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Evaluation

de la
Puissance Maximale Anérobie Alactique

ou

Mesure de la Puissance Maximale ?


Il est actuellement abusif de dénommer
« tests d’évaluation de la puissance
maximale anaérobie alactique » des tests
fondés sur la mesure d'une puissance
mécanique.

Ceci suppose implicitement que le


métabolisme énergétique (resynthèse de
l’ATP) représente le facteur limitant la
performance à ces tests.
La resynthèse alactique de l’ATP
limite-t-elle la performance ?

Il est difficile d’affirmer que la resynthèse alactique de


l’ATP puisse limiter les performances dans des
exercices de très courtes durées (< 2 secondes).

En effet, l’activité enzymatique de la créatine phosphate


kinase (CPK) est probablement aussi élevée que celle
de la myosine-ATPase qui pourrait être le "chaînon faible".
La resynthèse alactique de l’ATP
limite-t-elle la performance ?

Dans certaines expériences, les sujets améliorent leur


puissance maximale mécanique après un programme
d’entraînement de sprint sans augmentation de l’activité
de la CPK et des réserves de phosphocréatine.
Puisqu’actuellement l’ensemble des tests
consistent à mesurer une puissance
mécanique, il est préférable de les appeler
« tests de puissance mécanique
maximale » et non pas test de puissance
maximale anaérobie alactique, même si c’est
ce métabolisme qui assure l’essentiel de
l’apport énergétique.
Evaluation
de la
Puissance maximale
Différents tests ont été proposés pour
mesurer la puissance maximale :

- tests de détente verticale,

- test de l’escalier de Margaria,

- tests sur bicyclette ergométrique


(Wingate test, tests force-vitesse...).
Quel que soit le protocole utilisé, la mesure
de la puissance maximale dite « anaérobie
alactique » nécessite trois conditions :

- l’exercice doit être réellement


maximal ;

- la durée de l'exercice doit être très


courte ;

- les conditions de force et de vitesse


doivent être optimales.
L’exercice doit être maximal
Sur le plan psycho-moteur, les sujets ne
doivent pas éprouver de difficulté à réaliser
l’épreuve.
Une motivation suffisante des sujets est
indispensable.
Il est donc préférable de faire réaliser des
épreuves proches sur le plan biomécanique
de la discipline pratiquée.
Brièveté des épreuves
La durée de l'exercice doit être très courte :
- la puissance maximale décroît
rapidement lorsque l'exercice se prolonge
(Wilkie 1960, Davies 1971, Kyle et Caizzo
1986).
- Plus la durée de l'exercice est brève plus
la participation des métabolismes
anaérobie lactique et aérobie est limitée.
Effets de la durée d’exercice sur la puissance maximale
100
performances mesurées chez un même sujet
(1,75m 68,8 kg) au cours d’exercices maximaux
sur bicyclette ergométrique au moyen de
80 capteurs sur les manivelles.

test de l’escalier d’après Kyle et Caiozzo


de Margaria
60

Puissance au pic
40 de vitesse lors
d’un sprint sur
bicyclette ergométrique

20

0
0,1 1 10 100 1000
temps (secondes) échelle logarithmique
% dépense énergétique
100
métabolisme aérobie
80

60 environ 120 s

40

20
métabolisme anaérobie
0
0 1000 2000 3000
durée (secondes)
Contrairement aux conceptions anciennes, la
production d'acide lactique est précoce et
commence dès les premières secondes
d'exercice.

Seuls les exercices très brefs (1 seconde et


moins) sollicitent, préférentiellement, le
métabolisme anaérobie alactique.
Puissance Exercice à 600% de VO 2max (1200 W)
1200 1200

1000 1000
Alactique
800 800
Lactique
600 600

400 400

200 200
Aérobie
0 0
0 2 4 6 8 10
temps (secondes)
% dépense énergétique
100

80 M. anaérobie
M. anaérobie lactique Métabolisme
alactique aérobie
60

40

20

0
1 10 100 1000
durée (secondes)
échelle logarithmique
Conditions optimales
de force et de vitesse
La puissance, quotient d'un travail par un
temps, est égale au produit d'une force et
d'une vitesse.

Depuis les travaux de Fenn, Hill et Aubert, il


est connu que la vitesse de
raccourcissement musculaire dépend de la
force qui s'oppose au déplacement.

