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Les polymères fluorés forment une classe bien à part dans le large
éventail de composés macromoléculaires que l’industrie met à la
disposition des utilisateurs. D’une manière générale, la substitution par le
fluor des atomes d’hydrogène présents dans une chaîne
macromoléculaire améliore la tenue thermique et la résistance chimique,
retarde ou inhibe la propagation des flammes, abaisse la tension
superficielle critique et exalte les caractéristiques diélectriques. L’effet
est naturellement d’autant plus marqué que le taux de substitution de H
par F est plus élevé et il atteint son maximum pour les polymères qui ne
contiennent plus que du carbone et du fluor. Les polymères fluorés sont
des spécialités fabriquées à échelle relativement modeste et réservées à
des applications dans des milieux qui détruisent ou dégradent les autres
polymères, ou bien utilisées en raison de certaines de leurs propriétés
exceptionnelles.
Dans la suite, nous nous limiterons à l’étude des polymères fluorés
fabriqués au stade industriel ou semi-industriel. Dans une première
partie, nous examinerons les matières plastiques fluorées dont le tableau
en annexe donne une comparaison rapide. Dans une deuxième partie
nous étudierons les principaux élastomères fluorés. Nous terminerons en
abordant quelques aspects économiques du marché des polymères
fluorés.
A. POLYTETRAFLUORÉTHYLÈNE OU PTFE
1. PREPARATION
2. PROPRIETES
c) Stabilité thermique
Le PTFE est très stable thermiquement. Avec les polymères actuellement
développés, on n’observe une perte de charge qu’à partir de 350°C.
Celle-ci est de l’ordre de 0,002% /h à 390°C. Cependant, au-delà de
370°C, on observe une légère diminution des propriétés mécaniques
quand la température augmente. Il faut dépasser 400°C pour une
décomposition plus sensible et atteindre environ 550 à 600°C pour une
décomposition très rapide.
La vitesse de décomposition thermique et la nature des produits obtenus
dépendent beaucoup de l’atmosphère qui entoure la pièce chauffée.
Cependant, le principal produit de décomposition est le monomère C 2F4
ou ses homologues : C3F6 (perfluoropropène) et cyclo-C4F8
(perfluorocyclobutène). Le perfluoroisobutylène toxique ne se formerait
que rarement.
d) Propriétés physiologiques
L’inertie chimique du PTFE fait qu’il est complètement inoffensif vis-à-
vis des organismes vivants, jusqu’à la température de 250°C. Il peut ,
sans aucun risque, être utilisé au contact des aliments et constitue un
matériau de choix en prothèse chirurgicale. On a par exemple réalisé des
valvules mitrales en PTFE.
Aux températures supérieures à 350°C, nous avons vu que le PTFE
commence à se décomposer. L’inhalation des fumées produites provoque
un syndrome caractéristique analogue à une attaque de grippe, que l’on a
appelé a fièvre des fumées de polymères. Après quelques heures
d’induction le patient manifeste des accès de fièvre et peut être agité de
frissons et de tremblements caractéristiques. Les troubles disparaissent
en quelques heures, mais il semblerait que des inhalations fréquentes
puissent causer à la longue des oedèmes pulmonaires.
Il ne semble pas que les gaz produits par la décomposition, et qui ne
contiennent pas de perfluoroisobutylène, soient responsables de ces
manifestations. On pense plutôt que la fièvre des fumées de PTFE est
due aux particules solides et très fines de sublimat et que sa pathogenèse
est analogue à celle de la fièvre des fumées de zinc.
Il très facile d’éviter ces inconvénients en installant une bonne
ventilation dans tous les endroits où le PTFE est porté au-dessus de
350°C et en s’abstenant de fumer et de porter du tabac sur soi pendant la
manipulation des poudres de PTFE.
