Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours de
PATHOLOGIE ANIMALE
ET
THERAPEUTIQUE
VETERINAIRE
1
INTRODUCTION
Si pour une raison ou une autre la fonction, ne serait ce que d’un appareil, ne
s’accomplie pas normalement, l’individu tombe malade. La maladie est un trouble,
une conséquence du mauvais fonctionnement d’un ou de plusieurs appareil (s) d’un
organisme.
Le rôle de tout personnel vétérinaire est d’assurer la bonne santé des animaux à
travers, entre autre, l’hygiène, les soins et de garantir la santé publique. Ce personnel
vétérinaire est composé de Docteur vétérinaire, d’Assistant vétérinaire, d’Infirmier
vétérinaire. Pour atteindre ses objectifs le personnel doit donc exploiter ses
connaissances en sciences animales (anatomie, physiologie, alimentation, conduite
etc.)
Ce cours vise en général à donner des connaissances théoriques et pratiques sur les
maladies animales et les médicaments vétérinaires.
2
La science qui permet d’étudier ces maladies est la pathologie. Le personnel
vétérinaire doit ensuite utiliser la thérapeutique qui s’occupe des moyens
médicamenteux, chirurgicaux ou autres pour guerir ou soulager les malades.
3
THERAPEUTIQUE VETERINAIRE et DIAGNOSTIC
4
Chapitre 1- MEDICAMENTS VETERINAIRES
1.1. PRINCIPAUX MEDICAMENTS VETERINAIRES
1.1.1. Définition
Un médicament est une substance ou composition possédant des propriétés curatives
ou préventives à l’égard des maladies. C’est aussi tout produit pouvant être
administré à l’homme ou à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical ou de
restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques.
1.1.2. Classification
Les médicaments se répartissent en classes thérapeutiques ou d’utilisation. Ainsi, il y
a des classes de médicaments généraux pouvant être utilisés sur de nombreux
organismes : les antibactériens, les antifongiques, les anti-inflammatoires, les
antiparasitaires, les antiseptiques, les diurétiques, les hormones.
1.1.2.1. Anti-infectieux
Définition
Il s’agit des antibiotiques et des sulfamides. Ce sont des substances produites
naturellement par des microorganismes ou synthétisés. A faible dose, ils inhibent la
croissance des bactéries, des protozoaires des champignons ou les tuent. L’efficacité
d’un antiinfectieux est fonction de son spectre d’activité et de sa capacité à parvenir
au site de l’infection à une concentration suffisante.
Classification
Les antibiotiques antibactériens sont classés habituellement en fonction de leur;
Structure chimique;
Spectre d’action (spectre étroit ou de spectre large).
Coloration de Gram (bactérie G+ et bactérie G-).
Action sur la bactérie (les bactéricides tuent la bactérie et les bactériostatiques
inhibent la croissance des bactéries).
5
Les B-lactamines : bactéricides c’est le cas de peniciline G de spectre étroit,
penicillines A de spectre large (Ampicilline, Amoxycilline), Céphalosporines
dont certains sont de spectre étroit (Céfalexine) et d’autres de spectre large
comme Cefotaxime.
Antiinfectieux de synthèse
Les quinolones : bactéricides à spectre étroit, ils sont utilisés en pathologies
digestive et respiratoire.
6
Pour exercer leurs effets dans l’organisme, ces antiinfectieux, une fois administrées,
doivent pouvoir atteindre leur site d’action (confère figure ci-dessous).
7
Spectre antibactérien
1.1.2.2. Antiparasitaires
Il s’agit des produits destinés à détruire les parasites (nématodes, cestodes,
protozoaires, insectes, champignons…) dans et sur l’organisme de l’animal.
8
Anthelminthiques
Ce sont les médicaments qui tuent les nématodes (vers ronds) et les cestodes (vers
plats)
- Acaricides dont l’un des principes actifs est l’Amitraz avec comme noms
commerciaux Antitic®, Amitix®, Tactik®
Antifongiques
Ce sont des antiparasitaires qui permettent de lutter contre les mycoses (internes et
externes). Ils sont des antiinfectieux ou à base de mercure, iode, potassium, souffre.
9
Quelques spécialités vétérinaires sont : Amphotericine B, dérivés d’imidazole tel
qu’Econazole, Miconazole
1.1.2.3. Anti–inflammatoires
L’inflammation est une réaction de défense de l’organisme suite à une agression. On
a de la douleur, de la tuméfaction, de la chaleur et de la rougeur contre lesquelles
l’antiinflammatoire intervient.
1.1.2.4. Antihistaminiques
Ils sont utilisés lors de choc vaccinal, d’allergie, d’urticaire, d’œdème, d’eczéma.
C’est le cas dérivés de phénothiazine (prométhazine), de Benzalaniline (Thenalidine)
Définition :
Les vaccins sont des produits biologiques contenant des agents pathogènes tués
(inoffensifs) ou atténués (possèdent encore de pouvoir pathogène résiduel) et de
structures antigéniques naturelles ou synthétiques.
Vaccins tués ou inactivés : les éléments microbiens ont été privés de tout
caractère d’agressivité spécifique par les moyens physiques ou chimiques. Ils
confèrent une immunité moyenne d’apparition lente avec une innocuité parfaite
(indiqué en milieu sain)
1.1.3.2. Sérums
Définition :
C’est la partie liquide qui surnage après coagulation du sang contenant de nombreux
éléments dont les anticorps.
