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l’examen clinique ne devra cepen- de l’encéphale avec perte de toute yeux) aréactif quelle que soit la sti-
dant pas s’y limiter pour différen- activité du cortex et du tronc céré- mulation. Il n’existe aucune activité
cier certains troubles de conscience bral consécutive à l’arrêt complet respiratoire spontanée en l’absence
plus subtiles. de la circulation cérébrale. Elle de toute sédation et curarisation, en
oblige des critères médico-légaux dehors d’un contexte d’intoxica-
Diagnostics différentiels stricts, car elle impose l’arrêt des tion ou d’hypothermie, en l’absence
supports vitaux alors qu’une acti- d’anomalie biologique confondante.
>>État de mort encéphalique vité cardiaque est persistante. Cli-
L’état de mort encéphalique est niquement, le patient présente Diagnostic
défini par la destruction irréversible un coma (absence d’ouverture des Le diagnostic de la mort encéphalique
Figure 1
Le score de FOUR.
Pression sur
Pression sur l’ongle Pincement du trapèze l’incisure supra-orbitale
Figure 3
Sites de stimulation physique pour le score de Glasgow.
Figure 4
Afférences et stimuli du score de Glasgow.
décrit précédemment, le score de sur l’incisure supra-orbitaire sont l’examen via la stimulation d’un
Glasgow est généralement l’outil les stimuli nociceptifs couramment nerf crânien et la pression supra-
de choix lors des premières heures acceptés (Fig. 3). orbitaire est utile au dépistage
de prise en charge du fait de sa gé- d’une lésion focale de type paralysie
néralisation. Il permet l’utilisation La difficulté liée à l’utilisation de ce faciale. Les postures de décortica-
d’un langage universel internatio- score réside principalement dans tion (M3) mettent en évidence des
nal et interdisciplinaire pour la prise l’évaluation du score moteur entre troubles structurels ou métabo-
en charge optimale des malades. le score M3 et M4, respectivement liques hémisphériques avec préser-
L’utilisation du score impose la marqués par une flexion anormale vation des centres moteurs du tronc
vérification des facteurs réduisant (M3), définie par une flexion lente cérébral. A contrario, les postures de
la communication et la capacité à et stéréotypée avec rotation de décérébration (M2) indiquent que
répondre, un temps d’observation l’avant-bras et pouce fermé et une seule la partie inférieure du tronc
des mouvements spontanés et des flexion normale (M4) définie par cérébral ou la moelle spinale réagit
contenus verbaux et un temps de une flexion rapide, non stéréotypée aux stimuli sensoriels par un méca-
stimulation verbale ou douloureuse. d’un bras en abduction. nisme d’extension. Notons ici que
Les sites de stimulation physique La stimulation à l’ongle permet si le manque de pratique conduit
doivent être connus pour ne pas l’examen d’un stimulus périphé- naturellement à un oubli des points
créer de lésions traumatiques irré- rique sur l’activation corticale via attribués à chaque item, la plupart
versibles : la pression sur l’ongle, le un réseau sensitif médullaire. La des médecins sont en fait parfai-
pincement du trapèze ou la pression stimulation au trapèze permet tement capables de renseigner un
A
juste comment stimuler un patient
(voix, puis si nécessaire douleur),
une description simple du type « le
patient grogne, mais ne prononce pas
de mots, ouvre les yeux temporaire-
ment et étend les deux bras à la dou-
leur » sera facilement traduite en
Glasgow = 6 E2V2M2 par le confrère
spécialiste (Fig. 4).
B
>>Examen clinique neurologique
L’examen clinique neurologique
incluant un examen du tronc céré-
bral permet d’élaborer des hypo-
thèses quant à la localisation poten-
tielle de la souffrance neurologique.
C1
L’examen des mouvements ocu-
laires et des réflexes neuro-
ophtalmiques apportent des élé-
ments précieux en ce qui concerne
la fonction du tronc cérébral.
Par définition, un patient dans le
coma a les yeux fermés. Il existe
C2
toutefois des comas avec occlusion
incomplète des yeux en lien avec
une diplégie faciale ou une hypo-
tonie orbiculaire.
Lésions hémisphériques D1
(télencéphaliques)
Une déviation conjuguée de la tête
et des yeux vers le côté lésionnel
indique une atteinte hémisphérique
ou pédonculaire cérébrale (le ma-
lade « regarde sa lésion ») (Fig. 5A).
