Developpement Psychomoteur de L Enfant by Tunisie

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LE DÉVELOPPEMENT

PSYCHOMOTEUR
CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

MANUEL DE RÉFÉRENCE À L’USAGE


DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ

Stratégie de Prise en Charge Intégrée


de la Santé de la Mère et de l’Enfant

mai 2002
DSSB
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION 5
LE DEVELOPPEMENT PRENATAL 7
RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTERIN, PREMATURITE, POST-MATURITE. 11
Prévention concernant l'embryon et le fœtus 13
Facteurs influençant le développement prénatal. 14
LE NOUVEAU-NE A TERME 15
L’ENFANT DE 1 À 3 MOIS 22
L’ENFANT DE 4 À 6 MOIS 27
L’ENFANT DE 7 À 9 MOIS 31
L’ENFANT DE 10 À 12 MOIS 36
L’ENFANT DE 15 MOIS 38
L’ENFANT DE 18 MOIS 40
L’ENFANT DE 2 ANS 42
L’ENFANT DE 2 ANS ET DEMI 45
L’ENFANT DE 3 ANS 47
L’ENFANT DE 4 ANS 49
L’ENFANT DE 5 ANS 51
L’ENFANT DE 6 ANS 53
LES VARIATIONS INDIVIDUELLES DU DEVELOPPEMENT 54
Les variations du développement moteur 54
Les variations du développement affectif 55
BILAN & DIAGNOSTIC DU DEVELOPPEMENT 61
LA CROISSANCE 65
L’ALIMENTATION DU NOURRISSON & DE L’ENFANT 74
LE SOMMEIL DU JEUNE ENFANT 77
L’ENFANT & SES COMPETENCES 78
Evolution de l’expression graphique 78
Le jeu 81
L’agressivité chez l’enfant normal 83
CONSEILS A LA MERE 85
FICHES - RESUMES 87
Evolution des postures 87
Evolution de la préhension 87
Le développement du langage 88
Evolution du contrôle sphinctérien 88
Développement social 89
Développement de l’intelligence 90
Schèmas de surveillance du développement Psychomoteur adoptés dans la
stratègie de prise en charge intégrée de la santé de la mère et de l’enfant 91
LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT 94
Les théories psychanalytiques 94
Les théories constructivistes 100
Les théories maturationistes ou innéistes 101
Les théories éthologistes 102
Les théories behavioristes 102
Les théories développementalistes d’orientation clinique 103
BIBLIOGRAPHIE 105

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

INTRODUCTION

D
e la conception à la naissance, et de la période néonatale à l’adolescence l’être humain suit une
évolution jalonnée d'acquisitions nombreuses et successives, dont la vitesse de progression est,
comme la croissance, d'autant plus rapide que le sujet est plus jeune.

Cette évolution est déterminée par les acquisitions neuro-musculaires (tonus et motricité) et les acquisitions
cognitivo-affectives.
Le développement psychomoteur implique le parallélisme et la concomitance de ces deux types d’acquisition.
En effet, le développement moteur de l'enfant est non seulement lié à la maturation du cerveau, mais
également au régime alimentaire, aux conditions de vie, et au climat affectif dans lequel se développe l’enfant.
Ce manuel destiné aux professionnels de la santé (pédiatres, médecins généralistes, techniciens super-
ieurs), tente de répondre aux objectifs suivants:
• Reconnaître les différentes étapes du développement psychomoteur chez l’enfant âgé de 0 à 6 ans.
• Distinguer les variations interindividuelles de chaque acquisition d’un retard proprement dit.
• Dépister précocement un retard du développement moteur et/ou, sensoriel et ou psychoaffectif.
• Dépister une éventuelle régression des différentes acquisitions.
• Sensibiliser les mères sur l’importance des échanges affectifs avec l’enfant et sur la nécessité
d’une stimulation adéquate (en évitant la sur-stimulation) par le biais de la communication et des jeux.
• Prodiguer aux mères des conseils en matière d’éducation de l’enfant (allaitement, sevrage,
éducation sphinctérienne) et les informer de l’impact négatif sur le développement de certaines
mesures éducatives rigides telles que la contention physique de l’enfant, le forçage alimentaire, la
latéralité contrariée chez les gauchers, etc.
• Informer les mères sur la nécessité de respecter et d’encourager les mouvements d’autonomie de l’enfant.
• Sensibiliser les mères sur la nécessité d’encourager la socialisation en insérant l’enfant à un âge
adéquat (à partir de 3 ans), dans une collectivité d’enfants.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE DEVELOPPEMENT PRENATAL
Les embryologistes divisent les semaines de gestation (40 - 41 semaines) en trois périodes successives de
longueur inégale:

1 - La période germinale
Cette période débute à la conception, dure deux semaines et préside à la formation du blastocyste composé de
150 cellules.

2 - La période embryonnaire
Cette période débute après l’implantation, et s’étale jusqu’à la 12ème semaine. A la fin de cette période dite
d’organogenèse, les diverses structures de soutien (placenta, amnios) sont complètement formées et les prin-
cipaux organes du corps sont présents sous une forme rudimentaire. Dès la 8ème semaine, L’embryon qui mesu-
re 30 mm possède un cœur qui bat, un système circulatoire primitif, des oreilles et des yeux, une bouche, des
membres, une colonne vertébrale primitive; enfin, tous les traits qui lui confèrent une apparence humaine.

3 - La période fœtale
La période fœtale s’étend du 4ème mois jusqu’au terme de la grossesse. Cette période est consacrée à la
maturation et au perfectionnement des systèmes organiques primitifs déjà en place. Mais le développement
prénatal qui dote le petit de l’homme de la totalité des attributs et des potentialités qui l’amèneront à vivre,
se poursuit bien après la naissance.
Le système nerveux immature au départ, va connaître au cours des premiers mois et des premières années
de vie un développement remarquable. Participent à l’harmonie de ce développement des facteurs géné-
tiques et des facteurs d’environnement.
Les cellules gliales, dont le rôle est de protéger et de nourrir les neurones, commencent à se développer vers
la 13ème semaine qui suit la conception et continuent à se multiplier jusqu’aux alentours de la 2ème année.

LA CONCEPTION
LE DEVELOPPEMENT PRENATAL
PERIODE GERMINALE
De la conception à la 2ème semaine

PERIODE EMBRYONNAIRE
De la 2ème à la 12ème semaine

PERIODE FŒTALE
De la 12ème semaine à la naissance

LE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX


Les neurones commencent à se former aux environs de la 12ème semaine, et la quasi- totalité des neurones
ème
que possèdera un individu sont pratiquement présents dès la 28 semaine; à ce stade cependant, les neurones
ne sont encore que des corps cellulaires: leurs axones sont courts et leur développement dendritique est rare.
C’est au cours des deux derniers mois de la grossesse et surtout durant les deux premières années de la vie
que se produisent l’allongement des axones, leur myélinisation, la croissance majeure de l’arbre dendri-

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tique et des boutons synaptiques. Tous sont des phénomènes qui vont obéir à la classique loi du dévelop-
pement céphalo-caudal et proximo-distal.Tout le fonctionnement interne de l’organisme, comme sa rela-
tion au monde dépend étroitement de ce système élaboré et complexe qui orchestre notre sensibilité, nos
sensations, nos émotions, notre pensée et nos actions.

MOTRICITE, REFLEXES ET CAPACITES COGNITIVES

La motricité Des mouvements actifs et spontanés sont révélés par les ultrasons dès la 10-
12ème semaine de gestation et cela concerne toutes les parties du corps.

Les réflexes Entre la 12ème et la 13ème semaine de la vie embryonnaire, on peut observer
trois réflexes fondamentaux :
1. la réaction d’agrippement (grasping) : considérée par les psychanalystes
comme la première relation avec autrui.
2. La réaction d’orientation: qui par un attouchement péribuccal oriente la
bouche vers la stimulation comme pour se livrer à la prise de nourriture.
3. La réaction de défense: qui consiste en un retrait du membre suite à sa
stimulation.

Les capacités Existe-t-il un psychisme prénatal? Il faut bien reconnaître que nos connaissances
cognitives dans ce domaine sont encore très limitées; cependant, un certain nombre
de travaux ont permis de confirmer l’existence d’une sensorialité fœtale
- loin d’être négligeable - et d’apporter quelques éléments concernant
l’organisation du comportement du bébé avant la naissance.
Certaines expériences suggèrent la capacité de mémorisation par le fœtus de
certains bruits extérieurs, tels une phrase musicale ou la voix de sa
mère.

CAPACITES SENSORIELLES

La vision Les principaux évènements de morphogenèse rétinienne ont lieu à 2, 3, et 4 mois


de gestation, mais il faut attendre la naissance pour que le développement des
photorécepteurs soit achevé.
La réactivité visuelle: l’allumage d’une lumière froide, introduite lors d’une
amnioscopie, induit des accélérations immédiates du rythme cardiaque.

L’audition L’audition joue indiscutablement un rôle essentiel. Elle est possible du


point de vue anatomique à partir du 5ème mois de gestation.
Un certain nombre de travaux, notamment ceux qui utilisent des capteurs
placés in utéro, dans le liquide amniotique, ont montré que l’enfant entend
déjà assez bien de nombreux bruits de la vie quotidienne, tels la voix humaine
ou la musique, qui émergent du bruit endogène.
La voix maternelle émerge mieux que d’autres voix, féminines ou masculines,
émises au même niveau. L’oreille humaine n’est pas totalement protégée des
traumatismes auditifs in utéro.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Des études épidémiologiques ont montré que l’exposition des futures mères
à des niveaux de bruits importants tout au long de leur grossesse, produit des
déficiences auditives chez les enfants.
Le goût Il apparaît tout à fait indiscutable que le fœtus goûte et arrive à la naissance
& l’odorat avec une série de préférences, en partie pour le sucré. On peut repérer
des bourgeons gustatifs dès la 12ème semaine.
Une expérience consistant à sucrer le liquide amniotique a montré que le
fœtus tétait davantage, et semble-t-il, avalait une plus grande quantité de
liquide ainsi parfumé.
Par ailleurs, d’autres travaux montrent que l’appétence ou la préférence
pour le salé peut varier d’une manière significative dans une fratrie,
selon que la mère a beaucoup vomi ou non pendant la grossesse; l’explication
serait la suivante: les vomissements de nature psychosomatique ou non,
entraîneraient une déshydratation extracellulaire, induisant des sécrétions
régulatrices d’angiotensine et d’aldostérone, dont l’action transplacentaire
sur l’enfant conduirait celui-ci à préférer le sel.

La sensibilité La sensibilité tactile progresse de façon céphalo-caudale, elle se développe


tactile dès la 7ème semaine dans la région péri-buccale, et couvre l’ensemble de
la surface cutanée vers la 20 ème semaine.

LA CROISSANCE EN TAILLE ET EN POIDS


Elle a lieu relativement tard durant la période fœtale. Le fœtus atteint la moitié de sa longueur de naissan-
ce au bout de 20 semaines de gestation environ. Il n’atteint la moitié de son poids de naissance que vers
la 32ème semaine.

SOMMEIL ET REVES
Des études par ultrasons des mouvements oculaires du fœtus ont révélé que les mouvements oculaires
rapides associés au rêve commencent à 23 semaines de gestation. Ce sont les bébés prématurés de 30
semaines qui rêveraient le plus, quasiment 100% de leur temps de sommeil, puis le pourcentage tombe
à 50% à terme.
Les expressions observées pendant le rêve comprennent des grimaces, des plaintes, des sourires, des crispa-
tions du visage et des extrémités ainsi que des mouvements du corps et des membres.

SENSATIONS SEXUELLES
Des érections ont été observées chez des fœtus mâles vers la 26ème semaine de gestation. Autre signe de
plaisir, les fœtus mâles suçeraient aussi leur pouce pendant les érections.

DIFFERENCE ENTRE LES SEXES DURANT LE DEVELOPPEMENT PRENATAL


• Entre la 4ème et la 8ème semaine qui suivent la conception, les testicules rudimentaires de l’embryon
mâle commencent à sécréter de la testostérone. Si cette hormone n’est pas sécrétée ou est sécrétée en quan-
tité insuffisante, l’embryon sera démasculinisé et développera des organes génitaux femelles. La sécré-
tion de testostérone stimule également le cerveau de sorte que les hormones mâles soient ultérieu-
rement secrétées au moment approprié au cours de la vie. Les filles ne secrètent pas d’hormones
équivalentes lors de la période prénatale.

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• Le développement prénatal du squelette est plus rapide chez les filles, il présente à la naissance une ou
deux semaines d’avance sur celui des garçons.
• Ces derniers seraient plus vulnérables à toutes sortes de pathologies prénatales, également plus sujets
aux traumatismes à la naissance et aux malformations.

INTERACTIONS FOETO-MATERNELLES
L’enfant à naître vient prendre place dans le déroulement d’une vie, dans le cours d’une histoire. Il semble
que, ce que le père représente pour la mère, ce qui se passe en termes d’affects et d’émotions entre les
parents, ainsi que tout ce qui fait la vie imaginaire de la maman, sera ressenti très tôt par l’enfant.
En effet, bien avant de naître, tôt dans la grossesse, l’enfant perçoit le monde qui l’entoure, et les diverses
stimulations sensorielles qui lui parviennent resteront inscrites comme autant d’expériences composant
une sorte de proto - vécu. Les relations organiques entre le fœtus et la mère sont extrêmement étroites : le
fœtus est branché en dérivation sur la circulation maternelle sanguine, il existe des interactions par inter-
médiaires hormonaux et neurovégétatifs.
Par le biais de ses relais physiologiques, la vie émotionnelle de la mère agit sur le bébé. L’étude de l’acti-
vité motrice et de l’hémodynamisme fœtal montrent par exemple, les différentes modifications qui appa-
raissent à la suite d’un stress psychologique vécu par la mère.
Par ailleurs, la vie imaginaire et fantasmatique de la mère pendant la grossesse, représente une base essen-
tielle des relations ultérieures qu’elle aura avec l’enfant, de même que ce dernier a sur le monde affectif
et sur l’imaginaire parental, maternel en particulier, un impact considérable.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

RETARD DE CROISSANCE INTRAUTERIN


PREMATURITE / POSTMATURITE
RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTERIN (RCIU)
Le retard de croissance in utéro se définit par un poids in utéro inférieur au 10 ème percentile d'après les courbes de
croissance normales, et par un poids de naissance inférieur à 2500 grammes.Les enfants qui en souffrent sont éga-
lement dits hypotrophes ou dysmatures.

La physiopathologie
La physiopathologie du RCIU peut se résumer en un mot: malnutrition fœtale. Deux phénomènes fonda-
mentaux découlent de cette malnutrition :
• Une diminution de la multiplication cellulaire dont les conséquences sont redoutables pour le
cerveau, de même qu’au niveau de nombreux autres organes, dont le foie.
• L’insuffisance d'apport calorique ou protéique, qui découle surtout de la malnutrition tardive, crée
de mauvaises conditions de maturation, et peut par exemple perturber, la myélinisation des fibres
nerveuses et la rendre imparfaite.

Les étiologies
La taille, le périmètre crânien, la morphologie, l'existence ou non de malformations sont importants à
préciser afin de déterminer une anomalie et d’en rechercher l’étiologie:
• RCIU dus à des maladies du fœtus : il peut s'agir:
- d'aberrations chromosomiques
- d'embryofœtopathies d'origine infectieuse (cytomégalovirus, rubéole, herpès, toxoplasmose,
syphilis, listériose)
- de syndromes malformatifs de nature génétique ou non.
• RCIU dus à l’environnement: il peut s'agir de:
- lésions placentaires (infarctus, anomalies vasculaires)
- maladies maternelles (néphropathie gravidique)
- intoxications maternelles (tabac, alcool, drogue)
- mauvais état nutritionnel maternel
- Il peut s'agir aussi de grossesses multiples.
• Dans 30 à 50 % des cas, l'étiologie d’un RCIU reste mystérieuse.

L’évolution
• Evolution immédiate: elle est dominée par les complications métaboliques et la détresse
respiratoire. Le risque majeur est ici celui de la mortalité, puisque multiplié par huit dans la
dysmaturité.
• Evolution à long terme: Si le retard staturo-pondéral n’est pas rattrapé au cours des deux
premières années, il risque de persister toute la vie (retard de -2 DS environ).
Des séquelles neurologiques sont alors possibles. Si les séquelles neurologiques
sérieuses sont plus rares que chez le prématuré, on note en revanche une grande fréquence
de troubles du comportement, de troubles de perception et de troubles caractériels responsables
de difficultés scolaires.

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PREMATURITE
La prématurité doit être considérée comme un fléau social. Elle constitue un facteur important de morbi-
dité et de mortalité périnatale. Par définition, est prématuré tout nouveau-né dont l'âge gestationnel est
inférieur à 37 semaines de grossesse, comptées à partir du 1er jour des dernières règles.
Avant la naissance, l'échographie fœtale permet d'apprécier la maturité du fœtus, d’où son indication dans
le suivi des femmes enceintes et son utilité dans le diagnostic précoce. La limite inférieure de viabilité
fixée autrefois à 28 semaines est aujourd'hui dépassée. La survie d'enfants nés avant 25 semaines est pos-
sible; la limite théorique a même été portée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à 22 semaines
et à 500g.

Facteurs etiologiques
• Dans 40% des cas, aucune étiologie n'est retrouvée.
• Des conditions socio-économiques défavorables sont en cause dans 25 % des cas.
• Dans d'autres cas, il s'agit d'anomalies utéro-placentaires, ou de pathologie maternelle.
Enfin des facteurs fœtaux en particulier de gémellité et des grossesses multiples concourent
à la prématurité.

Aspect du prématuré
Les plus petits prématurés présentent, après la perte de poids physiologique des premiers jours, un
aspect de malnutrition: masses musculaires réduites, absence de pannicule adipeux, peau parchemi-
née, cheveux fins cotonneux et clairsemés avant trente-huit semaines. La tête paraît très grosse avec
une large fontanelle, l'abdomen est distendu avec saillie des rebords costaux aux mouvements res-
piratoires.
Les plis de la plante des pieds sont réduits à un ou deux plis transversaux au-dessous de trente-six
semaines. Chez le garçon, le scrotum est peu développé, non pigmenté et non plissé, les testicules ne sont
pas descendus, et leur taille est comparable à celle d’un nodule difficilement palpable.

Examen et prise en charge


Les résultats de l'examen neurologique du nouveau-né varient profondément selon le terme, d’où la néces-
sité d’un examen toujours approfondi et répété. Cet examen permet au clinicien de fixer un indice de
maturation neurologique pour les prématurés nés à tel ou tel âge gestationnel et de suivre leur maturation
neurologique ultérieure, car le prématuré franchit habituellement les étapes de maturation pour arriver
malgré le décalage au stade du nouveau-né à terme.

Les principaux indices de cette maturation sont les suivants :


• modifications de la vigilance qui devient plus durable à partir de trente-deux semaines;
• modifications du tonus qui se renforce de la périphérie vers le centre ;
• modifications des réflexes primaires qui sont de plus en plus élaborés dans leur déroulement.

L'électroencéphalogramme apporte également des éléments importants pour l'appréciation de la matura-


tion et de sa progression. Certains critères éléctroencéphalographiques permettent de déceler les diffé-
rences significatives qui sur le tracé objectivent une maturation de deux semaines.
L’échographie transfontanellaire est à pratiquer systématiquement pour dépister une hémorragie ménin-
gée ou cérébroméningée.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Les principaux points faibles à surveiller chez le prématuré sont les suivants :
A la naissance. surveillance respiratoire (monitoring, surveillance et correction des troubles acido-
basiques et même ventilation assistée), danger de l'hypothermie.
Les 3 premiers jours représentent un cap difficile: on peut craindre des hémorragies cérébrales et des
accidents respiratoires après la vingt-quatrième heure (membranes hyalines, hémorragie méningée).
Le début de l'alimentation est important.
Du 3ème au 10ème jour,se pose surtout le problème de l’alimentation: choix du lait, modalités de
l'alimentation. On doit également surveiller l'ictère (quasi-constant chez le prématuré).
Après le 10ème jour, il s'agit surtout d'élevage et de petits soins nécessitant un personnel parfaitement
qualifié. Le risque qui demeure est celui de l'infection. Les problèmes nutritionnels sont au premier plan
(prévention de l'anémie) ainsi que la surveillance du développement psychomoteur. L'établissement de
bonnes relations affectives et physiques entre la mère et son enfant doit faire l'objet de toute l'attention de
l'équipe médicale et paramédicale.

POST-MATURITE
Les post-matures sont des enfants nés au terme d'une gestation prolongée au-delà de 300 jours.
Le mécanisme exact de la post-maturité reste obscur car on connaît encore mal les facteurs qui déclen-
chent l'accouchement à son terme habituel de 284 jours.

Aspect général
L’enfant post-mature est assez facile à reconnaître: perte de poids par rapport au nouveau-né à terme,
aspect fripé, sécheresse de la peau avec disparition du vernix caseosa; infiltration verdâtre du cordon ombi-
lical et de la peau au niveau des plis; yeux ouverts, gesticulation importante.

La surveillance
de tels nouveau-nés doit être très étroite et stricte, car ils se comportent comme des dysmatures en raison
des mauvaises conditions de nutrition dans les jours suivant le dépassement du terme: grande fréquence
des troubles métaboliques, risque d'inhalation amniotique très accru.

PREVENTION CONCERNANT L'EMBRYON ET LE FOETUS.


• La vaccination systématique des enfants et des jeunes filles contre la rubéole permet de faire pratiquement
disparaître la rubéole chez les femmes enceintes et l'embryopathie rubéolique qui en résulte.
• Il en va de même pour l'hépatite B, où le risque d'infection du nouveau-né au moment de l'accouchement
est élevé lorsque la mère est porteuse du virus.
• La contamination du fœtus par le VIH, se fait surtout en fin de grossesse et au moment de l'accouchement.
Le traitement de la femme enceinte séropositive pour le VIH pendant l'accouchement, et ensuite du
nouveau-né séronégatif jusqu'à 6 semaines, permet de réduire considerablement le risque de conta-
mination fœtale .
• Il faut également rappeler le dépistage de la toxoplasmose, de la syphilis qui peuvent être traitées de
façon efficace. Les examens médicaux de la femme enceinte et les échographies fœtales permettent
d'apprécier la vitalité, le développement du fœtus et de repérer d'éventuelles malformations.

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FACTEURS INFLUENCANT
LE DEVELOPPEMENT PRENATAL

DIFFERENCES ENTRE LES SEXES

ANOMALIES GENETIQUES

AGENTS TERATOGENES
Drogues
Médicaments
Maladies de la mère

AUTRES FACTEURS
L’âge de la mère
L’état émotionnel de la mère
Le régime alimentaire

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE NOUVEAU  NE A TERME
C’est le fruit de 9 mois de gestation (40 - 41 semaines), le nouveau-né connaît dès son premier cri une
véritable et brutale métamorphose. en mettent en route tous les dispositifs utiles à sa survie: autonomie res-
piratoire, circulatoire, énergétique. De ses compétences à s’autoréguler et à interagir avec son environne-
ment dépendra son développement ultérieur.

ASPECT GENERAL ET MENSURATIONS

Poids Le poids moyen d’un nouveau-né de sexe masculin est de 3400g à terme,
celui de sexe féminin est de 3200g.

Taille La taille moyenne à la naissance est de 50 cm (48 - 52 cm).

Tête et crâne Le périmètre crânien est mesuré systématiquement et comparé au périmètre


thoracique auquel il est légèrement supérieur pendant les premiers mois.
Il est au moyenne de 35 cm à la naissance .

Fontanelles Elles doivent être palpées lors de l’examen du crâne. On retrouve les
et sutures sutures longitudinale, occipito-pariétales, fronto-pariétales et métopique.

Corps L’examen du nouveau-né comporte une appréciation globale des proportions


et membres du corps. La tête paraît toujours plus grosse que le corps.

Peau A la naissance, la peau est recouverte d’un enduit blanchâtre et graisseux,


le vernix caseosa, qui joue un rôle protecteur contre les infections pendant
les premiers jours. Les épaules, le dos et la face dorsale des membres sont
recouverts d’un fin duvet (lanugo) qui disparaît en 2 ou 3 jours.
La coloration de la peau est rose vif, souvent même un peu violacée (du fait
de la polyglobulie néonatale normale avec un taux d’hémoglobine à 15 ou 16
g/100 ml).