11
Ce sont des concentrés d’anticorps injecté à des fins thérapeutiques ou préventives
(exemple : Sérum Anti-Tétanique ou SAT). C’est aussi des dérivés de sang collecté
sur des animaux vaccinés et débarrassés de globules blancs et globules rouges, et
s’utilisant sur des animaux malades quand il est trop tard.
Type de sérum
Sérums homologues : ils sont obtenus sur la même espèce animale que celle sur
laquelle ils seront employés.
Sérums hétérologues : sont utilisés sur une espèce animale différente de celle de
laquelle ils sont obtenu.s
Indications
Séroprévention : pour protéger d’urgence les sujets devant une menace immédiate
d’une infection ou d’une intoxication (cas de vaccin contre la rage chez l’homme).
Sérothérapie : pour tenter de détruire les germes ayant infecté l’organisme ou leurs
toxines (cas de sérum contre le tétanos chez un animal au début de l’infection).
12
maladie de Newcastle ou la Bronchite Infectieuse des volailles) on parle de
nébulisation. Exemple d’aérosols : Vétospray®, Aluspray®.
1.2.1.2. Ampoules
Ce sont des tubes de verre (incolore ou coloré jaune, gris) contenant un liquide ou un
solide (poudre) le plus souvent une solution injectable.
1.2.1.4. Collyres
Ils contiennent des médicaments destinés à être déposés sur la cornée. On distingue
de :
13
Aliments médicamenteux (aliment à mélanger à un aliment en supplémentation
en vue de traiter)
C’est la plus rapide car permet au produit d’atteindre rapidement le site d’action (25°).
L’incouvénient est sa délicatesse.
14
Technique d’injection de produit vétérinaire
1.2.2.3. Perfusions
1.2.2.4. Bains
15
Avec le produit on prépare un liquide à utiliser sous forme de bain. Le plus souvent,
on y plonge la totalité du corps ou une partie pour combattre les parasites externes
(les agents de la gale) ou détruire les parasites fixés sur la peau (tiques).
I. Définitions
Le diagnostic est l’art de reconnaitre les maladies et de les différencier entre elles. Un
mauvais diagnostic entraine un mauvais traitement avec des conséquences graves.
Les animaux n’ayant pas la possibilité d’exprimer leur état de santé, le clinicien doit
procéder à des examens rigoureux, méthodiques pour déceler les causes de la maladie.
Pour faire un diagnostic il faut utiliser la propédeutique.
1. Anamnèse
C’est l’ensemble des informations obtenues après interrogation du propriétaire
L’abord de l’animal se fait de façon calme avec des mots aimables en évitant de
l’exciter.
Il est basé sur le coup d’œil du clinicien qui permet après une observation attentive de
reconnaitre un animal malade ou suspect.
17
Espèces animales Température Respiration (nombre de Pouls (nombre de
rectale (°C) fréquence respiratoire / mn) pulsation /mn)
Cheval, âne 37,5 – 38 36 – 40 9 - 10
Bovins 38 – 39 50 – 60 15 – 18
Veaux 39 - 40 - -
Moutons et 39 - 40 75 – 85 12 – 15
chèvres
Porc 39 – 39,5 60 – 80 13 – 15
Chien 38,5 – 39 90 – 100 16 – 18
Volailles 40,5 - 42 130 - 165 18 – 26
Jaune en cas d’ictère (fait suite à la destruction d’un grand nombre de GR)
3. Examen systématique
Il faut commencer par les organes cibles c’est-à-dire malades même s’il n’y a pas
d’indications, observer tous les appareils du point de vue fonctionnelle et anatomique
en maniant avec précaution, douceur, assurance.
18
Palpation : application méthodique et légère de la main ou des doigts voire du
poing sur une partie du corps. Commencer par les régions saines et progresser
vers la région malade.
Percussion : frapper plus ou moins fortement les territoires de manière à avoir
des renseignements sur la sonorité, la résistance, la sensibilité.
Auscultation : à l’aide du stéthoscope, on écoute le bruit produit par le cœur et
les poumons afin de percevoir les bruits normaux ou anormaux.
19
Examen de la surface du corps : cet examen permet de détecter les maladies de la
peau causée par les parasites externes tels que les tiques, puces et poux et autres
germes.
4. Examens paracliniques
III.Diagnostic
Le diagnostic exige une bonne connaissance des pathologies, une habitude des
maladies et un bon sens.
IV.Pronostic
20
V.Traitement
Remarques
Ce sont les microorganismes les plus petits et les plus complexes. Ils ne sont visibles
qu’au microscope électronique. Leur matériel génétique est un acide nucléique (soit
ADN soit ARN) enveloppé dans une paroi protéique. Ils se multiplient très facilement
dans les cellules hôtes. Ils sont responsables de maladies très graves mais sans
traitement efficace. Ils ne se multiplient pas dans le milieu extérieur mais peuvent y
persister plusieurs mois. Ils résistent à la lumière, à la dessiccation, au froid mais sont
généralement détruits par des températures supérieures à 60°C et des désinfectants.
2. Bactéries
3. Champignons
22
4. Protozoaires
Un parasite est un être vivant qui se développe aux dépens d’un autre être vivant,
l’hôte et peut entrainer sa mort.
