Libre Echange Et Protectionnisme

Vous aimerez peut-être aussi

Vous êtes sur la page 1sur 14

Intitulé du master : Droit économique et du commerce

international
Intitulé du module : Droit du commerce international

LE LIBRE ECHANGE ET LE

PROTECTIONISME

Préparé par :
 Yasmine BOUCETTA
 Hajar ABDEDAIM
 Rachid AABIL
 Abderrazak JOUCHTE

Encadré par : Pr. Mehdi ESSARSSAR


SOMMAIRE

PLAN

INTRODUCTION

PARTIE I : LE LIBRE ECHANGE


Section 1 : Définition du Libre échange
Section 2 : Les arguments en faveur du libre échange
1. Le libre échange peut stimuler la croissance économique
2. Le libre échange améliore la situation des producteurs
3. Le libre échange améliore la situation des consommateurs

PARTIE II : LE PROTECTIONNISME
Section 1 : Définition du protectionnisme
Section 2 ! Les arguments en faveur du protectionnisme
1. Le protectionnisme peut être un préalable au libre échange
2. Le protectionnisme répond aux risques du libre échange
3. Les mesures tarifaires et non tarifaires des actions
complémentaires

CONCLUSION
INTRODUCTION

Le développement des échanges internationaux a été spectaculaire


durant ces dernières années. Le volume du commerce entre les pays a
augmenté beaucoup plus rapidement que la production mondiale. Le
commerce extérieur n’a pas eu le même impact sur les différentes
économies. Les unes sont devenues plus performantes, alors que les
autres se protègent à cause des difficultés que génère l’échange sur
leur production. Donc les stratégies opposées du libre-échange et du
protectionnismefont depuis deux siècles l’objet de réflexion et
d’analyses. Elles sont encore aujourd’hui au centre des discutions de
l’organisation mondiale du commerce.
En l’occurrence, le fonctionnement du marché ne permet pas toujours
d’aboutir à une éducation d’équilibre satisfaisante, l’intervention de
l’état devient alors nécessaire pour réguler l’économie en élaborant
une politique commerciale comme étant l’ensemble des lois et règles
dans le commerce des mécanismes et moyens mis en œuvre pour l’état
pour atteindre les objectifs dans le but d’améliorer la situation
économiquegénérale du pays. Ce moyen se caractérise par le
protectionnisme et le libre-échange.

Le protectionnisme et le libre-échange sont deux logiques


philosophiques, politiques et économiques, traditionnellement
présentées comme antagonistes et entre lesquelles les États sont
supposés choisir pour mener leur stratégie commerciale.

Le protectionnisme désigne une politique interventionniste de l’État


pour protéger le marché national. Il peut être caractérisé par
l’édification de barrières douanières, afin d’éviter que les produits
importés ne soient concurrentiels par rapport aux productions
nationales. Ces droits de douane ont en outre l’avantage de rapporter
de l’argent à l’État. Les pouvoir publics peuvent également opter pour
des mesures non tarifaires, comme la mise en place de quotas
d’importation ou l’imposition de normes de qualité auxquelles doivent
répondre les produits vendus sur le territoire (exemple : jouets
chinois). Ces options, sans contrevenir aux principes de l’OMC,
peuvent cependant parfois s’apparenter à une forme de
protectionnisme déguisé.

Le choix de mesures protectionnistes peut être transitoire, par exemple


pour protéger une industrie naissante, avant qu’elle ne devienne
compétitive, ou compenser un déficit commercial. Il peut aussi venir
en réponse à une demande de protection de la part de groupes dont les
revenus ou les emplois seraient menacés par l’importation de certains
produits. L’argument de la concurrence déloyale peut ainsi être
avancé, notamment en cas de dumping, à savoir lorsque le prix de
vente des biens produits à l’étranger est inférieur à leur coût de
production.

A l’inverse le libre-échange mise sur la circulation des biens et des


services. Par l’interdiction des entraves, cette pratique mène à
l’accroissement de la taille des marchés. Pour certains économistes,
elle favorise la croissance ainsi que l’innovation technologique. C’est
notamment la thèse défendue par des penseurs comme l’économiste
britannique David Ricardo au début du XIXe siècle (1817).
Approfondissant les travaux d’Adam Smith, il prend position sur une
question contemporaine, celle de l’abrogation des Corn Laws (lois sur
le prix du blé, finalement abrogées en 1846), protégeant les
agriculteurs et le marché britannique des céréales. Il préconise alors le
libre-échange sur un marché mondial du blé, permettant de faire
baisser les tarifs, d’augmenter ainsi le pouvoir d’achat, mais
également de surmonter les aléas climatiques et donc la fluctuation
des prix.