Réciproquement la force que peut exercer


un muscle dépend de la vitesse du
raccourcissement.
Une des conséquences essentielles de cette
relation force-vitesse est que la puissance
produite lors d'une contraction (égale au
produit FV) dépend donc de la vitesse et de
la force.
Relation
Force-Vitesse
du muscle isolé
Butée

Levier

Muscle
Stimulateur
Poids Capteur
de force

Ergomètre utilisé pour l'étude d'un muscle isolé


La vitesse du
déplacement
est mesurée

Le muscle se
raccourcit
Poids

La force
est mesurée

Stimulation du muscle
Vitesse
100

80 Relation force-vitesse hyperbolique


proposée par AV Hill
( F + a )( V + b ) = b ( F0 + a )
60
= a ( V0 + b )
= constante
40

20

0
0 20 40 60 80 100
Force
Force
100
La relation vitesse-force peut être
transformée en relation force-vitesse
80

60 Vitesse

Force
40

20

0
0 20 40 60 80 100
Vitesse
Relation
Vitesse-Puissance
du muscle isolé
La puissance produite lors d’une
contraction est égale au produit
de la force par la vitesse de
raccourcissement.
Puissance
Puissance = Force x Vitesse (unités arbitraires)
30
Force
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Puissance
(unités arbitraires)
Puissance = Vitesse x Force
30
Force
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Puissance
(unités arbitraires)
Puissance = Vitesse x Force
30
Force
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Puissance
(unités arbitraires)
Puissance = Vitesse x Force 30
Force
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Puissance
(unités arbitraires)
30
Force
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Vitesse optimale
pour la puissance
Puissance Vopt Puissance
(unités arbitraires) (unités arbitraires)
30 30

20 20

10 10

0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
De la relation force-vitesse, il
possible de déduire la relation
entre la force et la puissance
produite lors d’une contraction . Puissance
(unités arbitraires)
Vitesse 30
3,0
2,4 20
1,8 Puissance = Vitesse x Force
1,2 10
0,6
0
0,0 0,25 0,50 0,75 1,0
Force ( fraction de F0 )
Relation force-puissance
Puissance
(unités arbitraires)
Vitesse 30
3,0
2,4 20
1,8
1,2 10
0,6
0
0,0 0,25 0,50 0,75 1,0
Force ( fraction de F0 )
Force optimale
pour la puissance
Puissance Fopt Puissance
(unités arbitraires) (unités arbitraires)
30 30

20 20

10 10

0 0
0,0 0,25 0,50 0,75 1,0
Force ( fraction de F0 )
Effets du type de
fibres musculaires
Vitesse de raccourcissement
des sarcomères (µm/s)

4,0 V0

3,0
Muscle lent

2,0 Muscle rapide

1,0
F0
- 0,0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Force (F/F0)
Comparaison des relations vitesse-force
d’une fibre musculaire lente et d’une fibre rapide

Force
100
80
60
40 fibre rapide
20 f. lente
0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Relation vitesse-force et vitesse-puissance
d’une fibre musculaire lente Puissance
(unités arbitraires)
Force 30
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Relation vitesse-force et vitesse-puissance
d’une fibre musculaire rapide Puissance
(unités arbitraires)
Force 30
100
80 20
60
40 10
20
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
A cette vitesse, les fibres lentes ne produisent
plus de puissance alors que les fibres rapides
sont proches de leur vitesse optimale. .
Puissance Puissance
(unités arbitraires) (unités arbitraires)
30 30
Fibre rapide
20 20

10 Fibre lente 10

0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
La contribution des fibres lentes à la production
de puissance n’est significative qu’aux faibles
vitesses et est nulle aux vitesses élevées.

Puissance Puissance
(unités arbitraires) R+L (unités arbitraires)
30 30
R
20 20

10 10
L
0 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2
Vitesse
Les forces optimales des fibres lentes et rapides, exprimées en fraction de
leur force maximale respective sont peu différentes. .

Mais la production de puissance par les fibres lentes est nettement moindre.