Parasitisme obligatoire :
Les parasitoses sont causées par les agents externes ou internes. Les arthropodes sont
plus impliqués dans les parasitoses externes tandis que les helminthes sont souvent
responsables des parasitoses internes (digestive, respiratoire,…).
Arthropodes
Insectes
Parmi les insectes, les hématophages (simulies, tabanidés), les poux, les puces, les
mouches, les moustiques sont des parasites intermittents.
Acariens
23
- les agents de la gale (Chorioptes, Psoroptes et Sarcoptes).
Helminthes
Nématodes
Ils ont la forme cylindrique, effilée aux extrémités. C’est le cas des ascaris
responsables des helminthoses digestives. Aussi Dictyocaulus sp cause les
strongyloses respiratoires chez les Bovins, Ovins, Caprins. Trichostrongylus sp
entraine les strongyloses digestives chez les bovins.
Cestodes
Parmi ces cestodes, les ténias sont des parasites du tube digestif surtout des intestins.
Ils ont leur corps aplati comme un ruban formé de segments successifs. Quelques
exemples d’espèces de ténias: Taenia hydatigena, Taenia bovis, Taenia multiceps,
Taenia ovis, Taenia solium.
24
Corps segmentés
Trématodes
Ce sont les douves (petite et grande) de forme aplatie. Ils sont parasites du foie ou des
voies biliaires. Dicrocoelium lanceatum, Fasciola hepaticum.
25
PATHOLOGIE ANIMALE
26
1. Classification des maladies animales
Selon l’agent causal
- les maladies infectieuses :
- les maladies parasitaires :
- les maladies liées à l’environnement :
- les maladies d’origine nutritionnelle
- les maladies causées par les agents physiques ou chimiques
Selon l’hôte ou l’espèce affectée
- les maladies des bovins :
- les maladies des ovins / caprins ou maladies des petits ruminants
- les maladies des porcins :
- les maladies des volailles ou maladies aviaires :
- les maladies des chevaux
- Etc.
Classification mixte
Dans le cours, les maladies seront classées selon l’espèce animale et l’agent causal.
Ainsi, nous étudierons les maladies virales, bactériennes et parasitaires des bovins,
ovins, caprins, porcins et volailles.
27
2. PATHOLOGIE AVIAIRE
a – Définition
C’est une maladie virale très contagieuse affectant les volailles domestiques (poulet,
pintade, dindon…) et sauvages. Elle est causée par un virus du genre Paramyxovirus.
Elle est caractérisée par une septicémie hémorragique (présence de germes dans le
sang avec hémorragie). Elle provoque 90 à 100% de mortalité avec des
manifestations au niveau des systèmes digestif, respiratoire, reproductif et nerveux
selon la souche.
b– Agent pathogène
L’agent causal est un virus à ARN. Il existe plusieurs souches telles que:
Le virus est bien conservé en milieu frais (résiste 12 mois à -20°C) mais il est
sensible à la chaleur car détruit entre 65 et 75°C.
c- Epidémiologie
Le principal agent vecteur est le malade et le porteur sain. Les autres agents sont le
matériel d’élevage, l’aliment, l’eau, l’homme (animalier ou visiteur), les oiseaux, les
28
carnivores, les rats, les œufs, l’air. La principale voie de contamination est la voie
aérienne.
d- Aspect cliniques
Symptômes
Il y a des troubles respiratoires tels que le halètement, la dyspnée, les râles, la toux
avec jetage par les narines, le cou tendu et bec ouvert.
Les troubles digestifs sont : l’anorexie (perte d’appétit), la diarrhée blanchâtre, blanc-
jaune, puis verdâtre avec un exsudat fibreux et purulent au niveau buccal.
Les signes cliniques ne sont pas tous associés sur le même animal, mais ils peuvent
tous se retrouver dans l’exploitation. La maladie évolue sous les 3 formes ci-dessous :
29
Forme viscérotrope vélogène, la mortalité est importante avec des lésions
viscérales et nerveuses (diarrhée verdâtre et congestion du cerveau) ;
Forme mésogène, la mortalité est réduite avec des signes nerveux et respiratoires ;
Forme lentogène, on observe des troubles respiratoires légers avec mortalité des
jeunes poulets.
Lésions
Les principales lésions sont des hémorragies sous forme de pétéchies sur le tube
digestif au niveau de la muqueuse du gésier, de proventricule et la paroi intestinale. Il
y a accumulation d’exsudats dans la cavité buccale et la trachée. On observe la
congestion de la trachée, du poumon, du follicule ovarien, du cerveau.
Tube digestif de la
volaille + pancréas
30
Pétéchies dans la jonction gésier-proventricule
e- Diagnostic
f- Traitement :
g- Prophylaxie
Prophylaxie médicale
Les vaccinations sont réalisées au moyen de vaccins tués ou vivants. Les vaccinations
sont faites par spray ou aérosol, trempage du bec dans l’eau de boisson surtout pour
les vaccins vivants et par injection intramusculaire pour les vaccins tués.
31
ItaNew® Imopest® Cevac ND® (vaccins tués)
a-Définition
Encore appelée Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), c’est une maladie
très contagieuse qui sévit de façon aigüe (flambée épizootique) avec une atteinte des
voies respiratoires et digestives des oiseaux (domestiques et sauvages) voire l’homme.
