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PLAN
- PLAN .......................................................................................................................... 1
- REMERCIEMENTS ................................................................................................. 4
- INTRODUCTION ................................................................................................... 5
- PARTIE THÉORIQUE : LE COMMISSARIAT AUX COMPTES : .................. 8
I- La dimension de la mission : ................................................................................... 8
1-Nature et rôle du commissariat aux comptes : ................................................................. 8
2- Evolution historique du commissariat aux comptes : ..................................................... 9
3- Diversité des missions et champ d'application du commissariat aux comptes : ............ 9
4- Caractéristiques générales des missions : .......................................................................10
4-1. Responsabilités : ..................................................................................................10
4-2. Obligation de moyens : .........................................................................................10
4-3. Avis et conseils : ................................................................................................... 11
4-4. Non immixtion dans la gestion : ...........................................................................11
4-5. Caractère permanent de la mission : ....................................................................12
4-6. Travail en équipe et intervention personnelle : ....................................................13
4-7. Respect des règles propres aux professions libérales : ........................................13
5- Particularités d'exercice du commissariat aux comptes : ...............................................13
5-1. Le co-commissariat : .............................................................................................13
5-2. Commissaire suppléant : .......................................................................................14
II- L'importance de l'éthique dans le commissariat aux comptes : ....................... 14
1- Principe général : .............................................................................................................14
2- Comportement professionnel : ....................................................................................... 14
2-1. Indépendance : .................................................................................................... 14
2-2. Compétence : .......................................................................................................15
2-3. Qualité du travail : .............................................................................................. 15
2-4. Secret professionnel : ...........................................................................................15
2-5. Acceptation et maintien des missions : .................................................................15
3- Publicité : ......................................................................................................................... 16
4- Honoraires : ..................................................................................................................... 16
4-1. Modalités de la rémunération : ........................................................................... 16
4-2. Importance des honoraires : ................................................................................ 16
III- Effort de normalisation dans la pratique du commissariat aux comptes : .... 16
1- Notion de norme : ........................................................................................................... 17
2- Normes de la mission générale : .................................................................................... 17
2-1. Généralités : ....................................................................................................... 17
2-2. Normes de la certification : ................................................................................ 17
2-3. Normes des vérifications spécifiques : ............................................................... 19
2-4. Communication des irrégularités à l'assemblée générale : ................................ 20
IV- Le commissariat aux comptes : Démarche générale, méthodes et techniques :
1- Présentation d'ensemble : .............................................................................................. 21
2- Acceptation de la mission : ............................................................................................. 21
3- Prise de connaissance et orientation de la mission : ..................................................... 23
3.1. Les risques généraux d'audit : ............................................................................ 24
3.1.1. La situation économique et financière : ............................................. 24
3.1.2. Organisation générale de l’entreprise : ............................................. 24
3.1.3. Attitude de la direction : ..................................................................... 24
3.1.4. Les risques liés à l'A.C.F. : ................................................................. 24
REMERCIEMENTS
Les documents financiers sur lesquels se basent les dirigeants pour définir les orientations de leurs
sociétés sont-ils pertinents et suffisamment fiables ? Les informations publiées par l'entreprise et
destinées aux tiers avec lesquels elle entretient des relations financières ou commerciales sont-elles
sincères ? C'est dans le but d'alléger le poids de ces interrogations et de ces incertitudes que s'est
développée une pratique progressivement reconnue et même rendue, dans un certain nombre de cas,
obligatoire : L'audit comptable et financier.
L'audit recouvre, dans les faits un concept assez large. Il consiste ; d'une manière générale ; en un
examen mené par un observateur sur la manière dont est exercée une activité par rapport à des critères
spécifiques à cette activité.
L'audit financier ; dont le développement est allé en parallèle avec celui de la comptabilité ;
représente sans aucun doute l'aspect le plus connue des formes d'audit.
La diversité des définitions données à l'audit due à la richesse et à la largeur du concept a donné
lieu à l'intervention dans les différents pays de diverses organisations professionnelles qui veillent à la
détermination de règles professionnelles, à leur constante amélioration et à leur respect par ceux qui
exercent le métier : Les auditeurs, appelés encore dans les pays francophones réviseurs comptables.
Au Maroc, l'audit peut être entendu comme un examen auquel procède un professionnel
compétent et indépendant en vue d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan
et des comptes de résultat de l'entreprise.
Il semble toutefois que les définitions données au terme sont parfois restrictives en ce sens qu'elles
visent particulièrement l'activité exercée dans un cadre légal prédéfini et obligatoire qui se confond le
plus souvent au Maroc avec le commissariat aux comptes.
D'une part, l'exigence d'une opinion professionnelle et indépendante sur l'information financière
publiée se fait sentir de plus en plus dans les textes législatifs et réglementaires. Et d'autre part, ces
derniers ont tendance à élargir cette obligation légale à des organismes à statut particulier notamment les
coopératives du fait des pressions qui se font sentir et qui visent à côté de l'élargissement du champ
d'application du commissariat aux comptes l'abaissement des seuils obligeant les sociétés au recours au
contrôle légal.
La loi 17-95 sur les sociétés commerciales définit de manière générale dans son article 166 la
mission du commissaire aux comptes : «Le ou les commissaires aux comptes ont pour mission
permanente, à l'exclusion de toute immixtion dans la gestion, de vérifier, les valeurs et les livres, les
documents comptables de la société et de vérifier la conformité de sa comptabilité, aux règles en
vigueur. Ils vérifient également la sincérité et la concordance, avec les états de synthèse, des
informations données dans le rapport de gestion du conseil d'administration ou du directoire et dans les
documents adressés aux actionnaires sur le patrimoine de la société, sa situation financière et ses
résultats. Le ou les commissaires aux comptes s'assurent que l'égalité a été respectée entre les
actionnaires. ».
Mais, l'audit comptable et financier ne se limite pas au seul commissariat aux comptes obligatoire.
En effet, des entreprises peuvent souhaiter l'intervention d'un auditeur externe à la suite d'un événement
particulier ou avant de s'engager dans un projet déterminé. C'est ainsi qu'on peut distinguer les
différentes missions d'audit suivantes :
Un examen limité se penchant sur un aspect particulier des contrôles, ces missions permettent
d'avoir un premier diagnostic de la situation ou d'aider à la prise d'une décision urgente.
Une mission d'examen sur la base de procédures convenues où l'auditeur met en œuvre des
procédures d'audit définies d'un commun accord entre lui, l'entité et tous les tiers concernés pour
communiquer les constatations résultant de ses travaux. Les destinataires du rapport tirent eux-mêmes
les conclusions des travaux de l'auditeur.
Une mission de compilation, dans laquelle le professionnel utilise ses compétences de
comptable, et non celles d'auditeur, en vue de recueillir, classer et faire la synthèse d'informations
financières. Le travail effectué est un travail de synthèse visant la compréhension facile des états de
synthèse.
Ces différentes catégories d'audit, ne divergeant pas notablement dans la manière de leur
réalisation, ne présentent toutefois pas le même degré d'assurance.
Afin de distinguer l'audit réalisé par le commissaire aux comptes ; dans le cadre de sa mission telle
qu'elle est définie par la loi ; de celui réalisé par un auditeur externe, de manière régulière ou pour
répondre à des besoins spécifiques, le premier est appelé audit légal et le second audit contractuel, ces
travaux sont diligentés par une même nature d'intervenants, à savoir des professionnels indépendants,
regroupés le plus souvent en cabinets d'audit, et titulaires du titre de commissaire aux comptes qui ne
peut être porté au Maroc que par des experts-comptables, ces derniers engagent leurs responsabilités
civile, disciplinaire et pénale dans l'exercice de leurs travaux.
Quel que soit le contexte dans lequel est exercé l'audit comptable et financier, celui-ci vise à
atteindre les mêmes objectifs généraux, l'atteinte de ces objectifs passe par l'application de méthodes
spécifiques et l'utilisation de techniques particulières. Les résultats de l'audit se concrétisent par des
rapports dont la forme, pour en faciliter l'utilisation ; a fait l'objet d'efforts importants de standardisation
par les organisations professionnelles. La correcte compréhension de ces rapports permet de mieux
comprendre la finalité, l'utilité et les limites de l'audit comptable et financier.
Nous allons essayer à travers cette présentation de cerner le thème du commissariat aux comptes
qui soulève de plus en plus de nombreuses controverses devant lesquelles nous allons essayer de prendre
position après avoir traité ; de façon qu'il convient toujours de qualifier de non exhaustive ; les
particularités de la mission du commissariat aux comptes, la démarche, les techniques et les obligations
des commissaires aux comptes.
Nous mettrons l'accent successivement sur les particularités du commissariat aux comptes, le
respect des règles d'éthique dans l'exercice de la profession et la présentation des normes
professionnelles qui essayent d'homogénéiser le travail des auditeurs légaux, avant de s'intéresser à
l'essence du travail des commissaires aux comptes en présentant l'ensemble des techniques et outils
utilisés tout en essayant de mettre l'accent sur la portée des rapports qui en découlent de la réalisation de
la mission et les responsabilités qui incombent aux commissaires aux comptes d'observer.
Le développement large et rapide des outils informatiques dans les entreprises nous amènera à
s'intéresser à la conduite de l'audit dans un milieu informatisé.
Notre étude théorique du thème sera couronnée par la présentation d'une mission pratique et tout à
fait particulière du fait qu'elle s'intéresse au commissariat aux comptes dans les établissements de crédit.
conformément à un référentiel comptable identifié et qu’ils traduisent d’une manière régulière et sincère,
la situation financière de la société, ainsi que le résultat de ses opérations et le flux de sa trésorerie.
Pour ce faire, l'auditeur met en œuvre un référentiel de travail à même de lui permettre de
rassembler des éléments probants nécessaires pour tirer des conclusions sur lesquelles se fonde son
opinion.
L'opinion de l'auditeur renforce la crédibilité de ces états de synthèse, en fournissant une assurance
élevée, mais non absolue. Une telle assurance ne peut exister en audit, en raison de nombreux facteurs,
tels que, l’utilisation de la technique des sondages, les limites inhérentes à tout système comptable et de
contrôle interne, le recours au jugement et le fait que la plupart des informations probantes à la
disposition de l’auditeur conduisent, par nature, davantage à des déductions qu’à des convictions.
Dans son rapport, l’auditeur donne son avis et :
- Certifie sans réserve,
- Certifie avec réserve,
- Refuse de certifier.
Une présentation sommaire de la nature de la mission s'avère nécessaire avant d'amorcer la
présentation des particularités du commissariat aux comptes.
1-Nature et rôle du commissariat aux comptes :
Le commissariat aux comptes est une mission d’audit à caractère légal dans la mesure où elle est
imposée par les lois sur les sociétés. Le commissaire aux comptes, nommé par l’assemblée des associés
et, en cas de carence, par voie de justice, généralement pour une durée de 3 exercices, a pour mission
permanente de vérifier les comptes de la société, en vue d’émettre son avis sur leur régularité, sincérité
et image fidèle. Il est également chargé par la loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines
missions connexes.
Le commissaire aux comptes a ainsi une mission d’information, de prévention et de protection.
Son rapport est d’une diffusion très large. De ce fait, sa mission est d’intérêt public.
La finalité du commissariat aux comptes est de concourir à la sécurité des relations financières en
exprimant une opinion compétente et impartiale.
Le rôle du commissaire aux comptes ne se limite pas exclusivement à l'émission du rapport de
commissariat aux comptes obligatoirement communiqué aux actionnaires, mais s'étend à différentes
autres tâches contribuant à renforcer sa place dans les entreprises et à permettre une communication
constante avec les administrateurs de la société.
2- Evolution historique du commissariat aux comptes :
Le commissariat aux comptes est une institution bien installée, une figure familière du paysage
mental des juristes d'affaires, notamment de ceux qui s'occupent de sociétés. Familière au point de
nourrir le sentiment qu'elle a toujours été là. Impression justifiée en apparence seulement : la vérité est
qu'au Maroc le contrôle légal moderne a à peine une dizaine d'années ; la renaissance du commissaire
aux comptes ne date que de la loi 15/89 du 8 janvier 1993. Donc en très peu de temps, un défi audacieux
devrait être relevé avec succès. Il fallait briser une tradition de «secret des affaires» et de méfiance à
l'égard du contrôle comptable – la comptabilité elle-même traînant une image d'instrument du fisc –,
contraindre les entreprises à porter attention aux techniques comptables les plus avancées dans la
perspective de la libre concurrence. Il fallait construire un corps de professionnels apte à remplir la
mission et notamment à soutenir les besoins d'un pays en pleine croissance sur les plans institutionnel et
économique, alors surtout que quelques grands réseaux internationaux prenaient de toute façon une part
prépondérante d'un marché devenu mondial.
La situation actuelle du commissariat aux comptes est donc le résultat d'une dizaine d'années
d'efforts continus, rythmés par des étapes législatives dont certaines encore récentes, bien que déjà
complètement assimilés. Nous évoquons ce bref passé parce qu'il nous fait percevoir à quel point
l'institution est animée d'une dynamique intense, ce qui justifie que nous proposons dans ce qui suit une
immersion plus intense dans le sujet en abordant de façon plus détaillée la mission de commissariat aux
comptes.
3- Diversité des missions et champ d'application du commissariat aux comptes :
Le commissariat aux comptes constitue un ensemble de missions qui peuvent s’ordonner en 4
catégories principales :
- Une mission d’audit visant à certifier les comptes au regard des notions de sincérité, de
régularité et d’image fidèle ;
- Des missions spécifiques intervenant dans le cadre de la mission de certification et qui ont pour
objet soit :
. De vérifier la sincérité de certaines informations ;
. De s’assurer du respect de certaines garanties légales particulières ;
- Des missions particulières relatives à la réalisation de certaines opérations ;
- Une mission de communication des opinions aux organismes et personnes désignés par la loi.
La nomination d'un commissaire aux comptes au moins n'est obligatoire que pour les sociétés de
capitaux et les sociétés dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions de Dh quelle que soit leur forme
juridique.
4- Caractéristiques générales des missions :
4-1. Responsabilités :
Le commissaire aux comptes engage sa responsabilité sur des informations financières lorsqu’il
rédige un rapport sur lesdites informations ou autorise l'utilisation de son nom lors de leur publication.
La loi du 17 octobre 1996 a distingué clairement les activités de direction et de gestion d’une part
et celles de contrôle réalisé par le commissaire aux comptes d’autre part.
Les dirigeants sociaux ont la charge, sous leur responsabilité, d’établir des états de synthèse
réguliers et sincères et qui donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice, d’informer
correctement les associés, de veiller au bon fonctionnement des services de la société et de contrôler
l’activité du personnel.
Si les dirigeants sociaux commettent des fautes, la responsabilité qu’ils encourent n’entraîne pas
ipso facto celle du commissaire aux comptes et ne peut se confondre avec elle.
L’auditeur ne saurait être responsable de droit de toute irrégularité qui serait commise dans la
société qu’il contrôle, que cette irrégularité soit le fait des dirigeants ou du personnel de la société.
La responsabilité du commissaire aux comptes ne peut être mise en œuvre que s’il a commis une
faute dans l’exercice de ses fonctions de contrôle et qu’il existe un lien de causalité direct entre la faute
éventuellement commise et le préjudice éventuellement subi.
4-2. Obligation de moyens :
Le commissaire aux comptes est tenu de mettre en œuvre les diligences nécessaires et de procéder
aux vérifications qu’il juge opportunes pour motiver son avis.
Cette obligation de moyens s’apprécie au regard de la mise en application des normes
professionnelles, du degré d’implication de l’auditeur, et l’implication des collaborateurs de qualité de
son cabinet et le recours, lorsque les circonstances le nécessitent, à d’autres experts dans les domaines
techniques nécessitant l'intervention d'un professionnel du domaine.
Sa responsabilité disciplinaire, civile mais également pénale peut être engagée en cas de
négligence ou manquement à ses devoirs ou à l’éthique.
Le commissaire aux comptes n’a donc pas à vérifier toutes les opérations qui relèvent du champ
de ses missions, ni à rechercher systématiquement toutes les erreurs et irrégularités qu’elles pourraient
comporter.
