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Sténoses aortiques congénitales


F. Roubertie, E. Le Bret, E. Belli, R. Roussin, M. Ly, A. Serraf

Les sténoses aortiques congénitales regroupent un ensemble de pathologies entraînant un obstacle


à l’éjection du ventricule gauche. Les sténoses supravalvulaires aortiques siègent sur l’aorte ascendante
et peuvent rentrer dans le cadre du syndrome de Williams. Leur traitement consiste à élargir
l’aorte ascendante. Les sténoses valvulaires aortiques siègent sur la valve aortique. Leur traitement
repose sur une commissurotomie première et, en cas d’impossibilité ou de récidive, sur l’intervention de
Ross, voire de Ross-Konno si l’anneau aortique est restrictif. Les sténoses sous-valvulaires aortiques
représentent un spectre d’anomalies très étendu. En cas de sténose localisée fibreuse, le
traitement consiste en une résection de membrane sous-aortique. Si la lésion est plus importante,
une myectomie élargie est indiquée. Si la lésion est très étendue, il faut avoir recours à une double
voie d’abord, aortique et septale, afin de pouvoir élargir la voie sous-aortique par une intervention
de Konno modifiée, ou, si l’anneau aortique est restrictif, par une intervention de Ross-Konno. Un bon
nombre d’obstacles à l’éjection du ventricule gauche sont liés à des anomalies de la valve mitrale,
seules ou associés à d’autres anomalies de la voie d’éjection. Ces anomalies sont traitées par corrections
de l’anatomie de l’appareil sous-valvulaire ou valvulaire mitral. Certaines formes exceptionnelles ne
sont pas accessibles à une réparation anatomique ; on a alors recours à une intervention palliative
par mise en place d’un tube ventriculo- aortique.
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Mots clés : Technique de Brom ; Commissurotomie aortique ; Intervention de Ross ; Ross-Konno


; Résection de membrane sous aortique ; Myectomie ; Konno modifiée

Plan ■ Obstruction de la voie sous-aortique par anomalie mitrale 14


Insertion anormale d’un muscle papillaire sur la grande valve
■ Introduction 1 mitrale 15
Insertion anormale d’un muscle papillaire sur la paroi ventriculaire
■ Généralités 2
ou cordage anormal tendu entre le pilier et le septum 15
■ Sténoses supravalvulaires 2 Attaches anormales de la mitrale à la paroi ventriculaire 15
Définition 2
Muscularisation de la jonction mitro-aortique 15
Lésions anatomiques 2
Présence de tissu valvulaire mitral accessoire 15
Bilan préopératoire 3
Indication 3
Traitement chirurgical 3
Résultats 6
■ Sténoses valvulaires aortiques 7 ■Introduction
Définitions, généralités 7
Lésions anatomiques 7 Sont ici regroupés sous le terme générique de « sténoses
Indications 8 aortiques congénitales » tous les obstacles à l’éjection du
Traitement 8 ventricule gauche, à l’exception des sténoses siégeant en aval de
Résultats 10 l’aorte ascendante : coarctation (cf. EMC, 42-761) et
■ Sténoses sous-valvulaires aortiques 10 interrup- tion de l’arche (cf. EMC, 42-762), et des
Définitions, généralités 10 hypoplasies du cœur gauche (cf. EMC, 42-762-B). Ne sont pas
Lésions anatomiques 10 abordées non plus les sténoses sous-aortiques associées à
Traitement chirurgical 12 d’autres cardiopathies congénitales, comme le canal
atrioventriculaire (CAV) ou les sténoses « postopératoires »,
comme dans les obstructions de la voie gauche après switch
artériel.
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Figure 2. Sténose supravalvulaire aortique localisée. 1. Artère coronaire


gauche ; 2. artère coronaire droite.

Figure 1. Répartition des différents types de sténose de la voie aortique.


1. Sténoses supravalvulaires : 10 % ; 2. sténoses valvulaires : 60 % ;
3. sténoses sous-valvulaires : 30 %. l’aorte situé au-dessus du niveau de la valve aortique à la limite
supérieure du sinus de Valsalva, juste au-dessus des ostia
coronaires. Des trois principaux sites d’obstruction de la voie
d’éjection, celui-ci est le plus rare. Elles peuvent être de
■Généralités forme localisée ou diffuse. Cette lésion apparaît dans trois
cadres nosologiques différents : une forme associée au
syndrome de Williams, une forme familiale à transmission
Les sténoses aortiques congénitales représentent 5 % à 6 % de
autosomique dominante et une forme sporadique.
l’ensemble des cardiopathies congénitales. Dans 10 % à 15 %
des cas, elles sont associées à d’autres malformations cardio-
vasculaires : coarctation et interruption de l’arche, persistance Syndrome de William
du canal artériel, sténoses pulmonaires, anomalies mitrales,
Le syndrome de Williams et Beuren [1] a été utilisé pour
communication interventriculaire. Plus rarement, elles sont
caractériser des sténoses supravalvulaires associées à des anoma-
associées aux canaux atrioventriculaires partiels ou complets,
lies multiples, partiellement expliquées par des anomalies du
aux communications interatriales ou à des anomalies du retour
métabolisme calcique (hypercalcémie). Les enfants atteints
veineux pulmonaire. L’association d’une coarctation, d’une
du syndrome de Williams présentent des difficultés
sténose valvulaire aortique et d’une anomalie mitrale est
alimentaires, des troubles de croissance et différents
connue sous le terme générique de Syndrome de Shone.
troubles digestifs. Une voie rauque, une hyperacousie et des
L’obstacle anatomique peut classiquement siéger à trois
hernies inguinales sont souvent retrouvées. Les autres
niveaux différents de la voie d’éjection du ventricule gauche
manifestations de ce syndrome incluent un retard mental,
(Fig. 1):
un faciès d’elfe caractéristique, des anomalies dentaires et des
• au-dessus de la valve aortique, au niveau de l’aorte ascen-
rétrécissements vasculaires systémi- ques, pulmonaires, voire
dante : ce sont les sténoses supravalvulaires ; elles entrent
des anomalies coronaires. Une micro- délétion 7q11.23 serait à
parfois dans le cadre du Syndrome de Williams ;
l’origine de ce syndrome [2, 3].
• au niveau de l’appareil valvulaire aortique lui-même : ce sont
les sténoses valvulaires ; c’est la forme la plus fréquente
des sténoses aortiques congénitales ;
Forme familiale autosomique dominante
• en dessous de la valve aortique, au niveau de la chambre Dans cette forme, peuvent aussi coexister des lésions des
de chasse du ventricule gauche : ce sont les sténoses artères pulmonaires périphériques, mais les patients présentent
sous- valvulaires. Le type de lésions est très variable, les un faciès et une intelligence normale. Les études génétiques ont
sténoses peuvent être localisées ou diffuses, fibreuses ou suggéré que lorsque l’anomalie était familiale, elle était trans-
musculaires, et font parfois intervenir une malformation de mise sur le mode autosomique dominant avec une
la valve mitrale. Leur traitement chirurgical est de expression variable, expliquant que certains membres d’une
difficulté très variable. même famille puissent présenter des sténoses pulmonaires
Cette classification, certes utile d’un point de vue pratique, et/ou une sténose supravalvulaire aortique. Une étude récente
est en réalité un peu simpliste, puisque dans près d’un quart semble permettre de penser que le gène en cause se situerait
des cas, les obstacles à la voie d’éjection du ventricule sur le bras long du chromosome 7, qui est aussi le siège du
gauche sont de dispositions étagées, les sténoses valvulaires gène de l’élastine. Une mutation du gène de l’élastine serait
pouvant en effet s’associer à des sténoses supra- ou sous- en effet à l’origine de ces formes familiales de sténoses
valvulaires. Dans les cas simples, chaque lésion peut être traitée supra-aortiques [4].
individuellement, mais une approche chirurgicale très
différente peut être utile dans certaines formes complexes.
Lésions anatomiques

■Sténoses supravalvulaires Formes localisées


Elles sont de loin les plus fréquentes (85 % à 90 % des
Définition cas) (Fig. 2).

