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INSTITUT AGRONOMIQUE ET VÉTÉRINAIRE HASSAN II

FILIÈRE DE GÉNIE RURAL


DÉPARTEMENT EAU ENVIRONNEMENT ET INFRASTRUCTURES

ECOULEMENTS TRANSITOIRES
DANS
LES CONDUITES EN CHARGE
&
Protection anti-bélier

Présenté par : A. Kettani (réf: Pr. A. Oulhaj)


Plan Général
Chapitre 1 : THEORIE DE L'ONDE DE PRESSION
I. Principes de base de l’écoulement non permanent
II. Equations de Saint- Venant

Chapitre 2: CONTRÔLE DU BELIER HYDRAULIQUE


III. Cheminée d’équilibre
IV. Ballon anti- bélier
V. Cheminée- Ballon ou réservoir à régulation automatique d’air
VI. Soupape de décharge
VII. By-Pass ou aspiration auxiliaire
VIII.Clapet d’admission d’air
IX. Ventouse
Plan
Chapitre 1 : THEORIE DE L'ONDE DE PRESSION

I. Principes de base de l’écoulement non permanent


1. Introduction
2. Coup de bélier d’onde
3. Expression de la célérité d’onde
1. Introduction
Ecoulement à surface libre

Les écoulements à surface libre sont caractérisés par l’existence d’une


surface de séparation entre l’air et l’eau, appelée "surface libre".
Cette dernière est soumise à la pression atmosphérique.

a)- Ecoulement permanent b)- Ecoulement non permanent

Schéma des écoulements permanents et non permanents


Ecoulement à surface libre

● L’écoulement uniforme : la profondeur ainsi que les autres paramètres


de l’écoulement sont les mêmes en toute section du canal.

● L’écoulement non uniforme ou varié : la profondeur d’écoulement


ainsi que les autres paramètres varient le long du canal.

● Cette variation peut être graduelle ou brusque et rapide. Par


conséquent, l’écoulement non uniforme ou varié se subdivise en :
- Ecoulement graduellementvarié.
- Ecoulement brusquement varié.
Ecoulement à surface libre
Ecoulement à surface libre
Ecoulement en charge

● Les écoulements en charge sont des écoulements confinés à


l’intérieur d’un contenant, en général une conduite.

● La pression à l’intérieure de ces écoulements peut être beaucoup


plus élevé que la pression atmosphérique ou encore s’abaisser à des
valeurs aussi faible que la pression de vapeur saturante.
Ecoulement en charge

● Le dimensionnement d'un réseau sous pression en régime permanent


recourt à des principes simples, faciles à comprendre et à assimiler.

● La connaissance approximative de quelques paramètres (rugosité de la


conduite, perte de charge singulière, etc.) n'entraîne que des erreurs
négligeables lors la détermination des débits ou des pressions.
Ecoulement en charge

REGIME PERMANENT/TRANSITOIRE

DEFINITIONS
● Permanent: toutes les variables constantes/ temps
● Transitoire: au moins une des variables varie/ temps

REMARQUES
● Transitoire lent: fonctionnement « normal » du réseau
Variations lentes gérées comme une succession de régimes permanents
● Transitoire rapide: coup de bélier Variations rapides
Ecoulement en charge

« RAPIDE »

Lié à la propagation de l’information (différente de la propagation de la


matière)
ONDE ≠ ECOULEMENT

ORDRE DE GRANDEURS

● Célérité de l’onde: de l’ordre du km/s


250 - 1200 m/s
limite maximale infranchissable :vitesse du son 1450 m/s
● Vitesse de l’écoulement: de l’ordre du m/s
1. Introduction

● Le coup de bélier résulte d’un écoulement non permanent qui apparaît


dans une conduite lorsqu’on provoque une variation importante et
souvent rapide du débit à l’extrémité aval de celle-ci. C'est-à-dire que
chaque tranche d’eau de la conduite subit des variations brusques de
pression et de vitesse à des instants différents (Propagation par ondes) ;
le coup de bélier est donc un phénomène "oscillatoire".

