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© Masson, Paris, 2005 Motricité cérébrale 2005 ; 26(2) : 64-70

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Aspects scolaires et sociaux

Apprentissage de l’écriture-clavier
chez les enfants infirmes moteurs cérébraux

A. Wilquin (1), C. Vanveuren (2), S. Braems (1)


(1) Service d’Éducation et de Soins Spécialisés à Domicile APF, Hôtel de Ville, avenue Lamendin, 62800
Liévin.
(2) Institut d’Éducation Motrice Pierre Cazin, rue Chardin, 62000 Arras.
Tirés à part : A. Wilquin, à l’adresse ci-dessus. Tél. : 03 21 45 53 52 ; fax : 03 21 45 02 81.
e-mail : tribu.wilquin@free.fr

Résumé
L’infirmité motrice cérébrale est souvent responsable chez l’enfant en âge scolaire d’une dysgraphie dont
les causes sont motrices ou praxiques. Ce trouble doit être recherché systématiquement afin qu’une prise
en charge précoce en minimise les conséquences sur les apprentissages. Le recours au clavier d’ordinateur
dès le CP peut aider l’enfant avec des difficultés graphiques si l’apprentissage est individualisé en fonction
de son âge et de ses possibilités. Une bonne gestion de l’outil informatique permet alors d’espérer une
scolarisation optimale.
Mots-clés : infirmité motrice cérébrale, dysgraphie, dactylographie, apprentissages.

Summary
Learning keyboard writing by cerebral palsy children
School age children with cerebral palsy often experience motor and praxia disorders leading to dysgraphia.
A careful search for these disorders is needed to provide early care and minimize the effect on learning.
Use of a keyboard as early as the first grade can help these children with graphic difficulties, but the learning
process must be individualized and adapted to the child's age and capacities. With proper use of the computer,
there is good hope for optimal schooling.
Key-words: cerebral palsy, dysgraphia, keyboard, learning.

INTRODUCTION/PROBLÉMATIQUE cursus si on ne les arme pas pour faire face à


une pédagogie moins différenciée qu’en milieu
La scolarisation en milieu ordinaire des enfants spécialisé.
en situation de handicap moteur est devenue le La dysgraphie (au sens large de déficience
challenge des rééducateurs prenant en charge de l’écriture) est une des difficultés le plus sou-
les jeunes Infirmes Moteurs Cérébraux [1]. Les vent évoquées lors des réunions d’intégration
bénéfices de cette intégration sont certains mais scolaire ; plusieurs mécanismes, souvent intri-
les troubles instrumentaux présentés par la qués dans le cadre de l’Infirmité Motrice Céré-
majorité de ces enfants risquent de pénaliser leur brale, peuvent être à son origine.
Apprentissage de l’écriture-clavier chez les enfants infirmes moteurs cérébraux / 65

FIG. 1. — Maxime, CE2, IMC ataxique.

