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jeudi 29 décembre 2022

Colle de philosophie : la coutume


Rédaction colle:
Quand on travaille sur la nature humaine , on observe des formes de diversité. c’est cette
diversité qui a permis de créer de nombreuses découvertes: on parle d’homme à chaque fois
et malgré cela les hommes ont des coutumes différentes, des mœurs différentes, des
normes différentes,... ainsi de suite. Comment comprendre ces différences? Vient la
coutume içi, considérée comme une formation ou une déformation de l’homme ? La
coutume est un usage né de la répétition, c’est un usage oral, elle est dite “fille du temps”,
considérée même comme obligatoire lorsqu’elle est immémoriale. De plus , les Hommes
acceptent cet usage. La coutume aussi admet un principe de territorialité, elle est propre aux
Hommes, voir à un pays, une région,... La coutume est donc une pratique exercée
naturellement parmi un groupe d'individus et qui par imitation et habitude s'est forgée en
tradition en se transmettant de génération en génération sans que le pouvoir établi ne
discute de la légitimité de cette coutume. Il y a dans la coutume un caractère naturel. Un
débat se pose donc alors: Comment réussir à penser une unité de la nature humaine malgré
des différences coutumières ? Si les coutumes sont différentes, le sont-elles au point
d'interdire tout commun entre les hommes, n'y a-t-il pas au sein des coutumes du même, qui
pourrait permettre aux hommes de se reconnaître homme tout en se reconnaissant comme
membre de telle ou telle coutume ?
Dans une première partie, nous verrons que l’unité de l'homme ne se repose pas sur la
coutume, ensuite en deuxième partie nous verrons que la coutume permet de
délimiter/distinguer l’homme. Et en troisième partie, que la coutume est une institution propre
à l’homme qui permet de malgrès des différences coutumières de rendre compte d’une unité
de la nature humaine.

L’humanité est d’abord une réalité naturelle, celle d’une espèce vivante parmi
d’autres, qui à son unité génétique, et qui peut se reproduire au sein de cette seule espèce.
La coutume peut alors amener à nier les autres hommes dans leur humanité en les
considérant comme « non-homme », comme sauvage ou barbare. C'est ce qu'on appelle
l'ethnocentrisme et il se trouve dans toute culture dans son rapport narcissique à elle-même.
Notre appartenance coutumière a donc tendance à ne pas accéder à l'idée d'une même
humanité, l'humanité s'arrêtant aux frontières de nos coutumes, traditions,cultures. Ce qui
pose problème c'est que c'est par ces acquisitions qu'un homme se fait, se définit, forge son
identité en se distinguant inévitablement de ce qui n'est pas de ses coutumes, de ce qu'il
considère comme étranger, comme autre. On peut constater que l’histoire de l’humanité est
constituée de processus d’exclusion et de fragmentation : étrangers les uns aux autres, du
fait de leurs différences de langues, de coutumes et de religions, les différentes ethnies ou
différentes nations ont généré du racisme et de l’ethnocentrisme. Les occidentaux n’ont pas
toujours accordé le statut d’hommes aux autres êtres humains qu’ils colonisent et qui,
considérés comme des êtres inférieurs, pouvaient être exploités sans remords. S’il nous
paraît aujourd’hui naturel de penser que tous les êtres humains sont égaux en dignité et en
droits, il faut rappeler que l’idée d’humanité, idée selon laquelle tous les hommes sont égaux
et appartiennent à une seule et même espèce, est assez tardive dans l’histoire.
Il suffit aussi de songer à ce que furent les guerres de religions pour montrer que la
cohabitation culturelle, historiquement, ne va pas de soi et que les hommes n’ont guère
toléré les différences de croyances et de manières d’être. Aujourd’hui encore, à l’heure de la
mondialisation et des techniques de communication de masse, nous pouvons dialoguer d’un
bout à l’autre de la planète, mais nous savons aussi, depuis les attentats du Word Trade
Center, que le terrorisme peut-être la conséquence de rivalités culturelles et cotumières
amplifiées par le fanatisme et que le choc entre les valeurs de l’occident et un islamismel
risque de connaître d’autres épisodes de violence. Le terrorisme de Daech n’est alors qu’un
nouvel épisode des tensions entre coutumes et cultures qui ont ponctué l’histoire : la
supériorité coutumières est encore un préjugé tenace (chaque culture se prenant pour
norme de la civilisation) et la tendance à ne voir en l’autre qu’un ennemi ou un barbare, un
sauvage ou un bouc-émissaire, un sauvage ou un sous-homme, est une constante de toutes
les époques de notre histoire («le barbare est celui qui croit à la barbarie » disait à ce sujet
Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire). A tel point que l’on peut se demander si les
hommes ne sont pas condamnés, à terme, à être victimes d’éternels conflits, là où chacun
est enfermé dans ses propres coutumes et tend massivement à rejeter celle des autres.
Pas la même langue, donc pas le même regard sur le monde. Si on a pas une
langue commune, comment pourrait-on avoir le même regard sur le monde, la même
compréhension des coutumes différentes aux hommes. Comment Lévi-Strauss aurait pu
comprendre les différentes pratiques faites parmi les différentes tribus, communautés qu’il a
rencontrées, le langage, la langue trace une frontière parmi les hommes, elle accroît les
différences. La différences linguistiques nuit à l’unité de la nature humaine, elle nuit à une
entente commune entre les hommes, elle accroît la xénophobie. Malgré de nombreuses
traductions on comprend l’idée véhiculée, mais jamais sans connaître la langue on pourra
comprendre à l’exactitude. Au-delà de la langue, qui est le socle d’une identité culturelle, les
hommes se distinguent par toutes ces coutumes symboliques qui les arrachent à la simple
naturalité ; marquage du corps (tatouages), rites alimentaires, vestimentaires ou religieux,
structures de la parenté, organisation de la société, visions du monde religieuse ou
scientifique, avancement des techniques et formes artistiques.

