellements (en mélange avec du ciment Portland pour la nécessairement épaisse, réalisée au mortier de liant hydraulique.
préparation de mortiers à prise réglable).
10.1.1.2 Enduits décoratifs
9.6.4 Précautions d’emploi Ils sont applicables sur des supports étanches de bonne planéité
Par temps très froid, il faut protéger le béton jusqu’au déclen- (béton banché ou corps d’enduits traditionnels). Ils constituent
chement de la phase de durcissement. alors la couche de finition. Ils peuvent nécessiter l’application d’une
couche de préparation du support (enduit de ragréage sur béton,
Dans tous les cas, le mortier ou le béton de ciment fondu doit par exemple). On trouve principalement dans cette catégorie :
être maintenu humide (produit de cure ou protection) pendant
toute sa période de durcissement, pour éviter sa dessiccation. • les enduits décoratifs à base de liant hydraulique ;
Le dosage minimum en ciment fondu est généralement de 400 kg/ • les revêtements plastiques épais (RPE) ;
m3 de béton ; le rapport eau/ciment ne doit pas dépasser 0,4. • les revêtements semi-épais.

10.1.1.3 Revêtements utilisés en traitement curatif


9.7 Ciments blancs de façades
Utilisés en traitement curatif sur des façades ne présentant plus
9.7.1 Composition et caractéristiques l’étanchéité à l’eau requise par leur usage, ces revêtements ne sont
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La teinte blanche est obtenue grâce à des matières premières applicables que sur des supports de bonne planéité. Anciennement
très pures (calcaire et kaolin) débarrassées de toutes traces revêtements d’imperméabilisation ou d’étanchéité, ils sont mainte-
d’oxyde de fer. nant dénommés revêtements d’imperméabilité. Les revêtements
plastiques épais et semi-épais nécessitent une application sur sup-
Les caractéristiques sont analogues à celles des ciments Port- port présentant une bonne planéité alors que les premiers ont la
land gris (norme NF EN 197-1 de février 2001. fonction d’assurer l’imperméabilisation de la paroi et la finition
d’aspect en rattrapant les défauts de planéité du support.
9.7.2 Domaines d’emploi
Grâce à sa blancheur, le ciment blanc permet la mise en valeur 10.1.2 Fonctions des enduits
des teintes des granulats dans les bétons apparents. Les enduits appliqués à l’extérieur des maçonneries brutes ont
La pâte peut être elle-même colorée à l’aide de pigments miné- un double but :
raux, ce qui fournit des bétons avec une grande variété de teintes 1/ étanchéité globale de la paroi : l’enduit limite de façon impor-
tant pour les bétons de structure que pour les bétons architecto- tante la quantité d’eau susceptible d’atteindre le support : c’est la
niques et les enduits décoratifs. fonction « imperméabilisation » qui diffère de la fonction « étan-
La composition du béton doit être bien étudiée en fonction des chéité » en ce que l’imperméabilisation conférée à la paroi n’est
granulats et des effets recherchés. généralement pas conservée en cas de fissuration du support ;
2/ finition : ils contribuent au bon aspect en rectifiant les défauts de
planéité de la paroi en maçonnerie et en apportant, le plus généra-
lement, par leur relief et par leur couleur, la finition d’aspect.
10. Enduits
10.1.3 Propriétés requises
d’imperméabilisation
à base de liants 10.1.3.1 Adhérence au support
L’adhérence au support conditionne directement la durabilité de
hydrauliques l’enduit et est d’autant plus forte que le mortier est plus dosé en
liant. Elle dépend également du soin apporté à la préparation du
support, de son état d’humidité en particulier, et des conditions
10.1 Données générales extérieures en cours d’application et de séchage (température,
humidité et vent).

10.1.1 Définition 10.1.3.2 Compatibilité avec le support


Le terme d’enduit désigne de multiples revêtements, à la fois L’enduit ne doit pas gêner le fonctionnement normal du sup-
produits ou ouvrages, minces ou épais, du domaine de la pein- port. Il doit permettre les échanges d’humidité entre la maçonne-
ture, de la plâtrerie ou de la maçonnerie, systèmes multicouches rie-support et l’air extérieur et, pour cela, posséder une
complets ou couches d’un système. perméabilité à la vapeur suffisante afin de ne pas bloquer, sur la

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

face externe de la maçonnerie, la vapeur d’eau provenant de ■ Ouvrabilité


l’intérieur du local ou l’eau qui aurait pu pénétrer au travers de L’enduit a pour fonction d’assurer la planéité des parties cou-
l’enduit au cours des séquences de pluie. rantes des murs de façade ; il doit donc pouvoir être appliqué en
Dans le cas d’application sur supports à faibles caractéristiques épaisseur suffisante pour combler les défauts de la maçonnerie. Il
tels que le béton cellulaire ou certains supports anciens, l’enduit doit également pouvoir être travaillé en surface pour que son
doit présenter une formulation spécialement adaptée afin qu’il n’y aspect final soit satisfaisant.
ait pas de risque de dégradation du support du fait des
contraintes développées dans l’enduit.
10.2 Enduits appliqués directement
10.1.3.3 Imperméabilité sur maçonneries brutes
L’enduit doit être peu capillaire et suffisamment épais pour
constituer une barrière efficace aux pénétrations d’eau. Ces pro- 10.2.1 Mortier
priétés vont généralement de pair avec un fort dosage en liant et
une bonne compacité obtenue grâce au serrage du produit lors de 10.2.1.1 Qualités et défauts d’un mortier fortement dosé
l’application. en liant
Un mortier traditionnel ne peut posséder à la fois l’ensemble des
10.1.3.4 Résistance à la fissuration propriétés qui viennent d’être examinées. S’il est fortement dosé en
La présence de fissures met en cause l’imperméabilisation d’un liant, il présentera une bonne adhérence au support, une résistance
enduit qui doit pouvoir résister aux différents types de sollicita- élevée, une bonne compacité et une bonne maniabilité. Il aura, en
tions auxquelles il est soumis. revanche, tendance à la fissuration, du fait d’un retrait important, et
sera sensible au faïençage, le talochage de l’enduit faisant remonter
■ Mouvements du support la laitance en surface. C’est là un défaut que l’on rencontre fré-
quemment sur les chantiers et qui trouve également son origine
Il s’agit ici de variations dimensionnelles continues, liées à la dans l’utilisation de liants à hautes performances mécaniques.
dilatation ou à la rétraction des matériaux, et non de fissuration
du support qui entraîne inévitablement celle de l’enduit hydrau-
lique. Ces mouvements peuvent avoir pour origine le comporte- 10.2.1.2 Qualités et défauts d’un mortier faiblement dosé
en liant
ment des matériaux eux-mêmes pendant le temps nécessaire à
leur stabilisation ou, au cours du temps, face aux agents exté- Si l’on abaisse son dosage en liant pour diminuer sa sensibilité
rieurs tels que la température et l’humidité : au faïençage et à la fissuration, l’enduit risque d’être poreux et
donc de ne plus assurer l’imperméabilisation de la maçonnerie, de
• retrait de séchage des blocs de béton ;
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se décoller du support, d’être friable et difficile à appliquer du fait