Puissance Puissance
(unités arbitraires) (unités arbitraires)
30 Fibres rapides 30

20 20

10 Fibres lentes 10

0 0
0,0 0,25 0,50 0,75 1,0
Force
( fraction de F0 )
Tests de détente
verticale
Variété des protocoles
des tests de détente verticale
• détentes avec ou sans élan ;
• détentes avec ou sans contre-mouvement des
bras ;
• variété des matériels de mesure :
• jump and reach test
• ceinture d’Abalakov et méthode de la toise ;
• détentes sur plate-forme de force…
• nombre de détentes réalisées…
Position de départ

Descente rapide

Balancer des
membres supérieurs
Poussée maximale
sans pause en position basse

Détente verticale avec contre-mouvement


Position de départ

Poussée maximale

Détente verticale sans élan ni contre-mouvement


Force (N)
temps de vol
t
( v)

Réception du saut

Poids corporel

temps
0
Enregistrement de la force exercée sur une plate-forme de force
au cours d’une détente verticale et de la réception
Force (N)
temps de vol
t
( v)

La valeur de l’intégrale
donne la vitesse à l’instant t.
Réception du saut

S
Poids corporel

temps
Force (N)
temps de vol
t
( v)

Le produit de la surface S (la


vitesse) par la force F donne Réception du saut
la valeur de la puissance à
l’instant t.

S
Poids corporel

temps
Force (N)
temps de vol

La valeur de l’intégrale donne la


t
( v)
vitesse au moment du décollage
et par conséquent la hauteur
sautée (mgh = 0,5 mV²). Réception du saut

Poids corporel

temps
Détente verticale = L2 - L1

Le mètre-ruban
est pincé à
l’apogéedu saut

Mètre ruban
tendu : Mètre ruban
lecture de L1 détendu :
lecture de L2

Mesure du déplacement de la ceinture (méthode d’Abalakov)


Enrouleur

000 Ceinture 053


Zero Zero

Cordelette

La cordelette se
Enroulement de
déroule jusqu’à
la Cordelette :
l’apogéedu saut
remise à zéro

Cordelette
détendue :
lecture de la
détente

Mesure du déplacement de la ceinture avec le Jump-meter


Hauteur maximale atteinte
La toise est déplacée jusqu’à ce que
le sujet ne puisse l’atteindre

Détente
verticale

Mesure du déplacement de la tête avec une toise


Formule de Bosco proposée pour le calcul
de la puissance moyenne produite lors
d’une détente verticale après saut en
contre-bas :
2
Puissance = g .(t v.t t)/4.t c
-1
Où la puissance est exprimée en W.kg
g est l’accélération de la pesanteur ;
t v est le temps de vol ;
t t est le temps total ;
t c est le temps de contact au sol
Les conditions (force et vitesse)
de réalisation d’un test de détente verticale
sont-elles optimales pour la production
de la puissance maximale ?
La puissance calculée lors d'un test de détente
verticale est-elle maximale ?
En d'autres termes, les conditions de force et de vitesse sont-elles
proches des conditions optimales pour la production de la puissance
maximale ?

La réponse est « probablement oui » pour les sujets dont la force


musculaire des membres inférieures et peu importantes par
rapport à leur poids corporel (enfants, femmes...) ou les sujets
présentant une surcharge pondérale moyenne.

La réponse est « non » pour les sujets ayant une force musculaire
importante au niveau des membres inférieurs. Il est donc
nécessaire d'utiliser des gilets lestés chez ces sujets.
Comment calculer la puissance produite
au cours d'une détente verticale ?
Différentes formules ont été proposées pour calculer la puissance
produite lors d'une détente verticale ? Certaines de ces formules
reposent sur un raisonnement faux (par exemple la formule de
Lewis) alors que d'autres formules reposent sur un certain nombre
d'hypothèses très contestables (formule de Bosco...).

Faut-il utiliser les formules proposées dans la


littérature pour calculer la puissance maximale ?
La réponse est « NON ». Il faut se contenter du seul paramètre
mesuré : la détente.
Test de l’escalier de
Margaria (1966)
En 1966 Margaria a proposé un test de
mesure de la puissance maximale anaérobie
qui consiste en la montée à vitesse
maximale d'un escalier.

La vitesse de montée est mesurée selon les


protocoles soit entre les 4ème et la 8ème
marches soit entre les 6ème et 12ème
marches. Une course d'élan sur un palier
horizontal précède cette montée qui est
réalisée deux marches par deux ou trois
par trois selon le protocole.
Margaria 1966 : montée des marches 2 par 2
entre la 4ème et la 8ème marche

H= h
H

8
h

0.42

Chronomètre
Compte-tenu de la phase d'élan avant la
sixième marche, il est supposé que :

- la vitesse du sujet (et de ses différents


segments corporels) est constante à la
sixième et à la douzième marche,
- la résistance de l’air est négligeable à
cette vitesse
- le seul travail réalisé pendant ce
temps est donc celui réalisé contre la
force de pesanteur.
La puissance en watts, produite contre la
force de pesanteur est donc égale à :