PTFE chargés
L’incorporation de charges au PTFE a non seulement pour but de réduire
son usure au frottement, mais également de corriger d’autres défauts tels
que sa dureté trop faible, sa résistance à la compression trop basse et son
fluage en compression trop élevée. L’incorporation des charges réduit la
résistance à la traction, augmente le coefficient de frottement et, suivant
leur nature chimique, réduit la résistance chimique et les propriétés
diélectriques du PTFE.
Les charges qui donnent les meilleures performances au frottement sont
celles qui, par leur forme géométrique (poudres métalliques), leur
porosité(poudre de coke), ou leur nature fibreuse (fibre de verre) forment
avec le PTFE une structure dans laquelle le polymère est fortement ancré
dans la charge sous l’effet de pression de préformage élevées. A l’heure
actuelle, on utilise de plus en plus des mélanges complexes de charges
pour obtenir des caractéristiques de frottement optimales.
Les risques de pollution des poudres à mouler sont très grands et il est
nécessaire de travailler avec la plus grande propreté dans des ateliers
pressurisés en air filtré
palier vers 350°C pendant une durée calculée sur la base d’une heure
par 30 à 60 mm d’épaisseur ;
montée régulière de 350 jusqu’à 370°C, pendant un temps calculé à
raison d’une heure par 10 à 20 mm d’épaisseur.
En général, le refroidissement se fait à une vitesse comparable à celle de
la montée en température, pour maintenir l’homogénéité cristalline de la
pièce finie. Pour des pièces minces, inférieures à 3 mm, qui doivent avoir
une bonne longévité au pliage, on peut pratiquer une trempe totale. La
pièce finie manifeste par rapport à la préforme un retrait de 3 à 5 % dans
le sens perpendiculaire à la direction d’application de la pression
Moulage isostatique
Pour la réalisation d’objets creux, comme de béchers, bouteilles, etc., on
recourt à un artifice qui consiste à comprimer la poudre contre les parois
du moule et un sac de caoutchouc soumis à la pression hydraulique.
L’ébauche ainsi réalisée est ensuite cuite comme un objet préformé selon
les techniques classiques.
Cette technique est aussi utilisée :
- pour la fabrication de tubes, de tés, de coudes ;
- pour le surmoulage sur des pièces en acier (corps de vanne) ;
- pour la réalisation de pièces plus complexes, en moulant
éventuellement des préformes obtenues sous faible pression.
Pour le moulage isostatique, on utilise des poudres ayant une densité
apparente assez élevée, une bonne coulabilité, une bonne aptitude à être
compactée sous des pressions assez faibles.
Extrusion granulaire
L’extrusion de PTFE en grains s’effectue généralement sur des
extrudeuses à piston ( fig 4 en annexe) avec des poudres préfrittées, ou
éventuellement des poudres vierges pour les pièces à parois épaisses
(tubes, bancs). Ce type d’extrusion est, en fait, un moulage continu sous
pression avec apport discontinu de poudre. La continuité du profilé
extrudé est assurée par le fait que le frittage est réalisé sous pression
aussitôt après la compression, ce qui permet la soudure des fractions
provenant des apports successifs de poudre à mouler. Cette méthode
permet la réalisation de tubes à parois épaisses ou de joncs de quelques
mètres de longueur. Les machines utilisées, qui peuvent être soit
verticales, soit horizontales, sont analogues aux presses à filer utilisées
en métallurgie. Elles consistent essentiellement en une chambre à filière
ayant sur toute sa longueur la section du tube ou du profilé que l’on
désire obtenir, corrigée de la valeur du retrait (12 à14 %). Un piston
animé d’un mouvement alternatif réalise, à chaque aller-retour,
l’admission d’une certaine quantité de poudre dans la filière, puis sa
compression. A chaque coup de piston, la préforme ainsi obtenue est
poussée vers la zone de filière chauffée électriquement, où se fait le
frittage sous pression. C’est la dilatation se produisant au cours du
frittage, ainsi que les frottements sur les parois de la filière, qui créent la
résistance nécessaire pour permettre une bonne compression de la
poudre. Au démarrage, il est nécessaire d’obturer la filière par un
bouchon métallique pour assurer la compression des premières charges.
