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La place de l’éthique dans le secteur artisanal

ETHIQUE DES AFFAIRES

Noms des exposants :


MANGOME NIANG (FIMB)
MASSOUNGA MIHINDOU PAYELA
MOUHAMADOU BAMBA DIAGNE
FATOU BINTOU NDOYE
FATOUMATA BINTOU SONKO(IF)
JAZY POUNDOU (ACG)
NDOUMBE DIABAYE
ADAMA NDIAYE (QHSE)
MATY NDIAYE

2021-2022
MASTER 1
AFI-UE université de l’entreprise
Introduction :
Etant une science dépendant pleinement de la morale, l’éthique régit principalement
l’ensemble des conceptions morales de fonctionnement d’un individu ou d’un milieu défini.
Elle en a ainsi pour but l’analyse systématique et critique de la morale et des facteurs moraux
qui gouvernent la conduite humaine dans une société ou lors de situation donnée.
Il en existe différents types telles que l’éthique fondamentale, l’éthique sociale, l’éthique
gouvernementale, l’éthique artisanal….
Certaines de ces dernières sont constituées de catégories aidant à mieux les appréhender.
L’artisanat, composante essentielle du secteur informel, constitue l’une des rares modalités
d’insertion professionnelle en dehors, bien entendu, du commerce.
Historiquement, l’artisanat a émergé avec les métiers traditionnels, tels que celui de forgeron
ou de cordonnier, qui jouaient un rôle important dans les sociétés anciennes. Avec la
colonisation, plusieurs autres métiers sont apparus tandis que l’artisanat traditionnel s’est
relativement modernisé.
Au Sénégal, les textes officiels donnent la définition suivante : « est artisanale, l’entreprise
remplissant cumulativement les deux critères suivants »
 exercer une activité mentionnée dans l’arrêté n° 05550 du 10 mai 1988 fixant la liste
exhaustive des activités artisanales (liste des 120 corps de métiers) ;
 avoir au plus 5 salariés permanents, non compris les apprentis ou aides familiaux (en
général, enfants du patron ou de ses relations). Le nombre de 5 salariés ne concerne
pas les GIE, les coopératives et les groupements qui peuvent disposer d’une main-
d’œuvre plus importante.
Ainsi, les unités artisanales sont divisées en trois sections : artisanat de production, artisanat
de service et artisanat d’art.
Dans un monde de plus en plus en proie au doute et aux menaces multiples, la définition de
règles de conduite devient nécessaire. Ces règles éthiques, qui traduisent le partage de valeurs
universelles et la volonté de donner un cadre global aux comportements humains, se
multiplient dans les instances professionnelles représentatives ou régulatrices. Si cette
multiplication de règles se fait au bénéfice des rapports existants au sein d’une profession
donnée, que ce soit dans les relations entre professionnels eux-mêmes ou dans les relations
entre les praticiens et les consommateurs, cette situation peut cependant être source de
contradictions, voire de conflits.
A travers l’étude de la profession d’artisanat d’art, cette présentation tentera de démontrer :

 La valeur de l’art : la qualité éthique d’une œuvre augmente-t-elle, diminue-t-elle, ou


est-elle indifférente à sa valeur artistique ?

 L’éthique de la création : L’art doit-il être moral ? L’artiste est-il libre de tout faire ?
Liberté artistique vs responsabilité artistique, les enjeux des œuvres qui touchent des
individus ou des communautés existantes, la considération de demandes de
reconnaissance de la part de groupes minorisés ou dévalorisés, la légitimité des
critiques de l’appropriation culturelle, etc.
 L’éthique de la réception : la liberté interprétative, la légitimité des exigences du
public devant l’œuvre/l’artiste, le détournement des œuvres à des fins politiques, etc.
 La critique éthique : La censure, l’autocensure et les nouveaux impératifs moraux et
artistiques (la diversité, la décolonisation, etc.). Quelles formes ? ; Quelle légitimité ?.

I. Principe d’éthique-et-art
Toutes les entreprises dans lesquelles le propriétaire lui-même travaille dans son atelier
avec quelques personnes (membres de la famille, apprentis, employés) sont considérées
comme artisanales. Les entreprises artisanales peuvent être divisées en trois catégories :
 Artisanat de production ;
 Artisanat d’art ;
 Artisanat de service.

