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DEVOIR 2

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Important
Veuillez réaliser ce devoir après avoir étudié la séquence 2.

La réalisation de vos devoirs est un travail personnel permettant d’évaluer vos acquisitions et de construire votre projet
d’orientation. Sauf consignes contraires, il est obligatoire de les réaliser dans les conditions de l’examen, c’est-à-dire en
temps limité, sans recopier des contenus issus de supports extérieurs au sujet (internet, cours du CNED, manuels scolaires…).
Le cas échéant, si vous avez besoin de vous référer à un passage issu d’un support extérieur, mettez-le entre guillemets et
citez votre source. Tout travail non personnel sera sanctionné.

Le commentaire littéraire pas à pas !

Votre but

Rédiger intégralement le commentaire d’un extrait de la pièce La Leçon d’Eugène Ionesco, sous-titrée « drame
comique » (1951). Voici l’extrait en question.

Extait

Pièce La Leçon d’Eugène Ionesco, sous-titrée « drame comique » (1951)


(NOTE : La bonne vient d’ouvrir à l’élève et l’élève rencontre son professeur au domicile de celui-ci, pour la première
fois.)

(…)
LE PROFESSEUR. Bonjour, Mademoiselle… C’est vous, c’est bien vous, n’est-ce pas, la nouvelle élève ?
L’ÉLÈVE, se retourne vivement, l’air très dégagé, jeune fille du monde ; elle se lève, s’avance vers le Professeur, lui tend
la main. Oui, Monsieur. Bonjour, Monsieur. Vous voyez, je suis venue à l’heure. Je n’ai pas voulu être en retard.
LE PROFESSEUR. C’est bien, Mademoiselle. Merci, mais il ne fallait pas vous presser. Je ne sais comment
m’excuser de vous avoir fait attendre… Je finissais justement… n’est-ce pas, de… Je m’excuse… Vous
m’excuserez…
L’ÉLÈVE. Il ne faut pas, Monsieur. Il n’y a aucun mal, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Mes excuses… Vous avez eu de la peine à trouver la maison ?
L’ÉLÈVE. Du tout… Pas du tout. Et puis j’ai demandé. Tout le monde vous connaît ici.
LE PROFESSEUR. Il y a trente ans que j’habite la ville. Vous n’y êtes pas depuis longtemps ! Comment la
trouvez-vous ?
L’ÉLÈVE. Elle ne me déplait nullement. C’est une jolie ville, agréable, un joli parc, un pensionnat, un évêque, de
beaux magasins, des rues, des avenues…

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LE PROFESSEUR. C’est vrai, Mademoiselle. Pourtant, j’aimerais autant vivre autre part. À Paris, ou au moins à
Bordeaux.
L’ÉLÈVE. Vous aimez Bordeaux ?
LE PROFESSEUR. Je ne sais pas. Je ne connais pas.
L’ÉLÈVE. Alors vous connaissez Paris ?
LE PROFESSEUR. Non plus, Mademoiselle, mais, si vous me le permettez, pourriez-vous me dire, Paris, c’est le
chef-lieu de… Mademoiselle ?
L’ÉLÈVE, cherche un instant, puis, heureuse de savoir. Paris, c’est le chef-lieu de… la France ?
LE PROFESSEUR. Mais oui, Mademoiselle, bravo, mais c’est très bien, c’est parfait. Mes félicitations. Vous
connaissez votre géographie nationale sur le bout des ongles. Vos chefs-lieux.
L’ÉLÈVE. Oh ! je ne les connais pas tous encore, Monsieur, ce n’est pas si facile que ça, j’ai du mal à les apprendre.
LE PROFESSEUR. Oh, ça viendra… Du courage… Mademoiselle… Je m’excuse… de la patience… doucement,
doucement… Vous verrez, ça viendra… il fait beau aujourd’hui… ou plutôt pas tellement… Oh ! si quand même.
Enfin, il ne fait pas trop mauvais, c’est le principal… Euh… euh… Il ne pleut pas, il ne neige pas non plus.
L’ÉLÈVE. Ce serait bien étonnant, car nous sommes en été.
LE PROFESSEUR. Je m’excuse, Mademoiselle, j’allais vous le dire… mais vous apprendrez que l’on peut
s’attendre à tout.
L’ÉLÈVE. Évidemment, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Nous ne pouvons être sûrs de rien, Mademoiselle, en ce monde.
L’ÉLÈVE. La neige tombe l’hiver. L’hiver, c’est une des quatre saisons. Les trois autres sont… euh… le prin…
LE PROFESSEUR. Oui ?
L’ÉLÈVE. …temps, et puis l’été… et… euh…
LE PROFESSEUR. Ça commence comme automobile, Mademoiselle.
L’ÉLÈVE. Ah, oui, l’automne…
LE PROFESSEUR. C’est bien cela, Mademoiselle, très bien répondu, c’est parfait. Je suis convaincu que vous
serez une bonne élève. Vous ferez des progrès. Vous êtes intelligente, vous me paraissez instruite, bonne
mémoire.
L’ÉLÈVE. Je connais mes saisons, n’est-ce pas, Monsieur.
LE PROFESSEUR. Mais oui, Mademoiselle… ou presque. Mais ça viendra. De toute façon, c’est déjà bien. Vous
arriverez à les connaître, toutes vos saisons, les yeux fermés. Comme moi.
L’ÉLÈVE. C’est difficile.
LE PROFESSEUR. Oh, non. Il suffit d’un petit effort, de la bonne volonté, Mademoiselle. Vous verrez. Ça viendra,
soyez-en sûre.

