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Neurochirurgie
Pr. D. Martin
2019-2020
Chapitre 9
Traumatismes
crânio-encéphaliques
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HORTELAN MASTER2MED
0. Le coma traumatique
Introduction
Avant d’aborder les différentes lésions de la traumatologie crânienne, il est nécessaire de revoir une
chose correctement : l’évaluation du coma traumatique.
Le terme « coma » fait référence à l’altération de deux fonctions élémentaires :
Conscience Vigilance
Fonctions cognitives
connaissance de soi, du monde
Fonction d'éveil
extérieur, dans le temps et dans l'espace
1
Pour ne pas être en contradiction avec le Pr. Maquet, je tiens à préciser qu’une atteinte isolée de la
conscience donne un état végétatif et non un coma. Le coma sensu stricto est une atteinte de des deux
fonctions à la fois. En fait, cette partie du chapitre devrait s’intituler « altération de l’état de conscience ».
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Les français ont inventé une méthode d’évaluation du coma tenant compte de la localisation de la
lésion intitulée « niveau d’extension du dysfonctionnement encéphalique » - (Grenoble 1977).
Ainsi, ils distinguent le dysfonctionnement cortico-sous-cortical, diencéphalique, diencéphalo-
mésencéphalique, mésencéphalique et protubérantiel. Primo, il faut déjà bien se souvenir de sa
neuroanatomie. Deuxio, pour arriver à une telle précision dans la localisation lésionnelle il faut faire
un paquet de manœuvres et de réflexes. Tout ça pour rien en plus ! En effet, si l’on veut obtenir
rapidement la réponse à la question du « où » on fait une imagerie et basta.
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Enfin, d’autres (Jouvet) ont essayé de quantifier (+/-/0) l’examen clinique d’un trouble de la
conscience en se basant sur ces paramètres : perceptivité, réactivité aspécifique, réactivité à la
douleur, réactivité végétative. Le problème c’est que c’est encore trop subjectif. Quelle est la
différence entre un + et un - ? Toutefois, il faut reconnaitre que cette méthode a du bon puisqu’elle a
le mérite d’essayer de quantifier la profondeur d’un trouble de la conscience.
Mais ceux qui ont véritablement gagner le gros-lot, ce sont les neurochirurgiens Teasdale et Jennet de
l’institut de neurologie de Glasgow en Ecosse…
Glasgow
coma score
4
Bruit
Douleur
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E V M GSC
1à4 1à5 1à6 3 à 15
Avant de voir en détails l’évaluation des trois paramètres d’observation, voici le résumé de l’échelle
de Glasgow. C’est une petite mise-en bouche avant de se lancer tête baissée dans son analyse…
4 POINTS
Le patient a les yeux ouvert spontanément, en dehors de toutes stimulation
Ouverture des yeux spontanée
Le patient n’a pas les yeux ouverts spontanément mais il ouvre les yeux à la
stimulation sonore, lorsqu’on l’appelle/lui demande de les ouvrir
Il ne faut vraiment pas hésiter à lui hurler dessu. Le but est d’obtenir une
3 POINTS réponse, il faut être absolument sûr que le stimulus sonore soit perçu, ce n’est
Ouverture des yeux au bruit pas en chuchotant des mots d’amour dans l’oreille d’un polytraumatisé qu’il
ouvrira les yeux
Le patient n’a pas les yeux ouverts spontanément et ne réagit pas lorsqu’on
l’appelle (même en lui hurlant dessus) mais il ouvre les yeux suite à un
stimulus douloureux.
Ce n’est pas du sadisme, le but est simplement d’obtenir une réaction de la
2 POINTS part du patient. Il faut savoir que la perception douloureuse est différente chez
une personne dans le coma.
Ouverture des yeux à la douleur Pour réaliser un stimulus nociceptif, plusieurs méthodes sont possibles :
o Pousser sur l’arcade orbitaire
o Pousser sur l’articulation temporomendibullaire
o Pousser derrière la branche montante de la mandibule, juste en avant
de la mastoïde
o Pincer le bord du trapèze
o Pincer les mamelons : ce n’est plus fait de nos jours car ça les abimes
o …
Exercer une pression sur le lit de l’ongle à l’aide d’un stylo est la méthode
validée par Jennet et Teasdale, les auteurs de l’échelle de Glasgow.
1 POINT
PAS DE « 0 » DANS L’ECHELLE DE GLASGOW
Ouverture des yeux absente
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5 POINTS Le patient répond correctement aux questions qui lui sont posées : « Quel
est votre nom ? En quelle année sommes-nous ? Quel âge avez-vous ? »
Réponse verbale orientée
4 POINTS Le patient répond à la question mais il est un peu « à côté de la plaque ».
Par exemple : il est désorienté dans le temps et dans l’espace : « Quelle est
Réponse verbale confuse la date exacte ? Le 8 décembre 2012 docteur… »
Le patient sait néanmoins s’exprimer par des phrases construites.
3 POINTS La réponse n’a absolument rien à voir avec la question. Le patient s’exprime
par quelques mots inappropriés à la question initiale, il ne fait pas de
Réponse verbale inappropriée phrases construites. Par exemple : « hier, maman, ta gueule ».
1 POINT
PAS DE « 0 » DANS L’ECHELLE DE GLASGOW
Réponse verbale absente
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5 POINTS Le patient n’obéit pas aux commandes vocales (stimuli sonores) mais il réagit
de manière orientée au stimuli nociceptif.
Réponse motrice orientée Concrètement cela signifie qu’il va localiser la douleur et qu’il va réaliser un
mouvement en direction de l’origine du stimulus pour tenter d’y mettre fin.