P(W) = 9,81.m(kg).h(m) / t(s)

où « 9,81.m(kg) » est le poids du sujet en


newtons, h(m) la différence de hauteur entre
ème ème
la 6 et la 12 marche et t(s) le temps en
secondes, écoulé entre ces marches.
Montée des marches 3 par 3
entre la 6ème et la 12ème marche

H= h H
12
h

0.42

Chronomètre
Variante : montée des marches 2 par 2
puis 3 par 3 entre la 6ème et la 12ème marche

12
La comparaison des résultats obtenus avec
les protocoles « 2 par 2 », « 3 par 3 » et « 2
par 2 puis 3 par 3 », donne statistiquement les
meilleurs résultats avec le protocole « 2 par
2 puis 3 par 3 ».

Ce meilleur résultat est en fait dû à


l’inadaptation du protocole « 2 par 2 puis 3
par 3 » à la détermination du travail réellement
ème ème
effectué entre la 6 marche et la 12
marche.
Montée des marches 2 par 2
puis 3 par 3 entre la 6ème et la 12ème marche

H< h H

12
h
La puissance calculée lors d'un test de l'escalier
est-elle maximale ?
En d'autres termes, les conditions de force et de vitesse sont-elles
proches des conditions optimales pour la production de la puissance
maximale ?

La réponse est « probablement oui » pour les sujets dont la force


musculaire des membres inférieures et peu importantes par
rapport à leur poids corporel (enfants, femmes...) ou les sujets
présentant une surcharge pondérale moyenne.

La réponse est « non » pour les sujets ayant une force musculaire
importante au niveau des membres inférieurs. Il est donc
nécessaire d'utiliser des gilets lestés chez ces sujets.
Ce test qui a été très utilisé dans les années qui
suivirent sa publication a été abandonné par la
suite pour les raisons suivantes :
- la puissance mesurée était inférieure à la
puissance maximale qui nécessite l'utilisation
de surcharge (par exemple un gilet lesté) afin
d'être dans les conditions optimales de force
et de vitesse ;
- certains sujets éprouvent des difficultés à
monter l'escalier à vitesse maximale tout en
posant les pieds à un endroit déterminé (6ème
et 12ème marches par exemple).
Le désintérêt actuel pour ce test n'est peut-
être que temporaire.

En effet, des modifications de protocole et


l’utilisation des techniques actuelles de
mesure des déplacements des sujets
devraient améliorer la faisabilité de cette
épreuve.
Evaluation de la
puissance maximale
sur
bicyclette ergométrique
Bicyclette ergométrique
à freinage mécanique
mis au point en 1954
par von Döbeln.
Wingate-test
Le Wingate test (Ayalon et coll 1974) et ses
dérivés sont probablement les tests
anaérobies les plus utilisés dans le monde
actuellement.

Ce test consiste en un exercice de pédalage


à vitesse maximale pendant 30 secondes
contre une force de freinage constante
établie en fonction du poids corporel.
Tours par minutes Puissance (watts)
140 1000
900
120
800
100 700
80 600
500
60 400
40 300
200
20 100

0 5 10 15 20 25 30
temps (secondes)
Trois indices sont mesurés dans le Wingate
test :

- la valeur du pic de vitesse,

- la quantité de travail effectuée


pendant les 30 secondes,

- la baisse de puissance au cours de


l'épreuve.
Tours par minutes Puissance (watts)
140 1000
Pic de puissance 900
120
800
100 700
80 600
500
60 400
40 300
200
20 100

0 5 10 15 20 25 30
temps (secondes)
La valeur du pic de vitesse multipliée par la
force de freinage donne la valeur du pic de
puissance (Ppic) pendant l'épreuve :

Ppic (watt) = F (kg). V pic (tours/min)


Formule valable pour tout ergomètre dont le développement
est de 6,11m.

