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CHAPITRE IV

PHENOMENES THERMIQUES
EN SOUDAGE
I-Définition du soudage :
Le soudage est une notion de continuité entre deux parties à
assembler par divers moyens.
On distingue trois mécanismes conduisant à la continuité métallique :
1- Mécanisme par rapprochement en phase solide (effort mécanique):
il intervient à chaud ou à froid (par déformation)
soudage par résistance
(ou par friction)
Conséquences :

La continuité métallique
peut être complétée par le
phénomène de
recristallisation si la
déformation à lieu à chaud.
2- Mécanisme de diffusion :

Soudage dit par


diffusion

Si l’interface est liquide-solide, il y a création d’une zone d’alliage sur une très
faible épaisseur au-delà de l’interface. C’est le processus du brassage qui
caractérise la solidification d’une phase liquide sur une phase solide.
II- Aspect Thermique :
La plupart des procédés de soudage font intervenir une source de chaleur :

immobile
en mouvement (résistance par points)

 Une comparaison des différentes puissances de flux de chaleur mises en jeu


montre que la densité d'Energie mesurée au point focale d’un faisceau laser est
10000 fois plus élevée que celle relevée au dard d’une flamme d’un chalumeau.

 La localisation des flux thermique au centre des sources de la chaleur lors du


soudage de plusieurs procédés entraine les conséquences suivantes :
Échauffements rapides : l’évaluation des vitesses de chauffage permet de prévoir et interpréter les
effets métallurgiques.
la température maximale est proche de la température de fusion, qui a un effet d’un point de vu
métallurgique sur la différence entre les structures.
Passage de l’état liquide (fusion) l’état solide (solidification)
crée le phénomène de retrait et le caractère localisé de la soudure fait
intervenir la dilatation thermique.

Conséquences :

Déformations Contraintes au niveau des joints de soudures


III- Aspect Chimique :
Il se produit une évolution de la composition chimique du métal fondu lors du
soudage durant un temps très court (opération rapide) :

Des éléments constitutifs

Éléments volatiles qui Réactions chimiques


peuvent être compensés entres éléments présents.
par des additions. (carbures, nitrures)
Conséquences :
Les propriétés sont altérées :

Contact avec le milieu environnant (gazeux ou liquide).

Si le métal fondu réagit fortement avec le milieu gazeux, il


faut apporter une protection contre les effets néfastes que
sont l’oxygène et l’azote de l’air.
Solutions :

 Utilisation des enrobages et des flux qui produise des laitiers


séparant le métal fondu de l’atmosphère.
 Intervention des gaz protecteurs : Argon.

Contact avec le métal de base :


• Par fusion, une partie appréciable du métal de base s’incorpore au
métal fondu qui fait varier la dilution par sa pénétration.
Application : Soudage des alliages d’aluminium 6000 et 7000
Propriétés des alliages d’aluminium.
Conductivité thermique élevée
- Il faut des sources de chaleurs a grandes densité d’énergie pour réduire la durée
du cycle thermique.
- Diminution des gradients de température d’ou des déformations moindres.
Cycles thermiques