Dans notre expérience, le clavier d’ordina- quement pris en compte pour ne pas pénaliser les
teur s’avère un outil de suppléance efficace pour autres acquisitions scolaires.
compenser un déficit de l’écriture manuelle. La
revue de 38 dossiers d’enfants infirmes moteurs Troubles praxiques
cérébraux, suivis entre 1996 et aujourd’hui dans Les troubles praxiques sont également souvent
deux Instituts d’Éducation Motrice et un Service désignés comme étiologie d’un graphisme
d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile pathologique [4-6]. La dyspraxie motrice ou
de la région Nord-Pas-de-Calais, nous permet ici mélokinétique est en pratique difficile à distin-
d’expliciter notre approche rééducative. guer d’un trouble moteur chez un enfant céré-
brolésé et aura les mêmes conséquences. La
dyspraxie constructive sera en revanche respon-
ÉTIOLOGIES
sable d’un tableau caractéristique avec une dys-
graphie d’emblée sévère touchant l’ensemble du
Troubles moteurs graphisme (y compris le dessin) et non seule-
Tout d’abord, la déficience motrice doit être sys- ment la calligraphie ; l’aspect morphocinétique
tématiquement recherchée [2] [3]. La paralysie de l’écriture est particulièrement touché. Cette
telle qu’on la rencontre chez les quadriplégiques dyspraxie constructive peut être isolée ou, plus
spastiques ne permet le plus souvent à l’enfant souvent chez les enfants infirmes moteurs céré-
que d’écrire son prénom. L’athétose est habi- braux, évoluer dans le cadre d’une dyspraxie
tuellement diagnostiquée avant le début de la visuo-spatiale (fig. 3) ; le trouble du graphisme
scolarité et interdit régulièrement une écriture est alors associé à des troubles oculomoteurs et
manuelle efficace même pour quelques mots. La à des troubles spatiaux touchant en particulier la
dyskinésie cérébelleuse est également repérée perception des obliques.
avant l’entrée à l’école et, même si elle permet Cette dysgraphie dyspraxique va, dans cer-
souvent à terme à l’enfant d’écrire à la main tains cas, être sensible à la rééducation ou sim-
des petites phrases, c’est au prix d’une lenteur plement à l’entraînement mais, malgré tous ses
importante et d’un contrôle attentionnel élevé efforts, l’enfant ne parviendra pas à rattraper son
pour un résultat toujours médiocre (fig. 1). retard et verra au contraire son écart à la norme
se creuser aussi bien en ce qui concerne la vitesse
La dystonie, en revanche, n’est pas recher-
que le résultat ; outre sa mauvaise qualité, l’écri-
chée aussi systématiquement ; pourtant, elle est
ture de l’enfant dyspraxique se caractérise aussi
fréquente chez les infirmes moteurs cérébraux
par un défaut d’automatisation.
même si la main dominante n’a pas de trouble
moteur patent (comme c’est le cas chez les hémi-
plégiques et chez les diplégiques mais aussi chez
les infirmes moteurs cérébraux a minima) ; ce
trouble du tonus qui s’aggrave à l’effort aura des
conséquences d’autant plus insidieuses que, si
l’enfant ne souffre pas de gros trouble praxique
associé, l’entrée dans l’écriture manuelle se fera
sans difficulté majeure. Ultérieurement, on sera
interpellé pour une écriture qui reste de qualité
insuffisante ou trop lente (fig. 2) : la dystonie va
grever la rapidité à l’écrit de l’enfant mais sera
aussi responsable d’une fatigabilité et d’un coût FIG. 2. — Matthieu, CM1, diplégie, fatigabilité et
attentionnel excessif qui devront être systémati- crampes de la main au bout de quelques lignes.
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Durant la suite de la scolarité primaire,


l’effet de la dysgraphie sera plus diffus, avec des
conséquences dans deux domaines différents.
D’une part, le geste d’écrire, qui ne parvient
pas à s’automatiser, exige de l’enfant un contrôle
conscient permanent et l’empêche de se concen-
trer sur le contenu de ses écrits ; la qualité de fond
de ses travaux reste médiocre, en deçà de ses
capacités réelles, et la dysgraphie peut ainsi être
responsable d’une dysorthographie par manque
relatif d’attention avec en particulier des notes en
français qui ne reflètent pas le vrai niveau de
l’enfant.
D’autre part, les enseignants ont (heureuse-
ment !) tendance à dispenser l’enfant dysgraphi-
que de certains travaux écrits ; ceci a un effet
FIG. 3. — Vincent (IMC avec diplégie), CE2, dys-
praxie visuospatiale avec dysgraphie. pervers car l’élève n’apprendra pas à rédiger une
réponse complète (à un problème de mathé-
matiques, à une question de compréhension de
texte…) et sera cantonné à des exercices dits à
trous ; or l’habileté (qui s’apprend) à exprimer ses
Troubles visuels idées par écrit est un facteur essentiel de réussite
Les troubles visuels doivent faire l’objet d’un au collège.
bilan soigneux : bilan ophtalmologique classique Il est donc essentiel de repérer très tôt les
à la recherche d’un trouble de la réfraction à cor- enfants qui seront dysgraphiques pour qu’une
riger, mais également bilan orthoptique par un prise en charge précoce leur offre un moyen effi-
professionnel averti des symptômes plus spécifi- cace de produire de l’écrit dès le début du CP
quement rencontrés chez les enfants infirmes (cours préparatoire) afin de ne pas obérer leurs
moteurs cérébraux [7-9]. Les écrits produits par
chances de réussite scolaire.
les enfants montrent alors typiquement un trouble
de la composante topocinétique avec mauvaise
organisation de l’espace-feuille [10]. BILAN DU TROUBLE GRAPHIQUE

