Vous êtes sur la page 1sur 16

L’ISOLEMENT DES ENTREPRENEURS EN MILIEU RURAL, ET LE RÔLE

DES RÉSEAUX D’ENTREPRENEURS. LE CAS D’UNE START-UP EN MILIEU


AGRICOLE

Hélène Perrin Boulonne

L'Harmattan | « Marché et organisations »

2016/1 n° 25 | pages 147 à 161


ISSN 1953-6119
ISBN 9782343084084
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations-2016-1-page-147.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour L'Harmattan.


© L'Harmattan. Tous droits réservés pour tous pays.
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


L’ISOLEMENT DES ENTREPRENEURS EN MILIEU
RURAL, ET LE ROLE DES RESEAUX D’ENTREPRENEURS.
LE CAS D’UNE START-UP EN MILIEU AGRICOLE.

Hélène PERRIN BOULONNE


Créatrice et dirigeante d’easyCheval
Membre d’Entreprendre Vert
Clersé (UMR 8019)
Université du Littoral
helenepboulonne@gmail.com

INTRODUCTION

La question de l’isolement de l’entrepreneur est ici posée dans le cas


spécifique de l’entrepreneur rural. On verra comment la ruralité peut
influencer positivement ou négativement ces deux sources de solitude.
On distinguera deux types d’entrepreneurs en milieu rural, l’entrepreneur
issu d’un territoire rural et l’entrepreneur néo-rural. Et l’on s’intéressera
plus particulièrement au cas de l’entrepreneur innovant en milieu rural et
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


de sa légitimité. L’entrepreneur étant fortement lié à son entreprise, le
secteur d’activité sera pris en compte pour analyser l’isolement.

L’entrepreneur rural est assez peu étudié dans la littérature


économique. De même si la question de l’entrepreneuriat innovant est
très largement traitée, on sait peu de choses sur la start-up en milieu
rural. Le papier se propose d’exposer le cas d’une startup en milieu rural.
Dans une première partie on se livrera à une contextualisation du sujet
d’un point de vue théorique pour donner ensuite des pistes d’analyse
pour le cas de l’entreprise easyCheval.

Dans une deuxième partie on présentera le cas de l’entreprise


easyCheval, entreprise à mi-chemin entre les services et l’agriculture
implantée en milieu rural. Cet exemple permettra de mettre en avant
l’importance des réseaux d’accompagnement, et le rôle essentiel de la
formation. Il posera la question de l’intégration de l’entrepreneur dans
son milieu et son territoire, et comment des comportements innovants
peuvent être un frein. Et enfin au travers de cet exemple d’entreprise on

147
mettra en évidence l’importance des acteurs de l’accompagnement
comme la chambre d’agriculture et des réseaux d’entrepreneurs comme
facteur de succès, avec le cas de l’association entreprendre vert.

1. L’ISOLEMENT DE L’ENTREPRENEUR EN MILIEU


RURAL

La notion d’isolement est souvent associée aux aspects qui


caractérisent l’entrepreneur. La solitude ressentie par le dirigeant a deux
sources : elle peut être éprouvée au sein de l’organisation, en raison d’une
distance avec les salariés, ou de l’absence d’une équipe de direction, mais
aussi par rapport à l’environnement extérieur.

La ruralité est également liée à des notions d’isolement et


d’éloignement : isolement géographique, faible concentration du capital
humain, éloignement des réseaux. La question de l’isolement de
l’entrepreneur et du dirigeant de PME est connue (PERRIN Boulonne,
2006) et a été largement étudiée. Si l’on connaît bien les effets de la
concentration et de la métropolisation sur la capacité à entreprendre et à
innover (Porter), l’entrepreneuriat en milieu rural reste un objet d’étude à
explorer.
On verra que de nombreux réseaux existent pour accompagner
l’entrepreneur et le sortir de son isolement.

L’isolement étant également d’ordre géographique, le lien entre


entrepreneur et territoire est important. « Ainsi ce serait moins l’homme qui
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


fait l’entrepreneur que la situation, et des situations seraient plus entrepreneuriales que
d’autres » (Fonrouge, 2002). On se posera la question de savoir si le milieu
rural renforce ou non cette sensation d’isolement ? L’hypothèse que la
ruralité ne renforce pas nécessairement l’isolement sera étudiée.

