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La Paralittérature
La Paralittérature
Introduction :
Définitions et appellations :
Définitions :
Pour Marc Angenot dans son article « qu’est ce que la paralittérature ? » c’est "un
vaste domaine de la production imprimée exclu du monde de la culture, domaine
aujourd’hui encore peu étudié et qui reste assez mal circonscrit »
Yves Reuter croit que « Celle-ci (La paralittérature) repose sur un ensemble de
désignations facilement repérables car récurrentes dans les ouvrages consacrés à
ce sujet : « facilité », « simplicité », « écriture scolaire », « stéréotypes », «
manque d’originalité », « répétition », « contenu mystificateur » ... »
Comme la définition précédente on insiste sur la marginalité mais il y’a d’autres
critères définitoires qui sont évoqués comme la facilité, simplicité scolaire,
stéréotypes, répétition et manque d’originalité.
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s’inscrit en dehors de la clôture littéraire comme une sorte de production taboue et
non reconnue par le système ou pour reprendre les termes de Marc Angenot
« interdite, scotomisée, dégradée ». Ce domaine marginal de l’écrit et de la
publication écrite demeure riche de thèmes et d’obsessions qui sont refoulés dans la
haute culture et ses institutions. Marc Angenot croit que le terme Paralittérature est
le terme le mieux adapté à désigner cette production écrite marginale pace qu’il est
le plus globale, le plus général mais aussi le moins dépourvu de connotations
dévalorisantes. Le préfixe « para » qui désigne comme préfixe "à côté de", "en
marge ", « trace une lisière, un encerclement, une marge, une manière d’être par
rapport, une contigüité ou une continuité, selon l’expression de certains critiques.
L’idée de marginalité se retrouve d’ailleurs dans des appellations et des
formulations explicites comme celle de « roman paria »
L’Appellation « Infralittérature »
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consommation de la paralittérature. Pour lui la critique lettrée ou conventionnelle a
été en quelque sorte sélective et élitiste.
Essayer de fixer des limites à la paralittérature est surtout dicté par souci de
délimiter le domaine de la réflexion et du travail. Même si cela semble légitime et
commode au niveau méthodologique et pratique, cette délimitation du champ de la
paralittérature se heurte à des difficultés. Va-t-on intégrer, par exemple, la bande
dessinée ? La production paralittéraire est située dans un vaste réseau de média
hétérogène et diversifié : à titre d’exemple le roman policier à caractère narratif se
trouve à la fois sous forme de roman, en photo-roman et aussi de feuilletons
télévisés etc. la même chose pour le roman de rose. On peut dire que la notion de
genre narratif dépasse dès lors le seul champ du discours écrit et implique une
infinité d’inter média et d’expressions intersémiotiques.
Ils figurent parmi les critères qui interviennent dans la délimitation du champ
de la paralittérature. Parfois nous avons un public de lecteurs féminin ou à
dominante féminine. Parfois un public à dominante ouvrière comme le cas d’Eugène
Sue Les mystères de Paris. Le juif errant second d’Eugène Sue après Les Mystères de
Paris est l'un des plus grands succès de librairie du XIXe siècle. On peut dire qu’il a
trouvé un succès parmi toutes les souches et les classes sociales : classe ouvrière,
aristocratie, bourgeois… Le roman feuilletons au XIX siècle se caractérisait par le
nombre de tirage massif et la vaste distribution. De même le roman populaire sous
le second empire se fondait sur le mythe que le romancier écrit pour le peuple. On
peut conclure en évoquant des modes de consommations hétérogènes et diversifiés
impliquant des catégories sociales différentes.
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L’intérêt pour la paralittérature comme un domaine d’étude et de recherche a
commencé dans la période de l’après guerre ou la deuxième moitié du XX siècle. Le
premier colloque sur la question a été organisé en 1967 au centre international de
Cerisy-la-Salle, en Normandie animé par Noël Arnaud, Francis Lacassin et Jean Tortel
sous l’intitulé : Les Entretiens Sur la paralittérature. Ce colloque a abordé plusieurs
questions capitales, et notamment les questions des normes littéraires, l’exclusion
et la marginalité de cette production écrite, la délimitation du domaine. Il a abordé
surtout les genres du mélodrame, du roman populaire, du photoroman, de la bande
dessinée, de la science fiction, de la série noire. L’université a commencé à
s’intéresser au domaine et à se préoccuper des littératures dites « populaires » et
« marginales » des centres de recherches se sont crées dans plusieurs villes, et
notamment Nancy, Limoges, Lyon…
Paralittérature et paratextualité :
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on peut s’apercevoir de la différence entre Collections Paralittérature et Collections
littéraires à travers les aspects paratextuels comme la couverture, les couleurs, les
caractères, les images… les couvertures provocantes ostentatoires et d’autres
sobres et modérées.
Le nom de l’auteur :
Les titres :
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Paratexte et contrat de lecture : on peut conclure que les marges du texte
paralittéraire se trouvent en relation étroite avec son contenu. C’est un contrat qui
est établi dans sens littéral et direct qui ne laisse pas de place à l’amalgame et au
malentendu.
Danièl Couégnas parle dans son livre Introduction à La paralittérature d’une formule
évoquée par le romancier américain Jack London dans son roman Martin Eden.
Cette formule composée de trois parties permettrait de créer plusieurs fictions et la
possibilité de plusieurs combinaisons. 1- un couple d’amoureux sont arrachés l’un à
l’autre ; 2- un événement quelconque les réunit ; 3- mariage ;
Les deux premières parties pouvaient subir des variations à l’infini et ouvrir
ainsi la voie à des possibilités infinies exemple : le couple des amoureux pouvait être
séparé par- erreur- par fatalité- par des rivaux jaloux - par de cruels parents –par des
tuteurs rusés- par des voisins cupides etc. De la même manière ils peuvent être
réunis par plusieurs possibilités : -une bonne action-un changement de sentiment-
par la confession volontaire ou forcée des voisins cupides, du tuteur rusé ou du rival
jaloux etc.
On peut dire qu’il s’agit d’une combinatoire narrative, formée d’une chaine
syntagmatique de trois fonctions invariantes mais chacune d’elle est actualisée par
l’exploitation d’un paradigme d’éléments variables. On peut comparer au travail des
Vladimir Propp sur le conte populaire russe : invariantes et variantes. Seulement ici
c’est l’écrivain ou l’auteur de la paralittérature qui forme et construit des
combinatoires narratives.
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Répétition, communication orale et influence du conte :