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I- Définition de la croissance
1 – Définition
• La définition de F.Perroux : « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune
de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux) d’un indicateur de dimension : pour une nation
le produit global net en termes réels. Ce n’est pas l’augmentation du produit réel par habitant. » . Il ajoute
« qu’elle s’accompagne de progrès économiques variables et réalisés dans des changements de structure. »
L’indicateur quantitatif qui a été retenu pour étudier la croissance est soit le PIB soit le RNB (qui a
remplacé le PNB dans le nouveau système de comptabilité nationale)
a. PIB
VAB = CA - CI + ∆ S
• Remarque : Le PIB est donc basé sur un critère géographique (le territoire), le RNB (avant 2002,
dénommé PNB) sur un critère de nationalité.
b. Le RNB
• Définition : RNB = PIB - revenus versés par les entreprises étrangères implantées dans le pays à
l’extérieur + revenus reçus des entreprises ayant la nationalité implantées à l’étranger.
• Remarques :
- Pour pouvoir comparer la valeur du P.I.B. d'une année sur l'autre et voir si elle augmente, il
est nécessaire d'enlever les effets de l'inflation sur la mesure du P.I.B., c'est-à-dire de le
calculer à prix constants.
- En effet, comme le P.I.B. est calculé en utilisant les prix des produits, si ce prix augmente,
on peut croire que le P.I.B. augmente alors que ce n'est pas vrai réellement.
- Le plus souvent, la croissance économique est donc mesurée par le taux de croissance
annuel du P.I.B. réel (c'est-à-dire corrigé de l'inflation).
En complément : révision des notions vues en première avec apprendre avec l’Insee : ici
b. le PIB n’assure pas une bonne qualité de comparaison entre les différents pays ou dans le
temps : problème de l’unité monétaire:
Il est nécessaire de calculer un taux de change en parité de pouvoir d’achat ( PPA )(2 p 30 , cf TD) . Pour établir une
comparaison, on doit :
• convertir toutes les monnaies dans une monnaie de référence (le dollar),
• mais il faut tenir compte des variations de pouvoir d’achat existant entre pays de niveaux de
développement différents.
• On va alors prendre comme taux de change la valeur qui égalise les pouvoirs d’achat des
monnaies dans les différents pays, c’est-à-dire qui égalise la valeur d’un panier de biens pris
comme référence.
Exemple de compréhension : Une même quantité de monnaie n’a pas le même pouvoir d’achat d’un pays à l’autre (méthode du
Big Mac en Angleterre) : si 1$ en Chine permet d’acheter deux fois plus de la même marchandise qu’1$ aux Etats-Unis. Il va
falloir réévaluer la réalité du PIB chinois. Si le PIB/hab chinois= 2000$/hab Alors le PIB/hab chinois en $ parité de pouvoir
d’achat (ppa) devient 4000$.
c. on compte , selon J.P.Delas , comme richesse ce qui est nuisance ou réparation des dégâts de
l’économie monétaire .
Constat : « On a pu résumer cette idée par une formule lapidaire : nuisances + réparations = double progrès » En effet , la
richesse dégagée par une usine qui pollue augmentera le PIB mais il en sera de même pour les appareils qui seront mis en place
afin de lutter contre la pollution .
Solution : Il aurait fallu prendre en compte les effets externes ( tels que la pollution, cf. cours de 1° et chapitre politiques
économiques de terminale ) générés par l’activité et comptabiliser les richesses négatives en les soustrayant du PIB.
Question : « Peut-on mettre sur le même plan un pays qui produit de la vraie valeur ajoutée et un autre qui ne s’enrichit qu’en
dilapidant son patrimoine naturel ? Autrement dit, il considère comme une création de richesses, ce qui n’est en réalité qu’une
exploitation (donc une dépréciation) du patrimoine naturel. » .
Solution : Il s’avère donc nécessaire de calculer un autre indicateur de développement : le développement durable ou
soutenable (fiche 6 )
En approfondissement :
• les présentations power point sur la croissance économique (en anglais) de David N Weil : PowerPoint
• Les premières propositions de la commission Stiglitz mise en place par N.Sarkozy pour proposer des nouveaux
indicateurs de richesses par la lettre du secteur public: Note : Problématique de la Commission sur la Mesure des
Performances Economiques et du Progrès Social, 25 juillet 2008 (traduction en français de l' "Issues Paper") ; Fichier
pdf, 510 Ko
• Sur le site de Jean Gadrey(membre de la commission Stiglitz :
Le sexe du PIB
La dictature du PIB rend aveugle
Critiquer l’indicateur de croissance n’est pas vouloir se passer du PIB
Le bonheur est-il dans le PIB ?
