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Série « Évaluation des soins »

Coordonnée par C. Chouaid et A. Vergnenègre

De l’évaluation de la qualité
des soins à la performance des soins

C. Chouaid 1, 2, G. Hejblum 1, B. Guidet 1, 3, A.J. Valleron 1, 4

Résumé
Introduction L’évaluation de la performance des établisse-
ments de soins a connu un important développement depuis
15 ans aux États-Unis et dans une moindre mesure dans les
autres pays développés.
Etat des connaissances L’objectif de la mesure de la perfor-
mance est d’améliorer la qualité des soins, l’information des
usagers et la qualité de la contractualisation avec les finan-
ceurs. Pourtant cette démarche pose de nombreux problèmes
méthodologiques aussi bien dans le choix des indicateurs de
mesure de la performance que dans le recueil et l’interprétation
des données. La prise en compte des spécificités de chaque
structure (environnement social et géographique, missions de
recherche et d’enseignement) est souvent insuffisante. En terme
de Santé publique, l’impact de la diffusion au public des résul-
tats de ces mesures est peu étudié. À partir des données de la
littérature, cette revue précise les définitions de la performance
hospitalière, décrit les principales expériences, leurs impacts et
leurs limites.
Perspectives Il semble probable que les pouvoirs publics fran-
çais vont, à court terme, demander aux établissements de soins
de s’engager dans cette démarche.
Conclusions Des études complémentaires sont nécessaires
pour clairement identifiés les liens entre performance et qualité
des soins.

Mots-clés : Assurance qualité • Soins de santé • Évaluation


1
Inserm U707 (Unité de Recherche en Épidémiologie Systèmes des soins • Analyse des performances.
d’Information et Modélisation), CHU Saint-Antoine, Paris, France.
2
Services de Pneumologie, CHU Saint-Antoine, Paris, France.
3
Service de Réanimation Médicale, CHU Saint-Antoine, Paris, France.
4
Service de Santé Publique, CHU Saint-Antoine, Paris, France.

Correspondance : C. Chouaïd
Service de Pneumologie, Hôpital Saint-Antoine,
184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, France.
christos.chouaid@sat.ap-hop-paris.fr

Réception version princeps à la Revue : 12.11.2005.


Retour aux auteurs pour révision : 28.12.2005.
Réception 1ère version révisée : 04.03.2006. Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 13S87-13S98
Acceptation définitive : 23.03.2006.

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 13S87-13S98 © 2006 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 13S87
Doi : 10.1019/20064045

© 2024 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 19/02/2024 par Razzok El Mahdi (1477636). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
C. Chouaid et coll.

The evaluation of health care outcomes


and hospital performance indicators
C. Chouaid, G. Hejblum, B. Guidet, A.J. Valleron
L’ évaluation de la performance des établissements de
soins a connu un important développement depuis 15 ans
Summary aux États-unis et dans une moindre mesure dans les autres
Introduction The assessment of the performance of health care
pays développés [1, 2].
establishments has undergone a considerable development Cette revue de la littérature a comme objectifs d’essayer
over the past 15 years in the United States and to a lesser extent de définir ce concept, son utilisation et l’impact de la diffu-
in other developed countries. sion des résultats de la performance des établissements des
Background The aim of measurement of performance indica- soins sur la qualité des soins. Elle précise les limites de ces
tors is to improve the quality of care (outcomes), patient informa- démarches.
tion and the contractual arrangements with purchasers.
However, this approach poses numerous methodological pro-
blems in the choice of performance indicators as well as the col-
lection and interpretation of data. Specific structural patterns
such as social and geographic environment, research and edu- Comment définir la performance
cational assignments, are often inadequately considered. In d’un établissement de soins
terms of public health the impact of the publication of these
measurements has not been well studied. Based on the data in Cette question a fait l’objet de nombreux travaux de
the literature this revue defines the measures of hospital perfor- recherche [3-5]. Plusieurs modèles essentiellement issus de la
mance and describes the main studies, their impacts and limita- théorie des organisations ont été proposés :
tions.
– modèle dit de la légitimité sociale, qui stipule qu’une orga-
Viewpoint It seems likely that the French public authorities will, nisation se maintient si elle satisfait les attentes, les normes et
in the short term, ask health care establishments to undertake
this approach. les valeurs de la collectivité ;
– modèle des processus internes ; il suppose que l’établisse-
Conclusions Complimentary studies are needed to clarify the
links between performance indicators and health care out- ment de santé produit efficacement les soins qu’il délivre, en
comes. se contentant de satisfaire la demande de sa clientèle (les dé-
marches d’amélioration continue de la qualité vont dans ce
Key-words: Quality assurance • Health care • Evaluation of sens), sans se préoccuper des besoins environnants. Ce modèle
care • Performance analysis. répond en particulier à la définition de l’OMS qui stipule que
« les établissements hospitaliers doivent garantir que chaque
patient reçoit la combinaison d’actes diagnostiques et théra-
peutiques qui assure un meilleur résultat en terme de santé,
conformément à l’état actuel des connaissances médicales, au
meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatro-
gène, pour sa plus grande satisfaction en terme de procédure
de résultats et de contacts humains » ;
– modèle des relations humaines : il se centre sur la capacité
d’une organisation à satisfaire les attentes des usagers et du per-
sonnel.
D’autres modèles se focalisent sur la capacité d’une orga-
nisation à acquérir les ressources nécessaires à son fonctionne-
ment et à son adaptation permanente à un environnement.
D’autres, moins théoriques, privilégient l’importance de
l’erreur (capacité d’un hôpital à fonctionner de manière sûre)
ou se fondent sur une approche comparative (la performance
est alors la capacité d’un établissement à surclasser le voisin ou
benchmarking pour les Anglo-saxons).
À partir de ces éléments théoriques, des auteurs français
[3] ont proposé un cadre d’analyse utilisable dans le système
de soins français : la performance est définie comme la capa-
cité d’un établissement de soins à maintenir un équilibre
dynamique entre les trois fonctions suivantes :
– une fonction d’atteinte des objectifs : capacité de l’hôpital à
Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 13S87-13S98 produire des résultats de santé favorables, de manière efficiente
christos.chouaid@sat.ap-hop-paris.fr
(maximisation du rapport coût-efficacité) et en satisfaisant les