Pour vous accompagner dans la rédaction de votre premier commentaire littéraire, nous vous proposons une
méthode « pas à pas ». Cela peut vous sembler long et fastidieux mais ne vous laissez pas impressionner par le
nombre de pages ! Nous avons, en plus de la méthode, disséminé, ici et là, quelques outils et indices pour mener
à bien votre travail.

Nous vous proposons donc de réaliser ce devoir en deux temps :


→ Premier temps : suivez les étapes décrites ci-après pour faire tout le travail de préparation au brouillon
(plan détaillé, introduction et conclusion rédigées) ; accordez-vous ensuite une pause bien méritée !
→ Second temps : reprenez votre brouillon et relisez vos notes (si vous avez laissé passer quelques jours
entre le premier et le second temps) puis lancez-vous dans la rédaction. Vous verrez, une fois votre plan
détaillé en main, la rédaction est rapide et fluide.

Pensez à bien relire votre devoir avant de l’envoyer ! Certaines fautes peuvent facilement être évitées…

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Étape 1 : Définissez les attentes du commentaire
Pour réussir un exercice, il faut déjà savoir ce qu’on attend de vous. Voici un extrait des instructions officielles à
ce sujet : « Le commentaire porte sur un texte littéraire. (…) Le candidat compose un devoir qui présente de manière
organisée ce qu’il a retenu de sa lecture, et justifie ses interprétations et ses jugements personnels ».

˚ Vous pouvez retenir 5 critères d’évaluation :

  Le support étant un texte littéraire, on attend de vous que vous repériez des procédés littéraires et qui sont
forcément propres au genre du texte que vous commentez (littérature d’idées, récit, théâtre ou poésie) ;

  Le résultat que vous produirez (votre copie) doit être présenté de manière organisée : vous devez donc
structurer votre propos de manière claire et efficace, dans une démarche progressive ;
  En lisant l’extrait à commenter, vous devez retenir des éléments ; c’est donc que vous devez sélectionner et
isoler des éléments du texte qui vous sembleraient importants… Vous ne pouvez pas tout dire ! Et formuler un
projet de lecture (une problématique) va vous aider à filtrer ce repérage dans le texte ;

  Vous devez justifier vos interprétations : donc vous ne pouvez rien proposer sans argumenter ; et interpréter,
c’est donner un sens à votre relevé après en avoir analysé la nature (Par exemple : « la clarté obscure »
(relevé) mentionnée par l’auteur est un oxymore (analyse) qui procure une certaine ambiguïté à la description
des lieux (interprétation) ;

  Enfin vous devez justifier vos jugements personnels : attention, on ne vous demande pas si l’auteur sait bien
écrire ou pas (!) mais vous devez faire appel à vos impressions de lecture pour construire votre commentaire…
en argumentant toujours à l’aide d’analyses précises.

Étape 2 : Vous êtes prêt(e) à lire le texte !

Avant de vous lancer dans la lecture de l’extrait, vérifiez de quel paratexte vous disposez (ce qui gravite autour du
texte : auteur, titre, date, situation de l’extrait, chapeau introductif…).

