Prix Import vs Rachel Guiguili : une note réelle ou antidatée ?

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ECHOS DU NORD
Hebdomadaire Gabonais d’informations — 17e année
“Change. Believe”
Barack Obama

N°770 du Lundii 23 Mai 2022 - Prix : 600 F.CFA

Campagne de ramassage des malades mentaux Editorial

L’éternel Léandre Nzue, jusqu’à

recommencement preuve du contraire…
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Vacance du pouvoir
« Les yeux qui CNSS
regardent

La misère
et qui voient. »
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Parti gabonais du centre

indépendant
Chrysanthe
Boussamba sur le

des retraités
point de départ ?
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Portrait express
Cyriaque
Mvourandjiami : le Lire en pages 3& 4
cumulard, la com-
pétence et le poids
des charges
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Communiqué

Programme des
obsèques de
Thérèse OKOME
ETOUGOU
Jeudi 26 mai à 14
heures : sortie du
corps à SAAF, messe
sur les lieux, recueil-
lement jusqu’à 17
heures ;
Vendredi 27 mai à 5
h 30 : départ pour
Oyem au village
Essong-Medzome
Samedi 28 mai :
messe et inhumation
au village Essong-
Medzome
ACTUALITÉS
Campagne de ramassage des malades mentaux
Par AK
L
e ministre de la
Santé, Guy-Patrick
Obiang Ndong,
vient de lancer une
énième campagne de
ramassage des malades
mentaux qui écument les
rues de Libreville depuis
des décennies sans que
l'on appréhende réelle-
ment la politique y liée.
Cette nouvelle opération,
comme la précédente lan-
cée il y a deux ans, réunit
toutes les conditions d'un
échec. Tous les malades
pris sont tous dirigés vers
l'unique unité qu'est le
Centre national des
malades mentaux de
Melen (CNMMM).
Prisonnier politique
Renaud Allogo Akoué
L’éternel recommencement
Or, cette structure, malgré
la forte demande, n'a
jamais vu ses capacités
agrandies. Et c'est le pre-
Pourquoi sont-ils en prison ?
Justin Ndoundangoye
Melen-Estuaire n'a jamais
fait l'objet d'aucun pro-
gramme de redimension-
nement conséquent afin
d'accueillir un nombre
élevé de malades. Et
lorsque l'on sait que c'est
l'unique établissement du
genre destine à recevoir
tous les malades mentaux
du Gabon, la négligence
devient assassine.
Le deuxième écueil porte
sur l'approvisionnement
en médicaments et nourri-
ture destinés aux pension-
naires. Il y a des années,
la direction du CNMMM
évoquait l'insuffisance
mier écueil que rencontre Malgré quelques travaux des moyens financiers et
l’opération du Dr Obiang de réfection, cet établisse- matériels dont souffrait
Ndong qui est pourtant ment logé dans l'enceinte l’institution. Mieux, il
une nécessité absolue. de l'Hôpital provincial de avait soulevé le nombre
Règlement…
Léandre Nzué
Bertrand Zibi
… de comptes
Patrichi Tanassa Grégory LaccrucheAlihanga Ike Ngouoni
Lundi 23 Mai 2022
2
insuffisant des psychiatres
qui y exercent, alors qu'il
en faut davantage pour
prendre en charge l'en-
semble de tous ceux qui
doivent y être traités.
S'il est question de les
retirer de la vue de la
population, il n'est pas
question de les parquer et
de les laisser sans soins.
L'objectif premier est que
le malade mental retrouve
la santé d'antan et jouisse
à nouveau de toutes ses
facultés. Mais l'on a l'im-
pression que ce n'est pas
cette voie qu'empruntent
les décideurs au Gabon.
C'est plutôt le triomphe de
l'esbroufe. Il est acquis
que la nouvelle campagne
s’en ira en eau de boudin.
Brice Laccruche Alihanga
Tony Ondo Mba
poLITIqUe
Caisse nationale de sécurité sociale
Par Eliza Beaulieu
L
a Caisse nationale
de sécurité sociale
(CNSS) s’ache-
mine vers une mort cer-
taine tant que de sérieuses
réformes ne sont pas
mises en œuvre pour la
sauver. Sa chute édifiera
un peu plus les Gabonais
en particulier, et le monde
en général, sur l’incompé-
tence et l’amateurisme qui
sont devenus les critères
de la gestion des affaires
du pays sous Ali Bongo.
Lors d’une rencontre, ce
17 mai, avec des syndicats
des retraités du secteur
privé et parapublic, le
directeur général (DG) de
la CNSS, Patrick Ossi
Okori, leur a dressé un
tableau des plus sombres
de la situation écono-
mique de cette structure,
s’étalant largement sur les
maux qui la minent. Il a
cité une explosion du
nombre de retraités, un
régime des pensions mal
calibré et obsolète, une
fraude explosive et orga-
nisée, un organigramme
inadapté et des charges de
fonctionnement désormais
trop lourdes pour la
CNSS.
Selon donc le DG, si les
réformes conçues ne sont
pas appliquées, la CNSS
pourrait, d’ici au 5 juillet,
se retrouver en cessation
de paiement, avec toutes
les conséquences que cela
entraînerait.
Qu’adviendrait-il alors
des retraités, sans pension
? De tous les employés qui
se retrouveraient au chô-
mage ? Quid de leurs
familles ?
