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CM : Philosophie politique & morale

Jeudis : 10h15-12h15
Majeure

19/01/2023 :

Examen final : ensemble de questions sur les textes de l’ENT

Quels sont les enjeux contemporains de la justice?Qu’est-ce qu’une loi juste ?

I. Les théories utilitaristes de la justice

Se mettre d’accord sur ce qu’est la justice n’attend pas une réponse unanime et universelle. Il existe des divergences
entre les différentes conceptions du juste. Il ne s’agit pas là de trouver une théorie du juste, mais de fonder une théorie
sur notre conception de la justice. Il nous faut trouver un équilibre réfléchi pour définir une théorie du juste. Nous avons
tous des intuitions sur ce que nous trouvons juste comme injuste. Ces intuitions sont parfois incohérentes et
insuffisantes. Il nous faut une théorie plus générale pour mieux se comprendre soi-même, s’éclairer et agir plus
facilement. Nous construisons une idée de la justice qui régule nos relations avec les autres et cette théorie doit être au
moins en équilibre réfléchi avec notre communauté politique.

Dans le cas du dilemme du tramway, travaillé par THOMPSON : un tramway dirigé est lancé à pleine vitesse et n’a
plus de frein et une personne A assiste à la scène. Il y a alors deux choix : tuer 5 travailleurs qui réparent la ligne ou
activer la manette d’aiguillage pour conduire le tramway sur une voie où il tuera un promeneur. Que doit faire la
personne A ? Est-il responsable de tirer ou non la manette ? Le moins pire serait alors peu-être d’actionner la manette
pour préserver les 5 travailleurs. Il faut juger l’action par ses conséquences : expérience conséquentialiste
Cependant, imaginons que le tramway fou est lancé à pleine vitesse sur la voie sans frein, d’un côté les 5 travailleurs, de
l’autre le promeneur. Il n’a pas l’opportunité d’actionner la manette d’aiguillage. A côté de la personne A, une personne
B de carrure importante. S’il se jette sur la voie, cela ne fera rien, mais la carrure de la personne B pourrait. Doit-il le
pousser ? Doit-il choisir de tuer les 5 travailleurs ? Dans ce cas, il s’agit de l’action volontaire du meurtre. S’il pousse la
personne il est nécessairement un meurtrier, A à le devoir de ne pas instrumentaliser autrui (KANT le sujet ne doit pas
devenir un objet sinon sa capacité à s’autodéterminer est rompue) : conception déontologique.

La philosophie politique s’intéresse à la justice car elle occupe une place particulière, mais elle s’intéresse aussi aux
notions de pouvoir, de guerre, de légitimité. La justice est la plus haute vertu de l’ordre politique, elle est un
complément de la notion morale du bien, dans son ordre politique. Elle n’est cependant pas qu’une notion politique,
puisque c’est aussi une vertu individuelle (qu’est-ce qu’être juste vis à vis de ses contemporain.ne.s.?). Elle s’applique
différemment dans les différentes sphères de la vie (travail, famille, etc).

ARISTOTE, Éthique à Nicomaque : justice commutative avec la question du juste prix. Il faudrait peut-être arrêter
d’allouer la loi de l’offre et de la demande. La distribution juste, c’est donner à chacun selon son mérite. Le bien et le
mérite sont deux notions qui se complètent, car le mérite est jugé en fonction de comment le bien est socialement
considéré. Quand on parle de deux élèves méritants, deux élèves ayant des origines socialement opposées, pour la
même note, le plus méritant serait donc celui qui a l’origine sociale la plus défavorisée (discrimination positive). Il faut
prendre en compte les efforts, le travail sous-jacent à son travail, cela demande à ce qu’on l’honore. Il n’existe pas de
notion absolu de mérite. Si le concours (sport, école, etc) juge purement et simplement l’excellence et le résultat, le
vainqueur.e mérite de gagner, pourtant il faut aussi se rendre compte que les concurrent n’ont pas gagnés parce qu’ils
sont conditionné.e.s par des facteurs autres (génétiques, sociaux). Il faut différencier le mérite de l’effort. Il faut certes
glorifier le mérite qui façonne la société et la rend prospère, mais aussi se rendre compte que l’excellence n’est pas la
seule condition au mérite. Le juste ne peut donc pas être définit par le mérite.

