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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

COMMISSION NATIONALE OHADA/RDC


CONSEIL PERMANENT DE LA COMPTABILITE
AU CONGO

SEMINAIRE DE FORMATION DES


FORMATEURS EN SYSTEME
COMPTABLE OHADA

DU 18 AU 28 JUIN 2012
HOTEL VENUS/KINSHASA
SYSTEME COMPTABLE
OHADA :
POINTS-CLES A
CONNAITRE

Animé par:
André FOKO-TOMENA et Bet’or LOKO TUZOLANA
Réviseurs Comptables
Depuis le 4 Août 2009, le Gouvernement de la
République Démocratique du Congo a approuvé le
projet de loi relative à l’adhésion au Traité relatif à
l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des
Affaires en Afrique (OHADA en sigle).

La décision prise par l’exécutif congolais témoigne


donc de sa ferme volonté et de sa détermination
d’assainir davantage le cadre des affaires afin de
consolider l’état de droit favorable au développement
économique et de renforcer la coopération régionale,
gage de l’intégration économique souhaitée à
l’échelle continentale.
Après son approbation par les deux chambres
du Parlement, le projet de loi autorisant
l’adhésion de la République Démocratique au
traité du 17 octobre 1993 relatif à
l’organisation et à l’harmonisation du droit des
affaires en Afrique a été promulgué le 10
février 2010. A ce jour, il ne reste que le
dépôt des instruments d’adhésion et de
ratification du traité au Sénégal.
Avec le lancement de la campagne de
formation générale sur l’OHADA, des
magistrats, greffiers et huissiers de
l’administration publique depuis le 31 janvier
2010, l’adhésion de la RDC à l’OHADA est
irréversible.
Ainsi, l’appartenance de notre pays dans
l’espace OHADA impliquera automatiquement
l’adoption, entre autres, de l’Acte Uniforme
portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises, qui supplantera
le Plan Comptable Général Congolais (PCGC)
qui est d’application depuis trente-trois ans.
Le référentiel comptable de l’OHADA se
rapprochant mieux des normes comptables
internationales permettra une amélioration de
la présentation de l’information financière et
appelle les professionnels de la comptabilité à
plus de responsabilité.
Par ailleurs, il se trouve sans doute que,
l’abandon d’un référentiel unique en
application depuis près de 33 ans, exige
une attention soutenue tant sur le plan du
renforcement des capacités que sur le plan
d’analyse comparative de fond.

Le Conseil Permanent de la Comptabilité au


Congo (CPCC), autorité comptable légale,
continuera d’assurer son rôle de
gestionnaire et d’accompagnement des
agents économiques dans l’utilisation
adéquate du nouveau système comptable.
En abordant ce sujet, nous allons répondre
à plusieurs interrogations que ne cessent de
se poser les professionnels de la
comptabilité, notamment :

En abandonnant les dispositions du PCGC,


quels sont les apports du SYCOHADA qui, en
réalité, constituent une réponse aux
faiblesses du PCGC ?

En comparant le SYSCOHADA au Plan


Comptable Général Congolais, quels sont les
points de convergence et de divergence ?
Chapitre 1 : BREVE PRESENTATION DE
L’OHADA
1.1. Historique de l’OHADA
 Dans la lutte pour l’accession à la souveraineté internationale
de leurs pays, les leaders africains avaient déjà reconnu dès
1957, avec la manifestation de la conscience africaine (à
Accra, Ghana), la nécessité de voir l’Afrique affranchie du
joug de la colonisation, évoluée dans l’unité et la solidarité.
Aussi, au lendemain des indépendances, l’idée d’harmoniser
les droits africains est vite apparue.
 Cependant, pour diverses raisons, cette conscience s’est vite
fragilisée (notamment avec le concours de l’occident
colonisateur) ouvrant ainsi le chemin de l’apprentissage à vue
et de la découverte du développement orienté par les
puissances politiques et économiques du monde. Chaque Etat
africain s’est ainsi doté de sa propre législation, entraînant de
ce fait des difficultés dans les relations d’affaires.
En effet, depuis leur accession à la souveraineté
internationale, les pays africains ont évolué
dans un environnement politico-stratégique
divisé. Suite à la faiblesse de leurs revenus et
malgré les efforts consentis, la pauvreté a pris
des proportions inquiétantes au niveau de
l’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, la disparité
des règlementations d’un pays à l’autre et le
laxisme dans l’application des procédures ont
été longtemps perçues comme un facteur
bloquant et même quelque fois comme source
d’insécurité pour les échanges entre d’une part
opérateurs économiques africains entre eux et
d’autre part entre opérateurs économiques
africains avec les étrangers.
Conscients de la réalité selon laquelle le
développement économique ne peut se
réaliser que dans un environnement
juridique et judiciaire sécurisé, les
dirigeants politiques africains ont
intériorisé l’idée d’uniformisation et de
modernisation des législations des pays
africains.
Ainsi, en avril 1991, à Ouagadougou, sur
le fondement d’observations émanant
d’opérateurs économiques, les ministres
des finances de la zone franc décident
d’organiser une réflexion sur la faisabilité
d’une harmonisation du droit des affaires.
En octobre 1991, lors de la réunion des
ministres des finances de la zone franc, il
est demandé à la France de financer une
mission de haut niveau, dirigée par le
juriste sénégalais KEBA MBAYE, chargée
d’en examiner la faisabilité et déterminer
les matières entrant dans le domaine
OHADA.
Le rapport de la mission présenté par
KEBA MBAYE devant les ministres de
finances des Etats de la zone franc fut
approuvé le 17 septembre 1992.
Au courant de la même année, lors de la
conférence des Chefs d’Etats et de
Gouvernements de France et d’Afrique
tenue à Libreville les 5 et 6 octobre 1992,
Monsieur ABDOU DIOUF, Président de la
République du Sénégal rend un rapport qui
expose l’économie générale du projet
consistant à améliorer l’environnement
juridique des entreprises en remédiant à
l’insécurité juridique et judiciaire.
Ainsi, convaincus que le développement
économique ne peut se réaliser que dans un
environnement juridique et judiciaire sécurisé
par la bonne gouvernance, les dirigeants
politiques africains se sont accordés d’adopter
le principe d’uniformisation et de modernisation
des législations des pays africains afin de
favoriser l’essor des activités économiques et
d’encourager les investissements, moteur de la
croissance économique. Il convenait de
conforter, dans toute la région, un état de droit
favorable au développement économique. Le
projet sera concrétisé le 17 octobre 1993 à
Port-Louis (Ile-Maurice) par la signature du
traité relatif à l’harmonisation du Droit des
Affaires en Afrique.
1.2. Objectifs de l’OHADA
Outre l’institution de la sécurité juridique et
judiciaire en faveur des activités
économiques en vue d’attirer la confiance
des investisseurs et de faciliter les échanges
entre Etats-Parties, les objectifs poursuivis
par le traité sont essentiellement :
 Mettre à la disposition de chaque Etat des
textes juridiques simples et clairs
techniquement performants quelles que
soient les ressources humaines ;
Faciliter les échanges internationaux ;
 Promouvoir l’arbitrage comme instrument
du règlement des conflits ;
Préparer l’intégration économique.
1.3. Matières visées par l’harmonisation
La stratégie de travail privilégiée par l’OHADA
est l’harmonisation. Elle concerne les
domaines ci-après :
le statut juridique des commerçants et entités
ayant une activité économique ;
le droit des sociétés ;
le droit des transports ;
le droit de la vente des marchandises ;
le droit des sûretés ;
le droit du recouvrement des créances ;
le droit des procédures collectives ;
le droit de la concurrence ;
le droit de l’arbitrage ;
l’information financière ;
le droit du travail.
1.4. Actes Uniformes
Les Actes uniformes sont des règles
directement applicables dans les Etat-
parties. Ils représentent l’ensemble des
dispositions légales qui réglementent divers
domaines du droit OHADA, lesquelles
s’appliquent dans tous les pays africains
signataires du traité de l’OHADA. Autrement
dit, l’Acte Uniforme est une loi harmonisée.
Date d’entrée en vigueur des Actes Uniformes

L’Acte Uniforme est adopté par le conseil des


ministres de l’OHADA et entre en vigueur 90
jours après. Il devient opposable à tous 30 jours
francs après publication au journal officiel. Mais
le traité prévoit que l’Acte Uniforme. peut lui-
même déroger à cette règle, en fonction des
circonstances selon l’importance de la matière
ou l’urgence dans l’application. (exemple l’acte
uniforme relatif au droit comptable a été adopté
le 24/03/2000 mais entré en vigueur le
1/1/2001 ; l’Acte Uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du GIE adopté en avril
1997 et entré en vigueur le 1/1/1998.).
De nos jours, les différents Actes Uniformes
suivants ont déjà fait l’objet
d’harmonisation et d’adoption. Il s’agit de :
l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du G.E.I. ;
l’Acte uniforme portant organisation des
sûretés ;
l’Acte Uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des
voies d’exécution ;
l’Acte Uniforme portant organisation des
procédures collectives d’apurement du passif ;
 l’Acte Uniforme relatif au droit de
l’arbitrage ;
 l’Acte Uniforme portant sur le droit
commercial général ;
 l’Acte Uniforme relatif au droit comptable ;
 l’Acte Uniforme relatif au contrat de
transport de marchandises par route ;
 l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives et mutualistes ; et Les Actes
suivants ont fait l’objet de révision, il s’agit
de:
 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du G.I.E.;
 Acte Uniforme portant organisation des
sûretés ;
 Acte Uniforme relatif au droit commercial
général.
Par contre, les matières en voie
d’harmonisation portent sur :

