Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
© Dunod, 2020
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-081693-4
Vous aussi, ayez le réflexe
Boîte à outils
La Boîte à outils
Des outils opérationnels tout
de suite
MÉTIERS
Acheteur, 3e éd.
S. Canonne, Ph. Petit
Assistante, 2e éd.
C. Harache, H. Tellitocci
Auditeur financier, 2e éd.
S. Boccon-Gibod, É. Vilmint
Chef de produit, 2e éd.
N. Van Laethem, S. Moran
Chef de projet, 2e éd.
J. Maes, F. Debois
Chief Digital Officer
E. Métais-Wiersch, D. Autissier
Chief Happiness Officer
A. Motte, S. Larabi, S. Boutet
Coaching, 3e éd.
B. Ammiar, O. Kohneh-Chahri
Commercial, 3e éd.
P. Bélorgey, S. Mercier
Communication, 4e éd.
B. Jézéquel, Ph. Gérard
Community Manager, 2e éd.
C. Pellerin
Comptabilité, 2e éd.
B. Bachy
Consultant, 2e éd.
P. Stern, J.-M. Schoettl
Contrôle de gestion
C. Selmer
Création d’entreprise, 2020
C. Léger-Jarniou,G. Kalousis
CSE
A.-L. Smaguine
E-commerce
C. Delabre
Formateurs, 4e éd.
F. Bouchut, I. Cauden, F. Cuisiniez
Management, 2e éd.
P. Stern, J.-M. Schoettl
Manager de managers
A. Hamayon, J. Isoré, J.-P. Testa
Micro-entrepreneur
J. Hellart, C. Selmer
Publicité
S. Barre, A.-M. Gayrard-Carrera
Qualité, 4e éd.
F. Gillet-Goinard, B. Seno
Responsable financier, 3e éd.
C. Selmer
Marketing, 3e éd.
N. Van Laethem, B. Durand-Mégret
Ressources Humaines, 3e éd.
A. Haegel
Santé - Sécurité - Environnement, 3e éd.
F. Gillet-Goinard, C. Monar
Speaker-conférencier
C. Morlet, B. Deloupy
TPE
G. Ducret
COMPÉTENCES TRANSVERSALES
Accompagnement professionnel
M.-L. Barthélémy, H. Le Pennec
Animer vos réunions
F. Gillet-Goinard, L. Maimi
Conduite du changement et de la transformation, 2e éd.
D. Autissier, J.M. Moutot, K. Johnson, E. Métais
Créativité, 3e éd.
F. Debois, A. Groff, E. Chenevier
Design management
B. Szostak, F. Lenfant
Design thinking
E. Brunet
Développement durable et RSE
V. Maymo, G. Murat
Dialogue en entreprise
A. Stimec, A. Benitah
Écrire pour le Web
M. Gani
Gestion des conflits, 2e éd.
J. Salzer, A. Stimec
Inbound marketing et growth hacking
S. Truphème, Ph. Gastaud
Innovation, 2e éd.
G. Benoit-Cervantes
Innovation managériale
D. Autissier, É. Métais, J.-M. Peretti
Intelligence collective
B. Arnaud, S. Caruso-Cahn
Intelligence économique
C. Deschamps, N. Moinet
Lean, 2e éd.
R. Demetrescoux
Leadership, 2e éd.
J.-P. Testa, J. Lafargue, V. Tilhet-Coartet
Management de la relation client, 2e éd.
L. Chabry, F. Gillet-Goinard, R. Jourdan
Management transversal, 2e éd.
J.-P. Testa, B. Déroulède
Marketing digital, 2e éd.
S. Truphème, Ph. Gastaud
Marketing vidéo
T. Gasio
Mind mapping, 2e éd.
X. Delengaigne, M.-R. Delengaigne
Mon parcours professionnel
F. Gillet-Goinard, B. Seno
Négociation, 2e éd.
P. Stern, J. Mouton
Organisation, 2e éd.
B. Pommeret
Orthographe
A. Ponsonnet
Prise de décision
J.-M. Santi, S. Mercier, O. Arnould
Réseaux sociaux, 4e éd.
C. Bladier
Sécurité économique
N. Moinet
Stratégie, 3e éd.
B. Giboin
Stratégie Big Data
R. Rissoan, R. Jouin
Stratégie digitale omnicanale
C. Headley, C. Lejealle
Supply chain
A. Perrot, Ph. Villemus
DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Bien-être au travail, 2e éd.
C. Huet, G. Rohou, L. Thomas
Confiance en soi
A. Leibovitz
Développement personnel
L. Lagarde
Efficacité professionnelle
P. Bélorgey
Gestion du stress
G. du Penhoat
Gestion du temps, 2e éd.
P. Bélorgey
Intelligence émotionnelle, 2e éd.
C. Peres-Court, M.-E. Launet
Marketing de soi
N. Van Laethem, S. Moran
Motivation
S. Micheau-Thomazeau, L. Thomas
Pleine conscience au travail
S. Labouesse, N. Van Laethem
Psychologie positive au travail
B. Arnaud, E. Mellet
Santé au travail
C. Vasey
Préface
“
Là où le discours en reste aux mots, la parole engage le corps.
Jacques Lecoq
Acteur, metteur en scène et chorégraphe français
Formations en groupe
“ Cette formation à la prise de parole en public m’a permis de
prendre contact avec des potentialités et des ressources jusqu’alors
ignorées et me laisse penser qu’il y a un champ inexploité en moi-
même. J’ai aussi et surtout compris « qu’interpréter », c’est en réalité
entrer en contact avec ses propres ressources et non jouer un rôle. ”
Evelyne (Cheffe de projet)
“ Ces deux journées de formation m’ont fait le plus grand bien.
J’aborde aujourd’hui les choses avec plus de recul et de philosophie.
L’atelier théâtre fût un moment fort et j’ai fait suivre les petites astuces
de la formatrice pour transmettre la Zen-attitude. ”
Daniel (DRH)
“ Théâtraliser n’est pas artificiel. C’est une façon amusante de faire
émerger l’essentiel et l’authenticité. Cela permet de progresser sur la
conscience et la connaissance de soi, et de trouver une certaine liberté.
”
Bernard (Conseiller financier)
“ Comme je sais que tu vois beaucoup de monde et que tu ne peux
pas te rappeler de toutes les personnes que tu formes, petit rappel sur
ma personne : timide à vouloir me cacher derrière une table, un
tableau, un bureau, avec un manque de confiance en moi terrible… Je
souhaitais faire cette formation car j’avais précisé que j’organisais en
octobre une journée départementale et que de fait, je n’allais pas
échapper à une présentation. Cette journée a eu lieu hier et je voulais te
faire un retour. Merci pour tous ces conseils donnés, pour cet
enseignement de qualité car j’ai appris à surmonter cette peur, ce
stress, cette angoisse. J’ai pu mettre à profit cette formation en
écoutant mes petites voix intérieures (respire, ton ancrage, ton
intonation et ton débit, positive, confiance en toi). J’ai réussi mon
intervention et j’en suis fière. Encore un grand merci pour tous ces
enseignements qui, pour ma part, m’ont et continueront à me servir.
Oui, la machine est lancée “que pour du plaisir”. ”
Valérie (Responsable de département)
“ Chère coach, je tenais à vous faire partager à froid mes mises en
application ! J’animais un groupe la semaine dernière, et voilà le
résultat des courses… enfin non justement… ce n’était plus la course !
Mais une sérénité retrouvée, j’ai « tutoyé » le goût de prendre son
temps et de peser mes mots, une découverte apaisante (je respire
enfin !) mais également, à ma grande surprise, très amusante, laissant
plus d’espace à la curiosité des stagiaires ! Quant à ma « bougeotte »,
je pense l’avoir atténuée ! Mais ma prise de conscience est bien là !
J’ai expérimenté également « la souplesse de l’arbre », réagissant
beaucoup moins au « non verbal » de mon public, brouillant alors
beaucoup moins le message ! Et question de finir en beauté : un réel
plaisir en ENTRÉE et SORTIE (comprendre introduction et
conclusion) ! En effet, diminuant la quantité, je peux dès lors me
consacrer à ces rituels et satisfaire ainsi le lien si important à mes
yeux ! Encore merci pour tout et au grand plaisir de vous revoir. ”
Emmanuelle (Consultante formatrice)
“ Je pense que vous ne devez pas vous rappeler de moi ! J’ai
participé à une formation de prise de parole en public où nous avions
eu la chance de vous avoir comme intervenante. Aujourd’hui, devenu
Député de la République, je souhaitais vous faire ce petit clin d’œil,
preuve que notre rencontre a sans doute contribué à ce tournant de ma
carrière politique. ”
Philippe (Député)
“ Cette formation m’a permis de prendre conscience qu’il est
normal d’avoir le trac avant une prise de parole. Grâce aux techniques
utilisées par les acteurs et les chanteurs, j’ai désormais les outils pour
le vaincre et mieux le maîtriser. Il fallait y penser ! Deuxième
enseignement : l’aisance orale révèle notre degré de confiance en soi et
ça se travaille ! Grâce aux nombreux exercices pratiques et mises en
situation, j’ai pris conscience des leviers qui vont me permettre de la
renforcer. Troisième enseignement : l’essentiel n’est pas dans les
mots ! La communication passe avant tout par le non-verbal : la
posture, le regard, mais aussi par la voix, ses intonations, ses
résonateurs, ses silences, le rythme du discours… Grâce à un travail
basé sur la voix, le regard et l’ancrage dans le sol, j’ai découvert des
outils sur lesquels m’appuyer pour optimiser l’impact de ma
communication. Merci et bravo pour tout cela. Une formation
incontournable pour chacun… dès lors que l’échange et la
communication font partie de votre quotidien. Une formation purement
géniale et adaptée ! ”
Natacha (Directrice de projet)
Coachings individuels
“ J’ai, au cours de nos séances avec Annie, fait le point d’abord sur
mes expériences réussies. Travail qui m’a aidé à me projeter dans une
visualisation positive de ma future prise de parole en public et qui a
boosté ma confiance en moi. J’ai ensuite réfléchi et analysé mon stress
et son fonctionnement grâce au questionnement et outils d’Annie. J’ai
pu décrypter comment j’étais moi-même capable d’augmenter mon
niveau de stress en me mettant des injonctions (mes drivers : dépêche-
toi, sois parfaite, fais plaisir) que finalement personne ne me
demandait. Cette prise de conscience m’a permis ensuite de
dédramatiser et de m’autoriser à ne pas être conforme à mon
fonctionnement habituel. J’ai travaillé ces permissions avec Annie lors
de ma préparation physique à la prise de parole en public. J’ai fait
attention à prendre mon temps (à respirer, à m’ancrer, à poser ma voix)
à être simple (travail sur le fond de mon discours, avec des images
fortes et des phrases simples) à soutenir mon argumentation même si
elle ne fait pas l’adhésion de 100 % du public (parler avec conviction
sans flancher). Je suis allée rechercher au fond de moi ce que je
souhaitais transmettre, et j’ai donc réveillé des émotions un peu
enfouies, qui m’ont aidée à incarner mon discours. Ces quelques
séances m’ont permis de me sentir alignée à mon discours, aussi bien
dans mon texte que dans mon corps et mon intonation. Merci Annie de
m’avoir accompagnée sur ce chemin ! ”
Isaure DB (Coach junior)
“ Un de mes collaborateurs m’a appelée ce soir et spontanément
m’a parlé de la réunion de cet après-midi en me disant qu’il m’avait
trouvée très différente, très zen, très sereine, moins « speed » que
d’habitude et qu’il trouvait même que mon timbre de voix avait
changé !!!! Il m’a demandé si d’autres personnes m’avaient fait la
remarque parce que pour lui, le changement était « flagrant » !
Incroyable !!!!! Quelle satisfaction de savoir que le changement a été
perçu de façon aussi évidente au point d’amener une personne de mon
équipe à vouloir me faire part de sa satisfaction et échanger avec moi
sur le sujet ! ”
Maryse R. (Responsable région)
Remerciements
À toutes celles et ceux qui m’ont fait confiance, qui ont cru en moi,
m’ont inspirée, motivée et donné des ailes pour avancer !
Aux centaines de participants à mes formations, avec qui je continue
d’apprendre jour après jour ;
À mes clients, à mes partenaires ;
Aux personnes que j’ai accompagnées de façon individuelle et/ou
collective ;
En fait, à toutes les personnes avec qui j’ai vécu et expérimenté ces
différents outils et qui alimentent régulièrement mes expériences, mes
réflexions, mes actions.
Enfin, merci à vous, chers lecteurs à qui je souhaite que cet ouvrage
apporte des réponses pratiques, des outils d’aide, et vous donne envie
de vous dépasser et de prendre du plaisir à prendre la parole en public !
“
La représentation est un élément essentiel de la communication.
Claude Lelouch
Quelle que soit la figure de style choisie, le simple fait d’être devant un public
vous met dans une situation de « représentation », c’est-à-dire avoir à
interpréter un texte, que ce soit un exposé à vocation pédagogique, un cours
magistral, une présentation orale d’un travail ou d’une recherche, un
développement explicatif d’une analyse, un oral d’examen, un discours
officiel…
Les outils
1 Le discours
2 La conférence
3 L’exposé
4 Le workshop
OUTIL
Le discours
1
“
Une parole honnête fait impression quand
elle est dite simplement.
William Shakespeare
En quelques mots
Le discours est le terme rhétorique le plus général
pour désigner des paroles prononcées avec une
certaine méthode, un but déterminé, et adressées à
une assemblée. Il peut y avoir autant de discours que
de styles d’éloquence. Cela va dépendre de
l’auditoire, du sujet et de votre objectif, du temps
imparti et du lieu. En général, le discours a un
caractère plutôt officiel. Il doit motiver, instruire,
distraire ou enseigner. Il s’agit d’un message
descendant où l’orateur(-rice) parle et l’auditoire n’a
pas la parole.
Objectif
• Faire passer des éléments d’information sur un sujet donné.
• Faire passer des propos sans chercher à approfondir le sujet.
• Faire savoir, convaincre, persuader, émouvoir.
Contexte
Discours de remise de médaille, discours politique, cours magistral,
grand oral d’un examen…
Dans le langage quotidien, un discours est un message. Il s’agit d’un
développement verbal et oral devant une audience, dans le but de
communiquer ou d’exposer quelque chose, mais aussi de persuader
(source : lesdefinitions.fr).
L’orateur(-rice) se fait le/la porteur(-euse) d’un seul et unique
message principal sans forcément avoir besoin d’une très grande
technicité. Les personnes présentes sont généralement là pour
entendre le positionnement de l’orateur(-rice) sur un sujet précis. Ils
sont en attente d’une réponse à leur(s) interrogation(s).
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Mener une réflexion pour se préparer à expliquer une idée nouvelle
et percutante est essentiel.
1. Qu’est-ce que je veux dire ? Quel est mon message
principal ?
2. Quel est mon objectif ? Informer, convaincre, sensibiliser,
motiver, rassurer, célébrer, faire agir… ?
3. Qu’est-ce que je veux que mon public ressente, retienne,
fasse ?
4. Qu’est-ce que mon auditoire connaît déjà du sujet ?
• Son degré de connaissance sur le sujet ;
• son adhésion ou ses freins au projet, au thème abordé ;
• sa disponibilité (habitude ou non des longs discours) ;
• son vocabulaire et ses références : une trop grande
distance, perceptible notamment dans les références ou les
citations, ou l’usage d’un vocabulaire trop technique, trop
politique, trop administratif, ne peut que nuire à la fluidité
dans la transmission du message.
5. Combien de temps doit durer le discours ?
6. Quel est mon fil rouge ? (Voir outil 6.)
• Notez toutes les idées qui vous viennent pour ne pas les
oublier.
• Pour prévoir votre introduction, pensez déjà à votre
conclusion : ce sera votre entrée en matière pour susciter
l’intérêt et la conclusion sera une reprise de votre
introduction. Les deux doivent être brèves et impactantes.
• Trouvez les bons arguments pour convaincre (voir
outil 42).
• Ensuite, rédigez votre discours.
7. Quelles métaphores et quels exemples utiliser pour mettre ces
concepts à la portée de mon auditoire ? (Voir outil 48.)
Méthodologie et conseils
Le discours ne sera pas fait pour être dit devant un auditoire, mais à
un auditoire. Vous pouvez mettre en valeur votre discours en
utilisant des formules et images verbales qui éveillent l’imagination,
en utilisant des métaphores (voir outil 48), voire de l’humour.
Surtout, démarrez par une attaque originale qui donne envie au
public de vous suivre !
“
Ce que l’on conçoit bien s’énonce
clairement et les mots pour le dire arrivent
aisément !
N. Boileau
En quelques mots
La conférence permet à un(e) intervenant(e) de
diffuser des informations, sur un sujet dont il/elle est
expert, à un large auditoire (sujets d’ordre littéraire,
artistique, scientifique, humaniste…). L’orateur(-rice)
transmet son savoir, ses connaissances, son
expérience sur un mode descendant.
Il/elle est souvent placé(e) sur une estrade, ou debout
devant un pupitre, muni(e) d’un micro. Pour attirer
plus facilement l’auditoire, la conférence peut être
structurée comme la résolution d’une énigme en lui
donnant la forme d’un simple plaidoyer. Un temps de
questions-réponses peut être prévu pour les échanges
avec le public.
DÉLIVREZ VOTRE EXPERTISE
À UN LARGE AUDITOIRE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Créer et favoriser la réflexion et des rencontres.
• Transmettre son savoir sur un mode descendant.
Contexte
« Une conférence est un processus. L’idée, c’est de prendre le
spectateur là où il se trouve et de l’inciter à vous suivre dans un
endroit qu’il ne connaît pas. Et cela nécessite de sécuriser
l’itinéraire, pas à pas, pour ne pas perdre le chemin. » (Source :
TED)
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Prenons les exemples des grands orateurs des conférences TED et
analysés par Didier Chambaretaud.
1. Commencer par identifier pour quelle raison vous réalisez
cette présentation
Quel intérêt a cette démonstration pour votre public ?
Posez-vous les bonnes questions pour vous aider à trouver votre fil
conducteur. Est-ce que le sujet me passionne ? Suscite-t-il la
curiosité ? Apportera-t-il quelque chose aux spectateurs ? Suis-je
réellement capable d’expliquer tout ça dans le temps imparti, en
trouvant des exemples adéquats ? Ai-je suffisamment de crédibilité
pour m’attaquer à ce sujet ? Comment résumer mon sujet en quinze
mots pour éveiller suffisamment l’intérêt ?
« Ce fil rouge est à avancer dès les premières minutes de votre
discours, pour accrocher l’attention de son auditoire. »
2. Continuer par la fin
Rédigez votre conclusion dès le début de votre travail de
préparation, afin d’avoir en tête le dernier message que vous voudrez
faire passer dans votre conclusion.
« Ce seront les mots dont se souviendra le public en partant, tout
simplement parce qu’ils sont les derniers ! »
3. Trouver l’anecdote qui fait mouche
Le « storytelling » est une technique qui permet de mettre en récit
son propos en le racontant sous forme d’une histoire (voir outil 47).
Le public se sent alors lié par l’émotion et cela le rend plus
dynamique.
« Le moyen le plus efficace de l’intégrer est de trouver une anecdote
qui va représenter le plus clairement ce que vous voulez dire, et
structurer votre propos autour de celle-ci. Le plus important est que
cette histoire soit authentique, même si elle est scénarisée. »
4. Incarner votre message
« Comme au théâtre, toute l’attitude doit être travaillée pour mettre
à l’aise l’auditoire et accrocher son attention. Construisez-vous un
personnage sur scène en modulant sa posture et sa voix (voir
outils 35 et 39). Pour que cela paraisse naturel, ce n’est pas de
l’improvisation, mais plutôt de la ré-improvisation. » (Voir outil 44.)
5. Répéter, répéter et encore répéter
Il sera indispensable de prendre le temps de répéter (voir outil 31).
Raconter l’histoire (à voix haute) vous permet de rendre votre récit
cohérent et d’avoir conscience de la durée de votre intervention.
Paradoxalement, plus vous vous entraînez, mieux vous adaptez les
mots choisis et plus cela paraîtra improvisé.
Méthodologie et conseils
Vous pouvez envisager de définir d’abord une idée par ce qu’elle
n’est pas, et ensuite développer le positif. Vous facilitez ainsi le
travail de votre public, qui appréhende mieux ce que vous avez en
tête. Exemple : « Je ne vous dis pas qu’en utilisant les approches de
l’art théâtral vous allez devenir comédien, mais que vous allez tirer
profit des techniques qui vous permettent de vous exprimer et d’être
convaincant(e). »
“
La parole est une sorte de tableau dont la
pensée est l’original.
D. Diderot
En quelques mots
Un exposé est en général une présentation orale d’un
travail, un développement explicatif d’une analyse,
consistant à exposer de façon ordonnée et développée
des éléments d’information sur un sujet précis. C’est
souvent passer d’un travail écrit à une communication
orale. Cela demande donc de définir la priorité des
informations à délivrer : est-ce impératif ou juste
intéressant ? L’assistance est souvent restreinte et la
force de l’orateur(-rice) est de la considérer comme
une seule personne afin de créer un climat d’intimité.
Objectif
• Informer, expliciter, argumenter.
• Entraîner un positionnement du public.
Contexte
Les 3 niveaux d’intervention quand on expose
1. Informer : donner du contenu théorique et technique sur le
thème de l’exposé.
2. Expliciter : nommer et rendre clair tout ce qui peut être implicite
ou confus.
3. Argumenter : « vendre » l’exposé, c’est-à-dire en montrer
l’intérêt ou en faire découvrir l’intérêt. Par exemple, faire des liens
entre tel point de contenu, son utilisation concrète et ses avantages
pour l’auditoire.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Dans le cadre d’une réunion d’information, tout exposé doit :
• Avoir un sens par rapport aux objectifs de la réunion.
• Avoir une structure qui répond autant à la spécificité du
sujet qu’à une logique de compréhension.
• Avoir un contenu qui permet au public d’établir des liens
entre les aspects théoriques ou techniques et les
applications qui peuvent en découler pour chacun.
2. Pensez à vous poser les questions suivantes, en amont :
• Par rapport à l’exposé lui-même : qu’est-ce que chacun
peut en acquérir ?
• Par rapport à l’utilisation de ces acquisitions sur le
terrain : qu’est-ce que chacun va en faire ?
3. Afin d’être pédagogique, l’exposé doit suivre une chronologie
précise, selon les quatre points suivants :
1. Présenter le sens de l’exposé.
2. Présenter la structure et les différentes étapes ou points
essentiels qui seront abordés.
3. Exposer ensuite le contenu.
4. Conclure.
Méthodologie et conseils
• Crédibilisez les informations que vous donnez : indiquez vos
sources, distinguez les faits des hypothèses et des opinions.
• Mettez vos informations à la portée de votre auditoire en les
illustrant par des exemples.
“
Lorsque deux forces sont jointes, leur
efficacité est double.
Isaac Newton
En quelques mots
Un workshop est un atelier à la fois convivial et
professionnel lors duquel un travail collectif est mené
sur un sujet. Chacun apporte son expertise, son
expérience, son point de vue, un savoir particulier,
qu’il partage avec l’ensemble du groupe, afin de
construire des projets. Un(e) animateur(-rice) est
désigné(e). Chaque participant(e) doit être acteur(-
rice) et non spectateur(-rice). Le sujet et l’objectif
sont définis à l’avance par les organisateurs. Ce genre
d’événement est organisé par des entreprises pour des
salariés de différents pôles ou par de grandes
organisations.
Objectif
• Trouver des idées et solutions en s’appuyant sur la capacité
créative d’un groupe.
• Tirer profit de l’expertise collective d’une équipe.
• Former, en faisant pratiquer les participants.
Contexte
Le travail en groupe génère généralement des échanges d’idées et de
solutions qui stimulent la créativité et l’innovation. Cela permet
d’explorer plusieurs aspects d’un sujet ou d’un problème avec des
prismes différents et autorise parfois à expérimenter une nouvelle
pratique. Le groupe se sent concerné, impliqué et responsable des
productions issues de l’atelier. Un(e) représentant(e) du groupe ou
sous-groupe peut par la suite présenter la synthèse de l’atelier. Cette
dynamique collective favorise la collaboration constructive à travers
un consensus et développe ainsi la coopération.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Définir les objectifs du workshop
• Quel est le but de cet atelier ? Qu’est-ce que vous en
attendez ? Quels seront vos axes de travail et les points à
aborder ? Quelle problématique y sera abordée ? Qui dois-
je faire participer ? (Choisissez des personnes proches du
thème en tant qu’experts ou pratiquants.) Comment mettre
en place un environnement de travail agréable ? Que
doivent en retirer les participants ? Avec quel bagage
doivent-ils ressortir ?
• Vous pouvez demander à vos collaborateurs de contribuer
à l’élaboration de l’événement, en leur proposant quelques
thématiques que vous pensez aborder. Ils peuvent ainsi
réfléchir de leur côté à des idées et expertises à partager
avec le groupe.
• Vous pouvez également choisir en amont s’il faut
organiser un ou plusieurs workshops, et inviter les
participants en fonction des objectifs et du contenu.
2. Déterminer la cible et le nombre de participants
Un workshop qui fonctionne de façon optimale comprend entre
6 et 10 personnes. Le ciblage des collaborateurs permet de
déterminer les attentes et les axes de travail. Il est également
recommandé de faire des sous-groupes de travail de 3 ou
4 personnes. Cela permet à chaque personne de s’exprimer plus
facilement et d’avoir des échanges souvent plus approfondis et
plus riches. Chacun peut alors cultiver ses ressources en faisant
avancer le sujet à traiter et développer ou explorer de nouvelles
pistes de travail.
Méthodologie et conseils
Ces ateliers créatifs commencent généralement par une animation
ludique qui va dynamiser les personnes, les aider à se vider des
pensées contraignantes dans un premier temps en se concentrant sur
le jeu et à lâcher prise.
Cette amorce de travail se nomme « brise-glace » ou « icebreaker ».
Son objectif principal est que les participants puissent mieux se
connaître rapidement, sous un autre angle et de faire en sorte que
chacun s’implique, nouant ainsi des liens et encourageant la
créativité.
Conclure le workshop
Il s’agit de lister les actions évoquées durant l’atelier, les problèmes
résolus, les idées qui ont émergé et les questions encore en suspens.
Vous pouvez l’envisager sous forme de débriefing avec les
participants. Chacun pourra faire valoir son point de vue.
Vous pouvez également conclure en évoquant des sujets potentiels
pour un futur atelier.
L’après-workshop
Il peut être utile de garder une trace écrite des thèmes abordés
pendant l’atelier et d’en envoyer un compte-rendu à l’ensemble des
personnes présentes. En faisant cela, vous créez également un
terreau pour de nouvelles idées.
Proposer un questionnaire de satisfaction aux anciens participants, et
ainsi se faire une idée des points forts et à améliorer pour les fois
prochaines est toujours un plus. Ce questionnaire doit être court et
facile à répondre. Appuyez-vous essentiellement sur des questions à
choix multiples : Exemple : « Très satisfait, satisfait, peu satisfait,
non satisfait ». Les questions englobent par exemple la
compréhension de l’objectif, les thèmes abordés, l’animation, le
déroulement et les moyens pédagogiques proposés, la qualité des
échanges et la prise en compte des propositions des collaborateurs
invités.
Exemple
NOMBRE DE PARTICIPANTS
À partir de 4 personnes, mais encore plus intéressant si
10 personnes environ.
DURÉE DE LA SÉANCE
20 minutes : Consignes et présentation (5 minutes) + Travail de
groupe (10 minutes) + Débriefing (5 minutes).
OBJECTIF
Descendre le bâton ensemble à terre.
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
• Un grand bâton : une tige longue et légère (en plastique
souvent : on peut aussi simplement faire un long rouleau de
papier kraft).
• Un espace suffisamment grand pour accomplir la tâche.
DÉROULEMENT
• Alignez tous les participants pour former deux rangées.
• Expliquez que l’exercice est simple : vous leur donnerez
sous peu un bâton. Ils devront tous déposer ce bâton sur leurs
doigts. L’objectif est de baisser ce bâton à terre.
• Les règles sont les suivantes : chaque personne doit utiliser
un doigt de chaque main pour tenir la barre. Les doigts
doivent toucher la tige à tout moment pendant qu’elle
descend. On ne permet pas aux participants de pincer, de
tenir ni de gripper le bâton.
• Pas de « top départ », pas d’indications, les participants ne
pourront compter que sur eux-mêmes et travailler de concert
en se faisant confiance. Si la barre tombe ou que des
participants n’ont plus leurs doigts en contact avec la tige,
faites recommencer le groupe depuis le début !
• Quand un groupe essaie cet exercice pour la première fois, il
est probable que le bâton commence à se déplacer vers le
haut plutôt que vers le bas ! C’est en effet comme un bâton
d’hélium !
• Ceci mène habituellement à une surprise et c’est le moment
où chacun devient plus intéressé par cet exercice a priori
simple.
CONSEILS
• Encouragez le groupe à faire preuve de patience et à
travailler vers une solution.
• Si vous remarquez que le groupe commence à se frustrer,
offrez-leur des suggestions.
DÉBRIEFING
Faites un tour des participants pour demander comment ils ont
vécu l’exercice :
• Qu’avez-vous pensé de cet exercice ?
• Pensiez-vous que ça serait aussi difficile ?
• Comment avez-vous fait pour relever le défi ?