Pour Patrick Ossi Okori,
la situation que traverse la
CNSS est due principale-
ment au fait que le régime
des pensions en
République gabonaise,
vieux de quarante-sept
ans, n’a jamais été
reformé. En effet, de
1975, date de la naissance
de la CNSS, à nos jours,
les réalités ne sont plus les
mêmes. En outre, de nom-
breuses sociétés servant
de mères nourricières à la
CNSS ont connu des pro-
blèmes : fermeture,
restructuration avec des
employés ayant perdu
leurs salaires, etc. De ce
fait, les cotisations
sociales desdites sociétés
n’étant plus reversées, la
CNSS éprouve de grandes
difficultés à payer à terme
échu les pensions aux
retraités. Une situation qui
lui impose d’engager de
profondes réformes.
Pour redresser la barre et
éviter un naufrage collec-
tif, le DG préconise de
mettre en œuvre une série
de mesures, notamment
Qui pour sauver la maison ?
une refonte de l’organi-
gramme de la CNSS qui a
permis de réaliser de subs-
tantielles économies
(environ 571 millions) ;
un audit des rémunéra-
tions et de la dette envers
les fournisseurs ; enfin la
suppression des avantages
non contractuels et non
conventionnels.
D’autres réformes sont à
envisager telles que la
réduction de la prime de
recouvrement ou encore la
redynamisation des struc-
tures sanitaires. Pour faire
face à ses difficultés, la
CNSS a également fait
appel au cabinet d’étude
actuarielle Finactu, qui lui
a fait différentes recom-
mandations contenues
dans son rapport.
Rapport du cabinet
Finactu : de la poudre
de perlimpinpin ?
Pour remettre la CNSS sur
de bons rails, le cabinet
Finactu a commencé par
mettre au jour les causes
de la déliquescence de
cette structure. Ainsi, le
nombre élevé de retraités ;
la conjoncture écono-
mique défavorable ; un
régime structurellement
mal paramétré ; une masse
L'annexe de la CNSS, oeuvre de Lasségué, désormais un éléphant blanc vscillant qui attend sa démolition.
salariale trop importante
qui absorbe une quantité
importante des cotisations
et une fraude interne sont
les principales causes de
la mort lente de la CNSS.
Quant aux solutions à
court, moyen et long
termes proposées par
Finactu, il s’agit, entre
autres, de mobiliser les
créances de la CNSS sur
l’Etat à travers un finance-
ment par les banques de
Patrick Ossi Okori, DG de la CNSS
70 à 80 milliards ; d’audi-
ter toutes les prestations
pour mettre un terme à la
fraude ; de restreindre les
effectifs par le finance-
ment d’un plan de départ
volontaire pour réduire les
effectifs de 30 % ; de créer
une retraite complémen-
taire par capitalisation ;
d’étendre la couverture
sociale aux travailleurs
non salariés.
1. mobiliser les créances
de la CNSS sur l’Etat à
travers un financement
par les banques de 70 à
80 milliards : déshabiller
Pierre pour habiller Paul
? sociales, se lierait encore
L’Etat, par certaines de ses
cotisations non reversées à
la CNSS, est débiteur de
plusieurs milliards de
FCFA. Pour le cabinet
Finactu, la recommanda-
tion de mobiliser les
créances que la CNSS
détient sur l’Etat à travers
un financement par les
banques reviendrait, pour
ces dernières, à prêter de
l’argent à l’Etat pour qu’il
puisse s’acquitter de sa
dette vis-à-vis de la
CNSS, à hauteur des mon-
tants susmentionnés.
Le souci de cette recom-
mandation résulte du fait
que l’on s’acheminerait
vers un puits sans fond
pour la simple raison que
l’Etat, déjà lourdement
endetté et incapable de
convenablement s’acquit-
ter de ses cotisations
plus les mains en contrac-
tant des emprunts unique-
ment pour payer ses dettes
sociales.
En effet, ce faisant, ces
emprunts alourdiraient
encore plus le passif de
l’économie d’un pays déjà
sous respiration artifi-
cielle.
2. Auditer toutes les
prestations pour mettre
un terme à la fraude
Lorsque le cabinet Finactu
propose d’auditer toutes
les prestations de la CNSS
pour mettre un terme à la
fraude, c’est que dans son
rapport des éléments prou-
vant l’existence de fraude
ont été découverts. Et les
auteurs de ces fraudes
aussi.
Alors, pourquoi, dans ce
cas, se contenter d’auditer
les structures renfermant
ces fraudeurs sans prendre
des mesures pour mettre
les fraudeurs hors d’état
de nuire ? Dans tout pays,
la fraude est un délit
devant être réprimé par
n’importe quel système
judiciaire, d’où qu’elle
provienne et quels que
soient son ou ses auteurs.
Or, dans son rapport, le
cabinet Finactu fait état
d’une fraude existant au
sein de la CNSS. Et le DG
de la CNSS n’a pas rejeté
l’idée d’adopter les
recommandations émises
par ce cabinet.
Reconnaissant tacitement
abriter des fraudeurs en
son sein. Pourquoi alors,
jusqu’ici, le procureur
n’est-il pas saisi de cette
affaire ?
Le pénal tenant le civil en
état, le ministère public
n’a pas besoin d’attendre
les résultats des différents
audits qui devront être
organisés, attendu que
l’existence d’une fraude
signifie automatiquement
que des fraudeurs sont
Lundi 23 Mai 2022
33
déjà identifiés. Simple
effet d’annonce ?