La justice distributive fonctionne par la question de la distribution des biens sociaux (produit d’une coopération sociale
générale). L’argent est le produit social par excellence. La répartition des honneurs, la propriété privée, l’éducation, la
santé sont aussi des biens sociaux car ils sont organisés par la société. Il faut ainsi se demander comment elles doivent
être alloués ? Selon quels critères ? La justice distributive fonctionne aussi dans le cadre privé, mais il convient là de
l’étudier sous l’angle purement politique. Il y aurait une priorité du bien sur le juste, il faut définir l’un pour agencer
l’autre. Il y a une interdépendance entre ces deux notions.

• Les utilitaristes :

BENTHAM, MILL (les utilitaristes classiques) // HANSANY (les utilitaristes modernes & contemporains)
BENTHAM, Introduction aux principes de morale et de législation : Ce n’est que par le bien que je peux définir le
juste. La manière de définir le bien est décisif. Le très haut aurait mis en nous une balance, une mesure certaine du bien,
qu’est le plaisir et la peine. Une action est d’autant plus bonne qu’elle cumule les sommes algébriques du plaisir.

09/02/2023 :

BENTHAM : « La nature a placé l’humanité sous le gouvernement de deux maîtres souverains : la douleur et le
plaisir. ». Il ne cherche pas seulement à décrire le comportement humain, mais il a une visée normative, à la recherche
de ce qui vaut d’être fait. Il faut des maîtres souverains moralement. Il y a une relation entre la théorie de la justice et la
théorie morale. Il y a un devoir d’être juste. Il y a néanmoins une différence à faire entre ces théories dans la pratique. Il
faut donc clarifier la relation entre le bien et le juste. BENTHAM définit d’abord ce qu’est le bien avant de définir ce
qu’est le juste, a contrario certains philosophes récusent la priorité logique du bien sur le juste. La question du juste est
aussi une question politique qui se pose à la personne qui aspire à légiférer et gouverner. Il se voit comme un philosophe
législateur. Ces lois vont être faites de telle sorte qu’elle s’applique à l’ensemble de la communauté politique (loi
commune / action individuelle). Je dois donc chercher à maximiser la somme algébrique des joies et plaisirs : c’est le
principe d’utilité (principe selon lequel une action est juste à proportion de la quantité de bonheur total et inversement
proportionnelle à la somme de souffrance totale qu’elle inflige à celles et ceux qui sont impactés par cette loi). Dans
cette somme, tout le monde compte pour 1, personne ne compte en fonction de sa classe sociale : bien qu’il existe des
souffrances plus fortes ou importantes, elles ne comptent pas plus et ne prévalent pas les unes sur les autres. Il y a une
dimension révolutionnaire par cette idée d’égalitarisme. La naissance, l’importance acquise, toutes ces différences là ne
créent pas de différence morale, de différences dans l’importance des individu.e.s. Être une personne morale serait alors
seulement, d’avoir une sensibilité aux plaisirs et à la peine. Chez BENTHAM, chaque chose possédant une sensibilité
(animaux aussi) doit être pris en compte dans le calcul félicifique. D’un côté individuellement, ce que je dois chercher à
faire, c’est maximiser la somme de mes plaisirs au profit de mes peines ; mais l’action bonne en général, maximise la
somme des plaisirs de tout le monde. Il y a souvent un conflit entre ce qui est bien pour moi et ce qui est bien pour les
autres. Par un ensemble de contraintes, il faut aligner les deux types d’intérêt. La société créée des incitations au bien
collectif (la prison pour pallier l’homicide qui cause un bien personnel). L’action bénéfique au seul individu doit, par le
rôle de l’institution, être aussi celle qui est bénéfique aux autres. La sympathie détourne l’H de son seul plaisir, la peine
de ses proches peut nous affecter. Il existe néanmoins des actions qui sont équivalentes, qu’elles soient ou non (les
conséquences de l’action sont égales qu’elles soient ou non faites).