Les mouvements d’errance ocu- D2
laires (Ping-pong gaze), corres-
pondant à des mouvements hori-
zontaux lents conjugués, orientent
vers certaines lésions télencé-
phaliques bilatérales ou vers une
pathologie métabolique ou toxique
(Fig. 5B).
Figure 5
Examen des mouvements oculaires et des réflexes neuro-ophtalmiques.
Lésions diencéphaliques
A : déviation conjuguée de la tête et des yeux vers le côté lésionnel ;
Une déviation conjuguée vers B : mouvements d’errance oculaires (Ping-pong gaze) ; C : déviation
le bas ou une ésotropie uni- ou conjuguée vers le bas/ésotropie uni- ou bilatérale ; D : regard en coucher
bilatérale évoquent une lésion de soleil/perte du parallélisme oculaire dans le sens vertical.
diencéphalique (Fig. 5C).
Réaction oculomotrice
Lésions du tronc cérébral
ou du cervelet
Un regard en coucher de soleil,
la perte du parallélisme oculaire Nerf III
dans le sens vertical (skew devia- Nerf VI
tion) orientent vers une lésion du
tronc cérébral (Fig. 5D).
Le bobing oculaire, défini comme
des mouvements oculaires rapides Bandelette
longitudinale postérieure
vers le bas suivis d’une pause puis Nerf VIII
Stimulation
d’un mouvement lent vers le haut, vestibulaire
est observé dans certaines lésions
protubérantielles.
Une déviation conjuguée vers le
côté opposé à la lésion évoque une
lésion protubérantielle (le patient
« regarde son hémiplégie »).
Les opsoclonies, ou mouvements
oculaires conjugués rapides anar-
Figure 6
chiques, orientent vers des lésions
Étude de l’oculocéphalogyricité horizontale ou du réflexe oculovestibulaire
cérébelleuses ou du tronc cérébral. évaluent les connexions entre le système vestibulaire du VIII et les noyaux des
L’étude de l’oculocéphalogyricité nerfs oculomoteurs III et VI via la bandelette longitudinale postérieure.
horizontale (en réponse à une rota-
tion horizontale de la tête) ou du ré-
flexe oculovestibulaire (en réponse
à une injection de 50 à 200 ml d’eau
glacée dans le conduit auditif ex- Nerf II
Stimulation Contraction pupillaire
optique
terne) évalue les connexions entre
Nerf III
le système vestibulaire du VIII et les intrinsèque
noyaux des nerfs oculomoteurs III
et VI via la bandelette longitudinale
postérieure (Fig. 6).
Réactions pupillaires
L’évaluation du diamètre pupillaire
permet de rechercher une aniso-
corie. Les réflexes photomoteurs
directs et consensuels doivent être
systématiquement recherchés en
éclairant séparément chaque œil
(Fig. 7).
Nerf II Nerf II
Stimulation Stimulation
optique optique
Figure 8
Mydriase unilatérale (à gauche) et mydriase bilatérale (à droite).
lus
mu
Fermeture des paupières
Sti
Nerf V
Fermeture
des paupières
Nerf V
Nerf VII
Nerf VII
Figure 10 Figure 11
Réflexe cornéen. Réflexe fronto-orbiculaire.
V-VII qui a pour particularité d’im- Modes respiratoires et troubles de réflexe de déglutition (nerf IX et
pliquer un relais diencéphalique végétatifs relais bulbaire) (Fig. 13), l’absence de
(Fig. 11). C’est pour cette raison que L’examen de la fréquence respira- toux, des modifications thermiques,
ce réflexe est un des plus hauts de toire et de l’amplitude de la ven- des phénomènes vasomoteurs ou
la classification rostro-caudale des tilation spontané doit être réalisé d’horripilation ou des troubles de
réflexes du tronc cérébral. La dif- et a parfois une valeur localisatrice la sudation parfois localisés à un
férence de réactivité au réflexe cor- neurologique. Un cycle périodique hémicorps ou une hémiface.