Le droit de la consommation ;


 Le droit du travail ;
Le droit des contrats ;
Le droit de la preuve.
Enfin, les matières en attente sont :

Le droit de la concurrence ;


Le droit bancaire ;
Le droit de la propriété intellectuelle ;
Le droit des sociétés civiles.
1.5. INSTITUTIONS DE L’OHADA
L’OHADA dispose de cinq (5) principales
institutions : la Conférence des Chefs d’Etats et des
Gouvernements, le Conseil des Ministres, le
Secrétaire Permanent et la Cour Commune de
Justice et d’Arbitrage .
1.5.1. Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement
La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement
est composée des Chefs d’Etats et des
Gouvernements des Etats Parties. Elle est présidée
par le Chef d’Etat ou de Gouvernement dont le pays
assure la présidence du Conseil des ministres.
Elle se réunit chaque fois que de besoin, sur
convocation de son Président, à son initiative ou à
celle du tiers des Etats parties. Elle statue sur toute
question relative au traité.
1.5.2 Conseil des Ministres
Le Conseil des Ministres, assurant le pouvoir
normatif de l’OHADA, est composé des Ministres
chargés de la Justice et des Finances des Etats
parties. Selon l’article 27 du Traité révisé, la
Présidence du Conseil des Ministres est exercée à
tour de rôle par chaque Etat partie pour une durée
d’un an non renouvelable suivant l’ordre
alphabétique des noms des Etats.
Dans l’exercice de ses fonctions, le Président du
Conseil est assisté par le Secrétaire Permanent. La
fonction essentielle du Conseil des ministres est
d’examiner toute question importante intéressant
l’Organisation et d’adopter des Actes Uniformes
après avis de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage.
Les attributions du Conseil sont
essentiellement :
 Nommer le Secrétaire Permanant (art. 40) et
le Directeur de l’Ecole Régionale Supérieure de
la Magistrature (ERSUMA) dont il définit le
règlement (art. 41) ;
 Prendre à la majorité absolue, les règlements
nécessaires à l’application des traités (art. 4) ;
Procéder à l’élection et au remplacement des
membres de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage (art. 32 et 35) ;
Consulter la Cour Commune sur toute question
relative à l’interprétation et application du
traité et des règlements pris pour son
application (art. 14) ;
Arrêter les cotisations annuelles des Etats
parties (art. 43) ;
 Adopter les budgets annuels de la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage
(C.C.J.A.), du Secrétariat Permanent et
accepter les dons et legs (art. 43 et 45) ;
 Fixer le Règlement d’arbitrage de la Cour
de Justice et d’arbitrage ;
 Approuver les comptes annuels de
l’Organisation lesquels sont certifiés par
deux commissaires aux comptes désignés
par le Conseil des ministres.
1.5.3. Secrétariat Permanent de l‘OHADA
Le Secrétariat Permanent et le siège de l’OHADA sont
basés à Yaoundé au Cameroun. L’Ecole Régionale
Supérieure de la Magistrature est quant à elle
rattachée au Secrétariat Permanent mais est établie à
Porto Novo en République du Benin.
Attributions du Secrétariat Permanent
Aux termes de l’article 3 du traité, le Secrétariat
Permanent assiste le Conseil des ministres. A ce titre,
il remplit les fonctions suivantes :
 Proposer au Conseil des Ministres le programme
annuel d’harmonisation du droit des affaires (art.
4) ;
 Proposer au Président du Conseil des Ministres l’ordre
du jour de cet organe (art. 29) ;
 Préparer les Actes Uniformes en concertation avec
les Etats parties (art. 6) ;
Communiquer les projets aux gouvernements
des Etats parties (art.7) ;
Recueillir les observations des Etats parties dans
les 90 jours ;
Recevoir toute demande écrite, tout
amendement ou révision de traité envoyé par un
Etat partie ;
 Assurer la gestion du journal officiel de l’OHADA.
L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature
(ERSUMA) concourt à la formation des magistrats
et des auxiliaires de justice des Etats parties. Ses
actions concernent principalement le droit
harmonisé, le droit des affaires car la plupart des
Etats parties conservent leurs structures de
formation initiale des magistrats.
1.5.4. Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA)

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage est composée de


sept (7) juges élus au scrutin secret pour sept ans
renouvelables une fois, parmi les ressortissants des Etats
parties. Il est à noter que les membres de la Cour sont
inamovibles. Par contre, les juges élisent le président de la
Cour pour une durée de trois ans et demi non renouvelable.
La cour a son siège à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, mais peut se
réunir sur le territoire d’un autre Etat partie avec l’accord
préalable de cet Etat.
Les principales attributions de la Cour sont :
 Donner son avis sur tout projet d’Acte Uniforme (art. 7) ;
 Assurer dans les Etats parties l’interprétation et
l’application commune du traité et des règlements pris pour
son application ainsi que les Actes Uniformes (art. 14) ;
 Intervenir en matière d’arbitrage pour désigner
les arbitres, suivre la procédure, examiner les
projets des sentences arbitrales sans pouvoir y
apporter d’autres modifications que de pure
forme et prononcer l’exequatur pour conférer la
forme exécutoire à ces sentences ;
 Juger en cassation les recours contre les
décisions prises en matière de droit harmonisé
par les juridictions nationales en premier ressort
et en appel dans ce cas, la cour évoque et statue
sur le fond (art. 14).
1.6. Modalité de mise en œuvre du Traité OHADA
Dans les modalités de mise en œuvre du Traité,
il faut distinguer quatre étapes :
l’envoi d’une lettre d’intention pour exprimer
officiellement la volonté d’adhésion ;
la ratification du Traité ;
le dépôt des instruments de ratification ;
l’entrée en vigueur proprement dite du Traité.
Chaque pays est maître de la gestion de son
agenda de mise en œuvre du traité OHADA.

Le tableau ci-après donne une indication


synthétique du délai de mise en œuvre du
traité OHADA dans les différents Etats-Parties.
N° Etat-Partie Ratification Dépôt Instruments Entrée en Délai de mise en
vigueur oeuvre
1 Guinée Bissau 15 janvier 1994 26 décembre 95 20 fév 1996 -766

2 Sénégal 14 juin 1994 14 juin 1994 18 septe.1995 -461

3 Centrafrique 13 janvier 1995 13 janvier 1995 18 septe.1995 -248

4 Mali 7 février 1995 23 mars 1995 18 septe.1995 -223

5 Comores 20 février 1995 10 avril 1995 18 septe.1995 -210

6 Burkina Faso 6 mars 1995 16 avril 1995 18 septe.1995 -196

7 Bénin 8 mars 1995 10 mars 1995 18 septe.1995 -194

8 Niger 5juin 1995 18 septe.1995

9 Côte D’Ivoire 29 septembre 95 11 février 1996 -105

10 Cameroun 20 octobre 1995 03 déc 1996 -135

11 TOGO 27 octobre 1995 20 novembre 95 19 janv 1996 -409

12 TCHAD 13 avril 1996 03 mai 1996 02 juillet 1996

13 REP.DU CONGO 28 mai 1997 18 mai 1999 17 juillet 1999

14 GABON 02 février 1998 04 février 1998 05 avril 1998

15 GUINEE EQUATOR 16 avril 1999 15 juin 1999 13 août 1999

16 GUINEE 05 mai 2000 22 septe.2000 21 nov 2000

17 RD CONGO Février 2010 -- --


CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU
SYSTÈME COMPTABLE OHADA

2.1. Evolution du droit comptable dans


l’espace OHADA

L’Acte Uniforme portant organisation et


harmonisation des comptabilités des entreprises
adopté le 24 mars 2000 à Yaoundé, est entré en
vigueur en deux temps. Pour les comptes
sociaux et personnels des entreprises, le 1er
janvier 2001 et pour les comptes consolidés et
combinés, le 1er janvier 2002.
L’adoption de cet acte s’explique par différents
constats qui caractérisaient l’espace OHADA à la
signature du traité.
2.1.1. Le droit comptable avant la signature
du traité
du 17 octobre 1993