3. Restreindre les effec-
tifs par le financement
d’un plan de départs
volontaires pour réduire
les effectifs de 30%
D’où proviendrait l’argent
qui servirait à payer les
droits des volontaires au
départ anticipé pour une
structure à l’agonie ? Si
l’idée, en elle-même,
paraît séduisante, son
application reste à revoir.
Le propre d’un cabinet
d’étude est d’envisager
toutes les probabilités
d’un problème donné et
d’en mesurer l’impact et
le coût. A quoi sert-il d’ap-
porter des solutions à une
équation ne correspondant
pas aux réalités de la
situation ?
4. Création d’une
retraite complémentaire
par capitalisation
Une retraite complémen-
taire est une pension de
retraite complémentaire à
la pension actuelle. Elle
s’obtient grâce au paie-
ment, par le bénéficiaire,
de cotisations complé-
mentaires aux cotisations
actuelles.
La question est : qui
accepterait de cotiser pour
une retraite complémen-
taire à la CNSS alors que
cette dernière ne parvient
déjà pas à s’acquitter de
ses prestations de base ?
5. Etendre la couverture
sociale aux travailleurs
non salaries
Au Gabon, qui sont les
travailleurs non salariés ?
Comme énoncé plus haut,
le propre d’un cabinet
d’étude est d’envisager
toutes les probabilités
d’un problème donné et
d’en mesurer l’impact et
le coût.
Le cabinet Finactu aurait
été bien inspiré de définir
ce qu’est réellement, au
Gabon, un travailleur non
salarié et, surtout, l’impact
financier que subirait une
CNSS moribonde en éten-
dant la couverture sociale
à cette catégorie d’indivi-
dus.
En définitive, si aux yeux
des profanes et des per-
sonnes extérieures à la
technicité propre aux
agents de la CNSS, pour-
tant rompus au métier, de
telles incohérences appa-
raissent de façon aussi fla-
grante, c’est peut-être là
un indice que les recom-
mandations du cabinet
d’étude Finactu ne sont
qu’un pis-aller. On peut,
dès lors, assister, impuis-
sants, à la marche inexora-
ble de la CNSS vers sa
mort.
poLITIqUe
Caisse nationale de sécurité sociale
La misère des retraités est le fruit de la médiocrité
de ses dirigeants !
Marie-
Thérèse
Vane Ndong
Obiang
Les directeurs généraux qui se sont succédé à la CNSS depuis 2009 doivent répondre de la faillite de l'a structure
Par Ramses Frank
Avilekambani
L
e spectacle des
retraités devant le
bâtiment de la
Caisse nationale de sécu-
rité sociale (CNSS), à
Batavéa, dit la faillite de
cet organisme parapublic
sous la tutelle du ministère
des Affaires sociales. Une
faillite qui était prévisible
malgré les alertes de spé-
cialistes qui la voyaient
venir à partir des options
de gestion des directeurs
généraux qui s’y succè-
dent dès 2009. Un passage
à vide de Marie-Thérèse
Vané-Ndong Obiang. Puis
viendra dès 2013 le Dr
Désiré Lasségué, anesthé-
siste, ancien praticien des
hôpitaux de la CNSS, mais
dont le haut fait d’armes
sera une vision mégaloma-
niaque où il envisageait de
moderniser le siège de la
CNSS en bâtissant deux
tours qui sont restées au
stade de visuels en 3D. Il
ne s’arrêtera pas là. Une
annexe devenue un « élé-
phant blanc » engloutira,
inutilement donc, des
sommes astronomiques.
Au dire des experts, elle
est à démolir. Lasségué est
aussi l’artisan de l’extinc-
tion des hôpitaux de la
CNSS. Les problèmes ont-
ils commencé là ? Il sem-
ble que oui.
En 2018, Valentin Mbaga
Bouassa, inspecteur prin-
cipal des lois sociales, un
des spécialistes, tirait la
sonnette d’alarme dans
une longue analyse de la
situation que nous publi-
ions à l’époque. Analyse
qui est d’actualité, eu
égard au calvaire des
retraités : « La CNSS est
par principe un établisse-
ment public à caractère
administratif qui ne crée
aucune richesse. Même du
fait des contrats salariés
qui le lie au droit du tra-
vail, elle est de droit un
organisme privé chargé de
la mission d’un service
public. Encore une fois,
rien ne justifie que cette
institution devienne la pro-
priété d’une minorité d’as-
sujettis qui ne représentent
même pas les 2,5 % des
assurés sociaux. »
On dit de la pension de
retraite que c’est un salaire
à jouissance différé. A la
CNSS, les salaires ont
connu des augmentations
exponentielles au fil des
ans du fait de fréquentes
revendications du person-
nel pour atteindre leur
Embauches et salaires incontrôlés
niveau actuel. Les pen-
sions de retraite, en
revanche, n’ont jamais
connu la moindre progres-
sion depuis quarante ans,
malgré l’existence d’une
confédération syndicale
des travailleurs du secteur
privé très active qui ignore
que la retraite est un pas-
sage obligé. Ne serait-il
pas temps qu’ils orientent
leurs revendissions dans ce
sens ?
