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Collectif

Horizontal

Support pédagogique de
formation à la Sociocratie
Partie 1
Créé le 29/11/2015
Mise à jour 29/11/2015
PLAN
Partie 1
1- Introduction aux cercles sociocratiques
2- Définition des rôles sociocratiques
Partie 2
3- Tenue de réunion en sociocratie
4- Construction du projet commun
5- Processus de prise de décision
RAISON D'ÊTRE DU DOCUMENT
Pouvoir permettre au “Collectif Horizontal” de s'initier
aux techniques et disciplines sociocratique pour la tenue
de réunion et d'être capable de faire des réunions
horizontales (processus et méthodes d’intelligence
collective)
Ce document est un support de formation et est
complété d’un document d’approfondissement
présentant le fondement de cette formation :
https://docs.google.com/document/d/1-WbRHSiEKdb91iWRpBEX0Y0vVRbEBRNBL1kPyalIvY4
/edit#
Préambule

Gérard Endenburg établit les 4 règles de fonctionnement de la Sociocratie :

• Le fonctionnement par cercle (les personnes faisant quelque chose


ensemble),

• le consentement (ou l’absence d’objection),

• le vote sans candidat

• la mise en place d’un second-lien entre les niveaux hiérarchiques.


Les cercles sociocratiques

1
1- A Les cercles sociocratiques
Un point important est de définir la sphère du pouvoir du cercle pour qu’il puisse fonctionner. Pour faire une
métaphore, c’est délimiter l’espace du jeu. En effet, pour qu’une décision prise ensemble ait du sens pour l’équipe, il est
nécessaire qu’elle puisse se mettre en œuvre directement et influencer la vie des membres du cercle directement. S’il faut
attendre que la décision soit à nouveau approuvée par le niveau hiérarchique supérieur (l’assemblée par exemple) et qu’elle
y soit remise en question, où est donc l’utilité de prendre des décisions ensemble ? La sphère de pouvoir détermine le cadre
d’autonomie du cercle, de l’équipe.

• Chaque cercle s’occupe d’améliorer le processus de travail.


• Chaque cercle s’occupe également d’évaluer la mise en œuvre des décisions prises sur ces améliorations.
• Chaque cercle s’occupe également des formations nécessaires pour les membres de son cercle. Ce sont eux qui
savent finalement ce dont ils ont réellement besoin en termes de compétence pour atteindre les objectifs.
• Chaque cercle s’occupe de la politique* de fonctionnement de son cercle.

Si un sujet a à voir avec ces points ci-dessus, le cercle se réunit pour décider de ce qui a lieu de faire. Chaque participant
peut y amener un sujet. Mais la Sociocratie est également un mode de gouvernance totalement ouvert et permet à chaque
cercle de discuter de tout, même si cela concerne ou implique d’autres cercles dans l’organisation. Dès que la sphère de
pouvoir et/ou de compétence est dépassée (décision faite par le cercle-même), le cercle transmet dans la structure
sociocratique le résultat de ses discussions comme une « proposition ».

*La politique du cercle, ce sont les grandes lignes directrices qui poseront les bases des attitudes et comportements de
chaque participant au sein de l’équipe en fonction de la politique de l’organisation dans son ensemble (cf. Le projet d’une
organisation).
Exemple de cercles organisés
COEUR DU COLLECTIF :
GRH : Gestion des Ressources Humaines par thématique pour répondre
GIT : Gestion Informatique et Technique aux besoins du collectif
GFI : Gestion Financière
ORG : Organisation
GSE : Gestion Sécurité
CMP : Comptabilité
JUR : Juridique

DYNAMIQUE :
DYN : Équipe Dynamique

CORPS DU COLLECTIF :
COM : Communication
RES : Réseau
INT : International
OPE : Opérationnel
STR : Stratégie
Architecture organique fractale
Expansion interne
Architecture organique fractale
Expansion externe
Le canal dynamique
est capable d'aider les
différents canaux en
fonction des priorités
Architecture organique
fractale niveau 2
Cyber-espace & Architecture holoptique
1- B Le consentement
Différence consensus / consentement
Le consensus implique une égalité décisionnelle : c’est le principe 1 voix = 1 vote. C’est la méthode que nous utilisons donc
dans nos démocraties occidentales qui recherchent ce qu’on appelle un consensus majoritaire (51% de voix pour). C’est un
schéma binaire de « pour » ou « contre ».