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De l’évaluation de la qualité des soins à la performance des soins

attentes des différents groupes d’intérêts que sont les patients d’information médicale opérationnel. Sur le plan méthodolo-
et leurs familles, la population, les responsables de l’hôpital, les gique, l’enjeu de la mesure de la performance hospitalière va
professionnels et les tutelles ; donc être dans le choix des indicateurs, leur mode de recueil
– une fonction d’adaptation : capacité à acquérir des ressour- et d’interprétation.
ces nécessaires, à attirer la clientèle, à mobiliser le support
communautaire, à répondre aux besoins et aux attentes de la
population et à apprendre à innover ;
La situation en France et en Europe
– une fonction de production de services : capacité à utiliser de
manière optimale les ressources disponibles, ce qui englobe les En France, la recherche dans ce domaine ne fait que
notions de productivité, de coordination et de qualité des débuter, avec deux projets innovants financés par les pouvoirs
soins, d’humanité, d’accessibilité, de continuité, de globalité, publics [7].
d’adéquation et de qualité de réalisation des actes. Le projet INPEC-H (indicateurs de performances expé-
Ces trois fonctions nécessitent la mise en place d’une rimentaux pour la comparaison hospitalière) a pour objectif
fonction de maintenance (consensus) autour des valeurs fon- de construire un système d’information partagé entre plu-
damentales (professionnalisme, dévouement). sieurs établissements de santé de caractéristiques voisines. Il
Dans les centres hospitalo-universitaires, la performance s’agit de permettre à ces établissements de se comparer en uti-
s’enrichit de deux fonctions supplémentaires : l’enseignement lisant des indicateurs produits à partir des systèmes d’infor-
et la recherche. mations réglementaires et d’indicateurs plus précis relatifs à
des activités cliniques. Ces indicateurs sont choisis collective-
ment par les équipes volontaires participant au projet.
• La performance de toute structure de soins Le projet COMPAQH (coordination pour la mesure de
est le résultat d’un équilibre entre trois fonctions : la performance et l’amélioration de la qualité hospitalière) a
atteinte des objectifs, adaptation, production de services. pour objectif de sélectionner une vingtaine d’indicateurs dans
• Dans les centres hospitalo-universitaires viennent des domaines considérés, par les tutelles, comme prioritaires
s’y ajouter l’enseignement et la recherche. pour la qualité des soins : lutte contre la douleur, continuité
des prises en charge, lutte contre les troubles nutritionnels, les
infections nosocomiales, satisfaction du patient, respect des
bonnes pratiques cliniques, motivation, responsabilisation et
Comment évaluer
évaluation des compétences des professionnels de soins, acces-
la performance hospitalière ? sibilité des soins. Les résultats de ces projets ne sont pas dispo-
Deux approches complémentaires plutôt qu’opposées nibles pour l’instant. Citons également les projets en cours
sont le plus fréquemment adoptées. La première consiste à comme la labellisation d’équipes dans certains domaines (car-
définir des standards et à vérifier si l’établissement réunit les diologie, cancérologie), la certification des établissements de
conditions par rapport à ce standard (normes légales ou régle- santé et l’évaluation des pratiques individuelles qui, de
mentaires, certification par rapport à des normes de qua- manière indirecte, vont dans les années à venir mesurer des
lité…). Une autre approche est une évaluation par des aspects de la performance des hôpitaux. La Haute Autorité de
indicateurs [6]. C’est cette seconde approche qui est ici sur- Santé n’a pas encore clairement défini sa politique dans ce
tout développée. domaine, mais il est clair qu’elle doit être le maître d’œuvre de
Un indicateur est un élément mesurable qui fournit des l’ensemble de ces projets.
informations sur un phénomène complexe. Il peut s’agir d’un Contrastant avec la modestie de ces démarches et ren-
chiffre isolé mais le plus souvent il s’agit d’un taux ou d’un contrant un succès persistant, on a vu apparaître ces dernières
ratio. Les propriétés d’un indicateur sont multiples. Il doit années, dans la plupart des pays occidentaux, la publication
refléter une dimension de la performance jugée importante. dans des revues grand public des classements des hôpitaux.
Ainsi, pour les indicateurs cliniques, on privilégie ceux qui En France, ce phénomène a débuté en 1998 [8] et s’est
concernent les affections ou interventions fréquentes et/ou depuis régulièrement poursuivi [9, 10]. Les auteurs, journalis-
graves et/ou coûteuses et/ou pour lesquelles il existe des varia- tes et médecins, choisissent pour chaque activité médicale un
tions de pratiques inexpliquées. L’indicateur peut également certain nombre de critères et réalisent, à partir de ces critères,
porter sur un domaine offrant des possibilités d’actions con- un classement des établissements par activité, puis pour
crètes d’amélioration. Un indicateur doit être mesurable par l’ensemble des activités. Ils déterminent ainsi les meilleurs (et
un outil adapté et fiable (précis, exact et reproductible) et les plus mauvais) établissements. Le palmarès publié en 2000
valide (il doit bien mesurer ce qu’il est censé mesurer et bien des 50 meilleures cliniques de France a concerné 800 établisse-
couvrir le champ de la dimension qu’il est censé refléter). Au- ments classés sur les critères détaillés dans le tableau I. Les
delà de ces caractéristiques, un indicateur doit pouvoir être résultats obtenus sont validés par des experts interrogés par
recueilli en routine, le plus souvent dans le cadre d’un système téléphone (médecins, directeurs d’hôpitaux, responsables

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Tableau I. En Suède, la mise en place d’une politique d’information