Ici, on note que l’auteur est Eugène Ionesco. Peut-être savez-vous que c’est un dramaturge qui s’est partagé
entre la France et la Roumanie. Il a pu dire de lui-même qu’il était un « anti-auteur », que certains ont étiqueté
comme représentant du théâtre de l’Absurde. Il est connu pour avoir écrit La Cantatrice chauve, Rhinocéros ou
encore Le Roi se meurt.

Le titre est La Leçon, avec pour sous-titre drame comique : le titre laisse à penser que nous assisterons à un
échange pédagogique entre un professeur et une élève (les didascalies nous le confirment). En revanche, le sous-
titre, comprenant une antithèse, étonne : comment un drame peut-il être comique ?

La date de la première représentation est 1951 : c’est peu après la fin de la deuxième guerre mondiale. Les
civils ont été durement éprouvés et certains rescapés des combats ou encore des camps de concentration
peinent à témoigner de ce qu’ils ont vécu. Le tissu social se reconstruit avec difficulté et le langage montre son
impuissance à témoigner et à se retrouver entre humains avec des expériences différentes.

Le chapeau introductif laisse deviner la place de l’extrait dans la pièce : on se retrouve dans ce que l’on pourrait
nommer la scène d’exposition, sachant que la pièce n’est construite qu’en un seul et unique acte. Il s’agit d’un
moment important qui doit occuper trois fonctions traditionnelles : exposer le cadre, présenter les personnages
et leurs relations, lancer l’intrigue. Il faudra vérifier si c’est bien le cas.

Maintenant ça y est, vous pouvez vous lancer dans une première lecture de l’extrait, et vous devez absolument
noter vos premières impressions même si elles vous paraissent banales ou trop évidentes. Un lecteur qui se fait
confiance est un lecteur qui pose des hypothèses et qui cherche à les résoudre.

Bien souvent, les premières impressions que vous aurez pourront au moins constituer une première approche du
texte. Par exemple « ce texte est déprimant » deviendra peut-être « L’extrait propose la description très précise
d’un univers obscur et qui menace le héros ». Vous êtes un meilleur détective que vous ne le pensez !

Par ailleurs, l’extrait semble un peu long, mais la lecture révèle que les échanges entre l’élève et le professeur
se répètent un peu. Cherchons alors à effectuer des regroupements, pourquoi pas.

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Étape 3 : Établissez la carte d’identité du texte

˚ Répondez à quelques questions sur le texte pour établir sa fiche d’identité :


  Quel est le genre du texte ?
La Leçon est une pièce de théâtre, qualifiée de « drame comique » par son auteur. Pourquoi un drame ?
Pourquoi comique ?

  Quel est le thème principal du texte ?


Sans rentrer tout de suite dans le détail, vous remarquez que le chapeau introductif et les didascalies indiquent
trois personnages : ainsi une « bonne » est chargée d’accueillir la nouvelle venue (le milieu semble bourgeois),
et un professeur et une élève dialoguent alors qu’ils viennent de se rencontrer. C’est dans la perspective d’un
cours particulier.

  Le texte peut-il être apparenté à un mouvement littéraire ?


Vous vous souvenez que le théâtre d’Eugène Ionesco s’apparente au Théâtre de l’Absurde, qui propose une
réflexion sur l’absurdité de l’existence tout en faisant rire.

  À ce stade, arrivez-vous à déterminer la ou les tonalités dominantes du texte ?


Si vous faites confiance aux premières émotions causées par la lecture de l’extrait, à première vue, vous
pouvez penser que le texte semble plutôt… bizarre. En effet, une conversation apparemment banale
commence entre l’élève et le professeur, mais leurs échanges n’ont parfois aucun sens et l’attitude du
professeur inquiète un peu ! Cela semble drôle et inquiétant à la fois.

Étape 4 : Mobilisez une boîte à outils adaptée pour votre analyse


Maintenant que la première approche sensible et technique s’est opérée, un bon lecteur s’adapte au genre du
texte qu’il a face à lui.