A l’inverse, la notion de consentement et l’art de la palabre s’accompagnent de la philosophie que le fait que vous soyez en
désaccord va améliorer la proposition initiale. Vos « Oui, mais sous telles conditions », ou « non, parce que … », c’est-
à-dire vos objections argumentées, ne sont plus un obstacle pour la prise de décision, elles sont une condition nécessaire à
sa mise en œuvre. Elles seront même considérées comme une force pour rendre la proposition meilleure qu’elle ne l’était
avant vos objections. Autrement dit, la proposition qui vous est faite n’est pas nécessairement parfaite, mais elle peut
devenir parfaite et juste, à travers vous.

L’ethnologue Emmanuel Terray souligne ainsi que la pratique de la palabre s’accompagne d’une certaine conception de la
décision :

“à tout problème correspond une solution juste et une seule ; l’objet de la discussion est alors de la trouver : non pas de
l’inventer, mais de la découvrir. Les individus n’ont sur la réalité qu’un point de vue partiel: c’est donc la confrontation
des opinions qui conduit progressivement au dévoilement de la vérité, …, à partir du moment où celle-ci surgit, le débat
s’arrête ; tout propos supplémentaire serait superflu. La solution juste, c’est celle qui est la plus favorable au bonheur
de la communauté,…, dès qu’elle a été énoncée, celui qui continuerait à s’y opposer révélerait par là même qu’il
préfère son intérêt particulier à l’intérêt général »
1- B Le consentement
Le consentement, c’est atteindre l’objectif « zéro objection ». L’objection, n’est pas une obstruction. C’est l’expression du «
non » apportée par un participant. La Sociocratie réapprend aux individus à dire « NON ». Pas le NON « j’ai pas envie » ou
le NON « je préférerais autre chose », mais bien le NON « construction » qui est argumenté. Le NON alors ne devient pas
un frein mais plutôt un accélérateur.

L’objection devient une opportunité d’amélioration. L’objecteur est accueilli dans son expression et argumente son objection.
Si son objection est raisonnable, argumentée, qu’elle a du sens, elle servira de base à une bonification de la proposition
pour qu’au final, dans l’absence d’objection, cette proposition soit consentie par tous.

L’idée n’est pas de forcer les participants à accepter quelque chose qu’ils ne souhaitent pas ou dont ils n’ont pas envie mais
d’objectiver leur choix. La gestion des objections permet des prises de conscience mais également donne l’occasion à
chacun d’exprimer ses peurs, ses questionnements. 90 % des objections sont généralement des demandes de clarification.
Dans les 10 % restant, une grande majorité est l’occasion simplement d’exprimer son ressenti. L’équipe entre vite dans le
processus de présenter des propositions tenant compte des limites de tous.

Cela ne signifie pas que la Sociocratie rejette les décisions autocratiques, le “vote démocratique” majoritaire ou au 2/3. Le
cercle peut décider par consentement de tous d’utiliser le vote démocratique par exemple.

S’il y a trop d’objections, il est préférable de changer de proposition. Ce n’est jamais facile. Le processus demande de
l’exercice, de la pratique, de l’expérience. Le grand désavantage d’une décision à la majorité ou autocratique, c’est qu’il y a
toujours une proportion de personnes qui ne soutient pas la décision et freine sérieusement sa mise en œuvre.
1- B Le consentement
Définition d’objection argumentée invalide dans une assemblée générale :
Pour ignorer une objection argumentée, il faut que au moins de 20% des membres de l’ensemble la soutiennent et qu’elle
remplisse l’un des critères suivants :

- Le problème soulevé par l’objection est déjà présent tel quel au sein de l’organisation sans la mise en place de la
proposition : il n’est ni accru, ni créé par la proposition.

