PASCAL PERRI DÉMOGRAPHIE CHINOISE SUBORDONNÉS

‘NOUS NE CES VILLES QUI SE MAÎTRISER L’ART

TRAVAILLONS PAS DISPUTENT LES ENFANTS DE LA DÉLÉGATION
ASSEZ’ DE LA CAMPAGNE
PAGE 11 PAGE 5 PAGE 6

Le nouvel
En supplément
Le nouveau numéro
de Corporate
te Finance
Economiste
Eco
conom “Savoir aujourd’hui pour comprendre demain”
N°2201 HEBDOMADAIRE WWW.LENOUVELECONOMISTE.FR VENDREDI 12 JANVIER 2024 5€

Les trois prochaines grandes économies

Plus fort que Deliveroo
Lunch box, le meilleur
système de livraison
au monde p. 9
L’Inde, l’Indonésie et l’Arabie saoudite partent à la conquête du monde extérieur,
un pari qui n’est pas sans risques

CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV

Le dragon, l’âne et l’éléphant

Le couple sino-américain
fête ses 45 ans p. 10

Si la croissance n’est pas au rendez-vous, ces régions resteront pauvres plus longtemps.
Ce serait non seulement une tragédie humaine, mais aussi une source potentielle d’instabilité politique.

Partout dans le monde, décideurs Le problème, c’est que la voie de l’émergence de nouvelles technolo- des décennies de rhétorique libre-
QUAND LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE, politiques et législateurs partagent la prospérité semble de plus en gies vertes et de la fragmentation échangiste, est de retour en force.
PAUL-HENRI MOINET une même préoccupation : com- plus ardue. L’économie mondiale des relations commerciales. Dans Les gouvernements dépensent des
ment rendre leur pays plus riche. est en pleine mutation, du fait de les pays déjà riches, l’État, après centaines de milliards en aides... p. 2

DOSSIERS PIB en berne

Charité durable
La philanthropie version Le mur du réel qui attend le Premier ministre
transition écologique p. 12 Gabriel Attal devra mettre son talent d’orateur au service de la défense de la politique économique mise en

ECONOMIE ET POLITIQUE,
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY
Rajeunissement politique pour
venir au secours d’une économie
vieillissante. Voilà qui serait bien
présomptueux pour le “jeune”
chef de gouvernement qu’Em-
manuel Macron a donné à la
France. Pourtant, Gabriel Attal a
l’obligation de mettre son talent
d’orateur au service de la défense
d’une politique économique de
moins en moins comprise par
une majorité de Français. À un
moment de bascule historique
où la mondialisation ne sera plus
jamais comme avant, il importe
de gagner la bataille du renouvel-
lement des idées... p. 4

Charge d’intérêt Substantif

GRAND PARIS Possible bonne nouvelle Le mot de l’année 2023 ?

L’actualité des départements
d’Ile-de-France p. 15
ANNONCES LEGALES
P. 20
Tél. 01 75 444 117 - lenouveleconomiste.fr
annonceslegales@nouveleconomiste.fr
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
sur le front budgétaire Il devance “Sud global” et “derisking”, et il est déjà
sur les lèvres du monde entier
Le maintien du taux des OAT à 10 ans à 80 points
au-dessous du taux prévu pourrait entraîner une Avant de choisir son mot de l’an- continuellement de nouveaux mots
économie jusqu’à 10 Mds€ à l’horizon 2027 née, votre chroniqueur a tenu à au contact d’autres idiomes.
consulter ses collègues afin de Notre plus ancien correspon-
MÉCOMPTES PUBLICS, 2022 à 85 Mds€ en 2027, soit de savoir ce qui peut ressortir de dant en Afrique a suggéré “coup
FRANÇOIS ECALLE 1,9 % à 2,6 % du PIB, ce qui com- divers domaines et d’autres pays. d’État” comme mot de l’année –
plique la nécessaire réduction du Une bonne façon de se rappeler deux sont en effet advenus sur ce
La loi de programmation des déficit public. que le monde ne tourne pas autour continent en 2023. Mais une men-
finances publiques prévoit que Cette programmation de la charge de la langue anglaise et que, même tion honorable devrait être attri-
la charge d’intérêts de la dette d’intérêts de la dette repose dans de grands pays anglophones, buée au verbe yoruba “japa”, uti-
publique passera de 50 Mds€ en notamment sur l’hypothèse... p. 8 la langue de Shakespeare s’enrichit lisé communément au Nigeria... p. 7
1
A LA UNE
La croissance sera-t-elle au rendez-vous ?
Les trois prochaines grandes économies
L’Inde, l’Indonésie et l’Arabie saoudite partent à la conquête du monde extérieur, un pari qui n’est pas sans risques
Partout dans le monde, décideurs
politiques et législateurs parta-
gent une même préoccupation :
comment rendre leur pays plus
riche. Le problème, c’est que la
voie de la prospérité semble de
plus en plus ardue. L’économie
mondiale est en pleine mutation,
du fait de l’émergence de nou-
velles technologies vertes et de
la fragmentation des relations
commerciales. Dans les pays déjà
riches, l’État, après des décen-
nies de rhétorique libre-échan-
giste, est de retour en force. Les
gouvernements dépensent des
centaines de milliards en aides
aux industries qu’ils jugent stra-
tégiquement importantes.
Servir les marchés étrangers
joue un rôle essentiel dans le
développement. Cela permet
aux entreprises de rester
intègres, en les obligeant à être
compétitives sur des marchés
que leurs gouvernements
ne contrôlent pas.
Face à cette situation, les idées
de croissance de nombreux pays
en développement sont éton-
namment ambitieuses. L’Inde
et l’Indonésie espèrent devenir
des pays à revenu élevé d’ici 25
ans. Mohammed Ben Salmane,
le prince héritier d’Arabie saou-
dite, souhaite diversifier et déve-
lopper son économie tout aussi
rapidement. Il est intéressant
de constater que ces plans sont
davantage tournés vers l’exté-
rieur que les anciennes straté-
gies de développement. Mais ils
comportent aussi des pièges.
Les vertus de l’ouverture
nouvelle vers l’extérieur
À bien des égards, le monde en
développement choisit de miser
sur la mondialisation. L’Indonésie
veut jouer un rôle plus important
dans les chaînes d’approvisionne-
ment vertes. Elle cherche à tout
faire, de l’extraction et du raffi-
nage du nickel à la construction
de véhicules électriques fonction-
nant avec ce minerai. Elle sou-
haite ensuite exporter les produits
finis vers le reste du monde. Les
pays du Golfe veulent devenir des
foyers attrayants pour les entre-
prises mondiales et s’ouvrent aux
flux de personnes, de marchan-
dises et d’argent. Narendra Modi
envisage l’Inde comme un fabri-
cant de haute technologie pour
le monde entier, produisant des
puces et des smartphones.
Il s’agit là d’un changement
bienvenu. Il y a moins de 50 ans,
© 2024 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.
2 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
L’Indonésie veut jouer un rôle plus important dans les chaînes d’approvisionnement vertes. Elle cherche à tout faire,
de l’extraction et du raffinage du nickel (photo) à la construction de véhicules électriques fonctionnant avec ce minerai.
l’Inde espérait se développer en
se fermant à l’économie mon-
diale. Cette approche s’est avé-
rée un échec cuisant. Certains
pensent encore que la demande
intérieure de l’Inde pourrait por-
ter sa croissance.
Mais servir les marchés étrangers
joue un rôle essentiel dans le
développement. Cela permet aux
entreprises de rester intègres,
en les obligeant à être compéti-
tives sur des marchés que leurs
gouvernements ne contrôlent
pas. Mais aussi d’atteindre la
plus grande échelle possible.
Enfin, les clients étrangers peu-
vent apprendre aux entreprises à
mieux les servir. En Asie de l’Est,
les performances à l’exportation
ont également été un critère utile
pour les décideurs politiques, car
elles ont permis de déterminer
quelles industries méritaient de
continuer à être soutenues.
Distorsions économiques
à venir ?
Néanmoins, les stratégies de
développement d’aujourd’hui
comportent également des dan-
gers. Dans de nombreux pays, les
gouvernements courent le risque
de créer des distorsions de l’éco-
nomie au nom de son dévelop-
pement. En Arabie saoudite, la
politique industrielle offensive,
principalement alimentée par des
subventions issues son fonds sou-
verain, le Public Investment Fund
(Fonds d’investissement public),
dépasse même les dépenses de
l’Inflation Reduction Act amé-
ricain. Afin d’aider ses expor-
tateurs à se développer, l’Inde
cherche à protéger ses fabricants
de haute technologie par des
droits de douane et des subven-
tions. L’Indonésie, qui a tout misé
sur le nickel, est dangereusement
exposée au cas où d’autres types
de batteries s’imposeraient.
Le nouveau zèle du monde riche
pour le protectionnisme peut inci-
ter les pays pauvres à suivre le
mouvement. Pourtant, l’afflux de
liquidités et la protection contre la
concurrence étrangère empêchent
de savoir si les paris d’un gouver-
nement en matière de développe-
ment sont payants. Un pari sur une
technologie peut se solder par un
échec si d’autres émergent.
Comment parier sur le bon
secteur ?
Certaines parties du monde en
développement ont déjà payé
cher pour apprendre ces leçons.
Pendant la majeure partie des
années 1960, les décideurs poli-
tiques africains ont eu les mêmes
idées que ceux de l’Asie de l’Est,
et le continent s’est développé
aussi rapidement, jusqu’à ce que
le choix des mauvais champions
le fasse languir entre 1975 et
1985. C’est aujourd’hui la région
la plus pauvre du monde.
La sélection des gagnants est
également plus difficile qu’il y a
60 ans. À l’époque, le choix por-
tait sur la forme de fabrication à
promouvoir. Une main-d’œuvre
abondante et bon marché donnait
un avantage aux pays pauvres.
L’industrie manufacturière était
le seul secteur dans lequel les
pays pauvres s’amélioraient plus
rapidement que les pays riches.
Aujourd’hui, cependant, les
usines sont devenues plus
dans l’éducation pour améliorer
les compétences des travailleurs.
Cela peut encore favoriser cer-
taines industries par rapport
à d’autres. Mais si les écono-
mies restent ouvertes, au moins
connaîtront-elles les règles et les
avantages du commerce.
Les enjeux sont considérables. Le
monde en développement compte
plus de 6 milliards d’habitants et
certaines des démocraties les plus
fragiles. Si la croissance n’est pas
au rendez-vous, ces régions reste-
ront pauvres plus longtemps. Ce
serait non seulement une tragédie
humaine, mais aussi une source
potentielle d’instabilité politique.
Pour l’éviter, le monde en déve-
loppement doit faire preuve d’au-
dace et résister à l’envie de s’en-
tourer de murs.
THE ECONOMIST
gourmandes en capital. Bien que
l’industrie manufacturière reste
un moyen d’accroître la produc-
tivité d’un pays, il est moins cer- Affaires
res ppubliques, Entrep
Entreprises,
tain qu’elle devienne l’avantage Économie sociale
comparatif d’un pays pauvre. Journal d’analyse et d’opinion
paraissant le vendredi
Il est donc encore plus difficile
pour les décideurs politiques de 12, rue Notre-Dame des victoires
75002 Paris
repérer un bon secteur d’acti- E-mail:prenom.nom@nouveleconomiste.fr
vité sur lequel placer leurs paris. Abonnements:abonnements@nouveleconomiste.fr
Plutôt que de jouer avec l’argent Henri J.Nijdam,
du public, ils feraient mieux de directeur de la publication et de la rédaction
ne pas le mettre sur la table. henri.nijdam@nouveleconomiste.fr
Rédaction en chef : Jean-Michel
Lamy, Édouard Laugier, Philippe
Enjeu majeur pour le monde Plassart - Journalistes, chroniqueurs
entier & éditorialistes : www.lenouveleco-
Après tout, il y a bien d’autres nomiste.fr - Coordination dossiers :
Marie-Line Lybrecht - Secrétariat de
choses intéressantes à faire avec rédaction : Aurélie Percheron - Edition
cet argent. L’État joue un rôle Web & Print : Clément Guéraud 01
essentiel dans la fourniture de 76 21 40 84, Anaïs Russo - Marketing
biens publics en investissant & développement : Joséphine Picot,
dans les infrastructures pour
Gustave Cozzolino, Carla Reibaud -
Diffusion : Filomena Dos Santos Ro-
relier les régions entre elles, ou drigues, Thibaud Tancrède 01 58 30 83
64 - Publicité : Direction commerciale:
Jonathan Grain 01 75 444 111 - San-
dra Grain, Sophie Vinceneux, Benoît
Cochet - Services de formalités &
secrétariat juridique : MaLegalTech:
Il y a 60 ans, 01 75 444 106 - Annonces légales,
juridiques et judiciaires : Juripresse
l’industrie - Antoine Wieczorek 01 75 444 116 -
manufacturière Gestion : Isabel Martins 01 75 444 104
était le seul secteur Société Nouvelle du Nouvel Économiste S.A.
au capital de 37 000 euros. Président : Bruno
Ledoux ; directeur généra
Bru
général, Alexandre Alma-
dans lequel les pays jeanu. Principal actionnaire
ion : BLHM, MB Par-
ticipations. - Financière Nouvel Eco, S.A. au
pauvres s’amélioraient capital de 4 098 590 euros
Media
ros ,une participation de
edia Capital S.A.: Président,direc
directeur géné-
ral: Henri J. Nijdam. Administrateurs
Administrateurs:
plus rapidement Alexandre
xandre Almajeanu, Jean-René Tancrède.
Imprimerie-RAS, S, 6 Av. deT
T
Tissonvilliers, 95400
que les pays riches. Villiers-le-Bel.Dépôt légal:
Villiers-le
janvier 1993.
Numéro de commission
Aujourd’hui, il est paritaire: 0727 C 85258.
ISSN : 0395-6458.
moins certain
qu’elle devienne
l’avantage comparatif
d’un pays pauvre.
Ne pas jeter sur la voie publique
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 3
ANALYSES
PIB en berne
Le mur du réel qui attend le Premier ministre
Gabriel Attal devra mettre son talent d’orateur au service de la défense de la politique économique mise en oeuvre par Bercy
ECONOMIE ET POLITIQUE,
LA CHRONIQUE DE JEAN-MICHEL LAMY
Rajeunissement politique pour
venir au secours d’une économie
vieillissante. Voilà qui serait bien
présomptueux pour le “jeune”
chef de gouvernement qu’Emma-
nuel Macron a donné à la France.
Pourtant, Gabriel Attal a l’obliga-
tion de mettre son talent d’orateur
au service de la défense d’une
politique économique de moins en
moins comprise par une majorité
de Français. À un moment de bas-
cule historique où la mondialisation
ne sera plus jamais comme avant,
il importe de gagner la bataille du
renouvellement des idées.
Garder droit dans ses bottes la
politique de l’offre
“De purement économique, celle-ci
est devenue largement politique, dic-
tée par des impératifs de puissance”,
a averti Bruno Le Maire en parlant
de la mondialisation. La question
se pose de savoir s’il faut garder
droit dans ses bottes la politique de
l’offre. Certes, le ministre de l’Éco-
nomie ne concède pas ce genre d’in-
Le combat politique doit
traquer les idéologies qui
sapent le travail de Bercy. C’est
ce qui manque
qu au plus haut
niveau de l’État.
terrogation. En parallèle, la réplique
doctrinale s’impose. Le combat poli-
tique doit traquer les idéologies qui
sapent le travail de Bercy. C’est ce
qui manque au plus haut niveau de
l’État. Si nouvel élan il y a, il ne sau-
rait se perdre dans la complaisance
à l’égard des fondamentaux de la
stratégie mise en œuvre. Ce qui,
avouons-le, est légèrement contra-
dictoire avec la philosophie de l’“en
même temps”.
e.” Les
“Je fais tout, et il fait le reste.”
Français ont l’habitude d’entendre
l’assertion à propos de la place
d’un Premier ministre au sein d’un
quinquennat présidentiel. C’est
oublier que le chef du gouverne-
ment est statutairement le chef de
l’administration. L’art de signer des
décrets est également un vrai job.
Là encore, il a été dit que la vigie de
Matignon – le directeur de cabinet
et ses adjoints – sera choisie aux fins
de suppléer l’inexpérience en “cir-
culaires” de l’hôte de Matignon.
C’est pourquoi le profil politique
de Gabriel Attal est son atout prin-
cipal. Sa longue traîne n’est consis-
tante que de sondages et de ferveur
médiatique. Deux ou trois actes de
bon sens concernant l’école, notam-
ment l’interdiction de l’abaya et
du qamis, ont suffi à construire
sa réputation. Il s’agira de la
4 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le profil politique de Gabriel Attal est son atout principal : à son actif ne figurent que sondages et ferveur médiatique.
consolider d’ici au printemps face
à un Hémicycle turbulent. Sur le
perron de Matignon, Gabriel Attal
pourra chaleureusement remercier
la partante Élisabeth Borne. Elle
a mené à bonne fin tous les “49-3”
sur la cascade de lois budgétaires.
Elle a réussi à sortir du guêpier des
retraites. Elle a navigué au mieux
dans le dédale des articles de la
loi sur l’immigration. Après le ver-
dict du Conseil constitutionnel, la
Macronie promulguera au plus vite
le texte tel quel. En espérant ainsi
étouffer les brouhahas vindicatifs.
Oui, Élisabeth Borne laisse place
nette à son successeur. Salut à la
préfète qui incarne la noblesse de la
haute fonction publique d’État.
La recherche à l’Assemblée
nationale de majorités d’idées
Parmi les premiers objectifs du
nouveau chef de gouvernement
figure, la recherche à l’Assemblée
nationale de “majorités d’idées”
autour de textes possiblement
consensuels sur l’énergie, le loge-
ment, la fin de vie. L’Élysée a indi-
qué qu’à ce dernier sujet deux
projets de loi distincts seraient
soumis au Parlement. D’aucuns vou-
dront enfermer l’ancien ministre
de l’Éducation nationale dans un
corner de droite, au motif qu’il a
parlé “ferme” sur l’école. D’autres
rappelleront le label socialiste des
origines. Qu’importe la couleur du
chat, pourrait dire un leader chinois,
l’essentiel c’est d’attraper les votes.
Certains ont déjà élargi sa mission
aux bulletins des élections euro-
péennes du 9 juin. Ce qui a tout, a
priori, du cul-de-sac.
Le maintien du cap économique
Car le soubassement que
regardent prioritairement les
Français concerne la situation
économique, en particulier le
pouvoir d’achat. Le mur du réel,
pour Gabriel Attal, c’est un PIB en
berne. À peine 0,2 % de croissance
attendue au premier semestre,
selon l’Insee. Le “made in France”
a vaillamment combattu, il est vrai,
et le covid, et le choc inflationniste.
Au prix d’un héritage financier fara-
mineux. Le seul coût des mesures
de soutien anti-inflation a atteint de
2021 à 2023 le total de 85,1 milliards
d’euros (source : Bercy). L’équivalent
de 3 points de PIB !
Deux constats à la clef dans le
sillage de ce chiffrage. D’une part,
le consommateur ne s’en est jamais
aperçu. C’est un échec flagrant.
D’autre part, le pays est contraint
d’arrêter une forme de distribution
aveugle et de remettre sur des rails
raisonnables les déficits publics –
tout en poursuivant des réformes
structurantes. En accord avec l’Ély-
sée, à l’occasion de la cérémonie des
vœux, cette feuille de route a été
énoncée par l’équipe ministérielle
de Bercy, vingt-quatre heures pré-
cisément avant la nomination offi-
cielle du nouveau Premier ministre.
Le maintien du cap économique est
adoubé.
Avant la rituelle déclaration de poli-
tique générale du nouveau chef de
gouvernement devant le Parlement,
le patron de Bercy verrouillait
ainsi les grandes orientations des
ministères sous sa tutelle. Grands
patrons, PDG de Total Energies,
gouverneur de la Banque de France,
entrepreneurs, président du Medef,
les acteurs de l’économie étaient
là, en rangs serrés. Les applaudis-
sements spontanés n’ont eu lieu
qu’en réponse à la réaffirmation
de la baisse promise des impôts de
production. Un marqueur de la poli-
tique de l’offre.
Le courant Bercy, très généreux
jusqu’à présent avec les deniers
publics, arpente aujourd’hui un
sentier pavé de restrictions sévères.
Douze milliards d’euros d’écono-
mies sonnantes et trébuchantes
sont à détecter dans les dépenses
du budget 2025. Ça commence
dès maintenant. Une revue des
dépenses publiques est en marche.
Toutes suggestions concrètes sont à
envoyer au cabinet du ministre du
Budget, Thomas Cazenave. “Nous
serons intraitables sur les annonces
s” a-t-on
ministérielles non financées”,
lancé à la cantonade. Sans toute-
fois évoquer l’Élysée, concerné
semble-t-il.
Entre terrifiants déséquilibres
économiques et avancées sec-
torielles
L’officiant Bruno Le Maire a vanté
le brillant itinéraire passé d’un
quasi-septennat avec autour de lui
les quatre ministres – Industrie,
Budget, PME, Numérique. Avec
des chevauchements de dates de
référence sélectionnées pour être
favorables, le ministère a fourni des
“chiffres clés” montrant que, entre
le premier trimestre 2017 et le troi-
sième trimestre 2023, la France est
en tête pour la croissance, devant
l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-
Uni. Idem pour le record à la baisse
de l’inflation entre janvier 2020 et
novembre 2023.
Les mois qui viennent bénéficieront
de vents moins porteurs. Le déficit
commercial reste abyssal. La dette
publique surplombe l’économie du
haut de ses 3 000 milliards d’euros.
La productivité ne reprend pas de
couleurs. La réaction au classement
Pisa en est toujours au stade de la
prise de conscience. À cet égard,
l’ancien ministre de l’Éducation
nationale Gabriel Attal avait main-
tenu une visioconférence avec
le monde enseignant juste avant
de “filer” à Matignon. Un signal
encourageant !
Ces observations ne modifieront
rien au ressenti de la population
sur le pouvoir d’achat et la sécurité.
De larges déséquilibres terrifiants
côtoient de vraies avancées secto-
rielles. Ce qui explique la grande
difficulté à apprécier sereinement
le bilan économique d’un quasi-sep-
tennat. “Le ‘quoi qu’il en coûte’ res-
tera comme le marqueur de la volonté
politique face au risque de destruction
totale de notre appareil productif et de
nos emplois”, aime-t-on se féliciter à
Bercy.
L’objectif de plein-emploi
demeure au cœur de la stratégie
Ce choc immense tout juste absorbé,
ont surgi la guerre en Ukraine puis
les alarmes sur le transport mari-
time au large duYémen. Un incident
dans le détroit de Taïwan remettrait
en cause la stabilité internationale.
La géopolitique fait partie du pay-
sage économique. Bruno Le Maire
voit dans cette “[réorganisation] à
marche forcée des chaînes de valeur
une chance unique de poursuivre la
réindustrialisation”. À confirmer,
bien sûr.
Dans ce contexte, la stratégie cen-
trale de la Macronie demeure l’ob-
jectif de plein-emploi, qui consiste
à descendre de 7 à 5 % de taux
chômage. Mais Bruno Le Maire réi-
tère son avertissement : “ce taux ne
pourra être atteint à modèle social
constant”. Et de rappeler que celui-
ci a été mis en place en 1945, alors
que “nous avions peu de prestations et
beaucoup de cotisants”. Aujourd’hui,
c’est l’inverse. D’où, entre autres,
la proposition d’une baisse de la
durée d’indemnisation du chômage
des plus de 55 ans, afin de chan-
ger de paradigme. Ce qui dépend
aussi du comportement des chefs
d’entreprise.
Las, la plupart des instituts s’at-
tendent à une stagnation, voire
à une remontée du chômage. Le
programme d’avenir du ministre
de l’Économie, c’est bien l’inten-
dance plus un projet de société.
En la matière, le grand communi-
cant Gabriel Attal pourrait tenir un
rôle de “faire-savoir” utile. Réunir
le “mammouth” de l’éducation et
l’élite économique de Bercy dans un
même projet serait un pari gagnant.
Un, deux, trois, soleil. Dans un cli-
mat blafard, pourquoi pas entrevoir
la lumière ?
Le pays est contraint
d’arrêter une forme
de distribution
aveugle et de
remettre sur des
rails raisonnables
les déficits publics –
tout en poursuivant
des réformes
structurantes

Crise démographique
Ces villes chinoises qui se disputent les enfants
de la campagne
Pour les villes riches en proie au déclin démographique, attirer les jeunes ménages des zones rurales devient un enjeu majeur
En règle générale, les planifica-
teurs centraux de la politique
chinoise ne parlent pas beaucoup
d’amour. Mais si l’on examine de
près les plans récents de certaines
provinces réformatrices, notam-
ment ceux qui tentent d’enrayer la
baisse de la population, on constate
que des appels au cœur et à l’esprit
sont disséminés un peu partout.
La réforme du hukou
Prenons, par exemple, un plan
quinquennal visant à aider les
personnes issues d’un milieu
rural à s’installer dans les villes
du Zhejiang, une province côtière
prospère, idéalement avec leurs
jeunes enfants. À première vue,
le projet du Zhejiang, publiée en
juillet et couvrant les années 2023
à 2027, peut paraître ennuyeux.
Mais une section est particulière-
ment intéressante, elle explique
comment, dans chaque ville, à l’ex-
ception de la capitale provinciale
Hangzhou, les familles récemment
Les taux de fécondité baissent
rapidement et la population
chinoise a diminué en 2022
pour la première fois depuis
le début des années 1960.
arrivées peuvent accéder à des
places dans des écoles financées
par la ville et à d’autres services
publics. Elles peuvent y prétendre
sans avoir à acheter un logement
ou à obtenir un hukou (système
d’enregistrement des ménages)
local. [Le système du hukou divise
la population entre ménages ruraux
et ménages non ruraux, dispo-
sant de droits différents en matière
d’éducation, de santé, de logement
et d’emploi, ndt]. Le recours au
hukou pour réguler les migrations
internes existe depuis l’époque
maoïste, lorsque le parti commu-
niste craignait que les paysans
affamés ne s’entassent dans les
villes. Sur le terrain, au Zhejiang,
l’impact humain des changements
en cours est bien compris.
Votre chroniqueur s’est rendu à
Yiwu, une ville de 1,9 million d’ha-
bitants située dans le Zhejiang, qui
est une plaque tournante du com-
merce de petites marchandises,
fournissant au monde entier des
crayons et des parasols, des lacets
de chaussures et des chariots de
supermarché. Il y a entendu des
habitants et des migrants évaluer
l’impact probable de l’assouplisse-
ment des règles de résidence sur
l’économie de Yiwu, sur les listes
d’attente dans les écoles et sur les
© 2024 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
prix des logements. Il était surpre-
nant de constater que, souvent,
ces mêmes personnes cessaient de
parler de statistiques pour évoquer
leurs impressions sur les réformes.
Bien que le Zhejiang se distingue
par son zèle réformateur, les villes
de toute la Chine sont encoura-
gées à délivrer plus facilement des
hukou. Certaines donnent accès
aux services publics aux migrants
qui préfèrent rester enregistrés
dans leur lieu de naissance situé
en zone rurale.
Attirer les jeunes ménages
à tout prix
L’économie et la démographie sont
les moteurs du changement. Les
taux de fécondité baissent rapide-
ment et la population chinoise a
diminué en 2022 pour la première
fois depuis le début des années
1960. Les habitants de certaines
des villes les plus grandes et les
plus riches de Chine se montrent
indifférents aux offres de primes
à la naissance et autres incitations
gouvernementales. Les provinces
et les villes les plus clairvoyantes
se concentrent désormais sur les
jeunes qui sont déjà nés : les 67
millions d’“enfants laissés à l’ar-
rière” que compte la Chine. Ce
terme désigne les jeunes élevés
par des membres de leur famille
ou dans des internats de villages ou
de villes provinciales de moindre
importance, tandis que l’un des
parents, ou les deux, migre pour
travailler loin de chez lui.
Selon Lu Ming, économiste à l’uni-
versité Jiaotong de Shanghai et
éminent défenseur de la réforme
du hukou, même certaines des
plus grandes villes chinoises s’in-
quiètent du maintien de leur popu-
lation. De plus, la Chine génère
moins de nouveaux emplois dans
les usines, qui peuvent être occu-
pés par des migrants venant direc-
tement de la campagne, et crée
davantage d’emplois dans le sec-
teur des services, qui nécessitent
une certaine compréhension des
citadins et de leurs habitudes,
note le professeur Lu Ming. À titre
d’exemple, il cite les emplois d’in-
firmière, de femme de ménage ou
de décorateur, ajoutant que les tra-
vailleurs élevés et éduqués dans
les villes sont les mieux placés
pour occuper ces postes vacants.
Depuis des années, les villes
offrent des hukous aux diplômés
de l’université et à d’autres tra-
vailleurs qualifiés. Aujourd’hui,
l’offre s’ouvre aux familles de cols-
bleus, affirme le professeur.
Toutes les villes ne disposent pas
des mêmes moyens pour séduire
La Chine compte 67 millions d’“enfants laissés à l’arrière” : des jeunes élevés dans des internats de villages ou par des
membres de leur famille, tandis que l’un des parents, ou les deux, migre pour travailler loin de chez lui.
les ménages. Yiwu, une ville riche,
a dépensé beaucoup d’argent pour
courtiser les jeunes familles cette
année. Pour soutenir les nouveaux
venus, la ville a fermé 28 écoles pri-
vées dédiées à l’accueil d’enfants
issues de familles étrangères à la
ville, dont certaines demandaient
jusqu’à 20 000 yuans (2 811 dollars)
par an. D’autres proposaient des
cours dans des locaux industriels
miteux. La ville en a transformé
24 en écoles publiques, ce qui a
permis à 25 000 enfants de familles
migrantes d’être scolarisés dans le
secteur public. Elle a également
construit de nouvelles écoles pri-
maires, dont l’une a coûté 224 mil-
lions de yuans.
Réactions mitigées
de la population
Les réactions des parents fraîche-
ment arrivés dans la ville sont miti-
gées. Les grandes avenues de Yiwu
sont bordées de complexes com-
merciaux consacrés à des indus-
tries spécifiques. Devant un centre
dédié à la papeterie, votre chroni-
queur a trouvé trois hommes origi-
naires de la même province rurale
du Hunan. Ils gagnent péniblement
leur vie en vendant des étiquettes
de prix adhésives entassées dans
des caisses en plastique posées sur
des scooters électriques. L’un d’eux
payait plus de 6 000 yuans par an
pour envoyer son enfant dans une
école privée locale. Cette même
école est désormais publique et
lui coûte dix fois moins. Yiwu “veut
attirer plus d’étrangers”, suggère
ce père chanceux. En revanche,
son collègue plus jeune ne fera
pas venir sa fille de 13 ans depuis
le Hunan. “Bien sûr, elle préférerait
vivre avec ses parents”, admet-il.
Mais lui et sa femme travaillent
tous deux à Yiwu, souvent jusqu’à
minuit voire au-delà. “Nous n’avons
pas le temps de nous occuper d’un
enfant ici”, lâche le vendeur d’éti-
quettes, tout en s’allumant une
cigarette en attendant les pro-
chains clients.
À l’intérieur du centre commer-
cial, une mère de famille originaire
d’une autre région du Zhejiang
vend des agendas et des stylos
pour enfants à des acheteurs du
monde entier. Elles trouvent que
les réformes vont dans le bon sens,
tout en la laissant sceptique. Les
migrants qui louent un logement
et cotisent à la sécurité sociale
peuvent désormais accéder aux
écoles de la ville, même s’ils n’ont
pas de hukou complet, admet-elle.
Mais ils obtiennent rarement une
place dans les meilleures écoles
de Yiwu. Les propriétaires et les
détenteurs de hukou plus anciens
sont prioritaires sur les nouveaux
arrivants qui louent leur logement,
explique-t-elle. Dans une boutique
voisine, une mère de deux enfants
qui s’est installée à Yiwu il y a
plusieurs années raconte qu’elle a
payé une forte prime pour habiter
près d’une bonne école. Elle estime
qu’il serait “très injuste”
e” pour les
propriétaires de logements que les
nouveaux arrivants aient accès aux
meilleures écoles.
Pour des familles unies
Certains migrants préfèrent
être domiciliés à deux endroits.
Quelques-uns conservent un hukou
rural pour maintenir leurs droits
sur leurs terres au village. Une
femme du sud de la Chine explique
se garder la possibilité de renvoyer
sa fille dans sa province d’origine
ANALYSES
pour passer les examens d’entrée à
l’université dans dix ans. Chez elle,
la concurrence est moins “féroce”
que dans le riche Zhejiang, dit-elle.
Dans une aire de jeux près d’une
nouvelle école primaire, une tra-
vailleuse migrante retraitée du
Hunan parle avec fierté de ses
enfants adultes et des quatre
petits-enfants qu’elle aide mainte-
nant à élever, chacun d’entre eux
ayant un hukou de Yiwu. Il y a une
génération, ses propres enfants
vivaient dans son village natal et
elle les voyait deux fois par an. Elle
suppose qu’elle leur a manqué, dit-
elle dans un sourire forcé. “Mais je
ne leur ai pas demandé et je ne leur
demanderais pas.”s.” La Chine regorge
d’histoires tristes comme celle-ci.
Par pur intérêt économique, les
villes et les provinces chinoises
sont prêtes à aider les familles
à rester unies. L’apaisement des
peines de cœur sera l’une de leurs
récompenses.
THE ECONOMIST
Les provinces et
les villes les plus
clairvoyantes
se concentrent
désormais sur
les jeunes qui
sont déjà nés : les
67 millions d’“enfants
laissés à l’arrière”
que compte la Chine
5
ANALYSES
En théorie et en pratique

Maîtriser l’art de la délégation

Il est possible de laisser vos subordonnés décider sans le regretter

Pour un manager, savoir bien

déléguer, c’est comme avoir des
beaux abdominaux : on a beau le
souhaiter ardemment, ça devient
plus difficile avec l’âge. En théo-
rie, confier des responsabilités
appropriées à des personnes
situées en dessous de vous dans
l’échelle hiérarchique de l’en-
treprise est synonyme de grande
satisfaction pour tout le monde.
Les patrons ont ainsi plus de
temps pour se concentrer sur les
questions qui méritent vraiment
leur attention. Les managers
et les autres employés ont l’im-
pression de profiter d’une plus
grande autonomie. Enfin, l’orga-
nisation bénéficie d’un processus
de prise de décision accéléré,
grâce à des personnes mieux
informées sur ce qu’il se passe.
Dans la pratique, cependant, la
délégation est un terrain miné.
Les (mauvaises) bonnes
raisons de déléguer
Certains patrons n’essaient même
pas de déléguer. Il se peut qu’ils
se méfient de leurs subordon-
nés ou qu’ils aient envie de tout
contrôler. Leur réussite profes-
sionnelle les a peut-être simple-
ment convaincus qu’ils sont de
vrais génies. Mais certains ont Les chefs de projet utilisent souvent ce que l’on appelle la matrice RACI. Les deux premières lettres de ce modèle distinguent les “Responsibles” (ceux qui réalisent)
de bonnes intentions. Les fonda- des “Accountables” (les responsables qui doivent rendre des comptes).
teurs de start-up sont condition-
nés à tout faire, du moins jusqu’à ou déléguer la tâche à un respon- votre équipe, mais que vous décou- d’autres cadres plus clairs. Ils por- Bien déléguer demande aussi
ce que leur entreprise atteigne sable administratif. Lorsqu’ils vrez ensuite que vous n’aimez pas tent des noms aussi percutants beaucoup de discernement. La
une certaine taille. De nombreux avaient à choisir une chambre du tout leurs choix ? Que faire si que DACI, DARE et DICE. Vous délégation ne relève pas du tout
managers assument plus de tra- pour leur patron et que les hôtels vous souhaitez confier certaines devez peut-être choisir un fournis- ou rien. Un patron trop détaché
vail qu’ils ne le devraient afin de étaient douteux, les participants décisions à d’autres, mais que vous seur de service cloud, mais vous peut être aussi démotivant qu’un
protéger leurs équipes d’une sur- étaient plus enclins à confier la savez que vos supérieurs vous en avez un peu l’impression de faire micro-manager ; vous devez vous
charge de travail. tâche à un infortuné responsable tiendront personnellement res- partie des forces spéciales. tenir informé des décisions qui
administratif. ponsable ? Ces problèmes peuvent En plus de déterminer qui fait sont prises et, parfois, passer
facilement déboucher sur une quoi, il est utile d’avoir la possibi- outre. Mais prendre des nouvelles
Éviter la ‘faux-tonomie’ “faux-tonomie”, c’est-à-dire une lité d’analyser les types de déci- à la bonne cadence et laisser des
Les individus sont plus enclins Une nouvelle étude, réalisée par version superficielle de la déléga- sions qui peuvent être déléguées gens prendre des décisions que
à confier du travail à leurs Victor Maas et Bei Shi de l’Ams- tion dans laquelle les dirigeants et celles qui ne peuvent pas l’être. vous n’auriez pas prises vous-
subordonnés lorsque terdam Business School, démontre ne laissent pas réellement leurs Avant que Jeff Bezos ne se mette même exige de la maîtrise de soi
les objectifs de performance à nouveau ce côté sombre de la équipes se débrouiller, ou dans à porter des combinaisons spa- et de la discipline. Tout comme
pour cette tâche particulière
motivation humaine. Elle a mon- laquelle les subordonnés utilisent tiales et à faire des séances pho- les abdominaux.
sont exigeants
tré que les individus étaient plus leur liberté uniquement pour devi- tos risibles pour ‘Vogue’, il aimait
enclins à confier du travail à leurs ner ce que le patron aimerait. exprimer sa philosophie du mana- THE ECONOMIST
D’autres délèguent, mais pour subordonnés lorsque les objectifs gement dans des lettres annuelles
de mauvaises raisons. Des études de performance pour cette tâche Déterminer qui décide quoi adressées aux actionnaires
suggèrent que les individus sont particulière étaient exigeants ; L’un des moyens de résoudre ces d’Amazon. En 2015, il a établi
plus susceptibles de déléguer des et ils étaient beaucoup plus sus- problèmes consiste à mettre en une distinction entre deux types
décisions à prendre lorsque le ceptibles de conserver des tâches place un cadre décisionnel expli- de décision. Le premier (“à sens
choix à faire est complexe, lorsque dont les objectifs étaient plus cite qui établit clairement qui est unique”) regroupe des décisions
les conséquences de la décision faciles à atteindre. Dit autrement, responsable de quoi. Ces cadres importantes et irréversibles. Le
En plus
en question affectent les autres si un micro-manager compulsif ne sont jamais parfaits. Les deuxième type (“à double sens”) de déterminer
et lorsqu’ils veulent éviter d’être [qui observe ou contrôle étroite- chefs de projet utilisent souvent concerne les décisions qui peuvent
blâmés pour un mauvais résultat. ment le travail de ses subordonnés, ce que l’on appelle la matrice être révoquées si elles ne donnent
qui fait quoi,
Dans un article publié en 2016 par ndt] vous demande inopinément RACI [ou matrice des responsa- pas les résultats escomptés. Les il est utile d’avoir la
Mary Steffel de la Northeastern de vous occuper d’une tâche, pre- bilités, ndt]. Les deux premières décisions de type 1 justifient des
University et ses coauteurs, des nez vos jambes à votre cou. lettres de ce modèle distinguent processus lents et délibératifs ; les
possibilité d’analyser
volontaires ont été informés qu’ils La majorité des managers se situe les “Responsibles” (ceux qui décisions de type 2 doivent être les types de décisions
devaient réserver des chambres dans une zone grise. Ils peuvent réalisent) des “Accountables” prises rapidement par des équipes
d’hôtel pour une conférence, soit être pleins de bonnes intentions (les responsables qui doivent plus restreintes. Le fait de s’ap-
qui peuvent
pour leur propre usage, soit pour et déléguer des prises de déci- rendre des comptes), une dis- puyer sur un tel modèle décision- être déléguées
celui de leur patron, et il leur a sions, mais ils ont toujours du mal tinction que le commun des mor- nel permet de définir clairement
été demandé s’ils souhaitaient à le faire. Comment réagir si vous tels peut trouver “Confuse” et ce qu’il convient de déléguer et
et celles qui ne
réserver les chambres eux-mêmes faites confiance aux membres de “Incompréhensible”. Il existe évite les déceptions. peuvent pas l’être
© 2024 The Economist Newspaper Limited. All rights reserved. Source The Economist, traduction Le nouvel Economiste, publié sous licence. L’article en version originale: www.economist.com.

