Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
C
Licence
Appliquée en
Comptabilité
Les particularités
comptables dans le secteur
bancaire
Octobre 2009
Les particularités comptables dans le secteur bancaire
Chapitre 1
La banque n’est pas une entreprise comme les autres. Certes comme toute entreprise, elle a un
statut juridique, une organisation, un système de pilotage, des produits, une stratégie. Mais elle crée
de la monnaie, elle recueille l’épargne du public, elle gère les moyens de paiement. Une définition
précise de l’entreprise bancaire s’avère, donc, nécessaire.
En raison de l’exposition des banques à une typologie de risques qui leur est particulière, le secteur
bancaire est placé sous la haute surveillance des autorités monétaires qui ne peuvent tolérer un
secteur totalement libre où les crises bancaires seraient à l’origine de crises économiques.
On distinguera à cet effet, une acception purement théorique, où la banque est considérée comme
étant intermédiaire financier, une autre acception institutionnelle qui classe les établissements de
crédit en plusieurs catégories et une dernière acception, professionnelle, qui reconnaît la diversité du
métier du banquier.
La fonction d’intermédiation financière des banques est reconnue depuis le moyen âge. Mais la
première conceptualisation n’a été formulée qu’en 1960 par les deux américains Gurley et Shaw1, qui
ont mis l’accent sur la mission essentielle de la banque, la transformation d’échéances et de risques.
Dans le cadre de cette approche classique et comme l’illustre le schéma ci-après, proposé par Sylvie
de Coussergues2, il s’agit de distinguer les aspects suivants :
1
J.G. Gurley et E.S. Shaw [1960], Money in a theory of finance, Brooking’s Institution.
2
Sylvie de Coussergues [1994], La banque, structure, marchés et gestion – Editions Dalloz
Certains agents économiques, tels que les ménages, ne consomment pas l’intégralité de leurs
revenus et dégagent une épargne qu’ils cherchent à placer. Ils ont une capacité de financement, ils
Chapitre 1
sont prêteurs. D’autres agents, au contraire, dépensent davantage leur revenu comme par exemple
les entreprises ou les administrations. Ils ont un besoin de financement, ils sont emprunteurs.
Avec la finance directe, les agents à besoin et capacité de financement entrent directement en
relation sur les marchés de capitaux. Les agents à besoin de financement émettent des titres
souscrits par les agents à capacité de financement, ce qui revient pour les premiers à emprunter des
capitaux aux seconds et à l’occasion de ces opérations, prêteurs et emprunteurs se mettent d’accord
sur un montant, une durée et un prix, le taux d’intérêt.
La relation prêteurs-emprunteurs des marchés ne permet pas, toutefois, l’apurement des besoins de
financement. D’une part les emprunteurs, dont le besoin de financement découle d’opérations
d’investissement, émettent des titres à long terme alors que les prêteurs préfèrent les placements à
court terme. Mais surtout, les marchés de capitaux sont des marchés imparfaits où règnent
l’incertitude et l’asymétrie d’information, certains agents détiennent des informations que les prix ne
reflètent pas.
L’intervention d’un intermédiaire financier, c’est à dire le processus de finance indirecte, remédie
aux imperfections de la finance directe. En s’interposant entre le prêteur et l’emprunteur,
l’intermédiaire émet des titres à terme et à risque mieux adaptés aux préférences des prêteurs, il
collecte des capitaux qu’il redistribue par la suite sous forme de crédits aux agents à besoin de
financement.
Les contrats de dépôt, comme ceux de crédit, procurent au client une assurance de liquidité.
Le dépôt en banque est un actif parfaitement liquide. Divisible en unités de faible montant, il est
accepté par tous comme moyen de paiement. La banque associe généralement au contrat de dépôt
des modes de transfert avec la mise au point d’instruments de paiement traditionnels comme le
chèque ou le virement ou, encore plus modernes, avec les cartes de paiement.
Des systèmes de compensation assurent de surcroît la convertibilité des dépôts bancaires. Enfin la
valeur nominale d’un dépôt est fixe, non sujette à des pertes en capital. Le principal risque encouru
par le déposant est la faillite de la banque. Cependant, le dépôt bancaire peut être considéré comme
un actif moins risqué que les titres émis par les emprunteurs privés, en raison de la surveillance de la
sécurité du système bancaire par les pouvoirs publics.
Le contrat de crédit garantit à l’emprunteur une fourniture immédiate de liquidités lui permettant
d’engager sans délai des dépenses.
La spécificité de la banque réside dans le fait que tant leurs dettes que leurs créances sont une
assurance de liquidité pour la clientèle.
Cette approche met l’accent sur la banque en tant qu’institution dont la définition et les opérations
accomplies relèvent d’une législation spécifique. Elle sera développée dans le cadre de la loi n° 2001-
Chapitre 1
65 du 10 juillet 2001 relative aux établissements de crédit telle que modifiée par la loi n° 2006-19 du
2 mai 2006 (ci-après désignée par "loi bancaire").
Cette loi introduit une définition de l’activité bancaire et précise les conditions d’exercice de cette
activité.
Les formes d’activités bancaires prévues par la loi n°2001-65 du 10 juillet 2001, peuvent être
regroupées en trois grandes catégories :
La loi distingue quatre types d’opérations qui constituent l’essence même de l’intermédiation
financière, à savoir :
1. La réception des dépôts du public ; c’est-à-dire des fonds apportés par des tiers, utilisés par
l'établissement de crédit pour son propre compte et remboursables.
2. La distribution de crédits ; et par crédit, il faut entendre non seulement les crédits par
décaissement, les engagements par signature mais également le crédit-bail (leasing) et
l’affacturage (factoring).
3. L'exercice, à titre d'intermédiaire, des opérations de change.
4. La mise à disposition de la clientèle et la gestion de moyens de paiements.
Cette activité est admise librement pour les organismes qui exercent des opérations bancaires en
vertu des lois qui leur sont propres, et sous certaines conditions pour les banques agréés dans le
cadre de la loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001. Ces conditions, édictées par l’article 21 de la loi
bancaire, relèvent d’une approche prudentielle de la question en établissant des ratios entre les
participations et les fonds propres.
Ce sont des activités qui prolongent les opérations de banque ; la loi bancaire en donne une
énumération, d’ailleurs non exhaustive, avec le conseil et l’assistance en matière de gestion de
patrimoine, de gestion financière, d’ingénierie financière et d’une manière générale tous les services
destinés à faciliter la création, le développement et la restructuration des entreprises.
Ces conditions touchent à quatre aspects essentiels de la banque : l’agrément préalable, la forme
juridique, le capital minimum et la notoriété des dirigeants.
L’exercice de la profession bancaire est subordonné, sous peines de sanctions pénales prévues par
l’article 51 de la loi bancaire, à l’obtention d’un agrément préalable délivré par le Ministre des
Chapitre 1
Finances, sur rapport de la Banque Centrale chargée de l’instruction des demandes d’agrément.
L’agrément est accordé, compte tenu du programme d’activité de l’établissement requérant, des
moyens techniques et financiers qu’il prévoit de mettre en œuvre, de la qualité des apporteurs de
capitaux et, le cas échéant de leurs garants ainsi que de l’honorabilité et de la qualification adéquate
de leurs dirigeants.
Il est également tenu compte, pour l’octroi de l’agrément, de l’aptitude de l’établissement requérant
à réaliser ses objectifs de développement dans des conditions compatibles avec le bon
fonctionnement du système bancaire et assurant à la clientèle une sécurité satisfaisante.