3 POINTS Pourquoi « stéréotypée » ? Parce que c’est toujours la même réponse chez
tout le monde : à la stimulation douloureuse le patient fléchit les membres
Réponse motrice en flexion supérieurs : l’avant-bras sur le bras et la main sur l’avant-bras.
stéréotypée /!\ Réponse en flexion stéréotypée du membre supérieur
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En réalité il faut bien concentrer sur la mission de l’échelle de Glasgow : l’échelle de Glasgow n’a pas pour but d’évaluer
l’ampleur des déficits neurologiques, elle existe pour quantifier l’état de conscience du patient, la profondeur de son coma.
Par conséquent, l’échelle de Glasgow doit faire part de la meilleure réponse obtenue.
C’est pour ça qu’il ne faut pas hésiter à gueuler sur le patient, il faut vraiment être sûr qu’il ne réagit pas à un stimulus sonore
avant de passer à l’échelon suivant, la douleur.
Pour reprendre le cas discuté ci-dessus, puisqu’un des deux membres supérieurs réagit à la douleur de manière stéréotypée
en flexion, c’est
Dansunleniveau 3. médical,
dossier En revanche, il est évident
il ne suffit qu’il faudra
pas simplement consigner
d’écrire 15/15,le5/15,
déficitil moteur du toutes
faut écrire bras gauche
les dans le dossier
médical du patient.
lettres
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Le score de Glasgow
3 ≤ Score de Glasgow ≤ 15
L’échelle de Glasgow présente un très grand intérêt dans le suivi des patients.
En effet, pouvant être appliquée autant de fois que nécessaire (toutes les heures, tous les jours…),
elle permet d’objectiver une amélioration ou une régression.
À ce propos, le mot « échelle » n’a pas été choisi par hasard : l’évolution, qu’elle soit bonne
(ascendante) ou mauvaise (descendante) se fait généralement échelons par échelons (ce n’est pas un
truc qui passe de 8 à 15 puis à 4).
Enfin, l’échelle de Glasgow à une valeur pronostic pour les traumatismes crâniens.
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Histogramme : devenir des patients de
selon leur score de Glasgow à
l’admission. HORTELAN MASTER2MED
Ce graphique met en lumière un score
tout particulièrement : 5. Il s’agit d’une
valeur charnière à laquelle :
- 1/3 des patients s’en sortiront
sans séquelle
- 1/3 des patients s’en sortiront
avec des séquelles graves
- 1/3 des patients décèderont
Bref tout ça pour dire que le score de Glasgow à l’admission est capital puisqu’il conditionne la prise
en charge du patient compte tenu de sa valeur pronostic.
Lorsqu’un patient arrive avec un traumatisme crânien, il est dans le box des soins intensifs avec le
médecin. Derrière la porte, toute la famille est là. Les proches n’ont que deux questions en tête :
1. Va-t-il s’en sortir ?
2. Aura-t-il des séquelles ?
Le reste, ça leur passe complètement au-dessus de la tête. Grâce au score de Glasgow, il est possible
de leur faire donner une estimation des chances qu’a le patient de s’en sortir avec et sans séquelles.
Remarque : bien que l’échelle de Glasgow soit actuellement utilisée pour évaluer l’état de conscience
des patients dans une multitude de pathologies, il est bon de rappeler qu’elle fut initialement créée
pour évaluer l’état des patient porteurs d’un traumatisme crânien. Ainsi, sa valeur pronostic n’est
validée QUE pour les traumatismes crâniens. Concrètement, cela signifie qu’un patient à 5/15 suite
à un traumatisme crânien n’a pas du tout le même pronostic qu’un patient à 5/15 ayant fait une
hémorragie méningée.
La mort cérébrale
La mort cérébrale est un diagnostic reposant sur des critères cliniques et paracliniques :
Critères cliniques
• GCS = 3/15 : pas d’ouverture des yeux, pas de réponse verbale et motrice.
Outre ses nombreux avantages, le score de Glasgow intervient également dans le diagnostic
de mort cérébral, c’est donc un élément majeur dans l’évaluation des patients.
Ainsi, écrire GCS = 3/15 dans le dossier médical d’un patient sans en être absolument certain
a de graves conséquences car cela signifie littéralement que le patient est cliniquement mort.
Or, s’il est mort, il ne sert plus à rien de s’en occuper.
« Il ne disait rien, il avait les yeux fermés et ne bougeait pas » ≠ 3/15, pigé ?
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2 Dans l’échelle de Liège enseignée par le Pr. Garraux en BAC3, le premier niveau était le réflexe fronto-orbiculaire,
c’est-à-dire le réflexe de la glabelle. Alors de deux choses l’une, soit il s’agit d’une erreur de l’un ou de l’autre, soit les
deux réflexes ont une intégration mésencéphalique haute et sont équivalents. Cette discordance est d’autant plus
troublante que lorsque le Pr. Martin mentionne le réflexe cornéen, il décrit le réflexe glabellaire. Enfin, les rares
illustrations de l’échelle de Liège trouvées sur internet mentionne également le réflexe fronto-orbiculaire comme le
premier niveau. Ce réflexe se caractérise par un clignement palpébral bilatéral à la percussion de la glabelle.
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Critères paracliniques
• EEG (électroencéphalogramme) plat
Remarque : parfois on cherche à obtenir un EEG plat pharmacologiquement.
Rappel chapitre 1 – PIC : certaines drogues sont administrées dans le but d’abaisser l’activité
cérébral à 0 (EEG plat) pour réduire secondairement le débit sanguin cérébral et donc, la PIC
• Absence de réponse au potentiels évoqués somesthésique : concrètement l’examen
recherche une activité cérébrale quelconque à la stimulation des membres. S’il n’y a plus n’y
a plus de cerveau, aucune activité ne sera enregistrée.
Les potentiels évoqués moteurs ne donneront rien non plus : puisqu’il n’y a plus de cerveau,
il n’y a plus d’activité générée à la stimulation transcrânienne : aucun mouvement ne sera
objectivé.