Elle est causée par un influenzavirus de type A. Elle peut entrainer 100% de mortalité
dans 2 jours.
b-Agent pathogène
c-Epidémiologie
Les mammifères terrestres (porcs, cheval, chat) et les oiseaux domestiques (poulet,
dindon, canard,.. .) et sauvages (cygne, cigogne, héron) sont les réservoirs de virus de
la grippe aviaire. L’homme peut être la cible du virus H5 N1 mais la virulence et les
symptômes sont fonction du type de virus et d’espèces atteintes.
Entre oiseaux sauvages la contamination se fait par la bouche dans l’eau de boisson
souillée par les fientes contaminées. Entre oiseaux domestiques, elle se fait par la
bouche à travers l’eau souillée par les fèces, ou par la voie respiratoire suite à la toux
ou par la voie oculaire sous forme d’aérosol. Chez l’homme, elle se fait par la voie
oculaire à partir des déjections des poulets. Elle se fait aussi par la voie respiratoire
32
ou les mains souillées. Donc les mouvements d’oiseaux migrateurs et d’élevage, de
matériels d’élevage, d’humains éleveurs, des vétérinaires, des clients, des techniciens
favorisent l’infestation.
d-Signes cliniques
Symptômes
La grippe aviaire est suspectée lorsque les mortalités sont massives (80 à 100%) et
brutales en 2-3 jours associées aux symptômes suivants selon la forme :
33
Lésions
e-Diagnostic
f-Prophylaxie
- Prophylaxie médicale
Il n’y a pas de vaccin contre le virus H5N1. Les vaccins existant sont fabriqués à partir
de H5N2 inactivé, donc la vaccination croisée n’est pas parfaite. De plus il n’y a pas
de garantie d’absence de réplication locale du virus sauvage H5N1 chez les oiseaux.
- Prophylaxie sanitaire
Il faut :
Eviter le contact direct entre volailles domestiques (les poules doivent être
séparées des canards, des pintades, des dindons),
34
Eloigner les rongeurs, porcs, chiens, chats des volailles,
Réaliser une quarantaine (3 semaines) pour les oiseaux introduits,
Nettoyer et désinfecter régulièrement les matériels et équipement (plateaux en
plastique, cage…) ce qui exclut le bois, les fibres.
Au niveau de l’homme il faut éviter de manipuler à main nue des oiseaux morts, se
laver les mains au savon avant d’entrer dans les fermes et à la sortie, ou avant de
toucher les produits destinés à la consommation.
NB : Il ne faut pas consommer les produits carnés (viandes, œufs) issus d’animaux
malades ou morts.
a-Définition
b-Agent causal
c-Etudes cliniques
La maladie apparait de façon subite après 2 à 5 jours d’incubation chez les jeunes et
disparait après une semaine. La mortalité peut dépasser 25% et le lot reste hétérogène
car la croissance est sévèrement affectée.
35
Symptômes
Lésions
Organes lymphopoétiques
36
- Nécrose au niveau du foie et hémorragie jonction proventricule-gésier
d-Diagnostic
e-Traitement
f-Prophylaxie
Médicale : La vaccination est très efficace surtout chez les poussins dès les premiers
jours : Bur 706® Gumboral CT®, Hippragumboro® etc.
37
Sanitaire : Elle est peu efficace car le virus est très résistant dans le milieu extérieur.
Il faut :
a-Définition
Maladie contagieuse due à un virus du genre Poxvirus appelé avipoxvirus. Elle est
caractérisée par une conjonctivite avec formation de croûtes au niveau de la tête
(yeux, nez, bec) des oiseaux.
b-Agent pathogène
Le poxvirus est très résistant dans le milieu extérieur (158 jours dans un poulailler,
152 jours sur les plumes) et affecte la plupart des espèces d’oiseaux (domestiques et
38
sauvages). Le virus est différent d’une espèce à l’autre. La transmission se fait par
contact et par les insectes piqueurs (hématophages).
c-Etudes cliniques
Forme cutanée
Caractérisée par la présence de nodules grisâtres et durs sur la crête et les barbillons,
autour des paupières et narines et même le cou. Ces nodules ramollissent et il
s’écoule un pus épais formant des croûtes.
d-Diagnostic
Il est évident dans la forme cutanée. Il est certain par les recherches des inclusions
intra cytoplasmiques caractéristiques à l’examen histologique ou par inoculation du
virus à l’œuf embryonné.
e-Traitement
f-Prophylaxie
39
- Sanitaire
La propagation du virus étant lente il faut respecter les règles élémentaires d’hygiènes
(désinfection des locaux, éliminer les parasites externes).
- Médicale
a-Définition
b-Agent pathogène
- Chez les poussins, elle est caractérisée par des troubles respiratoires avec la
toux, le jetage, l’éternuement, le râle. Il y a augmentation de la soif avec un
appétit irrégulier. On observe un retard de croissance et comme lésions un
mucus dans les bronches et la trachée.
- Chez les adultes il y a une forte chute de ponte (10-50%) avec des œufs
déformés à coquille rugueuse, décolorée et même sans coquille.
40
- Le blanc de l’œuf aussi devient liquide
d-Traitement
Il n’y a pas de traitement. Mais pour éviter les infections opportunistes, il faut utiliser
les antibiotiques (Aminosides, Macrolides).
e-Prophylaxie
- Médicale
Les vaccinations sont réalisées à l’aide de vaccins vivants atténués (Bioral H120 très
atténués, poussin d’un jour, H52 peu atténués en rappel pas avant 10 semaines).
