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Droit des activités logistiques

PARTIE II. LE RÉGIME JURIDIQUE DU CONTRAT DE LOGISTIQUE


On peut qualifier le contrat de prestations logistiques, comme un contrat
d'entreprise. Un bon contrat est celui qui énonce de manière logique, exhaustive
et non ambiguë les règles convenues. Tout contrat. dispose donc d'un régime
juridique propre.

Chapitre 1 : La formation du contrat


Bien que chacune des parties s'interdisent en conséquence, sauf mandat exprès et
écrit, de représenter l'autre de quelque manière que ce soit, elles doivent au
préalable répondre aux conditions de celui-ci.
Section 1 : Les conditions de forme et de fond du contrat de logistique
Paragraphe 1 : Les conditions de fond
Les conditions de fonds requises pour la validité du contrat sont celles du Code
civil, c’est-à-dire une réunion de consentements non viciés par une erreur, un dol,
ou une violence, un objet possible est surtout licite.
Paragraphe 2 : Les conditions de forme
Le contrat de logistique est régi par les dispositions concernant le contrat
d’entreprise (Code Civil art 1787 et s.) et, de manière plus large, par la théorie
générale des obligations.
La règle qui domine le droit français des contrats est celle du consensualisme.
Cela signifie que nul écrit n'est nécessaire pour constituer un contrat valable. Au
surplus, aucun formalisme n’est requis à sa constitution. Un simple échange de
courriers commerciaux peut s’analyser comme un contrat.
Le contrat est simplement formé lorsqu’une Offre rencontrera une acceptation.
Le contrat n’est soumis aucune forme particulière, et est présumé conclu à titre
onéreux. Les conditions nécessaires la conclusion de tout contrat commercial sont
donc applicables, à savoir le consentement des parties, ainsi qu’un Objet et une
cause indispensables à sa validité.
Paragraphe 3 : La nature du contrat du contrat de prestation logistique
Le contrat de logistique entre dans la grande catégorie des contrats à exécution
successive par opposition à celle des contrats instantanés.

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L’opération de logistique ne se résume pas l’exécution d’une opération déterminée


et ponctuelle. Au contraire, la relation de logistique s’inscrit dans la durée, souvent
sur plusieurs années. Cette constatation implique qu’il ne sera pas rare que le
contrat initialement signé fasse l’objet de renouvellements ou de modifications en
cours d’exécution. Il faut donc retenir une structure contractuelle qui soit
compatible avec une certaine flexibilité d’usage.
Prévoir un préambule dans le contrat de logistique n’est pas indispensable. En
revanche, pour un contrat de prestations logistique cela est fortement
recommandé. Le préambule va en effet permettre de rappeler les circonstances
dans lesquelles le contrat de logistique s’inscrit et de restituer son contexte.
Quelles sont les parties, pour quelles raisons se sont-elles choisies, comment se
sont déroulés les pourparlers, etc…. ?
A défaut de telles précisions, il sera difficile de distinguer de logistique des
prestations qui le composent dont les régimes sont bien spécifiques et distincts les
uns des autres.
S’agissant du corps du contrat, il est bien entendu essentiel de rappeler les
obligations de chacune des parties mais surtout de faire état des différentes
prestations qui composent le contrat. Ainsi, le point de départ et la fin des
obligations du prestataire sont clairement déterminées ou déterminables.
Section 2 : Les clauses clées du contrat de prestation logistique
Dans les prestations logistiques, il faut avoir à l’esprit de se prémunir contre les
désagréments qui pourraient découler de ce consensualisme en insistant sur la
nécessité d’un formalisme pour lier les parties. Ainsi, afin d’éviter qu’une relation
commerciale soit, à tort, qualifiée de contrat de prestations logistiques, il est
préférable de se protéger à l’aide de formules telles que : le présent courrier ne
revêt aucun caractère contractuel. « Tout engagement juridique concernant notre
négociation de logistique est expressément subordonné à la signature d’un contrat
par les représentants légaux des deux parties »
On constate aussi fréquemment que le calendrier de mise en œuvre d’un contrat
de logistique par les opérationnels n’est pas toujours compatible avec le calendrier
de négociation du Contrat. Il arrive donc, assez régulièrement, que le contrat entre
en vigueur dans les faits, alors que des points de négociation, parfois important
comme la question des limitations de responsabilité, restent encore en suspens.