6 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Devinette
Le mot de l’année 2023 ?
Il devance “Sud global” et “derisking”, et il est déjà sur les lèvres du monde entier
Avant de choisir son mot de l’an-
née, votre chroniqueur a tenu à
consulter ses collègues afin de
savoir ce qui peut ressortir de
divers domaines et d’autres pays.
Une bonne façon de se rappeler
que le monde ne tourne pas autour
de la langue anglaise et que, même
dans de grands pays anglophones,
la langue de Shakespeare s’enri-
chit continuellement de nouveaux
mots au contact d’autres idiomes.
Les recherches Google sur
‘ChatGPT’ sont plus de 90 fois
plus fréquentes que celles sur
‘l’IA générative’ ou les ‘grands
modèles de langage’
Notre plus ancien correspon-
dant en Afrique a suggéré “coup
d’État” comme mot de l’année –
deux sont en effet advenus sur ce
continent en 2023. Mais une men-
tion honorable devrait être attri-
buée au verbe yoruba [la langue
du large groupe ethnique d’Afrique
du même nom, ndt] “japa”, uti-
lisé communément au Nigeria
pour décrire le fait de parvenir
à s’échapper rapidement d’une
situation précaire. Récemment, sa
signification s’est étendue au fait
même de fuir le Nigeria, en proie
à une forte instabilité politique.
Linguistique géopolitique
A contrario, l’Inde a connu une
année remplie de confiance en
elle. Le mot “vishwaguru” était
sur toutes les lèvres. Alors que le
pays accueillait le sommet du G20
sous le regard satisfait du Premier
ministre indien Narendra Modi,
ses admirateurs ont réactivé un
vieux terme sanskrit [langue indo-
européenne parlée par une minorité
en Inde, ndt]. Il signifie, en gros,
“enseignant au monde” (‘vishwa’
veut dire ‘monde’, et ‘guru’ s’est
depuis longtemps exporté hors de
l’Inde). Les Indiens qui l’utilisent
estiment qu’ils n’ont pas besoin
de recevoir de leçons de la part
d’Occidentaux arrogants.
Ou plutôt devrait-on dire des
“Nordistes”? Le terme “Sud glo-
bal” a gagné en importance et
prend désormais le pas sur “tiers-
monde” pour désigner les pays en
développement. Ces États évitent
de s’aligner sur les États-Unis au
sujet de la situation en Ukraine ou
à Gaza, bien qu’ils puissent égale-
ment se méfier de la Russie et de la
Chine. Le discours sur le Sud global
a conduit davantage de personnes à
parler également de “Nord global’”,
qui désigne principalement ce que
l’on appelait autrefois l’Occident.
Ces changements linguistiques
entraînent une confusion générale.
Dans l’Est global, les collègues de
votre chroniqueur mettent l’accent
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
En 2023, aucun événement politique ou économique n’a empêché la diffusion massive du terme “ChatGPT”.
sur “lan wei lou”, qui désigne les
bâtiments inachevés. Les Chinois
ordinaires sont obsédés non pas
par la géopolitique, mais par l’ef-
fondrement de leur secteur immo-
bilier. Ceux qui ont acheté des
appartements en travaux, sans
jamais les voir terminés, sont par-
ticulièrement en colère.
En Occident, les stratèges ne
parlent plus de “découpler” leur
économie de celle de la Chine. Ils
préfèrent désormais utiliser le mot
“derisking”. Ce terme a été mis en
lumière par Ursula von der Leyen,
présidente de la Commission euro-
péenne. Bien que sa sonorité dis-
gracieuse puisse laisser penser
qu’il vient de l’allemand, il s’agit
d’un terme plus ancien qui avait
déjà été utilisé pour désigner
l’acte des institutions financières
de couper leurs liens avec des
acteurs économiques douteux.
Générisation
en cours de ChatGPT
Mais en 2023, rien n’a pu empêcher
le secteur de la tech d’imposer son
vocabulaire. C’était l’année de l’in-
telligence artificielle (IA), et pas
n’importe laquelle : l’IA générative,
qui peut produire du texte et des
images à partir de simples invites.
La percée, en particulier, des grands
modèles de langage [large language
models ou LLM, ndt] a été stupé-
fiante. Leur production semble si
proche de ce que peuvent faire les
humains qu’ils ont déclenché un
débat sur la question de savoir si
les LLM peuvent développer une
vraie réflexion (et si les étudiants
seront à nouveau capables de faire
leurs devoirs sans eux).
“Génératif” pourrait être le mot
de l’année s’il était davantage
répandu et utilisé en dehors des
ANALYSES
seuls cercles d’experts qui suivent tout pour empêcher la “générisa- tranché en manifestant un intérêt
l’actualité de l’IA. Mais depuis tion” de leurs marques). massif pour le sujet. Il est impos-
son lancement en 2022, un terme Dans le domaine de la technologie, sible pour votre chroniqueur de
en particulier – “ChatGPT” – est la plupart des gens disent “googler” choisir un autre mot de l’année.
sur toutes les lèvres, des journa- plutôt que “faire une recherche en
listes aux chauffeurs de taxi, qui ligne”. Dans le même ordre d’idées, THE ECONOMIST
se demandent ce qui justifie un ChatGPT est le terme générique
tel remue-ménage. Un nom de pro- qui désigne tous les grands modèles © 2024 The Economist Newspaper Limited. All
duit peut-il être le mot de l’année ? de langage : “Quelle lettre de rup- rights reserved. Source The Economist,
S’agit-il même d’un mot ? ture minable – il l’a écrit avec traduction Le nouvel Economiste, publié sous
Oui. Les noms de marque sont ChatGPT ou quoi ?”. Les gens ont
licence. L’article en version originale: www.
economist.com.
des substantifs. Et les recherches
Google sur “ChatGPT” sont plus
de 90 fois plus fréquentes que
celles sur “l’IA générative” ou les
“grands modèles de langage”. Le
terme ChatGPT est le même dans
toutes les langues. Qui plus est,
nombre de noms commerciaux sont
entrés dans le langage courant au
cours de notre histoire : aspirine,
escalator et frisbee (bien que ce
soit une forme de reconnaissance
de leur succès, les entreprises font
Depuis son lancement
en 2022, un terme
en particulier –
“ChatGPT” – est
sur toutes les lèvres,
des journalistes aux
chauffeurs de taxi,
qui se demandent
ce qui justifie
un tel remue-ménage.
Un nom de marque
peut-il être le mot
de l’année ? S’agit-il
même d’un mot ?
7
ANALYSES
Charge d’intérêt
Possible bonne nouvelle sur le front budgétaire
Le maintien du taux des OAT à 10 ans à 80 points au-dessous du taux prévu pourrait entraîner une économie jusqu’à 10 Mds€ à
l’horizon 2027.
MÉCOMPTES PUBLICS,
FRANÇOIS ECALLE
La loi de programmation des
finances publiques prévoit que
la charge d’intérêts de la dette
publique passera de 50 Mds€ en
2022 à 85 Mds€ en 2027, soit de
1,9 % à 2,6 % du PIB, ce qui com-
plique la nécessaire réduction du
déficit public.
Cette programmation de la charge
d’intérêts de la dette repose
notamment sur l’hypothèse que le
taux des OAT (obligations assimi-
lables du Trésor) à dix ans serait de
3,40 % à la fin de 2023, de 3,50 % à
la fin de 2024 et de 3,60 % à la fin
de 2025, 2026 et 2027.
Or le taux des OAT à dix ans a for-
tement baissé dans les dernières
semaines de 2023 pour s’établir
à 2,50 % à la fin de l’année, sans
doute parce que les acteurs des
marchés financiers ont fortement
revu à la baisse l’inflation pré-
vue à moyen terme. Ils semblent
avoir corrigé leurs perceptions
8 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
dans les premiers jours de 2024
et le taux des OAT à dix ans est
revenu à 2,70 % le 5 janvier.
Il est bien possible qu’il continue
à remonter mais il est également
possible qu’il reste nettement au-
dessous des taux de 3,40 à 3,60 %
retenus dans la loi de program-
mation pour les années 2024 à
2027, ce qui se traduirait par une
économie substantielle sur la
charge d’intérêt.
Si le taux des OAT à dix ans se
situait à 80 points de base au-des-
sous des taux retenus dans la loi
de programmation jusqu’à la fin
de 2027, l’économie serait de 2,0
Mds€ en 2024, de 4,8 Mds€ en
2025 et de 10,3 Mds€ en 2027.
Compensation d’une
croissance plus faible
Cette baisse des taux est certes
probablement imputable à l’anti-
cipation d’une moindre inflation,
qui se traduirait par un ralentisse-
ment des recettes publiques (TVA
notamment). On peut toutefois
Le taux des OAT à dix ans est revenu à 2,70 % le 5 janvier. Il est possible qu’il reste
nettement au-dessous des taux de 3,40 à 3,60 % retenus dans la loi
de programmation pour les années 2024 à 2027.
considérer que les prévisions d’in-
flation de la loi de programma-
tion restent pertinentes (2,0 % en
2025 puis 1,8 % en 2026 et 2027
pour l’indice harmonisé européen
en moyenne annuelle). Ce sont les
marchés qui reviennent à des pré-
visions plus réalistes.
Il reste que le ralentissement de
l’activité économique est une
des causes du ralentissement
des prix, et que la moindre crois-
sance du PIB en volume aura
certainement un effet négatif
sur les recettes publiques. Si la
croissance en volume du PIB en
2024 n’est pas de 1,4 %, comme
le prévoit le gouvernement, mais
de seulement 0,9 %, et si elle est
ensuite conforme aux prévisions
du gouvernement, le déficit
public sera majoré de 9 Mds€ en
2024 et de 10 Mds€ en 2027.
Au total, une croissance plus faible
que prévu d’un demi-point en 2024
pourrait avoir pour conséquence
un déficit public plus élevé de
10 Mds€ en 2027, mais le main-
tien du taux des OAT à 10 ans à 80
points au-dessous du taux prévu
pourrait entraîner une économie de
10 Mds€ à ce même horizon. Il n’y
a pas forcément que des mauvaises
nouvelles sur le front budgétaire.
Le site www.fipeco.fr développe
les analyses de François Ecalle.
Le taux des OAT à dix ans
a fortement baissé dans les
dernières semaines de 2023
pour s’établir à 2,50 % à la fin
de l’année, sans doute parce
que les acteurs des marchés
financiers ont fortement revu
à la baisse l’inflation prévue
à moyen terme
 ANALYSES
Plus fort que Deliveroo

Lunch box, le meilleur système de livraison au monde

Le plus vieux système de portage de repas a 130 ans et il est indien
CHRONIQUES DU MAHABHARATA,
CHARLY SALKAZANOV
Les Occidentaux ont pris l’habi-
tude de se faire livrer leurs repas
en un click. Mais Deliveroo, Uber
Eats, Foodora n’ont rien inventé.
Le meilleur système de livraison
de repas a 130 ans et il est indien.
L’histoire commence en 1890,
lorsqu’un banquier indien demande
à un jeune homme de lui appor-
Il y aurait 2,4 erreurs
par million de transactions,
soit 400 repas livrés en retard
ou manquants en un an
pour 200 000 clients livrés
chaque jour
ter son déjeuner à son bureau.
Depuis, c’est toute une armée de
“dabawallah” (en hindi “livreur de
gamelles”) qui sillonne Mumbaï
avec pour mission de livrer les lunch
box avant l’heure du repas. Pour 700
roupies par mois (environ 8 euros),
les Indiens peuvent en bénéficier.
Le résultat est stupéfiant. Il n’y a
quasiment pas de loupé. Une étude
menée par Harvard relevait une
marge de 2,4 erreurs par million de
transactions, soit 400 repas livrés en
retard ou manquants en un an pour
200 000 clients livrés chaque jour. Ce
cas improbable a inspiré le cinéma
avec l’excellent ‘The Lunchbox’,
comédie dramatique indienne qui
raconte la relation entre une jeune
femme et un quasi-retraité mis en
contact par une erreur de livraison.
Quel est le secret de cette recette ?
Une organisation bien rodée
Tout débute dans la matinée. Les
dabbawallah collectent les dabbas,
ces boîtes en métal compartimen-
tées, chez leurs clients. Ce sont prin-
cipalement des repas cuisinés par
les épouses. Mais alors pourquoi se
faire livrer plutôt que de l’empor-
ter ou de commander ? Parce que
les trains indiens sont bondés aux
heures de pointe. Il n’y a donc pas
assez de place. En outre, le repas
fait maison permet de respecter
les interdits alimentaires liés à la
caste et à la religion. Et les Indiens
les trouvent meilleurs et moins coû-
teux. La lunch box va passer de main
en main jusqu’au lieu de livraison.
Les boîtes sont identifiées par un
Les livreurs connaissent personnellement les clients puisqu’ils se rendent tous
les jours chez eux ou à leurs lieux de travail.
code couleur-chiffre bien précis afin
de permettre aux livreurs parfois
illettrés de s’y retrouver. Une fois
les boîtes récupérées, un dabbawal-
lah les emmène à la gare d’où elles
sont acheminées en train jusqu’à la
gare la plus proche de leur destina-
tion finale. Un nouveau livreur les
récupère et les transporte jusqu’au
lieu de travail du destinataire. Après
le repas, le livreur récupère la boîte
vide qui fait le même trajet, en sens
inverse.
Le vaste réseau ferroviaire indien
et ses trains de banlieue sont un
maillon indispensable de cette
organisation. Les wagons permet-
tent aux livreurs d’y monter avec
leurs bicyclettes ou charrettes à
bras. Mais le système repose avant
tout sur un lien de confiance quasi
absolu. Les livreurs connaissent per-
sonnellement les clients puisqu’ils
se rendent tous les jours chez eux ou
à leurs lieux de travail. Par ailleurs,
la majorité des dabbawallah appar-
tient à une même communauté,
celle des Vakari, créant une solida-
rité entre livreurs. L’organisation
prévoit des délais supérieurs au
temps de livraison afin de faire
face aux imprévus. Ils peuvent ainsi
prendre un autre itinéraire si le tra-
fic est trop dense, ce qui n’est pas
rare.
Un modèle
pour les multinationales
L’infaillibilité du système a fasciné
les géants de la livraison numé-
rique. Les start-up ont scruté de
près cette organisation millimé-
trée, sans jamais parvenir à l’éga-
ler. Pourtant, les dabbawallah
n’utilisent aucune technologie –– ni
application, ni smartphone – mais
seulement un lien de confiance et
une chaîne d’approvisionnement
adaptée à la structure de la ville.
Ce système a beaucoup souffert
de la pandémie et de la hausse du
télétravail. Il connaît désormais la
concurrence des applications et des
plats concoctés par les restaurants,
mais il se remet grâce au lien tissé
avec les clients. Une chance pour
une main-d’œuvre non qualifiée
qui est, via ce système, décemment
rémunéréé (environ 12 000 roupies
par mois, soit 130 euros). Ce qui
n’est pas toujours le cas lorsqu’elle
travaille pour une application.

Vos formalités juridiques en quelques clics

Création, modification, cession, liquidation de société
Création de société forfait 290 € HT tout inclus

www.malegaltech.fr

Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 9
ANALYSES
Le dragon, l’âne et l’éléphant

Le couple sino-américain fête ses 45 ans

Et Pékin manie sa coutumière rhétorique de la paix, en cinq postulats

QUAND LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE,

PAUL-HENRI MOINET

Le 5 janvier, Pékin a célébré le

45e anniversaire de la relation
diplomatique sino-américaine.
À cette occasion, les deux pré-
sidents ont échangé des lettres
rituelles de félicitations et le pré-
sident chinois a rappelé que, mal-
gré les vagues et les tempêtes, la
relation constante mais instable
entre les deux puissances avait
permis au cours de ce petit demi-
siècle de développer la paix, la
stabilité et la prospérité dans le
monde.

Désescalade sur fond

d’inquiétude
La désescalade, que les
Américains appellent “deris-
king”, est donc bien le principe
officiel qui présidera aux rela-
tions entre les deux puissances
pendant cette année du Dragon
qui devrait rester pacifique.
Avec néanmoins une inconnue
majeure : Donald Trump, malgré
son inéligibilité virtuelle dans
le Colorado et le Maine qui sera
étudiée en février par la Cour
suprême, peut-il revenir à la
Maison-Blanche ? Même si rien
ne laisse présager que le plus
puissant agitateur du monde
prendrait le contre-pied de la
politique chinoise de Joe Biden,
La désescalade est le principe
officiel qui présidera aux
relations entre les deux
puissances pendant cette année
du Dragon. Avec une inconnue
majeure : Donald Trump.
son goût du chaos n’est pas de
bon augure dans un monde en
guerre. Pour se faire peur, on
peut bien sûr imaginer un scé-
nario où le blond prophète du
mensonge, après une lecture
hallucinée et une interprétation
paranoïaque de “Warfare in the
Cognitive Age”, rapport publié
en décembre dernier par des
experts du renseignement et du
contre-espionnage américains,
décide de reconquérir Macao et
Hong Kong pour y installer des
casinos à son nom. “Warfare in the
Cognitive Age” alerte en effet sur
les recherches du PCC et de l’ar-
mée chinoise autour de nouvelles
armes psychologiques comme les
neuro-attaques et les dommages
cérébraux non conventionnels
contre les cibles sensibles civiles,
politiques ou militaires, autant
de techniques neuroscientifiques
qui permettent, par l’influence,
la manipulation et le brouillage
Le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi lors de la Commémoration du 45e anniversaire de la relation diplomatique sino-américaine à Pékin le 5 janvier.
de la carte mentale des indivi-
dus, de soumettre l’ennemi sans
avoir à le combattre.
Mais pour l’instant, loin de tout
scénario catastrophe, c’est “l’es-
prit de San Francisco” qui règne.
Parfaite voix de son maître,
Wang Yi, le ministre chinois des
Affaires étrangères, a confirmé
pendant la célébration du 45e
anniversaire qu’il fallait appro-
fondir le consensus obtenu entre
Joe Biden et Xi Jinping à l’oc-
casion de leur rencontre de San
Francisco en novembre dernier
et a déclaré : “l’absence de conflit
et de confrontation entre les deux
pays est le dividende de la paix le
plus important pour l’humanité”.
Postulats pacifiques
et fallacieux
Pour nous convaincre de la bien-
veillance universelle de la puis-
sance chinoise, la dialectique de
Pékin a régulièrement recours à
cinq postulats récurrents : l’inver-
sion impossible, l’intérêt mutuel,
la confiance, l’ordre juridique,
l’éthique de responsabilité.
Les deux économies sont si codé-
pendantes qu’il serait absurde de
les découpler maintenant : “trop
tard”, dit le postulat de l’inver-
sion impossible, faisant comme
si chaque puissance n’était pas
libre de décider de la mondiali-
sation qu’elle désire, consacrant
ainsi la suprématie de l’ordre
économique sur l’ordre politique
alors que la Chine a choisi au
contraire de soumettre l’écono-
mique au politique.
Les deux puissances ont tout
à gagner à approfondir leurs
échanges, le commerce bilatéral
qui représentait 2,5 milliards de
dollars en 1979, s’élevait à 760
milliards de dollars en 2022 : les
chiffres parlent pour le postulat
de l’intérêt mutuel. Mais ce qui a
été possible avec la Chine est-il à
ce point impossible avec d’autres
puissances ?
La Chine n’a aucune vocation
dominatrice ni aucune ambi-
tion hégémonique : le postulat
de la confiance extrapole une
constante de l’histoire nationale
qui, au fil des siècles, a plus sou-
vent cherché à se protéger qu’à
envahir ses voisins. Mais un diri-
geant doté d’un pouvoir quasi
absolu ne peut-il s’accorder la
liberté de trahir la norme immé-
moriale de son pays ?
Il faut respecter les mécanismes
du droit international et les
valeurs du système internatio-
nal onusien, rappelle le postulat
de l’ordre juridique. Mais com-
ment y souscrire alors que Pékin,
se réjouissant que les BRICS,
depuis le 1er janvier, comptent
cinq nouveaux membres (l’Iran,
l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats
arabes unis et l’Arabie saoudite),
milite sur les cinq continents peuple ne sait plus à quel saint
pour assimiler l’ordre onusien à se vouer, tous se le disputent, nul
la suprématie en décomposition ne le comprend. En Chine il est
de l’ordre occidental ? – au moins apparemment – en
Les deux premières puissances ordre de marche et de bataille :
mondiales ont un devoir de paix ce sont, selon les mots du prési-
et de stabilité qui les engagent dent, “les paysans laborieux, les
vis-à-vis du reste du monde. Mais ouvriers assidus, les entrepreneurs
cette noble éthique de respon- audacieux et les soldats dévoués”.
sabilité bute sérieusement sur Puisse l’âne démocrate ou l’élé-
l’alignement tacite de la Chine phant républicain, s’il devait se
avec le Kremlin dans sa guerre réinstaller à Washington, conti-
en Ukraine, et plus largement nuer à apaiser le dragon chinois.
contre l’Europe et sur la non-
condamnation du Hamas dans sa
guerre avec Israël.
On voit ainsi ce qu’il peut y avoir
de fallacieux ou de réversible
dans les postulats de la dialec-
tique chinoise.
Au nom de l’histoire et du
peuple, principes souverains
“Last but not least”, son discours
repose sur deux référents intan-
gibles pour légitimer sa supério- Cette noble éthique
rité : l’histoire et le peuple.
Ils ont été rappelés par Xi Jinping
de responsabilité
lui-même dans la présentation de bute sérieusement
ses vœux pour l’année du dragon :
“la profondeur de l’histoire de la
sur l’alignement
Chine et la richesse de sa civilisation tacite de la Chine
sont la source de notre confiance et
de notre force. Et le peuple sera tou-
avec le Kremlin et sur
jours notre plus grande force pour la non-condamnation
surmonter les dangers et les défis”.
En Europe, l’histoire ne donne
du Hamas dans sa
plus son élan à l’avenir et le guerre avec Israël.

10 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Génération farniente
Pascal Perri : “Nous ne travaillons pas assez
et nous ne sommes pas assez nombreux à travailler”
L’essayiste sonne l’alarme : le penchant croissant des Français pour l’oisiveté menace non seulement notre niveau de vie, mais aussi la
pérennité notre système social
Pascall Pe
Perri, chroniqueur économique sur LCI
et aux ‘Échos’, traite dans son dernier essai*
d’un vrai sujet rarement abordé aussi frontale-
ment: l’allergie des Français au travail. Le phé-
nomène s’est installé dans notre pays au
début des années 80 sous l’effet d’abord du
traitement social du chômage (préretraites)
puis des 35 heures. Il s’est accéléré lors de la
crise sanitaire du covid, période durant
laquelle les Français – hormis ceux de la “pre-
mière ligne” – ont expérimenté le fait “de tou-
cher des revenus sans travailler”. Une décon-
nexion qui a eu pour effet, estime l’auteur, de
“catalyser les effets de somnolence de la
société”. Pascal Perri ne vise pas une catégo-
rie de la population particulière, car cet appel
irrésistible au “farniente” touche en fait tous
les âges. Des jeunes adultes désœuvrés pré-
férant vivre d’expédients sociaux aux soixan-
tenaires manifestant pour le retour de l’âge de
la retraite à 60 ans, en passant par les cadres
et employés adeptes du “quiet quetting”
(démission silencieuse), tout le monde
semble se ranger derrière sa bannière.
Attention, prévient cependant Pascal Perri, ce
rejet du travail menace gravement notre
modèle social puisque, rappelle-t-il, ce sont
les actifs qui le financent à 55 %. Une propor-
tion qui ne tolère donc aucune rupture de
charge. “Si une génération venait à manquer à
son devoir de solidarité, ce serait l’effondre-
ment du système”, écrit-il. Un argument fort
qui devrait inciter tout à chacun à retrouver le
goût du travail. Mais nul doute qu’il va être dif-
ficile de revenir en arrière…
(*) Génération farniente – Pourquoi tant de
Français ont perdu le goût du travail, Pascal
Perri (édition l’Archipel)
SANS FILTRE
INTERVIEW RÉALISÉE PAR PHILIPPE PLASSART
Le sondeur Jérôme Fourquet a diagnostiqué une
“épidémie de flemme”mm chez les Français au sor
sor-
tir de la crise covid. Êtes-vous d’accord avec ce
constat ?
Oui, le covid a renforcé l’idéologie du non-travail
qui est à l’œuvre dans le pays depuis les années
1980. La France prospère des Trente glorieuses
s’était bâtie dans le travail. C’est la quantité
de travail dans la société et l’augmentation
constante de la productivité qui ont assuré le
passage d’une économie de subsistance à une
économie de consommation au détour des
années 1960. La promesse du CNR (Conseil
national de la résistance) était celle des droits
sociaux produits par le travail. Le régime d’as-
surances sociales, qui est un vrai choix politique
par rapport à l’assistance, reposait sur l’activité.
Le salarié gagnait ses droits lui-même sans
faire la manche auprès du patron ou de l’État.
C’est encore le modèle en cours en France. Le
travail finance la protection sociale à hauteur
de 55 %. C’est dire qu’il faudrait travailler
dans une société qui vieillit et qui appelle sans
cesse de nouvelles ressources pour financer son
“modèle social”. Mais une partie de l’opinion
veut fermer les yeux, encouragée par des voix
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
“ ‘Le temps pour soi’ l’emporte sur tout le reste. Nous sommes passés progressivement d’activités
productives à des activités récréatives.”
politiques dangereusement démagogiques. La
perspective de devoir faire des efforts n’est pas
très populaire dans un monde où le divertisse-
ment est devenu un horizon humain indépas-
sable. “Le temps pour soi” l’emporte sur tout
le reste. Nous sommes passés progressivement
d’activités productives à des activités récréa-
tives. La génération Netflix-Deliveroo, celle qui
a fait du canapé le centre du monde, traduit
l’épidémie de flemme dont Jérôme parle avec
son co-auteur Jean-Laurent Cassely, dans ‘La
France sous nos yeux’.
Quelles sont les étapes qui ont conduit à cette
société du non-travail ? Est-ce qu’on peut dater
la transition ?
Le mouvement de désarmement a été progres-
sif. Les premiers signaux faibles apparaissent
sous le mandat de Valéry Giscard d’Estaing
(1974-1981). Le chômage est indemnisé à hau-
teur de 90 % du salaire. Après la crise pétro-
lière de 1973, les premières usines ferment
en France. Le mouvement s’accélère sous le
premier mandat de François Mitterrand (1981-
1988). Le textile dans le Nord et surtout la sidé-
rurgie dans l’est de la France affrontent une
crise profonde de compétitivité. La gauche fait
le constat qu’elle ne peut rien contre la désin-
dustrialisation. Là où les Allemands choisissent
d’investir dans la modernisation de l’outil de
production, la France socialiste préfère consa-
crer l’argent public au traitement social de la
crise. Faute de courage politique et industriel,
la stratégie française consiste à proposer des
dizaines de milliers de préretraites à 52 ans. On
achète le calme à coup de millions et on com-
mence à installer l’idée qu’il est normal de ne
plus travailler à 50 ans.
Les socialistes se posent alors en champions de
la société des loisirs. La mondialisation nous
impose de fermer nos usines, qu’importe, nous
serons le pays du temps libre! La réforme des
35 heures qui suivra quelques années plus
tard est de ce point de vue un aveu d’échec et
d’impuissance politique. La gauche, qui était
celle du travail et du pouvoir d’achat, n’est
pas parvenue à traiter la crise, elle se résigne
finalement. Puisque le gâteau n’est pas exten-
sible, coupons-le en parts plus étroites et tout
le monde sera servi. Funeste erreur que nous
payons encore aujourd’hui avec un temps de
travail par actif rapporté à la population rési-
dente parmi les plus faibles du monde, et des
dépenses sociales qui dérivent un peu plus
chaque année. Désindustrialisation, 35 heures
et voilà que survient en effet l’épisode covid.
Les chefs d’entreprise que j’ai rencontrés m’ont
tous dit qu’il avait été pire que les 35 heures. Je
pense qu’il a catalysé les effets de somnolence
de la société. L’État a salarié 11 millions d’ac-
tifs du secteur privé. Des Français ont pour cer-
tains beaucoup travaillé, ceux qu’on a appelés
la première ligne, et d’autres sont restés chez
eux sans contrainte, payés par l’argent public
dont on a découvert qu’il pouvait être presque
illimité, “quoi qu’il en coûte”! La période a
décorrélé le travail des revenus du travail.
RSA, invalidité, indemnités chômage, arrêts
êts
maladie, pensions de retraites, etc. Notre “État-
providence” n’est-il pas devenu par ses lar-
gesses un facteur de désincitation au travail ?
Le système social français est très protecteur
et en effet assez peu incitatif à l’activité. Il faut
tout faire pour garder précieusement toutes ses
vertus, “en même temps” qu’il faut le transfor-
mer pour qu’il ne devienne pas un obstacle à
l’activité. Quand on met bout à bout les reve-
nus sociaux et les aides diverses en matière de
logement et de consommation, la comparaison
entre les revenus de l’assistance et les reve-
nus d’un petit salaire au Smic ne milite pas
en faveur du retour à l’emploi. Au contraire,
pour retourner travailler, il faut investir dans
un moyen de transport, dans un éventuel
ticket de cantine. Bref, l’incitation est très
insuffisante. Quels que soient les biais idéolo-
giques des uns et des autres – la gauche qui
dénonce la “stigmatisation des précaires” et
la droite qui vante la “valeur du travail” – nous
devrions tous nous retrouver sur le constat des
chiffres. Nous ne travaillons pas assez et nous
ne sommes pas assez nombreux à travailler.
L’économiste Gilbert Cette, désormais
INTERVIEW
président du Conseil d’orientation des retraites,
que j’aime citer, rappelle que si la France avait
le taux d’emploi de l’Allemagne, nous aurions
chaque année 100 milliards de recettes d’ar-
gent public en plus. Est-ce que vous vous
imaginez ce qu’on pourrait faire avec 100 mil-
liards ? L’économie est avant tout la science des
incitations et dans ce domaine, nous sommes
défaillants. Nous le sommes à double titre en
raison de la fiscalité qui pèse sur les salaires.
La France vit dans cet étrange paradoxe. Le
gouvernement nous chante sur tous les tons
qu’il faut valoriser le travail, mais nous avons
dans ce pays une politique de taxation des
revenus parfaitement contraire aux ambitions
proclamées.
Un effort de pédagogie devait être fait pour
expliquer le coin fiscalo-social, c’est-à-dire
l’écart entre le brut et le net. Beaucoup de
Français se plaignent de salaires trop faibles.
On peut le comprendre mais il faut aussi l’ex-
pliquer, voire le réexpliquer: l’écart entre le
brut et le net finance la protection sociale –
santé, retraite etc. Pour simplifier, on touche
moins aujourd’hui pour ceux qui sont salariés,
mais on peut se faire soigner sans frais et on se
constitue le droit à un revenu de remplacement
au moment de la retraite. On pourrait évidem-
ment réduire les prélèvements sur le salaire
brut et augmenter le net de façon significative,
mais alors les malades devraient payer leur
hospitalisation et cotiser à une retraite privée
par capitalisation. Il faut assumer la logique de
nos choix collectifs!
Dans certains rangs de la gauche, on revendique
un “droit à la paresse”. Que vous inspire un tel
slogan ?
On pourrait en rire si ce n’était tragique. Le
droit à la paresse est un enfant naturel de la
décroissance. Cette gauche est totalement
ignorante de notre histoire sociale. C’est la
gauche qui a abandonné le camp du travail et
qui privilégie désormais les combats woke et
intersectionnels. Cette gauche se distingue sur-
tout par son ignorance crasse des lois d’airain
d’une société de la protection sociale comme la
nôtre.
Comment redonner aux jeunes, qui se disent en
quête d’un travail ayant du “sens”, le goût de
l’effort ?
Deux pistes de réflexion. D’abord, reprendre les
fondamentaux de l’École républicaine: le goût
de l’effort, l’exigence des contenus, la sélection
des meilleurs toujours préférable à la coopta-
tion et à la reproduction sociale. L’Éducation
nationale doit redevenir la base de l’escalier
social. Ensuite, deuxième point: dans les entre-
prises, passer d’un management par circulaire,
très taylorisé, à un management par le partage
et la pédagogie. Les jeunes générations n’ont
plus le même rapport à l’obéissance. Les tra-
vaux de Laurent Cappelletti, professeur de ges-
tion au CNAM, ont montré que les coûts cachés
du mismanagement représentent au moins
20000 euros par an et par salarié et que la
moitié peut être regagnée sans dépenses addi-
tionnelles simplement en changeant quelques
règles de la gouvernance quotidienne. Ça vaut
le coup d’essayer!
11
DOSSIERS

Charité durable

La philanthropie version transition écologique

Déjà porteuses de projets dits d’intérêt général, associations et fondations doivent encore transformer leur modèle
pour mieux répondre aux enjeux environnementaux

Comme toutes les structures, les asso-
ciations et les fondations sont appelées
à faire évoluer leur modèle économique
et social vers plus de durabilité. Pour
répondre à l’urgence climatique, et parce
qu’elles sont avant tout des actrices de la
société, elles doivent développer des pra-
tiques responsables face aux enjeux envi-
ronnementaux. Mesure d’impact, bilan
carbone, changement de pratiques et
accompagnement par des professionnels
sont autant d’actions permettant à une
association d’opérer sa transition écolo-
gique, en cohérence avec ses missions.

A
ujourd’hui, les asso-
ciations ne sont pas
légalement tenues
de publier annuelle-
ment un rapport RSE, obligation
qui s’applique aux seules entre-
prises cotées. Une liberté qui ne
les incite donc pas à adopter des
mesures concrètes allant dans le
sens de la transition écologique.
“En ce qui concerne la philanthropie,
les projets portant sur des questions
environnementales ne représentaient,
en 2022, que 3 % du soutien total
apporté par les fonds de dotation et
des fondations en France”, explique
Laetitia Bertholet, responsable
du département transition écolo-
gique et solidaire à la Fondation
de France. Pour elle, l’intégration
de la question climatique au cœur
des projets associatifs comme du
mode de fonctionnement du sec-
teur constitue donc un réel enjeu.
Concrètement, pour répondre à
l’urgence climatique, les fonda-
tions doivent agir selon deux axes :
Pour répondre à l’urgence
climatique, les fondations
doivent redistribuer des fonds à
des actions environnementales,
et adapter leur fonctionnement
interne en développant
une stratégie de RSO
redistribuer des fonds à des actions
environnementales, et adapter, en
tant qu’actrices de la société, leur
fonctionnement interne en déve-
loppant une stratégie de responsa-
bilité sociétale des organisations
(RSO). “Au sein de la Fondation de
France, nous avons entamé, il y a cinq
ans, une démarche de responsabilité
sociale : chaque année, nous établis-
sons notre bilan carbone et essayons
de diminuer nos émissions de CO2
dans le cadre de notre activité. Nous
le faisons notamment en diminuant
la part de nos transports aériens,
nos déchets, nos dépenses d’énergie,
l’usage de nos appareils numériques,
ou encore en récupérant l’énergie
émise par les serveurs pour chauffer
nos bâtiments”, indique-t-elle.
Un impératif complexe
Afin qu’une association puisse
intégrer l’enjeu de la transition
au cœur même de son projet,
elle doit donc d’abord opérer une
prise de conscience en interne
et comprendre qu’elle porte la
même responsabilité sociale que
n’importe quelle organisation.
Un impératif complexe à envisa-
ger dans le domaine associatif,
puisque le personnel n’a sou-
vent ni le temps ni les ressources
pour se former à ces questions et
de mettre en place des actions.
“Contrairement au monde de la
recherche et au secteur privé, le
milieu associatif n’a pas les moyens
de mener une véritable stratégie de
R&D”, indique François Taddei,
président du Learning Planet
Institute, dont la promesse est
de “réinventer l’apprentissage
à tous les âges de la vie afin de “Contrairement au monde de la
construire des sociétés appre- recherche et au secteur privé, le milieu
nantes, durables et inclusives”. associatif n’a pas les moyens de mener
Face à cette problématique, la une véritable stratégie de R&D.”
structure tente de mutualiser les François Taddei, Learning Planet Institute.

12 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 13
DOSSIERS
“Les projets des acteurs locaux que
nous soutenons doivent être porteurs
de transformations sur les plans écono-
mique, social et sociétal et écologique.”
Frédérique Le Monnier, Fondation GRDF.
bonnes pratiques et les rendre
accessibles au plus grand nombre.
“Notre unité de recherche, ‘Learning
Transitions’, suppose à la fois d’ap-
ns et faire en
prendre les transitions
sorte que ces transitions soient
‘apprenantes’ ”, souligne-t-il.
La Fondation de France a de son
côté mis en place le programme
E+. “Depuis cinq ans, il permet
aux structures soutenues par la
Fondation de France, quel que soit
leur domaine d’action, de bénéficier
d’un dispositif d’accompagnement
par un consultant dédié. Ce dernier
les aide à cadrer leurs besoins en
matière de transition écologique
et à réfléchir aux actions concrètes
pouvant être mises en œuvre”,
indique Laetitia Bertholet. La
fondation met également les
associations qui le souhaitent en
L’intelligence collective au service de la transition écologique
La Fondation de
France soutient les
coopérations entre
citoyens et acteurs
publics ou privés
Pour donner plus d’ampleur à la
transition écologique, la Fondation
de France mise sur l’intelligence
collective et soutient les coopéra-
tions approfondies entre citoyens
et acteurs publics ou privés. Elle se
promeut notamment une “transi-
tion écologique juste et solidaire”.
Dans ce cadre, elle soutient des
actions favorisant les coopérations
pour transformer la société. “Il s’agit
notamment d’actions permettant de
gérer nos ressources de manière plus
collective, c’est-à-dire de les appré-
hender comme des [biens] communs
en associant à la fois les collecti-
vités locales, les entreprises, les
citoyens et les associations environ-
nementales. Cette approche permet
de mieux préserver les ressources
puisque toutes les personnes concer-
nées, morales ou physiques, sont
associées à la démarche”, indique
Laetitia Bertholet, responsable du
département transition écologique
14
lien avec l’Union nationale des
Centres permanents d’initiatives
pour l’environnement (CPIE), qui
les guide sur des sujets comme la
gestion des déchets ou le bilan
carbone, ainsi que dans la mise
en œuvre de leur projet.
Associer inclusion
et transition écologique
De son côté, la fondation GRDF,
abritée par la Fondation de
France, a pour vocation d’agir de
façon inclusive en faveur du déve-
loppement économique et social
des territoires dans une optique
de transition. “Les projets des
acteurs locaux que nous soutenons
doivent répondre à des besoins iden-
tifiés au sein des territoires, et donc
être porteurs de transformations
sur les plans économique, social ou
sociétal et écologique”, explique
Frédérique Le Monnier, déléguée
générale de la fondation GRDF.
Active sur des champs d’action
interdépendants, la fondation
considère que le développement
de l’entrepreneuriat social, les
synergies entre les territoires
ruraux et urbains et l’insertion
socioprofessionnelle des publics
fragiles sont intimement liés à
la transition écologique. Via des
actions d’ingénierie de projet, la
fondation entend donc identifier
des porteurs de projets écolo-
giques et à leur apporter à la fois
des fonds et un accompagnement
mêlant ateliers et parcours sur
mesure, ou encore mécénat de
compétences. “Dans les Landes,
nous soutenons par exemple le
projet Api’Up, une structure de
et solidaire à la Fondation de France.
Cette dernière soutient aussi des
associations engagées dans l’impli-
cation des populations les plus vul-
nérables dans la construction de la
transition. “Nous avons par exemple
soutenu un projet porté par ATD
Quart Monde, qui mène une réflexion
avec les populations locales de
Montpellier sur leur manière à elles
de concevoir la transition écologique
et de faire entendre leurs probléma-
tiques. Il s’agit donc de penser la
façon dont nous pouvons collective-
ment transformer nos systèmes éco-
nomiques et sociaux afin que tous
les acteurs (y compris les personnes
les plus vulnérables) soient associés
à ce processus de transition, tout
en améliorant leurs conditions de
vie”, précise Laetitia Bertholet.
Enfin, dans le cadre du programme
“Inventer demain”, la Fondation de
France a identifié plusieurs acteurs
porteurs de changements propo-
sant de tester, de développer et de
faire essaimer les bonnes pratiques
en matière de transition écologique.
Il s’agit notamment du projet Terra,
qui associe programme d’habitat et
dimension environnementale, et du
Campus de la transition, qui vise à
former les jeunes générations aux
méthodologies de transition. 
l’insertion par l’activité écono-
mique qui travaille à la mise en
place d’une filière de recyclage et de
valorisation des rebuts industriels
de cuir. Notre but est d’accompagner
la mise en place de cette filière, qui
se veut à la fois durable et solidaire.
Cette structure agit également en
faveur de l’insertion des publics éloi-
gnés de l’emploi grâce à la création
S’il est parfois
complexe de faire
cohabiter les enjeux
sociaux et l’impératif
écologique dans le
cadre des projets
portés dans les
quartiers, la prise en
compte de la question
environnementale
“Décarboner” les placements
est cruciale
d’emplois locaux”, ajoute-t-elle. La
fondation accompagne également
la réflexion des associations qui
souhaitent revoir leur modèle et
reconsidérer leur impact environ-
nemental. “C’est le cas de Cuisine
mode d’emploi(s), qui a monté un
programme de formation visant
à sensibiliser le personnel à la ges-
tion durable de l’alimentation et à
la réduction du gaspillage alimen-
taire”, précise-t-elle.
Impliquer
les porteurs de projets
Les jeunes se sentent de plus en
plus impliqués dans les dyna-
miques de transformation. C’est
ce qu’a constaté Claudia Ruzza,
directrice générale de Positiv,
une ONG dont la mission est
La RSE à l’échelle des territoires
L’ONG Positiv
intervient par exemple
dans 170 quartiers pour
aider les personnes
éloignées de l’emploi à
s’insérer dans le monde
professionnel ou à créer
leur entreprise
À l’échelle des territoires, les acteurs
associatifs et ceux de la philanthropie
mettent en place des actions adap-
tées pour soutenir la transition éco-
logique. Tel est le cas de la fondation
GRDF, qui finance Emmaüs Le Maquis,
une nouvelle communauté Emmaüs
qui développe à Moncrabeau une
activité de semences potagères pay-
sannes. “Nous souhaitons contribuer
au rayonnement du projet à plus large
échelle, en lien avec d’autres commu-
nautés Emmaüs et d’autres acteurs du
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
d’accompagner les habitants
de quartiers défavorisés dans
la création de leur entreprise.
“Nous constatons que les porteurs
de projets tiennent de plus en plus
à exercer une influence positive et à
contribuer à ce que l’on consomme
différemment. De notre côté,
lorsqu’il s’agit de projets sans lien
direct avec la question écologique,
nous essayons aussi de sensibiliser
leurs porteurs aux questions envi-
ronnementales, tout en les aidant
à adopter un modèle économique
viable”, explique-t-elle. Pour elle,
s’il est parfois complexe de faire
cohabiter les enjeux sociaux et
l’impératif écologique dans le
cadre des projets portés dans les
quartiers, la prise en compte de
la question environnementale
est cruciale : “il faut accompagner
les entrepreneurs sur ces questions
puisque demain, ne pas être une
entreprise responsable sera un désa-
vantage concurrentiel”.
financiers
Enfin, pour agir en faveur de la
transition énergétique, les fon-
dations, qui disposent souvent
de capitaux importants, doivent
reconsidérer l’aspect financier
de leur action. “Il existe un enjeu
important de décarbonation des
placements financiers. Des actions
concrètes sont actuellement mises
en place pour que ces derniers soient
orientés vers des structures ou des
produits plus vertueux. Nous avons
par exemple mis en place des stra-
tégies qui consistent à réduire les
investissements dans les énergies
fossiles. Certains acteurs, comme la
Fondation Daniel et Nina Carasso,
que nous abritons, vont encore plus
loin en créant leurs propres pro-
duits financiers”, explique Lætitia
Bertholet. La Fondation de France
est également cofondatrice de la
Coalition française des fondations
territoire. C’est d’autant plus impor-
tant que ce projet systémique mêle
la dimension agroécologique et celle
de l’inclusion sociale de personnes
en situation de précarité”, indique
Frédérique Le Monnier, déléguée
générale de la fondation GRDF.
De son côté, l’ONG Positiv intervient
dans 170 quartiers pour aider les per-
sonnes éloignées de l’emploi à s’in-
sérer dans le monde professionnel
ou à créer leur entreprise. Elle sou-
tient entre autres un projet porté par
Mounia Krib, fondatrice de la start-up
Inkee, qui vise à transformer le marc
de café en encre biosourcée, desti-
née aux professionnels de l’imprime-
rie. Afin d’élargir son action à desti-
nation des jeunes, Positiv projette de
systématiser, dans le cadre de l’ac-
compagnement traditionnel qu’elle
met à disposition, la sensibilisation
aux enjeux écologiques et sociaux.
“Nous prévoyons de lancer un pro-
gramme de formation uniquement
dédié aux habitants des quartiers
“Le programme E+ permet de bénéficier
d’un dispositif d’accompagnement en
matière de transition écologique par un
consultant dédié.” Laetitia Bertholet,
Fondation de France.
pour le climat. Créée en 2020 et
abritée par le Centre français des
fonds et fondations, cette coa-
lition a pour ambition d’inciter
le secteur de la philanthropie à
s’engager sur des enjeux de tran-
sition écologique au sein même
de son fonctionnement.
NEJIBA BELKADI
Chiffres clés
Plus de 8,4 M€ sont reversés
chaque année aux associations
par 1 % for the Planet, structure
française qui propose aux entre-
prises de verser 1 % de leur CA à
des associations environnemen-
tales. Depuis son lancement en
2002, le mouvement a reversé
plus de 350 M$ (320 M€) aux
associations à travers le monde.
Source : 1 % for the Planet
qui ont des projets écologiques à
fort impact”, indique Claudia Ruzza,
directrice générale de Positiv.
Le Learning Planet Institute, qui
encourage le développement de
communautés travaillant ensemble
à la recherche de solutions durables,
intervient quant à lui à Grigny,
la ville la plus pauvre de France.
“Nous essayons de réfléchir avec
les acteurs de la ville à de nouvelles
manières de mobiliser les jeunes
qui sont ‘victimes’ du système édu-
catif au sein duquel ils rencontrent
des difficultés, sur les sujets de
transition [écologique]. Plutôt que
d’être dans une logique de com-
pétition des savoirs d’hier, ils peu-
vent avoir un rôle important à jouer
dans la compréhension des défis
d’aujourd’hui. Dans ce cadre, nous
essayons de réfléchir à des redéfi-
nitions, en imaginant ce que serait
un ‘lycée des défis’, par exemple”,
indique François Taddei, président
du Learning Planet Institute. 
75 Paris
77 Seine-et-Marne Le nouvel Publier vos annonces légales
78 Yvelines
91 Essonne Economiste en quelques clics:

Grand Paris
92 Hauts-de-Seine Le nouvel Economiste.fr
93 Seine-Saint-Denis
94 Val-de-Marne simple, rapide, économique
95 Val-d’Oise Tél. 01 75 444 116

77 - Finances locales 93 - Aménagement

La Seine-et-Marne
prévoit 320 millions
d’investissements
Nouveau souffle économique
en 2024 p. 16
pour le Mont d’Est à Noisy-le-Grand
94- Transition écologique L’EpaMarne et Grand Paris veulent en faire un pôle d’innovation dans l’est de la métropole
La région soutient
les actions
environnementales
du Val-de-Marne p. 16