néen et au réflexe fronto-orbiculaire de respiration, ou respiration de L’apparition de troubles cardio-
donne une idée de la communication Cheyne-Stokes, indique un dys- circulatoires avec variation de la
mésencéphalo-diencéphalique. fonctionnement bi-hémisphérique pression artérielle et du rythme
ou diencéphalique. Une hyperven- cardiaque fait évoquer une lésion
Réflexes de clignement à la menace tilation neurogène centrale (fré- bulbaire. En situation normale,
La persistance du réflexe de cligne- quence respiratoire supérieure à la réponse à une compression des
ment à la menace implique une inté- 25/min) peut orienter vers un dys- globes oculaires entraîne une bra-
grité des communications corticales fonctionnement mésencéphalique dycardie sinusale (réflexe oculo-
qui ne s’observe pas chez le patient ou de la partie supérieure du pont. cardiaque médié via le nerf vague).
comateux. Le réflexe de sursaut au Les pauses respiratoires après ins- Cet examen est réservé au diagnos-
bruit témoigne de l’intégrité des relais piration complète (respiration tic de mort encéphalique.
acoustico-faciaux. L’existence d’un apnéique) indiquent généralement
sursaut au bruit inépuisable (sorte de une lésion pontique ou bulbaire et Examen du tonus, réflexes
perte de l’inhibition corticale) est un sont souvent signe d’un arrêt respi- et signes méningés
signe clinique de mauvais pronostic à ratoire imminent (Fig. 12). L’examen des réflexes ostéo-
distance de l’événement aigu. Il peut être constaté une absence tendineux, cutanés plantaires et
Approche paraclinique
>>Tomodensitométrie cérébrale
Une tomodensitométrie cérébrale
(TDM) sans puis avec injection de
produit de contraste doit être effec-
Figure 13
tuée dès que possible à la recherche
Réflexes bulbaires : oculo-cardiaque (à gauche), nauséeux ou de déglutition (à droite).
de masses, de signes d’ischémie,
d’hémorragies intracérébrales ou de
lésions en rapport avec un éventuel évident. Une imagerie par résonance encore de pathologie encéphalitique.
traumatisme crânien. L’exploration magnétique (IRM) peut être réali-
du système veineux ne doit pas être sée en cas de suspicion d’ischémie >>Ponction lombaire
oubliée en l’absence de diagnostic cérébrale, de thrombose veineuse, ou Une ponction lombaire peut être
Figure 14
A : EEG d’un état de mal épileptique non convulsif ; B : EEG dévoilant
réalisée après imagerie si le coma des complexes triphasiques d’encéphalopathie métabolique.
reste inexpliqué pour mesurer la
pression d’ouverture du liquide
cérébro-spinal (LCS) et éliminer
une infection, une inflammation
Potentiels évoqués
ou une hémorragie sous-arach- sensitifs
noïdienne. L’analyse du LCS com-
prend au minimum une explora-
tion cytologique, biochimique, une
mise en culture bactériologique et
la recherche de virus responsables
d’encéphalites (Herpes virus). En Stimulation électrique
cas de suspicion de méningite bac- des nerfs périphériques
térienne, une antibiothérapie pro-
babiliste doit être administrée avant
l’imagerie et la PL.
>>Fond d’œil
Le fond d’œil est utile à la recherche
d’un œdème papillaire qui peut être
le signe d’une hypertension intra-
crânienne, d’anomalies rétiniennes
en lien avec des pathologies inflam-
matoires ou infectieuses ou encore à
la recherche d’une hémorragie intra-
Figure 15
vitréenne faisant suspecter une rup-
Potentiels évoqués sensitifs.
ture d’anévrisme (syndrome de Ter-
son). L’échographie des globes ocu-
laires permet également de mettre en >>EEG si un état de mal épileptique non
évidence un élargissement de la gaine Un électro-encéphalogramme convulsif est évoqué (Fig. 14A). En cas
des nerfs optiques, voire une saillie (EEG) doit être réalisé si le diagnos- de coma, l’EEG montre un ralen-
papillaire. tic reste incertain, particulièrement tissement et une diminution de
Comas post-traumatiques
• Hématomes
• Contusion cérébrale
• Embolie graisseuse
Tableau 2
Étiologies des comas et des troubles de la conscience.