Critères pour le palmarès des cliniques (France 2000). du public sur la performance des hôpitaux semble avoir
échoué du fait de la mauvaise interprétation par le public des
Nombre d’actes par an et par spécialité informations produites [13]. Les promoteurs concluent qu’il
Notoriété : % de patients hospitalisés, est nécessaire de fournir à chacun les moyens de comprendre
domiciliés hors département de l’institution ces informations, parfois complexes (indicateurs ajustés sur le
Pourcentage de séjours de chirurgie ambulatoire risque…) et de procéder à une étape préalable de validation
Pourcentage actes techniques complexes scientifique.
Degré de spécialisation dans chaque spécialité L’Australie a mené une expérience officielle de diffusion
Durée moyenne de séjour d’indicateurs de performance auprès du grand public. Cette
démarche a fait l’objet de nombreuses controverses sur le risque
de compétitions entre professionnels, de perte de confiance du
public, la difficulté qu’auront les établissements apparaissant
régionaux, représentants des usagers). Cette analyse de l’acti-
comme les moins bons à s’engager dans des démarches d’amélio-
vité est complétée par une évaluation de la qualification des
ration et sur le fait qu’il n’était pas prévu de mesurer l’impact de
professionnels de santé (consultation du site Internet du Con-
cette démarche. De surcroît, très rapidement il est apparu que
seil National de l’Ordre des Médecins). les bases administratives ne permettaient pas un recueil facile des
En 2003, les mêmes auteurs, publient dans l’hebdoma- données sans retourner aux dossiers sources des patients.
daire le Point le premier classement des services de pneumolo- Au Royaume-Uni, la démarche est plus récente et beau-
gie des hôpitaux publics [10]. Les critères retenus pour ce coup plus modeste (niveaux d’activités et délais d’attente)
classement sont le pourcentage de patients pris en charge en [14, 15]. L’Écosse publie, depuis 1994, des données, recueillies
ambulatoire, la présence sur le site d’un service de chirurgie en routine, sur 17 indicateurs de résultats cliniques. Les résul-
thoracique, d’une consultation anti-tabac, d’un centre de réfé- tats font apparaître des différences importantes entre hôpitaux
rence pour la mucoviscidose, la notoriété (pourcentage de mais les critiques sont nombreuses, en particulier sur l’ajuste-
patients domiciliés en dehors du département siège de l’éta- ment insuffisant aux facteurs de comorbidités et aux caractéris-
blissement) et la durée moyenne de séjour (DMS). Le choix tiques des patients [16,17].
des critères est justifié sur le fait que l’existence d’un centre de
référence pour la mucoviscidose et d’une consultation anti-
tabac ne peut que « signifier » des services performants, que • En France, il existe deux projets d’évaluation
des patients qui changent de département pour se faire hospi- de la performance financés par les pouvoirs publics :
taliser est un témoin de notoriété, que la prise en charge en le projet INPEC-H et le projet COMPAQ-H.
ambulatoire et une DMS faible traduisent une bonne organi- • En outre, les établissements hospitaliers
sation (donc une bonne performance) du service. Bien que ont été classés dans les revues grand public.
l’impact de ces classements ne soit pas réellement connu, les
• Aux Pays-Bas la performance des hôpitaux
conséquences médiatiques ont amené les responsables politi-
est évaluée sur la reconnaissance médicale par les pairs
ques à souhaiter la mise en place d’une démarche officielle de
et sur l’analyse des structures.
classement des hôpitaux.
• Au Royaume-Uni, l’évaluation repose
Aux Pays-Bas la performance des hôpitaux repose depuis
quelques années sur la reconnaissance médicale par les pairs et sur les niveaux d’activités et les délais d’attente (avec,
l’analyse des structures. La première étude a été réalisée en pour l’Écosse, des données portant sur 17 indicateurs).
1997 [11] sur un échantillon de médecins libéraux
(1 074 spécialistes et 882 généralistes) interrogés sur la perfor-
mance des soins que délivrent les différents services de court La situation aux États-Unis
séjour, le niveau de collaboration avec le secteur libéral et la
réputation nationale des médecins. L’analyse de structure porte En fait, ce sont les États-unis qui ont l’historique le plus
sur l’hôtellerie (nombre de chambres collectives…), les délais important dans ce domaine, qui fait maintenant partie du
d’admission et d’obtention de rendez vous de consultation. débat permanent autour du système de soins [18-23]. Les pro-
Les hôpitaux sont classés pour chaque critère et pour chaque jets sont nombreux, nous analysons les plus importants.
service, puis les résultats sont agrégés pour sélectionner chaque En 1986, la Health Care Financing Administration
année les 20 meilleurs hôpitaux. Ces critères, subjectifs et (HCFA) a été le premier organisme officiel à largement diffu-
variables selon l’échantillon de médecins interrogés ne permet- ser des données de mortalité par pathologie. Il s’agissait de
tent qu’une vision très partielle et superficielle de la perfor- fournir aux usagers des informations sur les résultats des prises
mance des hôpitaux ; néanmoins, il semble que cela stimule en charge et d’inciter les hôpitaux à améliorer la qualité des
tant les hôpitaux les moins performants, qui essayent d’amé- soins. Cette publication a été arrêtée en 1993 devant la diffi-
liorer leur image de marque, que les meilleurs qui tiennent à culté d’interprétation des résultats et la faible utilisation de ces
garder leur avance [12]. informations par les hôpitaux.

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De l’évaluation de la qualité des soins à la performance des soins