1.1. L’entrepreneur en milieu rural

On considérera ici l’entrepreneur dans le sens du créateur et dirigeant


d’une entreprise. La définition de l’entrepreneur est loin d’être unique. Le
sens donné au mot « entrepreneur » a notablement varié selon les époques
et le contexte dans lequel il était utilisé (Uzunidis et Boutillier, 1995).
L’image de l’entrepreneur devient floue et de plus en plus complexe
(Marchesnay 2014). L’entrepreneur est influencé par de nombreuses
variables. L’entrepreneur ne peut être appréhendé «
qui lui accorde ce role [...] Ses actions s’inscrivent dans un milieu social et
economique determine » (Boutillier et Uzunidis, 1999).

148
C’est pourquoi l’on peut considérer l’entrepreneur en milieu rural
comme un cas particulier, puisqu’agissant dans un environnement
spécifique.
L’entrepreneur est également fortement caractérisé par le type
d’entreprise qu’il dirige : la taille,̘ le type d’activités et de produits
(traditionnels ou de pointe...),̘ le type de marché (local ou international,
protégé ou ouvert...),̘ le contrôle de l’entreprise et son organisation
(indépendance, appartenance à un réseau, un groupe, centralisation...),̘
la stratégie (définition et niveau de formalisation, prise de risque...), la
technologie (degré d’innovation, procédé et organisation...) (Julien,
GREPME, 1994).
Ainsi, l’entrepreneur n’est pas uniquement défini par son lieu
d’implantation mais également par le type d’activités de son entreprise.
L’activité de l’entreprise peut être liée au lieu d’implantation en milieu
rural : entreprise agricole, commerce de proximité, services à la
personne. Mais l’entrepreneur peut également diriger une entreprise dont
l’objet n’a aucun lien avec le milieu rural. Il travaille alors à distance,
essentiellement dans les services, et son implantation en milieu rural
relève plus d’un choix personnel. Ce type d’entrepreneuriat peut être
également motivé par une absence d’opportunité de marché sur un
territoire que l’entrepreneur ne souhaite pas quitter.

1.2. L’entrepreneur néo-rural

Le néo-rural est défini comme suit par l’INSEE : résident d’une


commune de moins de 2 000 habitants depuis moins de 5 ans et
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


provenant d’une commune de plus de 2 000 habitants située à plus de 50
kms. Le néo-rural est un individu qui a déménagé récemment dans une
commune de l’espace rural isolée (zone dans laquelle il n’est pas né) en
provenance d’une commune suffisamment éloignée pour qu’il ne puisse
conserver son emploi en ville (Saleilles, 2007).

Selon Reynolds (1991), « la principale preuve de l’importance des reseaux


sociaux est que la plupart des entrepreneurs créent leur entreprise « à la maison ».
L’entrepreneur qui est installé dans sa région d’origine dispose d’un
réseau local personnel en complément de pouvoir accéder aux réseaux
institutionnels d’aide, chambre d’agriculture, chambre des métiers.
Ceci justifie que l’on appréhende de façon différente l’entrepreneur
néo-rural qui n’entreprend pas à la maison. La question de l’isolement est
plus prégnante pour un entrepreneur néo-rural.

L’entrepreneur néo-rural peut être dirigeant d’une entreprise qui n’a


aucun lien avec le territoire. Ce type d’entrepreneuriat « hors-sol » a été
favorisé d’une part par le développement du télétravail et des

149
technologies de communication, et d’autre part par des politiques
publiques proactives. En effet, les politiques publiques favorisant la
création d’entreprises se sont multipliées au cours des vingt dernières
années, et se sont déclinées au niveau local. Il existe aujourd’hui de
nombreux dispositifs émanant des territoires pour inciter à l’installation
d’entrepreneur en milieu rural. Sur les différents « salons des entrepreneurs »
organisés en France, les Régions sont toutes présentes et proposent des
dispositifs d’incitations financières et non financières pour attirer des
entrepreneurs. Il s’agit le plus souvent de politiques de marketing
territorial à destination des entrepreneurs. Les sites internet pour vanter
l’attrait des territoires se multiplient, on trouvera par exemple pour le
département de la Sarthe 17 , une accroche « quittez Paris pour la Sarthe ».
Les motivations de ces politiques sont plus liées à des problématiques
d’emplois que de développement de dynamique entrepreneuriale (Perrin
Boulonne, 2008).

1.3. L’entrepreneur est souvent seul qu’il soit un milieu rural ou


non.