Alors en quoi consistent ces deux politiques ?


PARTIE I : LE LIBRE ECHANGE

SECTION 1 : DEFINITION

Le libre-échange correspond à une politique économique qui


préconise de supprimer les restrictions douanières (tarifaire et non
tarifaire) afin de laisser place à la libre circulation des biens et services
entre les pays sans intervention des gouvernements. C’est donc
l’application du principe libéral selon lequel il convient de « laisser
faire » le marché et donc de supprimer les entraves, c'est-à-dire
les interventions extérieures comme la fixation de quotas et de droits
de douane par l'État afin d'aboutir à la meilleure situation économique
possible.
Le libre-échange s’oppose donc de fait au protectionnisme.
Les économistes anglais, A. Smith et Ricardo notamment, ont
multiplié les arguments tendant à prouver que le libre-échange est le
système le plus profitable pour les échanges internationaux,
notamment à travers deux théories célèbres : Théorie de l’avantage
comparatif et lathéorie de l’avantage absolu.
Adam Smith justifie le libre-échange par la loi des avantages absolus.
Selon lui, chaque pays doit se spécialiser dans l’activité qu’il maîtrise
le mieux et délaisser celles où il est le moins performant.
David Ricardo justifie le libre-échange par la loi des avantages
comparés. Il dit qu’une économie qui ne dispose d’aucun avantage
absolu a aussi intérêt à pratiquer le libre-échange. Dans ce cas, elle se
spécialise dans l’activité pour laquelle elle a les désavantages les plus
faibles.
En pratiquant de cette manière, les entreprises trouvent de nouvelles
débouchées sur des marchés extérieurs qui entraînent une hausse de la
production, une augmentation du profit et ainsi une augmentation de la
croissance économique.
SECTION 2 : LES ARGUMENTS EN FAVEUR DU LIBRE ECHANGE

 1. Le libre-échange peut stimuler la croissance économique

Selon les économistes classiques, le libre-échange permet aux pays


de se spécialiser et ainsi de stimuler leur productivité et la croissance.
La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo montre que,
dans un contexte de libre-échange, la spécialisation de chaque pays
dans la production pour laquelle il est relativement le plus productif
permet une utilisation plus efficace des facteurs de production, ce qui
stimule la productivité et conséquemment la croissance économique.
Ce raisonnement est enrichi par le modèle des dotations
factorielles (HOS) qui précise que chaque pays doit se spécialiser dans
celle de ses productions qui mobilise intensivement le facteur de
production qu’il possède en abondance. En effet, cette abondance
garantit un prix plus faible des ressources et donc un coût de
production réduit, autre manifestation des gains de productivité,
susceptibles de stimuler la croissance économique.
En outre, en accentuant la concurrence entre les producteurs du monde
entier, et donc leur souci de compétitivité, le libre-échange stimule
l’innovation, source de gains de productivité et donc de croissance.
La Commission européenne estime ainsi que l’accord de libre-échange
que l’Union européenne (UE) a signé avec le Canada devrait, à terme,
faire progresser le produit intérieur brut (PIB) de l’UE de 0,02 % à
0,08 % (document 1).

 2. Le libre-échange améliore la situation des producteurs

Le libre-échange peut stimuler les profits des producteurs. D’une part,


il leur permet d’accéder à des biens et services plus diversifiés et
moins onéreux réalisés à l’étranger. Ils peuvent ainsi trouver des
produits plus adaptés et réduire leurs coûts de production. Ces effets
stimulent leur productivité et en conséquence augmentent leurs profits
unitaires.
D’autre part, le libre-échange permet aux producteurs d’exploiter les
avantages des différents pays : ils peuvent procéder à
une décomposition internationale de leur processus productif. La
mondialisation de leur chaîne de valeur consiste alors à localiser les
différentes étapes de leur production dans les territoires qui présentent
le plus d’avantages.
Enfin, la possibilité d’écouler leurs produits sur un vaste marché
international leur permet de réaliser des économies d’échelle. La
baisse du coût de production unitaire liée à l’augmentation des
volumes entraîne alors une diminution des coûts de production.