Il est important de souligner que toutes les opérations de moulage ne
peuvent être effectuées correctement qu’avec un polymère vierge. La
récupération des déchets est une opération difficile, qui nécessite un
broyage très fin à la température de l’azote de liquide. Les poudres de
PTFE ainsi récupérées peuvent être moulées comme le polymère vierge,
éventuellement en mélange avec celui-ci, mais elles sont le plus souvent
utilisées pour l’extrusion granulaire à la place de la poudre préfrittée. Les
obtenus avec du PTFE récupéré ont une couleur gris sombre, une plus
faible résistance à la rupture en traction et, surtout, un allongement
beaucoup plus faible, ce qui fait qu’ils doivent être réservés à des
applications non critiques.
Dans un procédé spécial mis au point par la société GORE, le ruban cru
extrudé est étiré très rapidement à température élevée, ce qui permet de
donner au produit une texture particulière, avec plus ou moins de
porosité. Les produits obtenus, commercialisés sous la marque GORE-
TEX, trouvent de nombreuses applications pour la filtration de milieux
corrosifs, sous forme de joints souples, dans la confection de vêtements
(de sport en particulier) étanches à l’eau mais perméable à l’air et dans
des applications médicales.
- l’usinage mécanique,
- la déformation mécanique,
- le soudage,
- le collage.
Une autre technique consiste à préparer des vernis aux formules assez
complexes. Sur le métal sablé ou revêtu partiellement d’un émail
stratifié, on applique un primaire qui contient, en plus du PTFE, des
agents permettant l’accrochage, soit acides (acide chromique et
phosphorique, interdits dans la plupart des pays pour les ustensiles mis
en contact avec des denrées alimentaires), soit alcalins (polysilicate de
lithium) ; sur ce primaire qui assure l’accrochage, on applique un vernis
de finition qui contient généralement du PTFE, des résines silicones et
des pigments.
D’autres formules de revêtements, généralement monocouches, font
appel à d’autres polymères pour assurer l’accrochage : poly(sulfure de
phénylène), poly(amide imide), résine époxyde. Ces revêtements sont
malheureusement microporeux et ne peuvent pas être utilisés comme
protection contre la corrosion.
Les dispersions servent également à l’enduction de matières fibreuses
telles que les tissus de verre ou d’amiante, ou encore à l’enduction des
câbles électriques déjà enrubannés par des tissus de verre.
L’imprégnation des matériaux poreux, comme le graphite, les tresse en
amiante ou les coussinets en bronze poreux, permet d’améliorer la
résistance chimique ou les caractéristiques de frottement. Après
dégazage sous vide du support, l’imprégnation par la dispersion se fait à
pression atmosphérique ou sous légère pression. On termine par un
séchage et, si nécessaire, un frittage.
Les dispersions servent également à la fabrication de fibres de PTFE.
Pour cela, on file un mélange de dispersion avec du xanthate de cellulose
et on fritte à 380°C. La carbonisation de la cellulose donne aux fibres
obtenues une coloration brune qui ne nuit pas à leurs propriétés. On peut
cependant les blanchir par un traitement peu courant dans l’industrie
textile : l’ébullition avec un mélange sulfonitrique concentré. Ces fibres
servent à la fabrication de tissus filtrants et de feutres qui peuvent eux-
mêmes être imprégnés par une dispersion de PTFE.
4. APPLICATIONS
Cette propriété est mise à profit pour réaliser des pièces mécaniques qui
peuvent fonctionner sans lubrification dans des milieux corrosifs ou
oxydants. On utilise d’ailleurs de préférence des PTFE chargés pour
améliorer la résistance aux actions mécaniques intenses. On réalise ainsi
des paliers, des coussinets pouvant fonctionner sans lubrification (dans
l’industrie automobile, par exemple), des glissières, en particulier pour le
support de pont de tuyauterie ou pour le lancement de structures lourdes
(bateaux, plate-forme off-shore montées à terre), des segments de
compresseurs, etc.