À peu près à la même époque, l’association des hôpitaux tage du cancer colorectal et du col de l’utérus), de prévention
du Maryland mettait en place une évaluation collective par les secondaire (pour le diabète : dépistage des atteintes vasculaires
professionnels de la performance hospitalière : le Maryland Hos- et ophtalmologiques, pour les pathologies cardiovasculaires :
pital Association’s Quality Indicator Project®. Débuté en 1987 sur sevrage tabagique et prévention de la récidive).
7 hôpitaux de l’état de Maryland, il concerne aujourd’hui plus Le projet Healthcare Cost and Utilization Project Quality
de 700 établissements hospitaliers. L’objectif est de promouvoir Indicators, mis en place en 1994, a pour objectif de permettre
l’amélioration continue de la qualité par l’analyse d’un certain aux organisations de se comparer et d’être à même de com-
nombre de procédures hospitalières [24]. Il consiste en un prendre d’éventuelles variations. Les indicateurs portent sur
recueil trimestriel de 21 indicateurs (tableau II), ajustés sur le les complications de certaines procédures chirurgicales, les
case mix (groupe homogène de malade) permettant à chaque pratiques médicales spécifiques, l’accès aux soins des popula-
hôpital de se comparer par rapport à la moyenne. tions fragilisées, l’accès aux soins ambulatoires. Les indicateurs
De même, depuis 1992, l’État de Pennsylvanie publie sont sélectionnés à partir des données de la littérature, testés et
un guide (Consumer guide to coronary artery bypass graft sur- validés dans le cadre d’une démarche impliquant les profes-
gery) qui liste annuellement les taux de mortalité, ajustés sur sionnels de soins. Il s’agit surtout d’indicateurs de mesure de
les comorbidités, des hôpitaux et des chirurgiens réalisant des la performance clinique, beaucoup moins souvent d’indica-
pontages coronariens [25]. teurs de satisfaction du patient ou d’efficience des soins. Les
Les hôpitaux de la Fédération des Veterans Health Care données, extraites des documents médicaux et administratifs
System ont également mis en place depuis le début des années d’hospitalisation [26], portent sur la prise en charge de
1990 un système de recueil en routine de données [26] portant l’infarctus du myocarde, de l’insuffisance ventriculaire gauche
sur des actions de prévention primaire (mammographie de et de la pneumonie aiguë communautaire. Les premiers résul-
dépistage, vaccination antigrippale, anti-pneumocoque, dépis- tats montrent de grandes différences entre établissements avec
de meilleurs résultats pour les grands établissements, les hôpi-
taux à but non lucratif et les hôpitaux universitaires [21].
Tableau II.
Liste des indicateurs du projet Maryland Hospital Association’s Le Health Plan Employer Data and Information Set
Quality Indicator Project®. (HEDIS) est un autre projet national, mis en place en 1994
par les entreprises américaines, principaux financeurs du sys-
En hospitalisation : taux tème de soins. Il s’agit de fournir des informations aux ache-
– d’infections acquises au cours de l’hospitalisation teurs collectifs de soins et aux usagers permettant de comparer
– d’infections des plaies opératoires les performances des plans de santé dans différents domaines :
– de mortalité : globale, néonatale, périopératoire accès aux soins, efficacité, satisfaction des usagers, qualité de
– de césariennes l’information, capacité à s’adapter à l’innovation, coûts…
– de réadmissions
Un des programmes le plus ambitieux est développé par
le Solucient Leadership Institute [27]. L’objectif est de permettre
- d’admissions non prévues après une procédure ambulatoire
aux hôpitaux de se comparer (benchmarking) aussi bien sur le
– de retours non prévus en unités de soins intensifs
plan des résultats cliniques que de la gouvernance. La partici-
– de reprises non prévues au bloc opératoire
pation, sur la base du volontariat, a concerné en 1998, plus de
En ambulatoire : taux 2000 hôpitaux (40 % des admissions annuelles en court
– de retour non prévus au service d’urgence 72 h après la sortie séjour). Les hôpitaux sont regroupés en 5 catégories, en fonc-
– de patients restant plus de 6 heures dans tion de leur taille et de leur caractère universitaire. Les compa-
les services d’urgences
raisons se font pour chaque activité dans une même catégorie ;
– de discordances aux urgences entre diagnostic initial et final
les résultats sont ensuite agrégés pour obtenir un rang dans la
– de patients quittant le service d’urgences avant la fin catégorie. Un interclassement permet d’obtenir un rang de
de la prise en charge
classement général. Les critères de performances retenus sont
– d’annulation de procédures de chirurgie ambulatoire le jour
de la programmation résumés dans le tableau III. Ce classement tient compte de la
En pédiatrie : taux
productivité de l’institution (revenu net rapporté par les soins
divisé par le total des avoirs de l’hôpital). Cet indicateur tra-
– de mortalité
duit la capacité qu’a l’institution pour créer du capital et inves-
– de mortalité périopératoire
tir dans la rénovation des structures, l’innovation
– de reprises non prévues au bloc opératoire
technologique et le développement de nouveaux services aux
– de retours non prévus en unités de soins intensifs, patients. Dans le groupe des hôpitaux généraux, les
48 heures après le sortie
100 premiers pour ce critère ont une productivité de + 51 %
– d’admissions non prévues après une prise
en charge ambulatoire par rapport à la moyenne ; les différences sont beaucoup
– de patients ayant passé plus de 6 heures aux services moins importantes pour les hôpitaux universitaires. Le classe-
des urgences ment général [28] montre que les 100 meilleurs établissements
ont une DMS inférieur de 70 % à la moyenne, 13,9 % de

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Tableau III. insuffisance rénale chronique…). Les résultats (en terme de


