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08 Facteurs Exogènes
08 Facteurs Exogènes
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• Définitions
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• Facteurs mésogènes : facteurs du milieu.
Le milieu inéluctable est celui dans lequel l’individu ne peut faire autrement que
d’y vivre en raison de sa naissance et de son environnement. Il se rapporte à la famille
d’origine, à l’habitat et au voisinage.
A. L’influence de la famille
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Les familles directement corruptrices
Ce sont celles qui s’écartent volontairement des valeurs morales dont s’inspire le
Code pénal. L’enfant vit avec des parents, sans scrupule, parfois même délinquants
et il se construit selon ce modèle. Au cours de la formation de sa personnalité,
sa conscience morale s’installe en contradiction avec les normes en vigueur de la
société. La règle de conduite de son milieu d’origine efface la règle collective. Une
fois adolescent puis adulte, il peut devenir délinquant par imitation de ses parents
et transmission de leurs valeurs. Dès la fin du xixe siècle, Tarde avait souligné le
mécanisme de l’imitation dans la genèse du comportement criminel (V. Fiche 5).
L’apprentissage de la violence se fait à travers les conflits familiaux et les violences
intra-familiales. La violence s’acquiert grâce (à cause) du style de vie du père et (ou)
de la mère résultant d’un ou de plusieurs des éléments suivants : niveau d’instruction
bas, handicaps psychologiques, consommation de produits toxiques, pauvreté en raison
d’une situation économique précaire, pratiques parentales inadéquates (maltraitance).
Il faut remarquer que de leur côté, les psychanalystes ont mis en relief le rôle
de l’identification de l’enfant à ses parents, identification pouvant expliquer une
carrière criminelle.
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le fait que dans les campagnes, la famille contrôle davantage le comportement de
ses membres sauf dans le cas d’explosion de la violence favorisée par l’usage d’alcool.
Shaw et Mc Kay (V. Fiche 7) ont montré que la forte criminalité des villes résulte
des modes d’urbanisation. Il y a une répartition inégale de la criminalité à l’intérieur
même des villes. Plus précisément, ils ont observé que, en découpant une ville type
en zones concentriques allant du centre-ville aux banlieues, la délinquance est plus
importante en centre-ville et diminue progressivement jusqu’aux banlieues. De ce constat
est née la théorie des aires de délinquance c’est-à‑dire des zones de détérioration
matérielle et morale formant en quelque sorte des réserves de délinquants. Ces zones
correspondent à des quartiers sous-prolétariens insalubres des grandes villes.
D. Szabo qui a organisé la recherche et l’enseignement criminologique au Québec
dans les années 1960 est l’auteur d’une thèse soutenue en 1960, Crimes et villes. Il a
démontré le lien existant entre développement urbain et criminalité. Un criminologue
français d’origine roumaine, V. Stanciu, auteur de La criminalité à Paris (1968) a étudié
la criminalité dans plusieurs arrondissements de Paris en relevant les conditions
économiques et sociales de leurs habitants : défauts de l’urbanisme et de l’habitat,
inégalités sociales, pauvreté. Il a constaté le taux important de délinquants dans
certaines rues ou dans les immeubles mal construits et surpeuplés.
Aujourd’hui, les données statistiques permettent d’établir le profil criminel d’une
ville. Les différences de conditions de vie, les modes d’urbanisation et d’habitat
(immeuble collectif, HLM, maison individuelle) peuvent entraîner la formation des aires
de délinquance comme le sont certaines banlieues. Quant au voisinage, il alimente
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prend la forme d’atteinte aux personnes (racket, harcèlement et aujourd’hui cyber-
harcèlement sous forme de rumeurs sur internet ou de diffusion de photos intimes),
aux biens (dommage aux locaux et au matériel) ou à la sécurité (port d’armes). Les
élèves et le personnel des établissements scolaires en sont les victimes. Lorsqu’elle
se généralise, cette violence en elle-même délictueuse, entraîne une accoutumance
à ce mode de réaction qui devient l’unique moyen de régler les conflits.
Les violences scolaires représentent, avec leur nombre en augmentation constante
depuis une vingtaine d’années, un problème majeur pour l’Éducation nationale.
Notons que si la délinquance est, à divers degrés, la principale réponse à
l’inadaptation scolaire, elle n’est pas la seule. En effet, les enfants peuvent souffrir
de névroses dues à cette inadaptation.
Par foyer personnel, il faut entendre la famille que fonde un individu. Des études
réalisées sur les rapports entre cette dernière et la délinquance, il résulte que le célibat
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La criminalité d’affaires est un phénomène ancien, comme en témoignent
l’existence des spéculations illicites sur les produits sous l’Ancien Régime ou les
fréquentes malversations au xixe siècle rapportées dans les romans de Balzac et de
Zola. Au xxe siècle, elle a été étudiée par E. H. Sutherland, auteur de la théorie des
associations différentielles (V. Fiche 7) dans l’ouvrage White collar crime (1940). Il
l’a définie comme étant un ensemble d’activités illégales, déployées dans l’exercice
de leurs activités professionnelles, par des personnes respectables, de statut élevé.
Le milieu des affaires, en favorisant des comportements illicites, tels que fausses
factures, société fictive, comptabilité truquée peut donc se révéler criminogène.
Le milieu subi est celui où vit le criminel, auteur d’une infraction, quand il est arrêté,
jugé et condamné à une peine qu’il exécute en prison. Ce milieu, va-t‑il l’inciter à
récidiver ou au contraire l’en dissuader ? La prison, facteur criminogène, est une question
largement débattue en droit des peines, au regard notamment des courtes peines de
prison. Le débat n’est pas clos. Du point de vue criminologique, on peut seulement
affirmer que ce qui est criminogène, ce n’est pas la prison en tant qu’institution mais
la façon dont est exécutée la peine privative de liberté. Le surpeuplement carcéral
et les conditions de vie l’intérieur des établissements pénitentiaires sont loin de
préparer le délinquant, de façon satisfaisante, à sa réinsertion. Sur la prison comme
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• À retenir
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− E. Dugas, Les violences scolaires d’aujourd’hui en question, L’Harmattan, 2018.
− E. Debardieux, Violences à l’école : un défi mondial, A. Colin, 2008.
CORRIGÉ
c. ; e. ; f. ; g. et i.
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