Les sténoses supra-aortiques sont des obstructions de la voie Lésion aortique proprement dite
d’éjection du ventricule gauche causées par un rétrécissement
Elle peut être :
de
• une lésion membraneuse isolée, constituée d’un bourrelet
fibreux ou fibromusculaire annulaire qui fait saillie dans la

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lumière aortique. Ce bourrelet s’insère immédiatement


au-dessus du plan des ostia coronaires et des commissures
valvulaires et limite un orifice central plus ou moins étroit
;
• dans la plus grande majorité des cas, cette lésion est associée
à une diminution du calibre externe de l’aorte, réalisant la
classique déformation en sablier de la racine aortique.
Cette lésion est localisée au niveau de la limite supérieure du
sinus de Valsalva ;
• l’étude histologique retrouve une intima épaissie, une
hypertrophie de la média avec une augmentation des
tissus fibreux et élastiques.
En aval de la sténose, l’aorte ne présente pas de dilatation,
mais sa paroi est fréquemment épaissie.

Appareil valvulaire aortique


Il présente dans un tiers des cas des anomalies. Le plus
souvent, il existe un hypodéveloppement du sinus de
Valsalva coronaire gauche. Le bord libre de la valvule Figure 3. Sténose supravalvulaire aortique diffuse.
sigmoïde et la largeur du sinus sont moindres que sur les deux
autres valves. Le bourrelet supravalvulaire vient recouvrir en
auvent le sinus de Valsalva ; il en résulte un rétrécissement de
la sténose supravalvulaire et permettre de vérifier la présence ou
l’entrée du sinus et un obstacle à la perfusion du tronc
non de sténoses de l’arbre pulmonaire ou une atteinte ostiale
coronaire gauche. Il existe assez fréquemment des adhérences
des coronaires.
entre le bord libre de la sigmoïde et le bord central du
bourrelet supravalvulaire, ce qui diminue d’autant l’orifice
d’entrée du sinus. Au maximum, la fusion entre sigmoïde et Indication
bourrelet est complète, entraînant une occlusion complète de Évoluant de manière progressive, ces lésions nécessitent une
l’ostium de la coronaire gauche et une insuffisance aortique intervention chirurgicale dès que le gradient moyen est supé-
centrale par rétraction contre la paroi aortique de la valvule rieur à 40 mmHg. Le but est d’opérer avant que
sigmoïde. Plus rarement, ces lésions peuvent être l’hypertrophie ventriculaire gauche ne soit importante et que la
rencontrées au niveau du sinus de Valsalva coronaire droit. valve aortique ne soit endommagée (insuffisance aortique).
Il est important de noter que certaines formes modérées
Artères coronaires
peuvent régresser sans intervention chirurgicale et nécessitent
Elles sont souvent dilatées et tortueuses, puisque, naissant une simple surveillance [8].
en amont de l’obstacle, elles sont soumises à un régime
d’hyper- pression. Toutefois, lorsque la perfusion d’une artère
(générale- ment la gauche) est gênée par les anomalies
Traitement chirurgical
valvulaires précédemment décrites, cette artère est de petit Depuis le premier cas opéré avec succès en 1956 [9], différen-
calibre et les anastomoses intercoronariennes peuvent être très tes techniques ont été développées pour lever la sténose supra-
développées ; au maximum, l’artère hypoplasique est perfusée aortique. L’aortoplastie étendue a laissé la place à des
de façon rétrograde à partir du réseau coronarien opposé techniques permettant une augmentation plus symétrique de la
(généralement le droit). racine aortique : tout d’abord par mise en place de patchs
La paroi des artères coronaires peut présenter une bifurqués s’étendant dans le sinus non coronaire et dans le
hyperplasie fibreuse intimale. Des lésions d’athérosclérose sinus coronaire droit, puis par la réalisation d’élargissement des
précoce sont fréquentes. Des sténoses fibreuses ostiales ou trois sinus, ce qui constitue la technique chirurgicale la plus
proximales ont aussi été décrites [5]. complète. Quoi qu’il en soit, la technique originale
d’élargisse- ment au moyen d’un patch du sinus non
Lésions associées
coronaire continue d’être utilisée comme technique de
Elles sont très fréquentes. Des sténoses distales des artères première intention dans certains centres.
pulmonaires sont présentes dans 80 % à 100 % des cas. Quelle que soit la technique choisie, le triple but de la
Elles sont souvent peu sévères et ne retentissent réparation est de lever la sténose, de restaurer une géométrie
qu’exceptionnelle- ment sur la fonction ventriculaire droite normale de la racine aortique et de permettre une croissance au
[6]
. niveau du site de réparation.
Des sténoses artérielles en aval de la sténose supravalvulaire
sont possibles : sténoses à l’origine des troncs supra-aortiques, Formes localisées
coarctations isthmiques.
Dans un quart des cas, les sténoses supravalvulaires entrent L’intervention consiste à réséquer partiellement le
dans le cadre du syndrome de Williams et sont associées aux bourrelet endoluminal et à élargir à l’aide de matériel
malformations déjà évoquées plus haut. prothétique la racine de l’aorte.
Rarement, ces anomalies sont associées à une pathologie L’intervention est effectuée sous circulation extracorporelle
mitrale de type prolapsus avec insuffisance mitrale [7]. (CEC) en normothermie. La canulation aortique doit être haute,
au pied du tronc artériel brachiocéphalique (TABC) afin de
laisser libre toute l’aorte ascendante, une canule unique
Formes diffuses (Fig. 3) dans l’oreillette droite est suffisante ; la décharge des cavités
Beaucoup plus rares (10 % à 15 % des cas), elles réalisent gauches est effectuée par l’oreillette gauche. La protection
une hypoplasie tubulaire de toute l’aorte ascendante et myocardique est effectuée par cardioplégie sanguine chaude
s’étendent généralement aux troncs supra-aortiques ; elles antérograde dans la racine aortique, secondairement répétée par
s’accompagnent généralement d’une hypoplasie de l’anneau injection directe dans les ostia coronaires.
et de la valve aortique.
Élargissement du seul sinus non coronaire (Fig. 4)
Bilan préopératoire L’aortotomie, débutée à la partie moyenne de l’aorte sur sa
Outre le bilan échocardiographique, un angioscanner ou une face antérodroite, est poursuivie verticalement au travers de la
IRM sont le plus souvent nécessaires pour étudier l’étendue de
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Figure 4. Élargissement d’un sinus.


A. Aortotomie se prolongeant dans le sinus non coronaire. 1. Artère coronaire gauche ; 2. sinus non coronaire ; 3. artère coronaire droite.
B. Exposition de la sténose supravalvulaire aortique.
C. Résection prudente de la sténose fibreuse.
D. Mise en place du patch.

zone sténosée, puis en direction du fond du sinus non coronaire


jusqu’à proximité de l’anneau aortique [10-12].
Les deux lèvres de l’aortotomie sont rétractées et le chenal
d’éjection gauche est examiné, à la recherche d’obstacles sous-
valvulaires, d’adhérences partielles entre valvule aortique et
bourrelet supravalvulaire, et d’obstruction des ostia coronaires
(en particulier du gauche).
De façon à libérer les orifices d’entrée des sinus, et en
particulier du sinus coronaire gauche, il est indispensable de
réséquer, au moins partiellement, au bistouri ou aux ciseaux
fins, le bourrelet fibreux endoluminal. Le risque de ce temps
opératoire est de sortir de la paroi aortique et la résection
doit rester prudente.
Le patch de forme ovalaire doit être découpé de façon à
obtenir un élargissement de la racine aortique équivalent à la
partie distale de l’aorte ascendante. Le patch peut être en
péricarde hététologue, en Goretex® ou en Dacron®, voire pour
certains en péricarde autologue tanné.
Cette technique simple, par rapport aux deux techniques
suivantes, expose à un gradient résiduel plus important et à Figure 5. Élargissement de deux sinus.
plus de récidives. A. Aortotomie se prolongeant vers les sinus non coronaire et coronaire
droit.
Élargissement du sinus non-coronaire et du sinus coronaire B. Patch bifurqué en Y mis en place.
droit (Fig. 5)
La technique du patch en Y inversé, décrite par Doty en
1977 [13], permet un élargissement de deux sinus sur trois. L’incision initiale sur l’aorte est identique à la première, puis
elle est complétée par un refend s’étendant vers le fond du sinus

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Figure 6. Élargissement des trois sinus.


