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Master spécialisé Juriste d’affaires (M1)

L’AUDIT FISCAL

Réalisé par :
Sous l’appréciation de :
Mme. BOUTY Fatima Zohra
Pr. MELLOUKI Mourad
Mme. BAROUDI Aya

Année universitaire : 2023/2024


L’INTRODUCTION

• Le contrôle fiscal peut être défini comme le pouvoir dévolu, en vertu de la loi, à l’administration fiscale pour procéder
au contrôle des déclarations auxquelles la loi soumet les contribuables.
• Ceci, sous entend, dans le cadre du système fiscal marocain qui repose sur le principe déclaratif , que les contribuables
dont la bonne foi est présumée , souscrivent des déclarations réputées sincères jusqu’à preuve du contraire.
• Ce principe qui attribue au système fiscal marocain le qualificatif de libéral, a été institué dans les années quatre vingt
(1984) lors de la restructuration de ce système et son fondement, par là, sur la déclaration.
• Ainsi, les plus importants impôts qui le composent, à savoir l’IS, l’IR et la TVA font de la déclaration du chiffre
d’affaires, du revenu professionnel et du résultat fiscal, la base sur laquelle l’administration assoit l’impôt.
• Dans ce cadre, le contrôle fiscal intervient comme étant la contrepartie logique et nécessaire du système déclaratif et se
concrétise par le pouvoir dévolu à l’administration de réparer les éventuelles omissions, insuffisances ou erreurs
commises par les contribuables.
LES FONDEMENTS DE L’AUDIT
FISCAL

La constitution du Maroc révisée en 1996, stipule dans sons article 17 : «


Tous (citoyens) supportent en proportions de leurs facultés contributives, les
charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la
présente constitution créer et répartir ».
De la lecture de cet article, il découle que la constitution énonce
implicitement le principe du contrôle fiscal

Le droit de contrôle tel qu’il a été défini est attribué, à ce niveau, à


l’administration fiscale par l’article 210 du CGI, qui stipule dans son
premier alinéa : « L’administration fiscale contrôle les déclarations et
les actes utilisés pour l’établissement des impôts, droit et Taxes... »
L’audit fiscal (ou revue fiscale) est un examen
critique, effectué par un professionnel indépendant
afin d’apprécier la situation fiscale d’une entreprise.

Evaluer les risques fiscaux


Vérifier que l’entreprise n’est encourus par l’entreprise en
pas exposée à des risques matière d’IS, Taxe
fiscaux qu’elle n’a pas
professionnelle, TVA et autres
identifiés. impôts

Objectifs
Optimiser la gestion fiscale de Rechercher si une modification
l’entreprise et Faire le point sur des structures juridiques
l’environnement fiscal de existantes ne permettrait pas de
l’entreprise. diminuer la charge fiscale.
Démarche de l’audit fiscal

Prise de connaissance générale

Evaluation du contrôle interne

Evaluation des spécificités fiscales


1.Prise de connaissance générale
1.Evaluation du contrôle interne

1.Après avoir procédé à une prise de connaissance générale de l’entreprise, l’auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la
fonction fiscale de l’entreprise.
2.Sur le plan fiscal, il s’agit d’une évaluation du contrôle interne qui permet d’assurer la sincérité, la fiabilité des
informations enregistrées et la qualité de la comptabilité.
3.Cette évaluation prend deux aspects, l’une spécifique à la régularité et l’autre à l’efficacité.

• L’évaluation du contrôle • L’évaluation du contrôle


interne spécifique à l’efficacité
interne spécifique à la
fiscale.
régularité fiscale.
• L’évaluation du contrôle interne spécifique à la
régularité fiscale.
L’évaluation générale du contrôle interne, reste insuffisante dans le cadre d’une mission d’audit fiscal et
l’auditeur fiscal doit absolument avoir recours à une autre évaluation spécifique au domaine fiscale.
L’auditeur fiscal, est donc amené à centrer ses contrôles sur la fonction fiscale au sein de l’entreprise et
étudier en particulier le mode de traitement réservé aux problèmes fiscaux au sein de l’entreprise auditée. Les
recherches de l’auditeur peuvent ainsi porter sur les moyens, les méthodes et les conditions suivantes :
• Les moyens matériels et humains dont dispose l’entreprise pour appréhender des questions fiscales
L’auditeur fiscal va s’interroger sur l’existence d’un service fiscal, son organisation et sa position dans
l’organigramme de l’entreprise et il doit savoir si l’entreprise recours à un ou plusieurs conseillés externes.
• Les méthodes de traitement des questions fiscales
L’auditeur peut observer les conditions d’établissement des différentes déclarations fiscales en s’assurant
quelles sont revues par une personne autre que celle qui les a établie tant au respect des règles fiscales qu’au
niveau de l’exactitude arithmétique et étudie les procédures d’envoi de déclarations fiscales, de vérifications
et de contrôles utilisés par l’entreprise.
• Les conditions dans lesquelles sont effectuées les versements au trésor.
L’auditeur peut contrôler les conditions dans lesquelles sont effectuées les versements. Il peut aussi étudier les
relations entre les responsables fiscaux et les responsables de la trésorerie et contrôler la concordance entre
les sommes dues par l’entreprise et le montant effectivement acquitté.
• L’évaluation du contrôle interne spécifique à l’efficacité fiscale.

