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1-E - Les Répercussions Des Violences Conjugales
1-E - Les Répercussions Des Violences Conjugales
a) Les victimes
Les violences conjugales peuvent avoir de graves conséquences, immédiates ou à plus long terme, sur
la santé mentale et physique des femmes qui les subissent.
Traumatologie : ecchymoses, hématomes, brûlures, fractures, lésions cachées par les vêtements,
plaies, que la victime justifie souvent par des chutes dans l’escalier.
Pathologies cliniques : affections pulmonaires, cardiaques, troubles du métabolisme… Le contrôle
du conjoint et l’état dépressif font obstacle à la prise en charge de ces pathologies et au suivi d’un
traitement.
Psychiatrie : troubles du sommeil, émotionnels (culpabilité, impuissance), psychosomatiques,
cognitifs, troubles de l’alimentation, état de peur, d’angoisse, de silence, emprise des conduites
additives (tabac, alcool, drogues, médicaments) qui seront dénoncées par l’agresseur pour
discréditer la victime.
Gynécologie : douleurs pelviennes inexpliquées, troubles de la sexualité ou des règles, lésions
traumatiques, infections génitales et urinaires. La victime cache ces violences, souvent
accompagnée par un partenaire « prévenant » qui parle à sa place.
Obstétrique : la grossesse peut être un facteur déclenchant ou aggravant ; la fréquence des
violences s’en trouve accrue et débouche sur des déclarations tardives de grossesse, des
demandes d’IVG, des conduites addictives, des grossesses qui ne peuvent être menées à terme
(mort fœtale) ou avec des retards de croissance in utero...
À CONSULTER :
Dr Muriel Salmona / Psychiatre psychothérapeute
Membre de la MIPROF et Présidente de l’association Mémoires Traumatiques et Victimologie
http://memoiretraumatique.org/
Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes
b) Les enfants
À l’âge adulte, les enfants exposés ont un moins bon fonctionnement social et
psychologique et présentent le risque de reproduire des scénarios violents,
que ce soit dans la position d’auteur ou de victime.
À CONSULTER :
« La santé des enfants exposés aux violences » Le monde du silence, en collaboration avec Catherine
Vasselier Novelli.
« Violences conjugale et parentalité : protéger la mère, c’est protéger l’enfant », Edouard Duran,
Magistrat, coordinateur de formation à l’Ecole Nationale de Magistrature, édition l’Harmattan.
« Violences conjugales et famille » sous la direction des Dr Salmona et Coutanceau, préface de MF
Hirigoyen, édition Dunod.
Kit “Tom et Léna”, outil de formation de la MIPROF qui traite de l’impact des violences au sein du couple
sur les enfants ainsi que du repérage et de la prise en charge de la mère et de l’enfant victimes.
c) Les auteurs
En 2014, 16 543 condamnations ont été prononcées pour des crimes ou des délits commis
sur le conjoint ou l’ex conjoint. 97% de ces condamnations ont été prononcées contre des
hommes.
Les travaux sur les auteurs de violences « Ce qui caractérise nombres d’auteurs de
remontent aux années 1980 en France. En violences, notamment lorsque ces violences
2003 a été créée la FNACAV, Fédération aboutissent à des violences physiques, c’est le
Nationale des Associations et des Centres de débordement émotionnel qu’ils ne peuvent
prise en Charge d’Auteurs de Violences endiguer par faillite des structures de contrôle
conjugales & Familiales. et/ou par l’excès d’intensité du courant
émotionnel qui les saisit dans certaines
Le Dr Alain Legrand, son président précise : situations. »
« Ce que nous savons, c’est que la violence « La perte de contrôle quand elle s’exprime, se
engendre la violence. Ce que nous montre traduit par des expressions comme : « j’ai pété
l’histoire des hommes que nous recevons : le un plomb », « je ne savais plus ce que je faisais
plus souvent un passé où la violence pouvait », « elle m’a poussé à bout ». Tout se passe
surgir parfois ou à tous moments, sans comme si l’intégrité psychique de la personne
prévisibilité... Considérer ce problème sous cet était menacée ou atteinte, comme si la victime,
angle, c’est commencer à penser en termes de c’était lui. »
prévention à long terme ».
A CONSULTER : www.fnacav.fr
« L’objectif serait à minima d’amener l’auteur à prendre conscience des violences infligées aussi à
l’enfant (scènes terrifiantes, peur pour le parent victime, expérience d’abandon émotionnel, s’il n’a été
« que témoin » ou autres violences s’il a été directement victime). La prise en charge devrait également
conduire à identifier les déclencheurs de ses passages à l’acte, à contrôler sa colère, à trouver lors de
ses montées en tension des techniques d’apaisement ni dangereuses ni toxiques ».
A plus long terme cette violence doit devenir aux yeux des enfants un grave accident de la vie et non
un modèle relationnel.
A CONSULTER : « Violences conjugales et familles » sous la direction des Dr Salmona et Coutanceau, Chap.
21 « Mauvais conjoint, bon parent ? » par Sokhna Fall