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01 Typologies de Délinquants Et de Crimes
01 Typologies de Délinquants Et de Crimes
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
• Définitions
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L’étude des typologies de délinquants contribue à l’explication de l’action criminelle.
Elle permet de regrouper les délinquants qui présentent des caractères communs dans
un même type (I). Les typologies de crimes ne correspondent pas à la classification
des actes criminels retenue en droit pénal général. En effet, elles n’utilisent pas
comme critère de distinction la gravité des crimes commis (II).
A. La classifcation de Ferri
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x les criminels passionnels : ce sont des personnes, généralement hypersensibles,
qui ont perpétré un crime sous l’effet de facteurs occasionnels. La cause de
l’infraction est un évènement qui aurait pu ne pas se produire. Un exemple
de criminel passionnel : le meurtrier par amour ou jalousie. D’autres passions,
comme la haine ou la vengeance, peuvent aussi conduire au crime passion-
nel. E. de Greeff, dans son célèbre ouvrage Amour et crimes d’amour (1973) a
démystifié ces types de délinquants.
B. La typologie de E. Seelig
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C. La classification de Fattah
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D. Autres typologies
1. Il existe des typologies biopsychologiques qui reposent sur des critères psycho-
logiques, voire psychiatriques pour classer les criminels en trois catégories :
criminels occasionnels, constitutionnels et malades mentaux. Certains font
appel à la délicate notion d’anormalité pour différencier le délinquant normal
et le délinquant anormal ou délinquant aliéné. Ce dernier souffre d’un blocage
dans son développement intellectuel (arriéré mental) ou d’un trouble mental
(dément). Il peut s’agir aussi d’un délinquant qui commet un crime sous la
pression d’un trait dominant de son caractère (délinquant caractériel).
2. La minorité qui est le critère de distinction, en droit pénal général, des délin-
quants majeurs et mineurs est appréciée différemment en criminologie. L’âge
de la majorité pénale est fixé à 18 ans et des tranches d’âge déterminées en
fonction du degré de discernement du mineur, permettent de retenir ou non
la responsabilité pénale. En revanche, pour les criminologues, le jeune a une
personnalité en formation dont l’achèvement se situe entre 23 et 25 ans.
Aussi, la distinction criminologique délinquant majeur-délinquant mineur
(V. Fiche 13) laisse une place à la notion de « jeune délinquant adulte » âgé
de 21, voire 23 ou 25 ans.
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A. Classification qualitative
Le crime primitif
Il résulte d’une libération soudaine de l’activité criminelle. Une telle réaction
spontanée échappe à tout contrôle. C’est le cas, par exemple, de cette impulsion
criminelle qui conduit un individu à tirer sur son rival amoureux découvert par hasard.
Le crime utilitaire
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Il constitue le seul moyen pour se libérer d’une situation dangereuse. Il concerne
aussi bien les infractions contre les personnes comme le meurtre par une épouse de
son conjoint, auteur de violences graves et répétées que les infractions contre les biens
comme le détournement de fonds dans une entreprise par un salarié dans le besoin.
Le crime justicier
C’est le crime perpétré par un individu animé par un idéal de vengeance qui agit
pour une cause qui ne lui est pas personnelle. Par son geste, il entend rétablir l’ordre
ou la justice. Le caractère désintéressé de l’acte permet de le différencier du crime
utilitaire. Sont des crimes justiciers :
x le crime idéologique : il est considéré par son auteur comme un devoir (par
exemple, l’attentat politique),
x le crime commis par altruisme ou crime prophylactique : son auteur le commet,
pour réaliser, selon lui, un bien (par exemple, l’euthanasie),
x l’homicide passionnel,
x le délit symbolique : il entraîne une souffrance à une personne sans lien direct
avec le délinquant comme le meurtre sans mobile d’un individu dans le but
d’en atteindre un autre,
x le délit revendicatif : c’est celui dont l’auteur est le défenseur dans une affaire
qui ne la concerne pas,
x le délit d’aventure généré par l’insatisfaction,
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B. Classification quantitative
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Le nombre de participants au crime constitue le critère de cette classification.
On y trouve :
x Le crime isolé. C’est celui que l’auteur réalise totalement seul depuis l’élabora-
tion du projet jusqu’au passage à l’acte, qu’il s’agisse d’une atteinte aux biens
ou aux personnes. Les crimes isolés sont très variés.
x Crime et pluralité. Les crimes commis par plusieurs auteurs constituent la délin-
quance de groupe. Il s’agit des crimes en association et des crimes de foule.
– crimes en association. Du point de vue criminologique, ils englobent toutes
les qualifications juridiques, en droit pénal général, des participants aux
crimes : auteurs, coauteurs et complices, aussi bien au stade de la prépa-
ration que de la réalisation de l’infraction.
Les crimes commis en association peuvent être des crimes réalisés par des bandes
d’adolescents, généralement moins organisées que les bandes de malfaiteurs adultes.
Souvent associées au trafic de drogue, elles commettent des violences physiques, des
vols ou des destructions. Outre la finalité criminelle, l’aspect ludique de la bande et
un sentiment d’irresponsabilité unissent les jeunes.
Il peut s’agir de crimes organisés perpétrés par des organisations criminelles.
M. Cusson définit ces dernières comme « des associations structurées, hiérarchisées et
permanentes de délinquants professionnels obéissant à des règles contraignantes et
planifiant méthodiquement leurs opérations ». Appelées aussi « syndicats du crime »
(P. Morvan, Criminologie, LexisNexis, p. 171), elles existent depuis l’Antiquité (V.
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de la préparation de l’action criminelle et le caractère anonyme du groupe
facilite le défoulement de chaque participant (V. en ce sens Criminologie,
Précis Dalloz, 7e éd., p. 653).
• À retenir
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b. est un crime idéologique
c. n’est pas un crime autopunitif
4. Le crime organisé
a. est commis par l’intermédiaire des réseaux de délinquants
b. n’est jamais commis par un seul individu
c. constitue une circonstance aggravante de tous les crimes
5. La délinquance de groupe vise
a. seulement les « syndicats de crime »
b. les crimes de foule
c. seulement les crimes en association
CORRIGÉ
1. b. ; 2. a. ; 3. b. ; 4. a. ; 5. b.
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