Résultats du programme développé par le « Solucient Leadership mortalité et/ou de morbidité) de chaque établissement sont
Institute » : les performances des 100 meilleurs hôpitaux comparés à la moyenne nationale. Le classement repose sur un
comparés à la moyenne de l’échantillon. système d’étoiles : 5 étoiles pour les hôpitaux ayant un résultat
significativement meilleur que la moyenne nationale, 3 étoiles
Indicateurs (ajusté Les pour ceux qui sont dans la moyenne, 1 étoile pour ceux qui se
aux comorbidités) 100 meilleurs /moyenne comportent significativement moins bien que ce qui est
Taux de mortalité intrahospitalière – 6 à – 26 % attendu. De 70 à 80 % des hôpitaux obtiennent 3 étoiles, 10 à
Complications postopératoires – 11 à – 14 % 15 % reçoivent 1 étoile et 10 à 15 % en reçoivent 5. Si l’hôpi-
DMS ajusté – 7 à – 17 %
tal ne réalise pas au moins 30 procédures par an, il n’est pas
classé et se voit attribuer, pour cette procédure, la mention
Dépenses par GHM – 16 à – 29 %
« faible volume » avec un rappel soulignant que de nombreuses
Profit (marge financière disponible) + 4 à + 12 %
études établissent une corrélation entre le volume et la qualité.
Le classement de l’année n repose sur les données des années n-
2, n-3, n-4. Il est réactualisé chaque année. Le tableau IV
complications en moins, une marge de profit totale supérieure donne un exemple de classement pour l’activité de pneumolo-
à la moyenne de 8,7 %, une marge de trésorerie de 16,4 % gie pour un établissement donné. Cette démarche est beau-
pour une moyenne à 7 %. Ils ont aussi moins de salariés que la coup plus élaborée que les classements français ou hollandais,
moyenne mais ces salariés sont mieux payés. mais sa pertinence repose sur la qualité de l’ajustement des
Un hôpital de 650 lits, le Peter Brigham and Women’s indicateurs aux différents caractéristiques des patients pris en
Hospital, affilié à l’Université de Harvard, à Boston, est le seul charge et à la qualité des bases de données. Certains facteurs de
hôpital qui a figuré pendant 8 années consécutives dans la risque peuvent ne pas être pris en compte comme le statut
liste des meilleurs. Selon le directeur de cet établissement, socio-économique des patients, l’état général de santé hors
4 éléments expliquent ce succès : comorbidités codées. En ce qui concerne la qualité des don-
– le leadership des médecins dans le management : dans son nées, les promoteurs eux-mêmes soulignent que des dossiers
institution 12 médecins sont diplômés de l’Harvard Business médicaux peuvent être mal ou incomplètement codés, et que
School et exercent une fonction de gestionnaire à temps partiel ; malgré tous les efforts, des données peuvent être manquantes,
– une politique explicite de communication et d’information dépassées ou incomplètes. Peu d’études ont analysé les consé-
permettant d’accompagner les changements liés à l’innovation quences de ces limites et la robustesse des résultats lorsqu’on
et d’obtenir un dialogue de qualité à la fois entre médecins et modifie certains facteurs (introduction des facteurs liés à la
gestionnaires et entre médecins hospitaliers et professionnels situation socio-économique des patients…).
extrahospitaliers ; Complétant cette information sur les structures,
– une politique volontariste d’enseignement et de formation Healthgrades met également à la disposition du public une
continue pour améliorer la qualité des soins et la compréhen- base de données concernant les médecins. Il ne s’agit pas d’un
sion des contraintes de gestion ;
– la mise en place d’une gestion de la reconnaissance pour les
équipes qui atteignent leurs objectifs. Tableau IV.
Cette démarche est en train d’évoluer vers une analyse Healthgrades : évaluation de l’activité pneumologique d’un
hôpital donné ; 5 étoiles : résultat significativement meilleur que
plus fine, par services (orthopédie, cardiologie…) et secteurs la moyenne nationale, 3 étoiles : moyenne nationale, 1 étoile :
d’activité (accidents vasculaires cérébraux, soins intensifs, can- significativement moins bien que ce qui est attendu. (Nb :
cer du sein). nombre, PAC : pneumopathie aiguë communautaire, DMS :
À côté de ces démarches nationales, on assiste également durée moyenne de séjour, IRA : insuffisance respiratoire aiguë).
à de nombreuses expériences régionales avec la diffusion de
multiples indicateurs, regroupés sous forme de tableaux de Nb Survie Survie Survie
bords (report cards) censés refléter les différentes dimensions Domaines patients intra à à DMS (j)
hospitalière 1 mois 6 mois
de la performance et permettre la comparaison des établisse-
ments, voire des professionnels. Pneumonie
En ce qui concerne les projets plus clairement destinés au nosocomiale 832 ***** ***** ***** 15
grand public, l’un des plus ambitieux est celui d’Healthgrades PAC 1470 ***** ***** ***** 9.3
[29, 30]. Son objectif est de classer l’ensemble de l’offre de BPCO 668 *** ***** ***** 8
soins dans de nombreux domaines (chirurgie cardiaque, ortho- Embolie
pédique, vasculaire, obstétrique, cardiologie, neurologie, pulmonaire 68 *** *** *** 8,6
pneumologie). Pour chaque procédure ou diagnostic, l’évalua- IRA 197 *** NA NA 11,3
tion prend en compte un certain nombre de facteurs de risques Sepsis 195 *** *** *** 8,4
(âge, sexe, origine ethnique…) et de comorbidités (diabète,

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De l’évaluation de la qualité des soins à la performance des soins

classement des médecins, mais de la mise à disposition d’un Tableau VI.


ensemble d’informations portant sur les conditions pratiques Healthgrades : conseils destinés au patient pour choisir l’établisse-
d’exercice (localisation du cabinet, modalités d’exercice…), la ment dont il a besoin : les éléments qu’il doit vérifier.
qualité de l’accueil (ponctualité, empathie, etc.), le coût de la
Le classement Healthgrade pour l’affection procédure qui justi-
consultation, la formation et la spécialisation du médecin fie l’hospitalisation
(Université d’origine, certification par les différentes sociétés
L’accréditation de l’hôpital
savantes). Chaque médecin est comparé à ses confrères exer-
Le statut de son praticien dans cet hôpital
çant dans le même domaine sur trois critères (tableau V) :
Le volume d’actes ou de prise en charge dans l’affection qu’il a
nombre d’années d’exercice depuis l’obtention du diplôme,
Les résultats obtenus en terme de mortalité immédiate,
certificats de spécialité et existence d’éventuelles sanctions complications, mortalité à 5 ans, mesures de qualité de vie…
(par les ordres professionnels ou les organismes payeurs). Les Le ratio infirmières/lits
données proviennent de différentes sources, publiques ou pri- La présence d’un médecin hygiéniste
vées (les informations envoyées par les médecins et les patients
Appeler et visiter l’hôpital, évaluer la courtoisie du personnel
sont également prises en compte) ; l’actualisation est trimes-
Évaluer la propreté de l’hôpital, le confort des salles d’attente
trielle. Healthgrades fournit également des fiches pour aider
Demander comment sont traitées les plaintes des patients
les usagers ayant besoin d’une prise en charge donnée à choi-
Demander l’avis de son médecin et du personnel
sir son hôpital (tableau VI). qui travaille avec lui
USNews.com [31] est l’autre grand site à proposer un Demander à des amis et collègues s’ils recommandent
classement en ligne des structures de soins mais l’objectif est cet hôpital et pourquoi
différent : il s’agit d’identifier les hôpitaux qui offrent la Vérifier qu’en cas de complications, il y a sur place une expertise
meilleure offre de soins pour une activité donnée. Ce classe- suffisante (ex : soins néonataux ou unités de soins intensifs)
ment des meilleurs (America’s Best Hospital) se limite aux Demander à son médecin les différentes possibilités
diagnostiques et thérapeutiques et l’accès à ces techniques et
hôpitaux universitaires, spécialisés (soit 1 878 hôpitaux sur traitement sur l’établissement
6 116). Il sélectionne 50 hôpitaux pour chaque spécialité Vérifier l’intégration de l’établissement dans un réseau de soins
(neurologie, urologie, digestif…), sur des critères de réputa- permettant de bénéficier, si besoin, de soins de suite adaptés
tion (l’hôpital est-il connu par les médecins), de morbi/mor- Évaluer soigneusement les coûts
talité et de qualité de soins (pour l’ophtalmologie, la pédiatrie,
la psychiatrie et la rééducation le classement repose sur le seul
critère de notoriété).
Les limites de ces démarches
• Aux États-Unis, les projets d’évaluation
Elles sont nombreuses, surtout liées au choix des indica-
de la performance sont nombreux.
teurs utilisés et à leur interprétation mais aussi en terme de
• Healthgrades est un système de cotation destiné faisabilité [32].
au grand public, à remise à jour trimestrielle.
La mortalité est un indicateur objectif et incontournable
(évaluation des structures, information sur les médecins) de résultat mais son interprétation est toujours difficile. Il
• USNews.com est un site internet identifiant dépend de la politique d’admission et de sortie des services ; il
les hôpitaux qui proposent la meilleure offre doit être interprété en fonction du lieu et de la durée d’hospi-
de soins pour une activité donnée. talisation préalable, des caractéristiques du malade (comorbi-
dités, âge, état général). La notoriété d’un service, d’un
hôpital ou d’un médecin, définie par les professionnels, est en
Tableau V. fait une notion assez vague dont on ne sait pas exactement ce
Healthgrades : informations sur le médecin Joe W Sample, MD. qu’elle mesure. Le taux de patients recrutés en dehors de la
zone géographique de l’établissement est plus objectif ; encore
Certifié par la spécialité Non
faut il faire une analyse de la zone géographique de situation
% de certifié dans la spécialité 73 %
de l’établissement (situé à la limite de plusieurs départements
% de certifié toutes spécialités 64 %
ou au contraire seul établissement de la région). Ainsi, pour
Diplômé depuis 38 ans les établissements situés en Île-de-France, il vaut mieux classer
Moyenne dans la spécialité 22 ans les séjours selon que le patient habite à Paris et petite cou-
Moyenne toutes spécialités 23 ans ronne, en grande couronne ou en dehors de la région franci-
Plaintes en cours Oui lienne. L’interprétation de la DMS nécessite de réaliser une
% plainte dans la spécialité 1% analyse séparée des séjours extrêmes [33]. De nombreux
% plainte toutes spécialités 1% séjours anormalement courts peuvent traduire, non pas un
service bien organisé, mais au contraire une structure n’ayant