Son devoir est d’exécuter sa mission avec toute la compétence et le soin que l’on est en droit
d’attendre d’un professionnel diligent.
Par conséquent, l’objectif du commissaire aux comptes est d’acquérir un degré raisonnable
d’assurance quant à l’opinion qu’il est appelé à formuler.
Pour acquérir celle-ci, il doit procéder à des investigations dont il détermine la nature et
l’importance compte tenu des circonstances de l’espèce dans le respect des dispositions légales et
réglementaires ainsi que des normes de l’Ordre des Experts Comptables.
Si le commissaire aux comptes a une obligation de moyens, il peut, dans certains cas, ne pas avoir
une entière liberté de les mettre en œuvre ; il lui incombe alors d’exprimer son opinion en conséquence.
4-3. Avis et conseils :
L'essentiel de la mission du commissaire aux comptes est de se prononcer sur les qualités requises
par la loi des comptes soumis par les dirigeants sociaux à l'approbation de l'assemblée générale ; pour
autant ; elle ne se limite pas à l'appréciation à posteriori des comptes arrêtés.
Le commissaire aux comptes est longtemps apparu comme le juge des comptes, le censeur qui, le
jour de l'assemblée générale, donne lecture d'un rapport au style très formel et qui, il faut bien le dire,
n'emporte pas l'enthousiasme de la foule. Sa mission centrale reste bien la certification des comptes mais
l'extension de ses attributions, l'exploration en profondeur au cœur de l'entreprise qu'il est appelé
désormais à réaliser, lui permet d'observer quantité de faits de toute nature. Sa relation avec les
dirigeants est quasi-permanente ou du moins elle s'exerce chaque fois que des événements importants
affectent la vie de l'entreprise. C'est pourquoi, tout naturellement, le commissaire aux comptes est
conduit à jouer un rôle plus étendu que celui de strict censeur des comptes. Les observations qu'il fait
sur le fonctionnement de l'entreprise vont se traduire par des avis, des conseils, des recommandations
ayant pour objet d'améliorer l'organisation.
Cet aspect positif et constructif du commissariat aux comptes n'est pas nouveau, mais il est
appelé, semble-t-il, à s'amplifier et à se développer. Pour en tracer les limites, le critère essentiel à
prendre en compte est celui de l'indépendance. Les limites de ses interventions, hors la stricte
certification des comptes, résultent de la prise en compte de ce préalable. Il ne faut pas que le
commissaire aux comptes fasse, pour l'entreprise qu'il contrôle, des prestations incompatibles avec la
liberté d'esprit qu'il doit conserver dans sa mission légale.
4-4. Non immixtion dans la gestion :
De par la nature de sa mission, qui exige compétence et indépendance, l’auditeur ne doit pas être
«juge et partie» et ne peut ni s’immiscer dans la gestion, ni dans le traitement des opérations de la
société.
Il est donc indispensable d'éviter toute confusion entre les fonctions et les responsabilités des
dirigeants et celles du contrôleur légal.
Le principe général posé est que le commissaire aux comptes ne peut pas :
- Accomplir des actes de gestion, ni directement, ni par association ou substitution aux dirigeants ;
- Exprimer des jugements de valeur, critiques ou élogieux, sur la conduite de la gestion prise dans
son ensemble ou dans ses opérations particulières.
Cependant, si tel est le principe de l’interdiction, la loi elle-même prévoit des dérogations ; ainsi
elle demande au commissaire aux comptes d’apprécier les motifs, le contenu et les résultats de certains
actes ; mais c’est toujours en fonction de qualifications et de critères qu’elle précise.
Ainsi, l’interdiction, si elle est impérative dans son principe, est évolutive dans son application en
fonction des textes et de la pratique. Elle ne vise en effet que l’immixtion, c’est à dire l’intervention
volontaire faite à tort ou sans base légale.
L'article 167 de la loi 17-95 dispose dans son premier alinéa qu' "A toute époque de l'année, le ou
les commissaires aux comptes opèrent toutes vérifications et tous contrôles qu'ils jugent opportuns et
peuvent se faire communiquer sur place toutes les pièces qu'ils estiment utiles à 1'exercice de leur
mission et notamment tous contrats, livres, documents comptables et registres de procès-verbaux."
Ce pouvoir d'investigation s'étend au réseau de filiales de la société et aux tiers qui ne peuvent
opposer aux commissaires aux comptes le secret professionnel.
Ainsi, le commissaire aux comptes a un pouvoir permanent de contrôle, mais il n’est pas chargé
d’un contrôle permanent. Sur le plan du droit, le caractère permanent de la mission ne peut avoir
d’autres significations.
Ayant reçu ce pouvoir, en vue d’assurer au mieux sa mission, c’est dans le cadre général de son
obligation de moyens, et donc par référence à un professionnel diligent, qu’il incombe au commissaire
aux comptes de déterminer, si quand et comment il doit en user.
En pratique, la brièveté des délais entre l’arrêté des comptes et leur approbation ne permet pas au
commissaire aux comptes, dans la généralité des cas, d’effectuer dans ce court laps de temps tous les
contrôles que requiert une certification raisonnablement fondée. De ce fait, c’est la nature même des
travaux du commissaire aux comptes qui implique des interventions en cours d’exercice. C’est
pourquoi, les normes de l’Ordre des Experts Comptables relatives à la démarche et les techniques
d’audit, demandent au commissaire aux comptes de répartir ses travaux dans le temps et entre son ou ses
confrère(s) dans le cadre d'une mission de co-commissariat.
Dans ce sens, Le commissaire aux comptes ne doit pas accepter un nombre de missions dont il ne
serait pas en mesure d’assurer la responsabilité directe, compte tenu d’une part de leur importance, et
d’autre part de l’organisation et des moyens de son cabinet ; chose qui est contredite dans la pratique de
la profession.
2-4. Secret professionnel :
En contrepartie du droit très large d'investigation, les commissaires aux comptes sont tenus au
secret professionnel qui s'étend aux membres de l'équipe du commissariat aux comptes l'ayant assisté
dans l'accomplissement de sa mission. Il vise tous les faits, actes ou renseignements dont ils ont pu avoir
connaissance en raison de leurs fonctions.
Le secret professionnel est opposable à toute personne même associé, administrateur ou en rapport
d’affaires avec la société.
2-5. Acceptation et maintien des missions :
En raison des responsabilités qui s’attachent à ses travaux et des risques que certaines missions
peuvent lui faire courir, il convient que le commissaire aux comptes procède à une connaissance
préalable et allégée de l'entreprise avant d'accepter une mission qui lui est proposée, il doit veiller
notamment à ce qu'il pourra conserver son indépendance tout au long de la réalisation de ses travaux.
D'une manière générale, l'acceptation du mandat est formalisé le plus souvent par une lettre
adressée à l'entreprise concernée de même qu'à l'ordre régional des experts comptables.
Une fois la mission acceptée, le commissaire aux comptes examine périodiquement la liste de ses
mandats pour déterminer ceux qui comportent des éléments pouvant remettre en cause le maintien de la
mission.
Le commissaire aux comptes peut valablement démissionner pour une raison fondée. Un préavis
doit être respecté.
La démission ne doit pas avoir pour objet de se soustraire à l'exécution d'une obligation, elle doit
avoir des motifs légitimes et ne pas survenir de façon intempestive.
3- Publicité :
Toute forme de démarchage est prohibée de même que toute forme de publicité à titre individuel.
Cependant, les organisations professionnelles peuvent organiser toute publicité collective qu'elles jugent
utile.
4- Honoraires :
4-1. Modalités de la rémunération :
Le budget d'intervention du commissaire aux comptes est estimé au début des travaux en
considération des heures de travail qu'il aura à effectuer pour mener à bien sa mission vue la taille de
l'entreprise contrôlée.
4-2. Importance des honoraires :
La part des honoraires procurés à un cabinet par une ou plusieurs missions de commissariat aux
comptes auprès d'une entreprise ou d'un groupe ne doit pas représenter une fraction telle que son
indépendance pourrait en être affectée, cette part est appréciée sur une base pluriannuelle (3 à 5 ans ) en
prenant en considération l'ensemble des honoraires du cabinet résultant de toutes ses activités.
Le commissaire aux comptes ne doit pas réduire ses honoraires dans une intention de concurrence
déloyale.
L'ensemble des exigences de comportement et de déontologie avancées sont prescrits dans des
normes qui orientent la mission du commissariat aux comptes dans tous ses aspects et qui se trouvent
formulés par l'ordre des experts comptables dans un souci d'uniformisation des démarches des
commissaires aux comptes.
III- Effort de normalisation dans la pratique du commissariat aux comptes :
La profession du commissaire aux comptes a fait un travail considérable pour donner au contrôle
légal au Maroc des normes de travail, des méthodes, des techniques qui soient en harmonie avec la
pratique internationale.
Le législateur n'a cessé d'élargir les missions du commissaire aux comptes, soit en lui confiant des
missions spécifiques à l'occasion d'opérations particulières réalisées par les entreprises, soit en étendant
le contrôle légal à des organisations publiques ou privées, qui antérieurement n'y étaient pas soumises.
L'ensemble de ces travaux confiés au commissaire aux comptes est régi par des normes de travail
qui couvrent l'ensemble des travaux et concernent l'ensemble des étapes de la mission.
1- Notion de norme :
Les normes expriment l'opinion de la profession quant au comportement dans l'exercice de sa
mission d'un professionnel raisonnablement diligent, elles posent clairement un ensemble de règles
professionnelles propres à garantir le bon exercice de la mission et permettent de trouver dans une
doctrine émanant de l'organisation professionnelle seule habilitée à l'éditer les critères d'appréciation
nécessaires.
2- Normes de la mission générale :
2-1. Généralités :
L'opinion émise par le commissaire aux comptes sur les comptes annuels de l'entreprise se base
sur un cadre de référence constitué par un ensemble de normes établies par l'ordre des experts
comptables et qui permettent de cadrer le travail tant dans son déroulement que dans la rédaction du
rapport du commissariat aux comptes.
La pratique distingue entre les normes de la certification et celles concernant les vérifications
spécifiques.
2-2. Normes de la certification :
Les normes de travail relatives à la certification couvrent les principales étapes de la mission
d’audit du commissaire aux comptes et se présentent de la manière suivante :
- Définition de la stratégie de révision et plan de mission
Le commissaire aux comptes doit avoir une connaissance globale de l’entreprise lui permettant
d’orienter sa mission et d’appréhender les domaines et les systèmes significatifs.
Cette approche a pour objectif d’identifier les risques pouvant avoir une incidence significative sur
les comptes et conditionne ainsi la programmation initiale des contrôles et la planification ultérieure de
la mission qui conduisent à :
Déterminer la nature et l’étendue des contrôles, eu égard au seuil de signification,
Organiser l’exécution de la mission afin d’atteindre l’objectif de certification de la façon la
plus rationnelle possible, avec le maximum d’efficacité et en respectant les délais prescrits.
- Evaluation du contrôle interne
A partir des orientations données par le programme général de travail ou plan de mission, le
commissaire aux comptes effectue une étude et une évaluation des systèmes qu’il a jugé significatifs en
vue d’identifier, d’une part les contrôles internes sur lesquels il souhaite s’appuyer, et d’autre part les
risques d’erreurs dans le traitement des données afin d’en déduire un programme de contrôle des
comptes adapté.
- Obtention des éléments probants
Le commissaire aux comptes obtient tout au long de sa mission les éléments probants suffisants et
appropriés pour fonder l’assurance raisonnable lui permettant de délivrer sa certification.
A cet effet, il dispose de diverses techniques de contrôle, notamment les contrôles sur pièces et de
vraisemblance, l’observation physique, la confirmation directe, l’examen analytique.
Il indique dans ses dossiers les raisons des choix qu’il a effectué. Il lui appartient de déterminer les
conditions dans lesquelles il met en œuvre ces techniques ainsi que l’étendue de leur application.
- Délégation et supervision
La certification constitue un engagement personnel du commissaire aux comptes. Cependant,
l’audit est généralement un travail d’équipe et le commissaire peut se faire assister ou représenter par
des collaborateurs ou des experts indépendants. Le commissaire aux comptes ne peut déléguer tous ses
travaux et exerce un contrôle approprié des travaux qu’il a délégué de façon à s’assurer que l’exécution
des programmes de travail a permis d’atteindre les objectifs fixés.
- Tenue des dossiers de travail
Des dossiers de travail sont tenus afin de documenter les contrôles effectués et d’étayer les
conclusions du commissaire aux comptes. Ces dossiers permettent par ailleurs de mieux organiser et
maîtriser la mission et d’apporter les preuves des diligences accomplies.
- Utilisation des travaux des auditeurs internes
Pour déterminer si et dans quelles conditions il peut prendre en considération les travaux réalisés
par les auditeurs internes, le commissaire aux comptes :
- Apprécie la fonction d’audit interne dans l’entreprise ;
- S’assure par des contrôles appropriés de l’adéquation de leurs travaux et de leurs conclusions
avec les objectifs de sa mission ;
- Et conserve une documentation suffisante de leurs travaux.
- Utilisation des travaux de l’expert comptable
Le commissaire aux comptes prend contact avec l’expert comptable pour s’informer des travaux
que ce dernier a effectué. Il apprécie dans quelle mesure ceux-ci peuvent servir les objectifs de sa
mission et en conséquence être pris en considération.
- Coordination des travaux entre co-commissaires aux comptes
Les co-commissaires, étant chacun responsable de la certification des états de synthèse, se
concertent afin de planifier en commun la mission, s’informent mutuellement de leurs travaux et
confrontent leurs conclusions notamment par l’examen réciproque de leurs dossiers de travail.
- Application des normes de travail aux petites entreprises
Les objectifs du commissaire aux comptes sont indépendants des caractéristiques des entreprises
et notamment de leur taille. Les normes ont un caractère général qui permet au commissaire aux
comptes d’atteindre ses objectifs quel que soit le contexte dans lequel il exerce sa mission. Il applique
donc les mêmes normes quelle que soit la taille de l’entreprise.
Par contre, il adapte son approche, sa démarche et le choix de ses techniques pour tenir compte des
particularités de la petite entreprise pour laquelle il doit veiller, d’une part à prendre en compte les
travaux effectués par d’autres intervenants extérieurs, notamment l’expert-comptable, d’autre part à
limiter les contraintes imposées au regard de la capacité organisationnelle de l’entreprise.
2-3. Normes des vérifications spécifiques :
A côté de la mission générale, le commissaire aux comptes doit satisfaire de par la loi à des
obligations de vérifications spécifiques et selon le cas à des obligations d’informations spécifiques, ces
obligations sont strictement délimitées par les dispositions légales.
Les obligations de contrôles et d’informations spécifiques prévues par la loi sont les suivantes :
. Conventions réglementées (Art 58,59, 61 et 97)
. Actions de garantie (Art 47 et 85)
. Egalité entre actionnaires (Art 166 alinéa 2)
. Rapport de gestion (Art 166 alinéa 1)
. Documents adressés aux actionnaires (Art 166 alinéa 1)
. Acquisition d’une filiale, prise de participation et de contrôle (Art 172)
La mise en place de ces vérifications spécifiques est soumise au respect de strictes normes que
nous allons présenter de manière telles qu'elles sont formulées par les textes législatifs et les
organisations professionnelles avant de traiter de leurs implications sur le travail du commissaire aux
comptes dans la partie concernant la démarche et les techniques d'audit.
- Conventions réglementées
Le commissaire aux comptes, en application des articles 58 et 97 de la loi 17-95, présente sur les
conventions réglementées un rapport spécial destiné à informer les actionnaires ou les associés appelés à
les approuver.
Le commissaire aux comptes n’a pas l’obligation de rechercher les conventions ; il examine celles
dont il a eu connaissance, c’est-à-dire dont il a été avisé ou qu’il a découvert à l’occasion de ses
contrôles habituels.
- Actions de garantie
Le commissaire aux comptes, en application de l’article 47 (ou 85), veille à l’observation des
dispositions légales concernant les actions dont les administrateurs ou membres du conseil de
surveillance doivent être propriétaires et mentionne toute violation dans son rapport à l’assemblée
générale annuelle.