˚ Ici, nul doute qu’il va falloir utiliser les outils d’analyse spécifiques au théâtre. Un bref rappel s’impose.
Vous souvenez-vous des termes propres à l’univers théâtral ?
  Le dramaturge est l’auteur de théâtre. La fable est l’histoire qui se déroule sur scène.
  L’extrait constitue-t-il la scène d’exposition (scène d’ouverture qui permet au dramaturge de présenter le
cadre, les personnages, la fable) ? Le dénouement ? La scène présente-t-elle le nœud de l’intrigue ? Assiste-
t-on à un coup de théâtre ?
  Des personnages s’expriment sur scène et échangent éventuellement des répliques : assiste-t-on à un
monologue (le personnage s’exprime tout en étant seul sur scène) ? À une tirade (le personnage prend
longuement la parole mais n’est pas seul) ? À un soliloque (le personnage parle tout haut assez longuement,
mais n’attend pas forcément de réaction d’autrui) ? À un dialogue (deux personnages discutent) ? Un
personnage fait-il un aparté (il semble alors s’adresser confidentiellement au public) ?
  La scène contient-elle des didascalies (des indications scéniques de l’auteur souvent en italiques concernant
la gestuelle, le ton…) ?
  Les répliques sont-elles rédigées en vers ou non ?
  Assiste-t-on à des stichomythies (répliques très courtes qui se succèdent rapidement) ?
  La scène produit-elle un effet de mise en abyme : en d’autres termes, avez-vous l’impression qu’on a une
représentation théâtrale dans la scène, c’est-à-dire du « théâtre dans le théâtre » ? Un personnage « joue-t-il
à l’acteur », par exemple ?
  Pensez-vous avoir affaire à une parodie de théâtre : l’auteur se moque-t-il des codes traditionnels du théâtre ?

˚ Observons le texte et tirons-en quelques conclusions.


  Vous savez que La Leçon n’est pas une pièce rédigée en vers. Nous n’aurons donc pas à utiliser les outils de la
versification.

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  Il s’agit de la scène d’exposition de la pièce… Il est toujours primordial de situer l’extrait dans la pièce et
poser les rapports unissant les personnages : trouvez-vous que le professeur et l’élève ressemblent à un
professeur particulier habituel et à une élève « normale » ? Comment se parlent-ils : de manière agressive ou
courtoise ? Sentez-vous une tension entre les deux personnages ? Qui semble prendre le dessus sur l’autre ?
  L’extrait met en scène une rencontre qui doit déboucher sur une leçon. Le professeur est donc censé partager
un savoir avec l’élève. C’est la première fois qu’ils se voient. De quelle manière sont traitées les politesses
d’usage ?
  Vous remarquez la présence de didascalies en italiques. Il va falloir les commenter au même titre que les
répliques. On remarque qu’elles apportent plutôt des précisions sur l’attitude de l’élève, le jeu du professeur
n’est pas commenté pour l’instant. En réalité, il l’était dans la longue didascalie qui ouvrait la pièce et qui ne
fait pas partie de l’extrait.

N’oubliez pas d’ouvrir le catalogue des procédés de style : les connaître vous permettra de trouver des figures
d’insistance et d’amplification (répétitions, parallélismes, anaphores…), des figures d’opposition (antithèses,
chiasmes, oxymores…) ou encore des images (comparaisons, métaphores, allégories…).

Focus sur les procédés de l’hésitation…


– L’anacoluthe est une rupture brutale de la construction de la phrase : « C’est une jolie ville, agréable, joli parc… »
– L’épanorthose, c’est lorsque l’énonciateur hésite, se reprend, se corrige : « C’est vous, c’est bien vous, n’est-ce pas… »
– La polyptote peut proposer le même verbe, par exemple, avec des conjugaisons différentes : « Je m’excuse… Vous
m’excuserez… »
– L’épanalepse est une redite simple comme « doucement, doucement »
– L’aposiopèse est l’irruption d’un brusque silence dans une phrase : « Je finissais justement… »

Et si le texte a une teneur argumentative, n’hésitez pas à vous interroger sur les types d’argument et de
raisonnement. Ce n’est pas le cas ici, à première vue. Quoique… Nous sommes dans un « théâtre de l’absurde »
où la logique est bien souvent mise à mal.
Enfin, souvenez-vous que l’analyse des tonalités présentes dans le texte vous aidera énormément à poser une
interprétation de l’extrait (comique, tragique, lyrique, ironique, fantastique, pathétique, tragique…). Ionesco, par le
sous-titre de sa pièce, annonce un « drame comique » : le mot « drame » peut annoncer un univers possiblement
bourgeois (on pense au drame bourgeois du XVIIIe siècle), et l’adjectif « comique » laisse entendre que nous
allons trouver dans le texte les types de comique habituels.

