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Olga L. González
ERES | « Chimères »
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2. Il y a une polémique, dans les milieux trans les plus politisés, par rapport à l’usage de
ce mot, « vagin » : considéré comme sexiste par certains, il lui est préféré le terme « trou
de devant ». Voir « We’re Not Renaming the Vagina », Healthline, 21/08/2018.
3. Dans des milieux plus politisés, on évite de parler de « femme trans(genre) » ou
« homme trans(genre) ». On parle de « trans(genre) » pour rompre avec l’idée de binari-
té. Cependant cette formule est encore d’usage restreint.
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6. Dans le livre, paru en 1994, Fernanda est présentée comme un transsexuel. Le mot
« transgenre » n’était pas d’usage alors.
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qui est convoitée par tous les clubs de samba, celle qui possèdait trois
appartements à Rio et avait vécu à Paris. Fernandinha prend des hor-
mones, suit les conseils des autres trans, ces artistes « tout en plastique et
silicone ». C’est à Rio qu’une amie lui injecte de la silicone au niveau des
hanches. Elle fréquente la nuit, les rues et ses clubs, et prend conseil de
celles qui ont été expulsées d’Europe : en Italie, en France, en Espagne
on y gagne bien sa vie, les hommes sont généreux et la police ne nous
tue pas, alors qu’à Rio « on nous tuait comme si on était des poulets ».
Ce n’ est pas mieux à São Paulo, avec le gouvernement de Jânio Quadros :
« Tuez les transsexuels la nuit, nettoyez São Paulo » est écrit sur les murs.
Départ pour l’Europe. « Dans le vol vers Lisbonne je rêvais de roses et
de fleurs. Le calcul était simple : six mois de prostitution en Espagne,
ou deux en Italie, et je serais installée ». Rapidement, déplacement à
Madrid, direction calle Atocha. Apprentissage de trois mots d’espagnol,
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7. « Sin tetas no hay paraíso », feuilleton télévision d’après le roman éponyme de Gustavo
Bolívar, élu sénateur en Colombie en 2018.
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8. L. Mathieu, « Quand “la peur devient une existence” : Sur la place de la violence dans
le monde de la prostitution », L’Homme et la société, n° 143-144, 2002/1, p. 47-63.
9. D. Kulick, « Transgender sex work in Breazil : Historico-Cultural Perspectives », dans
L. Nuttbrock, Transgender Sex Work and Society, Harrington Park Press, 2018.
10. En août 2018, l’opinion publique française a pris connaissance de l’assassinat au bois
de Boulogne d’une femme trans péruvienne lors d’une rixe entre truands. Cf. J. Pham-Lê,
« Meurtre de Vanesa Campos au bois de Boulogne : ce que révèle l’enquête », Le Parisien,
18/11/2018.
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Les perspectives de retour au pays sont fragiles : parfois les liens se sont
distendus avec la famille, surtout s’il y a eu décès de la mère. Rentrer
au pays est difficilement envisageable également en raison de la qualité
et de la gratuité des traitements en cas de séropositivité. Comme le dit
Jimena, résignée : « Je suis venue en Europe parce que je voulais avoir
un meilleur destin. Mais j’ai déjà oublié que je devais rentrer au pays ».
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