En pratique, dès la moyenne section de mater-


Troubles des fonctions exécutives nelle, un examen neurologique soigneux recher-
Enfin, l’apprentissage de l’écriture peut dans ce che des signes moteurs même a minima à la main
contexte d’infirmité motrice cérébrale être freiné dominante.
par un syndrome dysexécutif qui perturbera éga-
Le graphisme peut être étalonné sur repro-
lement les autres acquisitions scolaires [11].
ductions de figures géométriques (test de Benton
aux ECPA, copie de figures de la BREV chez
CONSÉQUENCES SCOLAIRES Kiosque (fig. 4)), les praxies gestuelles sont
DE LA DYSGRAPHIE étudiées (motricité gnoso-praxique de Vaivre-
Douret aux ECPA, M-ABC aux ECPA) et les
Cette dysgraphie ne va pas retentir que sur les capacités constructives évaluées (relecture des
notes en écriture de l’élève mais va malheureuse- résultats de l’enfant aux subtests de l’échelle Per-
ment avoir une influence péjorative sur l’ensem- formance de la WPSSI III, au K-ABC, mais aussi
ble des apprentissages. épreuve dite d’adaptation pratique de l’EDEI-R
En maternelle, les échecs répétés de l’enfant aux EAP, test de Frostig aux ECPA, copie de la
aux nombreuses activités faisant intervenir la figure de Rey aux ECPA…) [12]. Ceci s’ajoute
trace écrite auront un retentissement péjoratif sur bien sûr à un bilan psychométrique de base pour
son estime de soi et sur son appétence scolaire. évaluer les aptitudes intellectuelles globales de
En CP, l’enfant ne pourra pas renforcer ses l’enfant et à un examen correct des fonctions neu-
apprentissages en lecture par le feed-back de l’écrit. rovisuelles.
Apprentissage de l’écriture-clavier chez les enfants infirmes moteurs cérébraux / 67

dans la semaine 4 ou 5 séances courtes réservées


à cet apprentissage. En Service d’Éducation et de
Soins Spécialisés à Domicile, on est limité à
2 séances plus longues par semaine. Le protocole
de rééducation est assez standardisé mais le
rythme s’adapte à chaque enfant.

Durant la scolarisation maternelle


On commence par familiariser l’enfant à l’outil
par des jeux sur logiciels de grande distribution
ou plus spécialisés en faisant intervenir d’abord
la souris (ou le pavé de flèches). On évaluera dis-
tinctement la fonction « clic » et la fonction
« déplacement sur l’écran » de la souris. Ces deux
fonctions pourront être améliorées par des adap-
tations techniques ou l’apport de logiciels facili-
tant l’utilisation de la souris.
Cette phase permet au rééducateur d’étudier
la posture de l’enfant, d’évaluer les différentes
aides techniques nécessaires et de déterminer le
type de saisie qui sera privilégié. On peut ainsi
proposer un siège-coquille pour diminuer la fati-
gue engendrée par le maintien de la position
assise (fig. 5), un repose-pieds, un appui-tête par-
ticulier, des feeders pour les avant-bras (fig. 6),
un joy-stick ou une track-ball, un ordinateur por-
table permettant aux poignets de rester posés, un
FIG. 4. — Victor (IMC avec diplégie), fin de grande
section de maternelle, épreuve du graphisme de la
guide-touche, une saisie des lettres par clavier à
BREV. l’écran ou par défilement… la liste des aménage-
ments possibles est très longue.
Il est important à cette période de proposer
À l’issue de ce bilan, on dispose des élé- au jeune patient un rapport ludique et gratifiant à
ments permettant de pronostiquer une dysgra- l’ordinateur, avec des jeux variés, en veillant à ne
phie. La rééducation ergothérapeutique s’oriente pas le mettre en échec. Pour le repérage sur
alors vers la préparation de l’enfant au CP et l’écran vertical, on s’aidera comme sur la feuille
l’intérêt de l’apprentissage de la frappe au clavier en développant le vocabulaire spatial.
est systématiquement discuté : par le biais de En grande section de maternelle, l’apprentis-
l’ordinateur, on procure à l’enfant un moyen sage proprement dit de la frappe et du clavier peut
d’écrire avec un geste plus simple et plus rapide commencer. L’enfant se sert des deux mains ou
à acquérir que l’écriture manuelle, plus facile à exclusivement de sa main dominante en cas de
automatiser, sans pour autant entamer ses chan- trouble moteur invalidant de l’autre main. Si c’est
ces de développer des capacités graphiques. En possible, on dissocie le pouce d’une main pour
revanche, on oblige l’enfant à un parcours sco- taper la touche « espace ». Les autres touches
laire particulier et à une rééducation soutenue seront frappées avec le ou les index.
pendant en général deux ans. L’apprentissage de la frappe à dix doigts (ou
à cinq doigts chez les hémiplégiques) nous sem-
APPRENTISSAGE DE LA FRAPPE ble irrationnel chez nos jeunes patients en raison
de la mauvaise dissociation des doigts physiolo-
Une fois l’indication d’écriture-clavier posée, gique à cet âge, due à l’immaturité neurologique
l’apprentissage de la frappe deviendra un objectif sensorielle et motrice.
important de l’ergothérapie, occupant une part L’initiation à la frappe en ergothérapie est
variable des séances de rééducation. En Institut toujours individuelle et personnalisée. L’appren-
d’Éducation Motrice, on peut essayer de répartir tissage ligne par ligne tel qu’il est proposé aux
68 / A. Wilquin et al.