En préambule il faut savoir que l’art est un mot du latin « ars » qui signifie, technique, savoir-
faire. En français moderne une signification donne l’art comme toute activité technique qui
permet de produire quelque chose, une autre signification donne l’art comme une activité
humaine qui a pour but de produire des objets destinés à la contemplation esthétique. L’art se
distingue de l’artisanat dans la mesure ou l’artiste est libre de faire ce qu’il veut comme il
veut. L’artiste s’émancipe du technique pour créer du nouveau, il utilise donc sa liberté
d’expression pour donner naissance à l’art qui nait du neuf et de la transgression des règles.
Qu’est-ce que la morale ?
C’est un ensemble de règles, de valeurs (le vrai, le beau, le bien) qui fonctionnent comme
norme dans une société. Elles ont des origines humaines, définies par la société ou par
l’individu et varient donc d’une société à une autre. Ce que nous trouvons aujourd’hui moral,
peut très bien avoir été considéré comme amoral il y a 100 ans, et ce que nous trouvons
aujourd’hui amoral peut très bien avoir été considéré comme moral il y a 100 ans.

II. Evolution de l’éthique dans le secteur de l’artisanat


Si on se réfère strictement à l’esthétique, alors l’art se passe de la moralité, mais sommes-nous
capables de faire la distinction entre l’esthétique et le message que l’on perçoit d’une œuvre.
Si l’art véhicule un message, chacun peut y lire le message qu’il souhaite. Après tout lorsque
l’on regarde une œuvre, on le fait à travers nos yeux, nos connaissances, notre vécu personnel.
Certains jugeront que l’on ne peut apprécier une œuvre d’art sans faire la distinction avec ses
qualités morales. Les objets destinés à la contemplation esthétique doivent-ils se conformer
aux valeurs, aux normes de la société ? Peut-on enfermer l’art dans des normes ? Doit-on
enfermer l’art dans des normes au risque de l’amputer de sa part de liberté ? l’art peut-il
s’épanouir privé de sa liberté ? A notre sens, on ne peut créer du nouveau sans s’émanciper
des règles établies, l’art ne peut donc être confiné dans des règles, et donc dans la morale qui
est un ensemble de règles.
L'importance de la valeur ajoutée de l'artisanat est très difficile à déterminer en raison de
l'absence totale de comptabilité chez les artisans et, par conséquent, de statistiques dans ce
domaine. C'est donc de manière très approximative que l'on a évalué la valeur ajoutée réalisée
par l'artisanat et sa contribution au produit intérieur brut total. Dans la plupart des pays,
l'artisanat n'est pas nettement distingué de l'industrie et les efforts des gouvernements,
concentrés dans le domaine industriel, négligent l'artisanat qui devrait pourtant servir de base
à la formation des entrepreneurs et des connaissances industrielles. Le secteur artisanal n’étant
pas bien définie, elle rencontre des difficultés dans de nombreux domaines dues
principalement à la production par des GIE ou par des femmes de maison.
L’éthique artisanal permet pour autant de rédiger des règles et des méthodes de
fonctionnement propulsant le secteur et le protégeant des risques. Pour ainsi dire, il y a une
meilleure organisation et une meilleur appréhension et optimisation du secteur artisanal en
fixant des étapes de formations et d’avancement :
 Réglementation et le contrôle de l’activité artisanale ;
 Recensement des artisans et exécution de toutes les études, expertises, recherches,
essais et sondages, par exemple pour restreindre au maximum les frais d'exploitation
et pour rendre la production compétitive sur les marchés extérieurs ;
 Recherches artistiques et techniques en vue de la valorisation et de l'enrichissement
du travail artisanal ;
 Contrôle de la qualité du travail (attribution des labels de qualité) et imposition des
standards pour l'expédition des articles artisanaux à l’étranger ;
 Production d'articles réclames (échantillons) dans les centres de l’Office ;
 Formation artisanale au Centre de Den-Den et dans les centres régionaux ;
 Commercialisation des produits artisanaux sur le marché national et à l’étranger ;
 Mise en place des structures de la coopération artisanale ;
 Aide aux secteurs privé et coopératif de l'artisanat.

III. Conception éthique de l’art.


Toutes les interprétations ne se valent pas. Certaines apparaissent plus justes que d'autres,
celles notamment qui tiennent compte d'un ensemble de facteurs visibles dans l'œuvre, celles
qui se fondent sur la finesse des perceptions d'un regardeur exercé et cultivé et celles qui
recoupent le contexte de création de l'œuvre. Ainsi, il n'y a ni vraie ni fausse interprétation, il
y a des interprétations plausibles ou invraisemblables, pénétrantes ou superficielles. L'œuvre
d'art se prête à plusieurs interprétations à condition que des rapports soient établis avec les
intentions initiales de l'artiste et avec la réalité objective de l'œuvre.
En résumé, l'interprète naïf réalise des interprétations de nature sémantique en remplissant
l'œuvre de sens à partir de ses premières impressions tandis que l'interprète critique essaie
d'expliquer pour quelles raisons structurales l'œuvre peut produire ces interprétations
sémantiques. L'interprète critique recherche le plus grand nombre de significations possibles
compte tenu des réseaux de correspondance entre l'œuvre, les intentions de l'artiste et sa
sensibilité de regardeur. Ses interprétations sont bien construites sur le plan de la logique,
nourrissantes pour l'esprit et l'imagination, mais aussi respectueuses des limites imposées par
les œuvres interprétées.
Ces considérations nous incitent à rechercher une méthode d'interprétation ouverte à plusieurs
sens, libre et parfois imprévisible, mais qui est en rapport maximum avec les codes du langage
visuel et les intentions de l'artiste qui organise les signes de l'œuvre dans un contexte
particulier