 3. Le libre-échange améliore la situation des consommateurs

Le libre-échange peut améliorer la satisfaction des consommateurs.


D’une part, la réduction des coûts de production résultant de la
spécialisation des producteurs et des économies d’échelle favorise une
baisse du prix de vente des produits sur les marchés internationaux et,
ainsi, augmente le pouvoir d’achat des consommateurs.
D’autre part, l’accès au marché international augmente la variété des
biens et services disponibles à l’achat.
PARTIE II : LE PROTECTIONNISME

SECTION 1 : DEFINITION

Le protectionnisme est le fait, pour un pays, de chercher à limiter


l’importation de produits étrangers. Le mot « protectionnisme »
désigne d’abord une doctrine économique, mais aussi, très souvent les
pratiques qui résultent de l’application de cette doctrine par un pays.
Une doctrine économique qui recommande de limiter l’entrée des
produits (biens et services) et/ou des capitaux en provenance de
l’étranger sur le territoire national par des moyens divers. L’objectif
est toujours de protéger les acteurs économiques nationaux de la
concurrence étrangère, soit que l’on espère ainsi encourager la
production nationale et protéger ainsi l’emploi, soit que l’on affirme
vouloir conserver un haut niveau de protection sociale (ce qui
contribue à l’élévation des prix et donc à une moindre compétitivité)
soit qu’il s’agisse de productions qualifiées de « sensibles » pour
lesquelles on veut conserver une indépendance nationale.
Un ensemble de pratiques résulte de cette doctrine :
- Le protectionnisme peut être avoué, apparent ou rampant, c’est-
à-dire plus ou moins caché. Il peut ne concerner que certains
produits ou être généralisé.
- Les mesures protectionnistes peuvent être financières (droits de
douane élevés), radicales (interdiction totale de l’importation de
tel ou tel produit ou contingentement, c’est-à-dire en limitation
quantitative), ou indirectes (établissement de normes pour
l’entrée de certains produits, subventions aux produits nationaux,
campagne de soutien aux produits nationaux…).
SECTION 2 : LES ARGUMENTS EN FAVEUR DU PROTECTIONNISME

 1. Le protectionnisme peut être un préalable au libre échange

Selon l’économiste allemand Friedrich List, un protectionnisme


éducateur peut être souhaitable. En effet, certains nouveaux
producteurs nationaux peuvent souffrir d’un manque d’expérience qui
les handicape au regard des performances de producteurs étrangers
plus expérimentés. On peut alors les protéger temporairement, pour
qu’ils accèdent à un niveau de compétitivité suffisant pour rivaliser
avec leurs concurrents étrangers.
Au-delà d’une simple protection tarifaire, comme les droits de douane
qui viennent renchérir le prix des importations, un pays peut décider
de subventionner des producteurs pour les aider à rivaliser avec des
concurrents étrangers. Une telle politique commerciale
stratégique permet à une entreprise d’augmenter son volume de
production et ainsi réaliser des économies d’échelle qui, en réduisant
ses coûts unitaires, stimulent sa compétitivité.

 2. Le protectionnisme répond au risque du libre échange

Le libre-échange est vecteur de risques : les entreprises moins


compétitives font faillite ; travailleurs qualifiés et capitaux peuvent
s’offrir aux pays les plus rémunérateurs, creusant les inégalités ; pour
stimuler leur compétitivité, les pays peuvent renoncer à des mesures
redistributives et environnementales coûteuses ; l’indépendance
nationale peut être remise en cause.
Un sondage Opinion Way de février 2018 montre que, pour près des
deux tiers des sondés, la mondialisation a des effets négatifs sur
l’emploi et les salaires. Plus de la moitié y voit un risque pour
l’environnement.

 3.Les mesures tarifaires et non-tarifaires ont des actions


complémentaires
Des mesures tarifaires durables peuvent être mises en place : droits de
douane, subventions aux producteurs locaux, réduction du taux de
change. Entre juillet 2018 et septembre 2019, les États-Unis ont
progressivement augmenté le volume d’importations chinoises taxées
(750 milliards de dollars au total) et leurs droits de douane (jusqu’à
25 %). En représailles, la Chine a taxé 170 milliards de dollars
d’importations américaines (jusqu’à 25 % aussi).
Des mesures non tarifaires durables peuvent aussi être instaurées :
quotas d’importation visant à limiter le volume de produits étrangers
susceptibles de concurrencer les produits locaux ; normes sociales,
techniques et sanitaires visant à réduire les risques de dumping socio-
environnemental.
CONCLUSION