• gonflement irréversible à l’humidité de la terre cuite, varia- d’une maniabilité médiocre.
tions dimensionnelles par humidification-séchage ;
• effets sur la structure des mouvements du sol, des agents 10.2.1.3 Comment obtenir un mortier réunissant toutes
ces qualités ?
extérieurs ou des tensions en jeu dans le bâtiment.
Ces différentes propriétés contradictoires ne peuvent être obte-
■ Sollicitations extérieures nues à l’aide de produits traditionnels non adjuvantés qu’en réali-
L’enduit est directement soumis aux conditions climatiques sant l’enduit en plusieurs couches, chacune d’elles ayant une
extérieures (pluie, soleil, gel). Les brusques variations de tempéra- fonction et une composition distinctes.
ture provoquent des phénomènes de dilatation différentielle avec Il est par ailleurs possible de réunir ces propriétés dans une même
le support auquel il est adhérent. formulation d’enduit hydraulique grâce à l’incorporation d’adjuvants
qui en modifient le comportement et à la parfaite maîtrise des com-
■ Contraintes internes positions obtenue par une fabrication en usine. Ainsi sont nés, dans
Du fait de sa construction, l’enduit est le siège, au cours de sa les années 1970, les enduits monocouches qui se sont progressive-
prise et de son durcissement dans le temps, d’un retrait qui, ne ment imposés, face aux enduits traditionnels. Il ne faut cependant
pouvant se faire librement, engendre des contraintes internes de pas perdre de vue que chaque composition résulte d’un compromis.
traction. Ce retrait dépend, d’une façon générale : Il faut également rappeler que le soin apporté à la mise en
• de la constitution du produit, de la granulométrie du sable, œuvre intervient pour une grande part dans la qualité du résultat
du dosage en eau, mais surtout de la nature du liant et de final, aussi bien pour les enduits traditionnels que pour les
son dosage (il est d’autant plus fort que le dosage en liant est enduits monocouches, même si ces derniers, du fait de leurs pro-
plus élevé) ; priétés spécifiques, sont plus faciles à appliquer et ne nécessitent
pas une main-d’œuvre aussi qualifiée.
• des conditions atmosphériques pendant la prise (tempéra-
ture, humidité, vent) ;
10.2.2 Enduits traditionnels
• de l’absorption d’eau sur support, toute dessiccation préma-
turée de l’enduit ayant pour effet d’augmenter son retrait. 10.2.2.1 Enduits à trois couches
L’enduit doit donc présenter une bonne faculté de déformation
afin d’absorber sans fissurer les mouvements et les contraintes 10.2.2.1.1 Constitution
auxquels il est soumis. L’enduit traditionnel à base de liant hydraulique est générale-
ment réalisé en trois couches dont chacune a un rôle défini.
■ Résistance aux chocs et aux dégradations
Lorsque l’enduit est appliqué sur des parois particulièrement ■ Couche d’accrochage ou gobetis
exposées aux chocs, telles que passages couverts, rez-de-chaus- Cette première couche a pour rôle d’assurer l’adhérence de
sée accessibles de bâtiments collectifs ou donnant directement l’enduit au support tout en constituant un fond de caractéristiques
sur la rue, il doit présenter des caractéristiques mécaniques éle- régulières et de faible absorption d’eau pour l’application de la
vées pour diminuer les risques de dégradation. deuxième couche. Elle doit :

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

• être rugueuse, c’est-à-dire laissée brute de projection ; ■ Réapparition de la chaux


• posséder des caractéristiques d’adhérence élevée : fortement On assiste, depuis une dizaine d’années environ, à un renverse-
dosée en ciment ; ment de cette tendance et à la réintroduction de la chaux dans la
composition des enduits, principalement pour les travaux de réno-
• être appliquée assez liquide pour qu’il n’y ait pas de risque de vation sur maçonneries anciennes. On désigne, sous l’appellation
grillage du produit du fait du pouvoir de succion du support de chaux, plusieurs liants aux propriétés très différentes. Il n’est
et des conditions climatiques. Le ciment ne pourrait pas, en donc pas inutile de rappeler les diverses catégories de liants et de
effet, terminer sa cristallisation s’il manquait d’eau en cours voir ceux qui sont les mieux adaptés pour la confection des
de prise. enduits.
Le rôle de cette première couche se limite à l’accrochage car
elle ne couvre pas le support de façon continue. Elle ne participe ■ Chaux aériennes
donc pas à l’imperméabilisation du support et sa fissuration ne Fabriquées par cuisson de roches calcaires pures entre 900 et
gêne en rien le fonctionnement de l’enduit. 1 100 °C puis extinction avec de l’eau, les chaux aériennes sont
d’une grande finesse et d’une faible densité. Elles donnent des
■ Corps d’enduit mortiers d’une grande plasticité, mais également friables, qui
La seconde couche qui constitue le corps de l’enduit, donc sa par- n’acquièrent leurs performances mécaniques que très lentement
tie principale, assure l’essentiel de l’imperméabilisation ainsi que la dans le temps par fixation du gaz carbonique contenu dans l’air.
planéité d’ensemble de l’ouvrage. Elle doit, de ce fait, présenter une De ce fait, elles ne sont généralement pas employées seules, mais
bonne compacité et une faible tendance à la fissuration. Son en mélange avec du ciment qui apporte la résistance et les perfor-
dosage, ainsi que le dosage en eau, est plus faible que pour la pre- mances initiales.
mière couche afin de limiter le retrait du mortier. ■ Chaux hydrauliques naturelles
Le corps d’enduit est serré, pour améliorer sa compacité, mais Les chaux hydrauliques naturelles proviennent de la cuisson de
non lissé, pour ne pas provoquer de fissuration par remontée de roches calcaires argileuses à une température de l’ordre de
la laitance en surface. 1 200 °C, après extinction et broyage. Elles possèdent la propriété
de durcir sous l’eau et sont d’autant plus hydrauliques que la
■ Couche de finition quantité d’argile contenue dans la roche est importante. La norme
La troisième couche assure la finition d’aspect de l’enduit. Elle distingue trois classes en fonction de leurs résistances minimales
ne doit donc ni faïencer, ni fissurer. Elle est, pour cela, faiblement garanties en compression à 7 et 28 jours (tableau 10). Elles pré-
dosée en liant. Elle peut être laissée brute de projection ou talo- sentent également un grand intérêt pour la confection des enduits
chée. Dans ce dernier cas, il est préférable d’éliminer la laitance et possèdent des propriétés intermédiaires entre celles des chaux
remontée en surface au cours du talochage par un traitement de aériennes et celles des ciments. Elles sont souvent utilisées en
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surface avant ou en cours de durcissement : mélange avec du ciment ; la proportion de ciment est d’autant
plus faible que la chaux est plus hydraulique.
• avant durcissement : quelques heures après l’application,
l’enduit est gratté, raclé ou peigné en surface à l’aide d’une ■ Chaux hydrauliques artificielles
taloche à clous (gratton), d’une lame de scie, d’un peigne
Ces chaux artificielles sont en fait des ciments amaigris obtenus
métallique ou de la truelle ;
en ajoutant à du clinker de ciment Portland des fillers inertes,
• en cours de durcissement : l’enduit est grésé aux abrasifs ou généralement calcaires. Elles ne doivent pas être confondues avec
raboté au chemin de fer quelques jours après l’application. les chaux naturelles, aussi bien aériennes qu’hydrauliques, car
elles ne possèdent généralement pas les mêmes propriétés ; si
10.2.2.1.2 Choix du liant leur résistance à la compression est du même ordre, elles
donnent des enduits possédant une résistance à la rupture plus
■ Chaux médiocre et parfois même inférieure à celles des enduits de
ciment.
Elle a été, pendant de nombreux siècles, le liant le plus utilisé
pour les ouvrages de maçonnerie et la réalisation des enduits ■ Ciments
extérieurs. Cette chaux, obtenue par calcination de roches cal-
Les ciments à haute performance mécanique ne doivent être
caires dans des fours rudimentaires, était généralement approvi-
utilisés que sous forme de mortiers bâtards afin de réduire les
sionnée sur le chantier sous forme de morceaux de chaux vive,
risques de fissuration. On leur préférera les ciments Portland à
éteinte par addition d’eau et conservée à l’abri de l’air sous forme
faible résistance mécanique qui donnent généralement des mor-
de pâte (d’où ses noms de chaux éteinte ou de chaux grasse).
tiers moins « nerveux », au retrait moins important, mieux adap-
Cette chaux ne peut pas durcir sous l’eau mais seulement à l’air
tés pour la réalisation des enduits.
par fixation du gaz carbonique (d’où son nom de chaux aérienne).

■ Nouveaux liants
Tableau 10 – Résistance minimale
Avec le développement des liants hydrauliques, chaux hydrau- à la compression des chaux hydrauliques
lique et ciment, plus résistants et mieux adaptés à la réalisation naturelles (NHL)
des éléments porteurs et des scellements, la chaux aérienne,
utilisée dans un premier temps en mélange avec du ciment pour
Résistance minimale à la compression
donner ce que l’on appelle un « mortier bâtard », a peu à peu dis-
Chaux naturelle
paru des chantiers. Cette disparition s’explique à la fois par le
désagrément lié à son utilisation du fait de sa grande finesse et de à 7 jours à 28 jours
la poussière très caustique qui en résulte, par la simplification
apportée du fait de l’utilisation d’un seul liant sur le chantier, le NHL 30 10 bars 30 bars
ciment, et par la tendance des applicateurs à privilégier la résis-
tance et l’adhérence du produit. Le remplacement de la chaux par NHL 60 30 bars 60 bars
le ciment a de plus conduit, pour obtenir des mortiers de bonne
maniabilité, à augmenter les dosages en liant, le ciment n’appor- NHL 100 10 bars 100 bars
tant pas au mortier la même plasticité.