Cette évaluation ne peut intervenir qu’après une évaluation du contrôle interne spécifique à la régularité fiscale.
Ainsi, l’auditeur doit se fonder sur les différents travaux réalisés lors du contrôle de la régularité pour analyser les moyens
mis en place au sein de l’entreprise pour capter l’information fiscale, puis inspecter le mode de traitement de cette
information.
Pour capter l’information fiscale spécifique à l’efficacité, l’auditeur doit collecter des informations sur l’exercice ou
l’absence du service fiscal, sur des différentes personnes chargées des problèmes fiscaux à l’intérieur comme à l’extérieur
ou encore sur la documentation utilisée.
Donc, dans le cadre de l’efficacité, l’auditeur doit s’interroger sur le niveau de compétence des responsables des questions
fiscales dans les différentes disciplines de gestion ainsi que sur leur propre conception de la gestion fiscale.
L’auditeur fiscal évalue à travers les outils traditionnels de l’audit, l’existence ou l’absence de définition des taches, des
objectifs et directifs de travaux fixés au service fiscal ou à défaut aux personnes chargées des questions fiscales.
Il aura de même intérêt à évaluer la répartition du temps de travail des personnes responsables des problèmes fiscaux, afin
de déterminer la part réellement consacrée aux travaux d’études, de conseil ou de formation, par opposition aux taches
déclaratives contentieuses ou autres.
3.Evaluation des spécificités fiscales
Relever les « avantages fiscaux » dont l’entreprise a bénéficié ou aurait pu bénéficier.

Provisions 1.Amortissements: Produits : Prendre connaissance 1.Résultats :


réglementées : • Amortissement •• Produits de filiales des engagements • Réduction d’impôt
•• Provision pour s accélérés. ; fiscaux pour
•• Subventions •• Engagement pris ou
crédit à long ou 2.Charges : investissement ;
d’équipement ; à prendre en matière
moyen terme ; • Dépenses pour •• Plus-values en fin fiscal non soumis à un •• Dividende
•• Provision sur implantation à de cession ou à agrément déductible (régime
en-cours de crédit. l’étranger. l’occasion d’une •• Engagements à des sociétés mères) ;
cession partielle l’occasion d’une fusion •• Différé
d’entreprise ; ou d’une opération d’imposition des
•• Plus-value de assimilée placée sous le plus-values.
fusion, scissions et régime de faveur dans
apports partiels l’acte de fusion ou
d’actif. d’apport.
Objectifs du contrôle
•• S’assurer que les Moyens du contrôle
déclarations sont souscrites • Voir les déclarations, le cachet du centre des impôts, la
c’est-à-dire déposer au date de réception et le reçu (toute preuve) de paiement.
service des impôts indiqué et
en temps utile.
•• S’assurer que les
paiements devant
accompagnés les impôts
déclarés ont été Le contrôle approfondi de la situation fiscale est un contrôle au fond
régulièrement effectués. des déclarations d’impôts et de la comptabilité (dans le sens d’un
rapprochement). Lequel contrôle va faire ressortir les incohérences,
insuffisances ou erreurs dans la détermination de la base imposable
ou dans l’application du taux susceptibles d’entraîner des risques
pour la société.
La Finalité de la mission

La finalité d’une mission d’audit fiscal est une étape primordiale pour le prescripteur dans la mesure où elle permet
à l’entreprise prescripteur de l’audit d’améliorer les risques fiscaux détectés lors de la mission.
Le rapport d’audit

• L’auditeur doit élaborer puis remettre au prescripteur le rapport d’audit. Ce document, dans lequel sont
consignés les conclusions des travaux élaborés, concède à l’auditeur la possibilité de répondre aux
préoccupations et aux attentes du prescripteur justifiant le recours à une mission contractuelle d’audit.
• Contrairement à ce qui est le cas en matière d’audit comptable et financier, il n’y a pas de rapport
spécifique à l’audit fiscal. Ce qui laisse une grande liberté aux auditeurs et aux prescripteurs dans le choix
des caractéristiques du rapport ; ainsi ces caractéristiques peuvent être déterminées soit à partir d’un
accord entre les deux parties, soit à l’initiative de l’auditeur.