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C. Chouaid et coll.

pas organisé la prise en charge en ambulatoire ; des séjours le questionnaire de sortie est largement diffusé, ces question-
anormalement long peuvent être liés au défaut de lits d’aval et naires sont souvent propres à chaque structure, jamais validés
non pas au service lui-même. Cette interprétation doit égale- ni standardisés. L’exploitation est rarement effective et il y a
ment tenir compte du pourcentage de réadmissions précoces, rarement de suivi. Pourtant plusieurs études [37] ont montré
de certaines caractéristiques des patients (âge, état physiologi- que l’utilisation non validée d’outils pour mesurer la satisfac-
que…). De même la précarité, certaines comorbidités peu- tion surestime bien souvent celle-ci et aboutit à des conclu-
vent expliquer un allongement de la DMS. De manière plus sions erronées et non fiables. Au-delà de la validité des outils,
caricaturale, en ce qui concerne le classement des services de l’utilisation d’un indicateur de satisfaction pour les comparai-
pneumologie, l’hypothèse que la performance de ces services sons interhospitalières nécessite d’ajuster les résultats à l’état
est liée à la présence sur place d’un centre anti-tabac, de la de santé des patients.
chirurgie thoracique ou d’un centre de référence pour la En terme de faisabilité, la mesure en routine d’indica-
mucoviscidose n’a bien sûr jamais été démontrée. Le volume teurs de performance nécessite des moyens importants et une
d’actes réalisés semble quant à lui fortement corrélé à la per- méthodologie rigoureuse (choix de la population concernée,
formance [34]. Dans cette récente revue de la littérature [34] rigueur dans le recueil). Dans le cas contraire les résultats
les auteurs ont analysé 272 études donc 135 (concernant obtenus sont souvent incomplets et d’interprétation difficile.
27 procédures et affections) avaient une bonne méthodologie. Ainsi, Walter et coll. [38] ont repris les résultats d’un audit
Dans la plupart des cas, il existait une association significative externe réalisé dans leur établissement sur le dépistage du
entre volume d’actes ou de patients pris en charge par un éta- cancer colorectal. Cet audit retrouvait que seuls 58 % des
blissement ou un médecin et la performance, que les résultats 229 patients audités avaient eu, comme préconisé, un test de
soient ajustés ou non aux comorbidités. Mais cette liaison dépistage par Hémocult, significativement moins que la
dépend énormément de la procédure ou de la maladie moyenne nationale. Les auteurs, en refaisant une analyse
évaluée ; importante pour la chirurgie du cancer du pancréas approfondie des dossiers, ont relevé de nombreuses erreurs.
ou de l’œsophage, elle est beaucoup plus marginale pour la La population évaluée n’était pas pertinente (pour pouvoir
chirurgie coronarienne. De plus dans la plupart des cas, il est relever en même temps d’autres indicateurs de performance,
difficile d’établir des valeurs seuils de volume car la démarche les auditeurs avaient inclus un grand nombre de patients hos-
doit tenir compte de l’organisation globale du système de pitalisés), dans 15 % des cas le test avait été réalisé mais non
santé et de la démographie médicale. Enfin, les données sont retrouvé par les auditeurs (probablement en raison d’une
quasi inexistantes sur les conséquences des volumes trop analyse trop rapide des dossiers), dans près de 40 % le test
importants d’activités : or il est probable qu’une activité trop avait été fait à visée diagnostique et non de dépistage ; enfin,
importante soit également source de dysfonctionnements. les auditeurs avaient considéré comme des échecs du dépis-
Ainsi, une étude réalisée en 2000, dans l’État de New York tage des patients qui avaient refusé l’examen ainsi que ceux
sur la chirurgie cardiaque montre que près de la moitié des donc l’état de santé rendant inutile ou dangereux la pratique
centres à forte activité (plus de 500 procédures par an) et près de ce dépistage. De même, alors que depuis 2 ans des nom-
d’un tiers des chirurgiens à forte activité (plus de 150 actes breux états aux États-Unis se sont dotés d’une législation ren-
par an) ont des taux de mortalité, ajustés aux comorbidités, dant obligatoire la publication des taux d’infections
supérieurs à la moyenne [35, 36]. nosocomiales (infections postopératoires, sur cathéter vei-
La satisfaction des usagers est un élément important de neux, urinaires, pneumonies nosocomiales), l’identification
la performance, plusieurs études montrant une meilleure en routine de ces infections soulève de nombreux problèmes
observance aux prises en charge prescrites lorsque les patients de définition, de recueil et d’interprétation soulignés dans
sont satisfaits. Mais, la satisfaction englobe un vaste domaine, une étude récente [39].
difficile à définir. Plusieurs modèles théoriques ont été con- Un dernier obstacle qui doit être souligné est le risque,
ceptualisés. La théorie des attentes est l’un des mieux validé. lorsqu’on sélectionne une batterie d’indicateurs, que les
La satisfaction est définie comme l’écart entre les attentes des pathologies qui ne sont pas dans la liste soient l’objet de
patients et le vécu de leur prise en charge dans trois moins d’intérêt et que la qualité des soins diminue dans ces
domaines : attente d’une réponse technique et médicale, prise autres domaines.
en charge psychologique et sociale, confort matériel. Ces trois
axes seraient prépondérants, au-delà de différences culturelles,
sociales, économiques, de l’histoire personnelle et de l’état de • L’interprétation des critères de performance
santé du patient. Mais on sait aussi que les aspects économi- est délicate car de nombreux facteurs interviennent
ques, l’efficacité ressentie en terme de continuité des soins, sur un critère donné.
d’accessibilité et de disponibilité des équipements jouent un • La satisfaction, écart entre les attentes des patients
rôle important. En France, plusieurs outils sont disponibles et le vécu de leur prise en charge, est un point important.
pour mesurer la satisfaction du patient hospitalisé avec, • Le questionnaire de sortie est souvent propre
depuis l’ordonnance du 24 avril 1996, une obligation de pro- à chaque structure (jamais validé ni standardisé).
céder à une évaluation régulière. Mais on note que, même si son exploitation est rarement effective et le suivi est rare.