A. Aortotomie transversale au-dessus de la sténose.
B, C, D. Incision se prolongeant dans le fond des trois sinus. 1. Artère coronaire gauche ; 2. artère coronaire droite. Flèche : largeur maximale de la
racine aortique.
E. Élargissement des trois sinus avec les trois patchs de forme ovalaire, voire rectangulaire.
F. Aspect final de la reconstruction.

coronaire droit en passant à gauche de l’ostium de la


une plus grande sécurité. Au niveau du sinus coronaire
coronaire droite et à droite de la commissure entre sigmoïde
droit, l’incision passe à gauche de la coronaire droite et
coronaire droite et gauche [10-12].
Le patch de péricarde hétérologue ovale est refendu à sa s’étend elle aussi le plus près possible de l’anneau. Au
partie basse afin d’obtenir deux jambages destinés aux deux niveau du sinus coronaire gauche, l’incision passe à droite
sinus à élargir. Il est important de faire deux jambages larges, de la coronaire gauche.
de façon à obtenir en fin de réparation deux sinus « bombant Trois patchs de péricarde hétérologue ovales ou triangulaires
» et ressemblant à deux sinus normaux. Cette technique sont découpés de façon à élargir le plus possible la racine
laisse en place une partie du rétrécissement situé au-dessus du aortique, sans déséquilibrer la valve aortique elle-même. Là
sinus coronaire gauche. aussi, le but en fin de réparation est d’avoir trois sinus «
bom- bant » ressemblant à trois sinus normaux.
Élargissement des trois sinus (Fig. 6) Une fois les trois patchs en place au niveau de la racine
Technique un peu plus récente, décrite par Brom et rapportée aortique, le rétablissement de la continuité aortique est
par différents auteurs [14, 15], elle consiste à élargir les trois sinus réalisé en anastomosant le culot aortique à l’aorte ascendante
permettant une réparation parfaitement symétrique. par deux hémi-surjets. En cas de discongruence importante
L’incision de l’aorte est transversale, juste au-dessus de la avec l’aorte distale, un trait de refend antérieur est réalisé dans
zone de striction, puis est réalisée la résection prudente de la celle-ci, puis comblé par un patch hétérologue : ainsi, la
zone de paroi aortique pathologique en descendant jusqu’au ras congruence obtenue permet une anastomose sans « tricher »
des commissures. entre les segments sus- et sous-jacents.
Les trois sinus sont ensuite incisés longitudinalement.
Une modification de cette technique a été rapportée par
L’incision passe d’abord au centre du sinus non coronaire et
Myers et al. [10]. Cet artifice a pour but d’éviter la mise en
s’étend jusqu’à l’anneau aortique. Une fois ce sinus ouvert,
place des patchs au fond des sinus. La partie distale de
on obtient une meilleure exposition, à travers laquelle il est
l’aorte peut être incisée de façon à réaliser trois flap amenés à
possible d’inspecter les deux autres sinus et de les ouvrir avec
descendre au fond des sinus lorsque l’anastomose aortique
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est réalisée.

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Figure 7. Forme diffuse, élargissement étendu sur l’aorte ascendante, la


Figure 9. Atteinte coronaire de type II.
crosse et l’origine des troncs supra-aortiques.
A. Obstruction de l’ostium par fusion des bords libres de la cusp coronaire
gauche à la paroi aortique.
B. Traitement par dissection prudente de la sigmoïde pour la libérer de la
paroi aortique.
Une autre technique, plus anecdotique, consiste en une
résection de la zone sténosée avec anastomose directe des deux
segments. Cette technique peut être réalisée dans certains complexe s’impose, avec réalisation d’élargissement de la voie
cas bien sélectionnés avec de bons résultats [16]. aortique ou sous-aortique, voire mise en place de tube
ventriculo-aortique.
Formes diffuses (Fig. 7)
Formes avec atteintes coronaires
La réparation des formes diffuses de sténose supravalvulaire
est d’une toute autre complexité. Leur traitement impose Une obstruction du tronc commun de la coronaire gauche est
classiquement une hypothermie profonde avec arrêt circula- une complication reconnue des sténoses supravalvulaires
toire ; cependant, une perfusion cérébrale sélective par le TABC aortiques à l’origine de morts subites dans l’enfance [17].
(avec ou sans perfusion fémorale) en hypothermie modérée Trois types d’atteintes coronaires sont rapportés par certains
est aussi réalisable. La canulation aortique peut se révéler auteurs et répondent à trois prises en charge chirurgicales
particu- lièrement difficile lorsque la lumière aortique est très différentes [18-20] :
hypopla- sique. Pendant la phase de refroidissement, la • type I : sténose ostiale par extension de l’épaississement de
crosse de l’aorte est disséquée de façon étendue bien au delà la paroi aortique, que l’on peut être amené à patcher
de la zone hypo- plasique (la limite de cette zone n’étant pas (Fig. 8);
toujours parfaite- ment délimitée). Sous arrêt circulatoire • type II : obstruction de l’ostium par fusion des bords libres de
(technique de l’hypothermie profonde), l’aorte ascendante et la cusp coronaire gauche à la paroi aortique, qui relève
la zone de la crosse atteinte par la sténose sont incisées d’une dissection prudente de la cusp pour la libérer de la
longitudinalement. L’incision sur l’aorte ascendante se paroi aortique et libérer ainsi l’ostium (Fig. 9);
poursuit vers le culot aortique dans le sinus non coronaire • type III : sténose longue et diffuse du tronc coronaire gauche :
avec un refend vers le sinus coronaire droit, comme pour la elle est plus difficile à traiter et relève d’un patch étendu,
technique de Doty. voire de pontages coronaires (Fig. 10).
Le patch est taillé de telle façon que, reconstruite, l’aorte
ascendante et la portion de la crosse atteinte retrouvent un Résultats
diamètre d’aorte normale. En cas de formes localisées, les résultats à court, moyen et
En cas d’association de lésion supravalvulaire diffuse à long termes sont bons, avec une mortalité et une morbidité
une atteinte valvulaire ou sous-valvulaire, une chirurgie
plus

Figure 8. Atteinte coronaire de type I.


A. Sténose ostiale par extension de l’épaississement de la paroi aortique.
B, C, D. Traitement par mise en place d’un patch élargissant le sinus et l’origine de la coronaire.

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Figure 10. Atteinte coronaire de type III. Figure 11. Bicuspidie sagittale (a), frontale (b).