Cette valeur de puissance est présentée


comme une estimation de la puissance
maximale anaérobie.
Tours par minutes Puissance (watts)
140 1000
900
120
800
100 700
80 600
500
60 400
Quantité de travail
40 réalisée en 30 secondes 300
200
20 100

0 5 10 15 20 25 30
temps (secondes)
La quantité de travail réalisée pendant les
30 secondes l'épreuve est présentée
comme une estimation de la capacité
maximale anaérobie

(c’est-à-dire de la quantité maximale de travail pouvant être


réalisée grâce à l’énergie fournie par le métabolisme
anaérobie).
La baisse de puissance (différence entre le
pic de puissance et la valeur la plus basse
de la puissance pendant l'épreuve divisée
par le temps écoulé entre le pic et le moment
où la valeur la plus basse est atteinte) est un
indice de fatigabilité.
Tours par minutes Puissance (watts)
140 1000
900
120
800
100 Indice de 700
fatigue 600
80
500
60 400
40 300
200
20 100

0 5 10 15 20 25 30
temps (secondes)
Le Wingate test mesure-t-il réellement ce
qu'il est supposé mesurer ?
- Le pic de puissance est-il une bonne
estimation de la puissance maximale
anaérobie ?
- La quantité de travail réalisée pendant
l'épreuve est-elle une estimation de la
capacité anaérobie ?
- L'indice de fatigue est-il un bon reflet
de la typologie musculaire ?
La critique essentielle de la validité du pic
de puissance comme estimation de la
puissance maximale est d'ordre
biomécanique :
il n'est pas possible de déterminer la
force de freinage d'un Wingate test qui
soit a priori optimale (Vandewalle et
coll. 1987, 1988, 1989).
Le caractère très éprouvant de ce test
empêche de recommencer l'épreuve dans
le cas où la force de freinage utilisée
s’avérerait a posteriori trop différente de la
force optimale.

L'estimation de Wmax est donc a priori


moins précise que celles obtenues au
moyen d'exercices plus brefs qui permettent
la réalisation de sprint contre différentes
forces de freinage dans une même séance.
Par contre, la reproductibilité de l'indice de
fatigue est mauvaise (0,43 < r <0,74), ce
qui limite sérieusement l’intérêt de cet indice.

Cette mauvaise reproductibilité peut être


expliquée par le fait que les sujets qui ne
produisent pas un effort maximal au début
du test, devraient être capables de produire
plus de puissance à la fin de celui-ci.
Tours par minutes Puissance (watts)
140 1000
900
120
800
100 Indice de 700
fatigue 600
80
500
60 400
40 300
200
20 100

0 5 10 15 20 25 30
temps (secondes)
Applications
de la relation
Force-Vitesse
aux exercices
sur bicyclette
Effets de la force de freinage sur la courbe de vitesse au cours
d'un sprint maximal sur bicyclette ergométrique Monark.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

200 19 N

Pic de vitesse

100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Effets de la force de freinage sur la courbe de vitesse au cours
d'un sprint maximal sur bicyclette ergométrique Monark.
Fréquence de pédalage
(tours / min) Pic de vitesse

200

38 N

100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Effets de la force de freinage sur la courbe de vitesse au cours
d'un sprint maximal sur bicyclette ergométrique Monark.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

200 Pic de vitesse

57 N

100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Effets de la force de freinage sur la courbe de vitesse au cours
d'un sprint maximal sur bicyclette ergométrique Monark.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

200
Pic de vitesse

76 N
100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Effets de la force de freinage sur la courbe de vitesse au cours
d'un sprint maximal sur bicyclette ergométrique Monark.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

200 19 N

38 N

57 N

76 N
100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Il est possible de déterminer une relation entre la force de
freinage et le pic de vitesse (flèche) lui correspondant.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

200 19 N

38 N

57 N

76 N
100

secondes
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
La valeur de ce pic de vitesse (Vpic) est
d’autant plus faible que la force de freinage
est élevée.

Différentes études ont montré que pour les


pics de vitesse Vpic compris entre 100 et 200
tours par minute, la relation entre la force de
freinage F et Vpic peut être écrite par une
relation linéaire (Vpic = a - b F).
Fréquence de pédalage Ergomètre Monark
(tours / min) exercice réalisé avec
les membres supérieurs
250 V0
V = 254 - 22 F
200 r = 0,996
150
Puissance (watts)
800

100
500

50
200
F0
0
0 2 4 6 8 Charge (kg) d'après Vandewalle et coll 1983
Ces relations linéaires peuvent être réécrites
sous la forme suivante :
Vpic ou V = V0( 1 – F / F0 )
V0 intersection de la droite représentative de
la relation force-vitesse avec l'axe des
vitesses ;
F0 intersection de cette même droite avec
l'axe des forces.
V0 et F0 ont la dimension respectivement
d'une fréquence maximale de pédalage et
d'une force maximale.