Des anomalies de la peau sans conséquences peuvent s’observer:


• Ictère physiologique: pigmentation jaune et modérée de la peau et des muqueuses. L’ictère apparaît au
delà des 24 premières heures et disparaît avant le 10ème jour. Il s’explique par l’immaturité hépatique
du nouveau-né.
• Moiteur avec sudation abondante surtout après les repas.
• Angiome plan de la nuque à la racine des cheveux.
• Angiomes sous forme de petites taches au niveau des paupières supérieures et de la racine du nez (dis-
paraissant entre 12 et 18 mois).
• Tache mongole, zone bleue ardoisée de la région sacrée, plus ou moins étendue et s’atténuant après 18
- 24 mois.
• Hyperpigmentation des organes génitaux chez les sujets à forte pigmentation cutanée.
• Aspect de marbrures des membres pouvant persister quelques mois.
14
FONTANELLES Avant SUTURES

METOPIQUE

ANTERIEURE CORONALE

LONGITUDINALE

POSTERIEURE

OCCIPITO-PARIÈTALE

Arrière

APPAREIL CARDIO-VASCULAIRE
L’examen cardio-vasculaire permet de: s’assurer de l’absence de malformations cardiaques, de chercher
les pouls artériels aux quatre membres, de noter la coloration de la peau (normale, pâleur, cyanose). Le
rythme cardiaque: 150 battements/mn à la naissance, 140 à 10 jours. La pression artérielle maximale: 6 à
la naissance, 8.5 - 9 les jours suivants.

APPAREIL RESPIRATOIRE
Les poumons n’ont pas de fonction pendant la vie fœtale, les échanges se faisant au niveau du placenta.
C’est à partir de la 28ème semaine de gestation que le poumon acquiert une structure voisine de celle du
nouveau-né. L’existence de mouvements respiratoires du fœtus in utéro est démontrée, témoignant de
la maturation précoce des centres respiratoires nerveux. La respiration du nouveau-né est un peu dif-
férente de celle du grand enfant:

• Abdominale avec gonflement inspiratoire du creux épigastrique.


• Superficielle avec faible ampliation thoracique.
• Rapide : 40 - 50 mouvements/mn.
• Uniquement nasale.
• Régulière avec quelques rares pauses (qui sont nombreuses chez le prématuré).
APPAREIL DIGESTIF
Dès la naissance, le tube digestif est apte aux principales fonctions. L’examen du nouveau-né doit s’assu-
rer de l’intégrité de l’appareil digestif en recherchant les principales malformations ( atrésie de l’œsopha-
ge, imperforation anale, omphalocèle, hernie diaphragmatique, occlusion néonatale par sténose duodéna-
le ou du grêle, mégacolon congénital) qui sont des urgences chirurgicales.

APPAREIL GENITO-URINAIRE
La fonction rénale débute pendant la vie fœtale, avec formation d’urines qui sont déversées dans

15
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

le liquide amniotique. A la naissance, la première miction à lieu dans les premières 24 heures
(< 36 heures). L’appareil génito-urinaire doit être soigneusement examiné à la naissance:

Chez le garçon On note l’aspect de la verge, le siège du méat urinaire, un phimosis peut être
normal à la naissance, les testicules sont en place, il peut exister une lame
d’hydrocèle ou un kyste du cordon qui disparaissent avant le 4e mois.

Chez la fille On note souvent une certaine hypertrophie des grandes lèvres ou un œdème
de l’hymen qui disparaissent ultérieurement. De petites hémorragies génitales
sont fréquentes du 3e au 5e jour (elles sont dues à la forte imprégnation
oestrogénique de la fin de la grossesse).

Dans les deux On peut retrouver une hypertrophie mammaire bilatérale, acné ou séborrhée
sexes du visage et du front, une folliculite, qui sont passagers.

THERMOREGULATION
A la naissance, la température du nouveau-né est identique à celle de sa mère. Elle chute rapidement à 36∞
C, pour remonter à 37°C en quelques heures. Les déperditions caloriques sont importantes d’où un certain
degré d’instabilité thermique que l’on doit essayer de réguler en couvrant l’enfant, ou au contraire en le
découvrant en fonction de sa température.

CONSTANTES BIOLOGIQUES
Elles diffèrent de celles du grand enfant; de nombreuses adaptations sont nécessaires à la naissance, et se
font habituellement sans entraîner de conséquences pathologiques.

SYSTEME NERVEUX CENTRAL ET APPAREILS SENSORIELS


L’examen neurologique est une étape capitale de l’examen du nouveau-né.

Attitude Spontanément, l’enfant a une attitude en flexion des quatre membres.

Motricité La tête est animée de mouvements de rotation latérale. Au niveau des


membres, la gesticulation est brutale et anarchique.

Tonus Le nouveau-né présente une hypotonie tronculaire ou axiale, et une hypertonie


musculaire périphérique ou des membres qui se mettent en flexion,

Reflexes Ils sont présents à la naissance, et disparaissent progressivement au bout de


primaires quelques semaines.
ou archaïques Leur persistance au-delà d’une limite qui sera variable d’un réflexe à l’autre
a une valeur pathologique. Plusieurs réflexes (environ 73 réflexes primitifs
ont été inventoriés), nous ne citerons que les plus importants du fait de leur
utilité clinique.

Réflexes Ils sont souvent vifs.


ostéo-tendineux

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Parmi les réflexes présents à la naissance, nous citerons les plus importants:
• Le réflexe de Moro : En décubitus dorsal, l’enfant bien éveillé est saisi par les poignets puis tiré
vers le haut pour soulever la tête, et enfin relâché. On observe une extension des bras avec ouver-
ture des doigts, un mouvement d’embrassment un cri violent, et une fois sur deux, l’extension des
membres inférieurs. Ce réflexe renseigne sur le tonus musculaire du nouveau-né. Il disparaît nor-
malement au bout de deux à trois mois.

• Les réflexes de succion et de déglutition : Ils s’observent chez les nouveau-nés à terme et les pré-
maturés à l’exception des grands prématurés. Leur absence évoque un déficit du développement.
L’introduction d’un doigt ou d’une tétine dans la bouche du nouveau-né déclenche automatiquement une
succion énergique.

• Le réflexe de fouissement : ou de recherche existe chez tous les nouveau-nés normaux, nés à terme.
Lorsque la joue ou la bouche du nouveau-né touche le sein ou une autre partie du corps de la mère, il va
présenter une attitude de recherche du mamelon.

• Le réflexe des points cardinaux : fait partie des réflexes de la bouche et des lèvres. Lorsqu’on touche
la commissure buccale du nouveau-né, sa lèvre inférieure s’abaisse de ce côté et sa langue se mobilise
vers le point stimulé. Lorsque le doigt se déplace, la tête tourne pour le suivre et lorsqu’on excite le
milieu de la lèvre supérieure, celle-ci se relève.

• Le réflexe du grasping ou de préhension comprend deux parties: le réflexe de préhension et la


réaction à la traction. L’introduction d’un doigt ou d’un objet dans la paume de la main du nouveau-né
du côté cubital entraîne la flexion des doigts et l’agrippement de l’objet. Lorsque l’examinateur élève le
doigt, l’enfant renforce sa prise et on observe une contraction des muscles depuis le poignet jusqu’à
l’épaule, ce qui va permettre de soulever l’enfant. Ce réflexe disparaît vers deux à trois mois.

• Le réflexe de redressement et de marche automatique : est recherché en maintenant le nouveau-né


verticalement et en amenant ses pieds sur un plan dur. On observe une extension des membres inférieurs
qui va permettre au nouveau-né de soutenir une partie de son poids puis des mouvements de jambes évo-
quant la marche surtout lorsque l’examinateur incline vers l’avant le tronc du bébé. Ce réflexe disparaît
vers 5 à 6 semaines.

• Le réflexe de l’œil de poupée : ne s’observe que pendant les 10 premiers jours, il disparaît quand appa-
raît la fixation du regard. Lorsqu’on fait tourner lentement la tête du nouveau-né vers la droite ou vers
la gauche, les yeux ne suivent pas le mouvement.

• Allongement croisé: la stimulation de la plante du pied, à peine nociceptive, entraîne un mouvement


de défense du côté opposé avec successivement, flexion, extension et adduction.

17
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Le nouveau-né présente une hypotonie tronculaire ou axiale.

Hypertonie : périphérique des flèchisseurs Grasping ou réflexe d’agrippement

LES CAPACITES PERCEPTIVES

L’audition Le nouveau-né réagit aux stimuli auditifs, et il est capable non seulement de
les localiser dans l’espace, mais aussi de tourner les yeux vers la source sonore.

La vision L’étude de la vision est difficile, car le nouveau-né garde le plus souvent les
yeux fermés, il les ouvre cependant au moment des tétées.
Trois réflexes peuvent être étudiés:
- Le réflexe photomoteur
- La fermeture des yeux à l’éblouissement
- Une attraction vers une source lumineuse
Parfois, on peut observer un strabisme physiologique.

Le goût Le goût est très développé. Le nouveau-né préfère le goût sucré aux goûts
acide, salé ou amer.

Le toucher Pour le nouveau-né, le toucher équivaut à un langage. Le contact avec la


peau (surtout celle de sa mère ) est une stimulation très forte. Par ailleurs, la
sensibilité algique existe, mais le temps de latence est long entre l’excitation
et la réponse.

L’olfaction Il est prouvé que le nouveau-né grimace lorsqu’une odeur forte et


déplaisante passe à proximité de ses narines.

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CAPACITES PHONATOIRES
Le cri, signal social que Bowlby classe parmi les patterns du comportement d’attachement, aurait entre
bien d’autres, la fonction d’accroître la proximité de la mère.
L’analyse spectrographique détermine plusieurs types de cris, que la mère est capable de différencier.
Wolff distingue le cri de la faim, le cri de colère, et le cri de douleur.

LE SOMMEIL DU NOUVEAU-NE
Le nouveau-né dort en moyenne 16 heures par jour, mais il existe des différences importantes (14 - 20
heures ) sans que cela ne soit anormal. Il n’a pas de rythme circadien (jour / nuit). Son sommeil se fait sur
des périodes de 3 - 4 heures, survenant aussi bien le jour que la nuit: on parle de rythme ultradien de 3
- 4 heures rythmé par la faim et la satiété.
La vigilance du nouveau-né, se compose de 4 états:Le sommeil calme, le sommeil agité (le plus fréquent),
l’éveil calme, l’éveil agité avec des pleurs. Le sommeil paradoxal occupe une place importante: 50% du
temps de sommeil.
Il jouerait un rôle capital dans la mise en place et dans le développement des circuits nerveux.

LES RAPPORTS MERE-NOUVEAU-NE


Dès la naissance, un premier langage s’établit entre la mère et le nouveau-né, un langage sans parole, une
communication de posture selon Spitz. Le contact avec le sein , mais aussi le biberon, le bain, le change,
ainsi que tous les détails de la vie vont faire partie de cette communication.
Il y a là tout un échange d’émotions entre la mère et son enfant. Winnicott appelle préoccupation mater-
nelle primaire cet état psychique très particulier de la mère qui débute en fin de grossesse, devient patent
dans les premiers jours après la naissance et persiste de nombreux mois.
Cette relation privilégiée, apporte à l’enfant sa ration de tendresse, véritable aliment, que certains appelle
la vitamine psychologique de croissance, indispensable au développement de l’enfant.

CAPACITE D’APPRENTISSAGE
Le nouveau-né est doué d’une faculté de mémorisation qui lui permet de faire progressivement l’appren-
tissage d’un environnement de plus en plus spécifique et d’en repérer les invariances.

MECANISMES D’ADAPTATION ET INTERACTION SOCIALE


Outre ses facultés de perceptions et de discrimination des stimuli, le nouveau-né dispose de mécanismes
d’adaptation qui lui permettent non seulement de s’orienter préférentiellement vers un environnement
social, mais aussi d’élaborer quand la fonction maternelle est adaptée et harmonieuse, une barrière
«pare-excitation» plus ou moins hermétique en fonction du caractère invasif, excessif ou nocif de
l’environnement.
Il s’engage donc dans une interaction sociale non comme un simple réceptacle comme on l’a longtemps
cru, mais en tant que partenaire actif.

19
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Prévention à la période néonatale .


• La qualité des soins au nouveau-né, l'hygiène, l'alimentation précoce et l'allaitement maternel, doivent
faire l’objet de mesures préventives essentielles.
• Les gouttes d'antiseptique oculaire préviennent la survenue d'infections superficielles de l’œil.
• L'examen à la naissance et l'examen refait dans les 8 premiers jours permettent de repérer en temps utile
un grand nombre de pathologies, qu'il s'agisse de malformations, de troubles métaboliques (ictère néo-
natal, etc.) ou d'infections.
• Il faut insister sur l'intérêt du dépistage précoce de la malformation luxante de la hanche qui nécessi-
te pour être efficace un examen bien fait (manœuvres d'Ortolani et de Barlow), avec confirmation éven-
tuelle par une échographie de hanche. Il faut également envisager le dépistage systématique sur prélè-
vement sanguin à 3 jours de vie (4e jour) de la phénylcétonurie, de l'hypothyroïdie, de l'hyperplasie
congénitale des surrénales et, dans les populations à risque, de la drépanocytose.
• La vaccination par le BCG est faite à la naissance.

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L’ENFANT DE  A  MOIS

LA MOTRICITE, LE TONUS ETLA PREHENSION

Au premier mois

La motricite Elle est encore brutale, les mouvements des bras et des jambes sont toujours
«contrôlés» par les réflexes archaïques.

Le tonus Le tonus global est caractérisé par une hypotonie axiale et une hypertonie
des fléchisseurs. Les mains sont partiellement fermées, les pouces sont en
adduction. Lorsqu’on attire doucement l’enfant vers le haut et en avant, ses
bras restent fléchis et sa tête pend en arrière.

La préhension le réflexe d’agrippement (grasping) se maintient.

Au second mois

La motricite Elle est encore brutale, le bébé sursaute spontanément.

Le tonus L’attitude en flexion persiste, toutefois l’extension est meilleure et ne ren


contre pas de grande résistance lors de la mobilisation. L’enfant est désormais
capable de tenir sa tête qui reste encore quelque peu ballante. En décubitus
ventral, l’enfant peut relever sa tête pendant un temps bref. Les mains
sont partiellement ouvertes, l’enfant met souvent son pouce ou son poing
dans la bouche.

La préhension Lorsqu’on place un hochet dans sa main, il le garde sans le lâcher (réaction
de préhension palmaire).
Les réflexes archaïques tendent à disparaître.

Au troisième mois

La motricite Le tonus en flexion n’est plus prédominant, l’enfant peut adopter spontanément
& Le tonus des attitudes en extension et les membres étendus par l’examinateur ne
reviennent pas à leur position initiale. L’enfant est capable de tenir sa tête,
Il joue avec ses mains qu’il contemple.

La préhension L’enfant garde à la main le hochet qu’il ne lâche qu’involontairement,


la préhension est toujours palmaire en pronation. Il peut sucer son pouce
ou un autre doigt et ne met plus son poing dans la bouche.

21
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

A 3 MOIS

En décubitus ventral, le nourrisson peut La tête reste droite quand


redresser la tête de 45° à 90° le nourrisson est tenu assis

En décubitus dorsal ou ventral, le nourrisson adopte une attitude spontanée en extension.

LES CAPACITES PERCEPTIVES

Au premier mois
le nouveau-né a d’excellentes capacités perceptives.

L’audition A la suite d’une stimulation sonore, le nourrisson peut sursauter, interrompre


un mouvement en cours mais ne cherchera pas à en localiser l’origine. Il a
une préférence pour les bruits humains par rapport à des sons purs de même
tonalité, de même qu’il réagit davantage à la voix féminine qu’à la masculine.

La vision Il est capable de poursuivre du regard des objets en mouvement situés à une
distance optimale de 50 cm. Il discerne bien les couleurs principales.
Dès la troisième semaine il contemple le visage de sa mère plus longtemps
que celui d’un étranger. Les mouvements oculaires ne sont pas encore par
faitement coordonnés et on peut observer un strabisme convergent.

L’olfaction Elle est très développée puisqu’il est capable très tôt de reconnaître l’odeur
de sa mère, dès la première semaine il réagit à une odeur en se tournant
vers le sein de sa mère.

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Au second mois

L’audition Quand il entend un bruit, l’enfant sursaute et interrompt son mouvement, il


cherche à en localiser l’origine.

La vision Le nourrisson observe et poursuit du regard plus longtemps qu’auparavant


un objet que l’on déplace devant lui. Du fait d’une meilleure accommodation,
la distance optimale de l’objet est de 30 à 40 cm. Le mouvement des yeux
accompagne celui de la tête. Les mouvements oculaires ne sont pas encore
parfaitement coordonnés toutefois il est rare que persiste le strabisme.

Au troisième mois

L’audition S’il entend un bruit, il est capable de se tourner vers l’origine du bruit.

La vision la poursuite oculaire s’étend sur 180 degrés, le nourrisson étant capable de
tourner la tête pour observer l’objet. Il est capable de reconnaître son biberon.
Les mouvements oculaires sont bien coordonnés.

LE COMPORTEMENT AFFECTIF

Au cours du premier mois


Le nourrisson réagit positivement à la satisfaction de ses besoins, il paraît alors paisible et éveillé. Il réagit
négativement à l’inconfort et à la frustration et manifeste par des pleurs qui peu à peu se différencient pour
exprimer différents types d’inconforts.
L’enfant est réceptif à son environnement et pourrait même percevoir l’anxiété maternelle.

Au cours du second et du troisième mois


Le nourrisson est de plus en plus éveillé, il recherche le contact avec sa mère et aime que l’on s’occupe de
lui. L’apparition du sourire-réponse signe le début des relations sociales et de la communication. L’enfant
commence dès lors à se différencier peu à peu de sa mère.

LA COMMUNICATION ET LE LANGAGE

Au premier mois
L’enfant dort une grande partie de la journée avec toutefois des variations interindividuelles. Il garde sou-
vent la même expression du visage avec par moments des sourires furtifs (sourire aux anges). Il pleure
pour manifester la faim, la soif, la douleur ou un sentiment de malaise général. Le nouveau-né peut émettre
des sons laryngés tout à fait involontaires.

Au deuxième mois
L’enfant prend de plus en plus conscience de son environnement, il fixe du regard le visage de sa
mère notamment au moment de l’allaitement ou du change. Lorsqu’on lui parle, il sourit (sourire-
réponse) et observe son interlocuteur. Le nourrisson pleure pour manifester son inconfort et ses
pleurs ont divers sens. Il recherche parfois seulement le contact physique avec sa mère et se calme

23
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

lorsqu’elle le prend dans ses bras. Le nourrisson peut émettre plusieurs sons: a, e, o, u, parfois reliés
à un h : ha, he, eha, ehe.

Au troisième mois
Le nourrisson est de plus en plus réceptif à son environnement, des périodes de veille active de plus en plus
longues alternent avec le sommeil. Ses besoins de sociabilité augmentent. Il observe son entourage qu’il suit
des yeux, il fixe le visage de l’autre et lui sourit. Il reconnaît sa mère et anticipe les évènements qui accom-
pagnent les diverses situations: repas, bains, changes, etc. Lorsqu’on lui parle ou même spontanément l’en-
fant gazouille avec plaisir, il émet des «be et des pe» il rit et sourit au moment de cette interaction.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
A la naissance, la motricité et la vie mentale du nouveau-né sont dominées par les réflexes. Ces réflexes
vont permettre à l’enfant de s’adapter à son environnement. Il voit, entend, goûte, touche, perçoit des sen-
sations tactiles, etc. et réagit à ces perceptions comme regarder un objet de couleur vive et le suivre du
regard, tourner la tête vers un bruit, amener son pouce à la bouche et le sucer, etc.
Peu à peu, de l’être qui répond de manière primaire par des réflexes, l’enfant devient un être qui organise
ses activités sensori-motrices en relation avec l’environnement.

24
FICHE 1: LES INTERACTIONS PRECOCES
Les interactions précoces entre parents et nourrissons font l’objet
ces dernières années de travaux de recherches qui mettent l’accent
sur leur importance primordiale. L’interaction implique de fait des
échanges bidirectionnels où le nourrisson est également acteur et
inducteur de modifications dans la relation. Des auteurs avancent
que le nourrisson influence la qualité et la quantité des soins qu’il
reçoit.

Cette interaction emprunte divers canaux tels que la voix, le regard,


la parole,le contact physique, etc. L’accordage affectif notion déve-
loppée par D. Stern illustre l’importance des interactions précoces
dans l’éveil de l’enfant à la communication. Il s’agit de la capacité
qu’a la mère de reprendre en miroir les mouvements et les expres-
sions faciales du bébé en les enrichissant de sons musicaux, paroles
et bruits apportant ainsi au bébé des modalités sensorielles et com-
municatives supplèmentaires. De même le dialogue tonique
constitue la manière avec laquelle l’enfant est soutenu et maintenu
par le parent et la manière avec laquelle le bébé y répond. Il s’agit
de la capacité qu’a la mère d’être sensible aux manifestations de
confort ou d’inconfort du bébé et d’y répondre : changement de
position, bercement, contacts peau à peau, caresses.... En effet cer-
tains nourrissons manifestent très tôt leur besoin d’être souvent pris
dans les bras et recherchent le contact avec la mère.

Des interactions précoces perturbées conduisent à des désordres


développementaux multiples et souvent de mauvais pronostic. La
guidance parentale, les conseils éducatifs surtout aux jeunes parents
ou aux mères anxieuses, la prise en charge et les soins à apporter aux
mamans déprimées constituent les meilleurs moyens de prévenir ces
carences.

25
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE  A  MOIS

LA MOTRICITE, LE TONUS ET LA PREHENSION

Au quatrième mois

La motricite Elle est mieux coordonnée. En décubitus dorsal, l’enfant peut se tourner
des deux côtés en effectuant une légère rotation.

Le tonus Les membres, quoique légèrement fléchis, peuvent arriver à un certain


degré d’extension dans toutes les positions.

La préhension Lorsqu’on approche de lui un objet, l’enfant ébauche un mouvement grossier


pour l’attraper, mouvement qui va pouvoir se stabiliser et aboutir à la
préhension spontanée. Il saisit l’objet de la paume de la main en pronation
marquée, le serre fortement et ne le lâche qu’involontairement. A ce stade,
l’enfant commence à porter systématiquement les objets à la bouche.

Au cinquième mois

La motricité l’enfant peut se retourner sur un côté ou un autre et même sur le ventre.
Il est capable de toucher ses pieds et de les porter à la bouche, de soulever
ses hanches en se mettant en hyperextension. Tous ses mouvements sont
mieux coordonnés.

Le tonus Le tronc commence à être stable et une position assise assistée est possible.

La préhension Il peut saisir les objets toujours avec toute la surface palmaire de la main,
le pouce étant en extension et en légère adduction. Il est capable de faire
passer un objet d’une main à une autre.

Au sixième mois

La motricité Les mouvements sont de plus en plus coordonnés. Le passage du décubitus


ventral au décubitus dorsal et vice versa est de plus en plus aisé.

Le tonus La position assise est vacillante mais possible un court instant. A ce stade
du développement, l’enfant commence à apprendre à se tenir en équilibre
en position verticale (assise).

La préhension L’enfant tend ses mains pour saisir un objet qu’il tient serré, il montre déjà une
certaine opposition du pouce qui reste légèrement en adduction. La préhension est
toujours palmaire. Il boit dans une tasse que l’on porte à ses lèvres.

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En décubitus ventral, L’enfant aime jouer avec ses pieds.
l’enfant peut se relever sur ses mains.

Maintenu en position debout, La préhension volontaire globale est acquise


l’enfant saute et s’accroupit sur ses jambes.

LES CAPACITES PERCEPTIVES

Au quatrième mois

L’audition L’enfant a une préférence pour la musique ou les chansons qu’il distingue
des sons.

La vision Il fixe les objets situés à 20-30 cm de distance et les poursuit du regard en
tournant la tête sur plus de 180 degrés. Les mouvements oculaires sont bien
coordonnés et il n’y a plus de strabisme.

Au cinquième et sixième mois

L’audition L’enfant est capable de distinguer différents sons avec une nette préférence
pour la musique. Il aime également reproduire des sons qu’il répète.
Certains bruits l’irritent tel que les sons aigus ou forts.

