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Emmanuel NDOMA KABU

ANATOMIE RADIOLOGIQUE
Seconde édition 2010.

(A l’intention des étudiants en G3BM / UNIKIN, UK, UPC, UPK, UNIKIK,


UNIBAND,)
Cours d’anatomie radiologique ii
© Les Editions Issablaise Multimédia
http//www.issablaise.8k.com
Cours d’anatomie radiologique iii

ANATOMIE RADIOLOGIQUE
Seconde édition 2010.

Par : Dr. Emmanuel NDOMA KABU.


Professeur agregé à la Faculté de Médecine de L’UNIKIN
Tel (243)818102087
E. Mail : ndomakabu_emmanuel@yahoo.fr

Collaborateurs :
Prof Dr. Michel Lelo Tshikuela
Prof Dr. Jean Mukaya
Dr. Serge Malenga
Dr. Nancy Moyo
Cours d’anatomie radiologique iv
Cours d’anatomie radiologique v

Remerciements

Ce manuel est une version revue, corrigée et


augmentée du premier abrégé parût en 2006, nous
bouclons donc cette édition en ce mi-février 2010 avec
une pensée pieuse à l’endroit de nos maîtres et
formateurs d’heureuse mémoire que nous ne
remercierons jamais assez, nous citons : Le
Professeur Dr. Matulewicz Stanislas et son
collaborateur de l’époque Le Professeur Dr. Paul
Malenga Mpaka.
Nous tirons également profit de l’opportunité offerte
par ce manuel pour remercier le Dr. Pierre Anatole
Matusila Malungeni qui, en 1982,, suscita notre
passion pour l’imagerie médicale.

Emmanuel NDOMA KABU


Cours d’anatomie radiologique vi
Cours d’anatomie radiologique vii

Dédicace

Je dédie ce travail d’abord au Dieu Tout Puissant et


Créateur de l’univers qui m’a insufflé le souffle de la
vie et grâce à qui, je suis là.
À mon épouse Angèle NDINGA NDOMA et à toute
la progéniture NDOMA je dédie également ce travail
Enfin que mes géniteurs et toute ma nombreuse fratrie
trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude

Dr. Emmanuel NDOMA KABU


Cours d’anatomie radiologique viii
Cours d’anatomie radiologique ix

CONTENU

: GENERALITES

 CH. I. : L’APPAREILLAGE

 CH. II. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE OSTEO-ARTICULAIRE

 CH. III. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU RACHIS

 CH. IV. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU THORAX

 CH. V. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES VISCERES CREUX


DU TUBE DIGESTIF

 CH. VI. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES VISCERES PLEINS

DU TUBE DIGESTIF

 CH. VII. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE GYNECOLOGIQUE ET

OBSTETRICALE

 CH. VIII. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES VOIES URINAIRES

 CH. IX. : RADIOGRAPHIE STANDARD DU CRANE

 CH. X. : ANATOMIE RADIOLOGIQUE EN SCANNER


CEREBRAL.
Cours d’anatomie radiologique x
Cours d’anatomie radiologique xi
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Seungho Howard lee, Krishna CVG RAO
CRANIAL COMPUTED TOMOGRAPHY AND MRI. Second edition,
McGraw-Hill Book Company 1987

William d, Middleton, Alfred b. Kurt, Barbara s. Hertzberg.


THE REQUISITES ULRASOUND, Second edition, Mosby 2004

J. Giron, Joffre F. imagerie radiologique - BASES PHYSIQUES ET


EVOLUTION DE L’IMAGERIE RADIOLOGIQUE. Paris, Masson 1993

Mettler F Jr
ESSENTIALS OF RADIOLOGY, 2nd Edition
Elsevier Saunders, Philadelphia, 2005

Weissleder R, Rieumont MJ, Wittenberg J.


PRIMER OF DIAGNOSTIC IMAGING, 2nd Edition
Mosby, Philadelphia, 1997

Verschakelen J, Marchal G.
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 1 THORAX
Helicon, KULeuven, 2001

Oyen R, Marchal G
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 2 UROGENITAAL
Helicon, KULeuven, 2001

Vanbeckevoort D, Marchal G
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 3 ABDOMINALE
Helicon, KULeuven, 2002

Emmanuel Ndoma Kabu. Syllabus d’anatomie radiologique.


Première édition, UNIKIN 2006, Kinshasa RD-Congo
Cours d’anatomie radiologique xii

GENERALITES

A. L’IMAGERIE MEDICALE
 Définition
L’imagerie médicale c’est l’utilisation d’images et documents obtenus par la
technique de la radiologie, de l’échographie, de la tomodensitométrie
(Computer tomography scanner), de la radiographie numérisée, de la
résonance magnétique nucléaire (magnetic resonance imaging), de la
scintigraphie (isotope scanning) et de la thermographie… cette définition
regroupe donc l’ensemble des techniques permettant d’obtenir l’image
anatomique in vivo.
La lecture ou l’interprétation d’informations hétéroclites contenus dans ces
documents nécessite donc l’initiation préalable du lecteur à l’anatomie
radiologique normale.

 But du cours d’imagerie médicale.


L’anatomie en imagerie médicale est relativement différente de l’anatomie de
la dissection ; le cliché radiologique conventionnel correspond par exemple à
une ombre chinoise à deux dimensions, alors que le corps humain est une
réalité anatomique tridimensionnelle ; ce cours se fixe donc comme
objectifs :
- Rappeler les notions physiques de base en imagerie médicale.
- Rappeler les bases physiques de la matérialisation d’un document
en imagerie médicale.
- Familiariser l’étudiant en médecine à l’anatomie en imagerie
médicale.
- Familiariser l’étudiant aux nombreuses variantes anatomiques en
imagerie médicale.
- Faire ressortir les possibilités et les limites de chaque méthode
d’imagerie médicale, afin de guider l’étudiant vers un choix
judicieux de la méthode d’investigation la plus apte à résoudre son
problème diagnostic.
Cours d’anatomie radiologique xiii

B. HISTORIQUE DE L’IMAGERIE MEDICALE


 La radiologie conventionnelle.
Ces rayons X qui portent le nom de « X » car de nature inconnue à l’époque,
furent découverts le 08 novembre 1895 par le physicien Allemand Wilhelm
Conrad Roëngten ; Professeur de physique théorique et Directeur de
l’Institut de Recherche Physique de Würzbourg en Allemagne (Prix Nobel de
physique1901).
Wilhelm Conrad Roëngten découvrit fortuitement lors d’une étude portant sur
les décharges électriques produites dans le tube de Crookes, qu’un écran de
platino-cyanure de baryum qui se trouvait placé par hasard sur une table
voisine s’illuminait au passage du courant.
Le même phénomène se reproduisit même si le tube était enveloppé d’un
carton épais ; ainsi le savant se rendit rapidement compte qu’il venait de
découvrir un rayonnement mystérieux provenant du tube de Crookes,
capable de traverser le carton, le bois, certains métaux et même la chair
humaine.
Poursuivant ses recherches, le savant réalisa la radiographie de sa propre
main ainsi que celle de la main de sa femme et publiât ses observations à la
Société de Médecine de Würzbourg le 28 décembre 1895.
Quelques semaines après la publication des recherches de Wilhelm Conrad
Roëngten, le monde entier salua le génie de la découverte, puisque pour la
première fois un praticien pouvait voir ce qui se passait à l’intérieur de son
patient.
En l’espace de quelques mois, le rayon X vit donc son utilisation se
diversifier notamment dans le traitement des cancers, d’arthropathies et de
certaines affections cutanées.
Malheureusement l’engouement suscité au départ par ce rayonnement
inconnu va rapidement ternir lorsque différents utilisateurs vont constater sur
eux même, l’apparition des lésions inflammatoires cutanées, ainsi que la
prévalence du cancer qui devint alors dix fois plus fréquente chez les
individus fréquemment exposés aux RX.
Cours d’anatomie radiologique xiv

 La radiothérapie et la médecine nucléaire.


C’est en examinant les premiers clichés réalisés à l’époque à l’aide des
rayons X en 1896, qu’Henri Becquerel décida d’élucider le mécanisme qui
était à l’origine de ces rayonnements inconnus.

Ce chercheur parvint deux mois plus tard à démonter qu’un élément naturel
en occurrence l’uranium, émettait également des rayonnements semblables
aux rayons X ; ainsi fut découverte la radioactivité spontanée des isotopes
naturelles.
Les recherches de Pierre et Marie Curie en 1898, de Rutherford et de
Frederic Soddy ouvriront finalement la voie aux applications médicales des
isotopes artificiels et à la radiochimie. George Von Vevesy sera en particulier
le premier à suivre le cheminement d’un isotope injecté chez les végétaux et
ensuite celui injecté chez les animaux, en procédant au dosage répété du
taux de la radioactivité des isotopes dans l’organisme.

 Les techniques digitales.


La découverte de l’électron par Joseph John Thomson en 1897, sera à
l’origine de l’électronique moderne et de ses applications médicales.
Ainsi donc en 3 ans de la découverte de Wilhelm Conrad Roëngten en 1895
jusqu’à celle de Joseph John Thomson en 1897, naquirent les trois
découvertes qui allaient bouleverser l’histoire du 20è siècle.
Au début des années 1960, les premiers appareils d’échographies furent
leur apparition ; cette nouvelle méthode réputée inoffensive suscitera un
intérêt particulier pour l’examen de la grossesse.
L’ère de l’informatique va bouleverser profondément la radiologie au début
des années 1970 ; de l’informatique sortira tour à tour la tomodensitométrie
en 1972 par Sir G. Hounsfield (Prix Nobel 1980) et l’imagerie par résonance
magnétique nucléaire en 1973.

C. RADIOPROTECTION EN MÉDECINE
L’usage des rayons X entraîne des effets biologiques selon les mécanismes
suivants :
- Effets non stochastiques : sont des effets qui entraînent
directement la mort cellulaire et apparaissent à des doses
dépassant un certain seuil.
Cours d’anatomie radiologique xv
- Effets stochastiques : sont des effets qui entraînent des
modifications de la structure des cellules (modification du
patrimoine génétique).
Les effets stochastiques se manifestent après une période de latence avant
que les conséquences néfastes comme la cancérisation n’apparaissent.

D’autres effets nocifs comme les tares chromosomiques peuvent par


exemple survenir sur les générations futures.
C’est pourquoi la commission internationale de protection radiologique
(CIPR) recommande-elle dans sa publication n° 60 de 1990, ce qui suit :
- Toute irradiation comporte un risque pour la santé car il est
impossible d’éliminer totalement les effets cancérigènes des
rayonnements ionisants.
- Ne recourir à la radiologie que lorsque le bénéfice escompté
compense les inconvénients potentiels.
- N’utiliser que les doses limitées au strict minimum nécessaire.
Outre ces différentes recommandations de la CIPR, la notion de la
radioprotection implique nécessairement la quantification de la dose des
rayons X délivrée au personnel médical à l’aide des dosimètres ; l’utilisation
judicieuse du matériel mis à la disposition du personnel médical notamment
le recours systématique au diaphragme lumineux, l’usage des tabliers de
protection et des paravents plombés.
La radioprotection c’est également la protection de l’environnement dans
lequel se trouvent implantés les installations radiologiques ; c’est pourquoi
les locaux destinés à loger ces installations sont-ils érigés en béton armé.
La radioprotection c’est aussi l’affaire du malade qu’on doit préserver à tout
prix des effets néfastes des rayonnements ionisants, par l’utilisation
rationnelle des rayons X (par exemple, essayer autant que possible de
n’utiliser que des paramètres d’exposition optimales, de manière à ne pas
rater les examens ou encore n’exposer aux rayons X que les seules parties
du corps intéressées par l’examen, en masquant soigneusement le reste du
corps à l’aide des caches plombées).
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CHAPITRE I. L’APPAREILLAGE

1.1. LA RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE

1.1.1. LES TUBES A RAYONS X


En radiologie médicale, les rayons X sont produits dans un tube cylindrique
en verre dans lequel on a créé un vide poussé de l’ordre de 10-6mmHg.
A l’intérieur de ce tube, se trouvent la cathode et l’anode disposées
respectivement l’une en face de l’autre (Fig. 1.1).
A. CONSTITUANTS DU TUBE A RAYONS X
 La cathode
La cathode est constituée d’un dispositif métallique en forme de cupule
reliée à un circuit de la haute tension, dans lequel se trouve adossée un petit
filament spiralé de tungstène de 0.2 à 0.3mm, alimenté par un circuit de
basse tension d’une dizaine de volts et de quelques ampères.
La forme en cupule de la cathode permet :
- D’éviter la déformation du filament qui pourrait éventuellement être
attiré par les parties positives du tube.
- De focaliser les électrons vers un seul point d’impact sur l’anode
La fermeture du circuit de la basse tension occasionne l’échauffement du
filament de tungstène qui est porté en incandescence à l’occasion du
passage du courant ; avec comme conséquence, le filament qui se trouvera
finalement entouré d’un nuage électronique par effet thermo-ionique.
En augmentant l’intensité du courant dans le filament, on intensifie le
chauffage du filament, ce qui finalement grossit le nuage électronique qui se
forme autour du filament et en conséquence augmente la quantité
d’électrons émis en unité de temps (milliampères par seconde).
 L’anode
L’anode est disposée à l’intérieur du tube à rayon X, à l’opposé de la
cathode et se trouvent ensemble avec cette dernière, reliées au circuit de la
haute tension.
L’anode correspond à la cible qui arrête la progression des électrons
provenant de la cathode.
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Cette cible est constituée des métaux lourds à haute température de fusion
comme l’alliage tungstène-rhénium sertie dans une pièce en cuivre,
permettant une bonne évacuation de la chaleur.
Il existe deux types de tubes : les tube à anode tournante et les tubes à
anode fixe.
- L’anode tournante (Fig.1.1.) est conçu pour les appareils destinés à
produire des puissances élevées sur des foyers d’anodes fins ; la
finalité de l’anode tournante est de répartir la charge thermique du
foyer sur une large surface circulaire en tungstène-rhénium, qu’on
fait tourner à une très grande vitesse (3000 à 9000 tours par
minute). La majorité des tubes à rayon X sont équipés de deux
foyers ; ils sont dans ce cas constitués respectivement de deux
filaments de tungstène au niveau de la cathode et de deux foyers
d’impacts sur l’anode, de dimension et inclinaison différentes.

Fig. 1.1.

- L’anode fixe est généralement destinée aux installations de faible


puissance comme la radiographie dentaire, la radiothérapie de
contact et les appareils de mammographie. Signalons en particulier
que les appareils de mammographie disposent généralement
d’anodes fixes tapissées des métaux plutôt légers comme le
Molybdène.
 La gaine du tube à rayon x
Lors de la production des rayons X, les protons X sont émis dans toutes les
directions ; pour éviter donc cette dispersion inutilement nuisible des
rayonnements, le tube à rayon X est toujours disposé à l’intérieur d’une
gaine plombée et immergé dans l’huile minérale.
Cette gaine est étanche aux rayons X ; à l’exception d’une petite fenêtre
aménagée sur sa paroi, le seul endroit qui permet le passage des
rayonnements utiles au diagnostic.
Cours d’anatomie radiologique xviii
B. LES GENERATEURS A RAYONS X
Les générateurs sont constitués de deux parties essentielles :
 La partie immergée :
La partie immergée dans l’huile minérale isolante comporte :
- Un transformateur de haute tension qui permet de créer une grande
différence de potentiel entre la cathode et l’anode.
- Les redresseurs qui sont destinés à redresser le courant alternatif
sortant du transformateur.
 La partie non immergée :
Cette partie comprend respectivement :
- Le pupitre de commande qui est équipé du déclencheur de
l’exposition et des différents boutons de commande ; permettant de
régler la minuterie électronique, la tension requise (KV) et l’intensité
du courant.
- Le circuit primaire du transformateur qui est branché directement
- au réseau de distribution du courant alternatif.

C. PRODUCTION DES RAYONS X


Rappelons que le tube à rayon X est alimenté par un double circuit :
- Un circuit de la haute tension qui relie essentiellement la cathode à
l’anode
- Un circuit de la basse tension qui sert essentiellement à provoquer
l’échauffement du filament de tungstène qui se trouve adossé à la
cathode.
Pour produire les rayons X dans un tube à rayon X, deux étapes sont
indispensables ; la première consiste d’abord à brancher le circuit de la
basse tension pour provoquer l’échauffement du filament de tungstène ; ce
qui induit la formation du nuage électronique autour de ce filament.
La seconde étape consiste à créer la différence de potentiel entre l’anode et
la cathode en fermant le circuit de la haute tension, ce qui entraîne la
migration brutale du nuage électronique de la cathode vers l’anode.
Cette migration serra brutalement arrêtée par l’anode qui s’interpose comme
une cible sur la trajectoire du nuage électronique.
C’est finalement la collusion brutale de ce nuage électronique contre l’anode
qui est à l’origine de la production des rayons X.
Cours d’anatomie radiologique xix
Toutefois, 99% de l’énergie dégagée par cette collusion se transforme en
chaleur et seulement moins de 1% de cette énergie servent réellement à la
production des rayons X.
D. ECHAUFFEMENT DU TUBE A RAYON X

L’échauffement du tube occasionné par l’impact des électrons sur l’anode


est à l’origine de la détérioration rapide du tube.
Les solutions pour contrer cette chaleur sont :
- Immersion du tube dans une enceinte remplie de l’huile minérale.
- Le recours aux anodes tournantes
- L’usage des détecteurs à rayon X beaucoup plus performants
comme l’amplificateur des brillances ; ce qui permet de réduire très
sensiblement la tension dans le tube à rayon X.
De ce qui précède on peut déduire que la présence d’une anomalie (comme
par exemple la découverte d’un mince filet d’huile dégoulinant de la gaine ou
encore l’absence du bruit giratoire normal du tube occasionné par la
préparation l’appareil à l’exposition), doit d’office entraîner l’arrêt de
l’appareil.

1.1.2. LA TOMOGRAPHIE CONVENTIONNELLE


La technique conventionnelle donne sur film radiologique une image bi
dimensionnelle caractérisée par la sommation des différents plans
anatomiques de l’objet.
La tomographie conventionnelle était donc destinée à réaliser des coupes
anatomiques de l’organe en masquant volontiers les détails anatomiques se
trouvant au dessus et au dessous du plan de coupe sélectionné.
Le principe de la tomographie conventionnelle découle du théorème des
triangles semblables ou théorème de Thalès qui stipule que la taille d’un
objet demeure inchangée si les distances tube-objet-film ne changent pas et
cela quelque soit le type de mouvement.
En pratique, au cours de la réalisation d’une coupe anatomique quelconque,
le tube à rayon X et le film réalisent simultanément un mouvement en sens
inverse l’un de l’autre, alors que l’axe de rotation qui régente ces
mouvements se trouve disposé au même niveau que le plan de coupe
anatomique présélectionnée.
Cours d’anatomie radiologique xx
En conséquence tous les détails anatomiques se trouvant au-dessous ou
au-dessus du plan de translation choisis seront voilés ; seuls subsisterons
sur le film les détails anatomiques se trouvant au même plan que le plan de
translation.

1.1.3. QUELQUES PRINCIPES PHYSIQUES DES RAYON X


A. Propriétés des rayons x
- Les rayons X sont des ondes électromagnétiques (non
corpusculaires) comme la lumière du soleil ; ils n’ont donc pas besoin
de support pour se déplacer.
- Les rayons X sont définis par une vitesse égale à celle de la lumière
(300.000 km/séc.), une fréquence, une longueur d’onde de l’ordre de
10 -8 A° et une énergie comprise entre 50 et 109eV.
- Les rayons X sont invisibles à l’œil humain.
- Les rayons X disposent d’un grand pouvoir de pénétration dans la
matière et affectent les couches profondes des atomes (pouvoir que
le rayon solaire ne dispose pas).
- Les rayons X induisent la fluorescence ou la luminescence de
certains sels minéraux comme le platino-cyanure de baryum ou le
sulfure de Zinc.
- Les rayons X induisent l’ionisation de certains gaz (propriété
exploitée dans les dosimètres de chambre à gaz).
- Les rayons X peuvent engendrer des effets biologiques soit néfastes
(somatiques ou génétiques), soit bénéfiques (radiothérapie).
- Les métaux lourds comme le plomb arrêtent totalement la
progression des rayons X.
Cours d’anatomie radiologique xxi
B. La dispersion et l’atténuation des rayons x.

 Le faisceau incident de rayons X


Le faisceau des rayons X produit par le tube à rayon X est homogène et
divergeant à partir du foyer du tube ; adoptant volontiers une forme conique.

Ce faisceau est généralement collimaté à la sortie du tube radiogène à l’aide


d’un diaphragme qui élimine la partie la plus périphérique du faisceau
conique, pour ne laisser passer que la partie du faisceau centré sur l’objet et
utile au diagnostic.
Cette partie périphérique des RX est susceptible d’induire la formation des
rayonnements diffusés, qui représentent une source d’irradiations inutiles
pour le patient.
 Atténuation des rayons X
En radiologie conventionnelle, l’image radiologique est obtenue à la faveur
du passage des rayons X (RX) à travers le corps humain.
Au cours de ce passage, ces RX sont partiellement absorbés ou atténués
par le tissu humain. Cette atténuation des RX dépend de 3 facteurs :
- L’épaisseur de l’objet : plus l’objet traversé par les rayons X est
épais, plus ce faisceau du rayonnement est atténué.
- Le nombre atomique : plus le nombre atomique Z du constituant
d’un tissu est élevé, plus ce constituant absorbe le faisceau des
rayons X ; par exemple l’os atténue les rayons X de manière très
significative
- La densité physique des composants de l’objet : l’absorption
dépend aussi de la teneur d’atomes rencontrés quelque soit leur
nombre Z ; Par exemple l’os qui comporte une forte teneur en
calcium atténue d’avantage les RX, tandis que le muscle bien que
disposant également du calcium mais en faible teneur atténue très
faiblement les RX.
 Le faisceau résiduel de rayons X.
Après atténuation des rayons X lors de leur passage à travers l’organisme,
les photons X résiduels qui sortent de l’organisme auront suffisamment
moissonné l’information anatomique.
Ce faisceau résiduel qui sort de l’organisme est hétérogène,
proportionnellement à l’épaisseur du tissu traversé, à son nombre atomique
et à sa densité atomique.
Cours d’anatomie radiologique xxii
C’est cette information qui est rapportée sur le support d’imagerie médicale.
L’image radiologique n’est finalement que la conséquence du gradient
d’absorbation ou d’atténuation entre différents tissus traversés par les
rayons X.

1.1.4. LES SUPPORTS D’IMAGES CONVENTIONNELS.


En radiologie conventionnelle, l’information anatomique véhiculée par le
faisceau résiduel des RX est soit imprimée directement sur un film
radiographique, soit rapportée sur un amplificateur de brillance (amplificateur
de luminance).
A. LE COUPLE ECRAN-FILM
 Le film photographique
Le film photographique est composé d’un support en polyester d’une
épaisseur d’environ 180μ. Sur les deux faces de ce support en polyester
(film bicouches) ou éventuellement sur une de ses faces (film monocouche),
on induit une fine couche d’émulsion photographique de bromure d’argent
(AgBr). Cette émulsion est finalement protégée par une couche protectrice
antiabrasive et antistatique.
Les cristaux de bromure d’argent sont de taille variable entre 0.3 et 3μ ; plus
les cristaux sont gros, plus ils sont sensibles et rapides mais perdent
cependant en définition ; inversement plus les cristaux sont fins, plus ils
offrent une meilleure définition de l’image mais perdent toutefois en
sensibilité.
 Acquisition de l’image sur film radiographique conventionnel
De manière générale, le faisceau des rayons X résiduels qui parvient au film
après avoir subit des diverses atténuations lors de son passage dans
l’organisme, devient tellement faible et incapable d’émulsionner le film
photographique. C’est pourquoi, pour capturer l’image en radiologie
conventionnelle, on recourt en pratique à l’usage du couple film
photographique-écran renforçateur (à l’exception de la mammographie qui
utilise des cassettes sans écran renforçateur).
 L’écran renforçateur
Le faisceau résiduel des rayons X qui parvient au film est concrètement de
très faible intensité et incapable de provoquer l’ionisation optimale de
l’émulsion photographique d’AgBr.
Cours d’anatomie radiologique xxiii
C’est pourquoi au lieu d’augmenter inconsidérément et dangereusement la
dose des RX, la capture de l’image conventionnelle exige généralement
l’usage des écrans renforçateurs.

L’écran renforçateur est constitué des cristaux luminescents qui permettent


d’absorber une grande partie de l’énergie du rayonnement X et émettent de
ce fait une lumière très active qui impressionne le film photographique.
C’est donc beaucoup plus la luminescence d’écrans renforçateurs qui
impressionne le film photographique que les rayons X résiduels eux même.
Il existe plusieurs sortes d’écrans renforçateurs notamment les écrans au
tungstate de calcium (qui émettent une lumière bleue violacée), les écrans
ultra sensibles aux « terres rares » notamment ceux à l’oxysulfure de
gadolinium activé au terbium…
Concrètement donc, à l’intérieure d’une cassette en aluminium étanche à la
lumière, on trouve deux feuillets d’écrans renforçateurs collés sur l’une et
l’autre face de la boite ; tandis que le film est inséré entre les deux feuillets
d’écrans renforçateurs
B. FORMATION DE L’IMAGE LATENTE
Après l’exposition d’un film photographique aux rayons X ou plus
concrètement à la lumière émise par les écrans renforçateurs, l’atome de
bromure d’argent qui se trouve sous forme cristalline Ag +Br- est excité en
libérant les électrons par effet photo-électrique.
Cette libération des électrons provoque finalement la transformation de l’ion
Br- en atome de Brome ; tandis que l’ion Ag+ se transforme en Argent métal.
Plus l’exposition aux rayons X sera élevée, plus des cristaux de bromure
d’argent seront excités et plus d’atomes d’argent métal seront formés.
Cependant jusqu’à ce stade, l’image radiologique imprimé sur le film
demeure encore invisible et se trouve à l’état latent ; ce qui exige un
traitement chimique pour que l’image devienne visible.
Ce traitement procède d’abord par une immersion du film déjà exposé dans
le bain de révélateur, ce qui permet de réduire la totalité des ions Ag +
suivant la réaction : Réducteur + Ag+ →Ag+Réducteur oxydé.
Après le premier bain, le film est introduit dans le bain intermédiaire pour
arrêter l’action du révélateur.
Après le bain intermédiaire, le film se retrouve plongé ensuite dans le bain
de fixateur.
Cours d’anatomie radiologique xxiv
Le fixateur est composé d’une solution de d’hyposulfite de soude, qui permet
de dissoudre les cristaux résiduels de bromure d’argent non excités et
d’élimer le sels d’argents non fixés.

Ainsi l’émulsion photographique d’AgBr non excité tombe totalement dans le


bain de révélateur, ce qui laisse la portion du film intéressé totalement
débarrassé d’émulsion et paraît « blanche » après le développement du film
(ça signifie que la région concernée est totalement opaque aux RX)
D’où ce qui apparaît blanc sur le film radiologique est appelé « opacité ».
Au contraire une émulsion photographique trop sensibilisée à l’occasion
d’une faible atténuation des rayons X donne une image photographique
« sombre ou noire » après le développement du film (ça signifie que la
région concernée est transparente aux rayons X), d’où ce qui paraît noire sur
film radiologique est appelé « radio transparence ».
Le traitement chimique se termine enfin par le rinçage et le séchage du film

1.2. L’AMPLIFICATEUR DES BRILLANCES

Si l’on comparait 2 images obtenues respectivement l’une par la voie


conventionnelle et l’autre par amplificateur des brillances, on se rendrait
compte que les 2 procédés qui utilisent les RX ne diffèrent que dans le
traitement de l’information.
L’amplificateur de brillance encore appelé amplificateur de luminance
correspond grossièrement à une enceinte conique à deux orifices, dans
laquelle règne un vide d’environ 10-6mmHg.
L’amplificateur des brillances fonctionne de la manière suivante :
- A l’orifice d’entrée de cette enceinte (l’orifice tourné vers le malade),
se trouve le couple écran primaire luminescent/photo-cathode. Ce
couple assure la conversion simultanée de l’image visuelle en
image électronique.
- L’écran secondaire luminescent est de faible dimension par rapport
à l’écran primaire et se trouve disposé à l’opposé de la photo-
cathode.
Cours d’anatomie radiologique xxv

- Entre l’écran primaire et l’écran secondaire se trouve inséré


l’optique électronique, qui sert à focaliser les électrons provenant
de la photocathode vers l’écran secondaire et sur lequel l’image
amplifiée apparaîtra en luminance.

- L’accélération et concentration de ces électrons à l’intérieur du tube


de l’amplificateur des brillances occasionnée par l’optique
électronique, provoquent l’amplification de l’image électronique
multipliée par un facteur d’environ 5000 à 10.000 fois
- L’image électronique ainsi magnifiée dans l’amplificateur de
brillance est projetée sur l’écran secondaire fluorescent qui, sous
l’effet de l’impact des électrons devient luminescent.
- Finalement l’image visuelle magnifiée qui apparaît sur l’écran
secondaire, serra prise en charge soit par une camera de
télévision, soit par un gestionnaire cinématographique d’images.

Au total, l’amplificateur de brillance permet à la fois d’obtenir une très bonne


résolution spatiale de l’image radiologique et d’assurer la protection du
personnel ainsi que celle de son entourage, en réduisant très sensiblement
la dose des RX délivrée aux malades.

Malgré les avantages énumérés ci-dessus, on doit souligner qu’en scopie


télévisée (encore appelée la fluoroscopie numérisée), pour obtenir l’image
d’une bonne résolution spatiale, il faut absolument que le diamètre de
l’amplificateur n’excède pas 30cm, autrement dit la réalisation des clichés du
thorax et ceux d’abdomen par cette technique est totalement exclue.
Cours d’anatomie radiologique xxvi

1.3. BASES PHYSIQUES DE L’INTERPRÉTATION EN


RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE
1.3.1. ÉCHELLE DES DENSITES
Il existe 4 types de densité en rapport avec l’atténuation des rayons X, il
s’agit en ordre décroissant respectivement de la densité osseuse (P15 et
Ca20), de la densité hydrique (eau, tissu mou, muscles, viscères pleins), de
la densité graisseuse et de la densité aérienne (voir Fig. 1.2).

Fig. 1.2.
Cliché du coude sur lequel
on reconnaît les 4 types de
densité :
1. Densité osseuse
2. Densité hydrique
3. Densité graisseuse
4. Densité aérienne

1.3.2. QUELQUES PRINCIPES PHYSIQUES


 Loi de la relativité des densités
A épaisseur égale, une structure n’est visible que si elle possède une
densité radiologique très différente par rapport au tissu adjacent, sinon elle
se confondra avec ce dernier.
La visibilité d’une structure est donc respectivement fonction de sa densité
radiologique et de son environnement ; par exemple on ne peut
spontanément visualiser les différentes cavités du cœur sur un cliché du
thorax, autant un abcès musculaire ne donne pas lieu à une ombre
radiologique différente de celle du muscle, alors que l’abcès pulmonaire est
radiologique visible puisque entouré par un parenchyme pulmonaire qui
contient de l’air.
Cours d’anatomie radiologique xxvii
 Loi de la projection conique.
Lorsque l’objet et le plan du film sont parallèles, la forme de l’objet est
conservée même si son image subit un agrandissement géométrique.
En revanche, il s’en suit une déformation conique de l’image si l’objet et le
film ne sont pas disposés sur des plans parallèles.
 Loi de l’agrandissement géométrique.
L’agrandissement géométrique est d’autant plus important que l’objet à
radiographier se trouve éloigné du film ou qu’il se trouve trop rapproché de la
source des rayonnements.
Par exemple la radiographie du thorax est classiquement réalisée en
position postéro antérieure, puisque le cœur se trouvant alors proche du film
subit moins d’agrandissement géométrique.
 Le flou géométrique
Plus l’objet se trouve éloigné du film, plus son image s’agrandit et plus ses
détails deviennent flous ; par conséquent si l’image gagne en dimension, au
contraire elle perd en résolution spatiale
 La loi de la tangente
L’interface entre deux structures anatomiques voisines disposant d’un même
pouvoir d’atténuation vis-à-vis des RX n’est visible que lorsque le plan de
clivage séparant les deux structures est abordé tangentiellement par les RX.
Par exemple on peut très bien démontrer la suture sagittale du crâne sur un
cliché de face, puisque alors la suture sagittale peut-être abordée
tangentiellement par les RX, par contre il serait plutôt impossible de
démontrer la suture coronale sur le cliché de face.
Autant pour démontrer une fracture de l’os pariétal, il faut absolument
recourir au cliché de profil ; de même la petite scissure est visible sur un
cliché thoracique de face puisqu’elle est disposée presque horizontalement
et susceptible d’être abordée tangentiellement par les rayons X.
 Loi de la confusion des plans.
L’image radiographique est une réalité physique à deux dimensions alors
que l’organisme est une réalité anatomique tridimensionnelle.

Le cliché radiologique restitue donc par superposition et sous forme d’un


plan unique, les différents plans de l’objet.
C’est pourquoi l’interprétation d’une entité anatomique nécessite souvent
l’utilisation de plusieurs incidences.
Cours d’anatomie radiologique xxviii
 L’isométrie
Pour contourner l’agrandissement géométrique occasionné par la distance
objet-film comme en cas de radiopelvimétrie, on recourt tantôt au principe
d’isométrie.
L’isométrie consiste à disposer l’objet et son instrument de mesure dans le
même plan, de manière à les radiographier ensemble.
L’image ainsi obtenue de la projection de l’objet subit un agrandissement
proportionnel à l’agrandissement de l’image obtenue de l’instrument de
mesure ; en conséquence on peut utiliser l’image de cet instrument de
mesure pour calculer les dimensions de l’objet en grandeur nature. Pour
mesurer par exemple les dimensions sagittales d’un bassin, on place la règle
radio-opaque entre les cuisses de la parturiente.

1.4. LA RADIOGRAPHIE NUMERISEE

Les recherches relativement récentes des firmes comme « Siemens, Philips


et General Electric » sont arrivés à mettre au point le «système à plaques »
qui tend actuellement à remplacer définitivement le couple « écran
renforçateur-film » et qui n’a point besoin d’un quelconque traitement
chimique (par ex. le développement du film dans une chambre noire).
Ce système révolutionnaire est constitué d’un support flexible d’épaisseur
inférieure à 1mm, constitué d’une mince couche des cristaux de phosphores
photostimulables dans une base organique.
Ce système « plaque image » est utilisé exactement de la même manière
que le couple « écran renforçateur-film » et se trouve disposé à l’intérieur
d’une cassette métallique.
Ces plaques fonctionnent de la manière suivante :
- Après avoir réalisé l’exposition, les RX résiduels qui sortent de
l’organe examiné tombent aussitôt sur la « plaque image » ; ce qui
occasionne la luminescence des cristaux de phosphores. Ces
cristaux qui se comportent comme une mémoire matérielle vont
stocker momentanément l’image radiologique.

- Ainsi placé dans un lecteur approprié et stimulé à nouveau par des


radiations visibles (par exemple un faisceau de laser Hélium-Néon
d’une longueur d’onde de 633 nanomètres) ou par infrarouges, ces
Cours d’anatomie radiologique xxix
cristaux vont émettre des radiations lumineuses proportionnelles à
l’énergie qu’ils ont préalablement absorbée.
- Ce lecteur va ainsi lire les informations point par point et les
convertit aussitôt en signal d’abord analogique, puis digital et
stocké dans l’ordinateur.
- Ces informations peuvent ultérieurement être restituées sous forme
d’énergie lumineuse sur support film laser ou sur papier d’une
imprimante ordinaire.
- La plaque image ainsi exploitée sera réutilisée pour d’autres
expositions après qu’elle ait été exposée à une lumière uniforme
qui la débarrasse de toute trace d’information résiduelle.

1.5. LES TECHNIQUES DIGITALES


Toutes les techniques digitales sont analogues au début de l’examen ; une
vraie image digitale nécessite d’abord la capture du signal de luminance
sous forme « analogique », ensuite l’enregistrement de ce signal sur la
« matrice» d’un ordinateur et sa conversion sous forme « digitale », grâce au
dispositif de conversion analogique/digital.
A la fin du processus, l’information digitale est finalement déversée dans le
disque magnétique (de la même manière que la musique enregistrée sur
une cassette), pour libérer la matrice et permettre une utilisation ultérieure
lors de la prochaine exposition.
Finalement le contenu de la bande magnétique peut à la demande être
reconverti en signal analogique sous forme de luminance pour être affiché
sur un écran, éventuellement imprimé sur papier, sur film laser ou exploité
en téléradiologie.
Cours d’anatomie radiologique xxx
1.5.1. ANGIOGRAPHIE NUMÉRISÉE (Digital substruction
angiography D.S.A.).
Ce procédé utilise également les rayons X ; il consiste d’abord à
l’enregistrement de l’image anatomique sur une matrice de l’ordinateur
avant l’injection intra-vasculaire (I.V) du produit de contraste (image A).
La seconde étape consiste à réenregistrer l’image anatomique de la même
région après l’injection IV du produit de contraste (Image B). L’étape ultime
consistera enfin à soustraire l’image A de l’image B à l’aide de l’ordinateur ;
A la fin du processus, seuls n’apparaîtrons sur le support d’image que les
vaisseaux contenant le produit de contraste; ce procédé permet donc une
meilleure analyse de l’anatomie vasculaire.

1.5.2. LA TOMODENSITOMETRIE OU C.T. SCANNER


Le CT scanner est l’un de fer de lance de l’imagerie moderne (voir Fig.1.3),
cet appareil qui utilise les rayons X fut inventé par un ingénieur électronicien
britannique du nom de Sir Godfrey Newbord Hounsfield en 1970, au même
moment que la grande vague artistique du célébrissime groupe musical
britannique dénommé «The Beatles» envahit le monde entier.

Fig. 1.3.

Même la RD-Congo ne fut pas épargnée par cette vague, qui fut d’ailleurs
immortalisé par le célèbre artiste musicien Congolais du nom de « Seigneur
Rochereau Pascal Tabu Ley », dans une chanson très célèbre chantée en
«Kiyanzi» titrée «Lalaby».
Cours d’anatomie radiologique xxxi
Le hasard de l’histoire a bien voulu rattacher le «The Beatles» au « CT
scanner », parce que c’est la même société « EMI », producteur du «The
Beatles» qui finançait le projet du Scanner dont les travaux à l’époque
semblaient ne pas aboutir rapidement.
Ainsi l’inventeur arriva-t-il à mettre au point le premier ordinateur appliqué à
l’imagerie médicale dénommé «Emidec 1100» et obtint son « Prix Nobel »
de physique en 1980.
Ce prix décerné au chercheur était justifié non seulement par le fait que sa
machine permettait d’obtenir des coupes axiales du corps humain; mais en
plus, c’est pour la première fois que l’homme parvint à faire la numérisation
de l’image.
Cet appareil qui utilise les rayons X est basé sur les deux principes :
- La mesure du degré d’absorption des rayons X par les tissus
biologiques ; absorption dont la densité est exprimée en unité
Hounsfield (HU).
- La reconstruction de l’image d’une coupe anatomique grâce à
l’ordinateur et après la rotation du tube à rayons X de 360° autour
de l’organe concerné à partir des différentes projections
transversales des rayons X.

A. CONSTITUTION DE L’APPAREIL DE SCANNER

Le système d’acquisition comporte respectivement :


- Le tube à rayon X.
- Les générateurs des tensions.
- Les détecteurs.
- Le lit sur lequel on fait coucher le sujet à examiner
A l’intérieur du statif (Gantry), se trouvent montés ensemble le tube à rayon
X et les détecteurs, disposés de manière à ce que l’un soit à l’opposé de
l’autre durant tout le cycle de la rotation du système autour du malade
Il existe 3 types physico-chimiques de détecteurs, il s’agit de :
- Ceux constitués des cristaux photoluminescents (iodure de
sodium, iodure de caesium, germanate de bismuth)
- Ceux constitués des chambres d’ionisation au xénon
- Ceux constitués des semi-conducteurs (cadmium de tellure ou
iodure de mercure).
Cours d’anatomie radiologique xxxii
Le but principal de n’importe quel détecteur est de recevoir les photons
résiduels et les transformer ensuite en photons lumineux.
Ces photons lumineux seront finalement captés par une photocathode et qui
les convertit aussitôt en signal électronique.
Le montage de détecteurs diffère d’une génération d’appareil à une autre :
- La 1è génération d’appareil ne disposait que d’un seul détecteur,
solidaire au tube avec lequel il effectuait le mouvement de rotation
autour du malade.
- La 2è génération fut équipée d’un tube et de plusieurs détecteurs
qui effectuaient les mouvements de translation-rotation autour du
malade.
- La 3è et la 4è génération ont quasiment apparut au même
moment et comportent chacune 512 à 1024 détecteurs. La 3è
génération est équipée en particulier d’un bloc des détecteurs
solitaires au tube à rayon X.
- La 4è génération est en particulier équipée d’un montage des
détecteurs fixes, disposés sous forme de couronne et à l’intérieur
duquel tourne le tube à rayon X (Fig.1.4.)
Fig.1.4.

B. ACQUISITION ET TRAITEMENT DE L’INFORMATION


Au début du processus d’acquisition, le tube accomplit une rotation de 360°
autour la partie du corps concernée, en lâchant des impulses des rayons X.
Cette salve d’impulses à rayons X va subir l’atténuation par absorption ou
par diffusion lors de la traversé de l’organisme (Fig.1.5).
Cette atténuation des rayons X est respectivement fonction de l’énergie des
rayons X, de la composition atomique de l’objet traversé et de la densité
physique des composants de cet objet.
Cours d’anatomie radiologique xxxiii
Après la traversé de l’organisme, ce qui reste des rayons X appelé « rayons
X résiduels » va tomber dans les détecteurs.
Fig.1.5..

