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La justice a-t-elle un fondement objectif ?

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I - Le problème du fondement du droit légalité et légitimité
a) Les limites du droit
1. La loi est générale et ne peut pas prévoir tous les cas (Aristote)
2. Comment la loi évolue (Thomas d’Aquin)
b) Le problème des fondements du droit (H.kelsen)

II - La justice et l’égalité
a) La justice consiste-t-elle dans l’égalité (est-ce l’égalité?)
b) L’égalité entre inégaux. La justice comme égalité de proportions (Aristote)
c) Un problème de justice distributive la discrimination possitive
d) La justice dans la répartition des richesses (Novick, J.Rawls)
1. Nozick : Un Etat minimal
2. J.Rawls : Un libéralisme modéré

III - Le droit naturel


a) Le droit naturel et les droits de l’homme (Cicéron, H. Kelsen)
b) Le droit naturel chez un philosophe médiéval (Thomas d’Aquin)

Introduction ------------------------------------------------------------

★ Définition et distinctions :

● Le droit :
1. l’ensemble des lois
2. une valeur, une norme ≃ la justice ou l’équité

≠ un droit : une possibilité (accordée par la loi)

● Le mot justice désigne,

1. Le système judiciaire (institution chargée de faire respecter la loi et de réparer


les torts et les dommages)

2. Une vertu ( Chez platon, la tempérance, le courage, la sagesse, la justice)


(= permet que les relations entre les hommes soient bonnes)

3. Une valeur, une norme (comme la vérité, bien (éthique), le beau (esthétique)
Selon Aristote celle ci s’applique à trois domaines :
1. Justice commutative : dans les échanges marchands (troc,
commerce)
2. Justice corrective : dans la répartition des torts et dommages
3. Justice distributive : dans les distributions
- des salaires
- des responsabilités, pouvoirs
- des honneurs…
- des places, portes…

● Objectif s’oppose à subjectif,


1. objectif : quelque chose d'objet
→ extérieur à l’esprit du sujet fondé parallèlement aux caractéristiques
des choses mêmes… (réalité extérieure à l’esprit du sujet)
2. subjectif : quelque chose de sujet
→ l’être humain, individu, la personne, ses désirs, représentations,
sensibilité

Bilan --------------------------------------------------------------------
La doxa :

Enjeux :

Questionnement :
La justice repose-t-elle sur un principe extérieur ou nos désirs ? La justice a-t-elle un
fondement objectif ?

1 - Le problème du fondement du droit légalité et légitimité -----------

★ Les limites du droit :

1. La loi est générale et ne peut pas prévoir tous les cas

Selon Aristote, Ethique à nicomaque V,


● Pour que la sentence soit juste il faut :
- que la loi soit juste
- que la loi soit interprété de manière juste
- que le juge soit juste
⇒ vertu de la justice

2. Comment la loi évolue

Selon Thomas d’Aquin,


“la loi est un énoncé de la raison (=SUJET) qui dirige les actes humains (=OBJET)

● 2 raisons à cette évolution :


1. Du côté du sujet de la loi :
→ l’être humain progresse sa raison, progresse dans le droit comme
dans les sciences ( ou les “arts libéraux” (matière musique) et dans
les arts mécaniques
2. Du côté de l'objet du droit, la législation :
→ ce qui est légal (conforme à la loi) n’est pas forcément légitime
“vraiment juste” et équitable

● Selon lui, si les décisions du souverains sont contraires à la loi naturelle il est
en quelque sorte hors-la-loi et peut être renversé en dernier recours (injustice
manifeste)

● On y distingue deux types de droits :


1. droit naturel (norme ultime) ⇒ valable partout et pour toujours (je
suppose légitime ?)
2. droit positif (fondé sur des décisions humaines contingentes) (je
suppose pas forcément légitime ?)

★ Le problème des fondements du droit :

● Comment distinguer une loi juste d’une loi injuste ?


- critères purement procéduraux :
→ si une loi a été votée sans respecter les règles de la constitution…
PB : la constitution peut à l’inverse être injuste

- Est-ce juste une loi approuvée par la majorité des citoyens ?


PB : la majorité peut se tromper

- Est-ce juste une loi conforme à la morale ?


PB : tout le monde n’a pas exactement la même morale, même si on
peut s’accorder sur certaines valeurs

⇒ il faut ainsi se référer au deux distinctions du droit (naturel/positif)

Or attention il existe des courant tel que le positivisme juridique


(H.kelsen), où le droit naturel n’existe pas et tout droit et positif

● Bilan :
Toutes ces réponses posent problèmes, s’il on rejette la notion de droit
naturel alors le droit repose sur des conventions ou des décisions humaines
et même s’il repose sur la volonté de la majorité, un tel fondement est
instable car la majorité peut changer d’avis et se tromper. Peut-on éviter ces
difficultés en fondant le droit sur l’égalité ? En effet, l’égalité entre deux
personnes semble être un fait objectif et vérifiable.