Avant la signature du traité relatif à l’harmonisation


du droit des affaires en Afrique, l’espace représenté
par l’UEMOA et la CEMAC présentait les
caractéristiques suivantes :
 l’hétérogénéité des référentiels comptables en
vigueur.
 La pluralité des états financiers.
 l’obsolescence des normes comptables.
 L’insuffisante appréhension du secteur productif
et l’accroissement du secteur informel.
2.1.2. Esquisse historique de la
naissance du SYSCOHADA
Avant l’entré en vigueur du SYSCOHADA, les
Etats parties utilisaient d’autres référentiels
comptables.
C’est à la faveur de la dévaluation du FCFA
intervenue au cours de l’année 1994 que sept
(7) pays membres fondateurs de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) ont décidé, dans le cadre de
l’intégration économique qu’ils entendaient
réaliser d’abandonner leurs plans comptables
respectifs pour adopter le 20 décembre 1996 un
référentiel comptable commun appelé « Système
Comptable Ouest Africain » (SYSCOA).
Ce projet a été, d’une part, soutenu par
l’idée de la réalisation d’une centrale des
bilans au niveau de la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) afin de
renforcer les analyses de performances et
des perspectives financières des entreprises
pour éclairer les décisions de gestion,
d’investissement et d’octroi de crédits et,
d’autre part, améliorer le fonctionnement du
marché financier régional en lui fournissant
des données comptables et financières
fiables.
Malgré l’adoption de l’Acte Uniforme portant
organisation et harmonisation des comptabilités
des entreprises, le Conseil des Ministres de
l’UEMOA a décidé, le 20 septembre 2001, à
Dakar, de maintenir le SYSCOA en application
dans cet espace depuis le 1er janvier 1998, tout
en procédant à des aménagements concernant
le dispositif juridique et technique, afin de le
mettre en harmonie avec l’Acte Uniforme. Ainsi,
le SYSCOA révisé et harmonisé a donné
naissance au SYSCOHADA pour renforcer
l’OHADA qui regroupe non seulement les Etats
membres de l’UEMOA mais aussi ceux de la
CEMAC et des pays indépendants.
Le SYSCOHADA est donc un référentiel
comptable conçu pour l’espace concerné et qui
intègre les caractéristiques fondamentales qui
ont prévalu dans l’élaboration des référentiels
comptables jusqu’alors utilisés dans les Etats
parties.
Les raisons qui ont milité en faveur de cette
reforme sont principalement :
Alignement du modèle comptable des états
membres du traité OHADA aux normes
internationales de l’information financière ;
Harmonisation du droit comptable en
prévision d'une union économique et
monétaire de l'espace OHADA ;
 Mettre en place des règles communes de
collecte, tenue, de contrôle et de publication
des comptes individuels et consolides;
 Faciliter les comparaisons, dans le temps et
dans l'espace ou entre groupe d'entreprise du
même secteur d'activité;
 Faciliter le reporting (consolidation) et les
combinaisons au niveau local (national) et au
niveau de tout l'espace OHADA voire
international;
Inciter les opérateurs de tout secteur et de
toute taille à la tenue d'une comptabilité;
 Donner une image fidèle des activités au
regard des lois et réglementations en vigueur;
SYSCOHADA
L’Acte Uniforme relatif au droit comptable
OHADA contient 113 articles répartis comme
suit :
TITRE1:COMPTES PERSONNELS DES
ENTREPRISES (personnes physiques et
morales)
Chapitre 1 : Dispositions générales (elles vont
de l’article 1 à l’article 13) ;
Chapitre 2 : Organisation comptable (traite des
dispositions des articles 14 à 24) ;

TITRE 3 : DISPOSITIONS PENALES (article 111)


TITRE 4 : DISPOSITIONS FINALES (articles 112
et 113).
2.3. Champ d’application du Système Comptable
OHADA
Le SYSCOHADA s’applique :
aux entreprises soumises aux dispositions du
droit commercial ;
aux entreprises publiques, parapubliques et
d’économie mixte ;
aux coopératives ;
plus généralement, aux entités produisant des
biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent des
activités économiques, dans un but lucratif ou
non, à titre principal ou accessoire.

Ne sont pas habilitées à utiliser le SYSCOHADA :


Les banques, les établissements de crédit et
les Institutions de micro finance et les
Coopératives d’Epargne et de Crédit ;
Les entreprises d’assurance ;
Les institutions de sécurité sociale (elles
utilisent le plan CIPRES « Conférence
Interafricaine de Prévoyance Sociale) ;
Les établissements soumis aux règles de la
comptabilité publique.
Toutes ces entités vont continuer à tenir leur
comptabilité sur base des guides sectoriels
spécifiques à leurs activités.
2.4. Contenu du SYSCOHADA

Le Système Comptable OHADA comprend un


ensemble cohérent et indissociable composé des
éléments ci-après :
dispositif juridique relatif au droit comptable ;
états financiers ;
Terminologie ;
plan des comptes ;
Tableaux de correspondance postes/comptes :
contenu et fonctionnement des comptes ;
comptes et états financiers consolidés ;
opérations et problèmes spécifiques ;
nomenclatures ;
dispositions sur le Système Minimal de Trésorerie.
2.5. Principes comptables fondamentaux
La comptabilité moderne est conventionnelle.
Pour assurer sa fonction de communication,
elle a établi des postulats généralement admis
pour l'établissement des états financiers. Aussi,
le système comptable OHADA retient huit
principes comptables :

1. Principe de prudence
Ce principe consiste en l’appréciation
raisonnable des événements et opérations afin
d’éviter de transférer, sur des exercices
ultérieurs des risques nés dans l’exercice et
susceptibles d’entraîner des pertes futures.
L’application de ce principe permet de
protéger les utilisateurs externes des états
financiers (et aussi les dirigeants) contre
les illusions qui pourraient résulter d’une
image non prudente ou trop flatteuse de
l’entreprise. Ainsi, La règle de prudence
crée une dissymétrie de traitement des
charges et des produits : toute perte
probable est systématiquement enregistrée
en charge alors que les gains potentiels ne
le sont jamais.
2. Principe de la permanence des
méthodes
C’est un principe selon lequel l'application
d'évaluation et de présentation des méthodes
comptables doit être constante d'un exercice à
l'autre sauf changement exceptionnel dans la
situation de l'entreprise ou de son
environnement économique juridique ou
financier.

Conformément aux normes internationales, la


comparabilité des états financiers annuels
successifs nécessaires à l'analyse des
utilisateurs repose sur cette permanence ;
la dérogation à ce principe est soumise a
des conditions exceptionnelles et strictes ;

les modifications qui résulteraient d'un


changement de méthode doivent être
justifiées, et explicitées dans leur nature et
leur incidence sur les états financiers dans
l'Etat Annexe. ces modifications doivent en
outre être signalées dans le rapport de
gestion et, le cas échéant, dans le rapport
du commissaire aux comptes.
3. Principe de l’intangibilité du bilan
d’ouverture

Selon ce principe, les soldes de clôture de


l’exercice n-1 doivent être identiques aux
soldes d’ouverture de l’exercice n.

4. Principe de la spécialisation des


exercices

Ce principe implique le rattachement à chaque


exercice de tous les produits et charges qui le
concernent et ceux-là seulement.
En application de ce principe, il doit être
tenu compte, sous des conditions
déterminées, de tous les événements
survenus après la clôture de l'exercice et
avant l'arrête des comptes.
Cependant, font exception dans le cadre de
l’application de ce principe, la
comptabilisation de l'impôt selon la
méthode de l'impôt exigible et la
constatation du résultat à l'achèvement des
travaux dans les contrats pluri-exercices.
5. Principe du coût historique

6. Principe de la continuité d’exploitation

7. Principe de la transparence (ou


régularité)

8. Principe de l’importance significative

9. Principe de la sincérité

10. Principe de la prééminence de la réalité


économique sur la forme juridique
2.6. Organisation du plan des comptes dans le SYSCOHADA
2.6.1 : Classement et codification des comptes

Le Système Comptable OHADA retient une codification


décimale des comptes, et comprend neuf classes de
comptes codifiés de 1 à 9, les comptes sont identifiés
pour un numéro auquel se rattache un intitulé
correspondant à une classe.

Les comptes sont identifiés par un numéro auquel est


rattaché un intitulé. Ces deux
Identifiants sont nécessaires pour enregistrer et suivre
les opérations en comptabilité.
Cette codification des comptes est comprise dans le
champ de la normalisation comptable impérative, à
l’exception de la classe 9 qui est d’application facultative.
RÉPARTITION DES OPÉRATIONS DANS LES CLASSES DE COMPTES

Le Système comptable OHADA retient une codification


décimale des comptes avec neuf classes ayant les codes 1
à 9. Les huit premières classes sont réservées à la
comptabilité générale tandis que la comptabilité des
engagements et la comptabilité analytique de gestion
(CAGE) se partagent la dernière classe.