basses. Lorsque l’élargissement est correctement réalisé, le


pronostic à moyen et long termes semble lié uniquement à la Sténose sur valve bicuspide (Fig. 11)
qualité de la valve aortique, bien qu’il persiste quelques C’est la lésion la plus souvent rencontrée (70 % des cas). Il
incertitudes quant à la perfusion coronaire et à l’évolution existe deux valvules sigmoïdes de taille plus ou moins égale
des sténoses pulmonaires fréquemment associées. En ce qui et séparées par deux commissures partiellement fusionnées ; les
nous concerne, nous utilisons préférentiellement la fusions commissurales sont généralement asymétriques et
technique de Brom, qui devrait permettre d’optimiser, d’une limitent un orifice excentré ; la commissure antérieure est le
part, la fonction valvulaire aortique et, d’autre part, la plus souvent fusionnée. La forme la plus fréquente comporte
perfusion coronaire. une valve gauche et une valve droite, avec un ostium
Les récidives des formes localisées sont rares ; elles sont plus coronaire naissant au-dessus de chaque valvule (bicuspidie
fréquentes quand la technique du simple patch a été utilisée sagittale). Plus rarement, et de moins bon pronostic, il existe
et nécessitent une ré-intervention où la technique de Brom une valve antérieure et une valve postérieure et les deux
doit être utilisée. ostia coronaires naissent au-dessus de la valve postérieure
Les formes diffuses présentent un pronostic plus sévère, non (bicuspidie frontale). Une fois sur deux, une des deux valves (la
seulement du fait de la nécessité d’un arrêt circulatoire, mais droite ou l’antérieure, selon la forme anatomique) présente un
aussi et surtout du fait de la grande fréquence de lésions raphé plus ou moins développé, ébauche d’une troisième
valvulaires aortiques, sous-aortiques ou pulmonaires fréquem- commissure.
ment associées.
Sténose sur valve tricuspide
■Sténoses valvulaires aortiques Cette lésion est rencontrée dans 30 % des cas. La fusion
commissurale intéresse tantôt les trois commissures (donnant
Définitions, généralités alors l’aspect d’une valve en dôme), tantôt deux, voir une
seule. La position de l’orifice varie donc en fonction du
Les sténoses valvulaires aortiques congénitales correspondent
nombre et de l’importance des fusions commissurales.
à une obstruction liée à un développement imparfait de la
La taille des valvules peut aussi être variable, l’une
valve aortique. L’obstruction peut être liée aux nombres ou à
d’entres elles pouvant être très réduite, ce qui donne un aspect
l’épais- seur des valvules, au maldéveloppement
de fausse bicuspidie.
commissural ou à la taille de l’anneau aortique.
Les obstacles localisés à l’appareil valvulaire aortique Sténose sur valve unicuspide
repré- sentent deux tiers de l’ensemble des sténoses
aortiques congé- nitales. Elles surviennent plus fréquemment Cette forme, très rare, est retrouvée surtout dans les formes
chez le garçon que chez la fille, dans un rapport de quatre de sténose critique du nouveau-né. Une seule commissure,
pour un. partiel- lement fusionnée, relie l’orifice excentré à la paroi
La prévalence de cette pathologie varie avec l’âge. À la aortique. Il existe généralement deux raphés plus ou moins
naissance, l’incidence des sténoses valvulaires est de 2 %, la développés, ébauches des deux autres commissures.
prévalence est ensuite de 5 % entre 1 et 9 ans, puis de 11 %
entre 10 et 19 ans. L’augmentation de la prévalence des Sténose sur valve indifférenciée
sténoses aortiques peut être expliquée par plusieurs facteurs : Elle est rare, mais non exceptionnelle. Le tissu valvulaire
d’une part, les sténoses valvulaires aortiques sont, la plupart du est boursouflé, bourgeonnant, épaissi, et il n’existe pas de
temps, très bien tolérées pendant l’enfance, ce qui explique commis- sure identifiable.
certains retards au diagnostic ; d’autre part, l’évolution de la
lésion valvulaire, et donc le gradient transvalvulaire, est le plus Tissu valvulaire
souvent progressive.
Le tissu valvulaire n’est jamais normal. Au minimum, les
Les lésions cardiaques associées sont fréquentes, surtout
sigmoïdes présentent un épaississement fibreux, souvent limité
chez le petit enfant. Les malformations le plus souvent associées
à leur bord libre, mais qui peut s’étendre à l’ensemble de leur
sont la persistance du canal artériel, les coarctations de
surface, leur donnant un aspect de valves aplaties, sans profon-
l’aorte, les communications interventriculaires, les sténoses
deur. Chez le nouveau-né, le tissu valvulaire peut être très
pulmonaires et, plus rarement, la tétralogie de Fallot. Elles
immature, bourgeonnant et épaissi.
peuvent enfin entrer dans le cadre des sténoses étagées de la
Après un certain temps d’évolution, des calcifications peuvent
voie gauche (Syndrome de Shone) [21].
apparaître. En règle, celles-ci ne sont qu’exceptionnelles
avant 20 ans. Les modifications progressives de la structure
Lésions anatomiques valvulaire expliquent l’aggravation de la sténose ou
l’apparition d’une insuffisance valvulaire. Elles peuvent
Sténose rendre difficile un geste chirurgical conservateur et soulignent
Elle peut se présenter de différentes façons. l’intérêt d’une commissu- rotomie précoce.

Techniques chirurgicales - Thorax 7


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42-788 ■ Sténoses aortiques congénitales

Anneau aortique
Sa taille est le plus souvent normale, cependant, chez le
nouveau-né, une hypoplasie de l’anneau aortique peut être
associée à la lésion valvulaire, cette hypoplasie pouvant
aussi s’étendre sur l’aorte ascendante.

Aorte ascendante
En dehors des formes rares d’hypoplasie de l’aorte ascendante
associée, comme cité plus haut, l’aorte ascendante est le
plus souvent dilatée avec présence d’une lésion de jet à
l’endroit de l’impact du flux sanguin après son passage dans
l’orifice rétréci.

Ventricule gauche
Figure 12. Exposition de la valve aortique.
La plupart du temps, les sténoses valvulaires aortiques
sont isolées et le ventricule gauche présente une
hypertrophie réactionnelle. Parfois, des signes échographiques
de fibroélastose endocardique sont retrouvés et sont liés à des Sténose aortique de l’enfant ou de l’adolescent
atteintes ischémi- ques sévères.
Cependant, les sténoses valvulaires aortiques peuvent Outre les indications reposant sur l’existence d’une
s’accompagner d’un « complexe d’hypoplasie du cœur gauche sympto- matologie fonctionnelle de sténose aortique (angor ou
» (forme « la moins grave » du syndrome d’hypoplasie du syncope), un gradient systolique supérieur à 60 mmHg au
cœur gauche) [22]. Ce complexe associe à des degrés divers : repos ou des modifications électrocardiographiques au repos
hypopla- sie de l’aorte ascendante, sténose valvulaire aortique, ou après un effort modéré imposent une levée d’obstacle,
hypoplasie de l’anneau aortique, cavité ventriculaire même chez les patients asymptomatiques. La levée de la
hypoplasique, lésion de fibroélastose endocardique, sténose doit être réalisée avant que des lésions irréversibles
hypoplasie de la valve mitrale. Différents critères n’apparaissent au niveau de la fonction ventriculaire gauche.
hémodynamiques et morphologiques sont utilisés pour
prédire le succès d’une réparation biventriculaire (cf. infra).
Traitement
Syndrome de Shone Actuellement, deux techniques s’opposent en ce qui concerne
la prise en charge des sténoses aortiques congénitales. Certaines
La sténose aortique peut rentrer dans le cadre du
équipes proposent des dilatations percutanées, y compris
syndrome de Shone ; elle est alors associée à des lésions
chez le nouveau-né [25], avec des résultats équivalent à la
sténosantes mitrales (anneau supramitral), à des sténoses
chirurgie [26].
sous-aortiques et à des coarctations.
En ce qui nous concerne, la prise en charge des sténoses
valvulaires aortiques reste chirurgicale dans la quasi-totalité des
Indications cas, en raison du risque d’insuffisance aortique massive liée à la
dilatation par ballonnet de ces sténoses [27]. Seuls les
Sténose critique néonatale nouveau- nés à risque opératoire majeur (effondrement de la
fonction ventriculaire gauche) peuvent, selon nous,
La prise en charge en urgence repose sur une réanimation, bénéficier d’une levée d’obstacle partiel ou complète par
incluant le plus souvent une ventilation assistée, une correction cathétérisme.
de l’acidose métabolique et une perfusion de prostaglandines
pour maintenir ouvert le canal artériel et assurer une perfusion Sténoses aortiques néonatales ou du nourrisson
de l’aorte distale, voire parfois une perfusion rétrograde des
troncs supra-aortique, de l’aorte ascendante et des coronaires. Les techniques de valvulotomies aortiques à cœur fermé
Le traitement curatif repose ensuite sur la levée de l’obstacle [28]
ou à cœur ouvert sous clampage cave sans CEC [29] sont
par cathétérisme interventionnel ou par chirurgie. des techniques historiques qui ne sont plus utilisées
actuellement.
Sténose critique sur « petit » ventricule gauche
ou hypoplasie relative du ventricule gauche Valvuloplastie chirurgicale
Après sternotomie médiane et ouverture du péricarde, la CEC
Il est souvent difficile de déterminer, avant l’intervention,
en normothermie est mise en route entre l’aorte ascendante
si un ventricule gauche de « petite taille » pourra assurer la
canulée au pied du TABC et l’oreillette droite ; les cavités
circulation systémique une fois le canal artériel fermé et
gauches sont déchargées par l’oreillette gauche. Le canal artériel
donc si une réparation biventriculaire est possible.
est contrôlé dès le départ en CEC.
Différents critères échographiques ont été rapportés pour
La protection myocardique est réalisée par cardioplégie
aider à cette prise de décision [23] : taille des anneaux
chaude sanguine antérograde dans la racine aortique, si besoin
aortique (limite 5 mm) et mitral (limite 7 mm), pointe du
répétée par injection directe dans les ostia coronaires.
cœur occupée par le ventricule droit ou le ventricule gauche,
Aortotomie. Une aortotomie oblique descendant dans le
alimentation rétrograde des troncs supra-aortiques (TSA) par le
sinus non coronaire donne la meilleure exposition. Après
canal artériel ou antérograde par l’aorte ascendante [24], mesure
ouverture de l’aorte, la mise en place de fils de traction appuyés
grand axe du ventricule gauche et ratio taille du ventricule
sur atelles de téflon sur la paroi aortique aide à exposer la valve
droit sur taille du ventricule gauche.
(Fig. 12).
En ce qui nous concerne, le traitement des sténoses aortiques
Traitement de la sténose valvulaire. Quatre points
néonatales avec ventricule gauche limite est en règle une
fonda- mentaux sont à respecter, quelle que soit la
réparation biventriculaire, en dehors des cas francs d’hypoplasie
configuration valvulaire :
du ventricule gauche, qui entrent alors dans un programme de
• ne pas ouvrir un simple raphé qui conduirait à une fuite
réparation univentriculaire : ces formes sont traitées dans l’EMC
aortique massive ;
(article 42-762-B).
• tenter d’amincir la valve lorsque celle-ci est épaissie ;
• le décrochement des commissures doit être prudent ;