Calcul félicifique :
Adam (roi : coeff. 1) Béa (servante : coeff. 1) Camille (enfant: coeff. 1)
Action 1 - 10 +3 + 15 8 (la mieux)
Action 2 +2 +2 +2 6 (la pire)

Il est pourtant difficilement comparable et jaugeable de dénombrer sa peine et son plaisir. Tous les plaisirs et les
souffrances ne peuvent pas se comparer car trop différents essentiellement. Il faut regarder les conséquences
globalement, sur le moment comme sur le long terme. L’intérêt de la communauté n’est que la somme des intérêts des
individu.e.s. Il n’entend pas l’égalité politique comme distributive, il ne faut pas chercher à donner un peu de bonheurs
à tous, mais beaucoup. S’il s’avérait que le totalitarisme maximisait le bonheur des individu.e.s, alors il pourrait être
juste. Le mérite est aussi une notion absence du calcul proposé. Il faut distinguer des objections mineures. Au bout du
bout, tout serait comparable : c’est le même genre, type de choses.

23/02/2023 :

Le concept de justice n’entend pas de fait celui d’égalité. BENTHAM n’estime pas pour autant qu’elle peut être
totalement inégalitaire car psychologiquement nous avons de la sympathie voire de l’empathie envers les autres.
La relation plaisir-retiré et quantité de consommation n’est pas proportionnel, mais va plutôt en se stabilisant :
Ce n’est pas : + je bois de litre de coca + je suis heureux. Pour 4 litres de coca, tous à J, on à +2,
+1.5, +1, +0.5 donc +5 bonheurs. Alors que pour 4 litres, 2 à J et 2 à M, on a +2*2, +1.5*2 donc
+7 bonheurs. La distribution égalitaire semble alors maximiser le bonheur, la société juste semble
alors celle qui est égale.
Se pose alors le problème de la comparaison intersubjective des utilités : pour faire un calcul félicifique, il faut
additionner des plaisirs et des peines d’individu.e.s différent.e.s. Il faut alors trouver une unité commune. Je peux
facilement graduer mon plaisir interne sur une échelle de préférence. Pourtant le plaisir est un vécu et les vécus son
incomparables. Faire un calcul félicifique n’est pas alors si aisé.
Pour pallier ce problème, les utilitaristes apportent trois solutions :
1. Il existerait une réalité commune et mesurable : l’exemple des HAPINESS STUDIES
2. On pourrait comparer des déterminants de bonheurs : IDH, PIB, etc
3. On ne pourrait pas comparer les bonheurs, tout simplement : la Pareto-comparaison

La comparaison au sens de Pareto se fonde sur l’unanimité des préférences en terme de bonheur. Tout le monde préfère
l’action B à l’action C, mais ce calcul ne peut pas s’effectuer aux autres actions. L’action B est donc pareto-dominante.
Une situation distributive X pareto-domine une action distributive Y si et seulement si X est unanimement préféré à Y.
Choisir seulement entre deux allocations quand l’une pareto-domine l’autre : c’est une forme de consensus.

Calcul félicifique au sens de Pareto :


Adam Béa Camille
Action 1 A C A
Action 2 B A B Unanime
Action 3 C B C

Si l’on hypothèse que + ma part est grande + je suis satisfait, l’hypothèse pareto-domine l’hypothèse
puisqu’unanimement nous voudrions nous retrouver dans la situation où notre part serait la + grande.
Mais d’un pdv social et interpersonnel, les situations ne sont pas pareto-comparable car tout le monde, dans l’hypothèse
A, pourrait se retrouver avec la plus petite part.

Les théorèmes du bonheur surviennent pendant la Guerre Froide : à l’est, un autorité centrale, organisatrice du tout est
responsable du bonheur collectif ET à l’ouest, une autorité diffractée, désolidarisée et qui laisse à chacun sa voie
d’expression du bonheur intrapersonnel. On estime alors, d’après le théorème de ARROW et DEBEV, qu’une situation
post-échange doit pareto-dominer une situation pré-échange pour que cet échange ai travaillé au service du bien
commun. Tout allocation pareto-otpimale peut être réalisée par le jeu des marchés à partir d’une distribution initiale des
biens convenables.

02/03/2023 :

Dans le cas des déterminants du bonheur, on essaie de calculer le bonheur en comparant les préférences des sociétaires.
La comparaison au sens de Pareto se veut axiologiquement neutre puisqu’on prend en compte la solution unanimement
préférée.