FIG. 5. — Installation sur un siège-coquille. FIG. 6. — Utilisation de feeders.

adultes est aride pour les enfants et on préfère pavé rouge centré aussi par une gommette diffé-
aborder en premier les voyelles et les consonnes rente (fig. 7).
les plus usitées en intéressant l’enfant à quelques Le temps d’apprentissage de frappe au sein
mots (son prénom, celui de ses parents…) puis en de chaque séance tient compte de la fatigabilité
élargissant progressivement son répertoire grâce du jeune enfant. À la fin de la séance, le travail
à la frappe de mots utilisant des lettres supplé- est imprimé, agrémenté de couleur, classé dans
mentaires. Pour les enfants les plus efficaces, un porte-vue et communiqué aux parents pour
l’apprentissage des vingt-six lettres de l’alphabet valoriser les efforts de l’enfant.
pourra se faire à raison d’une nouvelle lettre par
séance. À l’école élémentaire
Il importe de toujours donner du sens aux En cours préparatoire, l’enfant démarre l’année
mots dictés, la frappe de lettres isolées s’avérant scolaire en sachant les lettres de son clavier mais
très vite fastidieuse pour l’enfant. Le découpage est encore souvent incapable d’organiser lui-
syllabique est privilégié (« on va écrire maman, même son travail ; l’aide d’un auxiliaire de vie
d’abord “ma”, “m” et “a” puis “man”… »). Le scolaire individuel est donc le plus souvent indis-
rééducateur dicte les lettres à l’enfant en s’adap- pensable en milieu ordinaire.
tant à son rythme ; on tente le plus tôt possible La rééducation ergothérapeutique se poursuit
d’anticiper d’un caractère la dictée des lettres avec le plus souvent deux séances par semaine.
(pour écrire « maman », le « a » sera annoncé dès L’enfant améliore sa vitesse de frappe et surtout
que l’enfant aura repéré l’emplacement du
« M. ») afin d’accélérer progressivement la
vitesse de saisie. L’approche phonologique reste
implicite mais renforce la rééducation orthopho-
nique. Bien gérée, elle a également l’avantage de
solliciter et de développer les capacités de
mémoire de travail.
Dans les cas fréquents de troubles neurovi-
suels, on utilise préférentiellement un logiciel de
frappe à retour vocal (Pictop au CNEFEI) qui
fournit à l’enfant un feed-back auditif et lui évite
de vérifier à l’écran sa production. Toujours pour
éviter l’effort visuel, si la mémoire spatiale est
préservée (ce qui est généralement le cas), on
masque les touches par des gommettes de cou-
leur, en formant habituellement à gauche un pavé FIG. 7. — Clavier masqué par des gommettes de
vert centré par une gommette noire et à droite un couleur.
Apprentissage de l’écriture-clavier chez les enfants infirmes moteurs cérébraux / 69

FIG. 8. — Guillaume (IMC avec diplégie) : son prénom en grande section de maternelle. En CM1, le texte du
BHK produit en 5 minutes au clavier et à la main.