La solitude ne doit pas être nécessairement considérée comme


caractérisant l’entrepreneur en milieu rural, le dirigeant d’une grande
entreprise peut également se trouver très seul face à l’exercice du
pouvoir, tout comme le créateur d’entreprise en zone urbaine.
L’entrepreneur se caractérise par l’utilisation de circuits courts et la
gestion de son entreprise sur la base de logiques de proximité (Perrin
Boulonne, 2008). Les notions de proximité sont importantes en milieu
rural, il peut donc exister une solidarité plus forte autour de logiques de
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


territoire. Ainsi la ruralité peut agir de façon positive sur la réduction de
l’isolement.

Le tableau ci-dessous propose un résumé du niveau d’isolement de


l’entrepreneur selon l’intégration de l’activité économique au territoire et
selon l’origine géographique. On va voir ainsi de quelle façon les
logiques de territoire agissent sur deux niveaux et sont essentielles.

17 http://www.quittezparispourentreprendre.com/#!entreprendre-sarthe/c17b1

150
Tableau 1. Origine géographique de l’entrepreneur et activité de
l’entreprise.
Type d’activités de l’entreprise
Agricole & rurale Non rurale
Existence de
réseaux
Insertion dans des
institutionnels et
réseaux locaux pas
non
nécessairement en
Origine Rurale institutionnels
lien avec l’activité :
géographique élus locaux, vie
de Réseaux
associative.
l’entrepreneur d’entraide locaux
et informels
Insertion de facto
dans son
Néo- territoire, mais
Isolement fort
rurale difficulté
d’insertion dans
des réseaux
Source : Auteur

Marchesnay (2000) a proposé une typologie autour de quatre idéaux


types, en fonction de l’intégration de l’entrepreneur au territoire et de
son positionnement concurrentiel. L’isolé est peu intégré à la vie
économique et sociale, et la compétitivité de son entreprise est faible. Le
notable bénéficie d’une meilleure insertion professionnelle et locale et
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


reste réticent à une ouverture hors de son implantation d’origine. Le
nomade ne cherche pas à s’intégrer au tissu local, il a le souci de valoriser
les capitaux qu’il a investis en fonction de l’opportunité qu’il a saisie.
Enfin, l’entreprenant tire parti des spécificités du territoire auquel il est
attaché, grâce à une stratégie proactive.
Si l’on rapporte cette classification au cas spécifique de l’entrepreneur
rural, le néo-rural qui exerce une activité déconnectée du territoire, est un
isolé, celui qui exerce une activité en lien avec le territoire sera un
entreprenant. L’entrepreneur issu d’un milieu rural, pourra être, notable,
nomade ou entreprenant.

L’entrepreneur, qu’il soit en milieu rural ou non, peut éprouver le


besoin de sortir du quotidien. Ce sentiment peut être renforcé en milieu
rural en raison d’un isolement géographique, et ce d’autant plus que
l’entrepreneur est un néo-rural. Dans le cas d’une rupture avec ses
réseaux personnels et professionnels antérieurs. Néanmoins,
l’entrepreneur néo-rural peut se trouver face à des réalités très différentes
selon l’activité de son entreprise. Si l’activité n’est pas en relation avec le

151
territoire, c’est à dire que clients et fournisseurs se trouvent en dehors du
territoire : le risque d’isolement est fort. A l’inverse un entrepreneur néo-
rural qui crée une entreprise en lien direct avec son territoire aura la
nécessité et l’opportunité de créer des liens avec clients et fournisseurs
qui de facto limiteront l’isolement. C’est le cas notamment des
commerces et services de proximité ou des entreprises agricoles.

1.4. L’entrepreneur rural et son territoire

On constate donc que la capacité d’intégration dans l’environnement


de l’entrepreneur et de son entreprise est essentielle. Dès lors la question
de la légitimité de l’entrepreneur par rapport à son territoire se pose.

Lorsqu’elle a une activité locale, l’entreprise rurale ne peut être


déconnectée de son territoire. En tant que petite entreprise, l’exploitation
agricole est conduite à s’intégrer aux valeurs de son environnement pour
espérer perdurer. Comme toute organisation elle doit prouver sa
légitimité concurrentielle, mais également être reconnue par les autres
acteurs sociaux. En milieu rural, cette légitimité sociale est fortement
dépendante de la légitimité territoriale (Lagarde, 2003).
L’entrepreneur doit se faire accepter par les autres entrepreneurs et
par les différentes parties prenantes. L’entrepreneur se retrouve dans des
situations de négociations notamment avec ses fournisseurs où
l’asymétrie d’informations est très élevée. Cette asymétrie est d’autant
plus élevée que l’entrepreneur est un néo-rural ou nouvel entrant dans le
secteur d’activité. Il dispose alors d’un pouvoir de négociation très faible.
Le recours à des conseils ou des réseaux pour réduire cette asymétrie
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


d’informations est indispensable.