- Sanitaire
a-Définition
b-Etude clinique
41
La maladie de Marek se manifeste sous la forme nerveuse et la forme viscérale. La
contamination se fait dès les premiers jours de vie mais les signes apparaissent plus
tard.
Forme nerveuse
Les signes de paralysie apparaissent vers les 12-13 semaines. Taux de mortalité faible
et dû à l’incapacité des sujets à se nourrir et à s’abreuver.
Forme viscérale
C’est la forme la plus dangereuse et débute vers les 24 semaines de vie. On note
l’atteinte des viscères qui s’hypertrophient. On note l’atteinte de la grappe ovarienne.
Le taux de mortalité peut atteindre 40%.
- Lésions
42
A l’autopsie, on constate des lésions tumorales au niveau du foie, de la rate, de la
grappe ovarienne, des reins, des poumons. Dans forme nerveuse les nerfs aussi
augmentent de taille.
c-Diagnostic
d-Prophylaxie
- Sanitaire
Elle est très difficile car le virus est excrété en abondance et est très résistant dans le
milieu extérieur. Il est conseillé de faire élevage en bande unique ou disposer de
ferme d’élevage et de ferme de production
- Médicale
On vaccine le poussin d’un jour (en IM ou S/C) avec des vaccins à virus vivants
(pathogène ou atténués).
Il faut noter que malgré cette vaccination, la maladie peut survenir ; d’où la nécessité
d’une bonne pratique d’hygiène.
Introduction
La pullorose est une affection qui touche les jeunes volailles (de 2 et 8 semaines) et
provoque une mortalité de 50%. Comme signes cliniques, on note un abattement avec
des cris plaintifs, une diarrhée blanchâtre souillant le cloaque, des arthrite, entérite,
anorexie et dyspnée. Chez certains sujets, les lésions observées sont l’inflammation
de l’intestin, la dégénérescence du foie, la non-résorption du sac vitellin chez les
poussins infectés par voie transovarienne.
b-Typhose
44
Foie hypertrophié et friable
grappe ovarienne avec folicules pédiculés
Diarrhée blanchâtre
c– Diagnostic
Il est basé sur les symptômes et lésions confirmés par l’isolement de salmonelles au
laboratoire.
d– Traitement
e - Prophylaxie
- Sanitaire :
45
Il faut prévenir au moyen de Furoxone comme additif alimentaires (200g/t d’aliment
pendant 5-6 semaines).
- Médicale :
a-Définition
Maladie parasitaire causée par des protozoaires du genre Eimeria et caractérisée par
une mortalité élevée chez les jeunes.
46
Caeca contenant du sang
c-Diagnostic
Le diagnostic sur le terrain est essentiellement basé sur l’observation des symptômes,
des lésions et du taux de mortalité.
d-Transmission
47
Cycle biologique de Eimeria
e-Traitement
f-Prophylaxie
48
3. PATHOLOGIE DES BOVINS, OVINS, CAPRINS ET PORCINS
a-Définition
Maladie virale très contagieuse des bovins et buffles caractérisée par la fièvre, la
nécrose des muqueuses du tube digestif, une gastro-entérite et une stomatite ulcéreuse.
b-Agent causal
c-Epidémiologie
Les sources de virus sont les malades (car le virus est dans le sang : septicémie) et
tous les organes et les porteurs sains. La résistance est faible dans le milieu extérieur
(quelques jours à 1 à 2 semaines). La transmission est essentiellement directe lors de
rassemblement des animaux par voie respiratoire. La contagion indirecte est possible
par voie digestives et cutanée.
d-Etude clinique
f-Prophylaxie
Médicale : vaccination avec des vaccins vivants tel que Bovipestovax®. Au Togo la
vaccination massive a permis de contrôler la maladie et le pays en est déclaré
indemne depuis un certain temps. C’est une MLRC donc à déclaration obligatoire.
a-Définition
b-Etude clinique
La forme suraigüe : elle est caractérisée par une forte hyperthermie, un abattement
général, une diarrhée profuse avec du sang parfois. Il y a congestion et ulcération de
la muqueuse buccale avec salivation importante. On observe une inflammation des
muqueuses nasales (jetage) et oculaire (larmoiement).
Suite aux difficultés respiratoires, l’animal affaibli est maigre et meurt en 5 jours.
La forme aigüe : identique à la forme suraigüe avec une évolution plus lente 10 à 15
jours. Il y a possibilité de guérison mais aussi des complications (avortement et
pneumonie)
o Lésions
50
Essentiellement, ce sont des ulcérations de la cavité buccale. Secondairement, c’est la
congestion intestinale, la splénomégalie, la pneumonie, l’hypertrophie des ganglions
lymphatiques (pré scapulaire).