Remarque : les potentiels évoqués auditifs ne seront pas réalisés car ils peuvent être plats en
l’absence d’une mort cérébrale. Par exemple : une personne faisant un arrêt cardio-
respiratoire pendant un certain temps peu perdre sa cochlée suite à l’ischémie prolongée.
Or s’il n’y a plus d’organe de l’audition, il n’y a plus de transduction de l’énergie son en
potentiels d’action : les potentiels évoqués auditifs (PEA) seront plats.
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• Absence de flux sanguin dans la boite crânienne : à nouveau, il s’agit d’une simple
application du chapitre 1 – PIC. Lorsqu’il y a une hypertension intracrânienne, la pression de
perfusion cérébrale diminue progressivement jusqu’à 0mmHg. Sachant que le débit sanguin
cérébral (DSC) est égal à la pression de perfusion cérébrale (PPC) divisée par les résistances
vasculaire (R) - DSC = PPC/R – si la pression de perfusion vaut 0, le DSC vaut 0.
Cette arrêt circulatoire cérébral peut être mis en évidence par doppler transcrânien ou à
l’angiographie des vaisseaux à destinée céphalique
Conditions :
Enfin, avant de conclure au diagnostic de mort cérébrale, il convient d’exclure toute une série de
situation qui peuvent imiter une situation de mort cérébrale et donner un coma :
• Hypothermie : c’est typiquement l’histoire du gars mort bourré qui s’éclate la tronche dans
l’escalier devant chez lui en rentrant et qui passe la nuit dehors un 2 décembre.
• Intoxication éthylique
• Imprégnation médicamenteuse
• Hypotension artérielle
• Causes métaboliques (hypoglycémie, hypocalcémie…)
• Causes endocrines (hypothyroïdie, insuffisance surrénalienne…)
Le score de Glasgow peut être utilisé dans toutes ces situations, mais il est important de rappeler que
sa valeur pronostic n’est valable QUE pour les traumatisé crânien.
Le mot de la fin : si vous ne l’aviez pas encore compris, l’échelle de Glasgow est un tuyau. Pas un petit
tuyau pour arroser ses jonquilles, un tuyau aussi gros que notre anus après l’examen de DT
#youknowwhatImean. Je cite : « je ne veux pas que vous ayez le moindre doute/questionnement au
sujet de cette échelle » Sincèrement, je pense que c’est la décapitation si on se plante dessus…
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Physiopathologie
Les traumatismes crâniens peuvent résulter de deux mécanismes :
1. Impact direct :
L’impact direct donne essentiellement des lésions du scalp et du crâne, même s’il peut
aussi donner des lésions focales des méninges et du cerveau
Néanmoins, un impact direct peut également générer des lésions focales à distance par
transfert de l’énergie cinétique, c’est ce que l’on appelle les phénomènes de cavitation.
Par exemple : lors d’un traumatisme par arme à feu, la balle donne des lésions focales
(elle perce le scalp et le crâne et fait un trou dans les méninges et le cerveau) mais elle
peut également générer des lésions à distance du point de pénétration par dissipation de
l’énergie cinétique.
Fracture du crâne
Lésions focales des méninges et du cerveau
Impact direct
Transfert de l'énergie cinétique 15
Lésions focales à distance
(phénomènes de cavitation) Lésion de contrecoup
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2. Lésions du scalp
Primaires Secondaires
➢ Plaies ➢ Infections
Scalp ➢ Contusions ➢ Nécrose
➢ Ecchymoses
Plaies
Attentions : pertes hémorragiques parfois abondantes. Les plaies du scalp saignent
abondamment compte tenu de l’importante vascularisation de ce dernier. Ainsi, il n’est pas
impossible qu’une personne meurent d’un choc hypovolémique d’une « simple » plaie du
scalp.
Face à une telle plaie, il ne s’agit pas de faire
tranquillement la causette avec le blessé : il faut
agir vite pour arrêter le saignement.
1. Rabattre le flap.
2. Placer une grosse compresse sur la plaie
3. Réaliser un bonnet d’Hippocrate
C’est vraiment important, cela peut sauver des vies.
Pour la petite histoire, autrefois dans le Far-West les indiens scalpaient les
cowboys en guise de trophée. En réalité, il est relativement facile de
scalper une personne. À l’aide d’un couteau bien affuté, il suffit d’inciser la
peau. Ensuite, le scalp se décollera facilement (en tirant légèrement) en
raison du plan de séparation anatomique entre le crâne et le scalp.
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Attention : danger infectieux. A nouveau, pour minimiser le risque infectieux d’une plaie du
scalp il vaut mieux recourir rapidement à des moyens de parages (compresse/bandage).
Attention : perte de substance. Parfois il peut littéralement manquer un morceau de peau.
Cela peut poser quelques problèmes de reconstructions car la peau du scalp n’est pas très
extensible. Autrement dit, lorsqu’il manque un morceau de peau au niveau du crâne, il en
manque vraiment un ; il n’y a pas moyen de tirer sur les bords de la plaie pour combler le
vide. Que faire dès lors ? Couvrir la plaie
Attention : lésions nerveuses. Le scalp est non seulement très irrigué mais il est également
très innervé. Lors d’une lésion du scalp, des nerfs peuvent être abîmer, ce qui peut
provoquer des troubles sensitifs : hypoesthésies, dysesthésie, céphalées persistantes…
Les nerfs particulièrement visés sont
Le nerf supraorbitaire (1) : issu de la branche ophtalmique du nerf trijumeau (V), il part
vers l’arrière pour innerver le crâne lorsqu’il émerge du trou sus-orbitaire
Le nerf grand occipital/d’Arnold (8) il provient de C2 et remonte vers l’orbite
Photo :
Fracture ouverte du crâne
Face à une plaie pareille, il
n’est pas nécessaire de
commencer à trifouiller
dedans pour savoir s’il y a
d’autres lésions plus
profondes… Il vaut mieux
rabattre le flap, mettre une
bonne compresse et serrer
un bandage autour de la tête
(bonnet d’Hippocrate) en 17
attendant le neurochirurgien
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Hématomes
Aucun commentaire au cours oral de 2019. Dans les diapositives annotées de P. Yves (autre année) je
lis que ces hématomes peuvent être importants, notamment chez les enfants et entrainer une anémie
ou une hypovolémie. Ce serait d’ailleurs une complication importante de la neurochirurgie chez les
enfants en bas-âges et nouveau-nés.