Les détecteurs convertissent aussitôt les rayons X résiduels en signal de


luminance sous forme analogique qui sera aussitôt envoyés à l’ordinateur
pour le traitement ultérieur de l’information.
Le traitement logique de l’information et la reconstruction de l’image se fait
grâce à l’ordinateur, dans lequel se trouvent la matrice informatique et le
logicien de reconstruction de l’image
C. LA MATRICE
La matrice est comparable à un casier comportant plusieurs cases dans
lesquels on stocke l’information.
La taille d’une matrice informatique est exprimée en « voxels = volume
element», correspondant au nombre des cases que comporte la matrice.
L’information provenant des détecteurs est traitée dans l’ordinateur sous
forme d’un signal logique, sur lequel on déduit l’absorption moyenne de
chaque voxel par calcul matriciel.
Chaque « voxel » se traduit en image par un élément d’image appelé
« pixel = picture element».
En pratique, la taille de la matrice est variable de 256 x 256 à 1024 x 1024
voxels ; tandis que la taile de chaque pixel est ≤ 0.5x0.5mm. La taille et la
localisation spatiale d’un pixel sur l’image reflètent proportionnellement la
taille et la localisation du voxel sur une matrice informatique.
Chaque pixel est représenté en image par une échelle des gris,
proportionnelle au degré d’atténuation du voxel sur la matrice.
Cours d’anatomie radiologique xxxiv
Le pixel représentant une grande atténuation du voxel (par exemple celui de
l’os) est brillant, alors que celui correspondant à une faible atténuation est
sombre (par exemple celui de l’air).
L’image en TDM ne correspond finalement qu’à la juxtaposition des
plusieurs pixels d’échelles des gris diverses.
Le degré d’atténuation de chaque voxel est exprimé en Unité Hounsfield
(HU).
L’échelle des gris en TDM s’étale de -1000 HU pour l’air à 1000 HU pour
l’os, l’eau étant par convention la densité de référence égale à 0.
L’ordinateur dispose donc de 2000 niveaux de densité comparables aux
marches d’escalier, qu’il traduit sur l’image par 2000 teintes étalées de la
couleur noire pure (-1000 HU), à la couleur blanche éclatante (+1000 HU)
comme illustré ci-après :

D. LA RESOLUTION SPATIALE D’UN APPAREIL


C’est l’aptitude d’un appareil qui permet ou ne permet pas de reconnaître
distinctement 2 points les plus rapprochés dans l’espace ; cette capacité
dépend :
 Des paramètres techniques de l’appareil
- La résolution spatiale est meilleure lorsque la taille du foyer du tube
à rayon X diminue
- La résolution spatiale est meilleure lorsque la collimation est
parfaite
- Plus la coupe anatomique est fine plus la résolution spatiale est
élevée.
 Des paramètres liés à l’image matricielle
- Plus le voxel est petit, plus la résolution spatiale est élevée.
- Plus le pixel est petit, plus la résolution spatiale est meilleure.
Cours d’anatomie radiologique xxxv
1.5.3 LA SCINTIGRAPHIE (Radio-isotope scanning).
La radiologie conventionnelle et la médecine nucléaire ont certes en
commun l’utilisation des rayonnements ionisants ; toutefois en radiologie
conventionnelle, la capture de l’image anatomique est basée sur la détection
des rayons X résiduels qui ont traversés l’objet examiné, tandis que la
scintigraphie tire profit de la détection des radiations émises par des
radioéléments postés à l’intérieur de l’organisme.
Les radioéléments émettent des rayonnements suivants :
- Particules α : correspondent au noyaux d’hélium de faible
pénétration.
- Particules β : correspondent aux électrons et de faible pénétration.
- Photons γ : les photons gamma correspondent aux rayonnements
électromagnétiques de forte énergie et disposant d’un grand
pouvoir de pénétration.
Injecté par voie intraveineuse, le radioélément idéal doit être distribué de
manière sélective dans l’organe à examiner, il peut être injecté seul ou
couplé à une molécule transporteuse (carrier).
Le détecteur utilisé dans la scintigraphie est appelé gamma camera,
l’enregistrement extra corporelle de la radioactivité des radioéléments
injectés dans l’organisme permet l’acquisition de l’information fonctionnelle
de l’organe exploré.
L’isotope scanning fonctionne de la même manière que le CT scanner ; il
procède en effet par la rotation du gamma camera autour du patient, suivit
d’un traitement logique du signal reçu par l’ordinateur.

1.5.4. L’IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEIARE


(IRM ou MRI).

Apparemment aucun chercheur ne pourra un jour revendiquer la paternité


de l’IRM qui jusqu’à ce jour demeure une technique suffisamment complexe,
dont les mécanismes n’ont jamais été totalement élucidés.
Dans la préhistoire de l’IRM, on peut toutefois citer les travaux de Bloch et
Purcell en 1945 qui ont apporté la preuve indiscutable du phénomène de
résonance magnétique nucléaire (RMN), ainsi les premiers spectres de RMN
furent-ils isolés par ces auteurs qui les utilisèrent en physico-chimie.
Cours d’anatomie radiologique xxxvi
Concrètement cependant, l’application de la RMN à l’imagerie médicale n’est
que le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs notamment le progrès de
la spectrométrie dans les études tissulaires (Damadian 1974), de l’ordinateur
et du développement des nouvelles techniques comme la TDM.
A. LES PRINCIPES DE L’IRM
L’ IRM n’utilise ni rayon X, ni rayon γ mais recours plutôt aux propriétés
physiques de l’atome d’hydrogène. Contrairement à la radiologie
conventionnelle qui utilise le rayon X (qui doit absolument traverser
l’organisme de part en part); l’IRM utilise plutôt le signal électrique provenant
de l’atome lui-même.
L’ IRM tire profit des principes classiquement ci-après :
- La rotation de la terre autour de son axe bipolaire détermine un
champ magnétique autour de cette planète, chiffré en unités tesla.
De la même manière la rotation du noyau d’un atome autour de son
axe bipolaire définit également un petit champ magnétique autour
de cet atome.
- Chaque champ magnétique est géométriquement défini par un
vecteur dipolaire appelé « spin ».
Les noyaux à nombre impair des protons et des neutrons peuvent présenter
un champ magnétique détectable parmi lesquels l’hydrogène qui, par
bonheur, représente le noyau le plus répandu de l’organisme.
L’atome d’hydrogène possède en particulier un noyau qui ne comporte qu’un
seul proton et actuellement c’est le seul atome exploité en IRM.
B. LES DIFFERENTES DEFINITIONS
 Le spin : (to spin = tourner)
Correspond au mouvement giratoire rapide d’un noyau d’atome autour de
son axe bipolaire (propriété propre aux atomes à nombre impair des
protons). Ce mouvement giratoire engendre la formation d’un petit champ
magnétique appelé « dipôle magnétique ou vecteur dipolaire » ou « spin »,
qui comporte un nord et un sud.
A l’état naturel, la distribution et la direction des différents vecteurs dipolaires
sont aléatoires, désordonnées et arbitraires de sorte que la résultante de
tous les vecteurs est nulle ; autrement dit, à l’état naturel le corps humain ne
détermine aucun champ magnétique autour de lui.
Cours d’anatomie radiologique xxxvii
 La magnétisation :
Le vecteur dipolaire obéit au principe de « la loi du plus fort» ; concrètement
donc, lorsqu’un patient est placé à l’intérieur d’un très puissant champ
magnétique cylindrique (champ magnétique prépondérant Bo).
Ce dernier va obliger tous les petits dipôles magnétiques d’hydrogène de
s’aligner dans son sens (parallèle) ou dans le sens contraire du sien (anti-
parallèle).
Ce phénomène est appelé la magnétisation : ce qui correspond
concrètement à la magnétisation longitudinale T1 (Fig.1.6.).

Fig.1.6.

En pratique, ce champ magnétique prépondérant Bo est obtenu grâce à un


très coûteux et puissant aimant cylindrique fabriqué à partir d’un solénoïde.

 La résonance :
Dans le champ magnétique prépondérant Bo généré par le puissant aimant
extérieur, tous les petits champs magnétiques d’hydrogène s’alignent dans
le sens parallèle ou plutôt anti-parallèle.
Toutefois cet alignement ne demeure pas forcement figé à cause de
certaines agitations moléculaires, ainsi peut-on observer le comportement
étrange de certains petits groupes des dipôles magnétiques qui passent
simultanément du sens parallèle au sens anti-parallèle ou inversement, on
parle dans ce cas des « transitions ». Fort heureusement ces transitions sont
très peu nombreuses en pratique courante.
Cours d’anatomie radiologique xxxviii
Cependant si on fournissait au noyau d’hydrogène un peu plus d’énergie, on
va assister à une augmentation du nombre des transitions qui rend le
phénomène détectable ; on parle dans ce cas de « résonance ».
La résonance correspond concrètement à un principe physique qui consiste
à mettre deux systèmes en compétition de manière à leur permettre
d’échanger des énergies, pourvu que les deux systèmes aient la même
fréquence, autrement dit lorsqu’ils s’accordent en phase.
Concrètement, on recourt à une onde radiofréquence (RF) de même
fréquence que le champ magnétique prépondérant Bo qu’on dispose à un
point bien choisit du puissant aimant cylindrique.
A la fermeture du stimulus radiofréquence, le nouveau champ magnétique
crée par RF va obliger les protons préalablement magnétisés (T1), de
s’aligner désormais le sens RF ; ce phénomène est appelé « la
magnétisation transversale T2 » (Fig.1.7.)

Fig.1.7

Chaque proton dispose de sa propre fréquence de résonance appelée


fréquence de LARMOR.
Cette fréquence de LARMOR dépend de l’atome et de la valeur du champ
magnétique prépondérant Bo. Par exemple pour un proton se trouvant dans
un champ magnétique de 1 Tesla, cette fréquence équivaut à 42.5.Mhz ;
tandis que pour le même proton placé dans des champs magnétiques valant
0,35 Tesla et 0,15 Tesla, sa magnétisation n’est possible qu’en présence
d’impulsions RF d’une fréquence respectivement de 15Mhz et 6,7Mhz.
Les radiofréquences sont disposées tel que l’angle soit de 90° ou de 180° ;
si l’impulsion RF est très forte et prolongée, l’angle formé par le spin et l’axe
RF atteint 90 à 180° (Fig.1.8).
Cours d’anatomie radiologique xxxix
Fig.1.8.

 La relaxation
A l’arrêt du stimulus radiofréquence, on assiste à un retour progressif de
l’aimantation à son état initial (Fig.1.9), c'est-à-dire conformément au champ
Bo, ce retour progressif est appelé la « relaxation ».

Fig.1.9.

C’est au moment de la relaxation que le proton dégage l’énergie sous forme


d’un faible signal électrique détectable appelé « free induction decay
(FID) ».
La durée de la relaxation est fonction des liaisons atomiques et spécifique à
chaque substance de l’organisme.

C. LES SÉQUENCES D’ACQUISITION EN IRM

 Les temps de relaxation longitudinale T1 et transversale T2


Les phénomènes de relaxation longitudinale T1 et transversale T2 ne
surviennent simultanément qu’à l’arrêt du stimulus RF, après lequel il s’en
suit un retour progressif des protons à l’état initial.
Cours d’anatomie radiologique xl
Ainsi le moment magnétique M qui durant la résonance avait adopté une
orientation X0Y perpendiculaire à l’axe Z du champ magnétique Bo va
rejoindre progressivement l’axe Z selon une courbe décroissante.
On assiste donc simultanément à la perte de l’aimantation transversale T 2 au
profit de l’aimantation longitudinale T1.
On appelle temps de relaxation T1, l’intervalle du temps au bout duquel M
aura récupéré 63% de sa valeur initiale, ce temps correspond donc à la
repousse de l’aimantation longitudinale T1.
Tandis que le temps de relaxation T2 correspond à la décroissance de
magnétisation transversale jusqu’à 37% de sa valeur initiale.
D. CONTRASTE EN IRM
L’intensité du signal recueilli est proportionnelle à la teinte des gris sur
l’écran d’ordinateur ; la teinte blanche est appelée hypersignal alors que la
teinte noire est appelée hyposignal.
L’IRM dispose d’une échelle des gris dont le signal n’est pas mesurable de
manière absolue comme en TDM (où par exemple la densité de l’os est =
+1000HU, celui de l’air = -1000HU) ; cette échelle est donc établie en ordre
du plus fort au plus faible.
En IRM, le contraste dépend de multiples facteurs à la fois tissulaires et
techniques dont :
- La densité en protons des tissus.
- Le temps T1 et T2 des tissus.
- Les séquences d’acquisitions employées (en T1 ou en T2).
- Le déplacement chimique des protons au sein des tissus.
- Le flux des protons au sein des tissus.
- L’usage éventuel d’un contraste magnétique.
En rapport avec les protons, nous savons que l’IRM tire profit des propriétés
des protons d’hydrogènes ; en conséquence, plus le tissu est riche en
hydrogène, plus le signal sera intense ou blanc (hypersignal).
Parmi les différents types des protons de l’organisme, les plus visibles en
IRM sont ceux qui entrent dans la constitution des molécules d’eau et des
chaînes lipidiques ; les moins visibles sont ceux qui sont peu ou pas mobiles
dans leur environnement.
Cours d’anatomie radiologique xli
La densité des protons d’hydrogène n’est cependant pas le seul facteur qui
justifie le contraste en IRM ; par exemple les substances cérébrales
blanches et grises disposent des temps de relaxation différent, malgré le fait
qu’elles soient pauvres en H2 et elles sont bien différentiées en IRM.
Chaque tissu est donc caractérisé par les T1 et T2 relativement spécifiques et
interdépendants, qui sont tributaires de la composition moléculaire de
chaque tissu, de son environnement et de ses combinaisons chimiques
ambiantes.

E. DEDUCTIONS PRATIQUES.
Un tissu organique peut produire un hypersignal en T1 et générer un
hyposignal en T2 ; on peut donc assister à une inversion des contrastes pour
la même structure selon qu’il se trouve à la pondération T1 ou T2
Le parenchyme cérébral par exemple donne un hypersignal en T 1 par
rapport au LCR alors que ce dernier donne un hypersignal en T 2 par rapport
au parenchyme cérébral ; le tableau ci-dessous fournit quelques indications
à ce propos :

F. LE PRODUIT DE CONTRASTE UTILISÉ EN IRM.


On utilise comme moyen de contraste, des substances paramagnétiques
capables d’augmenter la valeur locale du magnétisme en influant sur T 1 ou
T2 , il s’agit principalement du fer, du manganèse et du gadolinium.
Cours d’anatomie radiologique xlii
Comme pour toute image en IRM, le contraste est fonction de la séquence
utilisée.
G. INDICATIONS
Dans l’exploration des processus dégénératifs, malformatifs ou tumoraux du
système nerveux central et du canal rachidien. IRM occupe également une
place de choix dans l’exploration des pathologies musculaires et ostéo-
articulaires, dans l’exploration des viscères pleins de l’abdomen, le poumon,
le cœur et les gros vaisseaux.
H. AVANTAGES, INCONVENIENTS ET CONTRE INDICATIONS DE
L’IRM
 Avantages
- N’utilisant pas les radiations ionisantes, l’IRM est classiquement
inoffensive.
- La discrimination tissulaire est meilleure en IRM qu’en TDM.
- L’IRM fournit aussi bien des coupes transversales que les coupes
sagittales, frontales et para-axiales, contrairement au TDM qui ne
fournit que des coupes axiales.
 Inconvénients
Appareillage gigantesque et très coûteux, prix de l’examen onéreux.
 Contre indications :
Les corps étrangers métalliques comme le stimulateur cardiaque, les
prothèses métalliques ou clips vasculaires magnétique (en Nickel par
exemple) sont contre indiqués ; à l’exception de l’or qui n’est pas
ferromagnétique
Cours d’anatomie radiologique xliii
1.5.6. IMAGERIE PAR ULTRASONS
L’échographie est une technique d’exploration relativement récente, réputée
écologique et inoffensif même vis-à-vis du fœtus ; ce procédé n’utilise en
effet ni rayonnements ionisants, ni produit de contraste iodé
Outre les coupes anatomiques qu’elle procure, l’échographie trouve
également son indication dans l’étude de la vélocité des liquides grâce au
Doppler.
Le plus grand reproche qu’on peut formuler à l’endroit de l’échographie c’est
le fait que l’examen soit « très opérateur dépendant », c’est-à-dire mieux
vaut ne point s’hasarder à pratiquer l’échographie si on ignore ses bases
physiques et technologiques.

A. PRINCIPES PHYSIQUES DE L’ULTRASON


 Propriétés physiques
Les ondes ultrasonores sont des vibrations mécaniques dont la fréquence se
situe au-dessus du seuil de fréquence audible à l’oreille humaine (>16.000
Hz).
Ces ondes mécaniques sont générées par les mouvements de vibration d’un
corps élastique et qui se transmettent de proche en proche entre les cellules
de l’organisme.
Le déplacement de ces ondes dans un milieu quelconque se fait sans
quanta de matière c'est-à-dire sans déplacement de particule matériel ou
énergétique.
L’imagerie médicale clinique utilise classiquement les sons d’une fréquence
de 2.000.000 à 10.000.000 Hertz (2 à 10 Mégahertz).
 Production des ultrasons
L’échographie est la conséquence de la transmission du son à travers
l’organisme. Ce son est produit à l’aide d’un transducteur qui tire profit des
propriétés physiques piézo-électriques (décrites par Paul Langevin en 1935)
dont disposent certains cristaux comme le quartz ou certains céramiques
ferroélectriques comme le zirconite silicate.
Les céramiques sont facilement manipulables et nécessitent une puissance
100 fois moindre par rapport au quartz ; c’est pourquoi les céramiques sont-
ils de loin préférables par rapport au quartz.
Cours d’anatomie radiologique xliv
Ci-dessous l’exposé des propriétés physiques piézo-électriques du quartz:
- l’application d’un potentiel électrique au cristal de quart occasionne
la déformation mécanique du cristal qui se traduit par la vibration du
cristal et qui par conséquent génère l’ultrason.
- Au contraire lorsque le son réfléchit appelé «écho» frappe le cristal
de quartz, il occasionne inversement une contrainte mécanique qui
se traduit par la vibration mécanique du cristal et qui, à son tours,
génère un signal électrique mesurable d’une fréquence
proportionnelle à la fréquence de l’écho.
Le transducteur communément appelé « sonde » sert à transformer l’énergie
électrique en énergie sonore et inversement.
Le transducteur représente la partie maîtresse de l’appareil, celle qui assure
le contact direct entre le corps du malade et la partie logique de appareil
d’échographie.
La sonde est donc composée du cristal de céramique ; elle reçoit environ
1000 impulses par secondes et joue à la fois le rôle d’émetteur et celui de
récepteur des sons.
 Lois de l’optique (Lois de Descartes)
Les sons obéissent aux lois de Descartes appliquées à la lumière, qui
stipulent qu’à chaque interface, le son subit une réflexion dont l’angle
d’incidence est égal à celui de réflexion.
Finalement c’est l’onde réfléchit, autrement dit l’écho de l’onde incidente qui
est à la base de la formation de l’image ultrasonore.
L’aller-retour d’une onde ultrasonore est proportionnel à la distance comprise
entre la source émettrice de l’onde ultrasonore et l’interface.
L’onde ultrasonore progresse facilement dans les fluides, beaucoup moins
dans le tissu cellulaire ; au contraire l’onde ultrasonore est totalement
réfléchit par l’os et par le gaz.
L’existence d’un gradient d’impédance acoustique entre deux milieux
contigus justifie la réflexion de l’entièreté du son ; c’est pourquoi les
interfaces air-tissus mous et os-tissus mous occasionnent une réflexion de
l’entièreté du son, bien que la densité atomique de l’air soit très faible, tandis
que l’os dispose d’une densité atomique très élevée.
Ce comportement de l’onde ultrasonore vis-à-vis de l’os et de l’air étale donc
la limite de l’échographie pour certaines explorations comme le crâne, le
poumon et les viscères creux comme l’estomac.
Cours d’anatomie radiologique xlv
C’est également pour cette raison qu’on exige que la vessie soit pleine
avant de réaliser l’échographie gynécologique ou prostatique par voie sus-
pubienne ; on profite dans ce cas de la vessie pleine qui, de ce fait,
occasionne le refoulement des intestins hors du pelvis.
 Atténuation et réflexion des sons
Au cours de la progression du son dans l’organisme, son intensité est
graduellement atténuée à la fois par absorption tissulaire et par réflexion.
Cette réflexion n’est possible que lorsque le son rencontre une résistance
dans sa progression, ainsi la propagation du son dans l’organisme est-elle
fonction de l’impédance acoustique du tissu, autrement–dit, de sa nature (de
sa densité tissulaire et de son l’élasticité).
 La résolution spatiale
C’est la capacité de pouvoir reconnaître distinctement 2 points les plus
rapprochés dans l’espace.
En échographie en particulier, l’appréciation de cette capacité prend en
compte respectivement la résolution axiale et la résolution latérale.
La résolution axiale rend compte des points se trouvant sur un même axe
horizontal ; cette résolution est meilleure lorsque la fréquence de la sonde
est élevée (sondes de 7 à 10Mhz).
Malheureusement les sons de haute fréquence sont moins pénétrants
puisqu’ils sont totalement absorbés par le tissu mou et ne peuvent pas
descendre à plus de 2 à 3cm de profondeur ; d’où le compromis « résolution-
profondeur »
La résolution latérale est fonction de l’appareil et surtout de la focalisation
des sons ; en effet si le faisceau est trop large c’est-à-dire mal focalisé, la
discrimination entre 2 points éloignés de moins de 10mm devient très
difficile ; au contraire la discrimination est meilleure pour 2 points éloignés
de 2 à 3mm lorsque le faisceau est bien focalisé.
B. DIVERS MONTAGES DES SONDES
 Les sectorielles
a) La sonde sectorielle classique correspond à un dispositif à balayage
mécanique, composé de 1, 3 ou 5 cristaux montés sur une roue rotatoire ; le
tout est immergé dans un liquide approprié.
b) La sonde sectorielle hybride est composée d’un cristal fixe qui émet
parallèlement à la peau et d’un miroir oscillant cycliquement.
Cours d’anatomie radiologique xlvi
 Les Barrettes
Ce type de sonde appelée « barrette » est formé de plusieurs cristaux
alignés sur une seule couche, qui fonctionnent selon une « mise à feu »
séquentielle. Cette sonde se trouve doté d’une commande électronique
disposant d’une alimentation séquentielle de balayage.
Il existe 2 types de barrette :
- La barrette linéaire
- La barrette courbe
 Choix des sondes selon leurs fréquences
Il existe actuellement en vente des sondes multifréquence, c'est-à-dire qu’un
seul transducteur est désormais capable de produire plusieurs gammes de
fréquence des sons ; nous reprenons toutefois à titre indicatif les sondes les
plus utilisées, conformément à leurs utilisations :

C. FORMATION DE L’IMAGE ULTRANOSONE.


L’image est formée selon le principe du sonar utilisé dans la Marine ; lorsque
un navire veut par exemple apprécier la distance qui le sépare du fond
marin, il émet un son qui se propage en ligne droite dans le milieu liquide et
qui au contact du fond marin sera réfléchit vers le sonar.
Sachant donc la vitesse de propagation et le temps aller-retour du son, on
peut de déduire la profondeur du fond marin.
De la même manière, la chauve souris ne s’oriente la nuit que moyennant
l’émission d’un son qui au contact d’un obstacle, lui revient sous forme
d’écho, ce qui lui permet de rectifier sa trajectoire.
L’image échographique n’est finalement que la matérialisation du temps
aller-retour du son sur un moniteur TV ; cette matérialisation se fait selon les
modes classiques suivants :
Cours d’anatomie radiologique xlvii
 Mode A ou modulation d’amplitude :
C’est la représentation la plus simple ; la sonde est fixe, l’interface
d’impédance acoustique se matérialise électroniquement sous forme d’un
pic d’oscillation dont la hauteur est proportionnelle à l’amplitude du signal
reçu.
Ainsi donc l’amplitude de l’impédance est représentée en ordonnée, la
distance séparant deux interfaces est reprise en abscisse. Ce mode n’est
réservé actuellement qu’à l’étude de la rétine et des humeurs de l’œil.
 Mode B ou modulation de brillance :
il dérive du mode A, chaque pic qui représente l’interface acoustique est
matérialisé sous forme de point de brillance sur l’écran, de tonalité
proportionnelle à l’amplitude du signal reçu, allant de la teinte blanche à la
teinte sombre et en rapport avec l’échelle des gris.
La juxtaposition des plusieurs points de brillance permet finalement la
reconstitution des différentes coupes anatomiques.
 Mode TM (temps mouvement ou time motion) :
Si l’organe examiné est mobile et que l’on déroule dans le temps les
différents points de brillance correspondants aux différents interfaces, les
structures fixes apparaîtront linéaires, alors que les structures mobiles
apparaîtront sous forme de sinusoïde. Ce mode est utilisé en cardiologie et
contrairement au mode A, l’abscisse en mode TM est fonction du temps
(Voir fig.1.10).
Fig. 1.10
Cours d’anatomie radiologique xlviii
 Temps réel
Le temps réel est au mode B, ce que la radiographie est à la radioscopie, le
temps réel octroi donc le mouvement au mode B (Fig. 1.11), en faisant
usage des montages constitués de 2 ou plusieurs cristaux piézo-électriques,
excités soit mécaniquement, soit électroniquement et de manière
séquentielle.
Fig. 1.11.

La matérialisation de l’image en temps réel se fait sur tube TV et non sous


forme de point de brillance comme en mode B ; en plus l’image n’est plus
figée mais plutôt mobile ; ce qui permet d’observer les mouvements des
structures anatomiques mobiles
Quelques fois aussi, au temps réel est directement couplé le temps
mouvements (Fig.1.12.).

Fig. 1.12.

Fig. A Fig. B

 Mode Doppler
Lorsque qu’un son rencontre une structure mobile, il est réfléchit en
subissant un changement de sa longueur d’onde, proportionnel à la mobilité
de l’interface qui a généré l’écho. L’onde ainsi réfléchit est réanalysé par le
transducteur.
Cours d’anatomie radiologique xlix
En écho doppler le son est émis par un transducteur alors que les globules
rouges circulants dans les vaisseaux constituent les différentes interfaces
qui génèrent l’écho.
Le couplage du temps réel avec le Doppler permet finalement de réaliser
des diverses explorations vasculaires. En pratique courante on fait recours
au Doppler pulsé, au Doppler continu, au Doppler couleur et au Doppler
énergie.
Le mode Doppler permet le dépistage des occlusions et des sténoses
vasculaires ; puisqu’une sténose entraîne comme conséquence
l’augmentation ponctuelle de la vitesse des globules rouges circulants ; ce
qui explique la majoration du Doppler shift.

D. DANGER DES ULTRASONS

 Aux intensités très élevées des ultrasons


Les effets biologiques ont été observées aux intensités élevées supérieures
à 1 Watt/cm2 utilisées en thérapeutique (et non en imagerie échographique) ;
ces effets consistent à :
- Effets destructeurs (sur les hématies)
- Effets thermiques : par transformation du son en chaleur sauf si les
tissus sont bien vascularisés (les vaisseaux permettent l’évacuation
rapide de la chaleur).
- Les effets de cavitations : Les ultrasons exercent une oscillation
des cellules qui induit la création d’une pression mécanique
simultanément positive et négative lors du passage des ultrasons
 En exploration diagnostique
A des doses utilisées en ultrasonologie diagnostique, aucun effet nocif n’a
jamais été prouvé jusqu’à ce jour ; l’échographie est donc un examen
inoffensif et écologique

E. AVANTAGES, INCONVÉNIENTS ET INDICATIONS DE


L’ÉCHOGRAPHIE.
 Avantages :
L’échographie est un procédé peu onéreux, classiquement inoffensif,
aisément reproductif, de réalisation rapide et permet l’étude dynamique des
structures anatomiques.
Cours d’anatomie radiologique l
 Désavantages :

L’os et l’air sont des obstacles infranchissables, on peut donc réaliser l’écho
pulmonaire, cérébral, ou médullaire ; à l’exception du cerveau d’un
nourrisson avant la soudure des fontanelles.
En outre, les renseignements anatomiques obtenus en échographie sont
fortement opérateurs dépendants, basés sur l’expérience et l’habileté de
l’observateur.
Les coupes anatomiques ne sont pas non plus standardisées et dépendent
des détails anatomiques que l’opérateur juge utile de rapporter.

 Principales indications.
Cœur, vaisseaux, abdomen, gynécologie et obstétrique, tissus mous,
encéphale du nouveau-né.
Cours d’anatomie radiologique li
Cours d’anatomie radiologique lii

CHAPITRE II. RADIO-ANATOMIE OSTÉO-


ARTICULAIRE.

2.1. GÉNÉRALITÉS
La charpente osseuse est composée des multiples pièces osseuses dont
certaines comportent des revêtements cartilagineux à leurs extrémités ; c’est
donc l’os et le cartilage qui ensemble, constituent le squelette.

2.1.1. FONCTIONS DE L’OS


L’os procure à l’organisme sa morphologie générale et en particulier sa
forme érectile ; des nombreuses pièces osseuses sont destinés à supporter
le poids de l’organisme et assurer sa locomotion, d’autres comme le crâne,
le clavicule et les côtes garantissent plutôt la protection des structures
anatomiques précieuses, d’autres encore comme les os de la main sont
beaucoup plus outillés dans l’exécution des certaines fonctions complexes.

2.1.2. FORMES DES OS


 Les os longs
Ces os constituent le squelette des membres ; ils sont de formes tubulaires
et constitués du canal médullaire entouré d’un cortex osseux.
 Les os courts
Représentés par les carpes et les tarses ; ces os sont constitués des mailles
d’os spongieux entourés d’une mince couche d’os compact.
 Les os plats
Ces os sont généralement destinés à la protection des structures
anatomiques délicates comme le cerveau. Les os de la voûte sont en
particulier formés de 2 couches minces d’os compact appelées « tables
interne et externe », séparées par une couche plate d’os spongieux
d’épaisseur variable appelé « diploé ».

2.1.3. MATURATION DU SQUELETTE


Le squelette en général est d’origine mésodermique, son développement
débute précocement vers 3 semaines et demie de la vie et passe par 3
stades successifs : la constitution de la matrice mésenchymateuse au début,
Cours d’anatomie radiologique liii
ensuite la formation de la matrice cartilagineuse et enfin l’ossification de la
matrice cartilagineuse.

La maturation du squelette osseux correspond d’abord à la transformation


des pièces mésenchymateuses en pièces cartilagineuses et enfin la
transformation de ces dernières en pièces osseuses. Cette maturation se fait
en particulier au niveau des os longs de manière proximo-distale (allant de la
diaphyse vers les extrémités).
 L’ossification du squelette
Chez le nouveau-né, on ne voit de manière générale que les portions
diaphysaires calcifiées des os longs ; tandis que les épiphyses des os longs
non calcifiés à la naissance ne sont pas visibles ; à l’exception des
épiphyses distale fémorale et proximale tibiale qui sont calcifiés avant le
terme de la grossesse et donc radiologiquement visibles à la naissance.
L’ossification des métatarses, métacarpes et phalanges se fait un peu plus
tard vers la fin du 3è et au 4è mois de la vie intra-utérine ; d’autres noyaux
épiphysaires apparaissent de manière progressive jusqu’à la naissance.
Après la naissance par exemple, l’ossification du noyau épiphysaire proximal
du fémur se fait vers l’âge de 6mois, celui du grand trochanter à 4ans et
celui du petit trochanter vers l’âge de 10ans.
 Modelage du squelette
Ces noyaux d’ossifications formés aux seins des ébauches cartilagineux
s’agrandissent progressivement au cours de la croissance, pendant qu’on
assiste au même moment à un modelage des métaphyses.
Il s’ensuit enfin une soudure des différents noyaux d’ossifications des
épiphyses à leurs diaphyses correspondantes.
L’arrêt de la maturation des os longs est marqué par la soudure du cartilage
de conjugaison qui assure la jonction entre l’épiphyse et la diaphyse.
Ce processus de soudure des différents noyaux d’ossification des épiphyses
se fait progressivement selon un calendrier précis et s’arrête à 18 ans.
L’arrêt de ce processus est solennellement marqué par la soudure du noyau
d’ossification de la crête iliaque au corps de l’os iliaque (qui marque la fin de
la croissance).
 L’âge osseux
Sachant donc les différentes dates d’apparition des noyaux osseux calcifiés
et des différentes soudures (qu’on retrouve dans différentes tables ou
Cours d’anatomie radiologique liv
abaques), on peut déterminer « l’âge osseux » d’un individu avec précision,
grâce à l’étude du degré de maturation du squelette.

En pratique courante on recourt aux clichés radiographiques des coudes et


des mains pour déterminer l’âge osseux.
La détermination de l’âge osseux permet :
- D’apprécier la gravité d’une pathologie endocrinienne ou
alimentaire à l’origine d’un retard de croissance du squelette et de
suivre son évolution.
- De déterminer l’âge civil d’un enfant dans un but médico-légal.

2.1.4. RADIO-ANATOMIE DES OS LONG


L’os long est constitué de deux extrémités respectivement proximale et
distale appelées épiphyses, entre lesquelles s’interpose la diaphyse ; la
jonction diaphyso-épiphysaire est appelée métaphyse.

2.1.5. LA DIAPHYSE
La diaphyse est radiologiquement constituée de 2 bandes opaques appelées
cortex, séparées par une bande centrale relativement transparente appelée
médullaire.
En réalité, la bande transparente centrale visible sur un cliché radiologique
représente non seulement la médullaire de l’os, mais aussi les corticales
osseuses se trouvant en avant et en arrière de la médullaire.
Le cortex osseux visible sur un cliché radiologique ne correspond finalement
qu’aux portions périphériques de l’os enfilées ou abordées tangentiellement
par les rayons X.
En conséquence une lésion osseuse se projetant au niveau de la médullaire
peut bien siéger soit dans la médullaire, soit dans le cortex osseux se
trouvant en avant et en arrière de la médullaire, d’où l’intérêt d’au moins
deux projections perpendiculaires (de face et de profil).
La diaphyse du fémur est en particulier le site d’idéal pour le calcul de l’index
cortico-médullaire, particulièrement en cas de maladies entraînant une forte
déminéralisation de l’os
Cet index est calculé par le rapport du diamètre transversal de l’os (D),
moins le diamètre transversal du canal médullaire (M) et à diviser enfin par
le diamètre D.
Cours d’anatomie radiologique lv
Ce rapport qui équivaut normalement à 0,5 pour un individu normal, diminue
en cas de déminéralisation prononcée de l’os (Fig.2.1).

Le périoste normal et le cartilage sont de densité hydrique et par


conséquent, ne sont donc pas radiologiquement visibles.
Les canaux de Havers du cortex osseux ne sont pas non plus visibles
radiologiquement à cause de leur extrême finesse, sauf lorsqu’ils sont
agrandis par les techniques radiologiques spéciales.

Fig. 2.1

2.1.6. L’EPIPHYSE
Correspond à l’extrémité proximale ou distale d’un os long, il est constitué
d’un os spongieux fait d’un lacis des fines poutrelles osseuses, donnant
radiologiquement une image à mailles fines.
Cet os spongieux épiphysaire est finalement entouré d’une fine lame d’os
compact, qui abordée tangentiellement par les rayons X donne
radiologiquement une ligne opaque très fine, comparable à une ligne tracée
au crayon.

2.1.7. LA METAPHYSE
Correspond à la jonction diaphyso-épiphysaire ; cette zone de transition est
caractérisée par un évasement de la diaphyse, associé à un amincissement
progressif du cortex osseux au fur et à mesure que s’approche l’épiphyse de
l’os.
Finalement le cortex métaphysaire amincis se prolonge au niveau de
l’extrémité distale par la mince lame d’os compact qui entoure l’épiphyse.
Cours d’anatomie radiologique lvi

La région métaphysaire présente un intérêt particulier en pathologie


osseuse puisque:
- Elle correspond en pratique au site préférentiel des nombreuses
lésions osseuses.
- C’est le siège anatomique du cartilage de croissance chez l’enfant
et c’est à ce niveau que se manifestent certaines maladies
nutritionnelles comme l’avitaminose D ( Rachitisme)
Le cartilage de croissance encore appelé cartilage de conjugaison, donne
radiologiquement une image en bande transparente disposée
transversalement, qui s’interpose entre l’épiphyse et l’évasement
métaphyso-diaphysaire (à ne pas confondre avec une fracture).
A l’âge adulte, on peut bien reconnaître chez certains individus la présence
des vestiges de ce cartilage de croissance, sous forme de stries opaques
transversales localisées au niveau de la métaphyse (Jadis, ces stries
faussement considérés comme signe de maltraitance étaient appelés signe
de « l’enfant battu »).

2.1.8. LES CANAUX VASCULAIRES


Les artères nourricières de la moelle osseuse accèdent à la cavité
médullaire après la traversé du cortex de l’os à travers les canaux
vasculaires (Fig.2.2)

Fig.2.2
Cours d’anatomie radiologique lvii
Ces canaux vasculaires apparaissent radiologiquement sous forme de traits
sombres ou radio transparents à bords rectilignes et condensés , traversant
obliquement la corticale osseuse d’un seul côté (à ne pas confondre avec un
trait de fracture).
La disposition topographique de ces canaux vasculaires au niveau des os
longs en particulier s’inscrit dans une logique anatomique des épiphyses
fertiles c’est-à-dire « loin du coude et près du genou ».
Ces canaux vasculaires sont donc obliques en bas et en dehors de l’os
respectivement pour le fémur, le radius et le cubitus ; obliques en haut et en
dehors de l’os pour l’humérus, le tibia et le péroné.

2.1.9. RADIO-ANATOMIE DES ARTICULATIONS


Le cartilage articulaire constitue le revêtement des surfaces articulaires ne
contenant ni de calcium ni de phosphore ; ce tissu mou donne
radiologiquement une ombre de densité hydrique c’est-à-dire radio
transparente.
La capsule articulaire, le ménisque, la synoviale et les ligaments sont
également des tissus mous dépourvus de calcium et de phosphore ; par
conséquents, ils sont radio-transparents de la même manière que le
cartilage articulaire.
En conséquence on ne voit de l’articulation sur un cliché radiographique
simple que les épiphyses articulaires séparées par une interligne radio
transparente.
Cette interligne articulaire radio transparente qui s’interpose entre les deux
cortex sous-articulaires voisins correspond en réalité à deux couches des
cartilages articulaires contiguës (celle revêtant l’épiphyse proximale et celle
revêtant l’épiphyse distale), séparées par une interligne articulaire virtuelle.

2.1.10. LES TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU SQUELETTE


A. LA RADIOGRAPHIE STANDARD
La radiographie standard permet de manière générale à réaliser l’exploration
de tout le squelette osseux à l’exception du tissu mou.
Outre donc l’étude des contours des cortex osseux sous articulaires, on ne
peut apprécier sur le cliché radiographique simple de l’articulation que la
largeur de l’interligne articulaire.
Cours d’anatomie radiologique lviii
L’observation d’un pincement de l’interligne articulaire seul suppose donc la
présence des lésions du cartilage articulaire.
A souligner toutefois que le diagnostic correct d’un « vrai pincement » de
l’interligne articulaire ne peut se faire que lorsque le faisceau de rayons X
aborde tangentiellement les surfaces articulaires de l’articulation concernée,
autrement dit l’interligne radiologique vraie n’apparaît que lorsque ce
faisceau est strictement perpendiculaire à l’articulation.
Au contraire lorsque l’interligne articulaire est abordée obliquement par les
rayons X, l’image radiologique obtenue est celle d’un « faux pincement ».
B. L’ARTHROGRAPHIE
L’interligne articulaire vraie (virtuelle à l’état normal) n’est pas
radiologiquement visible sur un cliché radiographique simple ; sa
visualisation nécessite l’injection intra-articulaire du produit de contraste, ce
qui permet éventuellement de démasquer les culs de sac synoviaux, les
contours des cartilages articulaires et les ménisques articulaires pour les
articulations qui en possèdent.
C. L’ECHOGRAPHIE
Les ultrasons sont certes arrêtés totalement par l’os ; toutefois cette
technique permet de mener une étude satisfaisante des éléments
musculaires, tendineux et ligamentaires, de détecter des épanchements
intra-articulaires et des épaississements synoviaux.
Elle permet également de réaliser d’éventuelles ponctions guidées et des
infiltrations médicamenteuses.

L’échographie dispose en tout cas d’une sensibilité qui est de loin supérieure
par rapport à la radiographie conventionnelle, spécialement dans la mise en
évidence des érosions articulaires.
D. LE SCANNER (TDM)
La TDM permet de visualiser des structures jusque là invisibles en
radiographie conventionnelle comme les muscles, les fascias, les disques
intervertébraux et les racines nerveuses.
Cours d’anatomie radiologique lix
E. L’IRM
L’IRM est un examen extrêmement performant en pathologie ostéo-
articulaire ; malheureusement son coût est très élevé, ce qui rend son accès
fort limité à la majorité de nos populations.
L’IRM trouve ses premières indications dans l’exploration du rachis et celle
de la moelle épinière pour laquelle la technique affiche des performances
désormais inégalables.
Outre le système nerveux central et périphérique, l’IRM se révèle également
comme une technique très intéressante dans l’exploration des tumeurs
osseuses, des lésions ligamentaires et musculaires.
F. LA SCINTIGRAPHIE
La sensibilité de la scintigraphie est très grande dans le bilan des lésions
inflammatoires, des nécroses osseuses et dans la recherche des lésions
métastatiques, elle permet en particulier l’étude de l’entièreté du squelette en
un seul examen ; malheureusement cet examen en moins spécifique.