1. COPOLYMERES PERFLUORES
Synthèse
L’hexafluoropropène ou perfluoropropène : F2C=CF—CF3 se forme,
en petite quantité, au cours de la pyrolyse du chlorodifluorométhane et
l’on peut régler les conditions de cette réaction de manière à augmenter
la proportion de C3F6 .
La copolymérisation du perfluoropropylène avec le tétrafluoréthylène est
soumise aux mêmes exigences que l’homopolymérisation de C 2F4 et se
fait selon les mêmes techniques. La teneur en C 3F6 des copolymères
commerciaux est de l’ordre de 16% en masse, ce qui correspond à une
proportion molaire de 11,5%.
Propriétés
Elles sont rassemblées dans le tableau 1en annexe
L’introduction de groupements latéraux –CF3 dans la chaîne
macromoléculaire diminue considérablement la rigidité et abaisse le taux
de cristallinité à des valeurs qui vont de 40 à 60 %, selon que le polymère
a été trempé ou recuit. La température de fusion est ramenée entre 274 et
295°C suivant la masse moléculaire. La viscosité à l’état fondu se situe
entre 6 et 8 X 103 Pa.s à 380°C. Les FEP peuvent être mis en œuvre par
les techniques habituelles aux thermoplastiques dans des conditions
cependant difficiles nécessitant un outillage hautement résistant à la
corrosion.
Actuellement, les débouchés les plus importantes des FEP se trouvent
d’une part dans le gainage de câbles électriques, d’autre part dans le
génie chimique, soit sous forme d’échangeurs thermiques
multitubulaires, soit sous forme de pièces chaudronnées (colonnes,
récipients, etc.) à partir de plaques extrudées, ces plaques pouvant être
revêtues sur une face d’un tissu de verre permettant l’accrochage d’un
frettage polyester.
On trouve également des tubes de FEP revêtus de tissu de verre, base
d’accrochage pour un frettage polyester.
c) Membranes perfluorées
F2C=CF—O—(CF2)3—CO—O—CH3
d) Polyéthers perfluorés
F(C CF O ) CF CF
2 x 2 3
H2C O
(n+1)
F 2C CF2
F(CH2 CF2 CF2 O )n CH2 CF2 COF
H2C O
+(F2)
Ces différentes huiles ont des propriétés assez voisines avec des masses
molaires de 1200 à 8000, chaque grade correspondant à un mélange de
télomères*.
--(CFCl -- CF2—) n
a) Synthèse
b) Propriétés
(Cf tableau 1 en annexe)
Malgré la structure dissymétrique de la molécule de monomère, le
PCTFE est un polymère cristallin dont la cristallinité dépend de la masse
moléculaire et de son histoire thermique (condition de transformation).
La plage d’utilisation du PCTFE est très large, puisqu’elle va de la
température d’ébullition de l’hydrogène liquide, -250°C, à +150°C en
service continue, avec des pointes admissibles à +200°C. Les très
bonnes propriétés à basse température et le très faible coefficient de
contraction thermique font du PCTFE la plastique cryogénique par
excellence.
Dans toute la gamme des températures d’utilisation, le PCTFE a une
excellente résistance aux agents chimiques minéraux, y compris l’acide
nitrique fumant. Il résiste également à la plupart des solvants organiques,
mêmes aux températures élevées. L’absorption d’eau est rigoureusement
nulle. La perméabilité à la vapeur d’eau est la plus faible que l’on
connaisse pour les matières plastiques . la perméabilité aux autres gaz ou
vapeurs est très faible mais non exceptionnelle.