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

■ Liants spéciaux pour enduits Il est, en fait, rare de trouver sur le chantier différentes qualités
Constitués généralement d’un mélange de ciment Portland, de sable et l’on a intérêt à choisir un sable de rivière qui donne au
de chaux aérienne ou hydraulique et de divers adjuvants, ces mortier une meilleure maniabilité qu’un sable de carrière. Ce
liants présentent l’avantage d’une composition régulière et bien sable, de granulométrie continue, ne doit pas comporter trop
adaptée à la réalisation du corps d’enduit et de la couche de d’éléments fins ni d’impuretés (il doit être propre et chimique-
finition. Ils permettent d’éviter les mélanges de liants sur le ment inerte), pour éviter un retrait trop important et diminuer les
chantier. risques de fissuration.

10.2.2.1.3 Choix du sable ■ Coefficient de foisonnement


■ Qualité du sable Pour respecter les dosages en liant du mortier, il ne faut pas
La qualité du sable est prépondérante et l’on a trop tendance à oublier de tenir compte du phénomène de foisonnement du sable,
considérer l’emploi d’adjuvants du type hydrofuge ou plastifiant, qui dépend de sa teneur en eau et de sa granulométrie. Sinon, on
dont l’efficacité sur des mortiers de composition convenable est risque un surdosage en liant, préjudiciable à la durabilité de
réelle, comme une panacée permettant de résoudre toutes les dif- l’enduit.
ficultés liées à la composition du mortier. Le NF DTU 26.1 recom-
mande d’utiliser : Pour un sable de finesse usuelle et d’une teneur en eau com-
• un sable 0/3 comportant peu d’éléments fins pour la couche prise entre 3 et 6 % (en poids), le coefficient de foisonnement est
d’accrochage ; en effet de l’ordre de 25 %. Autrement dit, une brouette de sable
humide de 60 litres correspond en fait à moins de 50 litres de sable
• un sable 0/3 comportant au moins 5 % de fines pour le corps sec. La figure 7, établie par l’école d’Avignon, indique les quantités
d’enduit ; de sable sec en fonction de l’humidité du sable pour des dosages
• un sable 0/3 riche en éléments fins pour la couche de finition. effectués au seau ou à la brouette.

10 %
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45 litres

90 litres

Figure 7 – Foisonnement des sables.

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

10.2.2.1.4 Composition des différentes couches 10.2.2.1.5 Exécution de l’enduit

■ Dosages à respecter ■ État du support et préparation


Le NF DTU 26.1, qui définit les règles de préparation et d’exé- Le support doit être sain, propre et dépoussiéré, exempt de toute
cution des enduits traditionnels, indique, en fonction de la trace d’huile ou de produit de décoffrage, de plâtre, de salpêtre ou de
nature du liant utilisé, les dosages à respecter pour la confec- suie… Les balèvres trop saillantes doivent être arasées. Les défauts
tion de chacune des couches. Ce dosage en liant doit aller de planéité trop importants doivent être préalablement rattrapés.
décroissant de la couche d’accrochage vers la couche de finition
Il est possible d’utiliser des ciments à maçonner ou des liants
de manière à éviter l’apparition de fissures dans la couche
spéciaux.
superficielle.
Le support doit être arrosé suffisamment à l’avance en fonction
La révision en mai 1990 du NF DTU 26.1 fut l’occasion de modi- de sa nature et de sa capacité d’absorption, ainsi que des condi-
fications importantes : tions climatiques au moment de l’application, de manière à être
• introduction de la chaux aérienne (CL) en la distinguant de la humide en profondeur, mais ressuyé en surface. Il ne doit pas être
chaux hydraulique ; gorgé d’eau. Pour permettre un bon accrochage de l’enduit, le
support doit présenter une rugosité qui peut être améliorée par
• réduction des dosages en liant des compositions indiquées brossage, piquage ou bouchardage. Si la rugosité n’est pas suffi-
afin de réduire les risques de faïençage et de fissuration ; sante, une résine d’accrochage doit être incorporée à la première
couche de l’enduit afin d’améliorer son adhérence.
• prise en compte des travaux sur supports anciens qui
n’étaient pas traités dans l’ancienne version datée de sep- ■ Supports neufs
tembre 1978.
Les travaux d’enduit ne doivent être commencés que sur les
Ainsi sont maintenant visés les enduits sur maçonneries maçonneries terminées depuis au moins un mois et après la mise
anciennes hourdées avec des mortiers de résistance médiocre et hors d’eau des constructions. Pour assurer une bonne tenue des
les enduits aux mortiers de plâtre et chaux aérienne utilisés pour la enduits, il convient en effet de ne les appliquer que sur des maté-
rénovation des façades anciennes montées et enduites en plâtre. riaux ayant fait la plus grosse partie de leur retrait.
■ Compositions d’enduits ■ Supports anciens
Le NF DTU 26.1 indique également des compositions d’enduits Les supports doivent être nettoyés systématiquement, éventuel-
applicables sur blocs de béton cellulaire. Il est cependant préfé- lement par sablage, et les maçonneries rejointoyées si nécessaire
rable d’avoir alors recours à des enduits prêts à gâcher, spéciale- avant l’application de l’enduit.
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ment formulés pour cet usage.


■ Supports hétérogènes
Le tableau 11 indique les dosages des enduits sur maçonneries
anciennes montées aux mortiers peu résistants. Les enduits exclu- Dans le cas où le support présente une trop grande hétérogénéité
sivement à la chaux aérienne, aux mortiers de plâtre et chaux (c’est le cas notamment des maçonneries composées d’éléments de
aérienne ou à base de ciments prompts sont également visés dans nature différente, comportant des pièces de bois), un grillage galva-
le NF DTU 26.1. Ils n’ont pas été repris ici car ils sont réservés à des nisé doit être fixé mécaniquement sur l’ensemble de la surface.
applications spécifiques ou résultent de particularismes locaux.
■ Conditions d’application
Pour la réalisation de la couche de finition décorative, il est recom-
mandé de recourir à l’emploi de mortiers décoratifs fabriqués en Les enduits ne doivent pas être entrepris en période de gel et la
usine et commercialisés « prêts à gâcher ». Spécialement préparés température ambiante doit être supérieure à 5 °C. Par temps
pour cet emploi, ils présentent l’avantage d’une composition régu- chaud, il faut éviter l’exposition au soleil de l’enduit fraîchement
lière et adaptée au type de finition prévue. La couche de finition peut appliqué et, à partir de 30 °C ou par vent très sec, prendre des dis-
également être réalisée par des revêtements à base de polymères positions particulières pour empêcher une dessiccation prématu-
(revêtements plastiques épais ou revêtements semi-épais). rée de l’enduit (protection ou réhumidification).

Tableau 11 – Enduit sur maçonneries anciennes montées au mortier peu résistant.


Dosage en liant en kilogrammes par mètre cube de sable sec
Ciment NHL CL
Liant pur 400/450 400/450
Gobetis
Bâtard 400 à 450 kg/m3 50/200 250/400
Liant pur 300/350
50/100 200/300
Corps d’enduit
Bâtard 250 à 350 kg/m3 100/200 100/150
150/250 100/150
Liant pur 250/300
0/100 150/300
Couche de finition
Bâtard 200 à 300 kg/m3 50/150 100/150
100/150 100/150

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

■ Préparation du mortier • humidification insuffisante du support ;


Le gâchage peut être effectué manuellement, mais un malaxage • absence de réhumidification de l’enduit fraîchement appliqué.
mécanique en bétonnière est préférable. Il assure une meilleure
homogénéité du mélange et permet de réduire légèrement la 10.2.2.2 Enduits à deux couches projetées mécaniquement
quantité d’eau de gâchage.
10.2.2.2.1 Avantages
■ Application proprement dite
La projection mécanique à la machine ou au pot de projection
Les différentes couches de l’enduit sont appliquées par projec- apporte un meilleur accrochage de l’enduit au support et permet
tion sur le support, soit manuellement à la truelle, soit au pot de la réalisation des enduits traditionnels en deux couches.
projection pneumatique, soit à la machine à projeter les mortiers.
Un essai de convenance est alors nécessaire pour s’assurer que la
10.2.2.2.2 Préparation
granulométrie du sable utilisé est adaptée au passage en machine.
Le mortier, de consistance plastique, doit être malaxé mécani-
■ Gobetis quement et son passage en machine doit faire l’objet d’essais de
Le mortier est projeté vigoureusement sur le support. Il doit convenance préalables. Les dosages en liant sont indiqués au
couvrir le support sans surcharge. Il est laissé brut de projection. tableau 12.