Lire le texte de SANDEL, Justice,


Lire des extraits du texte de BENTHAM,
Lire le chapitre 1 et 2 de MILL,
Lire le chapitre 2 de SANDEL
Faire les deux quiz de lecture sur BENTHAM et MILL
Faire le quiz sur les critiques de l’utilitarisme

Pour les utilitaristes, une société juste n’est pas forcément une société de droit, une société de liberté. MILL dans De la
liberté, explique que les individu.e.s sont seul.e.s à pouvoir déterminer leur but de vie et des moyens qui les y mènera. Il
emploie une défense instrumentale : défendre la nécessité de la liberté parce que cette liberté est un instrument
nécessaire aux réalisations de la justice au sens utilitariste car elle maximiserait le bonheur collectif. Nul mieux que
l’individu.e ne se connaît lui-même et ne sait ce qui sera susceptible d’augmenter son bonheur et de diminuer sa peine.
C’est seulement en s’assurant que la liberté individuelle est garantie, que l’État peut maximiser le plaisir. Il y a une
différence entre la défense de la liberté qui fonderait un lien conceptuel entre justice et liberté et une défense de la
liberté qui serait un instrument de la justice. Le concept de juste n’entend que celui de maximiser le bonheur collectif.
La législation n’est aussi que le moyen d’arriver à cette fin. Le respect des libertés privés est très important bien que
cela ne soit qu’un outil d’accès au bonheur commun. La liberté n’a de la valeur qu’en tant qu’outil : elle est bien en vu
de quelque chose, pas en elle-même.
Il est difficile de calculer l’ensemble des conséquences de nos actions. Dans la vie, on est jamais sûr de rien, même pas
de nos vies. Cela ne nous empêche pas de décider de ce qui est juste ou non. On fait toujours au mieux en fonction des
connaissances que nous avons. L’action juste par excellence n’existe pas, on ne peut pas savoir de manière a priori et
sur le long terme quelle action sera la plus juste. Nous sommes des êtres faibles et incertains. On peut se tromper en
croyant faire le juste.
L’action juste pourrait alors être une action amorale car parfois maximiser le bonheur du plus grand nombre se fait en
dépit de normes morales (ex : l’envie, la jalousie). La passion égalitariste serait animée par de l’envie, bien que
certain.e.s affirment que le fait que tout le monde soit à égalité rende tout bonnement + heureux. Mais est-ce qu’il faut
prendre le fruit du travail personnel pour le redistribuer au collectif ? Est-ce que le mérite doit compter ? Faut-il réaliser
nos rêves alors qu’ils nuisent aux autres pour nous rendre heureux ?

09/03/2023 :

Dernière fois : critiques de l’utilitarisme.


 Désir
 Longue vie
 Ensemble des choses qui sont plaisantes
 Bouc émissaire
NB : bouc émissaire = personne sacrifié de manière injustice (victime expiatoire) au nom de différentes choses. Son
sacrifice a valeur de rédemption d’une manière ou d’une autre. Utilitarisme ≠ philosophie des droits, du respect de la
personne Utilitarisme : corps social dans sa totalité traité comme si c’était lui dont il faisait maximiser l’utilité, le
bonheur, la somme des plaisirs et des peines. Problème du bouc émissaire : utilitarisme ne prend pas suffisamment au
sérieux la notion de personne Notion de personne = notion d’un sujet moral constitué par chacun d’entre nous Critique
de Rawls : utilitarisme ne prend pas suffisamment au sérieux la notion de personne morale Problème de respect de la
personne. Amène à une réflexion sur la notion de personne. RQ : utilitarisme > droits instruments qui doivent
permettent de maximiser les plaisirs collectifs. Il n’est pas nécessaire, pas impératif indépendamment des fins Impératif
catégorique ≠ impératif hypothétique Devoir moral ≠ devoir prudentiel, relatif à une fin particulière On doit faire. ≠ On
doit faire pour telle ou telle chose La notion de personne est un concept moderne du sujet politique et moral qui arrive
avec le XIXème siècle.
 Anthropologie philosophique : réflexion normative sur la nature de l’Homme
 Manière de considérer l’Homme a une histoire et évolue selon les périodes
 Différence de l’Homme de moderne (individualisante) et celles des sociétés traditionnelles

H n’est pas la source de ses propres fins et n’a pas sa propre définition en lui-même. H est inscrit dans une société : il a
un rôle dans cette société. Conception organique, organiciste. Définition de l’H par sa fonction.