• Quelles compétences a-t-il fallu pour réussir en groupe ?
• Qu’est-ce que chaque membre du groupe a ressenti en tant
qu’individu ? Quelle a été sa perception de lui-même durant
l’exercice ?
• Qu’est-ce qu’un observateur extérieur aurait vu comme
points forts et faiblesses du groupe ?
• Quelle a été votre efficacité de communication au début et à
la fin ?
• Qu’avez-vous appris de cet exercice ?
DOSSIER PRÉPARER
2 SON INTERVENTION
“
L’homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites
pierres.
Confucius
Selon vos objectifs, vous allez construire votre fil conducteur autour de
messages forts afin de relier les idées développées et d’assurer la cohérence de
vos propos. Cette préparation en amont pour structurer votre présentation est la
clé de la réussite.
Comment préparer son intervention
• Quels messages souhaitez-vous transmettre ?
• Quel est votre fil rouge ?
• Quelles métaphores et quels exemples utiliserez-vous pour mettre vos
messages à la portée de votre auditoire ?
• Comment allez-vous présenter vos slides ?
Les outils
5 Déterminer son objectif et ses intentions
6 Structurer son intervention
7 Éviter les pièges de langage
8 Anticiper la logistique
9 Façonner sa mémoire
Déterminer
OUTIL
son objectif
5
et ses intentions
“
Il n’est pas de vent favorable pour celui
qui ne sait pas où il va !
Sénèque
En quelques mots
Déterminez votre objectif ! Pourquoi souhaitez-vous
prendre la parole ? Vous êtes-vous déjà posé la
question ?
En fait, quel est votre objectif principal ? Est-ce pour
faire passer une idée, transmettre un savoir faire, faire
une démonstration, vendre un produit ou un service ?
De multiples objectifs peuvent exister, même si la
plupart du temps, il s’agit d’informer, de convaincre,
ou de persuader.
L’objectif de votre prise de parole détermine à la fois
la structure de votre propos, mais aussi le ton que
vous allez utiliser, ainsi que les techniques que vous
choisirez pour illustrer votre message.
SACHEZ QUEL EST VOTRE
BUT ET METTEZ EN ŒUVRE LES MOYENS
POUR L’ATTEINDRE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Savoir où vous allez et comment y aller.
• Inciter l’auditoire à vous écouter.
• Faire adhérer le public à votre propos.
Contexte
Il est important de présenter à l’auditoire vos objectifs avant de
développer vos idées, afin de le rassurer et de l’aider à organiser lui-
même les informations. Fournir un cadre donne au public une image
d’expert de l’orateur(-rice) qui va délivrer son expérience, son
savoir. Exemple : « Mon intention est de vous sensibiliser à prendre
la parole en public et de vous persuader que vous aussi, vous avez
toutes les ressources pour le faire ! »
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Si votre objectif est :
1. Informer
Même si le but est que l’audience apprenne quelque chose,
l’information en elle-même est insuffisante, elle a besoin
d’avoir un sens et nécessite la traduction en termes d’avantages
et d’action pour le public. En tant que spécialiste, vous exposez
les faits, mais attention à ne pas vous perdre dans les détails
d’une description technique. Votre démarche se doit d’être plus
stratégique. C’est sur le groupe qu’il faut vous centrer !
2. Convaincre
Si vous voulez influencer les croyances, idées ou comportement
de vos interlocuteurs, il vous faudra développer des arguments
sincères et jouer sur votre pouvoir de conviction. Plus vous
choisirez vos arguments en fonction des expériences et
connaissances de l’audience, plus vous créerez des résonnances
qui viendront toucher l’émotionnel (voir outil 34).
3. Sensibiliser
Vous voulez amener l’audience à modifier un comportement, à
évoluer dans sa vision des choses ou dans ses actions ? Alors il
vous faudra provoquer une prise de conscience, lui montrer son
intérêt, la satisfaction de ses besoins personnels ou
professionnels. Utilisez le « vous ».
4. Persuader
La Rochefoucauld disait : « L’homme le plus simple qui a de la
passion persuade mieux que le plus éloquent qui n’en a
point ! » Persuader consiste à donner de l’inspiration à ceux qui
écoutent. En s’engageant personnellement, avec force,
conviction, en prenant un exemple qui touche le cœur, en
faisant appel à leurs émotions, en partageant avec eux vos
propres ressentis. Utilisez le « nous ».
5. Entraîner à l’action
À quelles actions souhaitez-vous entraîner les personnes ? Que
souhaitez-vous déclencher ? Un rendez-vous, une
recommandation, une visite de votre site Internet, la lecture de
vos articles, l’achat de vos ouvrages… ?
Méthodologie et conseils
Pour atteindre votre objectif, vous devez être convaincu de celui-ci.
À quoi voulez-vous arriver ? Ce sont les émotions qui font agir pour
changer les choses !
“
Si je n’avais qu’une heure pour
entreprendre une action, j’analyserais la
situation pendant quarante-cinq minutes.
Einstein
En quelques mots
Comme nous l’avons vu, quand on prend la parole en
public, la première question à se poser est : « Quel est
le message que je veux faire passer ? » Une
intervention réussie est un message clair, court et
efficace. À vouloir trop en dire, vous risquez de
passer à côté du message essentiel. Il n’existe pas
véritablement de plan type pour une intervention
orale. À vous de construire le vôtre, en respectant
certaines règles d’or et en vous préparant un
conducteur et son minutage .
La préparation du fond de votre intervention ainsi que
sa structure est une étape qui vous permettra de
poser les premières pierres et vous donnera une base
solide pour travailler la suite.
UN ITINÉRAIRE STRUCTURÉ
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Faire adhérer l’auditoire au message (et le pousser à agir le cas
échéant).
• Produire un impact mémorable.
• Se sentir soi-même rassuré et confiant.
Contexte
Veillez à prévoir quel format vous souhaitez établir : donnerez-vous
la parole à l’auditoire ? Solliciterez-vous des questions après chaque
partie de votre déroulé, en ménageant du temps pour cela, ou est-il
plus bénéfique de réserver des questions en toute fin d’exposé, en
vous préparant sur un format conférence qui vous permettra de
mieux gérer votre intervention ?
Quoiqu’il en soit, prévoyez le temps que vous consacrerez à la partie
questions/réponses si vous décidez que vous donnerez la parole à la
salle.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. L’introduction : une ouverture énergique
L’accroche est primordiale. Vous marquez votre légitimité. Elle
doit frapper les esprits et introduire le sujet. L’attention de
l’auditoire est donc gagnée dès les premières secondes.
L’accroche peut être une devinette, une question, un fait
marquant, un chiffre, une histoire, une anecdote… en lien avec
le message, et que vous développerez dans la seconde étape.
2. Développement : des points clés argumentés
Vous avez plusieurs points-clés que vous souhaitez présenter.
Limitez les à trois maximum pour être efficace. Une fois que
vous avez présenté votre idée, développez-la en l’expliquant et
en l’argumentant à l’aide d’un visuel, d’un exemple ou d’une
métaphore (voir outil 48). Afin de rester logique et cohérent,
pensez au message vous voulez faire passer et ne le quittez pas.
Préparez un argumentaire (voir outil 42), donnez quelques
exemples et même une ou deux citations qui renforcent le point
de vue.
3. Conclusion : l’importance de bien terminer
La fin de votre discours est aussi importante que le début. La
conclusion retient particulièrement l’attention des auditeurs.
Elle obéit à trois nécessités : que le public comprenne que la
réunion touche à sa fin, qu’il constate que vous avez fait le tour
de la question et qu’il retienne l’essentiel de votre message.
Attention à bien respecter le minutage !
Il existe plusieurs façons de terminer une présentation et
d’ancrer intellectuellement et émotionnellement le message :
• revenir sur les points importants du message et reformuler
les arguments majeurs ;
• reprendre une citation ;
• raconter une anecdote, un poème ;
• montrer un élément visuel ;
• entraîner l’adhésion et appeler au questionnement, à
l’action ;
• faire une déclaration qui marquera l’auditoire ;
• ouvrir sur l’avenir.
4. Après votre intervention
Remerciez votre auditoire pour son attention et son écoute.
Annoncez que vous êtes prêt(e) à donner des précisions et à
répondre aux questions de l’assistance.
Méthodologie et conseils
Pensez à citer vos sources afin de donner de la légitimité à vos
propos et, surtout, n’oubliez pas que vous devez toucher à la fois la
sensibilité de votre public et son sens du concret (logique).
La sincérité est un engagement de toute la personne dans l’action
oratoire. Elle permet d’échapper au « conventionnel » et conduit à
l’extériorisation de la personnalité dans ce qu’elle a de plus
originale.
Votre introduction
Exemple : commencez par une histoire.
• « 15 décembre 2019, nous sommes 14 personnes à attendre et
nous faire des signes… » : racontez l’histoire du début à la fin,
sans digression et gardez en mémoire votre objectif et les points
clés que vous voulez développer par la suite.
• Préciser le but, qui vous êtes et votre chemin parcouru :
« Pourquoi cette histoire et qui je suis ? … » : développez.
• « Vous vous demandez quelles sont les étapes qui ont
permis… ? … Nous aborderons les trois points suivants… » :
présenter le plan.
• « À la fin de cette intervention, je vous promets que vous ne
vous poserez plus la question “qu’est-ce que je fais de mes
mains quand je prends la parole en public ?” »
Votre développement
Structurez chaque partie. Préparez une ou deux phrases pour
l’introduire et concluez-la par un résumé. Ces éléments sont les
jalons de votre discours et participent à sa construction. En outre, ils
marqueront davantage l’esprit des auditeurs que le contenu de la
partie proprement dit.
Vous devez donc soigner l’introduction et la conclusion de chaque
partie, en privilégiant la concision et la simplicité. Les transitions
entre chaque point doivent être claires et l’introduction du point
suivant doit être marquée.
« Nous venons d’évoquer…… Nous allons maintenant
découvrir…… »
Votre conclusion
Concluez votre discours par un appel au public. Si votre objectif
est de présenter un projet, d’informer ou de sensibiliser le public,
interagissez avec lui. En fin d’intervention, incitez les auditeurs à se
renseigner davantage, à contribuer à votre projet, à oser entreprendre
une action, à changer leurs habitudes de vie ou simplement à vous
poser des questions.
Par exemple, si vous avez partagé une expérience personnelle pour
laquelle vous avez tiré des enseignements qui vous on fait grandir et
évoluer, terminez votre discours en donnant des conseils concrets :
« Faites de votre handicap, une force, et vous pourrez ainsi… »
Terminez par un silence, une respiration complète et un regard avant
de prendre congé. Puis, « Je vous remercie… » suivi d’un silence,
d’une respiration complète et d’un ultime regard, sans oublier le
sourire.
Exemple
Fiche conducteur
Préparez une fiche qui vous servira de synopsis pour l’ensemble de
votre intervention.
> Maintenant que vous avez votre synopsis, vous pouvez prévoir
également trois fiches numérotées qui reprendront les trois
grandes parties : introduction, développement, conclusion, avec
un peu plus de détails.
OUTIL Éviter les pièges
7 de langage
“
Le vocabulaire est un riche pâturage de
mots.
Homère
En quelques mots
À l’oral, votre objectif est de créer un climat positif et
une bonne image de vous-même. Il est indispensable
de supprimer de votre langage certaines expressions
qui risquent de déclencher chez l’auditoire des
réflexes négatifs. Adaptez le vocabulaire à votre
public. Privilégiez la simplicité et la concision afin
que votre discours soit clair et correctement compris.
Pour créer un discours dynamique et compréhensible,
ponctuez régulièrement vos phrases par des points ou
des virgules et privilégiez la forme active. Optez pour
des structures grammaticales simples et utilisez le
temps de l’action, le présent, afin d’inciter le public à
être dans le moment présent avec vous !
Objectif
• Susciter un état d’esprit positif.
• Rendre le message actif et affirmatif.
Contexte
Faites attention aux expressions qui vous trahissent, affaiblissent
votre persuasion, minent vos idées et démolissent vos arguments.
Pour rendre l’auditeur(-rice) positif(-ve) à votre égard, soyez
positif(-ve) ! Pensez également à relancer régulièrement l’attention
en laissant un « silence respiré » entre deux phrases pour susciter
l’écoute du public.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Répétez les mots importants. La répétition est une stratégie
de communication à l’oral. Plus un message est répété, plus il
impacte l’inconscient de son destinataire et devient
convaincant.
2. Utilisez la première personne du pluriel pour vous associer
au public et l’inciter à agir (« nous ») ; optez pour la deuxième
personne du pluriel pour interpeler directement l’auditoire
(« vous »).
Méthodologie et conseils
Voici une amorce de liste d’expressions à bannir qui inquiètent et
entraînent un climat négatif.
“
Si je disposais de six heures pour abattre
un arbre, je consacrerais les quatre
premières heures à aiguiser ma hache !
Abraham Lincoln
En quelques mots
Dès le début, il est essentiel de porter votre attention
à l’organisation concrète de votre prise de parole pour
qu’elle soit réussie. Anticiper l’aspect matériel, avec
les détails pratiques, permet de se consacrer
entièrement à son discours, conférence, exposé…
sans être monopolisé(e) par un contretemps
regrettable qui ferait monter le stress et donnerait une
image non professionnelle, voire non crédible, dès le
démarrage. Chaque détail fait partie d’un ensemble
logistique complexe, avec dispositif technique qui
peut influencer votre forme d’intervention.
Objectif
• Connaître la configuration de la salle pour se préparer.
• Éviter d’être fragilisé(e) par des aspects techniques.
• Prévoir l’imprévu.
Contexte
L’idéal est de pouvoir visiter la salle avant d’intervenir, afin de se
familiariser avec l’agencement et de s’imprégner du lieu. Examinez-
la bien, en détail : l’environnement joue beaucoup sur l’ambiance.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Visitez la salle et observez sa configuration
• Emplacement des chaises : en théâtre, réunion, en U, style
« assemblée générale » ou « petit-déjeuner », etc.
• Le public dos à l’entrée, les retardataires pourront rentrer
très discrètement.
• Pas de bureau entre le public et l’intervenant.
• L’intervenant(e) ne doit pas être trop près, ni trop loin du
public, sauf s’il/elle est sur scène en conférence.
2. Le matériel pour les aides visuelles
• Un vidéoprojecteur ;
• un écran ;
• une télécommande pour garder le contrôle du
déroulement des slides ;
• les différents branchements : VGA, HDMI, USB, pour
prévoir les adaptateurs adéquats.
• Faites tester vos fichiers à l’avance en les envoyant (par
exemple, en PDF) pour vous faire confirmer que tout
fonctionne.
3. Le son
• S’il s’agit d’une conférence face à un large public, de quel
type de micro disposerez-vous ? Micro main ou micro
casque (idéal pour être libre de ses déplacements et de sa
gestuelle) ?
• Vérifiez l’acoustique : répéter dans la salle vide pour
tester le son et demandez à quelqu’un si on vous entend
bien du fond de la salle.
Méthodologie et conseils
Si le groupe n’excède pas quinze personnes et qu’il ne s’agit pas
d’un workshop ni d’une conférence, prévoyez plutôt une table en U
ouvert, ce qui vous permet de vous intégrer au groupe et de créer une
dynamique conviviale. Si, dans cette situation, vous-même disposez
d’une table, mettez-la sur le côté pour vos documents et placez-vous
devant, face au groupe.
Avant de vous lancer…
✓ Le jour J, arrivez 1 heure en avance pour tout vérifier, vous
concentrer et respirer.
✓ Si vous n’avez pas la possibilité de visiter la salle avant votre
intervention, vous pouvez demander à l’organisateur le plan et
un maximum de détails pour prévoir le plus de choses possible.
OUTIL Façonner
9 sa mémoire
“
La mémoire est nécessaire pour toutes les
opérations de l’esprit.
Pascal
En quelques mots
La « mauvaise mémoire » n’existe pas et tout le
monde peut améliorer la sienne. La mémoire est la
capacité de notre cerveau à analyser et stocker des
informations afin de les restituer ultérieurement.
Nous savons désormais qu’il est possible de muscler
le cerveau, de booster et de façonner la mémoire
pour la rendre plus forte et plus vive. Chacun sa
propre méthode, à vous de créer la vôtre : que ce soit
en prenant des notes, en faisant des schémas, en
écoutant, en marchant, en écrivant ou en lisant !
Objectif
• Transmettre de façon détendue, en évitant le stress.
• Évitez les trous de mémoire.
• Se faire confiance.
Contexte
Les méthodes s’adaptent selon chacun, le sujet abordé et le format
de l’intervention. Excepté pour une conférence, vous n’avez pas
besoin d’apprendre votre texte par cœur, mais seulement vous
rappeler des idées clés, des enchaînements, de votre storytelling ou
anecdote et éventuellement de quelques citations.
Pour la conférence, il vous faut apprendre sur le bout des doigts
votre discours pour qu’il paraisse naturel et spontané.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Comment mémoriser un texte facilement ?
1. Détendez-vous et concentrez-vous : petite séance de
méditation (voir outil 27).
2. Réfléchissez au sens que vous souhaitez donner (voir
outil 5) : vous êtes conscient(e) de l’objectif et des idées clés
que vous voulez faire passer.
3. Recopiez votre texte : cela améliorera votre maîtrise du
déroulé plus rapidement et contribuera à vous « faire entrer »
dans ce texte pour le rendre vivant. Prenez vraiment le temps de
vous imprégner de tout ce que vous écrivez.
4. Déplacez-vous lorsque vous apprenez votre texte et dites-
le à voix haute : vous mémoriserez bien plus vite. Votre corps
dans son ensemble mémorisera mieux les phrases. Amusez-
vous à faire une action très concrète en même temps (faire la
cuisine, la vaisselle, le jardinage, le bricolage…) afin de vous
habituer à être beaucoup plus libre.
5. Répétez, répétez, répétez : une fois que vous êtes à l’aise
avec votre texte, vous devez continuer à le répéter autant que
possible, jusqu’à ce qu’il devienne une seconde nature.
6. Enregistrez votre texte et gardez-le à portée de main à tout
moment. Cela vous aidera à le mémoriser encore mieux.
Écoutez cet enregistrement dès que vous le pouvez (lorsque
vous vous préparez le matin, lors de corvées ménagères, lorsque
vous partez faire un tour à pied, en voiture, etc.).
7. Essayez la visualisation : imaginez votre réussite, votre
public bienveillant et les applaudissements à la fin. Ressentez
ces émotions positives pour bien les mémoriser.
8. Apprenez à improviser : si vous savez improviser, vous
serez bien moins préoccupé(e) à l’idée d’apprendre votre texte.
L’improvisation (voir outil 44) est une très bonne manière de
dissimuler aux gens que vous avez un trou de mémoire.
Méthodologie et conseils
Les trous occasionnels de la mémoire peuvent provenir de facteurs
divers tels que la fatigue, le stress, les troubles émotionnels. Pensez à
respirer entre deux phrases : plus vous oxygénez votre cerveau,
moins vous aurez de trous de mémoire. Il faut savoir également qu’il
y a un lien très étroit entre mémoire et sommeil. En amont, le
sommeil prépare le cerveau à apprendre, à encoder de nouvelles
informations. Ultérieurement, il va consolider la mémoire de ces
apprentissages pour en faire une mémoire stable et durable. Le
manque de sommeil réduit l’aptitude à acquérir de nouvelles
informations en mémoire.
“
Le trac, cela vient avec le talent.
Sarah Bernhardt
http://dunod.link/7n3nwwm
Les outils
AVANT LA PRESTATION
10 L’acceptation de soi
11 Les leviers de motivation
12 Relativiser
13 Éviter le scénario « catastrophe »
14 Visualiser son succès
15 Ses points forts et ses ressources
16 Apprivoiser ses émotions
17 Dépasser ses peurs
18 Faire face au syndrome de l’imposteur
19 Expérimenter un nouveau « soi » !
20 L’assertivité
21 Les fiches mémo
PENDANT LA PRESTATION
22 La posture de leadership personnel
23 Voix et corps en cohérence avec le discours
OUTIL
L’acceptation de soi
10
“
Être authentique, c’est accepter de voir
qu’on est ce que l’on est et pas ce que l’on
imagine être en regardant son personnage
dans un miroir.
Durkheim
En quelques mots
Pratiquer l’acceptation de soi, c’est être
bienveillant(e) avec soi-même. Ce regard sur soi qui
nous fait grandir, ce travail d’acceptation, porte sur
des éléments concrets : ce sont les émotions, les
pensées et les comportements que l’on adopte dans
les situations qui nuisent à l’estime de soi. Donc, si
nous induisons une acceptation des conséquences, la
peur disparaît, notre calme intérieur revient et évite le
sentiment de manque de confiance en soi (« qu’est-ce
que les autres vont penser de moi ? »).
Objectif
• Pratiquer la bienveillance avec soi-même.
• Calmer les ruminations mentales.
• Arrêter de se dévaloriser.
Contexte
Nous ne nous acceptons pas, quand :
• nous nous focalisons sur nos défauts plutôt que sur nos
qualités ;
• nous nous sentons sans cesse jugé(e)s et/ou critiqué(e)s ;
• nous nous dénigrons nous-mêmes ;
• nous nous reprochons de toujours tout échouer ;
• nous croyons décevoir notre entourage avec des performances
qui ne sont pas « à la hauteur » de leurs attentes ;
« En bref, on ne s’accepte pas parce qu’on est persuadé qu’il y a un
danger à le faire ! » Christophe André.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Cinq pistes pour pratiquer l’acceptation de soi (d’après
Christophe André)
1. En avoir conscience : pour déconnecter le conditionnement,
prenez tout d’abord conscience de ces moments où vous ne
vous acceptez pas. Essayez de ressentir ce qui se passe en vous.
2. Apprendre à accepter : entraînez-vous à dire « oui » dans
votre tête. Les événements n’évoluent pas comme ils devraient,
mais vous l’acceptez. Ça ne signifie pas nécessairement que
vous êtes d’accord avec la situation, c’est simplement fuir
l’idée que ce qui advient en ce moment pourrait être différent.
« C’est comme ça, même si ça m’embête. Je l’accepte. »
Ce n’est pas tant la situation qui est difficile, mais notre
représentation mentale de la situation.
3. Se concentrer sur le présent : ne vous projetez pas dans le
futur, ne regardez pas le passé, portez votre attention sur le
présent. La concentration sur l’instant présent calme les
ruminations mentales. Pour faciliter cet ancrage dans la réalité
et favoriser l’acceptation de soi, répétez-vous (ou écrivez) des
phrases telles que : « Prends soin de toi ; Pense à toi. » Parlez
et pensez au présent : « Je suis… ; Je fais… » La méditation de
pleine conscience, en vous concentrant sur votre respiration,
contribuera à apaiser votre corps et votre esprit.
4. Apprivoiser le pire : envisagez le pire scénario possible :
cela empêchera votre cerveau de tourner en rond sur des
conjectures qui ne se réaliseront pas dans 99 % des cas. Quelle
issue redoutez-vous le plus ? Quelles en seraient les
conséquences ? Que ressentiriez-vous alors ? Est-ce vraiment si
dramatique ? Quelle en serait la parade ? Comment pourriez-
vous transformer ce scénario du pire en un scénario du
meilleur ?
5. Laisser le passé derrière : renoncez à juger ou à détester :
accepter ce qui a été vous permettra de faire la paix avec votre
passé.
6. Se projeter sur le meilleur scénario (voir outil 13).
Méthodologie et conseils
La bienveillance envers soi est l’art de prendre soin de soi, dans un
mouvement de présence à soi et à la relation, de mobiliser son
énergie de manière constructive et positive, d’apprendre à vivre dans
un apaisement et à avoir un meilleur discernement par rapport aux
événements.
“
Agissez toujours comme s’il était
impossible d’échouer.
Winston Churchill
En quelques mots
L’auto-motivation vous aidera à atteindre vos
objectifs. C’est une des clés de votre réussite. D’après
Philippe Gabilliet, l’auto-motivation peut désormais
être considérée d’un point de vue plus scientifique :
« La psychologie sociale et les neurosciences ont […]
démontré que ce que l’on prenait jadis pour de
simples “trucs et recettes”, issus de l’expérience du
terrain, reposaient en fait sur des mécanismes
mentaux bien définis et faciles à pratiquer. »
Objectif
• Prendre conscience de vos mécanismes de motivation.
• Apprendre à repérer vos besoins.
• Connaître votre force intérieure qui vous conduira, à terme, à
l’action.
Contexte
Le plaisir et la recherche de plaisir constituent le premier levier de
motivation ! C’est en définissant ce que vous aimez, en discernant ce
qui est important pour vous, en affinant vos buts et le sens que vous
souhaitez donner à votre vie, que vous développerez naturellement
votre motivation.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Se lancer des défis et se fixer des objectifs.
• Qu’est-ce que cela vous apportera personnellement de
faire cette présentation ?
• Quel(s) besoin(s) allez-vous satisfaire en faisant cela ?
(Avoir la reconnaissance de vos pairs ? Faire plaisir à…?
Tenir votre engagement ? Vous prouver à vous-même que
vous savez faire ? Assurer votre légitimité ? Etc.)
• Combien de temps vous donnez-vous pour atteindre le
résultat recherché ?
2. Positiver.
• Visualisez votre réussite et ressentez-en les effets. Quelles
sont les ressources que vous allez mettre en œuvre pour y
parvenir ?
• Essayez de ne pas vous laisser influencer par les
personnes qui vous découragent ou qui vous soulignent
tout ce qui pourrait mal se passer ou ne pas fonctionner.
3. Décomposer et planifier. Vous avez une présentation
importante à préparer pour dans deux mois, et vous angoissez à
l’idée « d’être sur le devant de la scène » :
• Séparez les parties de l’ensemble du projet : identifiez
dans un premier temps les parties qui dépendent de vous,
sur lesquelles vous pouvez commencer à agir.
• Établissez un planning : prévoyez des « rendez-vous »
que vous allez prendre avec vous-même et fixez-vous des
objectifs. Plusieurs types de tâche sont à prévoir, relevant
de domaines différents : organisation de la réunion ou de
l’événement, la structure de votre présentation, la
préparation du PowerPoint ou autre outil de présentation,
s’entraîner à l’oral… Lorsque vous atteignez un but ou un
objectif du planning, récompensez-vous et félicitez-vous
du chemin déjà parcouru.
4. Partager.
• Vous n’êtes sans doute pas seul(e) dans cette « épreuve » :
partagez vos doutes, vos interrogations, votre travail avec
vos proches, des collègues susceptibles de vous faire un
retour… Vous pourrez ainsi approfondir vos idées et vos
travaux. Si vous êtes inquiet(-ète), cette démarche peut
vous rassurer et diminuer votre stress.
Méthodologie et conseils
D’après Martin Seligman, psychologue américain, « le
découragement s’acquiert quand on a l’impression de n’avoir
aucune prise sur le cours des événements ». Un comportement est
donc motivé s’il est voulu, s’il a un objectif et un sens, et si on y
trouve le plaisir d’agir, d’où l’importance de bien se connaître soi-
même pour réussir à développer ses propres leviers de motivation.
Ce sont eux qui nous donneront la force intérieure d’agir et de
prendre la parole en public avec succès.
“
Ce que nous sommes résulte de nos
pensées ! Avec nos pensées, nous bâtissons
notre monde.
Bouddha
En quelques mots
La pensée négative se construit sur la base de notre
éducation et de nos expériences que nous interprétons
comme agréables ou désagréables, positives ou
négatives. Elle relève également des « croyances »
(une pensée construite et très personnelle dont nous
avons l’intime conviction qu’elle est valide, vraie,
réelle et qui nous sert de repère dans nos actes
quotidiens, dans notre vision du monde, nos
jugements sur nous-même ou sur les autres). Souvent,
nos freins, nos blocages, nos difficultés quotidiennes,
sont issues de certaines de ces croyances et ont une
incidence sur les émotions et sur le corps.
Objectifs
• Changer son regard sur soi-même et gagner en confiance pour
surmonter les obstacles professionnels.
• S’entraîner à penser positivement et à relativiser.
Contexte
Maîtriser et remplacer les images négatives par des contreparties
positives et bienveillantes est fondamental. En effet, les pensées
négatives ont un effet négatif sur notre estime, notre confiance et
notre bien-être. Si nous ruminons trop souvent les mêmes pensées
négatives, celles-ci dépassent leur statut de simples pensées et
deviennent réalité. En une seconde, notre esprit peut élever ou
écraser notre humeur. Il peut nous mettre dans les meilleures
dispositions ou nous mener droit à l’échec.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Repérez vos pensées négatives.
2. Entraînez-vous à imaginer une autre interprétation, tout aussi
plausible, pour expliquer la même situation, mais positive cette
fois-ci : c’est la pensée alternative.
Exemple : Situation → Le participant à la réunion est en train de
bailler !
• Ce que je ressens : émotions → Découragement, peur,
colère.
• Ce que je pense : pensées automatiques → « Il s’en
fout » ; « Je ne l’intéresse pas »…
• Ce que je peux penser à la place : pensées alternatives →
« Il est fatigué » ; « Son bâillement signifie qu’il se pose et
se détend ».
Méthodologie et conseils
Un état d’esprit positif multiplie par deux les performances. Vivre en
accord avec ses valeurs et se fixer des objectifs de vie contribue de
manière significative au bonheur… à condition que cela corresponde
à nos valeurs profondes, à ce qui est réellement important pour nous.