Positions des thermocouples


1 – Dilatation Ac1 : detensionnement

2 – Ac3 : austénisation (changement


de maille).
3 – Zone fondue : fusion et dilution
du MA et du MB.
4 – Solidification Ar3 : formation de
dendrites, retrait, contraintes.
5 – Transformations allotropiques
Ar1: trempe (martensite), recuit
(perlite).
6 – Fin de transformation :
contraintes résiduelles,
déformations, rupture.
CYCLE THERMIQUE EN SOUDAGE
ZAC OU ZAT :
ZONE AFFECTEE PAR LA CHALEUR OU ZONE AFFECTEE THERMIQUEMENT
 Aux abords immédiats de la zone fondue, le métal subit les effets du cycle
thermique de soudage qui provoque des transformations liées à la température
maximale atteinte et aux conditions de refroidissement du joint soudé.
 Différentes régions de la ZAC et
microstructures au voisinage de la zone
fondue.
1 et 2 Métal de base : température peu élevée
ou ambiante, aucune transformation
3, 4 et 5 – Le grain grossi jusqu’à l’approche
du bain de fusion, c’est la ZAT. C’est
dans cette région que les risques de fissures à
froid peuvent naître, ainsi que les
modifications des caractéristiques
mécaniques du métal.
Microstructure de la soudure
Phénomènes Thermiques et métallurgiques
 L’étude thermique de l’opération de soudage permet l’interprétation qualitative
et quantitative des phénomènes thermiques et métallurgiques.
 Les opérations de soudages modifient profondément :
1- les structures métallurgiques
2- les propriétés locales des pièces soudées.
 Il est important de connaitre l’influence des différents facteurs tels que :
1- les cycles thermiques de soudage
2- la composition chimique des pièces à assembler.
 Le cycle thermique traduit l'évacuation de la chaleur en tout point au voisinage
de la zone soudée, Il dépend :
1- du procédé (quantité de chaleur effective mise en jeu).
2- du matériau (conductivité thermique)
3- de la géométrie de l’assemblage.
 L’équation différentielle de la chaleur d’une source de chaleur qui se déplace à
vitesse constante dans un système mobile lié à la source en régime stationnaire
s’écrit :
θ : température
t : temps
∝ = λ/ρC : diffusivité thermique du matériau (m2s-1).
λ : conductibilité thermique (J.m-1°K-1s-1).
ρC : capacite calorifique volumique (J.m-3°K-1).

La résolution de l’équation considère deux cas selon l’écoulement de la


chaleur dans les produits épais ou mince.
i- pour les produits épais, l’écoulement de L’évolution de la température en fonction du
la chaleur est radial par rapport à la temps et de la distance s’écrit:
source. ⁄
= 0+ ⁄

r= 2+ 2+ 2

q: apport calorifique (J)


q/v: énergie linéaire (chaleur introduite par unité
Système de coordonnées de longueur du joint de soudure)
θ0 : température initiale.

Tôle épaisse
 pour les produits minces d’épaisseur d, l’écoulement de la
chaleur est négligeable dans le sens de l’épaisseur et la
solution s’écrit :


Système de coordonnées = 0+ ⁄

Tôle mince
- On observe une phase d’échauffement très
rapide (102 °C/s : soudage a l’arc)
- Passage par la température maximum θM (le
temps de maintien à cette température est
faible surtout quand θM est élevée).
- Une phase de refroidissement dont l’intensité
est caractérisée par deux températures bien
déterminées:
i- Un refroidissement entre 800 et 500 °C : ΔT 800
500

102°C/s
ii- Un refroidissement entre 700 et 300 °C : ΔT 700
300
La majeure partie des transformations
métallurgiques interviennent dans ces gammes de
température pour les aciers de construction
(carbone-manganèse). La structure métallurgique
Cycle thermique
finale dans la ZAC dépend de la température
maximale θM et de ΔT 800500
Température maximale θM
Les équations donnant l’évolution de la température θ en fonction du temps et de la
position r présente une singularité au point r = 0. (θM ∞ quand r 0).
On impose une condition θM = θf (température de fusion) à la limite de la zone de
fusion de rayon R au temps tM où la température est maximum.

à la température tM :
( ) = 0
Les solutions pour les tôles épaisses et minces sont :

= 2 +
⁄ Tôles minces (variation en 1/r)

= ⁄

+ Tôles épaisses (variation en 1/r2)

NB :
- L’équation donnant le pic de la température peut être utilisée pour calculer la largeur de la ZAT.
- La largeur de la ZAT est déterminée en introduisant la valeur de r qui correspond à θM égale
précisément à la température particulière de transformation (température de recristallisation,
température d’austènisation…)
- l’équation ne peut être utilisée pour estimer la largeur de la zone de fusion puisque elle présente
une singularité à θM = θf
Paramètre de refroidissement ΔT 800
500

 Les solutions pour les tôles épaisses et minces donnent :

ΔT 800 °(C) = ( ⁄
( - ) Tôles épaisses
500

ΔT °(C) = ( ( - ) Tôles minces


800
500
Temps de solidification
Le temps de solidification, du début jusqu’a la fin de solidification est donné par :

t(s) = ( ⁄ )
( )

Temps de solidification exprimé (en seconde)

L : chaleur latente de fusion (J/mm3)


λ : conductibilité thermique (Jm-1 °K-1 s-1)
Vitesse de refroidissement
La vitesse de refroidissement est estimée pour déterminer la nécessite d’un
préchauffage. Elle influence :
 le grossissement ou l’affinement des grains de la structure finale.
 l’homogéneite, la distribution et la forme des phases et des constituants dans la
microstructure tant au niveau de la ZAT que dans la ZF.
 si la vitesse de refroidissement est très élevée dans les aciers (dureté ; martensite
; susceptibilité a la fragilisation par hydrogène…).