Focus sur les six types de comique… Focus :


Qu’est-ce qu’un drame ?
– Le comique de mots : les répliques sont drôles par le traitement du langage
qu’on y fait (jeux de mots par exemple) – C’est d’abord un terme
– Le comique de caractère : le contraste voire l’opposition entre les désignant toute action
personnages présents sur scène fait rire théâtrale, sur scène.
– Le comique de geste : la gestuelle des personnages fait rire (la bastonnade – De manière plus restreinte,
chez Molière par exemple) le terme désigne une
– Le comique de situation : la situation présentée sur scène est drôle ; le pièce de théâtre se
quiproquo est un comique de situation car il s’agit d’un malentendu situant entre tragédie
– Le comique de mœurs : le dramaturge a voulu se moquer d’un métier, d’une et comédie, qui propose
catégorie sociale, d’un type de personne dans la société souvent un fond sérieux et
– Le comique de répétition : il est lié à la répétition d’un geste, d’un mot, une forme légère.
d’une attitude, d’une situation… C’est le fait que cela se reproduise, qui finit par
faire rire.

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Étape 5 : Attaquez le texte en lecture linéaire !
Attrapez tous les stylos que vous avez sous la main pour vous approprier le texte en repérant un maximum de
procédés !

˚ Voici un exemple de manière de faire. Vous pouvez :


  Encadrer les connecteurs logiques et spatio-temporels
  Entourer les signes de ponctuation (en général les points d’interrogation et d’exclamation relèvent de la
ponctuation expressive, c’est-à-dire une ponctuation qui trahit des émotions fortes comme la colère ou la
tristesse)
  Souligner avec des couleurs différentes les différents champs lexicaux que vous repérez, ainsi vous verrez si
certains thèmes apparaissent plus que d’autres
  Surligner les procédés de style : images, figures de répétition ou d’insistance, figures d’opposition…

Posez-vous dans le même temps ces questions indispensables : en quoi ce texte présente-t-il ses propres
spécificités ? Quelles étaient les intentions de l’auteur en concevant cette scène ? Que manquerions-nous si
cette scène n’existait pas dans la pièce ?
Cela va vous aider à formuler un projet de lecture qui vous aidera à « filtrer » vos remarques.

˚ Vous pouvez tout à fait élaborer un tableau en trois colonnes sur ce modèle :

Relevé Analyse Interprétation


= Citation précise d’un élément du texte = Nature de l’élément cité = Effet produit par cet élément
« C’est une jolie ville, agréable, un joli parc, – C’est = présentatif L’élève propose une énumération
un pensionnat, un évêque, de beaux magasins, – A ccumulation avec groupes nominaux, d’éléments attribuables à une ville,
des rues, des avenues… » articles indéfinis et adjectifs sauf que la liste est absurde : elle va de
mélioratifs l’évidence (rues et avenues non qualifiées)
– Anacoluthe (rupture de construction, au détail surprenant (la présence d’un
un joli parc ne complétant pas le pensionnat devient un élément mélioratif).
présentatif) Pire, on dirait un jeu du style « trouvez
l’intrus » : que vient faire un « évêque »
dans cette liste ?

Étape 6 : Construisez votre projet de lecture

Maintenant que vous avez couvert le texte d’annotations, que vous avez repéré certains phénomènes d’écho ou
d’opposition, l’omniprésence de certaines idées, vous pouvez construire votre projet de lecture. On l’appelle
aussi « problématique ».

Quelle est la différence entre une problématique et une simple question ?

Très souvent, la problématique naît d’une tension présente dans le texte entre deux éléments, ce qui nécessite
tout un développement pour en expliquer la raison.

Quels éléments, à votre avis, semblent s’opposer dans notre extrait, semblent coexister contre toute attente ?

Vous pouvez poser différentes hypothèses, jusqu’à en retenir une qui vous semblera la plus satisfaisante.

Ici, c’est Ionesco qui propose une association inhabituelle dans l’expression « drame comique ». En outre, il s’agit
du début de la pièce, de son exposition. Je vous propose pour notre extrait la problématique suivante : En quoi le
dramaturge propose-t-il l’exposition d’un drame comique, mêlant ainsi deux atmosphères ?

