Introduction a la sante

publique

Pr Ait Hamadouche
 Objectifs du cours

• Définir les concepts et les objectifs de la santé publique ;

• Décrire l’évolution des concepts de la santé publique.

 Plan du cours
I. Le concept de santé et santé publique
II. La notion de soins de santé primaire (SSP)
III. La notion de santé communautaire
IV. Education pour la sante
V. La prévention de la santé
VI. La promotion de la santé
VII. Les déterminants de santé d’une population
VIII. Evolution de la santé publique dans le monde et en Algérie
I/Le concept de la santé et
santé publique
 I/Le concept de la santé et santé publique

A/Concept de santé
• La notion de santé a évolué au cours
– du temps,
– des civilisations
– et des époques
• Sa définition ne se résume plus à l’absence de maladie

• Organisation Mondiale de la Santé (OMS) 1946

« La santé
- est un état de complet bien-être physique, mental et social,
- et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité. »
 I/Le concept de la santé et santé publique

B/ Concept de santé publique

Regroupement des humains :

- Regroupement et protection collective du danger et de
l’atteinte à leur intégrité morale et physique, donc, à leur santé.

Engagement des administrations, plus tard :

- Engagement des stratégies collectives de prise en charge des
maladies puis de protection de la santé
Ainsi est née la santé publique
 I/Le concept de la santé et santé publique

B/Concept de santé publique

Santé publique traditionnelle

- hygiène du milieu
- lutte contre les maladies transmissibles et les épidémies

Santé publique moderne

- discipline autonome
- tous les problèmes de santé de la population
- approche globale : aspects curatifs, préventifs, éducatifs,
socio-économiques et politiques.
 I/Le concept de la santé et santé publique
1-Définition de la sante publique : OMS 1952
« La santé publique, est la science et l'art de
prévenir les maladies,
prolonger la vie
et améliorer la santé et la vitalité mentale et physique des
individus,
par les moyens d'une action concertée visant à
assainir le milieu,
lutter contre les maladies,
enseigner les règles d'hygiène personnelle,
organiser les services médicaux et infirmiers
en vue d'un diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies
assurer à chaque membres de la collectivités un niveau de vie
compatible avec la conservation et la promotion de la santé.»
 Définition de la santé publique et description
de ses objectifs

Objectifs de la santé publique

Approche de prise en charge

- collective : problèmes de la santé des populations
- globale : aspects
- curatifs,
- préventifs,
- éducatifs,
- sociaux,
- politiques,
- économiques,
- réglementaires,
- institutionnels.
 I/Le concept de la santé et santé publique

2-Objectifs de la santé publique

OMS 1985

• Diminuer la morbidité et l’incapacité au sein de la collectivité

• Réduire la mortalité prématurée

• Assurer l’égalité dans la santé à l’ensemble de la population

 I/Le concept de la santé et santé publique

3-La démarche de sante publique :

• La santé publique fait appel à un ensemble de disciplines variés et
complémentaires : la médecine épidémiologique, sociale et
économique et intègre diverses notions telles que l’environnement,
l’histoire, la culture.

• Elle concerne toutes les dimensions de soins : préventive, curative,

éducative, et de réhabilitation.

• Une politique de santé publique est l’ensemble des choix

stratégiques des pouvoirs publics pour choisir les champs
d’intervention, les objectifs généraux à atteindre et les moyens qui
seront engagés.
• Un plan de santé publique est un ensemble de dispositions
arrêtées en vue de l’exécution d’un:

• Projet et comporte une série de programmes d’actions. Il opère

des choix stratégiques en retenant certains types d’intervention
plutôt que d’autres et fixe les priorités de son action en les
hiérarchisant. (Exemples : le plan national de lutte contre le
rhumatisme articulaire aigu ; le plan national de lutte contre les
maladies transmissibles)

• Un programme de santé publique est un ensemble cohérant

d’actions pour atteindre des objectifs précis (ex : programme
national de lutte contre la tuberculose).
• Une action de santé publique est la composante opérationnelle
d’un programme ; elle s’inscrit dans les objectifs du programme en
définissant un mode d’intervention particulier.
II/ La notion de soins de santé primaire (SSP)
 II/ La notion de soins de santé primaire (SSP)
1/ Définition des soins de santé primaire
• Les SSP sont des soins essentiels (curatifs, préventifs et
promotionnels) reposant sur des méthodes, des techniques et des
pratiques scientifiquement valables et socialement acceptables,
rendus universellement accessibles à tous avec la participation de la
communauté et à coût supportable par le pays.