La forme juridique :
Les banques de statut juridique tunisien et établies en Tunisie ne peuvent être constituées, en vertu
des dispositions de l’article 12 de la loi bancaire, que sous forme de sociétés anonymes, ou sous une
forme prévue par un statut légal spécial.
Les banques étrangères exerçant une activité en Tunisie par l’intermédiaire de succursales ou
agences doivent être constituées sous forme de sociétés anonymes sauf si un autre statut juridique a
été apprécié et accepté lors de la délivrance de l’agrément, leur statut devant être en tout état de
cause conforme à la législation en vigueur dans leur pays d’origine.
Le capital minimum :
Traduisant ses fonds propres lors de sa création, toute banque doit justifier d’un capital minimum. Ce
dernier qui s’établissait à 200.000 DT en 1967, a connu plusieurs révisions à la hausse pour se situer depuis
2006 à 25.000.000 DT. Ce capital minimum doit être libéré en totalité lors de la création de la banque.
Le capital initial d'une banque peut, s'il dépasse le capital minimum, être libéré conformément aux
dispositions du code des sociétés commerciales, sans, toutefois, que le montant libéré à la
souscription ne puisse être inférieur au capital minimum.
Toute succursale ou agence de banque étrangère autorisée à exercer en Tunisie doit justifier lors de son
installation en Tunisie d’une dotation minimale de même montant libérable dans les mêmes conditions.
Les dirigeants d’une banque exerçant en Tunisie doivent répondre aux exigences d’une bonne
moralité et jouir d’une bonne notoriété, ils doivent, à cet effet, vérifier les conditions :
Les deux approches de l’entreprise bancaire, évoquées précédemment, sont partielles dans la
mesure où l’une s’attache de façon générale à la fonction d’intermédiaire financier et l’autre se
Chapitre 1
limite à présenter une classification des établissements de crédit. Elles ne reflètent pas la grande
diversité de l’activité bancaire. Le recours à la notion de métier, un métier se définissant comme une
activité articulée autour de couples produits-clients, d’un know-how et de structures de production,
permet de compléter la présentation de l’entreprise bancaire.
L’objet de ce paragraphe est de présenter les différents métiers de banque reconnus à travers des
critères adéquats définis par la littérature financière.
Deux critères semblent être particulièrement adaptés à la description des métiers de la banque, à
savoir :
Le mode de collecte des ressources, ce qui conduit à distinguer les banques à réseau de
guichets et les banques sans réseau qui collectent leurs ressources sur les marchés de
capitaux (interbancaire, monétaire, obligataire). Ce critère est particulièrement déterminant
car il commande la clientèle de la banque donc, ses produits, sa structure financière et son
organisation ;
Le type d’activité, en distinguant l’activité domestique (on shore), tant en matière de
dépôts que de crédits, et l’activité internationale (off shore). Par activité internationale, on
entend habituellement une banque ayant des agences et filiales à l’étranger et/ou une banque
dont les opérations vis-à-vis des non-résidents est prépondérante.
Le croisement de ces deux critères conduit à définir quatre types de banques. Mais en fait les
frontières entre métiers ne se tracent pas de façon aussi catégorique.
La banque généraliste :
La banque spécialiste :
présent sur un segment du marché : Ce segment peut être une clientèle (PME, particuliers), un
produit (crédit au logement) ou une aire géographique (banque résidente ou non-résidente),
qui, selon les cas, dispose ou non d’un réseau de guichets.
La distinction banque généraliste - banque spécialiste ne recouvre pas intégralement celle de banque
de détail (retail banking)- banque de gros (wholesale banking), empruntée au monde bancaire anglo-
saxon et qui correspond à la distinction banque à réseau – banque sans réseau.
Chapitre 1
II. Les risques bancaires :
Lorsque les flux de trésorerie escomptés à une date future ne peuvent être prévus avec certitude
dans une décision financière, il y a risque du fait de cette incertitude. Le risque inclut alors la
survenance de mauvais résultats c'est-à-dire des rendements inférieurs à ceux escomptés tout
comme il inclut celle de bons résultats à savoir des rendements supérieurs à ceux escomptés. Dans le
premier cas on parle de risque négatif ou downside risk, c'est-à-dire le risque de voir les résultats
tirés vers le bas. Dans le second cas, par contre, on parle de risque positif ou upside risk c'est-à-dire le
risque d'avoir des résultats tirés vers le haut. Cette situation met généralement le gestionnaire de
risque, également appelé risk manager face une multitude d'éventualités. Il est, toutefois, entendu
que ce qui inquiète le plus ce dernier n'est pas tant l'évolution positive de ses résultats mais plutôt le
risque downside.
Plusieurs classifications des risques spécifiques encourus par les banques ont été souvent retenues
par la doctrine, celles qui distinguent les risques pris (risques de marché) de ceux subis (risques de
crédit) par les établissements des crédits, et celles qui distinguent les risques purement financiers de
ceux opérationnels.
Cette dernière classification qui paraît, à notre avis, plus complète, couvre l’ensemble des risques
majeurs de l’activité bancaire qui pourront avoir soit un impact direct (pour les risques financiers) ou
indirect (pour les risques opérationnels) sur la situation financière des banques.
Dans la catégorie des risques financiers on relève le risque de crédit, celui de taux, celui de liquidité,
celui de marché et enfin de solvabilité3.
Crédit
Taux d'intérêt
Risques
Financiers Liquidité
Marché
Les risques opérationnels et/ou techniques désignent tous les risques de dysfonctionnements
internes dont les conséquences peuvent être extrêmement importantes. Certains sont liés aux
systèmes d’information, d’autres sont liés aux procédures internes et à leur respect.
3
Joël Bessis [1995], Gestion des risques et gestion actif-passif des banques- Editions Dalloz
Une étude réalisée en 2004 par la Banque des Règlements Internationaux et résumée dans le tableau
ci-dessous, a prouvé que les principales causes des crises bancaires récentes dans les économies
matures (pays du G10) sont à rechercher dans la mauvaise gestion du risque de crédit (85%), du
risque de marché (31%) et du risque opérationnel (38%).
Chapitre 1
Type de Risque Nombre de cas Pourcentage de faillite
Crédit 11 85%
Marché 4 31%
Opérationnel 5 38%
Source : Banque des Règlements Internationaux, Document de travail
sur les faillites bancaires dans les économies matures, Avril 2004
Le risque de crédit est à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque ; il s’agit du non-
respect par un client de son engagement financier, à savoir dans la majorité des cas, le
remboursement d’un prêt.
Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas honorer ses engagements sont
multiples :
L’une des solutions préconisées pour limiter la portée de ce type de risque réside dans une bonne
appréciation préalable de ce dernier, dans la limitation et la division des engagements pris sur un
même emprunteur et dans la recherche d’éventuelles garanties.
Ce type de risque a pour origine l’activité même d’un établissement de crédit qui consiste à réaliser
des prêts et à y adosser une collecte. Le risque de taux apparaît lorsque le coût des ressources
devient supérieur au rendement des emplois.
Ce risque ne se matérialise jamais lors de la réalisation du crédit, car à un instant donné il serait
absurde qu’un établissement prête à un taux inférieur au coût de sa collecte. Le risque de taux ne
peut donc apparaître que lorsque les emprunteurs (les déposants) viennent rembourser (se faire
rembourser) leurs prêts (leurs placements) par anticipation. Dans ce cas, l’adossement prévu à
l’origine disparaît.
