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Sujet B
livres Và X- Parcours « la comédie sociale »
Euvre : Jean de La Bruyère, Les Caractères -
considère la société comme un théâtre suffit
Sujet : L'affirmation selon laquelle La Bruyère
VàX des Caractères ?
elle àrendre compte de votre lecture des livres
développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur
Vous répondrez àcette question dans un cadre du parcours associé.
mené dans le
l'ensemble des livres étudiés dans I'Suvre et sur le travail
Sujet C
de la femme et de la citoyenne - Parcours
Euvre : Olympe de Gouges - Déclaration des droits
« écrire et combattre pour l'égalité»
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2- Commentaire (20 points)
Miusset et George Sand ont vécu ensemble ne liaison tunultueuse à laquelle la romancière elle-même a
dcidé de mettre fn. Chacw d'eux a alors entrepris de relater leur aventure dans wne euvre de fiction.
Musset, parfait représentant du romantisme, a inaginé, de son côte,pour revenir sur les excès de la passion
anoureLse, le personnage d'Octave qui est aussi le narrateur du roman.
Ma passion pour ma maîtresse avait été comme sauvage, et toute ma vie en ressentait je ne
sais quoi de monacal! et de farouche. Je n'en veux citer qu'un exemple. Elle m'avait donné son
portrait en miniature dans un médaillon ; je le portais sur le coSur, chose que font bien des
hommes ; mais, ayant trouvé un jour chez un marchand de curiosités une discipline² de fer, au
5 bout de laquelle était une plaque hérissée de pointes, j'avais fait attacher le médaillon sur la
plaque et le portais ainsi. Ces clous qui m'entraient dans la poitrine àchaque mouvement, me
causaient une volupté si étrange, que j'y appuyais quelquefois ma main pour les sentir plus
profondément. Je sais bien que c'est de la folie ;l'amour en fait bien d'autres.
Depuis que cette femme m'avait trahi, j'avais ôté le cruel médaillon. Je ne puis dire avec
10 quelle tristesse j'en détachai la ceinture de fer, et quel soupir poussa mon caeur lorsqu'il s'en
trouya délivré ! « Ah ! pauvres cicatrices, me dis-je, vous allez donc vous effacer ? Ah ! ma
blessure, ma chère blessure, quel baume vais-je poser sur toi ? »
J'avais beau haïr cette femme ; elle était, pour ainsi dire, dans le sang de mes veines; je la
maudissais mais j'en rêvais. Que faire àcela ? que faire àun rêve ? quelle raison donner à des
15 souvenirs de chair et de sang ? Macbeth, ayant tuéDuncan, dit que l'Océan ne laverait pas ses
mains : iln'aurait pas lavé mes cicatrices. Je le disais àDesgenais : « Que voulez-vous !dès que
je m'endors, sa t¿te est là sur l'oreiller. »
Je n'avais vécu que par cette femme ; douter d'elle c'était douter de tout ; la maudire tout
renier ; la perdre tout détruire. Je ne sortais plus ; le monde m'apparaissait comme peuplé de
20 monstres, de bêtes fauves et de crocodiles. A tout ce qu'on me disait pour me distraire, je
répondais:«Qui,c'est bien dit, et soyez certain que je n'en ferai rien. >»
Je me mettais à la fenêtre et je me disais : « Elle va venir, j'en suis sûr ; elle vient ; elle
tourne la rue ;je la sens qui approche. Elle ne peut vivre sans moi, pas plus que moi sans elle.
Que lui dirai-je ? quel visage ferai-je ? Là-dessus, ses perfidies me revenaient. Ah!qu'elle ne
25 vienne pas ! m'écriais-je ; qu'elle n'approche pas ! je suis capable de la tuer. »
Alfred de Musset, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, première partie, chapitre 4.