En milieu rural, l’acceptation par les autres acteurs est le plus souvent
liée à la capacité de travail et à la reconnaissance des capacités
professionnelles. Si l’entrepreneur est nouveau dans son secteur
d’activité, l’apprentissage de nouvelles compétences peut s’appuyer sur
l’entourage du dirigeant, les réseaux professionnels, le recours au conseil,
ou à la formation. La formation professionnelle joue ainsi un rôle
essentiel. En effet l’entrepreneur influence le développement et la
pérennité de l’entreprise par ses caractéristiques personnelles mais aussi
par les compétences qu’il mobilise dans l’exercice de ses fonctions.

1.5. L’accompagnement des entrepreneurs en milieu rural

Le conseil et l’accompagnement auprès de l’entrepreneur peuvent


prendre plusieurs formes conseil ou formation et émaner de différents
acteurs : acteurs institutionnels, associations, réseaux d’entrepreneurs.

152
Les chambres consulaires sont des acteurs majeurs auprès des
entrepreneurs. Leur statut, les liens entretenus avec les pouvoirs publics,
leur maillage national et leur rôle de consultation leur confèrent une
place de choix dans le monde économique et auprès des chefs
d’entreprise, notamment dans les zones non urbaines.
Les chambres d’agriculture sont très présentes dans les territoires
ruraux et sont en charge d’accompagner les activités agricoles, de la
même façon que les chambres de commerce et d’industrie et les
chambres des métiers pour les autres secteurs économiques.
Elles accompagnent les agriculteurs-entrepreneurs dans leurs projets
d'installation ou de développement en leur apportant une assistance
effective sur les aspects techniques, économiques, administratifs et
personnels pour leur permettre de réussir dans leur vie professionnelle et
personnelle18. Les chambres d’agriculture disposent de relais d’une part
sur les différents territoires du département et d’autre part de relais
spécialisé dans les différentes filières (filière cheval dans le cas qui sera
étudié par la suite).

L’appartenance à un ou plusieurs réseaux d’entrepreneurs, locaux ou


non peut s’avérer essentiel pour la réussite du projet. Cette nécessité est
d’autant plus forte dans le cas d’un entrepreneur néo-rural qui doit se
créer de nouveaux réseaux.

1.6. Le rôle des réseaux d’entrepreneurs

Les réponses aux problèmes posés par la création et le


développement de l’entreprise ne se trouvent pas uniquement auprès des
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


acteurs institutionnels.
Reconnu principalement dans les phases amont du processus
décisionnel, le succès de l’aide dépend d’une série de facteurs liés à la
mission du réseau, à la structure et au fonctionnement des groupes de
travail, et à la gestion du réseau. Le rôle de la confiance dans l’aide à la
décision apportée à un entrepreneur par ses homologues adhérents à un
réseau institutionnel de réflexion sur l’entreprise est primordial pour
permettre aux chefs d’entreprise de mettre à profit des processus
d’apprentissage. Si les réseaux de dirigeants peuvent aider à atteindre une
échelle efficiente et réduire certains coûts, ils constituent avant tout des
opportunités d’apprentissage accéléré (OCDE, 2000).

18http://www.chambres-agriculture.fr/grands-contextes/chambres-dagriculture/notre-
reseau/

153
1.7. Innover en milieu rural

L’importance de l’environnement pour faire naître l’innovation est


reconnue dans les travaux sur l’entrepreneuriat. Les travaux relatifs aux
territoires innovants se concentrent pour l’essentiel sur les zones
urbaines et les clusters fondés sur les économies
d’agglomération : rapprochement d’acteurs économiques favorisant le
transfert de connaissances ainsi que l’innovation (Porter, 1998). On peut
ajouter à ces logiques des notions d’appariement (des fournisseurs et des
producteurs, des employeurs et des employés) et d’apprentissage, des
logiques de partage ou de mutualisation de ressources ou
d’infrastructures (Duranton et Puga, 2004). Ces notions sont-elles
applicables aux zones rurales ? Ces logiques ne peuvent s’appliquer que
dans le cas d’une concentration importante d’entreprises dans un même
secteur d’activité. Dès lors que l’on se trouve avec des entreprises dont
l’activité est liée au monde rural, notamment l’agriculture, on peut
envisager de retrouver ces logiques d’agglomération. C’est le cas par
exemple du pôle de compétitivité Hippolia (pôle de compétitivité
labellisé de la filière équine en Normandie) qui favorise la collaboration
entre les entreprises, les organismes de recherche et les centres de
formation pour faire émerger des projets innovants qui aboutiront à de
nouveaux produits. Il œuvre quotidiennement à l’amélioration de la
compétitivité de ses adhérents et de la filière équine française. On se
trouve dans ce cas plus dans une logique de secteur d’activité que de
territoire.