● Cette surpression peut être importante, elle se traduit souvent par un


bruit caractéristique, et peut entraîner la rupture des conduites soit par
éclatement ou aplatissement dans les grosses installations, du fait de la
quantité d'eau en mouvement.
1. Introduction
2. Coup de bélier d’onde
a. Fermeture d'une vanne d'extrémité

● Suite à une fermeture brusque de la vanne, la


colonne liquide lancée à une vitesse initiale V0
doit s'arrêter instantanément.

● En raison du principe de la conservation de la


quantité de mouvement, l'énergie cinétique
du liquide en mouvement se transforme
intégralement en énergie de pression. 

● Cette augmentation de la pression va se


traduire par:
● une compression du liquide
● une dilatation de la conduite.
2. Coup de bélier d’onde
a. Fermeture d'une vanne d'extrémité

• V=0

La fermeture • P
instantanée de • Déformation radiale et longitudinale de la
la vanne conduite

• Masse volumique du liquide


2. Coup de bélier d’onde
a. Fermeture d'une vanne d'extrémité

Le coup de bélier peut être généré également par des manœuvres telles que:

a. Le changement de l'ouverture de la vanne,


b. Le Démarrage et l’arrêt d'une pompe,
c. Le remplissage, la vidange ou le curage par jet d'eau d'une conduite,
d. La formation et l’implosion des poches d'air,
e. l’échappement rapide de l’air accumulé dans la conduite,
f. La rupture de la conduite.

Cette liste est loin d'être exhaustive, en réalité toutes les conduites en service
sont sujettes en permanence à des variations de pression qui selon leurs
amplitudes peuvent être dangereuses et entraîner leur rupture.
2. Coup de bélier d’onde
b. Variation de la pression induite par une variation de la vitesse de l’écoulement

Théorème de la quantité
de mouvement
ΔV ΔP (écoulement non
permanent)
2. Coup de bélier d’onde
Caractérisation des forces dans un écoulement
Les forces de
pesanteur
provenant de la
gravité
variation de la
Les forces vitesse (V) de la F accélération
Les forces de d’accélération masse d’une pure = m * ∂V/∂t
pure fluide (M) dans
volumes le temps

F accélération
variation de la convective=
Les forces
vitesse (Vx, Vy,
Les forces qui d’accélération m*(∂V/ ∂x* Vx
Vz) dans l’espace
convective + ∂V/ ∂y * Vy +
agissent sur (repère [x, y, z])
∂V/ ∂z*Vz)
un volume fini
de fluide
Les forces de
pression P =F /A

Les forces de Les forces de


surfaces
frottement de F= µ*A *∂U/∂y
viscosité

Les forces
générées par la W = γAdx =le poids de la masse liquide (N);
turbulence m = ρAdx = la masse du liquide (Kg) ;
2. Coup de bélier d’onde
b. Variation de la pression induite par une variation de la vitesse de l’écoulement

Considérons un élément de la conduite où la vitesse initiale de l’écoulement est


V0, et supposons qu’à un instant donné la vitesse à l’extrémité aval de ce
tronçon varie de ΔV.
2. Coup de bélier d’onde
b. Variation de la pression induite par une variation de la vitesse de l’écoulement

Cette variation de la vitesse génère une onde de pression qui se propage vers
l’autre extrémité à une vitesse a.

Etant donné que la direction de l’écoulement est à l’opposée de celle de la


célérité de l’onde, la vitesse à laquelle l’onde de pression remonte le courant est
la différence entre les deux vitesses (a-V0).
2. Coup de bélier d’onde
b. Variation de la pression induite par une variation de la vitesse de l’écoulement

● Le principe de la conservation de la quantité de mouvement stipule que


la somme des forces extérieures est égale à la variation de la quantité de
mouvement, soit :

● La masse liquide de l’élément de volume étant constante, l’équation


d’équilibre ci-dessus peut s’écrire sous la forme :
2. Coup de bélier d’onde
b. Variation de la pression induite par une variation de la vitesse de l’écoulement

● En négligeant les forces de frottement contre la paroi de la conduite, les


seules forces extérieures en présence sont les forces de pression qui
agissent aux deux extrémités de l’élément de la conduite.