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L'unité du genre humain renvoie à l'idée que l'humanité serait une, formerait une
totalité unifiée et existerait comme telle. Autrement dit, les hommes se reconnaîtront les uns
les autres comme semblables, comme partageant sinon la même essence ou du moins la
même condition, comme ayant une identité commune. Nous serions tous homme par-delà
nos différences. À cette unité s'oppose donc l'idée de différence qui implique celle de
pluralité. Si l'humanité est pensée comme une, c'est que nous avons dépassé nos
différences pour participer d'un commun. Malgré les différences coutumières, on observe
des similarités humaines. L'homme naturel n'est ni antérieur, ni extérieur à la société. Il nous
appartient de retrouver sa forme immanente à l'état hors duquel la condition humaine est
inconcevable ». Lévi-Strauss.On observe même avec la prohibition de l'inceste un fait
étonnant car cet interdit semble tenir à la fois de la nature et de la culture. . De la nature en
tant qu'on le trouve toujours et partout. Il n'y a pas une seule société où la sexualité ne soit
pas normée. La prohibition de l'inceste est universelle et pourtant la règle est variable dans
ses contenus selon les groupes. Par là, elle est relevée de la coutume. Lévi-Strauss voit en
elle le principe d'articulation de la nature et de la culture. « Elle exprime le passage du fait
naturel de la consanguinité au fait culturel de l'alliance ». Sa fonction est « d'établir entre les
hommes un lien sans lequel ils ne pourraient s'élever au-dessus d'une organisation
biologique pour atteindre une organisation sociale » car la prohibition est moins « une règle
qui interdit d'épouser mère, sœur ou fille qu'une règle qui oblige à donner mère, sœur ou fille
à autrui. C'est la règle du don par excellence ». Et le don est ce qui fonde les relations
sociales dans la mesure où toute société est un système d'échange.
La réflexion précédente conduit à comprendre que l'homme est entièrement naturel
et entièrement culturel. En dehors de toute convention culturelle, il y a une disposition
naturelle, éminemment plastique, non déterminée à devenir ceci ou cela mais que le milieu
ne saurait produire artificiellement.

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Dire que la coutume est un fait institutionnaliser, cela veut dire que: Cette pluralité
culturelle est une variation sur un même thème, pourrait-on dire et souligne ce que nous
avons de commun et qui permet de penser un genre humain et de se penser comme
membre de ce genre humain. Cette pluralité contient du commun : il y a comme le disait Vico
des «coutumes universelles »: culte des morts, mariages et croyances religieuses qui
soulignent que nous ne restons pas tels que la nature nous a faits, que nous nions l'animal
en nous pour nous en distinguer et nous affirmer comme homme, être conscient qui existe
en tant qu'individu et pas comme simple membre d'une espèce, qui se doit de discipliner ses
pulsions. Et cela partout sur le globe.Si nous appartenons à des cultures différentes, cette
diversité atteste aussi du fait qu'il n'y a pas d'homme sans coutume. Tout homme est un être
culturel, un être prométhéen, un être parlant.

Conclusion:
Même si l'unité du genre humain est sans cesse menacée par les différences culturelles et la
crispation sur l'identité culturelle, la pluralité des cultures ne constitue donc pas en
elle-même un obstacle à l'unité du genre humain qui reste sans cesse à rappeler et à
souligner.

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