2.2. LA CEINTURE SCAPULAIRE


2.2.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION DE L’EPAULE

 Les incidences de Face


Anatomiquement, l’interligne articulaire scapulo-humérale est orientée
obliquement d’arrière en avant et du dehors en dedans ; en conséquence la
réalisation d’une radiographie de face de l’épaule nécessite (Fig.2.3) :

- La prise du cliché sur patient disposé en rotation externe d’environ


40° autour de son axe longitudinal ; ce qui permet aux rayons X
d’aborder tangentiellement l’interligne articulaire scapulo-humérale.
- Rayon X directeur tangent à l’interligne scapulo-humérale et angulé
caudalement de plus ou moins 20°. Cet angulation des rayons X
permet une bonne visualisation de la voûte acromio-humérale.
- Cette incidence permet en particulier de mesurer l’épaisseur du
défilé sous acromial qui paraît amincie en cas de maladie de la
coiffe des rotateurs.
Cours d’anatomie radiologique lx

Fig.2.3

 L’incidence axiale (de JACOBSON)


C’est le vrai profil de l’articulation acromio-claviculaire ; cette projection est
réalisée l’épaule disposée en abduction, la cassette radiographique placée
au dessous du creux axillaire et le tube orienté caudalement à l’aplomb de la
voûte acromio-claviculaire ou inversement la cassette au contact de la voûte
acromio-claviculaire, tube radiogène orienté vers la tête humérale et centré
au creux axillaire (Fig.2.4)

Fig.2.4

L’incidence de JACOBSON est utilisée pour l’étude des rapports


anatomiques existants entre la glène et la tête humérale dans le plan
transversal.
 Le profil trans-thoracique
Ce profil est réalisé sans mobilisation préalable de l’épaule ; le bras à
explorer demeurant en adduction, tandis que les rayons X percent
transversalement le patient de part en part.
Cours d’anatomie radiologique lxi
Il est donc évident que la superposition de plusieurs structures anatomiques
est assez gênante pour la lecture du cliché trans-thoracique.
Cette projection n’est donc réservée qu’au bilan des fractures de l’extrémité
supérieure de l’humérus et seulement lorsque le patient sous corset plâtré
ne peut pas mobiliser son bras.

2.2.2. RADIO-ANATOMIE DE L’EPAULE

A. LES OS DE L’EPAULE
 La tête humérale
Sur le cliché de face de l’épaule, on peut observer la tête humérale qui, de
manière générale, paraît asymétrique et sur laquelle on peut noter les détails
suivants (Fig.2.5) :
- Le contour régulier de l’ovoïde de la tête fémorale en haut et en
dedans.
- La saillie du trochiter qui bombe latéralement en haut
- L’opacité en bande dense du trochin, visible en dedans du trochiter.
- La gouttière bicipitale visible sous forme d’une rainure claire
longitudinale, s’interposant entre le trochin et le trochiter.

Fig.2.5

- La densification en écharpe du col anatomique, visible sous forme


d’une crête opaque s’interposant entre l’ovoïde humérale en
dedans et les massifs du trochin et du trochiter latéralement.
Cours d’anatomie radiologique lxii
- Le contour interne du col chirurgical disposé plus ou moins
horizontalement en dessous et en dedans des massifs du trochin et
du trochiter.

 La cavité glénoïdale
Cette cavité est communément vu en oblique ; son bord postérieur net et
tranchant est perçu à travers la tête fémorale ; son bord antérieur est
mousse, parfois mal visible et bien dégagé de l’acromion.
 L’omoplate

L’omoplate est bien visible au niveau du col de l’os, son bord axillaire est
épais et dense, la racine de l’épine est visible sous forme d’une ligne dense
remontant obliquement en dedans et haut.

 La voûte acromio-claviculaire
La voûte acromio-claviculaire est vue plus ou moins obliquement, l’apophyse
coracoïde est généralement mal dégagée, son ombre est indistincte, son
extrémité distale se superpose constamment sur la cavité glénoïdale
(Fig.2.6).

Fig.2.6

B. LES ARTICULATIONS DE L’EPAULE


La ceinture scapulaire comprend 2 articulations principales et 3 articulations
accessoires.
Cours d’anatomie radiologique lxiii
 Les articulations principales
- L’articulation gléno-humérale : Communément appelée articulation
de l’épaule, elle relie la glène de l’omoplate à l’ovoïde humérale ; il
s’agit d’une vraie articulation formée de 2 surfaces cartilagineuses,
d’un interligne articulaire et d’une cavité synoviale (Fig.2.7).

Fig.2.7

- L’articulation acromio-humérale : Cette articulation ne correspond


pas réellement à une vraie articulation puisqu’elle ne comporte
aucune surface articulaire ; il s’agit pourtant de la seconde
articulation d’importance capitale dans les mouvements d’adduction
de l’épaule : sa pathologie est de loin plus fréquente en pratique
clinique que celle de l’articulation scapulo-humérale.
L’articulation acromio-humérale assure fonctionnellement le glissement entre
l’humérus et la coiffe des rotateurs se trouvant sous l’auvent acromio-
deltoïdien, grâce à la bourse coulissante appelée « bourse sous acromio-
deltoïdienne », qui s’interpose entre l’humérus et la voûte acromio-
claviculaire (Fig.2.7)
Cet espace est anatomiquement constitué d’une mince bourse sous
acromio-deltoïdienne, d’un mince cartilage de recouvrement de la tête
humérale et de la coiffe des rotateurs constituée de 3 muscles à savoir :
Cours d’anatomie radiologique lxiv
Le sus-épineux, le sous-épineux et le petit rond qui s’insèrent sur le trochiter
huméral.
Le diagnostic positif d’un vrai pincement de la pseudo-articulation acromio-
humérale ne peut se faire que de manière comparative d’un côté par rapport
à l’autre.
 Les articulations secondaires
Sont des articulations très peu mobiles, Il s’agit respectivement des
articulations acromio-claviculaire, sterno-claviculaire et omo-thoracique.

2.3. LE BRAS

2.3.1. TECHNIQUES D’EXPLORATIONS

La radiographie du bras se fait selon deux incidences orthogonales


perpendiculaires de face et de profil et sur chaque cliché, on doit autant que
possible parvenir à visualiser les articulations sus et sous-jacentes.

2.3.2. RADIO-ANATOMIE DE L’HUMERUS


L’humérus répond de la définition classique d’un os long formé de 2
épiphyses et d’une diaphyse.

Au niveau de l’épiphyse proximale de l’os, on reconnaît facilement l’ovoïde


humérale entourée d’une fine corticale, son col anatomique et son col
chirurgical, ainsi que les massifs du trochin et du trochiter.
La diaphyse comporte un canal médullaire et les corticales osseuses
nettement délimités.
L’épiphyse distale exhibe son condyle, son épicondyle, sa trochlée et son
épitrochlée, ainsi que sa fosse olécranienne.
Cours d’anatomie radiologique lxv

2.4. LE COUDE

2.4.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION DU COUDE


La radiographie du coude se fait selon deux incidences fondamentales de
face et de profil.
L’incidence de face se fait le patient en position assise, son avant bras
disposé en extension complète, en supination et reposant sur la table
d’examen ; le rayon X vertical centré à 2cm au dessus du pli cutané du
coude.
Le profil est réalisé patient en position assise, avant bras en flexion de 90° et
en demie pronation avec pouce au zénith, rayon directeur vertical centré sur
l’épicondyle.

2.4.2. RADIO-ANATOMIE DU COUDE

Le coude comprend 2 articulations à savoir : l’articulation huméro-cubitale


entre la trochlée humérale et la fosse olécranienne et l’articulation huméro-
radiale entre la condyle humérale et la tête radiale.
A. COUDE DE L’ADULTE
 Coude de face (Fig. 2.8a et 2.8b)
L’extrémité distale de l’humérus comporte plusieurs saillies osseuses bien
visibles pour la plupart sur le cliché de face :
- La masse globuleuse du condyle qui s’articule avec la tête radiale
latéralement.
- L’épicondyle qui fait suite au bord externe de la diaphyse humérale.

- La trochée en bas et en dedans dont la partie moyenne est


assombrie par la superposition de l’olécrane, tandis que sa lèvre
interne est bien visible.
- La saillie volumineuse de l’épitrochlée en dedans, se continuant au
dessus avec le bord interne de l’humérus.
Cours d’anatomie radiologique lxvi

Fig. 2.8a

Fig. 2.8b

 Coude de profil (Fig.2.8a et Fig.2.9).


Anatomiquement, le cliché de profil du coude permet l’étude de la minceur
de la palette humérale qui, correspond à la région supra-condylienne
(Fig.2.9).

Ci-après quelques détails importants à souligner :


La palette humérale dispose d’un étranglement en « bissac », qui détermine
l’image en « X » radiologique.
Cours d’anatomie radiologique lxvii
Cette image correspondant respectivement à la fossette coronoïde en avant
et à la fossette olécranienne en arrière. Cet étranglement justifie la fragilité
de l’os à ce niveau surtout chez les enfants.

Fig.2.9

- Ces fossettes sont destinées à loger respectivement le bec


coronoïde en avant et le bec de l’olécrane en arrière.
- La palette humérale est le siège habituel des fractures qui ne sont
pas toujours visibles radiologiquement surtout chez les enfants.
- Les creux de ces fossettes sont tapissés de coussinet graisseux qui
jouerait un rôle important dans l’amortissement du choc dû aux
mouvements du bec coronoïde et ceux du bec de l’olécrane.
- Les bourses graisseuses se trouvent anatomiquement encastrés
dans les creux des fosses olécranienne et coronoïde, qui se
trouvent immédiatement en rapport avec la cavité synoviale.
- Ainsi enfoncés dans ces creux osseux, ces bourses graisseuses
sont radiologiquement invisibles dans les conditions
physiologiques.
- La visibilité d’une ombre graisseuse (de faible tonalité par rapport
au muscle), convexe et bombant devant ou en arrière de la palette
humérale signifie qu’un liquide à point de départ intra-articulaire, à
finit par occuper les creux osseux de la palette humérale ;
délogeant ainsi les coussinet graisseux des creux qu’ils occupent
normalement.

- Ces coussinets graisseux désormais délogés de leurs creux


anatomiques vont paraître bombant devant ces creux ; ce qui les
rend à la fois abordables tangentiellement et visibles
Cours d’anatomie radiologique lxviii
radiologiquement. Cette visibilité anormale des coussinets
graisseux signe donc l’existence d’un liquide intra-articulaire
(Fig.2.10).
Fig.2.10

 Le coude en période de croissance


Le coude comporte 6 noyaux d’ossifications épiphysaires et apophysaires
dont l’ossification s’étale de 1 à 11 ans, Il s’agit respectivement des noyaux
du condyle, du trochlée, de l’épitrochlée, de l’épicondyle, du noyau radial et
du noyau olécranien (Fig. 2.11).

Fig. 2.11

La radiographie du coude est donc assez largement utilisée pour déterminer


l’âge osseux entre 8 et 15 ans.

En particulier il faut signaler que normalement sur un cliché de profil du


coude, quelque soit l’âge de l’individu et le degré de flexion du coude, l’axe
longitudinal du milieu de la diaphyse radiale passe toujours par le centre de
l’épitrochlée (Fig. 2.12).
Cours d’anatomie radiologique lxix
Le passage de cet axe au dessus du centre de l’épitrochlée sur le cliché de
profil du coude signe donc l’existence d’une luxation ou d’une subluxation de
la tête radiale.
Fig. 2.12.

Les axes normaux du radius passant par les centres d’épitrochlées (A et B) et


axe radial passant au dessus du centre de l’épitrochlée en cas de luxation de la
tête radiale
….

2.5. LE POIGNET ET LA MAIN


2.5.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION
 La face de main et du poignet
- La face est réalisée la main disposée en pronation (paume de la
main au contact du film), les doigts étendus et écartés, le rayon
directeur vertical et centré sur la tête du 3è métacarpien.
- En rhumatologie en particulier, l’examen est comparatif, les deux
mains disposées côte à côte sur le film, tandis que le rayon
directeur vertical et centré entre les deux pouces.
- L’incidence spéciale du scaphoïde se fait le main disposée en
demie pronation, poing demi fermé, poignet en inclinaison cubitale,
tandis que le rayon X est centré sur la tabatière anatomique.

 Le profil de la main et du poignet


Le profil est réalisé la main disposée perpendiculairement au film, le bord
cubital au contact du film, les doigts sont allongés et en superposition, le
pouce en pronation et parallèle au plan du film, le rayon directeur centré sur
la tête du 2è métacarpien.
Cours d’anatomie radiologique lxx

2.5.2. RADIO-ANATOMIE DU POIGNET ET DE LA MAIN


A. POIGNET ET MAIN DE L’ADULTE
Les 8 os carpiens sont d’ordinaire faciles à identifier sur un cliché
radiographique de la main.

 Sur cliché de face


La rangée distale des carpes est formée allant du pouce vers l’annulaire par
le trapèze qui s’articule avec le pouce, du trapézoïde partiellement visible en
surimpression sur le trapèze, suivit du grand os au milieu et enfin de l’os
crochu facilement reconnaissable par son apophyse unciforme qui lui paraît
visible en surimpression, sous forme d’image ovalaire.
La rangée proximale est formée allant du radius vers le cubitus
respectivement par le scaphoïde et l’os semi lunaire qui s’articulent avec le
radius, l’os pyramidal et enfin l’os pisiforme visible en surimpression sur l’os
pyramidal (Fig. 2.13a et b).

Fig. 2.13a

L’espace de tissu mou situé entre la styloïde cubitale et l’os pyramidal est
occupé par le ligament triangulaire du carpe séparant l’articulation radio-
carpienne et radio-cubitale.
Cours d’anatomie radiologique lxxi

Fig. 2.13b

A signaler en particulier la présence de 2 sésamoïdes au niveau de


l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce, qu’on ne peut confondre
avec une quelconque anomalie.

 L’anatomie du profil du poignet

Sur le profil du poignet, on peut facilement reconnaître la colonne centrale


représentée par le semi-lunaire qui s’articule avec le radius du côté proximal
et le grand os en forme de bouchon de champagne du côté distal (Fig. 2.14a
et b).
Cours d’anatomie radiologique lxxii
Fig. 2.14a.

Fig.2.14b
Radiographie de profil du
poignet où on reconnaît
distinctement :

1. L’extrémité distale
radiale
2. L e semi-lunaire
1 3. Le scaphoïde
4. Le trapézoïde
2 5. Le grand os
3
4
5

Sur la colonne antérieure (palmaire), on peut reconnaître le trapèze au


contact du 1é métatarsien et le trapézoïde qui s’y projette partiellement en
surimpression, ainsi que le scaphoïde partiellement inséré dans l’espace
définit entre le semi-lunaire et le trapèze.
Les autres carpes sont difficilement indentifiables sur le profil.
Cours d’anatomie radiologique lxxiii

 Intérêt de l’incidence spéciale du scaphoïde


Cette incidence permet de réaliser un étalement du scaphoïde et offre une
bonne visibilité de l’os, ainsi arrive-t-on à démontrer clairement la présence
d’une fracture du scaphoïde, qu’on ne voit pas toujours sur d’autres
incidences.
 Le poignet en période de croissance (Fig. 2.15)
Les 8 noyaux d’ossification de la main apparaissent généralement à un âge
figé et presque toujours le même pour la majorité d’enfants ; le noyau
d’ossification du grand os apparaît le premier à 6 mois alors que l’os
pisiforme d’ossifie à 10 ans.
De la naissance jusqu’à l’âge de 6 ans apparaît au moins 1 noyau
d’ossification par année.
On peut donc retenir de manière synthétique, que l’âge de l’enfant équivaut
au nombre des noyaux osseux carpiens visibles moins une année, sachant
que le grand os est le seul carpe qui apparaît avant l’âge révolu d’une
année.
L’ossification des carpes commence à l’age de 6 mois par le grand os et se
poursuit dans le sens anti-horaire et selon un timing précis dont le schéma
ci-dessous (Fig. 2.15):

Fig. 2.15.

Il est également intéressant de noter que:


- Les cartilages de croissance de tous les métacarpes occupent une
position distale, sauf concernant le premier métacarpien dont le
cartilage de croissance est proximal
- Les cartilages de croissance des toutes les phalanges occupent
une position proximale.
Cours d’anatomie radiologique lxxiv
Le cartilage de l’épiphyse distale radiale apparaît au début de la première
année alors que celui de l’épiphyse distale cubitale apparaît à 6 ans (c'est-à-
dire au même moment que celui de l’os trapézoïde).

2.6. BASSIN ET HANCHE


2.6.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION
 La radiographie de face du bassin
La radiographie de face du bassin est réalisée le patient disposé
symétriquement, en décubitus dorsal ou en débout, les membres inférieurs
en extension, pieds en rotation interne de 15° ; le rayon directeur centré sur
la ligne sagittale, à 2cm au dessus du pubis.
 La radiographie de face de la hanche
Cette projection recourt au même positionnement que la face du bassin, sauf
que le centrage du rayon directeur se fait au niveau de la hanche.
 L’incidence axiale de hanche
L’incidence axiale de hanche est réalisée en position couchée, la hanche en
abduction, flexion et rotation externe, le bassin en discrète rotation externe
d’environ 10° au maximum et le rayon directeur est centré au niveau de la
hanche.

2.6.2. RADIO-ANATOMIE DU BASSIN ET DE LA HANCHE


A. LE BASSIN
La ceinture pelvienne est formée par les os coxaux latéralement et en avant
par le sacrum et les pièces du coccyx en arrière (Fig. 2.16)

Fig. 2.16.
Cours d’anatomie radiologique lxxv

L’aile iliaque est limitée en haut par la convexité supérieure de la crête


iliaque, alors que sur sa face antérieure on reconnaît les épines iliaques
antéro-supérieure et antéro-inférieure.
Notons en particuliers que les ailes iliaques paraissent beaucoup plus
évasées chez la femme que chez l’homme.
L’os coxal est le résultat de la fusion de l’ilion, de l’ischion et du pubis, au
carrefour desquels se trouve la cavité acétabulaire communément appelée
la cotyle.
Cette cavité acétabulaire correspond à un creux dans lequel s’emboîte la
tête fémorale.
Le sacrum est un os grossièrement triangulaire à sommet renversé,
s’articulant latéralement de chaque côté avec les os coxaux par les
articulations sacro-iliaques.
Les articulations sacro-iliaques sont anatomiquement disposées obliquement
du dedans en dehors et d’arrière en avant, de sorte qu’on ne peut les
aborder tangentiellement de face ; ce qui explique que l’interligne articulaire
de la hanche soit masquée sur un cliché de face du bassin.
La face antérieure du sacrum est concave et comporte 4 trous sacraux de
chaque côté de la ligne médiane ; tandis que sa face postérieure en
convexe.
Le trou obturateur correspond à une cavité creusée dans l’os coxal,
délimitée respectivement par la branche horizontale du pubis en haut, par la
branche ischio-pubienne en bas et en dedans, par l’arc de l’ischion en bas et
dehors et enfin par le bord inférieur de la cotyle en haut et au milieu.
 La hanche

L’étude de la hanche englobe celle de la cavité acétabulaire et celle de la


tête fémorale ; la tête fémorale s’emboîte dans l’acétabulum ou la cotyle
pour former l’articulation de la hanche.
Dans des conditions physiologiques normales, l’interligne articulaire coxo-
fémorale est symétrique et mesure environ 4mm d’épaisseur.

 Le cintre cervico-obturateur
Le cintre cervico-obturateur correspond sur cliché de face du bassin à une
ligne anatomique passant respectivement par le bord inférieur et interne du
col fémoral et par le contour supérieur du trou obturateur (Fig. 2.17a et b)
Cours d’anatomie radiologique lxxvi

Fig. 2.17a.

Fig. 2.17b
Radiographie du bassin sur
laquelle le cintre cervico-
obturateur se trouve indiqué
par des fléchettes

La rupture du cintre cervico-obturateur signe l’existence d’une luxation ou


d’une subluxation de la hanche avec ou sans fracture de la cotyle.

B. LA CAVITE ACETABULAIRE OU LA COTYLE


 Le creux acétabulaire
Dans le creux acétabulaire, seule la surface articulaire périphérique est
garnie d’un cartilage articulaire de forme semi-circulaire (en croissant de
lune) appelé « facies lunata ».
Ce cartilage comporte une échancrure en bas occasionnée par le ligament
transverse de l’acétabulum.
Le centre de la cotyle comporte un creux appelé arrière fond cotyloïdien, qui
se trouve beaucoup plus en retrait par rapport à la surface articulaire
proprement dite de la hanche.
Ce creux de l’arrière fond cotyloïdien ne contribue donc pas à la formation
de la surface articulée de la hanche.
Cours d’anatomie radiologique lxxvii
L’arrière fond de la cotyle est visible radiologiquement sur le cliché de face
du bassin sous forme d’une dépression interne de la cotyle correspondant à
la lame quadrilatère. La cotyle est topographiquement limitée (Fig. 2.18):

- En avant par la lèvre antérieure


- En arrière par la lèvre postérieure qui descend toujours beaucoup
plus bas que la lèvre antérieure.
- En haut et en dedans par le toit de la cotyle qui paraît relativement
horizontal sur cliché de face de la hanche
- En haut et latéralement par le sourcil cotyloïdien

Fig. 2.18.

 La tête fémorale

Le 1/3 proximal du fémur comprend la tête fémorale, le col anatomique, le


col chirurgical, le grand trochanter et le petit trochanter.
Le col et la diaphyse fémorale déterminent un angle d’ouverture variable
appelé angle cervico-diaphysaire qui chez l’adulte mesure normalement
130° environ (Fig. 2.19)
Cours d’anatomie radiologique lxxviii
Fig. 2.19.

La tête fémorale se présente sous forme d’une ovoïde comportant une


dépression centrale appelée «fovéa capitis».
Le grand trochanter s’implante sur le versant supéro-latéral du fémur alors
que le petit trochanter s’implante sur son versant postéro interne.
L’ouverture excessive de l’angle cervico-diaphysaire à plus de 140° est
appelée coxa valga ; tandis que la fermeture de cet angle à moins de 120°
est appelée coxa vara (Fig. 2.20)

Fig. 2.20.

C. INTERET DE L’INCIDENCE AXIALE DE LA HANCHE


Le cliché réalisé en incidence axiale permet de bien dégager l’aile iliaque, la
partie postérieure de la cotyle, la diaphyse fémorale de profil, y compris le
petit trochanter et la tête fémorale.
Cette incidence permet en particulier l’étude du quadrant antéro-supérieur
de la tête fémorale qui est le site préférentiel des ostéonécroses aseptiques.
A noter par ailleurs que le profil strict du bassin ne présente pas beaucoup
d’intérêt dans l’étude de la hanche.
Cours d’anatomie radiologique lxxix

D. LE BASSIN EN PERIODE DE CROISSANCE


 En période croissance
L’os coxal est formé à la naissance par 3 os (l’ilion, l’ischion et le pubis) qui
s’unissent par le cartilage de croissance appelé « cartilage en Y».
A cet âge, le noyau épiphysaire proximal du fémur n’est pas encore calcifié
et par conséquent non visible sur un cliché radiographique. Ce noyau
épiphysaire du fémur n’apparaît plus tard qu’à l’âge de 6 mois, alors que
celui du grand trochanter n’apparaîtra que vers 4 ans.

 Durant l’adolescence
Durant l’adolescence apparaissent d’autres noyaux apophysaires
secondaires comme ceux de l’ischion, du petit trochanter, de l’épine iliaque
antéro-supérieure et enfin ceux des crêtes iliaques.
 Fin de la croissance
La fin de la croissance intervient en général vers l’age de 18 ans, on peut
toutefois noter que la soudure du noyau apophysaire de la crête iliaque au
corps de l’ilion est un signe radiologique important qui marque la fin de la
croissance du squelette.
E. LES MENSURATIONS DU BASSIN EN PERIODE DE CROISSANCE
Certains enfants naissent avec des malformations congénitales parmi
lesquelles on peut épingler la luxation congénitale de la hanche et les
anomalies de la cotyle.
A cet âge, il existe bien des mensurations qu’on peut effectuer sur le cliché
radiologique de face du bassin :
 La mesure de « l’angle acétabulaire » :
C’est la mesure de l’angle compris entre l’axe horizontal (axe Y) passant par
le cartilage en Y et la tangente passant par le toit acétabulaire
La valeur normale de « l’angle acétabulaire » à la naissance est de 30°
environ et régresse à environ 20° à 6 mois ; cet angle est supérieur à 30°
en cas d’insuffisance cotyloïdienne.
 Traçage des lignes repérage de la hanche
En procédant au traçage de 2 lignes perpendiculaires à l’axe Y passant
verticalement par les sourcils cotyloïdiens d’un côté et de l’autre, on arrive
ainsi à subdiviser chaque hanche en 4 cadrans (Fig. 2.21)
Cours d’anatomie radiologique lxxx
Fig. 2.21.
…………………………………………………………………

Traçage des lignes


perpendiculaires passant par la
hanche, en référence aux repères
anatomiques normaux :
1. Cartilage en Y
2. Position normale du fut
diaphysaire débordant en dedans
la Ligne verticale passant par le
sourcil cotyloïde gauche.

 Diagnostic de la luxation congénitale de la hanche


Classiquement avant 6mois de vie, c’est-à-dire avant l’apparition du noyau
de l’épiphyse proximale du fémur, on note que sur un cliché normal du
bassin, l’extrémité proximale du fémur (bien ne disposant pas encore du
noyau de l’épiphyse) déborde toujours en dedans la ligne de repérage
verticale passant par le sourcil cotyloïdien correspondant
Bien plus tard à 6 mois après la naissance, le noyau de l’épiphyse proximale
du fémur qui désormais est visible radiologiquement, doit être normalement
retrouvé le dans le cadran inféro-interne de la hanche (sinon alors c’est une
luxation de hanche)

2.7. LE GENOU

2.7.1. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU GENOU


 Le cliché de face du genou
Ce cliché est réalisé le patient couché en décubitus dorsal, les membres
inférieurs en extension et en rotation neutre ou en discrète rotation interne,
le pied à l’équerre et le rayon directeur centré sur la ligne médiane au
dessous de la pointe de la rotule.
 Le profil du genou
Ce cliché est réalisé en décubitus latéral sur le côté à explorer et le genou
en légère flexion sur son bord externe.
Le rayon directeur est centré sur le milieu de l’interligne articulaire et incliné
de 6 à 8° vers la tête, de façon à mieux dégager l’interligne articulaire ;
puisque le condyle fémoral interne descend toujours plus bas que le condyle
externe.
Cours d’anatomie radiologique lxxxi

2.7.2 RADIO-ANATOMIE DU GENOU


 Anatomie sur le cliché de face du genou
Le cliché de face permet une bonne visualisation de l’interligne radiologique
du genou. L’ombre de la rotule se projette généralement en surimpression
entre les deux condyles fémoraux.
Les plateaux tibiaux sont localisés au regard des condyles fémoraux et se
trouvent d’orientation divergente l’un par rapport à l’autre (Fig. 2.22a)

Fig.2.22a

Cette divergence d’orientation explique pourquoi les 2 plateaux tibiaux


n’apparaissent jamais horizontaux sur le même cliché ; autrement dit lorsque
l’un est abordé tangentiellement (donnant un contour rectiligne), l’autre sera
forcement disposé de manière divergente et paraîtra ovalisé.
Entre les deux plateaux tibiaux se trouvent implantées les 2 épines tibiales,
l’une interne et l’autre externe (Fig.2.22a et b).
Cours d’anatomie radiologique lxxxii
Fig.2.22b

 Anatomie sur le cliché de profil du genou


Le profil permet une bonne visualisation des contours condyliens et du profil
de la rotule (Fig.2.22b et Fig. 2.23).
Cette incidence est très utile dans l’étude du tissu mou, rendue possible par
la présence d’une graisse abondante qui entoure le genou.

Fig. 2.23.

Deux bourses graisseuses méritent d’être signalées en particulier :


- La bourse graisseuse sous quadricipitale : se trouvant au dessus
de la rotule et disposé en sandwich entre le tendon du quadriceps
fémoral et la face antérieure du fémur.
- La bourse graisseuse de « HOFLA » : se trouvant au-dessous de la
rotule et en arrière du tendon rotulien.
Cours d’anatomie radiologique lxxxiii
Ces bourses graisseuses fournissent un contraste naturel, qui dans des
conditions normales permet de bien délimiter les tendons rotuliens sur un
cliché radiographique. La non visualisation de ces bourses graisseuses
signerait l’existence d’une collection liquidienne intra-articulaire anormale.
2.7.3. LA GONIOMETRIE DU GENOU
 Goniométrie chez l’adulte
La goniométrie est fait sur cliché des membres inférieurs réalisés en debout,
On procède d’abord au traçage des axes mécaniques du fémur passant
respectivement par le centre de la tête fémorale, par le milieu du genou et
par le milieu de la cheville et on mesure enfin l’alignement mécanique
fémoro-tibial à partir des angles mécaniques chaque membre inférieur (Fig.
2.24) :

- L’axe mécanique fémoro-tibial normal est soit nul, soit équivalent à


2° chez l’♂ et 3 à 4° chez la ♀ (valgum physiologique)
- Le « Genu varum » correspond à un genou accusant angulation à
sommet externe en forme de roue d’une voiture.
- Le « Genu valgum » correspond à un genou dont l’axe mécanique
fémoro-tibial accuse une angulation fémoro-tibiale à sommet
interne (vulgairement appelé genoux bancal).
Fig. 2.24.

 Goniométrie du nourrisson
L’enfant dispose en particulier d’un genou dont l’axe fémoro-tibial passe par
plusieurs stages successifs à savoir :
Cours d’anatomie radiologique lxxxiv

 A la naissance : Genu varum physiologique


 A 1 an et demie : Alignement provisoire de l’axe fémoro-tibial
 A 2 ans et demie : Genu valgum
 A 4 ans : Alignement définitif de l’axe fémoro-tibial

2.8. LA CHEVILLE ET LE PIED


2.8.1 LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES
 Le cliché de face de la cheville
Le cliché de face est réalisé le patient assis ou allongé sur la table, ses
membres inférieurs allongés, pied en équerre, le rayon directeur centré à
2cm au dessus de l’horizontale passant par la pointe de la malléole externe
(Fig. 2.25.)
La malléole externe étant plus postérieure par rapport à la malléole interne,
le cliché de face exige que le cliché soit réalisé en légère rotation interne
(d’environ 5°) de manière à ce que l’articulation soit correctement enfilée par
le rayon directeur.
Fig. 2.25

 L’incidence de profil de la cheville


Le profil de la cheville est réalisé en décubitus latéral, la jambe disposée
rigoureusement de profil, le bord externe du pied reposant sur le film et enfin
Cours d’anatomie radiologique lxxxv
le rayon directeur est centré à 1cm au dessus de la pointe de la malléole
interne.
 La face du pied
La face du pied est réalisée la plante du pied reposant à plat sur le film, le
rayon directeur perpendiculaire au dos du pied et centré sur la base du 2 è
métatarsien.

 Le profil du pied
Le profil du pied est réalisé le membre posé de la même manière que le
profil de la cheville, sauf que le rayon directeur est centré sur le tubercule du
scaphoïde.
 L’incidence oblique ou pied déroulé
Pour obtenir un bon déroulement des os du pied sans empiètement des
métatarsiens et avec une bonne visibilité de la scaphoïde, du cuboïde et des
cunéiformes, on recourt généralement à l’incidence oblique ou pied déroulé.
Cette incidence est réalisée le pied reposant sur son bord interne alors que
la plante du pied fait un angle d’environ 30 à 40° par rapport au plan du film.

2.8.2. RADIO-ANATOMIE DE LA CHEVILLE ET DU PIED


 Anatomie sur cliché face de la cheville
Cette incidence réalisée pied en discrète rotation interne permet une bonne
visualisation de l’articulation tibio-astragalienne et de ses détails
anatomiques (Fig. 2.26).
Fig. 2.26.
Cours d’anatomie radiologique lxxxvi

 Le chevauchement tibio-péronier distal sur cliché de face


Normalement, il existe toujours sur le cliché de face de la cheville, un
empiètement distal physiologique du tibia sur le péroné d’environ 8mm (Fig.
2.27.). Cet empiètement justifie la formation de 3 lignes anatomiques
correspondant respectivement du dehors en dedans (Fig. 27.2) :
- Au tubercule antérieur du tibia.
- Au contour interne du péroné.
- Au tubercule postérieur du tibia.

L’absence de cet empiètement distal du tibia sur le péroné signe l’existence


d’une luxation ou d’un diastasis tibio-péronier distal.

Fig.2.27 L’empiètement distal du


L’empiètement distalqui
tibia sur le péroné du
tibia sur lelapéroné
justifie quide 3
formation
justifie
ligneslaanatomiques
formation dedans
3
lignes anatomiques
l’ordre dans
ci-après et du
l’ordre
dehorsci-après et du:
en dedans
dehors en dedans :
A. Tubercule antérieur
A. duTubercule
tibia. antérieur
duB.tibia.
Contour interne du
C B.interne
Contour duinterne
péronédu
C C. Tubercule
interne du péronépostérieur
B
A C. du tibia postérieur
Tubercule
B
A du tibia
8mm
8mm

 Anatomie sur cliché de profil de la cheville


Ce cliché permet de visualiser l’articulation tibio-astragalienne ; les malléoles
(l’interne est antérieure se projetant sur l’astragale, l’externe est postérieure),
le sinus du tarse et le tendon d’Achille rendu facilement visibles grâce à la
graisse pré-achilienne (Fig. 2.28.).
Cours d’anatomie radiologique lxxxvii
Fig. 2. 28.

 Anatomie sur cliché de face du pied


L’incidence du pied de face dégage mieux les phalanges et les têtes des
métatarsiens ainsi que les 1è et 2è cunéiformes (Fig. 2.29.)
Toutefois les bases des 3è, 4è, 5è métatarsiens, ainsi que le cuboïde, le
scaphoïde et le 3è cunéiforme sont visibles en superposition. A signaler la
présence de deux sésamoïdes se projetant sur la tête du 1è métatarsien.

Fig. 2.29.

 L’anatomie sur l’incidence oblique ou pied déroulé (Fig. 2.30.)


L’incidence oblique ou pied déroulé permet de mieux visualiser les
cunéiformes et les têtes des métatarsiens, hormis les détails qu’on voit
habituellement sur le cliché de face simple du pied.
Cours d’anatomie radiologique lxxxviii
Fig. 2.30.

 Anatomie sur le profil strict du pied


L’incidence de profil strict du pied dégage bien le sinus du tarse et permet
de réaliser une bonne étude du calcanéum, à la recherche d’une éventuelle
épine calcanéenne ou des lésions du tendon d’Achille (Fig. 2.31).
Le profil du pied permet également une bonne étude statique de la voûte du
pied et des rapports anatomiques inter-tarsiens.

Sur le cliché de profil de la cheville, on peut effectuer les mensurations


anthropométriques suivantes :

Fig. 2.31.
Fig. 2.32.

L’angle de BÖHLER : Cet angle qui mesure normalement 25° à 40°, est
formé par deux lignes ; la première passant respectivement par la grosse
tubérosité du calcanéum et le sommet du calcanéum, la seconde passant
respectivement par le sommet du calcanéum et le bec antérieur de
l’apophyse du calcanéum (Fig. 2.32.). En cas d’enfoncement ou de fracture
Cours d’anatomie radiologique lxxxix
par tassement du calcanéum, la valeur de cet angle devient nulle et parfois
même négative.
L’angle du sommet de l’arche du pied : Cet angle qui mesure environ 125°
est formé par deux lignes ; la première allant du passant bord inférieur du
sésamoïde du gros orteil au bord inférieur de l’articulation astragalo-
scaphoïdienne, alors que la seconde va du bord inférieur de l’articulation
astragalo-scaphoïdienne au bord inférieur de la grosse tubérosité du
calcanéum (Fig. 2.33.).

Fig. 2.33.

Est considéré comme « pied plat », toute voûte plantaire dont l’angle du
sommet de l’arche ≥ 135° ; au contraire est considéré comme« pied creux »,
toute voûte plantaire dont l’angle du sommet de l’arche ≤ 115°.
Cours d’anatomie radiologique xc

CHAPITRE III. LE RACHIS


3.1. GENERALITES

Le rachis est formé des corps vertébraux empilés les unes sur les autres,
entre lesquels s’insinuent les disques intervertébraux.
Chaque vertèbre est de développement variable selon la région du corps ;
par exemple les vertèbres lombaires sont les plus volumineuses de tout le
rachis.
La vertèbre type est composée schématiquement du corps vertébral en
avant et de l’arc en postérieur (pédicule et isthme, apophyses articulaires,
lames et apophyse épineuse).
Le corps vertébral correspond en particulier à la portion la plus volumineuse
du rachis et par conséquent la plus facilement visible sur un cliché
radiographique.

3.1.1. GENERALITES SUR LA FACE DU RACHIS


Le corps vertébral se présente de face sous forme d’un rectangle à grand
axe transversal, débordés latéralement par les apophyses transverses.
Les bases d’insertions des pédicules forment les yeux de la vertèbre sur un
cliché de face.
Les autres éléments constitutifs de l’arc postérieur se présentent
grossièrement sous forme d’une image en aile de papillon, qui se projette en
surimpression sur le cadre rectangulaire de chaque corps vertébral (Fig.
3.1).

Fig. 3.1.
Cours d’anatomie radiologique xci

3.1.2. GENERALITES SUR LE PROFIL DU RACHIS


Vu de profil, le rachis comporte anatomiquement 4 colonnes distinctes ; il
s’agit respectivement d’avant en arrière de la colonne des corps vertébraux,
celle des pédicules, celle des articulaires et enfin celle des lames et
épineuses (Fig. 3.2.).

Fig. 3.2.

Le calibre antéropostérieur du canal rachidien sur le cliché de profil


correspond à la distance qui va de la face postérieure du corps vertébral à
la jonction des lames avec la base de l’épineuse.

A. VUE AXIALE D’UNE VERTEBRE

Le canal rachidien ou foramen vertébral est délimité en avant par la face


postérieure du corps vertébral, latéralement et arrière par l’arc postérieur ;
son calibre transversal correspond à la distance inter- pédiculaire sur le
cliché de face.
B. LES COURBURES DU RACHIS

 Les déviations frontales du rachis (Fig. 3.3.)


On parle de scoliose dextro-convexe (ou sinistro-concave) lorsque le rachis
présente une déviation latérale droite sur le plan frontal (cliché de face).
La scoliose sinistro-convexe (ou dextro-concave) correspond au contraire à
une déviation latérale gauche de l’axe sagittal du rachis sur le plan frontal.
Cours d’anatomie radiologique xcii

Fig. 3.3

 Les déviations du rachis sur le plan sagittal


La «lordose» correspond par définition à une courbure du rachis à convexité
antérieure ; tandis que la « cyphose » correspond une courbure du rachis à
convexité postérieure (Fig.3.4).

Fig. 3.4.
Cours d’anatomie radiologique xciii

Le rachis présente un certain nombre des courbures physiologiques sur le


profil, il s’agit respectivement de la lordose cérvicale, de la cyphose dorsale
et de la lordose lombaire.
Cependant dans certaines circonstances pathologiques on peut assister à :
- une inversion de la courbure physiologique du rachis (on parle dans
ce cas d’une inversion de la lordose cervicale ou lombaire)
- Une exagération la courbure physiologique du rachis :
L’exagération de la convexité antérieure du rachis est appelée
«hyperlordose», tandis que l’exagération de la convexité cyphose
postérieure porte le nom de «hypercyphose» (Fig. 3.4).

3.1. LE RACHIS CERVICAL


3.1.1. PARTICULARITES ANATOMIQUES DU RACHIS CERVICAL
Au nombre de 7 pièces, ces vertèbres sont les plus petites et les plus
mobiles de toutes les vertèbres du rachis.
Les vertèbres cervicales disposent chacune de 2 apophyses transverses
proéminentes et perforées par les trous transversaires, qui livrent passage
aux artères vertébrales d’un côté et de l’autre.
 L’atlas
La première vertèbre cervicale appelée « atlas » est différente des autres
vertèbres car ne possédant ni corps vertébral, ni épineuse.
L’atlas correspond grossièrement à un renflement des massifs latéraux reliés
en avant par un arc osseux court et en arrière par un arc osseux long et
courbe. L’atlas s’articule par son arc antérieur avec l’apophyse odontoïde de
la deuxième vertèbre cervicale.
 Axis
La deuxième vertèbre cervicale est appelée « Axis ». Cette vertèbre est
facilement reconnaissable par son apophyse odontoïde qui lui pousse
comme une dent sur son bord antéro-supérieur, et qui par ailleurs s’articule
avec l’atlas au dessus permettant de ce fait, les mouvements de la tête.
 Les uncus
De manière générale, les plateaux supérieurs des vertèbres cervicaux sont
légèrement concaves en haut ; ils se relèvent en pente douce latéralement
Cours d’anatomie radiologique xciv
et en arrière pour former des crochets appelés «uncus». Ces uncus sont
mieux visibles sur le cliché de face.

Les plateaux inférieurs des vertèbres cervicaux sont plutôt convexes en bas
et comportent des échancrures latérales destinées à s’articuler avec les
uncus sous-jacents (Fig. 3.5.).

Fig. 3.5.