● En admettant que la variation de la section de la conduite est


négligeable, la résultante des forces de pression s’exprime par la
relation :
● En négligeant la variation de la masse volumique du liquide, et en remplaçant
les dérivées partielles de la vitesse par rapport au temps et par rapport à la
variable spatiale x, par des rapports de différences finies, l’équation d'équilibre
s'écrit :

● Le rapport Δx/Δt dans cette relation n’est autre que la vitesse relative (a-V0) de
propagation de l’onde de pression. En remplaçant le rapport par sa valeur et en
divisant l’équation d’équilibre par ρA, on obtient :

● En négligeant les termes du second ordre, et après simplification il en résulte :


● Pour toutes les applications pratiques la célérité d’onde est très grande
comparée à la vitesse d’écoulement dans la conduite , de sorte qu’il est
possible de négliger le rapport (V0/a) par rapport à l’unité.

● En tenant compte de cette approximation, la variation de la pression


consécutive à une variation ΔV, peut être estimée par la relation:
● Cette équation peut être appliquée aussi bien dans le cas d'une fermeture
brusque que dans celui d'une fermeture par étape à condition que l'onde
réfléchie au réservoir ne soit pas encore revenue au niveau de la vanne où la
variation de la vitesse a pris naissance. 

Il faut que la durée de la manœuvre soit inférieure au temps nécessaire pour


que l'onde atteigne le réservoir ou toute autre surface de réflexion et revienne
vers la vanne, autrement dit la durée de la manœuvre doit être inférieure à
2L/a.
● La manœuvre dans ce cas est dite rapide ou brusque au sens du coup de bélier,
et la relation ci-dessous peut être utilisée pour estimer la surpression
(dépression) due à une variation par étape de la vitesse de l’écoulement dans la
conduite.

● La manœuvre est qualifiée de lente au sens du coup de bélier, si sa durée est


supérieure à 2L/a, et la surpression maximale peut être estimée en utilisant la
relation de Michaud :

● Où Tc est la durée efficace de la manœuvre, V0 est la vitesse initiale


de l’écoulement, et L est la longueur de la conduite.
● La relation de Michaud suppose que la fermeture de la vanne à l'extrémité aval
de la conduite est telle que le débit varie de manière linéaire en fonction du
temps, et que la pression maximale est atteinte au temps t = 2L/a.
Exemple 1.
● Supposons que la vitesse initiale de l’écoulement dans une conduite est V0 = 2
m/s et qu’à un instant donné, sa valeur baisse instantanément de 0.5 m/s. Si la
célérité de l’onde de pression est a = 900 m/s, la valeur de la surpression
consécutive à la réduction de la vitesse de l’écoulement est donnée par la
relation :

● Si par contre ΔV = -V0, alors la surpression serait alors de


183.49 mCE
● Cet exemple montre qu'une faible variation de la vitesse entraîne une forte
variation de la pression.
● Si par contre la manœuvre est lente, et si on veut limiter la surpression
(dépression) à 50 mCE par exemple dans cette conduite de 600 m de long, la
durée de la manœuvre doit vérifier l’inégalité suivant :
2. Coup de bélier d’onde
c. Propagation de l'onde sans frottement

Afin d'appréhender le processus de propagation des ondes de pression dans une


conduite en charge, considérons un réseau élémentaire constitué:

• D’une conduite
• Un réservoir où le niveau d'eau est constant,
• Une vanne qui peut être manœuvrée rapidement.

Pour simplifier le raisonnement, nous supposerons que la conduite est:


• Homogène
• Horizontale
• Diamètre constant,
• Sans singularités.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= x/a


A la fermeture de la vanne, la pression augmente instantanément de ΔH conformément à la
relation :

Le liquide immédiatement à
l'amont de la vanne est à
l'arrêt, entraînant une légère
augmentation de la densité du
liquide et une dilatation de la
conduite.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= x/a


A la fermeture de la vanne, la pression augmente instantanément de ΔH conformément à la
relation :

L'onde de surpression se propage


vers l'amont à la vitesse a
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= x/a


A la fermeture de la vanne, la pression augmente instantanément de ΔH conformément à la
relation :