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De l’évaluation de la qualité des soins à la performance des soins

• Les indicateurs de performance nécessitent tion. Le niveau d’éducation est un autre obstacle important,
des moyens importants et une méthodologie rigoureuse. en particulier aux États-Unis, où près d’un tiers de la popula-
• Avec les indicateurs, on ne peut exclure tion adulte ne peut de toute façon appréhender et interpréter
une plus mauvaise prise en charge ces données. La quantité d’informations fournie est un autre
des affections hors liste. obstacle [52]. Le choix devient difficile au delà de
5 indicateurs, avec une autosélection sur des critères pas tou-
jours pertinents [47]. Par ailleurs, un certain nombre de per-
sonnes attribuent les mauvais résultats obtenus par leur prise
À qui sert la mesure de la performance ? en charge soit à la qualité de leur médecin soit à leur propre
Théoriquement, la mesure de performances des systèmes comportement et n’évaluent pas ou mal l’importance de
des soins peut intéresser les usagers, les financeurs, les profes- l’organisation des soins sur les résultats de ces soins. Il semble
sionnels et les établissements de soins [40-44]. également exister une confiance modérée du public dans la
En ce qui concerne les usagers, plusieurs études mon- qualité des données publiées. Enfin un certain nombre de
trent qu’il existe une demande importante mais que personnes n’ont pas le choix de l’hôpital. Il est donc néces-
l’impact de ces données sur les comportements est minime saire de développer des recherches dans ce domaine, pour
[45, 46]. Ainsi, chez des salariés devant choisir une couver- mieux identifier les besoins des usagers et la nature des infor-
ture médicale (dans le cadre d’un système de soins intégré mations qu’ils souhaitent obtenir concernant le fonctionne-
ou managed care), une étude a comparé le comportement de ment des hôpitaux.
deux groupes, l’un ayant à sa disposition des tableaux de En ce qui concerne les professionnels de santé, différen-
bord de performances (graphiques rapportant des critères de tes études montrent que les médecins sont intéressés par ces
qualité des soins, d’accessibilité et de qualité du service classements mais sont sceptiques sur les modalités d’obten-
client) et l’autre sans élément d’information sur la perfor- tion des données. Une étude réalisée auprès des cardiologues
mance des différentes propositions. Aucune différence n’a de l’État de New York, après le classement des hôpitaux ayant
été mise en évidence en termes de choix ou de propension à une activité de chirurgie coronarienne, montre que la plupart
payer des primes plus élevées pour une couverture de sont intéressés par ce rapport, mais seuls 22 % discutent de
meilleure qualité [47]. ces données avec leurs patients ; 38 % considèrent que ce rap-
Une autre étude récente, réalisée sur 474 patients opérés port a pu modifier leurs pratiques d’utilisation des différents
pour un pontage dans quatre hôpitaux de Pennsylvanie (deux services [53]. Dans le Maryland, une étude réalisé en 1995,
avec un taux de mortalité inférieur à la moyenne, un avec un sur la moitié des cardiologues et des chirurgiens cardiaques de
taux supérieur), montrent que seuls 56 % des patients con- l’État montre que tous les chirurgiens cardiaques et 82 % des
cardiologues connaissent les résultats du Consumer Guide to
naissaient le guide de classement des hôpitaux et des chirur-
Coronary Artery Bypass Graft Surgery. Mais moins de 10 %
giens pour cette activité (Consumer Guide to Coronary Artery
déclaraient en discuter avec plus de 10 % de leurs patients
Bypass Graft Surgery). Parmi ceux qui le connaissaient, la plu-
devant subir un pontage coronarien. Il était par ailleurs repro-
part ne se rappelaient plus ou n’avaient pas consulté le classe-
ché à ce guide l’absence d’indicateurs de qualité autres que la
ment de leur hôpital. Lorsqu’on leur rappelait les résultats du
mortalité, un ajustement sur le risque inadéquat et l’absence
classement, la moitié déclaraient que de toute manière cela
de reproductibilité des résultats [49].
n’aurait probablement pas influencé leur choix. Pourtant, la
L’impact de ces classements semble plus important pour
majorité se déclare franchement intéressée par la publication
les hôpitaux. Une étude montre que prés de la moitié des
de ces classements [48] mais n’est pas prête à payer pour obte-
hôpitaux ayant des performances en dessous de la moyenne
nir le rapport [49]. D’autres études [50] ont montré que les
met en place des actions correctrices (en termes d’organisa-
usagers continuent à se rendre dans des hôpitaux mal classés tion, de marketing et de pratiques cliniques). Ce sont aussi les
(ils sont plus influencés par des articles sur des morts anecdo- hôpitaux les moins bien classés qui font les critiques les plus
tiques ou inattendues). importantes sur les modalités d’obtention des données de per-
Les raisons d’un si faible impact restent mal comprises. formance [54].
Différentes hypothèses sont avancées. L’information disponi-
ble est trop complexe, mal comprise et ne répond donc pas
aux attentes réelles des usagers [51] qui continuent d’accor- • La mesure de la performance pourrait a priori
der plus d’importance à leurs sources d’information habituel- intéresser tous les acteurs de la chaîne de santé
les (relations familiales, amicales ou professionnelles, relation (usagers y compris).
de travail…) qu’aux classements objectifs. Une grande partie • Il existe une forte demande chez les usagers.
de la population adulte ne comprend pas les documents mais peu d’impact sur les comportements.
fournis, même si le niveau de compréhension varie avec • Les médecins sont intéressés par ces classements mais
l’expérience : un recours fréquent aux soins (dans le cadre sont sceptiques sur les modalités d’obtention des données.
d’une maladie chronique par exemple) améliore cette percep- • L’impact semble plus marqué sur les hôpitaux.