• Sur le site de télérama à podcaster : un débat entre D Méda et JGadrey : Comment mesurer autrement la richesse et
le progrès ? |
• Un indicateur synthétique de santé sociale pour les régions françaises par Florence Jany-Catrice et Rabih Zotti, qui
compare PIB et santé sociale : Un indicateur de santé sociale pour les régions françaises.
Définition : Une croissance extensive est une croissance qui résulte du seul accroissement quantitatif des facteurs de
production. On produit 2 fois plus car on utilise deux fois plus de facteurs de production (main d’œuvre et capital).
Cette croissance se produit donc sans gains de productivité. Dès lors, elle bute inéluctablement sur des goulots
d’étranglement, comme ceux que connaissaient les sociétés traditionnelles.
En approfondissement : pour ceux qui ont envie de voir ce qui les attend s’ils veulent entrer en prépa ECE l’année prochaine :
Les ressources sur la révolution industrielle :
mises en ligne par un enseignant de CPGE de Rouen (mr Biasutti) : ici et ici
Sur les analyses de la croissance un dossier tiré du cours de la CPGE de rouent (présentation power point ardu) : ici
Et ici
En approfondissement : sur le site du CAE (conseil d’analyse économique ) des ressources sur la croissance
française :
• Le rapport : La France dans 15 ans, perspectives économiques Rapport de synthèse, cellule du CAE, 8
janvier 2009 et son Résumé de La France dans quinze ans
• Les leviers de la croissance française Rapport n° 72, Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Jean
Pisani-Ferry, 19 décembre 2007
• Sur le site de la prépa ECE1 du lycée Carnot : La version numérique des documents sur les analyses des 30
Glorieuses : analyses_croissance_30glorieuses
o l’analyse développée par Weber dès la fin du XIX°siècle a démontré l’importance des valeurs et n particulier le rôle qu’a
joué la rationalisation dans l’apparition du capitalisme et de la croissance :
o Les économistes libéraux ont cherché à limiter l’intervention de l’Etat considérée comme un élément perturbateur
entravant le fonctionnement du marché .Mais du fait de « la faiblesse de l’Etat , des inégalités , des conflits ethniques ou
religieux , l’insécurité des personnes et des biens découragent l’investissement , en particulier extérieur dans de
nombreux pays . A l’évidence , il faut un cadre stable , prévisible et favorable aux échanges . » selon A.Parienty :
Complément sur cette controverse entre les analyses libérales : cliquez ici et tiers-mondistes de la croissance : cliquez ici
a. Constat
Depuis 2 siècles , la répartition sectorielle du PIB comme celle de la population active ont fortement évolué :
- la part dans le PIB et dans la population active de l’agriculture n’a cessé de diminuer
- au profit, dans un premier temps, de l’industrie,
- puis dans un second temps, c’est le secteur tertiaire qui connaît le développement le plus rapide.
On est ainsi passé :
- d’une société agricole et rurale au XVIII° siècle
- à une société industrielle et urbaine jusqu’au milieu du XX° siècle.
- Depuis lors semble se développer une société postindustrielle.
b. Explications
J.Fourastié a construit une théorie qui reprend la typologie sectorielle établie par C. Clark en insistant,
comme critère de différenciation sur les rythmes différents de progrès technique et de productivité :
• le secteur primaire (rassemble l’ensemble des activités productrices de matières
premières issues de la nature : agriculture et mines) se caractériserait par un
progrès technique et des gains de productivité intermédiaires .
• le secteur secondaire (correspond à la transformation continue sur une grand
échelle de matières premières en produits transportables : principalement le secteur
industriel) se caractérise par un progrès technique et des gains de productivité très
élevés
• le secteur tertiaire ( rassemble les services , c’est-à-dire les biens immatériels
produits dans divers types d’activité :marchandes ( commerce , transport , ... ) ou
non marchandes ( éducation , santé ) ) se caractérise par un progrès technique et
des gains de productivité faibles : pour produire plus , il faut faire appel à davantage
de main-d’œuvre ( croissance de type plutôt extensive ) .
• Définition de l’élasticité ( rappel première) : l ‘élasticité revenu d’un poste de consommation (par
exemple l’alimentation) mesure la sensibilité des dépenses alimentaires à une variation
du revenu :
Elasticité revenu : η = (∆ Q/ Q)/ (∆ R/R)
La croissance économique , par l’augmentation du revenu qu’elle va engendrer , va donc déterminer un bouleversement de la
structure de consommation des ménages ( 8 p 15 ).On observe alors, non seulement une élévation du niveau de vie mais aussi une
transformation du mode de vie .