Jetage purulent
c-Diagnostic
d-Traitement
Pas de traitement
e-Prophylaxie
51
o Médicale
On obtient des résultats satisfaisants avec des produits tels que : Ovipest®, Capripest®,
Capripesttovax®, PPR-VAC®.
o Sanitaire :
a-Définition
La peste porcine africaine (PPA) est une maladie très contagieuse spéciale des suidés
sauvages et domestiques. Elle est caractérisée par des troubles diverses aboutissant le
plus souvent à la mort et des lésions de septicémie hémorragique.
b-Agent causal
Le virus de la PPA est un virus à ADN enveloppé qui résiste à la chaleur. Il conserve
son activité : à 4°C pendant 7 ans ; à 20°C pendant 18 mois ; à 37°C pendant 30 jours,
à 56°C pendant 60 minutes ; à 60°C pendant 15 minutes.
c-Epidémiologie
Source de virus :
- Tous les animaux malades dont tout l’organisme est virulent (sécrétion et
excrétion). Chez les animaux morts ou sacrifiés tous les organes et tissus sont
virulents (le sang demeure virulent pendant plusieurs mois chez les survivants) ;
52
- Les suidés sauvages infectés d’une façon inapparente ;
- Les tiques molles
La résistance du virus dans le milieu extérieur ou dans les produits d’origine animale
est grande : 10 semaines dans le cadavre ; 3 mois dans les porcheries ; 18 mois dans
le sang et à température ambiante ; 3 mois dans le jambon salé et fumé.
Modes de transmission
Transmission directe : elle se fait soit par contact entre animaux malades et
animaux sains, soit par la voie trans-placentaire (chez le phacochère)
Transmission indirecte : Absorption d’eaux grasses contenant des résidus de
charcuterie préparée à partir des porcs infectés ;
Contact avec des supports pollués avec les virus : locaux, véhicule, vêtement,
matériel agricoles
Inoculation par des vecteurs Ornithodorus moubata en Afrique.
Cycle de transmission du virus de la PPA chez les différents hôtes (RANDRIAMPARANY 2016)
53
d-Etudes cliniques
Symptômes
54
Lésions
e-Diagnostic différentiel
f-Traitement
Pas de traitement
g-Prophylaxie
a-Définition
C’est une maladie de très haute contagiosité due à un Picornavirus. Elle est
caractérisée par des lésions vésiculeuses suivies d’érosion de l’épithélium de la cavité
buccale et du pied. De propagation très rapide et facile, elle entraine les pertes en
viande et lait même des restrictions dans les transactions internationales.
b-Etiologie
La maladie sévit de façon enzootique et causée par sept types de virus différents : O,
A, C, SAT1, SAT2, SAT3, ASIA. Ces virus affectent les espèces animales à onglons
domestiques et sauvages principalement les bovins, les porcins, les ovins, les caprins.
c-Epidémiologie :
Les réservoirs de virus sont les porteurs sains, qui sont à l’origine de l’épizootie. Les
voies de contagion sont le pharynx, l’œsophage, les muqueuses nasales. Le virus
56
secrété dans les liquides buccaux, nasaux, lacrymaux et l’urine, le sperme, le sang, le
lait, les excréments. Les autres vecteurs sont les oiseaux, le cheval, le chien, le
matériel d’élevage, l’aliment, l’eau.
d-Etude clinique
Lésions : on observe des plaies et des aphtes au niveau de la bouche, des pieds et
mamelles.
e-Diagnostic
Les éléments caractéristiques sont : les vésicules au niveau de la bouche, surtout sur
la langue, la gencive, les espaces inter digités.
57
f-Traitement
Néant
g-Prophylaxie
Médicale :
Il existe des vaccins à virus inactivés monovalent ou associés dont l’injection est
strictement sous-cutanée.
Sanitaire :
Comme mesure défensive il faut contrôler les frontières (transhumance), surveiller les
foires et marchés à bétail.
a-Définition
58
b-Etiologie
L’agent responsable du charbon bactéridien est un bacille qui forme des capsules
dans l’organisme et des spores à l’extérieur. Ces spores sont très résistantes à la
chaleur, à la sécheresse, au froid, aux agents chimiques. Elles peuvent résister une
dizaine d’années dans le sol.
c-Epidémiologie
Les hôtes sont tous les animaux à sang chaud (y compris l’Homme). Les sources
permanentes de transmission sont les sols et eaux, les sources occasionnelles sont les
animaux malades, les cadavres, les tiques, les pâturages, les carnivores, les oiseaux.
La voie de pénétration est digestive lors d’ingestion d’aliments contaminés par les
spores avec une période d’incubation de 1 à 2 semaines.
d-Etude clinique
e. Symptôme
59
diarrhée liquide mélangée de sang (méléna). Il y a possibilité d’apparition de
tuméfaction au niveau des ganglions nerveux et mort en 3-7 jours.
f. Lésions
- Splénomégalie ;
- Sang noir poisseux et incoagulable et
- Hématurie (vessie contenant l’urine teintée de sang en nature)
g. Diagnostic
h. Traitement
i. Prophylaxie
- Médicale
La vaccination est obligatoire dans les zones endémiques avant le début de la saison
habituelle.
- Sanitaire
60
3.2.2. CHARBON SYMPTOMATIQUE OU CHARBON A TUMEUR
a-Définition
b-Agent pathogène
c-Epidémiologie
d-Etude clinique
61
- Symptômes
Après une période d’incubation de 2 à 5 jours, la maladie sévit de façon aiguë avec
une forte fièvre (40 à 42°C) en quelques heures. Les muscles des fesses, des cuisses
et du cou deviennent douloureux, chauds et se tuméfient. Au toucher on entend un
bruit de crépitement. Ces tumeurs deviennent froides et moins sensibles. L’animal
meurt dans les quatre premiers jours suite à la fatigue.