IV. Les opportunités socioéconomiques.


Considéré à tort comme métier de second rang, l’artisanat reste l’un des secteurs les
plus dynamiques. Il a toujours évolué au gré des modes, des échanges et des
opportunités économiques. Aujourd’hui, grâce à la maitrise des gestes techniques
traditionnelles ou innovantes, il offre plusieurs opportunités :
 Grâce à l’évolution des technologies, l’artisan s’adapte et de nouveaux métiers
sont créés, ce qui permet d’apporter une valeur ajoutée aux produits dérivés ;
 C’est un secteur pourvoyeur d’emplois, preuve qu’il est dynamique et reconnu
pour son savoir-faire ;
 C’est une source de développement local et même national ;
 C’est un secteur qui donne la possibilité de protéger et de transmettre le savoir-
faire ancestral propre à une société ;
 Il permet de promouvoir et de vulgariser les matériaux locaux à l’étranger ;
 Les produits de l’artisanat sont considérés comme une attraction touristique
capable d’attirer les visiteurs étrangers et de participer ainsi à l’entrée des
devises ;
 Il permet la fabrication et la commercialisation des objets avec une valeur
esthétique et culturelle issus de la transformation des ressources locales ;
 Les artisans approvisionnent les ménages en produits de première nécessité tels
que les machettes, houes, couteaux, marmites. Cette distribution à petite
échelle des biens et des services est nécessaire à la vie quotidienne des
habitants.
 les artisans travaillent dans de petits ateliers ou dans une pièce de leur maison
car ne disposant pas de galerie d’art. Pour écouler leurs produits, certains les
exposent dans de petites boutiques aménagées ou sur la route dans des box
aménagés temporairement à cet effet. D’autres se servent des réseaux sociaux
afin de proposer aux éventuels clients les objets issus de leur travail manuel.
V. Problèmes rencontrés et essaies de solutions
1. les problèmes rencontrés
Dans le contexte de la standardisation industrielle, le secteur artisanal fait face à de nombreux
problèmes donc les plus récurrents sont :
 L’insuffisance des capitaux ;
 Une production faible à l’origine du caractère onéreux des produits artisanaux ;
 L’absence de galerie d’art qui handicape fortement les artisans ;
 Une main d’œuvre non qualifiée et vieillissante car la formation se fait dans le tas ;
 Une forte concurrence des industries généralement étrangères qui inondent les
marchés d’une variété d’articles moins chères mais de qualité douteuse ;
 L’utilisation des outils rudimentaires ;
 L’absence de réglementation des produits sur le marché ;
 Une fiscalité parfois étouffante ;
 L’insuffisance des circuits de commercialisation efficaces et des structures chargées
de la vulgarisation des produits artisanaux ;

2. Les solutions proposées


Afin de redorer l’image de marque de l’artisanat plusieurs mesures doivent être prises :
 Rendre les crédits accessibles afin que les artisans puissent entrer en
possession des équipements nécessaires au développement de leurs activités ;
 Faciliter l’accès à la formation professionnelle (gestion, renforcement des
capacités entrepreneuriales et de management) ;
 Adapter la production aux besoins du marché local ;
 Mettre en place une fiscalité appropriée ;
 Diminuer l’importation de certains produits (chaussures, vêtements) afin
d’encourager la consommation des produits artisanaux locaux ;
 Multiplier les centres artisanaux afin de normaliser les circuits de vente
Conclusion :
II apparaît clairement, qu'une assistance technique est encore nécessaire dans le secteur de
l’artisanat, particulièrement dans les domaines suivants : organisation, recherches techniques
et commerciales, et vulgarisation.
Il occupe certes une place assez importante de façon économique comme sociale , nous
sentons néanmoins un certain blocage de développement et de continuité aux niveaux des
coopératives malgré leur dynamisme de meme qu’un problème d'un meilleur organisation des
Associations artisanales.
Bien qu’étant dans certaines circonstances mal vue, l’éthique permettrait une meilleure
organisation et deviendrait un soutien de développement mais également d’amélioration du
secteur artisanal. Pourrait elle pour autant améliorer sans réellement tuer l’art liberal.

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