CONCEPTION DES MODERNES : Conception artificialiste de la société. Individualisation des individus (≠ sens
contraire à l’altruisme). Individus vertueux individuellement pour société

Du pdv utilitarisme, qu’est-ce qui fait que les individus doivent être pris en compte ?
 Capable d’agir moralement et donc de la loi morale (lié à capacité à exercer la raison). Notion de personne
support des droits et des devoirs dans la philosophie politique dont on parle. Ainsi, quand Rawls critique
l’utilitarisme. Il conteste le fait que cette philo est prête à sacrifier des individus au profit du groupe. Notion de
liberté : liberté positive ≠ liberté négative Idée de Rawls : une philosophie de la justice doit prendre au sérieux la
notion de personne. Cela signifie qu’il faut prendre au sérieux la considérabilité morale de l’individu dans ses
volontés et dans la définition de ses propres, respect de sa liberté (choix de son plan de vie).
 Philo qui met au premier plan que individus est libres de choisir ses plans de vie
 Philo qui ne définit par en premier lieu ce qu’on doit faire
 Nécessité de respecter les individus > respecter leur capacité à choisir ce qui est bien, ce qui vaut d’être
poursuivi
 Société juste = société qui garantit cette liberté

Justice // droits. Droits conceptuellement liés à l’idée de justice. Devoir de définir le juste indépendamment du bien :
juste ≠ bien. Pluralité des biens. Pas possible de résorber rationnellement les notions de biens. Pluralité irréductible !
Pluralisme de faits et de droits. Utopie : raison permet de démontrer une vision de vie bonne. Plusieurs conceptions de
la vie bonne doivent être respectées. La justice doit permettre de toutes les réaliser. Pas de maximisation ;

Comment mettre en place cette idée en un principe de justice précis ? Quelle est la méthode pour trouver les principes
de justice ? Des principes de justice sont des principes choisis par des personnes dans certaines circonstances
particulières : Ces personnes cherchent à définir les règles de leur coopération derrière un « voile d’ignorance ».
Certaines conditions d’égalité. « Voile d’ignorance » = ils ne savent pas qui ils sont/quelle place sera la leur dans la
société, quels sont leurs talents etc. et sans savoir quelle est leur propre conception du bien et de la vie
bonne. Ils n’ont pas d’identités. Conception procédural de la justice Juste = ce qui serait le résultat d’une certaine
procédure de décision. Société juste dans un monde pluraliste = société qui ne préjuge pas le bien.

16/03/2023 :

La personne a toujours la possibilité de ne pas agir et c’est ainsi qu’il peut évaluer le bien et le mal. Il peut se
représenter différentes possibilités, différentes lois : c’est la rationalité de l’humanité selon KANT. Pour qu’une action
soit moralement acceptable, il faut savoir si l’intention a priori pourrait être une loi universelle voulue. Il est
fondamentalement autonome, il est régit par ses propres lois. Il est libre dans la détermination de ses propres fins. Ce
qui fait d’une personne, une personne, pour KANT, c’est qu’elle soit libre (de déterminer ses propres fins). C’est une
notion métaphysique de l’humanité. Respecter la personne morale, ce n’est pas respecter sa sensibilité, mais respecter
son libre-arbitre et la capacité qu’il a de se déterminer en fonction de ses propres lois. RAWLS est plutôt kantien :
respecter la personne, c’est la respecter en tant qu’individu capable de se déterminer. Les principes de justice doivent
être déterminé dans des conditions idéales de liberté. Mais l’idée de justice n’a pas ici de substance, juste une
procédure. Le « voile d’ignorance » est une pièce noire où il faut décider des meilleures règles pour tou.te.s car je ne
connaîtrais pas ma place dans la société a priori. Cela forcerait d’aucun à choisir pour d’aucun et donc soi le meilleur.
Cette procédure ne sert pas à légiférer sur toutes la vie sociales, mais plutôt sur les bases et les valeurs de la société .Le
reste devrait se créer pratiquement, on ne peut pas s’y prononcer a priori. Les règles de justice doivent être fixées par :

• Une structure de base de la société


• Une distribution des biens sociaux premiers (ce qui vaut d’être acquis, poursuivis par la coopération sociale
fondamentale) : Conditions sociales du respect de soi-même, ressources matérielles, postes, responsabilités,
droits, honneurs, obligations.