- Lésions
Un examen sommaire montre que le cadavre est gonflé. A la coupe des tumeurs elles
sont noires, œdématiées, emphysémateuses avec une odeur de beurre rance. La
vésicule biliaire augmente excessivement de volume (5 à 10 fois). Il y a putréfaction
et météorisation rapide.
e-Diagnostic
f-Traitement
g-Prophylaxie
Exemple : Symptovax®
- Sanitaire
Mise en quarantaine du milieu après apparition de la maladie ;
Abattage, incinération ou enfouissement des cadavres ;
Désinfection du lieu de mort par brûlure.
62
3.2.3. PERI-PNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE OU PPCB
a-Définition
b-Etiologie
c-Etude clinique
- Symptômes
- Lésions
d-Diagnostic
e-Traitement
f-Prophylaxie
64
3.2.4. BRUCELLOSE
a-Définition
Elle est caractérisée par une infection inapparente souvent révélée par l’avortement
(dans la 2ème moitié de gestation) avec rétention placentaire.
b-Transmission
c-Etude clinique
- Symptômes :
Les signes les plus révélateurs sont l’avortement et l’hygroma chez les femelles. Chez
le mâle l’élément révélateur est l’hygroma seul. Chez le bovin les cotylédons sont
nécrosés, recouvert d’un exsudat visqueux. Il y a hygromas au niveau des
articulations du genou.
65
- Lésions :
d-Diagnostic :
La brucellose est suspectée chaque fois qu’il y a avortement dans le troupeau. Elle
doit être confirmée au laboratoire grâce aux prélèvements de lait, de sécrétions
vaginale et spermatique, d’avortons et ses enveloppes. Le dépistage sérologique
repose sur : Card-Test ou test à l’antigène tamponné, Sero-agglutination de Wreight
(SAW).
e-Traitement
Antibiotiques et sulfamides
f-Prophylaxie
3.2.5. TUBERCULOSE
a-Définition
C’est une maladie infectieuse causée par une bactérie du genre Mycobacterium. Elle
est caractérisée par la formation de granulome lobulaire. Quatre types d’agents
pathogènes sont responsables de la maladie chez les animaux à sang chaud :
Mycobacterium tuberculosis, Mycobacterium bovis, Mycobacterium avium. Chez
l’homme l’agent causal est le bacille de Koch.
b-Etude clinique
66
- Symptômes
Les symptômes sont la toux, les difficultés respiratoires. L’animal maigrit et se met à
l’écart du troupeau.
- Lésions
A l’autopsie on note la présence du pus dans les ganglions et au niveau des poumons ;
de petits abcès dans la cage thoracique et les viscères abdominaux.
c-Prophylaxie
- Sanitaire : il faut
nettoyer et désinfecter les locaux ayant abrité les animaux malades,
aérer le local qui doit être propre.
d-Traitement
Le traitement est possible mais pas conseillé. Prévention chez l’homme par
vaccination avec le BCG (Bacille de Calmette et Guérin).
a-Définition
C’est une dermatite infectieuse transmissible mais faiblement contagieuse qui sévit
par temps chaud et humide. Elle est due à Dermatophilus congolensis et affecte les
petits ruminants, bovins, mais aussi les chiens, porc, chat et l’homme.
Elle engendre des pertes économiques importantes (cuir, lait, viande) et serait
responsable de la stérilité chez le taureau suite à l’atteinte des testicules.
Cette bactérie filamenteuse forme dans les croûtes, des hyphes (filaments) septés et
ramifiés se divisant longitudinalement et transversalement.
67
Les zoospores (formes de résistance) sont très résistants au chauffage (30 minutes à
100°C) et peuvent survivre dans les milieux extérieurs jusqu’à 2 ans et demi.
c-Epidémiologie
Les principales sources d’infections sont les zoospores des croûtes. La transmission
n’est pas fréquente par voie directe mais elle se fait par l’intermédiaire de vecteurs :
insectes (moustiques) et acariens (tiques) et par les fils de fer barbelés ou même par
voie transplacentaire.
d-Symptômes et lésions
On peut les observer sur la tête autour des yeux, sur le chanfrein, ou le mufle et à la
base des oreilles.
68
Forme aigüe (moins fréquente) : il s’agit d’apparition généralisée des papules
en 24 à 48h sur toutes les parties du corps. Leur coalescence survient en
quelques jours puis l’état général s’aggrave et l’animal meurt en 6 à 12 jours.
e-Traitement
f- Prophylaxie
3.3.1. TRYPANOSOMOSE
a-Etiologie :
Elle est causée par les trypanosomes transmis par la salive des mouches tsé-tsé.
69
Exemples de trypanosomes
b-Pathogènie :
70
c- Symptômes, lésions et diagnostic
Leucopénie et trypanosome
d-Méthodes de lutte :
71
Lutte contre le parasite (trypanosome) : Chimiothérapie
Diminazène : Sangavet® , Vériben®,
Isométamidium : Trypamidium®, Veridium®,
Lutte contre les hôtes : suppression et / ou traitement des animaux réservoirs,
72
Le porc héberge Cysticercus cellulosae, L. 10 mm, forme larvaire de Taenia
solium, le ténia armé de l'homme, présent dans l'intestin grêle. Les symptômes, très
discrets, passent souvent inaperçus. Les lésions sont trouvées lors de l'inspection des
viandes par inspection, palpation ou incision : kystes ou grains de ladre dans ou entre
les fibres musculaires : myocarde, diaphragme, langue, etc.