La puissance maximale Wmax est obtenue


pour un pic de vitesse égal à 0,5 V0 et une
force égale à 0,5 F0.

Wmax est donc égal à 0,25 V0F0.


V0 (tours / min)
300

200 Wmax(watts)

1000
850
700
tennis
550
sédentaires
boxe 400
canoé-kayak (hommes) 250
équipe olympique 1980
canoé-kayak (femmes)
F0
5 10 15 20 25 (kg)
d'après Vandewalle et coll. 1983
Une relation linéaire a aussi été observée
entre le moment maximal exercé sur les
manivelle et la vitesse de pédalage sur
cyclo-ergomètre isocinétique (Sargeant et
coll 1981) ou électronique (Buttelli et coll
1996).
Les valeurs de puissance maximale
anaérobie sont supérieures chez les
athlètes pratiquant des sports de
puissance et de vitesse (Komi et coll.
1977, Vandewalle et coll. 1987, Seresse et
coll. 1989).
Paramètres V0, F0 et Wmax de la relation force vitesse sur
bicyclette ergométrique (membres supérieurs).
VO (tours/ min)
300

W / kg
canoé-kayak (H) équipes
20 de
canoé-kayak (F) France

200 17
Hand-ball (H)
niveau
Boxe (H) régional
14 Volley-ball (H)
sédentaires (H)
8 11

0,2 0,3
FO kg / kg
J / kg / tour
12 18 d'après Vandewalle et coll. 1987 et Driss et coll. 1998
Paramètres V0, F0 et Wmax de la relation force vitesse sur
bicyclette ergométrique (membres inférieurs).
VO (tours/ min)
300
sprinteur olympique

W / kg
Hommes
20

Femmes 17
200

Garçons 14
11 à 13 ans

8 11

0,2 0,3
FO kg / kg
J / kg / tour
12 18 d'après Vandewalle et coll. 1987
Relation moment-vitesse
au cours d'un sprint
sur bicyclette ergométrique
Des études (Seck et coll 1995, Arsac et coll.
1996) ont montré qu’il est possible de
déterminer la relation entre la vitesse de
pédalage et le moment maximal
correspondant à cette vitesse au cours d’un
sprint unique contre une seule force de
pédalage.
Les forces exercées sur le pédalier au
cours d’un sprint correspondent non
seulement aux forces de freinage mais
aussi à la force nécessaire pour accélérer
le volant cinétique de l’ergomètre.

A partir des variations d’énergie cinétique


du volant entre le début et la fin de chaque
tour de pédalier, il est possible d’évaluer la
force moyenne correspondant à la vitesse
moyenne de ce tour pédalier.
Vitesse de rotation Fréquence de pédalage
(rad / s) (tours / min)
200
20

10 100

Force de freinage = 19 N

0 0
0 40 80 120 160
moment exercé sur les manivelles (N.m)
Vitesse de rotation Fréquence de pédalage
(rad / s) (tours / min)
200
20

10 100

Force de freinage = 76 N

0 0
0 40 80 120 160
moment exercé sur les manivelles (N.m)
Vitesse de rotation
(rad / s) Fréquence de pédalage
V0 (tours / min)
200
20

10 100

Force de freinage = 19 N
Force de freinage = 76 N

T0
0 0
0 40 80 120 160 180
moment exercé sur les manivelles (N.m)
Puisque la vitesse de pédalage passe de la
valeur zéro au début du sprint jusqu'à la
valeur Vpic il est possible de reconstituer la
relation force-vitesse à partir des valeurs de
force calculée à chaque tour de pédalier.

L’utilisation d’une faible force de freinage est


conseillée afin que Vpic soit suffisamment
élevée et qu’ainsi la relation force-vitesse (ou
moment-vitesse) soit déterminée sur une
gamme de vitesse assez large.
Relation moment-vitesse
au cours d'un sprint
sur bicyclette Lode Excalibur
Il est possible de déterminer la relation
moment-vitesse au cours d’un sprint unique
sur un cyclo-ergomètre électronique
disposant de jauges de contrainte collées sur
les manivelles (Buttelli et coll. 1996, Capmal
et Vandewalle 1997).