En conclusion, au regard du contexte théorique la ruralité n’est pas un


© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


facteur d’isolement supplémentaire. En revanche il apparaît que le
caractère néo-rural de l’entrepreneur pourrait en être un.
L’absence de travaux ne permet pas de tirer de conclusion définitive
sur l’innovation en milieu rural et sur l’influence du milieu comme frein
ou accélérateur. On observera dans l’étude de cas en deuxième partie du
document l’hypothèse suivante : la stratégie de diversification et
d’innovation souvent à la base du projet entrepreneurial peut être un
frein réel à terme d’intégration en milieu rural.

2. LE CAS DE L’ENTREPRISE EASYCHEVAL, ET LE ROLE


PREPONDERANT DES RESEAUX ET DE
L’ACCOMPAGNEMENT.

La deuxième partie s’intéresse au cas d’une entreprise implantée en


milieu qui est à la fois une entreprise agricole, mais également une
entreprise de service dans le secteur des loisirs. En effet, l’entreprise
appartient au secteur agricole de facto puisqu’elle travaille avec du vivant,

154
en l’occurrence des chevaux. En revanche son objet n’est pas la
production agricole, mais la production de services de loisirs.
L’entreprise a été créée en 2013 sur la base d’un concept de service
innovant par une entrepreneure qui peut être qualifiée de néo-rurale.
L’étude de cas de cette entreprise nous permettra de donner une vision
empirique à la question de l’isolement et de l’innovation en milieu rural.

On pourra voir au travers du cas d’easyCheval, que l’isolement des


entrepreneurs en milieu rural n’est pas plus fort, mais qu’en revanche le
caractère innovant du projet d’entreprise peut devenir une cause
d’isolement. Il peut apparaître comme suspect vis à vis de ses pairs. On
le remarque notamment dans le cadre des innovations en matière de
protection de l’environnement. La transition du secteur agricole vers une
économie verte est très lente, les freins aux changements semblent très
forts.
On analysera de quelle façon l’accompagnement a joué un rôle
essentiel dans la mise en œuvre de ce projet entrepreneurial. Deux
acteurs ont joué un rôle important dans le cas d’easyCheval : un acteur
institutionnel, la Chambre d’agriculture, et un acteur informel,
l’association Entreprendre Vert.

2.1. L’entreprise easyCheval

Il s’agit d’une entreprise visant à développer un concept innovant au


carrefour de l’économie de partage et des activités équestres. L’idée se
fonde sur la substitution de la propriété par l’usage. Posséder un cheval
est compliqué et coûteux, l’entreprise propose donc de partager un
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


cheval entre plusieurs cavaliers, en prenant en charge toutes
l’organisation du partage. L’idée se fonde sur les mêmes principes que le
partage de voitures. Le concept doit permettre, en réduisant les coûts et
la complexité, à un nombre plus large de personnes d’accéder au plaisir
de posséder un cheval.

L’entreprise de par son objet et statut juridique19 est une entreprise


ayant un statut juridique agricole mais qui est également tournée vers les
services et les loisirs. La créatrice de l’entreprise est un entrepreneur néo-
rural, ayant quitté une grande métropole pour s’installer dans une
commune de moins de 2000 habitants dans le département de l’Ain.
L’entreprise est fortement liée à son territoire : clientèle, fournisseurs et
ensemble des parties prenantes. L’entrepreneure dispose d’une formation
et d’une expérience professionnelle pour la gestion et la création
d’entreprise. En revanche, concernant le secteur d’activité de son

19 Entreprise agricole à responsabilité limitée

155
entreprise elle se trouve dans une situation de reconversion
professionnelle.

On pourrait considérer que le fait de cumuler changement de


territoire et de métier constitue un handicap. Mais de fait, l’entrepreneure
s’est trouvée dans le cas de figure de l’entreprenant évoqué par
Marchesnay, qui tire parti des spécificités du territoire auquel il est
attaché, grâce à une stratégie proactive. La nécessité pour la créatrice
d’entreprise de se former à un nouveau métier et de découvrir un nouvel
environnement a été déterminante dans sa capacité à s’intégrer à son
territoire et rompre avec l’isolement.