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Ainsi il n’est pas exceptionnel, dans un tel cas de figure, que les choses trainent
en longueur et qu’un Contrat en bonne est due forme ne soit jamais signé.
En cas de conflit sur un aspect non résolu, que se passera-t il ?
En vertu du principe du consensualisme, le contrat sera considéré comme existant.
En cas de saisine, les juridictions rechercheront quels sont les points sur lesquels
les parties se sont mises d’accord Ct ceux qui restent à définir. Les solutions sur
lesquelles les parties sont tombées d’accord seront alors appliquées. Pour les
points pendants ou non résolus, les positions antinomiques des parties seront
écartées, application étant faite du droit commun, en d’autres termes le juge
reviendra au droit général du contrat pour suppléer le silence des parties.
Paragraphe 1 : Les clauses introductives du contrat de logistique
Il est à l’évidence indispensable d’identifier, dans le contrat, les personnes liées
par : « le présent contrat est signé entre : la société X, (forme de la société),
ayant sont siège social (adresse), immatriculée au RCCM de (ville), sous le
numéro représentée par Monsieur X fins des présentes (l’entreprise de et la société
Y. (forme de la société), ayant sont siège social à (adresse), immatriculée au
RCCM de (ville). Sous le numéro , représentée par Monsieur X dument habilité
aux fins des présentes (le client), d’autre part. »
Dans un contrat de logistique, l’objet est naturellement la réalisation de
prestations de logistique par l’entreprise de logistique au profit du bénéficiaire.
Quand bien même l’objet du contrat ne fait aucun doute entre les parties au
moment de sa signature, cet objet pourra devenir des plus incertains avec les temps
ou pour un tiers étranger à sa négociation. Cette incertitude est inopportune et
donne prise à d’inutiles controverses d’interprétation et au contentieux.
Le contrat doit dès lors, préciser très clairement l’objet de la relation de logistique,
son contenu et ses limites. Pour éviter que le contrat ne se transforme en recueil
technique, les parties se résoudront à donner une définition conceptualisée et
globale de l’opération de logistique dans le corps principal du contrat et renverront
aux annexes pour sa description analytique.
En termes de durée, deux types de contrat peuvent être envisagés : les contrats à
durée déterminée et les contrats à durée indéterminée.
Le contrat à durée déterminée est conclu pour une durée préfixe : x années ou y
mois. Il Iie alors les parties, sauf rupture anticipée, pour toute sa durée.

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A la différence, le contrat durée indéterminée est un contrat sans date d’expiration


précise. On prévoit son entrée en vigueur, mais on n'indique pas sa d’te de
cessation. Dans ce cas, chaque partie est libre d’y mettre fin à tout moment
moyennant le respect d’un préavis raisonnable qui peut être déterminé
contractuellement.
Le contrat de logistique peut-il prévoir une clause de non-concurrence au profit
de l’un ou l’autre contractant ?
Une clause de non-concurrence pour objet d’interdire à l’une des parties
contractantes, de contracter pendant ou après le contrat avec une entreprise
concurrente de la première. Le but étant d’éviter qu’elle fasse profiter son nouveau
partenaire du savoir-faire acquis auprès de celui d’origine, Elle a pour objet
accessoire de compléter les obligations de confidentialité.
La question est de savoir si une telle clause se trouve justifiée eu égard à la
légitimité du but recherché dans une entreprise de logistique. En effet, le droit de
la concurrence, plus encore que le principe de liberté du commerce et de
l’industrie est très suspicieux à l’égard de ce type de clause, surtout lorsqu’elle
présente un aspect post contractuel. Une telle clause devra alors être limitée dans
son champ d’interdiction (domaine d’activité, temps, espace) pour ne pas excéder
le but légitime de protection recherché.
Paragraphe 2 : Le caractère « intuitu personae » du contrat
Comme nous l’avons cité précédemment, le contrat de logistique entre dans la
famille des contrats d’entreprise. Comme tel, il est conclu intuitu personae. Cela
signifie qu’il est signé en considération de la personne de son interlocuteur, et plus
précisément de celui qui s’engage effectuer l’opération de logistique. De part cette
caractéristique, il ne peut en principe être cédé ou sous-traité par l’entreprise de
logistique. Cette protection légale n’est Cependant pas suffisante et ne recouvre
pas tous les cas de figure. Ainsi un contrat de logistique bien qu’ayant été signé
avec une société, pourra l’avoir été en considération de telle ou telle personne
travaillant ou dirigeant cette société. Dès lors, si cette personne part ou si cette
société est vendue, d’un point de vue strictement juridique, lintuitu personae du
contrat n’aura pas été affecté. Le signataire du contrat de logistique qui est la
société prise comme personne juridique n’aura pas été touché. Il n’en demeure
pas moins que, dans une telle hypothèse, l’aspect personnel du contrat aura bel et
bien été remis en cause.