■ Corps d’enduit 10.2.2.2.3 Application


La deuxième couche n’est appliquée que 48 heures au moins La première couche assure l’adhérence de l’enduit et l’éventuel
après l’exécution du gobetis, suivant les conditions atmosphé- rattrapage des irrégularités du support ; elle participe à l’imper-
riques. Le mortier, ferme et maniable, est appliqué en deux méabilisation. Cette première couche d’épaisseur de 10 à 15 mm
passes ou plus, sur un gobetis humide puis serré énergiquement est réglée mais non talochée.
à la taloche. L’épaisseur totale d’application des deux premières
La deuxième couche complète l’imperméabilisation et assure la
couches est comprise entre 15 et 20 mm.
finition. Composée de sable 0/3 riche en éléments fins, elle est
■ Couche de finition appliquée en épaisseurs de 8 à 12 mm.
La couche de finition ne doit être appliquée qu’après séchage
suffisant du corps d’enduit, soit au moins 4 à 7 jours après, sui- 10.2.3 Enduits monocouches
vant la nature du liant. Son mode d’application sur le corps
d’enduit humide est fonction de l’aspect décoratif désiré. 10.2.3.1 Présentation
■ Dispositions particulières 10.2.3.1.1 Produits d’origine
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L’enduit doit être interrompu au droit des joints de structure. La L’apparition des enduits monocouches remonte à la fin des
jonction entre supports de nature différente doit être réalisée en années 1960. Leur arrivée répondait au besoin de supprimer les
armant l’enduit avec un grillage galvanisé débordant largement opérations de dosage sur chantier. Leur formulation dérivait direc-
de part et d’autre de la jonction. Par temps chaud ou par fort vent, tement des habitudes en vigueur sur le chantier, qui étaient alors
il est recommandé de réhumidifier chaque couche de l’enduit le de réaliser des enduits très résistants, uniquement à base de
lendemain de son application afin d’éviter une dessiccation pré- ciment et fortement dosés. Ils contenaient peu d’adjuvants,
maturée. Cette réhumidification ne doit pas être effectuée en plein essentiellement destinés à améliorer l’adhérence (résines) et
soleil ou sur un enduit surchauffé. l’imperméabilisation (hydrofuges). Même si la dénomination com-
merciale n’a pas changé, les produits que l’on trouve actuellement
sur le marché n’ont plus grand-chose à voir avec ceux des années
En résumé 1970.
La réalisation d’un enduit traditionnel de bonne qualité pré- 10.2.3.1.2 Caractéristiques des nouveaux enduits
sente des sujétions difficilement compatibles avec les impératifs
des chantiers modernes. Elle nécessite l’utilisation d’une main- Parallèlement sont apparus des produits de conception nouvelle
d’œuvre qualifiée sachant utiliser des matériaux appropriés et plus élaborée, à base de charges légères, plus spécialement mis
(sables et liants) et effectuer convenablement les compositions. au point pour être appliqués sur support en béton cellulaire. Les
caractéristiques de ce type de support ont conduit à :
Il est nécessaire d’opérer en plusieurs couches et d’attendre
que chacune ait effectué la majeure partie de son retrait avant • améliorer la rétention d’eau des enduits ;
l’application de la suivante. Il en résulte une immobilisation • en diminuer les caractéristiques mécaniques.
prolongée des échafaudages. Or, un enduit applicable sur béton cellulaire se comporte
De plus, il n’est pas rare de rencontrer des difficultés généralement mieux sur maçonnerie traditionnelle en briques
d’approvisionnement pour certains matériaux, chaux natu- ou en blocs de béton qu’un enduit fortement dosé à base de
relles notamment ou sable de granulométrie bien adaptée. ciment. C’est ainsi que les enduits monocouches ont peu à peu
L’utilisation de produits prédosés en usine, de composition évolué vers des produits plus déformables. Une partie du
traditionnelle, commercialisés prêts à gâcher, permet de ciment a été remplacée par de la chaux, le plus souvent
résoudre en partie ces difficultés. aérienne, La diminution des dosages en liant a été compensée
par l’incorporation de fillers de façon à conserver une bonne
maniabilité.
■ Désordres Les enduits monocouches sont également devenus plus réten-
Les désordres rencontrés sur chantier proviennent générale- teurs, afin de simplifier la préparation des supports. L’humidifica-
ment du non-respect des règles de l’Art : tion n’est alors indispensable que lorsque les conditions
atmosphériques sont particulièrement sévères ou les supports
• non-respect du nombre de couches ou mise en œuvre trop très absorbants.
rapide ;
D’une façon générale, les caractéristiques mécaniques des pro-
• utilisation de ciments ou de sables non adaptés ; duits lourds se sont abaissées, afin de diminuer les problèmes de
• dosage excessif en ciment ; faïençage et de fissuration qui apparaissent souvent après

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

Tableau 12 – Enduit à deux couches. Dosages en liant en kilogrammes par mètre cube de sable sec
Ciment NHL CL
Liant pur 350/450
Première couche 150/350 100/300
Bâtard 400 à 450 kg/m3
250/350 100/150
Liant pur 350/400
Deuxième couche 100/200 150/300
Bâtard 350 à 400 kg/m3
200/300 100/150

quelques années avec les enduits de la première génération. Se cation et la prise de l’enduit ou modifier ses caractéristiques de
sont également développés les enduits légers, pour la plupart façon permanente. La plupart des adjuvants ont plusieurs fonc-
spécifiquement destinés à la projection mécanique. La tendance tions : les rétenteurs d’eau agissent sur la plasticité du mortier
est maintenant aux produits intermédiaires qui permettent de ainsi que les résines généralement utilisées pour améliorer
concilier les avantages des produits lourds et des produits légers l’accrochage de l’enduit. Ils peuvent également présenter des
sans en présenter tous les inconvénients. effets contradictoires ; le formulateur est obligé, par nécessité, à
un compromis entre ces divers adjuvants.
10.2.3.1.3 Finition
■ Rétenteurs d’eau
À la finition brute de projection qui était presque la seule prati-
quée au début sont venues s’ajouter la finition écrasée et la fini- Le rôle des rétenteurs d’eau est d’éviter une dessiccation trop
tion grattée avec la mise au point de produits spécialement rapide de l’enduit au cours de la prise en ralentissant le départ
formulés pour cette dernière finition. d’eau par absorption du support afin de permettre au liant
hydraulique de faire prise dans les meilleures conditions. Ils per-
mettent de régulariser les migrations d’eau possible quel que soit
10.2.3.1.4 Projection
le pouvoir absorbant du support et, en conséquence, participent à
Certains produits sont destinés uniquement à l’application par la suppression de la couche d’accrochage.
projection à la machine. Leur maniabilité a été particulièrement
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étudiée pour en faciliter l’application. Parallèlement se sont déve- ■ Agents d’adhérence