Si vous surveillez de façon régulière votre processus de pensées et
écoutez les messages que vous vous envoyez, vous pourrez dire
« stop » aux messages négatifs quand ils arriveront, et les empêcher
ainsi de vous envahir et de vous nuire.
Ce sur quoi nous nous concentrons a tendance à grandir, que ce soit
dans un sens ou dans l’autre. Alors concentrons-nous sur ce qui nous
procure de la joie, du plaisir, de l’énergie et du bonheur ! Habituez
également votre système neuronal à s’entraîner sur du positif, ce qui
aura pour impact de diminuer votre charge émotionnelle.
Avant de vous lancer…
✓ Soyez conscient(e) que vous ne voyez pas le monde tel qu’il
est : vous le voyez tel que vous croyez qu’il est !
✓ Osez vous poser la question suivante : qu’est-ce que mon/ma
meilleur(e) ami(e) me dirait sur moi face à cette situation ?
En début de journée
• Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour me faire plaisir
aujourd’hui ?
• À quel moment de la journée vais-je prendre du temps pour
moi ?
• Qui vais-je rencontrer qui sera mon « rayon de soleil » du
jour ?
En fin de journée
• Quels ont été les petits bonheurs de ma journée (un
événement, une rencontre sympathique, un retour positif, un
compliment, un moment partagé…) ?
• Qu’ai-je fait qui m’a rendu(e) fier(-ère) de moi
aujourd’hui ?
• Qu’est-ce que je ressens en évoquant ces situations et ces
moments (passer du mental au ressenti) ?
OUTIL Éviter le scénario
13 « catastrophe »
“
Ils ne savaient pas que c’était impossible,
alors ils l’ont fait !
Marc Twain
En quelques mots
La peur ou la colère sont des émotions fortes. Ce type
d’émotion peut vous pousser à transformer la réalité
en scénario catastrophe, qui lui-même renforce et
amplifie l’émotion. Vous pouvez alors être amené(e)
à interpréter et déformer la réalité objective. Ce
cercle vicieux peut parfois vous entraîner dans une
réelle détresse. Pour éviter ce scénario catastrophe
et échapper aux distorsions cognitives , le meilleur
moyen est d’identifier et de transformer ces émotions
négatives en actions positives futures, que ce soit sur
un scénario déjà vécu ou un scénario à venir, en vous
projetant dans la réussite.
Objectif
• Lever vos freins en mettant vos peurs et vos soucis à distance.
Vous gagnerez ainsi en confiance pour surmonter les obstacles.
• Provoquer la réussite et éviter de transformer votre
intervention en « scénario catastrophe ».
Contexte
S’inventer un scénario catastrophe est un processus courant. Pour
transformer ce dernier en scénario de réussite ou simplement positif,
essayez de jouer sur les représentations que vous vous faites et
tentez de « reprogrammer » ces scénarios catastrophe en visions
plus réalistes et, de fait, positives à travers différents exercices.
L’exercice du dessin projectif est un outil qui fait appel au cerveau
droit (créativité, imagination, émotions). Il permet de travailler sur
la symbolique et de s’exprimer de manière « non rationnelle », en
laissant aller votre imagination se projeter dans le futur sans censure
et ouvrir différentes grandes perspectives positives.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Relaxez-vous autant que possible et faites le vide dans votre
esprit. Fermez les yeux et respirez quelques instants (voir
outil 28). Votre main doit également être parfaitement relaxée,
comme si elle était autonome, pour dessiner.
2. Dessinez sur une grande feuille votre vision du scénario idéal
de manière intuitive, libre et spontanée. Procédez ainsi, sans
penser à rien, pendant une dizaine de minutes, en silence, sans
chercher le beau ni le figuratif. Faites-vous plaisir en lâchant
prise sur votre expression.
3. Prenez du recul pour effectuer l’analyse de votre œuvre. Vous
pouvez mettre le dessin à distance pour le regarder. Interprétez-
le comme si vous découvriez le dessin de quelqu’un d’autre.
Quelle lecture donnez-vous à ce dessin ? Commentez-le à voix
haute, puis écrivez vos ressentis. N’hésitez pas à solliciter votre
entourage proche, demandez à quelqu’un de confiance
comment il décode le dessin et l’interprétation qu’il en fait. En
partant de cette nouvelle vision, faites une liste de toutes les
actions à prévoir pour réaliser le scénario idéal de votre
intervention. N.B. : Lorsque vous demandez à quelqu’un son
interprétation, ne vous lancez pas dans un débat, prenez
simplement en compte ce qui est exprimé comme une
hypothèse positive que vous pouvez vous approprier.
Méthodologie et conseils
L’exercice vous paraîtra peut-être difficile ou ridicule et peut
provoquer en vous une sorte de malaise. Au début, c’est normal !
Continuez à vous exercer, en essayant de bannir tout jugement sur
vous-même. Plus vous pratiquerez, plus cela vous paraître naturel et
efficace !
La pensée magique
Ce premier exercice prend le parti de la solution idéale, du rêve,
pour inventer l’avenir en se plaçant dans un univers sans contrainte.
Le raisonnement est du type : « Si j’avais une baguette magique… ».
Quel serait alors mon scénario idéal ? Décrivez-le, ainsi que les
émotions que vous éprouveriez dans une situation parfaite, les
sensations que vous ressentiriez dans votre corps. Que penseriez-
vous, comment agiriez-vous ? Écrivez et vivez ces sensations
bénéfiques que vous chercherez à reproduire au moment de vos
interventions par un point d’ancrage (annexe IV).
Le négatif du sujet
Ce deuxième exercice a pour but de recenser tous les obstacles
possibles à l’atteinte d’un objectif ou ses freins à la mise en œuvre
d’une action. « Adoptez une attitude analogue à la photographie qui
réalise une image négative avant d’en tirer un positif.
Décrivez ainsi ce qu’on s’interdit en principe de considérer parce
que “ce n’est pas le sujet”, bien que cela ait en fait un rapport.
C’est l’envers du décor, le non-dit du problème » (Guy Aznar).
Concrètement, il s’agit de définir la représentation la plus négative
de la situation, en répondant à la question « Qu’est-ce que je ferais
pour être sûr(e) de ne pas réussir ? » À partir des éléments recueillis,
établissez une liste des actions à mettre en œuvre pour éviter ce
résultat catastrophique. N’hésitez pas à vous munir d’un papier ou
d’un carnet et d’un crayon pour réellement poser et lister sur papier
vos résultats et votre cheminement.
Florence
Cheffe de projet informatique, professeur en
université et entrepreneuse dans le digital
CONTEXTE
« Dans ma présentation précédente à de futurs investisseurs, je me
suis presque trouvée mal sur scène : je n’arrivais pas à sortir un
son et j’avais des vertiges. J’ai pourtant l’expérience de la prise
de parole devant des étudiants, je fais également des conférences !
Mais là, l’enjeu était trop fort pour moi.
J’ai un projet à défendre qui me tient à cœur puisqu’il s’agit de
ma propre entreprise, que j’ai créée récemment, et c’est comme si
tout mon avenir dépendait des personnes présentes à ma
présentation.
Je dois renouveler l’expérience auprès d’un futur public
d’investisseurs et j’ai peur de vivre le même malaise et de faire
passer une mauvaise image de moi, de ne pas paraître
convaincante et crédible. Il faut que j’arrive à faire comme si je
n’avais pas peur ! »
> Que se disait Florence à elle-même dans ce contexte,
avant l’intervention ? Comment s’est-elle préparée ?
> Quelles étaient ses pensées, son dialogue intérieur ?
Comment vivait-elle ses émotions ? Que connaissait-elle
de ses mécanismes de fonctionnement internes ?
“
C’est à l’âge de 10 ans que j’ai gagné
Wimbledon la première fois dans ma tête.
André Agassi
En quelques mots
Visualiser la réussite est une technique appliquée par
les sportifs de haut niveau ainsi que par les artistes.
Ils intègrent une préparation mentale dans le cadre de
leur entraînement à la compétition ou spectacle. Toute
performance demande un mental d’acier. Lorsque la
pression s’intensifie, une réaction animale se révèle :
combattre ou fuir. Refaire mentalement plusieurs fois
un parcours, des gestes techniques, visualiser le
déroulement de son intervention et son succès
contribue à mémoriser et intégrer. La technique de
visualisation est prépondérante pour optimiser ses
ressources et ses potentialités enfouies et permet en
outre de corriger des sensations et émotions
négatives.
Objectif
• Démarrer un processus de changement pour se donner des
chances de réussite.
• Imaginer l’objectif atteint.
• Augmenter les possibilités de concentration et de
mémorisation.
• Développer des sensations positives et améliorer le bien-être.
Contexte
Pendant la visualisation, il est indispensable que vous vous coupiez
du monde extérieur, afin de vous rendre disponible et à l’écoute de
votre monde intérieur. La visualisation est une présence à soi dans
un espace-temps riche en « possibles ». Lorsque vous visualisez,
votre inconscient vous envoie vers ce que vous imaginez et reçoit
cette vision comme une réalité, comme si vous l’aviez vécue, avec
tous vos sens, et que vous aviez créé des images positives de
réussite.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Installez-vous de manière confortable, de préférence dans un
endroit calme et relâchez progressivement les tensions, du
sommet de la tête jusqu’au bout des pieds.
2. Connectez-vous à votre respiration (voir outil 28).
3. Laissez venir à vous l’image de votre jardin secret, un endroit
où vous vous sentez bien et en sécurité. Dans la lumière de
votre « espace de paix », laissez venir à vous l’image d’un
projet que vous souhaitez réaliser, d’un objectif que vous
désirez atteindre. Cela peut être une réussite dans le domaine
professionnel, l’épanouissement d’une relation affective,
l’amélioration de votre état de santé…. Imaginez maintenant
que vous atteignez ce but, cet objectif ! Représentez-vous cette
réussite comme si elle se passait ici et maintenant, soyez
heureux(-se), fier(-ère) de vous ! Prenez plaisir à votre succès.
Si c’est une reconnaissance professionnelle que vous souhaitez,
imaginez-vous félicité(e) pour les bons résultats que vous avez
obtenus. Si vous êtes confronté(e) à un problème, imaginez-le
résolu. Si vous êtes à la veille d’un examen, d’une épreuve,
imaginez-vous victorieux(-se). Laissez votre corps et votre
mental s’imprégner pleinement de cette réussite. Remplissez
vos poumons et retenez un instant cette bouffée d’optimisme
dans votre corps. À l’expiration, imaginez toutes vos cellules
récupérer cette énergie positive, qu’elles vont vivre par
anticipation.
4. Une fois la visualisation réalisée, vous pouvez prendre un
temps de reconnexion à la réalité. Écrivez ce qui s’est déroulé
dans votre imaginaire pour le matérialiser.
5. Vous pouvez décider de revivre ces images et ces sensations
régulièrement jusqu’à la présentation ou l’événement pour vous
imprégner de cet état positif.
Méthodologie et conseils
Selon vos besoins et projets, vous pouvez favoriser un type de
visualisation adapté. La visualisation permet de renforcer la
confiance en soi, afin de se sentir dans les meilleures conditions le
jour de l’événement. Elle demande un entraînement régulier jusqu’à
l’événement. Mobilisez toutes vos ressources et votre volonté de
travailler pour acquérir les compétences indispensables à la réalité de
votre projet !
Exercice
Inventer le film de sa victoire
Inventez le film de votre victoire, celui dont vous allez être demain
le héros ou l’héroïne. Votre scénario doit être à la fois réaliste et
optimiste. Visualisez son déroulement, étape par étape, sur grand
écran :
• Voyez-vous entrer et vous installer. Projetez votre propre
image sur l’écran, avec votre silhouette et vos expressions du
visage. Représentez-vous votre auditoire : voyez-le s’installer et
se faire attentif.
• Entendez-vous commencer votre introduction, développer
chaque argument et conclure chaleureusement. Entendez votre
voix, vos mots, vos silences.
• Sentez-vous agir : sentez de l’intérieur vos regards, vos gestes,
votre envie d’intéresser et de convaincre. Associez-vous avec
ce rôle, mettez-vous dans la peau du personnage. Améliorez
telle ou telle attitude en vous appuyant sur vos comportements
ressources dans la situation à venir.
• Visualisez des réactions d’intérêt, d’approbation dans le public.
• Vous voyez que les participants ont de plus en plus envie de
vous écouter et d’être convaincus.
• Assistez ensuite à la discussion qui va suivre votre exposé :
anticipez les questions, les doutes, regardez-vous en train de
répondre de manière calme et constructive. Visualisez plusieurs
manières de répondre : améliorez au fur et à mesure votre
attitudes, vos réactions.
• Ressentez et entendez les applaudissements de la fin de votre
intervention. Imprégnez-vous de ces sensations fortes et
chaleureuses. Visualisez-vous sur la scène et dans votre posture
face à ce public enthousiaste.
• Regardez-vous en train de prendre congé sereinement.
• Prenez enfin le temps de décider de fixer les meilleures images
de votre film dans votre mémoire et les sensations dans votre
corps.
• Puis étirez-vous et baillez : c’est fini ! Vous venez de réussir !
OUTIL Ses points forts
15 et ses ressources
“
Agissez toujours comme s’il était
impossible d’échouer.
Winston Churchill
En quelques mots
Identifier ses points forts et ses ressources , c’est
avant tout avoir confiance en ses capacités physiques,
intellectuelles, relationnelles, affectives. Pour prendre
la parole en public, prendre conscience de l’image
positive que nous faisons passer et savoir de quoi est
composée cette image est fondamental pour avoir des
points d’appui dans sa communication au groupe. Se
projeter dans l’action en se nourrissant de ses qualités
et compétences permet de changer le regard sur soi et
reconnaître sa valeur personnelle, déjouer les
croyances parfois nuisibles, développer et dynamiser
ses compétences, évaluer ses forces, faire l’inventaire
de ses qualités.
Objectif
• S’accepter et être bienveillant(e) avec soi.
• Être capable de faire confiance à ses capacités et qualités.
Contexte
Bien se connaître, c’est être capable de reconnaître vos qualités, vos
talents et vos limites et ainsi vous accepter dans votre unicité, tout
en créant une dynamique positive. C’est aussi assumer votre
personnalité et vos actes. Trouvez vos propres signes de
reconnaissance positifs, appuyez-vous sur vos facilités et vos
réussites plutôt que sur vos échecs et vos difficultés. Redécouvrez
ainsi votre mouvement intérieur puissant et votre « terrain »
favorable à l’action.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Faites une liste sur laquelle vous allez noter les dix
principales réussites et succès de votre vie personnelle
(domaine familial, social, sportif, associatif…) et
professionnelle. Numérotez-les. Choisissez des petites et des
grandes réussites. C’est votre propre opinion qui compte et non
celle des autres (études, premier job, réussite d’un examen,
d’une compétition sportive, un challenge professionnel
important, un défi personnel…). Rappelez-vous votre joie, vos
réactions, ce que vous avez éprouvé dans ces moments forts…
2. Qu’avez-vous mis en œuvre pour réussir ? Notez chacune des
qualités qui vous correspond dans les situations de
réussite/succès : « Je suis… persévérant(e) ; responsable ;
volontaire ; autonome ; diplomate ; déterminé(e) ; intuitif(-
ve) ; réactif(-ve) ; ouvert(e) d’esprit…… »
3. Cherchez le regard des autres sur vous pour compléter votre
propre réflexion.
• Recueillez les perceptions de personnes proches et de
confiance, bienveillantes (au moins cinq ou six
personnes), qui vous connaissent bien sur le plan
professionnel, personnel ou social. « Pour compléter une
réflexion que j’ai sur moi-même, j’ai besoin de recueillir
vos perceptions dans les différents domaines de ma vie :
comment me décrivez-vous en tant que personne, en tant
que professionnel(le) ? Quelles sont mes forces ? Quels
adjectifs utiliseriez-vous pour me décrire ? Quels sont mes
points possibles d’amélioration ? Autres commentaires ? »
• Recueillez toutes les réponses et faites une synthèse des
commentaires pour chaque question.
• Demandez-vous comment vous vivez ces retours. Qu’est-
ce qui revient régulièrement ? Qu’est-ce que vous vous
dites en lisant ces remarques ? N.B. : restez vigilant(e)
quant aux pensées négatives qui pourraient vous venir.
Méthodologie et conseils
Grâce à ces techniques, vous transformez la vision que vous avez de
vous-même en découvrant des qualités jusque-là ignorées ou
oubliées et peut-être même non exploitées. Elles sont un point
d’appui pour votre confiance dans la prise de parole.
Apprendre à lâcher vos voix intérieures négatives demande du
temps et représente un entraînement quotidien. C’est en continuant à
célébrer et à profiter de vos succès que vous pourrez garder des
images mentales fortes.
“
Au bout du corps, l’esprit, mais au bout de
l’esprit, le corps.
Paul Valéry
En quelques mots
Les émotions sont des indicateurs qui servent notre
intérêt , même si elles nous procurent parfois un
sentiment désagréable. Si on visualise intérieurement
un échec ou une situation compliquée, par exemple,
le cerveau ne différencie pas ce que nous voyons et ce
que nous imaginons. Auquel cas la pensée peut
devenir un stimuli. Une fois que nous avons compris
comment fonctionne ce processus, nous pouvons
contrôler et utiliser la force de nos émotions sans
qu’elles nous submergent. En bref, apprivoiser ses
émotions n’a rien d’impossible !
Objectif
• Comprendre le fonctionnement de l’émotion et son rôle.
• Comment s’auto-questionner pour les gérer ensuite ?
Contexte
Chaque émotion a une signification et une utilité qui lui est propre.
Une fois que nous avons identifié et accepté l’émotion que nous
ressentons, le but est de comprendre ce qu’elle est en train de nous
dire en se manifestant. C’est ainsi que nous pourrons déterminer la
nature du besoin qui correspond à cette émotion, apprendre à la gérer
puis à la décoder.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. À quoi sert la peur ?
La peur sert à nous signaler les dangers ou les menaces. Notre
besoin dans ce cas est d’être rassuré.
Elle nous permet d’en prendre conscience et d’adapter notre
comportement pour pouvoir nous protéger ; c’est un
avertissement : elle dure le temps de résoudre une situation
menaçante, présente ou future. Dans le milieu professionnel, la
peur est souvent un conflit entre le besoin de répondre à un
critère de réussite personnelle et le sentiment de ne pas être à la
hauteur.
2. À quoi sert la joie ?
La joie a pour but de partager avec d’autres, de faire circuler un
flux d’énergie et de vitalité. Notre besoin est alors d’être
apprécié, reconnu, aimé. La joie nous signale que nous avons
atteint un but, réussi quelque chose. C’est l’émotion coïncidant
avec le partage d’un bien-être, d’un plaisir. Elle est un moteur.
Grâce à elle, tout devient possible, nous osons plus. Nous nous
sentons exister, nous augmentons notre vitalité.
3. À quoi sert la colère ?
La colère est utile à mobiliser notre énergie pour faire changer
les situations, les comportements qui ne nous conviennent pas.
Notre besoin, dans ce cadre, est d’être respecté. Elle nous
signale un problème et nous permet de modifier la situation
problématique. Les principales sources de la colère sont
l’incompréhension et la frustration. Exemple : se retrouver
devant un fait accompli sans avoir pu exprimer son opinion
dans la situation. La colère est donc un indicateur qu’une loi
personnelle a été violée.
4. À quoi sert la tristesse ?
La tristesse sert à nous faire accepter ce qui ne peut être changé.
Elle est tournée vers le passé, vers un événement qui a déjà eu
lieu, même s’il vient juste de se produire. C’est une réaction
adaptée devant une perte. Notre besoin est, dans ce cas de
figure, d’être consolé et implique un retrait sur soi-même. Elle
favorise la reconstruction de la vie autour de cette perte et
participe au processus de deuil. Elle nous indique quand lâcher
prise, quand changer de cap. La façon la plus appropriée de
l’exprimer est de pleurer, de dire son mal, de se laisser consoler.
Méthodologie et conseils
Il peut être inconfortable de se plonger dans du questionnement par
rapport à soi-même, parce que nous n’avons pas forcément envie de
revenir sur du passé et que nous cherchons à nous protéger pour ne
pas souffrir. Pour apprendre à gérer nos émotions, soyons conscients
que c’est un point de passage « obligé » qui nous permettra de
prendre la distance nécessaire, ultérieurement.
“
J’ai appris que le courage n’est pas
l’absence de peur, mais la capacité à la
vaincre.
Nelson Mandela
En quelques mots
La peur comme toute autre émotion s’accompagne
de modifications physiologiques. Elle n’est pas
anodine pour le corps : tremblements, sueur, maux de
ventre ou d’estomac, accélération du rythme
cardiaque, respiration courte, gorge sèche…
Cet état est normal et même positif lorsqu’il nous
conduit à réagir en surmontant le danger. Se faire une
alliée de cette peur permet d’aller de l’avant,
d’anticiper, de se préparer, de prendre des
précautions.
Elle peut être stimulante et permettre, si elle est
acceptée et apprivoisée, de se dépasser et d’aller
chercher une complicité avec son public.
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Savoir accueillir votre peur.
• Déconnecter de vos pilotes automatiques.
• Favoriser vos émotions positives.
Contexte
L’émotion est une réaction affective, en général intense, face à un
événement. Elle a une fonction adaptative et prépare l’organisme à
interagir avec son environnement, de manière à assurer son bien-
être, sa survie.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Laissez la peur vous traverser et acceptez-la : la lutte ne fait
qu’auto-alimenter l’émotion.
2. Adoptez une attitude de pleine conscience. Soyez présent à
l’expérience du moment que vous vivez, sans filtre (acceptez
ce qui vient) et sans jugement : observez, laissez passer. Prenez
de la distance, ne décidez pas si c’est bien ou mal, désirable ou
non. Observez comme ça vient, sans attentes, ne cherchez pas
quelque chose de précis. Déconnectez-vous de vos « pilotes
automatiques » par un exercice de relaxation (outil 27).
• Observez vos pensées.
• Observez votre état émotionnel (ce que vous ressentez).
• Notez, après l’exercice, les émotions, sensations, pensées
que vous avez eues.
C’est un exercice d’observation de soi : bienveillance, curiosité,
accueil : être arrivé(e) à un endroit pour pouvoir en sortir et aller
vers le changement.
3. Favorisez les émotions positives.
• Donnez-vous du temps.
• Parlez-vous à vous-même.
• Partagez et racontez.
• Repensez aux bons moments.
• Fêtez les bonnes nouvelles.
• Admirez un lieu, un personnage, la nature, quelque chose
qui vous fait du bien.
4. Centrez-vous physiquement pour favoriser la concentration
(pendant environ 3 minutes). Transformez votre état interne.
Exemple : pensez à une situation dans laquelle vous avez
ressenti cette peur ; quelle serait son contraire ? Qu’est-ce que
vous voudriez ressentir à la place ?
• Expirez en vidant l’émotion négative.
• Inspirez 7 secondes en vous remplissant de l’émotion
positive (en répétant par exemple : « sérénité, tranquillité,
confiance »).
• Faites une pause de 7 secondes.
• Expirez 7 secondes (le nouvel état entre dans le corps).
Méthodologie et conseils
Accueillez cette peur et parlez-lui comme à une amie que vous
invitez en votre intérieur. Ancrez en vous les émotions positives et
visualisez votre réussite. La peur, et les émotions en général, vous
indiquent comment vous fonctionnez : quels sont vos besoins, vos
valeurs, vos limites (voir outil 16). La peur permet, par la suite,
d’obtenir des changements souhaités, parce qu’identifiés.
“
Ce sont vos modes de pensées qui décident
si vous allez réussir ou pas !
Henri Ford
En quelques mots
Le syndrome de l’imposteur se manifeste par
l’impression de ne pas être à la hauteur, la tendance à
attribuer ses réussites à des causes externes (chance,
hasard, coïncidence, relations…), l’impression d’être
surestimé(e), la crainte que quelqu’un fera un jour la
preuve de son incapacité, l’idée d’être un jour
« démasqué(e) » !
Les personnes victimes de ces symptômes en sont
assaillies régulièrement, en fonction des moments et
des situations. Ce complexe de l’imposteur peut être
relié au travail, mais prendre aussi d’autres formes
dans la vie personnelle et sociale.
LES IMPRESSIONS INFLUENCÉES
PAR LE SYNDROME DE L’IMPOSTEUR
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Prendre conscience de ses véritables compétences.
• Lutter contre la tendance à l’auto-sabotage et limiter les
sentiments de « malaise ».
Contexte
L’important avec ce syndrome est de ne pas tomber dans les pensées
dévalorisantes, le jugement de soi et l’anxiété.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Essayez d’identifier vos pensées parasites (exemples page
suivante).
2. Décrivez les situations dans lesquelles vous vous dites que
« vous n’allez jamais y arriver ».
3. Finalement, vous vous apercevez que vous avez réussi la
plupart du temps. Réfléchissez aux raisons de votre réussite
dans les situations que vous avez gérées par le passé.
4. Faites une liste des personnes que vous avez l’impression
d’avoir trompées. Quels ont été les retours de ces personnes ?
5. Recenser les situations dans lesquelles le sentiment
« d’imposteur » est susceptible de vous frapper. Vous serez
alors mieux préparé(e), et il vous sera plus facile de reconnaître
vos émotions et de les dépasser.
6. Concernant une situation concrète à venir (présentation,
événement…), faites la liste des risques et des avantages.
7. Structurez vos étapes de préparation avec des objectifs
intermédiaires « modestes ». Cela vous aidera à dédramatiser
les tâches pouvant paraître anxiogènes ou insurmontables.
Démarrez par la partie qui vous semble la plus facile ou
attractive.
8. Échangez avec vos proches (famille, amis ou collègues de
confiance) pour trouver appui et soutien sur votre sentiment
d’imposture.
Source : inspiré de V. Young, www.impostorsyndrome.com
Méthodologie et conseils
Évitez de mélanger vos impressions et les faits : votre ressenti n’est
pas nécessairement la réalité. Acceptez de faire des erreurs, comme
tout le monde, inutile de viser le perfectionnisme à tout prix. Vous
pouvez en outre demander de l’aide, vous avez le droit d’avoir du
soutien et d’apprendre des expériences des autres, qui peuvent
radicalement différer des vôtres. Acceptez que ressentir de
l’inconfort quand vous commencez quelque chose de nouveau qui
vous effraie est normal. Avec l’habitude et l’entraînement, vous
serez plus à l’aise. Enfin, vous trouverez parfois les informations que
vous cherchez et les réponses à certaines questions plus tard que
prévu, soyez patient(e) envers vous-même !
S’auto-examiner objectivement
2. RESTRUCTURATION DE LA PENSÉE
> Lorsque vous vous trouvez confronté(e) à un projet ou une
tâche à réaliser qui vous paraît insurmontable, décrivez la
situation qui vous donne l’impression que « vous n’allez
jamais y arriver ».
Vous allez approfondir la connaissance de vos pensées en les
notant ainsi que leurs conséquences émotionnelles et/ou
comportementales.
“
Ne limite pas tes défis, mais défie tes
limites.
Proverbe anonyme
En quelques mots
Sortez de votre zone de confort , de votre
« coquille » pour faire face à des situations que vous
avez tendance à éviter.
Vaincre le manque de confiance en soi demande à
affronter ses plus grandes craintes, en agissant. Vous
souhaitez mettre plus de fantaisie dans vos
interventions, alors relevez des mini défis.
Expérimentez un nouveau « soi » ou plusieurs
nouveaux « soi ». Ces petits efforts finiront par faire
évoluer votre point de vue et l’image que vous avez
de vous-même ainsi que l’ image que vous donnez
aux autres , dans votre personnage multi-facettes.
Objectif
• Faire grandir la liste de ses succès.
• Chercher le dépassement de soi.
• Changer ses habitudes pour progresser.
Contexte
La raison principale qui nous conduit à vouloir rester dans notre
zone de confort, c’est qu’en sortir signifie nécessairement prendre un
risque, le risque d’échouer ou de ne pas obtenir le résultat souhaité.
Autrement dit, c’est le manque de confiance en soi-même. D’un
côté, nous voulons rester « en sécurité », nous n’aimons pas nous
retrouver dans des situations qui nous mettent mal à l’aise, mais de
l’autre nous souhaitons changer cela pour progresser et pour qu’une
situation malaisante devienne justement confortable (d’autant plus
s’il s’agit d’une situation amenée à se répéter régulièrement à
l’avenir). C’est pourquoi il est important de parfois sortir de sa zone
de confort et tester de nouvelles limites.
Einstein disait : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et
de s’attendre à un résultat différent. »
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Relever des défis. Prenez conscience que chaque challenge
relevé est une preuve supplémentaire que vous êtes capable
d’allonger la liste de vos succès. À vous d’adapter le degré de
difficultés de vos expérimentations, en fonction de votre degré
de confiance. Exemples :
• Toujours regarder votre auditoire dans les yeux (voir
outil 38).
• Vous forcer à exprimer une anecdote personnelle lors de
votre prochaine intervention.
• Décider de mimer un dialogue pour raconter une
expérience ou démontrer un comportement.
2. Anticiper l’action. Définissez un challenge réalisable et
mesurez :
• ce que vous risquez en quittant votre zone de confort ;
• ce que vous risquez en restant dans votre zone de
confort ;
• ce que vous gagnez en quittant votre zone de confort ;
• enfin, après coup, mesurez combien vous avez appris en
quittant votre zone de confort.