La vision La poursuite oculaire est possible à tous les niveaux et dans toutes les positions.
L’enfant est capable d’adapter les mouvements de ces yeux et ceux de sa
tête au cours de cette poursuite oculaire des objets. S’il tient un obje dans
la main il est capable de le regarder attentivement.

27
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE COMPORTEMENT AFFECTIF

Au quatrième mois
L’enfant sourit plus facilement à l’examinateur s’il est familier. Il sourit à son image dans le miroir.
Lorsque la mère est anxieuse il est capable de le percevoir et manifeste alors des sentiments d’inquiétude
notamment en présence d’étrangers. Il est rassuré lorsqu’on le prend dans les bras et aime être porté dans les
bras. A cet âge, l’enfant cesse de s’absorber dans la contemplation de ses mains.

Au cinquième mois
L’enfant accepte d’établir un contact avec une personne non familière plus facilement si cette dernière lui
sourit et lui parle. Il manifeste son désir de contact et de jeu et aime que l’on s’occupe de lui.

Au sixième mois
L’enfant établit facilement un contact avec son environnement. Avec l’étranger il peut manifester une réac-
tion de refus comme il peut lui sourire tout en gardant une certaine réserve, il peut même jouer au timide.
Il est très curieux et cherche à attirer l’attention de son entourage. Lorsqu’il pleure, il est plus facilement
consolé par une personne familière que par un étranger.

COMMUNICATION ET LANGAGE

Au quatrième mois
L’enfant tourne la tête vers celui qui lui parle, il sourit et peut même rire. Il fixe l’interlocuteur et examine
les visages qui l’entourent. Il roucoule (gargouillement, cris aigus...) et gazouille spontanément. Il est ravi des
bruits qu’il produit et répète .Il peut attirer l’attention en pleurant et aime que l’on s’occupe de lui. Il préfère
être assis ou pris dans les bras.

Au cinquième mois
L’enfant gazouille, rit et produit des sons inarticulés. Il enrichit ses vocalises par des nouvelles combinai-
sons qu’il réunit en chaîne tel que dadada, beubeu, etc. Cette gymnastique vocale est qualifiée de gazouillis
ou de babillage. Il aime et cherche le contact en se tournant vers celui qui lui parle et fait la différence entre
les personnes familières et les étrangers dont il a parfois peur.

Au sixième mois
L’enfant devient de plus en plus attentif aux sons qu’il entend autour de lui. Il lui arrive de répéter inlas-
sablement des sons qu’il imite. Ceci est le début de la lallation qui est à comparer à la réaction circulaire
(l’enfant communique avec son entourage qu’il imite et auquel il répond). Cette lallation peut traduire les
états affectifs de l’enfant dont le sens varie d’un enfant à un autre. Il est souvent intimidé par l’inconnu
comme il peut manifester un refus ou une peur. Il distingue une voix sévère d’une voix caressante,
remarque les changements d’expressions et réagit en conséquence.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
Au cours du deuxième trimestre, l’enfant qui interagit avec son environnement, multiplie les exercices
réflexes et répète ceux qui ont donné des résultats en vue de reproduire les effets recherchés: un bébé qui heur-
te par hasard son hochet tend à reproduire le geste qui a amené ce résultat et à le répéter inlassablement.
A cet âge l’enfant est capable de coordonner les informations venues des sens (ouïe, vision, odorat, tou-

28
cher) et d’établir ses repères (visage de la mère, sa voix, les différentes expressions de son visage, les dif-
férentes intonations de sa voix, etc.). L’enfant s’intéresse de plus en plus aux objets, mais dès qu’ils ont dispa-
ru de son champ sensoriel, ces objets cessent d’exister pour lui: Il n’y a pas encore de permanence de l’objet.

L’ALIMENTATION DU NOURRISSON
Jusqu’à l’âge de 6 mois, le lait constitue l’aliment unique. La diversification et l’introduction progressive
d’autres aliments et d’autres saveurs se fera à partir de 06 mois,elle ne débutera à 04 mois que si le nourrisson :
- Semble vouloir des aliments semisolides ou
- Semble affamé après l’allaitement ou
- Ne prend pas suffisamment de poids(flèchissement de la courbe),Les aliments seront donnés 1 à 2 fois par jour
après l’allaitement au sein.

29
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE  A  MOIS

LA MOTRICITE, LE TONUS ET LA PREHENSION

Au septième mois

La motricité L’enfant en décubitus dorsal est capable de se redresser en se tournant sur


un côté ou sur l’autre. Il cherche à être pris dans les bras en tendant les siens
et en soulevant la tête. La position assise est plus stable, la rotation toutefois
est encore difficile dans cette position. En décubitus ventral, il soulève bien
la tête et peut étendre ses bras pour prendre appui sur ses coudes étendus.
Les déplacements par reptation sur le ventre sont possibles ainsi que les
mouvements de roulement. Lorsque l’enfant est debout et soutenu par les
aisselles, il prend appui sur ses pieds et sautille pendant un court instant, la
posture est alors symétrique.

Le tonus Permet une plus grande stabilité des mouvements et des postures.

La préhension L’enfant coordonne mieux ses mouvements et essaie d’attraper des objets
hors de sa portée qu’il saisit d’une seule main (objet de petite taille) avec
la face palmaire à la façon d’une pince plate. La manipulation fine des objets
est désormais possible. L’enfant est capable de manger seul un bout de pain.
Il est capable également de mâcher.

Au huitième mois

La motricite La position assise est parfaitement stable sans appui, la rotation est possible
et tous les mouvements sont bien coordonnés dans cette posture.
La position debout avec support est également possible quoique encore
vacillante. A cet âge l’enfant se déplace par reptation ou à quatre pattes.

La préhension L’enfant cherche à attraper tous les objets, il saisit les petits objets avec la
pince pouce-index (parfois pince plate). Il laisse volontairement tomber les
objets qu’il tient. Il tâte les objets et commence à distinguer les diverses
sensations en fonction du matériau touché: surfaces lisses et douces
(agréables au toucher), surfaces rugueuses (désagréables au toucher).

30
Au neuvième mois

La motricite L’enfant est capable de se mettre debout en se tirant vers le haut, l’équilibre
est bon lorsqu’il a un appui. Il peut même faire quelques pas latéraux en se
tenant à un meuble. Il se déplace soit à quatre pattes soit en position assise en
glissant vers l’avant.

La préhension Il saisit les objets dans toutes les positions où il est en équilibre, il tend un
objet à l’examinateur mais sans le lâcher. La pince pouce-index lui permet
d’attraper les petits objets.
Il commence à tenir une cuillère et boit dans une tasse qu’on tient et qu’il
agrippe avec ses deux mains.
Il montre du doigt l’objet desiré.

L’enfant commence à ramper.


Il se met debout
en se tenant aux meubles.

Il montre du doigt Préhension en pince supérieure.


l’objet désiré (pointing).

31
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE DEVELOPPEMENT PERCEPTIF

Au septième et au huitième mois

L’audition Dès l’âge de sept mois, le nourrisson est capable de reconnaître certains
rythmes et peut distinguer une séquence régulière de sons identiques, d’une
séquence irrégulière.

La vision Elle se rapproche de celle de l’adulte notamment au niveau de l’accommodation.


Les recherches actuelles ont montré que le nourrisson à cet âge est capable
de distinguer les visages s’ils sont à bonne distance.

Les capacites Il est en outre capable de distinguer entre les contacts tactiles agréables
tactiles et désagréables, il montre en conséquence son plaisir ou son déplaisir.

Au neuvième mois

L’audition L’enfant est capable de distinguer les différentes intonations de la voix, il


peut se montrer mal à l’aise si le ton est désagréable.

La vision La coordination des muscles oculaires et celle des yeux - mains est bonne.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF

Au septième mois
L’enfant est de plus en plus éveillé et cherche le contact avec l’adulte surtout avec les personnes
qu’il aime. Avec l’etranger, il se montre méfiant voir inquiet mais peut paraître également intimidé (mani-
festations de l’angoisse de l’étranger) L’enfant commence à s’attacher à un objet particulier (peluche,
linge, etc ...) qui prendra peu à peu sa dimension d’objet «potentiel» ou de transition.

Au huitième et neuvième mois


L’enfant choisit les personnes avec qui il prèfère entrer en contact. Il est capable d’obtenir ce qu’il veut
par des manoeuvres astucieuses et sait reconnaître les points faibles de son entourage.

Avec l’étranger, il est de plus en plus méfiant et pleure s’il a peur ou si sa mère le laisse seul.
Il sourit et caresse son image dans le miroir. il connaît le sens du «oui» et du «non». Il est très curieux et
se plaît à explorer l’environnement.

LE LANGAGE ET LA COMMUNICATION

Au septième mois
Le nourrisson émet ses premières syllabes (da, ma...), il aime imiter les sons qu’il entend et répéter ses
propres bruits. L’enfant à cet âge est curieux et établit facilement des contacts avec son environnement,
hormis avec les personnes étrangères vis à vis desquelles il est méfiant.

32
Au huitième et neuvième mois
Il prononce des syllabes doubles (dada, mama...), il commence à chuchoter et à moduler sa voix. Il pro-
nonce des sons et des syllabes qui mobilisent le bout de la langue.
Le contact est bon, notamment avec les personnes familières. Il sourit, fait au revoir, bravo, joue à
cache-cache.
LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
Vers 8-9 mois l’enfant est très curieux, il s’intéresse de plus en plus aux objets et aux évènements.
Cette période marque le début de l’acte intentionnel: l’enfant retient de plus en plus les résultats de ses
actions, il n’y a plus de répétition comme dans la réaction circulaire mais une véritable intention posée
préalablement: exemple de l’enfant qui essaie d’attraper un objet et qui va multiplier les stratagèmes pour
l’atteindre..

33
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

FICHE 2: L’OBJET TRANSITIONNEL


L’objet transitionnel se matérialise entre 6 et 18 mois et peut
accompagner l’enfant pendant longtemps. Pour Winnicott et ses
disciples, l’objet transitionnel ou l´objet-autre-que-moi fait
suite et s’associe à l’objet précurseur qui lui, intègre des parties
du corps de l’enfant ou de celui de la mère (pouce que l’enfant
suce pour s’apaiser, cheveux de la mère qu’il caresse pour s’en-
dormir...) et qui est un moyen de réunion avec l’objet maternel
primaire afin d’assurer l’intégration du Moi. Avec l’objet tran-
sitionnel, l’enfant instaure une relation avec un objet externe,
autre que lui, autre que sa mère mais ayant toutefois des rap-
ports avec l’un et l’autre.

C’est le bout de drap que l’enfant suce, renifle ou avec lequel il


se caresse le visage; plus tard c’est le mouchoir, la peluche ou
la poupée qu’il ou elle va trainer partout. L’enfant est accaparé
par l’objet, il lui exprime des affects variés et souvent contra-
dictoires: affects de haine (le malmène, l’abîme, le salit, l’agres-
se) et à d’autres moments l’embrasse et le caresse.
Il arrive que l’enfant maintienne sa relation à l’objet transition-
nel tard dans l’enfance en particulier à l’occasion d’une révivis-
cence de l’angoisse de séparation: lors de séparations effectives
ou bien dans un contexte de difficultés psychologiques ou de
dépression.

34
L’ENFANT DE  A  MOIS

LA MOTRICITE, LE TONUS ET LA PREHENSION

Au dixième et onzième mois

La motricité La station debout est stable avec support. L’enfant utilise les objets alentours
pour se mettre debout et se déplacer (latéralement). La marche à quatre
pattes est rapide avec une bonne rotation.

La préhension La pince pouce-index est fine. L’enfant est capable de mettre des objets
dans une boite et de les sortir. Il peut faire passer les objets d’une main à
une autre. Il offre l’objet mais ne le lâche pas. Il boit à une tasse qu’il tient
à deux mains si on l’aide. Il commence à aider à l’habillage: tend un bras
ou un pied.

Au douzième mois

La motricité La traction vers la position debout est aisée ainsi que le maintien de cette
position sans support. Certains enfants sont capables de faire quelques pas,
l’équilibre n’est pas encore stable et les pas sont précipités et incertains.
L’enfant combine la marche avec ou sans support avec le déplacement à
quatre pattes.

La préhension La motricité fine s’améliore, l’enfant est maintenant capable d’enfiler des
petits objets dans un orifice étroit, de prendre entre le pouce et l’index des
objets de plus en plus petits et même d’empiler des cubes les uns sur les
autres (légos). Il accepte de donner un objet à l’examinateur.

Le relâchement est fin et précis.


L’enfant marche tenu par une main.

35
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Il est capable d’encastrer un rond dans un trou.


L’enfant aime jouer
à introduire et retirer les objets.

LE DEVELOPPEMENT PERCEPTIF
Au cours de ce trimestre, l’enfant a une excellente coordination oculo-motrice, il regarde les objets et les
personnes à tous les niveaux. Il est réceptif à toutes sortes de stimuli sonores et en distingue la qualité. Il
imite ses propres bruits et ceux entendus alentour.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
L’enfant est réceptif à son entourage, il aime communiquer avec ceux qu’il choisit et reste intimidé par
l’étranger voire même méfiant. Il n’a peur que pour des raisons valables (départ de la mère, présence d’un
étranger...). Il embrasse avec les lèvres quand on le lui demande. Il s’amuse à jeter les objets à terre et fait
en sorte que sa mère les ramasse, jeu qu’il se plaît à répéter.

LANGAGE ET COMMUNICATION
Vers le onzième, douzième mois, l’enfant commence à prononcer quelques mots qui ont un sens. Il est
capable de comprendre des phrases simples et connaît le sens de plusieurs mots. Il aime jouer à cache-
cache et s’amuse à se regarder dans le miroir. En présence d’autres enfants il participe aux jeux.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
Vers le onzième, douzième mois, l’enfant se livre à une intense expérimentation active (Piaget).
L’enfant explore son environnement et incorpore de nouveaux éléments, de nouvelles informations à son
répertoire. Ce tâtonnement expérimental contribue à améliorer l’efficience de son activité.

L’ALIMENTATION, L’HABILLAGE, LE CONTRÔLE SPHINCTERIEN


Il boit à la tasse quand il est aidé et certains enfants peuvent même déjà manger seuls à la cuillère.
Il aide à l’habillage: tend le pied ou le bras sur l’injonction de sa mère.
Il accepte d’être mis sur le pot mais ne contrôle pas encore ses sphincters.

36
L’ENFANT DE  MOIS

LA MOTRICITE ET LA PREHENSION

La motricité L’enfant marche seul, toutefois l’équilibre est encore imparfait. Les jambes
sont souvent écartées, en rotation interne, les pieds tournés en dedans.
L’enfant monte les escaliers à quatre pattes. Il peut s’agenouiller et se
mettre debout sans aide. Il reste incapable de s’arrêter ou de faire demi-tour
brusquement.

La préhension Elle est de plus en plus fine, l’enfant est capable de ramasser des petits objets,
d’empiler deux cubes, de tourner les pages d’un livre.
Il commence à gribouiller. Il jette moins les objets à terre.

L’enfant joue à «tracer»


L’enfant marche seul

L’enfant sait tenir une cuillère, mais L’enfant sait


il la met souvent à l’envers dans sa bouche tourner les pages d’un livre

37
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LES CAPACITES PERCEPTIVES


Le développement perceptif est à cet âge identique à celui de l’adulte. La discrimination tactile des dif-
férentes textures de matériaux va se développer progressivement avec la maturation de l’enfant.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
A cet âge, l’enfant commence à vouloir affirmer son indépendance, il cherche à effectuer seul certaines
activités telles que manger seul par exemple (début du processus de séparation-individuation).
Il imite beaucoup sa mère notamment dans certaines activités ménagères. Les contacts avec les personnes
s’affinent progressivement, l’enfant reste toutefois méfiant, voir timide avec l’étranger. Il montre du doigt
l’objet désiré. Il montre les différentes parties de son corps: nez, bouche, yeux...

LE LANGAGE ET LA COMMUNICATION
L’enfant dit quelques mots (environ une dizaine), le langage impressif est bon dans la mesure où l’enfant
comprend ce qu’on lui dit. A cet âge, certains mots isolés ont un contenu riche et peuvent exprimer une
pensée et avoir la même valeur qu’une phrase : ce sont les mots-phrases dont la signification varie en fonc-
tion de la situation et de l’affectivité de l’enfant et qui peuvent être employés dans des contextes proches
mais différents, par exemple: « tutut » peut vouloir dire: « je veux sortir en voiture » papa est rentré en
voiture ou “j’entends une voiture klaxonner”. Il imite le bruit d’une voiture, d’un chien, etc. Tout cela
témoigne de l’importance de la fonction symbolique de la représentation mentale dans la mise en place du
langage.
Le contact social s’élargit, l’enfant aime jouer avec l’adulte mais aussi avec d’autres enfants. Il comprend
très bien lorsqu’on le gronde ou qu’on le félicite et ce qu’on attend de lui..

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
A partir de 15-16 mois, l’enfant est capable de réfléchir avant d’agir. Les actions ne sont pas précédées
de tâtonnements et les solutions sont soudaines et anticipées par une pensée.
La permanence de l’objet est bien développée, l’enfant continue de chercher un objet que l’on a caché
après le lui avoir montré.
Ce stade montre bien que l’enfant est désormais capable de se représenter l’objet en son absence, ceci
rejoint la capacité de symbolisation et de représentation mentale.

L’ALIMENTATION, L’HABILLAGE, LE CONTRÔLE SPHINCTERIEN


• I’enfant mange avec une cuillère mais se barbouille et boit seul dans une tasse qu’il saisit et repose après usage.
• Il aide à l’habillage en tendant un pied ou un bras, aime enlever ses souliers.
• Il peut accepter d’être mis sur le pot mais ne se contrôle pas encore, toutefois il peut signaler que sa culotte
est mouillée.

38
L’ENFANT DE  MOIS

LA MOTRICITE ET LA PREHENSION

La motricité A cet âge, l’enfant a un bon équilibre dans toutes les positions. Il objet dans
les mains et marcher. Il peut ramasser un jouet posé sur le sol sans perdre
l’équilibre. Il est capable de shooter dans un ballon et peut sauter à pieds
joints. Il est également capable de s’arrêter facilement lorsqu’il marche.
Il peut s’asseoir seul sur une chaise basse.

La préhension Il devient de plus en plus adroit, la pince pouce-index est fine et lui permet de
saisir des petits objets et de tourner les pages d’un livre.

L’enfant monte et descend Il court en écartant


l’escalier main tenue les bras et les jambes

Il se baisse et peut Il peut superposer 3 cubes


shooter dans un ballon

39
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
A partir de 15-18 mois, l’enfant commence à manifester un besoin d’autonomie (marche, contrôle sphinctérien),
il aime participer à l’habillage, à la toilette et réclame souvent de manger seul. Il s’oppose souvent, le « non
«troisième point organisateur de Spitz» marque la période d’obstination anale et fait de l’enfant une per-
sonne à part entière, distincte d’autrui (phase de séparation-individuation). Même si l’enfant fait ce qu’on
lui demande, au moins aura-t-il manifesté son désaccord.A cet âge l’enfant montre un sens aigu de la pro-
priété et est incapable de partager (pulsion d’emprise: stade anal).

LE LANGAGE ET LA COMMUNICATION
A cet âge l’enfant commence à faire ses premières phrases ou préphrases. Ce sont des phrases à deux ou
trois mots rangés selon l’importance affective que leur donne l’enfant. Dans ces phrases les mots sont jux-
taposés sans liens syntaxiques (pas de grammaire).
Exemples : apu gâteau pour signifier qu’il a fini son gâteau et qu’il en voudrait davantage, papa parti pour
signifier le départ de son père en voiture, etc. Ces préphrases sont appuyées par une gestualité, des intona-
tions de voix, et un comportement affectif qui leur donnent un sens parmi d’autres. Lorsqu’il parle de lui-
même, il utilise la troisième personne du singulier. A cette même période, l’enfant pose beaucoup de ques-
tions et ceci témoigne du besoin d’étendre son vocabulaire et ses connaissances à son monde environnant.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
Cet âge correspond à la fin de la période sensori-motrice décrite par Piaget. L’enfant est désormais capable
de coordonner et d’intégrer les informations venant des cinq sens, de comprendre que ces informations se
rapportent à un même objet plutôt qu’à un autre. La notion de la permanence de l’objet est à l’origine des
développements ultérieurs de l’intelligence.
En effet, elle constitue la première réalité fixe, non modifiable, un invariant que l’enfant perçoit et com-
prend. L’invariance est basée sur la compréhension de concepts tel que l’espace et la causalité. A 18 mois
l’enfant est capable d’anticiper et de penser un acte, voire un comportement dirigé vers un but (représen-
tation mentale).

L’AUTONOMIE
L’enfant mange seul, se sert bien de sa cuillère et boit à la tasse. Il aide à l’habillage, enlève certains de
ses vêtements lorsqu’ils sont faciles à enlever (chaussettes, chaussures, slips).
Il accepte le pot et peut commencer à contrôler sa vessie.

40
L’ENFANT DE ANS

l’Autonomie

LA MOTRICITE GENERALE
L’enfant est capable de monter et de descendre les escaliers, de sauter à pieds joints sur place, de ramas-
ser des objets sans tomber et de pédaler en tricycle.
Il est en outre capable de marcher à reculons si on le lui montre et de shooter dans une balle sans
être déséquilibré.

LA MOTRICITE FINE
L’enfant est capable de tourner les poignets des portes, de prélever un petit objet. Il peut empiler 4 à 8
cubes les uns sur les autres. Il gribouille spontanément et tourne les pages d’un livre une à une.

LE LANGAGE
A partir de deux ans le vocabulaire s’enrichit progressivement et la structure syntaxique de la phra-
se devient de plus en plus conforme à celle de l’adulte. A cet âge l’enfant parle sans arrêt, demande
sans cesse qu’on lui raconte des histoires et pose beaucoup de questions. Il commence à dire « je ».

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Cette période est concomitante de l’apprentissage sphinctérien et dépend de la gestion de la conflictualité qui
ne manquera pas de s’instaurer entre la mère et l’enfant. L’enfant à cet âge s’oppose beaucoup et se montre
très autoritaire. Il est souvent indécis et est incapable de choisir entre deux alternatives.
Ses attitudes oscillent entre la passivité (ou timidité) et l’agressivité ou l’opposition. Il aime que l’on ne chan-
ge pas ses habitudes et les rituels auquels il tient (rites du bain, de la mise au lit, etc.).
L’enfant a également un sens aigu de la propriété, tout lui appartient et il refuse de partager notam-
ment ses jouets.
Certaines phobies normales peuvent apparaître tel que la phobie du noir, des masques, du bruit de
certaines machines. Ces phobies vont disparaître progressivement et sont considérées comme des
phobies développementales. L’enfant à cet âge commence à intégrer certaines notions notamment le
danger et l’interdit.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
L’enfant est au stade de la pensée préopératoire selon Piaget, il est ainsi capable de se représenter menta-
lement la solution la mieux adaptée face à un problème donné. Ceci va permettre à l’enfant d’accéder à la

41
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

fonction symbolique qui est la capacité de se représenter un objet en son absence.


On distingue classiquement cinq étapes dans le développement de cette fonction: L’imitation, le jeu sym-
bolique (faire semblant), le dessin, les images mentales et le langage.

L’AUTONOMIE
L’enfant demande à aller sur le pot, il est propre le jour et peut contrôler ses sphincters (d’abord les selles
puis les urines). La nuit, certains enfants peuvent être propres si on les réveille pour uriner dans la soirée.
L’enfant mange seul et aide à l’habillage, il peut enfiler son slip et son pantalon tout seul.

l’Autonomie

LA SOCIALISATION ET LE JEU
L’enfant s’intéresse de plus en plus aux enfants et au jeu (jeux solitaires puis en groupe, jeux de faire sem-
blant) toutefois n’accepte pas d’être séparé de sa mère.

42
FICHE 3:
LES PEURS ET LES PHOBIES INFANTILES

Chez le jeune enfant, des peurs et des phobies peuvent s’observer dans
certaines situations. Elles sont en général banales et font partie du déve-
loppement normal. Elles disparaissent dans la grande enfance (phase de
latence).