Or, dans la réalité l’adossement parfait ne peut exister puisque la fonction principale des institutions
financières est de transformer des ressources, le plus souvent à court terme, en emplois à long terme.
Pour qu’une banque évite d’avoir une trop grande exposition au risque de taux, il est souhaitable
qu’elle limite son risque de transformation, c’est à dire, qu’elle s’efforce d’adosser au mieux la durée
de ses emplois avec celle de ses ressources.
Chapitre 1
II.3. Le risque de liquidité :
Comme toute entité juridique, un établissement de crédit doit pouvoir faire face à ses engagements.
Pour cela, il doit être en mesure de parer à tout moment aux décaissements éventuels de sa
clientèle. S’il en est incapable, il court un risque de liquidité.
Un établissement de crédit, qui souhaite éviter cette situation, doit conserver une partie significative
de ses emplois à court terme, afin de pouvoir les récupérer à tout moment pour faire face aux
retraits de sa clientèle. Conserver la liquidité de ses emplois revient donc à éviter leur trop grande
immobilisation, ce qui permet de comprendre l’analogie existante entre risque de liquidité et risque
d’immobilisation.
La fonction principale des banques sur les marchés (financier, de devises,...) est d’intervenir pour le
compte de sa clientèle. Dans ce cas, l’activité de l’Etablissement est « transparente » et ne fait courir
aucun risque à celui-ci (hormis un risque de non-paiement de son propre client).
Néanmoins, il serait impensable qu’un établissement de crédit ne profite pas de la technicité de ses
collaborateurs pour réaliser des opérations pour son propre compte. Il ouvre alors des positions dont
le débouclage peut se révéler gagnant, mais aussi, bien sûr, perdant.
Cette recherche de profit supplémentaire ne doit pas faire courir de risques excessifs. Il s’agira donc,
pour chaque établissement, de fixer des règles de fonctionnement et des limites strictes, mais aussi
d’en assurer un contrôle périodique et rigoureux.
La notion de risque de marché regroupe donc différents types de risques (change, cours, livraison).
Ce risque résulte du montant des fonds propres disponibles d’une part, et des risques encourus d’autre part.
La réglementation prudentielle fixe des seuils minimaux de fonds propres en fonction des risques
auxquels les établissements sont exposés.
La concrétisation pour un établissement bancaire d’un ou de plusieurs risques précités, avec une
ampleur inattendue pourrait être non seulement à l’origine de sa faillite, mais aussi au déséquilibre
Chapitre 1
de tout le système bancaire, on parle alors de la notion de risque systémique.
Pour cette raison, les banques sont tenues sous "haute surveillance". Le dispositif prudentiel issu de
la loi bancaire et des circulaires de la B.C.T, est extrêmement contraignant. L’application de ce
dispositif est surveillée en permanence par la Banque Centrale de Tunisie qui est dotée des
instruments de surveillance suivants :
Les banques sont tenues de fournir à la Banque Centrale de Tunisie tous documents,
renseignements, éclaircissements et justifications nécessaires à l'examen de leurs situations et
permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la réglementation édictée en
matière de contrôle du crédit et des changes et de contrôle des banques.
Les commissaires aux comptes des banques sont tenus de remettre à la Banque Centrale de Tunisie
dans les six mois suivant la clôture de chaque exercice, un rapport concernant le contrôle qu'ils ont
effectué et de lui adresser une copie de leur rapport destiné à l'Assemblée Générale et aux organes
de la banque qu'ils contrôlent.
Ils sont également tenus de signaler immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de
nature à mettre en péril les intérêts de la banque ou des déposants.
Il est exercé sur la base des documents comptables et financiers et des données statistiques
communiquées périodiquement par les banques.
Il est effectué par des missions d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un programme annuel
établi par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de vérification de l'exactitude des
informations transmises et d'appréciation de l'organisation et du fonctionnement interne des
banques.
En plus de ces vérifications périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme d'une mission
d'inspection ponctuelle ayant l'aspect d'une enquête de courte durée et portant sur des opérations
particulières.
Chapitre 1
La comptabilité bancaire présente des spécificités qui tiennent d’abord aux contraintes de
l’environnement, mais aussi à la nature des opérations traitées et à la finalité des informations
produites.
Les banques constituent une source d’information irremplaçable : collecte des dépôts, distribution
de crédits, relations financières avec l’étranger. Aussi sont-elles fortement sollicitées par les autorités
désireuses d’établir des statistiques (masse monétaire, balance des paiements, crédits et dépôts) qui
serviront de base à la définition de la politique monétaire.
Dans une banque, toute opération se traduit, dans la quasi-totalité des cas, par un engagement ou
un flux financier qu’il convient de comptabiliser, tout acte de banque est donc un acte comptable. La
masse des opérations traitées quotidiennement étant considérable, le nombre d’enregistrements
comptables l’est tout autant. Trois conséquences vont en découler :
Une décentralisation de la fonction comptable où l’acte comptable sera réalisé sur le lieu
même du traitement de l’opération, et non dans un service spécialisé comme dans les autres
entreprises,
Un recours accru à l’outil informatique pour permettre le traitement de cette masse
d’opérations dont l’enregistrement comptable, à partir de schémas préétablis, fait partie
intégrante de la chaîne de traitement de l’opération,
d’où une centralisation du traitement comptable au sein du système informatique.
La comptabilité d’un établissement de crédit n’est pas seulement destinée aux usagers traditionnels
de toute comptabilité : investisseurs, administration fiscale, usagers internes. Elle est également la
base permettant aux autorités monétaires de tutelle d’exercer leur contrôle et de produire les
statistiques évoquées ci-dessus. Elle permet à la Banque centrale d’exercer sa mission de surveillance
notamment par le biais de ratios prudentiels tels que le ratio de solvabilité.
II. Les principes comptables et les procédés de mesure applicables à l’activité bancaire :
Les principes4 qui sous-tendent la préparation et la présentation des états financiers des
établissements bancaires ne sont pas différentes de ceux applicables à l’ensemble des entreprises.
4
A des fins purement pédagogiques, le terme principe comptable désigne, dans cette section, l’ensemble constitué
des 2 hypothèses sous-jacentes, des 12 conventions comptables de base et de la règle de non-compensation.
Chapitre 1
Principes applicables sans Principes applicables avec Principes significativement
transgression transgression applicables
Continuité d’exploitation (H.S) Non compensation (Règle) Comptabilité d’engagement (H.S)
Entité (C.C.B) Prudence (C.C.B) Prééminence du fond sur la
Unité monétaire (C.C.B) Coût historique (C.C.B) forme (C.C.B)
Périodicité (C.C.B) Objectivité (C.C.B)
Réalisation du revenu (C.C.B)
Rattachement des charges
aux produits (C.C.B)
Permanence des méthodes
(C.C.B)
Information complète (C.C.B)
Importance relative (C.C.B)
H.S : Hypothèse sous-jacente
C.C.B : Convention comptable de base
Chapitre 1
présentes. Elle ne permet de prendre en
compte que les bénéfices réalisés à § 36 de la norme NC 25
l'exclusion des gains potentiels, par Le non provisionnement, sous certaines
contre les pertes sont prises en compte conditions, des moins-values latentes sur
dés qu'elles deviennent probables même les titres d'investissement.
si elles ne sont connues qu'après la
clôture des comptes.