3. Passer à l’action. Plus vous vous confronterez à votre
angoisse, plus vous prendrez l’habitude d’affronter les
situations que vous évitez d’ordinaire. Cet entraînement est
similaire à celui d’un comédien pour s’échauffer : semaine
après semaine, on monte la difficulté, en y ajoutant des
caractéristiques du personnage, la mise en scène, les
déplacements dans l’espace, etc. Même un comédien qui répète
un spectacle ne maîtrise pas son texte et toutes les attitudes de
son personnage dès les premières répétitions ! Cela demande de
l’entraînement, de répéter régulièrement, jusqu’au spectacle.
4. Apprendre de ses erreurs. Débriefez-vous vous-même !
Observez les résultats de votre prise de risque pour prendre en
compte ce qui a bien fonctionné et ce qui a besoin d’être
modifié afin d’en tirer des solutions à mettre en place pour la
fois suivante et ainsi évoluer.
Méthodologie et conseils
Il est bien plus préférable de progresser à petits pas, en augmentant
la difficulté graduellement, un peu plus à chaque fois. C’est la
meilleure manière d’obtenir un impact durable sur la confiance en
soi.
“
Entrer en relation avec les autres, c’est
déjà accepter d’entrer en relation avec soi,
de s’affirmer et surtout de se positionner
en exprimant ce que l’on ressent !
Jacques Salomé
En quelques mots
L’ assertivité ou l’ affirmation de soi est un état qui
peut se rapprocher de la confiance en soi et de
l’estime de soi. Ces états renvoient à la perception
interne que l’on a de soi-même, et à son rapport avec
les autres. La confiance en soi et l’estime de soi
déterminent la confiance que l’on a en son potentiel,
et le regard bienveillant que l’on se porte.
L’affirmation de soi renvoie directement à
l’environnement extérieur, et comment « JE » vais
réagir avec les autres. Il est possible de la renforcer,
en travaillant sur soi personnellement. Il est alors
important dans un premier temps de se connaître et de
se comprendre, pour affronter des événements
extérieurs.
PRENEZ VOTRE PLACE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Affirmer ses droits en respectant ceux des autres.
• Se fixer des objectifs clairs.
• Savoir critiquer et savoir accepter d’être critiqué.
• Faire face aux agressions morales et psychologiques
injustifiées.
• Négocier des compromis réalistes.
Contexte
« To assert » signifie en anglais « s’affirmer positivement avec
assurance ». Être assertif(-ve), c’est avoir la capacité de s’exprimer
et de défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres (source :
Wikipedia). C’est avoir un pouvoir sur sa façon de communiquer et
une manière de s’ajuster relationnellement, tout en restant présent(e)
à soi. Il s’agit de prendre sa place et de se protéger en se respectant
soi-même et en osant à la fois mettre ses limites en maintenant des
relations constructives de dialogue.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Cerner ce qu’est la communication assertive
• Réagir assertivement par rapport à soi : accepter ses
émotions ; ajuster ses réactions ; estimer la menace (ce que
vous avez peur de voir ou de perdre) ; exprimer ses
craintes et ses perceptions (pour communiquer à l’autre sa
perception, pouvoir en parler et avoir son feedback).
• Réagir assertivement par rapport à son interlocuteur :
accueillir et montrer que l’on perçoit ses sentiments ;
distinguer ses émotions des siennes propres (pour cela,
exprimer ce que l’on ressent) ; clarifier et diagnostiquer ;
identifier besoins et attentes réciproques et déterminer les
enjeux de chacun dans la situation ; renégocier.
L’assertif(-ve) dit « je », il/elle évite les « nous », les « on », les
« ils ».
2. Affirmer ses droits
• Le droit d’avoir et d’exprimer ses propres goûts,
sentiments, idées ;
• Le droit d’être responsable de son comportement ;
• Le droit d’exprimer ses faiblesses, ses limites ;
• Le droit à l’erreur ;
• Le droit de ne pas comprendre ;
• Le droit de dire « non » sans se sentir coupable ;
• Le droit d’être soi, en restant accepté(e) socialement.
3. Se fixer des buts assertifs
• Les buts non assertifs : être aimé(e) plus que respecté(e) ;
faire en sorte qu’autrui ait besoin de soi ; gagner
l’approbation permanente de son entourage ; inspirer
l’admiration ou la sympathie par son abnégation au travail
ou être plaint(e) parce que surmené(e).
• Les buts assertifs : savoir situer son travail parmi les
autres buts de l’existence ; effectuer un travail adapté â ses
goûts ; traiter les difficultés avec lucidité et réalisme (sans
les minimiser ou les amplifier) ; maintenir de bonnes
relations professionnelles.
Méthodologie et conseils
Dans la prise de parole en public, nous sommes confrontés à la fois à
nos émotions, nos sensations, notre imaginaire et nous risquons
parfois d’adopter des comportements qui pourraient créer un
sentiment de dévalorisation, de fuite ou d’impuissance. En avoir
conscience permet de se préparer à se donner des droits pour
s’exprimer avec efficacité et réagir avec calme et fermeté aux propos
de ses interlocuteurs.
Auto-évaluation
L’affirmation de soi
Répondez spontanément en mettant une croix correspondant à votre
réponse dans la colonne « Plutôt vrai » si vous pensez ou agissez de
cette façon la plupart du temps ou « Plutôt faux » si vous faites ou
pensez rarement ce qui est écrit.
DÉPOUILLEMENT DE L’AUTO-DIAGNOSTIC
Chaque phrase correspond à un exemple d’attitude de fuite
passive, d’attaque agressive, de manipulation ou de comportement
assertif. Les phrases indiquées par un numéro ont été classées en
4 colonnes correspondant aux 4 attitudes. Vous mettez 1 point si
vous avez répondu « plutôt vrai ». Le total des points indique le
degré de votre tendance à utiliser l’attitude indiquée.
La fuite, la passivité
C’est une attitude d’évitement par rapport à un problème ou une
personne, soit active (prendre la fuite), soit passive (ne rien faire,
remettre à plus tard). C’est laisser faire, renoncer à un reproche,
prendre sur soi, ne pas oser se confronter « entre quatre yeux »,
accumuler des irritations sans le dire, ne pas être assez exigeant,
se désoler, se sentir impuissant(e), avoir peur de blesser, de fâcher.
L’agressivité
C’est une attitude d’attaque devant les gens et les événements.
L’attaquant(e) préfère soumettre les autres et les faire plier, même
à son détriment. Il/elle est contradicteur(-rice), méprisant(e),
arrogant(e), intolérant(e), arriviste, redresseur(-se) de torts.
L’agressif(-ve) est irrité(e), impulsif(-ve). Il/elle aime dominer,
ironiser, couper la parole, disqualifier, critiquer la personne,
dévaloriser, s’énerver, coincer l’autre, jouer au « bras de fer »,
menacer, faire pression.
La manipulation
C’est tenir des discours différents selon les interlocuteurs, faire
des demandes indirectes, enrober, faire courir des rumeurs, parler
à mots couverts, flatter, amplifier, déformer, culpabiliser, enrober.
Sous-entendre, provoquer, culpabiliser, faire dire au lieu de dire
soi-même, faire deviner, amener à, avoir une idée en tête et ne pas
la dire, ne pas jouer cartes sur table, faire des allusions, être
vague, imprécis(e), flou(e), faire la morale, mettre l’autre en
contradiction avec ses propres valeurs, jouer « au chat et à la
souris ». Le/la manipulateur(-rice) n’est « jamais vraiment
responsable », il/elle ne fait que tirer les conséquences des actes
d’autrui.
OUTIL
Les fiches mémo
21
“
Une des clés du succès est la confiance en
soi. Une des clés de la confiance en soi est
la préparation.
Arthur Ashe
En quelques mots
Avant une présentation, vous pouvez parfois avoir
l’impression que vous ne savez plus rien. Il vous faut
alors un moyen rapide et efficace de vous guider en
quelques secondes vers la réussite. Lorsque vous
faites les fiches mémo , et que vous notez les idées
importantes, vous commencez déjà à les intégrer et à
les mémoriser. Préparer des fiches vous permet donc
d’organiser les moyens d’expression essentiels que
vous avez déjà travaillés, qui vous donnent confiance
et qui créent le lien avec le public.
Objectif
• Se préparer mentalement et physiquement de manière simple
et rapide.
• Trouver ses points de repères et d’impact.
• Se rassurer soi-même.
Contexte
Même si vous avez bien préparé d’une part le contenu et les
messages à faire passer, et d’autre part votre mental et votre
physique, vous pouvez avoir besoin, la veille de votre intervention
par exemple, de relire des fiches mémo pour vous remettre quelques
points essentiels en mémoire et pour diminuer voire supprimer votre
anxiété.
Étapes
Quelques conseils avant l’« entrée en scène » afin de
dédramatiser la situation :
1. Ayez conscience de l’arrivée de votre trac, accueillez-le avec
plaisir car c’est l’adrénaline qui vous permet de vous dépasser.
2. Portez l’attention à votre corps : il ne s’agit plus de penser
mais uniquement de ressentir.
3. Décontractez vos muscles, laissez retomber vos épaules,
détendez votre visage (baillez). Chauffez et placez votre voix.
4. Relaxez-vous, isolez-vous, faites le vide en vous-même.
Imaginez l’instant de votre prise de parole de manière positive.
Adressez-vous à vous-même des signes de reconnaissance
positifs.
5. Répétez votre introduction à voix haute (mieux vaut la
connaître par cœur).
Et une fois « sur scène » :
6. Pensez à vous redresser.
7. N’oubliez pas de regarder ceux et celles à qui vous vous
adressez.
8. Respirez, respirez, respirez.
9. Prenez votre temps.
10. Articulez.
11. Acceptez le silence, n’en ayez pas peur et ne cherchez pas à
le combler à tout prix. Un silence plein est également un
message.
12. Mettez de la vie dans votre discours.
Méthodologie et conseils
Les fiches mémo ci-après peuvent être consultées en fonction de vos
besoins et envies, dans l’ordre que vous désirez (voir page suivante).
• Fiche mémo : « Mettre en valeur une idée ou un mot et faire
des silences ».
• Fiche mémo : « Donner du rythme ».
• Fiche mémo : « Articuler ».
• Fiche mémo : « Regarder ».
• Fiche mémo : « Susciter l’intérêt ».
Fiche 3 – Articuler
• Détacher chaque son.
• Desserrer les mâchoires.
• Respecter les liaisons (mais attention à ne pas se tromper ni à
en « inventer »).
• Prononcer les mots en entier distinctement.
Fiche 4 – Regarder
Pourquoi faut-il regarder son public ?
• Montrer à l’autre que vous le voyez et que vous savez qu’il
existe.
• Voir votre interlocuteur(-rice) ou auditoire, et ce faisant
l’identifier en tant que personne.
• Reconnaître que vous vous adressez à une « somme
d’individualités » et non à une masse.
• Ramener progressivement à vous l’attention d’un groupe.
• Disposer d’informations sur l’autre : ce que je dis l’intéresse-t-
il/elle ? Comprend-il/elle ? Se lasse-t-il/elle ?
• Créer un lien et contribuer à établir la confiance et la relation
d’égal à égal.
• Le regard remplace ou complète le feedback de l’autre.
• Il aide à retrouver ses idées, son « fil », tout en restant
assertif(-ve).
• Le regard de l’autre, c’est de l’énergie !
Comment faire ?
• Regarder dans les yeux, sans pour autant fixer !
• Penser à regarder aussi les personnes les plus éloignées.
• Alterner regard « zoom » (devant, plus près) et regard
« panoramique » (distribution du regard en trois ou quatre
parties égales).
“
Un leader est quelqu’un qui connaît le
chemin, suit le chemin et montre le
chemin.
John Maxwell
En quelques mots
Se construire une posture de leadership personnel ,
c’est avoir une influence sur notre état d’esprit et sur
notre comportement .
Nous savons déjà que notre pensée influence notre
posture, mais l’inverse a aussi été démontré lors de
recherches en psychologie sociale avec le « Power
posture », concept introduit par Amy Cuddy. Le
langage corporel a un impact sur nos émotions. Pour
changer certaines de nos pensées, nous pouvons
décider d’un travail « technique et organique » sur la
posture. « Le langage du corps affecte la façon dont
les autres nous voient, mais cela peut aussi changer
la façon dont nous nous voyons nous-mêmes ». Nous
avons ainsi le pouvoir d’influencer notre niveau de
confiance. « Faites semblant jusqu’à ce que vous le
deveniez et l’intériorisez ! »
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Prendre conscience de la réalité perçue et de la nécessité de se
mettre en scène différemment.
• Renforcer ses chances de succès.
• Ressentir la satisfaction et l’impact d’un changement de ses
moyens d’expression orale.
• Savoir être tranquille à l’intérieur pour paraître efficace et
convaincant à l’extérieur.
Contexte
En prise de parole en public, les situations que vous rencontrez vous
font jouer des rôles. Le paradoxe est que ce n’est pas naturel de
prendre la parole, alors que vous devez paraître naturel. En fait,
vous allez interpréter un texte tout en gardant une part de votre
personnalité.
Si vous y mettez tout ce que vous êtes, vous risquez de vous perdre
dans le rôle et de trop dévoiler ce que vous ne contrôlez pas, parce
que vous mélangez vos émotions personnelles avec le rôle que vous
« interprétez ». Il faut donc vous baser sur un registre vous
permettant de « donner le change », en vous entraînant sur le
comportement externe et en adoptant des postures de « gagnant(e) ».
Notre corps influence nos pensées, nos pensées influencent nos
comportements, et nos comportements influencent nos résultats.
L’expression du visage peut également jouer. Une expression
influence la physiologie. La mimique induit le sentiment. La posture
et les expressions faciales ont un impact sur le cerveau et
influencent le ressenti, ce qui change le langage corporel.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Plus vous occupez d’espace, plus vous dégagez de
puissance !
2. Souriez ! Cela mettra de la joie dans votre expression et
donnera envie de communiquer avec vous.
3. Un bon ancrage au sol vous fera sentir plus assuré(e) et
montrera un comportement plus affirmé.
4. Une gestuelle ouverte, vivante, vous donnera plus de
dynamisme et donnera envie aux autres de vous écouter.
5. Adoptez une bonne posture pour favoriser la parole, ainsi que
votre crédibilité.
6. Une respiration maîtrisée procurera de la puissance à votre
voix.
7. Utilisez les silences ! Ils permettront de maintenir l’attention
et de faire des pauses dans votre discours.
8. Un regard droit, posé, attentif et curieux démontrera votre
conviction.
9. Montrez de la passion et de l’enthousiasme.
10. On ne vous le répétera jamais trop : respirez !
11. Utilisez un vocabulaire simple, adapté au public, concret et
positif.
12. Soyez authentique, ne surjouez pas votre « rôle ».
13. Faites « vibrer » votre auditoire, en « jouant » avec vos
différents moyens d’expressions (gestuelle, regard, voix,
rythme, déplacement, ancrage, silence, respiration…).
Méthodologie et conseils
En résumé, développez votre présence en devenant petit à petit ce
que vous voulez être. Les recherches scientifiques prouvent que
pratiquer ces exercices simples au quotidien aide notre cerveau à
enregistrer un changement. Notre corps récoltera ainsi les fruits de
la réaction biochimique et développera des réflexes qui nous feront
sentir plus assurés avant de prendre la parole devant un groupe, à
une réunion ou une conférence…
“
C’est votre sens du vrai qui, en accord
avec la conviction que vous avez de vos
actes, vous empêchera de vous égarer
dans une mauvaise direction.
Stanislavski
En quelques mots
Une incohérence peut parfois advenir entre ce que
nous ressentons et les actions que nous menons, les
idées que nous avons et les paroles que nous
formulons. Ce décalage entre l’interne (notre vie
intérieure) et l’externe (ce que nous montrons à
l’extérieur) revient à se sentir « débordé(e) ». Lorsque
ce que nous sommes (la personnalité profonde), ce
que nous pensons (convictions, valeurs), ce que nous
ressentons , et ce que nous disons ou faisons ,
suivent le même fil rouge, alors nous sommes
cohérents et crédibles . Cet « alignement » ou ce
« centrage », selon comment on le nomme, génère un
état de présence à soi et aux autres.
INCARNEZ VOTRE PERSONNAGE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Impacter sa physiologie : passer d’une tension permanente à
une relation détendue.
• Favoriser un état d’esprit positif.
• « Gommer » le décalage entre sa perception et le
comportement perçu par l’autre.
Contexte
La congruence est le nom qu’on donne à la cohérence entre nos
ressentis et nos pensées, entre nos paroles et nos actes. Être
congruent(e) ne signifie pas être parfait(e), mais authentique. Il
s’agit de montrer nos forces et nos fragilités. Ces « fragilités », que
nous avons appris à connaître, à apprivoiser et à accepter, deviennent
alors des forces, parce qu’elles sont assumées. Elles provoquent un
sentiment de confiance qui mène à une meilleure communication
avec les autres.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Identifiez les postures physiques que vous adoptez
régulièrement lorsque vous vous sentez mal à l’aise dans une
situation ou devant certaines personnes.
2. Caricaturez votre posture ou votre expression pour ressentir
véritablement les caractéristiques dans votre corps : adoptez
une posture fermée, recroquevillée, tête baissée…
3. Portez maintenant votre attention sur les images et mots qui
vous viennent en tête, les sensations ou émotions que vous
ressentez.
4. Identifiez l’émotion qui est liée à la posture.
5. Adoptez pendant deux minutes une posture physique forte,
ouverte et confiante.
6. Identifiez à nouveau l’émotion qui est liée à la nouvelle
posture.
7. Entraînez-vous régulièrement et testez cette pratique dans des
situations à faible enjeu pour expérimenter à vos débuts.
8. Observez les résultats.
Méthodologie et conseils
Comment savoir si l’on est « aligné(e) » ? Il suffit de s’interroger, en
situation ou après la situation vécue, pour travailler sur la conscience
de soi : est-ce que cela me ressemble de dire telle chose ? Est-ce
que je crois que c’est une bonne action ? Comment est-ce que je me
sens physiquement quand je dis telle ou telle chose ? Quelles sont les
émotions qui m’envahissent quand je prononce telle idée ?
« Connectez-vous » à vous-même
• Détendez-vous physiquement : si vous êtes crispé(e), tendu(e)
ou préoccupé(e), cela se voit et met mal à l’aise.
• Respirez de manière ample et profonde, cela permet
d’oxygéner le cerveau et de détendre le corps.
• Entraînez-vous régulièrement afin que cela devienne un
réflexe lorsque vous sentez des tensions ou un mal être.
• Ralentissez votre rythme quotidien, ce qui permet
paradoxalement de devenir plus efficace.
• Faites le silence en vous et autour de vous.
“
Au bout du corps, l’esprit, mais au bout de l’esprit, le corps !
Paul Valéry
La préparation mentale
Pour un(e) sportif(-ve), la préparation mentale à l’approche d’une
compétition est l’occasion de valoriser ses compétences, de se concentrer sur
ce qu’il/elle sait faire en premier lieu, de bonifier ses atouts afin de tirer vers
le haut les points encore perfectibles.
Le but ultime d’une bonne préparation mentale est de se retrouver dans un
état maximal de concentration et de réussite. Pour l’atteindre, il est important
de trouver son propre chemin et ses propres outils. Chacun a une histoire et
un chemin différent, savoir les accueillir avec bienveillance permet de se
projeter sereinement et d’adopter une attitude positive pour trouver
l’équilibre et être performant(e). Il a été démontré que le simple fait de
sourire, même sans être dans un état émotionnel joyeux, peut entraîner des
pensées positives, de la motivation et un supplément d’énergie : vous
trompez votre cerveau et cela vous fait rentrer dans un cercle vertueux
positif. En plus, cela vous fait vous tenir droit et relever le haut du corps, ce
qui participe à vous mettre dans un état physique favorable.
La préparation physique
Parler en public est bien une activité physique, un sport, même ! Et…Comme
pour tout sport, au moment où le trac est le plus intense, il faut se
décontracter, se relaxer, afin d’être entièrement présent(e) et disponible
devant son auditoire. Si vous êtes en tension, votre corps se fatigue et a
tendance à gaspiller de l’énergie inutilement, en se contractant.
Comme les marathoniens, faites un « état des lieux » de votre corps. Ainsi,
mentalement, passez en revue tous les membres et toutes les parties de votre
corps pour vérifier leur état de forme. Vous découvrirez peut-être que vous
contractez trop vos épaules et que ceci vous bloque la respiration ou que vos
mains sont crispées, etc. Libérez-vous des tensions, et respirez : ceci vous
permettra de conserver votre énergie et de la mettre au service de votre
message.
Les outils
24 Préparer son mental comme un(e) sportif(-ve)
25 Préparer son physique comme un(e) sportif(-ve)
26 Gérer le stress
27 La relaxation
28 La respiration
29 La cohérence cardiaque
30 Se connecter à soi-même au quotidien
31 Répéter, répéter, répéter…
Préparer
OUTIL
son mental comme
24
un(e) sportif(-ve)
“
Le corps accomplit ce que l’esprit croit.
Julien Lorcy
En quelques mots
Parler en public, c’est s’exposer. Le regard des autres
est souvent vécu comme une menace. Souvent,
l’appréhension monte et le trac peut même devenir
paralysant pour certains. Mais pourquoi ? On redoute
de ne pas être à la hauteur, d’être mal jugé(e) par son
auditoire. Plus les enjeux sont importants, plus la
pression est forte, et c’est normal d’avoir le trac,
cependant cela devient problématique si la peur de
l’échec prend toute la place, jusqu’à en perdre toute
objectivité. En fait, cette peur irraisonnée découle du
focus des représentations négatives que l’on construit
par rapport à sa prise de parole, qui sont généralement
injustifiées. Le mental est notre force . Il va
permettre de réunir les conditions du succès.
MUSCLEZ VOTRE MENTAL
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Se servir de sa « météo » intérieure pour mieux se préparer et
anticiper le positif.
• Mettre toutes les chances de son côté pour réussir.
Contexte
Il est désormais reconnu (étude Ford© septembre 2018) que le/la
sportif(-ve) doit également « muscler » son mental pour se
différencier de ses concurrents à prédispositions physiques et
techniques équivalentes.
Nombreuses sont les personnes publiques (journalistes, sportifs,
comédiens, humoristes…) à pratiquer la « préparation mentale »,
avec les « ancrages » (voir annexe IV), pour leurs événements en
public.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Définissez vos besoins.
Chaque fois que vous êtes confronté(e) à une situation que vous
appréhendez, tentez d’identifier ce que vous ressentez
émotionnellement. Vous pouvez ressentir plusieurs émotions en
même temps. Pensez à vous relier à vos sensations corporelles tout
d’abord, car celles-ci sont souvent intimement liées à vos ressentis
émotionnels. Prenez un moment pour vous écouter, pour voir ce
qu’il se passe à l’intérieur de vous et accueillir vos émotions.
• Comment est-ce que je me sens, là, tout de suite ?
• Qu’est-ce que je voudrais obtenir ou ressentir dans cette
situation ? Cet exercice vous permet de prendre conscience de
votre météo intérieure, de prêter une oreille attentive à vos
émotions.
• Réfléchissez à vos besoins dans cette situation, pour vous
sentir mieux. Même si vous ne pouvez pas transformer la
situation dans laquelle vous vous trouvez, découvrir et
comprendre vos besoins vous permettra de vous sentir plus
léger(-ère), de soulager une tension intérieure. Le fait de les
identifier vous permettra aussi de mieux savoir quoi mettre en
œuvre pour les satisfaire.
• Tentez de nommer le ou les besoin(s) qui engendre(nt) votre
ressenti.
• Agissez ensuite en adéquation avec le besoin identifié, en
acceptant vos limites et vos nécessités. Pour ce faire, imaginez
plusieurs actions concrètes pour chaque besoin identifié : par
exemple, pensez à respirer, à vous donner mentalement des
permissions (droit de ne pas tout savoir, droit de m’appuyer sur
le groupe…).
2. Adoptez un état d’esprit positif !
Faites votre dialogue intérieur par un travail sur vos propres pensées
dans un premier temps (voir outil 10), puis envisagez positivement
vos interlocuteurs : ils ne sont pas là pour vous juger mais pour
recevoir l’information que vous allez leur communiquer. Mettez-
vous à leur place : vous attendez avant tout d’un(e) orateur(-rice)
qu’il/elle soit clair(e) et attentif(-ve) à son auditoire.
Méthodologie et conseils
Le mental désigne la capacité que l’esprit a d’anticiper et d’imaginer
l’avenir, à condition de se déconnecter provisoirement du rationnel.
La préparation mentale vise à développer l’efficacité. En faisant ce
travail préparatoire, vous avez commencé à vous déconnecter du
rationnel. La voie du mental est libre !
“
L’Homme doit harmoniser l’esprit et le
corps.
Hippocrate
En quelques mots
Comment se prépare-t-on à une prise de parole en
public ? Ne pense-t-on pas uniquement à ce que l’on
va dire ? Qu’est-ce qui fait que nous risquons parfois
de nous retrouver « paralysés » par nos angoisses et
nos doutes ? Parler en public est une activité
physique , en soi ! Alors, préparons-nous comme
un(e) sportif(-ve), jusqu’à la « compétition ». Et
comme pour tout sport, au moment où le trac est le
plus intense, il faut se décontracter, relâcher les
tensions afin d’être entièrement présent(e) et
disponible devant son auditoire. Le/la sportif(-ve)
prépare son corps, sa technique, et son mental.
PRÉPAREZ VOTRE PHYSIQUE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• S’entraîner comme un(e) sportif(-ve) à l’aspect physique de la
prise de parole en public.
• Identifier ses schémas corporels et ses habitudes de réaction
face au stress.
Contexte
La préparation physique vise à réduire les tensions et détendre
rapidement le corps, ce qui libère l’esprit et oxygène le cerveau pour
plus de concentration et d’inspiration.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Réduire les tensions
Un petit exercice rapide, si vous pouvez vous isoler pendant
5 minutes : prenez une balle de tennis et mettez-la sous un de
vos pieds (sans chaussures), et faites-la rouler de manière à
ressentir les tensions au début et la détente qui se fait sentir au
bout de 2 ou 3 minutes. Recommencez avec l’autre pied. Cet
exercice détend la chaîne musculaire et vous en ressentirez les
bienfaits immédiats.
2. Détendre rapidement votre corps
• Placez-vous debout, les pieds un peu espacés et bien
ancrés au sol.
• Inspirez et contractez-vous au maximum
progressivement : haussez les épaules, puis les bras qui se
replient vers le visage, les poings qui se ferment, serrez les
maxillaires, les paupières, froncez les sourcils et le front.
• Ne bougez plus, ni ne respirez (temps court d’apnée)
pendant 3 secondes environ, puis soufflez, en
décontractant progressivement visage, épaules, bras et
mains. Accompagnez ce mouvement agréable jusqu’au
bout, en laissant tomber lentement les bras jusqu’en bas.
• Reposez-vous un court instant.
• Recommencez l’exercice encore une ou deux fois
(contraction, puis décontraction) en essayant d’accentuer
chaque phase et de ressentir un maximum de bien-être en
soufflant. Vérifiez que votre position de repos est
totalement détendue (épaules basses, phalanges relâchées
et bouche légèrement entrouverte…). Ressentez votre-bien
être et respirez lentement.
3. Établir un rituel
Ce rituel fait suite à la préparation décrite : prenez un moment
pour vous rassembler, vous et vos pensées, décontractez les
muscles de votre visage, pratiquez quelques exercices de
respiration, répétez juste votre première phrase par cœur et
concentrez-vous sur votre ancrage positif (voir outil 24).
Méthodologie et conseils
En une minute environ, vous avez décontracté votre corps et libéré
votre respiration. En même temps, vous avez commencé à vous
déconnecter du rationnel. La voie du physique est libre !
Étirement du corps
Cet exercice relâche les tensions au niveau du cou, du dos et des
tendons du mollet. Asseyez-vous sur une chaise droite en regardant
face à vous, joignez les deux mains sur votre tibia et tirez votre
genou vers votre poitrine. Baissez la tête sur le genou et maintenez la
position pendant environ 10 secondes. Répétez l’exercice plusieurs
fois pour chaque jambe.
“
Rien ne vous emprisonne, excepté vos
pensées ; rien ne vous limite, excepté vos
peurs ; rien ne vous contrôle, excepté vos
croyances !
Marianne Williamson
En quelques mots
Le stress existe depuis toujours pour notre bonheur et
notre malheur. Il fait partie de la vie et est inséparable
de la condition humaine. Gérer votre stress ne veut
pas dire le supprimer mais y faire face et s’en servir
en prise de parole. Il convient donc de le comprendre,
non seulement au sens physiologique et biologique,
mais aussi au sens psychologique.
Les pensées et les sentiments que nous avons au sujet
d’un problème sont aussi importants que le problème
lui-même. Lorsque nous traversons une situation
difficile, il vaut mieux s’observer attentivement et
voir comment nous pouvons influencer positivement
le cours des événements en utilisant efficacement nos
propres ressources.
FAVORISEZ UNE BONNE ÉNERGIE AVANT
VOTRE PRESTATION
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Adopter une bonne hygiène de vie.
• Augmenter sa résistance.
• Créer ses propres stratégies anti-stress, qui pourront par
ailleurs vous servir dans d’autres situations.
Contexte
Arriver à se poser et faire un point pour prendre soin de soi est
bénéfique pour bien distinguer la pression externe de la pression
interne. Les différentes connaissances et techniques favorisent une
récupération physique et mentale (voir outils 24 et 25) qui
permettent de se sentir plus « aligné(e) » et confiant(e) devant
certaines personnes et/ou situations.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Repérer ses rythmes d’activité
• Certains jours (périodes) sont plus chargés que d’autres :
les repérer à l’avance permet de s’y préparer et de préparer
le travail considéré.