• Sous-cutané
• Sous-galéal : l’hémorragie sous-galéale est potentiellement mortelle car l’espace sous-galéal
est un espace non-limité suffisamment grand pour accueillir une partie importante de la
masse sanguine de l’enfant (Rigo Q7) : choc hypovolémique
Contusions et ecchymoses
Définitions (< cours de Médecine Légale) :
Les ecchymoses sont des infiltrations hémorragiques du tissu sous-cutané.
Les hématomes sont des collections hémorragiques qui peuvent aussi bien se trouver en
sous-cutané qu’ailleurs dans l’organisme.
Certaines ecchymoses sont révélatrices de phénomènes plus graves. Ainsi, il faudra être
particulièrement attentif aux ecchymoses palpébrales bilatérales (en lunette) et mastoïdiennes.
En effet, ces dernières sont respectivement révélatrices de fractures de l’étage antérieur et moyen
de la base du crâne (cfr point 3).
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2. Lésions du crâne
Primaires Secondaires
Crâne Fractures Ostéomyélite
Généralités
Avant d’entrer dans le vif du sujet il est bon de préciser deux choses :
La présence d’une fracture du crâne n’est pas le facteur pronostic du traumatisme crânien.
En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’un patient présente une fracture du crâne qu’il va
nécessairement mal évoluer. Que du contraire en réalité : les fractures du crâne évoluent
souvent favorablement car les os du crâne se resoudent facilement, surtout chez les plus
jeunes.
Les fractures du crâne témoignent de l’intensité du traumatisme crânien
Bien que les fractures du crâne ne reflètent pas le pronostic du patient traumatisé crânien,
elles témoignent de l’existence d’un choc important. Autrement dit, la présence d’une
fracture du crâne sous-entend qu’il y a eu un bon gros traumatisme crânien.
Pourquoi ? Le crâne est une enceinte très solide qui ne casse pas suite à de banals chocs.
Quelle importance ? Si le crâne est cassé, le traumatisme était important. Dès lors, il faudra
rechercher d’éventuelles lésions au niveau des structures plus fragiles sous-jacentes.
Parmi les fractures du crâne, on distingue les fractures de la voute des fractures de la base.
Dans un premier temps, seules les fractures de la voute seront abordées, les fractures de la base
seront vues ultérieurement par soucis de cohérence (point 4 – méninge - brèches méningées).
Fractures de la voute
Les fractures de la voute sont de deux types :
1. Linéaires : trait de fracture dans un/plusieurs os du crâne. Les fractures linéaires
peuvent être
Simple (unique)
Multiples (fracture en étoile – fracture comminutive - crâne en mosaïque)
Les fractures linéaires résultent souvent d’un choc distribué « à plat » sur le crâne.
2. Déplacées = embarrures : les morceaux d’os sont déplacés les uns par rapport aux autres.
Les embarrures résultent le plus souvent de la rencontre du crâne avec un objet contondant
Ce dernier va casser et enfoncer les os du crâne dans la profondeur, les déplaçant les uns par
rapport aux autres.
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Sachant cela, il est aisé de comprendre que le pronostic et le traitement sera très différent selon qu’il
s’agisse d’une fracture linéaire de la voute ou d’une embarrure de la voute.
Reconstructions 3D : fractures linéaires multiples de la voûte du crâne, fracture du rebord et du plancher de l’orbite
• Traitement : sans traitement la plupart du temps. Elles consolident bien toutes seules
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Brèches méningées
La brèche méningée est la seconde lésion primaire des méninges. Comme son nom l’indique, il s’agit
d’une ouverture au sein des méninges, plus précisément il s’agit d’une déchirure de la dure-mère.
En réalité, il serait totalement juste d’employer le terme « brèches ostéo-dure-mériennes », car les
déchirures de la dure-mère sont fortement associées à certaines fractures…
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Quelles fractures ?
• Les embarrures
• Les fractures de la base du crâne. La dure mère est très adhérente à la base du crâne compte
tenu de l’existence d’une multitude d’aspérités et foraminal. Ainsi, un traumatisme une
fracture de la base du crâne s’accompagne généralement d’une déchirure de la dure-mère.
C’est la raison pour laquelle les fractures de la base du crâne n’ont pas été vues au point 2.
Parmi les fractures de la base, il convient pour des raisons cliniques, de distinguer :
o Fractures de l’étage antérieur
o Fracture de l’étage moyen
Avant d’aller plus loin il est nécessaire de faire un petit rappel sur la base du crâne.
La base du crâne désigne le plancher osseux sur lequel repose l’encéphale. Divisées en trois étages
(antérieur/moyen/postérieur) la base du crâne repose/contient des cavités aériques :
Au niveau de l’étage antérieur : sinus frontaux, cellules ethmoïdales et sinus sphénoïdaux
Tous ces sinus se drainent au niveau des fosses nasales.
Au niveau de l’étage moyen : dans le rocher de l’os temporal se trouve l’oreille moyenne.
L’oreille moyenne se draine dans le rhinopharynx par le biais de la trompe d’Eustache.
Quelle importance ?