- Egalité entre actionnaires : Le commissaire aux comptes, en application de l’article 166, alinéa 2
s’assure du respect de l’égalité entre les actionnaires.
- Rapport de gestion
Le commissaire aux comptes, en application de l’article 166 alinéa 1 vérifie la sincérité et la
concordance avec les états de synthèse des informations données dans le rapport de gestion du conseil
d’administration ou du directoire, sur la situation financière, le patrimoine et le résultat. Il indique les
conclusions de ses vérifications dans son rapport à l’assemblée générale.
- Documents adressés aux actionnaires
Les documents financiers de l'entreprise ne sont mis à la disposition des actionnaires qu'après que
le commissaire aux comptes ait statué sur la régularité et la sincérité de ces documents dans un rapport
mis à la disposition des actionnaires au moins 15 jours avant la tenue de l'assemblée générale ordinaire.
- Acquisition d’une filiale, prise de participation et de contrôle
Si au cours de l’exercice, la société a acquis une filiale, pris le contrôle d’une autre société ou pris
une participation dans une autre société, le commissaire aux comptes, en application de l’article 172,
alinéa 2, en fait mention dans son rapport adressé à l’assemblée générale.
L'application de ces normes de travail tant concernant la démarche générale d'audit que les
vérifications spécifiques donne lieu à la détection par le commissaire aux comptes des irrégularités,
fautes ou fraudes qu'il a l'obligation de communiquer à l'assemblée générale auquel il prend partie
conformément à la réglementation en vigueur notamment l'article 180 de la loi 17-95.
conduiront à définir l'organisation de la mission d'audit, en prévoyant les tâches à effectuer et leur
répartition optimale dans le temps.
La démarche générale définira à partir de la nature des risques, le poids relatif des étapes de la
méthode et la complexité des outils nécessaires à la mise en œuvre des contrôles.
La démarche d'audit est donc une démarche spécifique et itérative, spécifique dans le sens qu'elle
nécessite une connaissance minimale de l'entreprise à auditer et une adaptation des techniques aux
particularités de cette dernière, et itérative dans la mesure où elle sera précisée et complétée au fur et à
mesure que seront obtenues les conclusions des premiers travaux.
Le schéma général d'une mission de commissariat aux comptes peut se schématiser par
l'organigramme de la page suivante.
2- Acceptation de la mission :
L'acceptation de la mission ne représente pas ; à première vue ; en elle-même une étape de la
démarche d'audit puisqu'il s'agit d'une décision prise par le commissaire aux comptes quant au sujet de
l'acceptation ou non de la réalisation d'un travail qui lui est offert. Cependant, les travaux auxquelles le
commissaire aux comptes sera incité à effectuer avant de statuer sur le sujet conditionnent dans une
large mesure les étapes de la démarche et les conditions de déroulement de la mission.
Prise de connaissance
Intervention intérimaire
Appréciation Préparation
du contrôle interne des travaux finaux
Examen Date de
des comptes annuels disponibilité
des comptes
E.N.C.G. Tanger 2001/2002 21 TEMSAMANI JALAL
annuels
Rapport de stage de conception Technique assistance S.A.R.L.
Emission du rapport de
commissariat aux comptes
Minimum obligatoire :
15 jours
Date de l'approbation
des comptes : A.G.O.
En effet, le commissaire aux comptes doit veiller tout particulièrement à la connaissance préalable
de l'entreprise de même qu'à l'analyse des éléments pouvant constituer des entraves à la bonne conduite
de la mission tels que la remise en cause de son indépendance, l'insuffisance des honoraires ou
l'existence des circonstances pouvant compromettre la continuité de l'exploitation.
3- Prise de connaissance et orientation de la mission :
La réalisation de la mission du commissaire aux comptes exige une prise de connaissance de
l’entreprise lui permettant notamment de déterminer les risques généraux liés à la société.
La prise de connaissance préalable de l'entreprise s'effectue à la fois par la consultation de
documents, des visites et des entretiens, elle vise à s'informer sur les éléments suivants :
- l’activité de l’entreprise et le secteur dans lequel elle opère ;
- son organisation et sa structure ;
- ses politiques générales : politique financière, commerciale et sociale ;
- ses perspectives de développement ;
- son organisation administrative et comptable ;
- ses politiques comptables ;
Pour acquérir ces informations, le commissaire aux comptes dispose des moyens suivants :
- la prise de contact avec le prédécesseur ;
- la relation directe avec les dirigeants auprès desquels il recherchera les informations nécessaires
sur les décisions qui peuvent avoir une incidence sur les comptes ;
Parmi les facteurs de risques liés à l’organisation générale de l’entreprise, on peut citer l'excès de
centralisation ou de décentralisation, la rotation importante du personnel et notamment des cadres,
l'insuffisance du contrôle sur des activités ou des succursales décentralisées, l'absence de procédures
comptables et administratives, d’organigrammes et de définitions de fonctions régulièrement mises à
jour, l'absence de contrôle budgétaire ou l'absence de service d’audit interne.
3.1.3. Attitude de la direction :
L'insuffisance ou l’absence de sensibilisation de la direction pour les questions comptables,
financières et administratives constitue un facteur de risque général qui doit être pris en compte. En
particulier, l’attitude de la direction dans les domaines suivants sera examinée :
- l’organisation de l’entreprise (degré d’implication dans le système de contrôle interne) ;
- les résultats, les comptes annuels et l’information financière ;
- L'indépendance du commissaire aux comptes.
3.1.4. Les risques liés à l'A.C.F. :
L'essence de la démarche d'audit qui comprend les étapes de prise de connaissance générale et
d'appréciation du contrôle interne veut que les contrôles ultérieurs effectués par le commissaire aux
comptes ne visent pas l'exhaustivité et soient menés par des sondages allégeant le travail de vérification.
Le risque de non détection d'erreurs significatives ne peut donc en aucun cas être écarté et on ne
peut prétendre au mieux qu'à un risque faible de non détection exprimé par le commissaire aux
comptes.
Ce dernier ; en vertu de son obligation de moyen ; ne peut être obligé que de mettre en œuvre son
professionnalisme et sa compétence pour exprimer une opinion sur les comptes avec un niveau
d'assurance plus au moins élevé en considération des preuves et des convictions qu'il a pu se forger à
travers les contrôles qu'il a effectué en collaboration avec son équipe.
L’existence de risques généraux peut conduire le commissaire aux comptes, soit à renforcer
globalement son programme de travail, soit à aborder la mission dans un état d’esprit différent, ce qui
aura un effet au second degré sur l’orientation des travaux de contrôle. En effet, la connaissance de
l'entreprise permettrait au commissaire aux comptes d'orienter sa mission et d'appréhender les domaines
et les systèmes significatifs.
3.2. Identification des domaines et des systèmes significatifs :
L’identification des domaines et des systèmes significatifs nécessite au préalable la détermination
du seuil de signification.
Le seuil de signification est la mesure que peut faire le commissaire aux comptes du montant à
partir duquel une erreur, une inexactitude ou une omission peut affecter la régularité et la sincérité des
états de synthèse ainsi que l’image fidèle du résultat de l’exercice, de la situation financière et du
patrimoine de la société. C’est donc l’appréciation que peut faire le commissaire aux comptes des
besoins des utilisateurs des états de synthèse.
Pour déterminer le seuil de signification, plusieurs éléments de référence peuvent être utilisés ; les
éléments de référence les plus communément admis sont les capitaux propres, le résultat net, le résultat
courant ou encore un ou plusieurs postes ou informations des états de synthèse (chiffre d’affaires...).
A côté de ces éléments significatifs, le commissaire aux comptes dispose d'un large champ de
manœuvre pour apprécier certaines circonstances particulières qu'il peut prendre en compte lors de la
fixation d’un seuil de signification, notamment :
- l’existence d’exigences contractuelles, légales ou statutaires particulières ;
- la variation importante d’une année sur l’autre des résultats ou de certains postes ; à ce niveau,
le commissaire aux comptes peut avoir recours dès cette phase de la mission à la revue analytique qui
sera traitée dans un stade plus avancé de cette présentation comme technique d'audit ;
Les domaines significatifs peuvent être classés en deux catégories :
- les comptes significatifs, c’est-à-dire ceux qui peuvent par leur valeur et/ou leur nature receler
des erreurs significatives ;
- le respect des obligations légales que le commissaire aux comptes doit vérifier, c’est-à-dire les
vérifications spécifiques auxquelles il doit procéder.
Pour déceler de manière efficiente les comptes représentant des risques significatifs d'erreurs, le
commissaire aux comptes doit vérifier les systèmes comptables qui assurent la saisie et le traitement des
différentes données dont la résultante est l’établissement des états de synthèse. Ces systèmes peuvent
être manuels ou informatisés.
Le commissaire aux comptes doit identifier les systèmes comptables qui traitent des données ayant
une incidence significative sur les états de synthèse.
L’identification des systèmes comptables significatifs lui permet de décider ceux qui doivent faire
l’objet d’une évaluation du contrôle interne ou d’un programme de contrôle spécifique, de planifier
l’exécution des travaux et, si nécessaire, l’intervention de spécialistes lorsque les traitements sont
informatisés.
3.3 Rédaction d'un programme général de travail (ou plan de mission) :
La prise de connaissance de l'entreprise et l'identification de ses cycles principaux donne au
commissaire aux comptes l'ensemble des informations nécessaires pour apprécier le volume de travail
qu'il aura à effectuer, c'est ainsi que la planification de sa mission l'amène à considérer :
- le choix des collaborateurs en fonction de leur expérience et de leur connaissance du secteur
d'activité de l'entreprise ;
- la répartition des travaux dans le temps, dans l'espace et avec le co-commissaire ;
- l'utilisation possible des travaux de l'expert-comptable, des auditeurs internes ;
- Evaluation des risques d'erreurs qui peuvent se produire dans le traitement des données en
fonction des objectifs que doivent atteindre les contrôles internes sur le traitement des données.
- Evaluation des contrôles internes assurant la protection des actifs, c'est-à-dire ceux sans
lesquels il existerait des risques de pertes non enregistrées (par exemple, systèmes de protection
physique des stocks pour éviter le coulage, relance des clients pour éviter des pertes sur créances) ;
- Identification des contrôles internes sur lesquels le commissaire aux comptes a décidé de
s'appuyer et qui auront pour conséquence, s'ils fonctionnent tels qu'escomptés, de limiter ses travaux de
vérification sur les soldes des comptes concernés.
Cette étape est développée dans son intégralité lorsqu'un système comptable est étudié pour la
première fois. Pour les exercices ultérieurs, il conviendra de mettre à jour la description du système et
l'analyse qui en est faite. Si les systèmes n'ont pas été modifiés, des tests de conformité devront être
effectués pour s'assurer que c'est le cas.
Après la réalisation de la première étape, le commissaire aux comptes peut, pour orienter sa
mission, rédiger une note de synthèse pour chaque compte significatif.
La deuxième étape dans l’appréciation du contrôle interne vise à effectuer un contrôle approfondi
des contrôles internes sur lesquels le commissaire aux comptes a décidé de s'appuyer pour s'assurer
qu'ils fonctionnent effectivement et tout au long de la période soumise à son examen ; si le résultat de
cette vérification est satisfaisant, une limitation des contrôles opérés sur les soldes des comptes
concernés peut être prévue, dans le cas contraire, le commissaire aux comptes se trouve dans l'obligation
de remettre en cause l'évaluation préliminaire des risques d'erreurs dans le système étudié et élaborer
ainsi un programme de travail permettant soit de s'assurer qu'aucune erreur significative ne s'est
produite, soit de quantifier les erreurs qui se sont produites.
Le commissaire aux comptes doit procéder à cette appréciation du contrôle interne quelle que soit
la taille de l'entreprise. Dans les petites entreprises, il n'existe pas, à priori, de contrôles internes sur
lesquels le commissaire aux comptes puisse s'appuyer en raison du problème de séparation des tâches
posé par un effectif restreint des services administratifs. Cependant, il doit procéder à la première étape
d'évaluation du contrôle interne afin de comprendre le processus de traitement des opérations et
identifier les risques d'erreurs qui peuvent se produire. Ainsi son programme de travail sera adapté à ces
risques.
De même, dans les petites entreprises, le problème de non séparation des tâches devrait être
compensé par le fort degré de responsabilité et d'engagement de personnes se chargeant des services
administratifs de l'entreprise.
A côté des procédures ordinaires que le commissaire aux comptes est appelé à vérifier, celui-ci
doit veiller à vérifier l'existence des procédures exceptionnelles qui deviennent opérationnelles dans des
circonstances autres que celles du déroulement normal de l'activité de l'entreprise.
A l'issue de ces examens et vérifications, l'auditeur sera en mesure de porter un jugement sur les
procédures examinées. Peut-il se reposer sur celles-ci et limiter l'étendue de ses travaux ? Au contraire,
doit-il, compte tenu des faiblesses relevées, étendre les contrôles à réaliser au moment du contrôle de fin
d'exercice ? Ou bien, enfin, eu regard aux spécificités de l'entreprise, devra-t-il dès à présent envisager
de ne pouvoir porter une opinion sur les comptes qui sont arrêtés, les faiblesses du contrôle interne étant
importantes et ne pouvant être suffisamment palliées en intensifiant ses travaux de contrôle des
comptes ?
L'informatisation, désormais présente dans chaque entreprise, a nécessité la mise en place des
techniques d'évaluation du contrôle interne adaptées qu'il convient de décrire. C'est dans ce sens que
nous proposons de traiter exclusivement dans la dernière partie le bouleversement que provoque
l'informatisation à tous les niveaux de la démarche du commissaire aux comptes.
5- Contrôle des comptes :
Compte tenu de ses conclusions sur le contrôle interne, de l'examen préalable de certaines
opérations de nature exceptionnelle de l'exercice et de ses observations relevées au cours de l'inventaire
physique, le commissaire aux comptes est en mesure de procéder au contrôle des comptes annuels sur
lesquels porte son rapport de certification en définissant avec précision un programme de travail adapté.
Ce programme de contrôle se déroule quand l'entreprise est en mesure de fournir des états
financiers ou des balances comptables suffisamment proches des comptes définitifs.
Selon la loi, les états de synthèse sont tenus à la disposition du commissaire aux comptes soixante
jours au moins avant l'avis de convocation de l'assemblée générale. Toutefois, le commissaire aux
comptes se fera, remettre, chaque fois que cela sera possible, les projets des états de synthèse afin de
commencer son examen le plus rapidement possible avant la réunion du conseil d'administration ou du
directoire qui arrête les comptes.
D'une façon précise, le contrôle des comptes vise à vérifier d'une part, la présentation des écritures
comptables et des états de synthèse conformément aux prescriptions du code général de normalisation
comptable, et d'autre part, la véracité de la traduction comptable des événements qu'a connu l'activité de
l'entreprise au cours de l'exercice.
Le commissaire aux comptes procède dans sa démarche à un examen des états de synthèse avant
de recourir à un examen de détail des comptes qui fait appel aux diverses techniques d'audit.
5.1. Examen des états de synthèse :
L'examen des états de synthèse vise, d'une part la certification de la régularité et de la sincérité des
états de synthèse, de l'image fidèle qu'ils donnent du résultat de l'exercice, de la situation financière et
du patrimoine de la société, d'autre part la vérification de la sincérité et de la cohérence avec les états de
synthèse des informations d'ordre financier contenues dans les documents qui doivent être mis à la
disposition des actionnaires à l'occasion de l'assemblée générale.
du bien est confirmée. Les autres éléments, tels que propriété du bien, valeur attribuée,... doivent être
vérifiés par d’autres techniques.
Le travail du commissaire aux comptes ne consiste pas en la vérification exhaustive des quantités
en stock. En effet, C'est à la direction de l’entreprise qu'incombe la responsabilité des prises
d’inventaire. Le commissaire aux comptes doit s’assurer que les dirigeants assument cette responsabilité
et ont mis en place des procédures de contrôle physique satisfaisantes. Une façon efficace de s’en
assurer est d’assister aux contrôles effectués par l’entreprise.
Dans la plupart des cas, le commissaire aux comptes se limitera à constater que les procédures
existent, qu’elles sont satisfaisantes et correctement appliquées. Il complétera cette observation par un
nombre de comptages dont le volume dépendra de la qualité des procédures d’inventaire mises en place
par l’entreprise et de la fiabilité du système de contrôle interne concernant les actifs inventoriés et leur
enregistrement.