• Ils représentent le premier contact des individus avec le système

national de santé.
• Les SSP font intervenir le secteur de santé et les autres secteurs
(agriculture, industrie alimentaire, éducation, logement, travaux
publics et communications) et font appel aux personnels de santé.

• Les SSP sont des actions de santé indispensables à la continuité de

la vie quotidienne.
 II/ La notion de soins de santé primaire (SSP)
2/ Promotion des soins de santé primaire

Les SSP comprennent au minimum une éducation concernant les

problèmes de santé qui se posent, ainsi que des méthodes de
détection, de prévention et de lutte qui leur sont applicables :

• La promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles

• Un approvisionnement suffisant en eau saine ;
• La protection maternelle et infantile et la planification familiale ;
• La vaccination contre les maladies infectieuses ;
• La prévention et le contrôle des endémies locales ;
• Le traitement des maladies et lésions courantes ;
• La promotion de la santé mentale ;
 II/ La notion de soins de santé primaire (SSP)
3/ Bases des soins de santé primaire

Tout être humain a le droit et le devoir de participer individuellement et

collectivement à la planification et à la mise en œuvre des soins de santé
qui lui sont destinés.

Chronologie des soins de santé primaires :

• La famille : il incombe au chef de famille de prendre en charge la santé de

la famille.
• Ensuite toute la communauté intervient.
• Les services de santé mettent en place des démarches de soins.

Les SSP sont des services proches de la population. La promotion et

protection de la santé en sont les orientations prioritaires. La prévention
est donc essentielle et doit l’emporter sur le curatif.
III/ La notion de santé communautaire
 III/ La notion de santé communautaire

La priorité de la santé communautaire est la promotion de la

santé.
1/ Définition de la communauté
Une communauté est une collectivité, un groupe d’individus qui
vivent ensemble dans des conditions spécifiques d’organisation
et de cohésion sociale. Les membres du groupe ont des intérêts
communs et partagent des principes, ce qui suppose des liens
étroits ; ces principes sont acceptés par chacun et reconnus
comme tels par tous.
La communauté se définit par rapport à un lien social, de travail ou
de lieu.
 III/ La notion de santé communautaire

2/ concept de la santé communautaire

La santé communautaire nécessite la participation des membres

de la communauté à la gestion de leur santé individuelle et collective.
Il y a une notion d’engagement de chaque individu.
La participation de la communauté est recherchée à tous les niveaux
de l’action, c’est à dire :
• Analyser la situation sanitaire de la communauté,
• Identifier le problème, choisir les priorités,
• Définir les objectifs et activités, mobiliser les ressources pour
améliorer la situation,
• Organiser et conduire l’action,
• Évaluer l’action
IV/ Education pour la santé
IV/ Education pour la santé

L’éducation pour la santé permet aux personnes d’adopter le

meilleur mode de vie pour leur santé et celle des autres.
L’éducation pour la santé peut concerner :

• La prévention : primaire, secondaire, tertiaire,

• La réhabilitation : réinsertion des personnes,
• La maintenance : assurer les soins d’entretien,
• Le curatif : éviter l’invasion c'est-à-dire le début de la maladie ou
limiter le processus d’un traitement d’entretien.
V/ La prévention de la santé
 V/ La prévention de la santé

La prévention est l’ensemble des actions qui tendent à promouvoir

à la santé individuelle et collective.
La prévention a pour buts :
• D’entretenir et développer son capital santé,
• De faire prendre conscience aux gens l’importance de son capital
santé.
 V/ La prévention de la santé
A/ Les niveaux de préventions

1- Prévention primaire : C’est l’ensemble des mesures destinées à

diminuer l’incidence d’une maladie dans une population.
Ex : vaccination

2- Prévention secondaire : Il s’agit de l’ensemble des mesures

destinées à diminuer la prévalence d’une maladie dans une
population.
Ex : dépistage d’une maladie.
.
3- Prévention tertiaire : C’est l’ensemble des mesures visant à
prévenir les rechutes ou les complications.
Ex : rendez-vous régulier chez le praticien pour éviter les
rechutes.