92 - Innovation
Find Climate, un site
dédié aux start-up
de la greentech
à Nanterre p. 17

75 - Circulation
Paris s’apprête
à réduire le trafic
de transit dans
Le quartier du Mont d’Est a fini par être délaissé. La vacance, inégale selon les immeubles, est d’environ 20 %.
le centre p. 17
PAR ANNE THIRIET
Vous n’avez sûrement jamais
75 - Transports emprunté le métro SK. Et pour
Fret fluvial et vélos cause : la ligne n’a jamais roulé. Ce
nouveau transport visait à raccor-
cargos, le nouveau der, sur 518 mètres, la gare RER A
tandem parisien p. 18 Noisy-Mont d’Est au futur quartier
d’affaires Maille Horizon de Noisy-
le-Grand (Seine-Saint-Denis), plus
à l’ouest. Inauguré en 1993, il n’a
jamais roulé car le projet n’est
91 - Énergies pas sorti de terre. “À l’époque, on
Un futur laboratoire avait le fantasme de croire qu’on
pouvait créer un énorme pôle ter-
de production tiaire, à l’image de La Défense, sur
d’hydrogène vert cette partie ouest de Noisy-le-Grand”,
observe Jean-Baptiste Rey, direc-
à Orsay p. 18 teur général adjoint de l’établis-
sement public d’aménagement
EpaMarne-EpaFrance et directeur
général de la société publique
78 - Aménagements locale d’aménagement SPLA-In
routiers Noisy-Est. Aujourd’hui ne subsiste
que le tunnel fantôme, qui devrait
Le tribunal bientôt être transformé en tiers-
administratif de lieu, avec activités artistiques, res-
tauration et mur d’escalade.
Versailles déboute
les opposants au Un secteur délaissé
pont d’Achères p. 18 Le quartier du Mont d’Est est
en partie à l’image de la sta-
tion. S’il compte 3 500 habitants,
ANNONCES LEGALES
35 000 m² de bureaux et environ
28 000 emplois (chiffres de 2018), il
P. 20 Tél. 01 75 444 117
a fini par être délaissé. Le secteur
www.lenouveleconomiste.fr
annonceslegales@nouveleconomiste.fr ne séduit plus. “Le constat partagé
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
aujourd’hui par tous les employeurs
présents est que les lieux ne donnent
pas envie d’y travailler ni d’y loger”,
indique Jean-Baptiste Rey. Ils ont
vieilli. L’urbanisme de dalle, qui
recouvre neuf des 32 hectares,
offre un terrain bien trop miné-
ralisé à l’heure du réchauffement
climatique. La vacance, inégale
selon les immeubles, est d’envi-
ron 20 % et les espaces publics
sont de faible qualité.
Revitaliser ce secteur a pourtant
un intérêt économique pour les col-
lectivités locales. Pour lui donner
une seconde vie, l’EpaMarne s’est
associé, dans le cadre d’un projet
partenarial d’aménagement, avec
la Métropole du Grand Paris, l’État,
la ville de Noisy-le-Grand, l’établis-
sement public territorial Grand
Paris-Grand Est, la région Ile-de-
France, l’établissement public fon-
cier Ile-de-France, la Banque des
territoires et la Socaren (société
publique locale de rénovation et
d’équipement de Noisy-le-Grand).
Le projet sera piloté par la SPLA-In
Noisy-Est, filiale d’EpaMarne.
Un projet partenatial de
développement
L’étude stratégique qui a été
menée pour en définir les contours
a été présentée au dernier Salon
de l’immobilier d’entreprise, mi-
décembre. “Trois axes sont ressortis,
détaille le directeur adjoint de
l’EPAA : d’abord créer une nouvelle
dynamique économique de l’est
métropolitain, ce quartier ayant
l’avantage d’être situé à une gare
RER du Grand Paris Express – ligne
15 et ligne 16. Les logements représen-
tent 26 % des surfaces et les bureaux,
près de 55 %. C’est une proportion
que nous souhaitons maintenir le
plus possible car notre ambition est
d’y maintenir l’activité économique.”
Il s’agit également de développer
un pôle d’innovation à l’est pari-
sien. “Nous le ferons dans un premier
temps avec de l’urbanisme transitoire,
et en développant un démonstrateur
de la ville durable, ajoute-t-il. Nous
sommes convaincus que ce quartier
peut devenir créateur d’écosystèmes
autour de l’innovation, en mettant
en place des lieux d’incubation de
start-up travaillant sur le numérique
dans la ville ou l’écoconstruction, en
développant des centres de formation
et en attirant des entreprises spéciali-
sées dans ce type de thématiques.”
Le troisième axe consisterait à
créer un quartier mixte, en déve-
loppant l’espace public et en
apportant plus de services aux
habitants et usagers du secteur.
Une place plus grande serait don-
née à la nature.
La formule du projet partenarial
d’aménagement (PPA) a été jugée
la plus pertinente pour lancer ces
grands travaux. “Sur un projet avec
de tels enjeux, et d’une telle com-
plexité car le lieu est dense, il fallait
avoir une gouvernance politique
harmonisée et coconstruire une stra-
tégie partagée commune, explique
Jean-Baptiste Rey. L’outil, très
souple, permet d’intégrer de nou-
veaux partenaires au moment de la
préfiguration ou de la mise en œuvre
opérationnelle. Enfin, le PPA de préfi-
guration nous donne le temps de créer
et de travailler la faisabilité d’un
projet ou de plusieurs projets. Vous
n’avez pas l’obligation de lancer un
projet global sur les 32 hectares.”
“Ce quartier peut
devenir créateur
d’écosystèmes autour
de l’innovation, en
mettant en place des
lieux d’incubation
de start-up travaillant
sur le numérique
dans la ville ou
l’écoconstruction,
et en attirant
des entreprises
spécialisées”
15
ANALYSES
77 - Finances locales
La Seine-et-Marne prévoit 320 millions d’investissements en 2024
Malgré la chute des recettes de droits de mutation, le budget 2024, en hausse de 5,7 %, fait bonne part au social et aux grands projets
Le château de Blandy-les-Tours bénéficiera en 2024 d’un réaménagement ainsi que d’un financement pour la création du
Le département de Seine-et-
Marne le souligne : le contexte
dans lequel le budget 2024 a
Le but du département est
“de faire face à l’accroissement
continu de ses dépenses
sociales, tout en poursuivant ses
investissements en faveur des
grands projets structurants”
été élaboré est inédit, en ce qui
concerne tant l’inflation que la
crise immobilière, qui provoque
94- Transition écologique
La région soutient les actions environnementales du Val-de-Marne
La contribution financière de l’Ile-de-France se monte à 50 millions d’euros pour la période 2024-2028
Favoriser la transition énergétique
et les mobilités plus durables, préser-
ver les espaces naturels sensibles…
La convention signée entre le dépar-
tement du Val-de-Marne et la région
d’Ile-de-France vise à faire du ter-
ritoire “le premier département
La convention signée
entre le département du
Val-de-Marne et la région
d’Ile-de-France vise à faire
du territoire “le premier
département écologique
de France”
écologique de France”. Dans ce
cadre, les actions environnemen-
tales bénéficieront d’une contri-
bution financière régionale de 50
millions d’euros sur la période
2024-2028, soit cinq ans.
Cap sur le photovoltaïque
Vingt-et-un millions seront
alloués à la transition éner-
gétique. Sur cette somme, 15
16
nouveau spectacle des lumières.
la chute des recettes issues des
droits de mutation à titre oné-
reux (DMTO). Ces taxes sur les
ventes immobilières que perçoi-
vent les départements ont chuté
en Seine-et-Marne de 100 mil-
lions d’euros entre 2022 et 2023.
Lors du vote de son budget primi-
tif pour 2024, le 21 décembre der-
nier, la collectivité a cependant
décidé de fixer des montants
d’investissement élevés, soit
320 millions d’euros. Le budget
total atteint 1,6 milliard d’euros
(+ 5,7 %), dont 1,27 milliard pour
le seul fonctionnement.
millions seront investis dans le
plan photovoltaïque du dépar-
tement, qui concerne près de 40
collèges, plusieurs crèches ainsi
que le Musée d’art contempo-
rain du Val-de-Marne, à Vitry-
sur-Seine. Ce financement per-
mettra de compléter le travail
déjà entamé. Quelque 5 355 m²
de panneaux solaires photo-
voltaïques ont déjà été installés
sur des bâtiments publics et des
collèges. L’Ile-de-France investit
également six millions d’euros
dans la rénovation énergétique
de deux collèges à Choisy-le-Roi
et Villiers-sur-Marne.
20 millions supplémentaires
pour le vélo
L’accent est mis également sur le
déploiement de pistes cyclables.
L’objectif est d’en réaliser
450 kilomètres d’ici à 2030 et de
faire en sorte que la part du tra-
fic vélo atteigne 9 % du trafic
global d’ici à 2030.
Le département a investi en
2023 11 millions d’euros et
Le but du département est “de
faire face à l’accroissement
continu de ses dépenses sociales,
tout en poursuivant ses investis-
sements en faveur des grands pro-
jets structurants du territoire”.
727 millions d’euros
pour les solidarités
Le budget consacré aux solidarités,
au sens large, figure parmi les plus
importants. L’enveloppe dédiée
aux dépenses de fonctionnement
atteint 727 millions d’euros, soit
une hausse de 3,7 % par rapport
15 millions seront investis dans le plan photovoltaïque du département, qui concerne
notamment e le Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine.
d’importants travaux ont été réa-
lisés, à Créteil, à Charenton ainsi
que sur les ponts Mandela, entre
Charenton-le-Pont et Ivry-sur-
Seine. La région qui a déjà consa-
cré près de 10 millions au vélo
dans le Val-de-Marne, s’engage à
apporter 20 millions supplémen-
taires pour plus d’une dizaine
d’aménagements cyclables.
Le Val-de-Marne renforce
par ailleurs la politique de
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
à 2023. Les montants sont répartis
entre l’insertion, le domaine le plus
important (paiement de l’allocation
RSA et des dispositifs d’insertion
en faveur des allocations) ; le sou-
tien aux associations de protection
de l’enfance ; les frais liés à l’héber-
gement, au maintien à domicile des
personnes en situation de handicap
et à la contribution à la Maison
départementale des handicapés. Le
département consacre aussi “une
part importante de son budget à
l’éducation : 172,9 millions d’euros
de crédits de paiement, fonctionne-
ment et investissement confondus”
(contre 158,5 millions d’euros l’an-
née dernière). Il compte également
poursuivre l’aménagement culturel
du territoire “avec une attention
particulière donnée aux territoires
ruraux et à l’accès des Seine-et-
Marnais aux pratiques culturelles
et artistiques”.
Routes et transports
En 2024, les crédits d’investisse-
ment seront tournés vers le finan-
cement des bibliothèques, du
patrimoine, afin d’accompagner
les communes dans la restauration
de leurs édifices. Le château de
Blandy-les-Tours bénéficiera d’un
réaménagement ainsi que d’un
financement pour la création du
nouveau spectacle des lumières.
préservation de ses 20 espaces
naturels sensibles (ENS). L’Ile-
de-France participera, à hau-
teur de quatre millions d’euros,
aux actions visant à développer,
valoriser, voire étendre, cinq des
ENS du département. C’est le cas
par exemple du site des Bordes
à Chennevières-sur-Marne, site
naturel classé zone naturelle
d’intérêt écologique, faunistique
et floristique (Znieff) et reconnu
La Seine-et-Marne se concentre
aussi sur une meilleure accessibi-
lité physique de son territoire, le
plus grand d’Ile-de-France : l’an-
née 2024 sera notamment consa-
crée à la remise en état des RN 4
et RN 36, officiellement transfé-
rées au département le 1er janvier.
Les dotations en investissement
pour l’aménagement routier sont
en hausse de 20,3 %.
Côté transports en commun, le
crédit de paiement en investis-
sement consacré aux transports
augmente de 33,5 %, essentielle-
ment en raison des travaux menés
dans le cadre du TZEN2, une ligne
de bus qui reliera Carré Sénart à
la gare du RER D de Melun.
A. T.
Le département
compte poursuivre
l’aménagement
culturel du territoire
“avec une attention
particulière donnée
aux territoires
ruraux”
en tant que réservoir de biodi-
versité au schéma régional de
cohérence écologique (SRCE)
d’Ile-de-France, dont la trame
bleue va être mise en valeur. Il
va bénéficier d’opérations de
déminéralisation et de désimper-
méabilisation afin d’aménager
des espaces paysagers.
Enfin, trois millions d’euros
seront engagés pour autoriser
la baignade dans les fleuves, et
deux millions pour financer le
plan “50 000 arbres”.
A. T.
Le Val-de-Marne
renforce par ailleurs
la politique
de préservation
de ses 20 espaces
naturels sensibles

92 - Innovation
Find Climate, un site dédié aux start-up de la greentech à Nanterre
Il rassemblera sur 10 000 m2 tout ce dont les jeunes pousses ont besoin pour passer de la R&D à la production industrielle
Un nouveau lieu entièrement
dédié aux start-up de la green-
tech va ouvrir à Nanterre début
2024, à deux pas du RER et à
proximité de la Défense. “Le
constat, partagé au travers de nom-
breuses études, est que le passage
du laboratoire de R&D à la produc-
tion industrielle et au déploiement
commercial est une phase très dif-
ficile, que ce soit pour une start-up
ou pour une entreprise, observe
Sonia Artinian-Fredou, CEO de
“Le constat est que le passage
du laboratoire de R&D
à la production industrielle
et au déploiement commercial
est une phase très difficile”
Find Climate. C’est une étape cri-
tique pour les greentechs, dont les
innovations sont pour la plupart
des produits, des équipements ou du
hardware, qui nécessite d’être fabri-
qué, contrairement aux solutions
umériques.” L’objectif avec Find
numériques.”
Climate est de répondre aux mul-
tiples besoins identifiés par les
porteurs de projets, de leur offrir
une structure, des équipements
et des compétences pour leur
permettre de se focaliser sur le
développement proprement dit.
Sonia Artinian-Fredou a tra-
vaillé une trentaine d’années
75 - Circulation
Paris s’apprête à réduire le trafic de transit dans le centre
La ville vient de publier l’étude d’impact du dispositif ZTL (zone à trafic limité) qui doit entrer en vigueur après les JOP
C’est acté. Après les Jeux olym-
piques et paralympiques de 2024,
la ville de Paris compte instaurer
des restrictions de circulation
au cœur de la capitale. “Le dis-
positif, déjà utilisé par plusieurs
grandes villes européennes
comme Madrid, Milan ou Rome,
La zone restera accessible aux
automobilistes qui s’y arrêtent :
résidents, commerçants,
livreurs ou simples visiteurs
consiste en la création d’une
zone où le trafic dit de ‘transit’,
c’est-à-dire des véhicules ne fai-
sant que traverser la zone sans
s’y arrêter, est interdit”, indique
la municipalité. La zone restera
en revanche accessible aux auto-
mobilistes qui s’y arrêtent : rési-
dents, commerçants, livreurs ou
simples visiteurs.
Cette mesure vise à diminuer
massivement le flux de véhicules
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Le site de Nanterre, qui a servi de laboratoire R&D pour Alcatel Câble, comprendra
notamment des ateliers industriels.
dans de grands groupes, dont
Michelin. Durant cette dernière
expérience, elle a eu l’occasion,
en tant que membre du comité
exécutif chargée des solutions
connectées et des matériaux de
haute technologie, d’accompa-
gner des start-up et des scale-up
(qui disposent déjà de leurs pre-
miers clients) et de voir l’avan-
tage pour ces structures en deve-
nir de disposer de l’appui d’une
grande entreprise.
Pour lancer Find Climate, elle
s’est associée avec la société
Arizona, propriétaire d’un
immeuble de bureau de 55 000 m²
à Nanterre. Le site a notamment
servi de laboratoire de recherche
motorisés en centre-ville et à
diminuer, ainsi, la pollution de
l’air et le bruit.
Courant décembre, la ville a
dévoilé les principales conclu-
sions de l’étude d’impact menée
avant la mise en place de cette
zone à trafic limité (ZTL), qui
devrait correspondre au secteur
de Paris centre, soit les Ier, IIe, IIIe
et IVe arrondissements, l’inclu-
sion des îles et des quais hauts,
rive droite, étant encore en dis-
cussion avec la préfecture.
Une qualité de l’air améliorée
La mise en œuvre de la ZTL doit
diminuer le volume de circula-
tion dans le centre de - 7 à - 9 %
rue Réaumur, - 15 % boulevard
de Sébastopol et jusqu’à - 30 %
avenue de l’Opéra.
Cette baisse de trafic se traduira
par une diminution du niveau de
bruit sur certains axes routiers.
La qualité de l’air sera égale-
ment améliorée grâce à la baisse
et développement pour Alcatel
Câble. “Sur cet ensemble, 10 000
m² seront dédiés aux start-up avec
des ateliers industriels, un petit
fablab comprenant des équipe-
ments partagés. Une micro-usine,
en partenariat avec Paris-Saclay
Hardware Accelerator, sera desti-
née à fabriquer à la demande des
petites séries de 100 à 200 et à tes-
ter les produits auprès de clients”,
indique la cofondatrice.
Incubateurs et entreprises
“Notre objectif est de créer une
communauté d’acteurs pour pro-
mouvoir la coopération, l’innova-
tion, mais aussi pour définir des
Cette zone à trafic limité (ZTL) devrait concerner les Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements.
L’inclusion des îles et des quais hauts, rive droite, est encore en discussion.
des concentrations de dioxyde
d’azote (NO2), polluant émis
majoritairement par le trafic
routier. La baisse de concentra-
tion en polluants a été chiffrée
par l’étude d’impact et atteint
- 10 % boulevard de Sébastopol
ou - 15 % avenue de l’Opéra et
ANALYSES
nouvelles chaînes de valeur, notam- de 12 mois, coconstruit avec le
ment sur les problématiques de spécialiste francilien Wilco.
recyclage”, indique la CEO. Find Pour son lancement, Find
Climate accueillera des incuba- Climate a bénéficié d’un finan-
teurs ainsi que des entreprises, cement à hauteur de deux mil-
plus classiques, qui pourraient lions d’euros, dans le cadre d’un
être intéressées par les produits appel à projets de la région Ile-
développés. de-France pour les grands lieux
Après un appel à candidatures d’innovation. Elle est toujours en
et une évaluation par un jury, la phase de levée de fonds.
liste des dix premières start-up
sélectionnées sera dévoilée le A. T.
15 janvier. Les critères de sélec-
tion : qu’elles aient déjà réalisé
une première levée de fond et/
ou qu’elles aient généré un pro-
totype et/ou qu’elles aient déjà
signé un premier pilote ou client
dans les domaines suivants : ville
durable, industrie, énergie, mobi-
lités, agroalimentaire et facilita-
teurs. Les lauréats bénéficieront
d’un programme d’accélération
“Une micro-usine,
en partenariat
avec Paris-Saclay
Hardware Accelerator,
sera destinée
à fabriquer à la “Notre objectif est de créer une
demande des petites communauté d’acteurs pour promouvoir
la coopération et l’innovation.”
séries de 100 à 200” Sonia Artinian-Fredou, Find Climate.
ZTL s’accompagne en outre de
nombreux projets d’apaisement
des quartiers et de refonte des
plans de circulation dans tout
Paris”, précise-t-elle.
A. T.
La mise en
œuvre de la ZTL
boulevard Henri-IV.
doit diminuer le
Selon la municipalité, l’étude volume de circulation
d’impact démontre qu’aucun
report massif n’est attendu
dans le centre, de - 7 à
autour de la ZTL. “Les voies de - 9 % rue Réaumur
contournement absorberont des
impacts très limités et tempo-
et jusqu’à - 30 %
raires. La mise en œuvre de la avenue de l’Opéra
17
ANALYSES
75 - Transports
Fret fluvial et vélos cargos, le nouveau tandem parisien
Après Lyon, Mulhouse et Strasbourg, la start-up Urban Logistic Solutions implante son offre de transport par barge
et vélo électrique dans la capitale
La liaison fluviale ira de la base logistique de Charenton (Val-de-Marne) jusqu’au
cœur de Paris, via notamment le quai du Gros-Caillou, dans le VIIe arrondissement.
L’offre d’Urban Logistic Solutions
séduit de plus en plus de villes.
Fondée en 2020, la start-up
alsacienne spécialisée dans la
91 - Énergies
Un futur laboratoire de production
d’hydrogène vert à Orsay
L’Université Paris-Saclay, le CNRS et la société Elogen veulent développer une
technique d’électrolyse qui permet une production du gaz à grande échelle
“L’hydrogène représente un levier d’avenir pour réussir la transition vers une société
bas carbone”, ont indiqué les trois signataires de la convention de partenariat.
Développer la production d’hy-
drogène à grande échelle, c’est
l’objectif du laboratoire créé
dans le cadre d’une convention
de partenariat entre l’Université
Paris-Saclay, le CNRS et la société
Elogen. “L’hydrogène représente
un levier d’avenir pour réussir
la transition vers une société bas
carbone, et ce dans tous les seg-
ments de l’économie, indiquent
les signataires d’un communi-
qué. L’une des voies vers la pro-
duction à échelle industrielle de
ce gaz, tout en garantissant une
empreinte carbone minimale,
consiste à utiliser l’électrolyse
PEM (membrane échangeuse de
protons).”
Cette technique a été dévelop-
pée par la société Elogen, qui
est implantée aux Ulis. Elle se
distingue, selon les partenaires
18
logistique urbaine par voie flu-
viale et vélos à assistance élec-
trique a déjà déployé son service à
Lyon et Strasbourg, et a remporté
de la convention, par “son faible
impact en termes d’émission de
carbone”.
De jeunes chercheurs
accueillis
Elogen et Paris-Saclay travaillent
ensemble déjà depuis des années,
mais la création d’un laboratoire
permettra d’améliorer les pro-
cessus actuels d’électrolyse PEM
afin de les produire à grande
échelle et à un coût plus réduit.
Le coût demeure en effet un obs-
tacle majeur au développement
de la filière hydrogène en France
et en Europe
Le laboratoire sera hébergé au sein
de l’Institut de chimie moléculaire
et des matériaux d’Orsay, qui est
l’un des plus grands laboratoires
français de recherche en chimie.
cet été l’appel d’offres lancé par
Mulhouse et Voies navigables de
France. Elle vient d’être choisie,
fin décembre, comme lauréate
de l’appel à projets “logistique
urbaine fluviale axe Seine”, lancé
au printemps 2023 par Haropa
Port, le groupement d’intérêt éco-
nomique qui réunit les ports du
Havre, de Rouen et de Paris.
34 sites portuaires de la Seine
L’objectif : dupliquer son service
à Paris ainsi qu’à Rouen. Pour
la capitale, ULS va mettre en
place une liaison fluviale depuis
une base logistique à Charenton
(Val-de-Marne) qui desservira le
cœur de Paris, via les quais de
Javel-bas et du Gros-Caillou, res-
pectivement dans les XVe et VIIe
Il devrait servir également à la
formation de jeunes chercheurs,
avec, à ce stade, deux doctorants
recrutés dans le cadre de conven-
tions industrielles de formation
par la recherche (CIFRE).
La technologie a séduit aussi
l’Europe qui compte bien déve-
lopper une filière d’hydrogène
décarboné. La société Elogen
fait partie des lauréats, en 2022,
du Projet important d’intérêt
européen commun (PIIEC) en
matière d’hydrogène et a, à ce
titre, reçu une enveloppe de 86
millions d’euros. Une partie de
l’enveloppe doit être investie
dans la création d’une gigafac-
tory d’électrolyseurs de 20 000 m²
à Vendôme, dans le Loir-et-Cher.
Sa mise en service est annoncée
pour 2025. Il s’agira de la seconde
unité de production d’Elogen, qui
fabrique déjà des électrolyseurs
sur son site des Ulis.
A. T.
Le coût demeure un
obstacle majeur au
développement de la
filière hydrogène en
France et en Europe
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
arrondissements. Le dernier kilo-
mètre sera assuré par vélos car-
gos. Avec ce projet, ULS prévoit
d’atteindre l’équilibre financier
entre 2030 et 2032, avec plusieurs
clients dont, notamment, la société
Geodis qui bénéficie déjà du ser-
vice à Strasbourg et à Lyon.
À Rouen, ULS proposera le même
modèle avec une base logistique
située en amont de la ville qui des-
servira le centre, au niveau du pont
Guillaume-le-Conquérant. Les
marchandises seront, de même,
acheminées ensuite par vélo.
Cet appel à projet s’inscrit dans
le cadre du vaste appel à manifes-
tation d’intérêt (AMI) mené cou-
rant 2022 à l’échelle de 34 sites
portuaires le long de la Seine.
L’objectif des collectivités impli-
quées, parmi lesquelles Paris,
78 - Aménagements routiers
Le tribunal administratif de
Versailles déboute les opposants
au pont d’Achères
Les associations environnementales ne s’avouent
pas vaincues et reprendront leur mobilisation
courant janvier
Malgré leur activisme, les opposants
au pont d’Achères, dans les Yvelines,
n’ont pas réussi à convaincre le tri-
bunal administratif de Versailles.
Saisi en référé, le juge a refusé, le 4
décembre, de suspendre les travaux
préparatoires. Il a estimé que les
opérations de défrichement du sec-
teur étaient en grande partie ache-
vées, ce qui ne justifiait plus une
urgence à suspendre l’autorisation.
Créer un trafic routier
“qui n’existait pas jusqu’ici”
Le tribunal avait été saisi par six
associations environnementales.
Celles-ci refusent à la fois la réa-
lisation d’une liaison routière de
6 km entre les villes d’Achères
(photo) et de Triel, ainsi que la réa-
lisation d’un viaduc de 750 mètres
au-dessus de la Seine. Cette nou-
velle voie et ce pont, qui doivent
permettre de relier la RD 30 et la
RD 190 et d’améliorer la circulation
dans le secteur de Poissy, risquent,
selon elles, de créer un trafic rou-
tier “qui n’existait pas jusqu’ici”,
comme l’expliquait Denis Millet,
président de l’association “Non
au Pont d’Achères”, au ‘Nouvel
la métropole du Grand Paris et,
côté Normandie, la métropole de
Rouen et la communauté urbaine
Le Havre Seine Métropole, est de
promouvoir le transport fluvial
comme alternative au transport
routier de marchandises. Il s’agit
également de favoriser l’émer-
gence de solutions innovantes de
livraison décarbonée.
A. T.
L’objectif des collectivités
impliquées est de promouvoir
le transport fluvial comme
alternative au transport routier
de marchandises
Economiste’ en septembre dernier.
Pour interrompre le chantier, les
opposants – Non-Pont d’Achères,
la Copra, Rive de Seine Nature
environnement, Adiv environne-
ment, Construisons ensemble un
Andrésy solidaire et Triel envi-
ronnement –, avaient argué de
la présence d’espèces protégées
auxquelles il portait atteinte.
Ce n’est pas la première fois qu’ils
tentent de bloquer le projet. Pour
mémoire, les détracteurs avaient
déjà déposé un recours contre
l’arrêté préfectoral et avaient été
déboutés par le tribunal adminis-
tratif d’appel de Versailles, qui
jugeait le projet d’intérêt public.
Un recours gracieux avait été éga-
lement été déposé auprès du pré-
fet concernant l’arrêté d’autorisa-
tion environnementale.
Tenaces, les associations ne comp-
tent pas stopper leur mobilisation,
estimant que la dernière décision
en date est en leur défaveur sur le
fond, mais pas sur la forme. Elles
comptent bien reprendre leurs
actions courant janvier, à l’occa-
sion de la reprise des travaux.
A. T.
 Publiez vos annonces légales
au prix le plus bas dans toute la France

Le nouvel Economiste est habilité à publier les Annonces Légales pour les départements du : 75 - Paris, 78 - Les Yvelines, 91 - Essonne, 92 - Hauts-de-Seine,
93 - Seine-Saint-Denis, 94 - Val-de-Marne. Pour tous les autres départements nous travaillons en étroite collaboration avec nos confrères habilités.

Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 19
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Paris
Rectificatif
Rectificatif à l’annonce parue le
05/01/2024 concernant la société :
AGI IMMO, il y avait lieu de lire nom-
mer Gérants AE PARTNERS, SAS
au capital de 2.000 €, sise 66 avenue
des Champs Elysées 75008 PARIS
981 337 371 RCS PARIS, représentée
par M. Alexandre AGI 108 avenue du
Général Michel Bizot 75012 PARIS en
remplacement de M. Alexandre AGI et
Mme Eden AGI
AL0124-208790
Constitution
Par acte SSP du 02/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
WELNECT
Siège social : 59 rue de Ponthieu, bu-
reau 326 75008 PARIS
Capital : 5 €
Objet : Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion
Président : M. Benjamin ELBILIA, 53
rue François Truffaut 75012 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Les ac-
tions sont librement cessibles et
transmissibles
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208752
Avis est donné de la constitution d’une
SAS dénommée:
WE ARE ALL SPORTS
SAS
Siège social : 102 bis rue de
Miromesnil 75008 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Vente de produits, accessoires,
vêtements et chaussures
Président : M. Cédric COURTEAU,
228 rue Jolivet 37000 TOURS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208757
Par acte SSP du 03/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
FAISMACOMPTA
Siège social : 29 rue du Colisée 75008
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : La société a pour objet l’exer-
cice de la profession d’expert-comp-
table dès son inscription au tableau
de l’ordre des experts-comptables. elle
peut réaliser toutes opérations compa-
tibles avec son objet social et qui se
rapportent à celui-ci dans les condi-
tions fixées par les textes législatifs et
réglementaires. elle peut notamment
détenir des participations de toute na-
ture sous le contrôle du conseil régio-
nal de l’ordre et dans les conditions
fixées par le règlement intérieur de
l’ordre des experts-comptables.
Président : FGN CONSULTING,
EURL au capital de 100 €, sise 29
rue du Colisée 75008 PARIS, 982 382
442 RCS PARIS, représentée par M.
Franck-Guillaume N’GORAN
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
20
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208776
Par acte SSP du 22/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ROX’HOME
Siège social : 11 rue Chalgrin 75116
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Entreprise de petit bricolage;
homme de toutes mains
Président : M. ZINEDDINE BENZADI,
6 rue Ronsard 91400 SACLAY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208777
Par acte SSP du 26/12/2023, il a été
constitué une EURL dénommée :
LE BONE APPART
Siège social : 9 rue Birague 75004
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Salon de thé
Gérante : Mme Rebecca ANHALT, 9
Place des Vosges 75004 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208839
Par acte SSP du 28/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
JM BUSINESS
Siège social : 78 avenue des Champs
Elysées 75008 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Agence d’évènementiel, pro-
ducteur de flux audiovisuelle et musi-
cal, régie, production, décoration artis-
tique, collaboration artistique
Président : M. Jeremy MOREIRA,
55 rue Gabriel Péri 94200
IVRY-SUR-SEINE.
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208857
Par acte SSP du 03/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
ND SERVICES
Siège social : 32 rue du Maroc 75019
PARIS
Capital : 500 €
Objet : Nettoyage des tous locaux.
Débarras de locaux. Entretien de tous
espaces. Installation de fibre optique
Président : M. KHALIFA SKAH, 32 rue
du Maroc 75019 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208876
Par acte SSP du 30/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
MEBAREK MULTI
SERVICES
Siège social : 61 rue de Lyon 75012
PARIS
Capital : 500 €
Objet : Prestations de services dans le
domaine de l’agriculture : soutien aux
cultures et tous travaux agricoles, ru-
raux et forestiers
Président : M. Said MOSTEFA,
11 rue Henri Dunant 71100
CHALON-SUR-SAÔNE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208893
Par acte SSP du 02/01/2024, il a été
constitué une SASU à capital variable
dénommée :
SHIMON INVEST 26
Siège social : 28 rue Spontini 75116
PARIS
Capital minimum : 1.000 €
Capital initial : 10.000 €
Objet : La propriété, l’acquisition, la
détention, l’administration et la gestion
par tous moyens directs ou indirects
de son propre patrimoine mobilier et
immobilier constitué notamment de
valeurs mobilières, d’instruments fi-
nanciers cotés ou non cotés, de parts
de sociétés à prépondérance immobi-
lière, de droits immobiliers, et de biens
immobiliers.
Présidente : Mme Laure Alice Rebecca
LEVY, 28 rue Spontini 75116 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208914
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
AKENA
Siège social : 270 rue Marcadet 75018
PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Exploitation d’un commerce de
réparation et vente téléphones mobiles,
vente de tous accessoires liés au télé-
phone mobile; réparation, assemblage,
dépannage et ventre de tout matériel
informatique, transfert d’argent, service
colis, vente de produits alimentaires
Président : Mme THAMILPRIYA
SIVANESVARAN, 26 rue Myrha 75018
PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208933
Par acte SSP du 21/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
CAR 4 U
Siège social : 44 avenue de Saint
Ouen 75018 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Achat et vente de véhicules
neufs et d’occasion
Président : Mme Farah HADI, 44 ave-
nue de Saint Ouen 75018 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-208972
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
SPFPL D’AVOCATS
MERIGOT
Siège social : 68 rue de la Montagne
Sainte-Geneviève 75005 PARIS
Capital : 200 €
Objet : Prise de participation dans des
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
sociétés d’exercice libéral ayant pour
objet l’exercice de la profession d’avo-
cat ou de toute autre profession régle-
mentée du chiffre ou du droit
Président : Mme Charlotte MERIGOT,
68 rue de la Montagne Sainte-
Geneviève 75005 PARIS
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209015
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
PSD
Siège social : 60 rue François 1er
75008 PARIS
Capital : 1.800 €
Objet : Société de transport de mar-
chandises, colis, déménagement..
Président : M. Christopher
MAUCHAMP, 42 allée Daniel Ferry
93100 MONTREUIL
Directeur Général : M. Michel
AHOUNOU, 78 allée Suzanne Martorell
93100 MONTREUIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209049
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SARL dénommée :
IIVEST
Siège social : 102 avenue des Champs
Elysées 75008 PARIS
Capital : 5.000 €
Objet : Intermédiation en matière
d’achat, de vente, de location de biens
ou de droits immobiliers pour le compte
de tiers; transactions sur immeubles et
fonds de commerce, ainsi que la ges-
tion, le conseil, la prestation de service
et / ou l’administration de tous biens
immobiliers; conseil et d’évaluation en
rapport avec l’achat, la vente et la loca-
tion de biens ou de droits immobiliers
pour le compte de tiers; agents fidu-
ciaires en immobilier; expertise immo-
bilière; réalisation de toute prestation
de service en lien avec la rénovation ou
la construction immobilière et notam-
ment le conseil, le montage financier,
l’accompagnement dans les travaux et
l’économie de la construction
Gérance : M. SOUAID Alain, 92 ave-
nue du Général de Gaulle 92800
PUTEAUX
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209050
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
NL FRAGRANCE
Siège social : 59 rue de Ponthieu bu-
reau 326, 75008 PARIS
Capital : 400 €
Objet : Vente au détail et en gros de
parfums et de produits cosmétiques
Président : M. Naïm LASHAM, 53 rue
Charles Frerot B01 94250 GENTILLY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Les ac-
tions sont librement cessibles et
transmissibles
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209072
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
PETITS MIJOTES
Siège social : 78 avenue des Champs
Elysées bureau 326, 75008 PARIS
Capital : 100 €
Objet : Fabrication et commercialisa-
tion de produits alimentaires pour ani-
maux de compagnies. Fabrication et
commercialisation de produits alimen-
taires pour humains
Président : Mme Emeline GROEN, 1
rue Perrault 28000 CHARTRES.
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : les actions sont
librement cessibles et transmissibles
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209073
Par acte SSP du 02/01/2024, il a été
constitué une EURL dénommée :
MAKING SALES EASY
Siège social : 34 rue Saint-Lazare
75009 PARIS
Capital : 1.000 €
Objet : Formation commerciale desti-
nés aux ingénieurs. toutes opérations
de formation, conseil, audit, coaching,
recrutement, destinées aux entre-
prises, administrations, personnes
morales publiques ou privées, phy-
siques ou morales. l’organisation de
rencontres consacrées à la formation
et l’animation de groupes.
Gérante : Mme Juliette LEDOUX, 34
rue Saint-Lazare 75009 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209076
Aux termes d’un acte authentique reçu
par Maître Benjamin SOUBISE, notaire
à CONFLANS SAINTE HONORINE
(78700) en date du 04/01/2024, il a été
constitué un Groupement Forestier
sous forme de Société Civile
dénommée:
GF DE LA RAPEE
Siège social : 32 avenue Paul Doumer
75016 PARIS
Capital : 1.965.070 €
Objet : La constitution, l’améliora-
tion, l’équipement, la conservation ou
la gestion d’un ou plusieurs massifs
forestiers, avec leurs accessoires et
leurs dépendances inséparables, sur
les terrains boisés ou à boiser objets
des apports énoncés aux statuts et sur
tous autres terrains que le Groupement
Forestier pourrait acquérir à titre oné-
reux ou à titre gratuit
Gérance : M. Gennaro FIDELANGELI
et Mme Claudie LERICHE, demeurant
ensemble au 32 avenue Paul Doumer
75016 PARIS
Clauses d’agréments : Les cessions
de parts sociales entre associés fon-
dateurs sont libres, celles faites à des
tiers sont soumises à agrément de la
gérance
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de PARIS
AL0124-209095
Modification
AUDIO PLUS
SAS au capital de 500 €
Siège social : 17 rue Alfred Roll
75017 PARIS
921 475 539 RCS PARIS
Le 21/12/2023, l’AGM a décidé de :
- modifier la dénomination sociale pour
AUDIO PLUS PARIS
- nommer Président SH TECH, SASU
au capital de 1.000 €, sise 142 boule-
vard Berthier 75017 PARIS, 980 835
037 RCS PARIS, représentée par M.
Samuel HATTAB, en remplacement de
M. Samuel HATTAB
- nommer Directeur Générale GH
PLUS, SASU au capital de 1.000 €,
sise 142 boulevard Berthier 75017
PARIS, 981 142 672 RCS PARIS, re-
présentée par M. Gary HATTAB
Modification au RCS de PARIS
AL0124-207911