Le rôle essentiel du commissaire aux comptes étant d’observer la façon dont l’entreprise procède
au recensement des existants, il devra se tenir informé de la date ou des dates retenues par l’entreprise
pour effectuer son inventaire.
Le commissaire aux comptes devra également s'assurer ; en plus de l'existence des marchandises ;
de leur qualité et du respect du principe de séparation des exercices pour des mouvements de stocks
survenus à des dates proches de celle de la clôture de l'exercice. De même, le commissaire peut se faire
assister par des experts lorsque les substances stockées présentent des caractéristiques techniques dont
l'ignorance pourra conduire à des conclusions erronées à propos de l'existence des irrégularités dans la
tenue des stocks et notamment la valorisation de la provision pour dépréciation des stocks.
Après avoir assisté à l'inventaire physique, l'auditeur rédige une note de conclusion sur la fiabilité
de l'inventaire. Il n'est pas exclu ; enfin ; qu'un inventaire physique, jugée insuffisamment fiable, doive
être renouvelé pour que l'auditeur accepte de certifier les quantités en stock.
5.2.2. la confirmation directe :
La confirmation par des tiers figure parmi les outils obligatoires, efficaces, rapides et extrêmement
probants utilisés par les commissaires aux comptes. Elle consiste à obtenir directement auprès des tiers
en relation avec l'entreprise, la confirmation du solde de leurs comptes qui fonctionnent en réciprocité
avec ceux de l'entreprise. cette technique est également appelée "circularisation des comptes".
Ele est surtout appliquée aux comptes de clients et fournisseurs, mais elle peut également être
utilisée pour les comptes financiers( banques,emprunts) et pour les engagements hors bilan
(hypothèques, granties données, engagements de retraite...)
La confirmation présente plusieurs procédés de réalisation. En effet, chaque poste de bilan,
susceptible d'être audité par la technique de la confirmation directe, fait appel à une nature de
confirmation spécifique, répondant à un objectif précis. C'est ainsi qu'on peut distinguer les deux
grandes catégories de confirmations suivantes :
- Ouverte ou aveugle : le commissaire aux comptes demande au tiers de lui indiquer le solde du
compte de l'entreprise dans ses livres, ce procédé s'apprête bien à être appliqué pour confirmer le solde
des comptes des créanciers de l'entreprise notamment les fournisseurs, notaires ou les comptes banques
de l'entreprise ;
- Fermée : le réviseur indique le montant du compte du tiers et lui demande de confirmer ce solde.
Cette confirmation doit être accompagnée d'un détail de compte pour être efficace et elle peut être
positive ou négative.
Positive : Le tiers est incité à répondre quelque soit son attitude à l'égard du relevé
adressé par l'entreprise.
Négative : Le tiers n'est appelé à répondre dans ce cas que s'il est en désaccord avec les
écritures de l'entreprise.
L’efficacité de la technique de confirmation directe est subordonnée au respect de certaines règles
pratiques concernant :
- la sélection des comptes à confirmer ;
- la présentation, le contrôle et l’expédition des demandes ;
- l’exploitation des réponses ;
- le traitement des demandes sans réponses.
A- La sélection des comptes à confirmer :
La confirmation peut être exhaustive dans certains cas (banques, contrôle des engagements, par
exemple). Mais, le plus souvent, le commissaire aux comptes fera appel aux techniques de sondages
pour déterminer le nombre de tiers à circulariser et la manière de les choisir.
Les critères de sélection varient en fonction de la nature de la confirmation demandée et visent
dans tous les cas à vérifier l'absence de risques significatifs d'erreurs. C'est ainsi que le commissaire aux
comptes sélectionnera par exemple les fournisseurs ayant les échanges les plus significatifs avec
l'entreprise auditée puisque ces derniers présentent un plus grand risque de non-exhaustivité des
enregistrements de la par de l'entreprise auditée de ses dettes.
Les sélections doivent également être faites selon des critères conduisant à identifier et expliquer
les anomalies possibles. Ainsi, les fournisseurs ayant un solde débiteur important ou les clients ayant un
solde créditeur significatif sont circularisés.
B- la présentation, le contrôle et l’expédition des demandes :
La demande de confirmation est établie par l'entreprise auditée seule habilitée à le faire ; elle
mentionne les faits que la demande est établit suite à la demande du commissaire aux comptes et que la
réponse doit être directement envoyée à l'auditeur. Pour être opérationnelle, une lettre timbrée à l'adresse
de l'auditeur doit être jointe à la demande de confirmation.
C- l’exploitation des réponses et le traitement des demandes sans réponses :
A la réception des réponses, le commissaire aux comptes doit les séparer en réponses conformes et
réponses non conformes. Ce rapprochement est, le plus généralement, effectué par les équipes
comptables de la société auditée. Le rôle de l'auditeur se limitant à contrôler la cohérence des
rapprochements, de vérifier certains montants par sondages et d'expliquer les écarts non justifiés, le cas
échéant.
Comme la circularisation n'atteigne jamais un taux de réponse de 100%, l'auditeur doit recourir à
une méthode alternative pour traiter les non-réponses, celle-ci varie en fonction de la nature du poste en
question et peut consister à un contrôle des documents que ça soient internes à l'entreprise ou émanant
de tiers.
5.2.3. Contrôle documentaire :
Cette technique est certainement la plus connue des méthodes de révision: elle consiste à
rapprocher les enregistrements comptables avec les documents qui sont à l'origine des flux.
Il ne faudra pas perdre de vue que les documents externes ont toujours une force probante
supérieure aux documents émis par l'entreprise, et, à fortiori, aux documents purement internes. En effet,
des erreurs peuvent etre détectées par les tiers et la fraude est plus difficile car elle supposerait une
collusion entre des membres de l'entreprise et des personnes externes.
5.2.4. Contrôle arithmétique :
Comme laisse suggérer son nom, cette technique consiste à exploiter les documents de quelque
nature que soit en effectuant des contrôles arithmétiques visant à détecter les erreurs de calcul qui ont pu
survenir lors de l'établissement de ces documents.
Bien évidemment, cette technique ne s'applique qu'à certains documents d'une valeur significative
par rapport au solde du compte considéré et en considération toujours des seuils de signification que le
commissaire aux comptes s'est fixé.
5.2.5. Analyse, estimation, rapprochement :
Ces techniques visent d'une manière générale à justifier une information à partir de sources
différentes. Elles consistent à comparer les informations qui doivent être semblables alors qu'ils figurent
sur des documents différents.
A ce niveau, le commissaire aux comptes peut se servir d'un outil précieux à savoir les schémas de
vérification des comptes qui permettent de rapprocher de façon aisée les soldes des comptes et ses
mouvements, leur regroupement et facilitent ainsi la détection des erreurs par le vérificateur.
5.2.6. Revue analytique :
Le commissaire aux comptes pratique la revue analytique qui l'amène à s'interroger sur certaines
évolutions globales de postes, d'une période à l'autre, ou sur la cohérence de l'évolution de certains
postes entre eux. Du fait de son aisance, l'examen analytique est utilisé à plusieurs étapes de la mission.
En effet, elle peut suivre l'évolution du contrôle interne et permettre au réviseur de conforter son opinion
sur l'application des points forts de ce contrôle de même qu'elle lui permet, s'il dispose, dés le début de
son contrôle sur les comptes finaux, d'un bilan et d'un compte de résultat déjà établis, d'acquérir une
compréhension rapide des comptes de l'exercice.
L'examen analytique consiste à rechercher les incohérences, notamment à partir du contrôle
indiciaire. Les tests de cohérence servent à comparer des données tirées des comptes de l'entreprise,
entre elles ou avec des indicateurs externes. Ces données sont souvent présentées sous forme de ratios.
Les méthodes de revue analytique sont nombreuses, le commissaire aux comptes devra être apte à
choisir parmi cette large gamme de méthodes celle qui convient le plus à la nature du poste qu'il
contrôle.
Les ratios utilisés sont construits de manière à pouvoir mettre en évidence les variations erratiques
de certains postes des documents financiers; il ne faut pas les assimiler à des indicateurs utilisés en
gestion financière.
Des variations brutales de données ou des ratios très éloignés des normes sont des indicateurs
d'éventuelles erreurs commises durant l'exercice. Tout écart significatif devra faire l'objet d'une étude
particulière et d'explications appropriées de la part de l'entreprise. Ces explications seront vérifiées en
les recoupant avec les autres informations dont dispose le commissaire aux comptes qui pourra décider,
si elles s'avèrent insuffisantes, de les compléter en recherchant d'autres justifications.
L’examen analytique fournit des éléments probants quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la
validité des données générées par le système comptable. Toutefois, l’auditeur doit apprécier le risque
que l’examen analytique auquel il a procédé ne mette pas en évidence des anomalies significatives.
La recherche des causes des aberrations se fera à la fois à partir des documents comptables et par
des entretiens avec les responsables des opérations traitées.
5.2.7. Informations orales :
Les informations orales ne présentent aucune force probante justifiant l'opinion que le
commissaire aux comptes exprimera à propos des comptes annuels. C'est ainsi que l'auditeur ne fera
recours à cette source de données que dans le but de s'informer sur des particularités de l'entreprise ou
lorsqu'il a eu des hésitations quant à l'interprétation de certains documents.
Cependant, l'information orale peut avoir une place primordiale lors de la prise de connaissance de
l'entreprise en absence de procédures écrites formalisant le travail du personnel de l'entreprise.
L'ensemble des travaux effectués par le commissaire aux comptes vise à statuer sur les comptes
annuels eu regard des notions de régularité, de sincérité et d'image fidèle qu'il convient maintenant
d'évoquer.
6- Les notions de régularité, sincérité et image fidèle :
Le commissariat aux comptes vise à exprimer une opinion sur la qualité des principales
informations financières fournies. Cette qualité s'apprécie par rapport à des critères précis. En matière
d'information financière, les critères minimaux retenus, et auxquels il est fait référence dans les rapports
d'expression d'opinion des commissaires aux comptes, sont la régularité et la sincérité d'où découle la
fidélité de l'image donnée. Ces notions méritent d'être précisées. Elles doivent aussi être complétées par
la notion d'exactitude et celles d'utilité et d'efficacité qui se réfèrent à l'audit comptable et financier dans
son essence.
6.1. La régularité :
La régularité signifie La conformité des comptes aux règles comptables et lois en vigueur par
rapport auxquelles elle s'apprécie.
Le contrôle de la régularité suppose l'existence d'un référentiel comptable prédéfini qui, au Maroc,
se compose ; à côté des 7 principes comptables que les entreprises doivent observer ; d'un plan
comptable général et d'un modèle de présentation des états financiers qui, sous réserve d'aménagements
particuliers à certains secteurs d'activité notamment le secteur bancaire, doivent être respectés par
l'ensemble des entreprises marocaines.
L'importance de la régularité et de la normalisation réside dans l'interprétation aisée et uniforme
que tout lecteur puisse faire des états de synthèse en présence de ces qualités.
6.2. La sincérité :
Elle vise le respect ; par le personnel de l'entreprise ; du principe de bonne foi dans la réalisation
de leurs travaux et leur abstention à commettre des fraudes ou des erreurs délibérées.
Le respect de cette qualité devrait être préparé tout au long de la vie de l'entreprise en veillant au
respect du principe de qualité du personnel lors des opérations d'embauche.
6.3. La notion d'image fidèle :
Au-delà du respect des règles admises et de la bonne foi des salariés, les faits traduits au travers de
l'information financière doivent refléter fidèlement la situation financière.
Contrairement à ce qui peut être communément admis, l'image fidèle est une notion délicate à
définir du fait que l'information au titre de laquelle le commissaire aux comptes doit exprimer son
opinion comprend non seulement des informations quantitatives, mais aussi de nombreuses
appréciations qualitatives matérialisées notamment dans le rapport de gestion soumis par les
administrateurs à l'assemblée générale des actionnaires.
Ces dernières peuvent causer un conflit entre les critères d'appréciation des comptes annuels du
fait que les états financiers peuvent revêtir le caractère régulier sans exprimer l'image fidèle lorsque des
événements postérieurs à la clôture de l'exercice, mais connue avant l'arrêt des comptes, ne sont pas pris
en compte pour l'établissement des états de synthèse.
Cet état de fait a conduit le législateur à permettre aux entreprises, sous réserve d'une mention
dans l'annexe, de déroger à certaines règles comptables lorsque ces règles s'avèrent impropres à donner
une image fidèle du patrimoine, de la situation financière ou du résultat de l'entreprise.
6.4. L'exactitude :
Le commissaire aux comptes ne vise pas à obtenir l'exactitude absolue des documents financiers
dont il garantit la fiabilité, à supposer que l'exactitude absolue puisse être atteinte. L'exactitude
comptable n'a pas de signification si ce n'est dans une acceptation arithmétique. En effet, la comptabilité
repose en partie sur des évaluations.
L'objectif du commissaire aux comptes est de vérifier qu'il n'existe pas d'erreur significative ou de
risque d'erreur significative contre laquelle les procédures de contrôle interne de l'entreprise ne sont pas
de nature à la prémunir.
6.5. L'efficacité et l'utilité de l'audit comptable et financier :
L'évolution générale qu'à connu l'audit comptable et financier dans le sens de la diversité des
missions a entraîné notamment deux conséquences. D'une part, le commissaire aux comptes est
désormais beaucoup plus présent dans l'entreprise, beaucoup plus associé aux décisions qui vont
conditionner la qualité de l'information financière, tout en restant un homme indépendant, avec son
autonomie de jugement par rapport à l'entreprise qu'il contrôle. D'autre part, cette évolution du
commissariat aux comptes s'est traduite par une extension importante des travaux et donc du coût de ses
interventions.
Ceci fait que, aujourd'hui, pour s'en tenir aux aspects essentiels, les nouvelles approches
professionnelles du contrôle légal paraissent être marquées par deux types d'objectifs : efficacité et
utilité.
6.5.1. L'efficacité :
L'efficacité doit se traduire par un gain de qualité et par une meilleure maîtrise de l'évolution des
coûts. L'objectif, c'est certifier l'image fidèle, donc la sincérité et non l'exactitude des comptes.
L'approche par les risques, utilisé actuellement et dont la logique repose sur le bon sens, n'est pas
nécessairement familière à tous les commissaires aux comptes, parce qu'elle bannit le systématisme et
qu'elle oblige à faire des choix dans les contrôles. Elle n'en présente pas moins trois qualités majeures :
elle permet l'anticipation des problèmes avant la clôture, l'adaptation des contrôles sur les comptes à
l'environnement de l'entreprise révisée ; enfin, elle répond au désir des entreprises de communiquer
rapidement leurs états financiers.
6.5.2. L'utilité :
Le commissaire aux comptes ne doit pas être mené dans l'exercice de sa mission ; malgré
l'élargissement qu'a connu son domaine d'intervention ; à exprimer des opinions de nature à lui faire
perdre son indépendance ou qui soient sans étroite relation avec la nature de sa mission. Cette idée a
donné lieu à la mise en place par les organisations professionnelles des listes des tâches que le
commissaire aux comptes puisse effectuer et de celles qui transigeraient l'essence de son métier, un réel
progrès pour que le commissariat aux comptes atteigne sa pleine utilité pour l'entreprise.
7- Dossiers : annuels et permanents :
Les commissaires aux comptes peuvent voir leur responsabilité recherchée pour faute
professionnelle et ils devront, pour s'exonérer, être à même de prouver qu'ils ont accompli les diligences
professionnelles normales et que leur opinion était étayée par les conclusions de leurs dossiers de travail.
Cette nécessité de documentation a conduit les cabinets d'audit à normaliser leurs dossiers de
travail, qui se répartissent en deux catégories : des dossiers de contrôle annuel réunissant les papiers de
travail relatifs au contrôle d'un exercice déterminé et des dossiers permanents, qui centralisent des
informations sur l'entreprise ayant un caractère relativement pérenne.