1. Comptabilité générale
Les classes 1 à 5 se rapportent aux comptes de bilan :

Classe 1 : comptes de ressources durables (capitaux


propres et dettes financières) ;
Classe 2 : comptes de l’actif immobilisé (charges
immobilisées et immobilisations
incorporelles, corporelles et financières) ;
Classe 3 : comptes de stocks ;
Classe 4 : comptes de tiers (créances de l’actif circulant
et dettes du passif circulant) ;
Classe 5 : comptes de trésorerie (titres de placement,
valeurs à encaisser, comptes bancaires et caisse).
Les composantes du résultat sont, d’une part, les
classes 6 et 7 enregistrant les charges et les produits
des activités ordinaires et, d’autre part, la classe 8
réservée aux comptes des autres charges et des autres
produits ;

Classe 6 : comptes de charges des activités ordinaires


(charges d’exploitation et charges financières) ;
Classe 7 : comptes de produits des activités ordinaires
(produits d’exploitation et produits financiers) ;
Classe 8 : comptes des autres charges et des autres
produits (participations des travailleurs, subventions
d’équilibre, etc.).
3. Comptabilité des engagements et Comptabilité analytique de
gestion

La classe 9 a été réservée aux opérations de la comptabilité des


engagements et à la comptabilité analytique de gestion.

STRUCTURE DÉCIMALE DES COMPTES

Cette codification procède d'une classification à structure décimale


permettant :
• de subdiviser tout compte ;
• de regrouper par grandes familles les opérations de nature relativement
homogènes ;
• d'accéder à des niveaux plus ou moins détaillés d'analyse des
opérations ;
• de faciliter le développement des applications informatiques afférentes au
traitement automatisé des comptes et opérations ;
• et de servir les postes et rubriques entrant dans la confection des
documents de synthèse normalisés.

La codification du Système comptable OHADA est aménagée de sorte à


établir des constantes et des parallélismes susceptibles d'aider à
mémoriser et à comprendre les comptes.
A. Constantes

Le premier et le dernier chiffre du code d'un compte


peuvent avoir une signification
particulière.

Rôle du premier chiffre

Le numéro de chacune des classes 1 à 9 constitue le


premier chiffre des numéros de la classe considérée.
Les chiffres occupant les autres positions au sein de la
codification caractérisent, de la gauche vers la droite,
les niveaux d'affinement plus développés relatifs aux
comptes principaux, sous-comptes et comptes
divisionnaires. Le numéro d'un compte divisionnaire
commence toujours par celui du compte ou sous-
compte dont il constitue une subdivision.
Rôle de toute terminaison sauf le 9 dans les comptes à
deux chiffres
Dans les comptes à deux chiffres, les terminaisons autres
que le 9 servent au regroupement en fonction des
catégories d'opérations.

Rôle de la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres

Dans les comptes de bilan, la terminaison 9 dans les


comptes à deux chiffres a pour rôle d'identifier les
dépréciations provisionnées des classes correspondantes
(exemples : 19 Provisions financières pour risques et
charges, 39 - Dépréciations des stocks).
La terminaison 9 joue un rôle similaire dans les comptes
de gestion relevant des classes 6 et 7 dans la mesure où
elle se rapporte aux opérations concernant les provisions.
Rôle de toute terminaison 9 dans les comptes à trois chiffres et plus

Le chiffre 9 en troisième ou quatrième position annonce, tant pour ce qui


concerne les comptes du bilan que les comptes de gestion, le solde inversé
des opérations par rapport :

• aux opérations couvertes par le compte de niveau immédiatement


supérieur et classées dans les subdivisions se terminant par 1 à 8.
(Exemple : 6059 Rabais, remises et ristournes obtenus sur autres achats
par rapport à 605 Autres achats ; compte 409 Fournisseurs débiteurs par
rapport au compte 40 - Fournisseurs d'exploitation et comptes rattachés) ;

• à la nature des comptes de la catégorie (Exemples : comptes 6041,


6042, 6043, 6044, 6045, 6046, 6047, par rapport au compte 6049 Rabais
ristournes et remises obtenus sur achats de matières et fournitures
consommables ; comptes 411 à 418, par rapport au compte 419 Clients
créditeurs).
La codification du Système comptable OHADA fait cependant exception à
cette règle en ce qui concerne les comptes de la classe 2.
Rôle des terminaisons 1 à 8 dans les comptes à trois chiffres
et plus.

Dans les comptes dont le numéro est constitué d'au moins


trois chiffres, les terminaisons 1 à 8 servent généralement à
détailler les opérations subordonnées au niveau
immédiatement supérieur.

Il convient de noter cependant qu'en ce qui concerne les


comptes de gestion, la terminaison 8 de ce sous-ensemble de
comptes, regroupe les opérations autres que celles prévues
dans les comptes du même niveau et dont la terminaison va
de 1 à 7. (exemples : 758 Produits divers, 668 - Autres
charges sociales, 7078 - Autres produits accessoires, etc.).

Aucune signification particulière n'est attachée au zéro en


tant que terminaison placée en troisième ou quatrième
position dans la codification propre au Système comptable
OHADA.
Autres constantes

Elles résultent de la ventilation des sous-comptes 409 et 419


conformément aux comptes 40 et 41. De même, les comptes 28 et
29 ont été développés eu égard à la structure des comptes de la
classe 2.

Le chiffre 3, caractéristique des stocks, est utilisé dans les comptes


603 et 73, pour identifier parmi les comptes de gestion, les
variations de stocks de biens achetés et de biens produits.

B. Parallélismes

• entre charges et produits liés aux activités ordinaires


601 Achats de marchandises 701 Ventes de
marchandises
Achats de matières premières 702 Ventes de produits finis
Autres charges 75 Autres produits
697 Dotations aux provisions financières 797 Reprises de provisions
financières
• entre autres charges et autres produits

Les comptes à deux chiffres à terminaison


impaire désignent les charges et ceux à
terminaison paire les produits.
81 Valeurs comptables des
82 Produits des cessions
cessions d’immobilisations
d’immobilisations
83 Charges hors activités ordinaires 84 Produits hors activités
ordinaires
85 Dotations hors activités 86 Reprises hors activités
ordinaires ordinaires

Compte 87 Participation des travailleurs


Compte 88 Subvention d’équilibre
Compte 89 Impôt sur le résultat
2.6.2. Organisation du plan de comptes de l’entreprise

2.6.2.1. Plan de comptes et nomenclatures

Le plan de comptes du Système comptable OHADA est


l'ensemble des comptes définis et identifiés par un numéro et
un intitulé.
Toute entreprise non financière exerçant des activités au sein de
l'espace économique formé par les Etats-Parties, dit espace
OHADA, doit recourir au plan de comptes normalisés dont la
liste figure dans le Système comptable OHADA.

Au demeurant, la codification de base du Système comptable


OHADA est limitée, dans la mesure où les comptes
divisionnaires atteignent au plus quatre chiffres.
En vertu des dispositions du présent l'Acte Uniforme, le plan de
comptes de chaque entreprise doit être suffisamment détaillé
pour permettre l'enregistrement des opérations. Lorsque les
comptes prévus par le Système comptable OHADA ne suffisent
pas à l'entreprise pour enregistrer distinctement toutes ses
opérations, elle peut ouvrir toutes subdivisions nécessaires.
Inversement, si les comptes prévus par le Système
comptable OHADA s'avéraient trop détaillés par rapport
aux besoins de l'entreprise, elle peut les regrouper dans
un compte global de même niveau, plus contracté, à
condition que le regroupement ainsi opéré puisse au
moins permettre l'établissement des états financiers
annuels dans les conditions prescrites.
Les comptes étant en conséquence ouverts au regard de
ses besoins spécifiques, toute entreprise peut :

• ajouter à la codification du Système comptable OHADA


sa propre codification, plus analytique ;
• ou y insérer la codification nécessaire résultant des
nomenclatures exigées par la
Statistique nationale.

Nonobstant cette faculté donnée aux entreprises :


• la codification et l'intitulé des comptes tels qu'établis par
le Système comptable
OHADA doivent être respectés ;
• lorsque certaines opérations ne peuvent pas être
enregistrées dans les comptes
développés selon l'ordre du plan de comptes du Système
comptable OHADA, les
nouveaux comptes à ouvrir sont approuvés en application
des procédures en vigueur ;
• les entreprises ventilent leurs opérations en tant que de
besoin :
• selon qu'elles sont faites dans l’Etat-partie où elles ont
leur siège social, dans les autres Etats de l'espace
OHADA où elles ont des relations d'affaires et en dehors
de cet espace, en unité monétaire légale du pays et en
devises ;
• selon qu'elles sont traitées à court, moyen et long
terme.
2.6.2.2. Systèmes comptables

Toute entreprise est, sauf exception liée à sa taille, soumise


au Système normal de
présentation des états financiers et de tenue des comptes.