• Choisir ses rythmes, c’est-à-dire choisir ses moments et
aussi la durée des séquences de travail de manière à être
efficace et prendre soin de soi en même temps.
• Faire les tâches difficiles au moment où l’on est le plus
performant et respecter son besoin de concentration.
2. Les cycles du sommeil. Le cycle du sommeil comprend cinq
phases de 90 minutes.
• L’endormissement (4 % de la durée totale) ;
• le sommeil léger (20 minutes par cycle) ;
• le sommeil profond (réparateur physique) ;
• le sommeil très profond (réparateur physique) ;
• le sommeil paradoxal (temps du rêve, réparateur
psychique).
Pour préserver l’équilibre nerveux, il est indispensable de dormir
suffisamment, et lorsque l’on a sommeil (et pas lorsque l’on a
terminé toutes ses activités), en évitant les réveils trop matinaux
puisque l’essentiel des rêves et la récupération de la fatigue nerveuse
ont lieu le matin.
3. Éviter les facteurs de stress inutiles
• Bannir les contraintes que l’on s’impose, qui nous pèsent
et qui ne sont pas indispensables.
• Prendre conscience de nos « petites voix » qui nous font
développer des sentiments de culpabilité.
4. Améliorer sa qualité de vie pour augmenter sa résistance.
Ce n’est pas seulement dérouler des bonnes intentions. Cela
suppose de hiérarchiser ce qui est fondamentalement important
pour soi. Supporter les facteurs de stress importants à condition
qu’ils soient associés à une aspiration essentielle.
5. Mener une vie saine et équilibrée et prendre soin de soi
(hygiène de vie, réseau relationnel, plaisir, détente, humour et
rire).
• Manger de façon équilibrée en respectant un minimum de
temps pour chaque repas (il faut 20 minutes pour que le
cerveau ait le temps d’enregistrer la satiété) et le plus
possible à des heures fixes.
• Entretenir son réseau relationnel et une vie sociale.
• Faire des choses pour soi, pour se faire plaisir : s’acheter
un cadeau, s’offrir un repas dans un bon restaurant, aller à
un concert…
Méthodologie et conseils
Préparer votre corps face à l’action qui vous stresse sert de
« tremplin » pour en faire un réflexe quotidien. C’est effectivement
en trouvant un équilibre de sommeil, en menant une vie saine, en
augmentant votre qualité de vie, que vous allez pouvoir aborder les
situations et les personnes différemment, beaucoup plus en distance
et en sérénité.
Auto-évaluation
“
Le moment le plus important pour vous
relaxer est quand vous n’avez pas le temps
de le faire !
Anonyme
En quelques mots
Vous relaxer va vous permettre de vous préparer à
vous « connecter » à votre respiration pour mieux la
maîtriser et gérer ainsi vos émotions, votre projection
de voix, votre intonation, etc.
Le but est de diminuer la tension du corps et du stress
pour se procurer du bien-être, aider à vaincre les
différentes formes de pression et de surmenage. Le
relâchement des muscles est une étape importante et
peut être obtenu lors de certaines postures, comme la
position allongée ou assise, par exemple. La
respiration, le souffle et la concentration sont
également à la base de plusieurs méthodes de
relaxation.
LA CONNEXION À SOI
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Se décontracter, se détendre.
• Prendre conscience du souffle pour s’en servir dans la
projection de la parole.
• Disparition du stress, retour au calme.
• Préparation de la respiration pour la gestion de l’émotion.
Contexte
La relaxation permet d’induire une détente musculaire, de gérer son
stress, de se débarrasser des pensées parasites et de dominer ses
émotions négatives (Dr D. Servant). Pour bien prendre conscience de
sa respiration abdominale et s’entraîner (voir outil 28), le passage
par une phase de relaxation est indispensable dans les débuts.
Avant de commencer une journée ou de faire face à une situation à
enjeu, ou pour vous endormir, pratiquez l’exercice de relaxation
simple. En fonction des moments de la journée, et de vos besoins,
vous pouvez aller vous servir dans « la boîte à outils » des différents
exercices de relaxation ci-après.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Je m’allonge. Je prends conscience de toutes les parties de
mon corps qui sont en contact avec le sol : l’arrière de la tête, le
dos, les épaules, le haut du dos, je descends mentalement le
long de mes bras, mes avant-bras, le long de mon dos, l’arrière
des cuisses, les mollets et l’extérieur de mes talons.
2. Je vérifie ma détente musculaire : est-ce que mon front est
bien détendu ? Mes yeux sont fermés, mais pas crispés, je vais
imaginer une main invisible qui me lisse les traits du visage, je
desserre les dents, la mâchoire, les lèvres, je relâche bien mon
cou, je laisse mes épaules s’enfoncer dans le sol. Je vérifie
jusqu’au bout des doigts que mes bras sont bien détendus. Est-
ce que mes jambes sont bien détendues ? Est-ce que je n’ai pas
malgré moi, crispé mes doigts de pieds ?
3. J’écoute battre mon cœur : je vais l’écouter comme
j’écouterais une horloge, sans émotion.
4. Je me concentre sur mon bras droit et je le sens devenir très
lourd, ensuite je fais la même chose avec le gauche, les jambes,
et tout le reste du corps. Le corps s’enfonce dans cette sensation
de pesanteur agréable. Je peux maintenant me concentrer sur
ma respiration, l’observer, sentir l’air entrer dans les narines, le
ventre qui se soulève et s’abaisse sous ma main, comme s’il y
avait un ballon à l’intérieur qui gonfle, et à chaque inspiration,
le bas du dos se plaque légèrement vers le sol : tout le bas du
corps respire !
5. Je peux également visualiser une situation de manière
positive, ou m’imaginer dans un endroit agréable, afin
d’associer des images à la sensation de détente (voir outil 29).
6. Je me réveille doucement, en bougeant les doigts, m’étirant,
baillant et me lève lentement, sur le côté, en prenant soin de
moi.
Méthodologie et conseils
Si vous n’avez encore jamais pratiqué la relaxation, les débuts
peuvent s’avérer difficiles. Si vous êtes une personne sujette à
l’anxiété, vous allez avoir besoin d’un peu plus de temps
d’entraînement pour prendre conscience des tensions et vous
détendre. N’hésitez pas à la pratiquer tous les jours dans un premier
temps. La mise en place de la respiration abdominale viendra dans
un deuxième temps.
“
De temps en temps, se retirer de ce qu’on
fait, et gagner quelque hauteur pour
respirer et dominer.
Jules Renard
En quelques mots
La respiration est naturelle et source de vie. Au fur
et à mesure de la vie sociale et professionnelle, la
pression peut s’intensifier et provoquer des
modifications physiologiques et psychologiques.
Prendre conscience de sa propre façon d’inspirer et
d’expirer est le premier pas vers un contrôle de son
souffle pour gérer vos émotions et agir sur votre
niveau d’activation, c’est-à-dire que vous adaptez
votre souffle quand le besoin s’en fait sentir (soit trop
excité(e), soit pas assez d’énergie). Quelques
exercices très rapides peuvent être mis en place par
une expiration relaxante, dynamisante ou anti-stress,
et ce notamment avant une prise de parole en public.
LA RESPIRATION ABDOMINALE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Prise de conscience du souffle.
• Disparition du stress, retour au calme.
• Préparation aux exercices de voix pour la prise de parole.
Contexte
Ces respirations permettent de faire face à des situations stressantes
en gérant ses émotions. Les techniques sont issues des préparations
et entraînements de comédiens et servent notamment à la prise de
parole en public. Quelques exercices ci-dessous sont recommandés
par le Dr Servant (CHU de Lille).
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
La respiration abdominale (5 à 10 minutes par jour).
1. Choisissez un endroit calme où personne ne peut vous
déranger. Fermez les yeux pour tourner votre regard vers
l’intérieur, détendez-vous le plus possible et prenez conscience
des points de contact de votre corps avec le support : dos, tête,
mains (voir outil 27). Placez l’une de vos mains sur votre
abdomen où se trouve le plexus solaire : l’endroit juste en bas
du sternum et au-dessus du nombril.
2. Bouche fermée, prenez une grande inspiration lente par le
nez, en gonflant le ventre. Remplissez vos poumons le plus
possible en vous rappelant que votre cage thoracique ne devra
bouger que très peu pendant l’exercice. Donc votre ventre
devrait ressortir en poussant vers l’extérieur pendant
l’inspiration. Ne gonflez pas la poitrine en inspirant. La
respiration doit être naturelle (si vous observez un nourrisson,
ou même un animal, vous verrez qu’il pratique la respiration
abdominale très naturellement).
3. Bouche fermée, gardez l’air pendant quelques secondes. Une
fois que vos poumons sont remplis, prenez un moment pour une
pause et expirez tout l’air emmagasiné par la bouche (3 à
10 secondes suffisent). Avec la pratique, vous arriverez
progressivement à augmenter cette durée et à éprouver
davantage de plaisir à le faire.
4. Expirez par la bouche en rentrant le ventre. Videz l’air qu’il
contient et permettez-vous de vous détendre. L’air doit sortir
tout seul, comme un ballon qui se dégonfle. Imaginez toute la
tension s’échapper de vos muscles.
5. Bouche fermée, restez les poumons vides pendant quelques
secondes (3 à 10 secondes suffisent). Avec la pratique, vous
arriverez progressivement à augmenter cette durée et éprouver
davantage de plaisir à le faire. Attendez calmement d’avoir
envie d’inspirer.
Pour aller plus loin, vous trouverez d’autres techniques de
respiration en annexe V !
Méthodologie et conseils
La priorité est de s’entraîner à pratiquer la respiration abdominale
afin qu’elle devienne une seconde nature qui se met en place dès que
vous lui donnez l’impulsion. Par la suite, il sera plus évident de
commencer à pratiquer les autres types de respiration, dans les
situations « d’urgence » et juste avant une intervention.
“
Personne ne peut fuir son cœur, c’est
pourquoi il vaut mieux écouter ce qu’il dit.
Paulo Coelho
En quelques mots
Évoquer une émotion désagréable (colère, peur, etc.)
a un effet direct sur notre rythme cardiaque. Ça le
déséquilibre, l’accélère, et le tracé du rythme
cardiaque devient irrégulier et chaotique.
De nombreuses études ont montré qu’après un effort
sportif ou une forte émotion, quelques minutes de
respiration rythmée nous permettent de réguler notre
système nerveux, de renforcer notre état de santé et
de retrouver plus rapidement un état de calme .
LA COHÉRENCE CARDIAQUE,
L’ÉQUILIBRE ENTRE LE CŒUR
ET LE CERVEAU
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• « Dompter » l’anxiété et réduire les effets du stress sur notre
organisme.
• Prendre de meilleures décisions.
• Avoir l’esprit ouvert au positif de la situation.
Contexte
Le rythme cardiaque influence en grande partie notre rythme
respiratoire, et non l’inverse. Lorsque le rythme cardiaque s’accélère
à la suite d’un changement d’état émotionnel, notre respiration se
synchronise automatiquement avec le cœur, ce qui renforce et
stabilise le passage à la cohérence de l’ensemble du corps. Il est
possible de générer un rythme cardiaque cohérent. L’objectif est de
stimuler l’action de ralentissement du système nerveux
parasympathique. Le principe est simple : contrôler ses battements
cardiaques permettrait de mieux contrôler son cerveau.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Exercice de respiration cohérente.
Respirez régulièrement (inspiration + expiration) à un rythme de
10 secondes par respiration (5 secondes sur l’inspiration et
5 secondes sur l’expiration), dans l’idéal 3 à 5 minutes, trois fois par
jour. Cet exercice se pratique en quatre phases.
1. Expiration simple sans effort : relâchez l’air sans forcer.
2. Inspiration légère sans effort.
3. Rétention : conservez l’air quelques temps dans vos poumons.
4. Relâchement respiratoire sans effort.
“
La méditation est une conscience claire de
tout événement, un souffle apaisé, un
accord avec le monde !
Blaise Pascal
En quelques mots
« Après plus de dix ans d’évaluation scientifique, on
sait que la méditation améliore l’attention, le bien-
être émotionnel, tout en réduisant l’impact du stress
et de l’anxiété.
Elle permet de réguler les émotions et de favoriser le
discernement par le recul sur les pensées négatives et
par l’accroissement du sentiment de contrôle. Elle
apporte de spécifique et irremplaçable, le mélange
entre une pacification émotionnelle et un
discernement intellectuel » nous dit Christophe André
(médecin psychiatre).
Vous « connecter » régulièrement à vous vous
aidera à gérer votre future prise de parole en public,
sereinement.
MÉDITEZ SUR VOTRE MÉDITATION
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Réduire le stress et l’anxiété.
• Réguler les émotions.
• Favoriser le discernement.
Contexte
La méditation de pleine conscience ou « mindfulness » en anglais est
un état de conscience pendant lequel l’attention est ancrée sur
l’instant présent de façon calme, lucide et objective. « La méditation,
ce n’est pas seulement se mettre à l’écart pour se livrer à des
exercices prolongés et approfondis. C’est aussi multiplier dans la
journée des moments où l’on se rend présent à soi, à ses actes et au
monde » (cerveauetpsycho.fr).
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Comment méditer au quotidien ? Voici quelques conseils de
Christophe André.
Il vous suffit de fermer les yeux, de ralentir légèrement votre
respiration et de vous concentrer sur la sensation de l’air qui entre et
qui sort par vos narines.
1. Lors des temps d’attente (salle d’attente, file dans un
magasin), de transition (transports en commun), ne pas se jeter
sur son smartphone ou ses soucis, mais commencer par prendre
le temps de respirer, d’observer ses sensations corporelles, ses
émotions, ses pensées, par regarder autour de soi, durant 2 à
3 minutes.
2. Dans ses journées, préserver des plages de continuité : que
l’on travaille ou que l’on se détende, décider que, pendant 1 ou
2 heures, on écartera les interruptions et on décidera de ne pas
répondre au téléphone, aux SMS ou aux mails. De même, le
plus souvent possible, préserver dans ses journées des plages
d’unité : ne faire qu’une chose à la fois. Essayez de voir ce que
cela fait, de ne pas conduire en téléphonant, de ne pas travailler
en écoutant de la musique, de ne pas téléphoner en parcourant
ses mails… Mais juste conduire, travailler, téléphoner, rien
d’autre !
3. Se rendre présent(e) aux expériences agréables : un beau ciel,
un bon moment ! Prenez-en conscience, respirez et savourez cet
instant, en pleine conscience, tout simplement.
4. Ne pas craindre non plus de se rendre présent(e) aux
expériences désagréables : après un conflit, au moment d’un
souci, ne pas fuir en se jetant dans l’action. Commencer par
s’arrêter, respirer, voir dans quel état est son corps, quelles
pensées, quelles impulsions on héberge. Respirer, encore. Puis
décider que faire. Ce détour par un moment d’apaisement en
pleine conscience aide bien souvent à répondre intelligemment
aux problèmes, plutôt que d’y réagir impulsivement.
5. L’exercice « suivre le souffle », dont le principe est de
focaliser son attention sur sa respiration, est une des premières
étapes de la méditation de pleine conscience. Il existe de
nombreuses applications que vous pouvez télécharger sur votre
smartphone pour vous entraîner.
Méthodologie et conseils
On peut méditer le matin pour commencer la journée dans de
meilleures dispositions ; le soir pour se débarrasser des tensions
accumulées ; ou à midi pour recharger ses batteries à mi-parcours.
« Dans le rapport à soi, le but recherché est à mi-chemin entre juste
présence et juste distance avec soi-même » (cerveauetpsycho.fr).
“
On ne répète pas quand on est bon. C’est
parce qu’on répète qu’on est bon !
Malcom Gladwell
En quelques mots
Vous avez envie de ressembler aux grand(e)s
orateur(-rice)s qui paraissent à l’aise et très
charismatiques lorsqu’ils prennent la parole en
public ? Vous pensez que c’est inné et naturel ? Mais
savez-vous ce qui se passe dans les coulisses, le
temps passé à se préparer et à répéter dans les
moindres détails ? Pour maîtriser une discipline, un
art, un sport, les actions doivent être identiques et
répétées, cela rassure, permet de prendre confiance,
mais aussi « certaines connexions neuronales se
consolident et rendent la maîtrise de l’exercice
aisée » (Daniel Levitin, neuroscientifique).
L’art oratoire n’échappe pas à la règle de la
répétition et la réussite de votre intervention sera le
fruit de l’expérience et de l’entraînement.
LA RÉPÉTITION DE « L’ARTISTE »
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Diminuer votre stress.
• Gagner en confiance et en assurance.
• Mémoriser les points essentiels et l’ordre du discours.
• Développer votre spontanéité.
Contexte
Voilà ce qu’écrit Laurent Terzieff (acteur et metteur en scène) à
propos des répétitions : « Non, ce n’est pas répétitif, de répéter ! La
répétition n’engendre pas l’usure, c’est le contraire de la
cristallisation, un moyen d’aller plus loin. D’abord parce que cela
permet de se libérer, grâce à la maîtrise. C’est en possédant une
maîtrise technique toujours plus forte qu’on peut espérer avoir une
inspiration. Ensuite parce que rien n’est jamais pareil. Quand des
comédiens veulent introduire des changements, au cours des
représentations, je dis toujours – je répète ! – qu’il ne faut pas avoir
peur de faire la même chose que la veille. Car, de toute façon, on ne
fera pas la même chose. C’est un autre jour, et on ne reproduira
jamais exactement ce qui s’est passé. »
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Dès que votre discours et vos supports sont prêts, il est temps
de commencer à répéter à « blanc ».
2. Commencez à lire à haute voix l’intégralité de votre script
pour vous entendre et ainsi, jouez sur votre intonation,
projection, rythme… (voir outil 35).
3. Marquez au fur et à mesure les corrections et la chronologie
des points à développer ou à écourter.
4. Si vous utilisez des diapositives, entraînez-vous avec.
5. Évaluez la durée de votre intervention.
6. Prévoyez un temps pour des questions, en fin d’intervention.
7. Imaginez les questions qui pourraient vous être posées et
préparez vos réponses (et évaluez le temps nécessaire).
8. Une fois cette première étape terminée, recommencez votre
entraînement à la vitesse que vous allez prendre dans l’action.
9. Chronométrez votre intervention.
10. Lorsque vous vous sentez prêt(e), exercez-vous devant un(e)
ami(e), un(e) collègue, afin de créer au plus près les conditions
dans lesquelles vous interviendrez.
11. Demandez-lui de commenter avec bienveillance votre
attitude, élocution, gestuelle, clarté du discours, impact des
messages.
12. Tenez compte de ses suggestions, en vue de vous améliorer.
Méthodologie et conseils
Lorsque vous répétez à voix haute le contenu de votre discours,
amusez-vous à faire une action très concrète en même temps (faire la
cuisine, la vaisselle, le jardinage, le bricolage…), afin de vous
habituer à être beaucoup plus libre dans votre communication non
verbale, ce qui vous permettra, face à votre public, de ne plus penser
à « ce que vous avez à dire », mais à « comment vous allez le dire »
pour rendre votre intervention plus vivante. N’apprenez pas
nécessairement votre texte par cœur, répétez suffisamment pour en
mémoriser les grandes lignes. Exercez-vous à perdre le fil de votre
discours et à essayer de le retrouver grâce à votre travail de
respiration ou bien en vous reportant sur votre script, tout en gardant
la maîtrise de votre comportement. Vous allez pouvoir improviser en
ajoutant des exemples, détails non prévus, anecdotes… parce que
vous maîtrisez mieux votre sujet.
“
La principale règle est de plaire et de toucher, toutes les autres
ne sont faites que pour parvenir à cette première !
Jean Racine
LA TERRE
LE FEU
L’AIR
L’EAU
Les outils
32 Éviter les mauvaises habitudes
33 L’« entrée en scène »
34 Le lien avec l’auditoire
35 Trouver sa voix
36 Le rythme et la mélodie
37 Les silences
38 L’impact par le regard
39 La posture et l’espace
40 La gestuelle
OUTIL Éviter les mauvaises
32 habitudes
“
Très souvent, un changement en soi est
plus nécessaire qu’un changement de
situation.
Benson
En quelques mots
Nous avons tous pris des habitudes qu’il est parfois
difficile de changer.
Qu’est-ce qu’une habitude ? Il s’agit d’une action que
nous effectuons régulièrement, le plus souvent sans
même y penser. Il nous faut faire un effort conscient
pour les changer. Il est impossible de dire « Je vais
arrêter de… » parce que le changement ne pourra se
faire que si je remplace une habitude par une autre,
plus appropriée.
Les scientifiques estiment qu’il faut 28 jours
minimum pour éradiquer une mauvaise habitude, ce
qui demande de conscientiser notre façon de nous
exprimer ainsi qu’un effort constant de répétition.
LES ERREURS CLASSIQUES DE LA PRISE
DE PAROLE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Faire la check-list de ses « mauvaises » habitudes pour s’auto-
contrôler.
• Avoir conscience pour aller travailler les outils nécessaires à
une prise de parole efficace.
Contexte
En tant qu’orateur(-rice), l’appréhension et le stress peuvent nous
trahir, soit en amont, en n’osant pas se « plonger » complètement
dans sa préparation tellement l’idée du scénario catastrophe nous
angoisse (et alors l’évitement prend le pas sur la préparation et la
répétition), soit pendant l’intervention, car nous n’avons pas toujours
conscience que nous sommes trahis par notre comportement non
verbal.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Les mauvaises habitudes à éviter :
1. Ne pas répéter : ne pas faire de répétition à voix haute afin
d’entendre la manière et le ton que vous allez employer.
2. Ne pas avoir dormi la veille : vous risquez de vous sentir
« vidé(e) », de manquer de concentration et perdre le fil de
votre pensée, tout en ne maîtrisant pas votre expression non
verbale.
3. Ne pas avoir préparé sa structure d’intervention et
improviser totalement.
4. Ne pas vérifier le matériel et la logistique : appareils en
panne, supports surchargés de texte…
5. Ne pas soigner son look : si vous ne prenez pas le temps de
soigner votre tenue, vous pouvez donner le sentiment de ne pas
être préparé(e) et distraire les auditeurs. Ayez conscience de
l’image que vous renvoyez. De plus, attention aux codes
vestimentaires afin qu’ils soient en adéquation avec le contexte
et le public. Celui-ci doit pouvoir s’identifier à vous !
6. Ne pas préparer votre entrée en scène : ne pas avoir prévu
de discours percutant pour démarrer, qui vous permettrait
d’enchaîner en toute sérénité.
7. Négliger sa posture : évitez de vous tenir sur une jambe ou de
« danser » en parlant : vous perdez de l’énergie, votre
respiration n’est pas maîtrisée, vous manquez d’équilibre et
d’affirmation et vous perturbez le public (un corps déséquilibré
peut donner l’image d’un esprit peu équilibré (voir outil 39).
8. Négliger son corps : attention à ce qu’il soit bien en
harmonie avec vos propos, c’est-à-dire que le mouvement des
mains ne trahisse pas votre message par des gestes intempestifs
ou parasites (voir outil 40).
9. Parler en marchant : démarrer votre intervention alors que
le public n’est pas encore à l’écoute, et que vous n’avez pas pris
le temps de vous poser, de respirer et de créer le lien par le
regard avec votre auditoire (voir outil 38).
Méthodologie et conseils
Filmez-vous en répétition ou demandez à un ami de vous observer et
débriefez ensemble. Vous pourrez ensuite vous faire un plan d’action
prioritaire de travail pour combattre ces mauvaises habitudes.
Découvrez d’autres mauvaises habitudes à perdre en annexe VI.
“
Mimez l’assurance plutôt que la timidité,
mimez la force plutôt que la faiblesse, […]
et l’imagination dévastatrice aura du mal
à s’installer.
Alain
En quelques mots
L’entrée en scène, c’est marquer les esprits dès le
début ! Réussir une intervention, un exposé, une
conférence, c’est intéresser vos auditeurs et laisser
une trace durable dans leur mémoire. Comment
évaluer votre impact ?
L’expression orale est inséparable du langage du
corps. Le langage du corps, c’est l’ensemble des
messages non-verbaux que vous envoyez avec les
gestes, les expressions du visage, le regard, la tenue,
le mouvement…
Alors foncez et rendez vivant le personnage que vous
incarnez dès le démarrage. Les messages prendront
alors tout leur relief et leur force à travers les mots,
mais aussi par l’image que vous dégagez !
FAITES VIVRE VOTRE PERSONNAGE
http://dunod.link/0tcp30e
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Séduire le public et le faire « entrer » dans votre histoire.
• Faire passer une image affirmative et positive.
• Prendre votre place et gérer votre trac.
• Créer l’alliance et la convivialité.
Contexte
Nous ne sommes pas tous égaux face à ce démarrage de prise de
contact avec le public. Chacun va ressentir différemment cette
montée d’adrénaline pour la transformer en énergie positive. Si vous
n’êtes pas à l’aise avec votre discours, votre public le verra et vous
n’atteindrez pas votre objectif. Sans « accroche », votre présentation
paraîtra fade.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
L’accroche doit être en phase avec votre personnalité et assumée.
Voici plusieurs techniques que vous pouvez utiliser :
1. Prendre votre place au centre ou derrière un pupitre selon la
configuration de la salle et le nombre de participants.
• Attendez 5 secondes avant de parler pour marquer votre
présence.
• Inspirez et regardez la salle.
• Communiquez par le non verbal : sourire, regard, posture,
gestes ouverts de bienvenue…
• Commencez votre présentation (voir outil 33).
2. Arriver directement dans un « rôle », comme dans un
spectacle, avec un personnage que vous aurez choisi à l’avance
(un personnage qui va penser tout haut par exemple, comme si
c’était une voix-off, et peut-être un autre personnage qui va lui
répondre : un dialogue que vous avez bien préparé et répété
avant (voir outil 31).
• Dans cette situation, il n’y a pas de temps d’arrêt
puisqu’il s’agit d’un « jeu d’acteurs ». La nécessité est
d’être dans l’immédiateté de la situation pour que le public
soit capté dans l’instant présent et son esprit embarqué
avec vous sur la scène.
• Cette entrée demande à être « incarnée », donc pas
d’hésitation, pas de possibilité de stopper le ou les
personnages tant que le scénario que vous aviez projeté
n’est pas allé au bout.
• Une fois le sketch terminé, vous faites un temps d’arrêt
d’au minimum 5 secondes, tout en inspirant et en
regardant le public, en changeant de posture pour revenir à
ce que vous êtes, en vous posant au centre et en expliquant
ce qui vient de se passer dans les personnages afin
d’interpeller l’auditoire et faire le lien avec le sujet que
vous traitez.
• Cette entrée en scène fait appel à votre créativité, mais
nécessite plusieurs répétitions en amont.
3. Créer un suspens par une slide projetée, soit avec une image,
un dessin, une métaphore, une question ou autre.
• Laissez un temps de silence, de façon que l’auditoire se
pose la question et afin de faire monter le suspens.
• Communiquez par le non verbal : sourire, regard, posture,
gestes…
• Commencez ensuite vos explications après un grand
temps de silence des mots, mais pas du corps.
Méthodologie et conseils
Laisser des moments de silence (voir outil 37) va mettre en valeur le
message, vous gardez le public à l’écoute pendant le temps de votre
inspiration, parce qu’il est en « suspens ».
“
Être authentique, c’est accepter de voir
qu’on est ce que l’on est et pas ce que l’on
imagine être… !
Durckheim
En quelques mots
Jouer et garder le lien avec le public fait appel à
tous les moyens d’expression déjà évoqués. Il s’agit
là de techniques à expérimenter, travailler et intégrer.
Tout l’art est de faire en sorte que la technique ne se
voie pas. À cela vient s’ajouter votre intérêt sincère
pour votre public et la façon dont vous allez faire
passer votre message, comme si vous deviez jouer un
rôle, créer un personnage, tout en restant vous-même.
N’est-ce pas là tout le paradoxe ?
« C’est votre sens du vrai qui, en accord avec la
conviction que vous avez de vos actes, vous
empêchera de vous égarer dans une mauvaise
direction » (Stanislaski).
FAITES PREUVE D’AUTHENTICITÉ
ET DE COMPLICITÉ
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Travailler son style.
• Interagir avec le public et acquérir sa confiance.
Contexte
Difficile de paraître « naturel(le) » lorsque vous vous trouvez devant
20, 100 ou 1 000 personnes. Cela demande à être présent(e) à son
auditoire, tout en étant sincère et authentique. Louis Jouvet disait à
ses élèves : « Tu vas représenter en croyant représenter un rôle. Ne
va pas plus loin que toi, ne cherche pas à nous montrer que tu es le
personnage,… mets de toi-même, de l’authentique ! »
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Parlez directement à votre public.
L’adaptation de votre prise de parole à votre auditoire crée un
lien fort avec eux. Pour cela, soulignez les valeurs, expériences
que vous avez en commun : c’est le principe d’identification.
La façon dont vous présentez les informations doit aussi
permettre d’engager l’auditoire. La simple utilisation du
pronom personnel « vous » interpelle directement et le met au
centre de vos propos : « Si vous suivez les conseils de…, vous
pourrez… ».