A l'arrière du front de l'onde,


la ligne piézométrique est
rehaussée de ΔH et la vitesse
est nulle
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= x/a


A la fermeture de la vanne, la pression augmente instantanément de ΔH conformément à la
relation :

Par contre à l'avant du front de


l'onde, aussi bien la vitesse que
la ligne piézométrique restent
inchangées par rapport aux
conditions initiales.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= L/a

L'onde atteint le réservoir, et la pression à l'intérieur de la conduite

• H= HR+ ΔH
• vitesse est nulle
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= L/a

En conséquence le liquide est comprimé et la conduite est complètement dilatée sur


toute sa longueur.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= L/a

Dans une situation pareille le système n'est pas en équilibre, et le liquide à l'image d'un
ressort initialement comprimé qu'on relâche, commence à s'étendre inversant ainsi le sens
de l'écoulement dans la conduite, qui se vide dans le réservoir avec un débit égal au débit
initial au signe prés, du fait que les pertes de charge sont supposées être négligeables.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= (2L-x) /a

L'inversion du sens de l'écoulement donne naissance à une dépression


d'amplitude – ΔH qui se propage cette fois-ci en direction de la vanne
rétablissant la pression initiale dans la conduite avec une vitesse d'écoulement
égale à –V0
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= 2L /a
La conduite et le liquide retrouvent leur état initial respectif à l'exception du sens de l'écoulement à
l’arrivée de l’onde au niveau de la vanne au temps t=2L/a.

Le volume d’eau stocké dans la conduite durant le temps t=L/a se retrouve entièrement vidé dans le
réservoir.
Au terme de la période t=2L/a ,le système retrouve son état initial à l'exception de la direction de
l'écoulement.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= (3L-x) /a

La conduite continuant à se vider dans le réservoir, la réflexion de l'onde sur la vanne


se traduit par une dépression (-ΔH) qui se propage vers le réservoir, qu'elle atteint au
temps. t=3L/a.
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= (4L-x) /a

Le rétablissement du sens de l'écoulement donne naissance à une surpression


d'amplitude ΔH qui se propage cette fois-ci en direction de la vanne rétablissant la
pression initiale dans la conduite
c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= (4L-x) /a

Vitesse d'écoulement égale à V0


c. Propagation de l'onde sans frottement

Etat du système à t= 4L /a

A l’arrivée de l’onde de pression au niveau de la vanne au temps, t=4L/a, le


système retrouve son état initial, prêt à entamer un autre cycle de surpression
et de dépression.
En raison de l'absence de pertes de charge le mouvement va se perpétuer de
manière cyclique de période t=4L/a.
c. Propagation de l'onde sans frottement
d. Propagation de l'onde avec frottement

● Dans tout système réel, les pertes de charge dues aux frottements, à la dilatation
de la conduite et à la compression du liquide sont loin d'être négligeables. Elles
ont pour conséquences une réduction de l'amplitude des variations de la
pression. Ceci se traduit par un amortissement continu du phénomène cyclique
des oscillations.
● Pour mieux saisir le processus d'atténuation on se référera au schéma ci-dessous.
Au temps t = 0, la vanne est instantanément fermée, ceci entraîne une
surpression de , qui se propage vers le réservoir à la vitesse a. 
● A la différence du cas précédent, l'augmentation de pression est continue et non
brusque du fait du recouvrement des pertes de charge (dû au ralentissement
progressif du liquide).
●  La vitesse ne s'annule pas instantanément au passage de l'onde, par conséquent
la ligne piézométrique garde une certaine pente dans la direction de
l'écoulement entraînant une accumulation du liquide dans la conduite et donc sa
compression progressive accompagnée d'une dilatation de la conduite
d. Propagation de l'onde avec frottement
d. Propagation de l'onde avec frottement
2. Coup de bélier d’onde
e. Moyens de contrôle
Les moyens de contrôle du coup de bélier découlent de ses conséquences sur la
conduite, sur le liquide en mouvement et les causes qui lui ont donné naissance. Pour
limiter l’amplitude de variation de la pression consécutive à une manœuvre
quelconque on peut entre autres :
a. Augmenter le temps d'ouverture ou de fermeture de la vanne, autrement dit il
faut que la manœuvre soit lente et non rapide, instantanée ou brusque.
b. Prévoir des moyens de remplissage, de curage des conduites et des appareils pour
éliminer progressivement et régulièrement les poches d'air ;
c. Augmenter la classe de pression de la conduite, il s’agit de choisir une tranche de
pression de fonctionnement normal pour que la conduite puisse encaisser des
variations raisonnables de la pression ;
d. Réduire la vitesse initiale dans la conduite en choisissant le diamètre le mieux
adapté ;
e. Réduire la célérité d'onde par l'emploi d'une conduite dont le matériau présente
une rigidité moindre, ou par injection d'une certaine quantité d'air dans la
conduite ;
f. Installer sur le système des appareils de protections tels que la soupape, le ballon
anti bélier, la cheminée d’équilibre, etc.
2. Coup de bélier d’onde