UPFACTOR
SAS au capital de 23.489 €
Siège social : 7 avenue de la
République 75011 PARIS
830 762 514 RCS PARIS
Le 18/12/2023, le Président a décidé
de transférer le siège social au 5 Bis
rue d’Uzes 75002 PARIS, à compter
du 20/12/2023. Modification au RCS
de PARIS
AL0124-208746
TABHOTEL
SAS au capital de 67.297,60 €
Siège social : 25 avenue de Saint-
Mandé 75012 PARIS
798 149 142 RCS PARIS
L’AGE en date du 23/07/2023 a décidé
de transférer le siège du 25 avenue
Saint-Mandé 75012 PARIS, au 18 rue
Colonel Oudot 75012 PARIS, et de
modifier l’art.4 des statuts. Mention au
RCS de PARIS
AL0124-208758
BOURDALOUE
SAS au capital de 392.730 €
Siège social : 3 rue Bourdaloue
75009 PARIS.
834 596 710 RCS PARIS
Aux termes de l’assemblée géné-
rale extraordinaire en date du 29 dé-
cembre 2023, les associés ont décidé
de nommer en qualité de Président M.
Eric DELBART, 7 PLACE CHARLES
DULLIN 75018 PARIS en remplace-
ment de M. Dan HUMPHRIS. Mention
sera portée au RCS de PARIS
AL0124-208759
LARISSOU
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 12 rue Pelleport
75020 PARIS
902 589 365 RCS PARIS
Le 02/01/2024, l’AGO a décidé
d’étendre l’objet social comme suit:
Etudes techniques en matière de
construction et de rénovation immobi-
lières, réaliser des diagnostics immo-
biliers, des tests d’infiltrométrie, des
états des lieux, analyse et études tech-
niques liées à l’environnement exercer
toutes les activités connexes ou subsi-
diaires utiles à la mission précédem-
ment décrite le conseil et l’assistance
opérationnelles aux entreprises et aux
services publics, le conseil en déve-
loppement de logiciel personnalisé.
Modification au RCS de PARIS
AL0124-208835
TKAS TRANSPORT
SASU au capital de 13.500 €
Siège social : 118 boulevard
de Magenta - 75010 PARIS
878 553 262 RCS PARIS
Le 15/12/2023, l’associé unique a dé-
cidé de modifier le capital social de
13.500 € afin de porter ce dernier à
24.000 €. Mention au RCS de PARIS
AL0124-208837
UNIC CONSEIL
SAS au capital de 30.000 €
Siège social : 202 avenue du Maine
75014 PARIS
900 679 077 RCS PARIS
Aux termes de l’Assemblée générale
Extraordinaire en date du 07/11/2023,
les associés ont décidé de nommer la
société PALOMAR, SARL, dont le siège
social est situé au 4 rue Saint-Séverin
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
75005 PARIS, enregistrée au RCS de
PARIS sous le numéro 531 656 445,
représentée par M. Grégoire BIAISINI,
en qualité de président en remplace-
ment de M. David GARBOUS.
Aux termes de cette même assemblée,
les associés ont décide de nommer la
société L.O. HOLDING, SAS, dont le
siège social est situé au 202 avenue du
Maine 75014 PARIS, représentée par
Mme Laëtitia OLIVIER, en qualité de
Directrice Générale en remplacement
de Mme Laëtitia OLIVIER. Mention
sera portée au RCS PARIS
AL0124-208869
KEYSTONE CAPITAL
SAS au capital de 125.000 €
Siège social : 31 bis rue Victor Massé
75009 PARIS
879 438 307 RCS PARIS
Le 30/06/2021, l’AGO a décidé de
nommer Président M. Jean-Baptiste LE
CARON DE CHOCQUEUSE, 27 rue
Michel Rodange 7624 LAROCHETTE
(LUXEMBOURG) en remplacement de
M. Alexis DYÈVRE. Mention au RCS
de PARIS
AL0124-208875
SCEA DE LA POIVRIERE
SCEA au capital de 1.000 €
siège social : 13 rue Lebon
75017 PARIS
837 888 379 RCS PARIS
Par une ago en date du 05/12/2023, la
collectivité ordinaire des associés a au-
torisé Mme DE SCEY MONTBELIARD
DE BRUN Anne à démissionner de ses
fonctions de Gérante au 31 décembre
2023, nommé Mme D’ALBARET Marie,
8 rue Albert Maignan 72000 LE MANS,
Gérante de la société pour une durée
illimitée à compter du 01/01/2024.
Pour avis, La gérance
AL0124-208884
SCI WALDNER
SCI au capital de 1.000 €
Siège social : 25 rue Pierre Guérin
75016 PARIS
852 239 086 RCS PARIS.
L’AGE du 01/01/2024 a décidé de :
- changer la dénomination sociale qui
devient : WALDNER
- transformer la société en SARL. Ont
été nommés Gérants M. DE WALDNER
DE FREUNDSTEIN Frederic, 25 rue
Pierre Guerin 75016 PARIS et Mme
DEROULEDE Emmanuelle, 25 rue
Pierre Guerin 75016 PARIS
Mention au RCS de PARIS
AL0124-208927
FIBRE COM
SARL au capital de 8.000 €
Siège social : 141 avenue Jean Jaurès
75019 PARIS
813 544 301 RCS PARIS
Le 02/01/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 118-130
avenue Jean Jaurès 75019 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL0124-208950
BLEU BLANC
RENOVATION
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 22 boulevard Jean
Allemane - 95100 ARGENTEUIL
901 558 510 RCS PONTOISE
Suivant délibérations en date du
29/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 78 ave-
nue des Champs Elysées bureau 326,
75008 PARIS. Président : M. JOSE
FILIPE DOS SANTOS COELHO,
22 boulevard Jean Allemane 95100
ARGENTEUIL. Radiation au RCS de
PONTOISE et immatriculation au RCS
de PARIS
AL0124-208994
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
SARL CARNOT 92
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 28 rue Lazare Carnot
92700 COLOMBES
978 127 363 RCS NANTERRE
Le 22/11/2023, par décision unanime,
les associés ont décidé de :
- transférer le siège social au 150 rue
Championnet, bâtiment A BAL 3, 75018
PARIS
- nommer Gérant Mme Dominique
GRANIER 150 rue Championnet 75018
PARIS en remplacement de Mme
Anne-Romane GRANIER VAUCHEZ
Radiation au RCS de NANTERRE et
immatriculation au RCS de PARIS
AL0124-208998
FLIZ
SAS au capital de 1.000 €
Siège social : 60 rue François 1er
75008 PARIS
977 626 118 RCS PARIS
Le 05/01/2024, les associés ont dé-
cidé de transférer le siège social au 50
boulevard Stalingrad, bureau 3, 06300
NICE. Radiation au RCS de PARIS et
immatriculation au RCS de NICE
AL0124-208963
YANNICK SALOMON
SASU au capital de 500 €
Siège social : 21 rue Descombes
75017 PARIS
919 487 314 RCS PARIS
Le 01/11/2022, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 7 bis rue
Decres 75014 PARIS. Modification au
RCS de PARIS
AL0124-209017
INSTITUT DES ARTS
DE LA GESTION PARIS
SAS au capital de 30.000 €
Siège social : 30 boulevard
du Douaumont - 75017 PARIS
911 165 967 RCS PARIS
Le 29/12/2023, l’AGE a pris acte du dé-
part du Directeur Général POPHILLAT
& COMPANY représentée par M.
Arsène POPHILLAT. Mention au RCS
de PARIS
AL0124-209019
GEVIRA INVESTIMENTS
SASU au capital de 15.000 €
Siège social : 24 rue du Champ de
Mars 75007 PARIS
948 866 140 RCS PARIS
Le 04/01/2024, l’associé unique a dé-
cidé d’étendre l’objet social comme
suit : Transactions sur Immeubles et
fonds de commerce; Activités de mar-
chand de biens, d’investissement lo-
catif, et d’asset management tant pour
le compte de la Société que pour le
compte de tiers. Modification au RCS
de PARIS
AL0124-209024
BA&BA
SAS au capital de 400 €
Siège social : 16 avenue de Laumière
75019 PARIS
878 868 652 RCS PARIS
Le 08/01/2024, le Président a décidé
de transférer le siège social au 59
rue de Ponthieu, bureau 326, 75008
PARIS. Modification au RCS de PARIS
AL0124-209028
BROOK GROUP
SAS au capital de 200 €
Siège social : 16 avenue de Laumière
75019 PARIS
878 868 868 RCS PARIS
Le 08/01/2024, le Président a décidé
de transférer le siège social au 59 rue
de Ponthieu, bureau 326 75008 PARIS.
Modification au RCS de PARIS
AL0124-209030
SCI ART MANIA
SCI au capital de 10.000 €
Siège social : 114 avenue Mathias
83120 SAINTE-MAXIME
445 113 145 RCS FRÉJUS
Le 19/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 6 ave-
nue Franklin Delano Roosevelt 75008
PARIS. Gérant : Mme Laure JOUBERT,
9 rue Casimir Pinel 92200 NEUILLY-
SUR-SEINE. Radiation au RCS de
FREJUS et immatriculation au RCS de
PARIS
AL0124-209041
LACOMPTAMOBILE
SAS au capital de 100.000 €
Siège social : 49 rue de Ponthieu
75008 PARIS
853 830 586 RCS PARIS
Le 02/01/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 55 rue
Raspail 92300 LEVALLOIS-PERRET.
Radiation au RCS de PARIS et imma-
triculation au RCS de NANTERRE
AL0124-209046
FCJ (FONCIERE
CARANTA JOUBERT)
SCI au capital de 200 €
Siège social : 114 avenue Mathias
83120 SAINTE-MAXIME
510 210 594 RCS FREJUS
Le 19/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 6 ave-
nue Franklin Delano Roosevelt
75008 PARIS. Gérante : Mme Laure
JOUBERT, 9 rue Casimir Pinel 92200
NEUILLY-SUR-SEINE. Radiation au
RCS de FREJUS et immatriculation au
RCS de PARIS
AL0124-209051
PACIFIQUE WW
SASU au capital de 11.000 €
Siège social : 54 avenue Philippe
Auguste - 75011 PARIS
982 900 979 RCS PARIS
Le 09/01/2024, le Président a décidé
de modifier l’objet social comme suit :
Transport de marchandises avec des
véhicules légers moins de 3.5 tonnes
de PMA. Modification au RCS de
PARIS
AL0124-209091
NAOLYS PATRIMOINE
SARL au capital de 10.000 €
Siège social : 7 rue du Marché
Saint Honoré - 75001 PARIS
890 916 570 RCS PARIS
Le 22/12/2023, par décision unanime,
les associés ont décidé de transférer le
siège social au 5 rue de Rome 75008
PARIS. Modification au RCS de PARIS
AL0124-209103
DE LIGHT FOOD
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 14 avenue de Stalingrad
94800 VILLEJUIF
892 827 270 RCS CRETEIL
Le 02/11/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 28 rue
de Sambre et Meuse 75010 PARIS.
Gérante : Mme MORA ARAGON
MIERIA, 20 rue de la Courneuve 93300
AUBERVILLIERS. Radiation au RCS
de CRETEIL et immatriculation au RCS
de PARIS
AL0124-209109
Dissolution
MILANO
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 39 rue Pascal
75013 PARIS
850 022 823 RCS PARIS
Le 04/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. MOHAMED KAOUACH,
39 rue Pascal 75013 PARIS et fixé le
siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de PARIS
AL0124-208792
ALTHIPIERRE 2
SCI au capital de 1.000 €
Siège social : 32 rue Emile Ménier
75116 PARIS
443 069 042 RCS PARIS
Le 22/12/2023, par décision unanime,
les associés ont décidé la dissolution
anticipée de la société, nommé liquida-
teur M. Alain STENGER, 32 rue Emile
Ménier 75116 PARIS et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS de PARIS
AL0124-208949
FORTUNA
SCI au capital de 2.000 €
Siège social : 84 rue de l’Abbé Carton
75014 PARIS
453 971 830 RCS PARIS
Le 25/05/2021, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. DJILALI BENAMRANE,
84 rue de l’Abbé Carton 75014 PARIS
et fixé le siège de liquidation chez le
liquidateur. Modification au RCS de
PARIS
AL0124-208999
Divers Autres
LA BETE NOIRE
EURL au capital de 1.500 €
Siège social : 41 rue Monge
75005 PARIS
830 827 986 RCS PARIS
Suivant délibérations en date du
30/06/2023, l’associé unique a décidé
de la continuation de la société malgré
un actif inférieur à la moitié du capital
social. Modification au RCS de PARIS
AL0124-209033
Transmission Universelle
de Patrimoine
NOYOCO LAB
SAS au capital de 1.000 €
Siège : 211 rue Saint Maur
75010 PARIS
849 866 116 RCS PARIS
Par décision des associés du
15/01/2023, la société SAS TERA NOA
au capital de 1.000 €, sise 211 rue Saint
Maur 75010 PARIS, 908 420 698 RCS
PARIS, associée unique de la société
NOYOCO LAB, a décidé la dissolution
sans liquidation avec Transmission
Universelle de Patrimoine de cette
société dans les conditions de l’article
1844-5 alinéa 3 du Code civil. Les
créanciers peuvent former opposition
devant le T.C. de PARIS dans les 30
jours de la présente publication
AL0124-208812
Essonne
Constitution
Par acte SSP du 12/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
AD TRADING
Siège social : 80 rue Edouard Vaillant
91200 ATHIS-MONS
Capital : 1.000 €
Objet : Achats, ventes et négociant de
commerce de gros, import-export
Président : Mme Alice SCHEUBER,
80 rue Edouard Vaillant 91200
ATHIS-MONS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-208775
21
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
Par acte SSP du 18/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ADHARSARAH BEAUTY
Siège social : 2 avenue du Maréchal
Foch 91510 LARDY
Capital : 1.000 €
Objet : Salon d’esthétique et d’onglerie
Présidente : Mme Sopana
RAMACHCHANDRAN, 1 rue du Parc
du Moulin Chamois 91150 ETAMPES
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-208916
Par acte SSP du 28/12/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
FDND
Siège social : 2 Route d’Angerville
91410 SAINT-ESCOBILLE
Capital : 100 €
Objet : La prise de participation ou
d’intérêts sous toutes formes dans tous
groupements, sociétés, entreprises,
quelle qu’en soit la forme juridique ou
l’objet; la gestion et l’aliénation de ces
participations; l’acquisition, la gestion
et la réalisation de tous titres ou va-
leurs mobilières cotées ou non cotées.
Président : M. Julien, Bernard, David
FONSECA, 2 Route d’Angerville 91410
SAINT-ESCOBILLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-208919
Par acte SSP du 20/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
RPE TRANSPORT
Siège social : 41 rue Saint-Lazare
91100 CORBEIL-ESSONNES
Capital : 100 €
Objet : Exploitation de véhicule de tou-
risme avec chauffeur, négoce de véhi-
cule d’occasion
Président : M. Khalifa HAMROUN,
41 rue Saint-Lazare 91100
CORBEIL-ESSONNES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-208948
Par acte SSP du 01/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
TRAVEL DREAM
Siège social : 4 Résidence les Hautes
Plaines 91940 LES ULIS
Capital : 1.500 €
Objet : Transport des personnes
Président : M. Hassen BOUKHOBZA,
4 Résidence les Hautes Plaines 91940
LES ULIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-208953
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
DOMOTEKPRO
Siège social : 17 avenue de la Rogère
91220 PLESSIS-PATE
Capital : 1.000 €
Objet : Diagnostic habitat, diagnostic
technique, marketing, communication
et plus généralement, toutes opéra-
tions industrielles, commerciales, fi-
nancières, mobilières et immobilières,
pouvant se rattacher directement ou
indirectement à l’objet social et à tous
objets similaires ou connexes.
Président : M. Cédric APOSTOLIDES,
17 avenue de la Rogère 91220
PLESSIS-PATE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
22
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-209000
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
LIYA CONSULTING
Siège social : 15 allée
des Maisonneraies 91390
MORSANG-SUR-ORGE
Capital : 1.000 €
Objet : Conseil en systèmes et logi-
ciels informatiques
Président : Mme Saliha KHOUNI,
15 allée des Maisonneraies 91390
MORSANG-SUR-ORGE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS d’EVRY
AL0124-209040
Modification
THIBOUVILLE
SAS au capital de 3.000 €
Siège : 1 rue Maurice Edouard
92160 ANTONY
811 428 143 RCS NANTERRE
Par décision de l’AGE du 01/12/2023, il
a été décidé de:
- transférer le siège social au 51 ave-
nue Carnot 91300 MASSY. Président:
Mme MIAN ALIA, 61 rue Pierre Semard
77400 LAGNY SUR MARNE
- nommer Président M. MUMTAZ
Tariq, 29 Place du Général Saint Pole
28400 NOGENT LE ROTROU en
remplacement de Mme MIAN ALIA
démissionnaire
Radiation au RCS de NANTERRE et
immatriculation au RCS d’EVRY
AL0124-206944
MED EURO
SASU au capital de 5.000 €
Siège social : 95 ter rue de Paris
91400 ORSAY
910 641 463 RCS EVRY
Le 28/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 72 rue de
Paris, bâtiment 2, 91400 ORSAY, à
compter du 08/12/2023. Modification
au RCS d’EVRY
AL0124-208773
SCM IDISER
SCM au capital de 30.947,15 €
Siège social : 336 Square
des Champs Elysées
91080 EVRY COURCOURONNES
395 110 927 RCS EVRY
En date du 01/01/2024, l’asso-
cié unique a décidé à compter du
01/01/2024 de nommer en qualité de
co-gérante Mme IDIR Ibtissam, 19 rue
Auguste Chaude 91070 BONDOUFLE.
Modification au RCS d’EVRY
AL0124-209027
ASIAN TIME
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 9 rue Gambetta
91290 ARPAJON
948 832 605 RCS EVRY
Le 17/11/2023, l’AGE a décidé de
nommer Président M. Madjid SAHED
19 Place de la Division Leclerc, chez
M. SAHED ABDERRAHMANE 94800
VILLEJUIF en remplacement de M.
Reda MEHADA. Mention au RCS
d’EVRY
AL0124-209074
Dissolution
SOLEIL
SASU au capital de 100 €
Siège social : 6 Square Rodin
91350 GRIGNY
900 570 581 RCS EVRY
Le 18/12/2023, l’AGO a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. Hatem DHAOU, 76
rue de la Folie Regnault 75011 PARIS
et fixé le siège de liquidation au siège
social. Modification au RCS d’EVRY
AL0124-208920
PMA TRANSPORT
SASU au capital de 500 €
Siège social : 41 rue Saint-Lazare
91100 CORBEIL-ESSONNES
902 104 702 RCS EVRY
Le 23/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nommé
liquidateur M. KHALIFA HAMROUN,
41 rue Saint-Lazare 91100 CORBEIL-
ESSONNES et fixé le siège de liqui-
dation au siège social. Modification au
RCS d’EVRY
AL0124-208992
ALUR TECHNOLOGY
SASU au capital de 2.000 €
Siège social : 31 avenue de Bretagne
91170 VIRY-CHATILLON
882 090 731 RCS EVRY
Le 30/06/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur Mme Grace Annick
BISSI, 31 avenue de Bretagne 91170
VIRY-CHATILLON et fixé le siège de
liquidation au siège social. Modification
au RCS d’EVRY
AL0124-209086
Clôture de Liquidation
SOLEIL
SASU au capital de 100 €
Siège social : 6 Square Rodin
91350 GRIGNY
900 570 581 RCS EVRY
Le 18/12/2023, l’AGO a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le li-
quidateur M. HATEM DHAOU, 76 rue
de la Folie Regnault 75011 PARIS de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter du
18/12/2023. Radiation au RCS d’EVRY
AL0124-208959
PMA TRANSPORT
SASU au capital de 500 €
Siège social : 41 rue Saint-Lazare
91100 CORBEIL-ESSONNES
902 104 702 RCS EVRY
Le 23/12/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le
liquidateur M. KHALIFA HAMROUN,
41 rue Saint-Lazare 91100 CORBEIL-
ESSONNES de son mandat et constaté
la clôture des opérations de liquidation
à compter du 23/12/2023. Radiation au
RCS d’EVRY
AL0124-208993
Divers Autres
SAUDEM MAZIERE
SAS au capital de 160.986, 17 €
Siège social : 16 rue Jean Mermoz
91080 EVRY-COURCOURONNES
662 037 043 RCS EVRY
Suivant délibérations en date du
30/06/2023, l’associé unique a décidé
de la continuation de la société malgré
un actif inférieur à la moitié du capital
social. Modification au RCS d’EVRY
AL0124-208778
Hauts-de-Seine
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Constitution
Par acte SSP du 01/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
BURJ BEAUTY
Sigle : BJB
Siège social : 99 avenue Achille Peretti
92200 NEUILLY-SUR-SEINE
Capital : 100 €
Objet : La société a pour objet, en
france et à l’étranger : conseil en
beauté et soins extension et rehausse-
ment de cils, maquillage permanent ou
semi permanent, prothésiste ongulaire.
Formation à distance et en présentiel
de mise en beauté et bien être. création
de support pédagogiques. La vente et
la distribution de matériels et marchan-
dises de soins dédiés aux profession-
nels et aux particuliers. Coaching per-
sonnel et professionnel.
Président : Mme Hanane HAFRAOUI,
1 rue du Haut de la Noue 92390
VILLENEUVE-LA-GARENNE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Les actions
sont librement cessibles entre action-
naires uniquement avec accord du
Président de la Société.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208760
Par acte SSP du 02/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
NIGHT4GOOD
Siège social : 53 rue des Peupliers
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
Capital : 2.000 €
Objet : Service de presse en ligne,
activité des agence de presse. Edition
et diffusion de programmes, portails in-
ternet. La vente d’espaces publicitaires
sous toutes ses formes, la régie publi-
citaire de supports media
Président : Mme Cynthia ILLOUZ,
53 rue des Peupliers 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Les actions
de la société ne pourront être cédées,
sauf entre associés ou au profit d’un
conjoint, d’un ascendant ou d’un des-
cendant, qu’après agrément préalable
de la société donné par décision des
associés prises
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208796
Par acte SSP du 04/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
COIFFURE DES AMIS
Siège social : 113 avenue Aristide
Briand 92120 MONTROUGE
Capital : 1.000 €
Objet : Salon de coiffure
Président : M. Malek MENECEUR,
11 Impasse Sainte Yvonne 94800
VILLEJUIF
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208881
Par acte SSP du 28/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
ASTRAL TELECOM
Siège social : 8 avenue de Verdun
92260 FONTENAY-AUX-ROSES
Capital : 100 €
Objet : Installation maintenance et
dépannage des lignes adsl et fibre
optique avec une expertise dans la
maintenance et la vente des appareils
télécom.
Président : M. Masiré N’DIAYE,
8 avenue de Verdun 92260
FONTENAY-AUX-ROSES
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208917
Par acte SSP du 28/11/2023, il a été
constitué une SAS dénommée :
DUBAI MALL
Siège social : 18 boulevard Gallieni
92230 GENNEVILLIERS
Capital : 1.000 €
Objet : Vente de livres, textiles, ba-
zar, divertissements, jouets, produits
cosmétiques, produits naturels, par-
fums, crèmes, import et export de ces
produits. vente en gros, demi gros et
détail.
Président : M. Christopher LEPINE,
18 avenue Léon Blum 78130 LES
MUREAUX
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208939
Par acte SSP du 06/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
TUB’S ENERGIE
& DIAGNOSTIC
Siège social : 3 rue René Barthélémy
92160 ANTONY
Capital : 1 €
Objet : Réalisation d’audits énergé-
tiques, conseil, études et ingénierie
technique. diagnostic immobilier, états
des lieux relatifs à la situation sanitaire
et sécuritaire d’un logement ou d’un
immeuble.
Président : M. Dylan TUBIANA, 3 rue
René Barthélémy 92160 ANTONY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208941
Par acte SSP du 05/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
HARRY’S CONDUITE
ANTONY
Siège social : 36 rue Mirabeau 92160
ANTONY
Capital : 1.000 €
Objet : Auto-moto école, centre de
formations, centre de récupération de
points
Présidente : Mme MELODIE
MISSAKIAN, 55 avenue Jean Zay
93190 LIVRY-GARGAN
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208971
Par acte SSP du 05/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
LUCIDA EDGE
Siège social : 26 rue de Paris 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT
Capital : 1.000 €
Objet : Conseil et accompagnement
des entreprises dans le domaine de
l’informatique et du digital. Et plus gé-
néralement, la réalisation de toutes
opérations de quelque nature qu’elles
soient, économiques ou juridiques,
industrielles ou financières, civiles ou
commerciales, mobilières ou immo-
bilières, pouvant se rattacher directe-
ment ou indirectement à l’objet sus visé
et à tous objets similaires ou connexes
pouvant favoriser son extension ou son
développement.
Président : M. Paul-Emmanuel
DELATTRE, 26 rue de Paris 92100
BOULOGNE-BILLANCOURT
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-208990

Par acte SSP du 24/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
NV CONSEIL
Siège social : 7 rue des Salles 92400
COURBEVOIE
Capital : 1.000 €
Objet : Conseil en informatique.
Activité de prestations de conseil pour
les affaires. Conseil en gestion et de
conseil en développement straté-
giques. Prestation de services auprès
des particuliers et des entreprises.
Activité de sécurité, activité liée au sys-
tème de sécurité, location de voitures
sans chauffeurs, petit entretien et répa-
ration de véhicule ambulant
Président : Mme NORAH VIEGAS, 7
rue des Salles 92400 COURBEVOIE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-209038
Par acte SSP du 08/11/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
THE BARBERS CITY
Siège social : 272 avenue Aristide
Briand 92220 BAGNEUX
Capital : 100 €
Objet : Coiffeur barbier, achat et vente
de produits cosmétiques pour hommes.
Président : M. abdelkader SMATI, 4
allée des Helvetes 91300 MASSY
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : librement
cessible avec accord de la collectivité
d’associés
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de NANTERRE
AL0124-209045
Modification
ASSET FORMATION
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 96 rue Paradis
13006 MARSEILLE
918 433 384 RCS MARSEILLE
Suivant délibérations en date du
29/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 6 rue
des Bateliers bureau 3, 92110 CLICHY.
Président : Mme Johanna SONIGO,
1 Square du Vaucluse 75017 PARIS.
Radiation au RCS de MARSEILLE et
immatriculation au RCS de NANTERRE
AL0124-208774
SPORT SANTE
PERFORMANCE
SASU au capital de 100 €
Siège social : 31 bis avenue Henri
Martin - 92000 NANTERRE
950 719 468 RCS NANTERRE
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 58 rue
Henri Poincaré 92600 ASNIERES-
SUR-SEINE. Modification au RCS de
NANTERRE
AL0124-208913
EURO ISO
SAS au capital de 150.000 €
Siège social : 44, avenue
Georges Pompidou
92300 LEVALLOIS-PERRET
831 280 078 RCS NANTERRE
L’AGE du 14/12/2023 a décidé de :
- modifier l’objet social comme suit :
études et conseils en rénovation éner-
gétique. Identification des gisements
d’économies d’énergie et valorisation
sous forme de certificats d’économies
d’Energie. Achat et vente de certificats
d’économies d’Energie, audit ther-
mique des bâtiments, conseil en effi-
cacité énergétique sur les marchés de
l’habitat, du tertiaire, des entreprises et
des collectivités locales.
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
- porter le capital social à 500.000 €
Mention au RCS de NANTERRE
AL0124-209022
O’TOP TRANSPORT
SASU au capital de 10.000 €
Siège social : 4 rue des Colibris
92220 BAGNEUX
895 195 014 RCS NANTERRE
Le 07/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 25 ave-
nue Bonnevay 69350 MULATIERE.
Radiation au RCS de NANTERRE et
immatriculation au RCS de LYON
AL0124-208915
ABED TRAVEL SERVICE
SASU au capital de 10.000 €
Siège social : 189 rue Porte de Trivaux
92140 CLAMART
905 153 995 RCS NANTERRE
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé
d’étendre l’objet social comme suit :
Transport public routier de personnes +
de 10 places avec conducteur compris.
Modification au RCS de NANTERRE
AL0124-208996
LACOMPTAMOBILE
SAS au capital de 100.000 €
Siège social : 49, rue de Ponthieu
75008 PARIS
853 830 586 RCS PARIS
Le 02/01/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 55 rue
Raspail 92300 LEVALLOIS-PERRET.
Président : M. Jonathan PARIENTE, 7
rue de Fontenay 92320 CHATILLON.
Radiation au RCS de PARIS et imma-
triculation au RCS de NANTERRE
AL0124-209048
GUILLON FLEURS SARL
SARL au capital de 45.000 €
Siège social : 120 boulevard Raspail
75006 PARIS
315 517 854 RCS PARIS
Par décision de l’Assemblée Générale
Mixte du 28/02/2023, il a été décidé
de transférer le siège social au 4 rue
Gallieni 92240 MALAKOFF à comp-
ter du 28/02/2023. Gérant : M. Jean-
François GUILLON, 39 Hartington
Road W4 CHISWICK (ROYAUME-
UNI). Radiation au RCS de PARIS et
immatriculation au RCS de NANTERRE
AL0124-209077
Dissolution
EADX
SASU au capital de 3.000 €
Siège social : 7 rue Claude Matrat
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
889 924 932 RCS NANTERRE
Le 30/11/2023, l’associé unique a déci-
dé la dissolution anticipée de la société,
nommé liquidateur M. Eddy ANDRE, 7
rue Claude Matrat 92130 ISSY-LES-
MOULINEAUX et fixé le siège de liqui-
dation au siège social. Modification au
RCS de NANTERRE
AL0124-208997
FSBE CONSULTING
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 88 rue Armand Silvestre
92400 COURBEVOIE
820 358 042 RCS NANTERRE
Le 31/12/2023, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société, nom-
mé liquidateur M. Serge BENHAMOU,
88 rue Armand Silvestre 92400
COURBEVOIE et fixé le siège de liqui-
dation au siège social. Mention au RCS
de NANTERRE
AL0124-209011
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
BLACK ORCHID
SARL en liquidation
au capital de 2.500 €
Siège social : 81 avenue
Jean Baptiste Clément
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
814 673 711 RCS NANTERRE
Aux termes des décisions de l’associée
unique en date du 31/12/2023 :
Il a été décidé la dissolution anti-
cipée de la Société à compter du
31/12/2023 et sa mise en liquida-
tion. L’associée unique Mme Chloé
BLUM BLANCHARD, 81 avenue Jean
Baptiste Clément 92100 BOULOGNE-
BILLANCOURT exercera les fonctions
de Liquidateur durant la période de li-
quidation. Le siège de la liquidation est
fixé 81 avenue Jean Baptiste Clément
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT,
adresse à laquelle toute correspon-
dance devra être envoyée, et, actes et
documents relatifs à la liquidation de-
vront être notifiés. Le dépôt des actes
et pièces relatifs à la liquidation sera
effectué au greffe du tribunal de com-
merce de NANTERRE. Mention sera
faite au RCS de NANTERRE
Pour avis
AL0124-209026
CEDRE CALVAIRE
PATRIMOINE
EURL au capital de 7.500 €
Siège social : 27 rue Pierre Curie
92320 CHATILLON
487 595 456 RCS NANTERRE
Le 31/12/2023, l’AGE a décidé la disso-
lution anticipée de la société, nommé li-
quidateur M. PASCAL CRISTOFINI, 27
rue Pierre Curie 92320 CHATILLON
et fixé le siège de liquidation au siège
social. La correspondance est à adres-
ser à OPTEAM COMPTA, 145 chemin
de Bois Manie 69440 TALUYERS.
Modification au RCS de NANTERRE
AL0124-209088
Clôture de Liquidation
UNDER STORY
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 112 rue Louis Rouquier
92300 LEVALLOIS-PERRET
889 317 905 RCS NANTERRE
Le 05/01/2024, l’associé unique a ap-
prouvé les comptes de liquidation, dé-
chargé le liquidateur M. Julien RIBON,
73 rue Carnot 92300 LEVALLOIS-
PERRET de son mandat et constaté la
clôture des opérations de liquidation à
compter du 05/01/2024. Radiation au
RCS de NANTERRE
AL0124-208954
FSBE CONSULTING
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 88 rue Armand Silvestre
92400 COURBEVOIE
820 358 042 RCS NANTERRE
Le 31/12/2023, l’AGO a approuvé
les comptes de liquidation, déchargé
le liquidateur Serge BENHAMOU,
88 rue Armand Silvestre 92400
COURBEVOIE de son mandat et
constaté la clôture des opérations de
liquidation au 31/12/2023. Radiation au
RCS de NANTERRE
AL0124-209012
Location Gérance
Suivant acte SSP en date du
03/01/2024
A3F TRANSPORT
SARL au capital de 1.000 €, sise 46
avenue Adolphe Schneider 92140
CLAMART, 809 593 296 RCS
NANTERRE, a donné à titre de loca-
tion-gérance à
IRANI MOHAMMAD
EURL au capital variable de 1.000€,
sise 23 rue Louis Pouey 92800
PUTEAUX, 521 339 010 RCS
NANTERRE, un fonds de commerce
de location-gérance taxi sis et exploité
23 rue Louis Pouey 92800 PUTEAUX,
du 04/01/2024 au 31/12/2024.
Renouvelable par tacite reconduction
AL0124-208836
Suivant acte SSP en date du
15/07/2023, il a été décidé de rési-
lier la location-gérance du fonds
de commerce de Taxi, sis et exploité
39 Bis rue Madame de Sanzillon
92110 CLICHY, consentie depuis le
21/01/2021 par M. Taoufik AATAR, 34
rue Georges boisseau 92110 CLICHY,
au profit de M. Aziz EL HAFIDI, 39
Bis rue madame de sanzillon 92110
CLICHY. La résiliation a pris effet à
compter du 15/07/2023
AL0124-208892
Suivant acte SSP en date du
27/12/2023, il a été décidé de rési-
lier la location-gérance du fonds de
commerce d’achat, vente, distribu-
tion, représentation de tous produits
alimentaires, prestations de services
et commissionnaire pour tout ce qui
concerne l’alimentation en général, sis
et exploité 28 rue Fulgence Bienvenue,
Immeuble E 6ème étage 92231
GENNEVILLIERS Cedex, consentie
depuis le 27/04/2013 par la société
OCAP
SARL au capital de 7.622,45 €, sise
28 rue Fulgence Bienvenue 92231
GENNEVILLIERS Cedex, 410 717
037 RCS NANTERRE, au profit de la
société
OCAP FRANCE
SARL au capital de 1.000 €, sise
8 rue des Entrepreneurs 78420
CARRIERES-SUR-SEINE, 792 751
091 RCS VERSAILLES. La résiliation
a pris effet à compter du 30/09/2023
AL0124-209021
Vente de Fonds
Suivant acte SSP en date du
07/11/2023 enregistré le 08/12/2023 au
SIE de NANTERRE, dossier N° 2023
00078223, référence N°9224P02 2023
04821,
SAS UNICA
SAS au capital 2.000 €, sise 53
avenue Pierre Brossolette 92120
MONTROUGE, 897 813 192 au RCS
de NANTERRE, a cédé à
FOOD FUSION 92
SAS au capital 1.000 €, sise 53
avenue Pierre Brossolette 92120
MONTROUGE, en cours d’enregis-
trement au RCS de NANTERRE, un
fonds de commerce de pizzeria ou
restauration rapide sur place ou à em-
porter à l’exclusion de toute autre utili-
sation, sis et exploité 53 avenue Pierre
Brossolette 92120 MONTROUGE.
Comprenant le contrat de bail portant
sur les locaux situés au 53 rue Pierre
Brossolette à Montrouge, la clientèle et
l’achalandage, l’enseigne, le matériel,
le mobilier, servant à l’exploitation du
fonds de commerce tels qu’inventoriés
par le commissaire- priseur moyennant
le prix de 20.000 €. La date d’entrée en
jouissance est fixée au 11/06/2023. Les
oppositions sont reçues dans les 10
jours de la dernière date des publicités
légales à l’adresse suivante : Maître
Marc SENECHAL, 15 rue de l’Hôtel de
Ville 92200 NEUILLY-SUR-SEINE
AL0124-208745
Seine-Saint-Denis
Constitution
Par acte SSP du 05/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
ASS INVEST
Siège social : 30 rue Romain Rolland
93410 VAUJOURS
Capital : 99.000 €
Objet : La prise de participation, la
détention et la gestion d’actions ou
de parts sociales, dans toutes socié-
tés constituées ou à constituer sous
quelque forme que ce soit, industrielles,
commerciales, financières, agricoles,
immobilières ou autres; la prise de
participation dans des sociétés ayant
elles-mêmes pour objet l’acquisition de
biens pour se constituer un patrimoine,
le gérer et organiser sa transmission
Président : M. ABDOU-RAHMAN
EZZEDDINE, 30 rue Romain Rolland
93410 VAUJOURS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de BOBIGNY
AL0124-208973
Modification
LE W
SASU au capital de 2.000 €
Siège social : 1-17, 1 rue Parmentier
93100 MONTREUIL
831 283 155 RCS BOBIGNY
L’AGE du 28/12/2023 a décidé de :
- changer la dénomination sociale qui
devient : LE SMILE
- nommer Président M. RAOUF
MESSAOUDI, 1 rue Paul Doittau 91100
CORBEIL-ESSONNES en remplace-
ment de M. MESSAOUD BOUACHE
Mention au RCS de BOBIGNY
AL0124-208761
NORAZPROTECT
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 44 rue de la Mairie
95330 DOMONT
922 000 690 RCS PONTOISE.
L’AGE du 21/12/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 54 ave-
nue Henri Barbusse 93700 DRANCY
- nommer Gérant M. HAKIM SAIDI 12
rue Maurice Gallais 93150 LE BLANC-
MESNIL en remplacement de M. AZIZ
KHOUADRI
Radiation au RCS de PONTOISE et
immatriculation au RCS de BOBIGNY
AL0124-208814
FAFAFIBRE
SASU au capital de 2.000 €
Siège social : 17 boulevard
de la Muette
95140 GARGES-LES-GONESSE
952 755 270 RCS PONTOISE.
L’AGE du 04/01/2024 a décidé de :
- transférer le siège social au 45 ave-
nue de la Division Leclerc 93350 LE
BOURGET
- nommer Président M. Sami LAROUM,
45 avenue de la Division Leclerc 93350
LE BOURGET en remplacement de M.
Bryan DEGNY
Radiation au RCS de PONTOISE et
immatriculation au RCS de BOBIGNY
AL0124-208962
GARAGE ZURICH
SAS au capital de 2.000 €
Siège social : 21 rue de Zurich
76600 LE HAVRE
884 509 159 RCS LE HAVRE
L’AGE du 28/12/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 34
rue Honoré de Balzac 93120 LA
COURNEUVE
- changer la dénomination sociale qui
devient : BOR AUTO
- nommer Président M. Roman
BORONIR 34 rue Honoré de Balzac
93120 LA COURNEUVE en remplace-
ment de Mme Altun DADOYAN
Radiation au RCS du HAVRE et imma-
triculation au RCS de BOBIGNY
AL0124-208995
EQIPE
SAS au capital de 50.000 €
Siège social : 16 rue Rottembourg
75012 PARIS
890 435 837 RCS PARIS
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 261 rue
de Paris, étage 2, 93100 MONTREUIL.
Président : ALCYR, SARL au capital de
500.000 €, sise 5 avenue du Général
de Gaulle 94160 SAINT-MANDE, 538
737 743 RCS CRETEIL. Radiation au
RCS de PARIS et immatriculation au
RCS de BOBIGNY
AL0124-209092
23
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
ID CONNEXION
SAS au capital de 7.622,42 €
Siège social : 16 rue Rottembourg
75012 PARIS
410 106 777 RCS PARIS
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 261 rue de
Paris 93100 MONTREUIL. Président :
ALCYR, SARL au capital de 500.000€,
sise 5 avenue du Général de Gaulle
94160 SAINT-MANDE, 538 737 743
RCS CRETEIL. Radiation au RCS de
PARIS et immatriculation au RCS de
BOBIGNY
AL0124-209093
ROSIEHAUL
SASU au capital de 10.000 €
Siège social : 2 rue Auguste Polissard
93140 BONDY
888 325 925 RCS BOBIGNY
L’AGE du 09/01/2024 a décidé de
modifier l’objet social à compter du
09/01/2024.
Ancien objet social : transport rou-
tier de marchandises ou location de
vehicules industriels pour le transport
routier de marchandises avec conduc-
teurs, assures a l’aide de vehicules
tous tonnages.
Nouvel objet social : transports de
marchandises ou location de vehicules
avec conducteurs destines au transport
de marchandises a l’aide de vehicules
n’excedant pas 3,5 tonnes.
L’article 4 des statuts a été modifié en
conséquence. Modification au RCS de
BOBIGNY
Nguyen Rosalie
AL0124-209098
Clôture de Liquidation
CONOX CONSULTING
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 65 Sentier
de la Fontaine au Boucher
93110 ROSNY-SOUS-BOIS
801 500 331 RCS BOBIGNY
Le 21/12/2023, l’associé unique a ap-
prouvé les comptes de liquidation,
déchargé le liquidateur M. Antoine
COLINOT, 65 Sentier de la Fontaine au
Boucher 93110 ROSNY-SOUS-BOIS
de son mandat et constaté la clôture
des opérations de liquidation à comp-
ter du 30/11/2023. Radiation au RCS
de BOBIGNY
AL0124-208789
Location Gérance
Suivant acte SSP en date du
02/01/2024, Mme Najia SAIBI, 31, al-
lée Kruger 93320 PAVILLONS-SOUS-
BOIS, a donné à titre de location-gé-
rance à
CAB DRIVER MI
SASU au capital de 100 €, sise 12
Square Aquitaine 95100 ARGENTEUIL,
982 615 619 RCS PONTOISE, un
fonds de commerce de transport de
personnes par Taxis sis et exploité
31 allée Kruger 93320 PAVILLONS-
SOUS-BOIS, du 02/01/2024 au
31/12/2024. Renouvelable par tacite
reconduction
AL0124-208894
Val-de-Marne
Constitution
Avis est donné de la constitution d’une
SCI dénommée:
ARANYA
Siège social : 12 rue Jeanne d’arc
94320 THIAIS
Capital : 1.000 €, apports en numéraire
Objet : La Société a pour objet directe-
ment ou indirectement, tant en France
qu’à l’étranger : l’acquisition d’un im-
meuble, l’administration et l’exploitation
par bail, location ou autrement dudit
immeuble et de tous autres immeubles
bâtis dont elle pourrait devenir proprié-
taire ultérieurement, par voie d’acqui-
sition, échange, apport ou autrement,
24
éventuellement et exceptionnellement
l’aliénation du ou des immeubles deve-
nus inutiles à la Société, au moyen de
vente, échange ou apport en société
Gérant : M. Alain-Jean LANGLOIS, 12
rue Jeanne d’arc 94320 THIAIS
Clauses d’agréments : Les parts
sociales sont cessibles sous réserve
d’agrément dans tous les cas
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-208739
Par acte SSP du 26/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
SMART FRANCE
REPARATION
Siège social : 76 avenue d’Alasace
Lorraine 94600 CHOISY-LE-ROI
Capital : 9.400 €
Objet : Commerce de détail de maté-
riels de télécommunication en magasin
spécialisé, achat vente de smartphone
et électroménager, objet de décoration
et équipements maison et accessoires,
réparation d’équipements de commu-
nication, services de réparation d’équi-
pements de communication, de smart-
phone et électroménager
Président : M. Faozi MIFTAH, 76
avenue d’Alsace Lorraine 94600
CHOISY-LE-ROI
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-208800
Par acte SSP du 03/01/2024, il a été
constitué une SAS dénommée :
R&S HOLDING
Siège social : 6 rue Simone de
Beauvoir 94140 ALFORTVILLE
Capital : 100 €
Objet : La prise de participation ou
d’intérêts sous toutes formes dans tous
groupements, sociétés, entreprises,
quelle qu’en soit la forme juridique ou
l’objet; la gestion et l’aliénation de ces
participations; l’acquisition, la gestion
et la réalisation de tous titres ou va-
leurs mobilières cotées ou non cotées.
Président : M. El Mehdi GUERGAB,
6 rue Simone de Beauvoir 94140
ALFORTVILLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-208819
Par acte SSP du 26/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
MIM CONSULTING
Siège social : 71 rue du Maréchal
Leclerc 94410 SAINT-MAURICE
Capital : 1.000 €
Objet : Apporteur d’affaires
Président : M. Nathanael CHICHE,
71 rue du Maréchal Leclerc 94410
SAINT-MAURICE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-208838
Par acte SSP du 23/11/2023, il a été
constitué une SARL dénommée :
Z&Y
Siège social : 77 Grande
Rue Charles de Gaulle 94130
NOGENT-SUR-MARNE
Capital : 5.000 €
Objet : Restauration traditionnelle,
plats à emporter et à consommer sur
place
Gérant : M. ZHANG Yifan, 96 avenue
de Saige 33600 PESSAC
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-208840
Par acte SSP du 01/06/2023, il a été
constitué une SARL dénommée :
8014
Siège social : 7 avenue de l’Abbe
Roger Derry 94400 VITRY-SUR-SEINE
Capital : 1.000 €
Objet : Restauration types rapide,
vente des boissons non alcoolisée
Gérance : M. CHIBI FAYCAL, 16 rue
Voltaire 94400 VITRY-SUR-SEINE
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209006
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
M QUATRE TRANSPORT
Siège social : 6 allée Georges Braque
94000 CRETEIL
Capital : 100 €
Objet : Activite de transport de per-
sonne en voiture de transport avec
chauffeur (VTC)
Président : M. MARTIN THIERRY
AMOUGOU, 6 allée Georges Braque
94000 CRETEIL
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209039
Par acte SSP du 02/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
STKM BATIMENT
Siège social : 8 rue d’Estienne d’Orves
94000 CRETEIL
Capital : 1.000 €
Objet : Isolation, rénovation, peinture,
plomberie, sous traitance
Président : M. Mohamed KAOUACH,
7 allée Marie Laurent 75020 PARIS
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209052
Par acte SSP du 05/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
AKSS
Siège social : 61 rue Marcel Bourdarias
94140 ALFORTVILLE
Capital : 1.000 €
Objet : La construction de maisons in-
dividuelles, les travaux de maçonnerie
générale et gros oeuvre de bâtiment.
Président : M. Apkar KABAYAN,
61 rue Marcel Bourdarias 94140
ALFORTVILLE
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209070
Par acte SSP du 28/12/2023, il a été
constitué une SASU dénommée :
LES AS DU VTC
Siège social : 5 bis avenue de la
Republique 94200 IVRY-SUR-SEINE
Capital : 500 €
Objet : La société a pour objet tant en
France qu’à l’étranger : L’exploitation,
directe ou indirecte, d’une activité de
véhicule de tourisme avec chauffeur
(VTC). Service de chauffeur privé, mise
à disposition personnalisée de véhi-
cules. L’achat ou location de véhicules
automobiles, neufs ou d’occasion.
L’achat, la vente, la prise à bail, la loca-
tion, la gérance, la participation directe
ou indirecte par tous moyens ou sous
quelque forme que ce soit, à toutes
entreprises et à toutes sociétés créées
ou à créer, ayant le même objet ou
un objet similaire ou connexe. Et plus
généralement toutes opérations in-
dustrielles, commerciales, financières,
mobilières ou immobilières pouvant se
rattacher directement ou indirectement
à l’objet social ci-dessus spécifié ou à
tout autre objet similaire ou connexe.
Président : M. ALAIN IBRAHIM
ERGIL, 5 bis avenue de la Republique
94200 IVRY-SUR-SEINE
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209075
Par acte SSP du 08/01/2024, il a été
constitué une SASU dénommée :
PROTYS
Siège social : 70 avenue d’Alfortville
94600 CHOISY-LE-ROI
Capital : 1.000 €
Objet : La société a pour objet, en
france et à l’étranger, l’exercice des ac-
tivités suivantes : conseil en propriété
intellectuelle, conseil et assistance à
la protection des droits de propriété
intellectuelle, notamment la propriété
industrielle (marques, brevets, dessins
et modèles), la propriété littéraire et
artistique (droit d’auteur, droits voisins)
et les droits sui generis; assistance à
la valorisation des droits de propriété
intellectuelle, notamment par la négo-
ciation de licences, la cession de droits
ou l’exploitation de droits; défense
des droits de propriété intellectuelle,
notamment en cas de contrefaçon ou
d’atteinte aux droits; conseil en régle-
mentation. conseil et assistance en
matière de réglementation, notamment
en droit de la concurrence, droit de la
consommation, droit de l’environne-
ment, droit de la santé, etc.; assistance
à la conformité à la réglementation,
notamment par la mise en place de
procédures et de système de gestion;
défense en cas de litiges en matière de
réglementation.
Présidente : Mme Clotilde LABADY,
70 avenue d’Alfortville 94600
CHOISY-LE-ROI
Admissions aux assemblées et
droits de vote : Tout Actionnaire est
convoqué aux Assemblées. Chaque
action donne droit à une voix.
Clauses d’agréments : Actions li-
brement cessibles entre associés
uniquement.
Durée : 99 ans à compter de l’immatri-
culation au RCS de CRETEIL
AL0124-209100
Modification
LYAM TECHNOLOGIES
SASU au capital de 5.000 €
Siège : 41 avenue de Paris
$94300 VINCENNES
834 394 504 RCS CRETEIL
Par décision de l’AGE du 02/07/2023, il
a été décidé de transférer le siège so-
cial au 31 Cours des Juilliottes 94700
MAISONS ALFORT. Mention au RCS
de CRETEIL
AL0124-207713
LIZA IREM
SAS au capital de 100 €
Siège social : 46 avenue Henry
Dunant
94350 VILLIERS-SUR-MARNE
978 863 439 RCS CRETEIL
Le 27/10/2023, le Président a dé-
cidé de transférer le siège social au
66 avenue de la République 94500
CHAMPIGNY-SUR-MARNE, à comp-
ter du 27/11/2023. Modification au RCS
de CRETEIL
AL0124-208753
M’A CONSEILS
SASU au capital de 500 €
Siège social : 786 avenue Maurice
Thorez, 1 Résidence du Plateau
étage 8 appartement 17
94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
979 920 204 RCS CRETEIL
Le 02/01/2024, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 10 rue des
Coutures Saint Gervais 75003 PARIS.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de PARIS
AL0124-208791
RPE ELECTRONIC
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 15 allée Ange Gabriel
94600 CHOISY-LE-ROI
982 478 422 RCS CRETEIL
Le 29/12/2023, l’AGE a décidé de
nommer Président Mme Fatoumata
DIAKHABY 15 allée Ange Gabriel
94600 CHOISY-LE-ROI en remplace-
ment de M. Amadou DIOP. Mention au
RCS de CRETEIL
AL0124-208793
NADINE
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 157 bis rue Jean Jaurès
94700 MAISONS-ALFORT
919 004 473 RCS CRETEIL
Le 12/12/2023, l’AGE a décidé de
nommer Gérant M. Khaireddine ZERIG
50 avenue du Maréchal de Lattre de
Tassigny 94000 CRETEIL en rempla-
cement de M. Ali KEFI. Mention au
RCS de CRETEIL
AL0124-208798
AHMOSIS CONSULTING
SASU au capital de 100.000 €
Siège social : 12 rue des Sablières
94000 CRETEIL
835 078 437 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
01/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 17 Clos
du Bout Pecheret 77600 JOSSIGNY.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de MEAUX
AL0124-208801
AHMOSIS GROUP
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 12 rue des Sablières
94000 CRETEIL
951 479 328 RCS CRETEIL
Suivant délibérations en date du
01/12/2023, l’associé unique a décidé
de transférer le siège social au 17 Clos
du Bout Pecheret 77600 JOSSIGNY.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de MEAUX
AL0124-208808
FM BUILDING
SCI au capital de 1.000 €
Siège social : 12 rue des Sablières
94000 CRETEIL
951 791 383 RCS CRETEIL
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 17 Clos
du Bout Pecheret 77600 JOSSIGNY.
Radiation au RCS de CRETEIL et im-
matriculation au RCS de MEAUX
AL0124-208810
ACJ’EXPRESS
SARL au capital de 3.000 €
Siège social : 201 boulevard Michelet
13008 MARSEILLE
809 462 203 RCS MARSEILLE
Le 26/12/2023, l’AGE a décidé de
transférer le siège social au 25
Commune de Paris 94400 VITRY-
SUR-SEINE. Gérant : M. Choukri
BEN OMRANE, 4 boulevard Lei Roure
13009 MARSEILLE. Radiation au RCS
de MARSEILLE et immatriculation au
RCS de CRETEIL
AL0124-208912
LA MONA
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 2 bis avenue Foch
94160 SAINT-MANDE
920 954 047 RCS CRETEIL
Le 01/12/2023, l’AGE a décidé de nom-
mer Président M. Aziez BEDDAI 65 rue
Marx Dormoy 92260 FONTENAY-AUX-
ROSES en remplacement de Mme
Naya ABDELLATIF. Mention au RCS
de CRETEIL
AL0124-209071