Dans le domaine électrique, le PCTFE est spécialement adapté à
l’isolement dans des conditions difficiles : humidité et chaleur alternées,
climats tropicaux, atmosphère marine, etc. La constante diélectrique (ou
permittivité relative), voisine de 2,6 varie très peu avec la fréquence et la
température. La résistance au cheminement d’arc et à l’effet Corona est
remarquable.
c) Mise en œuvre
Contrairement au PTFE, le PCTFE peut être mis en œuvre par toutes les
techniques courantes applicables aux thermoplastiques : moulage par
compression, injection, extrusion, mais les températures pratiques de
transformation permettant d’obtenir une fluidité satisfaisante à l’état
fondu sont relativement élevées et proches de la décomposition
thermique du PCTFE. Cela implique, pour la construction du matériel
transformation, l’utilisation de métaux très résistants à la corrosion :
Hastelloy, X-Alloy, acier chromé, etc. Il faut en effet prohiber
complètement le cuivre et ses alliages, qui exercent une action
catalytique sur la décomposition du PCTFE.
Dans le cas d’un travail continu, comme l’extrusion et l’injection, on doit
assurer une bonne ventilation des ateliers, en disposant des bouches
d’aspiration aux points les plus chauds des machines.
d) Applications
Dans les industries chimiques, pharmaceutiques, alimentaires et
nucléaires, on met à profit les remarquables propriétés mécaniques,
chimiques et thermiques du PCTFE pour réaliser des joints, des sièges-
clapets, des corps de vanne, des garnitures d’étanchéité, des
raccordements divers, des regards transparents, du matériel de laboratoire
: éprouvettes, béchers, flacons pour réactif très agressifs, en particulier
pour les dérivés fluorés minéraux qui attaquent le verre.
Dans les industries électriques et électroniques, le PCTFE sert à la
réalisation de composants miniaturisés d’une grande fiabilité dans les
ambiances marines, tropicales ou corrosives : pièces de connexion,
barrettes, broches, fiches coaxiales, supports d’antennes, câbles isolés.
Dans l’industrie aérospatiale, il apporte souvent des solutions originales à
des problèmes difficiles, grâce à sa bonne tenue à la fois aux rayons UV
et aux rayons X, à sa bonne tenue thermique, à sa bonne résistance
chimique à la plupart des propergols et à sa tenue aux très basses
températures.
(CH2— CF2—) n
a) préparation
Synthèse du monomère
Polymérisation
b) Propriétés
Propriétés physiques
Le PVDF est un homopolymère cristallin : le taux de cristallinité et le
degré d’ordre de la cristallisation dépendent beaucoup des traitements
thermiques et mécaniques auxquels il est soumis.
Il existe sous plusieurs formes cristallines (cf fig. 6 en annexe). Seules
les formes α et β et leurs mélanges s’observent couramment ; c’est la
forme α qui est thermodynamiquement stable. L’étude des modifications
du PVDF a fait l’objet de nombreuses études.
La température de transition vitreuse est de –40°C et, suivant la
régularité de la chaîne (proportion d’enchaînement « tête-à-tête »), la
température de fusion varie de 165 à 178°C ; cela assure au PVDF un
domaine d’utilisation en continu allant de –40 à 150°C.
Comme sa température de décomposition thermique se situe au-delà de
300°C, nettement au-dessus de sa température de fusion, la mise en
œuvre du PVDF peut se faire dans d’excellentes conditions.
Propriétés chimiques
D’une façon générale, le PVDF résiste aux acides, aux sels, aux oxydants
puissants ainsi qu’aux halogènes à l’exception du chlore radicalaire et du
fluor. Il n’est pas attaqué par les acides organiques, les alcools, les
solvants halogénés, les hydrocarbures aliphatiques et aromatiques et les
huiles. En revanche, il est attaqué par l’acide sulfurique concentré et
chaud, les amines et les alcalins chauds.
Il gonfle légèrement dans certains solvants polaires comme les cétones et
les esters, et peut être dissout à chaud dans les solvants polaires
aprotiques : diméthylacétamide, diméthylformamide, N-
méthylpyrrolidone, etc. Cette dernière caractéristique est d’ailleurs mise
à profit pour le collage du PVDF. En raison de son inertie chimique et
son insensibilité aux UV, le PVDF présente une remarquable résistance
au vieillissement et aux intempéries.