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8 Techniques chirurgicales - Thorax

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Sténoses aortiques congénitales ■ 42-788

Figure 13. Commissurotomie. Techniques chirurgicales - Thorax

Figure 14. Amincissement.

• la persistance d’une sténose modérée est préférable à une


fuite aortique massive.
Valve bicuspide. Les deux commissures fusionnées sont incisées
au bistouri fin en prenant soin de rester exactement au
milieu de la commissure ; cette incision peut être poursuivie au
ciseau fin jusqu’à l’anneau aortique. Une fois au contact de
l’anneau, il convient de réséquer prudemment la base
d’insertion fibreuse, reliant, sous le plan de la valve, la zone
fusionnée des commis- sures à l’anneau lui-même (Fig. 13).
En cas de fausse bicuspidie, lorsqu’il existe une ébauche
de troisième commissure, il faut absolument résister à la
tentation de vouloir reconstituer une valve tricuspide en incisant
simple- ment la valve au niveau du raphé de la commissure,
geste qui entraînerait une insuffisance valvulaire certaine.
Un raphé se distingue d’une fusion valvulaire par le fait qu’il
ne s’étend pas jusqu’au bord libre de la valve et qu’il n’a pas
de support commissural.
La mobilité valvulaire et l’orifice utile aortique peuvent être
améliorés en amincissant prudemment les sigmoïdes aortiques
épaissies ou qui présentent des nodules myxoïdes (Fig. 14).
Valve tricuspide. Son traitement repose sur les mêmes
principes que ceux exposés pour la valve bicuspide. Il
convient d’essayer de reconstituer trois commissures de
profondeur normale. Cependant, là aussi, mieux vaut accepter
un résultat anatomi- que imparfait avec bicuspidie
fonctionnelle que de créer une insuffisance aortique
importante.
Valve monocuspide ou indifférenciée. La réparation de ces valves
est plus difficile, la meilleure solution semble de reconstituer un
appareil valvulaire bicuspide avec deux valves de dimension
à peu près identique (Fig. 15).
Dans les valves unicuspides, une seule commissure est
attachée à la paroi aortique. La commissure peut être
localisée à la place de l’une des trois commissures normales. Un
ou deux raphés représentant les commissures avortées
peuvent être présents. Intrinsèquement, une valve unicuspide
est sténosante.

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Figure 15. Commissurotomie sur valve aortique monocuspide.

S’il existe une fusion commissurale, celle-ci peut être


ouverte. S’il n’existe pas de fusion, une courte incision de
chaque raphé peut être envisagée pour élargir l’orifice
aortique.
Quel que soit le nombre de commissures, la résection
minu- tieuse du tissu fibreux exubérant au niveau du bord
libre de la valve permet d’améliorer la coaptation et le jeu
valvulaire.

Interventions de Ross et de Ross-Konno en période néonatale


Ce type d’intervention est exceptionnellement indiqué en
période néonatale. Il peut se concevoir en cas d’échec ou de
complication de la commissurotomie première (sténose
rési- duelle ou fuite aortique importante) (cf. infra). Pour
certains [30, 31], l’indication de Ross-Konno est portée
lorsque la fonction ventriculaire gauche n’est pas trop
altérée, que l’anneau aortique est inférieur à 5 mm et que
la fibroélastose intraven- triculaire peut être réséquée.

Sténose aortique de l’enfant


Commissurotomie aortique
De réalisation plus aisée, elle ne diffère pas des
techniques utilisées chez le nouveau-né et doit respecter les
mêmes princi- pes que ceux énoncés plus haut.
Le désépaississement valvulaire peut être rendu difficile en
cas de bourrelet fibreux devenu calcifié.

Tricuspidisation d’une valve bicuspide


Cette technique est difficilement réalisable en période
néonatale, mais peut être envisagée chez le grand enfant.
Cette technique consiste, en cas de fausse bicuspidie, à
ouvrir le raphé et à réaliser une construction de la
troisième commis- sure au moyen de péricarde [32] (Fig.
16).
Le fondement physiologique de cette réparation repose
sur l’importance des sinus de Valsalva, des triangles
intervalvulaires et de la morphologie de la valve elle-même,
pour obtenir la plus grande ouverture valvulaire possible
pour un anneau donné. Une valve tricuspide permet une
plus grande ouverture que toute valve bicuspide.
La réparation débute par une commissurotomie convention-
nelle avec ouverture de la fusion des deux commissures
jusqu’à l’anneau aortique. Le raphé situé entre les deux
valvules non supporté par une commissure est ensuite incisé
jusqu’à l’anneau aortique. La longueur de cette incision est
alors notée, de même que la hauteur du sinus. Un patch de
péricarde hétérologue de forme triangulaire isocèle est
alors découpé. La base de ce triangle est égale à deux fois
la longueur du raphé incisé et la hauteur correspond à la
hauteur du sinus. Le péricarde est ensuite replié sur son
axe vertical et orienté sur la valve, de telle sorte que les deux
bords de sa base puissent être suturés aux bords libres du
raphé incisé et que sa hauteur soit suturée verticalement
sur la paroi aortique, de telle manière que la valve soit
transformée en tricuspide avec trois sinus.

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42-788 ■ Sténoses aortiques congénitales

Figure 16. Tricuspidisation d’une valve bicuspide (A à C).