loppés des produits manuels qui visent la clientèle des maçons En améliorant l’adhérence de l’enduit au support, les agents
traditionnels. d’adhérence contribuent également à la suppression de la couche
d’accrochage. L’efficacité de certains de ces adjuvants peut être
10.2.3.2 Avantages affectée, après durcissement de l’enduit, en cas de réhumidifica-
L’application des enduits d’imperméabilisation à base de liant tion ultérieure.
hydraulique est grandement simplifiée avec l’utilisation des ■ Hydrofuges
enduits monocouches qui présentent, par rapport aux enduits tra-
ditionnels, un certain nombre d’avantages. En abaissant la tension capillaire à l’intérieur du produit, les
adjuvants hydrofuges réduisent la capillarité de l’enduit qu’il n’est
■ Préparation du chantier plus nécessaire de resserrer après application, l’imperméabilisa-
Livrés prêts à gâcher, ils suppriment tous les inconvénients de tion qu’il apporte n’étant ainsi plus fonction de sa compacité.
la préparation sur chantier. ■ Plastifiants
■ Qualité constante Les plastifiants améliorent la maniabilité du mortier, facilitent
son passage en machine et sa mise en œuvre, tout en limitant la
Dosés avec des méthodes précises, ils offrent une qualité
proportion d’eau de gâchage, d’où une réduction du retrait. Il
constante, contrôlée en usine ; cet autocontrôle de fabrication est
n’est plus nécessaire de jeter le mortier sur le mur : l’application
par ailleurs suivi et attesté par la délivrance d’un certificat de qua-
est grandement simplifiée.
lification dans le cadre des Avis techniques, délivrés par le groupe
spécialisé n° 7 « Produits et systèmes d’étanchéité et d’isolation ■ Entraîneurs d’air
complémentaire de parois verticales ».
Ces adjuvants ont des fonctions multiples. Au cours du
■ Exécution rapide malaxage, ils entraînent à l’intérieur du mortier un très grand
nombre de microbulles d’air. Comme les fines dans un mortier
Ils s’appliquent en une ou deux passes, le délai d’attente entre
traditionnel, ces microbulles améliorent sa plasticité et son ouvra-
les deux passes étant généralement de 2 à 5 heures, selon les pro-
bilité. D’autre part, elles abaissent les caractéristiques mécaniques
duits et les conditions extérieures.
de l’enduit, le module d’élasticité en particulier, plus encore que la
■ Finition de qualité résistance à la traction. L’enduit est ainsi plus déformable et
moins sensible à la fissuration.
Généralement colorés, ils assurent par eux-mêmes la finition
décorative. Les entraîneurs d’air ont également un rôle d’hydrofuge. Les
bulles d’air, qui relient les capillaires, font coupure de capillarité ;
10.2.3.3 Composition elles diminuent donc le coefficient de capillarité du mortier tout en
améliorant sa résistance au gel.
10.2.3.3.1 Adjuvants Enfin, ils allègent le produit, d’où une application plus facile et
Les caractéristiques particulières des enduits monocouches leur un meilleur rendement.
sont conférées par l’incorporation d’adjuvants dans leur composi- Toutes ces propriétés expliquent leur utilisation courante dans
tion. Ces adjuvants peuvent agir temporairement pendant l’appli- la formulation des enduits. Il faut cependant noter que la quantité

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

d’air entraînée dans le mortier dépend des conditions de prépara- effet les fines qui donnent au produit sa couleur, fines auxquelles
tion et qu’un malaxage plus ou moins énergique peut conduire, à on rajoute des pigments (oxydes métalliques en général) qui, utili-
partir d’un même produit, à des mortiers de caractéristiques sen- sés à très faibles doses, permettent d’obtenir des teintes pastel.
siblement différentes. La reconstitution des produits à partir de plusieurs sables de
■ Agents fongicides coupe granulaire assez étroite permet d’obtenir une bonne régula-
rité de leur courbe granulométrique.
Le but des agents fongicides est d’empêcher la fixation de
micro-organismes (bactéries, algues, mousses, champignons, Les ciments blancs, liants à hautes performances mécaniques,
lichens) qui pourraient se développer du fait de la présence sont généralement utilisés en mélange avec de la chaux aérienne,
d’adjuvants organiques dans l’enduit. parfois de la chaux hydraulique naturelle.

10.2.3.4 Caractéristiques – Classification MERUC


10.2.3.3.2 Charges légères
La classification MERUC est attribuée par le groupe spécialisé
■ Différents types de charges légères n° 7 à partir des justifications expérimentales réunies dans le
Certains de ces enduits monocouches prêts à gâcher diffèrent cadre de l’Avis technique et des résultats d’autocontrôle du fabri-
également des enduits traditionnels par la présence dans leur cant.
composition de charges légères qui peuvent être de différentes Elle apporte une information sur les caractéristiques suivantes :
natures :
• M : masse volumique apparente du produit durci après
• la vermiculite, qui est actuellement le granulat le plus séchage ;
employé ;
• E : module d’élasticité dynamique mesurée après 28 jours ;
• la perlite ;
• R : résistance à la traction mesurée par flexion à 28 jours ;
• la ponce ;
• U : rétention d’eau (humidification) déterminée sur pâte après
• les granulats de verre expansé ; malaxage au taux de gâchage moyen du produit, sous une
• les billes de polystyrène. dépression de 50 mm Hg ;
• C : coefficient de capillarité, mesurée à 28 jours.
■ Avantages
Cette classification comporte, pour chaque caractéristique, six
Ces granulats légers facilitent l’application du mortier du fait de classes qui se recouvrent assez largement (tableau 13). Il peut donc
la diminution de densité qu’ils apportent, mais sont également arriver qu’une caractéristique soit comprise dans la zone de
utilisés pour leur action sur les performances mécaniques du pro- recouvrement de deux classes consécutives. Est alors choisie la
duit ; ils provoquent une baisse importante du module d’élasticité classe portant le numéro le plus élevé, c’est-à-dire celle dont la limite
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et permettent de réaliser des enduits beaucoup plus déformables inférieure se rapproche le plus des caractéristiques du produit.
et par conséquent mieux adaptés aux supports ayant eux-mêmes
de faibles résistances mécaniques, tels que les maçonneries de Elle indique des plages de variation dans lesquelles se situent
blocs de béton cellulaire. L’incorporation de charges légères ne ces caractéristiques lorsque le produit est mis en œuvre dans des
conduit pas pour autant à supprimer forcément tout risque de fis- conditions normales de chantier. Il est en effet difficile d’affecter à
suration, le retrait de prise du mortier étant généralement plus un produit des valeurs de caractéristiques précises dans la
élevé. mesure où ces caractéristiques peuvent varier de façon impor-
tante suivant les conditions de mise en œuvre et évoluer dans le
Les enduits à base de granulats légers sont parfois qualifiés temps.
d’« isolants ». Il faut bien voir que leur masse volumique descend
rarement au-dessous de 1 000 kg/m3 et que, même s’ils possèdent La masse volumique de l’enduit appliqué est fonction de la
des caractéristiques thermiques intrinsèquement plus intéres- quantité d’air entraîné qui dépend elle-même des conditions de
santes que celles des mortiers traditionnels, l’amélioration qu’ils préparation (quantité d’eau, mode et temps de malaxage, tempé-
peuvent apporter est dans tous les cas minimes du fait de leur rature) et d’application (matériel de projection et réglage).
faible épaisseur. À titre de comparaison, remplacer un enduit tra- Les autres caractéristiques dépendent directement de la masse
ditionnel par un enduit de masse volumique égale à 1 000 kg/m3 volumique, en particulier, les caractéristiques mécaniques qui
appliqué en 12 à 15 mm d’épaisseur équivaut à rajouter une sont d’autant plus fortes que cette masse est élevée. Ainsi, pour
épaisseur d’isolant, du type polystyrène expansé, de l’ordre de des produits sensibles aux variations de masse volumique appli-
1 mm. qués au pot de projection ou à la machine à plâtre (modes
Le qualificatif d’isolant est donc tout à fait abusif et ces produits d’application conduisant à de faibles quantités d’air entraîné), les
ne doivent pas être confondus avec les mortiers destinés à réali- valeurs de module d’élasticité et de résistance en flexion peuvent
ser une isolation thermique complémentaire extérieure, appliqués être pratiquement deux fois plus fortes qu’en machine à projeter
en épaisseur plus importante (au moins 4 cm) et de plus faible les mortiers.
masse volumique (généralement inférieure à 300 kg/m3).
10.2.3.5 Choix des produits
10.2.3.3.3 Fibres On trouve actuellement sur le marché une gamme très com-
Des fibres ont parfois été incorporées dans certaines formula- plète de produits se différenciant tant par leur masse volumique
tions, fibres d’amiante et fibres de cellulose en particulier, mais ne que par leurs caractéristiques, leur mode d’application et les types
sont plus utilisées aujourd’hui dans les enduits monocouches appli- de finition possibles.
qués sur maçonneries. L’emploi de fibres (verre, polypropylène) L’utilisation de teintes foncées est déconseillée dans tous les
reste limité à la formulation des enduits hydrauliques sur isolant. cas. Elles augmentent en effet les risques de fissuration du sup-
port par dilatation thermique du fait d’une plus forte absorption
10.2.3.3.4 Sables et liants du rayonnement solaire et accentuent les problèmes liés au nuan-
Les autres constituants, sables et liants, sont de même nature çage et aux efflorescences.
que pour les enduits traditionnels. Leur choix est cependant res-
treint du fait que la plupart des enduits monocouches assurent la 10.2.3.5.1 En fonction de la classification
finition d’aspect et doivent être réalisés avec des liants et des Le cahier des prescriptions techniques et de mise en œuvre de
sables dont les éléments fins sont de couleur blanche. Ce sont en mars 1991 renvoie à la classification MERUC pour le choix des