On ne cherche pas à tout régler, mais plutôt les grandes règles constitutives de la société. Il y a certains biens sociaux
qui sont nécessaires à tous les projets de vie rationnels : droits de vote, de se sustenter, etc. Posséder une Ferrari n’en
ferait pas partie alors qu’avoir la possibilité par l’égalité des chances d’avoir des postes à responsabilité si. Derrière un
« voile d’ignorance », on ne choisira jamais un système qui maximise les profits, les bonheurs, etc (car il y aurait des
bouc-émissaires, potentiellement soi). Il existe deux grands principes :

• de liberté : chacun doit avoir accès au plus grand système de libertés fondamentales compatible avec un égal
accès par tous à ce système de liberté. Les libertés fondamentales concernent le droit à l’expression, de culte,
de conscience, droit de vote et de participation à la vie civique, de mouvement.
• d’égalité : des chances et de différence. Les hautes places ne sont pas réservées en fonction de la naissance, a
priori. La société doit mettre en place les moyens pur compenser les déficits de certaines personnes dans
l’accès à telles ou telles choses. Ce n’est pas qu’une égalité des chances formelles, mais plutôt réelles. C’est la
notion de discrimination positive. Le second principe admet que certain.e.s jouissent de biens sociaux
différents (plus ou moins). Il existe des différences légitimes (quantités de biens sociaux), légitimisées par le
fait que les différences profitent aux plus défavorisé.e.s. On va choisir à maximiser le minimum : un maximine.

23/03/2023 :

RAWLS (Théorie de la justice, 1971). Théorie de la justice distributive (≠ justice conservative, commutative ). Pour
organiser la structure de base de la société (pas le détail des lois, mais les grands principes auxquels on voudra se référer
pour justifier ou réfuter le bien-fondé de telle ou telle constitution.) . Que s'agit-il de distribuer ? En posant des principes
d'organisation de la structure de base de la société on prévoit des principes de distribution des biens sociaux (≠ biens
naturels comme les talents ) premiers (nécessaires au développement de toute vie, quelque soit sa conception de la vie
bonne) : droits, honneurs, fonctions, positions, richesses, etc. Position globale de RAWLS : Égalitarisme libéral,
alternative à l'utilitarisme.
La justice comme équité : distribution des biens sociaux premiers non pas selon un principe d'égalité arithmétique mais
selon un principe qui découlera de notre conception de notre relation comme celle de membres idéaux et égaux engagés
dans la définition des règles de notre coopération pour notre bénéfice mutuel. Les principes de justice qui doivent régir
la structure de base de la société sont ceux qui seraient choisis dans une "position originelle" (fictive) par des individus
raisonnables derrière un voile d'ignorance (théorie contractualiste). La position originelle et son voile d'ignorance
implémentent l'idée d'égale considération des intérêts de chacun. Qu'ignore-t-on exactement derrière le voile
d'ignorance ? Son identité, sa position sociale, sa conception de la vie bonne (idéaux, conception globale de la vie etc),
ses talents naturels etc..
La procédure permettant d'attester le caractère juste de principes d’organisation de la structure de base de la société
étant donné, il faut encore découvrir sur quels principes des individus raisonnables et rationnels s'accorderaient. Quels
principes fondamentaux d'organisation sociale doivent selon RAWLS être choisis par des individus raisonnables
derrière un voile d'ignorance ? Deux principes de justice : principe de Liberté + principe de différence.
Premier principe (principe de liberté): toute personne a un droit égal à l'ensemble le plus étendu de libertés
fondamentales compatibles avec le même ensemble de liberté pour tous.
Deuxième principe (en deux parties). Les inégalité sociales et économiques doivent être organisées de façon à :
• être attachées à des fonctions et des positions ouvertes à tous dans des conditions de justes égalité des chances.
• bénéficier aux plus défavorisés
L'énoncé de ces principes est assorti d'une règle de priorité d'application : priorité aux principes de liberté, puis priorité
la justice sur l'efficacité et le bien être ("Ordre lexicographique"). On ne peut jamais faire valoir le principe de
différence contre le principe de liberté ; ni le bénéfice des plus défavorisés contre l'égalité des chances.
Analyse du principe de différence. Relation avec l’État providence et les principes de redistribution. Égalité et
efficacité. Compensations/redistributions des "biens sociaux premiers". Question de savoir si le choix de ce principe
d'organisation est rationnel (règle du maximin vs. maximisation de l'utilité espérée). Brefs rappels sur le libéralisme
classique de Locke - droits et liberté, fondement de la légitimité de l'état. L'égalitarisme démocratique de RAWLS : des
droits-liberté (premier principe) mais aussi des droits-créances (deuxième principe). Différent du libéralisme politique
classique. La théorie de RAWLS et le pluralisme des valeurs. La priorité du juste sur le Bien. La place de la notion de
mérite.