Intervention de Ross et de Ross-Konno


L’avantage primordial de l’intervention de Ross réside dans
Lorsqu’une réparation de la valve aortique est impossible chez l’absence de dégénérescence de l’autogreffe, mais expose à de
l’enfant, l’intervention de Ross, avec le plus souvent un multiples ré-interventions sur la voie droite.
élargissement de l’anneau (Ross-Konno), est l’intervention de Les bioprothèses posées chez l’enfant présentent une détério-
choix. Cette technique est abordée dans l’EMC (article 42-580). ration bien plus rapide chez l’enfant ou l’adolescent que chez
l’adulte en raison d’un métabolisme phosphocalcique très
Remplacement valvulaire aortique différent.
Lorsqu’un remplacement valvulaire par prothèse est La prise d’anticoagulants au long court chez l’enfant et
indiqué chez l’enfant, celui-ci s’accompagne d’un chez l’adolescent est une éventualité à éviter au maximum.
élargissement de l’anneau aortique selon la technique de
Manougian ou selon la technique de Konno. Ces deux
techniques sont abordées dans l’EMC (article 42-570). ■Sténoses sous-valvulaires
aortiques
Résultats
Définitions, généralités
Valvuloplastie percutanée de première intention
chez le nouveau-né avec sténose valvulaire Les obstacles de la région sous aortique représentent 20 %
critique à 25 % de l’ensemble des sténoses aortiques congénitales. Ils
peuvent être subdivisés en différents groupes en fonction du
La dilatation percutanée permet de lever partiellement type de traitement chirurgical qui peut être proposé.
l’obstacle aortique en créant une déchirure au niveau de la zone Les sténoses localisées sont les lésions les plus fréquentes.
de faiblesse de la valve aortique. Cette déchirure peut apparaître Leur traitement est le plus souvent aisé et peut être effectué par
au niveau d’une fausse commissure, voire même au milieu voie transaortique.
de la sigmoïde. Le gradient transvalvulaire est effectivement Les sténoses diffuses sont plus rares et comportent un très
diminué, mais le risque de fuite aortique est augmenté large spectre de lésions : fibreuses, musculaires ou fibro-
jusqu’à 40 % à 10 ans [33] et un taux de réintervention de 50 musculaires. Leur exérèse pose des problèmes beaucoup plus
% à 8 ans. complexes. Les cardiomyopathies hypertrophiques se situent à
l’extrême du spectre des sténoses musculaires sous-valvulaires.
Valvuloplastie chirurgicale sous CEC de première Les sténoses sous-aortiques par anomalies mitrales représen-
intention chez le nouveau-né tent des entités particulières, traitées dans un article différent.
La commissurotomie chirurgicale permet une ouverture
« anatomique » de la valve. Elle permet en outre d’amincir les Lésions anatomiques
feuillets valvulaires. La mortalité périopératoire globale de
l’intervention se situe entre 5 % et 10 %, mais elle chute à 1 % Anatomie de l’orifice de sortie du ventricule
pour les enfants de plus de 1 mois. gauche (Fig. 17)
Les facteurs de mauvais pronostic sont un ventricule gauche
de petite taille, une sténose mitrale, un petit anneau Le sinus coronaire droit est en relation avec la voie
aortique, une fraction d’éjection effondrée avec faible d’éjection du ventricule droit. Le sinus non coronaire est
gradient transval- vulaire et l’existence d’une fibroélastose adjacent à l’oreillette gauche, l’oreillette droite et le septum
ventriculaire. Le taux de ré-intervention à 10 ans est de 20 %. interauricu- laire. Plus bas, le nœud auriculoventriculaire et
L’existence d’une fuite aortique à 10 ans n’est retrouvée que le faisceau de His cheminent sous la commissure entre
dans 10 % des cas. sigmoïde coronaire droite et non coronaire. La partie gauche
de la sigmoïde non coronaire et la commissure entre
Intervention de Ross/remplacement valvulaire sigmoïde non coronaire et coronaire gauche sont en
aortique continuité avec la valve mitrale. Le sinus coronaire gauche
est, lui, en relation avec l’oreillette gauche et la mitrale sur
Les résultats de ces interventions sont exposés dans d’autres sa droite et avec la face latérale du ventricule gauche sur sa
chapitres de ce traité, mais, schématiquement, dans les indica- gauche. La commissure entre sigmoïdes coronaire droite et
tions de remplacement valvulaire aortique les avantages de coronaire gauche est en relation avec la commissure
l’intervention de Ross doivent être mis en balance avec ceux des correspondante sur la valve pulmonaire, dont elle reste
autres techniques de remplacement (prothèses biologiques, séparée par du tissu dense fibreux.
prothèses mécaniques, homogreffes).

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Sténoses aortiques congénitales ■ 42-788

Figure 17. Anatomie et rapport de l’anneau aortique (A, B). 1. Valve pulmonaire ; 2. valve aortique ; 3. valve mitrale ; 4. valve tricuspide ; 5. artère coronaire
gauche ; 6. artère coronaire droite ; 7. faisceau de His.

Lésions anatomiques Le spectre de cette malformation est maintenant bien


Sténose sous valvulaire localisée : membrane sous-aortique reconnu. À l’une des extrémités de ce spectre se situe la
simple membrane sous-aortique et à l’autre extrémité le
La membrane sous-aortique peut être isolée ou associée à des tunnel sous- aortique avec hypoplasie de l’anneau aortique.
cardiopathies : communication interventriculaire (CIV),
Entre les deux formes extrêmes, se situent toutes les formes
coarc- tation, interruption de l’arche ou CAV.
transitionnelles avec obstacle fibromusculaire plus ou moins
Il s’agit vraisemblablement d’une lésion acquise avec des
sévère et plus ou moins étendu, associé à une hypoplasie de
facteurs prédisposants :
l’anneau aortique plus ou moins important.
• un angle plus aigu que la normale entre le grand axe du
Le plus souvent, le chenal sous-aortique présente un rétrécis-
ventricule gauche et l’aorte [34] ;
sement sévère et diffus qui commence immédiatement
• une augmentation de la distance mitro-aortique ;
au-dessous des valves aortiques et qui s’étend sur une hauteur
• une dextroposition de l’aorte [35].
Ces facteurs prédisposants entraînent une augmentation des de 2 à 3 cm. La grande valve mitrale présente un épaississement
forces de cisaillement sous-aortiques avec prolifération de tissu fibreux marqué et le tissu fibreux anormal remonte jusqu’à
conduisant à la constitution d’une membrane sous-aortique [36]. l’anneau aortique. En avant, il existe une hypertrophie muscu-
L’obstacle est lié à la présence d’un diaphragme fibreux, laire importante du septum, recouverte par un excès de tissu
généralement mince (1-3 mm d’épaisseur), inséré sur les parois fibreux. Les sigmoïdes aortiques elles-mêmes présentent
du chenal sous-aortique, 0,5 à 3 cm sous le plan de l’anneau habi- tuellement un certain degré d’épaississement.
aortique. La membrane s’insère en avant sur le septum inter- Cardiomyopathie hypertrophique. Cette affection a été
ventriculaire et en arrière sur la grande valve mitrale. La décrite sous de multiples appellations : myocardiopathie
membrane fibreuse a donc des rapports plus ou moins intimes obstructive, myocardiopathie hypertrophique asymétrique
avec le fond de la sigmoïde coronaire droite, sur laquelle elle obstructive, sténose sous-aortique par hypertrophie septale. Elle
peut remonter, le septum membraneux, les voies de conduction, entre dans le cadre des myocardiopathies hypertrophiques. Elle
la grande valve mitrale et les commissures mitrales. est plus fréquente chez l’adulte jeune que chez l’enfant. Les
D’autres anomalies anatomiques peuvent être associées : formes découvertes dans l’enfance sont habituellement familia-
l’anneau aortique est souvent un peu plus petit que la normale, les et se transmettent sur un mode autosomique dominant à
la valve aortique est fréquemment altérée, épaissie et pénétrance variable.
fibreuse. L’existence d’une sténose valvulaire congénitale Le myocarde présente une hypertrophie globale, mais
associée n’est pas exceptionnelle. Le septum prédo- minant à la partie haute du septum musculaire,
interventriculaire situé sous la sigmoïde coronaire droite créant un obstacle à l’éjection du ventricule gauche. Le
présente un certain degré d’hypertro- phie et peut contribuer à septum prend souvent un aspect pseudotumoral ; les fibres
l’obstacle sous-aortique lui même ou à la récidive de la lésion myocardiques sont volumineuses et, surtout, leur
fibreuse. architecture est complètement désorganisée, tourbillonnaire.
Une indication chirurgicale est posée dès que le gradient L’endocarde recouvrant le bourre- let septal est épaissi et
maximum à l’échographie dépasse 30 mmHg ou dès qu’apparaît nacré.
une insuffisance aortique. La hauteur du bourrelet septal est très variable ; il existe
ainsi des formes relativement localisées, où la hauteur du
Sténose sous-valvulaire diffuse et tunnel sous-aortique bourrelet septal ne dépasse pas 1 ou 2 cm, et des formes
Il est classique de séparer les sténoses sous-valvulaires beaucoup plus diffuses, dans lesquelles le bourrelet peut se
diffuses en deux formes : prolonger beaucoup plus loin vers la pointe.
• la forme musculaire pure, dite sténose sous-aortique Au bourrelet septal sur la face gauche du septum peut
hyper- trophique idiopathique, ou myocardiopathie s’associer une sténose médioventriculaire droite par
hypertrophique asymétrique obstructive ; hypertro- phie de la face droite du septum. Cette lésion peut
• la forme fibromusculaire de type tunnel sous-aortique. être respon- sable d’obstacle à l’éjection du ventricule droit et
Chacune de ces formes peut être assez localisée ou franche- doit être traitée.
ment diffuse et les formes de passage entre les différents L’appareil mitral est, la plupart du temps, morphologique-
sous- groupes sont très fréquentes. Du point de vue ment normal. Cependant, la saillie du bourrelet septal entraîne
chirurgical, la différenciation en forme musculaire pure ou un déplacement du pilier antérieur de la valve mitrale. Cette
fibromusculaire n’est pas vraiment justifiée, puisque toutes désorganisation dans le fonctionnement de la mitrale est
les formes de sténoses sous-aortiques nécessitent d’être responsable, d’une part, du mouvement systolique antérieur de
levées et que les problèmes chirurgicaux existants sont les
la grande valve et, d’autre part, d’une fréquente insuffisance
mêmes, quelle que soit la nature de l’obstacle.
mitrale.
Techniques chirurgicales - Thorax
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42-788 ■ Sténoses aortiques congénitales