Coût historique § 41 du cadre conceptuel
Le recours à la valeur de marché ou mark
Le coût historique auquel un actif ou to market en date d'arrêté pour les
passif est entré dans le bilan doit être opérations en devises, les titres de
maintenu. Ce qui va à l'encontre d'une transaction, les instruments financiers à
réévaluation des actifs ou d'une terme constituent tant de dérogations au
comptabilité tenant compte de l'inflation. procédé de mesure du coût historique
dans le domaine bancaire.
Objectivité § 44 du cadre conceptuel
Les transactions et événements pris en Le recours au principe de l'intention,
compte en comptabilité et divulguées critère subjectif, dans le traitement des
dans les états financiers doivent être opérations sur titres (NC 25), et les
justifiés par des preuves, ou la production opérations en devises (NC 23).
des éléments facilitant la conviction et
par conséquent l'évaluation objective des
faits.
Principe Illustrations
Comptabilité d’engagement La prise en compte des engagements hors bilan
Prééminence du fond sur la forme Le traitement des participations financement (portage)
Le traitement des crédits consortiaux
Le traitement du crédit bail (avant la publication de la norme NC 41)
Le terme significatif n’a pas été défini par la norme NC 22 relative au contrôle interne et à
l’organisation comptable au sein des établissements bancaires, et a été laissé à l’appréciation des
établissements bancaires qui doivent mettre à contribution leur jugement professionnel par
référence à la contrainte « avantages-coûts ».
Chapitre 1
III.3. La notion de journée comptable :
Les écritures comptables passées au cours d’une journée déterminée par les différents services et
unités comptables de la Banque constituent sa journée comptable.
Les chèques, les effets et autres valeurs assimilées, remis par les clients pour encaissement et d’une
façon générale tous les éléments détenus par les établissements bancaires pour le compte des tiers
ne figurent pas dans les états financiers et feront l’objet d’une comptabilité ou d’un suivi matière
hors comptabilité financière.
Toutefois, l’organisation pratique de la comptabilité (ou du suivi) matière n’a pas été précisée ni par
les normes sectorielles, ni par la réglementation bancaire. Les établissements bancaires restent donc
libres de s’organiser comme ils le souhaitent.
(a) Comptes "Valeurs reçues à l’encaissement" permettant d’enregistrer les valeurs dès
qu’elles sont confiées par les clients pour encaissement ou recouvrement.
(b) Comptes "Valeurs remises aux correspondants pour encaissement" permettant le suivi
des valeurs reçues, lorsque la banque les confie à son tour, le cas échéant, à une autre
banque ou institution chargée du recouvrement.
(c) Comptes d’attente "Valeurs exigibles après encaissement" permettant d’enregistrer les
valeurs reçues à l’encaissement jusqu’à ce qu’elles soient créditées sur le compte
ordinaire du client remettant.
Exemple
Chapitre 1
La traduction comptable de l’opération est la suivante en utilisant le suivi matière :
9 mars n
Présentation 1 000 1 000
en chambre de
compensation
31 mars n
Règlement de 1 000 1 000 1 000 1 000
l’effet
1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
N.B: Le § 32 de la norme NC22 précise que les établissements bancaires peuvent opter pour le
traitement des chèques, effets et autres valeurs assimilées remis par les clients pour encaissements
directement en comptabilité financière. Dans ce cas les comptes utilisés doivent être annulés pour
les besoins de la présentation des états financiers intermédiaires ou annuels.
(a) "Portefeuille encaissement" destiné à enregistrer les lettres de change et billets à ordre,
avis de prélèvement, titres et coupons, titres de paiement reçus des correspondants et
de la clientèle pour encaissement en leur faveur.
(b) "Comptes exigibles après encaissement" constituant la contrepartie des valeurs reçues
à l’encaissement sur la Tunisie et sur l’étranger logés au niveau du compte "Portefeuille
encaissement".
Exemple (Suite)
Chapitre 1
Comptes ordinaires Portefeuille Comptes exigibles Compte ordinaires
Nostri encaissement après encaissement Client X
8 mars n 1 000 1 000
Remise à
l’encaissement du
Client X
9 mars n
Présentation en
chambre de
(1)
compensation
31 mars n
1- Règlement de l’effet 1 000 1 000
par la chambre de
compensation
Pour arrêter leur situation comptable, les établissements bancaires doivent effectuer les opérations
d’inventaire. Ces opérations consistent à faire un recensement exhaustif des éléments d’actif et de
passif. Il s’agit :
De recenser les quantités (soit par observation physique, soit à partir des comptes ou par
confirmation directe auprès des tiers). Ces opérations couvrent généralement :
Toutes les opérations réalisées par un établissement bancaire doivent faire l’objet d’un abonnement
à l’occasion de chaque arrêté comptable, qu’il soit mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel.
Chapitre 1
Les opérations de change
Les charges générales et administratives y compris les amortissements et les produits non
bancaires (c’est à dire les produits autres que les intérêts et commissions).
III.7. La comptabilité auxiliaire :
Elle est établie au niveau des systèmes intégrés d’informations en dehors de la comptabilité
financière. La comptabilité financière n’inclut pas la tenue de comptes individuels. Elle ne traite, en
effet, que les comptes généraux.
Le plan de comptes contenu dans la norme NC 22 n’est qu’un plan de comptes proposé, chaque
établissement étant donc libre de définir son propre plan de comptes interne.
Toutefois, les établissements qui choisissent de confectionner leur plan de comptes interne, doivent
respecter les exigences liés à la piste d’audit et utiliser un système de tables de correspondance
entre le plan interne et celui proposé par la NC 22 afin d’alimenter convenablement les rubriques des
états financiers publiables.
Pour les comptes de bilan et d’engagements hors-bilan, le classement est opéré en fonction
des 3 critères suivants :
Pour les comptes de résultat, le classement est opéré en fonction des 3 critères suivants :
Le plan comptable bancaire comprend 8 classes de comptes. 5 dédiées aux comptes de bilan, 2 aux
comptes de gestion et une aux engagements hors bilan.
Chapitre 2
I. Typologie des engagements :
Ils correspondent aux créances résultant des prêts et avances accordés généralement suite à
l’utilisation d’un engagement de financement ou encore lorsque l’établissement bancaire se
substitue à son client dans le cadre d’un engagement de garantie.
Ils constituent une promesse irrévocable faite par l’établissement bancaire de consentir des concours
en trésorerie en faveur de bénéficiaires suivant les modalités prévues par le contrat. Ils figurent en
hors bilan dès lors qu’ils ne sont pas encore utilisés et cessent d’y figurer au fur et à mesure de leur
utilisation.
Ils sont définies comme étant des opérations pour lesquelles la banque (garant) s’engage en faveur
d’un tiers (bénéficiaire) à assurer, d’ordre et pour le compte d’un client, (donneur d’ordre) la charge
d’une obligation souscrite par ce dernier s’il n’y satisfait pas lui même.
Chapitre 2
Rentrent, essentiellement, dans cette catégorie d’engagements les éléments suivants :
Les cautionnements (cautionnements administratifs relatifs à l’obtention de marchés publics,
cautionnements douaniers, cautions fiscales et autres) ;
L’aval ;
Les garanties à première demande de bonne fin des opérations ou de remboursement des
crédits accordés aux clients.
Les engagements de financement et de garantie doivent être enregistrés en hors bilan dés le
moment où ils sont contractés. Un engagement est réputé être contracté lorsqu’il découle :
D’une obligation contractuelle irrévocable que la Banque ne peut annuler à son propre gré
sans s’exposer à des pénalités ou des frais.
D’un usage bancaire qui même en l’absence d’un contrat écrit met à la charge de la Banque
une quelconque obligation (confirmation par télex ou support électronique).