Lors d’une brèche ostéo-dure-mérienne, deux phénomènes se produisent :
1. De l’air rentre dans les espaces sous-arachnoïdiens = pneumatocèle3
2. Le liquide céphalorachidien contenu dans les espaces sous-arachnoïdiens passe à travers la
brèche et s’écoule vers l’extérieur = fistule de LCR.
Mais où va se liquide ? C’est là que le rappel prend tout son sens…
Lors d’une fracture de l’étage antérieur : le liquide céphalorachidien s’écoule des
espaces sous-arachnoïdiens vers les cavités sinusales et fini dans les fosses nasales
Ainsi, le signe clinique le plus évident d’une fracture de l’étage antérieur de la base
crâne est une rhinorrhée cérébrospinale.
Lors d’une fracture de l’étage moyen : deux situations sont envisageables
- Le tympan est perforé : le liquide céphalorachidien passe à travers l’orifice tympanique et
s’écoule par le conduit auditif externe.
Ainsi, une fracture de l’étage moyen de la base crâne AVEC perforation du tympan est une
otorrhée cérébrospinale.
3
Pneumato- = air / -cèle = cavité.
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- Le tympan est intact : dans ce cas, le liquide céphalorachidien est drainé hors de l’oreille
moyenne par la trompe d’Eustache vers le rhinopharynx
(l’arrière-nez). Il s’écoulera donc également par les fosses nasales.
Ainsi, une fracture de l’étage moyen de la base crâne SANS perforation du tympan est une
rhinorrhée cérébrospinale paradoxale.
Tout ceci est résumé sur ce schéma…
La rhinorrhée cérébrospinale
La rhinorrhée cérébrospinale se définit comme un « écoulement nasal de liquide céphalorachidien »
Dans la réalité des faits, il sera seulement possible dans un premier temps de constater un
écoulement de liquide clair, translucide, eau de roche, par une ou deux narines.
Dès lors comment faire la différence avec des sécrétions nasales banales ?
Le liquide céphalorachidien contient du glucose, ce qui n’est pas le cas des sécrétions nasales.
En effet, la teneur en glucose du liquide céphalorachidien (glycorachie) est approximativement égale
aux 2/3 de la glycémie, soit ± 0,6g/L. Par conséquent, la mise en évidence de glucose dans le liquide
clair s’écoulant par les narines du patient grâce à une tigette permettra de faire cette différence.
D’autre part, cet écoulement peut être accentué/provoqué par des gestes simples augmentant la
pression intracrânienne à savoir la compression des jugulaires et la position tête en bas.
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Pneumatocèles
Les ventricules
sont plein d’air
Lors d’une fracture de l’étage antérieur avec brèche méningée, ce n’est pas tant la perte de LCR qui
pose problème, mais ce qui peut potentiellement rentrer dans les espaces sous-arachnoïdiens.
En effet : le LCR étant produit en permanence et renouvelé en totalité approximativement trois fois
par jours, sa perte excessive n’est pas un gros problème. En revanche, la brèche méningée met en
communication les espace-sous arachnoïdiens et les cavités sinusales, pleines de germes.
➔ Les patients présentant une brèches dure-mérienne sur fracture de l’étage antérieur ont un
risque très élever de faire une méningite.
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Risque
infectieux
élevé
Indication
opératoire
formelle
Tarissement
spontané
rare
Ainsi, les brèches ostéoméningées de l’étage antérieure sont pratiquement toujours opérées.
Concrètement il va falloir identifier
précisément la localisation de la déchirure et
y accéder en soulevant délicatement le
cerveau pour aller colmater la brèche
méningée par un patch.
Ce patch peut provenir :
De substituts dénaturés d’animaux
(péricarde de cheval, aponévrose de
cochon)
Du patient lui-même : aponévrose
du tenseur du fascia latta, galéa.
Généralement ces deux dernières options
sont préférées
Enfin, il est à noter que les fractures de l’étage antérieure sont souvent associées aux fractures de
Lefort (et autres fractures faciales), ce qui nécessitant des chirurgies crânio-faciales complexes.
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Contrairement aux brèches de l’étage antérieur, les brèches ostéo-dure-mériennes de l’étage moyen
de la base du crâne ont un risque septique moindre et se tarissent volontiers spontanément.
Par conséquent, l’indication opératoire est rare.
Risque
infectieux
moindre
Indication
opératoire
relative
Tarissement
spontané
fréquent
Ce n’est pas parce que l’indication opératoire est rare qu’il n’y a aucun traitement…
Dans le cas d’une brèche méningée sans indication chirurgicale formelle, il convient de mettre en
place une stratégie thérapeutique visant à limiter l’écoulement de LCR au travers de la brèche.
✓ Repos au lit en position
Semi-assise s’il y a une rhinorrhée
Décubitus latéral s’il y a une otorrhée (l’oreille qui coule vers le haut)
✓ Acétazolamide (Diamox®)
✓ Ponctions lombaires d’évacuation
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Maintenant que nous avons vus les lésions méningées primaires, nous allons nous attaquer aux
lésions secondaires : l’hématome extradural et l’hématome sous dural (aigu/chronique/nourrisson).
Comme toutes les autres, ces lésions sont dites « secondaires » car elles ne surviennent pas
directement après le traumatisme, mais progressivement.
4
Je suppose qu’il s’agit du périoste ?
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haut et en arrière. Leurs gouttières osseuses, les nervures en « feuille de figuier » peuvent
être en partie fermées.
Cette particularité anatomique favorise sa déchirure dans les fractures de la voute du crâne aux endroits
de son passage. Le sang, quittant les vaisseaux sous pression, peut décoller la dure-mère (zone
décollable de Marchand, former un hématome « extradural » et ainsi comprimer le cerveau.
3. Les artères méningées postérieures proviennent des artères vertébrales et des branches
occipitale et pharyngienne ascendante de la carotide externe.