Le constat et le diagnostic
Désiré
Lasségué
qu’on pourrait faire de
l’état des lieux de la CNSS
sont tels que la gestion des
ressources humaines ne
saurait, à elle seule, expli-
quer l’ampleur des
ravages. L’implication
inexistante du ministère de
tutelle dans la gestion quo-
tidienne de l’organisme ; le
rôle du conseil d’adminis-
tration démissionnaire ;
l’organisation administra-
tive et financière anar-
chique ; la gestion des
prestations sociales et leur
détournement ; le recou-
vrement des cotisations,
ses multiples guichets et
ses recours effrénés à des
redressements contre des
employeurs à qui on sem-
ble vouloir attribuer les
faiblesses financières du
système ; la gestion budgé-
taire incontrôlée ; la ges-
tion du patrimoine et des
stocks qui suscitent toutes
les convoitises ; l’informa-
tique et sa contribution ou
Lundi 23 Mai 2022
4
Nicole
Assélé
non à la gestion de la
CNSS… sont-ils aussi des
activités qui méritent
qu’on en débâte égale-
ment. Parlant de l’organi-
sation et du fonctionne-
ment de la maison, l’ins-
pecteur Mbaga Bouassa
précisait: « La CNSS, c’est
connu, présente des fai-
blesses dues à l’absence
d’une gestion prévision-
nelle des ressources
humaines. Cela se carac-
térise par des modes de
recrutement qui ne favori-
sent pas l’acquisition des
compétences requises et
l’égalité des candidats à
bénéficier d’un parcours
professionnel acceptable.
L’inexistence d’un organi-
gramme formel, le manque
d’intérêt à vouloir dispo-
ser d’une classification à
même d’assurer une ges-
tion scientifique et équita-
ble des carrières, la
carence d’un corps de
métier structuré et l’ab-
sence de définition des
attributions de postes ne
favorisent pas une gestion
stratégique des ressources
humaines dont les effectifs
sont dramatiquement plé-
thoriques.
Cette situation fait suite
au constat selon lequel, il
y a une inadéquation
entre les emplois et les
profils requis pour les
occuper. Les pré-requis en
termes de formation de
base de certains cadres
occupant des postes de
responsabilité ne sont pas
en adéquation avec les
profils des postes qu’ils
occupent.
C’est ce qui justifie ces
recours à des mouvements
d’humeur qui n’ont de
grève que la volonté de
chacun à travers les
réseaux d’exprimer leur
désir d’être promu, avec
pour seule revendication
ambitieuse se servir et non
servir. Des profanes pour
la plupart, qui n’hésitent
pas à profaner ce noble
édifice propriété des assu-
rés et au service des seuls
Suite en page 6
poLITIqUe
L’eDIToRIAL
Léandre Nzue, jusqu’à preuve
du contraire…
D
es informations qui circulent,
l’état de santé de l’ancien maire
de Libreville, incarcéré depuis
septembre 2020, va de mal en pis. Si les
autorités de la garde pénitentiaire ne
prennent pas l’affaire au sérieux, le pire
est à craindre.
Car, à ce qu’il ressort, il ne s’agit pas
dans le cas d’espèce de légers malaises
qui ne demanderaient qu’un examen
ordinaire d’un médecin. Un rapport
médical établirait l’urgence d’une mise
en liberté provisoire et d’une prise en
charge immédiate et conséquente.
Sous d’autres cieux, la santé fait partie
des droits inaliénables que l’on ne saurait
dénier à un prisonnier quel qu’ait été son
crime. Et au Gabon, le titre préliminaire
de la Constitution, des principes et des
droits fondamentaux, dispose en son arti-
cle 1er, alinéa 8, que : « L’Etat, selon ses
possibilités, garantit à tous, notamment à
l’enfant, à la mère, aux handicapés, aux
vieux travailleurs, et aux personnes
âgées, la protection de la santé, la sécu-
rité sociale, un environnement naturel
préservé, le repos et le loisirs. » Plus loin,
le Code de procédure pénale, en son arti-
cle 143, stipule que : « La mise en liberté
provisoire peut également être
demandée, en tout état de cause, par l’in-
culpé, l’accusé ou son avocat et en toute
période de la procédure. »
Or, la cause ici c’est l’état de santé du
prévenu. Dans le Code de procédure
pénale français, modèle du nôtre, les
causes de santé sont explicites. Il est dit
que « la mise en liberté d'une personne
placée en détention provisoire peut être
ordonnée lorsqu'une expertise médicale
établit que cette personne est atteinte
d'une pathologie engageant le pronostic
vital ou que son état de santé physique
ou mentale est incompatible avec le
maintien en détention .
ECHOS DU NORD
de Désiré ENAME
Seule l’urgence peut justifier que la mise
en liberté soit ordonnée pour ces raisons
au vu d'un simple certificat médical éta-
bli par le médecin responsable de la
structure sanitaire dans laquelle cette
personne est prise en charge ou par le
remplaçant de ce médecin. En tout état
de cause, la mise en liberté pourra ne
pas être accordée s'il existe un risque
grave de renouvellement de l'infraction».
Or, dans le cas d’espèce, une expertise
médicale a bien été établie et, à ce qu’il
semble, elle dit avec gravité l’urgence de
libérer Léandre Nzue afin qu’il bénéficie
d’un cadre de soins plus approprié. En
outre, l’éviction du prévenu de son poste
de maire le tient éloigné de tout risque de
renouvellement de l’infraction qui lui est
imputée. Par ailleurs, son statut d’ancien
maire implique que ses conditions de
représentation seront garanties.
En effet, Léandre Nzue, pour avoir été
l’édile de la capitale, a une notoriété de
fait. De par son état civil, son domicile,
son statut familial. De plus, il a un
conseil à même de le représenter dans
toutes les étapes de la procédure.
Est-ce que le simple fait de refuser à une
personne qui n’a pas encore été condam-
née son droit à la santé n’est pas une
manière de fouler aux pieds la
Constitution de la République et ses
valeurs fondamentales, en mettant en
avant les griefs politiques au détriment
de la Loi fondamentale ?