II.2. Prise en compte des prêts et avances :
Les modalités de prise en compte des prêts et avances sont fixées par le § 15 de la NC 24.
En règle générale, les prêts et avances doivent être enregistrés pour le montant des fonds mis à la
disposition du débiteur, au moment de leur mise à disposition.
Dans certains cas, le montant des fonds mis à disposition du débiteur est différent de la valeur nominale,
par exemple lorsque les intérêts sont décomptés et prélevés d’avance sur le montant des prêts.
Dans de telles situations, les prêts et avances sont comptabilisés pour leur valeur nominale et la
différence par rapport au montant mis à la disposition du débiteur portée dans un compte de
régularisation (compte de produits perçus d’avance) et pris en compte en revenus conformément
aux paragraphes 36 à 38 de la NC 24.
Toutefois, pour les besoins de présentation des états financiers en date d’arrêté, le montant des
intérêts perçus d’avance est déduit de la valeur du prêt ou de l’avance pour figurer pour le net.
Exemple 1.1
Le 08/01/N, la Banque "BBZ" notifie à son client "A" la décision du comité de crédit portant
ouverture d’une ligne d’escompte d’effets de commerce pour la somme de 200.000 DT valable
jusqu’au 31/12/N.
Le 01/04/N le client "A" remet à l’escompte 3 traites pour dans les conditions suivantes :
Chapitre 2
Au 30/06/N, une des 3 traites est retournée impayée et dont le nominal s’élève à 8.000 DT.
Aucune autre opération d’escompte n’a été effectuée durant l’exercice N.
T.A.F :
Passer chronologiquement toutes les écritures qui s’imposent.
Solution 1.1 (Première alternative)
Chapitre 2
909 Contrepartie des engagements de financement 200 000
01/04/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 25 000
9032 Ouverture de lignes de crédits confirmés 25 000
01/04/N (Bilan)
201 Crédits commerciaux et industriels 24 691,358
251 Compte ordinaire clientèle 24 691,358
01/04/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientèle 7,080
7029 Commissions 6,000
365 TVA Collectée 1,080
30/04/N (Bilan)
207 Créances rattachées 102,881
7021 Intérêts sur crédits à la clientèle 102,881
31/05/N (Bilan)
207 Créances rattachées 102,881
7021 Intérêts sur crédits à la clientèle 102,881
30/06/N (Bilan)
207 Créances rattachées 102,881
7021 Intérêts sur crédits à la clientèle 102,881
30/06/N (Bilan)
131 NOSTRI 17 000
201 Crédits commerciaux et industriels 16 790,123
207 Créances rattachées 209,877
30/06/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientèle 8 000
201 Crédits commerciaux et industriels 7 901,235
207 Créances rattachées 98,765
31/12/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 175 000
9032 Ouverture de lignes de crédits confirmés 175 000
La notion de crédit consortial recouvre une technique et non une nature de crédit. Elle est utilisée
dans le but de diviser le risque lorsque le concours à octroyer devient trop important pour être
supporté par une seule banque.
Elles sont fixées par le §17 de la NC 24 qui prévoit que "lorsqu’un établissement bancaire s’associe
avec d’autres banques pour accorder un concours à une tierce personne sous forme de prêts et
avances, ou d’engagements de financement ou de garantie, l’engagement doit être comptabilisé pour
Chapitre 2
sa quote-part dans l’opération. Dans le cas où la quote-part en risque de l’établissement bancaire est
supérieur ou inférieur à sa quote-part dans l’opération, la différence doit être constatée selon le cas
parmi les engagements de garantie donnés ou les engagements de garantie reçus".
Exemple 1.2
Le 01/08/N, un client bénéficie d’un crédit consortial centralisé par le chef de file et réparti
comme suit :
Quote-part Quote-part
en trésorerie en risque
Chef de file "A" 540.000 DT 675.000 DT
Participant "B" 360.000 DT 225.000 DT
Total 900.000 DT 900.000 DT
T.A.F :
En négligeant l’aspect fiscal, passer toutes les écritures comptables chez le chef de file et le
participant :
Solution 1.2
Chez le Chef de file "A" :
Le chef de file est généralement à l’origine de l’opération pour son client, son rôle est tout
d’abord un rôle administratif de centralisation, de documentation et d’intermédiation entre le
client et le pool bancaire.
En l’absence de tout accord spécifique, le chef de file est chargé du recouvrement du crédit
pour le compte commun de toutes les banques du consortium (syndicat ou pool bancaire).
Chapitre 2
01/08/N (Hors Bilan)
911 Garanties d’ordre des établissements bancaires 135 000
919 Contrepartie des engagements de garantie 135 000
31/08/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 378 000
9032 Ouverture de lignes de crédits confirmés 378 000
31/08/N (Bilan)
201 Crédits commerciaux et industriels 378 000
135 LORI 252 000
251 Compte ordinaire clientèle 630 000
31/08/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientèle [900 000 x1%x (1/12)] 750
7029 Commissions [750 x 60%] 450
135 LORI [750 x 40%] 300
20/10/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 162 000
9032 Ouverture de lignes de crédits confirmés 162 000
20/10/N (Bilan)
201 Crédits commerciaux et industriels 162 000
135 LORI 108 000
251 Compte ordinaire clientèle 270 000
20/10/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientèle [270 000 x1%x (50/360)] 375
7029 Commissions [375 x 60%] 225
135 LORI [375 x 40%] 150
31/10/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientèle [8 400 + 600] 9 000
7021 Intérêts/crédits à la clientèle [9 000 x60%] 5 400
135 LORI [9 000 x 40%] 3 600
31/12/N (Bilan)
2071 Intérêts courus et non échus [540 000 x8%x (2/12)] 7 200
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 7 200
01/11/N+1 (Bilan)
2072 Intérêts courus et échus [540 000 x8%x (12/12)] 43 200
2071 Intérêts courus et non échus 7 200
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 36 000
Chapitre 2
2072 Intérêts courus et échus [72 000 x60%] 108 000
135 LORI [252 000 x 40%] 100 800
01/11/N+1 (Hors bilan – Hypothèse 1)
919 Contrepartie des engagements de garantie [135 000/5] 27 000
911 Garanties d’ordre des établissements bancaires 27 000
31/10/N (Bilan)
131 NOSTRI [9 000 x 40%] 3 600
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 3 600
Chapitre 2
31/12/N (Bilan)
2071 Intérêts courus et non échus [360 000 x8%x (2/12)] 4 800
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 4 800
01/11/N+1 (Bilan)
2072 Intérêts courus et échus [360 000 x8%x (12/12)] 28 800
2071 Intérêts courus et non échus 4 800
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 24 000
Selon le §5 de la NC 24, les engagements matérialisés par des titres représentent des parts dans le
capital de l’entreprise, lorsqu’en substance, ces engagements établissent une relation de créanciers
débiteur entre l’établissement bancaire et l’entreprise émettrice ; sont traités conformément aux §9
à 14 en date d’engagement et §23 à 41 pour l’évaluation en date d’arrêté ainsi que la prise en
compte des revenus s’y rattachant.
C’est le cas des participations qu’un établissement bancaire acquiert et souscrit des actions et au
titre desquels, au moment même de l’acquisition ou de la souscription, il conclut un contrat avec la
société émettrice prévoyant le rachat de ces mêmes actions par une tierce personne, généralement
le promoteur, après une certaine période et à un prix convenu d’avance calculé en fonction d’un taux
d’actualisation qui ne tient compte ni de la valeur de la société émettrice au moment du rachat, ni de
la valeur du marché lorsque les actions sont cotées sur un marché. Ces conventions s’appellent
conventions de portage ou de rétrocession.