Vers l’âge de 2 ans, l’enfant commence à manifester une peur de rester


seul, une peur de l’obscurité, il commence à réclamer de dormir avec ses
parents ou bien finit ses nuits dans leur lit.
Vers 3 ans, l’enfant manifeste une phobie des gros animaux (loup, chien,
cheval...) puis à 4 ans, une phobie des petits animaux (insectes), des sor-
cières, des fantômes puis vers 5 ans, une phobie de certaines situations
(piscine, endroit non familier..) et des éléments (orage, pluie, éclairs...).
Ces phobies sont peu envahissantes et n’entravent ni le fonctionnement
ni la curiosité de l’enfant. Lorsqu’elles sont massives, répétitives, désor-
ganisantes et lorsqu’elles sont très précoces (phobie d’un bruit ou d’un
objet précis, phobie de la défécation), elles peuvent nécessiter un avis
spécialisé car elles témoignent d’un échec de la mise en place des méca-
nismes de défense contre l’angoisse.
Dans tous les cas, l’attitude de l’entourage familial est fondamentale
dans l’évolution de ces phobies (confirmation par une mère anxieuse; ou
bien réassurance, réconfort et aide à l’affrontement de l’objet ou de la
situation redoutée par une mère tranquille).

43
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE ANS ET DEMI

LA MOTRICITE GENERALE
L’enfant saute avec les deux pieds et il est capable de sauter loin. Il peut marcher sur demande sur la poin-
te des pieds. Il participe de plus en plus à l’habillage.

LA MOTRICITE FINE
Il peut empiler des cubes les uns sur les autres et construire une tour (de 8 cubes). Il peut tenir cor-
rectement un crayon et reproduire des lignes verticales et horizontales et faire des croix de deux ou
de plusieurs traits.

LE LANGAGE
C’est à cet âge que l’enrichissement du vocabulaire est le plus important. Les conventions grammaticales
se mettent progressivement en place au fur et à mesure du développement.

LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
La compréhension générale est bonne, il nomme les objets usuels et désigne les images par leurs noms.
Il désigne et nomme les parties de son corps. Il est conscient de la différence des sexes et s’en inquiète.
Il connaît son nom.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Le développement cognitif permet parmi les multitudes de découvertes effectuées par l’enfant, de réaliser
l’existence d’une différence anatomique des sexes.
La dimension émotionnelle et affective de cette découverte, permet à l’enfant déjà débordant d’imaginai-
re, de mettre en place ses premières théories sexuelles infantiles.

L’AUTONOMIE
L’enfant à cet âge peut aller seul aux toilettes mais n’est pas encore capable de se laver ni de s’essuyer.
Il aide et peut même participer à l’habillage.

L’enfant saute avec les deux pieds.

Il participe de plus en plus à l’habillage.

Il peut construire une tour (jusqu’à 8 cubes)

La propreté est acquise (diurne et nocturne)

44
FICHE 4: L’IMAGINAIRE
A partir de la deuxième année l’enfant déborde d’imagination.
Cette richesse imaginative médiatisée par les mots nécessite un
certain degré de maturation des structures nerveuses (cortex,
lobe frontal) responsable des associations d’idées et de l’inhibi-
tion du comportement. Elle varie d’un enfant à un autre et sert
à maintenir la régulation émotionnelle.

Les garçons préfèrent s’identifier aux héros toujours vainqueurs


de bandes dessinées, de films ou de jeux vidéo. Ceci renforce le
sentiment de contrôle, de maîtrise et de toute puissance préva-
lant à cet âge et plus tard ces jeux peuvent servir à sublimer et
décharger hors de soi les pulsions agressives.

Chez la fille, les jeux symboliques sont des jeux d’identification


féminine mimant les activités maternelles, des scènes de ten-
dresse alternent avec des scènes de punition. L’imaginaire ali-
mente également les peurs infantiles (peur du loup, de la sor-
cière, de l’ogre...) en même temps qu’il aide à les maîtriser.
Ainsi permet-il la création d’un monde fictif où les désirs frustrés
peuvent être satisfaits, les conflits résolus de façon magique et en
définitive l’expression de toute sorte d’affects à peine censurés.

45
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE  ANS

LA MOTRICITE GENERALE
A cet âge, l’enfant monte et descend l’escalier en posant un pied sur chaque marche pour monter et les deux
pieds pour descendre. Il peut s’amuser à sauter de la dernière marche.
Il est en outre capable de tenir pendant quelques secondes sur un seul pied. L’enfant oriente spontanément
toutes ses activités vers le jeu et prend un réel plaisir à courir, sauter, attraper une balle parfois même jusqu’à
l’épuisement. Toutes ces activités vont élargir le champ exploratoire de l’enfant.

LA MOTRICITE FINE ETLE GRAPHISME


L’enfant de trois ans est capable de déboutonner sa chemise, de délacer ses chaussures, de copier le des-
sin d’un cercle. A cet âge, l’enfant dessine un bonhomme têtard : le rond représente à la fois la tête et le
tronc auquel sont rattachés deux bâtons : les jambes.

LE LANGAGE
Les phrases sont complètes et la syntaxe est de plus en plus proche de celle de l’adulte avec utilisation
d’articles, de prépositions, de conjonctions, d’accord singulier/pluriel, féminin/masculin.
Le pronom « je » est désormais utilisé. L’enfant pose également beaucoup de questions et ceci va contri-
buer à l’enrichissement des connaissances mais aussi du vocabulaire (qui passe de 100 à 200 mots à deux
ans à 1000 à 2000 mots à trois ans).

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
A ce stade du développement, l’enfant devient de plus en plus conformiste, il vérifie souvent auprès de
l’adulte : c’est bien comme ça. Il maîtrise mieux ses relations avec les autres et accepte d’être séparé de
sa mère sans grande angoisse.
Il montre un intérêt pour la différence des sexes. A cet âge, l’enfant montre à l’égard du parent du sexe oppo-
sé un attachement amoureux et une rivalité à l’encontre du parent du même sexe: c’est le conflit œdipien. La
relation duelle (mère - enfant) qui était prévalante cède la place vers l’âge de trois ans à une relation triangu-
laire faisant intervenir le père. Cette problématique œdipienne se résout habituellement vers l’âge de 6 ans et
consiste en la renonciation aux désirs œdipiens et en l’identification au parent du même sexe, pris pour modè-
le: la petite fille comme le petit garçon tendent à ressembler au parent du même sexe et à adopter les mêmes
comportements et les mêmes valeurs.
L’enfant intègre son identité sexuée en même temps qu’il intériorise des images parentales, des exigences et
des interdits parentaux qui constituent le Surmoi. Cette instance psychique contrôle les pulsions et autorise
certains comportements au Moi et lui interdit d’autres. Concernant le schéma corporel, l’enfant de cet âge
est capable de bien nommer les principales parties de son corps : parties du visage (yeux, nez, bouche...),
nom global du membre (bras, jambe), des extrémités (main, pied, doigts, orteils).

LE DEVELOPPEMENT COGNITIF
A partir de 2-3 ans se développent les aptitudes symboliques (pensée opératoire) de l’enfant qui au départ
restent liées aux buts concrets de l’action : tel enfant pourra se représenter en pensée sa petite voiture rou-
ler dans l’allée du jardin et décider de l’endroit où il ira jouer avec (dans l’allée, dans le couloir de la mai-
son, dans le jardin public, etc.). L’imitation joue un rôle important dans le développement de cette repré-

46
sentation symbolique. En effet l’enfant imite les faits, gestes et paroles de son environnement puis il inté-
riorise cette imitation qui devient une image mentale, une représentation symbolique.
La multiplication des expériences d’imitation fournit à la pensée un champ d’application illimité qui lui
permettra progressivement de résoudre des problèmes de plus en plus compliqués.

A partir de 3-4 ans, la pensée de l’enfant revêt d’autres caractéristiques comme l’animisme (les choses
sont vivantes et douées d’intention : le soleil qui se cache au crépuscule s’en va dormir dans son lit), la
pensée finaliste (l’enfant pense qu’il existe une cause à toute chose, c’est la période des pourquoi inces-
sants) et l’artificialisme (l’enfant pense que les choses du monde sont fabriquées comme l’est l’être
humain: Les montagnes sont construites grâce à l’amoncellement de cailloux). Par ailleurs, l’enfant ne
peut pas toujours généraliser ses points de vue : s’il voit le soleil à deux endroits différents au cours de la
journée, il pensera qu’il y a deux soleils.
A ce stade l’enfant est capable de nommer deux couleurs (d’abord le rouge puis le jaune), d’intégrer les
notions d’espace: haut/bas et de grandeur grand/petit, connaît la signification de certaines sensations telle
que froid, faim, fatigue, fâché.

L’AUTONOMIE
L’enfant commence à s’habiller seul mais fait des erreurs. Il mange seul et se salit moins qu’auparavant,
se lave et se sèche les mains sans aide. Il est propre de jour avec quelques accidents nocturnes notamment
si on ne le réveille pas en début de soirée. Il participe à la grande toilette du corps.

LE JEU ET LA SOCIALISATION
L’enfant participe de plus en plus aux jeux avec les autres enfants et lorsqu’il est seul il peut jouer avec
des compagnons imaginaires. Toutefois jusqu’à 4 ans les jeux solitaires ou parallèles restent les plus fré-
quents : Les enfants jouent à la même chose mais chacun pour soi et la discussion est à type de monologue
collectif (chacun parle pour soi sans se soucier de ce que dit le voisin et souvent en même temps).
L’enfant accepte d’être éloigné de sa mère sans inquiétude, ceci fait de cet âge, l’âge de prédilection pour
l’insertion dans un jardin d’enfants.

L’enfant dessine un bonhomme «têtard».

L’enfant utilise le «je».

L’âge du conflit oedipien.

Il est propre de jour avec


quelques accidents nocturnes.

47
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE  ANS

LA MOTRICITE GENERALE
A ce stade du développement, l’enfant est capable de descendre les escaliers en alternant (pose un pied sur
chaque marche) et de sauter sur un pied.
Il peut faire du vélo. A cet âge, l’enfant est encore infatigable, il a un intense besoin de mouvement et a
horreur de l’immobilité imposée: station assise à table ou au jardin d’enfants (instabilité physiologique).

LA MOTRICITE FINE ET GRAPHISME


L’enfant est désormais capable d’utiliser des ciseaux, de boutonner les gros boutons. Il peut reproduire une
croix et un carré, et le bonhomme s’agrémente de détails (bras, yeux, bouche).

LE LANGAGE
A 4 ans le langage est assez bien structuré, la syntaxe est proche de celle de l’adulte. L’enfant aban-
donne progressivement les formulations simplistes pour accéder aux énoncés plus élaborés et mieux
articulés.
L’influence de l’environnement familial et préscolaire est trés importante dans l’élaboration progres-
sive du langage : en effet, les encouragements, les corrections, les approbations ou désapprobations,
les commentaires, etc... vont aider à la structuration du langage. Le marquage verbal du temps com-
mence à se mettre en place dés cet âge, il se poursuivra jusqu’à la 11ème année. A cet âge, l’enfant
pose beaucoup de questions, aime qu’on lui raconte des histoires élaborées et aime raconter des his-
toires exagérées (fabulation).

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Les manifestations affectives de l’enfant de 3 ans s’appliquent encore à cet âge. Les relations affectives
sont triangulées avec des manifestations d’angoisse œdipienne. C’est aussi le stade au cours duquel se met
en place l’identité sexuée et le tabou de l’inceste.
La séparation avec la mère est facile et sans inquiétude.

LE DEVELOPPEMENT COGNITIF
Si l’enfant est suffisamment stimulé par les parents ou dans un jardin d’enfant les acquisitions vont se
poursuivre notamment concernant l’espace (haut/bas, dedans/dehors, devant/derrière) et le temps (aujour-
d’hui, demain, hier...). L’enfant de 4 ans a des connaissances parfaites sur son identité (nom, prénom, sexe,
âge...) et sur son schéma corporel. Il connaît les couleurs principales, peut distinguer la droite de la gauche
et commence à compter.
L’imitation, le dessin et le jeu symbolique vont enrichir les acquis intellectuels de l’enfant. A cet âge
les capacités intuitives (pensée intuitive) se mettent en place et se développent jusqu’à 8 ans :
L’enfant peut se représenter des perceptions et des actions mais il n’est pas capable de les coordon-
ner avec des opérations logiques, la pensée reste configurative et prélogique.
Par exemple face à un problème donné, l’enfant ne tient compte que d’un des paramètres en jeu et
ne peut le coordonner à d’autres : Un récipient large rempli de la même quantité de liquide qu’un
récipient étroit et haut lui semble contenir moins de liquide. L’enfant n’a pas compris que l’opéra-

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tion de transvasement est réversible (irréversibilité de la pensée intuitive).
A cet âge la pensée est dite égocentrique : l’enfant croit que d’autres créatures (un chat par exemple) ont
une vie et des sentiments comme lui : si l’animal le dérange, il lui dira «va-t’en, retourne chez ta mère».
Il pense également que le seul point de vue qui existe est le sien et a tendance à considérer que sa percep-
tion personnelle est absolue et il ne peut réaliser que les choses ont une existence propre indépendante de
lui. A cette même période, la pensée est caractérisée par une connaissance globale des choses : le princi-
pal, l’accessoire, le nécessaire, l’inutile, le fortuit... sont entassés dans la pensée indistinctement et en
désordre. La succession chronologique n’est pas respectée : en racontant une histoire, l’enfant de 4-5 ans
n’arrive pas à structurer son récit, à classer les informations selon un ordre chronologique, ce qui donne à
l’histoire un aspect décousu et parfois incohérent. Ce phénomène qui précède l’analyse et la synthèse est
appelé syncrétisme de la pensée. Le syncrétisme se retrouve aussi dans la fabulation au cours de laquelle
la distinction par l’enfant entre le réel et l’imaginaire est souvent difficile.

L’AUTONOMIE
L’enfant mange seul, s’habille avec ou sans aide (variations individuelles), participe à la toilette et contrô-
le ses sphincters de nuit comme de jour, toutefois des accidents nocturnes restent possibles.

LE JEU ET LA SOCIALISATION
L’enfant participe de plus en plus aux jeux de groupe et se fait des amis.
Lorsqu’il est seul, il aime à s’absorber dans un jeu imaginaire comme jouer au docteur avec sa poupée,
imaginer une course automobile, une bataille avec des ennemis imaginaires...

Le dessin du bonhomme
s’agrémente de détails.

L’enfant pose beaucoup


de questions et aime «fabuler».

L’enfant enrichit ses acquis par l’imitation,


le dessin et le jeu symbolique.

Il participe de plus en plus


aux jeux de groupe.

49
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE ANS
LA MOTRICITE, LE GRAPHISME, LA LATERALITE

La motricité L’enfant devient de plus en plus capable d’exécuter des mouvements bien
coordonnés et harmonieux. Il est capable de sauter à cloche-pied, d’attraper
un ballon au bond, de tenir quelques secondes sur un pied et de marcher en
reculons en droite ligne.

La motricité L’enfant est désormais capable de boutonner des petits boutons et de lacer
fine ses chaussures.

Le graphisme Le graphisme s’améliore, l’enfant peut reproduire un triangle. Le dessin du


bonhomme comporte six parties (tête, tronc et quatre membres).
L’enfant commence à produire des dessins, toutefois peu structurés (maison, arbre).

La latéralité Elle commence à s’établir vers l’âge de 4-5 ans, avant cette période, l’enfant
est souvent ambidextre (utilise indistinctement la droite ou la gauche
pour effectuer les gestes usuels). A 5 ans, l’enfant distingue parfaitement la
droite de la gauche.

LE LANGAGE
Il est proche de celui de l’adulte, toutefois des erreurs persistent dans la syntaxe notamment dans le mar-
quage verbal du temps. Le vocabulaire continue à s’enrichir.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Le développement affectif est marqué par l’avènement du stade phallique et du complexe d’œdipe.

LE DEVELOPPEMENT COGNITIF
L’enfant affine sa maîtrise de certains concepts décrits plus haut : Le temps (ici durable et irréversible),
l’espace (pluridimentionnel), la sériation, la perception de la quantité et du volume, le nombre... Il dénom-
me plusieurs couleurs et peut répéter une série de 4 chiffres. Il est capable d’exécuter sur ordre 3 injonc-
tions émises en même temps, exemple: «apporte-moi un crayon, pose ce livre sur la table, ferme la porte».
L’enfant de 5 ans est capable d’une dénomination plus fine des parties de son corps: nom des différents
doigts, des articulations, des organes internes, etc. Cette prise de conscience du corps, jointe à celle du
temps qui se déroule et de la causalité, prépare l’enfant à envisager la maturation, le vieillissement, et de
là, la finitude et la mort.

L’AUTONOMIE
L’enfant s’habille seul et participe activement à sa toilette. Il contrôle parfaitement ses sphincters (acci-
dents nocturnes possibles quoique rares).

50
FICHE 5: LA NOTION DE MORT
L’acquisition de la notion de mort est un phénomène progressif
chez l’enfant et difficile à situer sur le plan chronologique. Cette
notion nécessite que l’enfant ait acquis sur le plan intellectuel :
• les concepts d’irréversibilité (plus jamais) vers 4-5 ans,
• d’universalité (tout le monde est concerné par la mort)
vers 5-6 ans
• et d’inconnu après la mort (acquis plus tardivement
et pour certains jamais).

Sur le plan affectif, les angoisses liées à la mort rejoignent


celles de l’adulte et sont centrées par la question de l’absence et
de la perte de l’objet (personne investie affectivement) mais
aussi par l’inquiétante étrangeté de la disparition de soi et de la
continuité d’autrui.
L’acquisition de la notion de mort dépend également des expé-
riences biographiques de l’enfant et sera plus rapide chez les
enfants qui ont été confrontés à ce sujet : décès d’un proche ou
maladie à pronostic léthal chez l’enfant.

51
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’ENFANT DE  ANS

LA MOTRICITE FINE, LE GRAPHISME, LA LATERALITE ET LE SCHEMA CORPOREL

La motricité fine La dextérité de l’enfant lui permet d’effectuer des gestes de plus en plus
et le graphisme fins tels que l’écriture.
Il est capable à cet âge de reproduire un losange. Le dessin du bonhomme
s’enrichit de plusieurs détails notamment au niveau du visage.

La latéralité Elle commence à s’établir définitivement à cet âge, la majorité des enfants
sont droitiers. La latéralité traduit la dominance cérébrale du sujet (hémisphère
gauche pour les droitiers).
Une observation de la prédominance droite-gauche à différents niveaux du
corps peut se réaliser : on demandera à l’enfant de se peigner (main), de shooter
dans un ballon (pied), de regarder à travers une longue-vue (œil).

Le schéma L’enfant à cet âge a une parfaite maîtrise du schéma corporel.


corporel

LE DEVELOPPEMENT COGNITIF
Les apprentissages scolaires débutent à cet âge et contribuent à enrichir les connaissances de l’enfant :
outre l’écriture et la lecture, l’enfant apprend à nommer les jours de la semaine, à compter et même à faire
des petites opérations d’addition, Il devient capable en outre de reconnaître quelques pièces de monnaie.

LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF
Ce developpement est marqué par le déclin de l’œdipe et l’entrée dans ce qu’il est convenu d’appeler la
phase de latence,phase au cours de laquelle l’enfant va taire voire dépasser les émotions et les affects qui
ont jusqu’ici gouverné sa vie, pour s’inscrire au nom du seul principe de réalité dans l’appétence cogniti-
ve, le culte de la raison et de la logique, attitudes propices à l’investissement du savoir et adoptées aux exi-
gences de la scolarité.
Les remaniements de l’adolescence viendront bouleverser cet équilibre affectif de la période de latence.

52
LES VARIATIONS INDIVIDUELLES
DU DEVELOPPEMENT

LES VARIATIONS DU DEVELOPPEMENT MOTEUR


Il existe de grandes variations normales de l’âge de la station assise, de la station debout, de la marche,
etc. La myélinisation de la région nerveuse concernée serait un facteur important du développement
moteur, facteur à déterminisme génétique. Lorsqu’on veut situer un enfant par rapport à son groupe d’âge
afin d’apprécier son développement, il faut non seulement se référer à l’âge moyen de telle acquisition
mais aussi aux variations par rapport à ces âges moyens (échelle de Denver).
De plus, il est parfois nécessaire de comparer un enfant par rapport à lui-même et d’observer sa courbe de
développement dont la progression régulièrement ascendante est un indice d’un bon développement.

LE RETARD DU DEVELOPPEMENT MOTEUR

Les facteurs qui interviennent dans ce retard sont :

1 - Les facteurs familiaux


L’âge de l’apprentissage de la marche est conditionné par des facteurs génétiques et dépendrait probable-
ment du rythme familial de la myélinisation de la moelle épinière.

2 - Les facteurs affectifs et environnementaux


Certains facteurs peuvent influencer ce développement :

- Les carences affectives prolongées


• c’est le cas des enfants placés dans une institution ou abandonnés.
• des enfants objets de mauvais traitements.
• ou des enfants de mères déprimées (dépression maternelle prolongée).
Chez ces enfants on observe très tôt, outre un retard global de toutes les acquisitions, une absence d’ap-
parition des comportements d’attachement (par le regard, le sourire), une absence d’angoisse de sépara-
tion et de peur de l’étranger et une grande passivité par rapport aux personnes et aux choses.

- Les troubles relationnels mère-enfant


Notamment ceux qui entravent le processus de séparation-individuation comme dans les pathologies
fusionnelles sévères.

- Certaines psychoses infantiles précoces


Certaines de ces psychoses s’accompagnent de retard du développement moteur et affectif : c’est le cas
notamment des psychoses déficitaires (autisme impur et autre psychoses déficitaires précoces).
Certains tableaux autistiques très précoces peuvent s’accompagner d’un retard du développement psy-
chomoteur avec hypotonie majeure.
On observe alors chez ces enfants (vers 7-9 mois) une absence de communication par le regard et des
gazouillis, une absence d’ajustement postural lorsqu’ils sont pris dans les bras, une absence d’attitude

53
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

anticipatrice. Le syndrome moteur qui accompagne ce tableau est caractérisé par des performances
motrices inattendues, paradoxales et fugaces affirmant l’intégrité de l’appareil neuro-moteur.
- Les enfants craintifs et méfiants
Ces enfants peuvent accuser un retard de l’acquisition de la marche (souvent après être tombés). Ils ont
souvent des mères hyperanxieuses et ambivalentes.

3 - Les facteurs organiques


- La déficience mentale
La déficience mentale s’accompagne de retard du développement moteur (et global) dont l’intensité
dépend du degré de la déficience évalué grâce aux échelles de développement telle que l’échelle de
Brunet-Lézine qui donne pour chaque enfant un quotient de développement (Q.D.) qui regroupe les
domaines suivants : le développement postural, la coordination oculomotrice, le langage et la sociabili-
té. Les causes de l’arriération sont multiples :
• atteinte prénatale d’origine génétique (affection chromosomique, métabolique, hypothyroïdie congénita-
le) ou acquise (infection, prise médicamenteuse au cours de la grossesse, etc.)
• atteinte péri-natale ou post-natale précoce.

- Les affections neuro-musculaires


L’infirmité motrice cérébrale : elle est secondaire à une atteinte cérébrale pendant la période périnatale
(prématurité, séquelle d’accident obstétrical, affection postnatale), elle se traduit par un seul retard
moteur: schémas neuro-moteurs posturaux pathologiques.

- Les anomalies du tonus musculaire et les anomalies neuro-motrices transitoires


on peut les observer chez le prématuré et qui consistent en la persistance de réflexes archaïques, en
troubles du tonus axial avec des retards de maintien de la tête et de la position assise.

- Les affections sensorielles


Comme la cécité qui retarde l’acquisition de la marche.

LES VARIATIONS DU DEVELOPPEMENT AFFECTIF

Le développement affectif de l’enfant s’évalue grâce:


• aux organisateurs de Spitz (le sourire-réponse à 2-3 mois, l’angoisse de l’étranger à 7-8mois, le non
entre 12 et 18 mois)
• à l’évaluation du langage
• et accessoirement chez l’enfant plus âgé grâce à la qualité du contrôle sphinctérien et de l’autonomie
en général.