 Les épineuses et les trous de conjugaison


Les apophyses épineuses des vertèbres cervicales sont généralement
courtes, bifides et un peu inclinées vers le bas.
Les trous de conjugaison sont disposés obliquement d’arrière en avant et du
dedans en dehors, ce qui d’ailleurs justifie qu’ils ne soient visibles que sur le
cliché oblique ou par l’incidence de ¾.

3.1.2. LA CHARNIERE CERVICO-OCCIPITALE


A. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES
 Le cliché de face
Le cliché de face de la charnière cervico-occipitale est réalisé en « incidence
transbuccale » ; le patient est assis en antéropostérieure, la bouche est
grandement ouverte, sa tête est légèrement fléchie, le rayon directeur
horizontal centré à ras des incisives supérieures (Fig. 3.6.).

Fig. 3.6.
Cours d’anatomie radiologique xcv

 Le cliché de profil
Le cliché de profil est réalisé le patient assis de profil, rayon directeur centré
à 2cm en arrière de l’angle de la mandibule inférieure.
B. RADIO-ANATOMIE DE LA CHARNIERE CERVICO-OCCIPITALE
 L’incidence transbuccale
Cette incidence permet une bonne visibilité de l’atlas C 1 et de l’axis C2 (Fig.
3.7).

Fig. 3.7.

Le corps vertébral de C1 est visible sous forme d’un arc très mince dont on
ne voit que le bord supérieur et le bord inférieur ; l’apophyse odontoïde de
C2 est bien visible au milieu, les interlignes articulaires atloïdo-
odontoïdiènnes d’un côté et de l’autre de l’apophyse odontoïde, ainsi que les
interlignes articulaires atloïdo-axoïdiennes latéralement
 Le profil de la charnière cervico-occipitale
Le profil permet en particulier une bonne visibilité de l’articulation atloïdo-
axoïdienne, ainsi que l’étude des rapports anatomiques de la charnière
cervico-occipitale sur le cliché de profil (Fig.3.8)
Cours d’anatomie radiologique xcvi
Fig.3.8

Sur ce cliché de profil, on peut effectuer des mensurations suivantes


- L’interligne atloïdo-axoïdienne : cet interligne mesure normalement
1 à 2mm sur le profil (Fig.3.8).
- « La ligne de Chamberlain » : qui relie l’extrémité postérieure du
palais osseux au bord postérieur du trou occipital (Fig.3.9).
Fig.3.9

3.1.3. LE RACHIS CERVICAL STANDARD (global)


A. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU RACHIS CERVICAL
STANDARD
 La face du rachis cervical standard
La face du rachis cervical standard est réalisée le patient assis et disposé en
antéropostérieure, sa tête en légère déflexion, ses épaules tombantes, le
rayon directeur ascendant de 15 à 20° et centré sur la pomme d’Adam du
cartilage thyroïde.
 Le profil du rachis cervical standard
Le profil du rachis cervical standard est réalisé le patient assis de profil strict,
épaules tombantes avec mains agrippées au siège, rayon directeur
horizontal centré à mi distance de l’angle mandibulaire et de l’épaule.
Cours d’anatomie radiologique xcvii
 Le ¾ du rachis cervical standard
L’incidence de ¾ est réalisée le patient assis et disposé obliquement
d’environ 55°, sa tête défléchie, le rayon directeur ascendant de 20°, centré
sur le cartilage thyroïde.

B. RADIO-ANATOMIE DU RACHIS CERVICAL STANDARD


 La face standard du rachis cervical
Sur le cliché standard du rachis cervical de face, on reconnaît latéralement
les contours festonnés des masses latérales (Fig.3.10a et 3.10b).
.
Fig.3.10a.

Fig.3.10b
Cours d’anatomie radiologique xcviii

Ce cliché de face permet l’analyse des corps vertébraux, des disques


intervertébraux et des articulations unco-vertébrales de C3 à C7.
Sur les corps vertébraux, on reconnaît aisément les apophyses épineuses
de forme bifide, se projetant près du bord inférieur de la vertèbre
correspondante.
Au contraire, les pédicules, les apophyses articulaires et transverses sont
difficiles à reconnaître sur le cliché de face, leurs ombres se trouvent plutôt
noyées indistinctement dans les masses latérales (Fig.3.10a et 3.10b).
En plus, la charnière cervico-occipitale se trouve masquée en totalité par
l’ombre de la mandibule et celle de l’occiput et par conséquent illisible sur le
cliché standard du rachis cervical de face
 Le profil du rachis cervical
L’incidence de profil démontre bien les 4 colonnes vertébrales classiques de
C2 à C7, faites respectivement de la colonne des corps vertébraux et
disques, de celle des pédicules, de celle des masses articulaires et enfin de
celle des lames et épineuses (Fig.3.11a)
C2 est très bien visible avec son corps volumineux et son apophyse
odontoïde ; son apophyse épineuse est plus large et relativement longue.
C7 est bien facilement reconnaissable de par son épineuse la plus longue
de toutes les épineuses du rachis cervical, ainsi que par la présence des
clavicules qui se projettent juste au dessous de C7.
Cours d’anatomie radiologique xcix
Fig.3.11a

Sur le profil, les corps vertébraux adoptent généralement une forme


trapézoïdale à grand axe antéropostérieur légèrement inclinée en bas et en
avant.

Sa marge antéro-supérieure est relativement ronde et rabattue alors que sa


marge antéro-inférieure est plutôt pointue (Fig.3.12). La colonne des lames
et des épineuses est moins massive.

Fig. 3.12

Les masses articulaires présentent sur le profil une forme losangique, leurs
interlignes sont obliques en arrière et en bas (Fig. 3.13).

Fig. 3.13
Cours d’anatomie radiologique c

La limite postérieure du canal rachidien osseux est nettement visible sur le


profil, sous forme d’une fine ligne opaque courbe et convexe en avant,
formée par les différentes jonctions entre les lames des vertèbres et leurs
apophyses épineuses.
 Le cliché de ¾ du rachis cervical (Fig.3.14a et 3.14b)
Le ¾ du rachis cervical est recommandé pour l’exploration des trous de
conjugaison qu’on ne voit ni sur la face, ni sur le profil. ; à noter également
que cet examen est réalisé de manière comparative.

Fig. 3.14a

Sur ce cliché, le trou de conjugaison se présente classiquement sous forme


d’un trou de serrure, plus large au dessus et légèrement étranglé au milieu
Cours d’anatomie radiologique ci
(Fig.3.14.a et 3.14b) ; C’est donc par ces trous que s’échappent les racines
nerveuses provenant de la moelle cervicale.
Fig.3.14b

3.1.4. LE RACHIS DORSAL


A. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU RACHIS DORSAL
 L’incidence de face du rachis dorsal
La face est réalisée le patient en débout et symétriquement de face, les bras
disposés le long du corps, le rayon directeur horizontal à centrage médio-
sternal et bien diaphragmé latéralement.
 L’incidence de profil du rachis dorsal
Cette incidence est réalisée en profil strict et en débout, les bras croisés en
avant, le rayon directeur horizontal centré au niveau de D6-D7.
B. RADIO-ANATOMIE DU RACHIS DORSAL DE FACE (Fig.3.15)
 Le corps vertébral
Le corps vertébral est visible sur le cliché de face sous forme d’un rectangle
à grand axe transversal.
Cours d’anatomie radiologique cii
Fig.3.15

Radiographie du rachis dorsal de face.


On peut facilement y reconnaître les pédicules sous
forme de « yeux » de la vertèbre (Flèches brisées),
ainsi que l’arc postérieur qui s’y projette en
surimpression (Flèches pleines).

Les pédicules du rachis dorsal (ou les yeux de la vertèbre) sont très bien
visibles près de l’angle supérieur du cadre rectangulaire d’un côté et de
l’autre ; contrairement au rachis cervical où les pédicules paraissent plutôt
noyées dans l’ombre des masses latérales correspondantes.
 L’arc postérieur
L’arc postérieur est visible sur la face sous forme d’une image en «aile de
papillon», débordant latéralement le cadre rectangulaire du corps vertébral.
Ces éléments constitutifs de l’arc postérieur se projettent sur le cadre
rectangulaire du corps vertébral de la manière suivante (Fig.3.15 et 3.16):
- En haut et latéralement, ce cadre rectangulaire est débordé par les
saillies des articulaires supérieures.
- En haut et au milieu, on voit la profonde échancrure des lames
postérieures faisant suite aux articulaires supérieures d’un côté et
de l’autre
Cours d’anatomie radiologique ciii
- Latéralement, ce cadre rectangulaire est débordé par les
apophyses transverses
- Latéralement et en dessous, ce cade rectangulaire est débordé par
les apophyses articulaires inférieures.
- Au milieu et en dessous, ce cadre rectangulaire est débordé par
l’apophyse épineuse, constituée des prolongements en dedans des
apophyses articulaires d’un côté et de l’autre.
Fig.3.16

 Les articulations des côtes avec le rachis dorsal (Fig.3.17)


Les côtes s’articulent doublement à la vertèbre (Fig.3.17) :
- D’abord avec le bord supérieur de l’apophyse transverse par
l’articulation « costo-transversaire ».
- Ensuite avec les contours latéraux des corps vertébraux sus et
sous-jacents par l’articulation « costo-vertébrale ».
- Les côtes flottantes XI et XII sont des exceptions qui ne s’articulent
avec le rachis que par les articulations costo-vertébrales
correspondantes de D11 et D12.

Fig. 3.17
Cours d’anatomie radiologique civ

C. RADIO-ANATOMIE SUR CLICHE DE PROFIL DU RACHIS DORSAL


(Fig. 3.18 et 3.19)
Sur cliché de profil, les pédicules du rachis dorsal s’insèrent sur la face
postérieure de chaque corps vertébral, plus précisément sur son coin
postéro supérieur.
Ces pédicules sont anatomiquement beaucoup plus longs que ceux du
rachis cervical et bien visibles en superposition sur le cliché de profil.

 Trou de conjugaison du rachis dorsal (Fig.3.18 et 3.19)


Les pédicules participent à la formation des trous de conjugaison qui sont
délimités sur le cliché de profil du rachis dorsal de la manière suivante:
- Au dessus, le toit du trou de conjugaison est formé par le bord
inférieur relativement horizontal du pédicule sus-jacent.
- Au dessous, le plancher du trou de conjugaison est formé par le
bord supérieur fortement concave du pédicule sous-jacent.
- En avant, le mur antérieur du trou de conjugaison est formé par les
faces postérieures des corps vertébraux sus et sous jacents, ainsi
que le disque intervertébral correspondant
Cours d’anatomie radiologique cv
- En arrière le mur postérieur du trou de conjugaison est formé par
les massifs articulaires des vertèbres sus et sous jacents
Il est intéressant de noter que les trous de conjugaison du rachis dorsal sont
anatomiquement dirigés du dedans en dehors dans un plan strictement
frontal ; ils peuvent donc être abordés tangentiellement sur une incidence
de profil et par conséquent on ne peut les rechercher que sur le profil.

Fig.3.18

 L’interligne articulaire inter-apophysaire


L’interligne articulaire inter-apophysaire est bien visible sur le profil entre les
masses articulaires sus et sous-jacentes, sous forme d’une mince fente
fortement oblique en bas et en arrière (Fig.3.18).
L’épineuse fortement oblique en arrière et en bas se raccorde en arrière
avec les articulaires.

Fig.3.19
Cours d’anatomie radiologique cvi

Corps
Disque

Corps

Rachis dorsal de profil : les flèches indiquent les trous


de conjugaison.

3.1.5. LE RACHIS LOMBAIRE


A. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU RACHIS LOMBAIRE
 L’incidence de face
Le cliché de face se fait le patient disposé symétriquement de face et en
débout, le rayon directeur centré sur la ligne médiane 2 à 3cm au dessus de
la ligne passant par les crêtes iliaques.
 L’incidence de profil
Le profil est réalisé le patient en débout de profil strict, ses bras croisés sur
sa poitrine, le rayon directeur centré 2 à 3cm au dessus du milieu de la
crête iliaque.

B. RADIO-ANATOMIE DU RACHIS LOMBAIRE DE FACE


Le rachis lombaire est constitué des vertèbres qui présentent des
nombreuses similitudes anatomiques avec la vertèbre classique décrite plus
haut.
Ce segment comporte 5 vertèbres (L1-L5), sur lesquels on peut relever les
particularités suivantes :
 Le corps vertébral du rachis lombaire
Cours d’anatomie radiologique cvii
Le corps vertébral du rachis lombaire est le plus volumineux et le plus massif
de toute la colonne vertébrale.
Sur le cliché de face, le corps vertébral prend la forme d’un rectangle sur
lequel on voit bien l’arc postérieur « en aile de papillon » qui s’y projette en
superposition (Fig.3.20 et 3.21).

 L’arc postérieur
L’arc postérieur comporte un long pédicule ; son épineuse est haute et
longue se projetant généralement de face à hauteur du plateau inférieur de
la vertèbre correspondante.
Fig. 3.20

Fig.3.21
Cours d’anatomie radiologique cviii
L’apophyse transverse de L3 est généralement la plus longue de toutes les
apophyses transverses du rachis.
Contrairement au rachis dorsal, les interlignes articulaires du rachis lombaire
sont orientées frontalement de dedans en dehors et ne sont bien visibles
que sur le cliché de face ou de ¾.

C. RADIO-ANATOMIE DU PROFIL LOMBAIRE (Fig.3.22 et 3.23)


- Le corps vertébral lombaire adopte généralement un aspect
cunéiforme, plus haut en arrière qu’en avant ; ses plateaux
paraissent légèrement ovalisés.
- Les trous de conjugaison sont bien visibles sur le profil du rachis
lombaire, de la même manière que sur le profil du rachis dorsal
(Fig.3.22).
Fig.3.22

- Le corps de L5 est beaucoup plus incliné en avant alors que le reste


des corps vertébraux lombaires sont relativement horizontaux.
- L’épaisseur du disque lombaire est variable et augmente
légèrement au fur et à mesure qu’on descend de L1 à L5.
- L’appréciation radiologique d’un disque quelconque du rachis
lombaire est basée sur le principe classique selon lequel : L1L2 <
L2L3 < L3L4 < L4L5 .
- L4L5 correspond donc au disque le plus épais des tous les disques
du rachis.
Cours d’anatomie radiologique cix
- Le disque L5S1 est une exception à la règle ci-dessus et qui paraît
toujours plus mince que le disque sus-jacent
- Le disque L5S1 est incliné d’environ 30° de haut en bas d’arrière
en avant, alors que le disque L4L5 est presque horizontal.

Fig.3.23

D. LES ANOMALIES TRANSITIONNELLES DU RACHIS LOMBAIRE


- Le spina bifida : L’arc postérieur de L5 est généralement moins
développé et parfois même absent ; on parle dans ce cas de
« spina bifida ».
- Anomalies par rapport à la ligne bi-crétale ou bi-iliaque : De
manière générale, la vertèbre L5 se projette au dessous de la ligne
bi-iliaque (c'est-à-dire la ligne passant par les crêtes iliaques), on dit
dans ce cas que L5 est encastré. Au contraire, lorsque la vertèbre
L5 se projette au dessus de la ligne bi-iliaque, on dit que L5 est
désencastré (à l’origine d’arthrose précoce).
- La sacralisation de L5 : Dans bien des cas, la vertèbre L 5 peut
présenter des larges apophyses transverses qui fusionnent avec le
sacrum sous-jacent, on parle dans ce cas de sacralisation de L5.
- La lombalisation de S1 : Dans certains cas, S1 peut se développer
comme une vertèbre lombaire et disposer d’apophyses transverses
autonomes, on parle dans ce cas de lombalisation de S1.
Cours d’anatomie radiologique cx
E. L’ANALYSE DU CLICHE DE ¾
Les arcs postérieurs se distinguent généralement par un important
développement de l’isthme, correspondant à la jonction entre les articulaires
supérieures et inférieures, on parle alors de l’isthme inter-apophysaire (Fig.
3.24 et 3.25).
Fig.3.24

L’arc postérieur détermine sur le cliché de ¾ une image appelée « image de


petit chien radiologique» formée des éléments anatomiques suivants :
- Le museau : apophyse transverse du côté exploré
- L’œil : le pédicule du côté exploré
- Les oreilles : les articulaires supérieures du côté exploré
- Le cou : l’isthme inter-apophysaire du côté exploré
- Le train avant : les articulaires inférieures du côté exploré
- Le ventre : lame vertébrale du côté exploré
- La racine du train arrière : le pédicule du côté opposé vu en coupe
- Le train arrière : les articulaires inférieures du côte opposé.
- La queue : correspond soit à l’apophyse articulaire supérieure du
côté opposé lorsque la queue est relevée, soit à l’apophyse
transverse du côté opposé lorsque la queue est droite ou soit
encore à l’apophyse épineuse du côté opposé lorsque la queue est
modérément rabaissée, soit enfin à l’apophyse articulaire inférieure
lorsque la queue du petit chien est totalement rabaissée
(Fig.18.3a).
Cours d’anatomie radiologique cxi
L’isthme inter-apophysaire de L5 est le plus sollicité par le poids du corps et
c’est généralement celui qui se fracture le plus souvent, on parle alors de
« spondylolyse ».
A la suite d’une spondylolyse bilatérale, il peut survenir un glissement vers
l’avant du corps de la vertèbre concernée, par rapport au corps vertébral
sous-jacent, on parle dans ce cas de « spondylolisthésis ».

Fig.3.25

Schéma du petit chien radiologique : 1. Apophyse transverse du côté


exploré, 2. Articulaire supérieure du côté exploré, 3. Articulaire
supérieure du côté opposé, 4. Epineuse, 5. Apophyse transverse du
côté opposé, 6. Epineuse, 7. Articulaire inférieure du côté opposé, 8.
Articulaire inférieure du côté exploré, 9.Isthme du côté exploré, 10.
Pédicule, 11. Fracture de l’isthme.
Cours d’anatomie radiologique cxii
Cours d’anatomie radiologique cxiii

CHAPITRE IV. RADIO-ANATOMIE DU THORAX

GENERALITES
Il existe plusieurs techniques d’investigation du thorax, notamment la
radiographie simple du thorax (RX thorax face et profil), la radioscopie, la
tomographie, la bronchographie, l’angiographie pulmonaire, la scintigraphie
pulmonaire, la tomodensitométrie pulmonaire (CT Scanner) et la résonance
magnétique nucléaire (IRM ou MRI).
Cependant, de toutes les techniques cités ci-dessus, seule la radiographie
du thorax peut-être considéré comme routinière, que n’importe quel médecin
doit maîtriser (Fig.4.1)

Fig. 4.1

La radiographie simple du thorax est un examen de routine sollicité à


l’admission de tout patient en milieu hospitalier, elle permet non seulement
d’exclure la présence d’affections graves, mais également de faire le bilan
préopératoire des patients.
Cours d’anatomie radiologique cxiv

La lecture d’un cliché du thorax nécessite une connaissance approfondie de


l’anatomie normale des poumons, des bronches, du médiastin et du gril
costal.

ÉCHELLE DES DENSITES EN IMAGERIE THORACIQUE


Il existe certes 4 types de densité en rapport l’atténuation des rayons X, il
s’agit notamment de la densité osseuse, de la densité hydrique, de la
densité graisseuse et de la densité aérienne.
Cependant, du point de vue sémiologique, il n’y a que 2 vocables qui sont
utilisés en imagerie thoracique ; il s’agit soit d’une «opacité», ou soit d’une
«clarté ou radio-transparence» ; en tout cas, ces 2 vocables sont sensés
véhiculer toutes les réalités anatomophysiologiques observées sur un cliché
du thorax (Fig. 4.2)

Fig.4.2.

Cliché du thorax de face sur


lequel le cœur de densité
hydrique apparaît opaque ou
blanc (1), tandis que le poumon
contenant de l’air apparaît noire
ou transparente aux rayons X
(2).

 Le concept de «clarté ou radio-transparence»


A l’état physiologique, les alvéoles ne contiennent que de l’air et qui par
définition, n’atténue pas les rayons X (RX), autrement dit les alvéoles remplis
de l’air laissent passer facilement les RX ou encore les alvéoles sont
« transparents » aux RX
Cependant plus un tissu est transparent aux RX, plus il génère des RX
résiduels et plus l’émulsion photographique est sensibilisée ; ce qui, en
pratique, se traduit sur le film par la «couleur noire».
Par conséquent, ce qui est «noire» est appelé «clarté ou radio-
transparence» c’est-à-dire transparent aux RX.
Cours d’anatomie radiologique cxv

 Le concept de « l’opacité »
Le coeur, les vaisseaux sanguins, les lymphatiques et les nerfs sont des
structures de densité hydrique qui atténuent beaucoup plus les RX,
autrement dit ; ces structures gênent le passage des RX, ou encore ces
structures sont relativement « opaques » aux RX (Fig.4.2)
Or, nous savons qu’un tissu qui gêne le passage des RX génère en
conséquence moins des RX résiduels et sensibilise moins l’émulsion
photographique ; ce qui se traduit sur le film par la «couleur blanche».
Par conséquent, ce qui est «blanc ou claire» sur un cliché radiologique est
appelé «opacité» c’est-à-dire « opaque » aux RX

4.1. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU


THORAX
4.1.1. LE CLICHE DE FACE
A. PARAMETRES D’EXPOSITIONS
Il existe 2 techniques du thorax :
 La technique « dure » qui utilise des tensions supérieures à 100Kv,
avec une puissance de 150 à 250mA/séc. Cette technique qui offre
une bonne pénétration des RX, permet de visualiser le maximum
des détails d’un cliché du thorax, même ceux se trouvant derrière
l’ombre du cœur.
 La technique « mou » utilise des tensions de l’ordre de 65 à 75kv,
avec une puissance de 350 à 500mA/séc. Cette technique permet
d’obtenir des très belles images ; malheureusement la faible
pénétration des RX gêne relativement la lecture des structures
anatomiques se trouvant derrière le cœur.

4.1.2. LE CLICHE DE PROFIL


Le profil du thorax est un complément logique du cliché de face, il permet
généralement de préciser la nature des détails anatomiques observés sur le
cliché de face ; en conséquence on ne peut le demander sans avoir
demandé au préalable le cliché de face.
Cours d’anatomie radiologique cxvi
Ce cliché est réalisé en débout, en inspiration profonde et en apnée ; les
membres supérieurs surélevés tandis que les avants bras sont croisés sur la
tête, le côté gauche du thorax est intimement plaquée contre le film, le rayon
directeur est orienté horizontalement passant par le creux axillaire.

4.2. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU THORAX DE


FACE

4.2.1. LA PLAGE PULMONAIRE

Le poumon est constitué des alvéoles, des vaisseaux sanguins, des


lymphatiques et des nerfs.
A. LES ALVEOLES
A l’état normal et sur un cliché symétrique, la transparence pulmonaire est
parfaitement symétrique, c’est-à-dire que le noircissement du côté droit est
exactement le même que celui du coté gauche. Sur cette plage de
transparence pulmonaire, on reconnaît parfaitement la présence des
vaisseaux.
B. LA TRAME BRONCHO-VASCULAIRE (Fig. 4.3).
On appelle trame broncho vasculaire, l’ensemble des ombres « opaques »
qui se projettent normalement sur une plage pulmonaire typiquement
« noire ». Cette trame est constituée des vaisseaux et des voies aériennes
 Les vaisseaux pulmonaires
Les vaisseaux pulmonaires ou plus précisément leurs gros troncs sont
visibles radiologiquement en surimpression sur ces plages pulmonaires
noire, sous forme d’opacités linéaires qui se divisent de manière
dichotomique et diminuent de calibre du centre vers l’extrémité du thorax.
Les vaisseaux sont donc des structures de densité aqueuse, c’est-à-dire
opaques aux RX, enchevêtrées au sein d’un tissu pulmonaire qui contient de
l’air.
Ces vaisseaux sont encore mieux visualisés lorsqu’on injecte le produit de
contraste, qui comme on le sait contient de l’iode qui atténue davantage les
RX.
Cours d’anatomie radiologique cxvii
Fig.4.3

A signaler en particulier les détails importants ci-après concernant la trame


broncho-vasculaire :
- Dans des conditions physiologiques normales, la trame broncho-
vasculaire n’est visible que dans les 2/3 internes des plages
pulmonaires.
- Dans des conditions physiologiques normales, les vaisseaux des
lobes inférieurs sont toujours plus larges par rapport aux vaisseaux
des lobes supérieurs, dans un rapport de 2 sur 1 (suite aux
phénomènes hydrostatiques occasionnés par la position érectile).
- Sur un cliché fait en couché, on peut assister à une égalisation des
calibres vasculaires entre les lobes supérieurs et les lobes
inférieurs. Cette égalisation est due à la variation des phénomènes
hydrostatiques occasionnée par la position couchée

4.2.2. LA TRACHEE ET LES BRONCHES.


La trachée est facilement identifiable radiologiquement sur un cliché de face,
sous forme d’une structure transparence longitudinale se projetant sur
l’ombre médiastinale supérieure (Fig.4.4).
La trachée se divise au niveau de la carina à hauteur de D5 ou D6, pour
donner lieu à deux bronches souches gauche et droite.
Les 2 bronches souches sont également identifiables sur un cliché de face,
formant un angle ouvert en bas d’environ 41 à 74 °.
La bronche souche gauche est relativement horizontale, alors que la
bronche souche droite est plutôt verticale ; cette particularité anatomique
explique donc pourquoi les corps étrangers inhalés ont-ils tendance à migrer
beaucoup plus à droite qu’à gauche.
Cours d’anatomie radiologique cxviii

Fig.4.4

 Les bronches
Les bronches ne sont pas visibles spontanément sur les plages noires du
parenchyme pulmonaire puisqu’ils contiennent de l’air ; de la même manière
que le parenchyme pulmonaire environnant (conformément à la loi de la
relativité des densités).
Autrement dit : le contenu bronchique et le contenu alvéolaire disposent du
même pouvoir d’atténuation vis-à-vis des RX et par conséquent, les deux
composantes ne peuvent pas être dissociées l’un de l’autre sur un cliché
thoracique.
Les parois bronchiques pourtant de densité hydrique, sont malheureusement
très minces à l’état normal qu’ils sont incapables d’occasionner la formation
d’une ombre radiologique interprétable.

4.2.4. LE GRIL COSTAL


 Le squelette du thorax
Le squelette du thorax ou gril costal est constitué des côtes, des clavicules,
du rachis et des épaules dont le nombre « Z » très élevé de ses composants
donne une ombre opaque de densité osseuse (Fig. 4.5.)
Les superpositions osseuses sur l’image du poumon représentent environ
80% de la surface totale des champs pulmonaires et seraient à l’origine des
nombreux pièges dans l’interprétation du thorax.
Cours d’anatomie radiologique cxix

Retenons toutefois ce qui suit :


- Les arcs costaux postérieurs sont horizontaux et s’articulent
directement avec les vertèbres correspondantes du rachis dorsal ;
en conséquence, ils sont radiologiquement visibles en entièreté.
- Les arcs costaux antérieurs sont obliques de haut en bas, du
dehors en dedans.
- Les extrémités des arcs costaux antérieurs se continuent avec les
cartilages costaux.

Fig. 4.5.
………………………………………………..
Comptage des côtes : les
chiffres romains indiquent les
arcs costaux antérieurs.
Remarquez comment les arcs
costaux postérieurs aboutissent
au rachis, tandis que les arcs
costaux antérieurs s’arrêtent à
mi chemin, se continuant avec le
cartilage costal non calcifié et
non visible radiologiquement ; il
s’agissait donc d’une jeune
femme de moins de 35 ans

 Les calcifications du cartilage costal


Le cartilage costal qui demeure non calcifié jusqu’à l’âge de 35 ans, n’est
pas visible sur un cliché du thorax.
Après l’âge de 35 ans, les calcifications des cartilages costaux peuvent se
présenter sous un aspect différent selon le sexe :
- La calcification du cartilage costal est à prédominance centrale
chez la femme.
- Cette calcification est à prédominance périphérique chez l’homme.

4.2.5. LA PLEVRE ET LES SCISSURES (Fig. 4.6.).


 La pleuvre
Les poumons sont entourés d’un double feuillet de tissu mésothélial
(pleuvres viscérale et pariétale), se réfléchissant l’un sur l’autre au niveau
des hiles. Ces feuillets délimitent ainsi une cavité virtuelle à pression
négative et qui, à l’état normal n’est pas radiologiquement visible.
Cours d’anatomie radiologique cxx

 Les scissures
La plèvre viscérale d’insinue entre les divisions lobaires pour former les
scissures qui en définitive sont constituées par la réflexion d’un double
feuillet viscéral

Fig. 4.6

Les poumons comportent :


- Une grande scissure pour chaque poumon, orientée obliquement
de haut en bas, d’arrière en avant. Retenons toutefois que les
grandes scissures ne sont pas visibles radiologiquement sur le
cliché de face (puisqu’elles ne sont pas enfilés ou encore ne sont
pas abordés tangentiellement par les rayons X.).
- La petite scissure n’existe que du côté droit, elle s’interpose entre le
lobe supérieur droit au dessus, le lobe inférieur au dessous et
arrière, et enfin le lobe moyen au dessous et en avant.
Vu sous l’angle topographique, la petite scissure est presque dirigée
horizontalement d’arrière en avant et susceptible d’être abordé en enfilade
par un faisceau horizontal des rayons RX.
Cours d’anatomie radiologique cxxi

Par conséquent, la petite scissure peut-être visualisée à l’état normal sur


cliché du thorax de face et de profil, sous forme d’une fine ligne opaque
semblable à une ligne tracée au crayon fin.
 Les sinus costo-phréniques (Fig.4.7)
Les sinus costo-phréniques correspondent aux parties les plus déclives de la
grande cavité pleurale avec comme conséquence :
- Tout un épanchement pleural liquidien si petit soit-il aura tendance
à combler d’abord le sinus costo-phrénique ; on doit donc les
examiner à tout moment avec beaucoup d’attentions.
Fig. 4.7.
Cliché de face du thorax:
1. Cœur (opacité)
Cliché du thorax de face sur
lequel le cœur de densité
2. Poumon (Clarté).
hydrique apparaît opaque ou 3. Poche à air gastrique
blanc (1), tandis que le poumon Les sinus costo-phréniques sont
contenant de l’air apparaît noire indiqués par des flèches blanches
ou transparente aux rayons X
(2).
brisées.
Le foie est séparé du poumon par la
coupole diaphragmatique (flèche
3 pleine noire)
Foie

 Particularité du sinus costo-phrénique chez un obèse


La pleuvre est un tissu mésothélial généralement entouré de la graisse
extrapleurale d’autant plus abondante qu’il s’agit d’un obèse.
Cette collection graisseuse extrapleurale occasionne radiologiquement la
présence « d’opacités marginales symétriques », localisées aux bases et
chez un sujet obèse. Retenons toutefois que ces collections graisseuses
extrapleurales bilatérales épargnent classiquement les sinus costo-
phréniques ; permettant ainsi de les différencier de l’épanchement pleural
qui classiquement occasionne le comblement du sinus costo-phrénique.

4.2..6. DIVISION TOPOGRAPHIQUE DES POUMONS

Les champs pulmonaires sont conventionnellement divisés en champ


supérieur, champ moyen et champ inférieur (Fig. 4.8).
Cours d’anatomie radiologique cxxii
- Le champ supérieur correspond par convention à la portion du
poumon se trouvant au dessus de la ligne horizontale passant par
le 2è arc costal antérieur, y compris l’apex pulmonaire. L’apex
correspond par définition à la partie du poumon se trouvant au
dessus de la clavicule.
- Le champ moyen s’étend de la ligne horizontale passant par le 2è
arc costal antérieur jusqu’à la ligne horizontale passant par le 4è
arc costal antérieur.
- Le champ inférieur se trouve compris entre le 4è arc costal
antérieur et le contour de la coupe coupole diaphragmatique.
Fig. 4.8.

4.2.7. DIVISION LOBAIRE DES POUMONS (Fig. 4.9. et 4.10.).


Le poumon droit comporte 3 lobes alors que le poumon gauche n’en
comporte que 2, il s’agit respectivement du lobe supérieur, du lobe moyen et
du lobe inférieur à droite et du lobe supérieur et du lobe inférieur à gauche.
 Division lobaire du poumon droit (Fig. 4.9.)
- Le lobe supérieur droit : Le lobe supérieur droit correspond
topographiquement à la clarté pulmonaire localisée au dessus de
l’opacité de la petite scissure.

- Le lobe moyen : Le lobe moyen se trouve en dedans et en dessous


de la petite scissure droite, sa topographie est similaire à celle du
segment linguilaire du lobe supérieur gauche.
Cours d’anatomie radiologique cxxiii
- Le lobe inférieur droit : Le lobe inférieur droit intéresse toute la base
du poumon droit et déborde le dôme diaphragmatique en bas. Ce
lobe déborde également l’opacité de la petite scissure au dessus,
par le segment de Nelson ou l’apex du lobe inférieur droit qui
remonte en arrière toujours beaucoup plus haut par rapport au plan
de la petite scissure.
Fig.4.9

 Division lobaire du poumon gauche


La topographie des lobes du poumon gauche est quasiment la même qu’à
droite, à l’exception du fait que le poumon gauche ne dispose pas d’un lobe
moyen ; autrement dit la grande scissure ne sépare que le lobe supérieur du
lobe inférieur (Fig.4.10.).

Fig.4.10

 Définition du concept de « lésion systématisée »


Cours d’anatomie radiologique cxxiv
On parle de lésion systématisée si la localisation topographique d’une lésion
respecte l’intégrité des entités anatomiques du poumon, c’est-à-dire
conforme à la division des lobes ou des segments.
La systématisation est observée en cas de pneumonie lobaire franche qui,
classiquement, intéresse soit un segment de lobe, soit un lobe (Fig. 4.11), ou
sinon le poumon entier.
Fig. 4.11.
Cliché du thorax de face sur
lequel le cœur de densité
Poumonhydrique apparaît opaque ou
normalblcontancenant(1), tdeandil’asirqueapparaî
le poumon
t noire
ou transparente aux rayons X Opacité
(2). lobe moyen

Poumon normal à gauche ; A droite, on note l’opacification massive du


lobe moyen ; la petite scissure est indiquée sur ce cliché par une
fléchette blanche

 Définition du concept de « signe de la silhouette »


Conformément à la loi de la relativité des densités, 2 tissus contiguës
disposant d’un même pouvoir d’atténuation vis-à-vis des RX ne peuvent pas
être radiologiquement dissociés l’un de l’autre ; on dit dans ce cas qu’il y a
silhouettage de leur plan de séparation. Par exemple la pneumonie du lobe
moyen (antérieur et au contact direct du cœur), efface ou occasionne le
silhouettage de l’arc inférieur droit (Fig. 4.12)

Fig 4.12.
Cours d’anatomie radiologique cxxv
Au contraire, l’interface séparant deux tissus qui disposent d’un même
pouvoir d’atténuation vis-à-vis des RX demeure toujours visible lorsque les
deux tissus concernés se trouvent disposés dans deux plans différents. Par
exemple le lobe inférieur gauche qui se trouve topographiquement en
postérieur par rapport au cœur n’occasionne pas de silhouettage du contour
gauche du cœur (Fig.4.13).

………………………………………………………….
Fig.4.13.

Opacité intéressant le lobe inférieur


gauche ; on peut relever ici que cette
opacité épargne les contours du cœur
à gauche (flèches), puisque le cœur ne
se trouve pas au même plan que le
lobe inférieur gauche

L’opacification des lobes inférieurs droit ou gauche se trouvant


topographiquement dans un plan postérieur par rapport au cœur
n’occasionne pas l’effacement du contour du cœur même en cas de
condensation pulmonaire (par exemple en cas de pneumonie du lobe
inférieur droit ou gauche, le contour du cœur n’est pas effacé)

4.2.8. LES SCISSURES AZYGOS ET ACCESSOIRES


 La scissure azygos
La scissure azygos n’existe qu’à droite ; c’est une variante anatomique de la
normale assez fréquemment rencontrée dans environ 1% de la population,
qui consiste à une migration ectopique congénitale de la veine azygos.
En effet au cours de la vie embryonnaire, la veine azygos de situation
externe et extrapleurale, peut durant sa migration ectopique, entraîner les
feuillets pleuraux dans sa descente vers le bas et en dedans en entaillant
l’apex du poumon droit.
Cours d’anatomie radiologique cxxvi
Il s‘agit en définitif d’une pseudo scissure faites de 2 feuillets viscéraux et de
2 feuillets pariétaux alors qu’une vraie scissure n’est formée que de 2
feuillets viscéraux.
 La scissure du segment apical
La scissure du segment apical est parfois visible sur la face et le profil du
poumon droit.
Cette scissure est formée de 2 feuillets viscéraux et sépare anatomiquement
le segment de Nelson des autres segments du lobe inférieurs droit.
La scissure du segment apical est quelques fois visible radiologiquement
sous forme d’une fine ligne opaque horizontale se projetant au dessous de la
petite scissure.
 La scissure du segment para-cardiaque
La scissure du segment para-cardiaque n’est occasionnellement visible qu’à
droite et sur le cliché de face. Cette scissure formée également de 2 feuillets
viscéraux, sépare le segment para-cardiaque des autres segments du lobe
inférieur droit.
Radiologiquement, la scissure du segment para-cardiaque se présente sous
forme d’une courte entaille radio opaque et oblique de l’angle cardio-
phrénique droit, orientée de bas en haut, de l’extérieur vers l’intérieur et
prenant appuis sur la coupole diaphragmatique droite.
4.2.9. LA SILHOUETTE CARDIO-MEDIASTINALE.
A. LE CŒUR ET LES GROS VAISSEAUX

L’opacité cardio-médiastinale est constituée du cœur, des gros vaisseaux,


des nerfs et des organes du tissu lymphoïde comme les ganglions et le
thymus. Cette opacité correspond concrètement à une superposition des
détails anatomiques du cœur droit sur ceux du cœur gauche (Fig.4.14.).
La silhouette du coeur détermine les détails suivants sur un cliché
thoracique de face (4.15.):
 A droite
La silhouette cardio-médiastinale comporte 2 arcs :
- L’arc supérieur droit est généralement formé par le contour latéral
droit de la veine cave supérieure.
- L’arc inférieur droit est formé par le contour de l’oreillette droite.
Cours d’anatomie radiologique cxxvii

 A gauche
La silhouette cardio-médiastinale comporte 3 arcs :
- L’arc supérieur gauche correspond au bouton aortique.
- L’arc moyen gauche est formé en haut par l’artère pulmonaire
gauche, ainsi que le tronc commun de l’artère pulmonaire et en bas
par l’auricule de l’oreillette gauche.
- L’arc inférieur gauche est formé par le contour du ventricule
gauche.
Fig. 4.14.

Fig. 4.15.

La silhouette cardiaque est classiquement beaucoup plus étendue à gauche


qu’à droite, tandis que la poche à air gastrique se trouve toujours à gauche
et au dessous de la coupole gauche du diaphragme.
Cours d’anatomie radiologique cxxviii

L’opacité de la crosse de la veine azygos est habituellement visible sur le


cliché du thorax de face ; elle correspond à une petite opacité ronde insérée
dans l’angle trachéo-bronchique droit.

B. LE CALCUL DU RAPPORT CARDIO-THORACIQUE


Le calcul du rapport cardio-thoracique communément appelé index cardio-
thoracique (ICT), permet de dire rapidement s’il existe une cardiomégalie ou
pas (Fig.4.16. et 4.17)
 Calcul de l’index cardio-thoracique chez l’adulte
Chez un sujet normal et sur cliché réalisé en débout et en PA, on considère
généralement que le rapport entre le diamètre transversal de la silhouette
cardiaque et le diamètre transversal de la cage thoracique (côtes non inclus)
doit être inférieur ou égal à 0.52.
En pratique on procède donc de cette manière (Fig.16.4) :
- Traçage d’une ligne sagittale (verticale) passant par les apophyses
épineuses du rachis dorsal.
- Traçage ensuite de 2 segments A et B perpendiculaires à la ligne
sagittale, l’un dirigé à droite vers le point le plus éloigné de la
silhouette cardiaque à droite (A) et l’autre dirigé à gauche vers le
point le plus éloigné de la silhouette cardiaque à gauche (B).
- Mesure du plus grand diamètre transversal de la cage thoracique
côte non incluse (segment C)
- Application enfin de l’équation ICT normal =A + B / C ≤0,52.

Fig. 4.16.
……………………………………………………..

Calcul de L’ICT :
ICT normal = A + B/C = 0,52).
A. Mesurant le point le plus éloigné
de la silhouette cardiaque à droite.
B. Mesurant le point le plus éloigné
de la silhouette cardiaque à gauche
C. Mesurant la largeur du thorax
Cours d’anatomie radiologique cxxix

Cet index est classiquement supérieur à 0.52 en cas d’augmentation des


dimensions du cœur appelée cardiomégalie (Fig. 4.17)
Fig. 4.17.