Exemple 1.3
La société mère "M" forme avec ses deux filiales actuelles "F1" et "F2" un groupe touristique de
renom qui compte se lancer dans le tourisme sanitaire en projetant la création d’une unité de
thalassothérapie.
Chapitre 2
La souscription et la libération du capital de la société "T" ayant pour objet l’exploitation de
l’unité de thalassothérapie (30.000 actions de VN égale à 100 DT) ont été réalisées le 01/11/N
sur la base de la composition suivante :
Nombre
Actionnaire
d’actions
M 6 000
F1 3 000
F2 3 000
Banque 6 000
Autres 12 000
Total 30 000
La participation de la Banque au capital de la société "T" a fait l’objet d’un contrat de portage
ferme prévoyant la rétrocession des actions en bloc à la société mère "M" 3 ans après la
libération intégrale moyennant un prix ferme de 798.600 DT calculé sur la base d'un taux de
rémunération t à déterminer.
T.A.F :
En négligeant l’aspect fiscal, passer toutes les écritures comptables chez la Banque :
Solution 1.3
Le taux de rémunération t est déterminé de sorte que 798.600 = 600.000 x (1+t)3 :
Donc t = 3
798.600 / 600.000 - 1 ; t = 10%
Chapitre 2
31/12/N (Bilan – Abonnement des produits)
417x Créances rattachées aux titres de participation en rétrocession 9 607
724x Plus-values sur participations en rétrocession 9 607
2/12
[600.000 x (1+10%) – 600.000]
31/12/N+1 (Bilan – Abonnement des produits)
417x Créances rattachées aux titres de participation en rétrocession 60 961
724x Plus-values sur participations en rétrocession 60 961
12/12
[609.607 x (1+10%) – 609.607]
31/12/N+2 (Bilan – Abonnement des produits)
417x Créances rattachées aux titres de participation en rétrocession 67 057
724x Plus-values sur participations en rétrocession 67 057
12/12
[670.568 x (1+10%) – 670.568]
31/10/N+3 (Bilan – Abonnement des produits)
417x Créances rattachées aux titres de participation en rétrocession 60 975
724x Plus-values sur participations en rétrocession 60 975
10/12
[737.625 x (1+10%) – 737.625]
Les revenus liés aux engagements contractés par les établissements bancaires sont perçus
généralement sous forme d'intérêts et de commissions.
III.1. Règles de prise en compte des commissions :
En général, les banques perçoivent plusieurs types de commissions dans le cadre de leurs activités
courantes. Bien que le mode de leur perception peut être le même, la façon de les prendre en
compte en résultat diffère selon la substance des services fournis et la portée de l'engagement pris
par la banque.
Trois catégories de commissions doivent être distinguées :
Les commissions rémunérant la mise en place d'un engagement, ces commissions sont
généralement liées à l'exécution d'un acte bien déterminé ne donnant pas nécessairement
lieu au montage d'un crédit. C'est le cas des commissions prélevées en rémunération de
l'évaluation et l'étude de dossiers préalablement à l'octroi d'un concours bancaire ;
Les commissions gagnées à mesure que des services sont rendus. Ces commissions sont
généralement calculées en fonction de la durée et du montant de l'engagement. Tel est le
cas des commissions de garantie, des commissions d'acceptation et des commissions sur les
crédits documentaires;
Les commissions rémunérant des services faisant partie intégrante du montage d'un crédit,
c'est généralement le cas des commissions d'ouverture de crédit et les commissions
d'engagement.
Chapitre 2
Les commissions sont prises en compte en résultat selon les règles ci-après :
Pour les commissions rémunérant la mise en place d'un engagement, lorsque le service est
rendu ;
Pour les commissions perçues à mesure que des services sont rendus, à mesure qu'elles sont
courues sur la période couverte par l'engagement ;
Pour les commissions rémunérant des services faisant partie intégrante du montage d'un
crédit, à mesure qu'elles sont courues sur la durée de réalisation de crédit.
Selon le §19 de la norme NC 03, les revenus résultant de l'utilisation des ressources de l'entreprise
des biens moyennant intérêt doivent être comptabilisés lorsque les conditions suivantes sont
remplies :
a- La contre partie obtenue de l'utilisation des ressources de l'entreprise par des tiers peut être
mesuré d'une façon fiable.
b- Le recouvrement de la contrepartie obtenue est raisonnablement sûr.
Pour satisfaire à la 1ère condition, le § 21 de la norme NC 03 précise qu'un accord établi entre
l'entreprise et le bénéficiaire déterminant les règles de calcul des intérêts serait suffisant.
La même norme ajoute que généralement les tableaux d'amortissement permettent à l'entreprise de
connaître d'avance les mouvements des intérêts.
En revanche la norme NC 03 n'a pas traité des critères relatifs à la justification de la 2ème condition.
En d'autres termes, elle n'a pas répondu clairement à la question de savoir à partir de quel moment
le recouvrement des intérêts n'est pas raisonnablement assuré.
III.2.2. Les règles spécifiques relatives à la prise en compte des revenus liés engagements bancaires :
Selon le §32 de la norme NC 24, les revenus liés aux engagements contractés par l'établissement
bancaire, sont pris en compte en résultat de façon à les rattacher à l'exercice sauf si leur
encaissement effectif n'est pas raisonnablement assuré.
La 1ère condition édictée par la norme NC 03 (mesure fiable des revenus) n'a pas été particulièrement
reprise par les normes NC24. En revanche, le §31 de la norme NC 24 stipule que la prise en compte
résultant des revenus liés aux engagements contractés par les établissements bancaires doit
s’effectuer conformément aux règles prévues par la norme NC 03.
Pour la deuxième condition, la norme NC 24 fournit des indications objectives d’appréciation.
Critères d’appréciation du caractère "raisonnablement assuré" de la recouvrabilité des intérêts :
L'encaissement effectif des revenus n'est pas raisonnablement assuré lorsque les engagements
auxquels ils se rapportent sont qualifiés de douteux au sens du §24 de la norme NC 24.
Lorsque les sommes en principal ou intérêts venus antérieurement à échéance sur la même
contrepartie sont demeurés impayés.
Selon le § 33 de la norme NC 24 il est d'usage que les banques se réfèrent à un délai déterminé
d'impayé à partir duquel les revenus postérieurement échus cessent d'être pris en compte en
Chapitre 2
résultat, et l'appliquent de façon uniforme et permanente à tous les engagements (cet usage fait
référence à la circulaire de la BCT n° 91-24 du 17 décembre 1991 qui empêche la prise en compte en
résultat des revenus liés aux engagements classés parmi les actifs incertains "classe 2", parmi les
actifs préoccupants "classe 3" et parmi les actifs compromis "classe 4". Le délai d'impayé a partir
duquel un établissement bancaire classe ses engagements parmi les éléments de la classe 2, 3 ou 4
est de 3 mois donc plus que 90 jours).
Lorsque l'encaissement effectif des revenus n'est pas raisonnablement assuré, les intérêts doivent
être constatés au bilan au cours de leur période de rattachement. C’est le compte "383 intérêts et
produits réservés" qui enregistrera au bilan les revenus au cours de leur période de rattachement
lorsque leur encaissement effectif n'est pas raisonnablement assuré.
La reprise, en résultat, des intérêts et autres produits réservés aura lieu lors de l’encaissement
effectif des créances s’y rapportant.