Figure 18. Résection de membrane sous-aortique (A à D).

Deux techniques chirurgicales sont utilisables dans cette aortique est exposée par mise en place de trois fils de traction
pathologie : le Konno modifié [37] ou la myectomie étendue [38] appuyés sur pledget au milieu de chaque valvule. La membrane
(cf. infra). On peut retenir que, chez le jeune enfant, le Konno fibreuse, blanchâtre apparaît alors dans le chenal sous-aortique.
modifié est le plus souvent utilisé, alors que la myectomie Un point de traction est passé dans l’épaisseur de la mem-
étendue est plutôt utilisée chez l’adulte jeune ou brane sous-aortique dans la zone située sous la commissure
l’adolescent [39]. réunissant les valvules coronaires gauche et droite. L’exérèse de
la membrane commence à ce niveau, en incisant au moyen
Traitement chirurgical d’un bistouri très fin la jonction entre la membrane et le
septum. Cette incision a pour but de mettre en évidence le
Le traitement chirurgical des sténoses sous aortiques peut plan de clivage existant entre la membrane et le septum, et
être très simple et parfaitement réglé, mais peut aussi être non d’exciser une partie de la membrane. Une fois le plan
très complexe [40]. Différentes situations peuvent se mis en évidence sous la commissure, le clivage se poursuit au
rencontrer : moyen d’une spatule de Rob dans le sens horaire sous la
• situation 1 : sténose bien localisée, fibreuse. La technique est valvule coronaire droite, puis sous la valvule non coronaire
celle de la résection de membrane sous aortique ; jusqu’au contact de la grande valve mitrale. De même, le
• situation 2 : sténose intermédiaire. Il est fait recours à une clivage dans le sens antihoraire permet de séparer la membrane
myectomie élargie ; du septum sous la sigmoïde coronaire gauche et se poursuit
• situation 3 : les sténoses diffuses avec orifice aortique de jusqu’à la mitrale, permettant ainsi une énucléation complète
taille normale sont traitées par la technique de Konno en une seule pièce de l’ensemble de la membrane, qui se
modifiée ; si l’orifice aortique nécessite d’être élargi, il est présente alors comme un
fait appel à l’intervention de Ross-Konno, éventuellement anneau complet [41] (Fig. 18).
associée à une myectomie apicale en cas de sténose Une fois la membrane clivée en totalité, une myectomie est
s’étendant loin jusqu’à la pointe du ventricule gauche. systématiquement associée (Fig. 19). Le septum est incisé en
La conduite du traitement est déterminée lors de l’inspection
débutant à quelques millimètres à gauche de la commissure
de la voie sous-aortique.
entre sigmoïde coronaire gauche et droite, au moyen d’un
bistouri lame 11. Cette incision s’étend du septum trabéculé
Résection de membrane sous-aortique jusque sous l’anneau aortique en passant par la zone d’énucléa-
Après sternotomie médiane, une CEC est établie entre l’aorte tion de la membrane. La même incision, débutée à quelques
ascendante canulée sous le TABC et l’oreillette droite canulée au millimètres à droite de la commissure et rejoignant la première,
moyen d’une seule canule atriale ; les cavités gauches sont permet l’exérèse d’un coin musculaire correspondant à l’hyper-
déchargées par l’oreillette gauche. Une protection myocardique trophie musculaire associée.
est effectuée par cardioplégie chaude antérograde dans la racine Le septum, la valve aortique et la valve mitrale sont inspectés
aortique, éventuellement répétée directement dans les ostia afin de vérifier l’absence de lésion et de confirmer la
coronaires. disparition complète de l’obstacle, puis les points d’exposition
Une aortotomie longitudinale ou oblique descendant dans sont sectionnés et l’aorte refermée.
le sinus non coronaire est réalisée. La valve aortique est Après arrêt de la CEC, la prise de pression dans le
exposée par mise en place de trois fils tracteurs sur les ventricule gauche et l’aorte permet d’objectiver un éventuel
berges de l’aortotomie en regard de chaque commissure. La gradient résiduel.
région sous-

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Sténoses aortiques congénitales ■ 42-788

Figure 19. Myectomie associée à la résection de membrane sous-aortique (A à E). 1. Cusp coronaire gauche ; 2. cusp non coronaire ; 3. cusp coronaire droite.

Traitement chirurgical des formes Techniques chirurgicales - Thorax


intermédiaires de sténose sous-valvulaire
aortique (Intervention de Morrow)
Après aortotomie longitudinale dirigée vers le sommet de la
commissure entre sigmoïde coronaire gauche et droite, ou
dirigée vers le fond de la sigmoïde non coronaire pour
certains, les feuillets valvulaires sont réclinés et la région sous
valvulaire explorée. L’importance et la hauteur du bourrelet
septal sont alors examinées.
Un premier écarteur est introduit par l’orifice aortique jusqu’à
la pointe du ventricule gauche, protégeant la grande valve
mitrale et son appareil sous-valvulaire. Un deuxième écarteur
est placé sous la sigmoïde aortique coronaire droite pour la
protéger et exposer la zone à réséquer.
Une première myotomie est réalisée à l’aide d’un bistouri
fin immédiatement à droite de la commissure, entre
coronaires droite et gauche. Une seconde myotomie est
réalisée de la même façon et parallèlement à la première, mais
de l’autre coté de la commissure.
Une incision transversale, joignant les deux myotomies
précédentes, permet d’enlever en bloc le fragment musculaire à
réséquer. Toute l’exérèse doit être faite sous contrôle direct de la
vue. À la fin de la résection, il existe un tunnel rectangulaire
qui s’étend de l’anneau aortique à la cavité ventriculaire
sous- jacente. L’inspection permet de s’assurer que l’obstacle a
été levé sur toute sa hauteur.
Une échographie transœsophagienne peropératoire permet de
contrôler l’absence d’obstacle résiduel au niveau de la chambre
de chasse du ventricule gauche et l’absence de mouvement
systolique antérieur (SAM) au niveau de la mitrale.

Traitement chirurgical des


sténoses sous-valvulaires aortiques
diffuses
Si l’exploration de la voie sous-aortique par l’aorte ne
permet pas d’observer le bord inférieur du bourrelet septal et
que la palpation montre une zone de transition entre le
bourrelet septal et le reste de la paroi ventriculaire peu
nette, il s’agit

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vraisemblablement d’une sténose trop diffuse pour être
traitée par voie aortique ; il faut alors avoir recours à une
double voie : aortique et septale.