4- Prévention quaternaire ou palliative : Il s’agit de

l’accompagnement de la personne en fin de vie.
Ex : souffrance
B/ La prévention sanitaire:
1 - Définition :
La prophylaxie est une prévention dirigée contre une maladie.
La chimioprophylaxie est l’appel à un médicament comme moyen de prévention.
Une prophylaxie désigne le processus ayant pour but d'empêcher l'apparition ou la
propagation d'une maladie

2 - La médecine du travail
Elle a deux fonctions :
• Le contrôle médical des salariés c'est-à-dire la vérification de l’aptitude du salarié à
son poste,
• L’étude de l’amélioration des conditions de travail qui agit sur l’environnement du
travail. Ex : ergonomie des locaux

A pour missions :
• De veiller à la sécurité et protéger la santé des salariés,
• De faire respecter la réglementation,
• D’analyser les risques professionnels.
ex : L’infirmier du travail s’occupe des : tests audiométriques, tests visuels, tests avec
bandelette urinaire.
3- La médecine scolaire
A pour missions :
De promouvoir la santé physique et psychique des jeunes scolarisés,
De favoriser l’insertion des jeunes handicapés,
De faire de l’école un lieu de vie,
Ex : L’infirmier scolaire participe :
• Au bilan de santé, aux démarches auprès de la famille si nécessaire,
• Aux relations individuelles avec les élèves, et a la prise en charge des
urgences,

4 - Les différents dépistages

Le dépistage prend en charge une personne mais il existe des dépistages
globaux :
• Les examens bilan de santé réglementaire : bilan prénuptial,
• La recherche dans une population une personne porteuse d’une infection,
• Le dépistage de masse ciblé.
VI/ La promotion de la santé
 VI/ La promotion de la santé

A/ Définition
La promotion de la santé est le processus qui confère aux
populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur
leur propre santé et d'améliorer cette dernière (la santé).

B/ Particularité
Pour la promotion de la santé, il faut :
• Responsabiliser les gens face à leur santé,
• Prendre en compte l’environnement socio-culturel.
• Ex : culture,
VIII- Evolution de la santé publique dans le
monde et en Algérie (les grandes transitions
socio-épidémiologiques)
 Evolution de la santé publique dans le monde et en Algérie
(les grandes transitions socio-épidémiologiques)

Théorie de la "transition épidémiologique" d’Abdel Omran

• Elle constitue la 1ère tentative d’explication de l’évolution de

l’espérance de vie dans les sociétés humaines

• L’amélioration de l’espérance de vie chez les humains serait liée

– à la transition sanitaire
– et aux progrès de la santé publique réalisés depuis la révolution
industrielle du 18e siècle en Europe et en Amérique du Nord
Théorie de la "transition épidémiologique" d’Abdel Omran

La dynamique et l’évolution au cours du temps de cette

amélioration de la survie est décrite par Abdel Omran en 1971
Sa description comporte 3 phases (ou âges)
• L’âge de la pestilence et de la famine (15ème au 18ème siècle)
• L’âge du recul des maladies infectieuses
• L’âge des maladies dégénératives et chroniques
Les 3 phases de la transition épidémiologique et leur
impact sur la structure d’âge des populations humaines

1. « L’âge de la pestilence et de la famine » (15ème au 18ème

siècle), caractérisé par:
- la prédominance des maladies infectieuses, endémo-
épidémiques,
- auxquelles s'associaient les famines,
- la mortalité était importante
- et la médecine peu pratiquée et inefficace,