La Forme du Rapport Le Contenu du Rapport


La Forme du Rapport

Il n’existe pas de dispositions générales quant à la forme que doit revêtir un rapport d’audit fiscal. La
latitude dont jouissent les parties est grande en la matière dans la mesure où ils peuvent aller jusqu’à arbitrer
entre un rapport écrit ou un compte rendu verbal de la mission.
En réalité, la forme écrite est préférable car elle permet d’une part un recensement méthodique des
constatations effectuées qui sont plus explicites qu’une simple communication orale, et peut d’autre part
servir de référence en cas de litige ultérieur portant par exemple sur la qualité des travaux accomplis.
Cependant, l’auditeur peut compléter ce rapport écrit par un entretien avec le prescripteur afin de préciser la
portée de certaines conclusions avancées, voire même de fournir quelques indications complémentaires qui
n’ont pas pu être mentionnées par écrit pour des raisons de confidentialité par exemple.
Le Contenu du Rapport

Lors de l’élaboration du contrat d’audit, le prescripteur doit définir les domaines sur lesquels il souhaite que les
travaux seront portés et par conséquent sur lesquels seront appuyés les conclusions.
Au-delà des domaines de travail, le prescripteur doit préciser à l’auditeur la nature des informations qu’il
souhaite recueillir dans le rapport. Il peut en effet rechercher une opinion sur l’existence ou l’absence de risque
fiscal majeur ; il peut encore chercher un constat sur la
situation fiscale de l’entreprise, le rapport constitue alors un inventaire des différentes irrégularités rencontrées.
De ce fait, dés la confection du contrat d’audit, l’auditeur et le prescripteur sont en mesure de fixer par avance la
structure générale du rapport qui conclura la mission.
Certains points ne peuvent toutes fois être déterminés, ils seront en fonction du déroulement de la mission et
ainsi laissés à l’initiative de l’auditeur.
Caractéristiques du rapport à l’initiative de l’auditeur

Le rapport final de la mission doit comporter deux points essentiels dont la rédaction ne peut être laissée qu’à
l’initiative de l’auditeur.
D’abord, ce dernier doit faire référence aux différents travaux qu’il a effectués dans le cadre de sa mission. Cette
description est importante, notamment en cas de litige ultérieur entre les parties, afin de justifier le coût de la
mission et d’apprécier la qualité des travaux effectués par l’auditeur ainsi déterminer si celui ci a été diligent ou
non en cas de mise en cause de sa responsabilité par le prescripteur.
Ensuite, il importe que le prescripteur ait bien conscience des conditions dans lesquelles l’auditeur a pu effectuer
ses investigations et en particulier des difficultés rencontrées. L’auditeur doit pour cela énoncer les contrôles
auxquels il n’a pas pu procédé et les raisons pour lesquelles ces contrôles n’ont pas pu être effectués.
En somme, l’auditeur présente dans son rapport les éléments essentiels faisant l’objet de la mission, les travaux
effectués ou ceux qui n’ont pu l’être et enfin les conclusions auxquelles il est parvenu. Cela permet de rapprocher
les conclusions des travaux, de les relativiser, de bien mettre en évidence les bases sur lesquelles les conclusions
et le cas échéant les recommandations ont été formulées.
Pour finir, l’auditeur doit procéder à des recommandations qui serviront à l’entreprise de s’améliorer sur le plan
fiscal. Ces recommandations peuvent être de nature curative ou préventive.
Les recommandations curatives

L’auditeur doit indiquer si les irrégularités relevées sont susceptibles d’être corrigées. La mission d’audit fiscal dans ce cadre
varie selon la nature de l’erreur à rectifier. On distingue les erreurs purement fiscales et les erreurs commises dans l’application
des règles communes à la comptabilité et à la fiscalité.
Les erreurs purement fiscales sont des erreurs commises lors de l’établissement des déclarations fiscales. Les modalités de
régularisation diffèrent selon que les irrégularités proviennent du défaut ou du retard dans la production des déclarations, ou
d’inexactitudes dans leur contenu.
Les erreurs fiscales d’origine comptable sont dû aux liens entre la comptabilité et la fiscalité et au fait que le résultat comptable
est la base de détermination du résultat fiscal constituent des éléments suffisants pour expliquer que des inexactitudes dans la
détermination de l’assiette de l’impôt puissent avoir une origine comptable. Ces erreurs entraînent le plus souvent une sous
estimation ou une sur estimation de l’actif net et par conséquent du résultat imposable.
La réparation des erreurs comptables s’opère en principe par voie de déclarations rectificatives ou de réclamations.
La rectification spontanée est, toutefois, déconseillée pour les entreprises car elle entraîne le plus souvent une indemnité ou des
intérêts de retard dans le cas d’insuffisance de déclarations dont la possibilité de déduction reste incertaine.
Le traitement de ces erreurs est donc complexe ce qui amène l’auditeur à être objectif. Il doit relever les irrégularités, évaluer le
risque fiscal correspondant, puis si le prescripteur lui en fait la demande, indiquer les erreurs qui sont susceptibles de
rectification tout en précisant les éventuelles conséquences.
Les recommandations préventives