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Aspects cliniques
La chronologie des évènements d’un hématome extradural est tout à fait typique.
Pour bien comprendre cette succession d’événements, un exemple s’impose : Mr X prend un choc
violent sur le crâne et perd instantanément connaissance (commotion cérébrale). Après être revenu à
lui, il décide de rentrer se reposer à la maison. Quelques heures plus tard, il est admis à l’hôpital dans
un état comateux.
Il y a donc trois temps successifs :
1. Commotion cérébrale – première perte de connaissance
2. Intervalle libre – le patient revient à lui pendant un laps de temps pouvant durer quelques
heures à 24h. C’est pendant cet intervalle que se constitue l’hématome extradural.
3. Nouvelle altération de l’état de conscience (coma) : le saignement qui s’accumule dans
l’espace extradural comprime le parenchyme cérébral (HTIC aigue) à l’origine d’un engagement
transtentoriel. Si le patient n’est pas pris en charge, la mort est inévitable.
Cette notion d’intervalle libre est fondamentale à retenir, puisqu’elle conditionne la prise en charge
médicales des commotions cérébrales : tout patient ayant eu un traumatisme crânien avec perte de
connaissance est garder en observation à l’hôpital pendant 24h.
On ne veut pas laisser le patient rentrer chez lui et prendre le risque qu’il revienne un état de coma
trois heures plus tard dans. C’est plus avantageux de le garder en observation pendant l’intervalle lire
pour pouvoir réagir rapidement avant qu’il ne tombe dans le coma.
Mais justement pourquoi y a-t-il un coma ?
Chapitre 1 – conséquences mécaniques de l’hypertension intracrânienne : l’accumulation de sang
dans l’espace extradural provoque une hypertension intracompartimentale et refoule le parenchyme
cérébral dans le compartiment voisin, provoquant in fine un engagement transtentoriel.
En résumé…
Aggravation secondaire
Commotion cérébrale Intervalle libre de Céphalées (HTIC)
symptômes, de durée Coma
Impact direct sur le crâne
variable selon la vitesse de Mydriase homolatérale
Souvent perte de constitution de l’hématome Signes pyramidaux
connaissance (quelques heures à 24 h) controlatéraux
Engagement temporal
Aspects radiologiques
• Aspect : l’hématome extradural a un aspect tout à fait typique en lentille biconvexe.
Le sang est séquestré entre la courbure des os du crâne et la dure-mère qui se fait refouler
• Localisations :
o Fronto-temporo-pariétale : l’hématome extradural se constitue le plus souvent en
regard de la convexité fronto-temporo-pariétale, et ceci pour deux raisons :
◊ La déchirure de l’artère méningée moyenne est la lésion primaire la plus fréquente
◊ La dure-mère est moins adhérente à l’os au niveau de la zone décollable de Marchand.
o Région frontale, occipitale, fosse postérieure : localisations plus rares…
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Traitement
L’hématome extradural est une urgence neurochirurgicale absolue. En d’autres termes, tout patient
faisant un hématome extradural doit immédiatement être transféré en salle d’opération pour qu’on
lui fasse un volet de trépanation (= craniotomie) pour évacuer les caillots.
Comme le sous-entend le traitement l’hématome extradural n’est pas une collection liquide.
En réalité l’hématome extradural est semi-compact, un peu comme de la gelée de groseille.
Le volet de trépanation est donc nécessaire, un simple trou de trépan ne suffirait pas à évacuer
l’hématome extradural « il n’y aurait pas un gros pchiiit qui sortirait du crâne du patient »
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Le traitement en urgence par volet de trépanation est extrêmement efficace : le pronostic du patient
est excellent s’il est pratiqué suffisamment tôt. Typiquement ce sont des patients qui arrivent à
l’hôpital avec un pied dans le cercueil et qui en ressortent le lendemain en pétant le fuego.
Si le traitement est réalisé tardivement, après l’engagement tentoriel, le pronostic est exécrable :
séquelles neurologiques lourdes/mort.
Hématome sous-dural
L’hématome sous-dural se décline en deux grandes entités :
1. Hématome sous-dural aigu
2. Hématome sous-dural chronique
Enfin, une petite variante sera abordée : l’hématome sous-dural du nourrisson.
Quelle que soit sa sorte, l’hématome sous-dural se développe dans l’espace sous-dural, entre le
dure-mère et l’arachnoïde. Contrairement à la solide liaison existante entre la dure-mère et l’os, la
dure-mère et l’arachnoïdes ne sont pas fermement collée l’une à l’autre.
Ainsi, l’espace sous-dural peut largement s’ouvrir à la faveur d’un saignement.
Cette différence anatomique permet d’expliquer la différence radiologique fondamentale entre un
hématome sous-dural et un hématome extradural :
L’hématome est une lentille biconvexe
L’hématome sous dural est une lentille convexe à l’extérieur, concave à l’intérieur.
Étant donné que l’espace sous-dural s’ouvre volontiers, l’hématome se répand à la surface de
l’encéphale plutôt que de le repousser comme le ferait un hématome extradural.
HSD HED
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Hématome sous-dural
L’hématome sous-dural aigu est une urgence neurochirurgicale : il doit être pris en charge très
rapidement, encore plus rapidement que l’hématome extradural, sans quoi c’est la mort assurée.
Pourquoi ?
Pace qu’il n’y a (presque) pas d’intervalle libre entre la commotion et l’état comateux.
Pourquoi n’y a-t-il pas d’intervalle libre ?
Parce que l’espace sous-dural est potentiellement très grand. Par conséquent, lorsqu’il se remplit,
l’effet de masse est énorme : le cerveau est brutalement comprimé de toute part, ce qui provoque
une hypertension intracrânienne aigue majeure presque instantanément après le traumatisme.