On doit cependant se souvenir que sur un cliché réalisé en couché, le cœur


subit nécessairement un agrandissement géométrique, due par
l’augmentation de la distance cœur-film.
Dans certains cas particuliers, il peut bien arriver qu’un cliché expiratoire
soit expressément demandé, on doit également se souvenir que la silhouette
cardiaque s’élargit sur un cliché expiratoire sans que cela ne soit forcement
anormal.
 Calcul de l’index cardio-thoracique chez l’enfant
Le cœur d’un enfant est relativement plus gros par rapport à celui d’un
adulte (Fig.4.18.), d’où le rapport de ICT= 0,52 ne lui est pas applicable ; on
se réfère donc en pratique clinique aux abaques pour apprécier sa silhouette
cardiaque.
Fig. 4.18.
Cours d’anatomie radiologique cxxx

En plus le médiastin supérieur du jeune nourrisson est toujours plus large, à


cause de la présence du thymus qui n’accomplit son involution qu’au delà
de l’age de 18 mois de la vie

4.2.10. LES LIGNES MEDIASTINALES


La plèvre médiastinale enveloppe intimement les contours du médiastin ; sur
un cliché de face, certaines parties de la plèvre médiastinale sont
parfaitement tangentes aux rayons X, de sorte qu’elles donnent
radiologiquement lieu aux lignes opaques appelées lignes médiastinales.
Les principales lignes médiastinales sont (Fig.4.19) :
- La ligne aortico-pulmonaire.
- La ligne para vertébrale gauche
- La lige para aortique gauche
- La ligne para trachéale droite
- La ligne para azygosienne.
- La ligne para vertébrale droite.
- La ligne para oesophagienne.
- La ligne para veineuse inférieure.

Fig. 4.19.

4.2.11. LES HILES DES POUMONS


Les hiles radiologiques des poumons livrent passage aux artères
pulmonaires, aux bronches, aux vaisseaux lymphatiques et aux nerfs.

Toutefois, on doit insister sur les détails suivants :


Cours d’anatomie radiologique cxxxi
- Le hile gauche est généralement situé à 2 cm plus haut par rapport
au hile droit et jamais à l’état normal le hile gauche ne peut se
retrouver plus bas situé par rapport au hile droit.
- Les artères font partie intégrante du hile radiologique et émergent
du hile en adoptant une distribution en éventail
- Les veines pulmonaires ne font pas partie intégrante du hile
radiologique puisque les convergences des veines pulmonaires
avec l’oreillette gauche se font topographiquement à un niveau
beaucoup plus bas par rapport aux hiles radiologiques.
- Les veines sont orientées plus ou moins horizontalement,
toujours disposées plus bas par rapport aux artères, et se dirigent
vers l’oreillette gauche située au dessous de la carina.

4.2.12. LES COUPOLES DIAPHRAGMATIQUES

De face, les coupoles adoptent une silhouette convexe en haut, le dôme


diaphragmatique de chaque côté est situé au 1/3 moyen de la convexité
définie par chaque coupole.
- La coupole droite est généralement plus haut située par rapport à la
coupole gauche et radiologiquement visible en entièreté
- La coupole gauche est généralement plus bas située par rapport à
la coupole droite et ne se voit que partiellement sur un cliché du
thorax, puisqu’elle est partiellement effacée dans sa portion interne
par l’ombre cardiaque (on parle alors de silhouettage de la coupole
gauche par le cœur).
Au dessous de la coupole droite du diaphragmatique, on reconnaît l’ombre
hépatique de densité hydrique (opaque), alors qu’au dessous de la coupole
gauche se trouve la clarté de la poche à air gastrique et l’ombre de densité
hydrique de la rate.

4.3. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU THORAX DE


PROFIL
A. LES CHAMPS PULMONAIRES
Il existe sur le profil, une superposition du champ pulmonaire gauche sur
celui du côté droit, qui rend difficile la lecture des détails anatomiques des
poumons ; d’où ce cliché ne sert que de complément au thorax de face,
Cours d’anatomie radiologique cxxxii
dans le but d’analyser les régions pulmonaires masquées sur le cliché de
face comme les fenêtres rétro-cardiaques et rétro-sternales (Fig. 4.20).

Fig. 4.20.

Sur ce cliché on peut également démontrer la présence d’un épanchement


liquidien de la grande scissure qu’on peut ne pas voir de manière évidente
sur un cliché de face.
Ce cliché permet également de situer l’anomalie observée sur le cliché face
et de préciser sa topographie exacte par rapport au rachis, au poumon, au
médiastin ou au sternum.

B. LA SILHOUETTE CARDIO-MEDIASTINALE

 Silhouette cardiaque sur le profil (Fig. 4.21).


Sur cliché de profil, la silhouette cardio-médiastinale est limitée :
- En avant et en bas par le contour antérieur du ventricule droit.
- En avant et en haut par l’infundibulum du ventricule droit.
- En arrière et en haut par le contour postérieur de l’oreillette gauche.
- En arrière et en bas par le contour postérieur du ventricule gauche.
Cours d’anatomie radiologique cxxxiii
- En arrière et beaucoup plus en bas par le bord postérieur de la
veine cave inférieure.

Fig.4.21.
Schéma d’un profil du thorax :
1. Cœur
2. Trachée
3. Artère pulmonaire gauche
4. Artère pulmonaire droite
5. Infundibulum du ventricule droit
6. Contour antérieur du ventricule droit
7. Bronche du lobe supérieur droite
8. Crosse de l’aorte
9. Bronche du lobe supérieur gauche
10. Contour postérieur de l’oreillette
gauche
11. Contour postérieur du ventricule
gauche

 D’autres détails visibles sur le profil du médiastin


Des nombreuses structures vasculaires du thorax ne sont pas aisément
identifiables sur le profil ; toutefois sur un bon cliché thoracique de profil, on
peut reconnaître les détails suivants :
- La crosse aortique est bien visible sur le cliché de profil sous forme
d’une opacité en demi arc convexe en haut, orientée d’avant en
arrière et croisée en son milieu par la clarté de la trachée.
- Les bronches souches ne sont pas visibles sur le profil, seule la
bronche lobaire supérieure gauche est abordée en enfilade par les
rayons X et donc la seule visible radiologiquement sur le profil.
- L’artère pulmonaire droite qui adopte une direction frontale, de
gauche à droite dans un plan strictement frontal est généralement
prise en enfilade par les rayons X et donne lieu radiologiquement à
une opacité arrondie nettement délimitée, de topographie
antérieure.
- L’artère pulmonaire gauche qui adopte une trajectoire d’avant en
arrière forme une crosse passant au dessus de la bronche souche
gauche.
Cours d’anatomie radiologique cxxxiv

C. LES COUPOLES DIAPHRAGMATIQUES

Les coupoles se superposent sur le profil ; on peut toutefois retenir ce qui


suit :
- La coupole gauche est plus bas située que la coupole droite.
- La poche gastrique se trouve au dessous de la coupole
diaphragmatique gauche.
- La coupole gauche est partiellement silhouettée en avant par
l’opacité cardio-médiastinale, alors que la coupole droite est visible
en entièreté.
- Le cliché étant réalisé le côté gauche au contact du film, les arcs
costaux gauches seront moins agrandis par rapport aux arcs
costaux droits, en conséquence le sinus costo-phrénique qui sera
moins agrandis correspondra au sinus costo-phrénique gauche.

4.4. SEMIOLOGIE DU THORAX

ANALYSE DU CLICHE DU THORAX SUR LE NEGATOSCOPE


 Préalable avant la lecture
Avant de disposer le cliché sur un négatoscope, le lecteur doit absolument :
- Procéder à la vérification de l’identité du malade figurant sur le
cliché, pour éviter toute méprise sur la personne sous examen.
- Poser correctement le cliché sur le négatoscope, le côté droit du
malade devra figurer du côté gauche de l’examinateur et vis versa
(comme si le patient et l’examinateur se regardaient les yeux dans
les yeux).
- Pour rappel, le côté droit du malade doit être classiquement marqué
par un index en plomb ; cependant en cas d’omission de cet index,
il faudra se rappeler que le cœur s’étend beaucoup plus à gauche
qu’à droite et autant la poche à air de l’estomac se trouve
également à gauche (toutefois il faut faire attention à la
dextrocardie)
- Après avoir posé correctement le cliché sur le négatoscope, il faut
tout de suite procéder à l’appréciation des critères techniques.
Cours d’anatomie radiologique cxxxv
LES CRITERES TECHNIQUES D’UN BON THORAX
Le cliché du thorax de face doit obéir aux paramètres classiques ci-après
avant qu’il ne soit considéré comme interprétable :
Le cliché doit être réalisé en incidence postéro antérieure ; c'est-à-dire le
tube à RX regardant le dos du patient alors que son sternum est plaqué
contre le film (Fig. 4.22).
- Le cliché doit être réalisé en postéro antérieur et en débout.
- Le cliché doit être symétrique.
- Le cliché doit être réalisé en inspiration profonde et en apnée ; ce
qui permet d’éviter le flou cinétique qui, rend difficile l’interprétation
de l’image.
- Le cliché doit enfin être réalisé avec une dose correcte des RX

Fig. 4.22.

 Le cliché fait PA ou AP
Sur cliché fait en PA, les omoplates sont totalement dégagées des plages
pulmonaires, tandis que les fenêtres apicales des plages pulmonaires
paraissent bien dégagées. Par ailleurs, le cœur plaqué contre le film ne subit
presque pas d’agrandissement géométrique.
Au contraire sur cliché fait en AP, les omoplates masquent partiellement les
plages pulmonaires, les fenêtres apicales deviennent difficilement lisibles,
tandis que le cœur subit un agrandissement géométrique.
 Le cliché symétrique
Un cliché est considéré comme symétrique, lorsque les extrémités internes
des clavicules sont équidistantes de la ligne sagittale passant par les
apophyses épineuses (Fig. 4.23.).
Cours d’anatomie radiologique cxxxvi
Fig. 4.23.

 Le cliché réalisé en inspiration profonde


Un cliché est considéré comme réalisé en inspiration profonde lorsque le
dôme diaphragmatique se trouve au niveau ou au dessous des l’extrémités
antérieures des 6e arc costaux antérieurs.

 Le cliche réalisé avec une dose correcte


L’appréciation de la dose sur cliché du thorax prend respectivement en
compte la trame pulmonaire et les mages para-spinales :
- La trame broncho-vasculaire : sur un cliché obtenu avec une
exposition correcte, on doit bien visualiser la trame broncho-
vasculaire en surimpression sur chaque plage pulmonaire.
- Les marges para spinales : Sur un cliché bien dosé, on doit pouvoir
étudier les lignes para-médiatinales, ainsi que le contour
diaphragmatique gauche à travers l’ombre cardiaque.
 La trame broncho-vasculaire
- La trame broncho-vasculaire est considérée comme «normale»,
lorsqu’on ne peut la voir distinctement que sur les 2 /3 internes de
chaque poumon.
- On parle d’exagération de la trame broncho-vasculaire, lorsqu’elle
est visible sur toute la plage pulmonaire jusqu’au niveau du 1/3
externe.
 Le cliche fait avec une dose inappropriée
- Un cliché trop dur c'est-à-dire surdosé ou réalisé avec une intensité
trop élevée des rayons X, donne une image trop noire, sur laquelle
il est difficile de distinguer la trame broncho-vasculaire.
- Un cliché mou donne une image trop grisâtre sur laquelle la trame
broncho-vasculaire devient trop apparente, tandis que les lignes
para-médiatinales deviennent invisibles.
Cours d’anatomie radiologique cxxxvii
 Lecture proprement dite
La lecture systématique procède toujours par la comparaison du
noircissement du poumon gauche par rapport au poumon droit ou vis versa
et seule la trame pulmonaire est visible sur les plages pulmonaires noires.
Cette comparaison systématique ne consistera d’abord qu’à comparer ce qui
est comparable (par exemple le sommet droit ne peut être comparé qu’au
sommet gauche, ou inversement le champ moyen gauche à comparer au
champ moyen droit).
Dans des conditions physiologiques normales, la transparence du poumon
droit est exactement la même que celle du poumon gauche ; en
conséquence l’existence d’une différence de transparence d’un côté par
rapport à l’autre doit obligatoirement interpeller le lecteur (Fig.4.24.).

Fig.4.24.

Aussi pour mémoire, nous vous rapportons ci-dessous ce qu’on appelle


« image miliaire » (Fig.4.25)
Cours d’anatomie radiologique cxxxviii
Fig.4.25
Fig.4.25
Image
Imagemiliaire
miliaire où
classique
reconnaît la
présence des
micronodules
diffus et répartis
de manière
homogène dans
tout le
parenchyme
pulmonaire.

Toujours pour mieux illustrer notre propos, nous vous présentons ci-dessous
ce qu’on appelle «image nodulaire » (Fig.4.26).

Fig.4.26

Cependant avant même de procéder à la comparaison de la transparence


des plages pulmonaires, le lecteur devra s’assurer :
Cours d’anatomie radiologique cxxxix
- Que le cliché est réellement symétrique (l’asymétrique induit
faussement la différence de transparence entre le poumon gauche
et le poumon droit).
- Que le cliché est bien dosé, sinon alors un cliché mou, ne pourra
pas rendre compte par exemple des détails du poumon se projetant
sur le médiastin; rappelons à ce sujet qu’environ 40% du tissu
pulmonaire se projette derrière ou devant le médiastin.
- Que le cliché a réellement été fait en inspiration profonde, sinon
alors il rendra difficile l’appréciation de la transparence pulmonaire.
- Que l’anomalie de transparence relevée sur les plages pulmonaires
n’est pas due à la projection des structures thoraciques ou extra
thoraciques (comme l’ombre des muscles sterno-cléido-
mastoïdiens sur les apex pulmonaires, l’ombre du gril costal, des
seins (Fig. 4.26.), des muscles pectoraux, des côtes cervicales,
des calcifications des cartilages costaux, des tumeurs cutanées et
même celle des tresses à cheveux) ; le lecteur devra donc savoir
les reconnaître.

Fig.4. 26.

A savoir par ailleurs que le bord interne de l’omoplate se projette


communément sur le champ pulmonaire supérieur (on doit donc apprendre à
le reconnaître pour ne pas le confondre avec un pneumothorax)
Au cours de cette comparaison, la topographie des différentes scissures
inter-lobaires sera également examinée avec précaution ; ce qui permettra
éventuellement de déceler la présence d’une augmentation ou d’une
augmentation de volume du poumon. Le volume pulmonaire augmente en
Cours d’anatomie radiologique cxl
cas de processus expansif ou d’emphysème, il diminue en cas de rétraction,
d’atélectasie ou d’embolie pulmonaire.

 Définition du vocable «bronchogramme aérien négatif»


Sur le cliché du thorax, on ne voit normalement que la transparence de la
trachée, des bronches souches et ainsi que celle des bronches lobaires ;
néanmoins au delà de ces dernières les voies aériennes deviennent
radiologiquement invisibles.
Cependant, la survenue par exemple d’une infiltration autours de la bronche
(qui occasionne l’augmentation de la densité du tissu mou péri-bronchique)
crée un gradient de densité entre l’air contenu de la bronche (noir) et le tissu
mou péri bronchique (opaque), ce qui permet la visibilité même des petites
voies aériennes.
Cette visibilité spontanée et anormale de ces petites voies aériennes est
appelée bronchogramme aérien négatif (qu’on retrouve classiquement en
cas de bronchopneumonie).

 Définition du signe de la « lunette borgne »


Le signe de la lunette borgne représente la première caverne qu’un étudiant
en médecine à ses débuts parvient-il à reconnaître sur un cliché du thorax,
c’est pourquoi on l’appelle aussi «caverne de l’étudiant en médecine».

Le signe de la lunette borgne correspond à la visualisation spontanée sur


cliché du thorax, de 2 petits cercles réguliers de même calibre et contigus,
représentant respectivement une bronche quelconque vue en fuite (petit
cercle noire) et son artère satellite vue également en fuite (petit cercle
opaque) ; la présence de ces deux cercles disposés l’un à côté de l’autre fait
donc penser à une lunette bi-oculaire dont le verre d’un côté serait cassé.
Nous savons en effet que lorsqu’une bronche est abordée en enfilade par
les rayons X sur une distance relativement longue (c’est-à-dire lorsque la
bronche adopte une trajectoire antéropostérieur dans l’axe des rayons X),
elle se traduit radiologiquement par un petit cercle noir, bordé par un fin
liseré opaque représentant la paroi bronchique.
Puisque les artères pulmonaires sont satellites des bronches; cette
disposition anatomique particulière justifie le fait que lorsqu’une bronche est
abordée tangentiellement, forcement au même moment son stellite est
également abordé en enfilade par rayons X ; ce qui finalement se traduit sur
Cours d’anatomie radiologique cxli
le cliché par une clarté arrondie représentant la bronche, contiguë à opacité
ronde de son artère satellite ; ce signe porte donc le nom de « signe de la
lunette borgne ».
 Appréciation de la trame broncho-vasculaire
Le poumon contient de l’air, en conséquence on ne peut voir sur la plage
pulmonaire que la trame vasculaire distribuée en éventail à partir du hile.
Au cours de l’interprétation du thorax, le lecteur devra s’assurer en
particulier :
- Que le hile radiologique gauche se trouve réellement plus haut
situé par rapport au hile droit (sinon alerte d’atélectasie ou
d’embolie pulmonaire).
- Que la trame broncho-vasculaire n’est effectivement visible que
dans les 2/3 internes des plages pulmonaires (sinon alerte d’une
pneumopathie interstitielle).
- Que le rapport vasculaire « base contre sommet » de 2 sur 1 est
effectivement respecté (sinon c’est une alerte d’un retentissement
cardiaque sur le poumon)
- Que l’égalisation de la trame broncho-vasculaire observée sur un
cliché du thorax n’est pas due à la position couchée

 Appréciation de la silhouette cardio-médiastinale


La lecture de la silhouette cardio-médiastinale s’attellera à dépister
systématiquement toute anomalie de la silhouette cardiaque et à calculer
l’index cardio-thoracique (ICT). Toutefois, on doit en particulier s’assurer que
le cliché a été effectivement réalisé en PA, en inspiration profonde et en
débout (sinon alors il faudra douter de la véracité de l’ICT)
 Appréciation des sinus costo-phréniques
Les sinus costo-phréniques seront soigneusement regardés, sachant qu’un
épanchement pleural si petit soit-il commence toujours par combler le sinus,
qui constitue le point du thorax le plus déclive en débout (Fig.4.27et 4.28)
Le lecteur devra toutefois s’assurer :
- Que le comblement des sinus costo-phréniques n’est pas dû à une
inspiration profonde forcée (d’où l’aplatissement du diaphragme et
l’ouverture exagérée des sinus costo-phréniques.
Cours d’anatomie radiologique cxlii
Fig.4.27

Fig.4.28.

Image classique d’une


pleurésie gauche
(comparable à l’image
ci-dessus).
La ligne de Damoiseau
est indiquée par des
flèches brisées.

 Appréciation des coupoles diaphragmatiques


La topographie du diaphragme, ainsi que ses contours seront examinés
avec attention, sachant que la coupole droite est toujours plus haut située
que la coupole gauche. En cas d’inversion de ce rapport, on pourra par
exemple évoquer l’hypothèse d’une embolie, d’une atélectasie ou d’une
paralysie d’une paralysie du nerf phrénique (une scopie complémentaire
devra être sollicité pour exclure la présence des mouvements paradoxaux
des coupoles en cas de suspicion de paralysie du nerf phrénique)
En rapport avec les contours du diaphragme qui peuvent paraîtres
irréguliers, le lecteur devra s’assurer :
- Que les contours festonnés de la coupole diaphragme ne sont pas
dus tout simplement à une inspiration profonde forcée (l’inspiration
profonde forcée occasionne l’apparition d’un contour festonné du
diaphragme par l’étirement exagéré de ses cordons musculo-
aponévrotiques.
Cours d’anatomie radiologique cxliii
- Que la surélévation de la coupole droite du diaphragme n’est pas
due à une hépatomégalie par exemple
 Etude du gril costal et du tissu mou
Aucune analyse du thorax ne peut-être considérée comme complet si le
lecteur n’a pas examiné le gril costal
Le bilan du squelette comprendra la recherche des côtes cervicales, des
fractures, des déformations ou des malformations costales éventuelles, des
côtes manquantes, des lésions ostéolytiques ou ostéo condensantes.
Au cours de ce bilan du squelette, le lecteur devra savoir que :
- Les arcs costaux postérieurs des 1è et 2e côtes ont tendance à se
superposer sur le cliché de face.
- Les extrémités antérieures des côtes sont cartilagineuses et par
conséquents, non visibles radiologiquement avant l’âge de 35 ans.
- Sur cliché de face, l’ombre du sternum se projette sur l’ombre
cardio-médiastinale ; il ne sert donc à rien de chercher à interpréter
l’image du sternum sur un thorax de face.
Cours d’anatomie radiologique cxliv
Cours d’anatomie radiologique cxlv

CHAPITRE V. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES


VISCERES CREUX DU TUBE DIGESTIF

GÉNÉRALITÉS

On recourt communément aux techniques ci-après, prescrites


individuellement ou en complément les unes des autres :

- L’abdomen à blanc (AAB) ou l’abdomen sans préparation (ASP).


- L’examen du tube digestif à l’aide d’un produit de contraste
disposant d’un poids atomique très élevé comme le sulfate de
Baryum (BA56).
- L’échographie est surtout indiquée dans l’exploration des viscères
pleins comme le foie, la rate, les reins, le pancréas ; (à savoir que
l’air contenu dans la lumière des viscères creux arrête totalement la
progression du son).
- L’artériographie.
- La cholangio-wirsungographie rétrograde.
- La scintigraphie.
- La TDM et l’IRM (sont généralement sollicitées en complément du
bilan échographique de l’abdomen).

A signaler en particulier que la fibroscopie n’est pas un examen radiologique


même si sa fiabilité est meilleure par rapport aux procédés radiographiques.

A. CHOIX D’UN EXAMEN RADIOLOGIQUE DU SYSTEME DIGESTIF


Le choix d’un examen du tube digestif se fait conformément à la clinique du
malade et en rapport avec les performances diagnostiques attendues de
l’examen demandé.
Conformément à la loi de la relativité des densités par exemple, on ne
demandera pas un cliché d’AAB pour confirmer un abcès du foie ou une
cirrhose, puisque le foie pathologique dispose du même pouvoir
d’atténuation des rayons X que le foie normal ; par conséquent c’est
l’échographie qu’il faut en cas d’abcès.
Cours d’anatomie radiologique cxlvi
L’OED peut être demandé par exemple pour confirmer la présence des
varices oesophagiennes causées par une cirrhose hépatique, tandis que la
cirrhose elle-même ne se voit mieux qu’à l’échographie.

Les motivations d’un examen du tube digestif sont donc extrêmement


variées, chaque procédé d’investigation a ses performances et ses limites
que le clinicien doit connaître ; sans oublier que les effets des rayons X sont
cumulatifs, autrement dit le choix d’un examen doit donc être judicieux.
B. PRINCIPES DE BASE
L’étude du système digestif englobe celle des viscères pleins et celle des
viscères creux (pharynx, œsophage, estomac, grêle, colon et rectum).
On doit par ailleurs souligner ce qui suit :
- L’exploration radiologique des viscères creux ne se fait que par des
procédés conventionnels
- Les viscères creux contiennent normalement le gaz qu’on peut
quelques fois utiliser comme contraste négatif pour visualiser
l’intérieur de certains viscères creux.
- La présence d’air dans certains viscères creux comme la poche à
air de l’estomac et des petites quantités d’air réparties de manières
discontinue dans les intestins est tout à fait normale.
- L’examen radiographique d’un viscère creux nécessite
généralement l’usage d’un produit de contraste comme le sulfate de
baryum (BA56), car l’ombre de la paroi d’un viscère creux de densité
hydrique ne peut-être différenciée de celle de son environnement
également de densité hydrique.
- L’introduction du produit de contraste dans un viscère creux au
cours d’un examen peut se faire soit per-os, soit par voie rétrograde
anale.
- Après utilisation per-os ou rétrograde du BA56, l’idéal serait de
suivre la progression du produit de contraste dans la lumière du
viscère concerné à l’aide d’un amplificateur des brillances.
C. QUELQUES ELEMENTS SEMIOLOGIQUES DU TUBE DIGESTIF
 L’étude des contours des viscères creux
L’image radiologique d’un viscère creux remplit de produit de contraste n’est
qu’une moule de l’intérieure de cet organe ; elle ne rend finalement compte
Cours d’anatomie radiologique cxlvii
que des déformations des contours occasionnées par le processus
pathologique.

Ces déformations des contours des viscères se manifestent par :


- L’image d’addition : l’ulcère occasionne par exemple un creux ou
une perte de la substance de la paroi du viscère creux qui par
conséquent, sera rempli par la baryte se trouvant dans la lumière
du viscère creux.
- L’mage de soustraction : le développement endo-cavitaire d’une
masse occasionne une lacune sur la moule opaque de la lumière
de l’organe intéressé.
 La visualisation de la gouttière pariéto-colique sur un AAB
La gouttière pariéto-colique correspond anatomiquement à une inflexion
latérale de 2 feuillets péritonéaux qui, à l’état normal se trouvent entourés
d’un coussinet graisseux pro-péritonéal d’épaisseur variable selon l’état
nutritionnel de l’individu.
L’interposition de cette couche graisseuse (de densité graisseuse) entre les
2 feuillets péritonéaux contigus (de densité hydrique), crée finalement un
gradient de densité qui permet de voir radiologiquement les contours de ces
feuillets sur un cliché d’AAB.
A l’état naturel donc, on peut observer la présence de ces gouttières pariéto-
coliques sous forme de lignes verticales, de faible densité par rapport à la
grisaille des viscères pleins et disposés latéralement au niveau des flancs.

5.1. L’ÉTUDE DU LARYNGO PHARYNX ET DE LA


DÉGLUTITION
5.1.1. LES TECHNIQUES D’INVESTIGATION DU LARYNGO
PHARYNX
L’étude radiologique du carrefour laryngo-pharyngé ne nécessite pas
forcement l’usage d’un produit de contraste positif, car l’air qui s’y trouve à
l’état normal permet l’étude de ses contours et de ses principaux détails
anatomiques.
De nos jours cependant, il faudra compter avec la tomodensitométrie qui,
désormais, donne des détails que la radiologie conventionnelle n’est jamais
arrivée à procurer.
Cours d’anatomie radiologique cxlviii

 Réalisation des clichés de face


L’étude de la face du laryngo-pharynx nécessite absolument le recours aux
clichés tomographiques sur coupes frontales, à cause de la superposition
inévitable du rachis et des structures buccales.
L’étude détaillée de la glotte nécessite en générale les clichés
tomographiques frontales réalisées en phonation (émission du son ééé ) et
en inspiration profonde.
 Réalisation des clichés de profil
Le cliché de profil est de réalisation facile, fait sur individus en débout ou en
position assise, disposé strictement de profil, rayon directeur horizontal
centré sur l’angle mandibulaire ; c’est ce cliché qui est couramment sollicité
dans l’étude du rhinopharyx encore appelé cavum.
Toutefois, l’étude de l’organe de la phonation de profil exige quant même
des coupes frontales

5.1.2. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU LARYNGO PHARYNX


 Anatomie sur clichés de face (Fig.5.1)
Les détails anatomiques du rhinopharynx ne sont accessibles que sur les
clichés tomographiques ou sur les coupes axiales en TDM
Sur les coupes tomographiques de face, on peut reconnaître assez
distinctement :
- Les ailes du cartilage thyroïde qui se projettent latéralement sous
forme de 2 lignes parallèles verticales, disposées d’un côté et de
l’autre de la ligne sagittale.
- Les 3 replis glosso-épiglottiques sont disposés sur le cliché de face
l’un au milieu en position médiane et les deux autres latéralement.
Ces replis définissent deux vallécules qui prennent la forme des
nids de pigeon accolés, de même dimensions et profondeurs,
séparés sur la ligne sagittale par le repli glosso-épiglottique médian.
- La fente glottique apparaît à hauteur de la 5è vertèbre cervicale,
sous forme d’une étroite et courte bande verticale transparente, de
situation médiane, localisée au dessus de l’ogive trachéale qui
correspond à la portion initiale de la trachée.
Cours d’anatomie radiologique cxlix
Fig.5.1.

 Anatomie sur clichés de face réalisés en phonation


Sur les clichés tomographiques en phonation on peut très bien démontrer la
fente du ventricule de Morgani, les fosses cordes au dessus et les vraies
cordes au dessous.

En inspiration profonde cependant, la saillies anatomiques occasionnées par


les cordes vocales s’effacent, c’est finalement en confrontant les clichés
réalisés en phonation et ceux réalisés en inspiration profonde qu’on peut
apprécier la souplesse des tissus.

 Anatomie sur cliché de profil


Sur un cliché de profil on peut parfaitement identifier à hauteur de
l’oropharynx, la mandibule, l’os hyoïde, la base de la langue et l’épiglotte.
La base de la langue décrit une ombre opaque convexe en haut, se
raccordant au pied de l’épiglotte par 3 plis courbes superposés appelés
replis glosso-épiglottiques, qui forment les vallécules (Fig.5.2).
Cours d’anatomie radiologique cl
Fig.5.2.

Les vallécules se prolongent en arrière et en haut par l’épiglotte ; enfin cette


dernière se prolonge en bas et arrière par le repli ary-épiglottique.
Au dessous de l’épiglotte, la région laryngo-pharyngée est divisée en
compartiment postérieur appelé hypopharynx et en compartiment antérieur
appelé larynx ; sur lesquels se superposent les cartilages thyroïde et
cricoïde.
A signaler qu’à l’état normal seul le cartilage thyroïde est calcifié et donc le
seul visible radiologiquement ; le cartilage cricoïde n’étant que pauvrement
calcifié.
A hauteur du 1/3 inférieur du cartilage thyroïde, il existe une clarté en bande
plus ou moins transparente, ovalaire et à grand axe horizontal,
correspondant à l’espace glottique encore appelé ventricule de Morgani.

L’espace de Morgani correspond à une clarté aérique qui s’interpose entre


les fosses cordes au dessus et les vraies cordes vocales au dessous ; cet
espace sépare donc l’étage sus-glottique au dessus, de l’étage sous-
glottique au dessous.
Au dessus et en arrière du bord supérieur du cartilage thyroïde, se profilent
les éminences aryténoïdes se raccordant à l’épiglotte par les replis aryténo-
épiglottiques.
Les sinus piriformes correspondent aux gouttières latéro-pharyngées
quasiment virtuelles en respiration neutre et se superposant sur un cliché de
profil ; ils sont situés en dehors des replis aryténo-épiglottiques (entre
lesquelles le bol alimentaire passe pour atteindre la bouche oesophagienne).
Cours d’anatomie radiologique cli
À l’état normal, les sinus piriformes ne sont donc pas visibles sur une
radiographie simple du laryngo-pharynx.
L’inspiration forcée avec nez pincé, combinée à une contraction des muscles
expirateurs du thorax (manœuvre de Valsalva), occasionne quelques
modifications anatomiques ; en effet la distension aérique secondaire du
laryngo-pharynx occasionnée par le manœuvre de Valsalva permet la
visualisation des sinus piriformes sur un cliché de profil du laryngo-pharynx.
Notons par ailleurs que le cliché RX Cavum est couramment sollicité en
clinique et qu’il permet d’étudier certains détails anatomiques même en
absence d’un tomographe (Fig.5.3)

Fig.5.3

 L’étude de la déglutition
Sur cliché de face, l’étude de la déglutition se fait après ingestion d’une
suspension de baryte qui, sur la face permet l’opacification des vallécules
en haut et au milieu (sous formes de nids de pigeon accolés), ainsi que celle
des sinus piriformes latéralement et en bas (en forme goutte).
Sur cliché de profil, on observe au cours de la déglutition la bascule en
arrière de l’épiglotte, qui recouvre le vestibule laryngé, tandis qu’au même
moment s’accomplissent le relâchement du muscle crico-pharyngien et
l’ouverture de la bouche oesophagienne.
La déglutition est un processus complexe qui nécessite une harmonisation
neuromusculaire parfaite qui consiste à :
Cours d’anatomie radiologique clii
- Une bascule en arrière de l’épiglotte pour obturer la voie aérienne.
- Une élévation de la voile du palais et de la luette pour obstruer le
rhino-pharynx et empêcher le bol alimentaire de remonter vers les
fosses nasales.
- Un recul de la langue associé à une ascension du larynx, ce qui
permet de propulser le bol alimentaire vers la bouche
oesophagienne.

5.2. ETUDE DE L’ŒSOPHAGE


5.2.1. TECHNIQUE D’EXAMEN DE L’OESOPHAGE

L’étude de l’œsophage se fait obligatoirement après ingestion de la baryte et


sous scopie télévisée ; la portion thoracique est communément explorée sur
la projection oblique antérieure droite.
L’examen s’intéressera particulièrement à l’étude de la souplesse du viscère,
de son plissement muqueux, de son extensibilité et de sa manière de se
vider.
5.2.2. RADIO-ANATOMIE DE L’ŒSOPHAGE

A. ŒSOPHAGE NORMAL

L’orifice supérieur de l’œsophage correspond au sphincter supérieur, formé


par le muscle crico-oesophagien.
Le calibre de l’œsophage est variable selon que le cliché est réalisé au cours
de la déglutition ou en collapsus (après la déglutition).

L’opacification de l’œsophage en collapsus permet en particulier d’étudier le


dessin muqueux oesophagien, qui normalement est composé de 2 ou 3 plis
muqueux longitudinaux minces.
L’œsophage est formé de 3 portions principales (cervicale, thoracique et
abdominale) et comporte également 3 rétrécissements anatomiques.
Ces rétrécissements répondent respectivement du cartilage cricoïdien à son
origine, de l’encoche due au bouton aortique à son tiers moyen et du hiatus
diaphragmatique (Fig.5.4)
Cours d’anatomie radiologique cliii
Fig.5.4

 La portion cervicale
Elle fait suite à l’hypopharynx, elle est courte, de topographie pré-vertébrale
et de forme cylindrique ; son opacification est fugace à cause du passage
rapide du bol baryté à son niveau.
 La portion thoracique
De topographie médiane ou à peine déviée à gauche, l’œsophage
thoracique présente sur son contour latéral gauche du 1/3 moyen (cliché de
face), 2 empreintes extrinsèques physiologiques (sous forme d’image de
soustraction), l’une constante due au bouton aortique et l’autre inconstante
occasionnée par la bronche souche gauche qui longe l’œsophage d’avant en
arrière et de droite à gauche.
Plus bas au 1/3 inférieur, on peut reconnaître l’empreinte occasionnée par
l’oreillette gauche en particulier lorsqu’elle est dilatée.

 La portion abdominale
C’est une courte portion de situation rétro péritonéale et longue d’environ
3cm, elle prend origine à partir du hiatus oesophagien, se dirige vers le bas
et à gauche et se termine au niveau de la jonction oesogastrique par le
cardia.
 Le hiatus oesophagien
Le hiatus oesophagien est formé par le croisement des piliers du
diaphragme sur une longueur d’environ 2cm.
Cours d’anatomie radiologique cliv
Le pilier diaphragmatique droit en particulier est à l’origine de la formation
d’un anneau musculaire cravatant l’œsophage dont la contraction en
inspiration profonde contribue à la fermeture de la portion trans-
diaphragmatique de l’œsophage, d’où le nom de « pince diaphragmatique »
donné à cet anneau musculaire.
L’existence de cette pince diaphragmatique explique la présence
occasionnelle d’une dilatation oesophagienne sus diaphragmatique, parfois
assez volumineuse appelée ampoule épiphrénique, apparaissant en
inspiration profonde, à ne pas confondre avec une hernie hiatale (Fig.5.5 et
5.6)

Fig.5.5

Fig. 5.6.

La limite supérieure de cette ampoule épiphrénique est marquée par la


présence de deux encoches latérales sous forme d’un rétrécissement
Cours d’anatomie radiologique clv
annulaire, correspondants au sphincter inférieur de l’œsophage.
B. ANOMALIE DU HIATUS OESOPHAGIEN.
 La hernie trans-hiatale
Lorsque l’orifice du diaphragme devient béant, cette situation peut entraîner
une remontée partielle de la poche gastrique à travers le hiatus appelée
hernie gastrique trans-hiatale, puisque le diaphragme cesse alors de jouer
son rôle naturel de pince diaphragmatique.
 Anomalies de l’angle de HISS
Le bord gauche de l’œsophage forme avec le contour supéro-interne de la
grande tubérosité gastrique un angle aigu ouvert en haut appelé angle de
HISS.
L’accolement du bord gauche de l’œsophage avec le contour supéro-interne
de la grande tubérosité gastrique constitue une sorte de valvule appelé
valvule GUBAROF, qui permet d’éviter le reflux gastro-œsophagien ou la
progression rétrograde du bol alimentaire.
Cet angle est certes d’ouverture variable selon les individus mais demeure
toujours aigu ou pointu ; l’observation d’une ouverture exagérée de cet angle
(qui de ce fait devient obtus) favorise la survenue des reflux gastro-
oesophagiens puisque l’angle de HISS joue en quelque sorte le rôle d’un
clapet.

5.3. LE TRANSIT OED ET LE COLON BARYTE


5.3.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES
On recourt à deux techniques de base pour l’opacification de l’estomac et du
colon ; il s’agit respectivement des techniques en « simple contraste » et en
« double contraste ».
A. LA TECHNIQUE EN SIMPLE CONTRASTE
On utilise dans ce cas une suspension de baryte mélangée dans l’eau ;
ingérée par voie buccale lorsqu’un transit OED est requis ou par voie
rétrograde anale lorsqu’un colon baryté est demandé.
Cette technique se déroule en 3 phases :
Cours d’anatomie radiologique clvi

 La couche mince
Sur Rx transit OED : on fait d’abord ingérer au patient une petite gorgée de
baryte alors que le viscère demeure toujours collabé ; cette étape réalisée
avant la réplétion complète de la poche gastrique permet l’étude du dessin
muqueux de l’estomac.
Sur RX colon baryté : l’étude du dessin muqueux du colon se fait en
collapsus, après évacuation de la baryte et bien après la réplétion rétrograde
complète du colon.
 La distension
À ce stade on étudiera l’expansibilité de l’organe et la souplesse de ses
parois, il s’agit donc d’une radiologie des contours et non des faces (on doit
souligner qu’en réplétion complète, on ne peut pas faire l’étude du dessin
muqueux d’un viscère creux).
 La compression
La compression après réplétion du viscère chasse la baryte de la région
comprimée et permet l’étude des faces du viscère ; ainsi peut-on mieux
étudier le dessin ou plis muqueux et d’éventuelles anomalies endo-
luminales.
Les plis du dessin muqueux en relief paraîtront ainsi sous forme de bandes
transparentes, alors que ses sillons comblés par la baryte paraîtront plutôt
sous forme de bandes opaques.

B. LA TECHNIQUE EN DOUBLE CONTRASTE DE L'OED ET DU COLON


Pour faire l’estomac en double contraste en particulier, on fait simultanément
ingérer au patient une suspension baryté homogène et un comprimé
effervescent. Arrivé dans la poche gastrique, le comprimé effervescent au
contact du contenu gastrique se dissout et produit le gaz.
La réalisation du colon en double contraste exige plutôt l’utilisation d’une
sonde à doubles voies, qui permet à la fois le remplissage rétrograde du
colon avec de la baryte et l’insufflation du même viscère avec l’air ou le CO2
grâce à une poire.
La technique en double contraste permet à la fois l’imprégnation de la paroi
et la distension aérique du viscère creux.
L’image obtenue par cette technique ressemble à un verre à travers lequel
on peut voir tous les détails concernant les contours (parois) et les faces
Cours d’anatomie radiologique clvii
(plissement muqueux) du viscère creux.
De cette manière on combine donc en quelque sorte, les avantages de la
réplétion et ceux de la compression réalisés au cours d’un examen en
simple contraste.

5.4. RADIO ANATOMIE DE L’ESTOMAC


5.4.1. LES PARTIES DE LESTOMAC
L’étude de l’estomac et celle de la première portion du grêle sont intimement
liées et inséparables en pratique clinique, de sorte que le vocable transit
oesogastroduodénal (RX transit OED) est finalement consacré par l’usage.
L’estomac examiné en débout comporte radiologiquement 3 portions
principales (Fig.5.7) :
 La première portion
La première portion est verticale et descendante, presque parallèle au bord
latéral gauche du rachis dorsolombaire est appelée corps de l’estomac ; son
extrémité supérieure est formée d’un renflement moulé sous la coupole
diaphragmatique gauche appelé grande tubérosité gastrique. La grande
tubérosité contient la poche à air gastrique puisqu’en débout elle correspond
à la portion la plus haute de la poche gastrique.

 La seconde portion
La seconde portion est presque horizontale, elle croise transversalement le
rachis et forme le bas fond de l’estomac ; cette portion correspond à la partie
la plus déclive de la poche gastrique
Cours d’anatomie radiologique clviii
Fig.5.7

 La troisième portion
La troisième portion est légèrement oblique ascendante ; elle fait suite à la
portion horizontale est appelée l’antre pylorique et se termine par le pylore
(Fig.5.8 et 5.9).

Fig.5.8
Cours d’anatomie radiologique clix
Fig.5.9.

5.4.2. LES CONTOURS DE L’ESTOMAC


- Le bord interne de l’estomac est appelé petite courbure gastrique
dont la direction est d’abord verticale et ensuite horizontale.
- Le bord externe de l’estomac est appelé grande courbure
gastrique ; il comporte sur sa portion horizontale des grandes
indentations et encoches occasionnées par la tonicité variable des
fibres musculaires arciformes de l’estomac, à ne pas confondre
avec des niches ulcéreuses.
- La portion angulaire de la petite courbure gastrique marque la
jonction entre la portion verticale et la portion horizontale de la
petite courbure gastrique, cette portion présente un intérêt
particulier puisqu’elle correspond en clinique au site préférentiel des
ulcères et des néoplasies gastriques.