54
1) Les organisateurs de Spitz :

- Le sourire-réponse
Entre 2 et 6 mois, l’enfant sourit à tout visage mobile présenté de face, familier ou non. Les expériences
ont montré que l’enfant sourit même à un masque de carton présenté de face. Cette manifestation marque
le début des relations sociales chez l’homme.
L’enfant devient capable de distinguer l’ensemble des perceptions et des sensations qu’il ressent à l’inté-
rieur de lui-même de ce qu’il perçoit venant de l’extérieur.
Actuellement les auteurs considèrent que les sourires apparaissant en réponse à des stimuli sociaux (voix
humaine et visage) surviennent bien avant la 8éme semaine.
Une apparition précoce de cette manifestation (2 à 3 semaines) a été observée chez des enfants précoces
qui ont présenté plus tard un Q.I. supérieur à la norme, ces enfants avaient en outre un développement psy-
chomoteur globalement précoce.
Un retard de l’apparition du sourire-réponse (au-delà de 6 mois) voire son absence peut témoigner de
l’existence d’une déficience mentale sévère, d’une psychose infantile précoce (autisme) ou d’un déficit
sensoriel (cécité).

- L’angoisse de l’étranger
Vers 7-8 mois : l’enfant ne sourit plus à n’importe quel visage et commence à distinguer les personnes
familières des personnes non familières. En présence de l’étranger, l’enfant peut manifester différentes
réactions : l’inhibition et la timidité, le retrait et le refus du contact, voire même une réaction de peur ou
de panique avec cris et pleurs. Cette manifestation témoigne d’une certaine maturation psychique puisque
désormais l’enfant perçoit sa mère comme un objet total, distinct de lui et donc susceptible de disparaître
(angoisse de séparation), d’autant que l’enfant éprouve à l’égard de sa mère à cette période amour et haine
(ambivalence).
Spitz interprète ce comportement non comme une réaction de déplaisir devant l’étranger, mais comme une
angoisse liée à l’absence de la mère, laquelle est d’ailleurs une condition nécessaire pour qu’apparaissent
les manifestations d’angoisse. Actuellement les deux phénomènes : angoisse de l’étranger et angoisse de
séparation sont considérés notamment à la suite des travaux de Bowlby comme distincts.
L’angoisse de l’étranger varie beaucoup d’un enfant à un autre :
• Elle débute vers le huitième mois.
• peut se renforcer au cours de la deuxième année.
• pour disparaître progressivement entre 3 et 4 ans (avec des variations individuelles).
Plus tard dans l’enfance elle peut se réveiller à l’occasion d’un facteur de stress (séparation, rentrée sco-
laire, déménagement...) sans que cela ait une valeur pathologique.
L’absence de toute manifestation de l’angoisse de l’étranger au-delà des repères signalés plus haut
témoigne en général de troubles graves du développement :
• Autisme
• autres psychoses précoces
• carences affectives majeures
• arriération mentale sévère ou profonde
L’enfant présente alors d’autres troubles (retrait, isolement, absence du langage, stéréotypies, pleurs et
angoisses immotivées, etc.) qui orienteront le diagnostic.

Par ailleurs la facilité à accepter l’étranger lorsqu’elle est isolée peut aussi provenir de la sociali-

55
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

sation précoce de l’enfant, ainsi en est-il des enfants qui fréquentent les crèches ou bien ceux qui
vivent au sein de familles élargies : Grands-parents, tantes, oncles, cousins... (cela est le cas en
milieu rural). Toutefois ces enfants ne manifestent ni grande crainte ni grande joie envers l’étran-
ger, ils sont plutôt indifférents et tranquilles.
Au contraire, les enfants élevés dans un milieu fermé avec des parents qui ne sortent pas beaucoup, ont
souvent très peur de l’étranger.
Chez certains enfants les manifestations de l’angoisse de l’étranger sont bruyantes. Toutefois avant
d’affirmer le caractère pathologique de telle manifestation ou de telle autre, il faut savoir que les caracté-
ristiques de l’étranger sont importantes à préciser.
En effet plus l’étranger est différent des personnes que voit habituellement l’enfant, plus celui-ci aura peur.
L’attitude, la voix et l’expression du visage de l’étranger sont également déterminantes de la réaction de
l’enfant.

Les caractéristiques de la relation de l’enfant à sa mère vont également conditionner l’attitude


qu’aura l’enfant face à une personne inconnue. Les enfants les plus craintifs ont souvent des mères
anxieuses, ambivalentes, elles-mêmes craintives et évitantes face aux personnes non familières.
L’anxiété de la mère se transmet à l’enfant et ce dernier calque son attitude sur celle de sa mère.

D’autres facteurs conduisent à des manifestations excessives de l’angoisse et témoignent d’un attache-
ment anxieux de l’enfant à l’égard de la mère ou de son substitut : ce sont les évènements de séparation,
de rupture ou de menace de séparation et de rupture vécues, par l’enfant. Toutes ces situations
conduisent à un sentiment d’insécurité de l’enfant confronté à l’éventualité de l’absence ou de la
non-disponibilité de la figure d’attachement (Bowlby) lorsqu’elle est ardemment souhaitée.

- Le « non »
La négation apparaît entre le 12ème et le 18ème mois et marque l’accès à la phase de séparation - indi-
viduation (M.Mahler). Désormais l’enfant est capable de se distinguer et de se différencier d’autrui. A 18
mois la conscience du soi existe: l’enfant parle de lui à la troisième personne.
Pour Spitz, le geste «Non» trouve son origine dans le réflexe de fouissement (recherche du mamelon par
le nouveau-né mis au sein). Ce réflexe disparaît entre le 3éme et le 6éme mois en même temps qu’appa-
raît le comportement d’évitement (l’enfant rassasié se détourne activement du mamelon).
Pour Spitz le «non» dit ou exprimé par un geste marque le début de la communication sémantique.
Pour Anna Freud, le «non» survient à un moment du développement au cours duquel l’enfant de plus en
plus autonome et curieux, est confronté à de nombreuses frustrations et interdictions de la part de la mère.
Le «non» naîtrait de l’identification de l’enfant à l’objet frustrateur et agresseur (la mère).
Le «non» est par ailleurs concomitant de la phase anale du développement affectif (S.Freud) et traduit
autant l’obstination que la maîtrise qui caractérisent si bien cette période.
Le retard, voire l’absence de l’acquisition du «non» traduit une perturbation du développement affec-
tif qui trouve son origine dans diverses étiologies :
• les psychoses infantiles
• les carences affectives
• les personnalités vulnérables
• les déficiences mentales sévères ou profondes
Certains enfants s’opposent beaucoup à leur entourage, ils sont décrits comme entêtés et même agres-
sifs. D’autres enfants sont décrits plutôt comme passifs, anxieux, ne se défendant jamais. A l’origine de

56
tels comportements on retrouve souvent une interaction mère-enfant conflictuelle.
Les mères sont souvent frustrantes, rigides, s’opposant elles-mêmes systématiquement à l’enfant et contrô-
lant mal leur agressivité (latente ou patente) à son égard. Ce contexte relationnel peut entraver le proces-
sus de séparation-individuation.

2. Le langage
Le développement du langage dépend de plusieurs facteurs qui interfèrent entre eux : organiques, affec-
tifs, cognitifs, environnementaux.
De ce fait le développement du langage peut accuser des variations importantes. Evaluer le langage consis-
te donc à tenir compte de l’histoire de l’enfant, de ses compétences neuro-biologiques, de la qualité des
relations avec son environnement (interactions précoces, qualité de la communication pré-verbale, stimu-
lations), de son bagage cognitif, etc. .

Sont considérés comme alarmants :


• L’absence de babillage et de gazouillis au-delà de 6 mois.
• L’absence de communication préverbale avec l’environnement : compréhension d’injonctions simples,
pointing, fait au «revoir» et «bravo»au-delà de 1 an.
• L’absence de mots isolés au-delà de 2 ans.
• L’absence de «mots-phrase» au-delà de 3 ans.

Les facteurs qui interviennent dans le retard du développement du langage

- Les déficiences sensorielles les surdités et les hypoacousies dont le diagnostic doit être le plus précoce
possible, nécessitent des examens audiométriques adaptés à l’âge de l’enfant.

- Les malformations de la région buccale et du palais voire des paralysies des organes effecteurs du lan-
gage comme on le voit dans les infirmités cérébrales motrices.

- Les déficiences mentales s’accompagnent de retard du développement psycho - moteur et notamment du


langage. L’importance du retard dépend du quotient de développement de l’enfant. Plus l’enfant parle tard plus
l’arriération est jugée sévère.

- Les psychoses infantiles précoces tel que l’autisme, perturbent gravement l’acquisition du langage.
Ce dernier étant un outil de communication, il est soit absent soit non communicatif (monologue inces-
sant, écholalie immédiate ou différée, stéréotypies verbales...). Le trouble du langage s’intègre dans un
retard global du développement notamment affectif.

- Les carences de soins maternels les carences extra-familiales (enfants placés en institution) ou intra-
familiales (dépression maternelle prolongée, maltraitance de l’enfant par une mère psychotique par
exemple...).

- La pauvreté des échanges verbaux


La pauvreté des échanges verbaux dans certaines familles qui n’investissent pas ce pôle de la communi-
cation, peut être responsable de retard de l’acquisition du langage chez l’enfant. .

57
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

- Le retard simple du langage


Ce retard est souvent isolé et ne s’accompagne pas de retard psychomoteur. Il se caractérise par une
atteinte de la structure de la phrase (syntaxique et linguistique), la compréhension du langage par
l’enfant étant normale. Les anomalies constatées sont une pauvreté du vocabulaire, des phrases
agrammaticales, l’absence de marquage verbal du temps, une confusion entre différents mots. Ce
trouble est probablement lié à des facteurs génétiques et constitutionnels (retard de la maturation du
langage).
Il est spontanément résolutif dès l’insertion de l’enfant dans un jardin d’enfants (bain linguistique) et
après avoir rassuré les parents. Il ne nécessite pas toujours le recours à une rééducation orthophonique.

- Le retard de parole
Ce retard ne s’accompagne pas forcément de retard de langage et survient chez des enfants d’intelli-
gence normale. Il s’agit d’un trouble qui altère spécifiquement la forme du mot. Il consiste en la per-
sistance au-delà de 4-5 ans des simplifications phonétiques (parler bébé). Ce trouble donne un aspect
incompréhensible au langage, véritable jargon que souvent seule la mère est capable de décrypter. Ce
trouble peut être favorisé par divers facteurs comme des difficultés de discrimination et de différencia-
tion des différents phonèmes, une immaturité affective et des attitudes régressives encouragées par l’en-
tourage. Une rééducation orthophonique, voire une prise en charge psychologique est indispensable.

- Le bégaiement physiologique
Ce trouble de l’élocution apparaît vers 3-5 ans, souvent au moment de l’insertion dans une collectivité d’en-
fants (école maternelle). Il s’agit d’un trouble de l’expression orale qui affecte le débit, le rythme et la flui-
dité verbale. Il est toujours lié à la présence d’un interlocuteur et fait participer des facteurs émotionnels et
affectifs. Ce type de bégaiement précoce comme son nom l’indique disparaît spontanément, toutefois il
peut arriver qu’il persiste avec une évolution capricieuse. On retrouve souvent des facteurs génétiques
(antécédents familiaux). Une prise en charge orthophonique et psychothérapique serait alors nécessaire.

- Les troubles articulatoires


Ils consistent en l’incapacité de prononcer correctement un phonème. Deux formes principales
s’observent : le sigmatisme interdental (zozotement) et le sigmatisme latéral (schlintement). Les
troubles articulatoires sont le plus souvent isolés, toutefois ils peuvent accompagner certains
tableaux de retard de langage ou de trouble de la parole. Lorsque ces troubles persistent, une
rééducation orthophonique s’impose.

3. L’acquisition de la propreté

L’acquisition de la propreté dépend de plusieurs facteurs :

- la maturation nerveuse qui va permettre la maîtrise physiologique des sphincters anaux et vésicaux.

- la maturation affective et psychologique elle va inciter l’enfant à l’autonomie.

- les facteurs relationnels qui vont entourer l’apprentissage sphinctérien. Ceci fait que le contrôle sphinc-
térien est sujet à d’importantes variations individuelles et on ne peut parler d’énurésie ni d’encoprésie
avant 3-4 ans.

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Beaucoup de pathologies infantiles précoces entravent l’acquisition de la propreté:

• c’est le cas notamment de l’arriération mentale (par défaut de maturation nerveuse)


• des affections organiques précoces qui entravent les apprentissages et l’autonomie
(hospitalisations fréquentes et prolongées).
• des psychoses infantiles (trouble de la reconnaissance de soi et de son corps)
• des troubles de la séparation-individuation (qui maintiennent l’enfant dans un fonctionnement régressif).

L’acquisition de la propreté peut être entravée:

- par un «dressage» sphinctérien trop précoce, rigide ou conflictuel.


Certaines mères obsessionnelles et soucieuses de la propreté mettent leurs enfants très tôt sur le pot par-
fois même dès le 40éme jour et s’acharnent à le maintenir propre à force de sollicitations. D’autres mères
forcent l’enfant à rester sur le pot et le punissent s’il n’a pas réussit à faire ce qu’on attendait de lui, ce
qui va induire chez l’enfant une exacerbation de la conduite de refus et d’opposition (normale à cet âge).
L’enfant va dès lors se retenir lorsqu’il est mis sur le pot et faire ses selles ou ses urines dans sa culotte
une fois seul.

- Les carences éducatives peuvent également retarder l’acquisition de la propreté: c’est le cas des
enfants carencés en soins maternels.

59
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

BILAN ET DIAGNOSTIC DU DEVELOPPEMENT

INDICATIONS ET CONDITIONS DE L’EXAMEN


L’ examen de l’enfant doit comporter une évaluation du développement psychomoteur.
- L’examen doit être court et de préférence standardisé.
- L’enfant doit être calme, détendu et rassuré.
On peut être amené à l’examiner alors qu’il est sur les genoux de sa mère si on n’arrive pas à le rassu-
rer (cas du jeune enfant et du nourrisson).

L’enfant qui a faim ou qui désire s’endormir sera difficile à examiner, on saura alors différer
l’examen.

- L’interrogatoire des parents


C’est un temps important de l’examen, minutieux il permet d’apporter des renseignements sur les
périodes anté, péri et postnatales et sur les éventuels incidents qui les ont émaillés.
Les renseignements sur les compétences de l’enfant (motricité, langage, autonomie, sociabilité...) aide-
rons le clinicien à mieux appréhender l’évaluation du développement psychomoteur.

LES FACTEURS PRE ET PERINATAUX


Les points suivants doivent être précisés car ils sont susceptibles d’avoir du sens dans certaines déviations
du développement:
• L’âge de la mère au moment de la grossesse
• une éventuelle consanguinité entre les parents.
• Les antécédents familiaux de l’enfant : parents et collatéraux (affections héréditaires, anomalies géné-
tiques, etc.).
• Les antécédents gynéco-obstétricaux de la mère notamment les interruptions spontanées de grossesse, la
mortalité infantile, etc.
• Les conditions qui entourent la conception notamment le désir ou non de la grossesse, le choix du sexe.
• Les habitudes de la mère: tabagisme, alcoolisme, toxicomanie...
• Les conditions socio-économiques et culturelles de la famille : pauvreté, sous-alimentation, personnali-
té fruste de la mère et ou du père.
• La qualité du suivi médical de la grossesse.
• Les incidents de la grossesse: menace de fausse couche ou d’accouchement prématuré, prise médica-
menteuse, maladie ou infection contractée, irradiation, etc.
• L’état psychologique de la mère au cours de la grossesse et en post-partum : stress, deuil, séparation,
conflits conjugaux, impact psychologique de signes sympathiques importants voire prolongés, patholo-
gie du post-partum (dépression traînante, épisode psychotique)...
• Les conditions de l’accouchement : prématurité ou postmaturité, accouchement dystocique et laborieux,
souffrance néonatale (préciser l’Apgar), convulsions néonatales, infections néonatales...

L’EXAMEN PSYCHOMOTEUR
L’examen idéal doit se dérouler selon la séquence suivante:
1 - Anamnèse précise du cas.

60
2 - Inspection et observation attentive du nourrisson permet de renseigner le clinicien sur l’état géné-
ral et sur l’existence d’éventuelles malformations congénitales, en particulier les dysmorphies
faciales.
3 - Examen neurologique qui doit tenir compte de l’âge de l’enfant (tonus, automatismes moteurs, exa-
men du crâne...) et sensoriel.
4 - Examen de la coordination motrice et de la qualité du geste (précision, maladresse).
5 - Observation du comportement de l’enfant lors de l’examen, de la qualité du contact, de l’intérêt que
porte l’enfant aux objets et aux personnes. Il est également important d’observer la réaction de l’en-
fant lors d’une éventuelle séparation avec la mère (demander à la mère de quitter le bureau en fin
d’examen par exemple).

Ceci va permettre d’apprécier selon l’âge de l’enfant:


1 - La motricité générale: tenue de la tête, position assise, position debout, reptation, marche à quatre
pattes, marche, posture et tonus, contrôle des réactions posturales, réactions d’équilibre (statique et
dynamique), symétrie, schémas et réactions toniques.
2 - L’audition et la localisation des bruits
3 - La vision et les mouvements oculaires
4 - La phonation la succion et la déglutition
5 - La préhension.
6 - Le degré d’autonomisation.
7 - La motricité fine et le graphisme.
8 - Le niveau de développement du langage.
9 - Le comportement affectif et la sociabilité.
10 - Les fonctions instinctuelles (sommeil, alimentation, contrôle sphinctérien).

L’EXAMEN DU CRANE
L’examen de routine du nourrisson doit systématiquement comprendre la mesure du périmètre crânien
maximal, en effet, la taille du crâne dépend en grande partie du développement de son contenu.
A la naissance la valeur moyenne du périmètre crânien est de 35 cm, son augmentation est proportionnel-
le à la croissance staturo-pondérale globale.

- Une grosse tête peut traduire l’existence :


• d’une hydrocéphalie
• d’un épanchement sous-dural
• d’une bosse séro-sanguine
• ou d’une macrocéphalie
- Une microcéphalie renseigne dans la plupart des cas sur :
• l’existence d’une déficience mentale
• ou d’une crânio-sténose.

Il est important de savoir que la tête d’un prématuré est plus grosse par rapport à son corps et qu’en cas
de malnutrition grave, le périmètre crânien est la mesure la moins affectée faisant apparaître la tête plus
grosse que le reste du corps.

61
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Outre la surveillance du périmètre crânien, le clinicien doit également effectuer la palpation des fonta-
nelles et des sutures du crâne à la recherche d’une fermeture prématurée des sutures (crânio-sténose).
Toute anomalie affectant le crâne doit indiquer un examen neurologique spécialisé.

DEPISTAGE DES TROUBLES DE LA VISION

Dans la période néonatale

- Vérifier l’existence du réflexe naso-palpébral et réflexe de clignement à la menace.


- Vérifier que la cornée, l’iris, les pupilles sont normales:
• qu’il n’existe pas de reflet blanchâtre ou rosé en arrière de la pupille qui pourrait indiquer une catarac-
te ou une tumeur de la rétine (la rétinoblastome).
• L’iris doit être bien circulaire. Il faut repérer son absence éventuelle (aniridie), ou une fente verticale
anormale ouvrant la pupille vers le bas (colobome).
- Se méfier d’un œil trop volumineux avec mydriase, il pourrait s’agir d’un glaucome congénital.
- Rechercher un strabisme.
- S’inquiéter d’un larmoiement anormal.
- Rechercher des mouvements oculaires anormaux tel un nystagmus.
- Le nouveau - né a une vision floue et imprécise.

Nouveau - né < 1 / 10e


1 an 4 / 10e
3 ans 10 / 10e

A partir de 3 ans, l’acuité visuelle pourra être correctement appréciée avec des échelles visuelles adaptées à l’âge.

DEPISTAGE DE LA SURDITE

Penser à la possibilité d’une surdité devant :


• Un nouveau-né qui ne réagit pas à un bruit violent (réflexe cochléo-palpébral).
• Un nourrisson qui ne gazouille plus, devient trop calme, ne réagit pas aux bruits habituels.
• Un nourrisson qui a 9 mois, n’acquière pas le langage syllabique.
• Un enfant agité, agressif, bruyant.
• Un enfant qui ne progresse plus, ne participe plus, devient triste.
• Un enfant qui a un retard de langage ou de parole.

Etiologies
1 - Infection au cours de la grossesse (rubéole,grippe,syphilis, herpès, listériose, infection à
CMV, toxoplasmose).
2 - Retard de croissance intra - utérin.
3 - Prématurité.
4 - Anoxie néonatale.
5 - Ictère nucléaire.
6 - Antécédent de méningite.
7 - Antécédent familiaux de surdité.

62
8 - Malformation de l’oreille externe ou des globes oculaires.
9 - Syndrome polymalformatif.

Examen
1 - L’interrogatoire des parents renseigne sur les réactions de l’enfant aux différents stimuli sonores.
Mais il faut savoir qu’un nourrisson sourd peut émettre des lallations et un gazouillis tout à fait normaux
jusqu'à 7 à 8 mois, que le sursaut au claquement d’une porte peut être dû aux vibrations mécaniques trans-
mises au lit.

2 - Les examens complémentaires


• Babymètre néonatal de Veit-Bizaguet (à la naissance).
• Audiomètrie vocale (à 2 - 3 ans).
• Impédancemètrie.
• Eléctrocochléographie.
• Etude des potentiels évoqués auditifs (PEA).

Tous ces examens ont leur intérêt et leurs limites. Ils ne peuvent être envisagés qu’après un examen cli-
nique soigneux.

LES CRITERES DU DIAGNOSTIC PRECOCE (I.FLEHMIG)


1 - Modification de la posture et du tonus musculaire.
2 - Réactions de redressement inadéquates ou absentes.
3 - Réactions d’équilibre inadéquates ou absentes.
4 - Schémas de posture toniques ou persistants qui gênent la coordination des mouvements.
5 - Asymétries posturales qui dépassent les limites physiologiques autorisées par la dominance cérébrale.
6 - Retard du développement de toutes les capacités ou de certaines performances.
7 - Evocation de troubles dans le domaine des perceptions visuelles, auditives, kinesthésiques et tactiles,
du fait d’un manque d’intégration sensorielle.
8 - Yeux inattentifs ou sans contact malgré une vue normale.
9 - Pas de réaction certaine aux bruits puisque la localisation n’en est pas possible, ou réaction exagérée
malgré une acuité auditive normale. Ces enfants appuient souvent leurs mains sur leurs oreilles en pré-
sence de bruits d’intensité normale.
10 - Hyperesthésie extéroceptive, comportement chaotique et désorganisé.

63
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LA CROISSANCE

Le développement physique est la résultante de deux processus, un processus de croissance et un proces-


sus de maturation.
- La croissance : est un phénomène quantitatif: poids, taille, périmètre crânien, etc...
- La maturation ; est un phénomène qualitatif : maturation osseuse, dentaire, sexuelle. La croissance est
plus importante chez le garçon que chez la fille, alors que la maturation sexuelle est plus précoce chez
cette dernière.

CROISSANCE INTRA - UTERINE

A 10 semaines L’embryon mesure 3 cm de long


A 3 mois Le fœtus mesure 7 cm de long
A 6 mois Le fœtus mesure 37 cm de long (soit les 2/3 de la taille
à la naissance), et pèse 1 kg (soit le1/3 du poids à la naissance).

CROISSANCE DES ORGANES


1 - Le cerveau : sa croissance est très rapide au cours des premiers mois de la vie. A 3 ans, il atteint 80%
de sa taille adulte.
2 - L’appareil génital : après un très bref éveil en période néonatale (crise génitale), reste en sommeil jus-
qu’à la puberté, durant laquelle, en 4 ans, il atteindra son plein développement.
3 - Le système lymphoïde : atteint son développement maximum vers 6 ans, et régresse ensuite.

EVOLUTION DES PROPORTIONS DU CORPS


Au début de la période fœtale, la tête est énorme par rapport au tronc, et aux membres et représente la moi-
tié de la longueur totale du corps ; alors qu’elle n’en sera pas plus que le huitième à l’âge adulte.

5 mois Nouveau-né 2 ans 6 ans


(foetus)
64
LA CROISSANCE DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT

Le nourrisson a une croissance rapide :


- il grandit de 25 cm au cours de la 1èr année, de 12 cm au cours de la 2ème année.
- Il double son poids à 5 mois, le triple à 1 an.

L’enfant
- grandit encore de 8 cm dans la 3éme année, de 7 cm durant la 4ème année.
- A 4 ans, il mesure 1 mètre, et pèse 16 kg en moyenne.
- A partir de 4 ans, la croissance est plus lente et plus régulière: de 5 à 6 cm par an, avec une prise de poids
annuelle de 2 kg environ.
- Il faut insister sur l’importance de l’appréciation du poids par rapport à la taille.

