Vous êtes sur la page 1sur 8

Le médiateur

Diwan Al Madhalim

Introduction

Dés le lendemain de l’indépendance, le Maroc s’est intéressé à asseoir


les bases d’un Etat de droit par non seulement la mise en place d’un
dispositif constitutionnel et législatif, mais aussi en s’employant
activement et progressivement à consolider et améliorer la notion des

1
droits de l’homme, d’ailleurs le Maroc n’a pas manqué de s’inscrire dans
la dynamique des droits de l’homme en s’engagent solennellement en
faveur de leur promotion et leur protection.

Cet engagement se traduit par la consécration constitutionnelle d’une


part, et par l’adhésion à de nombreuses conventions internationales
vouées à la cause, qui ont fait l’objet de ratification et de publication au
bulletin officiel, ce qui leur donné une place importante dans l’ordre
juridique interne.

Mais il faut signaler également que l’engagement du Maroc en faveur des


droits de l’homme, se manifeste pour une partie bien importante dans la
création de diverses institutions internes telles que le conseil consultatif
des droits (CCDH) de l’homme créée en 1990 et le médiateur « Diwan Al
madhalim » sur lequel repose le travail ci-présent.

Ainsi dans le souci de conduire le royaume vers plus d’équité et de


justice, dans l’intérêt d’asseoir les bases d’un Etat militant en faveur des
droits de l’homme.

Dans la préoccupation de renforcer l’autonomie du conseil consultatif des


droits de l’homme, élargir ses compétences mais aussi le dégager des
plaintes à caractère administratif et finalement afin d’établir une
institution chargée de réparer les injustices incompatibles aux impératifs
d’équité et préjudiciables aux citoyens que « Diwan Al madhalim »
équivalent d’un office d’un ombudsman fut constitué le 9 décembre
2001 par le dahir n 1-01-298, complémenté par le règlement intérieur de
l’institution qui énumèrent expressément les motifs de la création du
Diwan, son organisation, ses attributions et celle de wali Al Madhalim et
ses délégués.

A savoir que notre travail reposera limitativement sur le rôle et les


attributions du médiateur et de wali Al Madhalim (partie I), et entamer
ensuite la procédure de la présentation et d’instruction des doléances et
des plaintes qui occupe une partie d’une importance majeure dans le
règlement intérieur de l’institution (partie II).

Partie I : Diwan al madhalim, wali al madhalim :


rôles et attributions
1) les attributions de Diwan Al Madhalim :

S’inspirant à la fois du droit public et du droit comparé, le médiateur est


chargé principalement selon l’article premier du dahir portant sur sa
création, de promouvoir l’intermédiation entre les citoyens individus et
groupes d’une part et les administrations et tout autre organisme
détenant une puissance publique d’autre part.

2
De ce fait, le rôle majeur de Diwan Al Madhalim est de réparer les
injustices dont le citoyen marocain peut être victime, par des
propositions et des recommandations susceptibles de rétablir des droits
et de contribuer à l’amélioration du fonctionnement du système
administratif pour le bien du citoyen, ainsi que l’élimination de toute
atteinte au traitement administratif efficace dans les affaires de citoyen.

Dans ce cadre, cette institution est considérée comme un instrument


correctif de l’administration abusive, et un moyen d’incitation au respect
des droits du citoyen marocain.

Jouissant d’une autonomie par rapport aux organes exécutifs, législatifs


et judiciaire qui lui permet de mener ses missions avec toute impartialité,
le médiateur exerce un contrôle d’orientation et de redressement par ses
observations et recommandations afin de simplifier les procédures, en
préparant des conditions favorables à une administration citoyenne
proche du citoyen pour but de permettre à ce dernier de bénéficier des
prestations de l’administration dans les meilleures conditions.

2) le rôle et les missions de wali al Madhalim :

Selon l’article 3 du règlement intérieur, wali Al Madhalim, est le


représentant légal et le porte parole du médiateur, il le représente vis-à-
vis de l’Etat et des tiers.