Double abord : aortique et septal


L’aorte ascendante et le tronc de l’artère pulmonaire sont
séparés l’un de l’autre le plus bas possible vers l’anneau
aortique.
Après avoir réalisée une aortotomie (cf. supra) et avoir
tenté une résection par voie aortique, une incision
transversale de l’infundibulum est réalisée (Fig. 20). Un
dissecteur est passé à travers l’anneau aortique et vient
soulever le septum, tout en éloignant l’appareil mitral. Le
septum conal est alors incisé sur son versant droit.
L’incision septale est ensuite étendue pru- demment vers le
bas jusqu’à franchir la zone hypertrophique (en se
maintenant à distance du muscle de Lancisi pour éviter les
lésions du faisceau de conduction, et sans dépasser la
branche antérieure du Y de la bande septale pour éviter
l’infarc- tus par lésion des artères coronaires septales). Vers
le haut, l’incision se poursuit vers l’anneau aortique, en
contrôlant par l’aortotomie que la valve aortique reste à
distance de l’incision septale.
À ce stade de l’intervention, il existe deux éventualités :
• il n’existe pas d’hypoplasie de l’anneau aortique et la
valve ne présente pas de lésion : le traitement consiste à
élargir la voie sous-aortique sans élargir l’anneau ; c’est
l’intervention de Konno modifiée [42, 43] ;
• il existe une hypoplasie de l’anneau aortique ou des
lésions valvulaires sévères : l’intervention consiste à
élargir les voies sous-aortique et aortique, à réséquer et
remplacer la valve aortique et à élargir la racine aortique
et l’infundibulum ventriculaire droit ; c’est l’intervention
de Konno [44] ou de Ross-Konno (QS).

Intervention de Konno modifiée sans ouverture de l’anneau


aortique (Fig. 21)
Après avoir incisé le septum comme précédemment décrit,
les tissus fibreux ou musculaire responsables de l’obstacle
sont

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42-788 ■ Sténoses aortiques congénitales

Figure 20. Voie aortoseptale (A, B).

Figure 21. Voie aortoseptale. Intervention de Konno modifiée (A à C).

réséqués, surtout sur la berge supérieure de l’incision septale


; une résection sur la berge inférieure est à risque de bloc. La
voie sous-aortique est ensuite élargie au moyen d’un patch
synthéti- que. Ce patch est fixé aux berges de la septotomie
par des points en U appuyés sur feutre ou par un simple
surjet, en fonction de la qualité des tissus. L’aortotomie est
fermée par un simple surjet et l’infundibulotomie droite est
refermée, soit directement, soit au moyen d’un patch, en
fonction de la taille de l’infundibulum.

Tube valvé apico-aortique (Fig. 22)


Ce traitement consiste à court-circuiter la sténose aortique et
à implanter un tube valvé entre la pointe du cœur et l’aorte
descendante ou ascendante. Cette technique est
actuellement exceptionnellement utilisée chez l’enfant.
Le cœur est exposé par sternotomie médiane, prolongé en
laparotomie médiane sus-ombilicale. Après mise en route d’une
CEC, le massif cardiaque est récliné vers la tête du patient et
le diaphragme est incisé jusqu’au hiatus aortique. L’aorte
Figure 22. Tube apico-aortique (A, B).
thora- coabdominale est ainsi facilement exposée. Sous
clampage latéral de l’aorte, une anastomose terminolatérale
est réalisée entre le tube valvé et l’aorte.
La pointe du ventricule gauche est ouverte et une pastille ■Obstruction de la voie
de paroi ventriculaire est excisée. Les berges de la
ventriculotomie sont taillées en tronc de cône, de façon à sous-aortique par anomalie mitrale
éviter tout gradient systolique entre cavité ventriculaire et
tube. Pour certains auteurs, il y a de bonnes raisons de penser que
Le tube valvé est taillé à la bonne dimension et de nombreux obstacles sous-valvulaires aortiques sont liés
anastomosé à l’apex ventriculaire gauche par une couronne directement ou indirectement à des anomalies de la valve
mitrale ou de l’appareil sous-valvulaire mitral [45, 46].
de points en U appuyée sur une bandelette de feutre.

14 Techniques chirurgicales - Thorax


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Sténoses aortiques congénitales ■ 42-788

Figure 23. Anomalie d’insertion du muscle papillaire directement sur la Figure 25. Pilier accessoire de la mitrale naissant de la paroi ventricu-
grande valve mitrale (A, B). laire avec attaches anormales à la mitrale ou à la paroi libre.

Figure 24. Cordage anormal tendu entre le pilier et le septum. Techniques chirurgicales - Thorax

Insertion anormale d’un muscle papillaire sur la


grande valve mitrale
La tête du muscle papillaire, généralement le postéromédian,
est en continuité avec la grande valve mitrale. L’échocardiogra-
phie retrouve alors une image plus dense que celle qui pourrait
être obtenue s’il s’agissait d’un cordage secondaire.
L’insertion de ce pilier est variable sur la valve, mais
constamment distante du bord libre de la valve. La grande
valve est alors souvent attirée vers la chambre de chasse,
déviée vers l’avant, particuliè- rement en systole. L’épaisseur
même du muscle papillaire peut entraîner en lui-même un
obstacle.
Le traitement chirurgical consiste, après avoir vérifié que
le bord libre de la valve est bien soutenu par des cordages
primai- res, à sectionner ou réséquer ce muscle papillaire. Pour
certains auteurs, il peut suffire de mobiliser ce pilier lorsque
celui-ci est fusionné avec le septum (Fig. 23).

Insertion anormale d’un muscle papillaire sur la


paroi ventriculaire ou cordage anormal tendu entre
le pilier et le septum
La tête du pilier est, dans ce cas, reliée au septum. Cela
crée une déviation antérieure de la valve mitrale (SAM) en
systole et une obstruction de la chambre de chasse.
Le traitement consiste à sectionner le muscle anormal ou
le cordage anormal (Fig. 24, 25).

Attaches anormales de la mitrale à la paroi


ventriculaire
Des attaches anormales de la valve au septum ou à la
paroi ventriculaire peuvent être observées. Il peut même,
dans

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Figure 26. Élargissement de la grande valve mitrale.

certains cas, exister des attaches si courtes que la valve


mitrale apparaît accolée. La libération de la valve mitrale peut
alors être très délicate.

Muscularisation de la jonction
mitro-aortique
Il ne s’agit pas d’une anomalie de position de la valve
mitrale ou d’une discontinuité mitro-aortique, mais de la
nature de la portion sous-aortique de la grande valve mitrale.
Le tissu fibreux habituel est remplacé par une zone
musculaire. Cette anomalie doit être traitée par une
désinsertion de la grande valve et par mise en place d’un
patch d’élargissement de la grande valve, ce qui permet
d’obtenir la disparition de l’angulation visible au niveau de
la grande valve (Fig. 26).

Présence de tissu valvulaire mitral accessoire


Ces obstructions de la voie sous-aortique sont le fait de
tissu valvulaire mitral en excès et qui ne participe pas à la
fonction valvulaire. Ce tissu peut donc être réséqué sans
entraîner de fuite mitrale. Il est reconnu à l’échographie
comme du tissu redondant, ballonnant dans la chambre de
chasse du ventricule gauche en systole. Ce tissu est attaché à
la grande valve mitrale et le plus souvent rattaché par des
pseudocordages aux piliers (Fig. 27). L’exérèse de ce tissu
par l’aortotomie ne pose en règle pas de problème après
avoir repéré et distingué le tissu acces- soire du tissu
valvulaire mitral normal.

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F. Roubertie.
E. Le Bret (e.lebret@ccml.fr).
E. Belli.
R. Roussin.
M. Ly.
A. Serraf.
Département des cardiopathies congénitales, Centre chirurgical Marie Lannelongue, 133, avenue de la Résistance, 92350 Le Plessis-Robinson, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Roubertie F., Le Bret E., Belli E., Roussin R., Ly M., Serraf A. Sténoses aortiques congénitales. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Thorax, 42-788, 2010.

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