Propriétés diélectriques
Le PVDF est caractérisé par une permittivité relative (ou constante
diélectrique) élevée, de 8.4 à 60 Hz et de 6,4 à 106 Hz. Le facteur de
dissipation diélectrique est de 0,05 à 60 Hz, de 0,02 à 103 Hz et
augmente jusqu’à 0,3 à107 Hz . Au-delà, il décroît nettement pour
retomber à 0,11 aux fréquences de l’ordre de 109 Hz.
Dans les films en PVDF orientés par étirage, la phase cristalline β
présente des propriétés piézoélectriques exceptionnelles qui permettent
de l’utiliser en électroacoustique.
On observe également un effet pyroélectrique important mis à profit pour
les détecteurs à infrarouge.
c) Mise en œuvre
Généralités
Le PVDF est un polymère thermoplastique qui peut être mis en œuvre
par toutes les techniques classiques: extrusion, injection, compression.
Deux températures le caractérisent:
- sa température de fusion cristalline : 170°C
- sa température de décomposition : > 300°C
La température de décomposition étant très éloignée des températures de
mise en œuvre comprises entre 190 et 280°C suivant la technique, le
PVDF peut être transformé en toute sécurité à l’aide de machines
d’extrusion ou d’injection classique en acier au chrome ou inoxydable
sans qu’il soit nécessaire de recourir à des alliages coûteux comme
l’Hastelloy, qui sont indispensables pour d’autres thermoplastiques
fluorés.
Extrusion
L’extrusion de tubes, destinés à véhiculer des liquides chauds ou
corrosifs, se fait sans problème à l’aide de machines classiques ; il en est
de même pour l’extrusion de plaques et de feuilles de PVDF
L’extrusion soufflage permet la fabrication de corps creux, flacons et
bouteilles, destinés au transport des liquides corrosifs
Les films minces sont fabriqués en extrudeuse à filière plate plutôt qu’en
soufflage.
Injection
Les températures d’injection les plus appropriées s’échelonnent entre 200
et 260°C ; ces températures étant éloigné de la température de
décomposition, on peut recycler sans problème les déchets de polymère.
Les pièces injectées présentent un retrait de 3,5% environ, dont il faut
tenir compte lors de la conception.
Matériaux multicouches
Le PVDF se prête bien à la fabrication de matériaux multicouches par
co-injection ou co-extrusion.
Par co-extrusion, on peut revêtir par exemple une plaque de quelques
millimètres d’un thermoplastique (tel que l’ABS, le polyéthylène, le
polystyrène, le polycarbonate, …) d’un mince film (100 μm) de PVDF
apportant la tenue au vieillissement, l’imperméabilité, les propriétés de
surface, etc. Entre les deux, on place un troisième polymère permettent
l’adhérence.
Des films co-extrudés (PVDF + polymère d’adhérence), appelés films
complexes, peuvent être utilisés pour protéger des thermoplastiques ou
des matières thermodurcissables.
Usinage et assemblage
Le PVDF se prête bien au chaudronnage : on peut ainsi réaliser des
pièces volumineuses ou compliquées à partir d’éléments standards
produits en extrusion. Toutefois, lors de l’usinage, il faut toujours tenir
compte du coefficent élevé de dilatation thermique du polymère.
Le soudage du PVDF se fait au pistolet à air chau, à l’aide de baguettes
de polymère, ou par polyfusion (rapprochement de deux surfaces à
souder préalablement chauffées au delà de leur température de fusion).
Le soudage du PVDF par pertes diélectriques ou par friction est
également possible.
Revêtement de surface
Par rapport aux revêtements traditionnels, le PVDF présentent de
nombreux avantages : excellentes résistances au vieillissement et aux
intempéries, ininflammabilité, caractère hydrophobe, absence de toxicité.