Les entreprises dont le chiffre d'affaires et le nombre moyen


de salariés à l’ouverture de l'exercice n'atteignent pas les
limites fixées par l’Acte uniforme pour la mise en œuvre du
Système normal, peuvent utiliser le Système allégé.

Le Système allégé prélève dans la liste des comptes du


Système normal ceux qui sont nécessaires à la confection des
documents de synthèse y afférents.

Les très petites entreprises, dont les recettes annuelles ne


sont pas supérieures au seuil fixé par le présent Acte
uniforme, sont assujetties au Système Minimal de
Trésorerie.
2.6.3. Commentaires sur les classes des comptes
2.6.3.1. Classe 1 : Comptes de ressources durables

Les comptes de la classe 1 enregistrent les


ressources stables de financement mises à la
disposition de l’entreprise de façon durable et
permanente par les associés (propriétaires) et les
tiers.
Ces comptes regroupent :
Les capitaux propres : correspondant à la somme
algébrique des postes suivants :
Capital ;
Réserves ;
Report à nouveau ;
Résultat net de l’exercice ;
Subventions d’investissement ;
Provisions règlementées et fonds assimilés ;
 Les emprunts et dettes assimilées ;
 Les dettes de crédit-bail et contrats
assimilés ;
 Les dettes liées à des participations et les
comptes de liaison des établissements et
sociétés en participation ;
 Les provisions financières pour risques et
charges.
 L’écart de réévaluation est enregistré dans
le système comptable OHADA dans un
compte divisionnaire du compte 10
capital. C’est le compte 106 Ecart de
réévaluation.
2.6.3.2. Classe 2 : Comptes d’actif immobilisé

L’actif immobilisé comprend : les charges


immobilisées et les immobilisations.
Les charges immobilisées se composent
des : Fais d’établissement et des charges à
repartir sur plusieurs exercices.
Les immobilisations par contre représentent
les biens et valeurs destinés à rester
durablement dans l’entreprise. Il s’agit
des :
Immobilisations incorporelles ;
Immobilisations corporelles ;
Immobilisations financières.
2.6.3.3. Classe 3 : Comptes de stocks
Le compte 30 n’existe pas dans le plan comptable
OHADA. Le compte de stocks de marchandises
devient 31 tandis que les stocks de matières et
fournitures sont désormais enregistrés dans le
compte 32 qui était destiné aux emballages
commerciaux dans le PCGC.
Le compte 35 « Services en cours » enregistre les
opérations liées aux services et études. La notion de
prestations de services intellectuels et diverses
prestations autres que les travaux est nouvelle.
Le compte 39 utilisé dans le PCGC dans le cas du
système d’inventaire intermittent n’existe pas dans
OHADA dans la mesure où la méthode d’inventaire
permanent est la seule autorisée.
Dans ce système, le compte 39 enregistre les
dépréciations des stocks.
2.6.3.4. Classe 4 : Comptes de tiers

Le compte 43 « Etat » du PCGC est éclaté en deux


comptes dans le plan comptable OHADA : le compte 43
« Organismes sociaux », le compte 44 « Etat et
collectivités publiques ». Un compte a également été
prévu pour les organismes internationaux. Le compte
45 « Organismes internationaux ».
Le compte 46 « Associés et groupes » du plan comptable
OHADA regroupe les opérations qui étaient enregistrées
séparément dans les comptes 44 et 45 du plan
comptable congolais.
Les opérations en attente ou à régulariser enregistrées
dans le compte 49 du plan comptable général congolais
sont enregistrées dans un sous-compte 47 « Débiteurs
et créditeurs divers ». Deux sous-comptes sont prévus
à cet effet : 47 « débiteurs divers » et 4712 « créditeurs
divers ».
Classe 5 : Comptes de trésorerie
Le compte 51 « Valeurs à encaisser » du SYSCOHADA
regroupe les opérations qui étaient enregistrées dans
les comptes 53, 54 et 55 du PCGC.
Ce compte n’enregistre pas :
Les effets à payer à plus d’un an d’échéance
(compte 16) ;
Les effets remis à l’escompte (qui sont actés dans le
compte 56 Banques, crédits de trésorerie et
d’escompte).
Le compte 56 Banques, crédits de trésorerie et
d’escompte enregistre, d’une part, le montant des
crédits de trésorerie inscrits au compte courant de
l’établissement dispensateur de ces concours avec
lequel l’entreprise est en relation d’affaires, et d’autre
part, le montant nominal des effets escomptés.
Le compte 56 ne doit pas servir à enregistrer :

 Les prêts bancaires à plus d’un an. Dans ce cas, il convient


d’utiliser Il convient dans ce cas d’espèce d’utiliser le
compte 16 Emprunts et dettes assimilées.
 Les découverts bancaires autorisés, tant qu’ils n’ont qu’un
caractère d’engagement de la banque vis-à-vis de
l’entreprise et qu’ils s’ajustent donc sur le montant du
solde débiteur chez le banquier. Dans ce cas, il convient
d’utiliser les comptes d’engagements hors bilan.
 Les effets remis à l’encaissement à leur échéance
normale. Dans ce cas, il est nécessaire d’utiliser le compte
51 Valeurs à encaisser.
Le compte 56 comprend :
 Les crédits de trésorerie (56.1) ;
 L’escompte de crédit de campagne (56.4) ;
 L’escompte de crédits ordinaires (56.5) ;
 Les crédits de trésorerie, intérêts courus (56.6).
Le compte 58 appelé Régies d’avances
accréditifs et virements internes, enregistre
les montants des avances aux régisseurs, le
montant des accréditifs et les
régularisations de ces avances et règlement
des accréditifs.
Il est subdivisé en :
58.1. Régies d’avances ;
58.2 Accréditifs ;
58.5 Virements de fonds.
58.8 Autres virements internes.
Les comptes 581 et 582 enregistrent le cas
échéant, les opérations relatives aux régies
d’avance (exemple fonds gérés par les régisseurs
ou les comptables subordonnés sur un chantier
forestier ou de travaux publics) et celles relatives
aux accréditifs, c’est-à-dire les crédits ouverts
par un établissement de crédit, en relation
d’affaires avec l’entreprise, dans sa succursale
d’une ville, d’une province, d’une localité, afin de
permettre au tiers concerné de couvrir ses
besoins de trésorerie. Par contre les comptes 585
et 588 sont utilisés pour des raisons techniques
dans les comptabilités organisées sur base des
journaux auxiliaires. Ce sont des comptes de
passage.
2.6.3.6. Classe 6 : Comptes de charges des activités
ordinaires

Les principaux changements dans cette classe


portent sur les aspects suivants :
Le compte 60 enregistre les achats et les
variations des stocks, la méthode d’inventaire
permanent étant celle adoptée désormais ;
Le système OHADA crée pour les services
extérieurs deux comptes, dont le compte 62
« Services extérieurs A », et le compte 63
« Services extérieurs B ». Dans le PCGC, ils
étaient enregistrés dans le seul compte 63 ;
Les autres changements tiennent aux
numéros de comptes.
2.6.3.7. Classe 7 : Comptes de produits des activités
ordinaires

Pour les comptes de produits, il y a lieu de


noter les considérations suivantes :
Les comptes de la classe 7 enregistrent les
produits liés à l’activité ordinaire de
l’entreprise. Ils résultent en principe de la
vente de biens ou de services, de la production
de biens ou de services non encore vendus ou
livrés à soi-même.
Doivent être rattachés à l’exercice, tous les
produits le concernant effectivement et ceux-là
seulement. A la clôture de l’exercice, ces
produits donnent éventuellement lieu à
régularisation.
70 Ventes
Ce compte enregistre les ressources de
l’entreprise provenant de la vente des
marchandises, des travaux effectués et des
services rendus à des tiers, des produits
finis, produits intermédiaires, des produits
résiduels ainsi que des produits accessoires.
Le Compte 701 est ouvert par les
entreprises commerciales tandis que celles
qui ont seulement une activité individuelle
utilisent les comptes 702 à 705.
71 Subventions d’exploitation
72 Production immobilisée
Ce compte enregistre les travaux effectués par
l’entreprise pour elle-même au coût de production
déterminée par la Comptabilité Analytique de gestion
ou à défaut, par des calculs extracomptables.
Les calculs extracomptables doivent néanmoins cerner
le coût de production des biens concernés en intégrant
tous les intrants notamment :
le coût des matières ou matériaux consommés pour la
production des biens ;
les coûts exposés en terme de charges directes et
indirectes de production (électricité, main-d’œuvre,
amortissement…) ;
les frais financiers supportés sur les emprunts
exclusivement affectés au financement de la production
des biens concernant la période de production.
73 Variations des stocks de biens et services
produits
Ce compte enregistre les variations de stocks de biens
et de services produits en retraçant les opérations
relatives aux entrées en stocks, aux sorties de stocks
et aux différences constatées à la clôture de l’exercice
entre l’inventaire comptable permanent et l’inventaire
physique et dans le cas de l’inventaire intermittent, le
stock initial et le stock final ou leur différence.
Le compte 73 donne, par son solde, la variation des
stocks de produits fabriqués, pour l’exercice
considéré. Si son solde est créditeur, il y a stockage
(∆+).
Par contre, s’il est débiteur, il y a destockage,
(diminution des stocks). Dans ce cas, ce compte est
porté en négatif du côté des produits dans le compte
de résultat.
75 Autres produits
Ce compte enregistre tous les produits divers qui ne
proviennent pas directement de l’activité productive ou
commerciale de l’entreprise, ni de son activité financière
ou de ses relations avec l’Etat (Subventions) mais qui
relèvent néanmoins de ses activités ordinaires.
Il s’agit notamment :
du Compte 754 Produits de cessions courantes
d’immobilisations qui enregistre le prix de cession des
immobilisations lorsque ces cessions présentent un
caractère ordinaire en raison des politiques de
désinvestissement et de renouvellement des
immobilisations ;

du Compte 758 Produits divers qui enregistre les autres


produits non imputables aux autres subdivisions du
Compte 75 ;
du Compte 752 Quote-part de résultats sur opérations
faites en commun qui enregistre :

pour l’entreprise non gérante, sa participation aux


bénéfices ;
pour l’entreprise gérante, le montant des pertes mises à la
charge des associés non gérants.