e. Moyens de contrôle

Classe de pression

Protections passives:
Aucun appareil ou
dispositif
Diamètre de la
conduite
Moyens de contrôle

Protections actives:
Appareil ou dispositif Limiter la variation
de protection anti- ΔQ
bélier
2. Coup de bélier d’onde

e. Moyens de contrôle

i. Les protections passives


● Les protections passives, qui ne nécessitent aucun appareil ou dispositif particulier
pour contrôler le coup de bélier et qui intéressent l’ensemble de la conduite.

● Ces protections passives visent essentiellement la limitation de:


● la variation de la vitesse ou du débit,
● la vitesse de l’écoulement en régime permanent,
● la distance parcouru par l’onde avant sa réflexion
● l’augmentation de la durée de la manœuvre

● Les protections passives doivent être envisagées lors de la phase de conception du


réseau.
2. Coup de bélier d’onde

i. Les protections passives

● 
2. Coup de bélier d’onde

i. Les protections passives

A titre indicatif quelques valeurs de cette marge de pression en fonction de la


pression de service sont reportées dans le tableau ci-dessous :

Pression de Service (bar) <6 6 - 10 10 - 20 20 - 30


Marge 3 3-4 4-5 5-6
2. Coup de bélier d’onde
i. Les protections passives
La seconde protection passive qui peut être réalisée consiste à limiter la vitesse
de l’écoulement dans la canalisation par un choix judicieux du diamètre de la
conduite et c’est la meilleure protection puisqu’elle permet de limiter les
amplitudes des surpressions et des dépressions, qui d’ailleurs si la manœuvre est
brusque sont proportionnelles à la variation de la vitesse de l’écoulement.

En considérant, à titre indicatif, une canalisation en acier ou en fonte


l’augmentation de la pression en fonction de la vitesse de l’écoulement suite à
une manœuvre instantanée est reportée dans le tableau suivant:

Vitesse (m/s) Surpression (m)


1 100
2 200
3 300
2. Coup de bélier d’onde
i. Les protections passives

Or les matériaux ordinaires peuvent difficilement supporter une


pression totale supérieure à 30 bars et exceptionnellement 50
bars, d’où l’intérêt de limiter dès la conception du projet les
vitesses à des valeurs raisonnables si l’on ne veut pas être
contraint de placer des appareils anti-bélier assez coûteux en de
nombreux points du réseau.
Le gain obtenu en utilisant des conduites de petits diamètres
peut rapidement être absorbé par le surcoût dû aux appareils de
protection anti-bélier.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives
● Elles requièrent l’usage d’un appareil ou dispositif de protection anti-
bélier, pour protéger totalement ou une zone précise de la conduite.

● Ces protections permettent de limiter la variation ΔQ dans la conduite


suite à une manœuvre quelconque, en injectant, ou en évacuant de l’eau
de la conduite.