Les revenus pris en compte en résultat lors d’exercices antérieurs et demeurés impayés ne sont pas
extournés (annulés) mais doivent être intégralement provisionnés (§34 de la norme NC 24).
En effet, leur constatation en résultat au cours de leur exercice de rattachement était justifiée par
des circonstances qui ne laissaient pas présager un doute quant à leur recouvrabilité. L’incertitude
pesant sur leur recouvrement ultérieur, induite par de nouvelles circonstances, constitue un
changement dans les estimations comptables au sens du § 22 de la norme NC 11 relative aux
modifications comptables. Le traitement prospectif des changements dans les estimations
comptables, justifie, par conséquent, le provisionnement intégral de ces revenus.
Cette règle rejoint celle fixée par le §25 de la norme NC 03 qui stipule : "Si une incertitude relative au
recouvrement des contreparties au titre de l'utilisation des ressource de l'entreprise par des tiers prend
naissance après la constatation du revenu, on constitue une provision distincte pour en tenir compte, le
montant initialement comptabilisé au titre des revenus n'est pas ajusté".
Le §26 de la même norme ajoute que "lorsque les intérêts comptabilisés en produits n'ont pas été
encaissés à leur échéance, le recouvrement des intérêts futurs n'est pas raisonnablement certain et
les intérêts déjà constatés et non encaissés doivent faire l'objet d'une provision pour couvrir les
risques de non recouvrement.
Les intérêts futurs ne doivent plus être constatés en produits mais plutôt dans un compte de passif à
mesure qu'ils sont courus.".
Exemple 1.4
La Banque "B3B" a signé le 28/10/N-1 avec son client un crédit d’investissement de 600.000 DT
remboursable semestriellement sur 5 ans (amortissement constant du principal). Débloqué par
tirage unique le 01/11/N-1, ce crédit porte des intérêts conventionnels calculés au taux fixe de 8%.
Le client n’a procédé à aucun remboursement relatif à ce crédit durant l’exercice N.
T.A.F :
En négligeant l’aspect fiscal, passer les écritures comptables chez la Banque relatives à
l’abonnement des produits au 31/12/N-1 et au 31/12/N.
Chapitre 2
Solution 1.4
ère
30/04/N (Bilan – Tombée 1 échéance d’intérêts)
2072 Intérêts courus et échus [600.000 x 8% x (6/12)] 24 000
2071 Intérêts courus et non échus 8 000
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 16 000
ème
31/10/N (Bilan – Tombée 2 échéance d’intérêts)
2072 Intérêts courus et échus [540.000 x 8% x (6/12)] 21 600
383 Intérêts et produits réservés 21 600
31/12/N (Bilan – Abonnement des produits)
2071 Intérêts courus et non échus [480.000 x 8% x (2/12)] 6 400
383 Intérêts et produits réservés 6 400
31/12/N (Bilan – Extourne des intérêts constatés en N)
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 16 000
383 Intérêts et produits réservés 16 000
31/12/N (Bilan – Provisionnement des intérêts constatés en N-1)
652 Dotations aux provisions sur opérations avec la clientèle 8 000
29911 Provisions sur crédits à la clientèle 8 000
La restructuration d’un crédit ne constitue, pour les banques, un engagement supplémentaire de leur
part, mais tout simplement un acte de réaménagement des modalités de remboursement de
concours déjà consentis. La restructuration se traduira soit par un rééchelonnement soit par une
consolidation.
Avec le rééchelonnement, l’établissement bancaire procède à une prorogation du terme d’exigibilité
de la créance originale qui se trouve être juridiquement sauvegardée (article 362 du C.O.C).
Par la consolidation, l’établissement bancaire donne un prêt au client lui permettant le paiement
d'un crédit antérieur. Le contrat de consolidation est régi par les articles 357 et suivants du code des
obligations et des contrats, relatifs à la novation.
Le contrat de consolidation permet une extinction d'une obligation moyennant la constitution d'une
Chapitre 2
nouvelle qui lui est substituée.
Ainsi, avec la restructuration des crédits initiaux, il n’apparaît plus d’impayés dans les situations
comptables de l’établissement bancaire ; mais cela n’exclut jamais les difficultés financières
rencontrées par les relations bénéficiaires d’un rééchelonnement ou d’une consolidation.
Dans un crédit de consolidation, les créances impayées d’intérêts générés par le concours initial se
trouvent être fusionnées avec celles relatives au principal dudit concours pour former le nouveau
principal. L’encaissement ultérieur, de toute somme due au titre de ce nouveau montant principal
posera, donc, le problème de la reprise des intérêts réservés consolidés.
Le traitement comptable consacré à cette situation a été prévu par le §35 de la norme NC 24. En
effet, les revenus constatés au bilan antérieurement à la date de restructuration ou de consolidation
des engagements auxquels ils sont rattachés sont repris en résultat proportionnellement aux
encaissements réalisés sur ces engagements après la restructuration ou la consolidation. Le montant
des revenus repris en résultat est égal au montant des encaissements pondérés par le rapport entre
le montant total de ces revenus avant la date de restructuration ou de consolidation et le montant
total de l'engagement après cette même date.
Exemple 1.5
La situation des engagements de la Société Industrielle du Centre "S.I.C", client de la Banque "BBT",
se présente au 30/09/N-1 comme suit :
Les intérêts différés constatés au bilan de la banque "BBT" au titre des engagements de la "S.I.C"
s’élèvent au 30/09/N-1 à la somme de 88.000 DT.
Suite aux difficultés financières rencontrées par la société "S.I.C", la "B.B.T" décide, le 01/10/N-1, de
lui consolider l’ensemble de ses engagements arrêtés à cette date.
Solution 1.5
Chapitre 2
201 Crédits commerciaux et industriels 600 000
2072 Intérêts courus et échus 88 000
ère
31/03/N (Bilan – Tombée 1 échéance d’intérêts)
2072 Intérêts courus et échus [688.000 x 10% x (6/12)] 34 400
2071 Intérêts courus et non échus 17 200
383 Intérêts et produits réservés 17 200
ère
01/04/N (Bilan – Remboursement 1 échéance)
251 Compte ordinaire clientèle [P : 86 000 + I : 34 400] 120 400
201x Crédit de consolidation 86 000
2072 Intérêts courus et échus 34 400
01/04/N (Bilan – Reprise des intérêts réservés)
383 Intérêts et produits réservés 34 400
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 34 400
31/12/N (Bilan – Reprise des intérêts réservés)
383 Intérêts et produits réservés [86 000 x (88 000/688 000)] 11 000
7021 Intérêts/crédits à la clientèle 11 000
La notion d’engagements douteux a été, à la fois, définie par la norme NC 24 et par la Banque
Centrale de Tunisie dans ses circulaires et instructions de référence (Cir. BCT n° 93-08 du 31/07/1993,
Cir. BCT n° 91-24 du 17/12/1991 telle que modifiée par les circulaires subséquentes et la note aux
banques n° 93-23 du 30/07/93).
IV.1.1. Définition de la NC 24 :
Selon le paragraphe 24 de la NC 24, les engagements sont qualifiés de douteux lorsqu’il existe un
risque que les contreparties n’honorent pas leurs engagements et que celui ci peut être lié à des
difficultés que les contreparties éprouvent, ou qu’il est prévisible qu’elles éprouveront, pour honorer
leurs engagements ou au fait qu’elles contestent le montant de leurs engagements.