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Le caractère intuitu personae propre à tous contrats d’entreprise est nuancé


s’agissant de prestations logistiques car nous savons que le recours la sous-
traitance est monnaie courante. En effet, cette technique est assez répandue étant
donné le caractère complexe et spécifique des différentes prestations (transport,
stockage, gestion des stocks, constitution de chargements, mise en route des
produits du client…).
Tous les prestataires logistiques n’exercent pas toujours ces activités de manière
simultanée. C’est pourquoi le recourt à la sous-traitance est parfois inévitable. Le
contrat de prestations logistiques se distingue donc d’un contrat d’entreprise
classique. Néanmoins, le prestataire logistique reste seul interlocuteur et
responsable à l’égard de son client.

Chapitre 2 : L’exécution du contrat de logistique


Section 1 : Le déroulement des opérations logistiques
Le contrat de logistique doit très clairement définir les droits et obligations
réciproques des parties, et notamment le calendrier des opérations de logistique.
Le contrat devra organiser dans le détail le mécanisme de déclenchement des
demandes des opérations. Organiser ces procédures avec précision permettra
d’optimiser et de rationaliser la mise en œuvre et la gestion des demandes de
prestation logistique.
Paragraphe 1 : La mise en place d’un calendrier des opérations et le pilotage
du contrat
Les parties sont encouragées à définir dans leur contrat le territoire d’exécution
des prestations de logistique. Ce territoire pourra, dès lors, être une adresse
d’usine, des entrepôts, une ville, un périmètre kilométrique, une région, un pays…
En prévoyant un territoire, on va ainsi permettre la détermination des coûts de la
logistique, contrôler, le cas échéant, l’exclusivité et pouvoir influer sur son
partenaire en étendant ou réduisant son territoire d’intervention en fonction de ses
performances techniques et commerciales. II convient toutefois de prendre garde
à l’écueil suivant. Le territoire doit être défini par référence à un paramètre
objectif et donc ne pas être susceptible de modification par l’action unilatérale de
l’un des contractants, ni d’interprétation.

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Dans une opération de logistique, le personnel contribue de manière essentielle à


la réussite du projet. Il est donc important de prévoir dans le contrat que
l’entreprise de logistique devra affecter un personnel suffisant et adéquat au
service du client. Réciproquement, le client doit également affecter un personnel
chargé du suivi des opérations. Le contrat pourra aussi déterminer une série de
personnes nommément désignés qui assureront le pilotage du projet ou la gestion
des commandes. Une Obligation plus générale en moyens humains pourra
également être prévue. Les pilotes du projet pourront être modifiés par chacune
des parties qui devront alors indiquer les noms des nouveaux pilotes à l’autre
partie par voie de notification.
En accompagnement de cette disposition, il est également possible de prévoir une
obligation pour l’entreprise de logistique de suivre les directives du client
concernant ses procédures-produits. Une obligation identique pourra également
être mise la charge du client.
Paragraphe 2 : La propriété des stocks dans un contrat de logistique
Dans la plupart des hypothèses, l’entreprise chargée de réaliser les opérations se
logistique n’acquiert jamais la propriété des produits transitant entre ses mains.
Elle n’en est que le dépositaire. Ainsi pour éviter que les produits du client fassent
l’objet de saisies de la part de créanciers de l’entreprise de logistique, il peut être
prudent d’en identifier matériellement la propriété dans les entrepôts de
l’entreprise prestataire de services.
Le stock est l’élément central de l’opération de logistique. Du stock disponible
dans l’entreprise prestataire dépendra la bonne fin et la célérité de la réalisation
de l’opération. Le contrat devra alors prévoir le niveau de stock permanent.
Pour garantir que l’entreprise de logistique gère correctement les stocks de
produits qui lui sont confiés, il n’est pas inutile de prévoir une clause de visite par
le client des installations de son prestataire de service et, en particulier de son site
d’entreposage. De telles visites pourront le cas échéant, permettre de corriger les
faiblesses qui auront pu être notées par le client.
De même pour garantir une meilleure fraicheur des stocks, il peut être opportun
de prévoir une clause de rotation des stocks selon une méthode prédéterminée.
Exemple : « afin d’assurer un roulement du stock et d’éviter une obsolescence des
produits gardés, I ‘entreprise de logistique s’engage à le Stock de produits selon
une méthode FIFO ».