7.1. Les dossiers permanents :
La tenue des dossiers permanents est destinée à laisser à la disposition du commissaire aux
comptes et à mettre à jour toutes les informations historiques nécessaires à la connaissance de
l'organisation, de la structure et des activités de la société et de leur évolution dans le temps.
Ces dossiers comprennent généralement des informations relatives aux principaux sujets suivants :
Présentation générale de l'entreprise ;
Informations d'ordre juridique et social ;
Informations relatives à l'environnement ;
Informations comptables et fiscales ;
Contrôle interne : Ces informations concernent la description des systèmes de l'entreprise
(manuel de procédures, diagrammes de circulation), les tests pratiqués par le commissaire aux comptes
et les conclusions qu'il a pu tirer sur l'organisation de l'entreprise.
Le contenu de ce dossier devra être actualisé et complété au moins une fois par an, dans le cadre
d'une mission de longue durée.
7.2. Les dossiers de contrôle annuel :
Les dossiers de contrôle annuel permettent de :
Comprendre quelle a été la démarche de l'auditeur, depuis la prise de connaissance jusqu'à
l'opinion finale émise, en passant par un certain nombre d'étapes intermédiaires : opinion sur la qualité
du contrôle interne, programme de travail, liste des corrections et reclassements éventuellement
demandés sur les premiers comptes présentés et suivi de leur prise en compte dans la présentation des
comptes définitifs ;
Voir de manière détaillée les vérifications menées par l'équipe d'audit lui permettant de formuler
ses conclusions.
Compte tenu de ce double objectif, les dossiers de contrôle annuels se décomposent ; de manière
habituelle ; en deux grandes parties regroupant les données générales de l'entreprise et celles relatives
aux détails des comptes.
La démarche de l'auditeur doit donc se retrouver dans l'organisation de ses papiers de travail dont
la standardisation en terme de présentation et d'organisation des dossiers n'empêche néanmoins pas des
différences dans les modalités d'organisation entre les cabinets.
La démarche du commissariat aux comptes consiste à aller du général au particulier, pour définir
les contrôles nécessaires et les réaliser, puis à remonter du particulier au général pour aboutir à une
opinion globale sur la qualité des états financiers.
Le commissaire aux comptes ne peut s'empêcher tout au long de sa mission de recourir aux
techniques de sondage.
8- La mise en œuvre des techniques de sondage :
En raison de l'impossibilité matérielle de vérifier l'exhaustivité des opérations, le commissaire aux
comptes met en œuvre tous les moyens qui lui permettent d'acquérir une assurance raisonnable, c'est
ainsi que le sondage a une place primordiale dans son travail. Le sondage consiste à appliquer une
procédure de contrôle à une partie limitée d'un ensemble d'éléments. Il est un outil constamment utilisé
dans la démarche du commissaire aux comptes aussi bien dans l'évaluation du contrôle interne que dans
le contrôle des comptes.
Le commissaire aux comptes étant appelé souvent à procéder par sondages (statistiques ou non), il
lui appartient de s’assurer de la cohérence et la représentativité de l’échantillon permettant d’aboutir à
des conclusions probantes ; comme il lui appartient d’apprécier le risque et la marge d’erreur qui
n'affectera pas la qualité des comptes de l'entreprise.
Notre objectif n'étant pas celui d'approfondir les techniques statistiques de sondage, c'est dans
cette perspective que nous nous limitons à avancer que le sondage pour un commissaire aux comptes
passe par les principales étapes suivantes :
- Définition de l'objectif à savoir l'obtention d'une assurance raisonnable ;
- Définition de la population.
- Choix de la technique : Le commissaire aux comptes a à choisir entre le sondage d'estimation et
celui de détection.
- Détermination de la taille de l'échantillon.
- Sélection de l'échantillon.
- Etude de l'échantillon : Elle diffère selon que l'utilisation du sondage intervient lors de la phase
du contrôle interne ou lors du contrôle des comptes.
En effet, pour ce qui est de la phase du contrôle interne, le travail du commissaire aux comptes ira
dans le sens de l'exploitation de la documentation relative aux cycles qu'il a choisi de contrôler en
profondeur alors qu'en ce qui concerne le contrôle des comptes ; le recours sera accentué aux
caractéristiques statistiques et de chiffrage tels que l'analyse par la moyenne, les écarts ou le quotient.
- Evaluation des résultats et conclusion de la technique :
La réalisation des travaux de sondage pourra mener le commissaire aux comptes soit à trouver le
résultat du sondage satisfaisant soit à le trouver non satisfaisant. Dans ce dernier cas, le commissaire aux
comptes devra augmenter la taille de l'échantillon ou émettre une réserve sur le poste contrôlé.
Il reste à signaler finalement que l'utilisation de la technique de sondage se trouve facilité par le
recours de plus en plus élargi des commissaires aux comptes aux outils informatiques.
Le contrôle effectué sur les comptes se trouve au centre de la mission du commissariat aux
comptes, les dispositions légales obligent toutefois le commissaire aux comptes à effectuer certains
vérifications spécifiques ; déjà annoncées ; qu'il convient de développer.
9- Vérifications spécifiques :
A ce niveau, nous allons essayer de présenter de façon brève et concise les vérifications que le
commissaire aux comptes doit réaliser en plus de la certification des comptes annuels.
9.1. Les conventions réglementées :
La procédure des conventions réglementées répond à une double nécessité :
- Assurer la transparence des opérations sociales effectuées directement ou indirectement avec
les personnes dirigeantes de la société, en informant les associés, et notamment les minoritaires, de
certaines opérations conclues entre la société et les dirigeants ou toute autre personne, dès lors que les
dirigeants y sont même indirectement intéressés ;
- Prévenir les éventuels abus des dirigeants qui, de par leur position dans la société, peuvent
conclure des opérations dans leur intérêt personnel, étant précisé que l’application stricte de la procédure
n’exclut pas la commission de délits.
Le commissaire aux comptes a une mission d’information en vertu de son obligation de soumettre
à l'assemblée générale un rapport sur l’utilité et le bien-fondé des conventions.
Les dispositions légales prévoient plusieurs cas de figure pour les conventions réglementées qu'il
ne convient pas ici de les détailler.
9.2. Actions détenues par les administrateurs ou membres du conseil de surveillance :
Il résulte de l’article 47 (ou 85) de la loi 17-95 que le commissaire aux comptes :
- Doit effectuer, dans le cadre de sa mission générale, un contrôle spécifique des dispositions
relatives aux actions dont les administrateurs ou membres du conseil de surveillance doivent être
propriétaires ;
- Doit signaler dans son rapport général toutes violations des dispositions légales qu’il aurait
constatées au cours de ses contrôles ;
- Engage sa responsabilité en cas d’inobservation des prescriptions relatives aux dites actions qu’il
n’aurait pas signalée.
Lorsque le commissaire aux comptes constate des irrégularités liées aux actions détenues par les
administrateurs ou membres du conseil de surveillance, il en informe le conseil d’administration ou le
conseil du surveillance dans le cadre de l’article 169 afin que celui-ci procède aux régularisations qui
s’imposent et Il en fait mention dans son rapport général.
Le commissaire aux comptes vérifie que le rapport de gestion comprend les informations prévues
par les textes notamment sur les événements passés, la formation du résultat distribuable et la
proposition d’affectation dudit résultat, sur la perception du futur, sur les états de synthèse et sur les
filiales, participations ou sociétés contrôlées.
A la suite des contrôles qu'il a effectué, le commissaire aux comptes ne signale que les erreurs
manifestes et présentant un caractère significatif en faisant des observations et indique les conclusions
de ses vérifications dans son rapport général.
9.5. Documents adressés aux actionnaires :
D'une manière générale, le commissaire aux comptes s'assure de la régularité et la sincérité des
documents adressés aux actionnaires par les dirigeants de l'entreprise. Son travail de vérification porte
sur l'ensemble des documents adressés aux actionnaires inclus ceux qui ne présente pas une
caractéristique purement financière.
Il sera alors en mesure de formuler son opinion qui, dans le cadre de la révision légale, doit être
matérialisée par un ou plusieurs rapports soumis aux actionnaires de la société.
V- La portée des rapports de commissariat aux comptes :
Dans le respect des normes professionnelles de rédaction, le commissaire aux comptes émet
plusieurs types de rapports définis par les textes légaux et réglementaires. Ces rapports vont du rapport
général aux rapports traitant des événements particuliers ou des vérifications spécifiques auxquelles le
commissaire aux comptes a pu procéder.
1- Le rapport général :
1.1. Etablissement et diffusion :
Dans tous les cas, le commissaire aux comptes émet un rapport général de certification, ce
rapport ; qui est communiqué aux actionnaires et lu en assemblée générale fait l'objet d'une publicité
extérieure à l'entreprise dans la mesure où il sera déposé au greffe du tribunal de commerce et publié
éventuellement dans un bulletin d'annonces légales.
Le rapport légal est destiné aux actionnaires de la société afin de les éclairer sur les comptes
présentés devant eux pour approbation, il représente également un élément d'information pour les tiers
de l'entreprise.
La forme de ce rapport est régie par des normes clairement définies permettant de préciser des
notions communes à l'ensemble des types de rapports généraux que peut émettre un auditeur que ça soit
légal ou contractuel.
1.2. Structure :
Le rapport général traduit, en peu de mots, l'opinion du commissaire aux comptes. Son contenu a
été défini par référence aux textes légaux, applicables aux sociétés commerciales. C'est ainsi qu'après
une introduction générale standardisée qui mentionne notamment que les comptes sur lesquels le
commissaire aux comptes va porter une opinion sont ceux arrêtés par l'organe compétent, le texte de
rapport est divisé en deux parties dans lesquels le commissaire aux comptes :
1) Déclare :
Soit certifier que les états de synthèse sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du
résultat de l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de
cet exercice ;
Soit assortir la certification de réserves ;
Soit refuser la certification des comptes.
Dans ces deux derniers cas, ils en précisent les motifs.
2) Fait état de leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de synthèse, des
informations données dans le rapport de gestion de l'exercice et dans les documents adressés aux
actionnaires sur la situation financière de la société, ainsi que sur son patrimoine et ses résultats.
Il reste à souligner que le contenu du rapport légal dépendra de l'opinion donnée par le
commissaire aux comptes.
1.3. Choix de l'opinion :
La véritable difficulté du commissaire aux comptes réside dans le choix de l'opinion selon
l'importance relative des anomalies relevées ou des limitations qu'il aura connu dans l'exercice de sa
mission.
La décision finale du commissaire aux comptes sera tributaire de la classification qu'il effectue des
constatations relevées. Ces dernières peuvent être qualifiées par :
Irrégularité : Lorsqu'une violation des textes de lois, des réglements ou des statuts est constatéé ;
Inexactitude : Il s'agit de la traduction comptable, ou la traduction d'un fait, non conforme à la
réalité ;
Infraction : Représente une irrégularité sanctionnée par des peines de police, des peines
professionnelles ou par des peines afflictives ou infamantes.
Lors de l'accomplissement de sa mission, le commissaire aux comptes peut retenir deux types de
constatations :
Désaccords : concernant l'application que fait l'entreprise des principes et usages comptables.
limitations : Que le commissaire aux comptes peut rencontrer dans la réalisation de ses travaux
notamment celles imposées par des événements extérieurs ou celles imposées par les dirigeants et qui ;
dans la pratique marocaine ; représentent un empêchement réel à la mission.
Le commissaire aux comptes peut écarter ces constatations de son rapport légal lorsqu'il apprécie
qu'elles ne sont pas de lien étroit avec la mission. Dans le cas contraire, il peut les formuler sous l'une
des trois types de formulations suivantes :
Réserves ou refus de certification : lorsque le commissaire aux comptes est en désaccord sur les
comptes présentés ou lorsque les limitions qu'a connu dans l'exercice de sa mission sont tellement
significatives qu'il ne peut s'empêcher d'émettre de réserves ou ; dans les cas les plus graves ; de refuser
de certifier.
Mentions : Elles sont émises lorsque la constatation décelée n'est pas de nature à compromettre
le caractère certifiable des comptes arrêtés, elles peuvent prendre la forme d'observations lorsque le
commissaire aux comptes veut attirer l'attention du lecteur sur l'importance d'un élément en particulier.
Informations : En absence de toute irrégularité, inexactitude ou infraction, le rapport peut
comprendre des informations sur certaines événements particuliers qu'a connu l'entreprise au cours de la
période de contrôle.
Les modèles de rapports que les organisations professionnelles ont élaboré traitent de l'ensemble
des cas possibles. Il ne reste au commissaire aux comptes que vérifier que des événements postérieurs à
la clôture de l'exercice ne sont pas de nature à remettre en cause son opinion.
Afin de faciliter sa mission et d'expliquer tout événement survenu lors de son déroulement, le
commissaire aux comptes entretient des relations étroites avec les dirigeants de l'entreprise à propos de
la rédaction du rapport légal.
2- Communications aux dirigeants :
Le commissaire aux comptes peut, en cours d’année, faire une communication, au moment où il
juge utile, au conseil d’administration, aux dirigeants sociaux et aux responsables.
Cependant, et puisque la loi ordonne qu’il soit convoqué à la réunion du conseil d’administration
qui arrête les comptes de l’exercice écoulé (article 170), il est souhaitable que le commissaire aux
comptes y assiste, ou se fasse représenter, et effectue les communications aux administrateurs que la loi
lui impose au cours de cette réunion, et notamment, les communications sur les comptes.
Une fois les comptes arrêtés par le conseil d’administration, et ses contrôles terminés, si le
commissaire aux comptes aboutit à la conclusion qu’il doit refuser sa certification ou ne la donner
qu’assortie de réserves importantes, il est souhaitable qu’il en informe le conseil d’administration.
C'est ainsi que la présence du commissaire aux comptes à la réunion du conseil d’administration
qui arrête les comptes n’implique de sa part, en aucun cas, approbation de ces comptes.
Le commissaire aux comptes ne peut s’abstenir de signaler des irrégularités à l’assemblée dans
son rapport général, au prétexte que les dirigeants ont été dûment avertis. Une telle pratique, loin
d’alléger la responsabilité éventuelle du commissaire aux comptes, ne pourrait que l’aggraver.
Si, à la relation bipartite commissaire aux comptes /assemblée, est substituée une relation tripartite
impliquant les dirigeants sociaux, il n’en résulte pas qu’une quelconque modification puisse être
apportée aux principes qui gouvernent l’exercice de la mission ; le commissaire aux comptes n’est pris
dans aucun lien de subordination vis-à-vis des dirigeants ; son indépendance reste pleine et entière ; les
dispositions de la loi sont, à cet égard, sans ambiguïté aucune.
Si le rapport de certification représente une obligation légale, il ne constitue toutefois qu'un écrit
minimal qui ne reflète pas vraiment la valeur ajoutée apportée par le commissaire aux comptes.
Cette dernière se trouve davantage reflétée dans les rapports longs, présentant des
recommandations et des demandes de corrections sur les comptes à effectuer avant que ceux-ci ne soient
officiellement arrêtés.
3- Autres rapports :
Le commissaire aux comptes est amené à présenter à l'assemblée générale et aux administrateurs
d'autres rapports notamment les suivants :
Rapport spécial sur les conventions réglementées ;
Rapport sur les situations intermédiaires, dans ce cas, le rapport ne constitue pas une
certification.
Non révélation de faits délictueux dans le cas où il en a réellement eu connaissance. Les cas les
plus fréquents concernent la non révélation de comptes annuels non établis, d'assemblée générale non
tenue ou de bilans falsifiés.
Usage illicite du titre de commissaire aux comptes.
4- La responsabilité disciplinaire :
Toute infraction aux lois, règlements et règles professionnelles, toute négligence grave, tout fait
contraire à la probité ou à l'honneur commis par un commissaire aux comptes, personne physique ou
société, même ne se rattachant pas à l'exercice de sa profession, constituent une faute disciplinaire
passible d'une peine disciplinaire.
Ces peines peuvent aller du simple avertissement jusqu'à la radiation de la liste des experts
comptables en passant par des sanctions moins graves telles que la suspension générale ou limitée de ses
fonctions pour une durée maximale de 5 ans.