30/03/2023 :

Il y a d’abord une critique libertarienne, notamment avec NOZICK Anarchie, État, Utopie. Il y a aussi une critique de
la part des communautarien.ne.s avec SANDEL dans Le libéralisme et les limites de la justice, WALZER dans Sphères
de la justice, TAYLOR dans Le multiculturalisme, McIntyre dans Après la vertu. Chez RAWLS il y a un principe de
liberté et un principe de justice (égalité des chances, principe de différence). Le principe de différence vise à satisfaire
les injonctions à l’égalité (ce que les indiv. décideraient derrière un voile d’ignorance), à la liberté, à la fraternité (forme
de redistribution dans laquelle les talents se complètent). Le but est d’améliorer les conditions de tous le monde, pas
seulement de l’agrégea. Il faut d’un côté distinguer les droits-libertés (chacun.e jouit de droits qui sont aussi des
libertés) et les droits-créances (le droit de celleux qui ont peu de demander plus, octroyer par le principe de différence).
Les libertarien.ne.s nous expliquent qu’il y a une incohérente fondamentale chez RAWLS car le principe de différence
est contraire à la liberté. Il y aurait un droit naturel à la propriété. Il y a toujours un travail d’adaptation de la nature. La
nature est à tou.te.s, mais le travail que l’on fait sur la nature, avec notre temps et nos efforts, est une partie de moi. J’ai
la liberté d’aliéner mon travail, de le donner, de le faire autre. La philanthropie est essentielle à la société : mais ce n’est
pas parce que c’est bien de donner, que cela rend légitime qu’un État force la redistribution. On ne peut pas imposer de
donner et de redistribuer. CF. modèle Chamberlain le basketteur, cf. cours CPGE. Situation de départ soit q1 une
distribution juste des biens sociaux. Les sociétaires qui le souhaitent achètent des tickets pour le voir, lui qui donne un
gala. Résultat de la situation d2 : il est millionnaire, les acheteur.e.s un peu plus pauvres. Est-ce que d2 est juste ou
injuste. Juste car obtenue à partir d’une situation juste d1 par des transactions justes. Il y a transitivité de la justice.
Il ne souhaite pas l’absence d’un État, mais il souhaite un État minimal.

06/04/2023 :

NOZICK : Les droits de propriétés sont des droits civils qui sont définis par les contractant.e.s derrière le voile
d’ignorance. La justice doit être transitive (les ami.e.s de mes ami.e.s sont mes ami.e.s) : si vous partez d’une
distribution des biens sociaux premiers justes, que vous laissez les gens échanger de manière libre et consentie, toutes
les transactions sont alors justes, même si la situation finale peut se relever inégalitaire.
Concernant les objections communautariennes : elles sont très variées et recoupent des gens très différents. Le moi
désencombré est le sujet humain tel qu’il apparaît dans le voile d’ignorance : c’est impossible car il n’a pas de culture,
pas de morale, rien, il ne connaît que des faits généraux. Quels sens ça a été de choisir des règles générales si l’on ne
sait pas qui l’on est. La conception rawlsienne est trop pauvre. Il faudrait d’abord faire une théorie du bien avant de
pouvoir faire une théorie du juste. SANDEL prend l’exemple du mariage pour tou.te.s. Les gens n’étaient pas contre
l’idée d’un pacte civil, mais opposé.e.s au mariage en tant qu’institution. Selon un pdv libéral, le rôle de l’État est
simple de garantir le plus grand nombre de libertés à chacun, compatible avec le nombre de liberté à tou.te.s. Là ne pose
aucun problème car l’autorisation de ce droit n’enlève aucun droit aux autres. Mais cette idée est une idée fausse (la
polygamie n’enlève rien à la monogamie, mais elle reste interdite). Dans le mariage, il y a l’idée d’une reconnaissance
par les institutions de la fertilité de l’union : sous cette angle là le mariage de personnes de mêmes sexes n’avait pas de
sens. Il fallait reconnaître que notre société et nos valeurs avaient changé. Il fallait donc reconnaître que la fertilité
n’était pas la seule à être contractualisée, mais il fallait dès lors contractualisé l’amour simple ce qui pouvait donc
inclure les personnes de même sexe. Le mariage a du alors renier son modèle et ses racines bibliques. Il faut désormais
valoriser et célébrer la qualité de la relation entre deux personnes, non plus le simple fait de la fertilité.
Conceptions téléologiques (ce vers quoi, priorité du bien sur le juste) de la justice : SANDEL.
Il y a aussi une idée selon laquelle l’existence morale des individu.e.s est un accomplissement immer schon collectif.
Toutes les communautés ont leur propres lois morales qui s’entretiennent par des échanges et des relations régulières.
Au nom des libertés individuelles et républicaines, les convictions personnelles et communautaristes ne peuvent pas
empiéter sur le domaine public. La loi de la République doit permettre le choix. Nos institutions doivent permettre
d’éclairer les individu.e.s et leur permettre de changer de communauté.