2 - La justice et l’égalité ------------------------------------------------

★ La justice consiste-t-elle dans l’égalité (est-ce l’égalité?) :

OUI NON

● La justice suppose d’éviter les ● Le système judiciaire attribue des


privilèges (cf. 1789) peines différentes aux malfaiteurs
● La justice exclut la discrimination qui n’ont pas commis les mêmes
(= défavoriser une personne en actes
raison de son origine ethnique, → il ne serait pas juste de donner
etc…) les mêmes responsabilités à tout le
● Les hommes ont la même dignité monde ni le même salaire, etc…
parce qu’ils ont tous une raison, une (car le salaire dépend de l'efficacité,
conscience morale, le libre arbitre des diplômes, de la pénibilité,
(= ils peuvent faire le bien de responsabilité, ancienneté,risques)
manière volontaire, libre, autonome)
⇒ responsable moralement de
leurs actes
⇒ disposent d’un ensemble de
droits fondamentaux communs

★ L’égalité entre inégaux. La justice comme égalité de proportions :


● A partir des trois types de justices :

1. justice dans les échange :


→ égalité simple ou “arithmétique” A=B (le prix de A = le prix de B)

2. justice corrective (A=B) :


→ la gravité de la peine dépend uniquement de la gravité du mal causé par le
malfaiteur (la peine B est proportionnelle est l'acte commis A)

3. Justice distributive :
→ les rapports entre salaire et le poste sont égaux.
A/B = T/Δ (salaires différents/responsabilités différentes)

● Aristote énonce : “les plaintes naissent quand étant égaux, on les possèdes ou se
voit attribuer des parts non égales ou bien quand étant inégaux ils reçoivent des
parts égales (en gros on est jamais contents mdr) Tous les hommes reconnaissent
que la justice dans les distribution doit se baser sur un mérite de quelque sort, bien
que tous ne désigne pas le même mérite”

→ son but de la cité est le bonheur

- Il oppose ainsi :
- démocratie : les hommes se considèrent comme égaux (d’où
auparavant le tirage au sort pour les élections)
- oligarchie : présuppose une certaine inégalité (qui suppose quels
hommes sont égaux)

⇒ La distribution repose sur un certain mérite, or nous n’avons pas tous les mêmes
mérites

★ Un problème de justice distributive la discrimination possitive :

● La discrimination consiste à dévaforiser certains individus en raison d’une


caractéristique qu’ils possèdent et qu’il n’est pas pertinente d’où l’injustice
(origine ethnique, sexe, age, religion, etc…)

● La discrimination positive elle, consiste à favoriser les catégories de


personnes qui sont habituellement victimes de la discrimination (exemple
modification des modalités de concours à science-po)
- permet de compenser les effets injustes de la discrimination
⇒ rétablir l’égalité des chances
- permet de diversifier les profils (des étudiants, des employés,...)

● Or des limites se distinguent :


- certains candidats peuvent se sentir lésés parce qu’ils sont
défavorisés en raison de leur origine ethnique, etc…
(cf Michel Sandal, justice/ Cheryl Hopwood)
- syndrome de l’imposteur
(or d’après le raisonnement utilitariste : est juste ce qui est utile = qui
contribue à l’augmentation globale du bonheur humain)

● Approche théologique (d’après Aristote) :


La justice distributive dépend de la finalité des institutions humaines
(la cité, l’université : le but ?, cf histoire des pom-pom girls (Callie Smartt)

★ La justice dans la répartition des richesses :

● Une économie libérale est source de très grandes inégalités où un cercle


vicieux émerge considérant que la richesse amène encore plus de richesses
(par l’investissement…)

D'après John Rawls, Théorie de la justice,

● Les inégalités de richesses ont tendance à s'accroître (du au cercle vicieux)


PB : répartition inégale de richesse mais faut-il aller jusqu’à un système très
égalitaire ?
→ risque de pb de motivation/efficacité (ex : communisme)

⇒ il énonce ainsi comme solution : “La théorie de la justice comme équité” ≠


trop égalitaire
⇒ la justice n’est pas l’égalité pure et simple

1. Nozick : Un Etat minimal :

● Anarchie/Etat et utopie :
→ Selon lui, plus l’Etat a de responsabilité, plus il a de pouvoir et plus
il risque d’en abuser (et ainsi de limiter les libertés individuelles)