Léandre Nzue n’a encore été condamné
par aucune juridiction lors d’aucune ses-
sion criminelle. Par conséquent, il reste
présumé innocent, conformément à la
règle de droit. Et son état de santé actuel
est incompatible avec son maintien en
détention. Au cas où le pire se produirait,
cela serait assimilable à un crime. A qui
profiterait celui-ci ?
Directeur de la Publication
Désiré ENAME
Co-Directeur de la Publication
Raissa Oyeasseko
Tel: 066.99.62.99
Rédaction : 01.73.38.00
Directeur de la rédaction délégué
MIHINDOU BISSIELOU
Lundi 23 Mai 2022
5
Vacance du pouvoir
« Les yeux qui regardent
et qui voient. »
Par AK
E
st-ce déjà la quadrature du cercle pour le Parti démocratique
gabonais (PDG) quant à la candidature en 2023 du président de
la République, Ali Bongo Ondimba ? L'on a suivi dernièrement,
pour répondre au vice-président et porte-parole de l’Union nationale
(UN) Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, les sorties empreintes de déses-
poir, de démagogie et de justification forcée de Michel-Philippe Nze,
secrétaire général adjoint 2 du PDG, et d’Alain Claude Bilie-By-Nze,
porte-parole du gouvernement. Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi a appuyé
justement là où ça fait mal : « organiser sans délai la vacance de la
présidence de la République ».
En dépit du verdict des instances judiciaires, dont on connaît la sou-
mission au président du Conseil supérieur de la magistrature, le chef
de l’Etat, le sujet est loin d’être clos. La justice gabonaise, qui s'est
beaucoup discréditée, ne saurait être le juge absolu. En déclarant Ali
Bongo Ondimba apte à diriger, elle est fourvoyée.
L'état de santé de l'occupant du palais du Bord de mer ne cesse d'ali-
menter les conversations. Toute l'opinion (et même au PDG « honnête
») s'interroge sur les facultés cognitives du candidat naturel du PDG,
le distingué camarade président. Michel-Philippe Nze pointe « les
offensives sur le terrain qui mettent le cadre de l'Union nationale en
courroux et l'empêche de rêver à un avenir ministériel ». Et Alain
Claude Bilie-By-Nze soutient que « le président de la République tra-
vaille et s'assure que le pays fonctionne convenablement ». Sauf que
les sorties du chef de l'Etat offrent justement une meilleure grille d'ap-
préciation de son état de santé, qui, loin s'en faut, n'est pas une préoc-
cupation de façade, comme veulent le faire croire ses deux laudateurs.
En effet, la population accourt afin de mieux juger par elle-même, pour
se faire une opinion conséquente. Ici, il n'est nullement question de tra-
vestir une réalité qui saute aux yeux. Dernièrement, le président de la
République a fait une escapade au quartier Ancienne Sobraga, dans le
1er arrondissement de Libreville, où il a dégusté de la viande grillée
communément appelée « coupé-coupé. » Nombre de gens sont venus
non pour l'encenser, mais pour se faire une idée précise, au-delà des
représentations mensongères dont on les abreuve quotidiennement.
Ces « offensives sur le terrain » sont justement ce qu'il y a de mieux
pour accréditer la thèse de la vacance de pouvoir. Certes, l’objectif de
ces virées présidentielles est de lui donner une image d'un homme pétri
d'énergie, dynamique, proactif et rassurant quant à ses aptitudes à tenir
la barre. Et pourtant, le doute persiste face à toute cette mise en scène
grotesque. Qui peut se convaincre que le chef de l'Etat gabonais jouit
de la plénitude de ses moyens physiques et cognitifs ? Il en faut davan-
tage pour tromper « les yeux qui regardent et qui voient ».
Que Michel-Philippe Nze, Alain Claude Bilie-By-Nze et d’autres ne
s’avisent pas de croire qu’ils réussissent à illusionner. Ils auront dans
les mois qui suivent à répondre à plusieurs questionnements relatifs à
un sujet somme toute capital pour la vie politique de notre pays. Le
groupe « Appel à agir » ne continue-t-il pas son combat dans lequel
s'inscrit la demande de Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi ? La sollicitation
d'une expertise médicale pour déterminer l'ampleur du mal n’est pas
un vœu pieux. L'ampleur de la tâche de diriger un pays commande des
conditions physiques, mentales et psychologiques à toute épreuve.
Or, depuis le vacillement sur le perron de l'Elysée et d'autres difficul-
tés physiques du chef de l’Etat dont ils ont pu prendre connaissance,
les Gabonais se sont déjà fait leur religion sur l'incapacité du président
de la République à assurer les devoirs de sa charge. Les porte-parole
du PDG et du gouvernement semblent jouer les vierges effarouchées ?
L'amour du pays, l'intérêt supérieur de la nation et la défense de
l'image et de la dignité du Gabon... ne s’accommodent pas des
cyniques calculs politiciens de conservation du pouvoir.
Il est clair qu'il n'est pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Un déni de réalité entretenu sur le mauvais état de santé du chef de
l'État, au point que, au lieu de le laisser se reposer, on le condamne à
demeurer à la tête du pays pour servir des desseins de mafieux. Une
attitude qui s’apparente à un complot contre le Gabon et son peuple.
Rédacteur en Chef éditorial
Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com
Coordinateur Impression : MULTIPRESS -
Pierre Durand Distribution : CODIPRESS
Analystes: Ramses Frank
(rames.franck@gmail.com)/ SYA/Arthur Page / Tirage : 10.000 ex.