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La question des stocks à l’issue même du contrat peut être une source sérieuse de
difficultés et d’interrogations. La sensibilité des parties sur ce point pourra même
être exacerbée si la cessation des relations contractuelles s’est déroulée dans une
ambiance contentieuse avérée ou latente. Ainsi afin de couper court à toute forme
de discussions stériles à leur sujet, il apparait judicieux de définir le sort post-
contractuel des stocks de produits du client, et leurs conditions de retour à ce
dernier. Dans le même ordre il est nécessaire de régler la question des produits
avariés, périmés ou déconditionnés.
Paragraphe 3 : La fixation et le paiement du prix dans le contrat de logistique
La devise Obligatoire de paiements dans les contrats congolais est le franc CFA.
Pour les contrats internationaux, les parties demeurent, en revanche, toujours
libres d’élire comme monnaie de paiement toute devise de leur choix. Il en sera
prudent de choisir une devise convertible et d’anticiper des variations de change.
Si le prix n’est pas payé dans la devise de calcul, pour éviter toute spéculation, il
sera bon de prévoir un mécanisme de conversion et de fixer la date de celle-ci.
La fixation logistique ne s’envisageant qu’à titre onéreux, la question du prix en
constitue un élément substantiel.
Les parties doivent définir, au moment de la signature du contrat, le prix de
prestations de logistique. Il est nécessaire de préciser le prix de chaque prestation
ou, s’il s’agit d’un forfait, le contenu du forfait. Le contrat doit éliminer ou, défaut,
identifier et traiter tous les risques de supplément de prix qui pourraient survenir
lors de l’exécution des prestations. Dans le même ordre d’idées, il importe de
prévoir les conditions d’évolution à la hausse ou à la baisse, du prix du contrat et
insérer. Le cas échéant, une clause d’indexation qui soit en rapport avec l’activité
des parties ou l’objet du contrat. Il s’agit la des conditions de légalité de la clause
d’indexation, une référence à l’indice général des prix à la consommation étant
illicite. Concernant le paiement du prix il ne suffit pas de prévoir qu’un prix doive
être payé par une partie l’autre. Encore convient-il de déterminer ou, quant et
comment ce paiement devra intervenir. Les parties auront toute latitude pour
déterminer s’il s’agit d’un paiement à date fixe, d’un paiement à réception de la
facture.
Section 2 : La responsabilité de l’entreprise de logistique
A défaut de disposition légale particulière, les dommages résultant de l’exécution
ou de l’inexécution de tout contrat de logistique doivent être réparés par celui à

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qui ils sont imputables, conformément aux règles du droit commun de la


réparation des dommages contractuels. C’est l’article 1 150 du code civil qui
limite la réparation au dommage prévisible au moment de la formation du contrat.
L’appréciation du caractère prévisible du dommage est une question de fait.
Paragraphe 1 : Les limitations contractuelles de responsabilité
Les parties peuvent influer conventionnellement sur la responsabilité qui résultera
de l’inexécution du contrat. En principe, les clauses limitatives ou exonératoires
de responsabilité sont valables. La jurisprudence reconnait leur efficacité, mais en
restreint sérieusement les conditions de validité.
Tout d’abord, la clause ne doit pas aboutir à une décharge de responsabilité sur les
obligations essentielles de la part de celui qui s’oblige. Une telle disposition serait
sanctionnée sur le fondement de la théorie de la cause. Par ailleurs, la clause
limitative ou exonératoire de responsabilité demeure sans effet en cas de dol,
c’est-à-dire de manœuvre frauduleuse, ou de faute lourde de celui qui s’en
prévaut.
La clause pénale, telle que définie par le code civil dans son article 1 152, consiste
à déterminer par avance, dans le contrat, le montant de l’indemnité qui sera due
par le contractant en cas d’inexécution de son obligation. Elle sera présente
comme un forfait. La réparation prévue est en conséquence indépendante de
l’importance réelle du préjudice subi et ne peut en principe y être ajustée. Cette
clause est aussi un moyen de contraindre le débiteur à l’exécution lorsque son
montant est important. Si le montant de l’indemnité parait au juge manifestement
excessif ou dérisoire, la loi l’autorise, nonobstant toute clause contraire et même
d’office, à modérer ou augmenter la peine Convenue au contrat. II ne lui est pas
permis de fixer une somme inférieure au montant du dommage subi par le
créancier, mais il bénéficie de la faculté de la supprimer en l’absence de préjudice.
Le juge peut tenir compte de l’exécution partielle du contrat pour diminuer la
peine prévue à proportion de l’intérêt que le créancier a retiré de cette exécution
(article 1231 du code civil). En définitive, la seule limite imposée au juge dans
son pouvoir modérateur est le montant du dommage subi par le créancier.
Les obligations dont l’inexécution est sanctionnée par une clause pénale doivent
être très précisément définies. En général, il s’agit de l’inexécution d’obligations
de faire (respect des délais de livraison, obligation d’assurer les marchandises,
obligation d’assurer la surveillance des marchandises…) ou de ne pas faire
(obligation de non-concurrence). Les dommages causés aux marchandises à