LE FOURMIES
SASU au capital de 2.000 €
Siège social : 19 bis rue Cousin
Corbier - 59610 FOURMIES
849 023 809 RCS VALENCIENNES
L’AGE du 13/11/2023 a décidé de :
- transférer le siège social au 86
rue Paul Vaillant Couturier 94400
VITRY-SUR-SEINE
- modifier l’objet social comme suit :
Régie, production, décoration artis-
tique, décorateur, collaboration artis-
tique, producteur de flux audiovisuels et
musicaux, communication, marketing
- nommer Président M. PAULO
ALEXANDRE DUARTE LIVRAMENTO,
1 allée du Murier 94310 ORLY en rem-
placement de M. YACINE SADDI
Radiation au RCS de VALENCIENNES
et immatriculation au RCS de CRETEIL
AL0124-209007
ECOLE
DE MANAGEMENT
DE CRETEIL
SAS au capital de 10.000 €
Siège social : 68-70 avenue
du Général de Gaulle, Metroscop
94000 CRETEIL
950 759 100 RCS CRETEIL
Le 29/12/2023, l’AGE a pris acte du
départ du Directeur Général Délégué
POPHILLAT & COMPANY représentée
par M. Arsène POPHILLAT. Mention au
RCS de CRETEIL
AL0124-209008
SAS FINANCIERE
PIPIERE
SAS au capital de 7.623.000 €
Siège social : 38-40 rue Benoît
Frachon
94500 CHAMPIGNY SUR MARNE
442 395 356 RCS CRETEIL
Les associés de la société
FINANCIERE PIPIERE (ci-avant iden-
tifiée) dans leurs décisions unanimes
prises par acte sous seing privé en
date du 28/12/2023 ont effectué les
modifications suivantes à compter du
01/01/2024 :
1. Ancien Président : SOCOPI, société
anonyme dont le siège est sis 82 Route
Nationale les Landes d’Apigné 35650
LE RHEU, immatriculée au RCS de
Rennes sous le n°402 910 137, repré-
sentée par M. François BIZEUL
Nouveau Président : PIPIERE
ALSACIENNE, SAS dont le siège
social est 8 rue Denis Papin 67400
ILLKIRCH GRAFFENSTADEN, imma-
triculée au RCS de STRASBOURG
sous le n°688 502 525, représentée
par M. Stéphane VAY
2. Ancien Directeur Général : PIPIERE
ALSACIENNE, SAS dont le siège
social est 8 rue Denis Papin 67400
ILLKIRCH GRAFFENSTADEN, imma-
triculée au RCS de STRASBOURG
sous le n°688 502 525, représentée
par M. Stéphane VAY
Nouveau Directeur Général : SOCOPI,
Société Anonyme dont le siège est sis
82 Route Nationale les Landes d’Api-
gné 35650 LE RHEU, immatriculée
au RCS de Rennes sous le n°402
910 137, représentée par M. François
BIZEUL
Mention au RCS de CRETEIL
POUR AVIS
Le Président
AL0124-209014
M2P
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 11, rue Serpente
94500 CHAMPIGNY-SUR-MARNE
793 135 674 RCS CRETEIL
L’AGE du 03/01/2024 a décidé de :
- transférer le siège social au 110
rue de Fontenay, CS 20010 94303
VINCENNES Cedex
- changer la dénomination sociale qui
devient : BEATRICE
Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Vie des sociétés, ventes judiciaires, avis judiciaires, appel d’offres, arrêtés préfectoraux, enquêtes publiques
- nommer Gérant M. Yakub BADABHAI,
10 Mail Victor Jarra 93160 NOISY-
LE-GRAND en remplacement de M.
Khaled TAHA
Mention au RCS de CRETEIL
AL0124-209016
Dissolution
DANIEL LESAGE
CONSEIL
SAS au capital de 5.000 €
Siège social : 6 Place Salvador
Allende - 94000 CRETEIL
850 069 212 RCS CRETEIL
Le 30/11/2023, l’AGE a décidé la disso-
lution anticipée de la société, nommé li-
quidateur M. DANIEL LESAGE, 6 Place
Salvador Allende 94000 CRETEIL et
fixé le siège de liquidation au siège so-
cial. Modification au RCS de CRETEIL
AL0124-208787
INS CONSULTING
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 6 avenue du Nouveau
Monde, appartement B12
94000 CRETEIL
878 496 728 RCS CRETEIL
Le 31/12/2023, l’associé unique a dé-
cidé la dissolution anticipée de la so-
ciété, nommé liquidateur M. Morad
BENHARI, 6 avenue du Nouveau
Monde, appartement B12, 94000
CRETEIL et fixé le siège de liquidation
au siège social. Modification au RCS
de CRETEIL
AL0124-208802
LIVEDISTRICT
SAS au capital de 1.000 €
Siège : 9 allée Ronsard
94220 CHARENTON LE PONT
897 587 853 RCS CRETEIL
Par décision de l’AGE du 15/12/2023,
il a été décidé la dissolution anticipée
de la société, nommé liquidateur M.
RAMON Gauthier 9 allée Ronsard
94220 CHARENTON LE PONT, et
fixé le siège de liquidation à l’adresse
du liquidateur. Mention au RCS de
CRETEIL
AL0124-208809
CLIMACHAUD
SASU au capital de 5.000 €
Siège social : 10 avenue du Général
de Gaulle, escalier C
94240 L’HAŸ-LES-ROSES
891 498 842 RCS CRETEIL
Le 15/10/2023, l’associé unique a dé-
cidé la dissolution anticipée de la so-
ciété à compter du 31/12/2023, nommé
liquidateur M. Laurent CHARRET, 10
avenue du Général de Gaulle, escalier
C 94240 L’HAŸ-LES-ROSES et fixé le
siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0124-208918
LARENOVA
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 2 rue Bauret
94600 CHOISY-LE-ROI
978 441 178 RCS CRETEIL
Le 29/12/2023, l’AGE a décidé la
dissolution anticipée de la société à
compter du 31/12/2023, nommé liqui-
dateur M. VIOREL CEBANCIUC, 2 rue
Bauret 94600 CHOISY-LE-ROI et fixé
le siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0124-208991
COMPAGNIE D ETUDES
ET D EXPERTISES
SARL au capital de 15.245 €
Siège social : 19 rue de l’Ormeteau
94150 RUNGIS
389 708 306 RCS CRETEIL
Le 20/12/2023, l’AG mixte a décidé la
dissolution anticipée de la société à
compter du 31/12/2023, nommé liqui-
ANNONCES LÉGALES & JUDICIAIRES
dateur M. Cyrille CANAC, 19 rue de
l’Ormeteau, liquidation CEE SARL,
94150 RUNGIS et fixé le siège de li-
quidation chez le liquidateur. La cor-
respondance est à adresser à Le
liquidateur Compagnie d’Etudes et
d’Expertises SARL (CEE SARL), 19
rue de l’Ormeteau 94150 RUNGIS.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0124-209069
BATIPHIL
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 2 rue Rocroy
94100 SAINT-MAUR-DES-FOSSES
853 543 239 RCS CRETEIL
Le 02/01/2024, l’AGE a décidé la dis-
solution anticipée de la société à comp-
ter du 31/12/2023, nommé liquidateur
M. Philippe HUET, 2 rue Rocroy 94100
SAINT-MAUR-DES-FOSSES et fixé le
siège de liquidation au siège social.
Modification au RCS de CRETEIL
AL0124-209094
Clôture de Liquidation
JEKTIS
SARL au capital de 1.000 €
Siège social : 8 rue
Gustave Charpentier
94240 L’HAŸ-LES-ROSES
880 149 075 RCS CRETEIL
Le 30/11/2023, l’AGO a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le li-
quidateur M. JAMEL BEN MANSOUR,
8 rue Gustave Charpentier 94240
L’HAŸ-LES-ROSES de son mandat et
constaté la clôture des opérations de
liquidation à compter du 30/11/2023.
Radiation au RCS de CRETEIL
AL0124-208786
DANIEL LESAGE
CONSEIL
SAS au capital de 5.000 €
Siège social : 6 Place Salvador
Allende - 94000 CRETEIL
850 069 212 RCS CRETEIL
Le 30/11/2023, l’AGE a approuvé les
comptes de liquidation, déchargé le li-
quidateur M. DANIEL LESAGE, 6 Place
Salvador Allende 94000 CRETEIL de
son mandat et constaté la clôture des
opérations de liquidation à compter
du 30/11/2023. Radiation au RCS de
CRETEIL
AL0124-208845
INS CONSULTING
SASU au capital de 1.000 €
Siège social : 6 avenue du Nouveau
Monde, appartement B12
94000 CRETEIL
878 496 728 RCS CRETEIL
Le 31/12/2023, l’associé unique a ap-
prouvé les comptes de liquidation,
déchargé le liquidateur M. Morad
BENHARI, 6 avenue du Nouveau
Monde, appartement B12, 94000
CRETEIL de son mandat et constaté
la clôture des opérations de liquidation
à compter du 31/12/2023. Radiation au
RCS de CRETEIL
AL0124-209085
Divers Autres
BAGLI
SAS au capital de 5.000 €
Siège social : 75 avenue Victor Hugo
94100 SAINT MAUR DES FOSSES
908 672 447 RCS CRETEIL
Suivant délibération du 30/06/23, l’AGE
des associés, statuant en application
de l’article L. 225-248 du Code de com-
merce, a décidé qu’il n’y avait pas lieu
à dissolution de la Société.
Pour avis
Le Président
AL0124-208874
25
ANNONCES IMMOBILIÈRES
Bailleurs sociaux

ALFORTVILLE (94140)
1 ALLEE MARGUERITE YOURCENAR
ALFORTVILLE (94140)
23 RUE DU MARCHE
JOINVILLE LE PONT (94340) JOINVILLE LE PONT (94340)
8 AVENUE DE SEVIGNE 8 AVENUE DE SEVIGNE
Appartement de type F3 de 75,3 m² Appartement de type F2 de 52,14 m²
(référence: lot n° 10028) (référence: lot n° 10428) Appartement de type F3 de 63,75 m² Appartement de type F2 de 49,45 m²
Etage : 1 (référence: lot n° 71) (référence: lot n° 84)
Annexe : possibilité d’un box en sus Etage : 0
Classe énergie : D Etage : 1 Etage : 5
Classe énergie : C
Charges trimestrielles prévisionnelles : 488€ Annexe : Cave incluse Annexe : Cave incluse
Charges trimestrielles prévisionnelles : 499€
Copropriété de 39 logements – pas de procédure en cours Classe énergie : D Classe énergie : D
Copropriété de 62 logements – pas de procédure en cours Charges trimestrielles prévisionnelles : 631 € Charges trimestrielles prévisionnelles : 574 €

PRIX : 185 100 €

Copropriété de 94 logements – pas de procédure en cours Copropriété de 94 logements – pas de procédure en cours

PRIX : 264 600 €

(Hors frais d’agence & frais d’acte)
(Hors frais d’agence & frais d’acte) PRIX : 258 200 € PRIX : 210 500 €
(Hors frais d’acte) (Hors frais d’acte)
Votre contact
Votre contact L’ADRESSE – Agence d’Alfortville Votre conseillère commerciale Votre conseillère commerciale
L’ADRESSE – Agence d’Alfortville mathieu.fantoni@ladresse.com Mme. PETITFOURG Mme. PETITFOURG
mathieu.fantoni@ladresse.com 01 41 79 05 18 peifourg.f@polylogis.fr peifourg.f@polylogis.fr
01 41 79 05 18 07 63 67 17 10 07 63 67 17 10
Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux. Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux. Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux. Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux.
Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard
1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon 1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon 1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon 1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon
l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux. l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux. l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux. l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux.
Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré- Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré- Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré- Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré-
alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du
conseiller commercial). conseiller commercial). conseiller commercial). conseiller commercial).
Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo- Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo- Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo- Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo-
nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr

MASSY (91300)
5 BIS RUE METRO CHARONNE
ROSNY-SOUS-BOIS (93110) SAINT PIERRE DU PERRAY SAINT PIERRE DU PERRAY (91280)
184 BOULEVARD ALSACE LORRAINE 2 RUE DU CLOS GUINAUT 16 RUE DU COMMERCE
Appartement de type F4 de 79 m²
(référence: lot n° 22) Appartement de type F5 de 71,8 m² Appartement de type F3 de 74,52 m² Appartement de type F3 de 66,4 m²
Etage : 4 (référence: lot n° 13) (référence: lot n° 91) (référence: lot n° 126)
Annexe : cave incluse Etage : 4 Etage : 1 Etage : 3
Classe énergie : D Annexe : Cellier et cave inclus Annexe : box simple inclus Annexe : box simple inclus
Charges trimestrielles prévisionnelles : 806 € Classe énergie : C Classe énergie: C Classe énergie : D
Copropriété de 51 logements – pas de procédure en cours Charges trimestrielles prévisionnelles : 758€ Charges trimestrielles prévisionnelles : 355 € Charges trimestrielles prévisionnelles : 308€
Copropriété de 45 logements – pas de procédure en cours Copropriété de 81 logements – pas de procédure en cours Copropriété de 81 logements – pas de procédure en cours

PRIX : 190 100 € PRIX : 180 700 € PRIX : 177 300 €

(Hors frais d’acte)
Votre conseillère commerciale
Mme PETITFOURG
peifourg.f@polylogis.fr
07 63 67 17 10
Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux.
Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard
1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon
l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux.
Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré-
alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du
conseiller commercial).
Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo-
nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr
(Hors frais d’agence & frais d’acte) (Hors frais d’acte) PRIX : 157 600€
(Hors frais d’acte)
Votre contact Agence Orpi Ella
ORPI - Agence de la Mairie ella@orpi.com Agence Orpi Ella
agencemairie@orpi.com 01 69 89 28 28 ella@orpi.com
01 45 28 00 59 01 69 89 28 28
Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux. Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux. Visite sur RDV dès la libéraion efecive des lieux.
Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard Ofre d’achat à transmetre par mail au conseiller commercial au plus tard
1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon 1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon 1 mois à compter du 12/01/2024 et traitée par ordre de priorité selon
l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux. l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux. l’aricle L 443-11 (III) du CCH relaif aux ventes de logements sociaux.
Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré- Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré- Aucune ofre ne pourra être prise en compte sans transmission au pré-
alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du alable du dossier de candidature complet (voir modalités auprès du
conseiller commercial). conseiller commercial). conseiller commercial).
Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo- Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo- Les informaions sur les risques auxquels ce bien est exposé sont dispo-
nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr nibles sur le site Géorisques: www.georisques.gouv.fr

VILLENEUVE LA GARENNE (92270) LISSES (91090)

11 rue du 11 Novembre 1918 15 Allée de la Meute
VEND à VEND à Prix du bien : 160 000 € * Prix du bien : 236 000 € *
Référence : 3 250L-0073
PUTEAUX 92800 LIMAY 78520 Appartement 4 pièces d’une surface Maison 4 pièces d’une surface d’environ
Référence : 1354L-0115

12, rue Paul-Bert - Réf. 1900137010 - Lot n° 11

FRAIS DE NOTAIRE RÉDUITS 27, allée des Tous Grains - Réf. Réf. 1900559350. d’environ 71,80 m² comprenant : 81 m² comprenant : une entrée, un séjour,
une entrée, un séjour, une cuisine, une cuisine, 3 chambres, une salle de
Un appartement T3 FRAIS DE NOTAIRE RÉDUITS
3 chambres, une salle de bain et un WC. bain, WC, un jardin et un parking.
de 65,70 m² (Carrez) au 3e étage, avec cave, garage. Une maison T4 Copropriété de 198 lots principaux Copropriété de 90 logements
Prix : 425 600 € Prix stationnement inclus de 70,26 m² (Carrez). Absence de procédure en cours
Montant charges copropriété 2023 : 2 105 €/an
Absence de procédure en cours
Montant charges annuelles : NC
Honoraires à la charge du vendeur. Prix : 125 400 € Montant taxe foncière 2021 : NC Montant taxe foncière : 1 200 €
DPE : E
Classe énergie E 252 kWh/m²/an - Classe climat B 8 kgCO2/ DPE : en cours
m²/an. Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie Honoraires à la charge du vendeur.
endeur Chauffage et production d’eau chaude : collectif Chauffage et production d’eau chaude : individuel électrique
pour un usage habituel : 1 300 €. Prix moyens des énergies Classe énergie D 165KWh/m².an - Classe climat D 32kgCO2/ Stéphanie GOUVEIA-VIEIRA Stéphanie GOUVEIA-VIEIRA
indexés au 1er janvier 2021 (abonnements compris). m².an. Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie
Copropriété de 18 lots. Procédure en cours : non. Charges de pour un usage habituel : 1280 €. Prix moyens des énergies
copropriété estimées à 2 460 €/an. indexés au 1er janvier 2023 (abonnements compris).
Contact : QUADRAL TRANSACTIONS 0 800 100 910 (service et appel gratuits) 0 800 100 910 (service et appel gratuits)
Contact : QUADRAL TRANSACTIONS MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
nathalie.pudlicki@quadral.fr - 06 48 42 68 54 michel.jalta@quadral.fr - 06.17.71.41.88 Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida- Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida-
tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur. tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur.
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la Délais de remise des offres prioritaires* : 1 mois à compter de la
(www.georisques.gouv.fr). Sous réserve de priorité conformément aux dispositions de l’article (www.georisques.gouv.fr). Sous réserve de priorité conformément aux dispositions de l’article dernière publicité légale dernière publicité légale
L. 443-11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Visite sur rendez-vous. Remise des offres L. 443-11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Visite sur rendez-vous. Remise des offres Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre Modalité de remise des offres* : Par mail, remise en main propre
d’achat au plus tard un mois à compter de la parution ou par tout autre moyen ou par tout autre moyen
d’achat au plus tard un mois à compter de la parution Offre et prix soumis à condition de ressources* Offre et prix soumis à condition de ressources*
de cette annonce, par e-mail et selon les dispositions de cette annonce, par e-mail et selon les dispositions *conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants *conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants
consultables sur https://www.quadral.fr/pub-vacants consultables sur https://www.quadral.fr/pub-vacants du CCH du CCH

VEND à
SAINT SAUVEUR (70300) A vendre MAISON
7 Impasse des Bruyères
BONDY (93140) Prix du bien : 73 049 €
ELNES (62380)
57 Rue Médéric Merger
6, rue François-Villon - Réf. 1047L - 0171 Lot n° 16. VEND À
FRAIS DE NOTAIRE REDUITS Référence : 0005C70-L016 Prix de l’appartement : 116 740 €
APPARTEMENT T4 de 63,2 m²(carrez). Maison de 4 pièces d’une surface
Référence : 0013C62-L010
Etage : 3. Cave : 1 Place en extérieur. Prix stationnement inclus. DRAVEIL (91210) de 83,01 m² comprenant : un séjour, Maison de 4 pièces d’une surface
Prix : 143.092 € Honoraires à charge vendeur. de 80.51 m² comprenant : un séjour,
5, rue P.-Bonnard, - Réf. 1515010017 - Lot n° 25. une cuisine, wc séparés et à l’étage 3
Appartement T3 de 55.84 m² (carrez). Etage : 2. chambres et une salle de bain avec wc. une cuisine, wc séparés et à l’étage 3
DPE en cours. Le DPE sera transmis aux futurs acquéreurs Prix : 141.000 € - Honoraires à charge vendeur La maison dispose d’un garage et d’un chambres et une salle de bain. La mai-
avant la signature de l’avant contrat. Cave. 1 place en extérieur. Prix hors stationnement. jardin. son dispose d’un jardin et d’un garage.
Copropriété de 62 lots. Procédure en cours : non. Classe énergie D 205KWh/m².an - Classe climat C 29kgCO2/ DPE : D 196 Kwhep/m².an / E 46 KgCO2/m²/an DPE : D - 165 kWh/m²/an / D – 32 kgCO2/m²/an
Charges de copropriété estimées à 4024 €/an. Chauffage et production d’eau chaude : individuel gaz Chauffage et production d’eau chaude : individuel gaz
m².an. Montant estimé des dépenses annuelles d’énergie pour
un usage habituel : 1.020 €. Prix moyens des énergies indexés au Rislane EL AMARTI Rislane EL AMARTI
Contact : QUADRAL TRANSACTIONS 1er janvier 2021 (abonnements compris). Esset Valorisation Esset Valorisation
Nabil.MERIMI@quadral.fr 06.80.02.52.29 rislane.elamarti@esset-valorisation.com rislane.elamarti@esset-valorisation.com
Copropriété de 60 lots. Procédure en cours : non. Charges de COORDONNEES : 07 63 30 22 46
copropriété estimées à 2.226 €/an. COORDONNEES : 07 63 30 22 46
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur
le site Géorisques : www.georisques.gouv.fr MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Contact : QUADRAL TRANSACTIONS MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
MODALITÉS DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT. Visites sur rendez- Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida- Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candida
candida-
Michel.JALTA@quadral.fr - 06.17.71.41.88 tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur. tures avec dossier complet en contactant le commercialisateur.
vous, renseignements et dépôt des candidature
candidatures avec dossier complet en contactant Délais de remise des offres : 1 mois à compter de la dernière
Délais de remise des offres : 1 mois à compter de la dernière
le commercialisateur Délais de remise des offres prioritaires** : 1 mois à compter Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques : www.georisques.gouv.fr publicité légale publicité légale
de la parution de cette annonce. Modalité dee remise
re des offres** : Par mail, remise Sous réserve de priorité conformément
mément aux dispositions de l’arl’article L443-11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Modalité de remise des offres : Par mail, remise en main propre Modalité de remise des offres : Par mail, remise en main propre
en main propre ou par tout autre moyen *Offre et prix Visite sur rendez-vous. Remise des offres d’achat au plus tard 1 mois à compter ou par tout autre moyen ou par tout autre moyen
soumis à condition de ressources **Conformément aux de la parution de cette annonce, par e-mail et selon les dispositions consultables conformément aux dispositions de l’article L443-11 et sui- conformément aux dispositions de l’article L443-11 et sui-
vants du CCH vants du CCH
dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH. sur https://www.quadral.fr/pub-vacants

26 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
 ANNONCES IMMOBILIÈRES
Bailleurs sociaux

ONV VEND À MARSEILLE 13006

VEND À BRIANCON (05100) Copropriété de 87 lots (dont 44 logements) sans procédure en cours.
Honoraires à la charge du vendeur.
Copropriété de 159 lots (dont 87 logements) sans procédure en cours. 30, boulevard Vauban - Réf. 0097C13-L014 – Lot n°16
Honoraires à la charge du vendeur. Un appartement T3 de 65,80 m² au 1er étage avec parking ing en sous-sol -
Avenue du 159e RIA Classe énergie : D (164 KWh/m².an). Classe climat : D (32 kgCO2/m².an) - Montant
des dépenses d’énergie pour un usage habituel estimé à 850 €/an (prix moyens des
Un appartement T3 de 68,69 m² au 3e étage avec box en sous-sol énergies indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété
estimées à 1800 €/an.
- Réf. 0022C05-L030 – Lot n°42 - Classe énergie : E (303 KWh/m².an)
- Classe climat : B (9 kgCO2/m².an) - Montant des dépenses d’énergie
Prix : 180 600 € (prix parking inclus)
Réf. 0097C13-L015 – Lot n°17
pour un usage habituel estimé à 1.500 €/an (prix moyens des énergies Un appartement T5 100,30 m² au 1er étage avec parkingg een sous-sol - Classe
indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété énergie : D (185 KWh/m².an). Classe climat : D (37 kgCO2/m².an) - Montant des
estimées à 2.160 €/an. dépenses d’énergie pour un usage habituel estimé à 1500 €/an (prix moyens des
énergies indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété
Prix : 127.000 € (prix parking inclus) estimées à 2530 €/an.
Un appartement T3 de 68,22 m² au 1er étage avec box en sous- Prix : 253 700 € (pri (prix p
parking inclus)
Réf. 0097C13-L022 – Lot n°15
sol - Réf. 0022C05-L062 - Lot n°74 - Classe énergie : E (300 KWh/m².an) Un appartement T2 de 50,45 m² au rez-de-chaussée avec parking een sous-sol
- Classe climat : B (9 kgCO2/m².an) - Montant des dépenses d’énergie Classe énergie : D (156 KWh/m².an) - Classe climat : D (30 kgCO2/m².an) - Montan
Montant
des dépenses d’énergie pour un usage habituel estimé à 970 €/an (prix moyens des
pour un usage habituel estimé à 1.500 €/an (prix moyens des énergies énergies
rgies indexés au 01
01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété
indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété estimées à 1300 €/an.
estimées à 2.760 €/an. Prix : 144 800 € (prix parking inclus)
46, rue du Docteur Franço
François
çois Moruccii - R
Réf. 0097C13-L034 – Lot n°25
Prix : 118.000 € (prix parking inclus) Un appartement T2 de 57,20 m² au rez-de-chaussée avec parking parkin en sous-sol
Classe énergie : C (123 KWh/m².an) - Classe climat : C (22 kgCO2/m².an) - Montant
Un appartement T4 de 75,10 m² au 2e étage avec box en sous-sol des dépenses d’énergie pour un usage habituel estimé à 750 €/an (prix moyens des
- Réf. 0022C05-L058 - Lot n°70 - Classe énergie : E (291 KWh/m².an) énergies indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété
- Classe climat : B (9 kgCO2/m².an) - Montant des dépenses d’énergie estimées à 1360 €/an.
pour un usage habituel estimé à 1.500 €/an (prix moyens des énergies Prix : 164 200 € (prix parking inclus)
Réf. 0097C13-L039 – Lot n°35
indexés au 01/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété Un appartement T3 de 69,50 m² au 3e étage ge avec parking en sous-sol - Classe
Class
estimées à 3.000 €/an. énergie : D (191 KWh/m².an) - Classe climat : D (38 kgCO2/m².an) - Montant de des
dépenses d’énergie pour un usage habituel estimé à 1200 €/an (prix moyens des
Prix : 127.000 € (prix parking inclus) énergies
rgies indexés au 001/01/2021, abonnements compris) - Charges de copropriété
estimées à 1670 €/an.
Prix : 212 000 € (prix parking inclus)
Contact Quadral Transactions Contact Quadral Transactions
didier.gilormini@quadral.fr - 06.37.65.28.93 didier.gilormini@quadral.fr - 06.21.38.15.31
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques (www.georisques. gouv.fr). Sous réserve Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques (www.georisques. gouv.fr). Sous réserve
de priorité conformément aux dispositions de l’article L443-11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Visite sur rendez-vous. de priorité conformément aux dispositions de l’article L443-11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Visite sur rendez-vous.
Remise des offres d’achat au plus tard 1 mois à compter de la parution de cette annonce, par e-mail et selon les dispositions consultables Remise des offres d’achat au plus tard 1 mois à compter de la parution de cette annonce, par e-mail et selon les dispositions consultables
sur https://www.quadral.fr/pub-vacants sur https://www.quadral.fr/pub-vacants

À VENDRE
APPARTEMENT VEND à ROUEN (76100) VEND AU HAVRE (76620)
À VENDRE
PAVILLON
11 rue de la Mare aux Planches 33 rue Anatole France
SURESNES (92150) Réf. 7190L-0111 – Lot n°1
7 Allée Louis Chevrolet
Le Kremlin-Bicêtre (94270) Réf. 7147L0058 – Lot n°59
14 AVENUE DU DOCTEUR ANTOINE LACROIX
Prix de vente : 295 000 € *
Référence ESI : 2690L-0142
Prix de mise en vente : 270 000 €*
Un appartement T3 de Un appartement T3 de 62 m²
Appartement de 2 pièces d’une surface de 48,5 m² avec ascenseur au 4 ème étage comprenant
un séjour, une cuisine, une chambre, une salle de bain, un water-closet et un balcon. Un box
Référence logement : 5260050002

Pavillon de 3 pièces d’une superficie habitable de 55,39m2 comprenant : Entrée, dégagement, salle de
bain avec WC, cuisine, séjour ainsi que 2 chambres en enfilade.
70 m² au 3ème étage au 1er étage avec cave
et une cave en annexe. Cave.
Classe énergie : C (153 kWh/m2 /an) - Classe climat : C (29 kg DPE en cours - Le DPE sera remis aux futurs
Copropriété de 104 lots principaux
Absence de procédure en cours
Copropriété de 132 lots principaux
Absence de procédure en cours
CO2/m2 /an)
Montant des dépenses énergétiques estimé à 1 030 €/an (prix
acquéreurs avant la signature de l’avant contrat.
Quote-part annuelle des charges courantes prévisionnelles 2023 estimée : 2 760 €

Prix : 140 100 €

Quote-part annuelle des charges courantes prévisionnelles 2023 : 1320 €
Estimation de la taxe foncière 2022 : 1300 € Estimation de la taxe foncière : 1 650 € moyen des énergies indexé au 01/01/2021, abonnement inclus)
DPE : E
DPE : En cours
Chauffage et production d’eau chaude : Collectif Gaz + Ballon électrique

Prix : 86 583 €
Chauffage et production d’eau chaude : Individuel gaz
Honoraires à la charge du vendeur
Honoraires à la charge du vendeur Copropriété de 93 lots (dont 35 logements) sans procé-
Copropriété de 258 lots (dont 80 logements) sans procédure en cours dure en cours
Clémence Boche CONTACT :
Charges de copropriété estimées à 1 320 €/an Charges de copropriété estimées à 960 €/an
Contact QUADRAL TRANSACTIONS
Clemence.boche@transactif-immobilier.fr NUNES Raphaël
COORDONNEES : 06 80 95 30 28 07 72 13 57 26
Raphael.nunes@transactif-immobilier.fr
Contact QUADRAL TRANSACTIONS
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
william.devaux@quadral.fr – 06.32.32.21.76 maxime.betton@quadral.fr – 06.31.83.49.28
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le
commercialisateur Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec dossier complet en contactant le site Géorisques : www.georisques.gouv.fr site Géorisques : www.georisques.gouv.fr
commercialisateur
Délais de remise des offres * : Au plus tard 1 mois à compter de la date de parution de la dernière publicité légale MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Délais de remise des offres * : Au plus tard 1 mois à compter de la date de parution de la dernière publicité légale Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec
soit le 11/02/2024 dossier complet en contactant le commercialisateur
Modalités de remise des offres * : Par mail, remise en mains propres ou par tout autre moyen dossier complet en contactant le commercialisateur
Modalités de remise des offres * : Par mail, remise en mains propres ou par tout autre moyen Délais de remise des offres prioritaires** : 1 mois à compter de la parution de Délais de remise des offres prioritaires** : 1 mois à compter de la parution de
* Offre et prix soumis à condition de ressources
Honoraires d’agence à la charge du Vendeur et Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur
cette annonce. cette annonce.
* Offre et prix soumis à condition de ressources Modalité de remise des offres** : Par mail, remise en mains propres ou par tout Modalité de remise des offres** : Par mail, remise en mains propres ou par tout
* Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH Honorair d’agence à la charge du Vendeur et Frais de notaire en sus à la charge de l’Acquéreur
Honoraires autre moyen autre moyen
*Offre et prix soumis à condition de ressources *Offre et prix soumis à condition de ressources
* Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivant
suivants du CCH
**Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH **Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH

VEND à PORT JEROME

SUR SEINE (76330) TOULOUSE METROPOLE HABITAT
VEND À TOULOUSE (31500) - 8, rue Jean-Montariol
8 rue Eugene Boudin Un appartement T4 de 83,20 m² au 2e étage avec cave
Réf. 7151L-0013 - Réf. 026234) - Lot n°74 - Classe énergie : C
(112 KWh/m².an) - Classe climat : D (26 kgCO2/m².an)
Un pavillon T4 de 89 m² - Montant des dépenses d’énergie pour un usage habi-
tuel estimé à 696 € (prix moyens des énergies indexés
avec garage au 15/08/2015, abonnements compris)) - Copropriété
DPE en cours – Le DPE sera transmis aux futurs acqué- de 389 lots (dont 170 logements) sans procédure en
reurs avant signature de l’avant contrat cours) - Charges de copropriété estimées à 2.261 €/an.
Prix : 188.000 €
Prix : 155 800 € Prix hors parking) - Prix du parking : + 9.000 €
Honoraires à la charge du vendeur
Les informations sur les risques auxquels ce bien est
exposé sont disponibles sur le site Géorisques (www.geo-
Contact QUADRAL TRANSACTIONS risques.gouv.fr). Sous réserve de libération effective des lieux
maxime.betton@quadral.fr – 06.31.83.49.28 et de priorité conformément aux dispositions de l’article L443-
Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le 11 du CCH relatif aux ventes de logements sociaux. Visite sur
site Géorisques : www.georisques.gouv.fr
rendez-vous. Remise des offres d’achat par e-mail au plus
MODALITES DE VISITES ET DE REMISE DES OFFRES D’ACHAT
Visites sur rendez-vous, renseignements et dépôt des candidatures avec tard le 13/02/2024 et selon les dispositions consultables sur
dossier complet en contactant le commercialisateur
Délais de remise des offres prioritaires** : 1 mois à compter de la parution de
https://www.quadral.fr/pub-vacants.
cette annonce.
Modalité de remise des offres** : Par mail, remise en mains propres ou par tout Contact : QUADRAL TRANSACTIONS
autre moyen
*Offre et prix soumis à condition de ressources pascal.pomies@quadral.fr - 06.86.97.69.92
**Conformément aux dispositions de l’article L443-11 et suivants du CCH

Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 27
28 Le nouvel Economiste - n°2201 - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
RETOURNEMENT
DE TENDANCE
LE PRIVATE EQUITY
À L’HEURE DU BILAN
PAGE 12
N°2201 TRIMESTRIEL
Paroles d’experts
Sophie Moreau-Garenne,
SO-MG Partners : “Redon-
ner un peu de vision à
long terme aux dirigeants
d’entreprise” p. 13
Florent Chapuis, Advancy :
“2024, le premier millé-
sime de renormalisation
post-covid” p. 13
Benoît Martel,
Deal Executive Partners :
“Étoffer les comités exé-
cutifs pour accélérer la
transformation des entre-
prises sous LBO” p. 14
Alain Hervé, Arkéa Capital:
“Les dirigeants de PME
et ETI sont sensibles
à l’ancrage régional d’un
investisseur financier” p. 14
Julien Leleu,
Flandrin Capital :
“C’est le bon timing pour
financer les entreprises
non cotées” p. 15
Pax Botuha, 3i France :
“Optimiser les chances
d’un essor à l’international
en travaillant de concert
avec le management” p. 15
3 questions à
François de Fautereau,
directeur d’investissement
chez Smalt Capital p. 9
François Robinet,
fondateur-managing
partner d’AXA Venture
Partners p. 11
Nicolas Tixier, associé,
directeur transaction
advisory services chez
Grant Thornton p. 17
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
OBLIGATIONS 1/2 OBLIGATIONS 2/2 FUSAC
COMMENT ELLES JUNK BONDS VENDRE OU
ONT DÉVORÉ LE ET TITRISATION, NE PAS VENDRE
SYSTÈME FINANCIER LA RÉVOLUTION SA PME
PAGE 8 PAGE 10 PAGE 6
Le nouvel
Economiste
Corporate
te Finance
Haut de bilan & stratégies JANVIER 2024
Les fonds de LBO jouent gros
Les investisseurs en large cap doivent déployer des capitaux en 2024, mais aussi céder des participations
pour générer le rendement qui a fait défaut l’an passé
Après un millésime 2023 que certains fonds de LBO ont traversé telle une “année blanche”, ils se trouvent dans l’obligation de mettre au travail les sommes
qui leur ont été confiées par leurs souscripteurs.
PAR CHARLES ANSABÈRE d’activité ne présage pas la dispari- l’indiquent les données de l’insti- est temps d’inverser la tendance.
tion des LBO d’envergure. En repré- tut anglo-saxon Refinitiv. À charge On le sait, sur fond de contraction
Pas de panique. Même si bien des sentant quelque 20 % des fusions- pour eux de trouver comment générale du nombre de transac-
fonds de private equity ont préféré acquisitions, les investisseurs ont dégripper la machine au moment tions en 2023, la perte de vitesse
poser le stylo, l’an passé, leur baisse certes atteint un point bas, comme d’aborder la nouvelle année. Car il du non-coté résulte... p. 2
Alternative au private equity
TPE & PME, pourquoi pas la bourse ?
Cotée ou non cotée, une solution de financement adaptée qui souffre encore de trop de méconnaissance
et de préjugés
était une solution aux problèmes et très encadrée par l’AMF, la un financement en fonds propres,
PAR CÉLINE VALENSI
de financement des petites et procédure a pourtant le béné- avec tous ses avantages, tout en
Et si la bourse, autrefois l’apa- moyennes entreprises tricolores ? fice, une fois mise en œuvre, de conservant la pleine gouver-
nage des grandes entreprises, Longue, ardue, plutôt coûteuse permettre au dirigeant d’obtenir nance de son entreprise... p. 4
Fusions-acquisitions Trésorerie sous tension
Due diligences, plus longues Sortir de la tourmente du PGE
et plus complexes Les PME peinant à rembourser leur prêt covid
Dans un contexte d’incertitudes, les analyses ont plusieurs solutions juridiques à leur portée.
Mais laquelle choisir et comment ?
financières revêtent (de nouveau) une importance
cruciale Si les pouvoirs publics communi- montre que leur nombre a augmenté
Le nombre des fusions-acquisitions l’objet de négociations plus ardues. quent de manière positive sur le de 23 % par rapport au troisième tri-
a chuté drastiquement en 2023. Avec Les acheteurs qui sont restés sur le remboursement des PGE, force est mestre 2022. Pour les PME ayant des
la hausse des taux d’intérêt, l’in- marché prennent plus leur temps, de constater que depuis plusieurs difficultés à rembourser leur PGE,
flation, les inquiétudes sur la crois- d’où des due diligences plus lon- mois, le vent tourne. L’étude trimes- s’entourer d’avocats spécialisés per-
sance à moyen terme et l’instabilité gues, se penchant davantage sur la trielle Altares de septembre 2023 met de mieux choisir parmi les solu-
géopolitique, les M&A ont aussi fait performance intrinsèque... p. 16 sur les défaillances d’entreprises tions juridiques possibles... p. 18
1
A LA UNE
Éditorial Big (deal) is beautiful