Le Compte 759 Reprise de charges provisionnées


d’exploitation, enregistre les annulations ou les
régularisations à la baisse des provisions à court terme sur
éléments de l’actif circulant et des risques provisionnés.
Systématiquement aux charges provisionnées
correspondant à des décaissements probables à brève
échéance, les reprises doivent être traitées comme des
encaissements probables. Il est crédité par le débit des
Comptes 39 et/ou 49 Dépréciations et risques
provisionnés.
77 Revenus financiers et produits
assimilés
78 Transferts de charges
Ce compte sert à l’imputation de charges
d’exploitation ou financières qui doivent
être, en raison de leur nature, affectées à
un compte de bilan, à l’exception des
immobilisations pour lesquelles le Compte
72 Production immobilisée est utilisé.
Le transfert peut concerner les charges
immobilisées, les stocks, les comptes de
tiers. Il sert aussi exceptionnellement, à
des transferts de charges à charges.
79 Reprises de provisions
Ce compte enregistre les annulations et les
rajustements en baisse des provisions
financières pour risques et charges, ainsi que
des provisions pour dépréciation des éléments
de l’actif immobilisé.
Dans le cas exceptionnel d’une révision
rétroactive du plan d’amortissement initial, la
réduction du cumul des amortissements est
opérée par le crédit du Compte 798 Reprises
d’amortissements.
Ce compte est crédité par le débit des
Comptes 19 et 29 pour des diminutions des
provisions ou d’annulation.
Classe 8 : Comptes des autres charges et des autres
produits
L’utilisation de la Classe 8 permet d’enregistrer
les charges et les produits correspondant à
des opérations qui ne se rapportent pas à
l’activité ordinaire de l’entreprise.
Figurent également dans cette classe, la
participation des travailleurs aux bénéfices et
l’impôt sur le résultat.
Les comptes à terminaison paire
correspondent à des produits hors activités
ordinaires tandis que ceux dont le code
comptable est à terminaison impaire,
représentent des charges H.A.O.
81 Valeurs comptables des cessions
d’immobilisations
Ce compte enregistre la sortie des immobilisations à
leur valeur nette comptable sous forme d’une double
écriture :
au débit pour la valeur d’entrée ;
au crédit pour le montant total des amortissements
pratiqués sur le bien cédé.
Par cession, il faut comprendre : Vente, échange,
destruction, mise au rebut.
Ce compte est débité de la valeur d’entrée des éléments
sortis sous déduction des amortissements pratiqués par
le crédit du compte d’immobilisation concerné.
Le Compte 81 est crédité pour solde, à la clôture de
l’exercice par le débit du Compte 13 Résultat net de
l’exercice.
Compte 82 : Produits des cessions
d’immobilisations
Ce compte enregistre le produit net de la cession :
dans le cas de vente, prix résultent de l’accord entre
les cocontractants et figurant sur l’acte de vente
diminué des commissions et des frais de vente.
L’indemnité d’assurance perçue au cas où le bien est
détruit, est assimilée au prix de cession. Le produit
des cessions considérées comme courantes est
enregistré au crédit du Compte 754.
Le Compte 82 Produits des cessions
d’immobilisations est crédité des produits de cession
d’actif, nets de commissions et des frais de vente par
le débit du Compte de tiers 485 Créances sur
cessions d’immobilisations ou par le débit d’un
compte de trésorerie.
Compte 83 : Charges hors activités ordinaires
Ce sont des charges qui ne sont pas liées à l’activité
ordinaire de l’entité et qui, de ce fait, n’ont généralement
pas de caractère récurrent. Elles comprennent des
charges constatées et des charges provisionnées.
Ce compte se subdivise comme suit :
831Charges H.A.O constatées ;
834Pertes sur créances H.A.O ;
835Dons et libéralités accordés ;
836Abandons de créances consentis
839Charges provisionnées H.A.O.
Seuls les charges liées à la restructuration de l’entreprise
ou à des événements extraordinaires (tels les
phénomènes naturels : tempêtes, raz-de-marée,
tremblements de terre, éruptions volcaniques…) doivent
être considérées comme relevant des activités autres
que ordinaires.
Toute autre charge est ordinaire, y compris, par
exemple, les amendes fiscales ou pénales. Il en est de
même des charges sur exercices antérieurs liées aux
activités courantes de l’entreprise.
Lorsque la réalisation de la charge H.A.O, bien
qu’incertaine, est envisagée à court terme, elle
constitue une charge provisionnée.
Par contre, lorsque cette charge probable est
envisagée à plus d’un an, elle doit faire l’objet d’une
dotation aux provisions.
Le Compte 83 est débité des charges hors activités
ordinaires non encore engagées, mais dont la
survenance à moins d’un an est mesurable et probable,
par le crédit du Compte 48 Créances et Dettes H.A.O.
Il est également débité des charges constatées ne
relevant pas de l’activité ordinaire par le crédit d’un
compte de tiers ou de trésorerie.
Compte 84 : Produits hors activités ordinaires
Ce sont des produits qui ne sont pas liés à l’activité
ordinaire de l’entreprise et sont dépourvus de caractère
récurrent. Ils comprennent des produits constatés, des
reprises de charges provisionnées et des transferts de
charges.
Ce compte se subdivise comme suit :
840 Produits H.A.O constatés ;
845 Dons et libéralités obtenus ;
846 Abandons de créances obtenus ;
847 Transferts de charges H.A.O ;
848 Reprises de charges provisionnées H.A.O.

Le Compte 84 est crédit des produits constatés par le débit


d’un compte de tiers ou de trésorerie.
Il est également crédit des reprises de charges
provisionnées par le débit du Compte 4998 Risques
provisionnés sur opérations H.A.O.
Compte 85 : Dotations hors activités ordinaires
Ce compte enregistre les dotations aux amortissements et aux provisions
qui ne concernent pas l’activité ordinaire de l’entreprise.
La notion « Hors Activités Ordinaires » doit être appréhendée de façon
restrictive (restructuration d’entreprise, catastrophes naturelles), par
essence non prévisible, et dépourvue de caractère récurrent.
Ce compte est aussi utilisé pour enregistrer les opérations liées à
l’application de disposition fiscales (Provisions réglementées).
Il se subdivise comme suit :
851 Dotation aux provisions réglementées ;
852 Dotations aux amortissements H.A.O ;
853 Dotations aux provisions pour dépréciations H.A.O ;
854 Dotations aux provisions pour risques et charges H.A.O ;
858 Autres dotations H.A.O.

Le Compte 85 est débité du montant de la provision pour risques ou


charges H.A.O ou de l’amortissement :

 crédit du Compte 28 Amortissements.

Par contre, il est crédité pour solde, par le débit du Compte 13 Résultat
net de l’exercice.
Compte 86 : Reprises hors activités ordinaires
Ce compte enregistre les annulations et réajustements à la baisse des
provisions, amortissements et subventions qui ne sont pas liées à l’activité
ordinaire de l’entreprise.
Toute provision constituée par l’intermédiaire du Compte 85 Dotations hors
activités ordinaires doit être reprise au cours de l’un des exercices suivants
par le crédit du Compte 86.
Les comptes divisionnaires de 86 sont :
861 Reprises de provisions réglementées ;
8612 Reprises d’amortissements H.A.O ;
8613 Reprises de provisions pour dépréciation H.A.O ;
8614 Reprises de provisions pour risques et charges H.A.O ;
8615
Reprises de subventions.

Le Compte 86 est crédité de l’annulation ou de la réduction de la provision


concernée par le débit des Comptes :
 19 Provisions financières pour risques et charges ;
 29 Provisions pour dépréciation.