Zang Memine/Etienne Francky Meba Ondo D.L.B.N N°2359/11/2016
Journalistes : Sophie Beuve Mery / Pierre
Durand/Gil Lawson / Meboon
poLITIqUe Lundi 23 Mai 2022 6
Parti gabonais du centre indépendant

Chrysanthe Boussamba sur le point de départ ?

Par ESMO grande avec ses adver-
saires, non seulement du
pouvoir, qui vient de se

E
n ticket avec un
militant du
Rassemblement
pour la restauration des
valeurs (RV) aux élec-
tions de 2018,
Chrysanthe Boussamba,
cadre du Parti gabonais
du centre indépendant
(PGCI), pourrait se trou-
ver un autre partenaire
pour les prochaines
échéances électorales à
Tchibanga. A moins qu’il
n’y renonce purement et
simplement. Il peut, lui
aussi, rejoindre le Parti
démocratique gabonais
(PDG). Il y a quatre ans,
c’était sans l’aval de
Carlos Okinda, le prési-
dent du PGCI, qu’il avait
pris cette initiative.
Sur le siège du 2e arron-
dissement de Tchibanga
où il se positionnait
Portrait express
Cyriaque Mvourandjiami : le cumulard,
la compétence et le poids des charges
Par ESMO
Chrysanthe Boussamba s'apprête-t-il à lâcher Carlos Okinda et le PGCI ?
jusque-là sous la ban-
nière PDCI, tirant les
leçons de la faible
implantation de ce parti,
Chrysanthe Boussamba
avait opté en 2018 pour
la stratégie de la mutuali-
sation des forces avec
Lucienne Itsiembou du
RV. Une formation mon-
tée à la hâte, tout comme
les Sociaux-démocrates
gabonais (SDG), par le
clan Laccruche Alihanga
pour les besoins de la
cause.
Le duo ne pèsera finale-
ment pas lourd (17,54 %)
face aux Démocrates
(24,39 %) et au PDG
(27,60 %) dès le premier
tour. Les candidats de
Guy Nzouba Ndama (Les
Démocrates) finissant
par l’emporter au second
tour devant ceux du parti
au pouvoir. Le « pégé-
ciste » aura eu cependant
une maigre consolation
au cours de ce scrutin :
avoir battu son rival poli-
retrouver devant l’élec-
torat en 2023. L’ancien
ministre partirait alors
avec un léger avantage
sur l’ancien maire de
Tchibanga qui ne pourra
plus compter sur l’apport
de sa suppléante désor-
mais absorbée par le
PDG.
Très en vue dans le chef-
lieu de la province de la
Nyanga il y a une dizaine
d’années, le parti de
Carlos Okinda y a pro-
gressivement perdu de
son influence. En effet,
en plus des difficultés
d’avoir un militant de
son parti pour aller avec
dans la même circons-
cription. Ne prenant que
5 des 16 conseillers de
l’arrondissement. Fort de
ses 23,06 % des suf-
frages exprimés. Contre
respectivement¬ 6 à la
tête de liste PDG Jean-
François Koumba (25,69
%) ; 3 à Ivala (16,34 %)
et 2 à Mombo-Nzigou
(11,01 %) de l’Union
nationale. Pendant ce
temps, l’ancien sénateur
Joseph Moukala Koumba
(8,44%) sombrait corps
et biens au 1er arrondis-
sement. Devant l’asso-
ciation Les Démocrates
et le Rassemblement
renforcer avec des
absorptions et des débau-
chages ; mais aussi de
l’opposition qui va être
rejointe par tous les
déçus que le PDG est en
train de créer par l’ingra-
titude en son sein.
S’agissant de Chrysanthe
Boussamba à Tchibanga
et du PGCI au Gabon, il
y a eu deux avancées
notables entre-temps : la
promotion de l’ancien
maire comme directeur
général adjoint (DGA)
de l’Office des ports et
rades du Gabon (Oprag),
un poste qu’il ne doit
absolument pas à son
parti, et la nomination de
Carlos Okinda au Haut-
Commissariat de la
République.
Le natif de Tchibanga
fera-t-il, malgré tout, le
poids face aux Jean-
Pierre Doukaga Kassa,
Germain Ngoyo
Moussavou ou Alexis
Boutamba Mbina qu’Ali
Bongo Ondimba vient de
remettre en selle? Là se
pose clairement la ques-
tion de savoir si, vu la

L
e conseil- tique de longue date, lui aux urnes dernière- national des bûcherons lourdeur de la tâche et les
ler munici- l’ancien ministre ment, Boussamba n’a pas qui prenait 9 des 17 accointances avec le
pal du 2e Clotaire Christian Ivala été non plus en mesure postes de conseillers mis pouvoir, le DGA de
arrondissement (16,16 %) du de positionner des candi- en jeu ¬et le PDG qui l’Oprag ne finira pas par
de Franceville et Rassemblement Héritage dats dans le 1er arrondis- avait pris les 8 restants. repartir au PDG pour
président du préserver ses fonctions
groupe parlemen- et Modernité. sement pour le compte Dans la perspective des
Le député Mouanda de la structure dont il futures échéances, on ne dans cette entreprise
taire du Parti chasse gardée de l’exé-
démocratique Moussotsi, leur bourreau assurait le leadership pourrait que s’interroger
commun de 2018 décédé local. sur la capacité du PGCI, cutif. C’est ce que beau-
gabonais (PDG)
au Sénat est-il, à en début de législature, Toujours en coalition sous la houlette de coup soupçonnent dans
son corps défen- les deux hommes pour- avec le RV, il s’est aussi Chrysanthe Boussamba, les milieux proches du
dant, acculé à un raient de nouveau se présenté pour les locales à tenir la distance, déjà PGCI.
tel cumul de
postes, au regard
de son profil,
quasi inexistant.