Le PVDF est utilisé en mélange avec des résines acryliques dans un
solvant organique, pour le prélaquage de tôles d’aluminium ou d’acier
galvanisé utilisées pour le bardage de bâtiments.
Il est également possible de faire des revêtements anticorrosion à partir
de poudres de PVDF appropriées, en utilisant les techniques classiques
par projection électrostatique ou par trempage dans un lit fluidisé.
Ces revêtement sont cependant perméable à la vapeur d’eau.
d) Applications
Génie chimique
Résistant à de nombreux milieux corrosifs et pouvant être utilisé jusqu’à
150°C en service continu, le PVDF convient pour la fabrication de
tuyauterie, de raccords, de joints, de vannes et de pompes.
Pour la chaudronnerie destinée au génie chimique, le PVDF est proposé
sous forme de produits semi-finis, de tubes, de coudes et de raccord de
différents diamètres ou sous forme de plaques, éventuellement
recouvertes d’un tissu de fibres de verre, sur lesquelles il est possible
d’effectuer un frettage polyester apportant la résistance mécanique
Câblerie
Si le PVDF ne peut être utilisé en tant qu’isolant pour le courant haute
fréquence, il trouve des applications pour le gainage de fils et de câbles
électriques destinés à travailler en milieu humide corrosif ou radioactif,
ou simplement devant supporter, pendant des temps prolongés, des
températures élevées.
Le PVDF est également utilisé pour protéger des câbles, eux-mêmes
isolés en polymère fluoré plus cher. Une telle structure (gainage primaire
en polymère fluoré et secondaire en PVDF) est utilisé dans les hauts-
plafonds des grands immeubles modernes, en raison de sa résistance au
feu : non-propagation de la flamme et faible émission de fumées.
Le PVDF est également utilisé pour réaliser la gaine protectrice de
certaines fibres optiques.
Protection extérieure
Les performances du PVDF permettent d’obtenir des revêtement
nouveaux caractérisés par un excellent aspect, une durabilité
remarquable et une bonne résistance à la corrosion. Ces propriétés font
du PVDF un matériau de choix dans la formulation de peintures
destinées au bâtiment (profilés, rideaux métalliques, toitures, bardages,
etc.) et appliquées en usine (coil coating) .
De même, le PVDF peut être utilisé sous forme de films pour protéger
d’autres matières plastiques vieillissant mal en extérieur.
a) PVDF modifié
CH2 -- CH2 -- CF2 --- CF2 --- CH2 -- CH2 -- CF2 --- CF2 ---
Les copolymères les plus récents sont modifies par introduction d’une
faible proportion d’un troisième comonomère (par exemple : CH2 =CH—
C4F9 ) qui diminue la cristallinité, améliore les caractéristiques
rhéologiques (viscosité plus faible à l’état fondu) et augmente la
résistance à la fissuration sous contraintes.
Ayant une température de fusion de 270°C, l’ETFE est un
thermoplastique qui peut être moulé par injection ou extrusion.
La température limite supérieure d’utilisation en service continu est de
180°C . Des expositions de courte durée à 230°C sont tolérables.
Cependant, la température de déformation sous charge n’est que de
105°C sous 0,46 Mpa et de 70°C sous 1,84 MPa .
L’ETFE est actuellement utilisé pour l’isolation des fils et des câbles
électriques et la fabrication des tubes thermorétractables.
Des applications se développent également sous forme de films
transparents résistant bien aux intempéries.
- CH2 --- CH2 --- CF2 --- CFCI --- CH2 --- CH2 --- CF2 --- CFCl ---
-- ( CH2 – CHF -- ) n
a) Synthèse
b) Propriétés
C. ELASTOMÈRES FLUORÉS.
a) Présentation générale.
b) Vulcanisation.
3. POLY ( TETRAFLUORETHYLENE/PROPYLENE ).
Fluorosilicones:
CH3
( Si O)
n
Si CH CH2
Polyfluorophosphazène:
Il s’agit de polymèresde formule générale,
O CH2 CF3
-(N=P-)n