Il est également crédité du montant de la subvention d’investissement


reprise au résultat par le débit du Compte 14 Subventions d’investissement.
87 Participation des travailleurs
La participation n’est pas considérée comme une
charge de personnel mais comme un élément de
répartition du résultat.
Le Compte 87 est débité de la part de bénéfices
affectés aux salariés au titre de la participation par
le crédit du Compte 426 Personne, participation aux
bénéfices.
Ce compte 87 est crédité, pour solde à la clôture de
l’exercice, par le débit du Compte 13.
N.B. : - La participation des travailleurs au
capital de l’entreprise est enregistrée au crédit du
Compte 10 Capital ;
- Les rémunérations diverses versées au
personnel est à acter au débit du Compte 66
Charges de personnel.
CHAPITRE 3 : COMPARAISON ENTRE
PCGC ET SYSCOHADA
3.1. Convergences entre PCGC et SYSCOHADA
Les deux référentiels présentent quelques traits de ressemblance ci-après :
 ils affirment les principes comptables généralement admis, à l’exception du
principe de la prééminence de la réalité sur la forme dont quelques applications
seulement sont exploitées par le SYSCOHADA ;
 ils préconisent l’analyse et le classement des charges et produits par nature ;
 ils séparent la comptabilité générale de la comptabilité analytique ;

 ils préconisent la tenue d’une comptabilité d’engagement ;



 la modélisation rigoureuse des états financiers ;

 la tenue de la comptabilité suivant la méthode dite « à partie double » ;

 la conservation pendant dix ans au moins des livres ou documents comptables
et des pièces justificatives ;
 l’évaluation des biens est fondée sur la convention du
coût historique et le principe de prudence comptable
ainsi que celui de continuité de l’exploitation ;

 le cadre de comptes retient la codification décimale :


les classes de 1 à 5 se rapportent aux comptes de
bilan, la classe 6 est réservée aux charges et la
classe 7 aux produits ;

 trois modèles des états financiers sont retenus ;

 la détermination du résultat se fait par palier : la


marge brute sur marchandes, la valeur ajoutée et le
résultat net sont prévus dans les deux référentiels
comptables.
3.2. Les divergences entre le PCGC et
le SYSCOHADA

Les divergences sont regroupées selon les


aspects ci-après : contenu, caractéristiques,
tenue de la comptabilité, principes
comptables, règles d’évaluation, cadre de
comptes, fiches de comptes, états financiers
et traitement des opérations et problèmes
spécifiques. Le tableau suivant illustre les
points de divergences :
ELEMENTS PCGC SYSCOHADA

CONTENU  Dispositions générales et techniques n’incluant pas les comptes  Dispositions liées aux comptes
consolidés. personnels des entreprises et celles
liées aux comptes consolidés et aux
comptes combinés ainsi que les
CARACTERISTIQUES dispositions pénales.
 Enregistrement des éléments patrimoniaux par degré de
 Enregistrement des éléments
disponibilité ou d’exigibilité ;
patrimoniaux par fonction économique
 Distinction du compte « Propriétaire » du compte « Capital » .
(financement, investissement,
exploitation).
 Inscription des charges à étaler au passif dans la situation nette.
 Les charges à étaler figurent à l’actif
 Distinction du long terme et du moyen terme en ce qui concerne dans la rubrique de l’actif immobilisé
les dettes et créances ; sous l’appellation « charges
immobilisées »
 Enregistrement des achats et frais accessoires d’achat dans les  Les achats et frais accessoires d’achat
comptes de passage 39 Achats et 37 Frais Accessoires d’Achat ; sont enregistrés dans les comptes de
charges (classe 6)
 La dimension juridique prend le pas sur la dimension économique.  Prééminence de la dimension
économique.
ELEMENTS PCGC SYSCOHADA

TENUE DE  En cas d’erreur, une écriture est contre-passée ; l’écriture  Toute correction d’erreur s’effectue par
primitive reste intouchée. inscription en négatif des éléments
 L’exercice comptable peut être inférieur à douze mois dans erronés, l’écriture exacte est ensuite
certains cas. passée.
 Les états de synthèse tiennent compte de la décision de  L’exercice comptable peut être inférieur
l’organe délibérant quant à l’affectation du résultat. ou supérieur à douze mois dans certains
 Les états financiers sont arrêtés au plus tard dans les trois cas.
mois qui suivent la date de la clôture de l’exercice.  Obligation pour toute entreprise
d’établir une documentation décrivant
les procédures et l’organisation
comptable.
 Les états financiers sont arrêtés au plus
tard dans les quatre mois qui suivent la
PRINCIPES COMPTABLES date de la clôture de l’exercice.

 Importance significative
 Prééminence de la substance
économique sur l’apparence juridique
 Le SYSCOHADA privilégie au plus haut
point la finalité d’image finale tout en
autorisant par conséquent la dérogation
à certains règles et principes
comptables.
ELEMENTS PCGC SYSCOHADA

REGLES D’EVALUATION  En inventaire permanent, la valorisation des sorties de  En inventaire permanent, la valorisation des
stock s’effectue selon qu’il s’agit des biens fongibles ou sorties de stock n’opère pas de distinction
corps certains. entre biens fongibles et corps certains et
exclut la méthode « Dernier Entré, Premier
CADRE DE COMPTES
Sorti ».
 Dix classes retenues (de 0 à 9)  Neuf classes retenues (de 1 à 9)
 Ils comprennent le bilan, le TFR, le tableau de  En dehors du contenu et du fonctionnement,
financement, le tableau économique, fiscal et financier. les commentaires explicatifs, les exclusions et
ETATS FINANCIERS
les éléments de contrôle sont ajoutés.
 Bilan présenté selon le degré croissant de liquidité et
d’exigibilité reprenant :  Ils comprennent le bilan, le compte de
- À l’actif : les valeurs immobilisées, les valeurs résultat, le tableau financier des ressources et
circulantes (valeurs d’exploitation, valeurs des emplois de l’exercice, l’état annexé, l’état
réalisables) ; supplémentaire statistique.
- Au passif : la situation nette, autres capitaux à  Bilan présenté en fonction du cycle
plus d’un an et les dettes à court terme. (financement, investissement, exploitation).
 Trois niveaux de déterminateur du résultat : On trouve :
- Opérations d’exploitation - A l’actif : l’actif immobilisé, l’actif
- Opérations hors exploitation circulant, l’actif de trésorerie et l’écart
- Autres opérations de conversion ;
- Au passif : les capitaux propres et
ressources assimilées, les dettes
financières et ressources assimilées, le
passif circulant, le passif de trésorerie et
l’écart de conversion.
 Quatre niveaux d’analyse de la formation du
résultat :
- Opérations d’exploitation
- Opérations hors activités ordinaires
- Opérations financières
- Autres opérations
ELEMENTS PCGC SYSCOHADA

ETATS FINANCIERS (SUITE)  Trente trois sous-tableaux constituent le TEFF  Onze tableaux constituent l’Etat
 Toutes les informations sont à fournir dans les annexé
tableaux.  Certaines informations ne sont pas
reprises dans des tableaux.
 Les informations à produire sont
rangées en :
- informations obligatoires
- informations spécifiques
- informations d’importance
significative

 Ces aspects ont été abordés à travers les NIT


TRAITEMENT DES OPERATIONS ET et lors de différents séminaires.  Ces opérations ont été traitées dans
PROBLEMES SPECIFIQUES Malheureusement ces NIT n’ont pas été d’autres publications se rapportant
coulées en textes légaux. au SYSCOHADA.
3.3. Les apports du SYSCOHADA
Suivant l’analyse comparative de différents points caractéristiques ou
spécificités du SYSCOHADA, tels que précités, il s’ensuit que les éléments
ci-après constituent des points forts constituant ainsi une réponse aux
faiblesses du Plan Comptable Général Congolais ou au silence du
référentiel comptable congolais en ce qui concerne certains aspects de la
vie économique des entreprises. Ces apports sont les suivants :

 les dispositions sur les comptes consolidés et combinés ;



 la prise en compte du principe de prééminence de la substance
économique sur l’apparence juridique ;

 les dispositions sur la mise en place et en œuvre des procédures de
contrôle interne ;

 les principes ci-après sont clairement exposés dans le SYSCOHADA :
continuité de l’exploitation, permanence des méthodes, importance
relative ;

 tout en prônant le principe de la permanence des méthodes, le
SYSCOHADA insiste sur le fait que toute exception à ce principe doit être
justifiée par la recherche d’une meilleure information ;
 en ce qui concerne les amortissements, la base de calcul
d’amortissement est dégagée par la différence entre le coût d’entrée
du bien et sa valeur résiduelle prévisionnelle ;

 possibilité de la révision du plan d’amortissement suite à la
modification des conditions d’utilisation d’un bien ;

 la distinction des actifs et des passifs en activités ordinaires et en
hors activités ordinaires permettant de calculer aisément le besoin
en fonds de roulement d’exploitation et le besoin en fonds de
roulement hors exploitation ;

 le traitement comptable sur la conversion à la date de clôture en
unité monétaire légale du pays des dettes et créances ainsi que des
disponibilités libellées en monnaies étrangères ;

 le traitement comptable à la clôture de l’exercice de la perte ou du
gain résultant d’un emprunt contracté ou d’un prêt consenti à
l’étranger pour une période supérieure à un an, prévoyant
l’étalement de cette perte ou de ce gain sur la durée restant à courir
jusqu’au dernier remboursement ou encaissement ;

 la prise en compte du bénéfice partiel en fin d’exercice
seulement, si le contrat pluriannuel global est
prévisionnellement bénéficiaire ;
 la mention dans les états financiers (annexes) des
événements intervenus entre la date de clôture de
l’exercice et la date d’arrêté définitive des comptes ;

 l’évaluation à la valeur vénale des biens acquis à titre
gratuit ;

 les biens utilisés par l’entreprise mais qui ne lui
appartiennent pas ne doivent pas en principe figurer à
l’actif sauf : les biens concédés par un service public,
les biens grevés d’une clause de réserve de propriété et
les biens acquis dans le cadre d’un contrat de crédit-bail
ou de lease-back ;