Le périmètre crânien (PC) est au moyenne


• de 47 cm à 12 mois
• de 49 cm à 2 ans
• de 50 cm à 3 ans
• et de 55 cm à l’âge adulte
Jusqu’à 1 an, le PC est égal à la moitié de la taille augmentée de 10 cm (PC = T/2 + 10).

INDICE DE MATURATION

1 - Maturation dentaire
La dentition temporaire ou dentition de lait : Elle est faite de 20 dents, soit 5 dents par hémi -
mâchoire (incisive médiane, incisive latérale, canine, 1e et 2e prémolaires), dont l’éruption se produit entre
6 mois et 2.5 ans.

Dentition définitive ou 2ème dentition : Elle comporte 32 dents, soit 8 par hémi - mâchoire. Leur
éruption se produit entre 6 et 25 ans.
- Les dents de lait chutent dans l’ordre de leur apparition.
- Douze dents, soit trois molaires par hémi - mâchoire n’ont pas de correspondances dans les dents de lait.
Il s’agit des dents: de 6 ans , de 12 ans et de la dent de sagesse.

2 - Maturation osseuse
L’âge osseux est définie par des points de repères radiologiques, qui correspondent à l’ossification des-
matrices cartilagineuses des os courts et des épiphyses des os longs.
Chez le nouveau - né: On utilise une radiographie du pieds et du genou.
Chez l’enfant: On utilise des radiographies de la main et du coude gauches.

65
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

ETIOLOGIE DU RETARD DE CROISSANCE STATURO - PONDERALE

66
LES COURBES DE CROISSANCE CHEZ
LES FILLES ET LES GARÇONS DE  À  ANS

Périmètre crânien en fonction de l’âge : de la naissance à 6 ans chez le garçon.


Périmètre crânien ( en cm)

Age (0 - 23 mois - 2 à 6 ans).

SOURCE : livre de neuropediatrie


GLAXON et PH Eurard Edition MASSON 2000

67
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Périmètre crânien en fonction de l’âge : de la naissance à 6 ans chez la fille

Age (0 - 23 mois - 2 à 6 ans).

SOURCE : livre de neuropediatrie


GLAXON et PH Eurard Edition MASSON 2000

68
Poids en fonction de l’âge: de la naissance à 6ans chez le garçon
Taille en cm

Age (0 - 35 mois - 3 à 6 ans).

SOURCE : courbes SEMPE

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Poids en fonction de l’âge: de la naissance à 6ans chez la fille

Age (0 - 35 mois - 3 à 6 ans).

SOURCE : courbes SEMPE

70
Taille en fonction de l’âge : de la naissance à 6 ans chez le garçon
Périmètre crânien ( en cm)

Age (0 - 35 mois - 3 à 6 ans).

SOURCE: courbes SEMPE

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Taille en fonction de l’âge : de la naissance à 6 ans chez la fille

Age (0 - 35 mois - 3 à 6 ans).

SOURCE: courbes SEMPE

72
L’ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DE L’ENFANT

JUSQU’A 6 MOIS: LE LAIT CONSTITUE L’ALIMENT UNIQUE

Le lait maternel
- Le lait maternel est remarquablement adapté aux besoins du nourrisson: Sa composition en protéines, en
acides gras, en glucides, en sels minéraux, en vitamines et en oligo - éléments lui conviennent parfaitement.
- Il faut noter également que le lait change de composition avec l’âge de l’enfant : colostrum durant les
cinq premiers jours, puis lait de transition pendant une quinzaine de jours avant d’aboutir à la composi-
tion du lait définitif.
- C’est dans la première heure après la naissance que l’enfant doit être mis au sein pour faciliter la
montée laiteuse et il doit y être mis fréquemment dans la journée. Par la suite, l’allaitement se fera
à la demande.
- Jusqu’à l’âge de 6 mois, l’allaitement maternel suffit à une croissance normale.

- Les laits artificiels pour nourrissons sont de mieux en mieux adaptés, ils n’en restent pas moins de qua-
lité inférieure au lait maternel.

A PARTIR DE 6 MOIS: LA DIVERSIFICATION


- A la ration du matin peut être servie une bouillie de céréales et un jus de fruits
- Introduire dans le repas de midi une purée de légumes verts et un jus de fruits.
- Le lait premier âge est remplacé par du lait deuxième âge.
- Le diner peut comporter une soupe de légumes avec de petites pattes.
- Deux collations peuvent être servies et seront à base de compote de fruits ou un yaourt ou un petit suisse
- cette diversification commencera à 4 mois et sera à base des aliments suscités à raison de 1 à deux
fois/jours et ce si le nourrisson:
* Semble vouloir des aliments semi solides ou
* Semble affamé après l’allaitement
* Ne prend pas suffisamment poids.

ENTRE 6 ET 12 MOIS
En plus de l’allaitement maternel, la ration alimentaire doit comporter 3 repas .La purée de légumes sera
donnée à la cuillère et épaissit progressivement, tous les légumes sont valables,au fur et à mesure,
adjoindre des aliments protidiques au choix ( veau, poulet, lapin, poisson,1/4 d’oeuf), à défaut
lentilles,petits pois etc.....Ajouter une cuillerée à café d’huile d’olive.

APRES L’AGE DE UN AN
Allaiter au sein aussi souvent que l’enfant le reclame. Donner trois repas quotidiens à base de repas fami-
lial et deux collations.
• Eviter les boissons sucrées, les fritures, les sucreries, l’excès de sel.
• Maintenir un apport suffisant de légumes verts, de fruits.
• Maintenir un petit déjeuner qualitativement et quantitativement suffisant.
Les troubles alimentaires du nourrisson (notamment l’anorexie et les vomissements) sont fréquents et

73
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

sont souvent un motif de consultation en pédiatrie.


Ces troubles (après avoir éliminé une cause somatique) doivent être replacés dans leur contexte affectif et
relationnel en évaluant notamment les dispositions psychiques de la mère et son investissement du bébé ainsi
que la qualité de la relation autour de l’alimentation.

- Respecter les besoins de l’enfant et proscrire les attitudes rigides autour du nourrissage,
- Bannir le forçage alimentaire sous toutes ses formes (notamment par la ruse),
- Rassurer la mère quant à ses compétences maternelles, est déjà en soit une prévention de ces
troubles.

FICHE 6: LE FORçAGE ALIMENTAIRE


Il consiste à obliger l’enfant à manger en usant de la ruse ou de la
contrainte. Cette attitude fait souvent suite à la période de sevrage
au cours de laquelle l’enfant peut refuser certains aliments. Cette
période brève et somme toute normale, inquiète la mère touchée
dans sa fonction maternelle nourricière.
La situation prend rapidement des proportions dramatiques et la
mère souvent conseillée par l’entourage, en vient à forcer l’enfant à
manger voir à le gaver. Ce genre de repas qui prend une heure ou
plus d’efforts et de ruses se termine généralement par des vomisse-
ments.
Aussi faut-il déconseiller à ces mères anxieuses le recours à de tels
stratagèmes qui aggravent l’attitude de refus de l’enfant, il peut
engendrer plus tard dans l’enfance et à l’adolescence des troubles
des conduites alimentaires.
La valeur rassurante de l’examen médical et de la courbe de poids,
suffisent souvent à modifier la relation entre la mère et l’enfant. Il
arrive dans certains cas qu’une prise en charge psychologique de la
mère soit nécessaire lorsque cette dernière n’arrive pas à dépasser ce
comportement répétitif.

74
ALLAITEMENT ET SEVRAGE
L’allaitement maternel outre ses innombrables qualités nutritionnelles et immunitaires aide à l’établisse-
ment précoce d’une relation affective de bonne qualité entre l’enfant et sa mère. Le contact corps à corps
procure au bébé un sentiment de sécurité et d’amour et renforce chez la mère les capacités d’attachement
et d’investissement affectif de l’enfant. Ainsi faut-il encourager les mères à allaiter leurs enfants et cela
dès la première heure qui suit l’accouchement.

Le rooming-in, consiste à ne pas séparer l’enfant de sa mère après l’accouchement, c’est une pratique uti-
lisée dans les maternités tunisiennes (secteur publique et privé).
Après l’accouchement, l’enfant est installé dans la même chambre que sa mère, dans le même lit ou
dans un berceau à sa proximité. Cette mesure favorise l’investissement immédiat de l’enfant et le
démarrage de l’allaitement.

Le sevrage: Classiquement, il est conseillé à la mère de diversifier l’alimentation de son bébé à partir de
l’âge de 6 mois. Les aliments introduits à cette période ne remplacent pas le lait, ils le complètent.
L’allaitement maternel reste utile à la fois sur le plan affectif mais également nutritif.
Ainsi est-il conseillé de poursuivre l’allaitement autant que possible jusqu’à l’âge de 2 ans, afin d’entrete-
nir le contact affectif et intime entre la mère et son enfant.

Une fois le sevrage décidé, les conseils suivants doivent être prodigués à la mère:

• Diminution progressive et étalée dans le temps du nombre des tétées au cours de la journée : supprimer
d’abord celle du matin ou de l’après-midi puis deux semaines après en supprimer une autre et ainsi de suite...
• Ne supprimer les tétées de nuit qu’en dernier
• Parallèlement augmenter progressivement le nombre des repas; n’introduire qu’un seul aliment à la fois
et attendre que l’enfant soit habitué au goût pour en introduire un autre .
• Eviter certaines mesures culturelles de sevrage telles que:mar sbar, marc de café ou harrissa sur le mamelon...
• Entourer l’enfant d’une affection particulière afin de l’aider à accepter et à mieux vivre le sevrage
• Eviter de prolonger l’allaitement au-delà de 2 ans afin d’aider l’enfant à affirmer son autonomie.

Au moment du sevrage l’enfant peut refuser des aliments pour plusieurs raisons:
• Le goût ou l’aspect de l’aliment ne lui plait pas.
• On le force à avaler ou on le fait manger trop vite.
.
• Il n’a pas faim, il est fatigué, il a une poussée dentaire, il est mouillé, l’aliment est trop chaud..
• Il désire manger seul, il préfère la tasse à la cuillère, il voudrait manger dans l’assiette qu’il aime.

75
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE SOMMEIL DU JEUNE ENFANT

Le sommeil de l’enfant diffère de celui de l’adulte non seulement par sa durée mais également par ses
caractéristiques.
- A la naissance, le bébé dort en moyenne 15 à 18 heures par jour par fractions de 2 à 3 heures entrecou-
pées par des périodes de veille courtes.
- Progressivement le sommeil de nuit s’allonge, les réveils se raréfient pour disparaître alors que le som-
meil diurne se réduit progressivement à une sieste de 2 à 3 heures à partir de l’âge de 18 mois à 2 ans.

Sur le plan électrique le sommeil paradoxal occupe à la naissance et pendant la première année 50% du
sommeil (contre 20% chez l’adulte).

Des troubles du sommeil


Ces troubles peuvent s’observer très tôt chez le bébé en dehors d’une affection médicale, ils signalent les dif-
ficultés d’adaptation de l’enfant à son environnement (distorsions éducatives, stimulation excessive, anxiété
maternelle..). Au cours de la deuxième année, les troubles du sommeil sont fréquents: phobie de l’endor-
missement, opposition au coucher, réveils multiples souvent anxieux, etc. Ils témoignent de l’apparition des
premiers rêves imagés et de l’exacerbation normale des angoisses de séparation et de solitude.

L’environnement doit de ce fait réunir autour de l’enfant les meilleures conditions favorisant l’apparition
du sommeil:
• environnement calme et adéquat,
• éviter la surstimulation,
• rassurer l’enfant quant à la permanence de ses objets et des personnes qu’il investit
• et respecter ses besoins spontanés de sommeil.

Toute insomnie précoce et majeure, comme toute hypersomnie nécessitent une investigation car elles
peuvent être les signes prédictifs de pathologies.
A l’inverse, les parasomnies: rythmies de l’endormissement, éveils confusionnels, terreurs nocturnes,
somnambulisme, somniloquie, bruxisme, etc. extrêmement fréquentes et banales chez l’enfant, n’ont
aucun caractère péjoratif malgré l’inquiétude que peuvent engendrer leurs manifestations chez les
parents.

76
L’ENFANT ET SES COMPETENCES

EVOLUTION DE L’EXPRESSION GRAPHIQUE

Les enfants ont plaisir, déjà à partir d’un an, à manipuler des crayons, à tracer des traits au hasard. Le des-
sin n’est encore qu’un jeu fonctionnel auquel ils n’attribuent aucune signification. Les études de dessins
d’enfants ont montré que c’est vers l’âge de 3 ans qu’apparaît l’intention de l’enfant de représenter des
objets réels. Toutefois, il ne cherche pas à copier la réalité, mais à traduire ce qu’il perçoit de celle-ci; c’est
la période du «réalisme intellectuel» qui dure jusqu’à la 9ème année environ.

LE DESSIN DU BONHOMME
C’est vers l’âge de 3 ans que débute chez l’enfant la représentation graphique des sujets:
• Elle commence par une sorte de gribouillis, où un faisceau de lignes vaguement parallèles et se termine
par un rond indiquant la tête.
• Peu à peu, ce gribouillis évolue en un dessin type comprenant deux lignes parallèles surmontées d’un
cercle : c’est le stade du «bonhomme têtard».
• Celui-ci reçoit peu à peu divers détails significatifs : des yeux, un nez, une bouche, des cheveux.
• Les enfants ont tendance à représenter les pieds bien avant les bras.
• Jusqu’à 4 ans, le tronc est limité à un trait qui, progressivement prend du volume.
• L’accession au dessin de profil, commence vers l’âge de 5 - 6 ans.

LES FORMES GEOMETRIQUES


- A 3 ans : l’enfant peut dessiner un «cercle».
- A 4 ans : il sait dessiner le «rectangle» et le «carré».
- A 5 ans : le «triangle».
- A 7 ans : le «losange».

3 ans : le « bonhomme têtard» 4-5 ans : l’enfant perfectionne sa technique

77
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Conseils aux parents


Le dessin donne consistance au monde imaginaire de l’enfant. En effet, dessiner est une manière pour
l’enfant d’exprimer son monde intérieur de la même façon que le jeu symbolique. Les parents doivent:
• Etre attentifs aux paroles de l’enfant qui dessine, l’amener à parler sans le jamais forcer (pour ne pas
contrarier la spontanéité de l’enfant).
• Se garder d’étouffer l’imagination de l’enfant en lui dictant des régles qui entraveraient toute la
fraîcheur et l’authenticité de ses dessins.
• Les performances graphiques ont une progression lente, et chaque enfant a son propre rythme qu’il faut
respecter.

78
FICHE 7. LA GAUCHERIE CONTRARIEE
Il était commun aux parents d’exiger de leur enfant gaucher l’usa-
ge exclusif de sa main droite pour certaines activités telles que man-
ger, écrire... En effet certaines croyances culturelles et religieuses
faisaient de l’utilisation de la main gauche un acte contre nature
banni par la communauté. Ainsi nombre d’enfants gauchers ont été
contrariés et forcés à utiliser leur main droite. La contrariété ne rési-
de pas en fait à inverser de main mais plutôt à inverser d’hémi-
sphère dominant (le droit pour le gaucher). Ce forçage a été incri-
miné dans de nombreux troubles tels que dans :
• Les latéralités mal définies à un âge avancé,
• Les troubles de l’organisation spatio-temporelle et du schéma
corporel,
• Les dysgraphies
• Certains troubles du langage comme la dyslexie et le bégaiement.

Outre ces implications, la contrariété en elle même et la frustration


qu’elle engendre induisent une conflictualité relationnelle éviden-
te avec les répercussions affectives que cela peut entraîner. Ainsi
faudrait-il conseiller aux mères de respecter le choix de l’enfant
gaucher fût-il de se «contrarier lui-même».

79
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

LE JEU

C’est sur la base du jeu que s’édifie toute l’existence expérientielle de l’homme.
(Winnicott)

LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT A TRAVERS LE JEU


Le jeu de l’enfant se fortifie de plusieurs dimensions : le plaisir, la découverte, la maîtrise, la créativité et
l’expression de soi

1. Le plaisir
Le plaisir est une composante essentielle du jeu. Sans le plaisir le jeu n’existe pas.

2. La découverte
Pour l’enfant qui joue, les objets dévoilent leurs particularités. Il apprend par exemple, qu’un crayon
peut laisser des marques, que le sable coule entre les doigts, qu’un ballon peut être roulé, peut rebon-
dir, etc.

3. La maîtrise
Jouer c’est aussi maîtriser la réalité. Dans son jeu, l’enfant jette un pont entre le familier et l’étranger : il
apprivoise graduellement la réalité (Frappier).

4. La créativite
Plusieurs études ont démontré l’existence d’un lien entre le jeu et l’émergence de la créativité. Dans
son jeu, l’enfant décide de ce qu’est la réalité. Il la transforme et l’adapte à ses désirs. Winnicott
énonce que : «c’est en jouant que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser
sa personnalité toute entière».

5. L’Expression de soi
Le jeu est en quelque sorte le langage primaire de l’enfant, ou comme le mentionnent certains, le langage
de l’action. Par son biais, l’enfant exprime son monde intérieur et ses émotions, et l’action même de jouer
vient à son tour modifier la réalité interne de l’enfant.

*Ainsi en jouant, l’enfant expérimente des sentiments de plaisir et sa volonté de maîtrise. Il découvre le
monde, il exprime et il crée.

LE DEVELOPPEMENT DU JEU CHEZ L’ENFANT


Avant 18 mois : jeu autocosmique (Erikson)
Le bébé s’intéresse à la découverte de son propre corps, puis au visage de sa mère qu’il explore de façon
active. L’être humain est, pour le jeune enfant «le jouet» interactif le plus riche en découverte. Les jeux
sensoriels permettent à l’enfant d’entendre, de voir, de sucer, de goûter, de toucher, de bouger, tous phé-
nomènes qui favorisent chez lui l’exploration et la découverte du monde.

80
A 18 mois : la microsphère
L’attention de l’enfant est centrée sur l’exploration des objets qui l’entourent. Son univers de jeu atteint la
microsphère, ou monde des jouets. Son intérêt pour les humains se limite alors aux personnes familières.
Les enfants de son âge ne sollicitent guère son attention, il préfère jouer seul.

De 18 mois à 3 ans : la macrosphère


A partir de 18 mois, l’enfant est curieux de découvrir, d’expérimenter son environnement. Tout matériel
de jeu sollicitant l’exercice de la motricité fine et ou globale l’attire : ballon, balançoire, anneaux, tricycle,
etc.
Ses stratégies et ses compétences s’améliorent au fur et à mesure que s’exerce son action. A la fin de cette
période, on décèle chez lui un intérêt manifeste pour le «faire semblant». Il prête vie aux objets qu’il anime
au gré de son humeur et s’implique sans réserve dans l’imaginaire
A 3 ans, l’enfant aime la compagnie de ses pairs, il atteint de ce fait ce qu’il est convenu d’appeler la
macrosphère, à savoir le monde partagé par les autres.

De 3 à 6 ans : jeu symbolique et jeux de règles


L’imagination devient très présente dans les activités de jeu de l’enfant : elle permet l’accession au jeu
symbolique. A partir d’un livre, d’un déguisement, d’une poupée, etc. il crée des scénarios singuliers. Il
s’intéresse également aux jouets permettant de mimer les activités des adultes : une trousse médicale, de
petites autos, un service de vaisselle, etc. A la fin de cette période, il commence à apprécier et à dévelop-
per les jeux de règles (jeux de société) et reproduit dans son jeu des règles semblables à celles qui régis-
sent le monde des adultes.

LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT DU JEU

81
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

L’AGRESSIVITE CHEZ L’ENFANT NORMAL

Il existe au cours du développement de l’enfant et dans le cadre d’une normalité psychophysiologique, des
formes de réactions agressives immédiates, des formes de réactions agressives différées et une agressivi-
té ultérieurement socialisée.
Les conduites agressives se manifestent dès les premiers mois de la vie par un comportement auto-agres-
sif, auquel fait suite au fur et à mesure du développement une hétéro-agressivité, d’abord motrice, qui avec
l’installation du langage sera de plus en plus verbalisée.

AUTO-AGRESSIVITE
La plupart des travaux soulignent la présence de décharges motrices rythmiques (toutes les formes de
balancements), et même de décharges motrices «auto-offensives» (se frapper la tête ou la taper contre le
mur, se mordre, se torde les mains) chez des enfants normaux.
Ces comportements culminent à l’âge de 12 mois et disparaissent au bout de 18-24 mois, laissant place à
l’émergence de comportements hétéro-agréssifs. Ils peuvent rester parfois présents jusqu'à l’âge de 4 ans.
Ces conduites ont pour but d’accroître la stimulation vestibulaire.

Une telle stimulation favorisant le développement psychomoteur exprime et diminue parallèlement la ten-
sion et l’anxiété en réponse à la frustration, cela expliquerait sa fréquence accrue au moment du coucher.
Reflets de l’activité structurante, ces comportements s’exercent sur le corps du fait de l’intégration insuf-
fisante du schéma corporel et du Moi. Ainsi, au fur et à mesure que s’établit le schéma corporel, ces
conduites s’estompent pour laisser la place à des comportements hétéro-agressifs. L’enfant passe de l’ex-
ploration et de l’identification du corps à la différenciation consciente de l’objet extérieur.

Onychophagie : Le fait de ronger les ongles est un comportement fréquent chez certains enfants (30%)
plutôt anxieux, instables.
Trichotillomanie : C’est le besoin irrésistible de manipuler ses cheveux voir de les arracher (parfois, de
les manger : trichophagie). Ce symptôme se rencontre lors de séparation, de placement, de carence et de
frustration ; à la naissance d’un puîné.
Il a des significations multiples : valeur auto - agressive, auto - érotique, régressive.
Il peut se voir chez des enfants dépressifs, névrotiques, abandonniques, psychotiques.

HETERO - AGRESSIVITE
AJURIAGUERRA estime que la courbe d’évolution de l’ensemble des réactions hétéro-agressives s’élè-
ve rapidement à partir de 12 mois pour atteindre, à 4 ans 52% des enfants, les garçons étant manifeste-
ment plus agressifs que les filles.
A partir de 4 ans, les manifestations verbales sont plus nombreuses que les manifestations motrices.
Les gestes significatifs d’agression sont plus fréquents chez les garçons que chez les filles, et dans l’en-
semble, ils augmentent en fréquence de 2 à 4 ans.
vers 4 ans, l’enfant verbalise mieux son agressivité. Ses fantaisies agressives sont alors souvent riches et
nombreuses comme en témoignent ses jeux, en même temps les rêves d’angoisse et d’agression font leur
apparition.
Toutefois une violence à minima persiste fréquemment : comme attestent les nombreuses agressions sur
les animaux, ou entre enfants.

82
FICHE 8:
EVITER LA CONTENTION PHYSIQUE

Certaines mères attachent l’enfant avec un lien (par la ceinture ou


par le pied) afin de vaquer aux occupations ménagères. Eviter cette
mesure, voire lorsque cela n’est pas possible de la réduire dans le
temps (pendant des périodes courtes), de libérer l’enfant quant il le
réclame et d’utiliser un lien suffisamment long qui lui offre un cer-
tain périmètre d’exploration. En effet la contention physique de
l’enfant à un âge où le besoin d’activité motrice et d’exploration de
l’espace est prépondérant peut ultérieurement être responsable :
• de difficultés d’endormissement (insomnie joyeuse)
• d’instabilité psychomotrice,
• d’attitudes d’opposition systématiques
• de troubles du caractère et ou des conduites.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

CONSEILS A LA MERE

LES ECHANGES AFFECTIFS ET LES INTERACTIONS MERE-ENFANT


Il faut Sensibiliser les mères à l’occasion des consultations sur l’importance des échanges affectifs avec
l’enfant. Dès les premiers jours de la vie, la mère est attentive aux premiers signes d’éveil et cherche à
établir un contact avec son enfant. Elle lui parle, le caresse, cherche à capter son regard notamment au
cours de certains moments privilégiés tels que l’allaitement, le change, le bain...

La mère va progressivement apprendre à régler et à adapter son comportement en fonction des fluc-
tuations tensionnelles de l’enfant : l’apaiser lorsque son niveau tensionnel est élevé (cris, irritabilité)
ou bien le stimuler lorsqu’il est calme. Le bébé possède également tout un registre émotionnel pour
faire réagir sa mère et entrer en communication avec elle : les cris sont de véritables signaux et sur-
viennent dans toute situation de malaise ou de besoin, la mère est capable très tôt de les distinguer et
de réagir en conséquence.