Les irrégularités qui peuvent survenir lors de l’établissement des états financiers constituent des
sources potentielles de conflit avec l’administration en cas de contrôle fiscal.
A ce titre, l’auditeur doit attirer l’attention de la direction de l’entreprise auditée ou du
prescripteur sur la nécessité de les mesurer et de justifier sa position sur ces différentes questions.
Dans ce cadre, il doit émettre des recommandations pour prévenir ces anomalies.
L’auditeur doit s’intéresser à l’origine des irrégularités mises en évidence et proposer la mise en
place de nouvelles sécurités dans le traitement des questions fiscales.
Il pourra être ainsi amené à suggérer l’instauration de nouvelles procédures de contrôle ou au
moins préconiser des modifications ou des améliorations des procédures existantes.
L’audit relatif au respect des règles fiscale

Le respect d’un nombre important de dispositions fiscales relatives au fond, peut être vérifié à l’aide de l’outil
traditionnel de l’audit qui est le questionnaire.
A travers la structure de ce questionnaire, l’auditeur fiscal a la possibilité de choisir dans ses investigations l’une des
approches suivantes
- le contrôle de la régularité fiscale en procédant par poste de bilan et de compte de résultat.
- le contrôle effectué par catégories d’impôt.

Pour un fiscaliste, il est préférable de faire l’audit par catégorie d’impôt et ce pour deux raisons :
• distinguer l’audit fiscal de l’audit comptable.
• suivre la classification de la législation fiscale.
Inspection fiscale

• Il existe en réalité plusieurs types de contrôles. Le plus • Le métier d’inspecteur fiscal:


courant, le plus indolore c’est le contrôle sur pièces A la fois cadre et expert fiscal, l’inspecteur fiscal
(CSP). La déclaration que l’on dépose chaque année au assure avec ses collaborateurs la vérification de la
Centre des Impôts dont on dépend, est régulièrement situation fiscale courante et le recouvrement des
vérifiée (la périodicité de cette vérification est variable impôts des entreprises industrielles et commerciales
selon les centres des impôts). et des professions libérales. Il est spécialisé dans les
• Ce type de contrôle ne nous apparaît que rarement. En actions de contrôle des entreprises, il prendra en
effet, la plupart du temps, notre déclaration contient charge le contrôle des dossiers des entreprises, la
tous les éléments nécessaires à ce type de contrôle. programmation des vérifications de comptabilité,
Lorsqu’un élément pose cependant problème, les investigations sur place et le suivi contentieux
l’administration peut nous envoyer une ” demande des affaires complexes.
d’information “, nous ordonnant de préciser tel ou tel
point, ou de fournir tel ou tel document.
Comparaison : audit fiscal- inspection fiscale

Les deux disciplines font l’objet de missions de contrôles fiscaux pour éviter le risque énorme
d’irrégularité, de choix irrationnels, d’ignorance, de fraude, d’évasion, mais aussi pour trouver des
palliatifs à la fraude fiscale. Cependant, une différence réside entre une mission d’audit fiscale et
une mission d’inspection fiscale. La première consiste en une évaluation du contrôle interne suite
à une demande faite par la société (un des actionnaires par exemple) par un souci de respect aux
règles et normes fiscales. D’autre part, l’inspection fiscale consiste en une mission de contrôle
légale, obligatoire par la loi sur la société
contrôlée. On distingue l’inspection fiscale établie par toutes les entreprises de façon régulière
pour répondre aux impératifs de la loi conformément à leurs déclarations fiscales (impôts et taxes)
et en outre l’inspection fiscale déléguée qui fait entrer en jeu un inspecteur sur les lieux pour
s’assurer de l’application effective des normes en cas d’incertitude.
CONCLUSION

La ges'on des entreprises est de plus en plus appelée à tenir compte de l’incer'tude qui touche
l’environnement au sein duquel les opérateurs économiques sont censés évoluer. Une telle incer'tude
est marquée par la montée en puissance des risques caractérisant l’ensemble des aspects de la vie des
entreprises et notamment fiscal.
Dans un premier temps on dira que le risque fiscal est synonyme non seulement des charges fiscales à
supporter par l’entreprise suite au non-respect des disposi'ons fiscales en vigueur mais aussi des
incidences qu’engendreraient ces charges en ques'on par rapport à l’image de l’entreprise en général.

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