 Le recours aux comptes rattachés en lieu et place des
comptes de régularisation ;
 L’intégration dans les comptes annuels de certaines opérations actées
en hors bilan en PCGC. Exemple : le crédit-bail, les effets escomptés
et non encore échus ;

 L’extension des provisions réglementées aux stocks ;



 L’inscription à l’actif des primes de remboursement des obligations ;

 L’inclusion dans les comptes annuels des instruments de trésorerie ;

 La prise en compte de l’amortissement dérogatoire inscrit au passif du


bilan dans les capitaux propres ;

 L’instauration d’un dynamisme comptable qui consiste à privilégier la


finalité d’image fidèle, même au détriment des principes ou règles
comptables ;

 La détermination de la marge brute sur matières, de l’excédent brut


d’exploitation, du résultat d’exploitation, du résultat financier … dans
le compte de résultat ;

 Les fiches de comptes mettent en évidence les commentaires


explicatifs, les exclusions et les éléments de contrôle ;
 La catégorisation de la nature des informations à fournir lors de
l’établissement des états financiers en informations obligatoires,
informations spécifiques et informations d’importance significative ;

 La mise en exergue de la trésorerie (actif et passif), permettant


d’obtenir par lecture quasi-directe la trésorerie nette de l’entreprise ;

 La disparition du bilan de la masse des provisions pour charges et


pertes, désormais incluses dans les dettes financières pour les
provisions à plus d’un an et dans le passif circulant pour les provisions
à moins d’un an.
 La disparition de la notion de « situation nette », remplacée par le
concept de « capitaux propres » incluant le résultat net de l’exercice et
les « Autres capitaux propres » ;

 Les états financiers doivent être établis au plus tard dans les quatre
mois qui suivent la date de clôture de l’exercice ;

 Toute correction d’erreur dans la passation d’une écriture comptable


s’effectue exclusivement par inscription en négatif des éléments
erronés, en lieu et place d’une écriture inverse ;
 L’introduction dans les comptes de charges d’une nuance entre
les charges provisionnées et les dotations aux provisions pour
dépréciations ;

 La réévaluation peut être également pratiquée sur les


éléments d’actifs autres que les immobilisations corporelles et
incorporelles, à l’exception des éléments dits monétaires. Elle
peut être globale, libre ou légale ;

 La plus value de réévaluation est comptabilisée soit dans le


compte 106 « Ecart de réévaluation » soit 154 « Provision
spéciale de réévaluation » selon que la réévaluation est
effectuée en franchise d’impôts ou en neutralité fiscale ;

 Le résultat net de l’exercice est repris globalement au passif du


bilan ;

 Subdivision des titres de participation en fonction du degré de


contrôle exercé par l’entreprise détentrice (contrôle exclusif,
contrôle conjoint, influence notable) ;
La valeur d’entrée dans le patrimoine des titres de
participation est constituée du prix d’acquisition
majoré des frais accessoires d’achat (droit de
souscription) ; ce dernier n’étant pas à confondre
au frais d’achat ou frais d’acquisition non
incorporables au coût d’achat ;

L’introduction du concept de « marchandises hors


activités ordinaires » ;

La prise en compte du niveau d’activité de


l’entreprise dans le calcul du coût de production
(imputation rationnelle des charges de structure).
CHAPITRE 4 : NORMALISATION COMPTABLE A
L’ECHELLE DE L’ESPACE OHADA

En adoptant l’Acte Uniforme relatif au droit


comptable et le système comptable OHADA
le 24 mars 2000 à Yaoundé, le Conseil des
Ministres de l’OHADA soulignait la nécessité
de la création urgente d’une commission de
normalisation comptable rattachée au
Secrétariat Permanent pour permettre au
droit et au système comptable OHADA de
continuer à se moderniser, tenant compte
des normes et standards internationaux et
des besoins réels de l’économie des Etats
Parties.
1. Création de la Commission de Normalisation Comptable de
l’OHADA (CNC-OHADA)
Au terme du Règlement n° 002/2009/CM/OHADA du 22 mai
2009 portant création, organisation et fonctionnement de la
Commission de Normalisation Comptable de l’OHADA, il a été
institué la CNC-OHADA qui est l’autorité des Normes
Comptables au niveau de l’espace OHADA.
Sa création a été motivée par le souci et la nécessité de
mettre en place dans l’espace OHADA un cadre institutionnel
en vue de veiller notamment à l’interprétation du système
comptable issu de l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises dans les
Etats Parties au Traité relatif à l’harmonisation du droit des
affaires en Afrique et à l’actualisation des normes comptables
harmonisées.
La CNC-OHADA est un organe technique rattaché au
Secrétariat Permanent de l’OHADA et qui a pour objet
d’assister l’OHADA dans l’élaboration, l’interprétation,
l’harmonisation et l’actualisation des normes comptables
dans les Etats Parties.
2. Missions

La CNC-OHADA est chargée notamment :


a) d’élaborer tout projet de réforme des règles
comptables,
b) d’élaborer des projets de mise à jour
permanente du système comptable, en fonction
de l’évolution juridique, économique et
financière internationale ;
c) de suivre et de veiller à la mise en application du
système comptable OHADA dans les Etats
parties ;
d) de susciter la mise en œuvre de l’harmonisation
des liasses fiscales dans les Etats parties ;
e) d’élaborer des projets de normes comptables
sectorielles.
3. Organisation
La CNC-OHADA comprend deux (2) représentants par Etat partie, dont un
expert-comptable désigné par l’Ordre des Experts-comptables ou l’organe
national en tenant lieu et un autre désigné par l’autorité nationale chargée
de la normalisation comptable. Siègent également à la commission sans
voix délibérative :
a) une personnalité qualifiée dans les domaines financier et comptable
désignée par les Commissions bancaires des Etats parties ou l’organe
en tenant lieu ;
b) une personnalité qualifiée dans les domaines financier et comptable
désignée par le Secrétaire Général de la Conférence Interafricaine des
marchés d’Assurances (CIMA) ;
c) une personnalité qualifiée dans les domaines financier et comptable
désignée par le Secrétaire Permanent de la conférence Interafricaine de
la Prévoyance Sociale (CIPRES).
Toutefois, sur proposition de la CNC-OHADA, le Secrétaire Permanent peut,
en tant que de besoin, demander la participation, pour avis, de toute
personne ou de tout représentant d’organismes ayant une expérience ou
une compétence reconnue dans le domaine de la normalisation comptable.
Les Ministres en charge des finances des Etats parties communiquent au
Secrétaire Permanent les noms et adresses des représentants de leurs pays.
Le Président du Conseil des Ministres arrête la liste des membres de la CNC-
OHADA sur présentation du Secrétaire Permanent pour une durée de trois
ans renouvelable une fois.
4. Sort des organes de normalisation des Etats Parties
Les organes de normalisation des Etats Parties constituent
des relais de la CNC-OHADA au sein de leurs Etas
respectifs. A ce titre, ils veilleront à la bonne et stricte
application du SYSCOHADA dans leurs pays respectifs.
Les organes de normalisation des Etats parties saisiront
directement le Secrétariat Permanent de l’OHADA sur toute
question liée à l’application ou à l’interprétation du système
comptable OHADA. Ce sont, en définitive, des organes
nationaux de normalisation comptable qui seront appelés à
fournir de la matière à la CNC-OHADA.

Les CNC des Etat partie sont de droit membres de la CNC-


OHADA en vertu de l’article 3 du règlement n°
002/2009/CM/OHADA du 22 mai 2009 portant création,
organisation et fonctionnement de la Commission de
Normalisation Comptable de l’OHADA.

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