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l’occasion du stockage, où des manipulations font plutôt l’objet de clauses


limitatives de responsabilité.
Le contrat doit aussi prévoir une clause de garantie faisant supporter à l’entreprise
de logistique les conséquences des actions en responsabilité intentées contre le
client par les destinataires. En effet, l’entreprise de logistique ayant souvent pour
mission de gérer les stocks du client jusqu’à leur acheminement jusqu’au
destinataire final, elle doit supporter la charges des dommages qu’elle cause à
celui-ci du fait de l’inexécution de ses Obligations. Le destinataire ne connaissant
que le client de l’entreprise de logistique, il va s’adresser à celui-ci pour demander
réparation de son préjudice.
La question du transfert des risques est une question essentielle du contrat de
logistique.
Qui supporte les risques de la garde des produits donnés en logistique ? A partir
de quel moment et jusqu’à quand ?
En règle générale, les difficultés ne surgissent pas dans les périodes de passivité
vis-à-vis des produits, mais plutôt lors de leurs manipulations en vue de leurs
remises au prestataire de logistique ou au destinataire final. Partant du principe
que l’entreprise de logistique a pour mission de délivrer les produits au point de
destination désigné par son client, une clause telle « les risques afférents aux
produits seront transférées à l’entreprise de logistique à partir de (…), l’entreprise
de logistique en assumera la leur livraison entrepôts du client, déchargement
compris. Lors de chaque réception de produits, le client devra vérifier les
emballages et adresser au transporteur, ou à l’entreprise de logistique toutes
réserves et réclamations qui apparaitraient justifiées : une copie étant également
adressée à l’entreprise de logistique. » mettra cette responsabilité à la charge de
l’entreprise de logistique.
Paragraphe 2 : Les limitations et exonérations légales de responsabilité
Le contrat de logistique n’étant pas reconnu comme tel, par le législateur, il n’y a
donc aucun texte (pour le moment) qui énonce les limitations de responsabilité du
contrat de logistique à charge aux parties d’en faire référence dans la convention.
Le prestataire logisticien pourra se prévaloir de ces limitations s’il ressort que la
prestation de transport revêtait un caractère d’activité principale, ou si ces
limitations ont été choisies par les parties dans la convention.

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La force majeure, Selon I *article 1 148 du code civil « est exonéré de sa


responsabilité celui qui n’a pas pu accomplir l’obligation qu’il lui incombait
d’exécuter en raison d’un cas de force majeure.
Telle que définie classiquement par les tribunaux, la force majeure est constituée
par des évènements réunissant les caractères d’extériorité, d’imprévisibilité et d’
irrésistibilité, lesquels empêchent la réalisation de l’obligation contractuelle.
Les conditions de mise en œuvre de la force majeure sont particulièrement strictes
et rarement réunies.