- Le problème soulevé par l’objection est basé sur des événements ou des prédictions futures qui pourraient arriver, et
pas uniquement sur des données connues.

- Le problème soulevé par l’objection ne représente pas un recul sur la capacité actuelle de l’organisation, mais par
exemple un « manque à gagner » vis à vis d’une autre option.

- L’objection va à l’encontre d’une règle déjà établie qui n’est pas en lien avec la décision prise à ce moment.

Note : Définition issue de la constitution de l’Holacratie.


1- C Le vote sans candidat
Définir le cadre de compétence requis pour le poste à pourvoir et sa zone de pouvoir est déjà en soi un exercice qui est loin
d’être aisé. Le facilitateur demande alors à tous les participants la qualité, les compétences qui semblent essentielles pour
avoir et remplir la mission, le rôle. Quand le tour se termine, on peut en relancer un autre si le nombre des participants n’est
pas élevé.

À partir de là, l’facilitateur donne des bulletins de vote. Chacun y note son nom ainsi que le nom de la personne qui lui
semble être la plus adéquate, celle qui instinctivement vient à l’esprit du participant tout en ayant la possibilité de voter pour
lui-même. Le facilitateur ramasse les bulletins, et l’un après l’autre, il demande à chaque participant les raisons pour
lesquelles il a voté pour son candidat en termes positifs et sans faire de comparaison. Et au fur et à mesure, le résultat de
l’équipe se met en place tout en faisant la part belle à la considération de l’autre. On donne aussi la possibilité de rajouter un
argument qui n’aurait pas encore été dit pour son candidat.

Par la suite on demande si quelqu’un souhaite changer son vote. Et le groupe aboutit ainsi à un niveau d’analyse, un niveau
d’information identique à tous.

L’facilitateur demande alors qui a une proposition à faire. Cette proposition sera alors la seule traitée et travaillée. C’est le
point de départ du processus de décision ! Cela ne veut pas dire que la proposition de départ sera celle qui sera consentie
par tous.

Le jeu de la décision par consentement commence ! Et nous revenons au point précédent …


1- C Le vote sans candidat
L’élection sans candidat. L’expression « l’élection sans candidat » veut dire que personne ne se porte volontaire pour
réaliser une tâche, occuper un poste ou remplir une fonction. Ce sont les membres du cercle qui choisissent « les élus ». la
procédure est la suivante :

a) la description de la tâche (le facilitateur décrit la tâche et la période pour laquelle la personne s’engagera dans la
fonction),
b) le bulletin de vote (chaque membre remplit le bulletin de vote et le donne au facilitateur) ; le bulletin se présente comme
suit : (nom votant plus personne désignée)
c) le partage des raisons de son choix (chaque personne à tour de rôles explique dans le cercle les raisons de son choix :
les qualités de la personne qu’il a choisie),
d) la possibilité d’un changement du vote (le facilitateur propose, suite aux arguments entendus, une possibilité de changer
son vote),
e) une discussion ouverte (elle a lieu si les arguments présentés ne semblent pas clairs au facilitateur ou au groupe ; dans
le cas contraire, le facilitateur propose un nom),
f) le consentement (le facilitateur demande à chaque personne si elle est d’accord avec le choix de la personne proposée.
En dernier lieu il le demande à la personne mise en candidature. Si quelqu’un présente une objection, le facilitateur propose
une mise en candidature d’une autre personne et fait un tour de table pour obtenir un consentement de tous).