5.4.3. LES VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DE L’ESTOMAC


SELON LES POSITIONS.
 Clichés réalisés en débout
Les clichés réalisés en débout se distinguent par la présence d’un niveau
liquide horizontal dans la poche à air gastrique, qui correspond
anatomiquement à la grande tubérosité gastrique, située juste au dessous
de la coupole diaphragmatique gauche.
Cours d’anatomie radiologique clx

 Cliché en procubitus
Le cliché réalisé en procubitus se distingue également par la présence de
l’air qui occupe la grosse tubérosité gastrique, qui en procubitus sera en
position plus haute par rapport au reste de la poche gastrique ; tandis que la
baryte occupera le reste du viscère (Fig.5.10).
Les clichés réalisés en débout ou en procubitus ont donc en commun le fait
que l’air migre normalement dans la grande tubérosité gastrique, notons
cependant que malgré cette similitude, le niveau liquide horizontal ne se voit
que sur un cliché réalisé en débout
Cette différence ne signifie pas l’absence du niveau liquide horizontale en
procubitus ; en effet ce niveau liquide horizontal ne peut être
radiologiquement visible que lorsque le faisceau des rayons X l’aborde
tangentiellement, c’est ce qui arrive lorsque le cliché est réalisé en débout.

Fig.5.10

Au contraire lorsque le cliché est réalisé en couché, le niveau liquide


horizontal est plutôt abordé perpendiculairement par le faisceau des rayons
X et devient de ce fait radiologiquement invisible.
 Cliché en décubitus dorsal
Le cliché réalisé en décubitus dorsal se distingue par la présence de l’air
dans l’antre gastrique ; ce phénomène est dû au fait qu’anatomiquement la
grande tubérosité gastrique se trouve en postérieur par rapport au reste de
la poche gastrique ; en conséquence lorsque l’examen est réalisé en
couché, la baryte aura tendance à remplir d’abord la grande tubérosité qui
sera alors en position déclive par rapport au reste de la poche gastrique,
occasionnant de ce fait un déplacement de l’air contenu dans la grande
tubérosité vers l’antre gastrique (Fig.5.11).
Cours d’anatomie radiologique clxi

Fig.5.11

 Cliché en oblique antérieure gauche


Cette projection dégage mieux le versant postérieur de la grande courbure et
le versant antérieure de la petite courbure ; elle permet également une
bonne visibilité du pylore et du cadre duodénal.
 Cliché en oblique antérieure droite
Cette projection dégage le versant postérieur de la petite courbure et le
versant antérieur de la grande courbure ; elle offre également une bonne vue
de face du pylore et du premier segment duodénal.

5.4.4.. LES VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DE L’ESTOMAC


SELON L’HABITUS DU PATIENT.
La forme et la situation de l’estomac sont extrêmement variables d’un
individu à un autre, conformément à son habitus et à sa musculature
abdominale.
De manière générale, le dôme de la grosse tubérosité gastrique demeure
chez un individu normal toujours accolé à la coupole diaphragmatique
gauche.
Chez les individus à musculature abdominale faible, l’estomac adopte
volontiers une forme en J majuscule en débout ; dans ce cas le bas fond
gastrique peut bien se retrouver au niveau des crêtes iliaques, ce qui oblige
l’antre gastrique d’adopter une orientation plutôt verticale.
Au contraire chez les individus musclés et les obèses, la poche gastrique
adopte volontiers une forme horizontale croisant transversalement le rachis
en débout ; ce qui donne l’impression que la portion angulaire gastrique
n’existait pas.
Cours d’anatomie radiologique clxii

La face antérieure de l’estomac devient alors convexe et bombant en avant,


pendant que la face postérieure décrit un creux postérieur qui scinde la
poche gastrique en deux portions, l’une horizontale convexe en haut
formant le plancher de la grande tubérosité et l’autre verticale
correspondant au corps de l’estomac.
Examiné en débout, l’estomac disposé horizontalement peut donner lieu à 2
niveaux liquides horizontaux, dont l’un se trouvant dans la grande tubérosité
et l’autre dans le corps gastrique ; cet aspect particulier est appelé
« estomac en cascade ». L’antre gastrique peut dans ce cas masquer le
bulbe duodénal qu’on ne pourra finalement dégager que sur le cliché de
profil.

5.4.5. LA MOTRICITE DE L’ESTOMAC


Le transit OED réalisé sous scopie télévisée s’attellera à observer le
remplissage et le vidage de l’estomac ainsi que celui du duodénum ; ce qui
permet d’étudier la souplesse de leurs parois et d’apprécier les contractions
musculaires de la poche gastrique appelées ondes péristaltiques.
Ces ondes péristaltiques qui apparaissent de manière plus ou moins
régulière, obligent finalement le contenu gastrique de franchir le pylore avant
de se déverser dans le bulbe et le grêle.
A signaler en particulier que ces ondes péristaltiques sont beaucoup plus
profondes au niveau de l’antre pré-pylorique que dans le reste de la poche
gastrique ; ceci est dû au renforcement des fibres musculaires circulaires au
niveau de la région antrale.

5.5. RADIO-ANATOMIE DU DUODENUM

L’étude du cadre duodénal se trouve généralement couplée à celle de


l’estomac et réalisée après ingestion orale d’une suspension de baryte.
Le duodénum fait suite au pylore ; l’ensemble du viscère décrit un anneau
rond composé de 4 portions distinctes qui entourent la tête du pancréas
(Fig.5.12 et 5.13).
Cours d’anatomie radiologique clxiii

Fig.5.12

 La première portion
La première portion est mobile, non fixée au rétropéritoine et composée de
2 parties : le bulbe et le segment post-bulbaire.
Le canal pylorique débouche au centre de la base bulbaire, alors que le
sommet du bulbe fait jonction avec le segment post-bulbaire.
- Le bulbe adopte généralement une forme en cône tronqué d’aspect
triangulaire plus ou moins allongé ; son contour supéro-interne est
appelé petite courbure bulbaire, tandis que son contour inféro-
externe est appelé grande courbure bulbaire.
- Le segment post-bulbaire est plus ou moins horizontal et
ascendant, il fait finalement jonction avec la deuxième portion
duodénale selon un angle aigu fixé au rétropéritoine appelé genu
superius.
 Le deuxième segment duodénal
Le deuxième segment duodénal est vertical et descendant, il se projette à
droite du rachis et fait suite au genu superius.

C’est au niveau de ce segment que se déverse le contenu de l’ampoule de


Vater, provenant concomitamment du cholédoque et du canal de Wirsung.
L’ampoule de Vater donne radiologiquement une petite image lacunaire au
niveau du versant interne du deuxième segment duodénal. Le deuxième
segment fait jonction à angle droit avec le troisième segment par le genu
inferius.
Cours d’anatomie radiologique clxiv
Fig.5.13

 Le troisième segment
Le troisième segment représente la plus longue portion du duodénum, elle
débute à partir du genu inferius jusqu’à la jonction du 3 e segment au 4è
segment ; sa trajectoire est horizontale dirigée du côté droit vers le côté
gauche, croisant transversalement le rachis
 Le quatrième segment
Fait suite au troisième segment duodénal ; sa trajectoire est oblique
ascendante orientée du côté droit vers le côté gauche, il remonte en arrière
de l’estomac dont il est séparé par l’arrière cavité des épiploons et aboutit à
l’angle de TREITZ qui marque la jonction entre le duodénum et le jéjunum.
L’angle de TREITZ se projette généralement sur le cliché de face derrière
l’estomac qui le masque complètement ; toutefois dans certains cas, cet
angle peut être visible dans la concavité de la portion angulaire gastrique.
Le duodénum présente généralement des plis transversaux assez épais,
séparés par des sillons, qui confèrent à l’image radiologique une alternance
des bandes claires (plis) et des bandes opaques (sillons).

5.6. RADIO-ANATOMIE DU GRELE


Le transit du grêle dure environ 30 minutes à 3 heures et se termine au
niveau de la valvule iléo-caecale ; le grêle comprend respectivement le
jéjunum et l’iléon.
 Le jéjunum
Le jéjunum fait suite au duodénum avec lequel ils font jonction au niveau de
l’angle de TREITZ.
Cours d’anatomie radiologique clxv
Le jéjunum se trouve situé en grande partie dans l’hypochondre gauche, ses
anses sont relativement larges, son calibre mesure environ 25 à 30mm ;
cette portion du grêle est morphologiquement caractérisée par des
nombreux plis occasionnés par les valvules conniventes.
L’image radiologique du jéjunum est variable selon le degré de la réplétion
du viscère ; en demie réplétion le dessin muqueux du jéjunum prend
volontiers un aspect en « boa de plume ».
En collapsus, son dessin muqueux prend la forme d’un ruban opaque
traversé par des fines bandes transparentes et en fin de transit il se présente
sous forme d’une image en « flocon de neige ».
 L’iléon
L’iléon se trouve en grande partie dans le flanc droit et partiellement
amassé dans le pelvis, il se termine au niveau de la valvule iléo-caecale ;
son calibre mesure environ 15 à 20mm de diamètre.
Les plis muqueux de l’iléon sont moins nombreux et moins marqués que
ceux du jéjunum ; sous compression, la valvule iléo-caecale donne une
image lacunaire au niveau du versant interne du bas fond caecal.

5.7. VARIANTE ANATOMIQUE DU GRELE


 Le mésentère commun
C’est une variante de la normale facilement détectable en radiologie, il s’agit
d’une anomalie congénitale caractérisée par une malrotation du tube
digestif, dans ce cas le grêle se retrouve en entièreté dans l’hypochondre et
le flanc droit alors que le colon se trouve en entièreté dans l’hypochondre et
le flanc gauche.
En cas de mésentère commun, l’appendice se trouve paradoxalement à
gauche, tandis que la veine mésentérique supérieure se trouve
paradoxalement à gauche de l’artère mésentérique supérieure (Fig.5.14).
Cours d’anatomie radiologique clxvi

Fig.5.14

5.8. RADIO-ANATOMIE DU COLON (Fig.5.15 à 5.17).


L’opacification rétrograde de la lumière du viscère met en évidence
respectivement l’ampoule rectale, le sigmoïde, le colon descendant, le colon
transverse, le colon ascendant et parfois même l’appendice et les dernières
anses iléales. L’image radiologique d’un colon en réplétion est celle d’un
large ruban opaque marqué par la présence des sillons inter-haustraux ou
semi-lunaires (Fig.5.15).
Fig.5.15
Cours d’anatomie radiologique clxvii

Ces sillons inter-haustraux se distinguent du fait qu’ils n’entourent que


partiellement la circonférence de la lumière colique (Fig.5.16), contrairement
aux valves conniventes du grêle qui encerclent la totalité de la circonférence
du viscère.
Fig.5.16

 Le sigmoïde
Le sigmoïde est généralement de calibre et longueur variables d’un individu
à un autre ; il comporte de manière générale une boucle isolée assez large
qui peut remonter jusqu’au niveau des crêtes iliaques.
Dans certains cas on peut également observer plusieurs boucles du
sigmoïde amassées dans le petit bassin.
En cas de dolicho-méga-sigmoïde (Fig.5.16), le sigmoïde est anormalement
long de sorte qu’il peut décrire une longue boucle qui remonte jusqu’à l’angle
splénique.
 Le bas fond caecal
Le bas fond caecal est de topographie très variable, tantôt de situation
pelvienne débordant largement la crête iliaque droite en dessous, tantôt de
situation moyenne et localisé au niveau de la fosse iliaque ou encore localisé
sous le foie.
 L’appendice
L’appendice solitaire du caecum participe à sa manière à tous ces caprices
topographiques du caecum ; elle est donc tantôt de topographie médiane,
tantôt rétro-cæcale, tantôt pelvienne ou encore sous hépatique.
Cours d’anatomie radiologique clxviii

 La valve de BAUHIN
La valve de BAUHIN se voit sous forme d’une image lacunaire au bas fond
caecale. La présence d’une image lacunaire ailleurs qu’au niveau du
caecum doit faire évoquer la présence soit d’un fécalome (image lacunaire
mobile), soit encore la présence d’une tumeur endo-luminale (image
lacunaire fixe).

Fig.5.16
Cours d’anatomie radiologique clxix

CHAPITRE VI. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES


VISCERES PLEINS CREUX DU TUBE DIGESTIF
(Foie et voies biliaires et pancréas)

6.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES


 L’abdomen sans préparation (ASP ou AAB) :
Le foie est une structure de densité hydrique qu’on ne peut explorer par
la radiographie conventionnelle ; puisque tous les viscères abdominaux
disposent du même pouvoir d’atténuation des rayons X, par conséquent on
ne peut les dissocier les uns des autres sur un ASP.
La radiographie conventionnelle permet à la limite d’identifier les contours
de la matité hépatique par exemple, de visualiser les contours des reins et
de voir les calcifications pancréatiques ; ignorant volontiers l’information en
rapport avec le parenchyme de ces viscères
 Les ultrasons
L’échographie c’est une méthode inoffensive et très efficace qui s’impose
actuellement comme la technique de choix dans le bilan des voies biliaires.
Cette technique peut également permettre l’étude du pancréas et du canal
de Wirsung.
Signalons par ailleurs qu’en pratique courante, on considère qu’un appareil
est très performant c’est-à-dire doté d’une haute résolution spatiale, lorsqu’il
peut permettre de visualiser le Wirsung qui mesure à peine 2 à 3mm ; c’est
donc un critère de performance qui en pratique détermine l’achat d’un
appareil échographique.
 La cholécystographie orale et la cholangiographie intraveineuse
Ces deux techniques jadis utilisées dans le bilan des voies biliaires, tiraient
profit de la conjugaison de la bile au niveau de l’hépatocyte.
Ces produits qui entraient en compétition avec la bile lors de son captage
par l’hépatocyte, subissaient finalement la conjugaison de la même manière
que la bilirubine avec laquelle étaient-ils excrétés ensemble dans la voie
biliaire principale.
La cholécystographie orale faisait en particulier usage de la BILOPTIN®, à
ingérer per-os la veille de l’examen ; tandis que la cholangiographie faisait
recours à la BILIGRAPHIN® injecté en IV le jour même de l’examen.
Cours d’anatomie radiologique clxx

Aussitôt que le stockage des métabolites opaques dans la vésicule biliaire


était confirmé sur le premier cliché du jour, on faisait ensuite ingérer au
malade un repas gras composé de jaune d’œuf mélangé au lait (repas de
BOYDEN) ; ce qui déclencherait la contraction de la vésicule biliaire et le
vidage de son contenu opaque dans le cholédoque 5-10minutes après
l’ingestion de ce repas. Ces deux techniques sont actuellement
abandonnées.
 La TDM
La tomodensitométrie ou le scanner est en général l’examen de seconde
intention dans l’exploration du foie et des voies biliaires.
On doit cependant souligner que la TDM demeure en particulier l’examen de
choix dans l’exploration du pancréas, entendu que l’échographie éprouve
parfois d’énormes difficultés dans le bilan du pancréas, à cause de
l’inévitable présence gaz contenu dans les viscères creux environnants
(estomac, colon transverse).

6.2. GENERALITE SUR L’ECHOGRAPHIE


ABDOMINALE
A. TECHNIQUE D’EXPLORATION
L’exploration de l’abdomen requiert généralement l’usage d’une sonde de
3,5Mhz, quelques fois celle de 2, 5Mhz en particulier chez les obèses.
A signaler par ailleurs qu’il existe actuellement des appareils équipés des
sondes multifréquences, qui permettent à l’opérateur de sélectionner
librement la fréquence désirée.
L’examen débute toujours par l’utilisation d’un gel aqueux de contact qu’on
asperge sur la région à examiner, de manière à assurer un bon contact entre
la sonde et la peau de la région intéressée.
L’échographie est une technique qui permet de réaliser librement des
coupes anatomiques des organes dans tous les plans ; ce qui suppose une
excellente initiation de l’opérateur à l’anatomie échographique des différents
organes.
Par convention (comme en scanner d’ailleurs), tout le monde s’accorde que
sur une coupe longitudinale, la tête du malade doit être disposée sur l’écran
à gauche de l’examinateur, alors que ses pieds sont disposés à droite.
Cours d’anatomie radiologique clxxi

Sur une coupe axiale, le côté droit du malade est disposé à gauche de
l’examinateur, comme si l’opérateur regardait vers la tête du malade à partir
de ses pieds.

B. LES IMAGES ECHOGRAPHIQUES DES VISCERES ABDOMINAUX


 Quelques vocables utilisés dans le langage échographique
Le vocable « échostructure » exprime la structure intime d’un tissu tel qu’il
apparaît sur une coupe d’échotomographie (on dit par exemple que le foie
présente une structure homogène et finement réfléchissante) ; tandis que le
vocable «échogénicité» exprime la tonalité de l’image échographique d’un
tissu quelconque par rapport à un autre (par exemple l’échogénicité de la
rate est discrètement supérieure par rapport à celle du foie).
 L’échostructure du foie, de la rate et du cortex rénal
- Les viscères pleins comme le foie, la rate et les reins (en particulier
le cortex rénal), donnent généralement une échostructure solide, de
réflexion moyenne, finement nodulaire et homogène (Fig.6.1)
- L’appréciation de l’échostructure du foie ou de la rate se fait
communément de manière comparative, par rapport au rein qui se
trouve dans le voisinage immédiat.
Fig.6.1

 L’échostructure des collections liquidiennes


Dans le liquide, la progression de l’ultrason ne rencontre généralement
aucune interface et par conséquent ne génère aucune réflexion de l’écho.
Cours d’anatomie radiologique clxxii
Cette absence de l’écho de retour se manifeste sur le moniteur
respectivement par :
- La présence d’une plage totalement noire sur le moniteur.
- La présence d’un renfoncement de l’écho en arrière de cette plage
noire, ce qui rend le contour postérieur d’une collection liquidienne
toujours réfléchissant.
Parmi les exemples concernant les collections liquidiennes, on peut citer la
vésicule biliaire, la vessie en réplétion (Fig.6.2), le liquide coelomique ou
amniotique et même l’ascite.

Fig.6.2

 L’échostructure des vaisseaux


Les vaisseaux sanguins sont des canaux élastiques contenant du liquide,
donnant radiologiquement une image canalaire en forme de tube noire
(Fig.6.3), bordée par des parois rectilignes, relativement parallèles et
réfléchissantes.
Cours d’anatomie radiologique clxxiii

Fig.6.3.

 L’échostructure des calculs et tissus calcifiés


Les calculs et les os occasionnent une réflexion totale des ultrasons qui se
traduit sur le moniteur respectivement par :
- La présence d’une structure très brillante (très blanche).
- La présence d’un cône d’ombre postérieur associé, qui symbolise
l’absence des ultrasons ayant franchit l’obstacle ; ce cône d’ombre
se voit sous forme de traînée noire qui naît immédiatement derrière
la structure brillante.
 L’échostructure des viscères creux contenant du gaz
L’échographie est un mauvais procédé d’investigation des viscères creux,
puisque le gaz contenu dans ces viscères arrête systématiquement la
progression des ultrasons.
Les gaz intestinaux se manifestent échographiquement par une nappe
fortement échogène derrière laquelle on ne voit absolument plus rien.
Occasionnellement, on peut voir à certains endroits de cette nappe, la
présence d’artéfacts appelés « artéfact en queue de comète ou en rayon de
soleil », qui symbolisent les mouvements des bulles d’air dans les viscères
creux.
Ainsi donc, l’examen échographique de l’estomac ou du colon est
généralement sans objet, sauf en cas de néoplasie colique ou en cas
d’invagination intestinale. De nos jours cependant, l’échographie est
devenue un examen routinier dans le bilan d’appendice (même si le
diagnostic peut-être laborieux en cas d’appendice rétro-caecale).
Cours d’anatomie radiologique clxxiv

6.3. RADIO ANATOMIE DU FOIE


6.3.1. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU FOIE
Le foie comporte macroscopiquement 4 lobes ; il s’agit des lobes gauche,
droit, caudé (ou lobe de Spiegel) et carré.
Cependant, du point de vu vascularisation, il n’existe que 2 lobes (droit et
gauche), séparés anatomiquement par un plan de clivage passant
respectivement par la fossette de la vésicule biliaire, la bifurcation portale et
la veine sus-hépatique moyenne.
Il existe en effet 3 veines sus-hépatiques qui confluent au niveau de la face
antérieure de la veine cave inférieure, il s’agit respectivement des veines
sus-hépatiques droite, médiane et gauche (Fig.6.4).
Fig.6.4

La veine sus-hépatique gauche ne draine que le sang provenant du lobe


gauche. De même, la veine sus-hépatique droite ne draine que le sang du
lobe droit, alors que la veine sus-hépatique moyenne draine le sang
provenant des portions médianes des lobes gauche et droit.
Les 3 veines sus-hépatiques permettent de diviser le foie en 4 secteurs :
latéral droit, médian droit, paramédian gauche et latéral gauche.
Outre les veines sus-hépatiques, le ligament « teres » constitue également
un repère anatomique superficiel très important, qui permet en particulier de
diviser le lobe gauche en segment médian et segment latéral.
Cours d’anatomie radiologique clxxv

6.3.2.. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DU FOIE


L’échographie, technique d’exploration inoffensive et très efficace demeure
actuellement la méthode de choix dans la mise au point d’affections du foie.
Le foie représente le plus gros viscère plein de l’abdomen se trouve logé
dans l’hypochondre droit, son contour est régulier.
 Echostructure du foie
Son échostructure est solide, de réflexion moyenne (de couleur ardoise ou
grise sur le moniteur), finement nodulaire et homogène
- L’échostructure du foie est assez proche de l’échostructure de la
rate ; de sorte qu’en pratique on recourt généralement à la
comparaison de deux organes pour apprécier échostructure de l’un
ou de l’autre.
- L’échostructure du foie est également assez proche de celle du
cortex rénal qui lui est contiguë et lui sert également de critère de
comparaison
- Sur cette plage d’échogénicité homogène et finement nodulaire, on
reconnaît la présence d’images tubulaires de couleur « noire », à
parois réfléchissante, correspondant soit aux veines portes et soit
aux veines sus-hépatiques
 Estimation de la taille du foie
L’appréciation échographique de la taille du foie est difficile à cause d’une
extrême variation de la répartition des volumes entre le lobe droit et lobe
gauche, d’un individu à un autre. Toutefois quelques considérations ci-
dessous peuvent procurer quelques indications concernant la normalité du
volume du foie :
- L’axe du foie mesuré sur la ligne médio-claviculaire vaut au
maximum 130 à 170mm selon différents auteurs (±150mm).
- la marge inférieure du foie est finement angulée (cette marge
s’arrondie en cas d’hépatomégalie)
- L’expansion importante du lobe gauche dans l’hypochondre
gauche, débordant la rate au dessus.
 Segmentation du foie selon Couinaud
Finalement de la topographie des veines sus-hépatiques et du ligament
teres découle la segmentation de Couinaud qui divise le foie en 8 segments
(Fig.6.4 et Fig.6.5) :
Cours d’anatomie radiologique clxxvi

Fig.6.4

- Segment I : Lobe caudé inséré entre le ligament venosum et la veine


cave inférieure
- Segment II : Segment médian du lobe gauche, se trouvant à droite
du ligament Teres
- Segment III : Segment latéral du lobe gauche et se trouvant à gauche
du ligament Teres
- Segment IV : Segment médian gauche compris entre la veine sus-
hépatique gauche et la veine sus-hépatique médiane
- Segment V : Segment antéro inférieur inséré entre la veine sus-
hépatique médiane et la veine sus-hépatique droite.
- Segment VI : Segment postéro-inférieur se trouvant à droite de la
veine sus-hépatique droite.
- Segment VII : Segment postéro-supérieur droit, se trouvant à droite de
la veine sus-hépatique droite et devant le segment 6
- Segment VIII : Segment antéro supérieur droit, inséré entre la veine
sus-hépatique médiane et la veine sus-hépatique droite
et devant le segment 5

A signaler en particulier que le segment I n’est pas visible sur le même plan
que les autres segments du foie ; on peut donc le rechercher un peu plus
bas à l’emplacement du ligament du sillon venosum (Fig.6.5)
Cours d’anatomie radiologique clxxvii

Fig.6.5
……………………………………………………………………………………

Coupe échographique du foie


montrant le segment 1.
Le ligament venosum est
indiquée par une flèche ; la veine
cave inférieure est également
visible en coupe transversale
(VCI)

6.4. ANATOMIE DES VOIES BILIAIRES


6.4.1. TECHNIQUE D’EXAMEN
L’examen échographique des voies biliaires se fait de préférence le patient à
jeun (durant 8 heures avant l’examen), ce qui assure une bonne distension
de la vésicule biliaire.
L’examen post-prandial est laborieux et susceptible d’induire des erreurs
d’interprétation.
Quelques fois lorsque l’étude de la cinétique du viscère est requise, les
coupes dynamiques complémentaires après ingestion per-os du repas gras
de BOYDEN peuvent être nécessaires.

6.4.2. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DES VOIES BILIAIRES


La vésicule biliaire est un long organe ovalaire, positionné au contact direct
de la gouttière rétro-hépatique.
L’organe se trouve disposé exactement au niveau du sillon inter-lobaire du
foie et s’interpose entre le segment VIII à droite et le segment IV à gauche.
Les branches lobaires gauche et droite des voies biliaires dérivent des
confluences segmentaires, qui constituent le canal hépatique commun
encore appelé voie biliaire principale.
Le canal hépatique commun orienté de l’extérieur en dedans, du côté droit
vers le côté gauche et d’avant en arrière, va de la confluence des branches
Cours d’anatomie radiologique clxxviii
lobaires gauche et droite jusqu’à l’abouchement du canal cystique dans la
voie biliaire principale.

Le canal cystique draine le contenu de la vésicule biliaire et s’abouche dans


la voie biliaire principale avec laquelle ils forment ensemble le cholédoque.
La vésicule biliaire se présente grossièrement sous forme d’une aubergine
raccordée au canal cystique, orientée obliquement de haut en bas, d’arrière
en avant et du dedans en dehors. La vésicule biliaire comporte
schématiquement 4 portions : le fond, le corps, l’infundibulum et le col
vésiculaire.
La vésicule biliaire mesure au maximum 8cm de longueur et 4cm de
diamètre.
Le col vésiculaire comporte généralement plusieurs sillons formant des
véritables valvules au niveau de la lumière du col de la vésicule biliaire.
L’abouchement du canal cystique dans le canal hépatique commun marque
le début du cholédoque qui comporte 3 segments : les portions hilaire,
pédiculaire et intra-pancréatique.
De calibre variable selon l’âge de l’individu, le cholédoque mesure en
moyenne 4 à 7mm de diamètre et demeure accolé à la face antérieure de la
veine porte sur une bonne portion de son parcours.
Par sa portion intra-pancréatique, le cholédoque débouche dans l’ampoule
de Vater presque au même moment que le canal de Wirsung.
L’ampoule de Vater déverse finalement son contenu dans le 2 è segment
duodénal. L’abouchement de l’ampoule de Vater au niveau du 2 è segment
duodénal se fait au niveau d’une papille siégeant généralement au niveau
bord interne la partie moyenne de la lumière duodénale

6.4.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DES VOIES BILIAIRES


La vésicule biliaire examinée à jeun et contenant de la bile, se présente sous
forme d’une aubergine totalement vide d’écho (noire), dont le diamètre
transversal ne peut excéder 40mm (Fig.6.6).
Ce viscère dispose d’une paroi mince et réfléchissante (brillante), dont
l’épaisseur ne dépasse pas 4mm.
Comme pour toutes les collections liquidiennes, la vésicule biliaire distendue
donne toujours lieu à une plage liquidienne, derrière laquelle on reconnaît la
présence d’un renforcement de l’écho postérieur
Cours d’anatomie radiologique clxxix
Le col de la vésicule biliaire se trouve raccordé au canal cystique qui assure
la communication entre la vésicule biliaire et la voie biliaire principale.

Fig. 6.6

Le cholédoque qui est stellite de la veine porte principale, se voit toujours sur
coupe longitudinale du hile, sous forme d’une structure canalaire noire,
accolée au versant antérieur de la veine porte (Fig.6.7).

Fig.6.7

Il arrive fréquemment qu’au hasard d’une échographie abdominale, qu’on


découvre la présence d’une ou de plusieurs lithiases vésiculaires
asymptomatiques.
La lithiase vésiculaire se présente sous forme d’un nodule endo-luminal,
réfléchissant, mobilisable avec le changement de position du patient et
Cours d’anatomie radiologique clxxx
communément accompagné d’un cône d’ombre postérieur

6.5. ANATOMIE DU PANCREAS


6.5.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU PANCREAS
 L’abdomen à blanc
L’ASP est une technique qui permet à peine de démontrer la présence
d’éventuelles calcifications pancréatiques, en particulier en cas de
pancréatite chronique, cependant elle ne rend nullement compte du
parenchyme pancréatique.
 L’échographie
L’exploration échographique du pancréas est rendue laborieuse par
l’inévitable présence de gaz des viscères creux. Quelques fois le
remplissage de l’estomac avec de l’eau et l’inclinaison modérée à gauche
du patient peuvent se révéler salutaires.
 Le scanner
La tomodensitométrie est la technique idéale dans l’exploration du pancréas,
surtout lorsque l’échographie s’est révélée inefficace.
6.5.2. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU PANCREAS
Le pancréas est une glande insérée dans le cadre duodénal, de situation
rétro péritonéale et disposée derrière la poche gastrique. Cette glande est
macroscopiquement constituée de la tête, du cou, du corps et de la queue.
Le pancréas normal présente des caractéristiques suivantes :

 Dimensions : Tête < 30mm ; Corps et Queue <25mm


 Wirsung : < 3mm
 Echogénicité : = ou > foie, < ou = rate
 Echostructure : homogène
 Surface : lisse

6.5.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DU PANCREAS


L’échostructure du pancréas est assez variable et dépend de son imbibition
graisseuse ; elle est généralement hypo-échogène surtout chez les jeunes,
Cours d’anatomie radiologique clxxxi
mais tantôt réfléchissant chez les personnes âgés et surtout chez les
obèses. Dans des circonstances physiologiques normales, l’échostructure
du pancréas est égale à celle du foie normal, ou juste un peu plus échogène
que celle du foie.

Sur coupe transversale de l’épigastre, on reconnaît le pancréas grâce à


(Fig.6.8) :
- La veine splénique aboutissant au confluant spléno-mésaraîque
est toujours satellite du pancréas.
- La présence de l’artère mésentérique passant au dessous du
pancréas et entourée d’une graisse très réfléchissante.
Fig.6.8

6.5.4. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DE LA WIRSUNGOGRAPHIE


RETROGRADE

La cholangio-wirsungographie rétrograde est un procédé interventionnel


permettant l’opacification rétrograde et concomitante des voies biliaires et du
canal de Wirsung.
Sa réalisation nécessite l’injection du produit de contraste dans l’ampoule de
Vater à l’aide d’un cathéter inséré par voie endoscopique ; ce qui permet
d’opacifier simultanément le cholédoque et le Wirsung,
Le calibre du Wirsung mesure normalement 2 à 3mm de diamètre, ce canal
correspond à un conduit très fin qui traverse longitudinalement le
pancréas et comporte anatomiquement une bifurcation en Y au niveau de
Cours d’anatomie radiologique clxxxii
sa queue. La visualisation de cette bifurcation en Y au cours d’une
wirsungographie rétrograde signifie donc que le pancréas a été entièrement
exploré
6.6. L’ASCITE VUE EN ECHOGRAPHIE
L’échographie est un procédé très intéressant qui, non seulement confirme
le diagnostic dans certains cas, mais permet également de quantifier l’ascite
et de contribuer à la recherche de son étiologie.
L’ascite se manifeste échographiquement par une plage vide d’écho, de
couleur totalement noire sur le moniteur, dans laquelle baignent les viscères
creux, le foie et la rate (Fig.6.9et Fig.6.10)
Cependant, lorsque l’ascite est discrète, elle se collecte préférentiellement
dans les zones les plus déclives de l’abdomen notamment dans:
- Le cul de sac de Morisson : c’est un espace virtuel localisé entre le
foie et le rein droit.
- Les gouttières pariéto-coliques : gouttières virtuelles représentant
l’inflexion latérale de feuillets péritonéaux.
- Le cul de sac de Douglas chez la femme ou le cul de sac rétro
vésical chez l’homme.
Fig.6.9

Fig. 6.10
Cours d’anatomie radiologique clxxxiii

CHAPITRE VII. ANATOMIE GYNECOLOGIQUE ET


OBSTETRICALE

7.1. LES DIFFERENTES TECHNIQUES D’EXPLORATION

L’imagerie gynécologique recourt couramment à l’échographie d’abord et


ensuite à l’hystérosalpingographie (HSG) en particulier dans le bilan des
stérilités ; d’autres techniques comme l’hystérosonographie ne sont pas
encore encrées dans la pratique routinière de notre pays.

7.1.1. L’ECHOGRAPHIE GYNECOLOGIQUE

A. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION

Le pelvis de la femme peut être évalué soit par voie sus-pubienne, soit par
voie trans-vaginale.
 La voie trans-vaginale
La voie trans-vaginale offre l’avantage d’une meilleure visibilité et d’une
bonne évaluation des détails anatomiques, puisque l’organe examiné se
trouve au contact direct de la sonde échographique ; c’est donc un abord
très intéressant dans l’étude des ovaires et de l’endomètre.
 La voie sus-pubienne
L’abord sus- pubienne est pourtant la voie la plus couramment utilisée et la
plus répandue.
La voie sus-pubienne est toujours recommandée avant la voie trans-
vaginale, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une femme qui n’a jamais été
Cours d’anatomie radiologique clxxxiv
examinée ou d’une vierge, elle permet donc de réaliser une vue d’ensemble
des organes du pelvis quelque soit les circonstances.
L’échographie sus-pubienne est classiquement réalisée la vessie en
réplétion, ce qui permet de dégager le pelvis de tout viscère creux contenant
de l’air ; cette technique tire donc profit de la fenêtre acoustique créée par la
vessie en réplétion.
Le transducteur (sonde échographique) le plus couramment utilisé est d’une
fréquence de 3.5 Mhz ; on peut également recourir à une sonde de 2.5 Mhz
particulièrement chez les obèses.

7.1. 2. ANATOMIE GYNECOLOGIQUE ECHOGRAPHIQUE


 Aspect échographique général de l’utérus
En coupe longitudinale, on peut clairement identifier l’utérus derrière la
vessie qui paraît totalement noire en réplétion (Fig.7.1).

Fig.7.1.

Après indentification du grand axe longitudinal de l’utérus, on réalise des


coupes parallèles à son grand axe en balayant à gauche et à droite ; ce qui
permet de bien étudier la position de l’utérus et ses contours.
- Vu sous son axe longitudinal, l’organe se trouve souvent dévié
latéralement à gauche ou à droite.
- De manière générale l’utérus est en antéversion, c’est-à-dire incliné
vers la paroi abdominale antérieure. Occasionnellement l’utérus
peut être en rétroversion, orienté en postérieur vers la voûte
vaginale ; dans ce cas sa visibilité à l’écho sus-pubienne devient
très difficile, d’où le recours à la voie trans-vaginale
Cours d’anatomie radiologique clxxxv
- La taille de l’utérus : fonction de plusieurs facteurs et en particulier
des accouchements antérieurs (l’axe longitudinal de l’utérus
mesure en général plus de 8 à 10cm chez la femme qui a déjà
accouché).
- La taille de l’utérus d’un nullipare : environ 7x5x3 cm.
- La longueur de l’utérus n’est pas à elle seule un indicateur d’une
quelconque anomalie, surtout lorsque l’échostructure de l’utérus est
normale.
- L’échostructure du myomètre est hypo-échogène et homogène par
rapport à celle de l’endomètre.

Après l’étude de l’utérus en coupe longitudinale, on fait accomplir au


transducteur une rotation de 90° par rapport à l’axe longitudinal de l’utérus,
ce qui permet d’obtenir des coupes transversales de l’utérus (Fig.7.2).

Fig.7.2

 L’endomètre et les variations cycliques de l’endomètre


L’utérus comporte une lumière virtuelle tapissée d’un endomètre visible
échographiquement.
L’échographie gynécologique réalisée chez la femme en période d’activité
de 14 à 50 ans (c'est-à-dire lorsque la femme voit encore ses règles), est
caractérisée par la présence des changements cycliques prévisibles au
niveau de l’endomètre et des ovaires.
Ce complexe endométrial est anatomiquement composé de la lumière
utérine, entourée de deux couches minces d’endomètres.
L’épaisseur et la brillance de cette bande endométriale est fonction du cycle
menstruel (c’est-à-dire du moment où l’examen a été réalisé par rapport à la
DDR).
Cours d’anatomie radiologique clxxxvi
- La phase proliférative : marque la fin de la menstruation et va du
début du cycle jusqu’au moment de l’ovulation. Durant cette
période, l’endomètre est mince (2 à 8mm au maximum) et
demeure uniformément hyper-échogène.
- La phase sécrétoire : va de l’ovulation jusqu’aux menstruations ; à
cet stade, l’endomètre demeure certes hyper-échogène mais
épaisse d’environ 13mm, présentant un contour pauvrement défini.
- Vers la fin du cycle, il peut bien arriver qu’une petite lame
liquidienne soit décelée dans la lumière utérine; ce qui est normal et
signifie tout simplement qu’on se trouve en phase prémenstruelle.

 Les annexes
Les annexes comprennent les ovaires avec leur mesosalpinx, les trompes
de Fallope, les ligaments et les vaisseaux sanguins.
La trompe de Fallope normale n’est pas échographiquement visible dans
des conditions physiologiques normales.
Les ovaires normaux sont échographiquement visibles surtout pendant la
période sexuellement active.
L’ovaire est classiquement de forme ovalaire comme le testicule, son
échostructure est modérément hypoéchogène, assez facile à reconnaître à
cause de la présence des petits follicules retrouvés particulièrement chez la
femme à l’âge de concevoir (Fig.7.3).

Fig.7.3

L’ovaire connaît également des modifications cycliques :


- Pendant la phase ostrogénique: l’ovaire normal contient des petits
follicules dont le nombre ne dépasse pas 5, parfois même
difficilement détectables.
Cours d’anatomie radiologique clxxxvii
- A partir du 10è jour du cycle: on assiste à l’apparition du follicule
dominant, c’est-à-dire beaucoup plus grand que les autres.
- Au milieu du cycle: le follicule dominant atteint 20 à 25mm, il
contient l’ovaire mature.
La survenue des hormones lutéiniques au milieu du cycle est à l’origine de la
rupture du follicule dominant et de la libération de l’ovaire mûre. Cette
rupture peut-être à l’origine d’un petit saignement hémorragique peut couler
dans le Douglas.
La taille des ovaires est variable durant la période sexuellement active de 14
à 50 ans, elle est donc fonction du nombre et de la taille des follicules.

L’appréciation objective de la taille de l’ovaire se fait par le calcul du volume


en fonction de 3 plans de l’espace : (Longueur x largeur x Epaisseur) x 0.52.
- L’ovaire de la nullipare mesure environ 9cc.
- L’ovaire de la femme sexuellement active mesure 15 à 20cc.

7.1.3. L’HYSTERO-SALIPINGO-GRAPHIE (HSG)


Rappelons tout de suite que les trompes de Fallope ne sont pas visibles
échographiquement. C’est pourquoi l’HSG occupe encore une place de
choix dans le bilan de la stérilité particulièrement dans notre pays, puisque
cette technique permet de rendre compte de la perméabilité des trompes.
A. PREALABLES
L’examen est toujours réalisé entre le 8è et le 12è jour du cycle menstruel
pour éviter tout risque d’avortement d’une éventuelle grossesse.
Avant de faire l’examen, l’opérateur doit au préalable s’assurer que la
patiente ne souffre d’aucune infection active (taux de globule blanc ≤
10.000, la vitesse de sédimentation ≤20mm/ à la 1è heure).
La présence d’une infection active, d’une grossesse ou d’antécédents
d’allergie à l’iode sont des contre indications absolues de l’examen
B. TECHNIQUE D’EXPLORATION
Après différentes mesures d’asepsie et d’antisepsie, l’examen est fait
moyennant l’injection directe d’environ 20 à 40cc du produit de contraste
Cours d’anatomie radiologique clxxxviii
iodé hydrosoluble dans la cavité utérine à l’aide d’une canule à HSG.
C. RADIO-ANATOMIE DE L’UTERUS ET DES ANNEXES
L’injection du produit de contraste permet l’opacification de la lumière de la
cavité utérine et celle des canaux tubaires jusqu’au niveau de la cavité
péritonéale ; c’est-à-dire l’HSG ne visualise ni les parois de l’utérus, ni les
parois des trompes.
Cours d’anatomie radiologique clxxxix
 La cavité utérine (Fig.7.4)

La cavité utérine comprend le défilé cervical et le corps de l’utérus :


- Le défilé cervical est la première portion opacifiée pendant
l’examen, il est longueur variable selon les accouchements
antérieurs et mesure environ 2 à 3cm de longueur chez les
nullipares ; il présente des contours irréguliers.
- La longueur du corps de l’utérus est variable, il mesure environ 4 à
8cm de longueur et dépend fortement des antécédents
obstétricaux
- Le corps comprend l’isthme et le fundus de l’utérus ; il se présente
sous forme d’un triangle inversé, disposant des contours latéraux
convexes en dedans.
Les angles attenants à la base de ce triangle sont appelés cornes de
l’utérus.

Fig.7.4

 Les trompes
Les trompes de Fallope font suite aux cornes et sont constituées de 3
portions :
- La portion interstitielle : c’est la première portion tubaire, de
situation endo-murale, mince et très courte.
- La portion isthmique : Cette portion fait suite à la première ; elle est
mince, longue et sinueuse.
- La portion ampullaire : C’est la dernière portion qui débouche dans
la cavité péritonéale ; elle est longue, large, sinueuse.
Cours d’anatomie radiologique cxc

La portion ampullaire présente en particulier un dessin muqueux longitudinal


dans des conditions physiologiques normales (Fig.7.5).