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

Tableau 13 – Classification des caractérisations des enduits d’imperméabilisation des façades

M E R U C
Classe
Masse volumique Module d’élasticité Résistance Rétention d’eau Capillarité min. :
apparente (kg/m2) (MPa) à la traction (MPa) (humidification) (en %) 1/2 (en g/dm2)

1 < 1 200 < 5 000 < 1,5 < 78 < 1,5

2 1 000 à 1 400 3 500 à 7 000 1,2 à 2,0 75 à 85 1,0 à 2,5

3 1 200 à 1 600 5 000 à 10 000 1,5 à 2,5 82 à 90 2à4

4 1 400 à 1 800 7 500 à 14 000 2,0 à 3,2 88 à 94 3à7

5 1 600 à 2 000 12 000 à 20 000 2,7 à 4 92 à 97 5 à 12

6 > 1 800 > 16 000 > 3,5 96 à 100 > 10

Tableau 14 – Choix des enduits

Situation de la paroi Caractéristiques de l’enduit

Paroi particulièrement exposée à la pluie (façades non abritées


Enduit à faible capillarité, classe C1 ou C2
en situation d’où de hauteur supérieure à 18 m)

Paroi particulièrement exposée aux chocs et aux dégradations


Enduit à caractéristiques mécaniques élevées, classe E > 3 et R > 3
(rez-de-chaussée accessibles de bâtiments collectifs…)
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Conditions atmosphériques lors de l’application

Application par temps chaud ou vent avec simple humidification


Enduit à bonne rétention d’eau, classe U5 ou U6
du support avant application de l’enduit

Application par temps froid, plus particulièrement avec finition


Enduit à durcissement assez rapide, classe M5 ou M6
grattée

Revêtements éventuels

Collage de carrelage sur enduit d’imperméabilisation Enduit à caractéristiques mécaniques élevées, classe E > 4 et R > 4

Application d’un enduit décoratif en épaisseur continue d’au moins Enduit décoratif à caractéristiques M, E et R de classe inférieure
5 mm ou égale à celle de l’enduit

Lettres : C, E, R, U, M (voir classement MERUC).

enduits en fonction de la situation de la paroi et des conditions Certains enduits présentent une bonne adhérence sur le béton
atmosphériques lors de l’application et des revêtements éventuels lisse sans préparation particulière. D’autres nécessitent l’applica-
(tableau 14). tion préalable d’une couche d’accrochage.

Sur parois enterrées, sont exclus les enduits à base de charges


10.2.3.5.2 En fonction de la compatibilité avec le support légères qui risquent de se saturer progressivement en eau et les
enduits trop dosés en chaux aérienne qui risquent de ne pas se
Les supports à faibles caractéristiques mécaniques, tels que le
carbonater.
béton cellulaire, et les supports anciens peu résistants ne per-
mettent pas l’utilisation de certains enduits, généralement trop
« raides » qui provoquent l’arrachement, entraînant ainsi la dégra- 10.2.3.6 Moyens de mise en œuvre
dation de la maçonnerie.
■ Modes de malaxage
Les enduits à bas module d’élasticité paraissent mieux adap-
tés sur ce type de support, mais cette seule caractéristique n’est Les enduits contenant un entraîneur d’air doivent impérative-
pas suffisante pour garantir un bon comportement et il ment être malaxés mécaniquement en respectant le temps indi-
convient, dans tous les cas, de se reporter à l’Avis technique qué afin d’obtenir un effet d’entraînement d’air suffisant et
afin de vérifier que l’enduit est bien compatible avec le support constant, alors que les autres produits peuvent éventuellement
béton cellulaire. être préparés manuellement.

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

■ Modes d’application Lorsque le produit peut être utilisé en machine à plâtre, il faut
On distingue quatre modes d’application manuelle, au pot de veiller à utiliser un débit d’eau constant. L’excès d’eau de gâchage
projection ou avec un appareil analogue comme le sablon, à la doit être évité dans tous les cas. Le mélange ne doit pas être
machine à projeter les mortiers (gâchage discontinu), à la remouillé ni rebattu.
machine à plâtre (gâchage continu).
10.2.3.8.4 Application proprement dite
Si tous les enduits peuvent s’appliquer au pot de projection,
certains sont trop collants pour être appliqués manuellement, L’application est généralement effectuée en une ou deux
d’autres trop rêches pour passer dans les pompes à mortier. passes, de préférence espacées de quelques heures, suivant le
Enfin, ne peuvent être appliqués à l’aide des machines à plâtre, type de finition désiré. Lorsque la seconde passe ne peut être
généralement moins puissantes, que les enduits très plastiques et effectuée à la suite de la première ou dans les 24 heures, il y a
de composition particulièrement étudiée pour cet usage. De plus, lieu, dans tous les cas, pour assurer son accrochage, de réhumidi-
la machine à plâtre ainsi que le pot de projection conduisent fier l’enduit de la première passe avant l’application de la
généralement à des consommations plus importantes. seconde. Lorsqu’il est nécessaire de charger (épaisseur supérieure
à 20 mm), l’application doit être réalisée en deux couches espa-
cées d’au moins 48 heures.
10.2.3.7 Types de finition
En finition projetée, la première passe est soigneusement réglée
■ Finitions réalisables avec tous les produits mais non lissée. Son épaisseur doit être d’au moins 10 mm. C’est
Sont possibles les : en effet elle qui assure la fonction imperméabilisation.
• finitions « brutes de projection » ; En finition brute de projection, il faut veiller à maintenir
constante la pression d’air ainsi que l’angle et la distance de pro-
• finitions « écrasées » : les crêtes de la passe de finition sont jection afin d’éviter les différences de structure du relief.
écrasées régulièrement à la lisseuse après projection.
En finition grattée, l’épaisseur d’application est d’environ
■ Finitions réalisables avec certains produits 15 mm de façon à obtenir, après finition, une épaisseur de
On pourra opter pour : recouvrement d’au moins 10 mm.

• la finition « grattée » qui diminue les risques de faïençage et 10.2.3.8.5 Protection des enduits frais et jeunes
permet d’atténuer les irrégularités de teinte ; elle consiste à
éliminer la croûte de surface quelques heures après l’applica- Les enduits nécessitent, par temps chaud ou vent sec, une réhu-
tion ; midification le lendemain de l’application pour éviter une dessic-
cation prématurée, principalement en finitions « grattée » et
• la finition par projection de granulats de marbre dans l’enduit « mouchetis » tyrolien à grain sec et monté, plus sensibles à la
encore frais.
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dessiccation.

10.2.3.8.6 Dispositions particulières


La finition talochée, qui provoque une remontée de laitance
à la surface de l’enduit et augmente ainsi sa sensibilité au Ce sont les mêmes que pour les enduits traditionnels. Étant
faïençage, est généralement déconseillée pour les grandes donné sa plus faible épaisseur, l’enduit sera armé à la jonction
surfaces et sera réservée aux tableaux de baies. entre supports de nature différente avec un treillis en fibres de
verre traité contre l’action des alcalis, à maille de l’ordre du centi-
mètre. La présence de cette armature ne permet cependant pas
d’exclure tous les risques de fissuration liés aux mouvements du
10.2.3.8 Exécution de l’enduit support.