2.2. L’accompagnement par la chambre d’agriculture

L’entrepreneure a pu bénéficier d’un accompagnement spécifique de


la part de la chambre d’agriculture de l’Ain, pour l’installation des jeunes
agriculteurs. Les objectifs de l’accompagnement sont de : porter un
regard extérieur sur le projet pour en accompagner la réalisation et de
fournir une approche globale prenant en compte tous les aspects du
projet, technique, juridique, économique et réglementaire.
Le porteur de projet bénéficie d’un suivi sur une période plus ou
moins longue en fonction de l’avancement. Les conseillers travaillent sur
la base des données fournies par le porteur de projet et réalisent une
simulation économique et passent en revue l’ensemble des autres sujets à
traiter (mise aux normes, investissements, fiscal, juridique, sociétaire,
temps de travail, technique, etc). Les résultats sont discutés et validés
avec le créateur.
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


Cet accompagnement est fondé sur l’échange et la confiance. Il s’est
déroulé sur une période de 6 mois, il a permis de confronter le projet à la
réalité du secteur, de valider les hypothèses du business plan, de
comprendre les aspects techniques du projet, de déterminer les besoins
en formation. Les personnes en charge de l’accompagnement
connaissent parfaitement le secteur d’activité et sont capables de donner
des avis objectifs. Par ailleurs l’accompagnement a également permis la
mise en relation avec un réseau de professionnel de la filière cheval dans
le territoire et a constitué un facteur d’intégration important.

L’accompagnement par la chambre d’agriculture a été un élément


majeur pour rompre avec la solitude du porteur de projet qui plus est
dans un nouvel environnement géographique et économique.

156
2.3. La formation professionnelle

Dans le rapport sur la formation des dirigeants de PME (2002),


l’OCDE rappelle qu’« il existe une corrélation positive entre le niveau de formation
des dirigeants et les performances d’une PME. Il existe des signes avant-coureurs de
l’incidence d’une formation formelle des dirigeants sur la réduction du taux d’échec des
petites entreprises, qui courent de plus grands risques de faire faillite que les grandes
entreprises, surtout au cours des premières années ».
En effet la formation est souvent négligée par les entrepreneurs et
l’offre pas nécessairement à la hauteur des besoins. Dans le cas du
secteur agricole, de par sa technicité, l’offre de formation est très
développée. Dans le cas d’easyCheval, la chambre d’agriculture de l’Ain
propose un ensemble de formations à l’intention des entrepreneurs de la
filière équestre.
La formation permet d’acquérir des nouvelles compétences
immédiatement utiles pour la gestion et le développement de l’entreprise,
comme par exemple apprendre à gérer ses prairies, apprendre la
réglementation concernant les soins vétérinaires, monter son cahier des
charges pour la construction de bâtiments destinés à accueillir des
chevaux… C’est également l’occasion d’échanges informels avec des
entrepreneurs du même secteur d’activité, sans notion de compétition ou
de concurrence.

L’accès à la formation a été essentiel dans la création d’easyCheval


permettant : d’acquérir les compétences techniques et d’intégrer des
réseaux de proximité et de rencontrer d’autres entrepreneurs.
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


2.4. La proximité géographique avec clients et fournisseurs

On l’a vu précédemment, si la ruralité peut être un facteur


d’éloignement, dans le cas d’easyCheval, la proximité s’est imposée du
fait de l’activité. Fournisseurs (maréchal ferrant, éleveurs, alimentation
animale…) sont pour la plupart dans un rayon très proche. L’activité
s’exerçant sur le territoire, la clientèle se trouve également à proximité.

Dans la création d’entreprise il y a une forte perméabilité entre le


réseau personnel de l’entrepreneur et le réseau de l’entreprise. Dans le
cas d’easyCheval, l’ensemble du réseau relationnel de l’entreprise s’est
créé ex-nihilo, renforçant ainsi le sentiment de solitude.
Au-delà du problème de la solitude, l’entrepreneur a dû faire face à
des problématiques de manque d’informations, et d’asymétries
d’informations, accroissant fortement les risques pris par l’entrepreneur
dans le choix de ses interlocuteurs. Le choix de certains fournisseurs ne
peut se faire uniquement sur la base d’une analyse de marché fondée sur
les coûts. Comment trouver un vétérinaire ou un maréchal ferrant

157
compétent et disponible, par exemple ? Choix très important pour la
survie de l’entreprise, et nécessitant une bonne connaissance de la filière
et du territoire.