Chapitre 3 : La fin du contrat de logistique


Tout contrat de logistique prend normalement fin à son terme. II arrive toutefois
que les évènements fassent qu’une des parties souhaite y mettre fin avant que la
date normale de cessation n’intervienne. On parle alors de « résiliation anticipée
De même nous sommes parfois amenés lors de la conclusion du contrat à insérer
dans le contrat des clauses dites de « confidentialité » pour le maintien du secret
professionnel ou encore des clauses de « non débauchage » pour éviter le
recrutement dans des entreprises concurrentes.
Section 1 : La clause dite « résolutoire »
Aux termes de l’article 1 184 du code civil, « la condition résolutoire est toujours
sous-entendue dans les contrats synallagmatiques, pour le cas ou l’une des deux
parties ne satisfera point son engagement ». La mise en œuvre de la résiliation
anticipée est cependant formaliste. Si les parties n’ont rien prévu pour en
aménager et assouplir les conditions d’exercice, seul le juge pourra libérer les
parties de manière anticipée. Pour cette raison, il est important de prévoir une
clause résolutoire de plein droit qui permettra aux parties de sortir du contrat
rapidement et sans avoir à passer par les offices du juge.
Les parties devront doser sa rédaction, de sorte qu’elle ne se transforme en
disposition favorisant des actions de chantage la résiliation pour des problèmes
véniels ou en favorisant des abus d’utilisation. Certaines violations contractuelles
sont graves et justifient la cessation immédiate des relations contractuelles.
D’autres, en revanche, sont simplement gênantes ou ennuyeuses et peuvent faire
l’objet d’ une correction ou d’un avertissement sans frais. Les clauses résolutoires
reflètent souvent cette dualité. Il est ainsi généralement prévu un double
mécanisme de sanction contractuelle. Une mise en œuvre immédiate viendra

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sanctionner une violation contractuelle grave ou non réparable. Une mise en


demeure de réparer le trouble causé frappera les fautes moins sérieuses. A toutes
fins utiles, on rappellera que le principe de la triple mise en demeure. La troisième
permettant de rompre le contrat, ne repose sur aucune base légale.
En principe. Lorsque la cessation de la relation contractuelle intervient
conformément à son terme, c’est-à-dire autrement que du fait d’une violation
contractuelle, aucune indemnisation n’est due. Ce principe ne devrait a priori pas
souffrir d’exception mais, en certains domaines, il se trouve néanmoins battu en
brèche.
Afin de couper court à toute velléité indemnitaire, il est utile de prévoir dans le
contrat de logistique une disposition qui pose clairement la règle de non-
indemnisation post-contractuelle.
Section 2 : La clause de confidentialité
Le secret professionnel existe. Mais il est limité dans certaines professions. Au
delà des incriminations spécifiques qui répriment la diffusion de certaines formes
déterminées de secret, il n’existe pas d’obligation générale de confidentialité, sauf
la faire entrer dans l’obligation générale de bonne foi qui régit l’exécution de tout
contrat dont dispose l’article 1 134 du code civil.
Il serait donc préférable de prévoir une obligation de confidentialité si l’on
souhaite se protéger efficacement contre un risque de divulgation. Comme en
matière de clause de non-concurrence, la clause de confidentialité doit être rédigée
avec mesure. Elle doit assurer une bonne protection contre le risque de divulgation
mais ne pas entraver inutilement la liberté d’entreprendre de son cocontractant.
En particulier, la clause de confidentialité perdra sa raison d’ être lorsque
informations confidentielles auront cessé de I ‘être, autrement que par la faute du
bénéficiaire de ces informations. La clause de confidentialité doit non seulement
régler la question de la divulgation proprement dite dédites informations, mais
aussi leur usage et la question du retour de leurs supports.
Section 3 :La clause de non débauchage
A travailler régulièrement avec les mêmes interlocuteurs, des liens personnels se
tissent. Il peut arriver qu’une des entreprises, généralement l’entreprise cliente de
la prestation de logistique, souhaite recruter un ou plusieurs employés de son
cocontractant. On parle alors de débauchage.

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Une telle pratique est en principe, parfaitement légale et trouve sa justification


dans le principe de la liberté du commerce et de celle du travail. En l’absence de
disposition contractuelle contraire, le débauchage de salariés ne se trouve
sanctionné, par le biais d’une action en concurrence déloyale. Cas d’abus
manifeste. C’est-à-dire en cas de débauchage systématique destiné désorganiser
l’entreprise victime du débauchage. Pour éviter d’avoir rapporter la preuve de
l’intention maligne qui sous-tend ce débauchage interdit, il sera opportun
d’insérer une disposition contractuelle l’interdisant. Ainsi, le simple fait de
débaucher un salarié de l’autre partie, sera constitutif d’une faute contractuelle
ouvrant droit à réparation.

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