10.2.3.8.1 Préparation du support Lors de l’exécution de grandes surfaces, l’application est, si


possible, arrêtée au droit d’une arête du support ; sinon il est
L’état et la préparation du support doivent être les mêmes que recommandé de prévoir des joints réalisés en creux au niveau des
pour les enduits traditionnels, à l’exception de deux points : reprises (interruption de la seconde passe uniquement).
• les enduits très rétenteurs d’eau ne nécessitent une humidifi-
cation préalable du support que par temps chaud, vent sec ou 10.2.3.9 Défauts d’aspect
supports très absorbants. Cette humidification devra en
revanche être réalisée dans tous les cas avant l’application Les problèmes les plus souvent rencontrés sur ces enduits
des autres produits ; monocouches sont des défauts d’aspect liés aux conditions de
mise en œuvre et ne mettent généralement pas en cause l’imper-
• certains enduits nécessitent de plus une préparation particu- méabilisation apportée par l’enduit.
lière sur support lisse ou très absorbant (couche d’accro-
chage ou d’impression). 10.2.3.9.1 Bullage
Les bulles d’air sont enfermées dans l’enduit lors de l’applica-
10.2.3.8.2 Conditions d’application
tion et réapparaissent en surface. Le bullage se produit essentiel-
Ces conditions sont également identiques. De plus, il est forte- lement en finition décorative sur béton banché. L’application de
ment déconseillé d’appliquer les enduits teintés par une tempéra- l’enduit en deux passes, la première passe étant une simple
ture inférieure à 8 °C et pendant les périodes particulièrement « salissure » (léger gobetis), permet d’éviter ce phénomène.
humides, afin d’éviter les phénomènes d’efflorescences trop
visibles. 10.2.3.9.2 Nuançage
Ce terme désigne des variations de couleur ou d’aspect sur une
10.2.3.8.3 Préparation du mélange
même façade essentiellement dues à deux éléments : la prépara-
Aucune autre matière ne doit être ajoutée dans l’enduit (ni tion du mélange et l’application.
sable, ni ciment, ni adjuvant). On doit toujours utiliser un nombre
entier de sacs. Afin d’éviter les nuançages, on doit toujours utili- ■ Préparation du mélange : de légères variations dans la quantité
ser la même quantité d’eau (seau gradué) et respecter le même d’eau de gâchage et dans le mode de préparation du mélange
temps de malaxage d’une gâchée à l’autre. (nombre de sacs introduits dans le malaxeur, temps de malaxage)

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______________________________________________________________________________________________________________________ LES CIMENTS

provoquent des variations de teinte et de texture. Il est donc impé-


ratif de toujours gâcher le produit dans les mêmes conditions.
■ Application : la pression d’air utilisée ainsi que l’angle de projec-
tion et la distance de la buse de projection au mur déterminent la
texture du grain obtenu en finition brute de projection. Les reprises
de projection correspondant aux différents niveaux de l’échafau-
dage provoquent donc souvent des nuançages qui ne peuvent être
évités qu’en fractionnant les surfaces à appliquer.

Ce phénomène est d’autant plus prononcé que la teinte de


l’enduit est plus soutenue et il a tendance à s’atténuer avec le
vieillissement de l’enduit. En cas d’arrêt de l’application, des
différences de teinte peuvent également résulter de conditions
différentes de prise de l’enduit (température, humidité). Ce
type de reprise est particulièrement visible en finition grattée.

10.2.3.9.3 Efflorescences au séchage


Figure 8 – Spectre sur un mur pignon.
Lorsqu’un enduit est appliqué par temps froid et humide, il
apparaît souvent en surface des efflorescences blanchâtres au
cours du séchage. Lors de sa prise, le ciment libère de la chaux 10.2.3.9.5 Salissures
dont une partie est soluble dans l’eau. Les efflorescences sont
généralement dues à la carbonatation de cette chaux qui, au lieu Les salissures peuvent être dues soit à la pollution atmosphérique
de s’effectuer à l’intérieur de l’enduit, se produit à la surface. Le ou au rejaillissement de terre en partie basse de l’enduit, soit au
temps de séchage plus long, du fait des conditions atmosphé- développement de micro-organismes (algues, bactéries, champi-
riques, permet à la chaux en solution dans l’eau de gâchage en gnons, mousses) sur les façades ou parties de façades très humides
excès de migrer jusqu’à la surface de l’enduit. ou séchant mal (proximité d’arbres, pieds de murs soumis aux
rejaillissements des eaux de pluie, par exemple). Il est possible de
L’apparition de ce phénomène est donc surtout fonction des supprimer momentanément ces derniers par un lavage à l’eau de
conditions atmosphériques dans les jours qui suivent l’application javel diluée ou à l’aide de produits fongicides prévus pour cet usage.
de l’enduit. Il est d’autant plus visible que la teinte de l’enduit est
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plus soutenue. Il est donc fortement déconseillé d’appliquer des 10.2.3.10 Désordres affectant la durabilité
enduits de teinte soutenue par temps froid (température inférieure
Les désordres les plus fréquents restent les fissurations
à 8 °C environ) et humide.
d’enduits liées à la fissuration du support (au niveau des dalles de
Si ce phénomène est par trop gênant, il peut être atténué par un plancher notamment), les décollements sur béton banché dus à la
lavage à l’eau acidulée (10 % d’acide chlorhydrique) ou à l’aide de présence d’huile de démoulage et le grillage de l’enduit par temps
produits destinés à cet usage, accompagné d’un brossage éner- chaud, les applicateurs ne réhumidifiant l’enduit que trop rare-
gique et suivi d’un ou de plusieurs rinçages. ment le lendemain de l’application.
Ces désordres sont en régression sensible grâce à une meil-
10.2.3.9.4 Spectres leure maîtrise des formulations des produits et à un plus grand
On désigne généralement sous le terme de spectre ou de fantôme savoir-faire des applicateurs.
la réapparition des joints de la maçonnerie au travers de l’enduit Ainsi, une étude de l’agence Qualité Construction sur l’évolution
(figure 8). Ce phénomène peut être permanent ou visible unique- de la sinistralité montre que le taux de sinistres relatifs aux
ment lorsque l’enduit est mouillé. Il provient du fait que, après appli- enduits de façade (par rapport à l’ensemble des sinistres déclarés)
cation, l’enduit ne tire pas uniformément en partie courante et au est passé de 4,8 % à 2 % avec moins de sinistres dans les mono-
niveau du joint, ce qui provoque une différence de teinte et, éven- couches que dans les enduits traditionnels.
tuellement, une différence de caractéristiques de l’enduit.
Cela est dû essentiellement à une absorption différentielle du 10.2.3.10.1 Fissuration
support avant prise de l’enduit, la porosité des éléments de Dans de nombreux cas, les fissurations d’enduits trouvent leur
maçonnerie et du mortier de joint étant différente. C’est fréquem- origine dans le comportement des maçonneries-supports (joints mal
ment le cas par : bourrés ou trop épais, fissuration oblique dans les angles de baies,
• temps chaud, sur maçonneries de briques non humidifiées : fissuration horizontale à mi-hauteur en maison individuelle, fissura-
le joint apparaît alors en clair ; tion au niveau du plancher). La fissuration peut également être due
à des épaisseurs d’application trop importantes, à de brusques
• temps humide, sur maçonneries gorgées d’eau : le joint appa- variations d’épaisseur ou à des décollements.
raît alors en foncé.
Ces phénomènes sont d’autant plus prononcés que l’épaisseur 10.2.3.10.2 Pénétration d’eau
de l’enduit est plus faible et l’épaisseur du joint plus forte. Ils En l’absence de fissures, les pénétrations d’eau par porosité de
peuvent être nettement atténués en humidifiant préalablement les l’enduit sont rares et essentiellement dues à des épaisseurs de
supports desséchés et très absorbants et en réhumidifiant l’enduit recouvrement du support insuffisantes.
le lendemain de son application afin de permettre un durcissement
homogène. Par temps froid et humide, la formation d’efflores- 10.2.3.10.3 Décollement
cences sur les endroits les plus lents à sécher peut amplifier le
phénomène de spectres. Le décollement de l’enduit est généralement consécutif à une
mauvaise préparation du support :
Certains spectres peuvent être également causés ou accentués
par la présence de fissures au niveau des joints de maçonnerie du • présence d’huile de démoulage ou de poussières ;
fait de l’absorption capillaire de ces fissures. • humidification insuffisante ;