L’entrepreneur se retrouve donc dans des situations de négociations


difficiles, en tant que néo-rural, et qui plus dans le cas de l’entreprise
easyCheval en situation de nouvel entrant dans le secteur d’activité,
l’asymétrie d’informations est très élevée et le pouvoir de négociation
très faible. L’entreprise ne peut donc pas se développer en étant isolée.
Elle est de facto ancrée au-dehors. Cette situation a constitué une
difficulté importante : l’impossibilité pour l’entrepreneur d’utiliser ses
réseaux existants pour se constituer une clientèle et pour trouver ses
fournisseurs.

2.5. Le caractère innovant du projet : facteur d’isolement

L’entreprise easyCheval a choisi de se différencier des entreprises du


secteur par une innovation de service. L’innovation est un moyen de se
différencier de la concurrence très forte dans le secteur des loisirs
équestres.

L’innovation se fonde sur le mouvement de l’économie du partage.


Dans les différents secteurs où elle se développe, l’économie du partage
doit se faire accepter par les clients : abandonner la notion de propriété
pour privilégier l’usage, et doit faire face aux réticences des acteurs du
secteur déjà installés.
Le modèle dominant dans le milieu des loisirs équestres, est imposé
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


par la fédération française d’équitation. D’un côté un grand nombre de
pratiquants dans des clubs tous structurés de la même façon, inscription
à des cours à l’année avec mise à disposition d’un cheval pour une ou
deux heures par semaine, avec une forte démocratisation de ce sport
depuis une vingtaine d’années (premier sport féminin en nombre de
licenciés). De l’autre des propriétaires de chevaux pratiquant leur loisir à
la maison ou dans des écuries, en nombre beaucoup plus restreints, en
raison de fortes barrières à l’entrée sur ce marché : coûts et temps. Le
concept d’easyCheval est de permettre l’accès à un plus grand nombre à
la propriété d’un cheval par le recours au concept du partage. Le choix
de ce modèle a été fait en partant du constat que du côté de la clientèle
des structures équestres, on constatait un souhait d’une nouvelle offre.
Comme dans le cas du partage de voiture la principale difficulté
économique de ce modèle est liée à des questions d’assurance et de
réglementation.

Cette différenciation a permis a l’entreprise de se constituer une


clientèle et de palier les difficultés évoquées précédemment : absence de

158
réseau personnel, nouvel entrant sur un marché relativement
concurrentiel.
En revanche elle a constitué un réel frein à l’intégration dans le
secteur d’activité. La filière équestre est très hétérogène, c’est un des
rares secteurs qui n’est pas constitué autour de franchises et/ou de
grands groupes. L’entreprise a été l’objet de suspicion de concurrence
déloyale, de ne pas respecter la réglementation entre autres choses. On
retrouve les mêmes problématiques que dans le cas de uberPOP et des
chauffeurs de taxi.

2.6. L’engagement écologique

Le choix écologique est fondé sur d’une part un engagement citoyen


de l’entrepreneur et d’autre part sur le concept d’éco-frugalité, écologie
étant liée à réalisation d’économie.
L’engagement écologique pris par l’entreprise easyCheval a plutôt été
un frein à son intégration au niveau local. Les innovations et les
solutions alternatives (ie produire du foin sans avoir recours à des engrais
chimiques) peuvent nuire à la légitimité de l’entrepreneur vis à vis de ses
pairs. Le secteur agricole est loin d’avoir terminé sa mutation écologique.

Mais si au niveau local l’engagement écologique a constitué un facteur


d’isolement, la suspicion d’être un « écologiste néo-rural », il a été une
opportunité dans la mesure où la créatrice de l’entreprise appartient à un
réseau d’entrepreneurs verts qui a constitué un réel atout pour rompre
avec la solitude.
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


Entreprendre Vert, association loi 1901 a été créée en 2005 pour
renforcer le dialogue entre le monde de l’entreprise et les acteurs de la
vie publique. Elle est une plate forme pour les entrepreneurs impliqués
dans le développement durable qui leur permet d’échanger, de se porter
assistance, de mutualiser les progrès et de porter haut et fort la voix de
l’entrepreneuriat responsable et écologique.
Le réseau compte aujourd’hui une centaine de membres actifs et
touche par ses actions plusieurs milliers d’entrepreneurs, élus, étudiants
et associatifs.
Ses domaines d’action sont l’organisation de rencontres, la mise en
réseau, l’accompagnement d’entrepreneurs, la co-organisation d’ateliers à
destination des élus et entrepreneurs, la publication de notes et
recommandations, et l’organisation de concours et récompenses pour les
projets les plus novateurs.