27/04/2023 :

(!!!) L’utilitarisme a une conception téléologique de la justice car le juste consiste dans le fait de maximiser les plaisirs.
La conception rawlsienne n’est pas téléologique car elle ne consiste pas à atteindre le bien, mais la justice est définie
indépendamment de toutes autres notions notamment celle du bien. Philipp PETTIT sous le nom du néo-
républicanisme critique la théorie rawlsienne dans Le républicanisme, NRF essai. BERLIN dans Deux conceptions de
la liberté, CONSTANT dans La liberté des anciens et la liberté des modernes avaient déjà observé que la conception
des ancien.ne.s de la liberté du citoyen.ne et la nôtre, moderne, sont deux choses très différentes. Avant un.e citoyen.ne
libre était citoyen.ne d’une cité libre où iels gouvernaient et décidaient: la loi devait être de leur fait, iels obéissaient à
leurs propres règles. Aujourd’hui, être libre c’est vivre de manière indépendante des uns et des autres. Iels ne peuvent
libres que dans une société peu invasive, dans une minarchie. BERLIN parlera de conception positive de la liberté (=
des ancien.ne.s) et négative de la liberté (modernes). Lorsqu’elle est négative, elle entend liberté comme non-
interférence. HOBBES, dans le chapitre 17 du Léviathan explique que si le souverain absolu est bon et peu permissif,
les citoyen.ne.s seront libres de mener à bien leur propre projet de vie. La conception négative semble pourtant peu
exigeante. Il propose alors la liberté comme non-domination. Quand on obéit à la loi, nous respectons noter propre loi
(cf. ROUSSEAU « l’obéissance à la loi que je me suis prescrite est liberté »). La puissance publique n’est donc pas une
puissance aliénante. Il faut se sentir respecter dans ses désirs, mais aussi être respectable dans ce vers quoi on tend.

Contractualisme : KANT, ROUSSEAU Utilitarisme : BENTHAM, MILL


Libertarien : RAWLS, NOZICK, SANDEL, PETTIT Hédonisme : BENTHAM
Welforisme : économistes modernes
Choix social : PARETO

Comment déterminer une préférence collective à partir de préférence individuelles ? Par le vote ? Le despotisme ?

Ségolène Royal François Bayrou Nicolas Sarkozy


Électeur.rice 1 X 3 2 1
Électeur.rice 2 X 3 2 1
Électeur.rice 3 1 X 3 2
Électeur.rice 4 1 2 X 3
Électeur.rice 5 1 2 X 3

Par le vote sur le nom, Nicolas Sarkozy gagne, mais si l’on agrège les points par ordre de préférences, Bayron gagne.

ARROW dans Social choice and individual values : « théorème d’impossibilité de la démocratie ». Il n’existe pas de
façon d’agréger les préférences pour former une préférence collective qui respecte les conditions suivantes suivantes :
l’universalité (la fonction d’agrégation donne un résultat quelques soient le profil des préférences individuelles) ; pas de
dictature ; si entre trois options x, y, z, tout le monde préfère x à y, alors la préférence collective aussi ; la façon dont la
préférence collective classe x par rapport à y doit dépendre seulement de a façon dont les individu.e.s classent x par
rapport à y (indépendamment de la façon dont ils classent z par rapport à x et y).

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