automatise son geste. Il apprend à gérer son ordi- Durant ces années d’école élémentaire, on
nateur : le brancher, l’ouvrir, imprimer son travail, peut être amené à faire des diagnostics tardifs de
etc. si l’atteinte motrice et pratique le permet. dysgraphie chez des enfants qui ont plutôt bien
Il apprend également à naviguer dans les dif- démarré l’écriture manuelle mais qui deviennent
férents logiciels et à sauvegarder les fichiers de trop lents ou fatigables. L’examen retrouve sou-
façon rationnelle ; ce stade de l’apprentissage, qui vent une petite dystonie et, si les mesures simples
sollicite beaucoup les fonctions exécutives, peut d’allègement du travail de copie ne suffisent pas,
être très long chez certains enfants infirmes on peut être amené à proposer l’apprentissage de
moteurs cérébraux. l’écriture-clavier pour les travaux les plus longs.
En cas de troubles visuospatiaux, le traitement de
La collaboration entre l’école et l’équipe de texte a l’avantage de permettre à l’enfant de pré-
rééducation est essentielle et conditionne la réus- senter un travail propre et bien disposé. À cet âge
site de la méthode : les réunions d’intégration for- où les enfants connaissent bien les lettres, on ne
melles sont complétées par des contacts réguliers ; masque plus le clavier et on peut essayer un
la prise en charge est adaptée aux exigences sco- apprentissage des touches plus systématique que
laires ; les textes travaillés en classe sont repris en chez l’enfant en école maternelle. On s’appuiera
séance pour donner un intérêt immédiat à la réé- là encore souvent sur le travail scolaire pour
ducation. En milieu ordinaire, l’auxiliaire de vie entraîner la frappe mais on peut aussi proposer à
scolaire est guidé par l’ergothérapeute pour adap- l’enfant un des nombreux logiciels de dactylogra-
ter son aide aux progrès de l’élève. phie disponibles dans le commerce ; certains pro-
En cours élémentaire et en cours moyen, la posent des dictées de lettres (Dactylogiciel) qui
prise en charge en ergothérapie s’allège du moins sont utiles en cas d’atteinte neurovisuelle pour
en ce qui concerne l’écriture-clavier. L’enfant éviter la copie.
devient autonome avec son ordinateur et apprend
à solliciter le professionnel en fonction des diffi- CONCLUSION
cultés rencontrées à l’école. Il apprend également
à choisir lui-même dans ses différents travaux La rééducation bien conduite doit permettre à
entre l’écriture manuelle (qui normalement a pro- l’enfant d’aborder le collège avec des outils effi-
gressé) et le clavier d’ordinateur pour être efficace caces pour produire de l’écrit de façon lisible,
à son entrée au collège (fig. 8). Pendant cette automatisée et suffisamment rapide : si le trouble
période, les contacts entre les enseignants et les moteur n’est pas trop intense, l’écriture-clavier à
rééducateurs doivent bien entendu rester réguliers. deux doigts complète utilement le crayon et auto-
70 / A. Wilquin et al.

rise le jeune à exprimer ses connaissances et ses [6] CAMBIER J. De la pathologie du geste à la
idées. Enfin, une gestion réfléchie de l’ordinateur pathologie de l’action. In : Espace, geste,
en complément de l’écriture manuelle permet de action. Séminaire Jean-Louis Signoret. Ed. De
diminuer le surcoût cognitif des déficits instru- Boeck Université : 2000.
mentaux et aide les enfants aux ressources intel- [7] AUBRY M.J. , FRANCIS C., FRANCIS M.,
lectuelles plus faibles à soutenir le rythme TSIMBA V. La conjugaison des yeux au présent
attentionnel d’une scolarité normale. de l’IMC. Motricité Cérébrale 2002 ; 23 : 126-
136
[8] D’HEILLY N., LACERT P., MAUDUYT DE LA
RÉFÉRENCES GRÈVE I. Troubles optomoteurs de l’ancien
prématuré. Motricité Cérébrale 2000 ; 21 : 41-
[1] PONSOT G. Encéphalopathies chroniques : 50
Aspects épidémiologiques, diagnostiques et
médico-sociaux. In : PONSOT G., ARTHUIS M., [9] MONTEZER N., GALBIATI C., MAZEAU M.,
PINSARDN., DULAC O., MANCINI J. Neurologie TRUSCELLI D., BARAL M.E. Essai de démantè-
pédiatrique. 2e édition, Flammarion : 1998. lement des troubles neurovisuels de l’IMC :
conséquences pour le pronostic et la prise en
[2] ARTHUIS M. Infirmité motrice d’origine céré- charge des enfants. Motricité Cérébrale 2000 ;
brale. In : PONSOT G., ARTHUIS M., PINSARD N., 21 : 137-153.
DULAC O., Mancini J. Neurologie pédiatrique.
[10] CHARTREL E. , VINTER A. L’écriture : une acti-
2e édition, Flammarion : 1998.
vité longue et complexe à acquérir. A.N.A.E.
[3] AMIEL-TISON C. L’infirmité motrice d’origine 2004 ; 78 : 174-180.
cérébrale. Ed. Masson :1997. [11] MAZEAU M. Dysphasies, troubles mnésiques
[4] MAZEAU M. Déficits visuo-spatiaux et dys- et syndrome frontal chez l’enfant. 2e édition,
praxies de l’enfant. Ed. Masson : 2001. Masson : 2002.
[5] LUSSIER F., FLESSAS J. Neuropsychologie de [12] MAZEAU M. Conduite du bilan neuropsycho-
l’enfant. Ed. Dunod : 2001. logique de l’enfant. Ed. Masson : 2003.

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