Caisse nationale de sécurité sociale
De quoi faire
pâlir de jalousie
ses camarades du
PDG dans le
La misère des retraités est le fruit de
Haut-Ogooué ?
Personne ne veut vraiment le croire. La province d’origine
du président de la République et la commune de Franceville
disposent de bien d’autres cadres de valeur, notamment en
la médiocrité de ses dirigeants !
politique. Domaine dans lequel l’ancien directeur indélicat
du Centre national des œuvres universitaires (Cnou) a pré- Suite de la page 4 Comment comprendre qu’avec une tion de Nicole Assélé, des fonction-
féré le raccourci du suffrage indirect, à l’ombre du fils de nécessiteux qui contribuent à son réduction drastique des effectifs il y naires ont été incorporés dans la mai-
Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour existence. ait eu une telle escalade de la masse son en contrat à durée indéterminée
constitutionnelle. Plutôt que d’oser affronter directement Il y a un peu plus de dix ans de cela, salariale ? (CDI). Ce qui a eu pour conséquence
les populations de la 2e circonscription de la commune. Il y la CNSS disposait de trois grandes Ce drame se poursuivra avec la ges- d’augmenter les frais d’administra-
aurait certainement laissé des plumes. Des hommes et des structures hospitalières dont les tion de Nicole Assélé. Succédant au tion et les dépenses d’action sanitaire
femmes, qui insupportent de plus en plus son arrogance, effectifs des services médicaux Dr Lasségué, cet autre médecin de dont le seuil établi est 35 % (disposi-
l’attendent sur ce qui était le siège de Justin Ndoundangoye étaient de près de 1 300 agents. Les formation instaurera son ordre. Les tion du décret n°599/PR du 17 juin
hier. Fort de son accession au comité permanent du bureau effectifs des services administratifs pensions, qui étaient payées trimes- 1981).
politique du PDG demain, en essayant de l’affecter à ses étaient de 1 100 agents pour un total triellement, seront mensualisées. En 2018, relate Vincent Mbaga
amis. de 2 700 agents. Cela contre les avis des techniciens Bouassa, « les frais de personnel de
Cependant, il continue de diriger le cabinet politique d’Ali A ce jour, structures hospitalières qui lui montraient l’écueil qui se pré- la CNSS sont de l’ordre de 43 %. On
Bongo Ondimba, de s’imposer en réalité à la présidente du non comprises, les effectifs de la senterait, à savoir l’impossibilité peut donc en déduire que, si le mon-
Sénat, Lucie Milebou-Aubuisson Mboussou, et de promou- d’optimiser les recouvrements dans tant des pensions de 30 000 retraités
voir, sans titre ni qualité, ses relations privées affectives CNSS sont de plus de 1 800 agents
tous services confondus. Soit un un laps de temps de moins de trente représente 41 milliards de nos francs
dans les différents gouvernements. N’est-ce pas trop pour jours afin de payer les pensions des et que les salaires de 1800 salariés
un seul homme ? écart de près de 900 âmes pour une
masse salariale de près de 30 mil- retraités à temps. de la CNSS sont de 30 milliards, il
Comme dépassé par sa capacité à assumer toutes ces mis- Un autre problème surviendra et la ressort que la moyenne pondérée
sions politiques, l’homme qui n’en demandait sûrement pas liards de francs CFA l’an.
Pour la petite histoire, en 1995 la démonstration de Vincent Mbaga d’une pension de retraite est de 1
tant a manifestement de la peine à concilier ses charges de
président du groupe parlementaire du PDG au Sénat avec masse salariale oscillait entre 13 et Bouassa est d’intérêt, lorsqu’il rele- 366 666 francs CFA/an contre 16
ses fonctions de directeur de cabinet politique du distingué 14 milliards de nos francs déjà. Dès vait en substance que le poids de la 447 368/an pour un salarié de la
camarade président du parti au pouvoir. 2005, elle est passée à 17 milliards masse salariale est ce qui plombe la CNSS. Soit une pension mensuelle-
Malgré tout, la haute hiérarchie du PDG continue de soute- pour gravir les 20 milliards l’année CNSS. Les directeurs généraux qui ment moyenne de 113 888 francs
nir que Cyriaque Mvourandjiami serait une espèce de… qui a suivi, jusqu’à atteindre le se sont succédé n’ont rien fait pour la CFA pour un retraité, contre un
super homme. Avec le don d’ubiquité qui le rendrait visible record que nous connaissons stabiliser ou la réduire. Bien au salaire mensuel moyen de 1 370 614
partout en même temps et tout le temps que durera encore aujourd’hui. » contraire. Ils se sont lancés dans une pour un agent de la CNSS ».
ce pouvoir finissant. Mais pour Cyriaque Mvourandjiami, Une période qui correspond à la « politique d’embauches incontrôlée La tendance à crever le plafond se
le bonheur, en politique, ne résiderait-il pas dans cette capa- direction de Désiré Lasségué et à la ». Pour anecdote, des agents de la poursuit. Comment s’étonner alors
cité, rare, à soulever des poids qui le dépassent ? transition avec le Dr Nicole Assélé. CNSS rapportent que sous la direc- de la misère des retraités ?