(° )= (° ) = )2 −
(⁄

Tôles épaisses Tôles minces


a- En réalité les différents points d’un même joint soude subissent la même loi de refroidissement.
Ainsi les différentes zones d’un joint soude sont caractérisées par une valeur unique du paramètre
de refroidissement ΔT(800-500).
b- L’évolution de la microstructure qui conditionne les propriétés de la soudure dépend de la
température maximale.
c- Il est donc intéressant de lier le paramètre de soudage avec condition opératoires que sont :
l'énergie linéaire de soudage, l’épaisseur…
Influence de l’épaisseur et de l’énergie de
soudage
L’épaisseur critique traduit la modification de la
nature de l’écoulement de la chaleur dans
le joint soudé qu’il soit bidimensionnel ou
tridimensionnel.
Facteur d’épaisseur τ :
Si τ ≤ 0,75 l’équation des tôles minces est valable
Si τ ≥ 0,75 l’équation des tôles épaisses est valable
τ=d (⁄ )
Application :
Calculer les différents τ pour les différents aciers : ρC = 0,0044 J/mm3 °K ;
θf =1500 °C; θ0 = 25 °C
q = 3.1 kJ/s; d = 3 mm ; v = 8 mm/s et q = 3.1 kJ/s ; d = 6 mm ; v = 8 mm/s
Effet des paramètres de soudage sur la distribution de la chaleur.
La forme de la zone fondue, les dimensions et la distribution de la
chaleur est fonction de :
1- du matériau :
a. conductivité thermique. b. capacité calorifique. c. densité.

2- vitesse de soudage.

3- la densité de puissance et l'énergie de soudage.

4- épaisseur des tôles à souder.


Effet de la conductivité thermique.

L’augmentation de la conductivité thermique tend a disperser la chaleur.

 Pour les tôles minces, la source de chaleur est assimilée a une ligne s’étendant à
travers la tôle.

 Pour les tôles très épaisses, il est plus approprié de représenter la source de
chaleur comme ponctuelle, donnant un champ de température radialement
symétrique.
Effet de la diffusivité thermique sur la distribution de la chaleur
Matériaux diffusivité
thermique
α = λ /ρc m2s-1

Aluminium 84 10-6

Acier au 12 10-6
carbone

Acier 4 10-6
austénitique
Conséquences :
Les distorsions posent plus de problèmes dans les structures minces. Il est intéressant de
considérer certaines caractéristiques de la distribution théorique :

 Près de la ligne de soudure, un point donné dans la tôle chauffe rapidement et


refroidit lentement.
 La ligne représentée en pointillée qui joint les maximums des isothermes séparent
les régions qui ont étés chauffées de celles qui refroidissent.
 La pente de cette courbe bien en arrière du cordon indique le retard de la
température pris dans le réseau.
 Le retard augmente quand la diffusivité diminue (acier austénitique).
 Augmente avec la vitesse de soudage.
 Pour les mêmes conditions fixées de soudage, les différences peuvent être très
grandes entres les matériaux de différentes propriétés thermiques.
 La largeur du maximum de chaque isotherme est étroitement liée à la chaleur
introduite par unité de longueur (q/v) et l’épaisseur (d).
La largeur maximum de l’isotherme a la température T peut s’écrire approximativement comme suit :

W=
Cette expression peut prêter à confusion dans quelques exemples pratiques, car on a négligé le terme
qui tient compte de la diffusivité du matériau à souder.

En réalité, en tenant compte de la diffusivité, Wells a formulé la largeur maximum de l’isotherme


comme :

W= -

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