Le bébé peut également attirer l’attention par ses regards, ses sourires et ses grimaces spontanés qui res-
semblent à des mimiques. La mère répond et souvent imite les expressions faciales du bébé; cela le sti-
mule, il regarde davantage sa mère et l’imite. Ce début de dialogue permet à la mère de soutenir l’atten-
tion de son enfant. Plus tard, la communication mère/enfant va se développer, s’enrichir de vocalisations
et d’imitation en retour souvent relancées par l’enfant lui-même.

Au cours des mois suivants les imitations vont se raréfier au profit des jeux mère / enfant et de la com-
munication verbale. C’est à la mère de choisir les moments privilégiés pour stimuler l’enfant sans pour
autant l’exciter ni l’irriter par un surcroît de stimulations. Ces attitudes lorsqu’elles sont efficaces donnent
à la mère le sentiment très gratifiant d’être une bonne mère et renforcent son attachement.

Au contraire lorsqu’elle n’arrive pas à apaiser ses cris, à l’endormir ou à le nourrir, elle peut éprouver un
sentiment d’incapacité et son anxiété augmente. Cette adaptation mutuelle peut être perturbée soit parce
que la mère n’est pas disponible à son enfant pour des raisons diverses telle qu’une dépression, une psy-
chose, de graves conflits menaçant son équilibre psychique, soit du fait de conditions sociales très défa-
vorisées, soit parce que l’enfant a un tempérament ou un handicap qui rendent l’échange difficile (c’est le
cas des enfants qui pleurent beaucoup, ceux qui sont trop passifs et peu réceptifs aux sollicitations mater-
nelles et enfin ceux dont l’état de santé nécessite des soins particuliers).

Certaines situations doivent faire suspecter une éventuelle difficulté dans l’établissement de la relation
mère / enfant :
• Antécédents obstétricaux :avortements provoqués ou spontanés, antécédents de grossesses non
suivies.
• Antécédents personnels de troubles psychiatriques, de tentatives de suicide ou de prise de drogue.
• Situation de la mère : instance de divorce ou gros conflits conjugaux, mère célibataire, seule ou iso-
lée de toute famille, mère sans domicile fixe ou sans ressources.
• Absence de projet d’avenir pour l’enfant ou antécédents de placement d’enfants dans des institutions
d’accueil.

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Lorsque le professionnel de la santé suspecte une situation à risque, il se doit d’aider la mère, et cela dès
les premiers jours, à établir un premier contact valorisant avec son enfant, à acquérir un sentiment de com-
pétence afin de favoriser l’investissement affectif de l’enfant. Dans les cas où le rejet de l’enfant paraît
manifeste et que lors des différentes consultations des attitudes négatives (irritations, réactions violentes,
indifférences à ses pleurs, etc.) à son encontre sont notées un avis spécialisé s’impose .
Ainsi l’aide de l’entourage voire des professionnels de la santé est capitale surtout pour les mères en
détresse, les primipares, ou bien celles dont l’enfant pose un problème.

LA SOCIALISATION
A partir de l’âge de 2 ans, l’enfant commence à diversifier ses modes relationnels et à réagir de façon dif-
férente en fonction des personnes. La mère doit encourager et favoriser le besoin qu’a l’enfant d’aller vers
les autres. La socialisation aide en effet l’enfant à s’affirmer et à parfaire son autonomie. Dans notre socié-
té actuelle, le nombre d’enfants est restreint et les naissances sont souvent espacées.
L’enfant est de ce fait souvent seul avec ses parents qui le surprotégent et le stimulent parfois avec excès.
Ceci est certes enrichissant pour lui et encourage son identification aux adultes par contre cela risque d’en-
traver l’affirmation de soi et l’autonomie.
Amener l’enfant à rencontrer d’autres enfants par exemple par le biais d’une insertion dans un jardin d’en-
fants et cela à partir de l’âge de 3 ans est une mesure à encourager systématiquement, surtout lorsqu’on
suspecte des conditions entravant le développement affectif et l’autonomie de l’enfant.
L’adaptation à l’école maternelle n’est pas toujours aisée pour l’enfant, beaucoup d’entre eux pleurent les
premiers jours au moment de quitter leurs mères. Certains expriment leur difficulté à la séparation par un
comportement opposant, une instabilité et une agressivité envers les autres.
D’autres sont par contre passifs et même inhibés, ils parlent peu, sont dociles et ne se défendent pas. Les
enfants qui s’adaptent le mieux peuvent pleurer les premiers jours mais vont rapidement obéir à la maî-
tresse, s’intéresser aux activités et établir des relations avec leurs pairs.
La qualité de cette adaptation dépend de l’autonomie acquise par l’enfant dans sa relation à sa mère.

L’APPRENTISSAGE SPHINCTERIEN
C’est au courant de la seconde année que l’enfant maîtrise le contrôle de la défécation puis de la miction.
L’obtention de ce contrôle, considéré comme physiologique entre un et trois ans dépend de plusieurs facteurs :
• La maturation nerveuse qui permettra le contrôle volontaire des muscles striés sphinctériens.
• Les modalités éducatives et relationnelles qui s’instaurent entre la mère et son enfant : rigidité
ou au contraire carences éducatives.
• Enfin la maturité de la personnalité de l’enfant: en effet le contrôle sphinctérien est lié à la problé-
matique du stade anal où le plaisir est associé à la rétention et à l’expulsion.
Ainsi est-il important de conseiller la mère d’attendre l’âge de 2-3 ans pour entamer l’éducation sphincté-
rienne et surtout de le faire sans rigidité, contraintes ni punitions. En effet, il arrive souvent que certaines
mères anticipent et mettent l’enfant précocement sur le pot, avant même qu’il n’ait acquis la maturation
nerveuse et psychologique requise.Certaines mères mal conseillées par l’entourage mettent le bébé sur le
pot dès les premiers mois de la vie, elles usent de ruses, de persuasion et parfois même de punition. Cette
activité se charge alors d’une connotation relationnelle très particulière ; l’enfant s’oppose au désir de sa
mère en se retenant ou en faisant ses selles ailleurs que dans le pot et lorsqu’il se soumet et s’efforce de
faire comme on lui demande.
Ceci peut être source de conflits immédiats, retard de l’apprentissage ou ultérieurs : apparition d’encopré-
sie et / ou d’énurésie.

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

FICHES  RESUMES
L’EVOLUTION DES POSTURES
1er - 2e mois 1er mois : l’hypertonie domine.
2e mois: le corps est plus souple. Tiré en position assise, la tête retombe en arrière.

3e - 4e mois A plat ventre, l’enfant se tient sur ses avant-bras et relève sa tête de 45° à 90° du
plan du lit. Tiré en position assise, l’enfant tient sa tête bien droite.

5e - 6e mois A plat ventre, l’enfant se relève en prenant appui sur ses mains.Tiré en position assise
il participe au mouvement en soulevant sa tête et en pliant les genoux.. Le dos est
plus ferme.

Vers le 8e mois L’enfant se tient assis seul.

Vers le 9e mois L’enfant se met debout seul en se tenant aux meubles, mais son équilibre est instable.

Vers le 10e mois L’enfant marche à 4 pattes.

11e - 12e mois L’enfant marche tenu par les 2 mains, puis par une seule main.

15e mois L’enfant marche seul.

18e mois L’enfant peut monter les escaliers debout, mais tenu.

L’EVOLUTION DE LA PREHENSION
1er - 2e mois 1er mois: grasping.
2e mois: le grasping est discret, les mains sont souvent ouvertes.

3e - 4e mois « Préhension au contact »: C’est une préhension involontaire au contact d’un objet
placé dans la main.

5e - 6e mois « Préhension volontaire »: Elle est palmaire et imprécise.Le relâchement est involontaire.

7e - 8e mois « Préhension en pince inférieure»: L’objet est saisi entre le pouce et le petit doigt.
Le relâchement de l’objet est volontaire, global et imprécis.

9e -10e mois « Préhension en pince supérieure»: L’objet est saisi entre le pouce et l’index. c’est
le début de l’indépendance manuelle.

15e -18e mois Relâchement fin et précis : L’enfant peut introduire des pastilles dans le goulot
d’une bouteille.

2 - 3 ans L’enfant peut tout manipuler avec précision : Il tient bien sa cuillère, il sait se laver
le visage, etc..

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LE DEVELOPPEMENT DU LANGAGE
1er - 2e mois 1er mois : Le nouveau-né émet des vagissements (sons gutturaux). Les pleurs ont
une valeur de communication et traduisent différents types d’inconfort.
2e mois : l’enfant émet des vocalises (roucoulements des voyelles).

3e - 4e mois L’âge des gazouillis : vocalises prolongées de syllabes ébauchées.

5e - 6e mois L’âge des lallations. L’enfant varie le volume, la durée et l’intensité de sa voix.
Il s’écoute et prend conscience du son qu’il émet. Il recommence sans cesse ses
exercices vocaux.

7e - 8e mois C’est le début des monosyllabes (da, ba, pa, ma, etc.).

9e - 10e mois Apparition des syllabes «redoublées»(mama, papa, etc.). il s’agit d’un premier
mot sans signification pour l’enfant.

11e - 12e mois C’est l’âge des «mots - syllabes» ou «mots - phrases»: l’enfant utilise 2 à 3 mots
(bobo, lolo, etc.) qui ont un sens pour lui, et dont le sens est multiple. Exemple:
lolo pour tous les liquides. Il comprend à cet âge la signification de plusieurs
phrases employées par les parents.

15 - 18 mois L’enfant utilise au moins 5 à 8 «mots-phrases» il peut associer 2 mots.

2 - 3 ans L’enfant utilise le verbe et fait des phrases explicites.

A 3 ans il commence à utiliser le «je» le «moi» et pose de nombreuses questions.

4 - 5 ans Le langage devient plus structuré, plus élaboré. L’enfant connaît un nombre
important de mots.
Il sait utiliser les conjonctions, les adverbes. Il sait compter jusqu’à 20 ( s’ il est
stimilé et si il a appris à compter ).

L’EVOLUTION DU CONTROLE SPHINCTIEN


- L’acquisition de la propreté nécessite trois impératifs :
• Un impératif d’ordre physiologique: dans la mesure où le contrôle sphinctérien dépend de la
maturité du système nerveux.
• Un impératif d’ordre culturel : qui implique une certaine maîtrise de la communication pour que
l’enfant comprenne ce qu’on attend de lui.
• Un impératif d’ordre affectif : il faudrait également que l’enfant ayant compris ce qu’on attend de
lui, ait le désir d’y répondre pour faire plaisir (à maman).

- L’enfant maîtrisera d’abord le sphincter anal, ensuite le sphincter vésical.


- De même que la propreté sera d’abord diurne avant d’être nocturne.
- L’acquisition de la propreté s’échelonnera du 15ème au 30ème mois.

87
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

- A 36 mois l’enfant doit être propre jour et nuit. Cependant, il ne faut s’inquiéter de l’énurésie noc-
turne qu’au delà de 4 ans.

12 mois L’enfant n’est pas propre à cet âge.*Ne pas forcer ou insister à mettre l’enfant sur le pot.

15 mois Le contrôle du sphincter anal n’est pas encore tout à fait au point, mais l’enfant
prend conscience de sa nouvelle possibilité de rétention et d’expulsion.

18 mois L’enfant peut signaler ses besoins, montre qu’il est souillé, ou que sa culotte est
mouillée. Il tient plus facilement sur le pot. Cependant, la propreté reste irrégulière,
diurne.

24 mois La maîtrise du sphincter anal est meilleure. L’enfant peut être propre dans la
journée, il peut aller seul au pot. Le contrôle vésical n’est pas totalement acquis :
l’enfant a encore des irrégularités dans la journée. Les filles auraient tendance à
être propres plus vite que les garçons.

30 - 36 mois Propreté diurne et nocturne.

LE DEVELOPPEMENT SOCIAL
1er - 2e mois A cet âge, le nourrisson passe une grande partie de sa journée entre le sommeil et
les repas, mais il se montre déjà très réceptif à la voix de sa mère et à sa présence
Il peut s’apaiser lorsqu’elle le change ou lorsqu’elle le prend dans ses bras.
*Maintenir un état de quiétude sans trop de stimuli les 4 premières semaines.

3e - 4e mois C’est l’âge de la première socialisation, l’enfant s’intéresse aux choses qui
l’entourent, apprécie beaucoup la compagnie.
*La régularité des soins est capitale, les bébés souhaitent des actes répétitifs
autour d’eux, ils doivent reconnaître certains gestes (le monde doit être prévisible
pour eux, Anna Freud).

5e - 6e mois L’âge de la diversification alimentaire, c’est un moment privilégié pour la


socialisation. L’enfant a l’impression d’être membre à part entière du groupe
familial, l’ambiance du repas doit être sereine, détendue.
C’est également l’âge des dents: l’enfant est souvent grognon, sa mâchoire
chatouille, il suce tous les objets qui se présentent.

7e - 8e mois L’enfant pleure longuement lorsque sa mère le quitte, il voudrait l’avoir en


permanence auprès de lui, et la sollicite souvent.C’est l’âge du substitut
affectif, de l’objet transitionnel. C’est aussi l’âge de l’angoisse de l’étranger.

9e - 10e mois Il veut toucher à tout, il est curieux de tout ; la marche à 4 pattes lui permet
d’aller à la découverte du monde environnant. L’enfant aime jeter les objets au
sol, il a besoin de connaître toutes les propriétés des choses qu’il touche.
* Ne pas freiner les performances nouvelles du bébé, mais prévenir toutes formes
de danger.

88
11e - 12e mois Il aime retrouver les objets à la même place (ce qui correspond à un besoin
profond de sécurité). Il prend progressivement conscience de la notion présence /
absence de l’objet : il aime jouer à cacher le visage de sa mère avec un foulard pour
le voir réapparaître à sa plus grande joie.

15e - 18e mois L’enfant a une vitalité débordante et un grand désir d’autonomie. Il a besoin de
l’adulte pour s’amuser, ses rapports avec les autres enfants sont peu harmonieux
(il pince, il mord, tire les cheveux...). L’enfant préfère jouer seul. La propreté est
irrégulière, il a tendance à signaler ses besoins «après l’acte».

2 ans Il est peu social : Il préfère les jeux solitaires aux jeux collectifs. Il manifeste une
hétéro-agressivité vers les autres enfants. Il est très possessif, il acquiert le sens de
la propriété. Il est peu autonome: Il est très autoritaire à la maison. Il est très timide
vis-à-vis des étrangers. Il est encore dépendant de sa mère. La propreté est irrégulière.

3 ans Meilleure maturité : « Acquisition du sens moral»: permis / défendu. Maîtrise le


langage, et pose de nombreuse questions aux parents (c’est l’âge du pourquoi).
Meilleure sociabilité: il apprécie mieux la compagnie des autres enfants et les jeux
collectifs.
Meilleure autonomie : Il est moins lié à sa mère, il veut «faire seul». Il utilise
souvent le «je» et le «moi»
Il s’affirme en s’opposant, dit souvent «non»: c’est l’âge du négativisme.
Age des jeux symboliques : Il imite souvent l’adulte.
C’est la période de l’animisme et du merveilleux.
Age des questions sur le sexe.
Acquisition de la propreté (nocturne et diurne)

LE DEVELOPPEMENT DE L’INTELLIGENCE
0 - 18 MOIS: L’INTELLIGENCE SENSORI - MOTRICE
C’est une intelligence sans pensée, uniquement pratique, qui se développe grâce à l’expérience concrète:
1er mois: actions réflexes.
2e - 8e mois: actions découvertes par hasard sur le corps puis sur les objets.
9e - 18e mois: actions intentionnelles, l’enfant agit :
• d’abord en utilisant des moyens d’action connus.
• puis vers 12 mois, en inventant par «tâtonnement» de nouveaux moyens d’action.

18 MOIS À 3 ANS: L’INTELLIGENCE SYMBOLIQUE


C’est une intelligence avec pensée, l’enfant réfléchit avant d’agir. Il trouve la solution dans sa tête (c’est
le stade de la compréhension soudaine). La fonction symbolique se manifeste par :
• Le jeu symbolique
• L’imitation différée
• Le langage

3 - 6 ANS: LA PENSEE INTUITIVE OU PRELOGIQUE


L’enfant parle bien et cherche à comprendre la réalité. L’enfant acquiert les «notions de base»:
notion d’espace proche, de temps proche et de nombre (<20).

89
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

SCHEMAS DE SURVEILLANCE DU DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR


ADOPTEE DANS LA STRATEGIE DE PRISE EN CHARGE INTEGREE
DE LA SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT

1- Dans le cadre de la prévention du handicap chez le nourrisson et chez l’enfant d’âge préscolaire, le
Ministère de la Santé Publique procède au lancement d’une stratégie de prise en charge intégrée de la santé
de la mère et de l’enfant.
Cette stratégie consiste entre autres à évaluer et à surveiller les différentes étapes du développement psy-
chomoteur de l’enfant afin de dépister précocement les troubles moteurs et / ou sensoriels ( auditifs et
visuels) et /ou psycho affectifs.
Ce suivi sera basé sur la recherche, des principales acquisitions psychomotrices ( critères de suivi) et sur
la mesure du périmètre crânien (schema n°1). Cette surveillance se fera de façon systématique .

- au cours du 1er ou 2ème mois de la vie.


- à 03 mois ( DTCP1).
- à 05 mois ( DTCP3).
- à 09 mois (HBV3).
- à 18 mois ( RDTCP).
- à 36 mois.
- à 60 mois.

Les âges de 3,5,9 et 18 mois correspondent à des rendez - vous de vaccination.


L’absence d’un critère de suivi ou une valeur anormale du perimètre crânien, doivent inciter à une consul-
tation en milieu spécialisé. La valeur du périmètre crânien retrouvée sera reportée et étudiée sur la courbe
du perimètre crânien. La valeur du périmètre crânien est anormale si elle est supérieure à 2DS ou inférieure
à 2DS
Le dépistage du strabisme et de la myopie se feront selon le schéma n°2.

90
SCHEMA N°  :
CRITERES DE SURVEILLANCE DU DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
9 mois
1er mois
- Hypertonie en flexion
3 mois -position assise (1mn)
des quatres membres. 5 mois
-préhension entre pouce et index
- Fixe du regard et
- tient sa tête à 90° -communique avec l’entourage
réagit aux bruit - préhension
- mouvements spontanés (imite un son parlé
cubitopalmaire
et symètriques. reciprocité, curieux de tout et
2ème mois - répeté en serie les
- communique avec comprend l’interdit,
relève brièvement la tête mêmes syllabes
l’examinateur pleure quand sa mère le quit-
en décubutus ventral
te,aligne deux syllabes iden-
-sourire réponse
tiques: papa, mama ,tata ..)

18 mois 36 mois
60 mois
- marche seul -acquiert l’équilibre
- indépendant, sociable et propre de jour et de nuit
- dit non - emploie le «je»
-s’habille et se déshabille
- pointing (pointe du doigt) -fait une phrase

 CLASSER

• Absence d’un critère de


suivi par rapport à l’âge
Anomalie
de l’enfant ou  Orienter vers
du développement
un spécialiste
psychomoteur
• PC sup à +2 DS ou
inf à - 2DS

• Critéres de suivi par


rapport à l’âge Développement  Continuer
de l’enfant présent. psychomoteur normal. la surveillance
• - 2DS<=PC<=+2DS

NB :Le pointing peut être présent des l’âge de 9 mois

91
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

DEPISTAGE DES DEFICITS VISUELS

Troubles de la motilité oculaire :


A rechercher lors du premier contact avec le centre de santé et avant 04 ans.

SIGNES CLASSIFICATION C.A.T

• Déviation des yeux


STRABISME ORIENTER VERS
L’OPHTALMOLOGISTE

LA MYOPIE

A rechercher à 2 ans et à 4 ans

SIGNES CLASSIFICATION C.A.T

- Clignement excessifs et plissement des yeux MYOPIE ORIENTER VERS


- se rapproche trop des choses L’OPHTALMOLOGISTE

92
LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT

1.LES THEORIES PSYCHANALYTIQUES

La psychanalyse, mise au point par Freud, est au début une méthode de traitement des névroses de l’adul-
te; conviés à l’origine de leurs souffrances psychiques des traumatismes survenus dans leur prime enfan-
ce. Freud révéla l’importance déterminante du vécu de la petite enfance dans le développement de l’être
humain.
Les successeurs, étendirent le champ de la psychanalyse et celui de ses applications.

SIGMUND FREUD (1856 - 1939)


D’origine viennoise, Freud fondateur de la psychanalyse laisse à sa mort une œuvre inégalée. Après des
études de médecine, il s’oriente rapidement vers la neurologie et la psychiatrie puis vers la psychanalyse.
Freud postule l’existence de deux concepts fondamentaux dans le développement de la personnalité : les
pulsions et la libido.

La pulsion représente le moteur de toute activité psychique, une énergie qui oriente l’organisme vers
un but. Ainsi, elle se caractérise :
*par un but à atteindre (plaisir, satisfaction, apaisement d’une tension),
*une source (lieu où naît la pulsion)
*et un objet (qui va satisfaire la pulsion).
- Selon la théorie freudienne il existe plusieurs types de pulsions :
*les pulsions de vie (pulsions sexuelles et d’autoconservation)
*et les pulsions de mort (pulsions agressives et d’autodestruction).

La libido est l’énergie issue des pulsions sexuelles, elle s’investit au fur et à mesure du développement
de l’enfant dans des objets ou dans le sujet lui-même.
Le concept de sexualité infantile élaboré par l’auteur doit se comprendre dans le sens large du plaisir
éprouvé par l’enfant après satisfaction des pulsions (plaisir oral du bébé lors de la tété).
Selon Freud, le développement libidinal de l’enfant progresse par stades au cours desquelles le fonction-
nement psychique investit des zones érogènes successives : orale, anale, phallique.

0 - 3 MOIS
NARCISSISME PRIMAIRE

3 - 6 MOIS
STADE ANACLITIQUE 12 - 24 MOIS 2 - 4 ANS 4 - 7 ANS

6 - 12 MOIS
ORAL TARDIF OU PHALLIQUE

LE STADE ORAL LE STADE ANAL LE STADE URÉTRAL LE COMPLEXE D’ŒDIPE

93
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Le stade oral
Pour Freud, la vie affective du nourrisson s’organise autour de l’alimentation. Il distingue ainsi le plaisir
qu’induit la satisfaction de la faim, du plaisir que procure la stimulation de la région buccale lors de la suc-
cion. La bouche constitue une zone érogène prévalante, source de satisfaction et de plaisir.
Le nourrisson est capable très tôt grâce à une activité de succion (pouce, tétine), de reproduire ces affects
pour diminuer un état de tension (conduite auto-érotique).

Toutefois le carrefour bucco - digestif n’est pas le seul siège de la source pulsionnelle, il s’y associe en
effet tous les organes sensoriels avec une importance dévolue à la vision et au toucher. L’enfant va pro-
gressivement intérioriser des expériences sensitivo-sensorielles suffisamment bonnes et maturatives.

Au cours du second semestre, s’ajoutera à la succion la morsure (avec l’apparition des dents). Le nourris-
son expérimente dès lors les premiers affects d’agressivité et d’ambivalence à l’égard de l’objet maternel.
Ce stade a été dénommé par K.Abraham : stade sadique oral.
Les frustrations, dont le sevrage, ont également une fonction maturante et vont permettre la différencia-
tion et le développement du principe de réalité : sa mère et lui ne font plus une seule personne mais deux
et il est impossible d’avoir tout, tout de suite et tout le temps.

Le stade anal
Ce stade débute avec le contrôle sphinctérien (2éme année). L’enfant tire du plaisir du contrôle volontai-
re de la défécation et de la rétention. Ce plaisir est double : satisfaction auto-érotique (stimulation de la
zone anale grâce aux selles) mais aussi satisfaction de la pulsion de maîtrise ou d’emprise sur son entou-
rage qu’il va tour à tour et en fonction de son bon vouloir, frustrer ou gratifier (faire ses selles dans le pot
ou pas). En effet cette pulsion de maîtrise s’exerce également sur les produits issus du corps de l’enfant
(les selles), qu’il considère comme un bien et auquel il accorde beaucoup d’intérêt, d’où la valeur symbo-
lique de cadeau, accordé ou refusé à la mère. La relation à la mère est à ce stade essentiellement conflic-
tuelle et ambivalente (coexistence d’amour et d’agressivité).