Nommé par dahir pour 6 ans renouvelable, il est également membre


avec voix délibérative du conseil consultatif des droits de l’homme,
conformément au dahir portant sur la réorganisation de ce dernier.

Avec l’autorisation du chef d’Etat, wali Al Madhalim, est en droit de


désigner et révoquer ses délégués ministériels et régionaux, qui sont
chargés de l’assister dans l’exercice des missions qui lui sont dévolues.
Ainsi il agit en son nom et peut déléguer sous sa responsabilité une
partie de ses pouvoirs à ses délégués, qui sont tenus à leur tour au
secret professionnel pour tout ce qui concerne les faits, les documents et
les informations dont ils ont connaissance à l’occasion de l’exercice de
leur fonction.

La principal mission de wali Al Madhalim, est de procéder à toute


enquête sur les faits entrant dans sa compétence, pour ce, il entreprend
les investigations nécessaires afin d’établir la réalité des faits portés à sa
connaissance l’étendue des préjudices et l’appréciation qu’il convient de
leur donner et afin de lui faciliter la tache, les chefs d’administration ou
autres organismes doivent à leur tour faire preuve de coopération avec

3
le médiateur, en lui communiquant des documents relatifs aux plaintes,
à l’exception bien entendu de ceux couverts par le secret d’Etat.

Wali Al Madhalim peut également être saisi par le président du CCDH


destinataires de plaintes qui relèvent des compétences de Diwan Al
Madhalim.

Ainsi, la charge d’examiner les doléances et plaintes tombe sur wali Al


Madhalim, dans le but de réparer les injustices contre les victimes de
décisions ou d’activités jugés contraire aux principes de justice et
d’équité.
De ce fait wali Al Madhalim entreprend toute démarche de médiation en
l’occurrence la conciliation, puis adresse des recommandations et des
observations aux administrations et établissements concernés.

Outre ces attributions, le wali se doit d’établir un rapport pour le CCDH,


sur les questions concernant la promotion des droits de l’homme.

Il doit soumettre également un autre rapport annuel au chef d’Etat sur le


bilan de ses activités, ce rapport est publié ensuite en totalité ou en
partie au bulletin officiel.

Et enfin un rapport doit être présenté au premier ministre, muni de


suggestions de portée générale sur les mesures de nature à faire justice
aux doléances qui lui sont soumises, ainsi que des propositions
concernant les mesures propres à améliorer l’efficacité des
administrations objet de plainte.

Il reste poser la question suivante : comment se font donc la


présentation, l’examination et l’appréciation des plaintes et doléances ?

Partie II : Procédure de présentation et


d’instruction des doléances et plaintes
Vu l’importance de cette procédure en tant que mission majeure de
Diwan Al Madhalim, la présentation et l’instruction des plaintes et
doléances passent nécessairement par plusieurs étapes conformément
au règlement intérieur, afin d’en assurer de bonnes études basées sur
les principes de justice et d’équité.

1) présentation des plaintes et doléances :

Selon l’article 34 du règlement intérieur du médiateur, toute personne


physique soit elle ou morale de droit privé ayant un intérêt légitime, peut

4
présenter au wali Al Madhalim ou à son délégué une plainte ou une
doléance.

L’article suivant vient pour nous dire avec plus de précision que la
présentation de ces plaintes peut être faite, par écrit : celui-ci doit
comprendre les indications complètes sur l’identité du requérant, ainsi
que celle de l’administration ou l’établissement contre lequel la plainte
est formulée.

Ou oralement : dans ce cas lorsque le requérant se trouvé incapable de


formuler sa plainte par écrit il peut le faire oralement, son contenu est
alors transcris dans un procès verbal contenant toutes les mentions et
documents justificatifs nécessaires et dument signé par ce dernier.

A savoir que, toute plainte ou doléance ne doit contenir des expressions


injurieuses ou diffamation contre une personne ou une instance.

Une fois que ces dernières écrites ou orales sont déposées, elles sont
enregistrées au bureau d’ordre du wali dans un registre tenu à cet effet.