SoCIeTe
Prix Import vs Rachel Guiguili
Par Ariel Ehud
L
’affaire Rachel
Guiguili contre Prix
Import ne manquera
pas de susciter des ques-
tions, vu la manière cava-
lière dont le licenciement
de cet agent a été opéré,
sans respect des règles. Des
anomalies que soulève une
curieuse note prise le 5 jan-
vier 2020, réglementant les
produits hors stock.
En parcourant cette note, en
réalité l’interdiction n’est
pas faite aux employés de
prendre ces produits abîmés
sortis des containeurs, mais
que cela doit se faire sur
autorisation du chef de
dépôt ou des responsables
du magasin. Dans le cas
d’espèce, il semblerait que
Rachel Guiguili ait pris un
sachet de purée de patate de
ces produits hors stock sans
l’avis d’un responsable.
C’est ce que soutient le
staff de Prix Import.
L’employée reconnaît avoir
Une note réelle ou antidatée ?
informé un des responsa-
bles, en l’occurrence un
certain Chris, qui, du reste,
aux dires de Rachel
Guiguili, lui pourrissait la
vie.
Sauf que plusieurs
employés de Prix Import, à
divers sites, ne reconnais-
sent pas avoir vu affichée la
note qui a été introduite
dans le dossier de défense
de la direction de Prix
Import auprès de l’inspec-
tion du travail. Tous les
agents interrogés affirment
que cette note n’a jamais
existé avant l’affaire
Guiguili.
En parcourant la défense de
Prix Import dans le procès-
verbal de non-conciliation
daté du 28 avril 2022,
Rachel Guiguili dit ce qui
suit : « Que le 21 décembre
2020, elle est accusée de
vol des sachets de
Mousseline, des sachets,
soutient-elle, hors stock et
dont elle avait obtenu l’au-
torisation de responsable
du magasin. » L’argument
Lundi6 23 Mai 2022 7
de la défense a été de main- par les employés de Prix Import. les faits incriminés à Rachel
tenir les faits de « vol ». A En plus, dans sa déclaration, la Guiguili et qui se sont produits le
ce sujet, la représentante de représentante de Prix Import, en 21 décembre 2021, est sujette à
la direction de Prix Import, dehors d’avancer l’existence de caution. En scrutant cette note,
Géneviève Mbourou, secré- cette note, aurait dû préciser à n’était-elle pas purement opportu-
taire de direction, affirmera quel moment cette dernière avait niste ? L’on ne peut pas ne pas se
: « Qu’elle a reconnu avoir été prise. Mais en observant la poser cette question, compte tenu
pris les sachets de date du 5 janvier 2020, l’on se des avis des employés sur divers
Mousseline sans l’autorisa- demande pourquoi elle ne datait sites qui disent ne l’avoir jamais
tion d’un responsable…, pas, par exemple, d’une année vu affichée.
qu’au vu de la note de ser- antérieure, comme si le phéno- Prix Import n’a-t-il pas fabriqué
vice interdisant la sortie des mène des produits hors stock n’a un argument pour confondre
produits hors stock, elle débuté qu’en janvier 2020. Rachel Guiguili et trouver fonde-
s’est rendue coupable d’un L’opportunité de cette note en ment à son licenciement ?
vol pour n’avoir pas eu au janvier 2020, qui coïncide avec Affaire toujours à suivre.
préalable l’autorisation
d’un responsable. »
Pourtant, sous cape, de
nombreux employés disent
ignorer l’existence de cette
note de service. Car, affir-
ment-ils, les produits hors
stock ont toujours été auto-
risés de fait aux employés
sans qu’il y ait des procé-
dures particulières. Dès le
constat qu’ils ne pouvaient
pas être placés en rayon, les
employés pouvaient se ser-
vir. Et aucune note de ser-
vice n’est jamais venue
encadrer leur possession
ACTUALITÉ
Libérez Jean Rémy Yama
Six raisons de sa détention et de sa radiation de la Fonction publique
1. Détruire le mythe de
l’Homme intègre que l’opi-
nion se fait de lui par sa déten-
tion et accusations d’escro-
querie ;
2. Par la radiation, Jean Rémy
Yama n’étant plus fonction-
naire, il ne peut plus être
Président du SNEC et/ou de la
Dynamique Unitaire ou de
toute action syndicale ;
3. Ainsi, après le départ en
retraite de Simon Ndong Edzo
(figure de proue de la lutte
syndicale), le décès du N°2 de
la Dynamique Unitaire Louis
Patrick Mombo (perçu comme
l’héritier du combat syndical),
il faut maintenant détruire le
N°1 de la lutte syndicale pour
détruire toute revendication à
l’approche de 2023 ;
4. En le radiant 2 ans avant sa
retraite, le privant de toute
retraite âprement méritée et
publiquement l’humilier;
5. Le maintenir en prison
jusqu’en 2023 car soupçonné
d’être candidat ou soutenir un
candidat autre celui du parti
au pouvoir en 2023 ;
6. Démontrer aux yeux du
monde que les travailleurs
gabonais sont loin d’être
dignes car ils ne se mobilise-
Lundi 23 Mai 2022 8
ront jamais pour défendre
comme ceux de l’Afrique de
l’Ouest leur leader.
Liberez Jean Rémy Yama
Cet acharnement est politique,
est purement politique contre
ce leader digne que le système
n’arrive pas à maîtriser.