Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
06 Facteurs Endogènes Hérédité Et Troubles Mentaux
06 Facteurs Endogènes Hérédité Et Troubles Mentaux
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
I. L’hérédité
II. Troubles mentaux et toxicomanies
• Définitions
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
Le criminel subit l’influence d’éléments extérieurs à sa personne qui peuvent le
conduire au crime. Il s’agit des causes exogènes liées au milieu environnant physique
ou socio-économique (V. Fiche 14). Il est aussi déterminé par des causes endogènes
c’est-à‑dire des facteurs liés à son être biologique et psychique. Parmi ces derniers,
outre le sexe et l’âge qui permettent de saisir la répartition de la criminalité entre
les hommes et les femmes (V. Fiche 13), l’hérédité, les maladies mentales et les
toxicomanies sont, à des degrés différents, des facteurs criminogènes.
I. L’hérédité
A. La méthode généalogique
Elle consiste à reconstituer la généalogie d’une famille et à partir de là, est calculé
le nombre de délinquants et de crimes de génération en génération. Mais en procédant
ainsi, le rôle de l’hérédité n’est pas isolé de l’influence du milieu.
B. La méthode statistique
Mise au point par J. Lange en 1929 en Allemagne puis utilisée dans des études
menées aux USA et dans les pays scandinaves, il s’agit d’observer et de comparer
les comportements respectifs de vrais jumeaux (univitellins) et de faux jumeaux
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
(bivitellins). Il en résulte une concordance de comportements dans deux tiers des
cas dans la première catégorie de jumeaux, ceux qui ont un patrimoine génétique
identique alors que cette concordance n’est que d’un tiers des cas chez les faux
jumeaux. On a conclu à une influence de l’hérédité sur la délinquance. Aujourd’hui,
cette méthode n’est plus utilisée.
D. Le chromosome du crime
Au milieu du xxe siècle, des recherches fortement médiatisées ont porté sur
une prétendue détermination chromosomique criminologique. Par exemple, une
enquête menée en milieu carcéral en Écosse par une équipe médicale concluait à la
présence d’un chromosome surnuméraire dans une proportion importante de détenus
qui présentaient de plus une morphologie particulière. Il existe normalement 23
paires de chromosomes dans le noyau de chaque cellule du corps humain, 22 sont
identiques et la 23e diffère selon le sexe. En cas de chromosome surnuméraire, il y a
aberration chromosomique pouvant avoir des effets sur la santé ou (et) le caractère
de l’individu. L’équipe médicale affirme avoir trouvé un chromosome surnuméraire
chez les criminels.
Cette thèse a perdu sa crédibilité grâce à des études récentes. Le chromosome
du crime n’existe donc pas.
S’il est vrai que les antécédents héréditaires ne sont pas un facteur de criminalité,
les antécédents personnels antérieurs à la naissance (incidence congénitale physique
84
Dès la fin du xviiie siècle et au début du xixe siècle, J.G. Cabanis (1757-1808) et
J.E. Esquirol (1772-1840), deux psychiatres français, affirmaient que le criminel était
un malade mental. Grâce aux progrès de la psychiatrie, des recherches ont été menées
pour savoir s’il existe un lien entre criminalité et trouble mental.
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
permet des investigations très poussées en ces domaines, il n’a pas été démontré
que ces anomalies et ces troubles sont des facteurs déterminants de criminalité (Sur
l’influence du cerveau sur la violence, V. P. Carly, L’homme agressif, éd. O. Jacob 1987).
Sans entrer dans des détails d’ordre médical qui n’ont pas leur place dans cet ouvrage,
les principaux troubles mentaux sont les suivants :
85
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
la maladie d’Alzheimer.
x Les troubles mentaux liés à l’utilisation de substances psychoactives. Ils sont
consécutifs à l’utilisation d’alcool et de drogues (V. supra).
86
C. Toxicomanie et criminalité
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
plus souvent à la commission d’actes criminels.
87
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
x La criminalité psycho-pharmacologique
Elle désigne les crimes et délits commis sous l’influence de substances psychoactives,
résultant d’une consommation aiguë ou chronique. Leurs effets sont : notamment
l’excitabilité, la paranoïa, la désinhibition, les perturbations cognitives et l’altération
du jugement. Elles peuvent entraîner, pour certaines, un comportement criminel. Ainsi,
par exemple, la consommation de cocaïne, par l’état d’excitation psychique qu’elle
fait naître peut aboutir à la commission de meurtres ou d’infractions sexuelles. La
conduite sous l’effet du cannabis multiplie par deux le risque d’être responsable d’un
accident de la circulation. La consommation d’opiacés comme la morphine, facteur
de diminution des facultés intellectuelles et de pulsions violentes est, en revanche,
peu susceptible de conduire au crime. Il faut noter qu’il existe un lien important entre
intoxication alcoolique et criminalité psycho-pharmacologique.
x La criminalité économico-compulsive
Elle désigne les crimes commis afin d’obtenir les moyens pour entretenir l’usage de
drogue. La dépendance à une substance onéreuse peut conduire le consommateur à
commettre des actes criminels pour financer la consommation de drogues. Il devient
alors l’auteur de délits à visée lucrative comme les vols à l’étalage, les vols avec
violence, les cambriolages de pharmacie ou d’escroquerie comme le trafic de fausses
prescriptions. Enfin, le système de distribution illicite des drogues fait naître des
violences au sein du milieu où se font les transactions.
88
• À retenir
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
− S. Brochu, Drogue et criminalité. Une relation complexe, PUF, 2e éd., 2006, Montréal.
− S. Brochu, N. Brunelle, C. Plourde, Drogue et criminalité, Paramètre, 2016, PU Montréal.
− E. Hache, v° Psychoactives (troubles liés à l’utilisation des substances),
Dict. sc. crim. 2004, p. 766.
89
CORRIGÉ
1. c. ; 2. a. ; 3. b. ; 4. b. ; 5. a., b. et c.
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
© Ellipses | Téléchargé le 08/11/2023 sur www.cairn.info par Mohammed EL BAKIR (IP: 105.154.27.169)
90