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LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________

• absence de couche d’accrochage ou de fixation alors que


l’enduit le nécessite ; 12. Glossaire
• résultat du brûlage de l’enduit.
Anhydre
10.2.3.10.4 Brûlage ou grillage Qui ne contient pas d’eau.
Ce terme traduit une dessiccation prématurée de l’enduit soit Blutoir
par absorption d’eau du support (humidification insuffisante,
absence de couche d’impression), soit du fait des conditions Tambour incliné rotatif pour séparer par tamisage le grappier
atmosphériques (temps chaud, vent sec). Elle se caractérise géné- des incuits et de leur fleur de chaux.
ralement par un poudrage de l’enduit en surface. Une réhumidifi- Clinker
cation de l’enduit le lendemain de l’application permet d’éviter
cette déshydratation trop rapide. Du fait des faibles épaisseurs Granules dures de silicate résultant de la cuisson du mélange
d’application, les enduits décoratifs sont plus sensibles au gril- d’argile et de calcaire.
lage, particulièrement en finition grattée. Clinkérisation
Réaction à 1 450 °C qui fond et combine les aluminates, la silice
10.2.3.10.5 Cisaillement du support
et la chaux.
Ce phénomène se rencontre sur les supports à faibles caracté-
ristiques mécaniques, béton cellulaire par exemple, et résulte Exothermique
généralement de l’application d’un enduit inadapté à ce type de Qui dégage de la chaleur.
support ou ayant été malaxé insuffisamment. Filler ou fines
Matière minérale broyée très finement servant de charge aux
liants.
11. Formules chimiques Gaize
Roche siliceuse sédimentaire, argileuse et dure.
Grappier
Aluminate tricalcique Al2O3, 3CaO
Grains n’ayant pas passé les mailles du premier blutoir, formés
Alumino-ferrite tétracalcique 4CaO, Fe2O3, Al2O3 d’un mélange de débris calcaires non cuits, de chaux noyée et de
Carbonate de chaux CO2CaO silicate monocalcique.
Gypse
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Chaux éteinte CaO, H2O ou Ca(OH)2


Roche naturelle appelée pierre à plâtre.
Chaux vive CaO
Laitier
Gaz carbonique CO2 Granule de chaux, alumine et silice produit par les hauts four-
Gypse : sulfate hydraté neaux lors du refroidissement par eau du minerai de fer.
CaSO4, 2H2O
de calcium PH
Magnésie MgO Abrégé de potentiel hydrogène.
Échelle de notation :
Silicate bicalcique SiO2, 2CaO
• pH entre 0 et 7 : acide ;
Silicate tricalcique SiO2, 3CaO
• pH 7 : neutre ;
Sulfate de chaux SO4Ca • pH 7 à 14 : basique ;

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P
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Les ciments R

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par Williams PAUCHET
Ex maître d’œuvre de la Défense nationale et en indépendant
N
Formateur en direction de chantier

S
Normes A
NF P15-301 Juin 1994 Liants hydrauliques – Ciments
courants – Composition, spécifi-
NF EN 413-1 Septembre 2012 Ciment à maçonner – Partie 1 :
Composition, spécifications et
V
O
cations et critères de conformité critères de conformité
[Annulée le 7 septembre 2015]
NF EN 933-11 Juillet 2009 Essais pour déterminer les carac-
NF P15-302 Septembre 2006 Liants hydrauliques – Ciments à téristiques géométriques des gra-
usage tropical – Composition,
spécifications et critères de
conformité
nulats – Partie 11 : essai de
classification des constituants de
gravillons recyclés
I
NF P15-307 Décembre 2000 Liants hydrauliques – Ciments à
maçonner – Composition, spéci-
fications et critères de confor-
NF EN 1008 Juillet 2003 Eau de gâchage pour bétons –
Spécifications d’échantillonnage,
d’essais et d’évaluation de l’apti-
R
mité [Annulée le 18 juin 2016] tude à l’emploi, y compris les
eaux des processus de l’industrie
NF P15-311 Janvier 1996 Chaux de construction – Défini- du béton, telle que l’eau de
tions, spécifications et critères de
P
gâchage pour béton
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conformité. [Annulée le
1er octobre 2007] NF EN 1097-1 Août 2011 Essais pour déterminer les carac-
téristiques mécaniques et phy-

L
NF P15-314 Février 1993 Liants hydrauliques – Ciment siques des granulats – Partie 1 :
prompt naturel détermination de la résistance à
l’usure (micro-Deval)
NF P15-315 Avril 1991 Liants hydrauliques – Ciment alu-

U
mineux fondu [Annulée le NF EN 1097-3 Août 1998 Essais pour déterminer les
31 décembre 2006, remplacée caractéristiques mécaniques et
par NF EN 14647 de physiques des granulats – Par-
tie 3 : méthode pour la détermi-
S
décembre 2006]
nation de la masse volumique
NF P15-317 Septembre 2006 Liants hydrauliques – Ciments en vrac et de la porosité
pour travaux à la mer intergranulaire
NF P15-318 Septembre 2006 Liants hydrauliques – Ciments à NF EN 1097-10 Juillet 2014 Essais pour déterminer les carac-
teneur en sulfures limitée pour téristiques mécaniques et phy-
béton précontraint siques des granulats – Partie 10 :
hauteur de succion d’eau
NF P15-319 Janvier 2014 Liants hydrauliques – Ciments
pour travaux en eaux à haute NF EN 1744-1+A1 Février 2014 Essais visant à déterminer les
teneur en sulfates propriétés chimiques des granu-
lats – Partie 1 : analyse chimique
NF P15-433 Février 1994 Méthodes d’essais des ciments –
Détermination du retrait et du NF EN 1744-3 Novembre 2002 Essais pour déterminer les pro-
gonflement priétés chimiques des granulats –
Partie 3 : préparation d’éluats par
NF P18-210 Mai 1993 DTU 23.1 – Travaux de bâtiment lixiviation des granulats
– Murs en béton banché – Cahier
des clauses techniques. (change- NF EN 1744-4 Avril 2006 Essais pour déterminer les pro-
ment de statut du DTU 23.1 de priétés chimiques des granulats
février 1990) – Travaux de bâti- – Partie 4 : détermination de la
ment sensibilité à l’eau des fillers pour
mélanges bitumineux
XP P18-540 Octobre 1997 Granulats – Définitions, confor-
mité, spécifications [Annulée le NF EN 1744-5 Janvier 2007 Essais pour déterminer les pro-
1er juin 2005] priétés chimiques des granulats –
Partie 5 : détermination des sels
NF EN 196.1 Septembre 2016 Méthodes d’essais des ciments – chlorures solubles dans l’acide
Partie 1 : détermination des NF EN 14647 Décembre 2006 Ciment d’aluminates de calcium
résistances – Méthodes d’essais – Composition, spécifications et
des ciments critères de conformité
NF EN 196-3 Septembre 2017 Méthodes d’essai des ciments – P10-202 Avril 1994 DTU 20.1. Travaux de bâtiments
Partie 3 : détermination du temps – Ouvrages en maçonnerie de
de prise et de la stabilité petits éléments – Partie 1 : cahier
NF EN 196-6 Décembre 2018 Méthodes d’essai des ciments – des clauses techniques – Par-
Détermination de la finesse tie 2 : règles de calcul et disposi-
tions constructives minimales –
NF EN 197.1 Avril 2012 Ciment – Partie 1 : composition, Partie 3 : guide pour le choix des
spécifications et critères de types de murs de façades en
conformité des ciments courants fonction du site (Référence com-

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P LES CIMENTS ______________________________________________________________________________________________________________________


O
U merciale des parties 1, 2 et 3 du Partie 1-2 : critères généraux de

R NF DTU 26.1 Avril 2008


DTU 20.1) [Annulé le 10 octobre
2008)
Travaux de bâtiment – Travaux
choix des matériaux – Partie 2 :
cahier des clauses spéciales –
Référence commerciale des par-
ties P1-1, P1-2 et P2 du NF DTU
d’enduits de mortiers – Partie 1-1 : 26.1 d’avril 2008
cahier des clauses techniques –

E
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