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Complémentarité entre la nature

et la culture

On ne peut pas chercher une nature humaine en essayant d'enlever tout ce que la
culture ajoute à l'Homme. Chez l'Homme, tout est à la fois culturel et aturel.

Claude Lévi-Strauss ne croit pas à l'inexistence d'une nature humaine, mais


souligne qu'il est difficile de distinguer les domaines respectifs de la nature et de
la culture.
Il propose une définition méthodologique des deux termes :
● la nature est caractérisée par l'universalité,
● la culture est caractérisée par la règle.
Selon Merlau-Ponty :«Chacunes de nos pratiques naturelles, biologiques sont
toujours modifiés par les pratiques culturelles›.
Il n'y a pas de nature humaine indépendante de la culture .En fait, ce langage du
corps est tout aussi conventionnel que le langage ordinaire qui passe par la
parole. S'il était naturel, il se retrouverait chez tous les hommes ; or, ce n'est pas
le cas, comme le remarque Merleau-Ponty à propos du baiser: « On sait que le
baiser n'est pas en usage dans les mœurs traditionnelles du Japon ». D'où ce
paradoxe: rien ne semble plus naturel qu'un baiser; et pourtant, le baiser révèle
l'appartenance de l'individu à une culture, car on pourrait exprimer son amour
d'une autre manière. On pourrait développer la même analyse à propos du cri: à
bien y regarder, les comportements supposés naturels sont, en fait, culturels; loin
d'être innés, ils sont acquis par les individus, très probablement en imitant les
autres.
Merleau-Ponty surenchérit avec un second exemple: « Les sentiments et les
conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la
paternité, paraissaient inscrits dans le corps humain sont en réalité des institutions
». La paternité révèle, en effet, la double dimension de l'homme, à la fois naturelle
et culturelle. Merleau-Ponty surenchérit avec un second exemple: « Les
sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même
ceux qui, comme la paternité, paraissaient inscrits dans le corps humain sont en

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réalité des institutions ». La paternité révèle, en effet, la double dimension de
l'homme, à la fois naturelle et culturelle.
Dans son célébre ouvrage Phénoménologie de la perception, il déclare : «Il est
impossible de superposer chez l'homme une première couche de comportements
que l'on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est
fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire». Si certains
caractères permettent de distinguer
l'homme de l'animal, il n'est pas sûr que cette distinction puisse être comprise
comme une opposition entre nature et culture.C'est ce que met en évidence
Merleau-Ponty dans cette citation : pour lui, les sentiments comme les
comportements qui paraissent les plus naturels ont en réalité le même niveau
d'artificialité que les mots du langage choisis pour désigner des
objets.L'intrication du naturel et du culturel en l'homme est indémêlable :l'homme
est un mélange de nature et de culture.
Dans le même ordre d'idées, François Jacob fait savoir qu'il existe dans le
comportement de l'homme une interdépendance du biologique et du culturel.
Pour lui, il est impossible d'évaluer la part respective de chacune dans le
comportement et les aptitudes de l'individu.
Aussi écrit-il: « Comme n'importe quel caractère, le comportement d'un être
humain est façonné par une incessante interaction des gênes et du milieu ».
Il y a donc un rapport entre nature et culture, en ce que la nature est ce qui est
biologique en l'homme tandis que la culture le transforme pour en faire un être
social. Par exemple, la reproduction est un phénomène naturel.
Mais chez l'homme, elle obéit à une institution sociale.

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