Si la crise économique contemporaine a ravivé les intérêts pour la


pensée keynésienne, certains de ses aspects semblent pourtant encore
être oubliés. Les vertus de l’intervention publique dans la gestion des
affaires économiques nationales sont redécouvertes, alors que le
message de Keynes sur l’organisation de l’espace économique
international n’est toujours pas entendu. Pour autant, il apparaît plus
que jamais d’actualité et sa reconnaissance pourrait permettre un
ancrage théorique solide aux voies qui s’élèvent aujourd’hui pour
remettre en cause la suprématie du libre-échange intégral. La refonte
de la pensée actuelle en matière de commerce international
s’enrichirait des préceptes keynésiens ici développés. La résurgence
du patriotisme économique, qu’on l’envisage à une échelle nationale
ou élargie (Europe par exemple), illustre parfaitement l’intérêt à
puiser, sous réserve d’actualisation, dans la théorie keynésienne. Ce
concept peut reposer sur la reconnaissance de la supériorité d’une
économie à base productive élargie sur une économie surspécialisée
au nom du respect de l’harmonie socioéconomique. La couverture,
préconisée par Keynes, quand cela est possible et raisonnable, de la
demande nationale par une offre nationale s’accommode avec la
volonté de reconnecter offre et demande qu’une internationalisation
toujours plus poussée des échanges commerciaux semble avoir mené à
son paroxysme. En effet, la déconnexion de l’offre et de sa demande a
conduit à un phénomène dangereux aujourd’hui largement reconnu de
déflation salariale puisque du côté de l’offre, les versements de
revenus liés à l’activité productrice ne sont plus considérés dans
l’optique de la formation d’une demande mais dans celle d’une
restriction des coûts de production. Par ailleurs, une relocalisation des
activités dans un souci de proximité avec la demande contribuerait à la
promotion d’un développement durable par réduction des pollutions
liées aux coûts de transport. En ce qui concerne la finance, les
prescriptions de Keynes sont certes frappées d’obsolescence, la sphère
financière ayant connu de profondes transformations, mais leur
relecture est source de propositions à l’heure où la restructuration du
système f inancier semble s’imposer. Ainsi la Suisse a-t-elle soumis
l’idée d’une obligation de fonds propres moins restrictive pour les
prêts nationaux. En somme, les considérations keynésiennes sur le
libre-échange et le protectionnisme militent en faveur d’une
alternative au libre-échange intégral, que d’aucuns pourront nommer
la voie de la « dé-globalisation » ou de la « dé-mondialisation », mais
qui reste fondamentalement la voie de la protection des économies
nationales.
BIBLIOGRAPHIE
DOSTALER, G. (2009), Keynes et ses combats, Albin Michel, Paris
EICHENGREEN, B. (1984),
« Keynes and Protection », Journal of Economic History, 44 (2) : 363-
373 HARROD, R.F. (1952), The Life of John Maynard Keynes,
Macmillan, Londres IRWIN, D. (1996), Against the Tide: An
Intellectual History of Free Trade, Princeton University Press,
Princeton KAHN, R. (1976),
« Unemployment as Seen by the Keynesians », dans G.D.
WORSWICK (éd.), The Concept and the Measurement of Involuntary
Unemployment, George Allen and Unwin, Londres, p.19-34
KALDOR, N. (1980),
« Keynes as an Economic Adviser », dans THIRLWALL (éd.),
Keynes as a Policy Adviser, The Fifth Keynes Seminar Held at the
University of Kent at Canterbury 1980, Macmillan, Londres, p.2-27
KEYNES, J.M.,
The Collected Writings of John Maynard Keynes, tomes VII (1973),
IX (1972), XVII (1977), XIX (1981), XX (1981), XXI (1982), XXVI
(1980), XXVII (1980), Macmillan, Londres MARKWELL, D. (2006),
John Maynard Keynes and International Relations, Oxford University
Press, Oxford MOGGRIDGE, D. E. (1992), Maynard Keynes: An
Economist’s Biography,
Routledge, Londres ROBINSON, J. (1972), Hérésies économiques,
Calmann-Levy, Paris

WEBOGRAPHIE
https://www.vie-publique.fr/fiches/270749-libre-echange-et-
protectionnisme
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/270950-protectionnisme-
et-libre-echange,

Vous aimerez peut-être aussi