Le moment moyen sur un tour de pédale


peut être calculé en intégrant la courbe
moment-angle.
Moment (M/M0)
Effet de la vitesse de pédalage sur
0,8 le moment produit au cours d’un
tour de manivelle à faible vitesse
1er tour (1er tour, 90 rev/min) et à vitesse
0,6 élevée (9ème tour,196 rev/min)
lors d’un sprint maximal de brève
durée (< 6 s). d'après Buttelli et coll 1996.
0,4

0,2
9ème tour
0,0 Ergomètre Lode

- 0,0
0 90 180 270 360
Angle de la manivelle (°)
La relation entre le moment moyen sur un
tour et la vitesse moyenne sur ce tour est
linéaire.

Les valeurs de Wmax sur ce type de bicyclette


électronique sont légèrement supérieures à
celles mesurée au cours d’un sprint unique
sur ergocycle Monark parce que les
frottement dans le pédalier, la chaîne et le
pignon ne pas pris en compte dans les
ergocycles mécaniques de ce type.
Fréquence de pédalage
(tours / min)

250 Relation entre le moment moyen


V0 sur un tour et la vitesse moyenne
de ce même tour, au cours d’un
200 sprint maximal partant de la
vitesse zéro.(durée du sprint < 6s).
150
Le premier tour, incomplet, n’est
pas représenté.
100
Données collectées chez trois
50 sujets. d'après Buttelli et coll. 1996.

0
0 40 80 120 160 200
Moment (N.m)
Comparaison des
puissances maximales
obtenues avec
différents protocoles
Il existe des corrélations positive et
significatives entre la puissance maximale
sur bicyclette ergométrique et le pic de
puissance sur plateforme de force (Davies
et Young 1984) ou la détente verticale
(Vandewalle et coll. 1987) .
Bicyclette ergométrique
Puissance maximale (membres inférieurs)
Wmax en W / kg
Wmax = 0,53 + 0,231 DV
20

10

détente verticale
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 m
d'après Vandewalle et coll. 1987
Wmax ergocycle (W)
Y = 0,49X + 167
r = 0,67

1000

800

Cyclistes / piste
600
Cyclistes / route
Autres

400 900 1300 1700 2100 (W) test de Margaria


d'après Pérès et coll.1988
Les différences entre les puissances
maximales obtenues selon différents protocoles
ont de nombreuses origines :
- puissance maximale instantanée ou
puissance moyenne ;
- exercice est mono ou poly-articulaire ;
- un ou deux membres inférieurs actifs ;
- durée d'exercice plus ou moins longue ;
- inertie des segments corporels prise ou
non en compte.....
Quels que soient les tests utilisés ceux ci
montrent que les valeurs de puissance
maximale anaérobie :
- sont supérieures chez les athlètes
pratiquant des sports de puissance et de
vitesse ;
- sont nettement plus faibles chez l'enfant
que chez l'adulte ;
- décroissent avec le vieillissement,
- sont supérieures lorsque les épreuves
sont proches des exercices réalisés à
l’entraînement ou en compétition.
Les résultats des tests de puissance
maximale sont supérieurs chez des
athlètes qui sont supposés posséder une
prédominance de fibres musculaires
rapides.

Les performances aux tests de puissance


maximale sont corrélées avec le
pourcentage de fibres de type rapide
(généralement exprimé en pourcentage de la
surface de section sur des coupes
transversales de biopsies musculaires)
Paramètres V0, F0 et Wmax de la relation force vitesse sur
bicyclette ergométrique (membres inférieurs) chez l'homme.
VO (tours/ min)
300

hockey/gazon niveau
W / kg course sprint international

20 course endurance
rugby arrières
rugby avants
200 17 cyclisme/piste niveau
cyclisme/route régional
garçons 14 football
11 à 13 ans tennis
volley-ball
8 11 sportifs

0,2 0,3
FO kg / kg
J / kg / tour
12 18 d'après Vandewalle et coll. 1987 et Driss et coll. 1998
Paramètres V0, F0 et Wmax de la relation force vitesse sur
bicyclette ergométrique (membres inférieurs) chez la femme.
VO (tours/ min)
300

W / kg
20

17
100-200 m équipe
200 heptathlon de
France
400-800 m athlétisme
14
sédentaires (M + SD)

8 11

0,2 0,3
FO kg / kg
J / kg / tour
12 18 d'après Vandewalle et coll. 1987
Mesure de la puissance maximale :

effets de l'âge
Quels que soient les tests utilisés ceux ci
montrent que les valeurs de puissance
maximale anaérobie :
- sont supérieures chez les athlètes
pratiquant des sports de puissance et de
vitesse ;
- sont nettement plus faibles chez l'enfant
que chez l'adulte ;
- décroissent avec le vieillissement,
- sont supérieures lorsque les épreuves
sont proches des exercices réalisés à
l’entraînement ou en compétition.
Vitesse verticale (m / s) Puissance (W / kg)
2,0 Test de l'escalier de 20
Margaria