La zone érogène prévalante est la muqueuse ano-recto-sigmoîdienne, toutefois celle-ci va


s’étendre au-delà des sphincters à toute la musculature striée. Les conditions de l’éducation sphinc-
térienne vont bien entendu en fonction de leur nature, conflictualiser ou au contraire aider au
dépassement de ce stade.

Le stade urétral ou phallique


A partir de la troisième année, commence l’intérêt de l’enfant pour la différence des sexes, et tout est cen-
tré sur une thématique liée à l’absence ou la présence de pénis, cet attribut est valorisé, et est pourvu d’une
symbolique phallique (puissance). La relation duelle (l’enfant et sa mère) des stades précédents, laisse
place à une relation triangulaire faisant intervenir le père. La zone érogène est ici la région génitale et le
plaisir urétral (miction et rétention) comporte une dimension auto-érotique.

L’enfant au cours de ce stade manifeste un comportement typique : curiosité sexuelle avec voyeurisme et
exhibitionnisme, masturbation, curiosité par rapport à la naissance (par le nombril, par défécation...), par
rapport à l’acte sexuel dont il a une conception sadique etc. Au cours de ce stade le pénis est tellement
valorisé par l’enfant que le petit garçon craint d’en être dépossédé (punition de son attachement «amou-
reux» à sa mère), d’autant qu’il croit que la fille a été castrée.

94
Cette angoisse de castration va aider au dépassement de la problématique œdipienne. Chez la fillette «l’en-
vie» du pénis valorisé, induit chez elle le complexe de castration et le désir de l’acquérir, dont la symbo-
lique se retrouve dans le souhait souvent verbalisé d’avoir un enfant du père.

LE COMPLEXE D’ŒDIPE
Inspiré de la légende de Sophocle, ce complexe est le point nodal qui structure le groupe familial et la
société humaine toute entière (interdit de l’inceste). Il s’agit de l’attirance qu’éprouve tout enfant normal
pour le parent de l’autre sexe et de la rivalité qu’il ressent pour le parent du même sexe, par exemple le
petit garçon dira : « Maman quand je serai grand, je t’épouserai».
Cette période se situe entre 4 et 7 ans. La résolution de cette problématique est marquée par l’identifica-
tion aux images parentales (la petite fille prendra le modèle de sa mère et le petit garçon celui de son père)
et par l’intériorisation des exigences et des interdits parentaux qui constituent le Surmoi.

RENE SPITZ (1887 - 1974)


Né à Vienne, il devient médecin à Budapest en 1910. Spitz a fait son analyse chez Freud. Il s’installe aux
Etats - Unis où il exerce de nombreuses fonctions en tant que médecin, psychanalyste, chercheur. Il s’in-
téresse notamment au développement de l’enfant durant les deux premières années.
L’auteur distingue trois phases dans le développement affectif de la première enfance :

0 À 2-3 MOIS 2-3 À 6 MOIS 6 - 9 MOIS 9 - 12 MOIS


PREMIER ORGANISATEUR PROTOTYPE 2E ORGANISATEUR 3E ORGANISATEUR
=SOURIRE DES RELATIONS SOCIALES. = L’ANGOISSE NON ET IDENTIFICATION
ULTÉRIEURES DE L’ÉTRANGER À L’AGRESSEUR
LE STADE PRÉOBJECTAL LE STADE DE PRÉCURSEUR
DE L’OBJET
LE STADE DE L’OBJET
LIBIDINAL

Le stade préobjectal
C’est un stade «sans objet» au cours duquel le nouveau-né ne différencie pas le moi du non-moi. Ce stade
se situe de la naissance à 2 - 3 mois et prend fin avec l’apparition du sourire -réponse (premier point orga-
nisateur).

Le stade de précurseur de l’objet


Il évolue de 2-3 mois à 6 mois. L’enfant sourit à n’importe quel visage familier ou inconnu et même à un
masque de carton présenté de face. Ce stade constitue le prototype des relations sociales ultérieures.

Le stade de l’objet libidinal Ou de l’angoisse de l’étranger. A partir du 6éme mois l’enfant ne sourit
plus à n’importe quel visage et l’inconnu l’effraie. Désormais il distingue sa mère, des autres personnes
familières et des inconnus. L’apparition de l’angoisse de l’étranger (deuxième point organisateur) marque
l’établissement d’une véritable relation objectale: la mère est devenue l’objet libidinal, l’objet privilégié
dans le domaine affectif de l’enfant.
Le développement de l’appareil psychique de l’enfant s’accompagne de la formation de certains méca-
nismes de défense dont Spitz retient principalement l’identification dont l’imitation par le geste est le pré-

95
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

curseur. L’acquisition du Non (troisième organisateur) fait passer l’enfant du geste à la communication.
L’enfant imite l’objet frustrateur : la mère qui interdit, frustre, et limite à une période où, émergeant de la
passivité, il est en proie à une poussée d’activité importante.

DONALD W. WINNICOTT (1896 - 1971)


C’etait un auteur anglais, il a travaillé au départ comme pédiatre à Londres. Puis très vite, son travail a pris
une orientation psychologique et son service s’est transformé en clinique psychiatrique.
Winnicott s’est beaucoup intéressé au développement de l’enfant particulièrement aux 6 premiers mois et
à la dyade mère - enfant.
Il décrit trois phases qui définissent l’état de dépendance du nourrisson à sa mère:

0 - 5 mois 6 mois - 2 ans 2 - 3 ans


Etat de non
intégration primaire

Dépendance Dépendance Vers


absolue relative l’indépendance

Dépendance absolue(0 - 5 mois)


Le nourrisson est dans un état de dépendance absolue à sa mère. L’environnement doit répondre totale-
ment à ses besoins.

Dépendance relative(6 mois - 2 ans)


L’enfant commence à prendre conscience de sa dépendance. Il ressent corporellement le lien entre besoin
et satisfaction . petit à petit, l’enfant va signaler lui - même ses besoins.

Vers l’indépendance (2 - 3 ans)


Le jeune enfant acquiert progressivement les moyens de se passer de soins et peut affronter les autres. Il a
confiance dans l’environnement, c’est le développement de la socialisation.
L’auteur décrit plusieurs concepts fondamentaux dont : la préoccupation maternelle primaire qu’il définit
comme un état d’hypersensibilité de la mère aux besoins du nouveau-né. Cette capacité particulière d’empa-
thie qui permet à la mère de savoir ce dont le nouveau-né a besoin résulte de l’identification massive de cette
dernière à l’enfant. Winnicott décrit trois rôles qui interviennent dans la maturation du Moi de l’enfant:
• Le holding (la façon dont l’enfant est porté),
• le handling (la manière dont il est traité, manipulé, soigné),
• l’object presenting (le mode de présentation de l’objet).
Ces instances assurent une fonction de soutien grâce à laquelle va se construire l’appareil psychique de
l’enfant. L’objet transitionnel : pouce, chiffon, peluche, couverture... fait partie d’une aire de transition
entre la réalité subjective et la réalité extérieure, entre la subjectivité et l’objectivité.

MELANIE KLEIN (1882 - 1960)


Née à Vienne, elle a entamé des études de médecine qu’elle a interrompu à la mort de son père. Elle a fait
son analyse chez Ferenczi, qui l’encouragea dans l’intérêt qu’elle portait pour la psychanalyse des enfants.
Pour M. Klein, la partie la plus importante du développement psychique se déroule durant les trois pre-
mières années de la vie.

96
Elle décrit le développement en terme de positions (paranoïde et dépressive) et non de stades.

0 - 3 mois 3 - 6 mois
Accès à la position dépressive
6 - 12 mois
position dépressive
+
stade archaïque du complexe
d’œdipe et du Surmoi
POSITION PARANOÏDE POSITION DEPRESSIVE

La position paranoïde
Elle se caractérise par une relation à l’objet partiel (par exemple le sein de la mère, cette dernière n’est pas
encore perçue comme un objet total mais comme une multitude d’objets partiels), par la prévalance du cli-
vage (l’objet pouvant être vécu comme bon ou mauvais en fonction de l’expérience bonne et gratifiante
ou mauvaise et frustrante), par le type d’angoisse: l’angoisse paranoïde (crainte de destruction du Moi par
le mauvais objet). Dans les conditions idéales, les bonnes expériences l’emportant sur les mauvaises, l’en-
fant dépasse cette phase critique du développement.

La position dépressive
Elle est marquée par la relation à l’objet total, désormais l’enfant perçoit sa mère comme un tout, distinct
de lui. L’intégration de l’objet s’accompagne également de l’intégration du Moi. L’objet d’amour (lors-
qu’il gratifie et lorsqu’il est présent) est en même temps l’objet de haine (lorsqu’il frustre). Cette ambiva-
lence face à l’objet caractérise cette phase de développement et fait que l’enfant est en proie à des
angoisses dépressives chaque fois que la mère se dérobe (angoisses de perte de l’objet).

MARGARET S. MAHLER (1900 - 1983)


Psychiatre, psychanalyste d’enfants et professeur à l’université.
L’auteur décrit le processus de séparation - individuation, processus inné qui fait passer l’individu de la
fusion à l’identité. Pour cet auteur, le déroulement anormal de ce processus explique la psychose.
Elle décrit trois phases principales dans le développement affectif de l’enfant :

0 - 1 mois 2 - 6 mois 6 mois - 7 ans

phase autistique phase symbiotique Phase de séparation


individuation

La phase autistique normale


Elle qui prolonge la période fœtale, et au cours de cette phase le nouveau-né attribue à lui-même tout ce
qu’il perçoit et tout ce qui lui vient de l’environnement.

la phase symbiotique normale


Elle débute à partir du 2ème mois et se caractérise par la relation duelle et fusionnelle entre la mère et
l’enfant et par la dépendance absolue de l’enfant à sa mère. Cette dépendance est telle qu’aucune diffé-
rence entre le Je et le non Je n’est perçue.

97
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

La phase de séparation - individuation


Elle va amener l’enfant vers l’individuation, la distanciation, la formation de limites, le détachement
d’avec la mère et le développement des fonctions autonomes : perception, mémoire, capacités cognitives.

JACQUES LACAN (1901 - 1981 )


Psychiatre Français, son œuvre s’inscrit dans la double perspective d’un retour à Freud et d’une reformu-
lation des données psychanalytiques à la lumière des apport nouveaux de l’anthropologie, de la linguis-
tique et du structuralisme. Cet auteur a élaboré le concept du stade du miroir.
6 - 12 mois :
A partir de 6 mois et jusqu’à 18 mois, l’auteur décrit trois étapes: stade du miroir
• En se regardant dans le miroir, l’enfant croit que l’autre est caché derrière le miroir. 12 - 18 mois:
• L’image n’est plus un objet réel. accès au symbolique
• L’enfant intègre son image à son corps et acquiert ainsi une identité et une unité. Stade du miroir

ERIK H. ERIKSON (1902 - 1994)


Psychanalyste américain d’origine allemande, considéré comme l’un des représentants de la tendance cul-
turaliste de la psychanalyse. Cet auteur partage l’essentiel des principes de Freud, mais leurs théories pré-
sentent néanmoins certaines différences fondamentales.
D’une part, Erikson rejette l’importance centrale de la pulsion sexuelle au profit de l’émergence d’une quête
progressive de l’identité. d’autre part, bien qu’il considère comme Freud que les premières années de la vie
sont cruciales, il ne pense pas que le processus menant à l’identité soit complété à la fin de l’adolescence ;
au contraire, ce processus se poursuit à l’âge adulte.Pour Erikson, les attentes communes dans une culture
concernant ce que doit faire ou ne pas faire un enfant d’un certain âge sont très importantes : un enfant doit
être propre à l’âge de 2 ans environ, il doit débuter l’école vers 6 ou 7 ans, ou encore le jeune adulte doit
rechercher l’intimité d’une relation amoureuse. Chaque stade comprend donc un dilemme, une tâche sociale
particulière.
C’est pourquoi Erikson privilégie la notion de stades psycho - sociaux plutôt que celle de stades psycho -
sexuels. Parmi les 8 stades avancés par Erikson, nous citerons ceux qui concernent l’enfant :

0 - 1 an 2 - 3 ans 4 - 5 ans 6 - 12 ans


confiance ou méfiance Autonomie ou initiative ou Compétence ou
honte et doute culpabilité infériorité

0 - 1 an: confiance ou méfiance


Confiance envers la mère ou la personne qui s’occupe du nouveau - né, et confiance en sa propre capaci-
té d’agir sur les choses. L’élément essentiel pour développer de bonne heure un sentiment d’attachement
sécurisant.

2 - 3 ans : autonomie ou honte et doute


Nouvelles habiletés physiques menant au libre choix ; apprentissage de la propreté ; l’enfant apprend la
maîtrise mais peut commencer à ressentir de la honte s’il n’est pas supervisé correctement.

4 - 5 ans : initiative ou culpabilité


L’enfant va organiser ses activités autour d’un but ; commencer à s’affirmer et à faire preuve d’agressivi-
té ; le complexe d’œdipe envers le parent de même sexe peut conduire à la culpabilité.

98
6 - 12 ans : compétence ou infériorité
l’enfant est amené à assimiler toutes les habiletés et les normes culturelles élémentaires, y compris les
habiletés scolaires.

Critique des théories psychanalytiques: les théories de Freud et d’Erikson reposaient essentiellement sur
des observations cliniques, elles demeurent imprécises et ne peuvent apparemment pas se plier aux exi-
gences de la méthode scientifique.

LES THEORIES CONSTRUCTIVISTES


Ces théories postulent que le développement psychique est une construction progressive qui s’édifie à par-
tir des interactions entre l’enfant et le monde extérieur.

JEAN PIAGET (1896 - 1980)


Psychologue et épistémologue suisse. Pour Piaget, le développement cognitif fait accéder l’enfant au
savoir et à la connaissance.
La pensée naît de l’action et le développement des fonctions cognitives se fait par l’enrichissement de la
structure de base de l’enfant grâce à des expériences successives et répétées.
Toutefois Piaget n’a pas tenu compte des facteurs affectifs et émotionnels qui interviennent nécessairement
dans ce développement.
L’auteur a décrit plusieurs stades:

0 - 2 ans 3 - 8 ans 7 - 12 ans > 12 ans

L’intelligence La pensée opératoire Le stade des opérations Le stade des opérations


sensori- motrice concrètes formelles

L’intelligence sensori-motrice de 0 à 2 ans


au cours de laquelle l’enfant passe d’une motricité réflexe à la représentation mentale de l’action et de la
fonction symbolique.

La pensée opératoire de 3 à 8 ans


au cours de laquelle les actions intériorisées deviennent réversibles et symbolisantes. Toutefois la pensée
reste configurative et prélogique.

Le stade des opérations concrètes de 7 à 12 ans


au cours duquel les opérations cognitives se basent sur des repères concrets et restent liées à l’action.

Le stade des opérations formelles après 12 ans


au cours duquel la pensée devient conceptuelle, hypothético-déductive et pouvant se baser sur des
concepts abstraits.

HENRI WALLON (1879 - 1962 )


Philosophe et médecin français. Cet auteur intègre toutes les fonctions affectives, perceptives, motrices
dans le développement psychomoteur et cognitif.

99
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Il décrit plusieurs stades :

0 - 6 mois 6 - 9 mois 9 - 12 mois > 12 mois


Le stade Impulsif Le stade émotif Le stade sensori-moteur Le stade projectif

Le stade impulsif
qui fait suite à la naissance et au cours duquel les décharges motrices sont indifférenciées (cris,
contorsions, spasmes...) et constituent des réponses aux besoins de l’organisme (faim, soif, gêne quel-
conque...).

Le stade émotif
à partir de 6 mois, les réactions motrices sont dirigées vers l’entourage et se différencient progressivement
en fonction des réponses de celui-ci. Elles ont une valeur de communication et expriment à la fois besoins
et appels à l’aide.

Le stade sensori-moteur
au cours duquel mouvements et sensibilité se différencient progressivement. L’enfant expérimente des
réactions circulaires: un mouvement fortuit ayant obtenu un effet sera répété plusieurs fois afin de repro-
duire l’effet. Au cours de ce stade l’enfant prend progressivement conscience de son corps et développe
ses capacités de préhension.

Le stade projectif
Ce stade débute avec la seconde année, le mouvement devient un instrument d’action sur le monde exté-
rieur et l’action est progressivement représentée mentalement. Ainsi la motricité passe de l’action fortuite
à l’action mentalisée et conceptualisée.

Critique des théories constructivistes: de nombreux travaux ont révélés que Piaget n’avait pas tout envi-
sagé. Notamment l’âge spécifique auquel les enfants accèdent à certain concept. Les processus de déve-
loppement, s’avèrent beaucoup moins dépendant des stades, et subissent beaucoup plus l’influence des
expériences individuelles que Piaget ne le pensait.

LES THEORIES MATURATIONISTES OU INNEISTES

Ces théories postulent que le développement de l’être humain évolue en fonction d’information innées. Le
développement organique et le développement psychologique sont programmés et les structures de com-
portement préformées.

ARNOLD GESELL (1880 - 1961)


Psychologue et pédiatre américain, connu pour son système des stades de développement.
Pour lui, il existe un parallélisme étroit entre le développement anatomo - physiologique et comporte-
mental. Gesell croit en un certain déterminisme biologique. Il ne nie pas l’influence du milieu, mais il ne
lui accorde que peu d’importance.
les stades de développement sont des profils de comportement ou de maturité. Le profil d’un stade repré-
sente une synthèse du comportement total de l’enfant à un âge donné. Chaque stade comprend des com-
portements spécifiques qui sont des traits de maturité.

100
Les structures de comportement habituellement observables sont regroupées selon quatre «sphères»:
• COMPORTEMENT MOTEUR : posture, locomotion, préhension, ensemble posturaux.
• COMPORTEMENT ADAPTATIF : capacité à percevoir des éléments significatifs dans une situation et à se ser-
vir de l’expérience présente pour s’adapter à des situations nouvelles.
• COMPORTEMENT VERBAL : toutes les formes de communication et compréhension des gestes, sons, paroles.
• COMPORTEMENT PERSONNEL ET SOCIAL : réactions personnelles à d’autres personnes et à la culture sociale.

LES THEORIES ETHOLOGISTES

Ces théories postulent que l’organisme humain dispose d’un certain nombre de conduites pouvant être
déclenchées automatiquement, dans un contexte adéquat, en présence de certains stimuli du milieu.
L’intégration fonctionnelle se produit à des «périodes sensibles» du développement, lorsque l’organisme
est le plus réceptif à une stimulation d’un type particulier.

JOHN BOWLBY (1907 - 1990 )


Clinicien et chercheur en psychiatrie de l’enfant, a étudié le lien qui unit l’enfant à sa mère et qu’il nomme
attachement. Il s’agit pour l’auteur d’un comportement instinctif (étudié en éthologie animale par Lorenz
sous le nom d’empreinte) ayant une double fonction : une fonction de protection et une fonction de
socialisation.
L’auteur élabore par le biais du concept d’attachement une théorie de l’angoisse de séparation. Il consi-
dère que toute expérience de séparation entraîne des conséquences plus ou moins marquées :
En cas de séparation brève, l’enfant craint de reperdre sa mère et manifeste la peur d’une nouvelle sépa-
ration. Pour Bowlby cette peur est une réaction instinctive qui maintient l’individu en état d’alerte (moyen
de protection), elle fait partie du développement normal de l’individu.
D’autres situations sont par contre pathologiques et sont responsables d’un comportement d’attache-
ment angoissé c’est le cas par exemple d’une mère présente mais insensible aux besoins de l’enfant (mère
dépressive ou psychotique), d’une mère absente temporairement (durée plus ou moins supportable en
fonction de l’âge) ou définitivement (décès, séparation), voire d’une mère rejetante. L’attachement anxieux
entrave l’individuation et les capacités d’adaptation sociale de l’enfant qui reste agrippé à sa mère, inquiet
et souvent en colère à son encontre.

LESTHEORIES BEHAVIORISTES

les partisans de cette théorie attribuent une place prépondérante aux apprentissages dans le développe-
ment de l’enfant.

BURRHUS SKINNER FREDERIC (1904 - 1990)


Psychologue américain, a apporté une contribution considérable à la science du comportement. Pour cet
auteur, deux facteurs essentiels entrent en jeu dans le développement du comportement :
• La structure physico-chimique de l’organisme: la psychologie du comportement se préoccupe du corps
dans sa totalité.
• Le milieu ou environnement : interne (respiration, circulation...) et externe (son, lumière, chaleur...)
Du point de vue behavioriste, l’enfant est une entité organique en constante interaction avec le milieu.
Son développement psychologique dépend de l’évolution organique mais aussi, et surtout, des expé-
riences et des apprentissages. Ces derniers sont essentiellement décrits en terme de conditionnement :

101
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

Le conditionnement classique (ou Pavlovien)


Dans ce type de conditionnement, la stimulation précède toujours la réponse, et la relation fonctionnelle
s’établit entre le stimulus et la réponse.

Le conditionnement opérant (ou Skinnérien)


Dans ce type de conditionnement, la stimulation suit la réponse ou en est la conséquence, et la relation
fonctionnelle s’établit entre la réponse et le stimulus qui suit cette réponse.

LES THEORIES DEVELOPPEMENTALISTES D’ORIENTATION CLINIQUE

DANIEL STERN : LES SENS DU SOI


Professeur de psychologie et de psychiatrie américain. Il s’est intéressé à l’expérience subjective sociale
du nourrisson.
Pour cet auteur, le sens du soi constitue le fondement de l’expérience subjective du développement social,
normal et anormal.
Il conteste totalement la notion de phases de développement (oralité, attachement, autonomie, indépen-
dance et confiance). Stern avance que le nourrisson est préstructuré pour réaliser des transferts transmo-
daux d’informations (dès l’âge de 3 semaines), qu’il a une conscience et une sensibilité aiguë des aspects
temporaux de l’environnement.
Il a décrit 4 différents sens de soi

0 - 2 mois : Le sens d’un soi émergeant

2 - 6 mois : Le sens d’un soi noyau

7 à 15 mois : Le sens d’un soi subjectif

> 15 mois : Le sens d’un soi verbal

Ces sens ne sont pas considérés comme des phases successives qui se remplacent mutuellement. Une fois
formé, chaque sens de soi continue pleinement à fonctionner et à être actif tout au long de la vie.
Tous continuent à se développer et à coexister.

102
LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT

THEORIES PSYCHANALYTIQUES

FREUD /Post-Freudiens E. ERIKSON


• Stades psycho-sexuels • Stades psycho-sociaux
• Mécanismes de défense • Identité
• Composantes de personnalité

THEORIES CONSTRUCTIVISTES

PIAGET WALLON
• Stades de développement cognitif Intégration des fonctions
• Processus d’adaptation affectives, perceptives et motrices.

THEORIES MATURATIONISTES OU INNEISTES

Mettent l’accent sur les aspects biologiques et préformés du développement.


GESELL

THEORIES DES ETHOLOGISTES

Etudient le comportement de l’enfant en mettant l’accent sur les conduites


génétiquement programmées. BOWLBY (Théorie de l’attachement)

THEORIES DES BEHAVIORISTES

Place prépondérante aux apprentissages dans le développement de l’enfant


PAVLOV SKINNER
Conditionnement Conditionnement
Classique Opérant

THEORIES DEVELOPPEMENTALISTES

D. STERN
Le développement subjectif social du nourrisson et les sens du Soi.

103
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

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105
LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR CHEZ L’ENFANT DE 0 À 6 ANS

COMITE D’ELABORATION

L’ELABORATION DE CE MANUEL A ETE ASSUREE PAR

- Pr. Mohamed Béchir Helayem / Hôpital RAZI MANOUBA


- Dr. Asma Bouden / Hôpital RAZI MANOUBA
- Dr. Fayçal. Amri/centre EL AMAL / Complexe sanitaire de Djebel El Ouest

AVEC LA COORDINATION DE
- Dr. Faten Ben amar Ben Youssef : DSSB
- Dr . Ridha Djebeniani : DSSB
- Dr . Mounira Garbouj : DSSB
ET LA COLLABORATION DE

- Dr. Najoua Miladi / Institut National de Neurologie / Tunis

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Création & Réalisation
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Tél/ Fax: 71.74.87.96
Ce document est réalisé
avec le soutien de l’UNICEF
mai 2002

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