Ex:
● En phase de surpression la soupape permet d’évacuer vers l’extérieur une fraction
du débit de la conduite ce qui limite l’amplitude de la surpression,
● En phase de dépression un By-pass permet l’admission d’eau dans la conduite ce
qui permet d’écrêter la dépression.
● Les protections à capacité de stockage (Ballon anti-bélier, cheminée d’équilibre,
cheminée ARAA) en échangeant de l’eau avec la conduite dans le deux sens
permettent d’écrêter aussi bien les surpressions que les dépressions consécutives
à une manœuvre des organes de contrôle ou à un arrêt de la station de pompage.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

▪ L’air de dégazage, l’air entraîné lors du remplissage de la


canalisation peut s’accumuler au niveau de ses points hauts et
provoquer un fonctionnement anormal en régime permanent et
même la rupture de la colonne liquide générant ainsi un coup de
bélier d’onde aussi dangereux que celui que produirait une
fermeture brusque d’une vanne placée au même endroit.

▪ L’air dans une conduite doit donc être éliminé en utilisant des
ventouses qu’on doit placer aux points hauts de la conduite et
éventuellement à son extrémité aval.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

▪ L’échappement d’air à travers une ventouse s’il n’est pas contrôlé peut lui-
même provoquer un coup de bélier d’onde. L’air, étant plus léger que l’eau,
s’échappe assez rapidement à travers la ventouse entraînant une
augmentation de la vitesse du mouvement de la colonne liquide ce qui peut
générer un coup de bélier d’onde si cette masse liquide percute une autre
colonne liquide se déplaçant à une vitesse plus faible ou s’elle atteint un bout
fermé.

▪ Une telle situation peut se produire lors du remplissage du réseau si le débit


lâché en tête est important.

▪ Pour limiter l’amplitude du coup de bélier généré par l’échappement


incontrôlé de l’air à travers les ventouses, le débit de remplissage doit être
limité approximativement au dixième du débit de projet.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

●L’amplitude de variation de la pression peut être limitée en


réduisant la distance sur laquelle se produit le retour de
l’onde en installant sur la conduite un appareil qui se
comporte comme une cote constante et permet la réflexion
de l’onde incidente.
●Du point de vue pratique une soupape, qui réagit comme une
cote constante lorsque la pression dans la conduite devient
supérieure à sa pression d’étanchéité, peut servir de surface
de réflexion de l’onde incidente, ou un réservoir à charge
constante, même de faible diamètre peut également jouer le
même rôle.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

● La durée de la manœuvre qui correspond au temps nécessaire pour que la


valeur de la vitesse de l’écoulement passe d’une valeur donnée à une autre,
détermine l’amplitude de variation de la pression dans la conduite.

● La surpression (dépression) consécutive à une manœuvre dépend non


seulement de la variation de la vitesse mais également de la rapidité de
variation de la vitesse de l’écoulement et de la distance entre l’organe de
contrôle qui a été manœuvré et la surface de réflexion de l’onde incidente.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

●Si on ferme par exemple une vanne placée à l’extrémité aval d’une
conduite qui est alimentée par un réservoir, le temps nécessaire
pour que l’onde de surpression, générée à l’extrémité aval de la
conduite de longueur L, remonte la conduite et revienne vers la
vanne après réflexion à l’autre extrémité du système, est
exactement égal au double du rapport de la longueur de la
conduite par la célérité de l’onde: t=2L/a

●Au retour de l’onde, si la vanne n’est pas complètement fermée, la


variation de la pression reste modérée, par contre si elle est
complètement close, alors la variation de la pression est
maximale comme si la manœuvre était instantanée.

●Plus la durée de la manœuvre est supérieure au temps nécessaire


à un aller-retour de l’onde plus l’amplitude de variation de la
pression est faible.
2. Coup de bélier d’onde
ii. Les protections actives

Dans le tableau ci-dessous sont reportés des ordres de grandeur du nombre de tours
pour la fermeture, le nombre de tours efficaces et la durée efficace des vannes Opercule
et Papillon de différents diamètres.

Vanne Opercule Vanne Papillon

Diamètre (mm) 100 150 200 250 300 350 400 450 500 600

Nombre de tours 12 14.5 36.5 46 54 30 50 50 50 60

Nombre de tours efficaces 1.5 1.8 4.5 5.6 6.9 10 13 13 13 20

Durée fermeture efficace (s) 3.0 3.6 9.0 11.2 13.8 10 13 13 13 20

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