2. L’effet « miroir ».
Des chercheurs neuroscientifiques ont démontré que le simple
fait de se regarder l’un l’autre déclenche l’activité des neurones
« miroir », qui reproduisent parfaitement l’état émotionnel de la
personne en face : si vous êtes rayonnant(e), vous déclenchez
chez l’autre un sourire intérieur. Si vous êtes tendu(e), le public
va ressentir aussi une certaine tension, anxiété. Les neurones
miroir constituent une sorte de sixième sens qui rend les
émotions contagieuses.
3. Partagez des anecdotes.
Comme nous l’indique Chris Anderson, dans le guide officiel
des conférences TED, prenez un personnage qui suscitera
facilement l’empathie, créez du suspens en éveillant la curiosité
(ajout d’une intrigue ou de risques réels), soyez vigilant(e) sur
les détails. S’il y en a trop peu, votre récit ne sera pas assez
vivant ; s’ils sont trop nombreux, on s’y enlisera ! Soignez la
chute : débouchez sur une solution satisfaisante (drôle,
émouvante ou révélatrice, à vous de voir).
4. « Désarmez » votre public en le touchant
émotionnellement.
Racontez votre propre histoire, de façon authentique et
assumée, si elle a un lien avec le message que vous voulez faire
passer.
5. Exprimez ce qui vous tient à cœur, avec authenticité.
Chaque orateur(-rice) est différent(e) sur sa manière d’exposer
et devenir un(e) excellent(e) orateur(-rice) ne veut pas dire
copier telle personne ou telle autre. C’est savoir trouver votre
propre style pour vous sentir à l’aise, en vous appuyant sur vos
expériences personnelles et professionnelles, tout en faisant
preuve d’humilité et d’enthousiasme. L’essentiel est d’être
cohérent avec votre personnalité et vos convictions. Votre
audience le remarquera et vous serez crédible.
Méthodologie et conseils
Pouvoir se positionner en conscience de soi au moment de
représentations en public se nomme la « distanciation ». Cela
consiste à percevoir à la fois le personnage que nous jouons, le
public, mais aussi être capable de contrôler son jeu (voir outil 23).
“
Il est doux de se laisser persuader par une
voix qu’on aime !
Alexandre Dumas (fils)
En quelques mots
La voix est l’ambassadrice de votre état et va
envoyer des vibrations. Quel que soit le contexte, le
premier souci est de se faire entendre. L’émotion peut
avoir une influence sur votre voix qui risque de s’en
trouver modifiée : des trémolos peuvent apparaître,
vous pouvez ressentir la non-maîtrise de cet
« instrument de musique » quand vous avez le trac.
Les émotions qui vous portent, si elles sont
maîtrisées, donnent un naturel, une réalité à votre
voix qui peut alterner entre « s’emballer et se
calmer ».
Comme toute technique, la voix se travaille. C’est un
peu comme une gymnastique qui va vous permettre
de trouver une souplesse au fil du temps et de jouer
avec, de façon harmonieuse, agréable, ludique et
efficace !
CHANTEZ LES MOTS
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Se faire entendre.
• Provoquer l’écoute et l’intérêt.
• Entraîner les personnes dans notre univers.
• Donner des nuances au discours.
Contexte
Avec votre voix, vous disposez d’une palette de couleurs. Cet
instrument extraordinaire, qui vous permet aussi de chanter, vous
donne la possibilité d’exprimer votre passion, votre enthousiasme.
La voix parlée nécessite pratiquement les mêmes techniques que la
voix chantée.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Le timbre. Notre spectre vocal est unique. Selon les
individus, le timbre de voix est très différent. Il est propre à
chacun et ne varie pas. On peut apprendre à placer sa voix,
c’est à dire comment émettre les sons, mais le spectre vocal
reste le même. Au-delà du timbre, la voix se caractérise aussi
par d’autres critères (voir ci-dessous).
2. L’intensité ou le volume. C’est le niveau sonore de la voix,
la force vocale qui permet de se faire entendre en fonction de la
distance qui vous sépare du public. Le niveau est à adapter en
fonction de la taille de l’espace, de la disposition du public, et
du nombre de personnes présentes. Parler avec un volume qui
permettra aux personnes du fond de la salle de vous entendre.
3. L’intonation : l’échelle des sons (du grave à l’aigu). C’est
le mouvement mélodique de la voix, sa musicalité, caractérisé
par des variations de hauteur. Comme en musique, il faut
trouver sa partition et jouer sur des notes différentes. Il est
nécessaire de varier ses intonations afin de capter l’attention de
l’auditoire. Entraînez-vous : inspirez et expirez sur le son pour
la projection (ma, ta, pa) et travaillez sur les voyelles pour
placer le son dans le masque (a, e, i, o) et le faire vibrer.
4. Le débit. C’est le nombre de mots à la minute. Attention, le
trac provoque souvent une accélération du débit, il est essentiel
d’être vigilant sur ce point. La plupart des orateurs parle trop
vite en oubliant des moments de silence, comme s’ils avaient
hâte de terminer la prestation. Entraînez-vous à étirer le temps
de votre intervention pour gagner en impact et laisser le public
respirer lui aussi (voir outil 37).
5. Le rythme. Cela signifie alterner des phrases courtes et des
phrases plus longues, doser les silences (voir outil 37). Pour
vous entraîner, amusez-vous à lire un texte en vous efforçant de
parler ultra rapidement, puis relisez-le en parlant très
lentement. Ensuite, alternez avec une phrase lentement et une
rapidement. Enregistrez-vous et écoutez ce qui se passe en tant
qu’auditeur.
6. L’articulation. Détacher les sons, bien ouvrir la bouche,
desserrer les mâchoires, respecter les liaisons, prononcer les
mots en entier. Ne pas parler dans son masque pour soi, en
avalant la fin de la phrase.
Méthodologie et conseils
N’hésitez pas à vous échauffer la voix avant une intervention. Faites
des vocalises pour accorder votre instrument ! Évitez certains
« défauts » courants comme parler trop vite, « manger » les mots, ne
pas terminer une phrase ou laisser tomber la fin.
Exercices pratiques
1. VOTRE ARTICULATION
• « Gros gras grand grain d’orge, tout gros-gras-grand-grain-
d’orgerisé, quand te dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriseras-
tu? Je me dé-gros-gras-grand-grain-d’orgeriserai quand tous
les gros gras grands grains d’orge se seront dé-gros-gras-
grand-grain-d’orgerisés. »
• « Vélo volé, qu’il a volé dans une villa, et le valet qui fut
volé vit l’évadé du Nevada qui dévalait dans la vallée, dans
la vallée du Nevada, qu’il dévalait pour s’évader sur un
vilain vélo volé. »
• « Quand un cordier cordant doit accorder sa corde,
Pour sa corde accorder six cordons il accorde,
Mais si l’un des cordons de la corde décorde,
Le cordon décordé fait décorder la corde,
Que le cordier cordant avait mal accordée. »
• « Je chancelle sous la chance » (à conjuguer).
• La triste aventure de Coco le concasseur de cacao :
« Coco, le concasseur de cacao, courtisait Kiki la cocotte.
Kiki la cocotte convoitait un caraco kaki à col de caracul ;
mais Coco, le concasseur de cacao, ne pouvait offrir à Kiki
la cocotte qu’un caraco kaki sans col de caracul. Le jour où
Coco, le concasseur de cacao, vit que Kiki la cocotte arborait
un caraco kaki à col de caracul il comprit qu’il était cocu »
(extrait d’un sketch de Bernard Haller).
• « Un vieux chasseur sobre plein de santé, mais atteint de
cécité, chaussé de souliers souillés, sans cigare, fut dans la
nécessité de chasser seul sur ses champs sis en Sicile un
sinistre chat sauvage. Il siffla ses chiens, Châtain, Satin,
Chauvin et suivit son chemin. Sur son passage, six chastes
chérubins siciliens, sans soucis, sans chaussures,
chuchotèrent ceci : “Salut, Sire chasseur, citoyen sage et
plein d’âge, aux yeux chassieux, au sang chaud, sois
chanceux ! Sache, en ce jour serein, sans chagrin…” » (Julos
Beaucarne).
> À répéter plusieurs fois rapidement :
• Pauvre petit pêcheur, prend patience pour pouvoir prendre
plusieurs petits poissons.
• Cinq chiens chassent six chats.
• Trois petites truites non cuites, trois petites truites crues.
• Tu t’entêtes à tout tenter, tu t’uses et tu te tues à tant
t’entêter.
• J’examine cet axiome de Xénophon sur les exigences, les
excès et l’expiation.
• L’essence de la science donne l’aisance des sens.
• Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive
exclusivement au luxe et à l’acquis.
2. VOS « RESONATEURS »
Ces sons ont besoin d’être « sculptés » pour devenir des mots.
Certaines fréquences seront amplifiées, d’autres atténuées. Les
résonateurs vont favoriser ou diminuer certaines harmoniques.
Les principaux résonateurs font vibrer vos aigues et vos graves.
Faites des voix différentes comme les voix des dessins animés : la
voix dans le nez, la voix de tête, la poitrine, amusez-vous,
inventez, libérez la mélodie vocale, comme quand vous lisez des
histoires à vos enfants.
Vous faites entendre à votre corps des sons extrêmes que vous ne
faites jamais. Même si dans votre quotidien, vous n’utilisez pas
vraiment ces sons-là, cela va libérer votre mélodie vocale, votre
expressivité et donner de la couleur à vos mots.
OUTIL Le rythme
36 et la mélodie
“
Le silence est une tranquillité, mais jamais
un vide ; Il est clarté, mais jamais absence
de couleur ; Il est rythme ; Il est le
fondement de toute pensée !
Yehudi Menuhim
En quelques mots
Dans toute communication orale, la monotonie est à
proscrire. Il est indispensable d’activer la relation
avec l’auditoire pour le tenir en haleine. Alors
comment rendre son message vivant et rythmé lors de
ses prises de parole en public ? L’impact d’un
discours n’est pas lié à la seule vitesse d’élocution : la
longueur des phrases, le rythme compte aussi. Le
texte est comme une partition de musique et nécessite
du rythme pour en faire ressortir le sens et la
mélodie .
Objectif
• Éviter le ton monocorde.
• Donner de la vie au texte en adaptant le rythme.
• Donner du relief aux messages essentiels.
Contexte
Avez-vous déjà assisté à un discours où l’orateur(-rice) n’incarnait
pas son message, lisait ses notes et parlait de façon monotone ?
Parler doit être un exercice vivant ! Un rythme modéré et modulé
correspond mieux au fonctionnement de notre cerveau, qui peut ainsi
capter et retenir davantage d’informations.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Le phrasé : jouer sur le phrasé, c’est faire vivre la phrase,
initier un rythme. C’est donc le découpage du discours en
segments, larges, moyens ou courts. Vous pouvez y insérer des
intonations et des respirations à différents endroits pour obtenir
tel ou tel effet dans votre communication verbale. C’est un réel
moyen de donner de la force à votre diction et de l’énergie à
votre message.
2. La bonne vitesse : difficile de savoir à quelle vitesse on parle
naturellement, d’autant que le débit du discours peut changer
selon les circonstances. Avant une prise de parole importante,
rédigez votre texte, prononcez-le à voix haute comme vous si
étiez « en situation » et minutez-vous.
3. La ponctuation : la ponctuation du langage parlé n’a rien à
voir avec la ponctuation de l’écrit. Vous pouvez vous arrêter où
vous voulez dans une phrase, selon le sens que vous voulez lui
donner. Prendre du temps avant et après un mot lui donne plus
d’impact.
4. L’utilisation du silence : il souligne les changements de
rythme. Il vous permet, comme au public, de respirer, de
regarder l’auditoire et de vous appuyer sur lui, ce qui a pour
effet de renforcer une fois de plus votre impact. Le silence
paraît toujours plus long à l’orateur qu’à celui qui l’écoute.
Prenez votre temps et faites des pauses.
5. La répétition : répéter un mot ou un bloc de mots, c’est le
mettre en avant, pour le souligner et renforcer l’impact. La
répétition du mot met en évidence l’importance de ce qu’il
représente, c’est un moyen de préciser votre intention. De plus,
elle favorise la mémorisation du public.
6. Le découpage du mot : DÉ-COU-PER le mot est IM-POR-
TANT pour souligner la force du message.
7. L’intonation : montez le ton, comme pour une question, pour
attirer l’attention et interpeller le public à la réflexion et
descendez le ton pour « toucher », faire passer une émotion,
affirmer un élément important, conclure.
8. Le rythme : faites des phrases courtes pour insister sur un
message essentiel, le précédant et le suivant de pauses ; et des
phrases plus longues pour alléguer sur des points de moindre
importance.
9. L’articulation : détacher les sons, bien ouvrir la bouche,
desserrer les mâchoires, respecter les liaisons, prononcer les
mots en entier.
10. « Projeter » les consonnes, pour diffuser la voix.
Méthodologie et conseils
Évitez les « défauts » habituels : parler trop vite, ne pas ouvrir la
bouche, ne pas remuer les lèvres, « manger » les fins de phrases, ne
pas faire de pauses, etc. Des phrases courtes rendent un discours plus
dynamique. Restez simple dans votre expression !
“
Il y a un moment où les mots s’usent, et le
silence commence à raconter !
Khalil Gibran
En quelques mots
Qui ne craint pas le silence dans une prise de parole ?
Il est inconsciemment associé au « blanc » ou au
« vide ». Et pourtant, c’est lui… qui va mettre en
relief vos messages principaux, lui… qui va donner
de la respiration à votre discours, lui… qui va rendre
accessible le sens des mots, lui… qui sera le véritable
levier de l’attention et de l’émotion, en suscitant
l’intérêt et en tenant en haleine votre public.
Dans une partition de musique, il y a la mélodie et le
rythme. Dans votre discours, le silence donne du
rythme à votre mélodie des mots.
Et, pour vous, orateur(-rice), c’est du confort parce
qu’il va vous permettre de respirer et de retrouver vos
esprits !
JOUEZ DU SILENCE
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• « Asseoir » sa présence avant de parler.
• Mettre en exergue la construction de l’exposé.
• Reprendre son souffle pendant la prise de parole.
• Gérer son émotion.
• Insister sur un mot, une phrase, une idée.
• Conclure et réussir la fin de son intervention.
• Laisser à l’auditoire le temps de comprendre et d’assimiler les
messages.
Contexte
Le silence est la ponctuation d’un discours. Il est un véritable levier,
rythme vos présentations et impacte vos messages. Il rend accessible
votre message.
Si vous inspirez pendant ces temps de silence que vous décidez
consciemment de faire (voir ci-après les moments où c’est nécessaire
et impactant), votre silence sera « plein », c’est-à-dire qu’il sera
vivant parce que votre corps entier ressentira ces vibrations qui
laisseront le public en attente, en suspens de la suite de votre
discours. Qui dit en suspens dit en suspense, donc à l’écoute et
intéressé !
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Pour prendre votre place d’orateur(-rice), démarrez votre
présentation au centre de l’espace, en comptant au moins
5 secondes de silence, et en prenant contact avec votre auditoire
juste par votre regard et votre posture ouverte.
2. Distinguez le blanc (silence subi) du silence (silence choisi).
3. Effectuez vos déplacements dans l’espace, dans un silence
respiré.
4. Servez-vous du silence pour attirer l’attention et faire cesser
certains apartés.
5. Pour éviter d’avoir un ton monocorde et récitant, profitez du
silence pour jouer des autres moyens d’expression (gestuelle,
déplacement dans l’espace, regard, expressions…).
6. Quand vous changez de thème dans votre structure
d’intervention, faites un silence prolongé (toujours respiré), de
manière à faire comprendre que vous passez à un autre chapitre
(comme la page blanche d’un livre entre deux chapitres).
7. Vous voulez faire prendre conscience que vous arrivez à la
conclusion : dites votre phrase de conclusion dans l’expiration,
après un grand moment de silence « habité ». Une respiration
finale bien posée permet d’exprimer au public que c’est fini,
sans le laisser sur sa « faim », mais sur la fin !
Méthodologie et conseils
N’hésitez pas, à chaque temps d’inspiration, à vous donner comme
contrainte de compter 3 secondes de silence.
Cela pourrait vous paraître long, mais c’est le « minimum vital »
pour que le public intègre le message et le décode par rapport à son
expérience, ses connaissances, son vécu, ses projections.
Accompagnez les moments de silence de votre regard. Dans les
moments de silence, prenez votre inspiration (par la respiration
abdominale), expirez quand vous parlez.
Vous souhaitez mettre en valeur une idée ou un mot :
• le/la faire précéder d’une pause légère ;
• le/la faire suivre d’une pause légère ;
• l’articuler en détachant les syllabes ;
• marquer une rupture plus longue après une idée importante ;
• laisser un silence après une question adressée au public.
“
Ce que la voix peut cacher, le regard le
livre.
Georges Bernanos
En quelques mots
La prise de parole est un acte physique, elle nécessite
un réel engagement du corps. Et plus particulièrement
de la puissance du regard . Pour Philippe Van Den
Bergh, « que ce soit avec 10 ou 500 personnes, dans
toute communication, le contact par le regard change
le rapport. Au lieu de faire de votre auditoire un
adversaire, faites-en un partenaire. Le protagoniste
qui parle sans regarder n’est plus à l’écoute de son
public et se prive de nombreux signaux : l’intérêt, la
curiosité, l’adhésion, la fatigue ou une mauvaise
compréhension ». Grâce au regard, la prise de parole
devient plus interactive.
Objectif
• Tisser des liens avec le public.
• Capter l’attention.
• Marquer de l’intérêt à l’auditoire.
• Observer les réactions des personnes.
Contexte
« Le regard est un geste qui touche à distance » nous dit Jean-
Claude Martin dans le guide de la communication. Il éveille
l’attention et sert de stimulus et, en même temps, il vous informe en
temps réel de ce qui se passe ici et maintenant dans la salle. Il est
extrêmement puissant pour créer un lien d’intimité avec les
personnes.
L’absence de regard (ou un regard trop centré sur le texte ou les
slides, en l’air pour chercher ses idées dans son cerveau, vers le sol
pour fuir le regard des autres ou encore dans le vide, appelé regard
« défocalisé ») peut provoquer des interprétations de l’auditoire qui
attribue de façon inconscience un jugement (mal à l’aise,
indifférence, manque de conviction…).
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
L’importance du regard
1. Il permet de montrer à l’autre que vous le voyez, que vous
savez qu’il existe : vous le reconnaissez et le respectez.
2. Il accélère l’établissement de la communication.
3. Il constitue un lien et contribue à établir la confiance et la
relation d’égal à égal.
4. Il intensifie la communication car il est porteur d’expressivité.
5. Il aide à retrouver ses idées, son « fil rouge ».
6. Il vous permet de :
• Ramener progressivement à vous l’attention d’un groupe.
• Reconnaître que vous vous adressez à une « somme
d’individualités » et non à une masse…
• Disposer d’informations sur l’autre, ce que vous dites
l’intéresse-t-il ? comprend-il ? se lasse t-il ?
7. Le regard de l’autre vous aide en tant qu’orateur et constitue
de l’énergie pour vous !
Comment « regarder » ?
1. Etablissez le lien dès le départ : regard bienveillant et
souriant, comme si votre regard souhaitait la bienvenue.
2. En entrant sur « scène », prenez quelques secondes pour
balayez l’assistance du regard.
3. Comptez environ 5 secondes avant de commencer votre
discours ou présentation.
4. Au moment de commencer à parler, regardez une personne
qui vous semble accessible et bienveillante sans pour autant la
fixer trop longtemps.
5. Alternez regard « zoom » et regard « panoramique » :
commencez à distribuer votre regard en alternant les distances :
premier rang, fond de la salle, côté…
6. Si c’est une grande assemblée, vous ne voyez pas votre
public, mais lui vous voit : divisez votre regard en trois parties
égales, comme s’il s’agissait de trois personnes = côté droit,
milieu, côté gauche (chacun se sentira regardé individuellement
et concerné).
Méthodologie et conseils
Le regard et le silence sont de bons partenaires et vont s’associer à
certains moments de votre discours.
Par exemple, après avoir exprimé une idée forte, regardez l’auditoire
en silence ; en fin de phrase et à chaque nouvelle phrase. Vous
changez de thème dans votre présentation, faites un long silence
appuyé du regard (au moins 5 secondes) comme si vous changiez de
chapitre du « livre oral ».
“
Ce que vous êtes parle si fort à mes
oreilles que je n’entends pas ce que vous
dites !
Ralph Emerson
En quelques mots
Une bonne posture favorise la parole, ainsi que sa
crédibilité. Le corps parle naturellement et a un
pouvoir d’expression, mais parfois nous
l’emprisonnons, conséquence de notre culture et
éducation.
Que va ressentir le public ? « Parce que tout ce qui
est dans son champs visuel et auditif va colorer sa
perception et imprégner ses facultés de déduction et
d’interprétation. »
S’inscrire en toute conscience corporelle dans un
espace, dans un lieu, permettra à un(e) orateur(-rice)
de manifester sa présence et ainsi être, à un endroit
donné, « habité(e) dans sa verticalité » !
LE LANGAGE DU CORPS
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Donner de soi une image positive.
• Être crédible.
• Montrer la cohérence de ses propos.
• « Embarquer » le public dans son histoire.
Contexte
Que va voir le public au-delà des mots et de l’allure ? L’attitude, la
posture corporelle, la façon d’appréhender l’espace, la gestuelle, le
regard, les expressions du visage…
« Votre impact aura la dimension physique de votre prise
d’espace » ! Votre image et votre maîtrise dépendent d’abord de
votre posture.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Soignez votre attitude : la relation au sol, à vous-même et au
public.
2. Prenez votre force dans le sol et occupez l’espace.
• Amplitude : visualisez un cercle magique d’un mètre de
diamètre autour de vous et habitez-le confortablement,
c’est votre espace !
• Dès que vous parlez, ne touchez plus votre corps, vos bras
ont mieux à dire (voir outil 40).
3. Descendez votre centre de gravité : enracinez-vous. Prenez
appui dans le sol (visualisez l’image d’un arbre dont le tronc est
bien enraciné, et les branches souples). La force tranquille se
trouve là !
4. Détendez le haut du corps : relâchez vos épaules, détendez
vos bras, libérez votre cage thoracique par le souffle.
5. Décalez légèrement vos pieds et alternez vos appuis
discrètement (sans vous déhancher, ni incliner le buste).
6. Déplacements :
• Placez-vous de manière à avoir tout le groupe dans votre
champ de vision (vision « panoramique »).
• Votre zone de pouvoir est le centre de la « scène ».
• Pour « dé-solenniser », placez-vous sur le côté, afin
d’inciter le public à réagir, si vous avez posé une question,
par exemple.
• Si vous voulez vous déplacer, visualisez une autre zone
sur la scène et allez-y d’un pas déterminé. Ce n’est pas
votre corps qui se déplace à votre insu, mais vous qui
décidez de déplacer votre corps !
• Pour montrer un objet, un écran, écrire sur un paper-bord,
remontez au maximum en restant face au public.
• Dans vos déplacements, marquez des temps d’arrêt dans
le silence (tout en inspirant), afin de continuer à exprimer
par le corps votre présence et mettre en suspens le public
qui vous regarde et attend la suite de votre exposé.
Source : Demain, je parle en public, Thierry Destrez.
Méthodologie et conseils
Pour prendre la parole avec aisance et avoir une bonne maîtrise de
vous-même, vous devez adopter une posture stable avec un bon
« ancrage » au sol : les deux pieds légèrement écartés, le dos droit, la
tête haute et les bras ouverts.
Plus l’attitude est naturelle, plus elle inspire confiance et favorise
l’écoute, mais le naturel s’acquiert lorsque tout est maîtrisé (ou
presque) et demande de l’entraînement.
LA POSITION IDÉALE
Les bénéfices d’une bonne posture ne sont pas uniquement
physiques, telle une meilleure élocution par exemple, mais
également psychiques. Lorsque vous vous tenez correctement, votre
stature se renforce et vous gagnez de l’assurance.
Après avoir fait le point sur ce questionnaire, vous pouvez vous fixer
un plan de progrès, en hiérarchisant vos priorités (se donner un axe
de vigilance à la fois et faire le point régulièrement sur cet axe avant
de passer au deuxième, puis au troisième, etc., permet de ne pas
vouloir monter au douzième étage avant d’avoir franchi le premier).
OUTIL
La gestuelle
40
“
Là où le discours en reste aux mots, la
parole engage le corps !
Jacques Lecoq
En quelques mots
La gestuelle est un des éléments du langage du corps
. Le corps est le premier et le plus naturel instrument
de l’humain. Certaines recherches ont montré que les
personnes tenant un discours sont perçues comme
plus efficaces et compétentes lorsqu’elles font des
gestes avec les mains, comparées à celles qui gardent
les mains immobiles.
La gestuelle est un outil, un moyen d’expression pour
ponctuer le discours. Elle aide l’audience à
comprendre et se souvenir. En réalité, les
mouvements des mains assistent le processus mental.
Objectif
• Appuyer son discours.
• Rendre sa prestation vivante.
• Mettre ses propos en image.
• Démontrer sa conviction.
• Faire vivre sa communication.
Contexte
Faut-il faire des gestes ? Quand ? Comment ? Que faire de mes
mains ? Ce sont souvent des questions que vous vous posez. En fait,
vous prenez conscience de votre corps et vous n’êtes pas habitué(e) à
l’utiliser pour convaincre. Donnez de la liberté aux gestes pour qu’ils
deviennent naturels. Les bras ne vont pas rester longtemps inertes si
vous osez les libérer.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Il n’y a pas de règles précises. À chacun son style !
1. Laissez tomber vos bras, détendus le long du corps. C’est en
commençant par avoir les bras détendus que vous aurez ensuite
des gestes spontanés.
2. Dans un esprit de communication, les gestes ouverts sont
dynamiques et persuasifs.
3. Tous les gestes qui naissent spontanément du discours et qui
sont en harmonie avec le message à transmettre sont de bons
gestes. Ils parlent au même titre que les mots. Ils concrétisent la
pensée.
4. Projetez votre conviction en avançant vos mains vers le
public et modifiez vos gestes en fonction de la taille de
l’assemblée, en faisant des gestes plus amples. On distingue
plusieurs types de gestes :
• Le geste énumératif : quand vous dites un chiffre,
montrez ce chiffre avec vos doigts : 1 - 2 - 3.
• Le geste indicatif : pour montrer, désigner quelque chose.
• Le geste métaphorique : pour donner de la force à une
idée.
5. Certains gestes manifestent un blocage psychologique. On les
appelle les gestes « parasites » et ils sont à proscrire. Ils
desservent l’orateur(-rice) et peuvent indisposer l’auditoire
(mains cachées dans les poches ou derrière le dos, toucher ses
cheveux, piétiner, visser et dévisser le stylo ou tout autre
objet…). Et dans ce cas, le visuel attire plus l’attention et les
mots ne sont plus écoutés.
6. Les gestes répétitifs, cycliques, mobilisent également
l’attention des interlocuteurs au détriment du fond du discours.
Ils parasitent la communication.
7. Les gestes fermés enlèvent de la force au discours.
Méthodologie et conseils
Ce qu’il faut retenir, c’est tout simplement que vos gestes sont
éloquents et doivent illustrer vos propos sans pour autant vous
transformer en mime. Il ne s’agit donc pas d’ajouter artificiellement
quelques gestes à votre discours mais simplement d’aider vos
auditeurs à rester concentrés.
Souvent, les gestes anticipent vos mots en démontrant votre
intention.
“
La chose la plus importante en communication, c’est d’entendre ce qui
n’est pas dit.
Peter Drucker
Si vous voulez réussir une brillante prestation, il est nécessaire de se faire accepter
par une présence, par une aisance dans la communication et l’expression. C’est
prendre le temps de poser les « premières pierres » pour votre introduction qui
donnera une base solide pour la suite. Afin de se montrer confiant(e), le meilleur
moyen est d’entrer directement en lien avec le public. C’est aussi répondre aux
questions de l’assemblée, gérer les imprévus, activer son imagination, convaincre,
en privilégiant le sens, la réalité et l’émotionnel. Une prise de parole doit faire
ressentir, impliquer, surprendre, faire réfléchir. Vous insufflerez ainsi confiance et
enthousiasme !
Les outils
LA STRUCTURE
41 Planter le décor
42 Développer son sujet
43 Répondre aux questions de l’assemblée
44 Gérer les imprévus et improviser
45 La sortie de scène
46 Analyser sa prestation
LE DÉROULÉ
47 L’accroche narrative
48 Les métaphores
49 Oser interpréter
50 Transformer un monologue en lecture vivante
OUTIL
Planter le décor
41
“
Un acteur n’entre pas en scène, il
apparaît !
Antoine Vitez
En quelques mots
Planter le décor, c’est prendre le temps de poser les
« premières pierres » pour son introduction, qui
donneront une base solide pour la suite. Afin de se
montrer confiant(e), le meilleur moyen est d’entrer
directement en lien avec le public. Cela suppose de se
libérer des mots pour son introduction, sans utiliser
de notes. Tout l’art repose sur le fait de donner un
sentiment de naturel et d’improvisation, alors que la
structure a été préparée en amont. Respecter chacune
des étapes annoncées rendra le message efficace.
Objectif
• Poser le cadre de l’intervention et donner du sens.
• Adopter une stratégie d’intervention.
• Se cadrer soi-même dans une structure et un timing.
• Éveiller l’attention du public.
Contexte
Il est essentiel de faire une bonne impression dès le début. Soignez
donc votre mise en scène (voir outil 33). De même, soignez
particulièrement le début de votre intervention en ayant rédigé votre
introduction de manière à démarrer sans hésitation et faire un « effet
d’annonce ».