Les fonds de LBO jouent gros

L’année des décisions
stratégiques ?
Et si l’on abordait l’année 2024
en considérant que le moment est
particulièrement propice aux déci- Les investisseurs en large cap doivent déployer des capitaux en 2024, mais aussi céder des participations
sions stratégiques des entreprises ?
L’idée pourrait paraître contre-
pour générer le rendement qui a fait défaut l’an passé
intuitive à la lumière des diverses
enquêtes de conjoncture menées
récemment auprès des dirigeants.
La question mérite toutefois d’être
posée très sérieusement car elle
n’a rien d’un vœu pieu.
Il ne s’agit nullement d’effacer
d’un revers de main les consé-
quences des quatre millésimes de
turbulence que nous venons de
traverser. Mieux vaut les intégrer
pleinement dans le processus
de réflexion qui doit conduire à
définir la meilleure option capita-
listique pour pérenniser une acti-
vité, voire la développer – pour les
entreprises les plus résilientes. La
crise sanitaire de 2020 et les per-
turbations économiques qui ont
suivi depuis ont certes surpris
tout le monde, mais de l’avis de
nombre d’observateurs, le plus
gros de la tempête est passé.
Enfin.
Évidemment, il y a eu de la casse.
Le secteur de la distribution
(pour n’évoquer que celui-ci) voit
disparaître nombre d’enseignes,
n’ayant plus d’autre choix que
d’établir la chronique d’une mort
annoncée depuis bien longtemps.
Les entreprises ayant contracté
un prêt garanti par l’État (PGE)
sont quant à elles loin d’être
toutes sorties d’affaire, au point
d’avoir récemment conduit le gou-
Après un millésime 2023 que certains fonds de LBO ont traversé telle une “année blanche”, ils se trouvent dans l’obligation de mettre au travail les sommes
vernement à prolonger jusqu’en qui leur ont été confiées par leurs souscripteurs.
2026 l’accord de place pour le
rééchelonnement de cette dette.
Mais pour les autres, l’image est d’avance ; quelques-unes d’entre soudaine des taux d’intérêt aurait Dans cet environnement incer-
bien moins floue qu’elle n’a pu PAR CHARLES ANSABÈRE elles – dont la résilience se tra- cessé. De quoi rendre de nouveau tain, le moindre signal positif
l’être ces derniers temps. Autant duisait dans le compte de résultat envisageable l’idée de réunir des devient encourageant. À l’instar
en profiter pour prendre la Pas de panique. Même si bien – sont d’ailleurs parvenues à tirer financements d’envergure… si de l’annonce faite en décembre
meilleure résolution qui soit. des fonds de private equity ont leur épingle du jeu. Rien à voir, tant est que le marché de la dette des négociations exclusives
En matière de haut de bilan, ce préféré poser le stylo l’an passé, somme toute, avec le sort réservé accepte de composer avec la nou- entamées par les fonds CVC et
ne sont pas les solutions qui man- leur baisse d’activité ne présage aux petites entreprises (le “small velle donne. Pour cet instrument Keensight Capital pour structu-
quent. Les fonds d’investissement pas la disparition des LBO d’en- cap”), où entrepreneurs et inves- essentiel des LBO, la situation rer un LBO de plus de 1 milliard
sont prêts à apporter leur contri- vergure. En représentant quelque tisseurs ont pu compter sur le sou- demeure contrastée. d’euros sur le groupe lyonnais
bution aux projets de croissance 20 % des fusions-acquisitions, les tien des banques de réseaux pour Le contexte international conti- Sogelink, un éditeur de logi-
des entreprises, quelle que soit investisseurs ont certes atteint un fournir de la dette. nue de peser sur les marchés ciels pour les professionnels du
leur taille. Ils peuvent d’ailleurs point bas, comme l’indiquent les Le contexte macroéconomique financiers, qui avaient pourtant
compter sur les différents types données de l’institut anglo-saxon n’ayant guère changé depuis lors, abordé l’année 2023 sous un
d’apporteurs de dette pour struc- difficile pour les dirigeants des prisme plus favorable. Du côté
turer des LBO, maintenant que grands groupes et des ETI de de la dette senior, tout le monde La période de
les conditions financières des compter sur des jours meilleurs. scrute le retour des fonds de type
prêts semblent s’être stabilisées.
La perte de vitesse du non-coté Pour l’heure, chacun guette la CLO (collaterized loan obligation gros temps résultant
résulte essentiellement de la
Et tout cela devrait redonner raréfaction des transactions
moindre évolution de la situation, funds, qui donnent de la profon- de la hausse soudaine
un coup de fouet au marché du même si la fin de l’année 2023 deur au marché de la dette grâce
M&A, dont on sait désormais à
au-delà du milliard d’euros
semble avoir décidé les protago- à la titrisation) pour obtenir des des taux d’intérêt
quel point il a fait grise mine en nistes les plus rétifs. Anticipant preuves tangibles du dégel. “La aurait cessé
2023. Refinitiv. À charge pour eux de une éventuelle reprise du M&A liquidité en dette n’est plus aussi
Tout est maintenant affaire de trouver comment dégripper la propice à l’ouverture de fenêtres pléthorique qu’elle ne l’était par
négociation. Beaucoup signa- machine au moment d’aborder la de tir en 2024, les banques d’af- le passé, entend-on encore. Seuls
lent que les vendeurs espèrent nouvelle année. Car il est temps faires évaluent de nouveau l’ap- les emprunteurs au profil irrépro- BTP. Un dossier sur lequel les
des niveaux de valorisation que d’inverser la tendance. pétit des investisseurs depuis chable sont susceptibles de rete- différents prêteurs ont joué des
les acheteurs ne sont plus prêts On le sait, sur fond de contrac- quelques semaines. nir l’attention des prêteurs, si coudes pour en être, paraît-il. Car
à mettre sur la table, au regard tion générale du nombre de tant est qu’ils parviennent à aller pour des dossiers de LBO de telle
du nouvel environnement écono- transactions en 2023, la perte de Secteur bancaire au terme de processus de négo- ampleur, le match se joue entre
mique. L’année à venir devrait vitesse du non-coté résulte essen- vs fonds de dette privée ciations dont les délais se sont les banques et les fonds de dette
donc être riche en discussions de tiellement de la raréfaction des sensiblement allongés.” Idem privée.
tous bords. Voilà qui s’annonce transactions au-delà du milliard Épreuve test ou dégel durable ? pour ce qui concerne la dette Avec un Euribor qui tutoie désor-
passionnant. d’euros. Pour les entreprises Difficile à dire pour le moment. subordonnée (ou mezzanine) : mais les 4 %, les cartes se trou-
valorisées quelques centaines de Malgré tout, l’idée qui prévaut sur les obligations à haut rendement vent sérieusement rebattues. En
Charles Ansabère millions, en revanche, l’histoire le marché est que la période de (ou high-yield) peinent encore à effet, alors qu’il avoisinait zéro,
Rédacteur en chef Corporate Finance n’était pas totalement écrite gros temps résultant de la hausse retrouver de leur superbe. les fonds spécialisés s’étaient

2 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

installés dans le paysage français
et avaient pris de belles parts de
marché. D’aucuns acceptaient de
payer 2 ou 3 points de plus en les
préférant au secteur bancaire, car
l’instrument qu’ils proposent – de
la dette dite “unitranche” – pré-
sente l’avantage d’être rembour-
sable in fine. Mais l’année 2023 a
vu la situation évoluer.
En cause : le regain de ferveur des
banques pour la dette LBO, après
une période de flottement concer-
nant les prises fermes – en raison
du risque lié au fait de devoir gar-
der au bilan les quantums n’ayant
pas pu être syndiqués. Les “deal
makers” ne s’en plaindront pas :
ils peuvent de nouveau arbitrer
Les “deal makers” peuvent
de nouveau arbitrer entre les
prêteurs bancaires et les fonds
de dette privée
entre les prêteurs bancaires, pro-
posant un taux d’intérêt de l’ordre
de 6 à 7 % pour leur dette senior,
et les fonds de dette privée, dont
l’outil coûte aux alentours de
10 %. Pour certains, un tel niveau
constitue un seuil psychologique
difficile à franchir ; et pour les
plus gros buy-outs, les répercus-
sions sur la charge de la dette
sont réelles. “Big is not always
beautiful”, même s’il semble que
les dossiers orchestrés en sollici-
tant l’une et l’autre de ces caté-
gories de prêteurs entre un peu
plus dans le domaine du possible.
L’ère du “en même temps” a aussi
gagné la dette LBO.
Effets de levier modérés
Une chose est sûre : quels que
soient les grands groupes et ETI
désireux d’opter pour un LBO
en 2024, ils seront confrontés à
l’obligation d’adopter un mon-
tage financier structuré autour
d’effets de levier plus modérés.
Nécessité fait loi, face à une dette
dont le coût s’est durablement
éloigné de 4 à 6 % pratiqués ces
dernières années. Encore faut-il
que les investisseurs intègrent
cette caractéristique et s’enga-
gent à mobiliser relativement plus
de capitaux propres qu’ils ne l’ont
fait récemment. Bien que cela
affecte leurs rendements futurs,
ils se retrouvent dans l’obligation
de déplacer les curseurs s’ils veu-
lent conclure de nouveaux deals.
Il reste à souhaiter que cela ne
se produise pas au détriment
des entreprises qui ne présen-
teraient pas un profil financier
irréprochable…
De toute façon, les fonds de LBO
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Une chose est sûre : les grands groupes et ETI désireux d’opter pour un LBO en 2024
seront confrontés à l’obligation d’adopter un montage financier structuré autour
d’effets de levier plus modérés.
jouent gros : après un millésime
2023 que certains ont traversé
telle une “année blanche”, ils
se trouvent dans l’obligation de
mettre au travail les sommes
qui leur ont été confiées par
leurs souscripteurs (les Limited
Partners ou LPs, dans le jargon
de la profession). “Certains pour-
voyeurs de fonds commencent à
mettre la pression sur les équipes
des sociétés de gestion, confient
plusieurs experts. Ils sont en
mesure de faire la différence
entre celles qui ont su rapidement
s’adapter et celles qui ont man-
qué d’ingéniosité ou trop tardé à
ajuster leurs positions.” De là à
affecter durablement les rapports
de force, il n’y a qu’un pas, et ce
d’autant que les capitaux dispo-
nibles sont considérables.
Par effet miroir, le retour des fonds
à l’achat doit aussi profiter… aux
fonds qui patientent pour céder
leurs participations prises dans
Dette LBO : comment structurer son financement ?
Avec le retour d’une certaine liqui-
dité sur le marché de la dette LBO,
les fonds d’investissement disposent
de choix plus nombreux pour arrê-
ter le schéma de reprise des grands
groupes qu’ils briguent. L’une de
leurs missions consiste d’ailleurs à
épauler les dirigeants qui ne seraient
pas initiés à ces questions, en les
accompagnant pas à pas dans les
négociations avec les différents prê-
teurs. Sans oublier de s’assurer que
de tels instruments sont bien alignés
avec la capacité de remboursement
de l’entreprise, évidemment. Mieux
vaut cependant se familiariser avec
le lexique du monde particulier des
financements structurés pour bien
en saisir les mécanismes.
les grands groupes financés il y a
trois ou quatre ans de cela. Il en
va ainsi dans le private equity : à
défaut de pouvoir planifier une
introduction en bourse – le Graal
qui semble totalement hors de
portée depuis déjà longtemps –, il
faut pouvoir faire jouer la concur-
rence entre acquéreurs indus-
triels et investisseurs privés pour
enregistrer des “sorties”.
C’est sur cette toile de fond que le
mois de décembre aura conforté
dans leurs espoirs les plus opti-
mistes. Un consortium de fonds
mené par Ardian a officialisé vou-
loir prendre le relai d’Equistone
Partners Europe et de Sagard
dans Vulcain Ingénierie, via un
quatrième LBO valorisant le
multi-spécialiste francilien de
la transition énergétique et des
sciences de la vie entre 600 et 650
millions d’euros.
Dans une fourchette de prix
légèrement supérieure, l’expert
Dette senior : dette amortissable
généralement apportée par les
banques, d’une durée de 5 à 7 ans.
Elle peut comporter plusieurs
tranches (A, B et C), présentant
une maturité et un degré de risque
croissant.
Dette mezzanine : également appe-
lée dette subordonnée ou dette
junior, son remboursement est
conditionné à celui de la dette senior.
D’une durée comprise entre 7 et 10
ans, elle présente une charge d’inté-
rêts supérieure.
Dette privée : outil de financement
par emprunt non bancaire, géné-
ralement remboursable in fine. On
parisien de transformation et
marketing numérique European
Digital Group prévoit d’enclen-
cher un LBO bis en accueillant
Latour Capital aux côtés de
son actionnaire historique,
Montefiore Investment.
Ingénierie financière
Il faut dire que les fonds ont de
quoi être tentés de tourner le
regard vers le portefeuille de
leurs confrères. Ces derniers mois,
ceux-ci n’ont souvent eu d’autre
choix que de favoriser la création
de valeur par le biais d’opérations
de croissance externe. Et pour
concrétiser une telle stratégie
de build-up, ils n’ont d’ailleurs
pas hésité à remettre la main à
la poche. “Les lignes de capex,
dédiées à ces acquisitions et
négociées au tout début du LBO,
étaient bien souvent déjà tirées,
observe un banquier d’affaires.
Pour continuer à jouer leur rôle
d’actionnaire, les fonds ont donc
dû allouer de nouveaux capitaux,
ce qui leur a permis de démontrer
à leurs souscripteurs qu’ils ne res-
taient pas les bras croisés.”
Dans le même temps, les profes-
sionnels du non-coté ont cherché
à innover en matière d’ingénie-
rie financière. Avec les finance-
ments sur “net asset value” (ou
“NAV financing”), qui permettent
de lever des capitaux en don-
nant en garantie l’ensemble des
actifs sous gestion, ils ont gagné
en flexibilité pour leur politique
d’investissement, mais aussi pour
leur politique de cession… tout
en retournant de l’argent à leurs
souscripteurs.
Mais soyons clairs : les dirigeants
de grands groupes et d’ETI
en quête de capitaux, eux, ne
parle également de dette unitranche
lorsque celle-ci a vocation à se subs-
tituer à un financement en deux
tranches senior + mezzanine, pour
une durée de 6 à 8 ans.
High-yield bonds : émissions obli-
gataires à haut rendement courant
généralement sur une durée de 5, 7
ou 10 ans, dont le remboursement
intervient après celui de la dette
senior.
Collaterized loan obligation (collate-
rized debt obligation) : titres de dette
émis par des véhicules de titrisation
(special purpose vehicle), permet-
tant aux banques de se refinancer en
revendant des dettes de leurs clients.
A LA UNE
sauraient se satisfaire de telles
options. Ils préfèrent – et de loin
– pouvoir compter de nouveau
sur le soutien sans faille d’action-
naires ayant les coudées franches.
Autant dire que les fonds de LBO
sont attendus au tournant.
Dans le même temps,
les professionnels
du non-coté ont
cherché à innover en
matière d’ingénierie
financière
Corporate
te Finance
La gestion stratégique du haut de bilan
E-mail:prenom.nom@nouveleconomiste.fr
Abonnements:abonnements@nouveleconomiste.fr
Henri J.Nijdam,
directeur de la publication et de la rédaction
henri.nijdam@nouveleconomiste.fr
Rédaction en chef :
Charles Ansabère
Editrice déléguée : SophieVinceneux
sophie.vinceneux@nouveleconomiste.fr
Secrétariat de rédaction :
Aurélie Percheron
Coordination: Marie-Line Lybrecht
Edition Web & Print:
Clément Guéraud, Anaïs Russo
Marketing & développement:
Gustave Cozzolino
Affaires
res ppubliques, Entrep
Entreprises,
Économie sociale
Journal d’analyse et d’opinion
paraissant le vendredi
12, rue Notre Dame desVictoires,
75002 - Paris
E-mail:prenom.nom@nouveleconomiste.fr
Abonnements:abonnements@nouveleconomiste.fr
Henri J.Nijdam,
directeur de la publication et de la rédaction
henri.nijdam@nouveleconomiste.fr
Société Nouvelle du Nouvel Économiste S.A.
au capital de 37 000 0 eur
euros. Président: Bruno
Ledoux; directeur général, Alexandre Alma-
jeanu.Principal actionnaire
tion : BLHM,MB Parti-
cipations.
pations. - Financière Nouvel Eco, S.A. au
capital
pital de 4 098 590 euros,une participation de
Media
edia Capital S.A.: Président,directeur
direc géné-
ral : Henri J. Nijdam. Administrateurs
istrateu :
Alexandre Almajeanu, Jean-René Tancrède.
Imprimerie-RAS,, 6 Av. deT Tissonvilliers, 95400
Villiers-le-Bel.
iers-le-Bel. Dépôt lég
légal : janvier 1993.
Numéro de commission
paritaire : 0727 C 85258.
ISSN: 0395-6458.
Ne pas jeter sur la voie publique
3
ANALYSES
Alternative au private equity
TPE & PME, pourquoi pas la bourse ?
Cotée ou non cotée, une solution de financement adaptée qui souffre encore de trop de méconnaissance et de préjugés
CÉLINE VALENSI
Et si la bourse, autrefois l’apanage
des grandes entreprises, était une
solution aux problèmes de finance-
ment des petites et moyennes entre-
prises tricolores ? Longue, ardue,
plutôt coûteuse et très encadrée par
l’AMF, la procédure a pourtant le
bénéfice, une fois mise en œuvre, de
permettre au dirigeant d’obtenir un
financement en fonds propres, avec
Malgré les efforts entrepris
par les sociétés de cotation
– notamment Euronext – en
matière d’accompagnement,
la communication autour du
process d’introduction en
bourse est quasi inexistante
tous ses avantages, tout en conser-
vant la pleine gouvernance de son
entreprise. Si cette solution permet
de lever des fonds sur le marché
secondaire plutôt que de faire appel
au private equity, elle est cependant
réservée aux plus aguerris.
La solution bourse cotée
L’opacité qui entoure la mise sur
le marché de l’entreprise dissuade
plus d’un dirigeant de PME. Malgré
les efforts entrepris par les sociétés
de cotation – notamment Euronext
– en matière d’accompagnement,
de nombreux intermédiaires, lis-
ting sponsors ou conseils en finan-
“Une société qui recherche 500 K
K€ pour
se financer et qui devra s’acquitter de
250 K€
K de frais n’aura pas vocation à
rentrer en bourse.” Franck Sebag, EY.
cement de haut de bilan ont tout
simplement disparu, et la communi-
cation autour du process d’introduc-
tion en bourse – IPO (Initial Public
Offering) – est quasi inexistante.
Toutefois, l’ampleur de ce nouveau
marché a depuis deux décennies
forcé les acteurs de la place à se
structurer pour accueillir cette
nouvelle clientèle d’entreprises en
forte croissance à la recherche d’un
4 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Les coûts engendrés par une introduction en bourse sont à prendre en considération :
7 à 8 % en moyenne de chaque montant levé contre 5 % en private equity.
financement. Au premier semestre
2023, la part des TPE-PME dans
les introductions en bourse chez
Euronext au niveau international*
était de l’ordre de 76 %, et de 46 %
sur le marché réglementé parisien
(Euronext Paris).
Une proportion en hausse depuis
la création d’Euronext Growth en
2017, un marché de gré à gré dédié
aux PME, constitué sous la forme
d’un système multilatéral de négo-
ciation organisé (SMNO), et super-
visé par l’Autorité des marchés
financiers (AMF). Parmi les der-
nières PME tricolores mises sur ce
marché secondaire figurent notam-
ment Le Permis Libre, Florentaise,
Mon Courtier Energie, Osmosun
ou encore Vinpai. Les entreprises
positionnées sur le segment biotech,
dont les besoins en capitaux sont
relativement importants pour assu-
rer la partie R&D, se tournent natu-
rellement vers le marché boursier.
En revanche, l’État ne jouant pas
son rôle incitatif auprès des parti-
culiers pour transférer leur épargne
directement dans l’économie réelle
et auprès des PME, ce système d’in-
vestissement, qui offre pourtant
de forts rendements, souffre d’une
méconnaissance de la part du grand
public.
Equity ou introduction
boursière ?
La mise sur le marché boursier
présente de nombreux avantages
et se positionne comme une alter-
native crédible au private equity.
Comparativement, en utilisant
le marché coté pour se financer,
le dirigeant peut plus facilement
demeurer majoritaire au capital
de son entreprise et en contrôler la
gouvernance grâce à une plus large
répartition des porteurs individuels
de titres. Il peut alors renforcer ses
fonds propres tout en conservant
une forme d’indépendance. Un
avantage de poids par rapport à
l’equity car même si les capitaux
abondent, très souvent, les nouveaux
entrants prennent une participation
majoritaire et s’immiscent dans la
stratégie de l’entreprise. De plus,
une PME exposée sur un marché
mondial tel qu’Euronext accroît sa
notoriété et son attractivité auprès
des investisseurs internationaux
et institutionnels, ce qui facilite
ses futures levées. Un cercle ver-
tueux donc, mais qui s’accompagne
d’obligations contraignantes. Les
comptes, désormais à la disposition
du public, doivent être authentifiés
par un commissaire aux comptes,
et le dirigeant doit composer avec
une communication financière exi-
geante. Le prix à payer pour faire
partie du jeu. En outre, les coûts
engendrés par une introduction en
bourse sont à prendre en considéra-
tion : 7 à 8 % en moyenne de chaque
montant levé contre 5 % en private
equity ; ce qui restreint d’autant la
liste des PME candidates à une IPO.
Si une PME totalisant un chiffre
d’affaires compris entre 30 et 100
millions d’euros pourrait aisément
supporter les frais d’introduction en
bourse, la pression engendrée par
les process de pré-introduction et
la forte mobilisation d’une grande
partie de ses ressources humaines
sur un temps long (4 à 6 mois) sont
en revanche nettement plus lourdes
pour une petite entreprise dont le
chiffre d’affaires est compris entre 1
et 20 millions d’euros.
La question centrale reste donc
celle-ci : à quel moment un dirigeant
doit-il faire appel à la bourse pour
financer son entreprise ? Existe-
t-il une taille critique permettant
le passage à l’action ? ou plutôt
une notion de temporalité, un bon
timing pour rentrer en bourse ?
“Fondamentalement, la décision
de l’IPO, au-delà de la taille, doit se
prendre au regard de la pertinence de
ce mode de financement pour soutenir
la trajectoire stratégique de la société”
précise Aurélien Narminio, respon-
sable du marché de cotation chez
Euronext. Autrement dit, il s’agit
d’opter pour la solution la plus judi-
cieuse pour financer son passage à
l’échelle. “A fortiori, une société qui
recherche 500 K€ € pour se financer, et
qui devra s’acquitter de 250 K€ € de
frais, n’aura pas vocation à rentrer en
bourse”e” selon Franck Sebag, partner
chez EY. Elle aura tout intérêt, pour
une levée inférieure à un million
d’euros, à se tourner vers d’autres
modes de financement.
La solution bourse privée
non cotée
S’appuyant sur un modèle de finance
circulaire, la bourse privée permet
aux dirigeants de créer un marché
de “gré à gré” interne. Ce modèle,
destiné aux PME ayant besoin d’or-
ganiser la liquidité d’un petit mino-
ritaire ou de lever des montants
compris entre 50 et 500 K K€, s’avère
très pertinent et simple à mettre en
place, sans frais d’introduction – mis
à part les honoraires d’accompagne-
ment des sociétés spécialisées. Un
acteur historique du marché, le CIIB
(Conseil en ingénierie et introduc-
tion boursière), dirigé depuis plus
de trois décennies par Jean Salwa,
défendait déjà l’idée d’un second
marché en 1980. En 2023, cet expert
a accompagné plus de 60 PME en
France pour un total de 150 millions
d’euros collectés. “La bourse privée
est un instrument en fonds propres per-
manent. Le dirigeant fixe ses propres
règles et peut à tout moment lever
des fonds, en fonction de ses besoins”
précise Didier Salwa, pdg du CIIB.
Adapté aux petites entreprises, ce
système permet d’opérer plusieurs
levées à chaque étape de croissance,
en fonction de la réalisation de ses
objectifs. Seules conditions pour en
bénéficier : avoir plusieurs bilans
à son actif, et réaliser au moins 1
million d’euros de chiffre d’affaires.
Par ailleurs, cet outil permet aux
entreprises de proposer une offre
de placement – en cession d’actions
ou en augmentation de capital par
émission d’actions – auprès d’inves-
tisseurs individuels sur des tickets
allant de 1 à 10 KK€. L’effet incitatif
sur les salariés de l’entreprise peut
être intéressant, ces derniers étant
La décision de l’IPO doit se prendre au
regard de la pertinence de ce mode de
financement pour soutenir la trajectoire
stratégique de la société.”
Aurélien Narminio, Euronext.
plus enclins à agir sur les résultats
de la société car ils en saisissent
mieux les enjeux et le modèle éco-
nomique. En contrepartie, l’inves-
tisseur individuel se rémunère par
la création de valeur générée, sous
la forme d’une plus-value ou de
dividendes. Là encore, le dirigeant
conserve la pleine indépendance de
gestion et des pouvoirs, tout en opé-
rant le financement nécessaire à ses
“La bourse privée est un instrument en
fonds propres permanent. Le dirigeant
fixe ses propres règles et peut à tout
moment lever des fonds, en fonction de
ses besoins.” Didier Salwa, CIIB.
projets de croissance. La protection
des actionnaires est assurée par la
désignation d’un commissaire aux
comptes, conseillé par les experts
du CIIB – y compris pour des levées
inférieures à 8 millions d’euros –
dans le respect de la déontologie.
Sur le plan pratique, le process est
simplifié et les coûts restreints : un
carnet d’ordres “digitalisé” est mis
en place par le CIIB avec l’appui
du dirigeant, le lancement de cette
“mini-bourse privée”, la rédaction
du document d’information, puis la
communication auprès du public.
Veracash, une fintech bordelaise,
vient de lever deux millions d’euros
auprès de moins de 1 000 action-
naires individuels, grâce à cet outil.
Bien qu’il existe d’autres acteurs
sur le segment de la bourse privée,
à l’instar de PMEx, nouvelle fintech
tricolore qui revendique cinq PME
françaises à son portefeuille, seul le
CIIB se présente à ce jour comme
un acteur majeur sur le marché de
la bourse dédiée aux petites entre-
prises. Et pourtant, ce sont près de
6 000 milliards d’euros placés en
produits d’épargne des ménages qui
pourraient être mobilisés en direc-
tion des PME tricolores… Quinze
ans après leur disparition, à l’heure
où les défaillances d’entreprises ne
cessent d’augmenter, n’est-il pas
temps d’ailleurs de rétablir des
bourses régionales de proximité
digitalisées ?
* Euronext détient les bourses
de Paris, Amsterdam, Bruxelles,
Lisbonne, Dublin et Oslo.
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi 5
ANALYSES
Question de fond(s)

Vendre ou ne pas vendre sa PME

Engager un processus de cession s’avère-t-il judicieux en dépit d’une conjoncture économique maussade ? Pas sans préparation
minutieuse, en tout cas.

PAR CHARLES ANSABÈRE

Le coup de froid est arrivé bien

avant l’hiver. Les valorisations
des PME non cotées vendues en
Europe ont fléchi au troisième
trimestre 2023 : selon l’Argos
Index, leurs cessions se sont
conclues sur une moyenne de 9,1

Les dirigeants quadras et des

quinquas ont aussi envie de
passer le relais

fois l’Ebitda (contre 9,9 fois, trois

mois plus tôt). Il fallait de toute
façon s’attendre à un retourne-
ment de tendance, tant les mon-
tants tutoyaient les sommets. À
11,6 fois l’Ebitda au deuxième
trimestre 2021, le prix moyen des
entreprises détonnait sensible-
ment avec l’incertitude écono-
mique présente depuis la crise
du covid. Pour autant, ce tasse-
ment fait-il office d’indicateur
suffisant pour stopper net un
projet de cession ou le remettre
à plus tard ? La réponse à cette
question n’a rien de simple.

Entre 4 et 5 000 PME à vendre
Regardons tout d’abord la façon
dont les conseils en fusions-acqui-
sitions analysent la structure du
tissu français des PME. Inutile
de prendre ici pour référence le
chiffre parfois évoqué de 70 000
entités à vendre chaque année,
très largement composé d’entre-
prises unipersonnelles. Mieux
vaut considérer qu’il tourne
autour de 4 à 5 000. “Près de la
moitié des transactions portent
sur des sociétés valorisées moins de
2,5 millions d’euros. Celles-ci peu-
vent être plus difficiles à vendre
compte tenu du fort intuitu perso-
nae du dirigeant et, parfois, d’un
“Les vendor due diligences permettent
de mener des actions correctrices avant
d’engager un processus de cession.”
Fabienne Hanras, Eurallia Finance.
fort endettement, notamment
lié aux prêts garantis par l’État
(PGE), observe Fabienne Hanras,
la présidente du réseau Eurallia
Finance. Les plus importantes
d’entre elles ont aussi un peu de
mal à se vendre ces temps-ci, en
raison d’une moindre ardeur des
éventuels repreneurs industriels,
concentrés sur la consolidation de
leurs récentes acquisitions et frei-
nés par l’augmentation du coût des
ressources financières.”
“Le vivier d’entreprises à trans-
mettre évolue notamment en
fonction du contexte général des
affaires, détaille Adrien Tourres,
le fondateur de Pax Corporate
Finance. Bien que perturbé et mar-
qué par un certain attentisme, le
marché reste vaste, d’autant que
nombre de dirigeants vieillissent
et pensent à transmettre le flam-
beau.” Fait nouveau : ces derniers
sont imités dans cette envie de
passer le relais par des quadras et
des quinquas, désireux de mener
cette réflexion plus tôt au cours
de leur parcours professionnel.
Bien sûr, le volume des transac-
tions fluctue d’un millésime sur
l’autre… “La contraction de 15 %
enregistrée en 2020, en raison du
covid, fut suivie d’un rebond de
l’ordre de 35 % l’année suivante,
puis d’un nouveau repli en 2022,
d’environ 10 %, résume Marc
Sabaté, le président de l’asso-
ciation professionnelle CNCEF
France M&A [Chambre nationale
des conseils experts financiers].
Malgré le léger ralentissement
constaté à partir de la fin de 2022,
le niveau d’activité demeure globa-
lement bon.”
Evaluer la résilience
des entreprises
Tout indique en effet qu’une
contraction du volume des fusions-
acquisitions concerne davantage
les projets visant ETI et grands
groupes – pour lesquels la ques-
tion du financement prend une
tout autre envergure. En compa-
raison, le small cap poursuit son
chemin sans trop de heurts. “Les
fonds de LBO, bien que contraints
Seules les PME
“irréprochables”
trouvent rapidement
preneur
par la hausse des taux d’intérêt, dis-
posent toujours d’argent à investir.
De leur côté, les banquiers prêteurs
sont encore disposés à financer des
dossiers bien montés. En revanche,
les vendeurs font défaut parce qu’ils
considèrent souvent que ce n’est pas
le bon moment, convaincus – à tort
– que les valorisations sont trop orien-
tées à la baisse et s’éloignent de leurs
attentes”, poursuit Marc Sabaté.
La situation s’avère évidemment
très disparate selon les secteurs.
L’immobilier, le BTP, la distribution tous les professionnels l’affir-
(et en particulier l’habillement) ou ment : l’année 2024 redeviendra
certains pans de l’agroalimentaire un marché d’acheteurs. Mieux
sont autant de domaines d’activité vaut donc rentrer dans les cases
mis de côté par les acheteurs. A et montrer patte blanche, en
contrario, les services aux entre- préparant en amont tout proces-
prises, les services financiers, le sus de cession avec l’appui d’un
médical, l’industrie, le transport, conseil en M&A. “Nous incitons
voire la tech – dans une certaine nos clients à conduire des vendor
mesure – ont le vent en poupe, sou-
vent dans le cadre de stratégies de
consolidation du marché. Dans le
même esprit, le distinguo se fait
entre les entreprises très exposées
à l’inflation et aux risques géopo-
litiques et celles qui s’en trouvent
moins affectées.
Au-delà de ces aspects structurels,
notons aussi que le centre des pré-
occupations semble avoir changé.
“Au cours des années 2021 et 2022,
caractérisées par un rattrapage consé-
cutif à la fin des confinements liés
au covid, les acquéreurs avaient ten-
dance à se focaliser sur le taux de crois-
sance des sociétés qu’ils convoitaient,
analyse Alexandre Odin, associé
de DDA & Company. À compter de “Bien que perturbé et marqué par un
2023, ils ont plutôt porté leur atten- certain attentisme, le marché du M&A
tion sur la génération de cash et la reste vaste concernant les PME.”
rentabilité, et donc l’Ebitda.” a.” Un Adrien Tourres, Pax Corporate Finance.
réflexe tout à fait logique, puisqu’il
convient d’évaluer la résilience des due diligences (VDD), car ces ana-
entreprises à l’issue de trois années lyses préparatoires sont un gage
pour le moins chahutées. de transparence ayant des réper-
cussions directes sur la valorisa-
2024, un marché d’acheteurs tion d’entreprise. Qui plus est, elles
permettent de mener des actions
Conséquence directe : seules les correctrices avant d’engager un
PME “irréprochables” trouvent processus de cession”, souligne
rapidement preneur. D’ailleurs, Fabienne Hanras.

6 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

“En 2024, les processus de vente
demeureront conditionnés à toute
amélioration des indicateurs macroéco-
nomiques.” Alexandre Odin,
DDA & Company.
“Il est préférable de traiter les
défauts d’une entreprise avant de
la présenter au marché, pointe
Adrien Tourres. Les due diligences
revêtent ici un caractère crucial :
autrefois simple ‘case à cocher’,
elles sont devenues plus sérieuses
et plus discutées.” Autant éviter
au repreneur de se trouver face
à des sujets potentiellement coû-
teux à traiter, comme la mise en
conformité d’un fichier clients
au Règlement général sur la
protection des données (RGPD)
ou la création ex nihilo d’une
démarche RSE (retraitement des
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
déchets, décarbonation de l’acti-
vité, intéressement des salariés,
etc.). Exceptionnels pour les
PME il y a encore trois ou quatre
ans, ces sujets semblent mainte-
nant évoqués dans chaque dos-
sier de vente.
De 13 à 14 mois de
négociations
Une fois toutes ces considé-
rations établies, une question
demeure : le millésime 2024
sera-t-il propice aux cessions de
PME ? “En règle générale, les cur-
rent tradings [volumes d’activité,
ndlr] sont moins bons au second
semestre qu’au premier. À cela
s’ajoute le fait que l’on a actuelle-
ment du mal à évaluer si la raison
est conjoncturelle ou structurelle.
Au final, l’année à venir devrait
être compliquée et les processus de
vente demeureront conditionnés
à toute amélioration des indica-
teurs macroéconomiques”, analyse
Alexandre Odin, qui intervient
beaucoup dans la tech.
Tout dépendra aussi de l’atti-
tude des acquéreurs. Ceux-ci
ne semblent pas avoir considé-
rablement renforcé leurs exi-
gences ou inclus des éléments
de discussion insurmontables.
Les garanties d’actif et de passif
(GAP) s’invitent comme d’ordi-
naire à la table des négociations,
ANALYSES
tout comme peuvent faire leur considérer cet outil en évaluant du temps. “Le phénomène de crois-
apparition les crédits-vendeurs l’accompagnement que pourra sance externe à l’international va
– même si les conseils M&A des effectuer le cédant”, indique croissant, même s’il est aujourd’hui
cédants ne les recommandent Thomas Beaurain, président de concentré en Europe et aux États-
pas. Déjà présents également, les Societex Corporate Finance. “Les Unis, explique Jérôme Dupas, DG
compléments de prix ont quant négociations dans le small cap ont adjoint de Pramex International,
à eux tendance à se répandre pu s’allonger un peu, pour être un conseil financier dont la par-
de l’ordre de 13 à 14 mois, mais ticularité est d’être souvent posi-
nous sommes revenus à un niveau tionné à l’achat. La crise du covid
de prudence tout à fait normal”, a montré l’importance de produire
poursuit-il. à proximité, mais aussi de diversi-
fier ses zones de production.” À tout
Si jamais une vente Cap à l’international le moins, choisir une telle option
devrait permettre d’accroître la
s’avérait compromise, De tels délais pourraient aug- valeur d’une PME… afin de la
pourquoi ne pas menter si l’économie se dégradait céder plus cher, ultérieurement.
en 2024, d’autant que les acqué-
changer de fusil reurs peuvent davantage dicter
d’épaule ? Les leur calendrier. Ils ne pourront
cependant pas trop arguer d’une
stratégies de build- difficulté à trouver des finance-
up, notamment à ments bancaires : les banques –
notamment de réseaux – demeu-
l’étranger, sont dans rent pour le moment à l’écoute
l’air du temps des besoins de leurs clients, et la
hausse des taux d’intérêt devrait
se stabiliser. Mais comme le LBO
constitue l’un des mécanismes
préférés des repreneurs de PME,
puisqu’ils permettent de faire il conviendra de garder un œil
baisser facialement le montant sur le comportement du secteur
de l’acquisition. Encore faut-il ici bancaire, dont tout cédant pour-
que le vendeur s’assure de la sol- rait faire indirectement les frais.
vabilité de la partie adverse ! “Le Et si jamais une vente s’avérait
complément de prix se trouve justi- compromise, pourquoi ne pas “La crise du covid a montré l’importance
fié dans des secteurs ou des métiers changer de fusil d’épaule ? Les de produire à proximité, mais aussi de
très dépendants du dirigeant. stratégies de build-up, notam- diversifier ses zones de production.”
C’est pourquoi il est nécessaire de ment à l’étranger, sont dans l’air Jérôme Dupas, Pramex International.
7
ANALYSES
L’histoire des obligations 1/2
Comment les obligations ont dévoré tout le système
financier
Une histoire aussi courte que mouvementée du marché qui façonnera la prochaine crise financière
C’est par une fraîche journée de
septembre 2015 que Timothy
Young est arrivé à Houten, une
banale ville de banlieue néerlan-
daise, déterminé à recouvrer une
dette vieille de près de quatre
cents ans. Il transportait une
mallette contenant un fragile
morceau de peau de chèvre cou-
vert d’une écriture dense et de
chiffres. Il s’agissait d’une obliga-
tion émise en 1648 par un groupe
de propriétaires terriens néer-
landais qui géraient les digues
d’un tronçon de la rivière Lek.
Ils avaient emprunté 1 000 florins
Les obligations n’ont jamais
figuré dans l’imaginaire
populaire au même titre que
les actions, par exemple, ou
les fusions et acquisitions
d’entreprises
à un marchand local et l’obliga-
tion expliquait que, en échange
du prêt, le marchand recevrait
un paiement d’intérêt de 5 %
chaque année – pour toujours.
Bien que les termes de cette obli-
gation dite “perpétuelle” aient
changé au cours des siècles et au
gré des guerres, des dépressions,
des révolutions et des nouvelles
monnaies, elle constitue toujours
une obligation valide de Stichtse
Rijnlanden, une entreprise de
service public néerlandaise, et
appartient désormais à la biblio-
thèque Beinecke de l’université
8 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Savoir comment maîtriser ce système bancaire parallèle est l’une des questions les plus épineuses de la finance aujourd’hui.
de Yale. Timothy Young, conser-
vateur à Yale, a récupéré 136
euros d’intérêts auprès d’un fonc-
tionnaire néerlandais ravi, qui
avait fait un chèque géant pour
commémorer le paiement.
Pour Timothy Young, la plus
grande émotion a été de visiter
la digue que l’obligation avait
financée au XVIIe siècle. “Pour
le nerd que je suis, c’était tout sim-
plement fabuleux, confie-t-il. C’est
une toute petite chose, mais c’est
ce que recherchent les conserva-
teurs : quel est cet objet, pourquoi
a-t-il été fabriqué, comment a-t-il
traversé les âges, que signifie-t-il
aujourd’hui et comment pouvons-
nous relier tous ces éléments pour
comprendre un peu mieux la
nature humaine ?”
Les obligations ont longtemps
été considérées comme l’élément
le plus ennuyeux de la finance.
Elles apparaissent parfois dans
la littérature, mais presque tou-
jours comme un symbole fasti-
dieux. Nick Carraway, le narra-
teur de ‘Gatsby le Magnifique’,
était vendeur d’obligations et
Sherman McCoy, dans ‘Le Bûcher
des vanités’ de Tom Wolfe, en fai-
sait le commerce. Les obligations
n’ont jamais figuré dans l’ima-
ginaire populaire au même titre
que les actions, par exemple, ou
les fusions et acquisitions d’en-
treprises. Il n’y a jamais eu de
“mème obligataire”. Ian Fleming
a choisi le nom de Bond [obliga-
tion, ndt] pour son espion parce
qu’il pensait que c’était “le nom
le plus ennuyeux qu’[il eût] jamais
entendu”.
L’épine dorsale
de tous les autres marchés
Pourtant, elles ont joué un rôle
essentiel dans le développement de
la société humaine, de l’agriculture
de subsistance à l’ère moderne,
finançant tout, des guerres aux
chemins de fer, en passant par les
voitures électriques de Tesla et
Netflix. “Le marché obligataire est le
marché le plus important au monde,
affirme Ray Dalio, fondateur du
plus grand fonds spéculatif de la
planète, Bridgewater. C’est l’épine
dorsale de tous les autres marchés.”
Alors que le marché obligataire a
augmenté en taille et en puissance,
l’importance des banques – qui
sont historiquement les chevilles
ouvrières du système capitaliste –
s’estompe subtilement. Le marché
obligataire mondial valait envi-
ron 141 000 milliards de dollars
à la fin de 2022. Pour l’instant,
ce montant reste inférieur aux
183 000 milliards de dollars que
le Conseil de stabilité financière
estime détenus par les banques au
niveau mondial, mais une grande
partie de cette somme est en fait
investie dans des obligations –
fait que certaines banques améri-
caines ont récemment déploré.
Il y a trente ans, James Carville,
conseiller politique américain,
plaisantait sur son désir d’être res-
suscité en tant que marché obliga-
taire pour pouvoir “intimider tout
le monde”. Depuis, le marché a L’année dernière, la résurgence de
quintuplé. Le durcissement de la l’inflation – la bête noire des titres
réglementation applicable aux prê- financiers à taux d’intérêt fixe – a
teurs traditionnels, à la suite de la provoqué le pire recul depuis au
récente vague de faillites bancaires moins un siècle. Les pertes globales
aux États-Unis, poussera encore ont atteint près de 10 000 milliards
plus d’emprunteurs à se tourner de dollars, ébranlant les régimes
vers les obligations. de retraite britanniques et les
Or ce marché est aujourd’hui banques régionales américaines.
confronté à l’un de ses plus grands Bien que les obligations aient
tests depuis des générations. repris pied cette année, elles sont
toujours confrontées à la hausse
des taux d’intérêt.
Le “shadow banking”
et ses questions
Le marché Même si le marché obligataire
s’adapte, comme il l’a fait par le
obligataire mondial passé, sa puissance, sa portée et
valait environ 141 000 sa complexité croissantes ont
des implications problématiques
milliards de dollars à pour l’économie mondiale. “Cette
la fin de 2022. transformation a été extraordi-
naire et positive, déclare Larry
Ce montant reste Fink, directeur de BlackRock,
inférieur aux 183 000 le plus grand groupe gestion-
naire d’actifs au monde. Mais
milliards de dollars nous avons un système réglemen-
que le Conseil de taire conçu pour une époque où les
banques étaient les acteurs domi-
stabilité financière nants. Tel n’est plus le cas.”
estime détenus Le “shadow banking”, comme
l’appellent certains universi-
par les banques au taires, désigne une partie du sys-
niveau mondial, mais tème financier qui ressemble à la
banque traditionnelle mais sans
une grande partie de en faire partie. Les décideurs
cette somme est en politiques préfèrent le terme
moins malveillant – mais presque
fait investie dans des ridiculement abscons – d’“institu-
obligations. tions financières non bancaires”.