5- La révélation des faits délictueux :
En vertu de l’article 169, le commissaire aux comptes doit révéler aux dirigeants les irrégularités
et inexactitudes rencontrées lors de l’exécution de sa mission. Il doit également les révéler à l’assemblée
lorsqu’elles découlent des faits ayant une incidence significative sur le résultat, la situation financière et
patrimoniale de l’entreprise.
Concernant les infractions commises par les dirigeants, le commissaire aux comptes reste
civilement et pénalement responsable, en vertu des articles 180 et 405, si en ayant eu connaissance il ne
les a pas révélées à l’assemblée.
Jusqu'à présent, nous avons traité la démarche du commissariat aux comptes sans s'intéresser
particulièrement à l'informatisation que connaît de plus en plus tant les travaux effectués par le
commissaire aux comptes que les entreprises auditées. En effet, la nature de la démarche dans un milieu
informatisé présente certaines caractéristiques qu'il convient d'évoquer.
VII- Le commissariat aux comptes dans un milieu informatisé :
L'informatique a conduit le commissaire aux comptes à adapter ses techniques de contrôle des
procédures. Il peut aussi utiliser la puissance de l'informatique de l'entreprise pour faciliter ses travaux
de contrôle.
En effet, l'existence, au sein de la société auditée, de données sur supports magnétiques permet au
commissaire aux comptes d'écrire lui-même ses propres programmes qu'il fera tourner sur les fichiers de
l'entreprise pour procéder à un ensemble de vérifications.
Nous allons distinguer à ce niveau deux aspects, l'audit des systèmes informatisés en tant que tel et
les outils informatiques utilisés aujourd'hui par le commissaire aux comptes.
1- L'audit des systèmes informatisés :
La question n'est pas nouvelle, mais ce qu'on doit souligner, c'est l'extension et la généralisation de
cette approche, et donc la nécessité pour les commissaires aux comptes d'investir dans la constitution
d'équipes d'auditeurs informaticiens.
Le fait qu'aujourd'hui la quasi-totalité des traitements comptables soient informatisés, pose le
problème des sécurités informatiques. Or les travaux de révision mettent souvent en évidence des
négligences importantes en matière de contrôle informatique. Quel est l'auditeur qui n'a pas rencontré
dans un système informatisé, et à sa grande surprise, des anomalies prouvant l'absence de contrôles
élémentaires ?
On peut citer, par exemple, des centralisations automatiques qui ne fonctionnent pas correctement,
des calculs faux, ou encore l'impossibilité d'identifier la personne à l'origine d'une opération. Les
contrôles ne sont pas nécessairement au cœur des préoccupations de l'informaticien. Ses préoccupations
premières visent à réaliser un système qui réponde au mieux aux besoins des utilisateurs, mais aussi qui
fonctionne sans trop de problèmes dans le cadre d'enveloppes budgétaires parfois trop étroites.
De plus, l'informaticien n'a pas nécessairement une vision précise de l'impact des erreurs et peut
mettre en place des contrôles équivalents dans des domaines de sensibilité très différente.
Pour s'en tenir à l'essentiel, les principales étapes d'un audit des systèmes informatisés vont être les
suivantes : l'identification des applications (ou cycles) contribuant aux résultats financiers, la
compréhension de chaque application, l'identification des risques potentiels de l'application et des
contrôles (informatiques et manuels) qui devraient empêcher leur réalisation, l'évaluation de
l'environnement informatique dans lequel l'application est maintenue et exploitée, et le test de contrôles.
Cette démarche sera une contribution importante à la mise en œuvre d'une approche par les
risques, car elle permettra de valider ou au contraire d'invalider le système de traitement de production
des données comptables.
La démarche de l'audit comptable et financier ne se trouve en aucun cas remise en cause, il s'agit
tout simplement de l'adapter aux particularités que requiert l'informatisation des systèmes de
l'entreprise.
2- Les outils informatiques :
Après avoir traité de l'audit de l'informatique, nous voulons maintenant évoquer l'audit avec
l'informatique.
Pour s'en tenir là aussi à l'essentiel, nous citerons trois applications qui sont désormais utilisées, à
des degrés différents, dans les cabinets de commissaires aux comptes :
- Les outils d'aide à l'échantillonnage statistique, tels la détermination de la taille des échantillons,
ou la sélection des éléments de l'échantillon.
- Les outils d'interrogation des fichiers qui permettent de travailler sur les fichiers informatiques
du client et de réaliser des contrôles plus rapides et plus exhaustifs. Nous évoquerons quelques exemples
C'est en se basant sur la classification opérée par le P.C.E.C. que notre étude va porter sur une
présentation succincte et brève des états de synthèse bancaires.
La finalité de la présentation n'étant pas celle de la maîtrise de la comptabilité bancaire, la
démarche que nous adoptons s'articulera par conséquent autour d'une présentation brève des opérations
classées dans les postes considérés.
Il reste à signaler finalement que le P.C.E.C. a connu une réforme en 1999 et que notre
présentation va porter sur le P.C.E.C. ainsi modifié.
1- Le Bilan :
Le bilan est le document diffusé dans le public dans le rapport annuel aux actionnaires. Le bilan
d’une banque, à l’instar de celui de toute entreprise, est un état patrimonial des créances et dettes de la
firme à un moment donné du temps : il comprend un actif qui enregistre les avoirs et un passif qui
enregistre les dettes.
Les classes 1 à 3 du bilan enregistrent des opérations d’actif et de passif puisque certaines d'entre
eux présentent la particularité de pouvoir afficher un solde tant débiteur que créditeur ; la classe 4
enregistre exclusivement des opérations de l’actif et la classe 5 exclusivement des opérations du passif.
La présentation adoptée par le P.C.E.C. repose sur un classement des comptes effectué en
opérant des regroupements opérations effectuées en catégories homogènes.
On remarque qu'à l'inverse du plan comptable général, les postes de l'actif et du passif sont
respectivement classés par ordre de liquidité et d'exigibilité décroissantes, cette particularité s'explique
par la faible importance et la moindre exigibilité des éléments situés en bas du bilan.
La comptabilité bancaire consacre en outre une place importante au hors bilan, catégorie qui se
trouve négligée dans le P.C.G., nous proposons d'aborder successivement l'actif, le passif et le hors-
bilan.
1.1. L'actif du bilan :
L'actif d'un bilan de banque enregistre toutes les opérations qui ont donné naissance à un avoir
ou à une créance. Selon le cadre comptable, on peut regrouper les postes de l'actif en quatre classes :
Les comptes de trésorerie et d'opérations avec les établissements de crédit et assimilés ;
Les comptes d'opérations avec la clientèle ;
Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses ;
Les comptes de valeurs immobilisées.
1.1.1. Les comptes de trésorerie et d'opérations avec les établissements de crédit
et assimilés :
Ces comptes qui appartiennent à la classe 1 enregistrent cinq catégories d'opérations :
Valeurs en caisse : Ce poste retrace les avoirs d'une banque sous forme de monnaie métallique et
fiduciaire et de monnaie scripturale détenue sue l'institut d'émission, le trésor public et les chèques
postaux y compris les avoirs extérieurs.
Banques centrales, trésor public, service des chèques postaux : Cette rubrique comprend les dépôts et
prêts d'une banque auprès et d'autres intermédiaires financiers. Il est à signaler que c'est sous cette
rubrique qu'apparaissent les réserves obligatoires qui bien qu'indispensables sont des créances sur Bank-
Al-Maghrib.
Valeurs reçues en pension : Ce poste recense les prises en pension ou achats de valeurs sur le marché
monétaire, il correspond à toutes les opérations de trésorerie qu'une banque excédentaire effectue sur le
marché monétaire.
Opérations internes au réseau doté d'un organe central : englobe les opérations effectuées entre les
banques dans le cadre d'un réseau structuré notamment celui composé de la B.C.P. et des B.P.R.
Opérations en instance, celles effectuées en compensation interbancaire et autres comptes de
provisions pour créances douteuses.
1.1.2. Les comptes d'opérations avec la clientèle :
Dans cette classe sont comptabilisées toutes les opérations avec la clientèle qui donnent naissance
à une créance. On distingue principalement les crédits à la clientèle et les comptes ordinaires débiteurs
de la clientèle. Par clientèle, il faut entendre tous les agents économiques qui ne sont pas intermédiaires
financiers, à savoir les entreprises et les particuliers.
Les crédits à la clientèle sont ceux qui sont distribués sous forme d'escompte d'un effet commercial ou
sous forme d'un crédit de compte. Hormis la classification basée sur l'échéance des opérations de crédit,
le P.C.E.C. propose une présentation des comptes de crédit par nature des opérations financées (crédits à
la consommation, à l'équipement, hypothécaires, ... ).
Comptes ordinaires débiteurs de la clientèle : Il s'agit de crédits consentis sous forme de facilités de
caisse ou de découverts.
Il est à noter que cette classe est d'une nature assez hétérogène du fait qu'elle englobe à côté des
opérations citées ci-dessus, des créances compromises de même que certaines créances immobilisées.
1.1.3. Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses :
Cette classe regroupe tout un ensemble d'opérations dont il est difficile de dire si elles relèvent
d'opérations avec la clientèle ou d'opérations de trésorerie ou encore qui ne se rapprochent d'aucune de
ces classes. Cet ensemble peut être regroupé dans les catégories suivantes :
Les créances que la banque s'est constitué suite à la souscription de bons de trésor ou à l'occasion
d'émission de valeurs mobilières ou la gestion de ces valeurs.
Les diverses créances acquises sur le personnel à l'occasion d'acomptes sur salaires ou sur l'Etat lors
du paiement des différents impôts et taxes. De même que certaines charges immobilisées dont
l'inscription dans les comptes de charges s'étale sur plusieurs exercices.
Les comptes de régularisation et divers qui enregistrent des opérations donnant lieu à :
- Des charges payées d'avance et des produits à recevoir ;
- Des soldes subsistant après compensation des comptes de liaison entre le siège et les agences
situées à l'étranger ;
Banques centrales, Trésor public, service des chèques postaux : Ce poste est l'équivalent du poste
"avoirs en caisse" inscrit à l'actif, il comptabilise les dépôts à vue des banques centrales étrangères, du
trésor public et des chèques postaux auprès de la banque.
Banques centrales, trésor public, service des chèques postaux : Cette rubrique retrace les dettes auprès
des correspondants issus des dépôts de ces correspondants ou des emprunts effectués par la banque. Ce
poste englobe également les emprunts et comptes à terme enregistrant les soldes créditeurs des
opérations de trésorerie.
Valeurs données en pension : Ce poste comptabilise les effets appartenant au portefeuille de la banque
et sont mis en pension ou vendus ferme sur le marché monétaire. Une banque connaissant à un moment
donné un excédent de ses emplois sur ses ressources se porte emprunteuse sur le marché monétaire. Ces
emprunts ont comme support dans la plupart des cas des effets publics ou des effets représentatifs de
crédits antérieurement consentis.
1.2.2. Les comptes d'opérations avec la clientèle :
Dans cette classe sont enregistrées les opérations avec la clientèle qui donnent lieu à la collecte de
ressources sous forme de dépôts à vue et de dépôts d'épargne. au bilan, une distinction est introduite
selon la nature du dépôt sans préoccupation expresse de la nature du déposant, ce qui explique la
subdivision des comptes d'opérations avec la clientèle en trois postes :
Comptes créditeurs de la clientèle : Ces comptes enregistrent les dépôts à vue et à terme de la
clientèle.
Les comptes d'épargne à régime spécial : Sont des comptes dont les modalités d'ouverture, de
fonctionnement et de rémunération dépendent des prescriptions réglementaires spéciales. Au Maroc, Les
comptes d'épargne logement représentent les seuls comptes à régime spécial.
Bons de caisse : Sont des titres émis par les banques et souscrits par la clientèle et sont d'une durée
minimale de 3 mois.
1.2.3. Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses :
Cette classe regroupe les opérations suivantes :
Les opérations sur valeurs mobilières effectuées par la banque pour le compte de sa clientèle donnent
naissance à un certain nombre de dettes ainsi la souscription de valeurs qui ne sont pas encore
matériellement livrées.
Les comptes de régularisation parfaitement symétriques dans leur objet à ceux de l'actif, de même que
les provisions et autres opérations constituant un ensemble assez hétérogène.
1.2.4. Les comptes de capitaux permanents :
Cette classe enregistre les ressources les moins exigibles d'une banque, collectées auprès de tiers
non plus dans le but d'effectuer une opération de dépôt mais dans le but de devenir actionnaire. Elle
comprend :
Provisions pour risques et charges, dettes subordonnées, subventions, fonds publics affectés et fonds
spéciaux de garantie.
Ecart de réévaluation qui enregistre le montant de la réévaluation de même que celui des provisions
réglementées, de même que le compte amortissements réglementés qui fait apparaître les
amortissements dérogatoires.
Les comptes de réserve, le capital et le report à nouveau qui peut figurer ; selon son solde ; à l'actif ou
au passif du bilan
1.3. Le hors-bilan :
Le hors bilan est un ensemble de comptes annexés au bilan qui retrace les engagements futurs ou
virtuels d'une banque et qui n'apparaissent pas au bilan qui ne comptabilise que les créances et dettes
constatées. Dans ce cadre, les rubriques suivantes peuvent être distinguées :
Cautions, avals, autres garanties en faveur des intermédiaires financiers : Cette rubrique enregistre les
engagements pris par une banque de se substituer à une autre intermédiaire financier si celui-ci fait
défaut ou de lui apporter son concours dans le cadre de ligne d'escompte ou de filets de sécurité.
Cautions, avals, autres garanties reçues des intermédiaires financiers : Ce poste comptabilise des
opérations analogues aux précédentes mais effectuées en faveur de la banque dont le hors bilan est
établi.
Ouverture de crédits confirmés en faveur de la clientèle : Il s'agit des montants non encore utilisés de
crédits qu'une banque s'est engagée irrévocablement à consentir à sa clientèle.
Cautions, avals et obligations cautionnées en faveur de la clientèle : Ce sont les engagements par
signature donnés par une banque en faveur de sa clientèle : acceptations, avals, cautions immobilières,
douanières ou fiscales, obligations cautionnées.
Autres engagements en faveur de la clientèle : Ce sont des engagements divers comme les opérations
sur devises au comptant ou à terme ou encore des engagements relatifs à des opérations de crédit-bail ou
de change ainsi que les opérations effectuées sur les options.
Telles sont les principales opérations recensées par les postes du bilan et du hors bilan, leur
incidence financière sur le résultat de la banque se trouve estimée dans le compte de produits et charges
qu'il convient d'étudier à présent.
2 - Le compte de produits et charges :
Le compte de produits et charges ; également soumis à l'assemblée des actionnaires ; enregistre les
flux de décaissement et d'encaissement se produisant au cours d'une année. Les charges sont
comptabilisées au débit et les produits au crédit, que ces charges ou produits relèvent de l'exploitation
bancaire courante ou qu'ils soient exceptionnels.
2.1. Les charges du C.P.C. :
Les charges figurant au débit du C.P.C. constituent la classe 6 du P.C.E.C., pour la commodité de
l'analyse, ces charges peuvent être classées en deux catégories : Les charges issues de l'activité de
collecte de ressources appelées charges d'exploitation bancaire et les charges issues du fonctionnement
de la banque que l'on conviendra d'appeler charges générales d'exploitation.
2.1.1. Les charges d'exploitation bancaire :
En relation avec l'activité de la banque présentée au bilan, les charges issues de tout ce qui relève
de l'activité d'intermédiaire financier d'une banque se décomposent comme en 5 rubriques :
Intérêts et charges assimilées sur opérations avec les établissements de crédit : Sous cette rubrique sont
comptabilisées tous les intérêts, agios et commissions versés aux banques centrales, trésor public,
banques, organismes et établissements financiers qui ont soit laissé des soldes créditeurs à terme soit
effectué des prêts à une banque.
Intérêts et charges assimilées sur opérations avec la clientèle : Cette rubrique comptabilise tous les
intérêts versés aux particuliers et entreprises détenteurs de dépôts d'épargne et bons de caisse.
Intérêts sur les titres de créance émis : Versés aux détenteurs de tels titres.
Charges sur immobilisations en crédit-bail : Il s'agit de charges supportées par une banque qui procède
à des opérations de crédit-bail immobilier pour sa clientèle comme les provisions pour dépréciation de
ces immobilisations.