l’amplitude des ondes. La recherche et aident à la pronostication du conscience sont diverses et souvent
d’éléments intercritiques (ondes, retour à l’état de conscience ou de intriquées (Tab. 2). Un contexte trau-
pointes, pointes-ondes) ou de com- l’éveil. matique, un syndrome méningé,
plexes triphasiques à prédominance des mouvements anormaux, une
antérieure (Fig. 14B) doit être systé- >>Autres paramètres fièvre ou des signes de localisation
matique pour orienter le diagnos- D’autres paramètres, tels que la sont des éléments importants de la
tic. L’étude de la réactivité de l’EEG réalisation de Dopplers trans- démarche étiologique. Une hypo-
constitue également un élément crâniens, la mesure de la pres- glycémie ou une intoxication alcoo-
important pour la surveillance et le sion intracrânienne, la mesure de lique doivent être systématique-
pronostic. la saturation en oxygène du sang ment recherchées.
veineux jugulaire et l’électro-
>>Potentiels évoqués sensitifs encéphalographie en continu per-
Les potentiels évoqués sensitifs mettent une approche multimodale Syndrome d’éveil non
et auditifs (Fig. 15) explorent le tronc des troubles de la conscience qu’il répondant et état
cérébral et les cortex primaires. convient d’évoquer au cas par cas. de conscience minimale
Les potentiels évoqués cognitifs La persistance d’un coma au-delà
explorent des niveaux d’intégration de quelques semaines (coma chro-
corticaux et sous-corticaux riches, Étiologies des troubles nique) est exceptionnelle. Lorsque
permettent d’explorer le niveau de la conscience les dégâts cérébraux, notamment
d’intégration des stimuli extérieurs Les causes de troubles de la au niveau du tronc cérébral (siège
Figure 16 Figure 17
Schématisation des zones fonctionnelles dans le Schématisation des zones fonctionnelles
syndrome d’éveil non répondant (ou état végétatif). dans l’état de conscience minimale.
des fonctions végétatives : hémo- (basés sur l’EEG ou l’IRM le plus de clignement à la menace visuelle.
dynamique, ventilation, etc.) sont souvent). La stimulation nociceptive est tout
trop importants, les patients dé- au plus génératrice de réponses
cèdent (voir partie mort encépha- Syndrome d’éveil motrices non localisatrices. Les
lique). Dans les cas où le patient non répondant réflexes du tronc cérébral sont sou-
survit, mais sans retour à un état de Le syndrome d’éveil non répon- vent présents et il peut exister des
conscience normale rapidement, la dant se caractérise par un certain cycles veille/sommeil spontanés.
réapparition de périodes d’ouver- nombre de signes associant l’exis- Cet état clinique est généralement
ture spontanée des yeux est l’évo- tence d’un état d’éveil avec des associé à un pronostic péjoratif s’il
lution la plus fréquente. Cet état périodes d’ouverture spontanée des est présent au-delà de 6 mois après
appelé “végétatif” depuis les an- yeux sans signe clinique suggérant un traumatisme crânien grave ou
nées 1970 et de nos jours de plus en une quelconque activité cérébrale au-delà de 3 mois après une anoxie
plus souvent dénommé “syndrome consciente. Il est le plus souvent cérébrale.
d’éveil non répondant” pour sou- lié à une activité préservée du tronc
ligner l’importance de la clinique cérébral sans activation diencépha- État de conscience minimale
dans sa définition. Comme nous le lique (corticale et sous-corticale) L’état de conscience minimale
verrons plus loin, nous estimons suffisamment organisée (Fig. 16). (ECM) se manifeste par des capa-
aujourd’hui à 15 % la proportion de Cliniquement, le patient a les yeux cités d’interactions adaptées avec
patients répondant à ces critères ouverts avec des clignements et une le monde extérieur (fixation, pour-
cliniques, mais ayant des signes ventilation spontanés. Il n’existe suite visuelle, réponse aux ordres
de cognition plus riches, parfois pas de fixation ou de poursuite vi- simples, manipulation d’objets,
même proches d’un état conscient suelle, même si des mouvements productions verbales, réactions
lorsqu’explorés par des techniques oculaires spontanés peuvent être motrices adaptées à la stimula-
d’imagerie cérébrale modernes observés. Il n’y a généralement pas tion). Il implique cependant une
FONCTION AUDITIVE
4 – Mouvement systématique sur demande*
3 – Mouvement reproductible sur demande*
2 – Localisation de sons