2) Etude préliminaire des doléances et plaintes :

Wali Al Madhalim effectue dans un premier lieu, une étude préliminaire


des doléances pour s’assurer qu’elles relèvent de sa compétence et si
elles remplissent les conditions nécessaires, à défaut, le wali prononce
une décision motivée indiquant l’irrecevabilité de ces plaintes, et notifier
immédiatement le requérant.
Wali Al Madhalim ou son délégué ensuite, peut bien sur orienter le
requérant vers l’autorité compétente à l’exception des plaintes relatives
aux violations des droits de l’homme, le cas ou wali Al Madhalim doit
saisir immédiatement le CCDH.

3) Procédure d’enquête et d’investigation :

Lors de cette procédure, wali Al Madhalim ou son délégué, fait une


appréciation si la plainte satisfait aux conditions justifiant de mener une
enquête ou une investigation, et pour mieux mener sa mission, le wali
peut demander aux parties concernées toutes indication
complémentaire, documents ou toutes autre pièce nécessaire pour
l’enquête, comme il peut également inciter les parties à recourir à toute
solution à l’amiable dans le but de régler le différend si les circonstances
de l’affaire le permettent, dans ce cadre, il peut entamer toute démarche
de médiation pour un règlement équitable.

Lorsque cette tentative s’avère sans résultats, wali Al Madhalim entame


une enquête afin de s’assurer de la réalité des faits portés à sa
connaissance.

5
4) l’instruction des plaintes et des doléances :

Selon l’article 9 du règlement intérieur, lorsque wali Al Madhalim ou son


délégué, après enquête portant sur la plainte dont il est saisi est sur des
faits préjudiciables au requérant, il statue sur ladite plainte en toute
Independence et impartialité en se basant bien entendu sur les principes
de justice et d’équité.
Il peut à cet effet, présenter ses recommandations et observations à
l’administration ou l’établissement concerné, tout en lui demandant de
prendre dans un délai ne dépassant pas un mois les mesures nécessaires
pour le règlement des injustices causées au requérant.
Si l’enquête ou l’investigation résulte d’une erreur quelconque ; le Wali Al
Madhalim ou son délégué transmet ses observations et ses conclusions au
chef de l’administration concernée en vue de prendre les mesures
nécessaires en lui demandant de l’informer des décisions prises à cet effet.

En résumé, conformément aux articles 54 et 55, Wali Al Madhalim ou


son délégué transmet une copie de la demande à la partie concernée et
lui demande de faire connaître sa position dans un délai n’excédant pas
un mois qui peut toutefois être prorogé à titre exceptionnel en cas de
nécessité.

Lorsque l’administration concernée répond favorablement à la demande


de règlement à l’amiable, Wali Al Madhalim ou son délégué prend
immédiatement les mesures nécessaires pour mettre en rapport le
demandeur avec l’administration concernée, prendre connaissance de
leurs positions et proposer les solutions susceptibles de régler le
différend à l’amiable. L’administration doit dans sa réponse désigner son
représentant aux démarches de conciliation afin de trouver un
règlement.

Il dresse un procès-verbal de règlement qui doit comprendre un résumé


de l’objet du différend et les propositions formulées par chaque partie
ainsi que les solutions convenues. Ce procès-verbal doit être signé par
les parties concernées et par le wali ou son délégué. Ainsi une copie sera
ensuite délivrée aux parties concernées.

6
Conclusion

Ainsi donc, Diwan al Madhalim s’assigne pour objectif d’être l’instrument


efficient de promouvoir l’intermédiation entre le citoyen et
l’Administration, l’outil de conciliation souple et simplifiée pour traiter les
plaintes et les doléances de tous les Marocains et le moyen de recours
efficace pour ceux qui s’estiment lésés par une décision ou un acte jugé
inéquitable ou contraire à la loi.
Cette nouvelle institution pourra donc, de par ses attributions contribuer
au renforcement du rôle de la Justice en général et de la justice
administrative en particulier dans le domaine de la protection des droits
et des libertés des citoyens.

7
8

Vous aimerez peut-être aussi