Ke Olivier Le Petit Journal : La crise viticole du Languedoc de 1907.

Des révoltes vigneronnes s’abattent sur le Languedoc.

Une contextualisation des événements.

Le Languedoc est une région dans le sud de la France, productrice de vin et autres
produits viticole. Depuis les sept dernières années, cette région subit une surproduction de vin,
faisant ainsi baisser inexorablement les prix, mettant en grande difficulté la majorité des
viticulteurs. S’ensuit la faillite des petits producteurs, des ouvriers et enfin des marchands, tous
travaillant dans le domaine de la viticulture. La population de la région est en colère et
l’importation de vins étrangers ne fait qu’empirer la situation. En effet, des vins frauduleux
venant du nord de la France et surtout de l’Algérie remplace petit à petit les produits locaux sur
le marché désormais plus sature que jamais et serait peut-être à la source d’une crise
économique française. Depuis quelques mois, les viticulteurs cherchent à faire comprendre leur
mécontentement, à l’aide de manifestations impressionnantes, montrant aussi une certaine
décélération face à la misère engendrée par cette crise.

Des révoltes sans précédent

Face à ces crises, les viticulteurs du Languedoc n’ont d’autres moyens que de révolter
et de faire la grève pour faire comprendre leur colère, et c’est ce qu’ils font. Depuis mars, les
rassemblements ne cessent plus et tous cherchent à défendre cette cause. En effet, la première
marche date du 11 mars et la dernière date d’il y a une semaine, soit le 22 juin. Durant ces 3
mois de protestations et de grèves, le rassemblement sont passé de 87 participants à plus de
250 000, avec la dernière ayant rassemblé proche de 10 000 personnes en l’honneur des
obsèques de Cécile, un jeune femme innocente victime de tirs perdu lors d’une répression
d’une violence inouï de la part du gouvernement. La cause des viticulteurs prend une ampleur
nationale et se propage dans les préfectures et sous préfectures aux alentours du Languedoc
comme à Narbonne par exemple, ou un rassemblement mobilise entre 80 000 et 100 000
participants. Tous les comités de défense viticoles des quatre départements se fédèrent et
adoptent le serment des fédérés : « Constitués en comité de salut public pour la défense de la
viticulture, nous nous jurons tous de nous unir pour la défense viticole, nous la défendrons par
tous les moyens. Celui ou ceux qui, par intérêt particulier, par ambition ou par esprit politique,
porteraient préjudice à la motion première et, par ce fait, nous mettraient dans l'impossibilité
d'obtenir gain de cause seront jugés, condamnés et exécutés séance tenante ». Ces révoltes,
qui au début s’étaient déroulé dans le calme, ont sombré dans la violence jamais vu ces
derniers temps, les viticulteurs furieux ont attaqué perceptions, préfectures et sous-préfectures
laissant ainsi de lourds dégâts matériaux et humains dans certaines grandes villes. Par
exemple, à Perpignan, la préfecture est pillée et incendiée, et à Montpellier, la foule se heurte
aux forces armées ; envoyé par le gouvernement comme outil de contrôle et de répression.
Une répression de la part d'un gouvernement répressif

Face aux grèves et aux manifestations incessantes, le gouvernement de Clemenceau

décida de faire appel aux forces armées et le 17 juin, 22 régiments d’infanterie et 12 régiments
de cavalerie occupaient tout le Midi, soit 25 000 fantassins et 8 000 cavaliers. La gendarmerie
reçut alors ordre d’incarcérer les responsables des manifestations. Cette décision va être
lourdement débattu et fendre le gouvernement et deux, avec certains hauts fonctionnaires tels
qu'Albert Sarraut allant jusqu'à démissionner. Cette décision fut prise afin de combattre la
violence par la violence et de mettre un terme par la force aux manifestations qui avaient pris
une ampleur bien trop grande. Ainsi, il est donné ordre à la troupe de tirer sur les manifestants,
laissant par terre une pelouse de cadavre et de blessé, dont celui de la jeune Cécile Bourrel,
aux cotes de cinq autres manifestants ayant perdu la vie et 33 autres ayant été blessé.