Autres charges bancaires : Cette rubrique comptabilise un ensemble assez divers de charges dont on
mentionnera les principales : Frais et commissions supportés lors d'opérations d'encaissement ou
d'opérations de change, commissions sur les engagements par signature reçus d'intermédiaires
financiers.
2.1.2. Les charges générales d'exploitation :
Ces charges ne présentent dans le domaine bancaire aucune particularité par rapport aux
entreprises appartenant à des secteurs d'activité jugés de gestion ordinaire.
C'est ainsi que ce poste regroupe les charges de personnel, les impôts et taxes, les frais d'entretien
et de réparations, les primes d'assurance, les frais de transport, de location et de publicité de même que
les dotations aux amortissements et aux provisions de l'exercice.
A côté des charges liées à l'exploitation que ça soient relatives à la gestion bancaire ou relevant du
fonctionnement de la banque ; Se trouvent l'impôt sur les sociétés et les charges non courantes
constituées des pénalités, amendes et moins values sur les cessions d'immobilisations, des titres ou des
participations détenues par la banque.
2.2. Les produits du C.P.C. :
Le crédit du C.P.C. enregistre les produits qui constituent la classe 7 du P.C.E.C. Corrélativement
à la présentation des charges, Il est plus commode de classer les produits en deux catégories : Les
produits d'exploitation bancaire et les produits divers.
2.2.1. Les produits d'exploitation bancaire :
Ce sont ceux qui relèvent directement de l'exploitation de la banque. Ils apparaissent sous cinq
rubriques au crédit du C.P.C. :
Intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de crédit : Cette rubrique a un
contenu tout à fait identique à celle du débit du C.P.C. enregistrant les charges à ceci près qu'il s'agit ici
des intérêts et commissions versés par les intermédiaires financiers auprès desquels la banque détient
des comptes créditeurs à terme ou auxquels la banque a consenti des prêts dans le cadre d'opérations de
trésorerie.
Intérêts et produits assimilés sur opérations avec la clientèle : Cette rubrique comptabilise les intérêts
et commissions versés par la clientèle qui s'est fait consentir les crédits.
Produits de portefeuille titres : regroupent les gains réalisés par la banque qui détient un portefeuille de
valeurs mobilières, ces produits consistent en revenus et en plus-values de cession.
Produis des opérations de crédit-bail : Ce sont les loyers versés par les clients de la banque au titre des
biens donnés en location.
Produits des opérations diverses : A cette rubrique sont comptabilisés les produits réalisés à l'occasion
d'opérations sur titres de participation et d'opérations de change ou à l'occasion d'engagements par
signature. De même, sont enregistrés les quotes-parts des opérations bancaires faites en commun.
2.2.2. Les produits divers :
Sous cette dénomination peuvent être regroupés les quatre rubriques suivantes :
Produits d'exploitation non bancaire : Sont constitués par les revenus des immeubles détenus par la
banque et n'ayant pas fait l'objet d'opérations de crédit-bail ou de location simple et par les revenus issus
de prestations de services ou d'exécution de travaux à façon ne relevant pas de l'activité d'intermédiaire
financier.
Reprises de provisions pour créances et engagements par signature en souffrance et autres éléments
hors exploitation.
Récupération sur créances amorties : Cette rubrique regroupe les créances déclarées douteuses ou
irrécouvrables, et que la banque a pu récupérer en totalité ou en partie.
Produits non courants : Les plus-values réalisées lors de la cession de titres de participation et de
filiales ou d'immobilisations sont inscrites à ce compte ainsi que d'ailleurs les produits sur exercices
antérieurs.
Le C.P.C. ainsi constitué permet une présentation aisée de l'état des soldes de gestion de la banque
conformément aux prescriptions du P.C.E.C.
La connaissance par le commissaire aux comptes du cadre comptable imposé aux banques lui
permet de mettre toutes les diligences nécessaires pour le bon accomplissement de sa mission, il ne lui
reste que de veiller ; avec son équipe ; au respect par les banques des particularités imposées par les
autorités publiques quant à la mise en place d'un contrôle interne efficace au sein de la banque, chose
qui nous amène à s'interroger sur l'étendue de ces dispositions légales et sur ses incidences sur le
déroulement de la mission d'audit légal.
mieux comprendre ces dispositions, il conviendra de présenter les obligations qu'incombent à chacune
des organes de la banque.
1.1. L'organe de direction :
La conception du système de contrôle interne incombe à l’organe de direction (direction générale,
directoire ou toute instance équivalente) qui doit, à cet effet :
Identifier l’ensemble des sources de risques internes et externes,
Définir les procédures de contrôle interne adéquates, ces procédures doivent mentionner tout
particulièrement :
- Les éléments constitutifs de chaque dispositif et les moyens de leur mise en œuvre,
- Les règles qui assurent l’indépendance des dispositifs de contrôle vis-à-vis des unités
opérationnelles,
- Les différents niveaux de responsabilité du contrôle.
Prévoir les moyens humains et matériels nécessaires à la mise en œuvre du contrôle interne.
Elaborer la structure organisationnelle appropriée pour la mise en place du système de
contrôle interne.
Mettre en place le système de contrôle interne, une fois adopté par l’organe d'administration.
Pour ce faire, Il doit désigner un responsable qui relève directement de son autorité et qui a pour tâche
d’assurer un suivi exhaustif du système de contrôle interne et de veiller à sa cohérence, cette personne
devra remettre périodiquement les résultats de ses travaux à l'organe de direction.
En sus de son rôle pour la mise en place du contrôle interne, l'organe de direction doit veiller au
suivi de l'applicabilité des procédures en procédant par :
La vérification, en permanence, de la bonne exécution de la mission confiée au responsable
désigné et du bon fonctionnement global du système de contrôle interne,
La prise des mesures nécessaires pour remédier, en temps opportun, à toute carence ou
insuffisance relevée dans les dispositifs de contrôle.
L’organe de direction doit établir, au moins une fois par an, un rapport sur les activités du
contrôle interne qu’il adresse à l’organe d'administration.
Ce rapport décrit les actions de contrôle effectuées et les insuffisances relevées, notamment au
niveau des domaines que couvre le dispositif de gestion des risques prévu par le Plan Comptable des
Etablissements de Crédit, ainsi que les mesures correctrices y afférentes.
Il doit, dans le cas des établissements qui détiennent le contrôle exclusif d’autres entités à
caractère financier, retracer les activités du contrôle interne au niveau de l’ensemble des entités du
groupe.
Les activités ainsi retracées de l'organe d'administration facilitent le travail du commissaire aux
comptes dans le sens où il se trouvera armé d'une documentation riche en informations sur les
procédures existantes, leur degré de fiabilité et de réponse aux besoins et les corrections qui leur ont été
apportées.
Le volume des travaux du commissaire aux comptes se trouve d'autant plus réduit si on considère
les tâches accomplies par l'organe d'administration.
Cette mission du commissaire aux comptes se trouve facilitée par l'obligation légale pour les
banques d'établir annuellement un rapport sur la surveillance des dits risques qu'il pourra bien
évidemment consulter en application de son pouvoir d'investigation.
Nous procédons à l'examen successif de chaque catégorie de risque tout en veillant à la
présentation, chaque fois que cela est possible, des ratios permettant le contrôle dudit risque.
2.1. Le risque de crédit :
On entend par risque de crédit, le risque qu’un client ne soit pas en mesure d’honorer ses
engagements à l’égard de l’établissement de crédit.
Le dispositif de contrôle du risque de crédit doit permettre de s’assurer que les risques auxquels
peut s’exposer l’établissement de crédit, du fait de la défaillance de la clientèle, sont correctement
évalués et régulièrement suivis.
C'est ainsi qu'avant l'octroi du tout crédit, les organes compétents doivent procéder à l’évaluation
du risque de crédit en prenant en considération, notamment, la nature des activités exercées par le
demandeur, sa situation financière, la surface patrimoniale des principaux actionnaires ou associés, sa
capacité de remboursement et, le cas échéant, les garanties proposées.
Elle prend également en compte toutes autres informations permettant une appréciation plus
complète du risque tels que la compétence des dirigeants et l’environnement économique dans lequel le
demandeur de crédit exerce son activité. Cette évaluation donne lieu à l’attribution, à chaque client,
d’une note par référence à une échelle de notation interne.
Les risques de crédit encourus sur une même contrepartie (client individuel ou groupe de
personnes physiques ou morales liées entre elles et présentant un risque unique pour l’établissement de
crédit) doivent être recensés et centralisés quotidiennement. Ceux encourus par secteur, pays ou zone
géographique doivent l’être au moins une fois par mois.
De même, les risques de crédit encourus sur des clients bénéficiant de concours relativement
importants doivent faire l’objet d’une surveillance particulière, tant sur une base individuelle qu’au
niveau du groupe. A ce niveau le ratio :
Total des fonds propres sur un même bénéficiaire Doit être inférieur à 7%.
Fonds propres nets
Les concours qui, au regard de la réglementation en vigueur, sont considérés comme créances en
souffrance doivent être enregistrés dans les comptes appropriés du Plan Comptable des Etablissements
de Crédit et donner lieu à la constitution des provisions requises.
Les encours des créances en souffrance ainsi que les résultats des démarches, amiables ou
judiciaires, entreprises pour leur recouvrement doivent être régulièrement, et à tout le moins deux fois
par an, portés à la connaissance de l’organe d'administration. Celui-ci doit également être tenu informé
des encours des créances restructurées et de l’évolution de leur remboursement.
C'est ainsi que l’ensemble des facteurs de risque global de taux d’intérêt ainsi que leur impact sur
les résultats et les fonds propres doivent être identifiés et évalués. En plus, Les paramètres et les
hypothèses retenus pour l’évaluation du risque global de taux d’intérêt doivent être choisis en tenant
compte notamment du niveau d’activité de l’établissement de crédit sur les différents marchés et doivent
faire l’objet de réexamens périodiques pour s’assurer de leur cohérence et de leur validité au regard de
l’évolution de la structure des activités exercées et des conditions du marché.
De justifier toute information par une pièce d’origine à partir de laquelle il doit être possible
de remonter par un cheminement ininterrompu au document de synthèse et réciproquement.
Et d’expliquer l’évolution des soldes d’un arrêté à l’autre par conservation des mouvements
ayant affecté les postes comptables.
La mission du commissaire aux comptes se trouve donc facilitée, cela n'empêche néanmoins que
sa compétence et son professionnalisme soient appelés plus que jamais du fait de l'importance des
établissements de crédit dans la structure financière du pays et par conséquent de l'opinion émise sur les
comptes annuels. Chose qui sera explicitée lors de la présentation de la mission qui s'est déroulée dans
une banque et qui visait la certification des comptes arrêtés le 31/12/2001.
III- Présentation de la mission :
Dans le cadre de l'organisation spécifique que caractérise les établissements de crédit, la mission
de certification des comptes ; à laquelle j'ai pris partie ; a été confiée au géant cabinet d'audit "Price
Waterhouse" qui se chargera du contrôle des opérations bancaires les plus importantes pour confier le
reste des travaux de commissariat aux comptes dans chaque région à deux cabinets du pays, regroupés
en équipe pour répondre à l'obligation légale de co-commissariat aux comptes pour les établissements de
crédit.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la mission à laquelle j'ai assisté, il s'agit d'une mission permanente
de co-commissariat aux comptes d'une durée de 3 ans et visant le contrôle des comptes les moins
importants de l'établissement de crédit.
La réforme qu'a connu le P.C.E.C. accentue l'intérêt de la mission à ce moment du fait que les
fraudes et les erreurs délibérées deviennent plus aisées dans de telles circonstances.
Avant de commencer à expliciter les contrôles effectués et les défaillances observées au niveau de
chaque compte vérifié, il nous apparaît judicieux de présenter les principales étapes du déroulement de
la mission et le programme de travail proposé pour sa bonne conduite, tout en sachant que notre intérêt
portera particulièrement sur les comptes de la banque arrêtés le 31/12/2001.
1 - Les principales phases de la mission :
Le déroulement de la mission comporte le respect d'un certain nombre d'étapes qui se présentent
successivement comme suit :
Réception avis désignation de la part de la direction de la banque.
Envoi par le commissaire aux comptes d'une lettre d’acceptation du mandat de commissariat aux
comptes pour la période 2001-2003.
La réalisation de ses deux premières étapes ne nécessite pas un renouvellement pour chaque
exercice de la mission. Les étapes ci-après nécessitent par contre un accomplissement pour chaque
exercice pour lequel un rapport de commissariat aux comptes va être dressé.
Envoi par le commissaire aux comptes d'une lettre mentionnant les volets à auditer avec pour
chaque volet l'état des documents à mettre à la disposition du commissaire aux comptes, les comptes à
examiner recouvrent la trésorerie, les immobilisations, personnel, prêts, frais généraux et les capitaux
propres, à ce niveau le commissaire aux comptes fait connaître à la banque l'étendue de ses interventions
et le programme général de la mission qui se forme par les quatre phases suivantes:
- Obtenir les états des existants (caisse, caisse devises, effets, ...) provenant des agences de la banque et
s'assurer que les soldes y figurant sont conformes aux soldes comptables. Obtenir confirmation de
B.A.M.
- exploiter les rapports de l'inspection générale sur les missions réalisées au siège ou dans les agences de
la banque.
- conclure sur les comptes de trésorerie actif et passif.
2.2. Immobilisations et amortissements :
Le programme de travail sur les immobilisations et amortissements est long et comporte la
vérification de plusieurs éléments pour que le commissaire aux comptes puisse s'assurer de la sincérité
des écritures comptables, il exige l'accomplissement des opérations suivantes :
Obtenir ou préparer un tableau récapitulatif présentant les mouvements des valeurs brutes,
amortissements et valeurs nettes, par catégories d'immobilisations (acquisitions, cessions, transferts,
amortissements ou tout ajustement intervenu au cours de l'exercice), il s'agit donc de :
- Vérifier que les soldes correspondent aux soldes de la balance générale et les montants repris à
l'ouverture à ceux de la clôture de l'exercice.
- Examiner le tableau récapitulatif pour s'assurer qu'il n'y a aucune omission
- S'assurer de l'exactitude arithmétique du tableau
- S'assurer de la concordance avec le montant des amortissements passés en charges
Effectuer les travaux suivants afin de valider les principes et méthodes comptables utilisés :
- Décrire les méthodes comptables en vigueur, en particulier la durée de vie des immobilisations,
les critères d'immobilisation et les méthodes d'amortissement
- S'assurer de la pertinence de ces méthodes comptables (durée de vie des immobilisations,
critères d'immobilisation, ....)
- Vérifier que ces méthodes sont conformes aux principes comptables admis
- S'assurer que les méthodes comptables décrites sont respectées
- Vérifier que la permanence des méthodes est assurée.
S'assurer que les acquisitions d'immobilisations sont justifiées et réelles en veillant à vérifier les
assertions suivantes : Choix du fournisseur, acquisition autorisée, bon de commande, bon de livraison,
facture conforme, comptabilisation correcte, mention du règlement sur la facture.
Obtenir les titres de propriété des bâtiments et constructions et demander, le cas échéant confirmation
directe à la conservation foncière
Analyser les variations des comptes d'entretien et de réparation, expliquer les variations et sélectionner
des montants significatifs. Les pointer aux pièces justificatives et vérifier que ces montants n'auraient
pas dû être immobilisés.
Noter le traitement comptable concernant le matériel de transport utilisé par la banque (immobilisation
; crédit-bail ; location) et demander le cas échéant les contrats justificatifs.
Demander le registre des immobilisations ou le fichier équivalent permettant le suivi physique des
immobilisations.
S'assurer qu'un inventaire physique est périodiquement effectué et obtenir un état des immobilisations
à la fin de l'exercice.
Effectuer un test de cohérence entre le montant des amortissements et le montant inscrit des
immobilisations dans les états de synthèse.
Conclure sur les comptes d'immobilisations et amortissements.