Note : quatre conditions doivent être respectées :


- tous les membres de l’équipe doivent être présents,
- les règles de dialogues doivent être expliquées et comprises par tous,
- les règles doivent être effectivement appliquées,
- la liberté de parole doit être assurée de sorte que chacun puisse évoquer les problèmes qui lui sont propres et qui sont
importants pour la réussite du travail en équipe.
Référence : lien www
Définition des rôles sociocratiques

2
Présentation d'un cercle
Présentation des liens inter-cercles
Les rôles essentiels à jouer en sociocratie
• Le facilitateur
Dans une réunion en Sociocratie, le facilitateur est celui qui conduit la réunion. Cet facilitateur doit être
légitimé par le cercle pour qu’il puisse faire son travail dans des conditions suffisantes.
- Le facilitateur met tout le monde en équivalence.
- Le facilitateur choisit et dirige l’animation. Il ne dirige pas l’équipe!
- Le facilitateur est un amortisseur, émotionnel, conflictuel,mais aussi un accélérateur réactionnel,
interventionniste et de potentiel d’intelligence collective.
Le facilitateur donne la parole selon les règles consenties. Il insiste pour que chaque participant lui
réponde « haut et fort ». Le cercle permet de faire tourner la parole et surtout de mettre le projet au
centre du cercle et pas un individu.
Nous pouvons percevoir le caractère infantilisant de la procédure : À le facilitateur de trouver la juste
dose de ce qui est nécessaire ou pas. Par exemple, faire tourner la parole est sans aucun doute
nécessaire au départ mais comme toutes les règles, elle s’adapte à la situation. Il arrive souvent
qu’après quelques temps, je donne la parole à celui qui a envie de parler sans faire un tour
systématique
• Le secrétaire

Le secrétaire n’est pas celui qui note tout. Il ne note que les décisions prises.
Qu’importe les opinions des uns et des autres, seul compte la décision. La manière
de l’atteindre n’a aucune importance.
Il est la cheville ouvrière du bon fonctionnement d’un cercle sociocratique. Il agit en
étroite collaboration avec le facilitateur en amont de la réunion dans sa
préparation.
Durant la réunion, il est la mémoire du facilitateur et son soutien tant sur la logistique
que sur le processus.
Après la réunion, il archive les documents, met les sujets et les évaluations à
l’agenda pour les futures réunions. C’est la mémoire de l’équipe, du cercle !
• Le second-lien

Ce rôle a du sens dans une organisation avec au moins deux cercle de


compétence. Il s’agit d’une personne choisie par le cercle créé qui
accompagnera le cercles créateur pour y représenter les propositions, les
talents et les capacités de son équipe.
Ce n’est donc pas un représentant syndical dans une revendication quelconque
mais bien une personne qui va apporter un point de vue supplémentaire dans
un autre cercle.
Le second-lien travaille en étroite collaboration avec le point de contact
de son équipe. Le second-lien est également légitimé par son groupe.
Lien sortant : « Faire passer » les décisions, objections et informations
de son cercle vers les autres cercles.
• Point de Contact

Le Point de contact est nommé par son cercle créateur. Il est en aucun cas le décideur mais le
référent. Il redirige en accueillant les nouveaux engagés sur les ateliers de travail en cours. Descend
l'information dans le groupe.
Il s'assure que le cercle s'occupe du double lien.
○ Responsable exécutif: il est chargé de mettre en application les directives du cercle
créateur qui l'a désigné, et potentiellement celle du cercle créé. il devra aussi mettre en
place et gérer un cadre spécifique répondant aux besoins de son cercle.
○ Lien entrant : « Faire passer » les décisions, objections et informations des autres
cercles dans le sien. S'adresser à lui pour faire parvenir une information venant d'un autre
cercle, une demande vers son cercle, ou pour la mise en place d'une collaboration inter-
cercle qui peut être définie dans le cadre spécifique des cercles concernés.
○ Ne peut pas être double lien
Toute équipe menée par un point de contact. Dans des petites structures, cela peut être toute la
structure. Le cercle est l’émanation de ceux et celles qui font quelque chose ensemble de manière
spécifique : Pôle communication, pole informatique, pôle stratégie etc..
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Support pédagogique de
Horizontal formation à la sociocratie

Créé le 29/11/2015
Mise à jour 29/11/2015

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