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Le démarrage (début d’échange avec la salle)
• Premiers mots : une « étincelle » pour créer l’écoute.
Commencez directement (évitez : « Eh bien, voilà,
bon… »). Souhaitez la bienvenue aux participants par une
phrase d’accueil. Assurez-vous que vous êtes bien
entendu(e) par tout le monde : projetez votre voix et si
vous utilisez un micro, pensez à prendre une grande
inspiration avant de lancer le premier mot afin que votre
stress (respiration courte) ne soit pas amplifié par le micro.
• Remerciements : remerciez l’auditoire de sa présence
pour créer un climat de confiance et un état d’esprit positif
et convivial.
• Présentation : présentez-vous en deux phrases pour ceux
qui ne vous connaissent pas. Suivant le type de démarrage
que vous choisissez (histoire, citation, métaphore ou
autre…), votre présentation pourra arriver après, ce qui
assure votre légitimité et permet de développer votre sujet
puisque vous avez raconté un vécu, une expérience ou
autre.
• Comportement : soyez ouvert(e), souriant(e) pour créer
un climat chaleureux. Cette première partie doit être
naturelle, fluide. Pour ce faire, quelques phrases apprises
par cœur permettront une mise en scène appropriée.
2. Présentation du sujet
• Ayez un « starter » : interpellez l’auditoire d’emblée en
sollicitant son attention et sa responsabilisation. Exemple :
posez la question que se pose l’auditoire « Vous vous
demandez certainement pourquoi… ? » ou « On me pose
souvent la question… ? ». Cela permet au public
d’envisager qu’il puisse y avoir une ou des solutions au
thème abordé. Autre exemple de question : « Qui parmi
vous a déjà vécu… ? Merci de lever la main » (et lever la
sienne en même temps), question facile qui va créer un
climat positif, conditionner les auditeurs à s’impliquer et
écouter.
• Expliquez ce qui motive cette présentation ou conférence
et en quoi vous êtes légitime à venir parler du sujet.
3. Présentation des éléments clés que vous allez aborder
Dites de quoi vous allez parler, en suscitant l’intérêt des
participants : « Ce soir, nous allons parler de… », sans rentrer
dans le détail, juste pour mettre en « appétit » les auditeurs.
Fixer le cap et ménager un suspens.
4. Phase de transition
Afin de faire le lien avec la phase de développement du sujet
(voir outil 42).
Méthodologie et conseils
Vous pouvez citer une anecdote, raconter une histoire, utiliser une
métaphore, faire un sketch… (voir outils 47 à 49) afin de détendre
l’atmosphère et gagner immédiatement l’écoute de votre public.
L’effet d’annonce
S’il s’agit d’une animation de réunion avec un groupe restreint
(maximum 20 à 30 personnes), votre effet d’annonce peut être
structuré de la manière suivante.
Présentez clairement dès le début :
• les objectifs ;
• le plan ;
• les méthodes ;
• l’enchaînement logique de l’intervention ;
• les horaires.
Vous pouvez aussi utiliser quelques effets d’annonce qui donnent
le fil rouge de l’exposé aux participants :
« Je vais vous présenter…, puis nous vous parlerons du (de xx heure
à xx heure), et enfin nous aurons un débat au cours duquel vous
pourrez poser toutes les questions qui vous intéressent (jusqu’à xx
heure). Je vous invite d’ailleurs à les noter au fur et à mesure de la
présentation. N’hésitez pas à demander des éclaircissements, dans la
deuxième partie, si vous en éprouvez le besoin !
Enfin, nous pourrons nous retrouver pour échanger
individuellement, à l’issue du débat, si vous le souhaitez ! »
Proposez ce programme et demandez à l’assistance : « Est-ce
que ce programme vous convient ? »
L’objectif est juste d’obtenir une réponse positive soit par oral, soit
par hochement de tête, afin d’engager le public dès le début.
Exemples
Quelques accroches…
“
On peut convaincre les autres par ses
propres raisons, mais on ne les persuade
que par les leurs !
Joseph Joubert
En quelques mots
Développer son sujet fait appel à la façon dont nous
allons avoir à rassembler les informations utiles et à
en démontrer les preuves. Le levier de cette
démonstration est constitué de la force et de la
pertinence de l’argumentation, c’est-à-dire convaincre
et persuader, en privilégiant le sens, la réalité et
l’émotionnel. C’est changer parfois une expertise trop
cartésienne, rationnelle et didactique en transformant
ses connaissances en mode compréhension et
adhésion de l’auditoire. Les personnes à convaincre
sont comme nous tous, faites d’un triple « ressort » :
celui de la raison, du cœur et de l’action, c’est-à-dire
tête-cœur-corps.
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Compléter votre présentation par des arguments impactant.
• Transformer des aspects techniques en avantages positifs pour
l’auditoire.
• Développer l’imagination du public en s’appropriant le
message.
• Faire en sorte que le public s’identifie.
Contexte
Argumenter est la stratégie la plus efficace pour faire prendre
conscience, faire réfléchir, faire basculer les indécis. C’est en fait
démontrer les avantages de la ou les solutions, idées proposées.
C’est marquer les esprits par des mises en perspective, provoquer un
phénomène d’identification. Ce qui touche l’auditoire est plus
viscéral que réfléchi, même si les faits vont servir de base à
l’argumentation.
Étapes
Faites bien la distinction entre un argument, un argumentaire et
une argumentation.
• Un argument : c’est la présentation d’un avantage contrôlable
qu’aura le public à utiliser le service perçu comme
correspondant à un besoin, une envie.
• Un argumentaire : c’est la liste aussi complète que possible
d’arguments à votre disposition.
• Une argumentation : c’est l’art d’utiliser les arguments à bon
escient.
Comment argumenter ?
1. Choisir les arguments correspondant aux besoins et attentes
de l’auditoire (vous avez pris soin, à l’avance, de savoir quel
type de public vous allez rencontrer : chefs d’entreprise,
étudiants, managers…).
2. Limiter le nombre d’arguments à utiliser (les arguments
inutiles sont des arguments nuisibles).
3. Utiliser un langage toujours compréhensible.
4. Exprimer les arguments en termes concrets, positifs (« ce que
cela vous apporte »).
5. S’assurer que le public a été sensible à l’argument en
observant les réactions non verbales et s’adapter au rythme.
Pour cela, faites un temps de silence et de respiration, en
regardant l’auditoire.
Méthodologie et conseils
Limitez à trois le nombre d’arguments par groupe. Gardez les
arguments les plus percutants pour la fin, afin de marquer les esprits.
Utilisez les silences entre chaque argument pour bien les mettre en
relief.
Comment procéder ?
• Transformer les caractéristiques techniques en avantages pour
les interlocuteurs.
• Les exprimer.
Exemple
“
– Pourquoi répondez-vous toujours à une
question par une question ? – Pourquoi
pas ?
Georges Bernanos
En quelques mots
Répondre aux questions de l’assemblée peut être
envisagé dans une présentation, en fonction du format
et de la durée prévue. Un grand nombre de personnes
redoutent ces moments d’échanges car il faut faire
preuve de répartie. Mais comme disait Churchill :
« Mes plus belles improvisations sont celles que j’ai
préparées le plus longtemps à l’avance ! » Cet
exercice demande simplement de la préparation pour
éviter certains pièges, savoir parfois contourner une
question embarrassante, savoir réagir de façon
assurée et marquer les esprits…
LES 5 C DE LA PERFORMANCE
D’après Nelly Michelin et la reprise de Thierry Destrez.
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Renforcer vos messages clés et impacter le public.
• Compléter votre présentation par des arguments.
• Lever certains freins dans l’assistance.
Contexte
Si, dans votre intervention, vous prévoyez une partie
« questions/réponses », c’est que vous êtes prêt(e) à vous engager
dans un état d’esprit positif à répondre, sans considérer qu’il s’agit
d’un combat, mais d’une ouverture vers l’échange et la coopération.
Indiquez dès le début de votre intervention que cette étape est prévue
afin que les personnes préparent et anticipent les questions qu’elles
auront envie de vous poser, quand la parole leur sera donnée.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Au niveau de la démarche
1. Ouvrez cette partie « questions/débat » de façon positive dans
un esprit de collaboration. Choisissez une question ouverte.
Exemples : « Ce que je viens de partager avec vous suscite
certainement quelques réflexions ? » « Quelles sont les
questions que vous vous posez ? » ou « Quelles questions vous
posez-vous à propos de… » ? « Quels sont les points qui… ? »
« Comment réagissez-vous à … ? ».
2. Soit vous regroupez les questions par thème en les notant et
vous les résumez afin d’y répondre de façon générale sur le
thème, soit vous répondez directement à la question, en ayant
bien en tête le temps que vous pouvez consacrer à cette phase
interactive.
3. Précisez les thèmes qui seront abordés et sur lesquels vous
allez insister, et indiquez les questions qui sont hors sujet et qui
pourront éventuellement être abordées plus tard en tête-à-tête,
après votre discours ou conférence.
4. Laissez la question s’exprimer jusqu’au bout, ne la coupez
pas, incitez même la personne à vous en dire davantage et
valorisez-la, en la remerciant et/ou en précisant que cette
question permet d’approfondir…
5. Les réponses demandent à être dirigées vers l’ensemble du
public, et pas seulement à la personne qui vous a posé la
question afin que tout le monde se sente concerné. Pensez à
bien diriger votre regard sur l’ensemble de l’assemblée et
revenez à la fin vers le « questionneur » pour valider s’il a sa
réponse et relancer ensuite vers d’autres participants si vous le
jugez nécessaire.
Au niveau du comportement
6. Ayez l’air confiant(e) et détendu(e), même si vous vous sentez
dans l’embarras.
7. Si le groupe ne réagit pas tout de suite, c’est normal : il lui
faut le temps de se décider, de savoir comment poser la
question, alors… patientez !
8. Reformulez la question afin de bien vous assurer de votre
compréhension et montrez votre écoute empathique.
9. Improvisez (voir outil 44).
Méthodologie et conseils
Les séances de questions/réponses sont aussi un moment important
pour faire de votre présentation un moment marquant pour le public.
Des recherches ont montré que les questions étaient plutôt à mettre
en adéquation avec l’intérêt que le public porte à votre propos.
En situation périlleuse
LES 5 C DE LA PERFORMANCE
En cas de situation tendue ou perçue comme périlleuse par vous,
accédez instantanément aux ressources mentales (voir dossier 3 )
qui vous permettent de vous confronter à la difficulté avec
maîtrise. Voici une méthode de renforcement issue de la
préparation mentale des sportifs à des compétitions de haut
niveau : les 5 C de la performance (voir schéma en ouverture de
l’outil).
• Confiance
• Concentration
• Créativité
• Combativité
• Calme
Ces cinq ressources se travaillent en amont, en préparation pour
nourrir notre état interne par le calme qui est une vraie force et par
les quatre autres ressources qui conditionnent nos comportements
externes de maîtrise de soi.
“
Mes plus belles improvisations sont celles
que j’ai le plus préparées.
Winston Churchill
En quelques mots
Et si gérer les imprévus était… un jeu ? Accepter de
ne pas tout contrôler et de laisser cette place à
l’imprévu, c’est déjà ne pas résister et être prêt(e) à
l’affronter. N’est-ce pas cette crainte de l’inconnu qui
fait peur ? Et si justement cette part d’inconnu avait
un impact positif nous permettant de laisser la place à
notre créativité ? Paradoxalement, l’improvisation ne
s’improvise pas ! Elle se prépare, s’élabore,
s’expérimente en amont, pour « affuter son corps et
son esprit » dans différentes situations, avant de
devenir comme une seconde nature. C’est accepter le
réel en se tenant prêt(e) à cette rencontre d’un
nouveau genre !
SACHEZ IMPROVISER
D’après Rémi Raher.
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Faire confiance à son intuition.
• Oser l’originalité.
• Sortir des réponses et attitudes conditionnées.
• Se rendre disponible et réactif(-ve).
Contexte
« Improviser ne s’improvise pas » : le paradoxe est là, alors que c’est
le saut dans l’inconnu ! L’art de l’improvisation repose sur de petites
astuces et sur l’entraînement. Il n’y a pas de grande méthode. Il est
nécessaire de développer son imagination car cette aptitude est
l’élément fondamental du processus créatif.
Pour faire preuve de présence d’esprit, répondre et faire appel à son
imagination, il faut déjà : se faire confiance, trouver en soi les
ressources suffisantes, accepter ses peurs sans se juger, sans se
déprécier.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Pensez : I.M.P.R.O. (d’après Rémi Raher).
1. I comme « Imperturbable ». Pas de panique : RESPIREZ,
ou plutôt inspirez (voir outil 28). Tous les jours, nous passons
notre temps à improviser, à faire des choix dans ce que nous
avons à dire. Vous avez le trac, mais personne ne le sait, alors
souriez et lancez-vous !
2. M pour « Méditer ». Parlez lentement, ménagez-vous des
pauses et des moments de silence, c’est la clé pour rester
compréhensible, cohérent(e) et prendre le temps d’oxygéner
ainsi votre cerveau en maintenant la conscience de votre
souffle.
3. P pour « Persuader ». Vous parlez pour partager et
convaincre. Il est donc indispensable de présenter des
arguments en termes d’avantages pour le public : qu’est-ce que
cela lui apporte (que ce soit une solution ou un produit) ?
L’objectif est de marquer les esprits d’une part par le lien créé
et d’autre part par des exemples pour les illustrer afin que leur
imaginaire se l’approprie.
4. R pour « Restreindre ». Une bonne improvisation doit être
courte, sans expédier.
5. O pour « Observer ». Si vraiment vous êtes complètement
pris(e) au dépourvu et que vous ne savez pas quoi dire, faites le
point sur la situation et parlez-en : donnez votre avis sur les
propos tenus précédemment, votre joie de vous trouver dans un
cadre aussi accueillant, votre fierté et plaisir d’être accueilli(e)
par un auditoire aussi prestigieux… Brodez à partir d’un sujet
lié au contexte.
Méthodologie et conseils
Les enseignements de C. Stanislavski de la célèbre école de comédie
de New York estiment que la meilleure source d’inspiration d’un
comédien qui doit improviser se trouve en lui-même, dans ses
émotions, ses souvenirs, ses expériences. En parlant de vous-même,
votre sincérité sera évidente et vous « toucherez » le cœur de vos
auditeurs, qui accueilleront votre message avec attention et
empathie !
Avant de vous lancer…
✓ Prenez le temps de prendre le temps avant de répondre.
✓ L’improvisation a une réelle vertu d’authenticité.
✓ Laissez-vous guider par votre instinct qui vous mènera droit
au but.
✓ Tous les jours, vous pouvez trouver le moyen de travailler
votre improvisation, comme un pianiste ferait ses gammes !
S’exercer à l’improvisation
Profitez de chaque occasion dans la vie quotidienne pour vous
lancer : un repas de famille, une réunion de parents d’élèves, une
réunion associative, une réunion dans votre entreprise…
Le simple fait de prendre la parole en public à l’improviste, de poser
une question, dans un contexte sans enjeu, vous permet de vous
concentrer sur votre voix, posture, intonation, accroche, de ressentir
votre émotion, de la dépasser !
L’improvisation peut ne pas être totale. Il y aura toujours une part
d’improvisation à un moment donné dans votre discours, parce que
nous ne pouvons pas tout contrôler. Alors prévoyez l’imprévu !
Quelques conseils
Vous pouvez, dans votre préparation, vous aider de notes, d’un plan
détaillé, d’une structure générale de votre intervention, de fiches
avec les idées principales à aborder, les formules, citations, images
que vous souhaitez mettre en avant et ainsi, en vous laissant guider
par votre instinct, tout en navigant et en faisant des virées de bord,
vos atteindrez votre objectif.
Il est donc nécessaire, en s’entraînant, de développer son
imagination, qui est l’aptitude au cœur de la compétence
d’improviser. Elle est l’élément fondamental du processus créatif.
La confiance en soi
Pour la confiance en soi, plusieurs éléments sont essentiels à cette
créativité :
• Accepter ses peurs, les apprivoiser.
• Ne pas se perdre dans les jugements sur soi ou de ceux que
j’imagine que les autres vont avoir.
• Accepter de ne pas être parfait(e), de ne pas tout contrôler.
• Avoir conscience que le public ne s’en rendra peut-être même
pas compte.
• Avoir conscience que les quelques secondes de silence de
réflexion peuvent être au contraire, pour l’auditoire également,
un moment de « respiration » qui lui permet d’intégrer ce que
vous avez dit juste avant, et de se mettre en écoute pour la suite
de votre message.
Exercice
“
Le secret d’un bon discours, c’est d’avoir
une bonne introduction et une bonne
conclusion. Ensuite, il faut s’arranger
pour que ces deux parties ne soient pas
très éloignées l’une de l’autre !
Georges Burn
En quelques mots
Conclure va avoir une influence sur le souvenir que le
public gardera de vous et de votre présentation. Quel
que soit le mode choisi, préparez-la ! Dans les
conférences TED, il nous est dit que « l’élégance du
dernier paragraphe, suivi d’un simple “merci” est la
meilleure des signatures pour une belle fin » !
Surtout, la conclusion ne s’improvise pas, elle doit
être préparée et répétée de manière à paraître
naturelle et spontanée, de façon qu’elle s’imprime
bien dans la mémoire de l’assistance. Elle permettra
également d’établir une belle réputation d’orateur(-
rice).
MARQUEZ LES ESPRITS
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Que le public comprenne bien que l’intervention touche à sa
fin.
• Qu’il retienne l’essentiel de ce que vous avez dit.
• Finir sur un message et une image positive.
Contexte
Préparez la conclusion et sachez-la par cœur : les deux moments
essentiels dans une prise de parole, pour créer un impact sur le
public, sont l’introduction et la conclusion (première impression et
dernière impression) !
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Commencez par un silence, pour mettre en relief le message
de fin.
2. Placez-vous devant l’assistance, au centre (et devant vos
supports audiovisuels), de sorte que l’assistance vous voie
parfaitement. Tenez-vous bien droit(e) et délivrez vos phrases
d’un ton assuré.
3. La conclusion doit être courte.
4. Revenez de façon succincte sur les principaux points
développés (3 ou 4 points, au maximum) lors de votre
présentation. C’est une excellente façon de raviver la mémoire
de votre public.
5. Incitez à l’action ou répétez votre idée clé en insistant sur ce
qu’elle va changer pour ceux qui bénéficieront de sa mise en
place.
6. Terminez avec un maximum d’intensité émotionnelle :
mobilisez-vous totalement !
7. N’oubliez pas de remercier votre audience pour son attention
et pour le temps qu’elle vous a consacré.
Méthodologie et conseils
Quelques formes possibles de conclusion :
• La conclusion qui résume : vous pouvez commencer par
« Pour conclure ; Pour résumer ; Finalement… ; Pour
reprendre les points principaux… ; Mon dernier point porte
sur… ; En conclusion… ; Nous pouvons conclure que… ;
L’essentiel à retenir est… ; Pour finir… ; J’aimerais terminer
cette présentation en parlant de…… ; En dernier lieu… ».
Reprenez en quelques phrases les points essentiels sans insister.
• La conclusion qui ouvre des perspectives : suggérez des idées
nouvelles pour déboucher sur l’avenir.
• La conclusion qui incite à l’action, pour inspirer votre public et
l’encourager à vous suivre : raconter une histoire personnelle en
fin de présentation vous rendra plus humain(e), accessible et
vous aidera à démontrer en quoi vos idées ont un réel intérêt
pour le plus grand nombre. Racontez des histoires riches en
enseignements pour votre public et assurez-vous qu’elles soient
facilement transmissibles, c’est un excellent moyen de rendre
votre conclusion mémorable.
• Autres techniques : utilisez une anecdote, une citation
inspirante, de l’humour, donnez un conseil.
Evitez :
• de traîner en longueur ;
• d’utiliser des phrases négatives ou passéistes ;
• le doute (« j’espère que cela vous a intéressé ») ;
• la justification ou les excuses (« pardonnez-moi, mais… ») ;
• la chute à plat (« voilà… c’est tout ce que j’avais à vous
dire… ») ;
• les remerciements personnels (« je tiens à remercier Mr X pour
la salle, Mr Y pour… Madame Z pour… »).
Attention de bien respecter le « timing », sous peine de ne pas avoir
le temps de conclure et de bâcler la fin de votre exposé.
“
Je ne perds jamais, soit je gagne, soit
j’apprends.
Nelson Mandela
En quelques mots
Pour progresser, capitaliser sur ses acquis et avoir
conscience de ses ressources est indispensable.
Évoluer, c’est à la fois s’entraîner et analyser puis
évaluer sa prestation , avec des critères objectifs,
c’est-à-dire prendre de la distance avec le rôle joué en
prise de parole. Servez-vous au fur et à mesure de vos
expériences pour enrichir votre savoir-faire et votre
savoir-être par de nouveaux comportements, en vous
appuyant sur un processus de perfectionnement et de
réussite. Identifier vos points d’amélioration
souhaitables permettra de vous fixer des objectifs de
progrès sur des éléments précis, en avançant pas à
pas.
Objectif
• Tirer les leçons de ses succès comme de ses erreurs.
• Développer un réflexe d’apprentissage permanent.
• Avoir conscience des progrès réalisés.
• Se fixer des axes de développement.
Contexte
Traduire ses difficultés en opportunités, c’est tirer des enseignements
de ses expériences antérieures et cela permet d’avancer. Les
situations vécues deviennent un tremplin pour mieux affronter celles
à venir. La facilité à apprendre de ses expériences traduit la capacité
d’une personne à s’améliorer continuellement, en prenant une
certaine distance avec ses émotions.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Pensez à lister vos réussites (pour vous appuyer sur vos
ressources et croire en vous et en vos capacités).
2. Prenez le temps de réfléchir sans culpabiliser.
3. Analysez et décomposez le déroulé de vos actions pour en
repérer les points de progrès.
4. Demandez de l’aide à plusieurs personnes de confiance pour
avoir des points de vue extérieurs et savoir quelles sont leurs
perceptions et leurs conseils : d’autres personnes ont
certainement vécu la même expérience que vous différemment,
et vont pouvoir vous apporter des idées.
5. Faites votre plan d’action et de progrès, en vous posant la
question « Qu’est-ce que je vais mettre en place pour ne pas
reproduire les mêmes erreurs ? » ou « Comment vais-je m’y
prendre différemment à cette étape de mon intervention (par
exemple sur mon entrée en scène ou ma conclusion, sur mes
anecdotes, sur mon déroulé, etc.), pour la prochaine fois ? »
6. Préparez à nouveau les étapes qui demandent un changement.
7. Pour mener à bien votre plan d’action, reportez-vous à la
grille d’analyse pages suivantes, et enrichissez-la si d’autres
critères vous apparaissent incontournables !
8. Redéfinissez vos objectifs de progrès en vous donnant des
priorités.
9. Visualisez la réussite : imaginez le succès, les félicitations, les
applaudissements…
10. Exercez-vous à produire une succession d’images mentales
des points de réussite de votre précédente intervention et
déroulez le processus par étapes pour vous appuyer sur du
positif.
11. Entraînez-vous à nouveau en répétant les parties nécessaires,
ou pourquoi pas le déroulé complet avec les changements.
Méthodologie et conseils
Ne vous arrêtez pas sur le passé en vous focalisant sur le pourquoi
(exemple : « Pourquoi je n’ai pas réussi à réagir face à
l’interpellation d’un auditeur agressif ? »). Il est parfois difficile de
trouver les causes et d’y apporter des réponses. Cherchez plutôt le
comment (exemple : « Comment aurais-je pu réagir, qu’est-ce que
j’aurais pu dire ? »), pour vous orienter vers une future intervention
avec des objectifs bien ciblés, afin de repartir sur une dynamique et
un terrain d’expérimentation focalisés sur les éléments positifs. Être
dans l’intention de trouver des solutions, des différentes façons
d’être ou de faire, est plus efficace que de chercher à « creuser » les
raisons négatives.
Auto-évaluation
“
Les émotions sont le trait d’union entre le
corps et l’esprit.
Christophe André
En quelques mots
Le conceptuel et le factuel ne suffisent pas pour
toucher l’audience. Montrer la passion qui vous
anime crée une proximité avec le public. Activer l’
imagination permet à votre public de s’approprier
plus rapidement votre projet.
Une prise de parole doit faire ressentir, impliquer,
surprendre, faire réfléchir. Plus l’orateur(-rice) est
impliqué(e) émotionnellement, meilleures seront son
écoute et l’adhésion à ses propos. L’accroche
narrative est un levier de communication orale qui se
traduit concrètement par un récit que l’intervenant(e)
utilise comme vecteur de messages, le but étant de
rendre le message plus efficace et humain.
Objectif
• Faire passer une conviction.
• Créer la proximité avec le public.
• Toucher l’auditoire.
• Maximiser l’impact positif.
Contexte
Pour faire passer un message ou une idée et être crédible et
convainquant(e), vous devez maîtriser plusieurs dimensions. Prenez
la parole sur des sujets qui vous touchent et qui vous passionnent
pour transmettre vos émotions de manière naturelle. Vous pouvez
partager une expérience que vous avez vécue, qu’elle soit drôle ou
touchante, le principal est de faire revivre avec justesse ce moment à
vos interlocuteurs. Ils seront ainsi d’autant plus captivés.
Pour cela, utilisez les mots justes et soyez sincère !
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Entrez dans le vif du sujet.
• Date et lieu ;
• Interpellez par un fait précis.
2. Récit toujours au présent (c’est l’ici et maintenant : le temps
de l’action).
3. Enchaînez par votre récit en créant du suspense.
• Plusieurs détails, avec des phrases courtes ;
• Touchez au moins trois des cinq sens (la vue, le toucher,
l’ouïe…) ;
• Utilisez l’humour ;
• Citez des prénoms, des noms ;
• Faites un dialogue.
4. Élevez le débat.
• Faites part d’un enseignement tiré de votre récit.
• Les apports de cet enseignement (les bienfaits pour vous ;
les bienfaits pour le public).
5. Incitez à l’action : phrase ping-pong (exemple : « Si vous
faites ceci… voilà les bénéfices que vous en retirerez »).
Méthodologie et conseils
Ce qui rend légitime votre histoire et qui va permettre à l’auditoire
d’adhérer, c’est que :
• Vous méritez d’en parler (parce que vous l’avez vécue).
• Cette histoire vous tient à cœur (c’est important pour vous et
vous en avez tiré des enseignements que vous pouvez
communiquer).
• Vous avez envie de la communiquer, de la partager.
Exemple :
1. Introduction : « Décembre 2015… Un lieu magique,
mythique, Charlie et Sandrine me font signe d’un geste ritualisé
depuis notre rencontre. Je leur réponds à l’identique…
L’émotion monte… La musique commence et le rideau s’ouvre !
Le tableau s’est animé avec les chanteurs et les danseurs et moi
je les regarde, je suis dans les coulisses… Nous sommes à
l’OLYMPIA, L’O-LYM-PIA … Dans dix secondes, c’est à moi
de rentrer en scène ! »
2. Développement de l’histoire : […]
3. Conclusion (phrase « ping pong ») : « Tracez votre chemin,
[…] croyez en vous et en vos rêves et ils deviendront réalité ! »
“
C’est l’imagination qui a enseigné à
l’homme le sens moral de la couleur, du
contour, du son et du parfum. Elle a créé,
au commencement du monde, l’analogie
et la métaphore.
Baudelaire
En quelques mots
Les métaphores, anecdotes, citations, permettent de
donner du relief et d’interpeller l’auditoire de façon à
créer du lien et à le capter. Elles font appel à
l’émotionnel, l’imagination, l’analogie et raisonnent
ainsi dans l’esprit des interlocuteurs qui vivent le
sujet en même temps que l’intervenant(e). Aristote,
dans sa Poétique, citait déjà la métaphore comme
l’un des principaux procédés de la langue. Ces
techniques font souvent écho au public et l’aide
même à se projeter sur de nouvelles idées et
expériences, en faisant appel à ses sensations et en
donnant du sens à l’esprit rationnel.
ENRICHISSEZ L’IMAGINATION
DU PUBLIC
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Mieux mémoriser un concept fondamental.
• Créer l’impact motivationnel.
• Faire appel à la mémoire sensorielle.
Contexte
Parfois, nous parvenons à capter l’attention simplement en
formulant des arguments clairs, rationnels et concis pour répondre
aux préoccupations de l’auditoire. Mais souvent, cela reste
insuffisant et il faut un quelque chose de plus pour réussir à
réellement engager votre public.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Définition. La métaphore est une façon de s’exprimer plus
créative qu’un simple énoncé. C’est une comparaison où les
termes sont pris au sens figuré, en créant des associations
d’idées entre des mots. L’art de la métaphore a souvent été
utilisé par les plus grands orateurs en préparant des
interventions, des conférences, etc. La métaphore s’adresse
directement à notre cerveau limbique, siège de nos émotions et
de nos apprentissages.