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C. Chouaid et coll.

• Le score des meilleurs s’abaisse, en partie expliqué


La mesure de la performance permet-elle par un phénomène de régression vers la moyenne.
d’améliorer la qualité des soins ?
Le lien entre recueil en routine d’indicateurs de perfor-
mance et amélioration des résultats commence à faire l’objet Conclusion
de nombreuses études [55-60]. En Australie, une étude pilote
[61] a montré la difficulté d’utiliser, en routine, des indica- L’analyse de la performance des établissements de soins
teurs cliniques pour comparer les performances des hôpitaux. va probablement se développer dans les années à venir dans
Les auteurs ont sélectionné 4 indicateurs (taux de réadmission les pays occidentaux. Ces démarches visent à aider les patients
non programmée dans les 28 jours, taux de bactériémies à sélectionner les services donc ils ont besoin et à éclairer les
acquises à l’hôpital, taux d’infections postopératoires après financeurs sur l’efficience et la qualité des hôpitaux. Néan-
chirurgie programmée et taux de réinterventions non prévue). moins, il existe de nombreuses contraintes. La méthodologie
Ils soulignent les difficultés d’extraction des données, qui est difficile et la recherche sur ce thème encore peu
nécessitent dans la plupart des cas un retour au dossier médi- développée ; les systèmes d’informations, insuffisamment
cal et une qualité de l’information disponible qui ne permet développés, ne permettent pas un accès facile à des données
pas un ajustement satisfaisant sur la sévérité des cas. En revan- précises et validées (codification et suivi continu des procédu-
che, d’autres études sont positives. Dans le Cleveland [35], la res, gestion du risque, surveillance des complications, recueil
mise en place d’un tableau de bord d’indicateurs de perfor- et analyse des accidents thérapeutiques, monitorage des résul-
mance en routine améliore la performance des hôpitaux tats thérapeutiques et de la satisfaction des patients et de leur
(baisse de la mortalité, arrêt d’activité des chirurgiens réalisant proches, mortalité). Enfin, sur le plan financier, il s’agit d’un
peu d’actes). C’est le cas aussi dans un projet développé par effort important mais probablement d’un bon rapport coût/
les hôpitaux de la Fédération des Veterans Health Care System efficacité lorsque ces démarches permettent d’améliorer la
avec une analyse sur 80 000 patients qui montre une amélio- qualité des soins.
ration significative entre 1994 et 2000 de tous les indicateurs
de performance. Cette amélioration apparaît dès la seconde
année et persiste dans le temps [26]. Elle survient sans action
particulière (type amélioration continue de la qualité) mais le À RETENIR
recueil systématique s’accompagne d’une dynamique de
mobilisation sur ces thèmes, de modifications des dossiers • Plusieurs modèles d’évaluation des performances
médicaux pour renforcer la disponibilité de l’information, ont été proposés : modèle de la légitimité sociale,
d’une publication des résultats. Plus récemment, Williams et modèle des processus internes, modèle des relations
coll. [62] rapportent l’évolution de quatre indicateurs de per- humaines, modèles évaluant la capacité d’une
formance suivis sur 8 trimestres : l’amélioration est significa- organisation à acquérir les ressources nécessaires à
tive pour la plupart des indicateurs. Cette amélioration est son fonctionnement, modèles privilégiant l’importance
d’autant plus importante que les valeurs initiales sont mauvai- de l’erreur et modèle comparatif entre établissements.
ses, ce qui est très en faveur de la démarche [63]. Mais il y a
aussi une détérioration du score des meilleurs, l’ensemble • Un cadre pratique utilisable dans le système de
pouvant être en partie expliqué par un phénomène de régres- soins français a été proposé. Il évalue trois
sion vers la moyenne, ce que reconnaissent les auteurs [64]. fonctions : fonction d’atteinte des objectifs, fonction
Les effets pervers de la publication de résultats des prises d’adaptation et fonction de production de services.
en charge médicales commencent également à être étudiés
[65, 66]. Ce sont les risques de sélection de patient, de non • L’évaluation de la performance repose en général
prise en compte des désirs des patients et de son entourage sur sur deux approches complémentaires : définition des
certaines procédures, les risques de saturer les structures appa- standards et évaluation par des indicateurs.
raissant comme les plus performantes, de limiter l’accès aux
soins en fermant les centres apparaissant comme moins per- • De nombreux projets d’évaluation ont été proposés,
formants. essentiellement dans les pays occidentaux.

• Les difficultés d’extraction des données sont fréquentes,


• Le classement dans les revues grand public prend
une importance croissante.
nécessitant souvent un retour au dossier médical.
• Les effets positifs de ces évaluations sur la performance
• Les limites des systèmes d’évaluation tiennent
des hôpitaux sont fréquemment décrits.
surtout au choix des indicateurs et à la faisabilité des
• L’amélioration est plus marquée quand
études.
les valeurs initiales sont mauvaises.

13S96 Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 13S87-13S98

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De l’évaluation de la qualité des soins à la performance des soins

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