1 – Réflexe de sursaut au bruit
0 – Néant
FONCTION VISUELLE
5 – Reconnaissance des objets*
4 – Localisation des objets : atteinte*
3 – Poursuite visuelle*
2 – Fixation*
1 – Réflexe de clignement à la menace
0 – Néant
FONCTION MOTRICE
6 – Utilisation fonctionnelle des objets+
5 - Réaction motrice automatique*
4 – Manipulation d’objets*
3 – Localisation des stimulations nociceptives*
2 – Flexion en retrait
1 – Posture anormale stéréotypée
0 – Néant/flaccidité
FONCTION OROMOTRICE/VERBALE
3 – Production verbale intelligible*
2 – Production vocale/mouvements oraux
1 – Réflexes oraux
0 – Néant
COMMUNICATION
2 – Fonctionnelle : exacte+
1 – Non fonctionnelle : intentionnelle*
0 – Aucun réveil
SCORE TOTAL
+
Indique l’émergence de l’état de conscience minimale
*Indique un état de conscience minimale
ACSOS
4 T° C (objectif 35-37° C)
Dissociation
cognitivo-motrice 5 Hb (objectif > 9 g/dl)
Figure 18
Concept de dissociation cognitivo-motrice. 8 Position de tête
Figure 19
actif se limitera aux patients intu- l’inverse d’un patient traumatisé
Objectifs permettant de limiter les ACSOS
bés dont l’intoxication est récente crânien Glasgow 15 il y a 20 minutes
(agressions cérébrales secondaires d’origine
(environ 1 heure). Il est nécessaire qui évolue vers un score de Glasgow systémique) dans le traumatisme crânien grave.
de corriger les hyper- ou hypother- à 9 nécessitant une intubation pour
mies sévères. La prise en charge protection des voies aériennes su-
spécifique étiologique est bien évi- périeures. L’intubation en séquence
demment l’élément le plus impor- rapide (ISR) est la technique de ré- Monitorage de la pression
tant et sort du cadre de cette revue. férence d’intubation en urgence des intracrânienne
patients présentant un trouble de la Le monitorage de la pression
Intubation endotrachéale conscience. Cette technique paraît intracrânienne doit être pro-
Une intubation endotrachéale avoir le meilleur rapport bénéfices/ posé en cas de suspicion d’hyper-
doit être proposée chez les patients risques. tension intracrânienne ou d’éva-
présentant des troubles de la ciné- luation neurologique impossible
tique respiratoire ne permettant pas Prise en charge chez un patient présentant des
d’assurer l’hématose ou l’épuration médicamenteuse troubles de la conscience. L’objec-
correcte du dioxyde de carbone ou Les médicaments à utiliser doivent tif de pression intracrânienne doit
chez les patients dont les réflexes de avoir une cinétique d’action rapide rester < 20 mmHg en l’absence de
protection des voies aériennes sont et être rapidement réversible. Les monitorage multimodal et la pres-
abolis. Il est communément admis hypnotiques de première inten- sion de perfusion cérébrale cible
que les patients présentant des tion sont l’étomidate à la dose (définie comme la pression arté-
troubles sévères de la conscience de 0,3 mg/kg ou la kétamine à la rielle moyenne – la pression intra-
(score de Glasgow ≤ 8) sont candi- posologie de 2 mg/kg. Le propo- crânienne) doit être comprise entre
dats à une intubation endotrachéale fol apparaît de plus en plus comme 50 et 70 mmHg. La position de la
pour limiter les complications liées une alternative sûre en l’absence de tête en proclive 15° en évitant la
à l’absence de protection des voies défaillance hémodynamique. Le cu- compression jugulaire permet le
aériennes. La surveillance neuro- rare de référence reste la succinyl- meilleur rapport drainage veineux/
logique de qualité à l’aide d’un score choline à la posologie de 1 mg/kg. En perfusion cérébrale. L’optimisa-
prend ici toute son importance et un cas de contre-indication, le rocuro- tion de la ventilation, la majoration
patient Glasgow 7 qui était à 3 il y a nium (1,0-1,2 mg/kg) peut être uti- des sédations, l’utilisation d’un
20 minutes et ce, dans une hypo- lisé si l’on possède son antidote : le système de drainage ventriculaire
thèse post-critique, ne nécessitera sugammadex. Dans ce cadre, il doit externe, la chirurgie de craniec-
pas forcément une intubation, à être injecté à la dose de 16 mg/kg. tomie décompressive, l’osmo-
Gestion des ACSOS Un traitement antiépileptique ✖✖Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien
La gestion des agressions céré- doit être envisagé en cas de crises d’intérêt.
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