L’espérance de vie faible se situait, en moyenne, au-dessous de

30 ans.
2. « L’âge du recul des maladies infectieuses »
durant lequel, la médecine s’est montrée plus efficace,
notamment dans sa partie préventive, les grandes épidémies
maitrisables,
L ’espérance de vie augmente à 50 ans,
cette période de "transition" débuta en Europe au 18eme siècle.
3. « L’âge des maladies dégénératives et chroniques », où
- la mortalité se stabilise, mais où
- la médecine recule devant l’apparition des maladies chroniques
générées par un nouvel environnement à risque (industrialisation,
mutations sociales, comportements, alimentation...)

- Les maladies infectieuses continuent à reculer mais leur impact sur le

progrès de l'espérance de vie est limité par la mortalité due au
nouveau contexte épidémiologique (augmentation de la fréquence
des maladies chroniques cardio- vasculaires, métaboliques,
tumorales...)
 La transition épidémiologique observée en Algérie

Au lendemain de l’indépendance, et jusqu’à la fin des années 80,

- les maladies infectieuses et transmissibles prédominaient :

tuberculose, paludisme, trachome, typhoïde, choléra,
poliomyélite, diphtérie, rougeole et autres, sévissaient à l’état
endémo épidémique
- le niveau socio-économique du pays était bas
- d’autres fléaux sociaux, telles la malnutrition et la pauvreté,
étaient très fréquents parmi la population majoritairement
rurale
très mal couverte sur le plan médical.
Cette situation sociale favorisait la transmission des maladies parmi
la population dont beaucoup n’avaient pas accès aux soins.
 La transition épidémiologique observée en Algérie

A partir de la décennie 90,

on constate
- une nette diminution de la fréquence des maladies transmissibles
(qui n’ont cependant pas disparues)
- une augmentation de celle des maladies chroniques non
transmissibles (les maladies cardio-vasculaires, le diabète et autres
maladies métaboliques ainsi que les cancers)
 La transition épidémiologique observée en Algérie

Une enquête nationale réalisée par l’INSP en 2005

(enquête TAHINA, « Transition Epidémiologique et Impact sur la
Santé en Afrique du Nord ») a mis en évidence cette transition
épidémiologique en Algérie en
montrant que
– les maladies transmissibles ne représentaient plus que
22,7% de l’ensemble de la morbidité dans le pays
– contre 77,3% de maladies chroniques (cardio-vasculaires,
tumorales, métaboliques etc.).
 La transition épidémiologique observée en Algérie

Cette transition du profil épidémiologique de la morbidité dans notre

pays est la résultante de la transformation qui a touché
les différents secteurs
- socio-économique (industrialisation du pays et urbanisation
accélérées),
- politique (développement de la santé gratuite et de l’accessibilité
aux soins, axée sur la prévention)
- et culturel (généralisation de l’éducation sans discrimination de
genre)
de l’Algérie.
 La transition épidémiologique observée en Algérie

Le progrès socio-économique qu’a connu le pays a concerné aussi

l’amélioration de la prise en charge des problèmes de santé de la
population notamment dans son volet préventif
Les programmes de lutte antipaludique et celui de la protection
maternelle et infantile (vaccination, nutrition) en sont des
exemples

La mortalité infantile a baissé (elle passe de 180 à 32 ‰)

et l’espérance de vie de la population a augmenté (d’inférieure à 50
ans elle passe à 76 ans)
 La transition épidémiologique observée en Algérie

Les grands efforts de développement socio-économique réalisés par

l’Algérie après l’indépendance ont été à l’origine de cette transition

• d’abord démographique avec

–une natalité importante due à l’amélioration du niveau de vie
– et un recul de la mortalité lié à de meilleures conditions socio-
sanitaires,

• ensuite épidémiologique et sanitaire du fait

– du recul des maladies transmissibles
– et de l’apparition des maladies non transmissibles
Ces dernières ne sont pas cependant moins préoccupantes que
les premières. Elles posent des problèmes de prise en charge