Avec 240 000 milliards de dollars,
ce système est aujourd’hui bien
plus important que son homolo-
gue conventionnel. Le marché
obligataire en est la principale
composante : il prend l’argent des
investisseurs, qui peuvent le plus
souvent le retirer à court terme,
et le dirige vers des investisse-
ments à long terme.
Savoir comment maîtriser ce
système bancaire parallèle est
l’une des questions les plus épi-
neuses de la finance aujourd’hui.
Pour le système financier dans
son ensemble, il est sans doute
préférable que les risques que
comportent inévitablement les
obligations soient répartis à tra-
vers un vaste réseau décentralisé
d’investisseurs internationaux,
plutôt que concentrés dans un
petit groupe de banques. Mais
en finance, le risque est comme
l’énergie. Il ne peut être détruit,
seulement transféré d’un endroit
à l’autre. Au fur et à mesure qu’il
est transféré, les conséquences
peuvent prendre des formes
peu compréhensibles, voire dan-
gereuses. Nous en avons eu un
parfait exemple en mars 2020,
lorsque la pandémie de Covid-19
a agi comme un gigantesque test
de résistance pour le système
financier, révélant de nouvelles
fissures dans ses fondations.
Mais pour bien comprendre
le rôle du marché obligataire
aujourd’hui, il faut remonter
près de mille ans en arrière, dans
l’Italie du XIIe siècle.
L’invention vénitienne
des obligations à taux fixe
Le doge de Venise Vitale II
Michele est dans l’embarras. Sous
un prétexte douteux, l’empire
byzantin a arrêté en 1171 tous
les marchands vénitiens dans sa
capitale de Constantinople et
saisi leurs biens. Mais la cité-État
italienne n’a pas les moyens d’en-
voyer une flotte au secours de ses
citoyens emprisonnés. Le doge
oblige donc tous les citoyens à
prêter de l’argent à la ville, en
échange d’un intérêt de 5 %
par an jusqu’à ce qu’ils soient
remboursés.
Mais la mission de sauvetage est
un fiasco. La flotte vénitienne est
dévastée par la peste alors qu’elle
négocie avec Constantinople, et
le doge est contraint de rentrer
chez lui, humilié. Quand il est
de retour à Venise, les sujets en
colère poursuivent leur souve-
rain dans les rues de la ville et le
battent à mort [il finit plus exac-
tement poignardé à l’intérieur du
monastère où il avait trouvé refuge,
ndt]. Ruinée par cette débâcle,
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
Venise n’est plus en mesure de
rembourser et transforme le
“prestiti” (prêt) d’urgence en
obligation permanente, assortie
d’un taux d’intérêt de 5 % par an.
La plupart des citoyens se sont
finalement accommodés de cet
arrangement. La régularité des
paiements d’intérêts était assez
attrayante. De temps à autre,
Venise levait d’autres “prestiti”,
et la mesure d’urgence ponc-
tuelle devint progressivement
un moyen pratique de lever des
fonds. Grâce à la perpétuité des
intérêts, la ville ne tombait pas
sous le coup des édits de l’Église
contre l’usure – le prêt à des
conditions inéquitables –, et l’in-
novation fut rapidement adoptée
par d’autres États italiens.
Aujourd’hui encore, l’une des
principales différences entre les
prêts et les obligations est que le
coût des premiers fluctue généra-
lement – parce qu’il est lié, par
exemple, au taux d’intérêt d’une
banque centrale ou à un autre
critère prédéterminé –, alors que
les obligations paient presque
toujours un taux qui ne change
jamais au cours de leur durée de
vie. C’est pourquoi l’expression
“obligation à taux fixe” est sou-
vent utilisée comme synonyme.
Une autre différence essentielle
réside dans le fait que les obli-
gations sont conçues pour être
négociées, alors que les prêts ne
le sont généralement pas. Dans
la Venise du XIIe siècle, les “pres-
titi” étaient achetés et vendus sur
le marché du Rialto. Aujourd’hui,
les échanges d’obligations se font
par téléphone, par message élec-
tronique et par algorithmes sur
les places financières du monde
entier. Leur négociabilité est au
cœur de la croissance des obliga-
tions, car elle permet aux créan-
ciers de transférer le risque à
quelqu’un d’autre.
Un moteur de la croissance
aux XIXe et XXe siècles
Au XIXe siècle, les marchés obli-
gataires ont contribué à façon-
ner l’ordre mondial. Les pays
qui pouvaient le mieux se finan-
cer avaient tendance à réussir.
La victoire de l’Angleterre sur
la France napoléonienne a été
rendue possible par son marché
obligataire, qui lui a permis de
financer les dépenses de guerre
plus efficacement que les ban-
quiers locaux dont Paris dépen-
dait pour obtenir des prêts à
court terme et à taux d’intérêt
élevé. Pendant ce temps, les
États-Unis ont eu recours à la
vente d’obligations pour financer
l’achat de la Louisiane, couvrir
Avec la résurgence de
l’inflation, ce marché
est aujourd’hui
confronté à l’un
de ses plus grands
tests depuis des
générations. Les
pertes globales
ont atteint près de
10 000 milliards de
dollars, ébranlant les
régimes de retraite
britanniques et les
banques régionales
américaines.
3 questions à… François de Fautereau, directeur d’investissement chez Smalt Capital
“Smalt ENR propose des solutions
de financement obligataire avec des
tickets entre 1 à 5 millions d’euros.”
Entretien réalisé en collaboration
avec Smalt Capital
Smalt ENR, votre fonds institutionnel
dédié aux énergies renouvelables, a été
lancé en octobre 2022, quel bilan tirez-
vous de cette première année d’activité?
Notre fonds doté de 30 millions d’euros
a été totalement déployé sur du finance-
ment de projets d’énergies renouvelables
en seulement huit mois. Notre constat de
départ était donc le bon: il existe un mar-
ché de l’investissement à destination des
jeunes développeurs émergents d’éner-
gies renouvelables. Smalt ENR répond à
ce besoin en proposant des solutions de
financement obligataire avec des tickets
le continent d’un réseau de che-
mins de fer et industrialiser les
régions centrales. “Je ne pense pas
que beaucoup de gens apprécient à
sa juste valeur le rôle que [le mar-
ché obligataire] a joué dans le pro-
grès industriel, déclare Bill Gross,
cofondateur de Pimco, une gigan-
tesque société d’investissement
obligataire. Il a permis aux entre-
prises et aux pays de réaliser des
investissements à long terme. Cette
combinaison a été cruciale pour la
croissance économique.”
Les lendemains de la Seconde
guerre mondiale n’ont pas été
tendres pour le marché obligataire.
Bien qu’il ait fourni en temps de
guerre un financement vital aux
gouvernements alliés et qu’il soit
resté l’un des rouages les plus
importants du système financier,
l’accélération de l’inflation dans les
années 1950 et 1960 a constitué un
obstacle pour les titres à taux d’in-
térêt fixe. Dans les années 1970,
l’achat d’obligations est devenu
une course constante et brutale
pour devancer l’inflation, reve-
nue en force. Les augmentations
agressives des taux d’intérêt par
“Plus rien
ne s’oppose à la
transition énergétique,
et on y a même intérêt
économiquement”
entre 1 à 5 millions d’euros. Depuis la
constitution du fonds, nous avons réa-
lisé sept opérations auprès d’entreprises
ayant démontré leur capacité à conduire
des projets d’énergies vertes. Nous avons
principalement financé des centrales pho-
tovoltaïques, notamment en toiture. La
technologie est mature et résiliente et le
risque d’exploitation est très faible. C’est
donc là où l’équation économique fonc-
tionne le mieux.
En quoi et pourquoi investir dans la
transition énergétique est-il primordial?
La prise de conscience du besoin de la
transition écologique s’est généralisée.
Depuis, de plus en plus de personnes sont
convaincues qu’il est nécessaire d’agir
dans ce sens. La question est davantage
de savoir comment faire. Sur ce point, on
a souvent opposé économie et écologie.
Ce verrou du modèle économique de la
transition écologique a été levé. Smalt
ENR démontre qu’il existe des situations
concrètes dans lesquelles il est possible
d’accélérer par l’investissement dans des
actifs résilients et davantage sécurisés,
ANALYSES
les banques centrales, devenues
nécessaires pour maîtriser l’em-
ballement des prix, ont également
réduit la valeur des obligations
émises dans un environnement de
taux plus bas. Les gens disaient
avec humour que les obligations
étaient devenues des “certificats
de confiscation”.
Mais les années 1980 ont ouvert
une nouvelle ère de ralentissement
de l’inflation, de baisse des taux, de
libéralisme réglementaire et d’in-
novation financière qui allait trans-
former le marché obligataire. “Nous
avons complètement révolutionné
la manière dont les financements
étaient levés, que ce soit par les entre-
prises, par les propriétaires ou par les
gouvernements – par tout le monde
en fait”, déclare Larry Fink.
ROBIN WIGGLESWORTH, FT
© 2024 Syndicated articles from T The
Financial Times Limited. All Rights
Reserved. Not to be redistributed,
copied or modified in anyway. Le nouv
nouvel
Economiste is solely responsible for
providing this translated content and the
Financial
inancial Times Limited does not accept
any liability for the accuracy or quality
of the translation.
grâce à la mise en place de garanties spé-
cifiques à chaque projet, étant précisé que
le fonds reste soumis à un risque de perte
en capital. Plus rien ne s’oppose à cette
transition énergétique et on y a même
intérêt économiquement.
Quelles sont vos ambitions pour 2024?
Le succès de notre première phase
d’exploration à 30 millions d’euros
démontre que le marché a davantage
besoin de ce type de financement.
Pour 2024, nous visons une seconde
collecte avec les investisseurs histo-
riques du fonds, mais aussi auprès
de nouveaux investisseurs. Dans un
climat de collecte plutôt compliqué
pour les autres classes d’actifs, nous
constatons un appétit et un consensus
des investisseurs pour le secteur des
énergies renouvelables. Smalt Capital a
d’ailleurs créé un fonds jumeau à Smalt
ENR baptisé EnerGreen, à destination
des particuliers souhaitant placer leur
épargne sur le segment de la transition
énergétique avec des tickets d’entrée à
partir de 1 000 euros.
Ceci est une communication publicitaire.
L’investissement dans un fonds com-
porte des risques, et notamment un
risque de perte en capital et d’illiquidité.
Avant tout investissement, il convient de
prendre connaissance des facteurs de
risque décrits dans le règlement du fonds.
9
ANALYSES
L’histoire des obligations 2/2

Junk bonds et titrisation, la révolution

du marché obligataire
Ou comment des activités marginales sont devenues une industrie mondiale et terriblement lucrative

Le “Predators’ Ball” (“Bal des pré-

dateurs”), organisé chaque année
par la banque d’investissement
Drexel Burnham Lambert au
Beverly Hills Hilton, est devenu
légendaire à Wall Street dans les
années 1980, tant pour les ‘corpo-
rate raiders’ [ou ‘raiders’ : ‘pilleurs
d’entreprise’, traders spécialisés
dans les OPA hostiles, ndt] qui s’y
réunissaient afin de discuter de
leur dernière proie, que pour les
excès auxquels ils se livraient.
Michael Milken [qui travaillait
pour Drexel, ndt], qui détestait les
feux de la rampe, supervisait l’af-
faire dans l’ombre.
Depuis l’avant-poste de sa banque
à Beverly Hills, il avait ouvert une
toute nouvelle frontière pour le
marché mondial des titres à taux
fixe : les obligations à “haut ren-
dement”, selon ses partisans, ou
“junk bonds” (obligations pour-
ries) pour les détracteurs. Il a
ainsi été un révolutionnaire finan-
cier improbable. Au lycée, il avait
délaissé les sports habituels pour
le ‘cheerleading’ [type d’activité
sportive pratiqué par les pom-pom
girls, ndt]. Une fois devenu pré-
maturément chauve, il s’est mis à
porter un toupet si mal ajusté que
l’auteur Michael Lewis a déclaré “Tous les emprunts des entreprises étaient auparavant des prêts bancaires, mais après Michael Milken et la naissance des junk bonds, une grande partie de ces emprunts
qu’on aurait dit “un petit mammi- étaient devenus des obligations.”
fère mort sur sa tête”. Son princi-
pal passe-temps était de faire des cas de défaillance occasionnelle. avaient ensuite connu des temps Le signe ultime de l’influence Milken dans la transformation des
tours de magie en amateur. Mais Imaginons que l’on achète un plus difficiles. Michael Milken a exercée par Michael Milken a fini junk bonds, passées de marché à
Michael Milken était intelligent, panier de 100 œufs à 50 cents transformé ce marché décrié en par tenir en trois mots : “lettre de la mauvaise réputation à secteur
impitoyable et chanceux. l’unité, et qu’on les vende un dol- moyen légitime de lever des fonds confiance”. Armés d’une simple dynamique du système financier
Son intelligence a toujours lar pièce sur le marché. Certes, ils pour les entreprises. “Pour moi, il lettre de Drexel stipulant que – et moyen de financement viable
été évidente. À l’université de sont fragiles et certains peuvent s’agissait d’une forme de discrimi- la banque était convaincue de pour les entreprises respectables
Californie à Berkeley, certains se fissurer en chemin, mais le prix nation – discriminer la direction et pouvoir vendre toutes les obliga- – est indiscutable. “Michael Milken
étudiants auraient évité les cours d’un œuf entier par rapport à son les employés d’une entreprise qui tions dont une entreprise avait et la naissance des junk bonds ont
qu’il choisissait parce qu’il faus- coût rend l’opération extrême- offrait des produits et des services besoin, des raiders tels que Carl été [à l’origine d’]une transforma-
sait la courbe de notation. Mais ment lucrative. à valeur ajoutée simplement parce Icahn faisaient des offres d’achat tion majeure, déclare Ray Dalio.
la chance aussi a joué un rôle. Leçon que Michael Milken n’avait qu’elle n’avait pas obtenu une cer- sur de grandes entreprises avant Tous les emprunts des entreprises
Alors qu’il étudiait à Berkeley, pas oubliée lorsqu’il est arrivé taine notation. Cette position me même qu’elles n’aient levé des étaient auparavant des prêts ban-
Michael Milken est tombé sur un chez Drexel. C’était une banque fonds. Cette “lettre de confiance” caires mais, après lui, une grande
traité universitaire de 1958 inti- d’investissement de second rang n’avait aucun statut juridique, partie de ces emprunts étaient deve-
tulé ‘Corporate Bond Quality and lorsqu’il y est entré en 1970, mais le pouvoir de Michael Milken nus des obligations.”
Investor Experience’ (“Qualité mais une dizaine d’années plus Michael Milken était tel qu’elle était considérée
des obligations d’entreprises et tard, elle dominait largement le a transformé ce comme presque aussi importante Les prêts hypothécaires de
expérience des investisseurs”), marché naissant des junk bonds, que de l’argent à la banque.
d’un certain Walter Braddock grâce au vaste réseau d’investis- marché décrié des Lewis Ranieri et la titrisation
Hickman. seurs fidèles, achetant presque junk bonds en moyen L’après-Milken Lewis “Lew” Ranieri était à bien
tout ce qu’il leur apportait, que des égards l’opposé de Michael
Michael Milken entretenait minu- légitime de lever La fin est arrivée aussi vite que Milken. Grand et élancé, issu de la
Junk bonds, une histoire de
risques et d’œufs cassés tieusement (parfois même par des fonds pour les l’ascension. En 1990, Michael classe moyenne californienne, ce
l’intimidation). Milken a plaidé coupable à six dernier a toujours été obsédé par
Cet auteur montrait que, si les entreprises chefs d’accusation de violation la haute finance. Lewis Ranieri,
obligations dites “pourries” Un moyen légitime de lever de la législation fiscale et de en revanche, était un enfant de la
(émises par des entreprises celle sur les valeurs mobilières. classe ouvrière de Brooklyn, ron-
n’ayant pas réussi à obtenir une
des fonds semblait tout à fait injuste”, a-t-il Il a payé 600 millions de dollars douillard et grossier, qui voulait
note “investissement” [garan- Le marché des obligations pour- déclaré à la journaliste Connie d’amende, accepté une interdic- devenir chef cuisinier jusqu’à ce
tissant un risque de défaut relati- ries a toujours existé, mais il était Bruck en 1987. tion à vie de travailler dans le qu’il découvre que son asthme
vement faible, ndt] de l’une des jusque-là principalement consti- Personne ne s’est intéressé au secteur financier et purgé vingt- l’empêchait de travailler dans les
principales agences de notation) tué d’“anges déchus”. Il s’agissait marché des junk bonds autant deux mois de prison. Drexel s’est cuisines enfumées.
sont effectivement risquées, elles d’entreprises autrefois solides qui que les “raiders” et les magnats effondrée peu après. (En 2020, le Son premier emploi à Wall Street
offrent des taux d’intérêt si élevés avaient émis des obligations alors du capital-investissement qui président Donald Trump a gracié consistait à travailler de nuit dans
qu’un large portefeuille compense qu’elles bénéficiaient d’une nota- ont commencé à s’attaquer aux Michael Milken.) la salle du courrier de Salomon
amplement l’investissement en tion “investissement”, mais qui conglomérats des années 1980. Néanmoins, le rôle de Michael Brothers, afin de payer ses frais

10 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

de scolarité à l’université St
John’s, où il étudiait l’anglais.
Lorsqu’on lui propose le poste de
superviseur à plein-temps de la
salle du courrier, il abandonne ses
études. En 1974, il se voit offrir
un poste de “front office” [en salle
de marché, ndt]pour négocier les
obligations des sociétés de ser-
vices publics américaines et, en
1979, il commence à diriger le
bureau de négociation des hypo-
thèques de Salomon Brothers.
Il y constitue une équipe à son
image, très agressive. “C’était un
éléphant dans un magasin de porce-
laine”, a déclaré en 2013 au ‘New
York Times’ Robert Dall, patron
de Lewis Ranieri chez Salomon
Brother pendant un certain
temps.
Mais ce qui a fait la réputation
de Lewis Ranieri, ce n’est pas
sa personnalité. Wall Street a vu
Lewis Ranieri a transformé
des hypothèques individuelles
en obligations, et a ensuite
négocié des morceaux de ces
obligations, processus connu
sous le nom de “titrisation”.
bien des traders d’obligations
pompeux avec un penchant pour
les plaisanteries grossières. Non,
c’est ce qu’il a fait pour gagner
de l’argent : il a transformé des
hypothèques individuelles en
obligations, et a ensuite négocié
des morceaux de ces obligations,
processus connu sous le nom de
“titrisation”.
La titrisation est un concept
ancien. En 1774, le tout premier
fonds commun de placement a
acheté des obligations adossées
à des prêts provenant de planta-
tions des Caraïbes et de routes
à péage au Danemark. Les obli-
gations adossées à des créances
hypothécaires existaient déjà au
XIXe siècle aux États-Unis. Mais
ces obligations n’utilisaient que
les prêts sous-jacents comme
garantie.
En 1970, la Government
National Mortgage Association
[Association nationale des hypo-
thèques du gouvernement, aussi
connue sous le nom de ‘Ginnie
Mae’] a conçu les premiers titres
adossés à des créances hypothé-
caires dites “passthrough”, dans
lesquels les paiements des prêts
individuels sous-jacents étaient
directement transférés à l’inves-
tisseur en obligations. D’autres
agences hypothécaires améri-
caines, telles que Freddie Mac et
Fannie Mae, ont ensuite procédé
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
à des opérations similaires, sans
grand retentissement. Lewis
Ranieri a fait pour la titrisation
ce que Michael Milken avait fait
pour le marché des junk bonds :
il l’a transformée d’activité mar-
ginale en industrie mondiale et
terriblement lucrative.
Et le filon devint mine d’or
Le premier coup de pouce a été
donné par la crise des Savings and
loans [les caisses d’épargne améri-
caines, ndt], qui a frappé le sec-
teur américain de l’épargne et du
crédit lorsque la Réserve fédé-
rale a relevé ses taux au début
des années 1980. Le Congrès
a adopté un allégement fiscal
considérable pour permettre
aux banques de se débarrasser
plus facilement de portefeuilles
entiers de prêts hypothécaires à
des prix de vente élevés. Salomon
Brothers, l’entreprise de Lewis
Ranieri, était là pour les récu-
pérer et les revendre à d’autres
investisseurs. L’argent a com-
mencé à circuler dans le bureau
de négociation des hypothèques
de la banque.
Lewis Ranieri s’est alors rendu
compte qu’il pouvait transfor-
mer un filon ponctuel en une
véritable mine d’or, exploi-
table année après année.
Heureusement, il a trouvé une
source d’inspiration en interne :
un accord novateur, conclu par
son ancien patron Robert Dall
avec la Bank of America en 1977,
qui visait à faciliter l’évaluation
des cash-flows pour les titres
adossés à des créances hypo-
thécaires grâce à une technique
appelée “tranching” (“saucisson-
nage”). Cette technique consis-
tait à “découper” les titres en dif-
férentes tranches, chacune avec
son propre taux d’intérêt, ses
propres échéances et son propre
risque. De cette manière, chaque
investisseur pouvait simplement
choisir le type d’exposition qu’il
souhaitait – sur le modèle d’un
buffet plutôt que d’un menu fixe
à la qualité variable.
Lewis Ranieri a suivi la même
idée. Plutôt que de prendre l’hy-
pothèque d’une seule banque,
il a regroupé des lots d’hypo-
thèques provenant de plusieurs.
Pour gérer la complexité du mon-
tage, il a embauché un grand
nombre de jeunes mathémati-
ciens brillants pour compléter les
mini-Ranieri de la salle des mar-
chés. Il a ensuite exercé une forte
pression sur le gouvernement
afin d’obtenir sa bénédiction sur
la structure de saucissonnage,
sachant que cet aval renforcerait
l’attrait des produits pour les
investisseurs. Il y parvient. Au
milieu des années 1980, le mar-
ché décolle.
“Le marché des
titres adossés
à des créances
hypothécaires est de
nouveau florissant
aujourd’hui. Les
marchés s’emballent
de manière
irrationnelle, puis
se corrigent. Nous
l’avons constaté à
maintes reprises”
L’arrivée des ordinateurs per-
sonnels dans les salles de mar-
ché a été un lubrifiant crucial,
selon Larry Fink de BlackRock,
qui dirigeait à l’époque l’équipe
rivale de First Boston chargée
3 questions à… François Robinet, fondateur-managing partner d’AXA Venture Partners (AVP)
“Le moment est opportun pour un
fonds late stage: le marché existe, la
valorisation des sociétés est basse et
la concurrence moindre.”
Entretien réalisé en collaboration
avec AXA Venture Partners (AVP)
Quel regard portez-vous sur le monde
de l’investissement actuel?
Le marché s’est ajusté en 2023, après
l’éclatement de la bulle en 2021-22 à la
suite d’une survalorisation très exces-
sive de certaines sociétés. Depuis le
second semestre 2023, le marché se
des titres adossés à des créances
hypothécaires et qui a travaillé
sur une transaction pionnière de
1 milliard de dollars avec Freddie
Mac en 1983. “Avant, nous n’avi-
ons que des calculatrices Monroe
sur notre bureau, et nous n’avions
aucun moyen de comprendre les
caractéristiques des cash-flows des
différents groupements de prêts
hypothécaires – par exemple, la
variabilité entre les rembourse-
ments anticipés en Californie et
dans l’Oklahoma”, explique-t-il.
Subprimes, le dévoiement
de bonnes intentions
L’histoire s’est mal terminée :
le nouveau marché a proliféré
jusqu’en 2008, où il a failli provo-
quer l’effondrement du système
financier mondial, ce qui a pesé
sur Lewis Ranieri par la suite.
“Je ne me débarrasserai jamais, au
grand jamais, cette cicatrice que je
porte pour ce qui s’est passé avec un
montage de mon invention”, a-t-il
déclaré au ‘Wall Street Journal’
en 2018.
Mais l’idée fondamentale –
regrouper des prêts modestes en
obligations plus importantes, et
mettre ainsi en relation plus de
personnes ayant besoin d’argent
“L’IA 2.0 aura un impact
similaire à l’apparition
d’Internet au milieu
des années 90”
normalise. Les bonnes sociétés revien-
nent sur le marché et de nouvelles
sociétés apparaissent, notamment
dans le domaine de l’intelligence arti-
icielle, avec une valorisation justiiée.
Il est essentiel de comprendre ce dans
quoi nous investissons. AVP a connu
une bonne activité in 2023 avec quatre
transactions en venture. Nous sommes
convaincus que l’IA 2.0 aura un impact
similaire à l’apparition d’Internet au
milieu des années 90.
Pourquoi avoir lancé un fonds
“late stage”?
Ce lancement s’inscrit dans la logique
de développement d’AVP, qui est une
plateforme d’investissements dans
la technologie. Nous estimons que
le moment est opportun: le marché
existe, la valorisation des sociétés est
raisonnable et la concurrence moindre
depuis l’éclatement de la bulle de
ANALYSES
avec celles qui en possèdent –
était saine. Utilisée judicieuse-
ment, elle rend les banques moins
risquées, en déplaçant le danger
inhérent à l’octroi de prêt hors
des banques et sur les marchés.
(C’est pourquoi la titrisation a
rebondi depuis 2008 et commence
à gagner du terrain en dehors des
États-Unis, souvent encouragée
par les gouvernements.) “Comme
toujours, tout a commencé par de
bonnes intentions. Le marché s’est
juste déréglé entre 2004 et 2007,
explique Larry Fink. Il s’agis-
sait simplement d’un manque de
supervision et de réglementation,
couplé à des comportements répré-
hensibles… Mais le marché des
titres adossés à des créances hypo-
thécaires est de nouveau florissant
aujourd’hui. Les marchés s’embal-
lent de manière irrationnelle, puis
se corrigent. Nous l’avons constaté à
maintes reprises.”
ROBIN WIGGLESWORTH, FT
© 2024 Syndicated articles from T The
Financial Times Limited. All Righ
Rights
Reserved.
rved. Not to be redistributed
redistributed, copied
or modified in anyway. Le nouve
nouvel
Economiste
onomiste is solely responsible
resp for
providing this translated cocontent and the
Financial
ancial Times Limited does not acce
accept
any liability for the accuracy or quality of
the translation.
2021-22. Aux États-Unis, le segment du
late stage existe déjà. En Europe, peu
d’offres sont disponibles. AVP est l’un
des seuls fonds européen à proposer
une offre de late stage à des sociétés
proches de la cotation en bourse. Nous
disposerons d’1,5 milliard d’euros pour
ce fonds, dont 750 millions investis par
AXA. Le premier closing du fonds devrait
avoir lieu in mars 2024.
Qu’est-ce qui différencie AVP des
autres acteurs du venture capital?
AVP dispose d’une vision à long terme
de son métier. Nous évitons les excès,
sans nous retirer du marché en cas
de crise. AVP est aussi une société
implantée à la fois aux États-Unis et en
Europe, avec autant de collaborateurs
de chaque côté de l’Atlantique. C’est
un véritable avantage concurrentiel
qui nous permet de connaître les ten-
dances à venir en Europe et aux États-
Unis. Par ailleurs, AVP ne se contente
pas d’investir, mais propose égale-
ment aux sociétés une équipe dédiée
en business development, avec de
l’insight stratégique ou encore de la
mise en relation qualiiée.
11
ANALYSES
Retournement de tendance
Le private equity à l’heure du bilan
Après des décennies de triomphalisme, le changement de contexte est spectaculaire
Pour les milliardaires du secteur
du capital-investissement, les
18 derniers mois ont été marqués
par le risque de passer du stade de
l’hubris à celui de quasi-némésis.
L’inflation galopante et la hausse
des taux d’intérêt qui en a
résulté ont mis un frein à la plu-
part des rachats de dettes et sor-
ties de la bourse, un élément clé
de l’activité des gestionnaires de
fonds de capital-investissement,
bien que certains d’entre eux se
soient montrés plus robustes que
d’autres en ces temps difficiles.
Les investisseurs institutionnels
s’inquiètent de la médiocrité
des rendements futurs des LBO
et s’attendent à ce que le taux
de défaillance des entreprises
de leur portefeuille monte
en flèche
Le refinancement de la dette des
sociétés en portefeuille de capi-
tal-investissement à des taux d’in-
térêt beaucoup plus élevés qu’à
l’époque des rachats par endette-
ment a été difficile. Les gestion-
naires de fonds de capital-inves-
tissement ont été de plus en plus
amenés à recourir à des formes
ésotériques et très risquées de
financement par l’emprunt pour
maintenir l’activité sur les rails.
Nombre d’entre eux ont surpayé
leurs cibles. Le volume des sor-
ties de lbo par le biais d’intro-
ductions en bourse s’est donc
effondré, car ceux qui doivent
faire face à des pertes poten-
tielles liées à la valeur de mar-
ché attendent dans l’espoir d’un
retour à des prix mirobolants.
Pendant ce temps, les investis-
seurs institutionnels s’inquiètent
de la médiocrité des rendements
futurs des LBO et s’attendent à
ce que le taux de défaillance des
entreprises de leur portefeuille
monte en flèche. Certains d’entre
eux sont si désespérés qu’ils
acceptent de fortes décotes par
rapport aux valeurs déclarées au
moment de la vente.
Années 1980, la naissance
du private equity
Ce changement de situation est
spectaculaire après des décennies
de triomphalisme financier. Tout a
commencé dans les années 1980,
lorsque les ‘raiders’ d’entreprises
ont été les pionniers du LBO. La
transaction phare de cette vague
novatrice a été l’offre hyper-hos-
tile de 30 milliards de dollars lan-
cée par KKR sur le conglomérat
agroalimentaire RJR Nabisco et
couronnée de succès.
© 2023 Syndicated articles from The Financial Times Limited. All RighRights R
does not accept any liability for the accuracy or quality of the translation.
12
Entre 2005 et 2020, près de 30 000 entreprises ont été radiées des marchés mondiaux par le biais d’acquisitions classiques, de rachats d’actions et de rachats
Face à l’hostilité de l’establish-
ment corporate et à l’inquiétude
générale suscitée par les pertes
d’emplois potentielles dues à la
recherche d’efficacité et de gains
par les nouveaux patrons, les rai-
ders d’entreprises se sont astucieu-
sement rebaptisés investisseurs
“actifs”. Ils se sont alors métamor-
phosés en fonds de capital-investis-
sement et ont été rapidement éle-
vés au rang de classe d’actifs.
Les investisseurs institutionnels
ont afflué vers eux dans l’espoir
de récolter une prime par rap-
port aux rendements des actions
cotées en prenant le risque sup-
plémentaire de l’illiquidité. Ils
espéraient également tirer profit
d’une gestion plus intensive des
fonds de private equity.
Rachat d’actions
et sortie de cotation
L’imprimatur théorique du mou-
vement de sortie de cotation a été
donné par Michael Jensen, univer-
sitaire de Harvard. Dans un article
de 1989 intitulé ‘The Eclipse of
the Public Corporation’ (L’éclipse
de l’entreprise cotée), il a sou-
tenu avec force que la dispersion
de la propriété sur les marchés
boursiers entraînait un manque
de responsabilité de la direction à
l’égard des actionnaires.
Paul Woolley, maître de confé-
rences à la London School of
Economics, affirme également que
l’investissement conventionnel sur
les marchés boursiers laisse un
Reserved. Not to be redistributed, copied or modified in anyway. Le nouvel Economiste is solely responsible for providing this translated content and the Financial Times Limited
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
d’entreprises par effet de levier.
champ libre au capital-investisse-
ment, qui peut tirer parti d’une
mauvaise évaluation systématique
des actions, des secteurs et des
marchés. Étant donné que les ges-
tionnaires d’actifs des marchés
publics sont largement évalués par
comparaison avec des indices de
référence, ils doivent constamment
courir après des actions qui sont en
forte hausse mais dans lesquelles ils
sont sous-pondérés. Cette situation
entrave les rendements, empêche
les investissements à long terme et
entraîne une forte volatilité.
Pourtant, comme l’affirme Anthony
Peters, expert des marchés et
ancien trader obligataire, loin
d’être un pari sur le capital, le
private equity est un pari sur les
dettes dans lequel les critères éco-
nomiques sont déterminés par le
coût de l’argent. Avec des taux d’in-
térêt mondiaux au plus bas depuis
800 ans, depuis la crise financière
de 2007-2009, et une politique
monétaire ultra-accomodante qui
gonflait les actions cotées, il était
facile pour les sociétés de capital-
investissement, dit Peters, d’ache-
ter et d’attendre que le marché
boursier augmente suffisamment
pour qu’elles puissent renflouer
l’entreprise avec un bénéfice sans
avoir fait quoi que ce soit pour
ajouter de la valeur.
Et maintenant ?
Curieux paradoxe : les fonds de
buy-out ont généré des rende-
ments à peine supérieurs à ceux
du marché boursier, après déduc-
tion des frais. Les investisseurs
dans les fonds de buy-out se
heurtent à un problème supplé-
mentaire. Alors que ces fonds se
vantent de leur absence de vola-
tilité, leurs rendements lissés et
leurs valorisations sans doute
fantaisistes paraissent exagéré-
ment optimistes par rapport aux
marchés boursiers. Leur réaction
à la hausse des taux d’intérêt est,
à tout le moins, décalée. En consé-
quence, de nombreux opérateurs
de fonds de pension s’interrogent
aujourd’hui sur la décote à appli-
quer à leurs actifs illiquides.
Si l’on considère le phénomène
explosif du capital-investisse-
ment, il est frappant de constater
à quel point il a contribué à modi-
fier la structure des marchés mon-
diaux des capitaux. Selon l’OCDE,
entre 2005 et 2020, près de 30 000
entreprises ont été radiées des
marchés boursiers mondiaux par
le biais d’acquisitions classiques,
de rachats d’actions et de rachats
d’entreprises par effet de levier.
Pendant la majeure partie de
cette période, les radiations n’ont
pas été compensées par de nou-
velles émissions, de sorte qu’il y
a eu une perte nette de sociétés
cotées, principalement aux États-
Unis et en Europe.
Dans le contexte d’une accumula-
tion record de la dette des entre-
prises non financières depuis la
crise financière, cette situation
est potentiellement inquiétante.
En effet, parallèlement à la res-
tructuration de la dette, les nou-
veaux capitaux propres devraient
apporter une partie de la solution
aux bilans surchargés.
Les gros gestionnaires de private
equity semblent aujourd’hui plus
intéressés par les prêts aux entre-
prises que par l’achat d’actions.
La question est donc de savoir
si les marchés boursiers peuvent
faire le nécessaire. La bonne
nouvelle, c’est qu’en 2020, après
le déclenchement de la pandé-
mie de covid, les entreprises non
financières cotées ont levé un
montant record de 626 milliards
de dollars de capitaux frais.
Ainsi, malgré la contraction, les
marchés boursiers semblent tou-
jours capables de remplir une
fonction centrale et vitale.
JOHN PLENDER, FT
Les gros
gestionnaires
de private equity
semblent aujourd’hui
plus intéressés par
les prêts aux
entreprises que par
l’achat d’actions

Parole d’expert
Sophie Moreau-Garenne, SO-MG Partners : “Il faut redonner
un peu de vision à long terme aux dirigeants d’entreprise”
Une restructuration via l’apport de fonds propres constitue la meilleure option post-crise, analyse la dirigeante du conseil financier
CHARLES ANSABÈRE,
EN COLLABORATION AVEC
SO-MG PARTNERS
Quel regard portez-vous sur la
situation financière des entreprises
actuellement ?
Nous observons que la récente
dégradation de l’environnement
économique a notamment des
répercussions immédiates sur les
entreprises ayant contracté des
prêts garantis par l’État (PGE). En
effet, celles-ci se trouvent désor-
mais confrontées à l’exigibilité
des premières échéances, après
avoir bénéficié de deux années
de franchise pour leur rembour-
sement. Or, il était jusqu’à pré-
sent coutume de considérer que
toute société se trouvant dans
une situation financière délicate
avait intérêt à opter pour une
procédure de conciliation, afin
de renégocier ces prêts tout en
conservant la garantie de l’État.
Cependant, la donne a changé fin
2023 : cette option doit être mise
en regard de la hausse des taux
d’intérêt du prêt, conséquence
récente mais désormais incon-
tournable. Nous invitons donc
de plus en plus les dirigeants à
Florent Chapuis, Advancy : “2024, le premier millésime de
renormalisation post-covid”
Une moindre importance des facteurs d’incertitude favorisera le rebond du M&A, selon l’associé du cabinet de conseil en stratégie
CHARLES ANSABÈRE,
EN COLLABORATION AVEC ADVANCY
En tant que conseil en stratégie actif
aux côtés des entreprises et des
fonds d’investissement, comment
pressentez-vous l’évolution du
M&A en 2024 ?
Je suis un peu plus optimiste. En
effet, l’année qui débute devrait
à mon sens présenter une reprise
graduelle de l’activité M&A en
Europe, alors que l’on voit déjà des
signes de reprise encourageants
aux États-Unis. L’environnement
macroéconomique demeure
contraint mais les prix de l’énergie
et des matières premières se sont
maintenant renormalisés, et on a
également plus de visibilité sur les
effets de surstockage/déstockage
que l’on a pu observer ces dernières
années. En parallèle, les taux d’in-
térêt semblent se desserrer, ce qui
devrait participer à cette reprise
graduelle. Enfin, les acquéreurs
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
réfléchir à deux fois avant de s’en-
gager dans cette voie qui s’avère
coûteuse, d’autant qu’il existe
d’autres possibilités comme la
procédure de sauvegarde, per-
mettant de continuer à bénéficier
du taux initial du contrat tout en
étalant les échéances sur dix ans.
Ces entreprises ne sont-elles pas
“en bout de course” ?
Pas nécessairement ! Nous accom-
pagnons souvent des sociétés in
bonis, qui ont bien surmonté les
obstacles nés de la crise du covid
et du déclenchement du conflit
en Ukraine, mais qui pâtissent
aujourd’hui d’un manque d’inves-
tissement au cours des trois der-
nières années. Il est nécessaire
de redonner un peu de vision à
long terme à leurs dirigeants.
Nous invitons donc leurs action-
naires – parmi lesquels figurent
souvent des fonds d’investisse-
ment – à envisager la perspective
de réinjecter de l’argent frais.
Cette option s’avère souvent pré-
férable à une renégociation de
dette dont le coût total est colos-
sal, du fait de la hausse des taux,
de la décote d’un point appliquée
par la Banque de France, puis par
devraient pleinement bénéficier
de la reprise de la croissance de
marché, la période 2023-24 étant
globalement en bas de cycle. En
“On ne reviendra pas aux
niveaux exceptionnels de 2021,
mais le retour des process
“large cap” est un premier
signal positif”
conclusion, on ne reviendra pas
aux niveaux exceptionnels de 2021,
mais le retour des process “large
cap” est un premier signal positif.
Les stratégies de build-up devraient-
elles continuer d’animer le marché ?
Absolument, car les fonds d’investis-
sement continueront à travailler
sur leur portefeuille de partici-
pations pour créer de la valeur,
comme ils l’ont beaucoup fait l’an
passé. Nous les avons d’ailleurs
“Réinjecter de l’argent frais s’avère souvent préférable à une renégociation de dette,
dont le coût total est colossal.”
les assureurs-crédit, et des hono-
raires de la procédure de conci-
liation. Une telle réflexion est
d’autant plus nécessaire qu’elle
concerne des entités qui avaient
jusqu’à présent échappé à ces
sujets-là, qu’il s’agisse de belles
PME sous LBO ou de start-up
affichant déjà de 10 à 15 millions
d’euros de chiffre d’affaires.
accompagnés dans le cadre de
ces stratégies de “build-up”
(plan de création de valeur, liste
de cibles, évaluation des syner-
gies, etc.) mais également dans
les différents projets d’optimi-
sation commerciale et opération-
nelle (excellence commerciale &
marketing, stratégie de pricing,
projet achats, optimisation de la
supply chain, revue du modèle
industriel…).
Les fonds misent aussi sur
les stratégies ESG pour créer de
la valeur dans leurs participations.
Qu’en est-il précisément ?
Les fonds ont tous pleinement
conscience de ces enjeux ESG.
Nous passons d’ailleurs ceux-ci
au crible dans le cadre de nos
travaux de due diligences, en
nous appuyant sur l’expertise
spécifique que nous avons déve-
loppée sur tout ce qui a trait à
la décarbonation. Cela va de la
Comment procéder, justement ?
Plus que jamais, le maître
mot est : anticiper et choisir ses
batailles. Pour toutes ces entre-
prises qui ne sont pas encore tout
à fait au pied du mur, nous consi-
dérons qu’il est indispensable de
mener une réflexion dont l’issue
consistera à arbitrer entre une
L’année qui débute devrait présenter une reprise graduelle de l’activité
Europe, alors que l’on voit déjà des signes de reprise encourageants aux États-Unis.
compréhension de l’empreinte
carbone de la société à sa capa-
cité à optimiser celle de ses
clients, ou des clients de ses
clients. Reste à évaluer néan-
moins la réaction du client final
INTERVIEW
restructuration financière parfois
coûteuse, une cession en vue de
s’adosser à un groupe financiè-
rement plus solide, ou un renfor-
cement des capitaux propres. De
ce que nous observons en étant
présent sur le terrain, cette der-
nière éventualité prend tout son
sens : une restructuration via l’ap-
port de fonds propres constitue la
meilleure option post-crise.
Et qu’en est-il du secteur bancaire ?
Répond-il présent aux attentes des
entreprises ?
Il a indéniablement été très actif,
que ce soit au moment de distribuer
les PGE ou, plus récemment, en
s’impliquant sur les nouveaux pro-
duits favorables à l’investissement
que sont les obligations Relance et
le plan France Relance. Cela étant,
d’une façon globale, le secteur ban-
caire a eu tendance à privilégier
les PGE aux instruments de finan-
cement du BFR, non garantis. On
attend donc que celui-ci envisage
de nouveau de distribuer des prêts
à court terme, dans le but d’aider
les entreprises à vivre au rythme
de leur saisonnalité. C’est claire-
ment un enjeu pour aborder plus
sereinement l’année 2024.
té M
M&A en
et sa propension à payer plus
cher pour un produit ayant une
meilleure empreinte carbone.
Cela passe également par la com-
préhension fine des enjeux régle-
mentaires actuels et futurs.
13
INTERVIEW
Parole d’expert

Benoît Martel, Deal Executive Partners : “Étoffer les comités exécutifs

pour accélérer la transformation des entreprises sous LBO”
Les fonds d’investissement incitent au renforcement des structures de gouvernance de leurs participations, affirme le dirigeant
du cabinet de conseil en recrutement
conjoncturel les y incite encore
plus qu’à l’ordinaire : il convient de
s’assurer que les modèles d’affaires
s’alignent avec les évolutions de
marché.
Comment cette préoccupation
peut-elle concerner le management
en place?
Simplement parce que les fonds de
private equity aspirent à s’impli-
quer dans les réflexions portant
sur les trajectoires des entreprises.
Sans s’immiscer dans leur gestion,
nous constatons qu’ils sont désor-
mais davantage prescripteurs
pour des recrutements visant à
“La recherche de profils désireux de créer de la valeur financière et extra-financière renforcer les structures de gou-
n’a rien d’anecdotique : il s’agit d’une tendance de fond.” vernance. Lorsque la situation s’y
prête, nous voyons des actionnaires
lieu à des transactions sur des mul- proposer aux dirigeants de mener
CHARLES ANSABÈRE, tiples de valorisation encore éle- des réflexions sur la complétude
EN COLLABORATION AVEC vés, nous constatons qu’ils jouent des Comex : directeurs des ventes,
DEAL EXECUTIVE PARTNERS à plein leur rôle d’actionnaire. marketing, opérationnels, techno-
Cette stratégie est tout à fait per- logiques, innovation et R&D, ou
Les incertitudes économiques freinent
tinente : puisque la durée de leur encore RH. Qui plus est, dans un
les ambitions des fonds d’investisse-
présence au capital des entreprises souci de favoriser les processus de
ment. Sont-ils pour autant inactifs?
s’allonge, les fonds s’inscrivent transformation des entreprises, ils
Bien au contraire ! Outre le soutien résolument à leurs côtés pour leur insistent sur la nécessité de privi-
qu’ils continuent d’accorder aux permettre d’optimiser les méca- légier les candidatures de cadres
sociétés de qualité, ce qui donne nismes de création de valeur. L’aléa dirigeants porteurs de fortes
convictions en matière de RSE. À
l’heure où beaucoup prédisent que
le nombre de transactions en 2024
devrait s’inscrire dans une trajec-
toire peu dynamique, ces sujets de
renforcement de la gouvernance
devraient se poursuivre.
Est-ce réellement une nouveauté?
Il s’agit d’une tendance qui trouve
son origine dans l’évolution de la
courbe de maturité de l’industrie
du capital-investissement, avec
un accélérateur dû aux crises
récentes : contraints par une néces-
sité grandissante de créer de la
valeur par la croissance de l’Ebitda,
les fonds d’investissement ont cher-
ché à s’assurer que leurs investisse-
ments disposaient d’une certaine
forme d’excellence managériale
pour contrecarrer la moindre créa-
tion de valeur liée au de-leveraging
et à l’arbitrage du multiple. Et pour
répondre à ce besoin de s’appuyer
sur des dirigeants aptes à piloter
une phase de transformation en
période de vents contraires, nom-
breuses sont nos missions de ren-
forcement des comités exécutifs
qui portent sur des fonctions autres
que celles de direction générale et
direction financière.
Encore faut-il que dirigeants et
actionnaires financiers soient en
phase…
C’est bel et bien le cas: les dirigeants
sont généralement demandeurs et
les relations avec les fonds ont globa-
lement évolué positivement sur ces
questions-là. Même dans des configu-
rations où les sociétés s’appuient par
exemple sur un investisseur minori-
taire présent de longue date, le CEO
apprécie l’accompagnement si celui-
ci s’articule dans un projet construit.
La transformation humaine et cultu-
relle en cours de déploiement chez
Eurogerm, menée par Jean-François
Honoré, est un bel exemple de réus-
site. De même, le leader des infras-
tructures ferroviaires Pandrol a pu
accueillir Nicolas Groult au poste
de directeur général, en vue de pilo-
ter la croissance de cette société
familiale (groupe Delachaux, CDPQ
minoritaire). Désormais, la recherche
de profils désireux de créer de la
valeur financière et extra-financière
n’a rien d’anecdotique: il s’agit d’une
tendance de fond.