2.3. Les capitaux propres :
Les opérations formant le programme de travail de vérification des capitaux propres sont les
suivantes :
Obtenir ou établir un tableau récapitulatif faisant ressortir les mouvements des différentes rubriques
des capitaux propres
Apprécier l'évolution des soldes et s'assurer que les variations sur l'exercice sont bien expliqués et
qu'aucun mouvement n'a été omis
Vérifier les mouvements de l'exercice par rapprochement avec les décisions d'assemblée générale et
les statuts de la banque
Vérifier que les montants distribués sont en accord avec :
- Les statuts et avec les droits attachés aux différentes catégories de parts
- Les procès-verbaux de l'assemblée et des organes de gestion
Conclure sur les fonds propres.
2.4. Charges de personnel :
Ce poste ; de part sa nature ; présente un risque élevé de fraude et sa vérification suppose la
réalisations des tâches ci-après :
Obtenir ou établir une description des procédures en matière de gestion du personnel (recrutement,
suivi administratif, préparation et traitement de la paie ...) et relever les faiblesses éventuelles qu'elles
comportent
Sélectionner 10 dossiers dont 3 cadres et 7 employés et vérifier qu'ils comprennent tous les documents
requis par les procédures internes de la banque (lettre d'engagement, autorisation du salaire et des
primes, bulletins de paie, demandes et courrier administratif ...)
Obtenir ou préparer une feuille maîtresse des charges de personnel, présentant les chiffres comparatifs
de l'exercice suivant et effectuer le travail suivant :
- Vérifier l'exactitude arithmétique
- Vérifier que les soldes de l'exercice correspondent à ceux de la balance générale et les
comparatifs à ceux de l'année précédente
- revoir la feuille maîtresse pour détecter les omissions éventuelles et les éléments inhabituels
effectuer des rapprochements entre les chiffres de la comptabilité et ceux des déclarations CNSS et
IGR.
Réaliser une revue analytique des salaires et valider l'augmentation des salaires suite aux recrutements
ou aux décisions d'augmentation
Etablir une évolution mensuelle des salaires et obtenir les explications des variations constatés d'un
mois à l'autre
Déterminer le salaire moyen par employé et le comparer à celui des autres agences.
Choisir 10 dossiers de prêts au personnel dont 6 crédits immobiliers et 4 autres crédits et vérifier que
ces prêts sont supportés par les éléments requis par les procédures internes de la banque
S'assurer notamment qu'il existe dans le dossier : La demande de prêt, l'autorisation par le responsable
habileté, la garantie normalement exigée, l'échéancier de remboursement, les prélèvements sur le salaire
mentionnés sur le bulletin de paie
s'assurer que les prêts sont accordés à des conditions autorisées par le niveau hiérarchique habileté et
que ces conditions sont admises sur le plan fiscal.
2.5. Frais généraux :
Les frais généraux sont constitués par les charges externes à savoir : Loyer, frais de publicité,
entretien et réparations, honoraires, téléphone, électricité,.....
Pour atteindre les objectifs du contrôle de ce compte, l'équipe de commissariat aux comptes s'est
proposé de réaliser les opérations suivantes :
Décrire ou obtenir la procédure relative au frais généraux : Pouvoirs et plafonds
Etablir les chiffres comparatifs entre l'exercice en cours et l'exercice précédent
Etablir les chiffres comparatifs entre le budget établi et les réalisations
Analyser la cohérence de l'évolution des frais généraux par rapport à l'évolution globale de l'activité de
la banque et par rapport aux prévisions
Sélectionner 6 factures significatives par poste de charges et valider l'autorisation des commandes, la
réalité et l'exactitude des montants comptabilisés (bon de réception, facture,...)
Vérifier l'exhaustivité des charges à caractère périodique : Eau, électricité et divers abonnements
Obtenir les pièces justificatives des 5 dernières opérations de l'exercice audité et celles des 5 premières
opérations de janvier de l'exercice suivant et vérifier le respect du principe de séparation des exercices
Conclure sur les frais généraux
Les programmes de travail ainsi élaborés nous a permis de dresser des tableaux dans lesquelles
seront mentionnées les lacunes et les défaillances observées pour chaque compte.
3 - La synthèse du contrôle des comptes :
Les travaux effectués par l'équipe de commissariat aux comptes tout au long de la mission
devraient permettre au responsable de cette dernière d'établir un rapport reprenant son opinion sur les
comptes annuels arrêtés le 31/12/2001.
Dans ce sens, et pour faciliter la rédaction du rapport, nous allons présenter dans un tableau
synthétique les anomalies relevées dans chaque compte vérifié, et qui ; à nos yeux ; paraissent d'une
importance notable pour réclamer l'attention du commissaire aux comptes.
Le tableau des anomalies se présente sous la forme suivante :
Comptes vérifiés Les anomalies relevées Les éventuelles recommandations
Les comptes de Les comptes de trésorerie ne
trésorerie présentent aucune anomalie
significative de même que le
contrôle de certains éléments de ces
comptes ne ressort pas de la
compétence du cabinet notamment
la vérification du montant de la
réserve monétaire calculée.
Les comptes L'analyse de cohérence entre les Les recommandations qui peuvent être
d'immobilisations et montants figurant au bilan et à la formulées en vertu des anomalies
d'amortissements balance et dans les tableaux relevées peuvent être regroupées en ce
d'immobilisations et qui suit :
d'amortissements ne permet de Le respect des critères
relever aucune incohérence. d'immobilisation communément
Cependant, on note les anomalies admises.
suivantes : Le respect des procédures quant à la
Le choix de fournisseur n'est pas réalisations des acquisitions.
toujours opéré selon les procédures tout montant enregistré doit être
d'usage dans la banque. justifié par une facture authentifiant la
Le compte entretien et réparation dépense.
des immobilisations enregistre des La réalisation des contrats avec
dépenses non justifiées de même que certaines sociétés pour la justification
des charges personnelles sans lien des charges (telles que les charges
avec l'exploitation de la banque. relatives au gardiennage, magasinage,
En se basant sur les constatations ci-dessus, et en se référant sur la vérification des états de
synthèse, leur conformité avec la balance générale et sur les visites des lieux qui ont été effectuées, nous
devrons être capables de rédiger un rapport de commissariat aux comptes pour l'exercice arrêté le
31/12/2001 en précisant que ce rapport est rédigé à titres indicatif et personnel et n'engage en aucun cas
ni la responsabilité de son émetteur ni englobe les conditions de forme nécessaire pour être de force
probante pour les tiers notamment la signature des co-commissaires aux comptes.
4 - Le rapport du commissariat aux comptes :
Pour la rédaction du rapport du commissariat aux comptes, les normes ont prévu des modèles de
rapports à émettre variant dans leur contenu suivant la nature des constatations relevées par l'équipe du
commissariat aux comptes et en considération de l'influence qu'a ces constatations sur les comptes
annuels.
Suivant les remarques que nous avons pu formuler durant notre assistance aux séances de contrôle
des comptes, les constatations peuvent être regroupées en deux catégories à savoir :
Des limitations au travail de l'équipe de commissariat aux comptes imposées par le personnel
de l'établissement et s'articulent autour de leur retard dans la mise à la disposition de l'équipe les
documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission.
Des désaccords à propos de la comptabilisation de certaines charges de la banque qui ne
respectent pas le principe de séparation des exercices ou les critères d'immobilisation en vigueur.
Ces constatations nous semblent sans importance significative pour justifier l'émission de réserve
dans le rapport légal, c'est ainsi que le rapport; qui ne comportera que certaines observations prendra la
forme suivante :
RAPPORT DE
COMMISSARIAT AUX COMPTES
Exercice clos le 31/12/2001
Mesdames et messieurs
Conformément à la mission qui nous a été confiée par votre Assemblée Générale, nous
avons procédé à l’audit des états de synthèse , ci-joints, au 31 décembre 2001, lesquels
comprennent le bilan, le compte de produits et charges, l’état des soldes de gestion, et l’état des
informations complémentaires (ETIC) relatifs à l’exercice clos à cette date.
Ces états de synthèse qui font ressortir un total actif et passif de 6.303.623.000 Dh et un
bénéfice net de 58.309.000 Dh (chiffres arrondis) sont la responsabilité des organes de gestion
de la banque. Notre responsabilité consiste à émettre une opinion sur ces états de synthèse sur
la base de notre audit.
Nous avons effectué notre audit selon les normes de la Profession. Ces normes requièrent
qu’un tel audit soit planifié et exécuté de manière à obtenir une assurance raisonnable que les
états de synthèse ne comportent pas d’anomalies significatives. Un audit comprend l’examen,
sur la base de sondages, des documents justifiant les montants et informations contenus dans
les états de synthèse. Un audit comprend également une appréciation des principes comptables
utilisés, des estimations significatives faites par la Direction Générale ainsi que de la
présentation générale des comptes. Nous estimons que notre audit fournit un fondement
raisonnable de notre opinion.
L’examen auquel nous avons procédé est limité par :
Délai de remise des documents nécessaires pour le contrôle
Absence de manuels de procédures de contrôle interne, indisponibilité des rapports d’audit
antérieurs, insuffisance de moyens pour réaliser les tests d’existence, ....
Nonobstant ces limitations, notre démarche a été orientée autour des volets suivants :
Contrôle de concordance entre la balance générale et l'établissement des états de synthèse.
Revue de résultat et de la procédure d'inventaire physique des immobilisations.
Appréciation des réserves énoncées dans les rapports de commissariat aux comptes des
exercices antérieurs quant à leur objet au cours de l'exercice.
Contrôle limité de certains comptes.
Les travaux entrepris nous ont permis soulever les observations suivants :
L'organisation administrative de la banque s'est améliorée considérablement. Cependant, il est
observé au sein des départements comptables et financiers un manque en moyens humains nécessitant
des efforts supplémentaires pour la réalisation de l'ensemble des travaux qu'engendre la croissance
continue de la banque.
Inventaire des immobilisations :
- L'actif de la banque fait ressortir un total des immobilisations de 137.345.000 Dh, soit
un accroissement de 7,27 % par rapport à l'exercice 2000.
- L'inventaire des immobilisations réalisé par le personnel de la banque fait ressortir un
certain nombre de défaillances qu'il convient de réajuster.
Provisions et reprises sur provisions :
Nous n'avons pas effectué de diligences particulières concernant le classement des créances en
souffrance et leur couverture par des provisions suite à des dépréciations. Cependant, on note une forte
progression de 37,38 % des dotations aux provisions en cours de l'année 2001 par rapport à l'année
2000.
Une fois le rapport de commissariat aux comptes élaboré, il ne nous reste que mentionner que
la pratique du commissariat aux comptes au Maroc rencontre des difficultés considérables du fait de la
résistance des institutions contrôlées à communiquer les informations nécessaires au bon déroulement de
la mission.
Il nous semble enfin qu'en plus de l'indépendance et de la compétence, la pratique du métier
appelle encore plus la sagesse du commissaire aux comptes.
Conclusion
Le commissariat aux comptes représente une réflexion continue et renouvelée qui doit être
constamment modelée en fonction du développement des exigences des entreprises et des
pouvoirs publics.
De nouvelles interrogations ne cessent d'agiter la matière ; les quelques questions qu'avec
beaucoup de prudence nous avons essayé de présenter nécessitent que des personnalités
compétentes puissent leur donner au moins une substance, sinon une réponse.
Prenons donc acte des axes essentiels de ce développement récent du commissariat aux
comptes. Ils permettent d'identifier la problématique du futur à propos duquel il faut
s'interroger.
Nous retiendrons d'abord les progrès de la mission de base du contrôleur légal des
comptes, la certification. D'abord son approfondissement : il a fallu attendre 1993 pour voir
introduire dans l'ordre juridique les principes comptables au moins certains d'entre eux. C'est
une consécration bien nécessaire pour le droit comptable. Mais les juristes ne peuvent s'estimer
complètement éclairés et la tâche ne peut être considérée comme achevée : L'image fidèle, pour
ne prendre que cet exemple, garde ses mystères, et ils aimeraient bien savoir par exemple,
incrimination pénale oblige, ce qu'est un bilan ne donnant pas une image fidèle ! Ceci pour
constater simplement qu'il y a un chantier immense ouvert aux progrès de la théorie comptable
et de son indispensable traduction juridique.
Ensuite l'extension de la mission : Depuis que la taille économique, et non plus la forme
juridique, constitue le critère de l'intervention du commissaire aux comptes, à la notable
exception des sociétés par actions, il était évident que cette exception serait un jour ou l'autre
remise en cause. La question est devenue brûlante, et elle fera certainement l'objet de larges
débats entre les groupes possédant le pouvoir législatif.
Le deuxième trait que nous relevons dans cette dynamique du commissariat aux comptes
est la prolifération, dans la législation, des missions particulières, c'est-à-dire celles qui
devrait traduire mieux qu'elle ne le fait actuellement la globalité de l'audit annuel. Cette
modernisation devrait se faire en y intégrant trois paramètres essentiels.
D'abord les progrès – internationaux – de la science comptable ; ils auront pour effet de
compléter et même renouveler les principes de la matière et imposeront corrélativement de
nouveaux devoirs aux contrôleurs.
Ensuite les progrès de la technique professionnelle, eux aussi internationaux, ne serait-ce
qu'en raison de leur diffusion à l'échelle du monde par les grands réseaux internationaux
d'audit ; ceux-ci en sont les acteurs, parce qu'ils ont l'expérience et les moyens de l'innovation :
cet aspect opératoire, de toute première importance, devra être pris tout particulièrement en
compte pour améliorer la compétence des acteurs et renforcer l'homogénéité des techniques
utilisées.
Enfin, troisième paramètre, et ce n'est pas le moindre, cette évidence que le contrôle légal
doit répondre aux besoins des entités contrôlées. Dans la compétition mondiale des plus
grandes entreprises, on sait le rôle de l'information financière, où le contrôle légal doit
apporter une garantie indispensable de sécurité.
Le second axe de développement de la mission, que nous avons déjà évoqué, est celui du
contrôle légal non comptable. Celui-ci se développant, le commissaire aux comptes devrait-il
changer son titre en un autre plus large, celui de commissaire à la légalité, ou à la régularité,
ou à la continuité de la vie de l'entreprise ? C'est une spécificité inspirée de la législation
française qui nous place à l'avant-garde des législations du reste des pays : nous faisons
évidemment allusion entre autres à l'obligation de révélation et à la mission d'alerte.
Au terme de ce travail, je ne peut laisser échapper l'occasion d'exprimer ma vive gratitude
à l'ensemble du personnel de la fiduciaire, qui n'ont pas épargné d'efforts pour que cette
expérience me soit bénéfique, et qui m'ont fait sentir tout au long de mon séjour au cabinet, un
plaisir pour le travail et la collaboration entre les membres du cabinet.
En effet, cette expérience m'a permis; d'une part; d'observer sur le terrain l'ensemble des
techniques d'audit utilisées par les commissaires aux comptes dans leur travail, et d'autre part;
elle m'a servi à mettre en application mes connaissances théoriques et de tester leur
applicabilité sur le terrain, et ce dans le cadre de ma participation à la mission de
commissariat aux comptes au niveau d'un établissement de crédit..
C'est dans cette perspective que nous avons essayé; lors de la dernière partie de ce
travail; de présenter l'ensemble des normes régissant la pratique du métier tout en essayant
d'être le plus exhaustif possible dans la présentation de la démarche d'audit légal , des
méthodes et pratiques du commissariat aux comptes .
Notre objectif étant de présenter l'intérêt de la démarche, des techniques et des méthodes
pour aboutir ; à travers une analyse poussée et une cohérence dans l'enchaînement des
travaux ; à formuler une opinion motivée et justifiée sur les comptes annuels de la firme.
En effet, les normes professionnelles sont tellement complets qu'ils permettent une
réalisation fructueuse de l'ensemble des travaux du commissaire aux comptes quelque soit la
mission qui lui est confiée.
Cependant, le commissaire aux comptes demeure le seul capable à en faire usage et à
déterminer la nature des travaux qu'il sera tenu de réaliser compte tenu des particularités de
chaque mission.
Références bibliographiques
Danièle BATUDE, " L'audit comptable et financier " Editions Nathan, Paris, 1997.
Jean luc-siegwat, " Comptabilité approfondie et révision comptable "
Les recherches du CREDA publiés sur son site web dont l'adresse est la suivante :
http://www.ccip.fr/creda
ANNEXES