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Cette clinique foudroyante est la raison pour laquelle un article paru en 1990 portant sur les
hématomes sous-duraux aigu se nommait « these patients who talk and die », ce qui signifie
littéralement « ces patients qui parlent et qui meurent ».
Ce titre illustre à la perfection le caractère brutal de l’hématome sous-dural aigu.
Le traitement de l’hématome sous-dural chronique est une crâniotomie par grand volet de
trépanation, permettant l’évacuation des caillots et la réalisation d’une hémostase.
Le pronostic est fort dépendant du type d’hématome sous-dural (pure VS associé à une contusion) :
S’il s’agit d’un hématome sous-dural aigu pur, le pronostic est bon car il n’y a pas de lésions
cérébrales associées
S’il s’agit d’un hématome sous-dural aigu associé à une contusion cérébrale, l’évacuation de
l’hématome est certes nécessaire, mais le pronostic du patient restera fort dépendant de
l’évolution de la contusion cérébrale en elle même
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La lésion primaire de l’hématome sous-dural chronique est une déchirure d’une veine-pont.
Pour information, ces veines sont appelées ainsi car elles réalisent de véritables « ponts » entre les
veines cérébrales et les sinus duraux, notamment le sinus longitudinal supérieur
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L’aspect du liquide s’accumulant dans l’espace sous-dural dépend du délai écoulé depuis le trauma
En effet, autant le liquide est rouge sang au début compte tenu de sa haute teneur en hémoglobine,
autant il va progressivement évoluer vers un aspect xanthochromique (jaunâtre) avec le temps.
Cette métamorphose est le reflet de la dégradation de l’hémoglobine au sein de l’hématome.
Petit à petit, les produits de dégradations de l’hémoglobine vont devenir majoritaires et feront virer
la coloration de l’hématome du rouge au jaune.
Remarque : la densité n’est pas toujours homogène au sein d’un hématome sous-dural. Pourquoi ?
Les globules rouges sédimentent dans les zones déclives
Un hématome sous-dural peut résulter de plusieurs saignements successifs.
Ainsi, la dégradation du sang ne sera pas homogène au sein de l’hématome sous-dural.
Parfois, des cloisons fibreuses sont observables.
TDM : Hématomes sous-duraux chroniques bilatéraux hétérogènes avec des cloisonnements fibreux
Ce sont des hématomes sous-duraux qui saignent à répétitions.
Évidemment, chaque saignement tend à augmenter un peu plus la symptomatologie du patient…
Traitement : évacuer
Lorsque l’hématome est hétérogène ou relativement récent, il faudra réaliser une
crâniotomie pour permettre l’évacuation des caillots. Ce cas de figure est relativement rare.
Le plus souvent le traitement est un drainage/rinçage :
1) Mise en place d’un drain dans l’espace sous-dural
2) Drainage de l’hématome sous-dural
3) Rinçage abondant l’espace sous-dural par du liquide physiologique. Ce liquide étant
dépourvu de propriétés osmotiques (>< HSDC), il sera alors résorbé en quelques jours,
permettant au cerveau de reprendre gentiment sa place dans la boîte crânienne.
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Clinique :
o HTIC chronique
o Macrocrânie : pour rappel l’enceinte crânienne n’est pas rigide et inextensible chez
le nouveau-né en raison de la non-fermeture des sutures et de l’existence de
fontanelles, le volume de l’enceinte peut augmenter
o Ecchymoses multiples d’âge différents
o Fractures des membres et des côtes
o …
Imagerie
o Disjonctions des sutures
o Collections péricérébrales bilatérales
Traitement :
o Drainage externe
o Éventuellement s’il s’agit de collection plus importante et à drainer de manière
prolongée, on fera une dérivation sous-duro-péritonéale
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Les lésions des nerfs crâniens (contusions/sections) s’observent la plupart du temps lors des
fractures de la base du crâne. Cette association vient du fait que la plupart des nerfs crâniens
entrent et sortent du tronc cérébral en passant par les orifices de la base du crâne. D’autres encore
entretiennent des rapports très étroits avec les structures osseuses de la base du crâne (I, II).
Compte tenu de leur localisation anatomique, les nerfs olfactifs sont les plus fréquemment atteint
dans les fractures de l’étage antérieur de la base du crâne. Ainsi, lors d’une grosse fracture de
l’étage antérieur, les nerfs olfactifs peuvent être sectionnés ou avulsés : anosmie – cacosmie.
Parfois, il n’y a pas de fracture mais les prolongements proximaux qui émanent de l’épithélium
olfactif se font sectionner par la lame criblée de l’ethmoïde suite à un mouvement de décélération
trop brutal. Qu’importe, les conséquences sont identiques : anosmie – cacosmie.
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La clinique sera différente selon que la lésion se forme à la base du crâne où au niveau de la voute
Fractures de la base
Les fractures de la base du crâne donneront essentiellement des lésions carotidiennes :
Rupture
Anévrysmes artériels traumatiques
Fistules carotido-caverneuses
Pour rappel, l’artère carotide interne pénètre dans le crâne par le rocher (portion intrapétreuse).
Elle rentre ensuite dans le sinus caverneux (portion caverneuse) dans lequel elle effectue une boucle
appelée « siphon carotidien ». Enfin, la carotide sort du sinus caverneux et pénètre dans l’espace
sous-arachnoïdien (portion cérébrale) où elle se divisera en artère cérébrale antérieure et moyenne.
Rupture :
Une fracture de la base du crâne intéressant le sphénoïde peut
provoquer une déchirure de l’artère carotide interne.
Le débit artériel carotidien se déversera alors dans le sinus
sphénoïdal, donnant une épistaxis cataclysmique pouvant
entrainer la mort.