Ce réseau d’entrepreneurs est constitué d’entrepreneurs de secteurs


d’activités très variés. L’écologie n’est pas pour ces entrepreneurs une
opportunité économique, mais une conception de la société qui doit être

159
intégrée dans le développement de l’entreprise : le rôle des entreprises
dans la société pour la défense de l’environnement et la reconnaissance
de l’écologie comme un enjeu majeur.

L’appartenance à ce réseau d’entrepreneurs, Entreprendre Vert a été


également importante dans la réussite du projet pour plusieurs raisons.
D’une part, se retrouver entre entrepreneurs de façon informelle autour
d’une conviction commune, est une occasion de sortir du quotidien.
D’autre part, l’association a pour conséquence indirecte de regrouper des
entrepreneurs dans un réseau d’entraide informel. On entend par
entraide informelle la capacité à apporter un soutien sous forme de
conseil juridique, économique, financier, marketing, internet, selon les
compétences de chacun. Ce réseau est constitué autour de notions de
collaboration et d’échange et loin des réseaux traditionnels
d’entrepreneurs.

CONCLUSION

L’analyse du cas de l’entreprise easyCheval en regard de la


connaissance théorique montre que l’entrepreneur peut recourir à des
acteurs et moyens variés pour sortir de l’isolement.
L’entreprise se construit dans un contexte qui l’influence et
conditionne en grande partie son développement, et le profil du créateur
de l’entreprise joue un rôle prépondérant dans le déroulement du projet
entrepreneurial.
En milieu rural l’existence de circuits plus courts et de solidarités plus
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


fortes tendent à réduire le sentiment de solitude. En revanche, un
entrepreneur dès lors qu’il a un profil différent, dans le cas d’easyCheval
par son caractère d’innovateur par son engagement écologique et sa néo-
ruralité peut rencontrer des freins importants à son intégration vis à vis
de son territoire et de son secteur d’activité.

Les réseaux d’entrepreneurs l’accompagnement et la formation


professionnelle sont dans le cas présenté ici, non seulement des facteurs
de succès mais également un moyen de rompre avec l’isolement de
l’entrepreneur.

160
BIBLIOGRAPHIE

BOUTILLIER, S., UZUNIDIS, D., 1995, L’Entrepreneur, une analyse socio-


économique, coll. « Gestion/Poche », Economica.
BOUTILLIER, S., UZUNIDIS, D., 1999, La légende de l’entrepreneur.
Le capital social de l’entrepreneur ou comment vient l’esprit d’entreprise,
Alternatives Economiques - Syros. Paris, p 153.
LAGARDE, V., 2003, Les entrepreneurs alternatifs en reconquête de
nouvelles légitimités. Le cas des diversifications agricoles atypiques,
Colloque « La coopération, la création, la légitimité », Ecole Supérieure
de Commerce d’Amiens Picardie, 02 oct, p. 22.
MARCHESNAY, M., 1998, Une vision renouvelée du risque
entrepreneurial, 4e Congrès international francophone sur la PME.
MARCHESNAY, M., 2014, « Repenser l'entrepreneur : de l'esprit
d'entreprise à l'esprit de métier », Innovations, 2014/2 n° 44, pp. 11-31.
DOI : 10.3917/inno.044.0011
OCDE, 2002, La Formation des dirigeants de PME, rapport préparé par
le professeur D. STOREY.
OCDE, 2002, Perspective de l’OCDE sur les PME.̘
PERRIN BOULONNE, H., 2008, Aider les PME : modes, réalités et
perspectives ; Prospective et Entreprise.
PERRIN BOULONNE, H., 2006, Dirigeants de PME : Au-delà du métier la
vie au quotidien, Observatoire des PME - Regards sur les PME.
PERRIN BOULONNE, H., 2008, L’envol de la création d’entreprises : un élan
entrepreneurial ? ; CCIP/Friedland Papers.
PORTER, M., 1998, Clusters and the new economics of competition,
Harvard Business Review.
© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)

© L'Harmattan | Téléchargé le 27/07/2021 sur www.cairn.info (IP: 160.179.182.141)


REYNOLDS, PD., 1991, Sociology and Entrepreneurship : Concepts
and Contributions, Entrepreneurship Theory and Practice.
SALEILLES, S., 2007, L’entrepreneur néo-rural et son réseau personnel: une étude
exploratoire, Business administration, Université Montpellier I, French.

161

Vous aimerez peut-être aussi