● L’Etat doit (son rôle de l’Etat) :


- assurer la sécurité des individus
- les protéger contre les vols et les fraudes (et ainsi garantir le
bon fonctionnement du marché)
- réparer les injustices

● Un système social est juste s’il est conforme aux principes suivants :
- principe de justice dans les acquisitions, les biens doivent être
possédés de manière légitime (grâce au travail, à un achat, à
un héritage, etc…)
- principe de justice dans les transports (ce qui suppose que les
échangent se fassent de manière libre et selon les règles
connues de tous)
- principe de correction des injustices

● Ainsi il définit l'État providence comme pas nécessaire (pas d'impôts


= vol), il doit du moins être minime

● Selon lui, l’Etat providence ne distribue pas les richesses, ni les aides
sociales, on acquiert nos talents qui nous permettent de les atteindre
par nous même, seul (système scolaire, parents, amis…)
→ Or nous pouvons y objecter la naissance d’une “dette envers la
société” car nous ne sommes pas séparable de la société nous
n’avons pas pu se faire individuellement (seul)

2. J.Rawls : Un libéralisme modéré (avec un Etat-providence) :

● Il réalise une expérience de pensée où :


→ Il imagine que les individus soient placés dans une “situation
originelle” où ils ignorent :
- à quel milieu social ils appartiennent
- leurs talents et capacités
⇒ Il se demande quel système social choisiraient-ils ?
(dans un cadre hypothétique)

1. Système de castes :
PB : privilèges ou désavantages liés à la naissance
⇒ chances inégales

2. Système communiste :
PB : très peu de libertés individuelles
⇒ Très inégalitaire

3. Système ultralibéral, a la Novick ?


- plus de libertés
- pas d'obstacles liés à la naissance
⇒ Mais l’égalité des chances est purement théorique, car
seuls les riches peuvent accéder aux bonnes universités…
(obstacle financier réel)

4. Système méritocratique
- école gratuite et obligatoire
- meilleures formations accessibles aux plus démunies
⇒ Tout dépend du travail et des talents des individus

⇒ Rawls énonce : “Personne ne mérite ses capacités naturelles


supérieures ni un point de part plus favorable dans la société mais il
ne s’ensuit pas qu’il faille diminuer les distinctions, il existe une autre
manière de les appréhender. La structure de base de la société peut
être aménagée de sorte que ces éléments contingents (intelligence,
talents), agissent pour le bien des moins fortunés”

● Conclusion de J.Rawls :
Bilan --------------------------------------------------------------------

La justice distributive tient compte des différences entre les hommes (mérite/besoins
différents). Cependant, elle suppose qu’ils sont foncièrement égaux et qu’ils ont la même
dignité. Or pourquoi ont-ils la même dignité ? Sinon parce qu’ils ont la même nature. Ainsi la
justice semble bien reposer sur la Nature, du moins la Nature de l’homme.

3 - Le droit naturel -----------------------------------------------------

★ Le droit naturel et les droits de l’homme :


D’après Cicéron,

● le droit naturel est :


- connu de tous (connaissable par tous)
- universel : valable partout et toujours éternel, immuable
⇒ parce que fondé sur la nature des choses (par essence stable)

⇒ paradoxe : droits de l’homme admis par tous mais naturels

● Pour les grecs, agir bien (et de manière juste), c’est agir selon la nature

● La loi naturelle est :


- universelle (valable partout et toujours) car fondée sur la nature des choses
(qui est, par définition fixe, immuable et universelle)
- connue grâce à la raison et à l’expérience

[Il existe la loi morale (en moral) et le droit naturel (en droit)]

≠ lois positives :
- fondées sur des décisions humaines
- donc ces lois sont contingentes
- donc il faut se référer à des codes juridiques ou à une autorité compétente
pour la connaître

● DDHC définit les “droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme”


→ Il y a un paradoxe car les droits de l’homme sont considérés comme naturels
⇒ car fondés sur la nature de l’homme (qui a une dignité car doué de raison
+ libre arbitre)

● Positivisme juridique (H. Kelsen)


→ courant selon lequel il n’y a pas de droit naturel

● On ne peut pas dire ces trois choses à la fois :


- il y a des droits de l’homme
- ces droits sont des droits naturels
- il ‘y a pas de droit naturel

★ Le droit naturel chez un philosophe médiéval :

D’après Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique

● Question 1 : que signifie le droit naturel ici ?

Donc le droit n’est pas forcément divin

● Question 2 : Qui sont les “êtres inférieurs” ?


→ êtres inférieurs : tous les autres ê que l’homme (animaux, végétaux, choses de
matière inerte, etc.)

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