Fig.7.5
………………………………………………

Image radiologique d’une trompe


sur cliché d’HSG.
La portion ampullaire de la
trompe de Fallope présente un
dessin muqueux longitudinal
régulier (flèche)

7.2. ECHOGRAPHIE OBSTETRICALE


L’échographie de la grossesse se fait au minimum 3 fois pendant toute la
durée de son évolution et en raison d’un examen par trimestre.
Chaque examen réalisé devra apporter des informations relativement
spécifiques à chaque période de la grossesse, permettant ainsi d’évaluer le
bien être fœtal.

7.2.1. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU PREMIER


TRIMESTRE
L’échographie réalisée précocement au premier trimestre sert à :
- Confirmer l’existence d’un ou de plusieurs sacs gestationnels
- Confirmer la bonne viabilité du sac gestationnel.
- Déterminer le (s) siège (s) d’implantation du (des) sac (s)
gestationnel (s).
- Étudier l’environnement de la grossesse.
A. TECHNIQUE DE L’EXAMEN
L’échographie sus-pubienne de la grossesse au 1è trimestre est
classiquement réalisée avec une vessie en réplétion, à l’aide d’un
transducteur d’une fréquence de 2.5 à 3.5 Mhz.
Cours d’anatomie radiologique cxci

L’examen débute par l’identification de l’utérus sur coupe longitudinale


visible derrière la vessie ; ce qui permet d’emblée de confirmer la présence
d’un sac gestationnel de situation intra-utérine.
Après l’indentification du grand axe longitudinal de l’utérus, on réalise
ensuite des coupes parallèles à son grand axe longitudinal en balayant à
gauche et à droite ; suivies des coupes transversales pour parachever
l’étude de l’utérus et de ses annexes.
B. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE D’UNE GROSSESSE JEUNE
 Avant 6 à 7 semaines d’aménorrhée (SA)
De manière générale le sac gestationnel est visible par échographie sus-
pubienne à partir de 6 semaines d’aménorrhées (SA) et beaucoup plus
précocement à 4 ou 5 SA par échographie endo-vaginale ; par conséquent,
la non visibilité du sac gestationnel à la 5 SA ne signifie pas forcement
l’absence d’une grossesse.
Le sac gestationnel de forme généralement ovalaire ou réniforme, se
présente échographiquement sous forme d’une formation vésiculaire à
contour tonique et régulier, semblable à un oeuf noir, entourée d’une
couronne chorionique épaisse et réfléchissante de ± 5mm et généralement
vide à l’intérieur.
Cependant bien avant l’apparition de l’embryon vers 5 à 6 SA, on peut
également voir précocement le sac vitellin ou sac de yolk à l’intérieur du sac
gestationnel, sous forme d’une petite formation vésiculaire à paroi très mince
mesurant environ 5mm de diamètre (Fig.7.6).

Fig.7.6
Cours d’anatomie radiologique cxcii

 Après 7 semaines
Au delà de 7 semaines, on assiste à l’apparition de l’embryon à l’intérieur de
l’œuf noir dont la viabilité est confirmée par la présence des mouvements
cardiaques déjà perceptibles à cet âge.
La datation de la grossesse à cet âge recours soit au sac, soit au CRL
(Fig.7.7 et Fig.7.8).
- La mesure du diamètre moyen du sac gestationnel (c'est-à-dire du
diamètre moyen de l’œuf noir), en calculant la moyenne des
diamètres prélevés dans les 3 plans de l’espace (Longueur+
Largeur+ épaisseur / 3)
- La mesure de la « longueur cranio-caudale de l’embryon → LCC »,
également appelé « Crown rump lenght →CRL).
Fig. 7.7

Fig.7.8

A partir de ces 2 repères, on peut déterminer l’âge gestationnel avec une


précision de ± 2semaines, en se référant aux abaques ou en faisant usage
du logiciel incorporé dans certaines machines qui affichent directement l’âge
gestationnel sur l’écran.
Cours d’anatomie radiologique cxciii

Le diagnostic échographique de gémellité est également précoce et


possible sur une aménorrhée de 6 à 7 SA (Fig.7.9).
Fig.7.9.

7.2.2. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU 2è TRIMESTRE


L’échographie du deuxième trimestre a 3 objectifs principaux :
- Le bilan morphologique du fœtus (comptabilité des organes du
fœtus).
- L’étude de la croissance fœtale.
- L’étude de ses annexes
En rapport avec la datation de la grossesse, on doit savoir que le CRL n’est
pas un indice fiable après la 12è SA ; on recourt plutôt à cet âge à d’autres
paramètres biométriques dont le BIP (diamètre bipariétal), le FL (Femur
lenght), le HC (Head circonference), l’AC (abdominal conférence) et le DAT
(diamètre transverse abdominal)
Le BIP correspondant au premier paramètre et le plus couramment mesuré
en imagerie obstétricale ; il représente le plus grand diamètre bipariétal qui
va de la table « externe » de la bosse pariétale d’un côté, à la table
« interne » de la bosse pariétale du côté opposé « From out to in »
(Fig.7.10a).
Fig.7.10a
Cours d’anatomie radiologique cxciv
Retenons toutefois que la mesure du BIP se fait que sur coupe où l’écho
médian du septum pellicidum est nettement visible (Fig.7.10b)
Fig.7.10b
Coupe échographique axiale de
la tête fœtale sur laquelle le
septum pellicidum est indiqué par
une flèche

Le fémur est un paramètre très fiable au deuxième trimestre et le second


paramètre en ordre d’importance après le BIP (Fig.7.11).
Fig.7.11
Coupe échographique
longitudinale du fémur
dont les extrémités sont
indiquées par des flèches

Le diamètre transverse abdominal (DAT) et la circonférence abdominale


sont calculés sur une coupe axialede l’abdomen passant par la veine
ombilicale (Fig.7.12).
Fig.7.12
Cours d’anatomie radiologique cxcv
L’identification échographique du placenta est possible à partir de 7 à 8 SA,
mais, son examen ne se fait de manière routinière qu’à la fin du premier
trimestre de la grossesse ; son épaisseur normale est de 2 à 4cm.
La situation topographique du placenta mérite également d’être précisé.
Le bilan anatomique et fonctionnel des organes est également possible au
second trimestre, on peut par exemple étudier des mouvements cardiaques
du fœtus.

7.2.3. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU 3è TRIMESTRE


L’examen sert à :
- Dépister les retards de croissance endo-utérine.
- Dépister les anomalies morphologiques éventuelles non
diagnostiquées au 2è trimestre.
- Déterminer la position du fœtus en prévision de la voie
d’accouchement.
- Déterminer le poids du fœtus en prévision de l’accouchement
prochain (souvent à l’aide du logiciel de l’appareil). On appelle
macrosomie, un fœtus dont le poids de naissance est supérieur à
4000 ou 4500 gr.
Cours d’anatomie radiologique cxcvi

CHAPITRE VIII. LES VOIES URINAIRES


L’exploration morphologique et fonctionnelle des reins recourt généralement
à l’échographie rénale et au Doppler, à l’urographie intraveineuse (UIV) et
éventuellement à l’artériographie, à la pyélographie rétrograde, à la TDM, à
l’IRM (techniques de seconde intention) et à la néphrostomie percutanée
De toutes ces techniques, seules les deux premières sont les plus
couramment utilisées.

8.1. BREF RAPPEL ANATOMIQUE


8.1.1. ANATOMIE MACROSCOPIQUE
 Forme
Les reins sont des organes de densité hydrique en forme d’haricot, de
situation rétro-péritonéale et plaqués d’un côté et de l’autre du rachis
dorsolombaire à hauteur de D11 à L3. Le bord interne du rein est concave et
loge le hile du rein, tandis que le contour externe du rein est généralement
convexe.
 Dimensions
Le rein mesure en moyenne 12cm de long, 6cm de largeur et 3cm
d’épaisseur. Les dimensions du rein sont variables selon la taille de
l’individu ; on considère donc comme normal, un rein dont l’axe bipolaire est
égal à 3 vertèbres et demi en hauteur ; avec une variation acceptable de ±
4cm.
 Topographie
Le rein gauche se trouve plus haut situé (2cm plus haut) par rapport au rein
droit car l’énorme empreinte du foie occasionne généralement l’abaissement
du rein droit.
Le rein est mobile avec la respiration, l’amplitude de ses mouvements est de
l’ordre de ± 3 cm selon le temps respiratoire.
Les uretères ont une trajectoire plus ou moins symétrique, relativement
médiane et para-vertébrale au niveau de leurs portions lombaires et
s’écartant d’avantage de la ligne sagittale au niveau de leurs portions
pelviennes.
Cours d’anatomie radiologique cxcvii

 Orientation des reins (Fig.8.1)


Les reins présentent une triple obliquité selon les trois plans de l’espace
qu’il convient de bien connaître.
- Plan frontal ou cliché de face : Les reins se projettent obliquement
de haut en bas, du dedans en dehors ; les pôles supérieurs sont
toujours rapprochés du rachis alors que les pôles inférieurs
s’éloignent davantage du rachis lombaire. Chaque rein forme avec
l’axe sagittal du rachis un angle ouvert en bas d’environ 15 à 18 °.
- Plan sagittal : Sur un profil, le rein se projette en grande partie sur
le rachis, son grand axe est oblique de haut en bas, d’arrière en
avant ; le pôle supérieur du rein se superpose généralement sur le
corps vertébral de D11 ou D12, tandis que son pôle inférieur se
démarque plutôt de la marge antérieure du rachis à hauteur de L3
ou L4.
- Plan transversal ou coupe axiale : Les deux reins sont obliques
d’avant en arrière, du dedans en dehors et forment avec le plan
horizontal un angle ouvert en dedans d’environ 30 à 45°.

Fig.8.1

8.1.2.. ANATOMIE FONCTIONNNELLE DES REINS


Chaque rein comporte des multiples unités fonctionnelles appelés lobes et
chaque lobe type d’un rein comporte un calice, une pyramide, un cortex ainsi
que ses vaisseaux ; ce qui donne au total 9 à 12 lobes pour chaque rein
(Fig.8.2).
Cours d’anatomie radiologique cxcviii

 La pyramide de malpighi
La pyramide de Malpighi contient les tubules urinaires qui se terminent au
niveau des papilles qui font protrusion dans le petit calice.
 La colonne de Bertin
La colonne de Bertin est une incursion du cortex glomérulaire qui s’insinue
entre les pyramides de Malpighi.

Fig.8.2

 Les petits calices


Chaque grand calice est formé par la confluence de 3 à 4 petits calices ; au
total donc chaque rein dispose de 9 à 12 petits calices.
Les petits calices présentent toujours à l’état normal une forme en cupule,
occasionnée par la protrusion de la papille dans la lumière du petit calice
(Fig.8.3)

Fig.8.3

 Les grands calices


Les grands calices sont typiquement au nombre de 3 pour chaque rein, il
s’agit des grands calices supérieur, moyen et inférieur.
Cours d’anatomie radiologique cxcix

Les grands calices supérieurs sont verticaux, les grands calices moyens
sont horizontaux et les grands calices inférieurs sont obliques de haut en
bas et du dedans en dehors.
 Le bassinet
Le bassinet est de forme généralement triangulaire, constitué par la
confluence de trois grands calices ; son bord supérieur fait avec le grand
calice supérieur une courbe majestueuse en S italique.
Les petits calices sont toujours à distance égale du contour rénal qui
concrètement correspond représente l’épaisseur du cortex rénal, mesurant
environ 3cm au niveau des pôles et 2,5cm au niveau du reste du
parenchyme rénal (Fig.8.4).

Fig.8.4.

8.2. ANATOMIE DES REINS A L’UIV.

8.2.1. DEFINITION DE L’UIV ET PREALABLES


C’est l’étude des reins et des voies urinaires après l’injection intraveineuse
d’un produit de contraste contenant de l’iode et excrété préférentiellement
par les reins.
La réalisation de l’examen nécessite une préparation préalable du
patient pour débarrasser le colon de tout résidus stercoral.
On procède en général à plusieurs lavements évacuateurs à l’aide d’un
irrigateur de 2 litres d’eau, 3 à 4 jours avant l’examen.
L’examen radiologique des voies urinaires débute toujours par un cliché
d’appareil urinaire simple qui permet non seulement d’étudier le rachis et de
Cours d’anatomie radiologique cc
déceler certains détails pathologiques comme les lithiases radio opaques,
mais aussi de rendre compte de l’état de la préparation du patient (Fig.8.5).

Fig.8.5.

Ensuite, on injecte rapidement par voie intraveineuse directe et en moins de


30 secondes, 40 à 60 cc de produit de contraste iode excrété
préférentiellement par le rein ; le premier cliché est réalisé aussitôt l’injection
terminée.

8.2.2. RADIO-ANATOMIE FONCTIONNELLE DU REIN A L’UIV


 Le néphrogramme spontané
Le rein est un organe rétro-péritonéal de densité hydrique, enveloppé dans
une fine et résistante capsule fibreuse. Cette capsule rénale est entourée
d’une couche adipeuse, qui permet la visualisation spontanée du contour
rénal appelée « néphrogramme spontanée » sur un cliché d’AUS ou d’AAB.
Cette couche adipeuse rétro-péritonéale est également responsable de la
visualisation spontanée des contours des muscles psoas.
Le néphrogramme spontané visible sur un AUS peut permettre par exemple
de suspecter la présence d’une masse rénale.
 Le néphrogramme artificiel
L’examen des reins et voies urinaires après l’injection intraveineuse du
produit de contraste procède systématiquement par 3 phases successives :
La première phase (phase de la néphrographie précoce) : Correspond à un
rehaussement précoce de la densité du parenchyme rénal, qui survient dès
le premier cycle circulatoire, dans les 15 à 20 secondes qui suivent l’injection
IV du produit de contraste.
A ce stage, on peut obtenir une bonne visualisation des colonnes de Bertin
(opacifiées) et des pyramides de Malpighi (non opacifiés).
La deuxième phase : (phase de la néphrographie tubulaire) : Elle débute 30
secondes après l’injection du produit de contraste et devient maximale à 1
Cours d’anatomie radiologique cci
minute et se termine vers la 10è minute.

Au cours de cette phase, le rehaussement de la densité intéresse aussi bien


le cortex, les pyramides de Malpighi que les colonnes de Bertin ; qui alors
sont tous engorgés de produit de contraste. Cette phase autorise une
analyse morphologique détaillée du parenchyme rénal.
La troisième phase (phase urinaire) : L’excrétion urinaire est synchrone et
débute précocement au niveau des fonds des calices 2 à 3 minutes après
l’injection du produit de contraste. Cette phase est caractérisée par un début
d’opacification des calices, du bassinet et des uretères.
La troisième phase permet par exemple le diagnostique d’un retard
d’excrétion rénale du produit de contraste ou encore l’existence d’une
excrétion rénale asynchrone du produit de contraste. Au cours de cette
phase on étudie également la morphologie des voies excrétrices, la
perméabilité des uretères, l’opacification et le remplissage progressif de la
vessie (Fig.8.6), ainsi que l’ouverture du col vésical sur le cliché mictionnel
tardif.
Fig.8.6
Cours d’anatomie radiologique ccii
8.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DES REINS
8.3.1. GENERALITES
L’échographie est une technique très intéressante qui permet surtout l’étude
morphologique des reins et qui ne nécessite aucune préparation du patient.
Cette technique est très performante dans l’étude anatomique et
morphologique du rein par rapport à l’UIV (par exemple cette dernière est de
manière générale incapable de faire la différence entre une masse rénale
solide ou kystique, tandis que l’échographie le fait facilement).
En dépit de cet avantage, l’échographique ne fournit que très peu
d’information concernant le fonctionnement du rein ; c’est pourquoi cette
technique ne pourra en aucune manière surclasser les tests biologiques
(urée et créatinine), ainsi que l’urographie intraveineuse (UIV).

8.3.2. ASPECTS ECHOGRAPHIQUES DU REIN


Le rein est un organe ovoïde en forme d’haricot disposé dans les lombes et
de situation rétro-péritonéale. Son contour externe est généralement
convexe et lisse ; tandis que son contour interne est concave et loge le hile
du rein.
Le rein dispose d’une architecture interne relativement complexe qui
détermine son échostructure, ce qui, dans des conditions physiologiques
normales permet de reconnaître échographiquement 2 zones distinctes.
 La portion centrale
La portion centrale du rein représente le sinus rénal, composé du tissu fibro-
graisseux qui paraît réfléchissant à l’échographie (Fig.8.7). Au sein de ce
tissu typiquement réfléchissant, on peut occasionnellement reconnaître la
présence d’éléments anéchogènes très noires correspondant aux tubes
collecteurs. Le hile rénal paraît échographiquement réfléchissant lorsqu’il
n’est pas distendu.
 La portion périphérique
La portion périphérique représente respectivement le cortex et les
pyramides de Malpighi.
Cours d’anatomie radiologique cciii
Le cortex rénal présente une échostructure de faible réflexion, égale ou
discrètement inférieure à celle du foie et inférieure à celle de la rate ; c’est
pourquoi d’ailleurs tous les trois organes se servent mutuellement les uns et
les autres comme étalons de comparaison (Fig.8.7).
Fig.8.7

Le rein comporte normalement 9 à 12 lobes et autant de petits calices qui


drainent chacune un pyramide de Malpighi, visible sous forme de plages
coniques adjacentes à chaque calice, de faible échogénicité par rapport au
cortex rénal.
 Définiton de la notion de différentiation cortico-médullaire
On parle donc d’une « bonne différenciation cortico-sinusale», autrement dit
que le rein est d’échostructure normale, lorsqu’on arrive à distinguer
clairement les 2 zones principales sur une coupe échographique du rein
(Fig.8.8).
Fig.8.8
Cours d’anatomie radiologique cciv
8.4. QUELQUES VARIANTES ANATOMIQUES DU
SYSTEME URINAIRE.

8.4.1. BREF RAPPEL EMBRYOLOGIQUE

L’ébauche embryonnaire rénale est initialement située dans le pelvis alors


que les voies excrétrices s’implantent sur sa face antérieure ; au cours de
son évolution, les reins accomplissent leur ascension pour venir occuper
leurs positions définitives dans les loges rénales.
Au cours de cette ascension, s’accomplit au même moment le mouvement
de rotation du rein autour de son axe longitudinal, dont la conséquence est
le déplacement des voies excrétrices de la position initiale antérieure vers
une situation médiane et para-vertébrale définitive.

8.4.2. QUELQUES VARIANTES CONGENITALES


 Absence des grands calices (Fig.8.9)
Dans ce cas, les petits calices s’abouchent directement dans le bassinet ;
l’anomalie intéresse souvent les groupes caliciels moyens et inférieurs.
 Absence du bassinet (Fig.8.9)
Dans ce cas, les grands calices s’abouchent directement dans l’uretère.
 Le bassinet extra rénal (Fig.8.9)
Dans ce cas, le bassinet peut paraître bombant avec un développement
extra-rénal prononcé alors que les calices conservent leur morphologie
normale en cupule.
L’intégrité de la morphologie normale des petits calices permet donc
d’exclure le diagnostic d’hydronéphrose en cas de bassinet extra-rénal
Fig. 8.9
Cours d’anatomie radiologique ccv
 Les malrotations des reins
Cette malformation résulte d’une anomalie de rotation du rein autour de son
axe longitudinal ; dans ce cas, les cavités excrétrices deviennent plus
externes et se superposent sur le rein (Fig.8.10).
 les reins en fer à cheval
Cette malformation est de diagnostic facile ; puisqu’il ne s’agit que de deux
reins attachés à leurs pôles inférieurs par un pont fibreux (Fig.8.10)
L’image radiologique qui en résulte est caractérisée par une perte de
l’obliquité des axes longitudinaux des reins qui deviennent ainsi parallèles.
Dans certains cas, les axes longitudinaux des reins peuvent même paraître
paradoxaux, adoptant une orientation oblique de haut en bas, de l’extérieur
et en dedans, les pôles inférieurs des reins se projetant sur le rachis alors
que les pôles supérieurs s’éloignent paradoxalement du rachis.
Le rein en fer à cheval s’accompagne généralement d’une malrotation des
reins, les calices occupant en conséquence une position interne par rapport
au bassinet.
 Les reins sigmoïdes
Il s’agit d’une anomalie caractérisée par la fusion à travers la ligne médiane
du pôle inférieur d’un rein quelconque avec le pôle supérieur du rein du côté
opposé.
Dans ce cas, les 2 uretères demeurent chacune de son côté de la ligne
médiane (Fig.8.10).

Fig.8.10
Cours d’anatomie radiologique ccvi
 L’ectopie rénale simple (ectopie verticale)
Il existe plusieurs variantes d’ectopies verticales ; certaines par excès
comme le rein intra-thoracique (rarissime) ; d’autres par défaut (les plus
fréquences) comme les formes lombaires, iliaques ou pelviennes (Fig.8.11).
On doit toutefois insister sur les détails suivants :
- Quelque soit la forme de l’ectopie, l’uretère a toujours une longueur
adaptée au siège du rein ; en conséquence cet uretère ne décrit
aucune sinuosité.
- L’origine de la vascularisation du rein ectopique est également
ectopique, provenant directement des vaisseaux se trouvant au
voisinage du rein concerné ; en conséquence l’anomalie est
irréductible puisque le rein concerné est retenu par son pédicule
vasculaire ectopique.
 La ptose rénale
La ptose rénale est par définition acquise, le rein qui primitivement est en
position lombaire habituelle et disposant pédicule artériel rénale
normalement implanté sur l’aorte, peut dans certaines circonstances
descendre ou se déplacer dans le petit bassin. Par conséquence, son
uretère primitivement de longueur normale s’amasse dans pelvis en
décrivant des boucles ou des sinuosités (Fig.8.11). Cette anomalie est donc
facilement réductible en couché puisque rein ne peut empêcher le rein ptosé
de regagner sa position initiale.
 L’ectopie rénale croisée (ectopie transversale)
Il s’agit d’une anomalie caractérisée par la présence de deux reins du même
côté, le pôle inférieur de l’un attaché au pôle supérieur de l’autre (Fig.8.11)

Fig.8.11
Cours d’anatomie radiologique ccvii
 Les reins concrescent ou rein en galette
C’est une variante de l’ectopie rénale croisée, caractérisée par la présence
de deux reins du même côté ; il s’agit ici en particulier d’une fusion des bords
interne de deux reins (Fig.8.12).
 La duplicité urétérale
On parle de duplicité urétérale, lorsqu’il existe un dédoublement intégral de
l’uretère avec présence à l’intérieur de la vessie de 2 méats urétéraux du
même côté (Fig.8.12).

Fig.8.12

 La bifidité urétérale
On parle de bifidité lorsque le dédoublement de l’uretère n’est que partiel ;
les 2 uretères finissent par fusionner à distance variable de la vessie et
avant l’abouchement du méat urétéral commun dans la cavité vésicale
(Fig.8.11).

8.5. ANOMALIES CONGENITALES PATHOLOGIQUES


 Les reins polykystiques
C’est une anomalie congénitale découverte généralement à l’occasion d’un
bilan d’hypertension ; il s’agit d’une invasion massive du parenchyme rénale
par d’innombrable formations kystiques ; l’image radiologique est
caractérisée par la présence des multiples déformations calicielles
occasionnées par diverses compressions extrinsèques d’origine kystique.
Cours d’anatomie radiologique ccviii
 Le syndrome de la jonction
Il existe normalement pour chaque rein une seule artère rénale émergeant
de l’aorte abdominale à hauteur de L2L3 ; cependant, dans environ 30% des
cas, il peut bien exister plus de deux artères rénales émergeant de l’aorte
abdominale pour un seul rein, dont l’une est principale et l’autre
surnuméraire.
Lorsqu’il s’agit d’une artère surnuméraire assurant l’irrigation sanguine du
pôle inférieur du rein, on parle alors d’une artère rénale polaire inférieure, qui
au cours de sa progression adopte généralement une trajectoire
descendante et différente de celle de l’artère rénale principale.
Cette artère rénale polaire inférieure croise généralement l’uretère proximal
au niveau de la jonction pyélo-urétérale, occasionnant en conséquence une
compression extrinsèque de cette jonction, qui peut éventuellement
occasionner une dilatation pyélo-calicielle en amont. Cette anomalie
vasculaire congénitale est donc appelée « syndrome de la jonction ».
Cours d’anatomie radiologique ccix
Cours d’anatomie radiologique ccx

CHAPITRE IX. RADIOGRAPHIE STANDARD DU


CRANE
9.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES
Des nombreuses incidences du crâne ont certes perdus de leur intérêt
depuis l’avènement du TDM et de l’IRM, toutefois la radiographie
conventionnelle conserve encore son intérêt dans bien des cas comme
l’exploration des cavités sinusiennes de la face, de la mandibule, des
cellules mastoïdiennes et de la région sellaire.
L’interprétation des diverses incidences du crâne nécessite une
connaissance approfondie de l’anatomie radiologique du crâne.

9.2. GENERALTES SUR LA RADIO-ANATOMIE DU


CRANE
9.2.1. QUELQUES PARTICULARITES ANATOMIQUES DU CRANE
A. LES SUTURES DU CRANE
La voûte crânienne comporte 3 sutures correspondant respectivement à la
suture sagittale qui passe par le plan sagittal, à la suture coronale qui sépare
latéralement l’os frontal de l’écaille pariétale et enfin à la suture lambdoïde
qui s’interpose entre les écailles pariétales et la pièce unique de l’occiput en
postérieur.
Ces sutures se présentent radiologiquement sous forme des lignes
relativement transparentes et finement ondulées à ne pas confondre avec
une fracture.
En revanche, les fractures du crâne se présentent radiologiquement sous
forme des lignes transparentes relativement rectilignes et dépourvues
d’ondulations.
B. LES CALCIFICATIONS INTRACRANIENNES PHYSIOLOGIQUES

Il existe des calcifications intra crâniennes spontanément visibles à l’état


physiologique sur le cliché radiographique standard du crâne, il s’agit des
calcifications suivantes :
- De la faux du cerveau
Cours d’anatomie radiologique ccxi
- De la glande pinéale
- Du plexus choroïde
- Des ligaments pétro-clinoïdiens.

 La calcification de la faux du cerveau


Cette calcification est communément visible sur un cliché de face, elle se
présente sous forme d’une calcification linéaire strictement médiane et
disposée sur le plan sagittal.
 La calcification de la glande pinéale
Cette calcification est rarement visible sur une radiographie du crâne, elle
correspond à une calcification nodulaire solitaire strictement médiane sur un
cliché de face et localisée légèrement en haut et en arrière de la selle
turcique sur le cliché de profil.
 Les calcifications des plexus choroïdes
Ces calcifications sont rarement visibles sur une radiographie du crâne, elles
correspondent aux calcifications siégeant dans les cornes postérieures des
ventricules latéraux et sont par conséquent latérales et équidistantes par
rapport au plan sagittal et en postérieur par rapport à la glande pinéale sur le
profil.
 Les calcifications des ligaments pétro clinoïdiens
Sont des calcifications visibles sur le profil et situées en arrière du dos de la
selle turcique.
C. LES SILLONS VASCULAIRES

Le sillon de l’artère méningée moyen est le plus communément visible sur


un cliché de profil, il correspond à une hypodensité linéaire bifide en
postérieur, se projetant sur l’os temporal, et disposée en arrière de la suture
coronale.

D. LES EMPREINTES

La présence d’empreintes digitiformes sur la voûte pariétale est commune


chez un enfant de moins de 12 ans, elle n’est donc pas un signe
radiologique pathognomonique en faveur d’une hypertension intracrânienne
chez l’enfant.
Cours d’anatomie radiologique ccxii
Chez les adultes, les granulations Pacchioni peuvent simuler la présence
d’empreintes digitiformes, néanmoins leur position para médiane sur un
cliché de face est tout à fait caractéristique.

9.3. QUELQUES INCIDENCES DU CRANE


Il existe des nombreuses incidences du crâne des plus simples au plus
élaborées, nous ne reprenons ici que quelques incidences du crâne, parmi
les plus couramment sollicitées par le praticien.

9.3.1. L’INCIDENCE DE FACE HAUTE OU NEZ-FRONT-PLAQUE


 Technique d’examen
L’examen est réalisé le patient en débout ou en couché, tête reposant sur la
cassette par appui frontal et nasal, rayon directeur centré à 3cm au dessus
de la protubérance occipitale et sortant par la racine du nez.
 Radio-anatomie du crâne sur incidence nez front plaque
Cette incidence offre une bonne vue d’ensemble des sinus frontaux et du
jugum sphénoïdal ; on peut bien y voir les granulations de Pacchioni en
position paramédiane caractéristique, la suture sagittale, l’apophyse Crista
Galli et les contours supérieurs des orbites (Fig.9.1 à 9.3)
Fig.9.1

Les ailes des sphénoïdes sont inscrites dans les orbites y compris la fente
sphénoïdale ; on peut également voir le cloison nasal, les cellules
Cours d’anatomie radiologique ccxiii
ethmoïdales et éventuellement la calcification de la faux du cerveau.

Fig. 9.2

Sur cette incidence, on peut également voir le plancher de la selle turcique


vu de face (Fig.9.3).

Fig.9.3

En revanche, les rochers sont projetés au dessous des orbites et par


conséquent non analysables sur le cliché de la face haute.
Le plancher de la selle est également visible sur ce cliché de face nez front
plaque malgré la superposition des nombreuses structures anatomique
Cours d’anatomie radiologique ccxiv
9.3.2. L’INCIDENCE DE PROFIL
 Technique d’examen
Réalisé le patient en débout ou en couché, la tête disposé de profil strict,
rayon directeur centré à 4cm au dessus du tragus.
 Radio-anatomie sur cliché du crâne de profil
Le profil du crâne réalise certes une superposition des hémi-crânes gauche
et droite, des conduits auditifs externes, des toits de orbites, des ailes des
sphénoïdes et des mandibules ; toutefois c’est sur cette incidence qu’on
explore mieux la selle turcique (Fig.9.4 à 9.7).

Fig.9.4

Sur le profil , on peut également bien voir les sutures coronales et


lambdoïdes, les sillons de l’artère méningée moyenne, les sinus maxillaires
ainsi que les coupes optiques des os malaires qui s’y projettent et
éventuellement les calcifications des plexus choroïdes et celles de la glande
pinéale.
La selle turcique loge l’hypophyse, toutefois la glande pituitaire elle-même
n’est pas visible en radiographie standard ; en pratique radiologique
cependant, on peut bien démontrer la présence des calcifications
pathologiques intra-sellaires de la glande pituitaire.
Cours d’anatomie radiologique ccxv
Fig.9.5

La selle turcique se présente radiologiquement sous forme d’un creux


régulier en U ouvert en haut, logé dans le corps de l’os sphénoïdal et insérée
entre les apophyses clinoïdes antérieures et postérieures (Fig.9.6)

Fig.9.6

Le bas fond ou plancher de la selle turcique est délimité par une fine lame
opaque convexe en bas, en dessous de laquelle on reconnaît la présence
d’une image aérique de taille variable, correspondant à la clarté du sinus
sphénoïdal.
Sur un cliché symétrique et dans des conditions physiologiques normales, le
bas fond de la selle se présente toujours sous forme d’une unique et fine
ligne courbe opaque (Fig.9.7).
Cours d’anatomie radiologique ccxvi
Fig.9.7

Le dédoublement du plancher de la selle turcique traduit donc la présence


d’une tumeur intra sellaire.
Les apophyses clinoïdes postérieures se prolongent en arrière et en bas
avec le dos de la selle turcique, au niveau duquel on peut dans certains cas
observer la présence des calcifications des ligaments clinoïdo-pétreux, sans
signification pathologique.

9.3.3. L’INCIDENCE DE BLONDEAU


 Technique d’examen
Cette incidence, communément appelée RX sinus, correspond à l’incidence
nez menton plaque, réalisée menton en appui sur la cassette, bouche
ouverte, tête en déflexion, rayon directeur centré au dessus de la
protubérance occipital et sortant à la base du nez (Fig.9.8).
 Anatomie du sinus sur cliché de Blondeau
Cette incidence offre une bonne démonstration des sinus frontaux et
maxillaires, les structures anatomiques gênantes comme les rochers sont
désormais projetés au dessous des sinus maxillaires.
L’appréciation de la transparence des cavités sinusiennes se fait par rapport
à la clarté buccale, dans ce cas une différence de noircissement du sinus est
facilement perceptible (Fig.9.8 à 9.10).
Les sinus sphénoïdaux sont bien visibles à travers la clarté buccale ;
d’autres structures anatomiques comme les cellules ethmoïdales, les fosses
nasales, le septum nasal, les os malaires ainsi que les apophyses temporo-
zygomatiques, les condyles mandibulaires et les trous déchirés postérieurs
sont également visibles.
Cours d’anatomie radiologique ccxvii
Fig.9.8

Fig.9.9

Fig.9.10
Cours d’anatomie radiologique ccxviii
9.3.4. L’INCIDENCE MANDIBULE DEFILEE
 Technique d’examen
C’est une incidence de profil asymétrique réalisée la tête en déflexion et
inclinaison latérale prenant appui sur la bosse pariétale, rayon directeur
centré au dessous du bord inférieur de la mandibule qui se trouve éloignée
du film (Fig. 9.11).

Fir.9.11

 Anatomie de l’incidence mandibule défilée


Sur cette incidence, le côté examiné correspond à celui se trouvant le plus
proche du film ; la branche horizontale de la mandibule concernée est donc
dégagée de la superposition gênante de la mandibule du côté opposé.
Sur le cliché de la mandibule défilée, on voit assez distinctement la branche
montante du côté examiné, son canal dentaire inférieur, ses molaires et ses
prémolaires (Fig.9.11 et 9.12).
Toutes les dents ne possèdent qu’une seule racine, à l’exception des
molaires qui disposent chacune de 2 racines.
 Numérotation des dents
Chaque mandibule (supérieure et inférieure), peut être subdivisée en hémi-
mandibule gauche et droite à partir de la ligne verticale passant par la
symphyse mentonnière.
Cours d’anatomie radiologique ccxix
La bouche dispose donc au total de 4 hémi-arcades conventionnellement
numérotées dans le sens horaire et de la manière suivante :
- Hémi-arcade I : hémi-arcade droite du maxillaire supérieur
- Hémi-arcade II : hémi-arcade gauche du maxillaire supérieur
- Hémi-arcade III : hémi-arcade gauche de la mandibule
- Hémi-arcade IV : hémi-arcade droite de la mandibule
Chaque hémi-arcade comporte 8 dents numérotées de 1 à 8 à partir de la
symphyse mentonnière; l’incisive étant donc la dent n°1 et la dernière
molaire correspond à la dent n° 8.
Pour numéroter une dent, on écrit d’abord le numéro de l’hémi-arcade
concernée, suivit de la position de la dent dans cet hémi-arcade.
Par exemple, l’hémi-arcade inférieure droite porte le numéro « IV », tandis
que la dernière molaire droite (comme toutes les dernières molaires
d’ailleurs) est en huitième position « 8 » dans l’hémi arcade inférieure
droite ; en conclusion la dernière molaire droite porte le numéro « IV et 8 »
soit la « dent 48 ».

Fig.9.10

Mandibule défilé droite où on


reconnaît les dents 46, 47 et 48
qui possèdent chacune 2
racines dentaires.
Le canal dentaire est indiqué
par une flèche noire

Fig.9.11
Cours d’anatomie radiologique ccxx
CHAPITRE X. LE SCANNER DU CRÂNE (TDM)

GENERALITES

10.1. BREF RAPPEL ANATOMIQUE

10.1.1. LES COMPOSANTS DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL


 Le cerveau :
Le cerveau est constitué de 3 compartiments principaux :
- Le cerveau antérieur constitué du télencéphale et du diencéphale.
- Le cerveau moyen correspondant au mésencéphale
- Le cerveau inférieur ou rhombencéphale formé par le tronc cérébral
et le cervelet
 Les ventricules
Les ventricules correspondent aux cavités contenant du liquide céphalo-
rachidien creusées dans ces trois compartiments du cerveau et
interconnectées entre-elles :
- Le télencéphale loge les ventricules latéraux, tandis que le
diencéphale entoure le 3è ventricule.
- Le cerveau moyen livre passage à l’aqueduc de Sylvius.
- Le cerveau inférieur loge le 4è ventricule
Les trous de Monro assurent la communication entre les ventricules latéraux
et le 3è ventricule ; tandis qu’en bas et en arrière, l’aqueduc de Sylvius
assure la communication entre le 3è et le 4è ventricule.

10.1.2. LE CERVEAU ANTERIEUR


Le cerveau antérieur comprend le diencéphale (die = entre) et le
télencéphale (téle = éloigné).

A. ANATOMIE MACROSCOPIQUE DU TELENCEPHALE


 Les hémisphères du télencéphale
Le télencéphale est représenté par les deux hémisphères cérébraux qui
bombent devant et latéralement, occupant la majeure partie de la boîte
crânienne. Les deux hémisphères sont séparés au milieu par la fissure inter-
hémisphérique.
Cours d’anatomie radiologique ccxxi
 Les faces du télencéphale :
Le télencéphale comporte 3 faces :
- La face latérale bombant et convexe, de situation supéro-latérale.
- La face médiane participant à la constitution du sillon inter-
hémisphérique et connectée à angle droit avec la face latérale. La
face médiane de chaque hémisphère se trouve séparée de son
homologue du côté opposé par la faux du cerveau.
- La face inférieure plate qui épouse le plancher de la fosse
crânienne antérieure, séparant le cerveau des orbites et des cavités
nasales. Cette face inférieure se prolonge postérieurement en
couvrant le creux du cerveau moyen et s’étend sur les grandes
ailes des sphénoïdes et des rochers
 Repères extérieurs importants du cortex cérébral
Sur la « face latérale » de l’hémisphère cérébrale :
- La fissure latérale communément appelée «Sylvienne» est
facilement visible sur la surface latérale de chaque hémisphère, elle
s’interpose entre le lobe frontal en avant, la majeure partie du lobe
temporal au dessous et la portion antérieure du lobe occipital en
arrière (Fig.10.1)
Fig.10.1.

- La fissure centrale appelée «Rolandique», débute sur la surface


médiane (du sillon inter-hémisphérique), presque au milieu du bord
supérieur, adopte ensuite une trajectoire antérieure et descendante
avant de s’arrêter tout près de la Sylvienne.
Cours d’anatomie radiologique ccxxii
Sur la « face médiane» de l’hémisphère cérébrale (Fig.10.2)
- La fissure parieto-occipitale est visible sur la surface médiane du
télencéphale (au niveau du sillon inter-hémisphérique) ; cette
fissure débute en haut à environ 5cm partir du pôle occipital et
adopte une trajectoire antérieure et descendante, avant de
rencontrer la fissure calcarine près du splénium du corps calleux.
- Le sillon calcarine court sur la surface médiane du lobe occipital,
adoptant une trajectoire descendant et aboutit finalement au pôle
occipital.
Fig.10.2

Les lobes des l’hémisphères cérébraux


Chaque hémisphère cérébral est divisé en 5 lobes dont 4 disposent des
repères anatomiques extérieurs :
- Le lobe frontal forme la partie antérieure de chaque hémisphère, il
est limité par la Sylvienne en dessous et par la fissure Rolandique
en postérieure.
- Le lobe occipital est très petit et limité en avant par le sillon pariéto-
occipital (qu’on ne voit que sur la face médiane de chaque
hémisphère).
- Le lobe pariétal est bordé en avant par la fissure Rolandique (qui le
sépare du lobe frontal) et partiellement en bas et en arrière par la
fissure Sylvienne.
Cours d’anatomie radiologique ccxxiii
- Le lobe temporal se trouve au carrefour parieto-temporo-occipital.
Ce lobe est séparé en arrière du lobe occipital par le sillon parieto-
occipital (de la face médiane de chaque hémisphère).
- Le lobe insulaire encore appelé lobe central, est le seul lobe qui ne
dispose pas des repères anatomiques extérieurs. Ce lobe se trouve
donc en profondeur de la Sylvienne et il n’est visible que lorsque les
lèvres de la Sylvienne sont découpées. Ce lobe est
anatomiquement constitué des languettes du cerveau
appelé« opercule », provenant des lobes frontal, pariétal et
temporal.
B. LES ZONES STRATEGIQUES DU TELENCEPHALE
L’hémisphère cérébral est constitué d’une portion périphérique appelée
« cortex cérébral », constituée de la « substance grise » enveloppant tout le
contour de l’hémisphère et d’une portion centrale appelée « substance
blanche» qui assure la jonction entre les hémisphères cérébraux.
 Les centres importants de la substance blanche
- Le centre sémi-ovale correspond à la substance blanche de la
portion interne des hémisphères cérébraux.
- Le corps calleux est une large bande de la substance blanche
centrale, assurant la connexion entre les deux hémisphères
cérébraux. L’extrémité antérieure du corps calleux est recourbée et
appelée « genou» du corps calleux ; faisant suite à la plus grande
portion de l’organe appelée « corps » du corps calleux ; tandis que
la queue effilée et arrondie de l’organe est appelée « splénius » du
corps calleux.
 Les centres importants de la substance grise (Fig.10.3)
Les ganglions de la matière grise centrale du télencéphale comprennent :
- Le noyau caudé : ce noyau se trouve flanqué dans le genou de la
corne antérieure du ventricule latéral, son extrémité antérieure est
bombant tandis que sa queue est effilée, orientée en direction de
l’extrémité antéropostérieure du thalamus.
- Le noyau lenticulaire siège dans le lobe insulaire et apparaît aplati
sur la coupe coronale.
Cours d’anatomie radiologique ccxxiv
Fig.10.3

 La capsule interne
La capsule interne représente l’incursion de la substance blanche, sous
forme d’une bande mince qui s’insinue entre le thalamus en dedans, le
noyau caudé et les noyaux lenticulaires latéralement.
 La faux du cerveau
La faux du cerveau est de profondeur variable selon la région du cerveau et
correspond à un feuillet de la dure mère qui s’insinue dans la fissure inter-
hémisphérique.
- En avant, la faux du cerveau adopte une incursion profonde avant
de s’attacher au plancher osseux de la fosse crânienne antérieure.
- Au milieu, l’incursion de la faux est limitée par l’interposition du
corps calleux qui assure la jonction entre les deux hémisphères
cérébraux.
- En arrière, la faux du cerveau replonge également en profondeur
avant de s’attacher à la tente du cervelet.
Le sinus droit se trouve finalement inséré à la jonction entre la faux du
cerveau et les feuillets latéraux de la tente du cervelet.
Cours d’anatomie radiologique ccxxv
10.1.3. LE DIENCEPHALE
Le diencéphale assure la connexion d’une part entre les 2 hémisphères
cérébraux et d’autre part entre le cerveau antérieur et le cerveau moyen.
Cette partie du cerveau comporte des nombreuses structures nobles autour
du 3è ventricule dont le thalamus, le corps genouillé, l’épithalamus, le
subthalamus et l’hypothalamus.
 Le thalamus
Les thalamus correspondent à 2 larges masses latérales symétriques,
plaquées d’un côté et de l’autre du 3è ventricule, de forme ovalaire, larges
d’environ 40mm en arrière, mais de petite dimension en avant.
Les thalamus contribuent à la formation respectivement des parois latérales
du 3è ventricule et des planchers des ventricules latéraux. Chaque noyau
thalamique se trouve partiellement enveloppé au dessus et en dedans par
la couche épendymaire qui constitue le revêtement des cavités
ventriculaires.
Les extrémités postérieures de 2 thalamus encore appelées « pulvinar »,
sont effilées et logent la glande pinéale sur leur ligne médiane.
 Le corps genouillé
Le corps genouillé est constitué de 2 noyaux de chaque côté, disposés l’un
de situation latérale et l’autre de situation médiane, soit au total 4 noyaux qui
constituent ainsi le « métathalamus ».
Ce corps constitue une sorte de station relais respectivement entre les
bandelettes optiques et le lobe occipital en postérieur, entre sa portion
médiane et le réseau auditif en bas et latéralement, et enfin entre sa portion
postérieure et le lobe temporal latéralement.
 L’épithalamus
L’épithalamus est constitué de «l’habenula », du « corps pinéal » et de la
« commissure postérieure ».
 Le subthalamus
Constitue la zone de transition entre le thalamus et le tegmen du cerveau
moyen.
 L’hypothalamus
L’hypothalamus forme le plancher antérieur du 3è ventricule ; il est
respectivement constitué du corps mamillaire, du tuber cinereum, de
l’infundibulum, de l’hypophyse et du chiasma optique
Cours d’anatomie radiologique ccxxvi
10.1.4. LE CERVEAU MOYEN

Le mésencéphale correspond à un court segment connecté en avant au


cerveau antérieur d’une part et ensuite connecté en arrière au tronc et au
cervelet d’autre part (Fig.10.4).