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Étape 7 : Élaborez le plan détaillé de votre commentaire
Une fois que vous avez sélectionné un projet de lecture qui vous permettra de dynamiser votre commentaire et
de sélectionner vos remarques sur le texte, élaborez au brouillon votre plan détaillé. Votre plan doit montrer une
progression (un commentaire constitue une enquête sur un texte : ne révélez donc pas l’essentiel dès le début,
ménagez le suspense de vos trouvailles !) et doit répondre à la problématique posée.
Rappelez-vous que la première partie du commentaire expose souvent les choix de l’auteur en ce qui concerne
la nature du texte : notre exposition joue-t-elle bien son rôle et comment ? Vous pouvez peut-être commencer par
vous poser cette question.

˚ Je vous propose pour notre commentaire une ébauche de plan, à vous de la compléter :

I. La scène d’exposition renseigne le spectateur avec humour


1.
2.
3.

II. L’atmosphère de la scène ne se réduit pas à une rencontre comique


1.
2.
3.

Étape 8 : Lancez-vous dans la rédaction de votre commentaire !


Pour rédiger correctement un commentaire, il faut retenir quelques principes.

  Une introduction comprend une amorce (un stimulus, qui attire l’attention de votre correcteur), une solide
présentation de l’extrait (contexte, auteur, titre, date de parution, thème principal, éventuelle appartenance à
un mouvement littéraire, genre, situation de l’extrait dans la pièce), un projet de lecture (de préférence optez
pour l’interrogation indirecte ; n’écrivez pas « En quoi ce portrait est-il ambigu ? », écrivez plutôt « On peut se
demander en quoi ce portrait est ambigu »… le redoublement du sujet et le point d’interrogation ont disparu,
et on a introduit un verbe de questionnement), et l’on termine avec l’annonce du plan (en premier lieu, …).

  Une conclusion comprend un résumé clair du développement proposé et une réponse nette à la
problématique, et l’on termine par une ouverture sur une autre œuvre à laquelle ce commentaire nous a fait
penser.

  Le développement comprend deux à trois grandes parties construites à partir des idées principales que
vous développez sur le texte. Mais attention, chaque grande partie doit contenir deux à trois paragraphes où
vous développez vos arguments et vos exemples. N’oubliez pas le trio développé dans le tableau de l’étape 5 :
chaque fois que vous produisez un argument, citez/analysez/interprétez.

  Soignez bien votre niveau de langue, construisez vos phrases soigneusement (mieux vaut une phrase courte
et claire, qu’une phrase longue où l’on perd le fil), vérifiez vos accords, et n’hésitez pas à vous appuyer sur
des connecteurs logiques pour baliser votre réflexion. Vous pouvez aussi proposer des transitions entre vos
grandes parties.

  Aérez bien votre présentation et vérifiez que votre copie est lisible.

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Finissons par une petite auto-évaluation !

Voici une grille d’autoévaluation qui vous permettra de vérifier les critères de réussite à respecter. Une fois votre
devoir rédigé, vérifiez qu’il est complet en cochant chaque item.
Nous ajoutons aussi un barème indicatif.

Bonne réussite !

Votre introduction comporte une amorce, une large présentation de


l’extrait situé dans l’œuvre complète, un projet de lecture et une 2 points
annonce de plan
Votre développement suit une progression logique, les idées
s’enchaînent de manière cohérente, votre parcours s’appuie sur des
2 points
connecteurs logiques et les paragraphes suivent la logique du plan
annoncé en introduction
Votre commentaire du texte ne se contente pas de le raconter ou de
le décrire ; il s’appuie sur des relevés de l’extrait entre guillemets
12 points
avec n° des lignes, sur une analyse des éléments cités et sur une
interprétation de l’effet produit par les procédés ainsi identifiés
Votre conclusion résume correctement les grandes idées de votre
développement, démontre que votre réflexion a progressé depuis votre
introduction et répond nettement au projet de lecture proposé. Votre 2 points
conclusion se termine par une ouverture, un élargissement sur une
autre œuvre abordant, par exemple, le même thème
Votre maîtrise de la langue est celle attendue : vous vous exprimez
2 points
clairement, vous avez corrigé les erreurs d’orthographe ou de syntaxe
après relecture, vous n’avez jamais employé un niveau de langue (Mais jusqu’à 4 points peuvent être retirés si la qualité de
l’expression est particulièrement fautive)
familier

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