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Comportement et
Propriétés des
Matériaux
DURCISSEMENT STRUCTURAL
n CM
Promo : FITE 2 GM
Références :
Vous pourrez vous référer aux articles des techniques de l’ingénieur « Durcissement par
précipitation des alliages d’aluminium M240 » et « Traitements thermiques des alliages
d’aluminium M1290 » ainsi qu'au livre Des Matériaux de Bailon et Dorlot
Introduction
Les métaux purs tels que l’aluminium, le titane ou le cuivre, du fait de liaisons
interatomiques peu dirigées ont une limite d’élasticité basse et une dureté faible.
Cependant, ils possèdent une grande capacité de déformation plastique.
Pour durcir un métal et augmenter sa limite élastique, il faut créer des obstacles qui
s’opposent au déplacement des dislocations et qui rendent plus difficile la déformation
plastique ultérieure. Ces obstacles peuvent être les atomes étrangers, les dislocations, les
joints de grains et les précipités.
L’addition d’atomes étrangers, interstitiels ou substitionels, en solution solide est les
mécanisme de durcissement par solution solide. L’introduction de dislocations est le
mécanisme de durcissement par écrouissage.
La précipitation d’une seconde phase est le mécanisme de durcissement par précipitation,
on l’appelle dans certaines conditions le mécanisme de durcissement structural.
Le durcissement structural
I. Introduction
Pour qu’un alliage binaire Al-M soit apte au durcissement structural, il faut que l’élément
d’alliage M présente une solubilité croissante avec la température dans la matrice
d’aluminium.
A la température T2 (température ambiante), l’alliage Al-M de composition x1 est biphasé (
+ AlxMy).
Si nous le portons à la température T1, le composé intermétallique se dissout dans la
solution solide d’aluminium a. La durée du maintien à T1 est suffisante pour atteindre par
diffusion l’équilibre thermodynamique et obtenir une mise en solution totale des atomes de
soluté M dans la matrice d’aluminium. A la température T1, l’alliage est entièrement
monophasé, il est à l’équilibre, sa structure est stable.
Nous allons maintenant étudier le refroidissement de cet alliage jusqu’à la température T2
lors d’un refroidissement lent et lors d’un refroidissement rapide.
A température ambiante, l’alliage est dans un état hors équilibre, cet état est instable dans
le temps. Le système progressivement avec le temps retourne vers un état plus proche de
l’équilibre thermodynamique qui est celui où la phase a et le composé intermétallique sont
tous deux présents dans l’alliage.
Les étapes du durcissement structural sont, la mise en solution (la température de mise en
solution est choisie de manière à obtenir une solution solide monophasée, les précipités
d'équilibre sont dissouts), la trempe et le vieillissement (maturation à température ambiante
suivie d'un revenu à une température convenablement choisie).
Fait important à retenir, dans le cas du durcissement structural la trempe ne durcit pas l'alliage
et ne modifie pas sa structure cristalline. Par conséquent, les propriétés mécaniques à l'état
brut de trempe sont toujours médiocres. Par contre, à l'état brut de trempe, l'alliage présente
une bonne ductilité ce qui autorise la mise en forme par écrouissage d'une pièce brute de
trempe avant de lui appliquer un traitement de vieillissement.
Ø Ces zones donnent ensuite naissance à des précipités Q’’ qui ont une interface bien
identifiée avec la matrice mais qui sont cohérents : leur réseau se présente en
continuité avec celui de l’aluminium. Les dislocations les traversent en les cisaillant.
Ø Au fur et à mesure que croissent les précipités, cette cohérence tend à disparaître, les
précipités ne sont plus cohérents que sur certains plans, on dit qu’ils sont semi-
cohérents, on les appelle Q’ . La phase finale est la formation des précipités
d’équilibre Q incohérents. Le durcissement se fait alors par contournement des
précipités par les dislocations. La valeur de la cission à appliquer pour que les
dislocations puissent se déplacer est inversement proportionnelle à la distance qui
sépare les précipités. C'est la raison pour laquelle, la dureté diminue si le temps de
revenu devient trop important : on assiste alors à un grossissement des précipités.
Entre les deux étapes de durcissement (par contraintes de cohérence et par cisaillement), la
stabilité ou même la diminution des caractéristiques de l'alliage d'aluminium au cours du
revenu isotherme est due au phénomène de réversion (dissolution) des zones de Guinier-
Preston.
Il faut noter que la séquence de précipitation précédemment décrite n'est valable que si
l'alliage est vieilli à une température inférieure au solvus des zones de Guinier Preston.
Dans le cas contraire la séquence n'est pas complète.
Dans le cas extrême où la température de revenu est beaucoup trop élevée, le précipité
d'équilibre se formera directement, diminuant considérablement l'efficacité du traitement.
Les propriétés de certains alliages autres que les alliages d'aluminium peuvent également
être modifiées par durcissement structural. Dans tous les cas le principe des traitements
restera le même : mise en solution solide à haute température, trempe et vieillissement.
Des exemples sont donnés dans le tableau suivant.
Exercice 1 :
a) A l’équilibre et à la température ambiante, quelles sont les phases en présence dans cet
alliage, leur composition (en %m Be) et leur proportion (%) ?
b) A quelle température (°C) doit-on porter l’alliage considéré pour faire le traitement de
mise en solution solide du beryllium avant la trempe ?
c) Après la trempe à 20°C de cet alliage, quels sont les constituants présents dans
l’alliage, leur composition (en %m.Be) et leur proportion (%) ?
Est-il judicieux de mettre en forme l’alliage après cette trempe ?
d) Parmi les quatre températures offertes pour effectuer le vieillissement après sa trempe,
laquelle choisissez vous pour obtenir les propriétés mécaniques suivantes, sachant que
le temps maximal de vieillissement ne doit pas dépasser une heure ? Quelle sera la
durée de vieillissement (temps minimal et temps maximal) à la température choisie ?
Re0,2≥ 900 MPa Rm≥1050 MPa A≥15%
e) Expliquer qualitativement les différences dans les allures des courbes de vieillissement
en fonction de la température