• Définition : Il correspond à la quantité de biens et de services dont peut disposer un individu, un ménage en
fonction de ses ressources : le niveau de vie est donc un indicateur de type quantitatif.
Complément : un exemple portant sur les ouvriers depuis un siècle , cliquez ici
• Remarque : Néanmoins, cela ne signifie pas que les disparités de consommation aient totalement disparu .Des individus
ayant des niveaux de vie comparables peuvent avoir des structures de consommation très différentes (1 p 16 : dernier
paragraphe).
En approfondissement sur les déterminants de la consommationun dossier de la CPGE du lycée Carnot : ici
En approfondissement sur le site de la prépa ECE du lycée Flaubert de Rouen : la dynamique des secteurs productifs : ici
Complément : la distinction introduite par Parsons entre changement d’équilibre et changement de structure , cliquez ici
Cette distinction opérée par les auteurs qui se sont préoccupés du changement social se caractérise par 4 points
• Le changement social doit donc être un changement de structure , c’est à dire qu’on doit pouvoir
observer une modification de l’organisation sociale dans sa totalité ou dans certains de ses composants
essentiels.
• le changement social est repérable dans le temps: c’est à dire que l’on peut désigner ce qui a été
modifié entre deux moments. Le changement tend donc à être identifié par rapport à une situation de référence.
• le changement social est durable: c’est à dire que les transformations structurelles observées
ont une certaine stabilité. On ne parlera donc de changement social qu’après s’être assuré de la pérennité des
modifications étudiées.
• Le changement social est évidemment un phénomène collectif, il concerne une communauté,
une organisation, une collectivité ou s’il s’agit par exemple d’un changement de représentations des individus
pris collectivement
• Il est important de noter que comme l’indique R Boudon, la sociologie moderne tend à rejeter l’idée selon laquelle il
existerait une cause dominante du changement social, elle tend même à reconnaître la pluralité des types de changement
• .En cela elle s’oppose aux grandes théories construites au 19 ème siècle , telles celle de Marx qui sont des théories dites
unicausales ou monistes car elles accordent à un facteur (le matérialisme historique chez Marx) un rôle déterminant . Il
ne faut pas oublier non plus que le changement social ne se fait jamais sans conflit (cf chapitre conflits sociaux).
1 - le facteur démographique.
En approfondissement :
Le cours sur la démographie pour maîtriser les indicateurs et la transition démographique : chapitre complémentaire
croissance et démographie
Un dossier tire du site de la CPGE du lycée Flaubert de Rouen : ici
Le cours de H Leridon sur la transition démographique au collège de France : Microsoft PowerPoint -
CollFrance_2009_cours2
Une vidéo sur le site Gapminder àconsulter sans modération ) : What stops population growth?
Comme l’indique G Rocher c’est Durkheim qui a le premier et le plus poussé en avant l’analyse du facteur démographique dans
le changement social. Nous verrons (chapitre changement social et solidarités ) que, pour Durkheim , le progrès de la division du
travail a entraîné une transformation radicale des sociétés ( passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique). Or, ce
progrès de la division du travail, Durkheim l’attribue à l’accroissement démographique (qui est aussi à l’origine d’un
accroissement de la densité morale de la population).
Complément sur l’analyse de D.Riesman qui met aussi en avant l’influence du facteur démographique , cliquez ici
2- le progrès technique (cf chapitre investissement et progrès technique )
Le progrès technique est considéré, en particulier depuis le 19 ème siècle, comme un facteur déterminant du changement social .
Plusieurs analyses peuvent être mises en évidence :
• l’analyse de Marx :il suffit de prendre pour exemple le déterminisme matérialiste cher à Marx (cf
chapitre conflits sociaux) qui fait dépendre les rapports sociaux de l’évolution des forces productives (cf la
célèbre phrase : « le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain, le moulin à vapeur, la société
avec le capitalisme industriel »).
• L’analyse de Mumford : complément , cliquez ici
• J.A.Schumpeter ( cf chapitre investissement et progrès technique ) insiste , quant à lui , sur le rôle des
innovations et de l’entrepreneur dans le processus de croissance et de développement .
Limites de ces analyses :Il n’en reste pas moins que toutes les théories accordant au progrès technique un rôle central ont
une faiblesse majeure : comment expliquer son apparition , il faut alors ternir compte du contexte socioculturel (22 à 25 p
26-28)