Le seul moyen de sauver le patient c’est de sacrifier la carotide en
catastrophe
Fistules carotido-caverneuses
Parmi les lésions secondaires figurent la fistule carotido-caverneuses. Une rupture de la carotide
interne dans sa portion caverneuse provoque un engorgement du territoire drainé par le sinus
caverneux homolatéral, ce qui donne un tableau clinique typique déjà évoqué au chapitre 4.
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✓ Exophtalmie pulsatile
✓ Souffle intracrânien audible par le patient et par auscultation,
atténué par la compression de la carotide cervicale homolatérale. Ce
souffle reflète le passage du sang de la carotide interne vers le sinus
caverneux
✓ Injection conjonctivale
✓ Chémosis
✓ Troubles oculomoteurs
✓ …
Fractures de la voûte
Les fractures de la voute crâne donnent des
Plaies artérielles (risque d’hématome extradural)
Anévrysmes divers
▪ Artères méningées
▪ Artères corticales
Fistules artérioveineuses
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6. Lésions de l’encéphale
Primaires Secondaires
✓ Commotion ✓ Hématome intracérébral
✓ Contusions ✓ Œdème
Encéphale ✓ Lésions axonales diffuses ✓ Ischémie
✓ Plaies ✓ Abcès
Commotion cérébrale
La commotion cérébrale est une lésion relativement fréquente qui se définit comme étant une
perte de conscience immédiate provoquée par un choc direct ou indirect sur le crâne :
Perte de
Traumatisme Commotion
connaissance
crânien cérébrale
immédiate
Amnésie Amnésie
rétrograde antérograde
Amnésie 46
lacunaire
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Autrefois il était généralement admis que la commotion cérébrale ne donnait pas de lésions
anatomopathologiques car elle s’accompagnait d’un scanner normal…Cette théorie est aujourd’hui
révolue !
Actuellement, on estime que la commotion cérébrale s’accompagne de lésions axonales peu
nombreuses et diffuses dans l’encéphale, ce qui explique l’état de sidération transitoire dans lequel
est plongé le cerveau du patient. Sachant cela, il serait intéressant de réaliser une résonance
magnétique chez tous ces patients… malheureusement ce n’est guère possible en Belgique compte
tenu de la faible disponibilité de l’IRM.
Depuis que cette théorie est admise et que les examens complémentaires sont davantage pratiqués,
on se rend compte également que beaucoup de patients ayant une commotion cérébrale présentent
quand même des lésions associées visibles, ce qui infirme une seconde fois l’ancienne théorie :
- Hémorragie méningée
- Petite contusion cérébrale
- Hématome sous dural chronique de petite taille
- Hématome extradural en formation (intervalle libre).
Clinique :
La commotion cérébrale ne s’accompagne pas de gros déficits neurologiques, les patients vont se
plaindre de symptômes assez mal systématisés :
✓ Céphalées
✓ Vertiges
✓ Fatigue
✓ Troubles de l’attention
✓ Troubles de la concentration
✓ Troubles de la mémoire
Surveillance :
Attention à l’intervalle libre, surtout s’il y a une fracture du crâne ou des facteurs de risques telles
que des troubles de coagulation, un éthylisme…
Pour rappel l’intervalle libre de l’hématome extradural est la raison pour laquelle tout patient
ayant fait une commotion cérébrale est gardé en observation à l’hôpital pendant 24h.
Traitement :
✓ Repos pendant quelques jours : actuellement, on n’est plus à l’époque où l’on demandait
aux patients de rester couché sans bouger dans une pièce obscure, sans bruits. La
commotion cérébrale nécessite un repos relatif.
✓ Analgésiques : pour éviter que les céphalées ne se chronicisent
Pronostic :
Le pronostic est habituellement favorable : évolution spontanément bonne dans la majorité des cas
Dans certains cas (moyennant un terrain favorable) il se développe un syndrome postcommotionnel,
càd une persistance et exacerbation des symptômes initiaux (cfr ci-dessus), plus particulièrement
des céphalées et troubles de la concentration.
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L’IRM à un pouvoir de résolution supérieur à la tomodensitométrie.
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Contusions cérébrales
Ces contusions sont parfois localisées à des endroits encore plus problématiques : le tronc cérébral
CT – Coupes axiales + pièces d’anatomopathologie : une telle lésion donnera un coma profond par
compression de la substance réticulée activatrice ascendante (SRAA).
Ce genre de lésion n’est pas compatible avec la vie…les images centrales en témoignent.
Contusions cérébrales
Les plaies cérébrales sont des lésions encéphaliques très localisées. Habituellement consécutives à
un choc direct par un objet contondant ou à la pénétration d’un projectile, elles se manifestent
cliniquement par des signes neurologiques de localisation et/ou un coma
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Les plaies cérébrales peuvent avoir des conséquences dévastatrices, sombre est leur pronostic :
Séquelles neurologiques lourdes
Épilepsie
Mort
CT-scan – coupe axiale : tentative de suicide qui n’a pas porté ses fruits.
La balle est rentrée par la tempe et à traverser le lobe frontal de part en
part, donnant une hémorragie ventriculaire au passage.
Pour information : se suicider en plaçant le révolver sur sa tempe, ça ne
fonctionne pas. Le projectile traversera le lobe frontal et sectionnera
éventuellement les nerfs optiques au passage mais il ne tuera pas.
Pour se suicider au révolver, il faut tirer dans le fond de la gorge pour
toucher le tronc cérébral.
NB : ceci n’est pas un mode d’emploi pour se suicider, c’est une simple
réflexion anatomique sur le trajet du projectile.
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Œdème cérébral
Pour rappel l’œdème des neurochirurgiens est l’œdème vasogénique (cfr- Chapitre 1)
Pièces d’anapath :
.
Hématome intracérébral
traumatique du lobe
temporal droit avec
engagement transtentoriel
comprimant le tronc cérébral.
Il y a également une lésion
hémorragique du tronc
cérébral
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