2. Exemples de métaphores et proverbes métaphoriques.
« Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois. Si
tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie. »
« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas
perdre l’équilibre. » (A. Einstein)
3. Exemple de conte métaphorique (source : psynancy.com).
« Dans un atelier, les outils organisèrent une réunion. Le
marteau exerça la présidence, mais l’assemblée lui demanda
d’abandonner car il faisait trop de bruit. Le marteau accepta,
mais il demanda que le tournevis soit aussi expulsé car il fallait
lui donner beaucoup trop de tours avant qu’il ne serve à
quelque chose. Le tournevis accepta, mais à son tour il
demanda l’expulsion du papier de verre car il griffait les
autres. Le papier de verre consenti à condition que le mètre
soit à son tour expulsé car il passait toujours son temps à
mesurer les autres. Le menuisier entra. Il utilisa le marteau, le
papier de verre, le mètre et le tournevis et fabriqua un
magnifique objet. Quand les outils se retrouvèrent seuls, la scie
prit la parole et déclara que tous avaient des défauts, mais que
le menuisier travaillait avec leurs qualités et qu’ils feraient
mieux de ne pas penser à leurs mauvais côtés et se concentrer
sur leurs qualités. Alors les outils constatèrent la force du
marteau, que le tournevis savait unir, que le papier de verre
amenait de la douceur et que le mètre était précis et fiable. Ils
se sentirent fiers de leurs atouts et heureux de pouvoir
travailler ensemble. »
Ce conte montre que dans une équipe, chacun a des qualités qui sont
différentes et que ces complémentarités font la force de l’équipe, si
on apprend à regarder les autres de façon positive.
Méthodologie et conseils
Prenez le concept que vous souhaitez illustrer et commencez par
écrire tout de suite les choix qui vous paraissent les plus évidents, et
prenez le temps de relire et de rebondir sur les idées précédentes.
“
L’interprétation n’a pas plus à être vraie
que fausse. Elle a à être juste !
Jacques Lacan
En quelques mots
Interpréter fait appel à l’art de se mettre en scène.
« Si nous mettre en scène nous impressionne, c’est
que l’aventure n’est pas neutre » (source : Guyette
Lyr, Oser s’exprimer). Elle implique une prise de
conscience et, la plupart du temps, une remise en
cause. Face à cette aventure, pouvons-nous nous
permettre de rester tels que nous sommes ? Prendre la
parole en public ne nécessite-t-il pas d’être acteur(-
rice) et d’endosser un rôle pendant un temps
déterminé, prendre une posture face aux autres, être
vu(e) et reconnu(e), apprivoiser un nouvel espace,
nous ouvrir à une autre image de nous-mêmes ?
La scène nous met à nu et oblige à être créatif(-ve) et
à jouer sur les différentes facettes de notre
personnage ! Être acteur(-rice) et rester sincère est
l’essence même du jeu !
JOUEZ UN OU DES PERSONNAGES
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Impliquer le public.
• Dépasser la peur du ridicule.
• Se servir de ses différents moyens d’expression.
Contexte
« Trop souvent, l’interlocuteur reste cérébral. Il écrit et remet en
forme le texte, mais ne l’incarne pas »(source : Pia Martin, Cegos).
Reprenons les synonymes d’incarner : figurer, interpréter, jouer,
métamorphoser, refléter, représenter, reproduire, revêtir, symboliser,
personnifier… en fait, donner une existence concrète à une valeur
abstraite.
Il s’agit donc d’un jeu créateur, un engagement du corps, une
utilisation de l’espace, une libération des gestes, une acceptation de
son corps et de l’expression non verbale pour rendre ses propos
vivants.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Faites le point sur votre processus interne de pensées :
qu’envisagez-vous comme scénario ? Y en a-t-il plusieurs ?
Listez les différents scénarios qui vous viennent à l’esprit.
2. Entraînez-vous à voix haute sur chaque scénario, en sortant de
votre zone de confort et même en caricaturant : surprenez-
vous !
3. Décrivez pour chaque scénario, une fois la répétition faite, ce
que vous vous dites, puis ce que vous ressentez.
4. Sélectionnez ensuite le « jeu » qui vous semble le plus juste
(et pas forcément celui que vous avez l’habitude de jouer).
5. Répétez-le plusieurs fois, à voix haute, avec la posture et les
gestes, jusqu’à ce que vous ressentiez intérieurement la
vibration juste et cohérente.
Méthodologie et conseils
« L’acteur que nous portons en nous est composé de tous les
personnages d’un théâtre. Notre richesse naît de notre capacité à
accueillir tous ceux que nous avons été, à un moment ou à un autre :
les personnages de notre enfance, de notre adolescence, les facettes
de l’adulte que nous sommes aujourd’hui. Si nous avons abandonné
des personnages à la porte des loges, ils perturberont tôt ou tard
notre représentation. Au contraire, si nous les avons gardés en nous
ou si nous les accueillons avec bienveillance, nous devenons
complétement celui ou celle que nous sommes » (Arnaud Riou).
Il est important de pouvoir accepter le fait d’expérimenter, de
tâtonner, de chercher, de trouver d’autres façons d’aborder un rôle,
de vivre plusieurs fois un même exercice, et finalement d’intégrer
sans passer par la pensée dans l’immédiat. Souvent, la raison nous
empêche de créer. Il s’agit de rejouer la scène plusieurs fois pour
trouver la bonne mesure, la faire vivre jusqu’à ce qu’elle devienne
juste, pour pouvoir « l’incarner » lorsque le moment sera venu.
Il ne s’agit pas de se transformer en comédien(ne), mais d’utiliser les
techniques de l’art vivant qui font leurs preuves. L’intervenant(e) est
cependant un(e) acteur(-rice) qui joue un rôle par sa volonté de
s’investir à un instant T dans un personnage d’orateur(-rice), pour
exister face au groupe, le « séduire », et enfin le faire entrer dans
l’histoire qui se déroule, afin d’y trouver une vérité.
“
Un monologue est toujours un dialogue !
Oscar Sisto
En quelques mots
Lire en public est tout un art. Une lecture vivante
demande à jouer sur les rythmes, la voix,
l’interprétation… Nous sommes nombreux à avoir
tendance à nous « accrocher » au texte et parler à
notre feuille plutôt qu’à notre public. Cela demande
de l’entraînement et surtout de la technique. S’il
s’agit d’un discours rédigé au préalable pour
convaincre ou informer, la technique peut s’acquérir
très rapidement, par un découpage du texte en amont
et de la répétition. Il ne faut surtout pas perdre de vue
qu’il s’agit d’une action de communication avant
tout !
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Faire passer le plaisir de la découverte du texte, sans artifice.
• Capter et maintenir l’attention du public.
• Vivre et faire vibrer le texte.
• Acquérir une meilleure maîtrise de la pensée.
Contexte
La lecture doit être un acte pleinement conscient. « Un monologue
doit être ressenti comme un dialogue » : même si vous avez le texte
écrit sous les yeux, l’auditoire ne doit même pas s’en apercevoir.
Dans les cours de théâtre, nous disons que « le texte est un prétexte,
ce qui nous intéresse c’est le sous-texte ».
Quel que soit le texte écrit, le vecteur de la communication, c’est
vous, et ce qui compte, c’est l’intention que vous allez projeter. Pour
cela, vous allez utiliser de la technique qui va vous permettre
d’acquérir rapidement une lecture vivante.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Préparez votre discours en amont, en utilisant un code de
ponctuation pour l’oral (voir ci-contre).
2. Il est indispensable d’entendre sa propre voix et de sentir la
position exacte dans laquelle se trouve le corps.
3. Au moment où vous lirez, tenez compte du graphisme de la
page que vous aurez préparée (caractères, mots, phrases,
paragraphes, silences, intonation haute ou basse…).
4. Lisez en quatre temps.
• 1er temps : vous prenez connaissance de quelques mots,
en inspirant.
• 2e temps : vous regardez le public.
• 3e temps : vous dites ce que vous avez lu, en expirant (les
mots sont prononcés dans l’expiration pour projeter la
voix).
• 4e temps : vous vérifiez du regard si le message a bien été
reçu, avant de prendre connaissance des mots suivants.
Méthodologie et conseils
Code de ponctuation :
/ = Silence court.
// = Silence de 2 secondes.
/// = Silence au moins 3 secondes.
= Monter l’intonation, presque d’une façon interrogative.
= Descendre le ton dans les graves pour marquer la fin.
Ce type de lecture demande avant tout des répétitions à voix haute
pour vous entendre, ajuster votre intonation et vos silences, en fait,
acquérir et intégrer la technique.
Si, pendant votre discours, vous ne retrouvez plus la ligne, pas de
panique et pas de justifications ou d’excuses, mais un grand moment
d’inspiration en silence et volontairement, avant de livrer à nouveau
votre message, en regardant le public. Cela ne fera que provoquer
l’écoute de l’auditoire qui pensera que c’était volontaire de votre
part.
“
Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous ensemble !
Euripide
Les outils
51 Le rôle d’animateur(-rice) workshop
52 Le fonctionnement d’un groupe
53 Faire face aux situations critiques
Le rôle
OUTIL
d’animateur(-rice)
51
workshop
“
Entrer en relation, c’est créer un passage
susceptible de nous permettre de passer de
l’impression à l’expression, et de
l’expression à la communication !
Jacques Salomé
En quelques mots
Vous pouvez être sollicité(e) à intervenir en tant
qu’animateur(-rice) de workshop, soit pour
sensibiliser à des changements, soit pour construire
des idées sur un sujet, trouver des solutions à un
problème, mettre en œuvre une pratique…… Votre
rôle d’animateur(-rice) est de créer les conditions de
réussite, donner vie au groupe, d’en être le/la pilote,
l’accompagnant(e) : encourager chaque personne à
s’exprimer, stimuler les débats, réfréner les plus
bavards, faciliter les relations au sein du groupe,
reformuler pour relancer les discussions.
Vous avez un rôle de facilitateur(-rice) et de
régulateur(-rice) , garant de la forme et non du fond.
LES DIFFÉRENTES FONCTIONS
DE L’ANIMATEUR(-RICE)
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Faire produire le groupe.
• Prendre votre place tout en laissant le groupe prendre la
sienne.
• Faciliter les liens et la communication.
Contexte
En tant qu’animateur(-rice) de workshop, c’est vous qui guidez
l’atelier et qui connaissez l’ensemble des étapes. Il est peu probable
que des participants viennent remettre en cause votre méthodologie.
Animer, c’est aussi savoir rassurer les participants et les guider.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
1. Phase d’introduction
Après avoir accueilli les participants, vous présentez le sujet,
les objectifs, les enjeux associés.
Vous fixez les règles de conduite : les contraintes en termes de
prise de parole et d’écoute des opinions des autres, le respect
des horaires, l’éventuelle confidentialité à tenir, etc.
2. Phase de production
Votre rôle est de :
• Stimuler le groupe : en utilisant des outils de
communication (reformulation, synthèse, questions
ouvertes…), vous relancez lorsque la dynamique baisse,
vous encouragez à approfondir un axe qui semble
pertinent, vous facilitez l’émergence des idées, etc.
• Gérer la prise de parole : en régulant les échanges, en
permettant à chacun de s’exprimer, en faisant respecter
l’équilibre du temps de parole entre chaque participant…
• Soutenir les membres en difficulté face au groupe. Ne
laissez pas le poids du collectif écraser un(e) participant
(e).
• Contrôler les personnalités difficiles : le/la bavard(e),
l’agressif(-ve), le/la « je sais tout » et d’autres profils
encore nécessitent une gestion ciblée pour ne pas sabrer la
production du groupe et laisser les débats s’enliser dans
des considérations hors sujet.
• Prévenir les dispersions et recentrer le cas échéant sur le
sujet principal, l’objectif, l’horaire…
• Animer et rythmer votre atelier. Pensez régulièrement à
faire des pauses de 10 ou 15 minutes en fonction du temps
du workshop, pour respirer, stimuler les idées et se
concentrer à nouveau. Les pauses sont essentielles, car
elles rythment votre atelier. Soyez attentif(-ve) au respect
du planning. N’hésitez pas à prévenir qu’il reste
30 minutes, 10 minutes, etc. Par cette technique, vous
poussez les équipes à synthétiser ou au contraire, à
progresser.
3. Phase de conclusion
Le but est de partager le contenu de l’atelier. Impliquez les
participants au débriefing en validant les conclusions avec eux.
Si des sous-groupes ont été formés, chacun peut avoir un porte-
parole pour délivrer la synthèse des travaux. Le but n’est pas de
refaire l’atelier. Restez factuel(le) sur ce qui a été dit. Si besoin,
planifiez un autre atelier.
4. L’après
Envoyez un rapport de synthèse de l’atelier. Dépouillez les
réponses au questionnaire de satisfaction et passez en revue les
points forts et les points à améliorer pour la prochaine
animation.
Méthodologie et conseils
Vous n’avez pas à répondre à toutes les remarques et questions.
Laissez cette mission au groupe. Lorsqu’une personne pose une
question, demandez au groupe si quelqu’un a une réponse à apporter.
Vous restez bien sûr disponible si personne n’intervient.
La fonction production
Sans objectif, il n’y a pas de résultat. La fonction production
consiste essentiellement à :
• déterminer des objectifs communs ;
• apporter des informations utiles (expériences, connaissances,
exemples…) ;
• faire émettre et émettre des opinions, des points de vue, des
objections ;
• choisir des orientations ;
• trouver des idées, des solutions.
La fonction facilitation
Si le but est mal défini, on peut avoir l’impression de tourner en
rond. La fonction facilitation consiste essentiellement à :
• proposer un objectif ;
• contrôler les digressions ;
• gérer l’expression des participants ;
• accompagner l’avancement de la production : faire ressortir les
points clés, marquer les résultats essentiels, rappeler les
décisions, garder les idées émises et oubliées pour relancer le
groupe ;
• assurer les conditions matérielles.
La fonction régulation
Le processus de groupe se déroule à deux niveaux : le contenu et les
rapports socio-affectifs.
Il est indispensable de réguler les tensions au niveau de la relation du
groupe avec le travail et de la cohésion de groupe et des relations
interprofessionnelles.
La fonction régulation consiste essentiellement à :
• faire expliciter les raisons d’une intervention ;
• élucider les raisons d’une intervention, d’un conflit, d’une
tension ;
• rendre le groupe plus conscient de son fonctionnement ;
• distinguer ce qui est confondu, mettre fin au quiproquo ;
• faire prendre conscience au groupe de la façon dont les
phénomènes psychologiques interfèrent avec la résolution des
objectifs.
Exemple
1. PHASE DE PRÉPARATION
• Écrivez chaque question à traiter sur une feuille de paper-
board (elles ne seront dévoilées qu’au fur et à mesure).
• Distribuez post-it et feutres.
2. PHASE DE CRÉATIVITÉ
• Expliquez la méthode d’animation : une discussion par écrit
et les règles du jeu : 1 seule idée par post-it (écrire
suffisamment gros pour être lu) 3 mots minimum, 3 lignes
maximum, pour la compréhension (et la place). Ne pas se
sanctionner dans la production et dans la qualité du message.
• Donnez le thème et un temps de production.
• Vérifiez que les idées écrites soient suffisamment claires et
précises.
• Tant que les participants écrivent, ne les arrêtez pas, même
si le temps est écoulé.
3. PHASE DE COLLECTE
Quand la période de production est terminée :
1re possibilité :
• Demandez à un(e) participant(e) de donner son idée
majeure, l’afficher et la lire.
• Demandez aux autres participants de donner leur post-it
proche de cette idée.
• Les afficher, les regrouper ou les séparer si nécessaire.
• Arrêtez le thème.
• Affichez sur le mur la feuille de paper-board.
• Demandez à un autre participant de donner le post-it
correspondant à son idée majeure et ainsi de suite, auprès de
tous les participants.
2e possibilité :
• Demandez aux stagiaires de venir coller leur post-it au
tableau.
• Enlevez les doublons.
• Classez ou faites classer les idées par thème et nommez ces
thèmes, en regroupant les post-it et en les entourant au feutre.
4. CONCLUSION
Quand le tour de chacun est terminé et que la reclasse des idées
diminue :
• Vérifiez l’homogénéïté des thèmes, sinon permutez des
post-it.
• Pour chaque thème, demandez aux participants si cela
provoque une association à d’autres idées et demandez leur
de vous donner les post-it qui s’y rattachent.
• Déterminez ensemble le titre de chaque groupe de post-it.
5. PONDÉRATION
• Si vous avez besoin de déterminer des priorités, faites
classer les thèmes par ordre d’urgence ou d’importance, en
distribuant des pastilles de couleur en nombre limité que les
participants iront coller.
• Demandez aux participants de réfléchir à leur choix (en
silence).
– Limitez, si nécessaire, le nombre maximum de pastilles
aposables à un thème.
– Quand tout le monde est prêt, demandez aux
participants de se lever pour aller voter.
“
Aucun d’entre nous n’est plus intelligent
que l’ensemble d’entre nous.
Kenneth Blanchard
En quelques mots
Comment fonctionne un groupe par rapport à un
individu ? Le groupe a sa vie propre. Il constitue une
mini-société, il a un côté régression où chacun
cherche sa place, recherche le mode de relations avec
les autres. Le groupe peut avoir des réactions
violentes, agressives, ou à l’inverse être sans énergie.
Il a en général une attention peu soutenue, il raisonne
simplement et lentement, il se fatigue aussi
facilement et a un degré d’attention limité. En
conséquence, il a besoin d’être stimulé pour être
impliqué et créatif.
Objectif
• Prévoir le comportement à adopter.
• Créer de la dynamique.
Contexte
Lors d’un workshop, les participants présents constituent un groupe.
Un groupe est autre chose que la somme des individus qui le
composent, il a sa propre personnalité et son propre fonctionnement.
Il constitue une mini-société.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
Chronologie du fonctionnement de groupe
1. Le groupe observe, est en attente. L’animateur(-rice) doit
accueillir, mettre en confiance. Il/elle présente les objectifs et
les règles du jeu.
2. Les premiers échanges dans le groupe font leur
apparition. L’animateur(-rice) laisse exprimer les attentes
personnelles, relie les objectifs personnels à ceux du groupe et
de l’objectif.
3. Les participants s’expriment, confrontent leurs idées, ont
une volonté de travailler en commun. L’animateur(-rice)
favorise la participation, reformule, reste neutre.
4. Le groupe commence à s’organiser, à échanger.
L’animateur(-rice) propose des méthodes de travail, fait des
synthèses, relance, pose des questions…
5. Le groupe est efficace, structuré ; il est productif et a
envie d’atteindre l’objectif. Il devient capable d’évaluer ce
qu’il fait, d’évaluer sa marge de liberté interne et externe, de
définir consciemment ses propres règles de fonctionnement.
L’animateur(-rice) supervise le travail, fait participer,
progresser, encourage les initiatives et l’innovation.
Méthodologie et conseils
• Les positions extrêmes s’équilibrent, la richesse des idées
permet généralement de sortir des impasses et le sentiment de
groupe amène les participants à nuancer les positions
individuelles.
• Le groupe peut avoir des réactions violentes. En effet, son
comportement est plus proche de celui d’une foule que de celui
d’un individu. Il est très sensible à la critique, à l’émotion, à
l’humour… L’animateur(-rice) doit donc maîtriser son
comportement à tout instant et être à l’écoute des réactions du
groupe. Il/elle doit être proche du groupe, le soutenir, l’aider
moralement et ne pas l’agresser, ni le dévaloriser.
• L’animateur(-rice) doit alterner les moments d’intense travail
(réflexion) et les moments ludiques, et utiliser des supports
visuels attrayants.
• Même composé d’esprits brillants, la vitesse et la capacité de
réflexion d’un groupe est limitée. L’animateur(-rice) doit donc
présenter les choses simplement, les répéter si nécessaire,
vérifier souvent la compréhension, faire régulièrement des
synthèses et si nécessaire, les afficher au tableau.
• Le groupe se fatigue facilement. Fatigue physique (position
assise, manque de renouvellement de l’air, crispation
musculaire…) et fatigue nerveuse (tensions à l’intérieur du
groupe, vitesse de compréhension différente pour chacun,
participation plus ou moins active…). L’animateur(-rice) doit
respecter les horaires et les « creux ludiques ».
Il est recommandé de faire bouger physiquement les participants
toutes les 90 minutes, au maximum. Un exercice rapide, un jeu, ou le
simple fait de changer de siège ou de disposition donnera de la
dynamique.
“
Où serait le mérite si le héros n’avait pas
peur ?
Alphonse Allais
En quelques mots
Les situations critiques peuvent être variées selon
les intervenants et la façon dont ils les perçoivent. Ce
n’est pas tant la situation qui est difficile que sa
propre représentation mentale de la situation. Pour
certains, avoir à répondre à des comportements
agressifs peut être considéré comme un jeu, pour
d’autres ce sera l’enfer. D’autre part, la peur du trou
de mémoire peut justement le provoquer. Improviser
à ce moment précis demande de la technique et d’oser
se dépasser pour se confronter à l’inconnu.
Comme disait Sénèque : « Ce n’est pas parce que les
choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais
parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » !
GÉRER LES PERTURBATIONS
EXTÉRIEURES
POURQUOI L’UTILISER ?
Objectif
• Dédramatiser les situations inattendues.
• Garder la distance nécessaire pour une intervention
constructive.
• Faire preuve de réactivité.
Contexte
Il se peut que, lorsque vous êtes amené(e) à donner la parole au
public, vous puissiez parfois vous retrouver face à des
comportements inattendus, inexplicables. Quoiqu’il arrive, le
« spectacle » ne doit pas s’arrêter et vous devez rester dans votre
« personnage » (rôle), tout en contrôlant la situation.
COMMENT L’UTILISER ?
Étapes
• Le trou, la perturbation extérieure
– S’appuyer sur le groupe (« où en étais-je ? »).
– Ne pas montrer sa peur et s’appuyer sur les techniques
d’expression (voir dossier 5).
– Respirer à fond et regarder le public (faites comme si
vous saviez) et reprendre le fil.
• Les apartés entre participants
L’intervenant(e) qui souhaite faire cesser un aparté qui se prolonge
peut se taire au milieu d’un mot et laisser s’installer un silence
accompagné d’un sourire, plus gênant pour les participants que pour
l’animateur(-rice). Les membres du public rappelleront eux-mêmes
les distraits à l’ordre.
• Si un(e) participant(e) parle tout le temps
Limitez son temps de parole afin que d’autres personnes puissent
s’exprimer. Ne vous laissez pas influencer par celui/celle qui parle le
plus : le groupe n’a pas forcément la même opinion que lui/qu’elle.
Demandez aux autres, selon la situation, ce qu’ils pensent de ce qui
vient d’être dit et s’ils sont d’accord.
• Si un(e) participant(e) prend la parole de manière agressive
1. Montrer qu’on a bien compris le point de vue de
l’interlocuteur(-rice) (« Je comprends votre point de vue
sur… »). En reformulant sa pensée, on gagne sa bienveillance.
2. Plutôt que nier ce qui vient d’être dit par un fracassant « Je ne
suis pas d’accord » (ou un « Oui, mais » de négation), dire ce
qu’on pense en forme additionnelle : « On peut ajouter
que… » ; « De plus… » ; « En poursuivant ce que vous
dites… ».
3. Donner son point de vue pour montrer à l’interlocuteur(-rice)
que différents points de vue peuvent exister. Utiliser des
formules non péremptoires telles que : « On peut se demander
si… » ; « Par certains côtés… » ou « Dans la plupart des
cas… ».
4. S’appuyer sur le concret, sur l’expérience. Les faits, les
exemples, sont souvent irréfutables. On aura intérêt à s’appuyer
sur eux plutôt que sur des affirmations, des jugements de
valeur, des réponses dogmatiques.
5. S’efforcer de recentrer ce qui vient d’être dit comme une
réponse à l’attente du groupe : « Comme viennent de le
souligner les deux dernières interventions, il semble important
de retenir que… ».
Méthodologie et conseils
Certains participants peuvent chercher à vous embarrasser, voire à
vous agresser. Le risque est de se mettre sur la défensive et la
conséquence est la tendance à s’imposer, donc à s’opposer. La règle
absolue est de ne jamais entrer dans un rapport de force avec un(e)
participant(e). Tout le groupe pourrait alors se retourner contre vous
ou bien se fermer définitivement.
Annexe I
LA TECHNIQUE DE L’ANCRAGE
Ancrez dans votre mémoire un état de bien-être afin de le
retrouver instantanément, notamment en situation de stress pour
réussir et profiter pleinement des événements futurs.
1. Imaginez la réussite complète de votre événement.
• Devenez spectateur(-rice) au fond de la salle. Tout se
passe dans votre imagination : visualisez le résultat
idéal. Observez votre personnage sur scène en pleine
réussite à la fin de la conférence, écoutez les
applaudissements, apercevez vos amis, collègues ou
clients très satisfaits.
• Revenez dans « votre peau » pour revivre la scène de
l’intérieur : imaginez-vous sur scène au milieu des
applaudissements, entendez les compliments du public.
Ressentez la satisfaction d’être arrivé(e) à la fin de la
conférence avec succès.
2. « Ancrez » cet état de satisfaction. Pour cela, utilisez
votre mémoire.
• Faites physiquement un pas en arrière. C’est un retour
vers le passé : retrouvez un souvenir où vous vous êtes
trouvé dans cet état, reprenez les sensations, les bruits,
repensez aux espaces.
• Localisez ce sentiment dans un point de votre corps,
par exemple le bras, et associez-y une couleur.
• Puis associez le tout à un geste, par exemple vous
toucher légèrement le bras.
3. Associez les deux événements, celui à venir et celui du
passé pour une sensation de victoire commune.
Faites un pas en avant pour retourner « vers le futur » et imaginez
de nouveau la situation à venir, en réalisant que vous connaissez
déjà cette sensation de force, d’efficacité et de réussite. L’ancrage
est fait. L’exercice doit être répété plusieurs fois, pour bien ancrer
sa réussite et maîtriser son stress. Quelques instants avant de
« monter sur scène » il vous suffira d’activer cet ancrage pour
retrouver l’état de plein potentiel et de satisfaction.
Annexe V (outil 28)
L’ORATEUR(-RICE) CHARISMATIQUE
Le « charisme » (du grec « charis » : la grâce) qui résume souvent
la personnalité d’un homme ou d’une femme politique, d’un(e)
conférencier(-ère), d’un(e) comédien(ne) est la qualité d’une
personne qui séduit, influence, voire fascine les autres par ses
discours ou même sa seule présence.
Ses trucs :
• Une préparation minutieuse (recherche de formulations,
contact préalable avec les lieux, habillement choisi…).
• Une attitude confiante.
• Une attitude simple : il/elle ne s’excuse pas pour ses
imperfections, ne souligne pas ses faiblesses. Il/elle a à
parler, il/elle parle !
• Une attitude humaine : il/elle se présente, n’hésite pas à
s’engager (« je », « nous »), à citer des anecdotes
personnelles, à jouer de dialogues…
• Un vocabulaire simple et adapté au public, concret, positif.
• Il/elle ne lit pas : il/elle improvise à partir d’un plan détaillé.
• Il/elle utilise des supports visuels de présentation.
• Il/elle parle debout, utilise tout l’espace, regarde l’auditoire,
joue des modalités de la voix, sourit, donne du rythme à son
discours, vit ce qu’il/elle dit, respire !
• Il/elle est dynamique : c’est la force active qui naît du désir
de communiquer avec les autres, l’orateur(-rice) doit se
sentir « en route vers l’objectif ». Parler, c’est être en
mouvement.
• Il/elle est sincère : c’est un engagement de toute la personne
dans l’action oratoire.
– Soyez intéressé(e) ! Vous intéresserez !
– Soyez ému(e) ! Vous serez émouvant(e) !
– Comprenez ! Vous ferez comprendre !
La sincérité permet d’échapper au « conventionnel ». Elle conduit
à l’extériorisation de la personnalité dans ce qu’elle a de plus
original.
• Il/elle est disponible : c’est un contact d’une qualité
particulière et privilégiée parce qu’il/elle facilite les
communications entre les individus. Il/elle perçoit l’autre
comme un égal, en lui manifestant de l’intérêt, de la
considération, de la chaleur humaine.
• Il/elle accepte : d’être soi-même, comme il/elle est ; les
autres, comme ils sont ; la situation dans ce qu’elle a
d’originale et unique !
http://www.smart-coaching.net/comment-ameliorer-sa-voix-pour-parler-
en-public/
https://www.bernard-guevorts.com/article/comment-eviter-les-erreurs-
classique-de-la-prise-de-parole/#.XZSM_C3pM_U
https://www.themessagecompany.fr/blog/comment-mettre-de-l-emotion-
dans-son-discours
https://agentmajeur.fr
https://www.humaindigital.com/seduire-son-public-introduction-
percutante/
https://www.humaindigital.com/la-metaphore-cle-noble-de-la-
communication/
https://www.slidepro.fr/blog/capter-auditoire/
https://agentmajeur.fr/category/prise-de-parole-en-public/
http://coacheloquence.com/trouvez-le-plan-le-plus-adapte-pour-votre-
prochain-discours-7-modeles-prets-a-lemploi/
https://www.decodeurdunonverbal.fr/video-structurer-son-discours-
pour-parler-en-public/
http://zonelitteraire.e-monsite.com/medias/files/invention-rediger-un-
discours-2.pdf
https://fr.wikihow.com/écrire-un-discours
http://www.adlf.org/redaction-article-scientifique.html
https://www.themessagecompany.fr/blog/les-12-regles-du-discours-
selon-le-web
http://didierchambaretaud.blogspot.com
https://www.irbms.com/preparation-mentale-arme-du-sportif/
https://www.manager-go.com/gestion-de-projet/dossiers-
methodes/conduire-un-workshop
https://design-et-collectivite.com/ressources/
http://www.sij.asso.fr/Actions/Eloquence/Eloquence_fichiers/GuideElo
quence.pdf
Crédits iconograpiques