Fig.10.4

Le cerveau moyen est constitué respectivement d’une large portion


antérieure appelée « pédoncule » et d’une petite portion dorsale appelée
«Tectum».
Entre les pédoncules et le tegmen se trouve la substance grise du cerveau
qui entoure l’aqueduc de Sylvius, assurant ainsi la communication entre le
3è et le 4è ventricule.
Les pédoncules sont bien visibles sur la face ventrale du mésencéphale,
sous forme de renflements cylindriques s’écartant à l’approche des
hémisphères cérébraux.
La fosse inter-pédonculaire de configuration triangulaire qui sépare les deux
pédoncules se trouve bien visible sur la face ventrale ou sur une coupe
axiale.
Le tegmen du mésencéphale consiste à 4 saillies arrondies et proéminentes
du corps quadrijimeaux, encore appelé « collicule ».
Chaque collicule supérieur est connecté au corps genouillé du réseau
optique du côté opposé, tandis que les collicules inférieurs se trouvent
connectés au réseau auditif.
Cours d’anatomie radiologique ccxxvii

10.1.5. LE RHOMBENCEPHALE OU CERVEAU POSTERIEUR


Le cerveau postérieur est constitué de deux parties principales : le tronc et le
bulbe en avant, le cervelet en arrière.
Le 4è ventricule se trouve finalement logé entre la portion antérieure du
rhombencéphale (constituée du tronc et du bulbe) et sa portion postérieure
(constituée du cervelet).
 Le tronc
Le tronc assure la connexion entre le bulbe et le cerveau moyen ; il se
présente sous forme d’une protubérance massive, présentant des contours
bien définis.
Le tronc est séparé du bulbe en bas par un sillon pontique inférieur, tandis
que le sillon pontique supérieur sépare le tronc cérébral des pédoncules
cérébraux.
Le tronc présente un sillon médian ventral qui loge l’artère basilaire et de
chaque côté de ce sillon s’échappent les pédoncules cérébelleux supérieurs
et médians qui adoptent des trajectoires divergentes et ascendantes.
La portion postérieure ou tegmentum du tronc est relativement étroite et
forme le toit du 4è ventricule
 Le bulbe (Fig.10.5)
Le bulbe assure la jonction entre le tronc au dessus et la moelle épinière en
bas, il mesure environ 30mm de long, 20mm de diamètre transversal et
12,5mm de diamètre antéropostérieur.
Le bulbe comporte 2 sillons médians respectivement en avant et arrière,
tandis sur chaque moitié du bulbe on reconnaît également la présence des
sillons para sagittaux en avant et en arrière.
Ces sillons permettent ainsi de délimiter les portions suivantes :
- Les pyramides se voient sur la face antérieure du renflement
bulbaire, d’un côté et de l’autre de la ligne médiane, entre le sillon
médian antérieur et le sillon latéral antérieur
- Les olives se voient sur les faces latérales, entre les sillons latéraux
antérieur et postérieur.
- Les tubercules graciles et cunéates se voient sur la face
postérieure, entre le sillon médian postérieur et le sillon latéral
postérieur.
Cours d’anatomie radiologique ccxxviii

Fig.10.5

 Le cervelet
Le cervelet occupe la plus grande partie de la fosse crânienne postérieure et
se trouve séparé respectivement du tronc et du bulbe par le 4è ventricule ;
l’organe est limité au dessus par la tente du cervelet
Le cervelet est constitué des larges hémisphères cérébelleux latéraux,
connectés entre eux par le vermis cérébelleux.
Le 4è ventricule est au centre du cervelet, il est limité en avant par la face
postérieure du tronc cérébral, en arrière et en haut par le vermis, en bas par
les deux tonsilles (ou amygdales) cérébelleuses qui ne sont que les
extensions des hémisphères cérébelleux..
Cours d’anatomie radiologique ccxxix

10.2. CONSIDERATIONS TECHNIQUES DU SCANNER


CEREBRAL

 Planning de l’examen
L’examen débute généralement par un cliché radiographique de repérage
appelé scout-view ou topogramme ou encore CR image (computed
radiography image), permettant de programmer les différentes coupes à
réaliser, conformément aux repères anatomiques de la région à explorer.
En scanner cérébral, on se réfère généralement au plan de référence
international ou plan orbito-méatal (OM 0), correspondant au plan passant
respectivement par le méat du conduit auditif externe et le bord latéral de
l’orbite(Fig.10.6).

Fig.10.6

Le plan OM +10 par exemple correspond à celui passant à 10mm au


dessus du plan de référence OM 0, tandis que le plan OM -10 par exemple
correspond à celui passant à 10mm au dessous de la référence OM 0.
Après la réalisation du CR image et conformément aux performances de
l’appareil et motivations de l’examen, l’opérateur choisit ensuite les
paramètres techniques qui conviennent à l’examen :
- L’épaisseur des coupes à réaliser (2, 5, 8 ou 10mm)
- Le temps de réalisation d’une coupe.
- L’intervalle éventuel existant entre deux coupes
- Le Kv et le mA et le filtre d’acquisition requis.
- L’usage ou non du produit de contraste.
Cours d’anatomie radiologique ccxxx

 Produit de contraste utilisé

Le produit de contraste requis en scanner est généralement le même que


celui utilisé en radiographie conventionnelle.
Dans des conditions physiologiques normales, l’injection du produit de
contraste induit le rehaussement de densité du tissu cérébral en général et
en particulier celui des vaisseaux sanguins, ainsi que les tissus hyper
vascularisés.
Ce rehaussement de densité permet finalement de mettre en évidence la
présence d’une lésion hyper ou hypo-vascularisé, qui éventuellement aurait
échappée à l’opérateur avant l’injection du produit de contraste ; selon
qu’elle rehausse trop ou ne rehausse pas de densité après l’injection IV du
produit de contraste (le méningiome, très richement vascularisée se
distingue par exemple par un rehaussement exagéré de sa densité après
injection intra veineuse du produit de contraste).

10.3. ANATOMIE EN SCANNER CEREBRAL


L’interprétation correcte des images d’un scanner cérébral suppose de la
part du lecteur une connaissance préalable de l’anatomie du crâne en
général et celle du cerveau en particulier.
En ce qui l’anatomie du cerveau en particulier, après plusieurs années
d’enseignement du cours d’anatomie radiologique et revue d’anciennes
images des ventriculographies gazeuses, nous avions estimé judicieux
d’insérer les croquis représentant les cavités ventriculaires du cerveau sur
la radiographie de profil du crâne, de manière à faciliter la compréhension de
l’étudiant en médecine.
Cours d’anatomie radiologique ccxxxi
Fig.10.7

Finalement à partir de ce «profil illustré du crâne», l’étudiant peut facilement


situer les parties du cerveau et préciser par exemple la topographie des
différents ventricules (Fig.10.7).
On peut par exemple à partir de ce profil illustré du crâne, relever que la
coupe passant par le plan B intéresse respectivement les cornes frontales
des ventricules latéraux, le troisième ventricule, les cornes temporales et
enfin par la portion supérieure du cervelet (Fig.10.8) ; toutefois on voit bien
sur ce topogramme d’illustration que le 4è ventricule se trouve en totalité au
dessous du plan B
De la même manière,on voit bien sur la coupe passant par le plan A, que les
orbites et le rhombencéphale et sont facilement visualisés, alors que les
noyaux gris de la base du cerveau se trouvent tous au dessus du plan A.

Fig.10.8
Cours d’anatomie radiologique ccxxxii
Aussi, par soucis de systématisation, l’anatomie du cerveau au scanner est-
elle divisée en 3 parties :
- L’anatomie des coupes infra-ventriculaires ou infra-tentorielles
- L’anatomie des coupes péri et intra-ventriculaires
- L’anatomie des coupes supra- ventriculaires.

8.3.1. L’ANATOMIE DES COUPES INFRA-VENTRICULAIRES


 Les coupes basses sous-tentorielles
La série infra-ventriculaire ou infra-tentorielle permet en avant l’étude des os
constituant la base de la boite crânienne, ainsi que les orbites (Fig.10.9)

Fig.10.9

Sur les coupes orbitaires, on peut nettement reconnaître les muscles


moteurs de l’œil, ainsi que le globe oculaire et le canal du nerf optique.
Entre les orbites s’interposent les clartés des cellules ethmoïdales, tandis
qu’en arrière, on reconnaît la clarté du sinus sphénoïdale (Fig.10.9).
Les nerfs optiques sont mieux démontrés sur coupe réalisée juste au dessus
de la coupe OM 0 (Fig.10.10).
Cours d’anatomie radiologique ccxxxiii
derg
Fig.10.10
erdt
Coupe axiale des orbites :
1 1. Lame papyracée de l’ethmoïde
2. Globe oculaire
3. Glande lacrymale
4. Nerf optique
5. Sinus sphénoïde
6. Fissure orbitaire supérieure
7. Sinus caverneux (flèche noire)
8. Selle turcique
9. Dos de la selle turcique
10. tronc basilaire
11 Tronc cérébral

Sur les coupes inférieures infra-tentorielles on peut très bien démontrer en


postérieur, le cervelet nettement séparé du bulbe et du tronc cérébral par le
4è ventricule (Fig.10.11).

Fig.10.11

Devant le tronc cérébral, on reconnaît facilement la présence de la citerne


pré-pontique qui s’étend latéralement jusqu’à se connecter aux citernes de
l’angle ponto-cérébelleux (Fig.10.12).
C’est dans la citerne pré-pontique qu’on peut bien démontrer la présence du
tronc basilaire qui court le long du sillon médian antérieur du bulbe (mieux
visible sur la série avec produit de contraste).
Cours d’anatomie radiologique ccxxxiv
Fig.10.12

C’est également dans la citerne pré-pontique que courent le 7è et 8è paires


de nerfs crâniens qui aboutissent aux conduits auditifs internes des rochers
(ces nerfs sont bien démontrés sur coupes d’IRM). Bien que ces nerfs ne
soient pas directement visibles sur une série de scanner cérébral, on peut
toutefois démontrer la présence d’encoches sur les faces postérieures des
rochers, correspondant aux sillons des conduits auditifs internes.
Le cervelet est également bien visible en TDM, toutefois sa définition est de
loin meilleure à l’IRM, par rapport à la TDM.
Sur cette série des coupes, on peut également reconnaître le dos de la selle
turcique, les apophyses clinoïdes antérieures, les contours des grandes ailes
du sphénoïde et la clarté du sinus frontal.

 Coupe passant au dessus de la selle turcique


C’est la série réalisée juste au dessus des rochers sur laquelle on voit :
Les lobes frontaux qui sont bien visibles en avant, occupant les fosses
crâniennes antérieures et séparés par le sillon inter-hémisphérique.
Ces lobes frontaux sont délimités respectivement en arrière et au milieu par
la citerne supra-sellaire et tandis que latéralement on reconnaît les citernes
Sylviennes (Fig.10.13).
Cours d’anatomie radiologique ccxxxv
Fig.10.13

La citerne supra-sellaire a une forme hexagonale ou pentagonale, délimitée


latéralement par « l’uncus » du lobe temporal.
La limite postérieure de la citerne supra-sellaire est formée par les deux
pédoncules cérébraux, tandis que les pédoncules sont séparés latéralement
des lobes temporaux par l’extension latérale des citernes intrapédonculaires
qui communiquent avec la citerne « circummesencéphalique ».
Occasionnellement, sur la ligne médiane en postérieur du diencéphale, on
arrive bien à visualiser l’aqueduc de Sylvius (Fig. 10.14)
Fig.10.14

Le vermis cérébelleux est bien visible en postérieur sur la ligne médiane ; la


limite de la marge libre de la tente du cervelet est bien démarquée par la
présence de la citerne ambiant qui communique en avant avec les citernes
inter-pédonculaires et supra-sellaires
Cours d’anatomie radiologique ccxxxvi
Sur cette coupe, on peut également visualiser le polygone de Willis ;
toutefois ce dernier ne se voit que sur coupe réalisée avec produit de
contraste.

10.3.2. L’ANATOMIE DES COUPES INTRA ET PARA-


VENTRICULAIRES
 Coupes juxta-ventriculaires inferieures
Ces coupes qui passent au dessus des rochers permettent de visualiser les
cornes frontales et temporales des ventricules latéraux, ainsi que le trigone
par le glomus du plexus choroïde :
En rapport avec l’angulation des rayons X, on peut bien visualiser sur la
même coupe le vermis cérébelleux, le thalamus, les ganglions de la base, la
citerne quadrijimeaux et ainsi que le 3è ventricule (Fig.10.15).

Fig.10.15

Les cornes frontales se présentent sous forme de 2 croissants de lune,


convexes et convergents en avant.
Entre les 2 cornes frontales, on peut identifier sur une série avec contraste,
la présence de l’artère cérébrale antérieure, qui s’insinue dans la fissure
inter-hémisphérique, juste devant le genou du corps calleux.
Cours d’anatomie radiologique ccxxxvii
La Sylviènne est encore visible sur cette coupe dont la fissure sépare le lobe
temporal des structures médianes.

En profondeur de la Sylviènne se trouve le lobe insulaire qui loge les noyaux


lenticulaires et le noyau caudé
Les noyaux caudés qui paraissent discrètement hyperdenses se trouvent
insérés dans les genoux des cornes frontales.
Les noyaux thalamiques sont bien visibles, formant les contours d’un côté et
de l’autre du 3è ventricule.
En arrière de la citerne quadrijimeaux, on voit bien la portion ascendante du
vermis appelée « culmen » se projetant à travers le hiatus de la tente du
cervelet
Derrière le culmen se trouve le sommet de l a citerne cérébelleuse
supérieure (citerne de Gallien).

 Coupe trans-ventriculaire
Outre les structures sus-décrites, la coupe suivante réalisée juste au dessus
de la coupe juxta ventriculaire permet de bien démontrer :
Les cornes frontales qui sont tout juste séparées par le septum pellicidum,
tandis que chaque corne prend l’aspect triangulaire à bord latéral concave.
Sur la ligne médiane et juste en arrière du septum pellicidum s’étend le
troisième ventricule.
Le trou de Monro qui assure la communication entre le 3è ventricule et les
cornes frontales des ventricules latéraux est occasionnellement visible sur
cette coupe (Fig.10.16)

Fig.10.16

Derrière le 3è ventricule on voit éventuellement les calcifications de la


glande pinéale
Cours d’anatomie radiologique ccxxxviii
La citerne quadrijimeaux est visible sur la ligne médiane en arrière du 3è
ventricule.

Cette citerne adopte un aspect cunéiforme dont le bras antérieur fait


extension vers le toit du 3è ventricule, le bras postérieur assure la jonction
entre la citerne cérébelleuse et les citernes rétro thalamiques.
Au niveau de cette citerne quadrijimeaux, on peut éventuellement visualiser
l’extrémité postérieure de la veine de Gallien (qui court dans le toit du 3è
ventricule), sur cliché réalisé avec produit de contraste.
Le thalamus est également visible d’un côté et de l’autre du 3è ventricule
La capsule interne qui adopte la forme d’une mince bande en « L », de faible
densité se trouve insinuée entre le noyau caudé, le thalamus et les noyaux
lenticulaires du lobe insulaire (limité latéralement par la fissure Sylvienne).
Les trigones des ventricules latéraux sont disposés en dehors de la ligne
sagittale, de chaque côté et en profondeur des hémisphères cérébraux
(Fig.10.17 et Fig.10.18).

Fig.10.17

Bien d’autre structures sont également reconnaissables sur la même coupe


notamment le lobe frontal (gyris orbitaire), les opercules frontale et pariétal
du lobe insulaire, la sillon Rolandique, le lobe temporal (gyris temporal
supérieur) la fissure sylvienne, les jambes antérieures et postérieures de la
capsule interne, les radiations optiques, le cortex visuel du lobe occipital
(Fig.10.17 et Fig.10.18)
Cours d’anatomie radiologique ccxxxix

Fig.10.18

 Coupes juxta-ventriculaires superieures


Ces coupes concernent surtout les corps des ventricules latéraux qui sont
séparés sur la ligne médiane par le septum pellicidum (Fig.10.19).

Fig.10.19

Les autres noyaux gris du cerveau se trouvent classiquement en dessous de


cette coupe et par conséquent, non visibles sur ces coupes ; à l’exception du
bord supérieur du noyau caudé qui adopte l’aspect d’une mince bande
dense, bordant la paroi latérale du corps de chaque ventricule latéral.
Cours d’anatomie radiologique ccxl

Toutefois on peut retenir que :


Les ventricules latéraux sont pleinement visibles sur ces coupes et adoptent
une orientationd’abord divergente en postérieure à partir de la ligne médiane
et par la suite deviennent plongeant en profondeur des hémisphères
cérébraux en vu de rejoindre les trigones.
Sur les coupes restants, on voit beaucoup plus la substance blanche du
centre semi ovale, tandis que sur la convexité des hémisphères, on peut voir
la fissure de la Sylviènne quasiment au même plan que les trigones.
La fissure sagittale postérieure est visible en arrière sur les 1/3 postérieurs,
tandis que la fissure sagittale antérieure s’arrête en profondeur, presque au
même niveau que les extrémités antérieures cornes frontales.
Plus haut, l’espace inter- ventriculaire est occupée par le corps calleux et le
giris cingulus.

10.3.3. L’ANATOMIE DES COUPES SUPRA-VENTRICULAIRES


L’anatomie supra-ventriculaire est marquée par une diminution progressive
de l’étendue des coupes, tandis que les sillons corticaux deviennent
apparents ; au milieu, on reconnaît la fissure inter-hémisphérique
(Fig.10.20).

Fig.10.20
Cours d’anatomie radiologique ccxli

10.4. LES COUPES AUTRES QUE AXIALES


Outre les coupes classiques, la reconstruction informatique de l’image est
également possible, ce qui par exemple permet de reconstruire les
vaisseaux du cerveau, de réaliser d’autres coupes complémentaires comme
les coups coronales (Fig.10.21).

Fig.10.21
Fig. K16
Reconstruction informatique d’une coupe
coronale passant par la selle turcique :
1. Faux du cerveau
2. Corps calleux
3. Ventricule latéral gauche
4. Noyau caudé droit
5. Capsule interne gauche
6. Sylvienne
7. Gyris temporal
8. Sinus sphénoïdal contenant l’air
9. Fosses nasales à droite
10. Clarté du sinus maxillaire droit

10.5. LECTURE SYSTEMATIQUE D’UN SCANNER


CEREBRAL
10.5.1. QUELQUES ELEMENTS SEMIOLOGIQUES EN TDM
CEREBRAL
 Les détails visibles spontanément sur coupe de TDM cérébral
Sur une série des clichés à blanc d’un scanner cérébral, on peut
spontanément reconnaître :
- Les ventricules qui paraissent noire, à cause de la densité de leur
contenu en liquide céphalo-rachidien (LCR : 0 à 10 HU)
- La faux du cerveau et les calcifications intra-crâniennes qui
paraissent brillants à cause de leur charge calcique (L’os : +1000
HU).
- La substance cérébrale qui parait grise (La substance cérébrale : +
30 HU à + 40HU).
Cours d’anatomie radiologique ccxlii
- Les sillons cérébraux qui paraissent noirs à cause de leur contenu
en LCR.

 Fenêtres de lecture d’images en TDM cérébral


La lecture d’une coupe au scanner cérébral peut se faire sur plusieurs
fenêtres, de niveaux et d’ouvertures différentes, selon les détails recherchés.
Concernant par exemple l’étude des tissus mous, on ouvre grandement la
fenêtre de visibilité des tissus mous.
Tandis que l’ouverture est moyenne lorsqu’il s’agit du parenchyme cérébral
ou encore la fenêtre est fortement fermée s’il faut explorer les os (Fig.10.22).

Fig.10.22

 Sémiologie des détails pathologiques en TDM cérébral


Une lésion cérébrale peut être spontanément visible en scanner, selon
qu’elle est hypodense ou hyperdense par rapport à la densité du tissu
cérébrale normal. Par exemple, l’AVC hémorragique à sang frais parait
spontanément brillant (Fig.10.23) par rapport à la substance cérébrale
normale (Sang frais : + 80 HU).
Fig.10.23
Cours d’anatomie radiologique ccxliii

Au contraire, l’AVC ischémique donne une lésion spontanément


« hypodense » comparativement à la substance cérébrale normale et par
rapport à l’image d’un AVC hémorragique (Fig.10.24).

Fig.10.24

Une lésion cérébrale comme l’abcès ou une néoplasie, peut occasionner le


déplacement des structures anatomiques ; ce qui devra forcement interpeller
l’attention du lecteur (Fig.10.23).

Fig.10.25
Cours d’anatomie radiologique ccxliv

TABLE DES MATIERES


REMERCIEMENTS........................................................................................V
DÉDICACE...................................................................................................VII
CONTENU......................................................................................................1
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...........................................................2
GENERALITES...............................................................................................3
A. L’IMAGERIE MEDICALE.......................................................................3
B. HISTORIQUE DE L’IMAGERIE MEDICALE..........................................4
C. RADIOPROTECTION EN MÉDECINE..................................................5
CHAPITRE I. L’APPAREILLAGE....................................................................7
1.1. LA RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE............................................7
1.1.1. LES TUBES A RAYONS X.........................................................7
1.1.2. LA TOMOGRAPHIE CONVENTIONNELLE............................10
1.1.3. QUELQUES PRINCIPES PHYSIQUES DES RAYON X.........11
1.1.4. LES SUPPORTS D’IMAGES CONVENTIONNELS..................13
1.2. L’AMPLIFICATEUR DES BRILLANCES...........................................15
1.3. BASES PHYSIQUES DE L’INTERPRÉTATION EN RADIOLOGIE
CONVENTIONNELLE..............................................................................17
1.3.1. ÉCHELLE DES DENSITES......................................................17
1.3.2. QUELQUES PRINCIPES PHYSIQUES...................................17
1.4. LA RADIOGRAPHIE NUMERISEE...................................................19
1.5. LES TECHNIQUES DIGITALES.......................................................20
1.5.1. ANGIOGRAPHIE NUMÉRISÉE (Digital substruction
angiography D.S.A.)...........................................................................21
1.5.2. LA TOMODENSITOMETRIE OU C.T. SCANNER...................21
1.5.3 LA SCINTIGRAPHIE (Radio-isotope scanning).........................26
1.5.4. L’IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE NUCLEIARE
(IRM ou MRI).....................................................................................26
1.5.6. IMAGERIE PAR ULTRASONS.................................................34
Cours d’anatomie radiologique ccxlv

CHAPITRE II. RADIO-ANATOMIE OSTÉO-ARTICULAIRE.........................43


2.1. GÉNÉRALITÉS.................................................................................43
2.1.1. FONCTIONS DE L’OS.............................................................43
2.1.2. FORMES DES OS...................................................................43
2.1.3. MATURATION DU SQUELETTE.............................................43
2.1.4. RADIO-ANATOMIE DES OS LONG........................................45
2.1.5. LA DIAPHYSE.........................................................................45
2.1.6. L’EPIPHYSE............................................................................46
2.1.7. LA METAPHYSE......................................................................46
2.1.8. LES CANAUX VASCULAIRES.................................................47
2.1.9. RADIO-ANATOMIE DES ARTICULATIONS...........................48
2.1.10. LES TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU SQUELETTE....48
2.2. LA CEINTURE SCAPULAIRE..........................................................50
2.2.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION DE L’EPAULE.............50
2.2.2. RADIO-ANATOMIE DE L’EPAULE..........................................52
2.3. LE BRAS...........................................................................................55
2.3.1. TECHNIQUES D’EXPLORATIONS..........................................55
2.3.2. RADIO-ANATOMIE DE L’HUMERUS......................................55
2.4. LE COUDE........................................................................................56
2.4.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION DU COUDE.................56
2.4.2. RADIO-ANATOMIE DU COUDE..............................................56
2.5. LE POIGNET ET LA MAIN................................................................60
2.5.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION...................................60
2.5.2. RADIO-ANATOMIE DU POIGNET ET DE LA MAIN...............61
2.6. BASSIN ET HANCHE.......................................................................65
2.6.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATION....................................65
2.6.2. RADIO-ANATOMIE DU BASSIN ET DE LA HANCHE.............65
2.7. LE GENOU........................................................................................71
2.7.1. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU GENOU........71
2.7.2 RADIO-ANATOMIE DU GENOU..............................................72
2.7.3. LA GONIOMETRIE DU GENOU.............................................74
2.8. LA CHEVILLE ET LE PIED...............................................................75
2.8.1 LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES.............................75
2.8.2. RADIO-ANATOMIE DE LA CHEVILLE ET DU PIED................76
Cours d’anatomie radiologique ccxlvi

CHAPITRE III. LE RACHIS...........................................................................81


3.1. GENERALITES.................................................................................81
3.1.1. GENERALITES SUR LA FACE DU RACHIS...........................81
3.1.2. GENERALITES SUR LE PROFIL DU RACHIS........................82
3.1. LE RACHIS CERVICAL....................................................................84
3.1.1. PARTICULARITES ANATOMIQUES DU RACHIS CERVICAL 84
3.1.2. LA CHARNIERE CERVICO-OCCIPITALE...............................85
3.1.3. LE RACHIS CERVICAL STANDARD (global)..........................87
3.1.4. LE RACHIS DORSAL..............................................................92
3.1.5. LE RACHIS LOMBAIRE..........................................................96
CHAPITRE IV. RADIO-ANATOMIE DU THORAX......................................103
GENERALITES......................................................................................103
ÉCHELLE DES DENSITES EN IMAGERIE THORACIQUE..................104
4.1. LES TECHNIQUES CONVENTIONNELLES DU THORAX...........105
4.1.1. LE CLICHE DE FACE............................................................105
4.1.2. LE CLICHE DE PROFIL.........................................................105
4.2. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU THORAX DE FACE..................106
4.2.1. LA PLAGE PULMONAIRE.....................................................106
4.2.2. LA TRACHEE ET LES BRONCHES......................................107
4.2.4. LE GRIL COSTAL..................................................................108
4.2.5. LA PLEVRE ET LES SCISSURES (Fig. 4.6.).........................109
4.2..6. DIVISION TOPOGRAPHIQUE DES POUMONS.................111
4.2.7. DIVISION LOBAIRE DES POUMONS (Fig. 4.9. et 4.10.)......112
4.2.8. LES SCISSURES AZYGOS ET ACCESSOIRES...................115
4.2.9. LA SILHOUETTE CARDIO-MEDIASTINALE.........................116
4.2.10. LES LIGNES MEDIASTINALES...........................................120
4.2.11. LES HILES DES POUMONS...............................................120
4.2.12. LES COUPOLES DIAPHRAGMATIQUES...........................121
4.3. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU THORAX DE PROFIL.............121
A. LES CHAMPS PULMONAIRES...................................................121
B. LA SILHOUETTE CARDIO-MEDIASTINALE...............................122
C. LES COUPOLES DIAPHRAGMATIQUES...................................124
4.4. SEMIOLOGIE DU THORAX............................................................124
ANALYSE DU CLICHE DU THORAX SUR LE NEGATOSCOPE. . .124
LES CRITERES TECHNIQUES D’UN BON THORAX.....................125
Cours d’anatomie radiologique ccxlvii
CHAPITRE V. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES VISCERES CREUX DU
TUBE DIGESTIF.........................................................................................135
GÉNÉRALITÉS......................................................................................135
5.1. L’ÉTUDE DU LARYNGO PHARYNX ET DE LA DÉGLUTITION...137
5.1.1. LES TECHNIQUES D’INVESTIGATION DU LARYNGO
PHARYNX.......................................................................................137
5.1.2. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DU LARYNGO PHARYNX.....138
5.2. ETUDE DE L’ŒSOPHAGE.............................................................142
5.2.1. TECHNIQUE D’EXAMEN DE L’OESOPHAGE......................142
5.2.2. RADIO-ANATOMIE DE L’ŒSOPHAGE.................................142
5.3. LE TRANSIT OED ET LE COLON BARYTE...................................145
5.3.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES................145
5.4. RADIO ANATOMIE DE L’ESTOMAC..............................................147
5.4.1. LES PARTIES DE LESTOMAC..............................................147
5.4.2. LES CONTOURS DE L’ESTOMAC.......................................149
5.4.3. LES VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DE L’ESTOMAC
SELON LES POSITIONS.................................................................149
5.4.4.. LES VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DE L’ESTOMAC
SELON L’HABITUS DU PATIENT....................................................151
5.4.5. LA MOTRICITE DE L’ESTOMAC...........................................152
5.5. RADIO-ANATOMIE DU DUODENUM............................................152
5.6. RADIO-ANATOMIE DU GRELE......................................................154
5.7. VARIANTE ANATOMIQUE DU GRELE..........................................155
5.8. RADIO-ANATOMIE DU COLON (FIG.5.15 À 5.17)........................156
CHAPITRE VI. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DES VISCERES PLEINS
CREUX DU TUBE DIGESTIF.....................................................................159
6.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES........................159
6.2. GENERALITE SUR L’ECHOGRAPHIE ABDOMINALE.................160
A. TECHNIQUE D’EXPLORATION..................................................160
B. LES IMAGES ECHOGRAPHIQUES DES VISCERES
ABDOMINAUX.................................................................................161
6.3. RADIO ANATOMIE DU FOIE.........................................................164
6.3.1. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU FOIE............................164
6.3.2.. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DU FOIE...........................165
6.4. ANATOMIE DES VOIES BILIAIRES..............................................167
6.4.1. TECHNIQUE D’EXAMEN.......................................................167
Cours d’anatomie radiologique ccxlviii
6.4.2. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DES VOIES BILIAIRES.....167
6.4.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DES VOIES BILIAIRES.....168
6.5. ANATOMIE DU PANCREAS........................................................170
6.5.1. LES TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU PANCREAS.....170
6.5.2. ANATOMIE TOPOGRAPHIQUE DU PANCREAS.................170
6.5.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DU PANCREAS.................170
6.5.4. ANATOMIE RADIOLOGIQUE DE LA WIRSUNGOGRAPHIE
RETROGRADE................................................................................171
6.6. L’ASCITE VUE EN ECHOGRAPHIE...............................................172
CHAPITRE VII. ANATOMIE GYNECOLOGIQUE ET OBSTETRICALE....173
7.1. LES DIFFERENTES TECHNIQUES D’EXPLORATION................173
7.1.1. L’ECHOGRAPHIE GYNECOLOGIQUE.................................173
7.1. 2. ANATOMIE GYNECOLOGIQUE ECHOGRAPHIQUE.........174
7.1.3. L’HYSTERO-SALIPINGO-GRAPHIE (HSG)...........................177
7.2. ECHOGRAPHIE OBSTETRICALE.................................................179
7.2.1. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU PREMIER
TRIMESTRE....................................................................................179
7.2.2. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU 2è
TRIMESTR……………………………………………………………….182
7.2.3. L’ÉCHOGRAPHIE DE LA GROSSESSE AU 3è
TRIMESTRE……………………………………………………………..184
CHAPITRE VIII. LES VOIES URINAIRES.................................................185
8.1. BREF RAPPEL ANATOMIQUE......................................................185
8.1.1. ANATOMIE MACROSCOPIQUE...........................................185
8.1.2.. ANATOMIE FONCTIONNNELLE DES REINS.....................186
8.2. ANATOMIE DES REINS A L’UIV....................................................188
8.2.1. DEFINITION DE L’UIV ET PREALABLES..............................188
8.2.2. RADIO-ANATOMIE FONCTIONNELLE DU REIN A L’UIV...189
8.3. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE DES REINS...............................191
8.3.1. GENERALITES......................................................................191
8.3.2. ASPECTS ECHOGRAPHIQUES DU REIN...........................191
8.4. QUELQUES VARIANTES ANATOMIQUES DU SYSTEME
URINAIRE..............................................................................................193
8.4.1. BREF RAPPEL EMBRYOLOGIQUE......................................193
8.4.2. QUELQUES VARIANTES CONGENITALES.........................193
Cours d’anatomie radiologique ccxlix
8.5. ANOMALIES CONGENITALES PATHOLOGIQUES......................196
CHAPITRE IX. RADIOGRAPHIE STANDARD DU CRANE.......................199
9.1. CONSIDERATIONS TECHNIQUES GENERALES........................199
9.2. GENERALTES SUR LA RADIO-ANATOMIE DU CRANE..............199
9.2.1. QUELQUES PARTICULARITES ANATOMIQUES DU
CRANE….........................................................................................199
9.3. QUELQUES INCIDENCES DU CRANE.........................................201
9.3.1. L’INCIDENCE DE FACE HAUTE OU NEZ-FRONT-PLAQUE 201
9.3.2. L’INCIDENCE DE PROFIL.....................................................203
9.3.3. L’INCIDENCE DE BLONDEAU..............................................205
9.3.4. L’INCIDENCE MANDIBULE DEFILEE...................................207
CHAPITRE X. LE SCANNER DU CRÂNE (TDM).......................................209
GENERALITES......................................................................................209
10.1. BREF RAPPEL ANATOMIQUE....................................................209
10.1.1. LES COMPOSANTS DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL 209
10.1.2. LE CERVEAU ANTERIEUR.................................................209
10.1.3. LE DIENCEPHALE..............................................................214
10.1.4. LE CERVEAU MOYEN........................................................215
10.1.5. LE RHOMBENCEPHALE OU CERVEAU POSTERIEUR.....216
10.2. CONSIDERATIONS TECHNIQUES DU SCANNER CEREBRAL 218
10.3. ANATOMIE EN SCANNER CEREBRAL.......................................219
8.3.1. L’ANATOMIE DES COUPES INFRA-VENTRICULAIRES......221
10.3.2. L’ANATOMIE DES COUPES INTRA ET PARA-
VENTRICULAIRES..........................................................................225
10.3.3. L’ANATOMIE DES COUPES SUPRA-VENTRICULAIRES. .229
10.4. LES COUPES AUTRES QUE AXIALES.......................................230
10.5. LECTURE SYSTEMATIQUE D’UN SCANNER CEREBRAL........230
10.5.1. QUELQUES ELEMENTS SEMIOLOGIQUES EN TDM
CEREBRAL.....................................................................................230
TABLE DES MATIERES.............................................................................233
Cours d’anatomie radiologique ccl

Noms et Prénom………………………………………………………
DEVOIR D’ANATOMIE RADIOLOGIQUE G3BM
Répondez par V (vrai) ou F (faux) ; la réponse doit figurer à la marge de chaque question ;
Attention…Attention, la mauvaise réponse annule la bonne (ne répondez donc qu’aux
questions dont vous êtes sûre de la réponse).

1. La fermeture du circuit de la haute tension provoque l’échauffement du filament


de tungstène se trouvant au niveau de la cathode, occasionnant de ce fait la
formation d’un nuage électronique autours de ce filament.
2. Les plexus choroïdes se trouvent logés dans les cornes occipitales des
ventricules latéraux.
3. Les RX induisent la fluorescence de certains sels minéraux comme le sulfure de
Zinc (propriété exploitée dans les écrans renforçateurs)
4. Les métaux lourds comme le carbone14 arrêtent totalement la progression des
RX.
5. Une grande atténuation des RX donne en radiographie une image blanche sur le
cliché radiographique.
6. L’amplificateur de brillance induit la formation d’un nuage électronique autour du
filament de la cathode, ce qui améliore la résolution spatiale de l’image
radiologique multipliée par 5000 fois.
7. La scissure coronale se voit mieux sur le cliché de profil, puisque c’est
seulement dans cette projection que la scissure peut être abordé
tangentiellement par les RX.
8. En IRM, l’atténuation d’un voxel ou d’un groupe de voxels est exprimée en Unité
Hounsfield.
9. Les rayonnements électromagnétiques sont non corpusculaires en radiologie et
corpusculaires en Tomodensitométrie.
10. L’IRM tire profit des propriétés des protons d’H2 ; qui soumis à un potentiel
électrique se mettent à briller et induisent ainsi la production d’un signal
magnétique fort appelé hypersignal.
11. Le port des corps étrangers métalliques comme l’or est contre indiqué en IRM.
12. Lorsque le quartz est soumis à une contrainte mécanique occasionnée par un
son réfléchit, il se met à vibrer ; ce qui occasionne la production d’un potentiel
électrique mesurable.
Cours d’anatomie radiologique ccli
13. L’échographie gynécologique est réalisée la vessie pleine, puisque la vessie
pleine occasionne à la fois l’éloignement des viscères creux du pelvis et offre
une fenêtre très favorable à la progression du son.
14. A la naissance, seuls les noyaux épiphysaires distal fémoral et proximal tibial
sont opacifiés, ils sont en conséquence les seuls noyaux visibles
radiologiquement à cet âge.
15. La spécificité de la scintigraphie est très grande dans la recherche des lésions
métastatiques du squelette.
16. La palette humérale représente la zone fragile du coude et le siège habituel des
fractures, à cause de la présence à ce niveau de plusieurs noyaux d’ossification
au cours de l’enfance.
17. En absence de luxation de la tête radiale, l’axe longitudinal radial passe par le
centre de l’épitrochlée sur le cliché du coude de face
18. Le noyau d’ossification du grand os apparaît le premier à 6 mois alors que l’os
pisiforme s’ossifie à 3 ans.
19. Le cintre cervico-obturateur correspond par définition à une ligne anatomique
passant par le bord inféro- interne du col fémoral et par le contour inférieur du
trou obturateur.
20. L’interligne articulaire coxo-fémorale mesure environ 44mm d’épaisseur.
21. L’ouverture de angle cervico-diaphysaire à plus de 90° est appelée coxa valga.
22. Sur le cliché du pied, il existe 2 sésamoïdes se projetant sur la tête du 5è
métatarsien.
23. Les arcs costaux antérieurs sont obliques de haut en bas et du dehors en
dedans, sur un cliché thoracique de face.
24. L’observation d’une ouverture exagérée de l’angle de HISS favorise la survenue
des reflux gastro-oesophagiens.
25. Les petits calices sont au nombre de 13 à 16 pour chaque rein, en raison de 3 à
4 petits calices pour chaque grand calice.
26. Les vallécules ont la forme de 2 nids de pigeon accolés sur la face du
rhinopharynx.
27. Le pilier inféro-interne de l’humérus se projette en bas pour former l’épitrochlée.
28. Les trous transversaires du rachis cervical sont mieux visibles sur les clichés de
¾.
29. La grande tubérosité gastrique renferme toujours la poche à air gastrique en
décubitus dorsal et se trouve localisée sous la coupole gauche du diaphragme.
Cours d’anatomie radiologique cclii
30. La veine cave supérieure ne participe pas à la formation du contour droit du
cœur.

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