Le tissu musculaire du porc est infesté par des larves vésiculaires de type cysticerque
de certains ténias. La répartition est mondiale. La prévalence forte des épilepsies dans
les pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie est largement associée à la
cysticercose due à l’ingestion de viande contaminée.
La ladrerie sèche est constituée par des amas de matière crayeuse formés quand les
cysticerques meurent. Les viandes atteintes sont saisies ou assainies. Chez le porc,
c'est un vice rédhibitoire
73
Pour prévenir la ladrerie il faut bien cuire la viande à cause des kystes, construire des
latrines, construire les porcheries, faire inspecter les viandes aux abattoirs.
LA RAGE
a-Définition
La rage est une maladie infectieuse, virulente, inoculable en général par morsure ou
griffure. Elle est commune à l’homme et à la plupart des animaux à sang chaud. Elle
est due à un Rabdovirus neurotrope du genre virus rabique.
La rage est une zoonose majeure qui se manifeste après une longue période
d’incubation par une encéphalomyélite à signes d’excitation ou de paralysie dont
l’issue est toujours fatale.
b-Importance
Elle est essentiellement médicale ; tous les cas de rage humaine sont d’origine
animale. Lorsque la rage est cliniquement déclarée, elle se solde toujours par la mort
après une évolution plus ou moins longue et dramatique. Pour cela, le
VETERINAIRE a un véritable rôle social et épidémiologique à jouer en matière de
protection de la santé publique. C’est lui qui a la charge du diagnostic et de la
prophylaxie de la maladie chez l’animal.
Annuellement on enregistre dans le monde plus d’un million d’individus mordus par
des animaux enragés ou suspects de rage et qui subissent un « traitement
antirabique ».
74
La rage a aussi une importance économique considérable si l’on considère les frais
vétérinaires pour vaccination des chiens, la perte de bétail et les traitements des
hommes contaminés de rage.
Il mesure 180-200 nm sur 60-80 nm. Il est de famille des Rabdoviridae, sensible à la
chaleur (50°C pendant 15 mn), à la lumière, aux UV, à l’éther, au chloroforme, aux
solvants des lipides, aux ammoniums quaternaires, à l’eau de javel, aux solutions
savonneuses, au formol.
Par contre il est conservé par le froid, la glycérine à 50%. Il réside bien à la
putréfaction (8jours dans un cadavre enfoui).
d-Pathogénie
Il s’ensuit une multiplication dans le système nerveux, puis, le virus chemine, en sens
centrifuge vers différents organes par les nerfs. Les tissus les plus innervés et les plus
proches des centres nerveux sont les premiers atteints et les plus infectés (la peau
surtout de la tête, les globes oculaires, les glandes salivaires et autres glandes,…).
C’est la septinévrie. Le virus continue à se multiplier d’où sa sécrétion dans la salive,
les larmes, la sueur, l’urine, les fèces.
e-Symptômes
75
Il n’existe pas de symptômes spécifiques de la rage. Les symptômes diffèrent
suivants les espèces sensibles et dans la même espèce suivant les individus.
Dans le cas des chiens, au bout d’une incubation de 5 jours à 6 ans (mais 99,9% des
cas se situent entre 15 et 60 jours), les symptômes de rage commencent à se
manifester.
Ces symptômes sont très nombreux, inconstants et de successions très variées faisant
dire que la rage est une zoonose polymorphe sur le plan clinique. « Tout est rage,
rien n’est rage ».
Ces symptômes peuvent ou sont le plus souvent causés par d’autres affections et seul
le diagnostic expérimental peut apporter une preuve irréfutable de la rage.
f-Diagnostic
76
Il est d’une importante capitale et entraine UNE RESPONSABILITE DU
VETERINAIRE.
Sur le plan clinique, on prend en compte tous les signes qui permettent de suspecter
la rage sur un animal en consultation vétérinaire. On fait une anamnèse qui considère
le mode de vie de l’animal, son alimentation, les conditions de morsure ou signes
ayant conduit à la consultation et le background vaccino-sanitaire, le vétérinaire
décidera ou non d’une mise en observation. Car au regard de ces informations, il est à
même de faire un diagnostic différentiel pour lui permettre une prise de décision.
g-Mise en observation
La mise en observation permet d’évaluer les risques encourus par la personne mordue.
Elle est basée sur le calendrier d’excrétion du virus rabique à travers diverses glandes
77
(salive, sueur, urines…). Si les signes cliniques de rage apparaissent plu tardivement
sur l’animal mordeur, les risques sont plus réduits pour la personne mordue. Au bout
de cette mise en observation, le vétérinaire tire les conclusions et décide des mesures
à prendre.
h-Epidémiologie de la rage
Inoculation
Incubation
Maladie
Symptômes et mort en 5
1-2 mois sans symptômes jours
10 j
15 j
de surveillance
78
i-Lutte
Chez l’homme, on met en place un protocole préventif. C’est une course de vitesse
après contamination par le virus rabique. Les injections sont faites suivant un des
différents tableaux préétablis par l’OMS avec l’avis du vétérinaire qui aura établi la
contamination.
79