Alain Hervé, Arkéa Capital : “Les dirigeants de PME et ETI sont

sensibles à l’ancrage régional d’un investisseur financier”
La proximité permet de répondre au plus près aux attentes des entreprises, explique le président du directoire d’Arkéa Capital
CHARLES ANSABÈRE,
EN COLLABORATION AVEC
ARKÉA CAPITAL
Quels avantages les entreprises
retirent-elles d’une collaboration
avec un investisseur implanté en
région, comme Arkéa Capital ?
Avec une présence au quotidien sur
le terrain et une participation active
à l’économie locale, les fonds régio-
naux disposent d’une connaissance
fine des entreprises, des entrepre-
neurs et de leur écosystème (concur-
rents, partenaires, banques locales,
etc.). L’expérience montre d’ailleurs
que cela apporte réellement un plus,
notamment en termes de conseils et
de mise en relation. L’approche des
fonds régionaux est complémen-
taire de celle des intervenants natio-
naux. Grâce à son ADN d’investis-
seur régional, actif depuis 42 ans en
terres bretonnes et désormais pré-
sent sur l’ensemble de l’Hexagone
avec sept bureaux, Arkéa Capital
est ainsi en mesure de répondre au
plus près aux attentes des entre-
prises. L’implantation régionale
nous permet également de soutenir
l’innovation au sein des territoires
et d’accompagner les jeunes entre-
prises pionnières, notamment en
matière d’impact. Nous constatons
d’ailleurs que les dirigeants sont de
plus en plus sensibles à l’ancrage
régional d’un investisseur mino-
ritaire tel qu’Arkéa Capital, sur
lequel ils peuvent s’appuyer pour
mener à bien des phases structu-
rantes de leur développement. Dans
ce contexte, Arkéa Capital a conti-
nué d’investir à un bon rythme, loin
de toute politique de “stop and go”,
puisque nous avons à cœur d’ins-
crire notre action sur le long terme.
De quelle façon intervenez-vous ?
Nous répondons au souhait des diri-
geants de PME et ETI de conduire
de nombreux projets, qu’il s’agisse
d’opérations de croissance externe,
de projets de renforcement de leur
société par le biais d’une transfor-
mation digitale, de la mise en place
d’une politique ESG, etc. Sans être
intrusif, notre rôle consiste à nous
inscrire à leurs côtés pour leur
permettre de concrétiser ces ambi-
tions. Ainsi, nous avons notamment
accompagné Malherbe, sous LBO
depuis 2018, dans l’acquisition
d’Étoile Routière en février 2023.
Le transporteur basé en Normandie,
qui vise désormais les 500 millions
d’euros de chiffre d’affaires à l’hori-
zon 2025, a d’ailleurs profité de cette
opération pour renforcer la position
majoritaire au capital de ses diri-
geants. Dans le segment des PME,
Renaud Distribution, le leader fran-
çais de la distribution d’accessoires
et de décoration pour fleuristes dont
nous sommes au capital depuis le
printemps 2022, a également pour-
suivi sa croissance en s’emparant du
numéro deux du secteur, Horticash. “Être filiale à 100 % du Crédit Mutuel Arkéa nous permet d’aller au-delà d’un apport
Deux exemples qui illustrent qu’en en fonds propres et de proposer un package complet aux dirigeants.”
dépit d’un contexte économique
difficile et d’une ambiance générale d’aller au-delà d’un apport en fonds une singularité et une force sur
plutôt morose, PME et ETI demeu- propres et de proposer un package lesquelles nous pouvons nous
rent positives. complet aux dirigeants. Au moment appuyer pour permettre aux
d’entrer au capital de l’agence entreprises et à leurs dirigeants
Comment vous distinguez-vous digitale Reflet Communication, de créer de la valeur. En 2024,
d’autres acteurs régionaux ? en 2022, nous avons aussi apporté nous compléterons notre offre
une dette senior via Arkéa Banque avec un nouveau Fonds de Capital
Comme tous les investisseurs finan- Entreprises et Institutionnels, Développement au service des
ciers, nous avons à cœur d’être tandis qu’Arkéa Banque Privée PME et ETI des territoires, car nous
des partenaires facilitateurs. À abordait les aspects patrimo- sommes convaincus que ces entre-
cet égard, être filiale à 100 % du niaux. Offrir une telle gamme prises sont au cœur de la création
Crédit Mutuel Arkéa nous permet de services financiers constitue de valeur et d’emplois en France.

14 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

Parole d’expert
Julien Leleu, Flandrin Capital : “C’est le bon timing pour financer
les entreprises non cotées”
Pour le président de la société de gestion, les investisseurs privés doivent s’intéresser au private equity en dépit du peu de visibilité sur
la conjoncture
CHARLES ANSABÈRE,
EN COLLABORATION AVEC
FLANDRIN CAPITAL
Les derniers relevés de France Invest
indiquent que les investisseurs privés
ont maintenu leur intérêt pour le pri-
vate equity au 1er semestre 2023. En
quoi est-ce compatible avec l’actuel
ralentissement d’activité ?
Il faut aller au-delà de cette appa-
rente contradiction pour bien com-
prendre l’intérêt de financer l’éco-
nomie réelle. Grâce à notre position
de conseil aux investisseurs privés,
nous constatons également leur
volonté d’investir dans les entre-
prises non cotées, notamment en
raison d’une certaine désaffection
pour la bourse et de sa trop forte
volatilité. En particulier, nombre
d’anciens managers de sociétés
sous LBO et d’entrepreneurs (la
clientèle type de Flandrin Capital)
demeurent convaincus de l’intérêt
de ce modèle de financement et
souhaitent continuer de contribuer
à l’écriture de belles histoires d’en-
treprises. Cela étant, il leur est sou-
vent difficile de devenir souscrip-
teur des fonds levés par les sociétés
Pax Botuha, 3i France : “Optimiser les chances d’un essor à
l’international en travaillant de concert avec le management”
Pour l’investisseur, partager son expérience avec les dirigeants s’avère essentiel pour retenir la meilleure option de croissance
CHARLES ANSABÈRE,
EN COLLABORATION AVEC 3I FRANCE
Les fonds de private equity
ont notamment pour mission d’ac-
compagner leurs participations
à l’international. De quelle façon ?
Tout doit débuter par une ana-
lyse du modèle de croissance des
entreprises et de leur positionne-
ment. Pour certaines (et notam-
ment celles consumer oriented),
l’expansion au-delà du pays d’ori-
gine peut relever d’une straté-
gie purement organique. Dans
l’histoire récente de 3i, tel fut
notamment le cas pour Action,
l’enseigne de hard-discount non
alimentaire née en 1993 aux
Pays-Bas et désormais installée
dans une dizaine de pays euro-
péens, ou encore pour Basic-Fit,
la chaîne de salles de sport d’ori-
gine néerlandaise dans laquelle
nous avons investi en 2013. Pour
optimiser les chances d’un tel
déploiement, nous menons une
réflexion avec le management en
vue d’identifier les marchés où la
proposition de valeur du groupe
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
de gestion de private equity, car
cette sphère est assez opaque pour
beaucoup d’investisseurs privés.
Sélectionner les fonds d’investisse-
ment relève d’un exercice difficile
en raison de la multitude de gérants
et de véhicules couvrant le marché,
et ce d’autant qu’il faut pouvoir
décrypter et comparer les frais de
gestion facturés – dont l’empile-
ment peut parfois affecter sensible-
ment la rentabilité du placement.
Au final, tout l’enjeu consiste à
retenir les fonds d’investissement
les plus en adéquation avec les
objectifs de chacun : durée d’inves-
tissement, niveau de risque, perfor-
mance brute cible et frais de gestion
appliqués, notamment.
La période est-elle propice à de tels
investissements ?
Même si le contexte invite à la
prudence, de belles opportuni-
tés se révéleront à moyen terme.
D’ailleurs, il ne faut pas perdre de
vue qu’abonder aujourd’hui un
véhicule d’investissement se tra-
duira par un déploiement des capi-
taux dans une période de trois à
quatre ans. En conséquence, il s’agit
présente le plus de chances de
correspondre aux besoins des
populations locales. Notre rôle
consiste alors à accompagner
l’équipe dirigeante pour que le
modèle de son entreprise soit
exportable dans plusieurs pays,
sans trop avoir besoin de l’adap-
ter à chaque fois.
Quel peut être l’input d’un actionnaire
financier ?
Il consiste souvent à simplement
aider les entreprises à structurer
leur approche. Ainsi, la marque
danoise dédiée à l’univers de l’en-
fant Konges Sløjd avait amorcé
son expansion à l’international
avant d’engager son premier LBO
avec 3i. Notre réflexion conjointe
a donc consisté à passer au crible
chacun des marchés internatio-
naux où la marque était présente
afin de définir ceux sur lesquels
se concentrer. Pour ce faire, nous
avons croisé l’analyse des réseaux
de distribution existants avec des
mesures telles que l’audience sur
les réseaux sociaux, l’origine géo-
graphique du trafic du site web
maintenant de procéder aux bons
arbitrages entre les différentes stra-
tégies d’investissement offertes par
le private equity. Pour l’heure, nous
sommes convaincus de l’intérêt
d’investir en secondaire – le rachat
de parts de fonds déjà émises per-
met de bénéficier de décotes car
les vendeurs sont actuellement
en recherche de liquidités. Notre
dernier véhicule de secondaire,
en cours de levée, sera investi en
grande partie avec le gérant améri-
cain Carlyle (via sa filiale AlpInvest)
et aura un sous-jacent de près de
3 000 entreprises en Europe et aux
États-Unis, ce qui permet d’être
moins directement exposé aux sou-
bresauts conjoncturels. C’est donc
le bon timing pour investir dans le
non-coté, pour peu que l’on adopte
une stratégie en phase avec les ten-
dances de marché.
Même si les financements bancaires
se sont contractés ?
Là encore, il est possible de
répondre aux besoins des entre-
prises. Étant donné que les entre-
prises de très bonne qualité éprou-
vent des difficultés pour obtenir
“Notre méthodologie est souvent basée sur la création d’un ‘CEO Office’
avec une poignée de responsables dédiés aux projets stratégiques.”
du groupe, etc. Outre ce travail
de fond, nous avons partagé notre
expérience avec les dirigeants, en
les mettant en relation avec des
contacts avec qui nous avions déjà
travaillé outre-Atlantique et en
les aidant à décrypter le marché
américain. Cette réflexion menée
de concert a conduit à privilégier
le choix des États-Unis et à recru-
ter un profil très expérimenté à
New York, plutôt que de déployer
“Se retirer du private equity au prétexte que l’année 2023 fut moins porteuse
serait une erreur.”
des prêts, autant permettre aux
investisseurs individuels de sous-
crire dans des fonds qui finan-
cent ces entreprises en obligation
convertibles ou en capital prio-
ritaire, notamment conçus pour
pallier les faiblesses du système
bancaire. Nous avons notamment
proposé à nos clients début 2023
un véhicule d’investissement en
capital structuré avec Blackstone.
Ce type de véhicule s’est consi-
dérablement développé sur la
des efforts en Asie, marché tout
aussi vaste mais plus morcelé, et
donc plus difficile à adresser – à
notre avis.
Qu’en est-il d’une expansion menée
à coups d’acquisition ?
Il s’agit d’une option à envisager
lorsque l’entreprise évolue dans un
marché fragmenté. Pour Evernex,
premier fournisseur européen de
INTERVIEW
période récente et c’est donc en
toute logique que nous proposons
à nos clients d’envisager d’y consa-
crer une partie de leurs ressources
à destination des entreprises. De
toute façon, se retirer du private
equity au prétexte que l’année
2023 fut moins porteuse serait une
erreur : la période continue d’offrir
un certain nombre d’opportunités,
mais il est préférable d’être accom-
pagné d’experts pour mener à bien
sa stratégie d’investissement.
maintenance d’infrastructures
informatiques, cette stratégie s’est
imposée comme une évidence lors
de nos due diligence pré-transac-
tion, en complément du dévelop-
pement organique déjà mené. Ici,
notre rôle a notamment consisté à
organiser les démarches pour que
l’information remonte des équipes
commerciales, très au fait de la
structure du marché et des éven-
tuelles cibles d’acquisition, vers le
top management. En favorisant le
recrutement de personnes dédiées,
nous avons permis à Evernex d’or-
ganiser ce processus interne, mais
aussi d’optimiser le succès de ces
build-up, car il faut garder à l’es-
prit qu’une intégration réussie des
entités rachetées repose sur une
gouvernance projet efficace. Notre
méthodologie est souvent basée
sur la création d’un “CEO Office”
avec une poignée de responsables
dédiés aux projets stratégiques.
Loin d’être un coût, cet organe,
assez courant dans les grands
groupes, constitue un outil puissant
pour industrialiser la croissance
externe. Dans l’histoire de 3i, son
utilité n’est plus à démontrer.
15
DOSSIERS

Fusions-acquisitions

Due diligences, plus longues et plus complexes

Dans un contexte d’incertitudes qui rend les performances futures des entreprises cibles peu lisibles, les analyses
financières revêtent (de nouveau) une importance cruciale

Le nombre des fusions-acquisitions a chuté
drastiquement en 2023. Avec la hausse
des taux d’intérêt, l’inflation, les inquié-
tudes sur la croissance à moyen terme et
l’instabilité géopolitique, les M&A ont
aussi fait l’objet de négociations plus
ardues. Les acheteurs qui sont restés sur le
marché prennent plus leur temps, d’où des
due diligences plus longues, se penchant
davantage sur la performance
an intrinsèque
des cibles d’acquisition. À cela s’ajoute
l’importance croissante des critères ESG.

E
n 2023, le marché
mondial des fusions-
acquisitions a plongé.
En France, le volume
des transactions s’est contracté
de 26 % en 2023, contre 45 % en
Europe. Les grandes opérations
ont particulièrement été concer-
nées par ce recul. Les “méga-
deals”, soit les transactions à plus
d’un milliard d’euros, ont souffert
d’importantes difficultés de finan-
cement, avec la remontée des taux
d’intérêt actés par les banques
centrales pour faire face à l’infla-
tion. “Le ralentissement des tran-
sactions concerne principalement les
fonds d’investissement, pour qui le
renchérissement du coût de l’argent
pèse sur la capacité de rembourse-
ment des cibles et sur le rendement
des opérations. Cela est moins vrai
pour les corporates [acquéreurs
industriels, ndlr], qui doivent conti-
nuer à investir pour se développer”,
estime Nicolas Tixier, associé et
directeur du Transaction Advisory
Services du groupe d’audit et de
conseil financier Grant Thornton.
Moins dépendants de leur dette, les
grands groupes sont aujourd’hui
en première ligne sur les acqui-
sitions à l’étranger devant les
fonds d’investissement, qui cher-
chent à céder leurs actifs dans les
L’attentisme du côté
du private equity, combiné
à une plus grande prudence
des repreneurs industriels,
contribue à rallonger la durée
des négociations et des
due diligences
meilleures conditions possible,
avec en tête les prix du marché
post-covid. En 2023, beaucoup de
vendeurs ont continué d’espérer
liquider leurs actifs aux très hauts
niveaux que le marché a connus
en 2021 notamment, une année
historique avec 2 300 milliards
de dollars mis sur la table par
les fonds d’investissement. 2023
a été une année de “repricing”
après une période d’euphorie, et
certains vendeurs peuvent sem-
bler attendre des jours meilleurs.
“Tout le monde attend le déstockage
des transactions”, espère Gratien
de Pontville, associé Transaction
services au sein du cabinet d’au-
dit et de conseil EY.
Les indicateurs de
performance à la loupe
L’attentisme du côté du private
equity, combiné à une plus grande
prudence des repreneurs indus-
triels, contribue à rallonger la
durée des négociations et des
due diligences. Au premier tri-
mestre 2023, les opérations de
M&A auraient duré en moyenne
dix mois de plus qu’en 2020 à la
même période. “La hausse des taux
d’intérêt, l’inflation, la crise des
composants, le conflit en Ukraine
et dans la bande de Gaza rendent Les financements sont bien plus
les performances des entreprises peu difficiles à obtenir auprès des
lisibles. Pour ces raisons, l’évaluation banques, et les dettes pèsent plus
des indicateurs de performance nous lourd. Dans un tel contexte, les
demande davantage d’investiga-
tions”, juge Gratien De Pontville.
Plus que jamais, l’Ebitda (bénéfice
avant intérêts, impôts et amortis-
sements) est regardé de près car il
permet de jauger la performance
intrinsèque d’une entreprise, une
information précieuse dans le
contexte inflationniste actuel. Les
professionnels du secteur se pen-
chent également davantage sur la
robustesse de la trésorerie et des
business plans.
En 2023, les acquéreurs ont davan-
tage pris leur temps pour jauger
de la performance de leurs cibles,
contrairement aux années post-
covid ou l’argent coulait à flots
avec des taux très bas et où les
“Les acquéreurs veulent le maximum
fonds d’investissement avaient de garanties possible sur la capacité
accumulé des réserves de cash pen- ou non des cibles à refacturer les
dant les confinements successifs. hausses de prix sur leurs clients.”
En 2023, le paradigme a changé. Gratien de Pontville, EY.

16 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

“Nos clients nous demandent beaucoup
de mettre à jour nos rapports en fonction
des pe
performances intercalai
intercalaires.”
Éric Fougedoire, RSM.
professionnels de la fusion-acqui-
sition ne foncent plus tête baissée
pour conclure leurs deals.
Quelle capacité à répercuter
la hausse des coûts ?
Les due diligences sont davantage
approfondies car les acquéreurs
veulent s’assurer de la performance
des cibles alors que l’inflation conti-
nue d’être élevée en Europe, et les
perspectives de croissance à moyen
terme plutôt moroses. “Les acqué-
reurs veulent le maximum de garan-
ties possible sur la capacité ou non des
cibles à refacturer les hausses de prix
sur leurs clients”, poursuit Gratien
de Pontville. Cette vigilance accrue
vis-à-vis des indicateurs de per-
formance et leur réactualisation
La directive CSRD, nouveau cadre pour le reporting ESG
L’Union européenne
souhaite pousser
les entreprises à
fournir des données
qui soient à la fois
fiables, précises et
comparables
Au premier janvier 2024, la direc-
tive européenne CSRD (Corporate
Sustainability Reporting Directive),
relative au reporting extra-financier,
va entrer en vigueur pour les socié-
tés cotées et les grandes entreprises
de plus de 500 salariés. Ce texte,
adopté dans le cadre du pacte vert
pour l’Europe, vise à standardiser
les indicateurs ESG utilisés par les
entreprises dans le cadre de l’éla-
boration de leurs rapports de perfor-
mances extra-financières.
Les grandes entreprises cotées
ouvriront le bal en publiant leur
premier rapport en 2025 sur l’exer-
cice 2024, suivies, en 2026, par les
entreprises remplissant deux des
trois critères suivants : 20 millions
d’euros de total bilan, 40 millions
d’euros de chiffre d’affaires et/
ou 250 salariés et plus. Jusque-là,
les entreprises étaient soumises
au NFRD (Non financial reporting
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
régulière contribuent également à
allonger la durée des deals. Selon
une étude d’Intralinks sur le senti-
ment des professionnels du secteur,
la situation ne devrait pas s’inver-
ser tout de suite : 33 % des négocia-
teurs de la région Europe / Moyen-
Orient / Afrique s’attendent à ce
que la durée et la complexité des
due diligences augmentent.
En sortie de covid, les modèles
de valorisation basés sur des
taux d’intérêt plus faibles ont pu
surévaluer la valeur actuelle des
bénéfices futurs. Les taux d’ac-
tualisation mobilisés dans les
modèles de valorisation ont été
perturbés par la brutale remon-
tée des taux. Le coût du capi-
tal s’est accru, avec des consé-
quences sur les flux de trésorerie
à venir. Là où auparavant, de
faibles taux d’intérêt faisaient
courir le risque de survalorisa-
tions, la nouvelle conjoncture
monétaire peut pousser les due
diligences à tomber dans l’excès
inverse.
“Nos clients nous demandent beau-
coup de mettre à jour nos rapports
en fonction des performances inter-
calaires pour prendre en compte
la décélération de la croissance et
les effets des hausses de coût sur
les chaînes de valeur”, juge quant
à lui Éric Fougedoire, associé
Transaction Advisory Services
au sein du groupe d’audit, d’ex-
pertise et de conseil RSM. Pour
coller à l’évolution des perfor-
mances, le suivi des résultats,
que ce soit sur les prix ou sur
les volumes, s’est fait en 2023 de
directive), un texte adopté par la
Commission européenne en 2014.
Cette directive n’a jamais imposé
de cadre de reporting ni d’indica-
teurs précis aux entreprises, qui
pour la plupart se sont contentées
de fournir de brèves déclarations
d’intérêt sur leur politique de déve-
loppement durable.
Avec le CSRD, l’Union européenne
souhaite pousser les entreprises à
fournir des données qui soient à la
fois fiables, précises et comparables.
Pour ça, l’Europe a établi des indi-
cateurs standardisés et obligatoires
sur tous les sujets du reporting ESG :
émissions carbone sur les scopes 1,
2 et 3, niveaux de rémunération et
diversité des salariés, mesures rela-
tives à la pollution de l’air, de l’eau
et du sol, respect des droits humains
sur toute la chaîne de valeur, quan-
tité de déchets produits par l’entre-
prise… Au total, 17 thématiques sont
concernées par le CSRD.
Toutes ces données devront
répondre au concept de “double
matérialité”. Les entreprises devront
à la fois mesurer l’impact des enjeux
de durabilité sur leurs performances
financières, mais aussi sur les
milieux naturels et la société. Pour la
Commission européenne, ces nou-
veaux standards doivent permettre
de flécher les investissements vers
des secteurs verts. 
façon presque mensuelle dans
bon nombre de cabinets experts
en due diligences financières.
Moins de concurrence
et plus de garanties légales
L’attentisme des fonds d’inves-
tissement a également réduit
la concurrence, et les prix sont
plus difficilement négociables
vers le haut. “On a un nouvel invité
dans le monde du capital-investisse-
ment, c’est le temps long”, résume
Bertrand Rambaud, président
de France Invest, association des
Au premier trimestre
2023, les opérations de
Le facteur ESG
M&A auraient duré
en moyenne dix mois prend de l’ampleur
En plus de la conjoncture macro-
de plus qu’en 2020 économique, la montée en puis-
à la même période sance de la thématique éco-
investisseurs pour la croissance.
Une nouvelle façon de concevoir
les deals évidemment liée égale-
ment à la conjoncture monétaire.
“Les opérations de LBO sont en
baisse car là ou auparavant, dans
le cadre d’une opération de LBO,
l’acheteur pouvait mettre 10 ou 11
fois son excédent brut d’exploitation,
aujourd’hui c’est sept fois maxi-
mum”, détaille Éric Fougedoire.
Ces incertitudes macroéconomiques
3 questions à… Nicolas Tixier, Associé, Directeur Transaction Advisory Services chez Grant Thornton
“La RSE est un champ nouveau qui
prend aujourd’hui beaucoup d’ampleur
dans les choix d’investissement.”
Entretien réalisé en collaboration
avec Grant Thornton
Constatez-vous une complexiication
des procédures de due-diligence?
Globalement, les process se sont
allongés, et cela concerne bien évi-
demment aussi les due diligences.
Dans un contexte de remontée des
taux et d’incertitude, elles néces-
sitent d’être plus approfondies
pour prendre la bonne décision
ont évidemment des répercussions
sur les modalités juridiques d’ac-
quisition. Lors des due diligences,
les acheteurs demandent davantage
de garanties légales pour sécuri-
ser leurs investissements. “Les
aménagements juridiques deman-
dés sont plus importants qu’il y a
quelques mois. On constate davan-
tage de clauses de garanties d’ac-
tifs/passifs ou de crédits vendeurs”,
pointe encore Bertrand Rimbaud.
Chez France Invest, on ne s’in-
quiète pas du ralentissement du
marché en cours. “Le début de
baisse sur les valorisations est plu-
tôt sain. Pour que le marché s’accé-
lère à nouveau, il faut un coup de
pouce aux investisseurs”, poursuit
le président de l’association qui
regroupe plus de 400 sociétés de
gestion françaises.
logique dans le débat public
contribue aussi à complexifier
et à rallonger la durée des due
diligences. Si l’intérêt porté
par les investisseurs institution-
nels pour les critères ESG date
d’une dizaine d’années, la com-
plexité juridique croissante des
réglementations extra-finan-
cières européennes – d’abord le
NFRD (Non Financial Reporting
Directive) puis à partir de 2024, le
CSRD (Corporate Sustainability
Reporting Directive), voir enca-
dré – pousse les opérateurs à
intégrer les critères environ-
nementaux et sociaux au cœur
“La clé pour les
acteurs du M&A est
de s’interroger sur la
sensibilité des business
models à ce contexte
instable”
d’investissement. Nous investi-
guons davantage la robustesse de
la trésorerie, du business plan, la
rentabilité à moyen terme, tout en
étant très vigilant à la sensibilité
de la performance des cibles aux
facteurs macroéconomiques et poli-
tiques exogènes.
Quelle est l’inluence de l’instabilité
géopolitique sur le marché?
Le conlit russo-ukrainien a eu
d’importantes conséquences sur
l’économie mondiale, dont l’incer-
titude sur les prix de l’énergie sur
l’approvisionnement en blé et les
tensions sur les matières premières
en général. Auparavant, l’économie
connaissait des cycles de crises.
Aujourd’hui, il semble plutôt que
les investisseurs doivent composer
avec un contexte de crises multiples
DOSSIERS
de leurs politiques d’investis-
sement, et plus seulement à la
marge. L’audit environnemental
est devenu un sujet central pour
les fonds d’investissement lors de
leurs phases d’acquisition d’ac-
tifs, puisqu’il touche à la valori-
sation même des entreprises, là
où il était encore cantonné il y a
quelques années à des garanties
de passif.
BENOÎT COLLET
“On a un nouvel invité dans le monde du
capital-investissement, c’est le temps
long.” Bertrand Rambaud, France Invest.
Chiffres clés
1 975 Mds$, c’est le volume des
transactions M&A dans le monde
entre janvier et septembre 2023.
Source : Refinitiv
et permanentes. La clé pour les
acteurs du M&A est de s’interro-
ger sur la sensibilité des business
models à ce contexte instable.
La directive européenne CSRD
sur le reporting extra-inancier vient
d’entrer en vigueur. Avec quels
impacts sur les métiers du M&A?
La RSE est un champ nouveau qui
prend aujourd’hui beaucoup d’am-
pleur dans les choix d’investissement.
Il y a des exigences du côté des clients
des entreprises, des fonds d’inves-
tissement et de leurs bailleurs…
Tout cela implique de bien sonder
la maturité des entreprises sur les
sujets écologiques, sociaux et de gou-
vernance. La CSRD va permettre de
disposer d’indicateurs standardisés
pour mesurer et comparer ces para-
mètres. Ce cadre général partagé par
tous devrait favoriser le benchmark.
Chez Grant Thornton, nous avons déjà
développé des méthodologies de
scoring RSE pour apprécier les indi-
cateurs existants, qui jusqu’à l’arrivée
du CSRD étaient dans une zone grise.
Chaque entreprise adoptait les indica-
teurs qu’elle souhaitait, sans véritable
langage commun au marché. 
17
DOSSIERS

Trésorerie sous tension

Sortir de la tourmente du PGE

Les PME peinant à rembourser leur prêt covid ont plusieurs solutions juridiques à leur portée. Mais laquelle choisir et
comment ?

Si les pouvoirs publics communiquent de
manière positive sur le remboursement
des PGE, force est de constater que depuis
plusieurs mois, le vent tourne. L’étude
trimestrielle Altares de septembre 2023
sur les défaillances d’entreprises montre
que leur nombre a augmenté de 23 %
par rapport au troisième trimestre 2022.
Pour les PME ayant des difficultés à rem-
bourser leur PGE, s’entourer d’avocats
spécialisés permet de mieux choisir parmi
les solutions juridiques possibles. Selon la
situation, ces derniers guideront les chefs
d’entreprise vers la procédure la plus adé-
quate, qu’elle soit amiable ou collective.

P
rès de 40 % des prêts
garantis par l’État
(PGE) ont été rem-
boursés en 2023, sur
les quelque 144 milliards d’euros
octroyés depuis 2020. Toutefois,
depuis un an, la situation s’assom-
brit, notamment pour les PME qui
ont de plus en plus de mal à rem-
bourser leur PGE. L’aide de l’État
pour maintenir l’économie fran-
çaise à flots durant la pandémie
de covid vire au cauchemar pour
certaines d’entre elles – même
si le gouvernement vient d’an-
noncer la reconduction jusqu’au
31 décembre 2026 du dispositif
de restructuration de PGE via la
Médiation du crédit, permettant
d’étaler le remboursement sur 2 à
4 années supplémentaires par rap-
port à l’échéancier initial. Reste
que la conjoncture défavorable a
réduit les marges des entreprises.
Une situation préoccupante que
confirment les avocats spécialisés
en restructuration (ou restructu-
ring en anglais), qui constatent
une hausse de leurs activités.
“Selon les pouvoirs publics, le taux
de remboursement des PGE serait
“L’avocat spécialisé étudiera
s’il s’agit d’un simple problème
de structure d’endettement, qui
rend possible une conciliation,
ou s’il s’agit d’un problème
de structure des coûts, qui
nécessitera une restructuration
plus profonde dans le cadre
d’une procédure collective”
satisfaisant. Toutefois, depuis sep-
tembre, sous le double effet de la
contraction de l’activité économique
et de la hausse de l’inflation, les
entreprises, y compris celles qui
étaient jusqu’ici solides, connais-
sent des tensions de trésorerie et
éprouvent des difficultés à rem-
bourser leurs PGE”, affirme Me
Amaury Dumas-Marze, avocat
associé chez Delsol Avocats. “Les
PME n’ont parfois même plus
la capacité de rembourser leurs
prêts historiques d’exploitation ; le
remboursement du PGE est donc
devenu quasi impossible”, renché-
rit Me Fabrice Girard, avocat asso-
cié chez Enthoven Girard.
Une aide pour trouver
la bonne procédure
Une solution pour les dirigeants
de PME qui rencontrent des diffi-
cultés à rembourser leur PGE est
de faire appel à un avocat spécia-
lisé. D’autant que comme le rap-
pelle Me Hadrien de Lauriston,
avocat associé chez Hoche avo-
cats, “la France dispose d’un droit
des entreprises en difficulté com-
e.” Les avocats
plet, mais complexe.”
spécialisés soulignent qu’ils sont
à même d’identifier le meilleur
outil pour traiter des problèmes
de l’entreprise, en fonction de Me Dumas-Marze. L’autre intérêt
leur secteur d’activité. L’avocat de prendre attache avec un avo-
aura alors un rôle de prévention : cat spécialisé en restructuring
il conseillera son client chef d’en-
treprise sur la stratégie à adopter
et l’orientera vers la procédure
la plus adéquate, qu’elle soit
amiable, comme le mandat ad
hoc ou la conciliation, ou collec-
tive. “L’avocat spécialisé étudiera
s’il s’agit d’un simple problème de
structure d’endettement, qui rend
possible une conciliation, ou s’il
s’agit d’un problème de structure
des coûts, qui nécessitera une res-
tructuration plus profonde dans le
cadre d’une procédure collective”,
fait valoir Me de Lauriston. “Avoir
recours à un avocat spécialisé en
restructuration permet aussi aux
dirigeants de PME ou de start-up
d’être accompagnés dans le choix “Sous le double effet de la contraction
du conciliateur, ainsi que dans la de l’activité économique et de la hausse
rédaction de la requête aux tribu- de l’inflation, les entreprises éprouvent
naux, ceux-ci ayant des exigences des difficultés à rembourser leurs PGE.”
rigoureuses en la matière”, précise Amaury Dumas-Marze, Delsol Avocats.

18 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi

“Notre rôle d’administrateur judiciaire
est de défendre l’intérêt social de la
poursuite de l’activité de la société.”
Maxime Lebreton, AJAssociés.
réside dans sa solide connais-
sance des banques. “Les conseils
ayant des échanges quotidiens avec
les banques, ils disposent du recul
nécessaire sur ce qu’attendent les
banques et ce qu’elles acceptent”,
fait valoir Me Dumas-Marze.
Conciliation, la négociation
des créances à l’amiable
Après avoir orienté vers la pro-
cédure jugée la plus adaptée,
l’avocat de la PME en difficulté
devra négocier la meilleure solu-
tion possible. Généralement, cela
s’effectue dans le cadre d’une
conciliation, une procédure
courte – de 5 mois maximum – et
confidentielle. “Le rôle de l’avocat
est de faire de la prévention et de
se coordonner avec le conciliateur,
afin d’obtenir la meilleure restruc-
turation possible. Le conciliateur,
qui est en général un adminis-
trateur judiciaire, est davantage
un arbitre entre l’entreprise et la
Qu’est-ce que l’Independent Business Review (IBR) ?
“L’IBR sert de socle de
négociation lors d’une
procédure amiable”
L’Independent business review
(IBR) ou “revue indépendante du
plan d’affaires” est une étude com-
plète menée par des experts indé-
pendants, qu’ils soient consultants,
conseillers financiers ou comp-
tables, dans le but de présenter un
diagnostic complet de l’entreprise,
notamment dans le cadre d’une pro-
cédure amiable telle que la conci-
liation. L’IBR a notamment pour
fonction de servir de socle de négo-
ciation lors de la procédure amiable.
Ces IBR, qui se sont développées en
France à compter de 2008, revien-
nent au goût du jour depuis le début
du remboursement des PGE.
“Dans le cadre des procédures
amiables, les banques ont durci leurs
positions depuis quelques mois : le
sursis de l’exigibilité du principal
des prêts pendant la durée de la
procédure est plus difficile à obtenir
Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi
banque”, indique Me Alexandre
Cornet, avocat associé chez
Cornet Vincent Ségurel. Ce que
confirme Me Maxime Lebreton,
administrateur judiciaire asso-
cié chez AJAssociés : “notre rôle
est de défendre l’intérêt social de la
poursuite de l’activité de la société
et le maintien de l’emploi dans des
conditions de remboursement des
dettes pérennes”.
Il est fortement recommandé
aux chefs d’entreprise de ne
pas attendre le dernier moment
pour restructurer leurs dettes.
“Anticiper est impératif et met-
tra les banques en confiance. Les
dirigeants doivent identifier en
amont les sources de difficultés de
leur société, étudier les possibilités
de retournement, voire s’adjoindre
l’avis d’un conseiller financier indé-
pendant. Il revient à chacun de faire
des efforts ; si les actionnaires jouent
le jeu, les banques le feront aussi”,
estime Me Dumas-Marze. “Il est
crucial d’avoir suffisamment de tré-
sorerie le temps de la négociation,
notamment en cas de conciliation,
car la vocation des procédures de
protection est avant tout de traiter
les dettes de l’entreprise”, déclare
Me Lebreton. Et de poursuivre :
“la grande majorité des sociétés
parviennent à éviter les procédures
collectives grâce à la prévention et
à l’anticipation”.
“Si les procédures amiables se sont
démocratisées depuis la crise sani-
taire, les dirigeants de PME n’ont
pas toujours le réflexe d’y avoir
recours, soit par méconnaissance
de ces outils, en dépit des efforts
de nombreuses associations, telle
l’ARE, soit par crainte de leur coût”,
regrette Me de Lauriston. Ce que
confirme Me Girard : “renégocier
le remboursement d’un PGE est
de plus en plus onéreux, car cela
et les banques demandent plus sys-
tématiquement une IBR”, confie Me
Hadrien de Lauriston, avocat associé
chez Hoche Avocats. Or, celle-ci a un
coût financier non négligeable pour
les PME, même si Me de Lauriston
précise qu’il existe des mécanismes
pour le réduire. “Au-delà de son
coût, l’IBR mobilise beaucoup de
ressources au détriment du temps
qui pourrait être consacré au redres-
sement de l’entreprise”, regrette
Me de Lauriston. Pour sa part, Me
Amaury Dumas-Marze, avocat asso-
cié chez Delsol Avocats, estime que
“l’IBR est un outil de compréhen-
sion des difficultés de l’entreprise,
mais aussi de préparation de l’ave-
nir et un outil de confiance. C’est un
investissement important selon les
dossiers, mais une dépense néces-
saire qui permettra une meilleure
fluidité des échanges et, souvent,
une procédure plus courte”. Et
d’ajouter : “la signature de l’entre-
prise qui effectuera l’IBR rassurera
les différentes parties. Il ne faut
pas hésiter à y avoir recours pour
les dossiers représentant une dette
financière conséquente”. 
nécessite d’avoir recours à plusieurs
intervenants. En outre, les banques
facturent des frais de restructura-
tion aux entreprises”. La conci-
liation n’est donc pas toujours
une panacée. Outre son coût, elle
entraînera un abaissement de
la notation de l’entreprise à la
Banque de France et, par consé-
quent, un risque de baisse de la
Après avoir orienté
vers la procédure
jugée la plus adaptée,
l’avocat de la PME
en difficulté devra
négocier la meilleure
solution possible
confiance des clients et fournis-
seurs. “À l’issue de la restructu-
ration, il est possible d’apporter à
la Banque de France des éléments
permettant une amélioration de la
note”, tempère Me de Lauriston.
Toutefois, souligne Me Girard,
“la restructuration d’un PGE dans
un cadre amiable entraînera la
réactualisation du taux d’intérêt.
Ainsi un PGE souscrit au taux de
1 % pourra être restructuré tout en
y appliquant un nouveau taux de
4,5 %. Les banques sont en position
de force compte tenu de la garantie
dont elles bénéficient”. “Les procé-
dures amiables permettent le plus
souvent d’étaler la dette dans le
temps en obtenant des moratoires,
avec parfois des périodes de fran-
chise. Les procédures judiciaires
le permettent également sur des
périodes plus longues, et ce avec des
abandons consentis ou contraints”,
souligne Me Jérémie Battino, avo-
cat chez Enthoven Girard.
De plus en plus de procédures
collectives
Les procédures collectives qui
se multiplient et retrouvent pro-
gressivement leur niveau d’avant
covid. Les avocats admettent y
avoir de plus en plus recours.
Plus 23 % des défaillances au 3e trimestre 2023
Les PME/ETI très
fragilisées représentent
8,2 % des défaillances
L’étude Altares, publiée en octobre
dernier, indique qu’il y a eu 10 979
défaillances d’entreprises au 3e tri-
mestre 2023, soit une hausse de 23 %
par rapport à la même période 2022.
Un chiffre au plus haut depuis 2018,
selon le cabinet d’études. La propor-
tion des PME/ETI a atteint son point
le plus haut à 8,2 %, contre 7,6 %
à l’été 2022. Dans un communiqué
de presse, Thierry Million, directeur
des études d’Altares, indique que
Ce qui n’est pas sans danger
pour l’économie française, déjà
morose, ni pour le climat social.
En effet, les banques durcis-
sent leur position et demandent
de plus en plus souvent une
Independent business review
(IBR) aux PME (voir encadré).
“On constate un durcissement de la
part des banques, qui reçoivent de
plus en plus de dossiers et devien-
nent plus vigilantes ; elles n’hésitent
plus à renvoyer certains dossiers en
procédure collective, si les solutions
proposées par l’entreprise en relè-
vent davantage ou si l’entreprise
est trop fragile”, commente Me
Dumas-Marze, pour lequel “on ne
peut repousser indéfiniment le mur
de la dette, au risque de perdre la
confiance des créanciers”.
Me Lebreton livre une autre ana-
lyse : “les banques sont vigilantes,
car une conciliation représente un
coût de négociation et de traitement
pour elles ; elles doivent en outre se
plier aux exigences des accords de
‘Bâle III bis’ qui leur impose pour
chaque prêt accordé d’avoir deux fois
plus de fonds propres durs que par le
passé (ratio de ‘CET 1’). La politique
européenne étant plus exigeante en
matière de fonds propres, certains
établissements bancaires préfére-
ront un traitement judiciaire de leur
créance, souvent couverte à 90 %
par Bpifrance, plutôt que d’attendre
“Les procédures de sauvegarde ou de
redressement judiciaire ont pour mérite
de rééquilibrer le rapport de force entre
la PME et la banque.”
Fabrice Girard, Enthoven Girard.
“les PME/ETI suscitent (…) une atten-
tion particulière. Très fragilisées
dès 2022, elles représentent désor-
mais 8,2 % des défauts. C’est 2 %
de plus qu’à l’été 2019 et c’est aussi
le taux le plus élevé depuis la crise
financière”. L’étude indique que le
nombre d’emplois menacés au 3e tri-
mestre repasse la barre des 37 000,
un seuil qui n’a jamais été dépassé
depuis le 3e trimestre 2016. Selon le
document, le nombre de liquidations
judiciaires (7 883) est proche de celui
enregistré au cours de l’été 2016
(7 850). Ce chiffre “n’augmente plus
que de 19 %”, après s’être envolé
à plus de 70 % durant l’été 2022.
Selon l’étude Altares, “le quart des
procédures sont des redressements
DOSSIERS
trop longtemps sur une demande de
restructuration si elle n’est pas assor-
tie d’un effort de l’actionnaire”.
La procédure de sauvegarde
Un argument qui ne convainc pas
toujours. “Si les banques ne font
pas d’efforts pour aider les PME
à rembourser le PGE, cela entraî-
nera la liquidation judiciaire de
certaines d’entre elles, avec un effet
sur l’ensemble des partenaires com-
merciaux”, affirme Me Girard. Ce
dernier se déclare “de plus en plus
enclin à engager une procédure col-
lective, lorsque cela n’affecte pas
les conditions d’exploitation de la
société débitrice”. Et d’expliquer :
“il est possible, dans certains cas
où la procédure confidentielle n’est
pas obligatoire pour l’activité de la
société, de bénéficier d’une solution
plus radicale en ayant recours à
une procédure de sauvegarde ou de
redressement judiciaire, qui a pour
mérite de rééquilibrer le rapport de
force entre la PME et la banque en
donnant accès à la société débitrice à
des outils plus contraignants vis-à-vis
des créanciers éventuellement récal-
citrants”. “S’agissant des emprunts
bancaires, le chef d’entreprise conser-
vera en outre le taux d’intérêt initial
et pourra obtenir, si ce n’est un aban-
don, un échéancier dans un temps
plus long qu’en conciliation”, précise
Me Girard, qui se veut rassurant :
“ouvrir une telle procédure n’est pas
un échec, mais une bonne décision de
gestion qui constitue aussi un bout
du chemin qui mène au succès.” s.” À
condition d’avoir le choix.
SOPHIE SÉBIROT
Chiffres clés
Près de 700 000 entreprises ont
obtenu un PGE depuis mars 2020.
106 Mds€ ont été octroyés aux
TPE/PME.
Le taux de défaut sur les PGE était
de 4,4 % en juillet 2023, toute
taille d’entreprise confondue.
Source : Banque de France.
judiciaires (RJ)”, dont le nombre est
encore sensiblement inférieur à celui
constaté avant le covid (3 200 RJ
au 3e trimestre 2019). Le document
note toutefois que cette procédure
collective devient plus fréquente,
avec 34 % de hausse au 3e trimestre
2023. Sur 12 mois glissés, le cap des
53 000 entreprises défaillantes est
franchi, un chiffre revenu à son niveau
de l’automne 2019. Altares projette
environ 55 000 défaillances fin 2023,
un chiffre proche de celui présenté
fin novembre 2023 par la Banque de
France (environ 54 000). Seule note
positive, après de fortes hausses, les
augmentations de défaillances d’en-
treprise ralentissent et devraient se
stabiliser dans les mois qui viennent. 
19
20 Le nouvel Economiste - n°2201 - Cahier Corporate Finance - Du 12 au 18 janvier 2024 - Journal d’analyse & d’opinion paraissant le vendredi