1,5 15

1,0 10

population alpine
0,5 5
italiens
adapté d'après Margaria et coll. 1969

0,0 0
0 10 20 30 40 50 60
Age (années)
Bicyclette ergométrique
Puissance maximale (membres inférieurs)
Wmax en W / kg
Wmax = 0,39 + 0,237 DV
20

femmes gymnastes
(18 à 22 ans)
10
garçons
(11 à 13 ans)

Détente verticale
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 m
d'après Vandewalle et coll. 1987
Mesure de la puissance maximale
chez l’enfant :

importance du stade pubertaire


Evolution des indices de puissance maximale
chez des jeunes nageurs (M + SD) détente verticale
d'après Vandewalle et coll. 1989 70 cm

pédalage
membres supérieurs 60
-1
W.kg

50

10

40

5 Age (années)
12 14 16 18
Evolution des indices de puissance maximale
chez des jeunes nageurs (% de la valeur à 17,5 ans))
d'après Vandewalle et coll. 1989

100

90

80

détente verticale
70
pédalage
membres supérieurs
60
Age (années)
12 14 16 18
Masse musculaire (kg)
40 Garçons

30

20 Filles

10

0
6 8 10 12 14 16 18
Age (années)
Testostérone (µg/l) Garçons
5
Après la naissance, de
4 façon transitoire, le taux
de testostérone est aussi
3
élevé qu’à l’âge de 15
ans puis décroit pour
rester très bas jusqu’à la
2
puberté.
1

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Age (années)
Type de fibres Naissance 1 an 6 ans 30 ans

I 40 60 59 60

IIa 30 30 21 20

IIb 10 10 20 20

IIc 20 0 0 0

Distribution des différents types de fibres musculaires


en % du nombre total (d’après les données de Gollnick
1973, Bell 1980, Colling-Saltin 1980 ).
Fibres I Fibres IIA Fibres IIB

Hommes

Femmes

Valeurs moyennes et écarts-types des surfaces


de section transversale des différents types de
fibres musculaires chez les hommes et les
femmes adultes (d’après Glenmark et coll. 1992)
Mesure de la puissance maximale :

effets de la spécialisation sportive


Quels que soient les tests utilisés ceux ci
montrent que les valeurs de puissance
maximale anaérobie :
- sont supérieures chez les athlètes
pratiquant des sports de puissance et de
vitesse ;
- sont nettement plus faibles chez l'enfant
que chez l'adulte ;
- décroissent avec le vieillissement,
- sont supérieures lorsque les épreuves
sont proches des exercices réalisés à
l’entraînement ou en compétition.
Bicyclette ergométrique
Puissance maximale (membres inférieurs)
Wmax en W / kg
20

10
cyclistes
autres

Détente verticale
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 m
d'après Vandewalle et coll. 1987
Mesure de la puissance maximale :

spécificités éthniques ?
Vitesse verticale (m / s) Puissance (W / kg)
2,0
Test de l'escalier de 20
Margaria

1,5 15

1,0 10
population alpine
eskimos
0,5 italiens
5
africains

adapté d'après Margaria et coll. 1969

0,0 0
0 10 20 30 40 50 60
Age (années)
Détente verticale (DV en cm)

80

Volley-ball
Afro-antillais :
60 Européens :

DV = 30,4 + 2,97 Pmax


DV = 22,9 + 2,97 Pmax
40
10 12 14 16 18 20
-1
Puissance maximale (Pmax) des membres inférieurs ( W.kg )
Détente verticale (DV en cm)

80

V.B autres
60
Afro-antillais :
Européens :
DV = 25,5 + 3,04 Pmax
DV = 21.5 + 3.04 Pmax
40
10 12 14 16 18 20
-1
Puissance maximale (Pmax) des membres inférieurs ( W.kg )
(écart centré réduit)

Caucasiens
Antillais + Africains

Indice de puissance des membres inférieurs (écart centré réduit)


Détente verticale (DV en cm)

80

Volley-ball
60 Afro-antillais :
Européens :
DV = 40,2 + 3,39 Pmax
DV = 34,1 + 3,39 Pmax
40
6 8 10 12
-1
Puissance maximale (Pmax) des membres supérieurs ( W.kg )

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