Pour apprécier un tel risque, la norme NC 24 énumère dans son paragraphe 26, et à titre indicatif,
une panoplie de critères, notamment :
Chapitre 2
Par créances douteuses il faut entendre "les créances de toutes natures, même assorties de
garanties, présentant un risque probable ou certain de non-recouvrement total ou partiel, impayées
depuis trois mois ou encore présentant un caractère contentieux" [Article 9 de la circulaire de la
B.C.T n°93-08 du 30 Juillet 1993].
Il appert de la définition précédente que la Banque Centrale de Tunisie, tout comme la norme NC 24
d’ailleurs, met l’accent sur le risque de non-recouvrement.
Cette assertion se trouve, d’ailleurs, confirmée par la note aux banques n° 93-23 du 30 juillet 1993
selon laquelle "lors de l’évaluation de la qualité des actifs, l’accent devra être mis sur la capacité de
l’emprunteur à générer des fonds liquides pour rembourser ses dettes".
Le risque de non recouvrement est appréhendé à travers les mêmes critères retenus par la norme NC 24.
Le risque de non recouvrement, rattaché à cette catégorie de créances, est pris en charge en résultat
sous forme de provisions pour dépréciation.
Le terme "créances " regroupe aussi bien le capital (échu et restant dû) que les intérêts (échus ou
courus et non échus). En effet, les intérêts sur un prêt sont réputés s’acquérir au jour le jour5 et la
mise en place d’un crédit entraîne, donc, aussitôt la naissance d’une créance d’intérêt, qui s’accroît
ensuite de jour en jour.
La notion de créances d’intérêt revêtant un caractère douteux découle implicitement des règles de
comptabilisation des produits édictées par les normes comptables (NC 03 et NC 24) et par les
circulaires de référence de la B.C.T. (intérêts différés ou réservés)
Il s’agit, en effet, des intérêts et commissions courus et échus dont la comptabilisation en produits se
trouve être différée jusqu'à encaissement effectif, en raison du caractère douteux pesant sur le
recouvrement de la créance principale.
Faute de définition donnée à cette notion par la norme NC 24 ou encore par la B.C.T, nous allons
recourir à celle donnée par la Commission Bancaire Française au niveau de ses Dispositions Relatives
aux Etats Périodiques (DREP), selon laquelle les engagements hors-bilan douteux sont les
« engagements de toute nature dont la mise en jeu apparaît probable ». 6
Toujours selon la Commission Bancaire française (note méthodologique n°1, DREP, volume I, page 4),
« la classification en créances douteuses d’un concours à une personne physique ou morale
déterminée entraîne le transfert de l’intégralité des engagements, à l’encontre de cette personne,
des rubriques d’encours sains vers les rubriques d’encours douteux, nonobstant toute considération
liée aux garanties individuelles, sauf cas exceptionnels dûment justifiés ».
Ainsi, il découle de ce principe de déclassement, connu dans la pratique par « déclassement par
contagion », que la notion de « douteux » est un critère qui s’applique à une relation pour l’ensemble
des concours qui lui ont été accordés, que ces concours soient enregistrés au bilan ou en hors bilan.
5
Article 147 du code des droits réels.
6
DREP Volume I page 202.
D’ailleurs, les banques, qui sont tenus de procéder selon l’article 8 de la circulaire de la B.C.T n° 91-24
du 17 décembre 1991, à la classification de tous leurs actifs, qu’ils figurent au bilan ou en hors bilan,
doivent l’effectuer en respect de ce principe de déclassement par contagion7.
L’application de ce critère aux différentes catégories d’engagements hors bilan permet de donner les
Chapitre 2
définitions suivantes :
Engagements de financement douteux :
Il s’agit des engagements dont la mise en jeu entraînerait la mise en place d’un crédit qui aurait lui-
même les caractéristiques d’une créance douteuse.
Engagements de garantie douteux :
Un engagement de garantie est considéré comme "douteux" dès lors qu’il apparaît que la banque
garante sera obligée d’intervenir pour assurer l’obligation souscrite par le donneur d’ordre, en lieu et
place de ce dernier
Qu’il s’agisse d’engagements de financement ou d’engagements de garanties, ceux-ci doivent faire
l’objet d’un provisionnement pour risques et charges, dès lors qu’ils présentent un caractère
douteux.
IV.2. Méthodologie de classement des engagements préconisée par la B.C.T :
Evaluer de manière quantitative une probabilité de défaillance d’une relation (d’un client) est une
opération délicate. Par contre la qualité des contreparties est souvent prise en compte par une
« note » ou un « rating ». Cette note permet de classer des contreparties présentant des
caractéristiques similaires selon la qualité de leur solvabilité.
Ayant mis en place ce système de mesure « ordinal » l’institut d’émission a prévu, au niveau de ses
circulaires et instructions de référence, cinq classes8 discriminantes ordonnant les risques encourus
par les banques sur leurs actifs bilantiels et extra-bilantiels en fonction de la qualité des relations :
Classe de risque Qualité des actifs bancaires en fonction de la qualité des relations
Classe 0
Actifs courants
Classe 1
Actifs nécessitant un suivi particulier
Classe 2
La B.C.T visait à travers la mise en place de ce système, à fixer des normes objectives de
provisionnement de créances et de constatation des revenus. En effet, seuls les actifs de la classe 2, 3
et 4 sont considérés comme présentant un caractère douteux nécessitant pour les établissements
bancaires :
7
La notion de "contagion" s’applique aussi pour les engagements de relations appartenant à un même groupe
de sociétés.
8
La B.C.T prévoit, au niveau de l’article 8 de la circulaire n° 91-24 du 17 décembre 1991, la distinction entre
actifs « courants » et actifs « classés » en fonction du risque de perte et de probabilité de recouvrement. Ces
derniers sont répartis en 4 classes (classe 1, classe 2, classe 3 et classe 4). Dans la pratique, les actifs courants
sont considérés comme appartenant à une autre classe dite « classe 0 ».
La constitution de provisions selon des taux minimums traduisant pour chacune des classes
précitées la probabilité de défaut des contreparties impliquées et fixés respectivement à
20%, 50% et 100% ;
La non-constatation des produits non encaissés et générés par ces actifs dans les résultats.
Chapitre 2
Pour distinguer les actifs courants (classe 0) des actifs classés en fonction du risque de non
recouvrement (Classes 1, 2, 3 et 4), la Banque Centrale de Tunisie a retenu une panoplie de critères.
Alors que certains ont une connotation objective, d’autres, par contre, sont de nature qualitative
impliquant la mise en œuvre d’un travail de jugement et d’appréciation nécessairement caractérisé
par la subjectivité. (Par simplification, seuls les critères objectifs seront abordés dans ce paragraphe)
Pour apprécier les risques inhérents à l’insolvabilité des débiteurs, les circulaires de la B.C.T mettent
en évidence deux critères objectifs, à savoir l’antériorité des impayés et le transfert à contentieux.
Il apparaît à travers les définitions des différentes classes de risques données par la B.C.T comme
étant le critère majeur permettant le classement des engagements des établissements bancaires.
Pour classer les actifs du bilan et du hors bilan d’un établissement bancaire, la B.C.T a défini une règle
générale applicable à l’ensemble des concours, et des règles particulières applicables aux créances
restructurées (ayant fait l’objet d’un arrangement, d’un rééchelonnement ou d’une consolidation).
Règle générale :
La règle générale consiste en la fixation d’intervalles temporels d’antériorité des créances impayées
pour les différentes classes de risques.
Ces intervalles, exprimés en nombre de jours de retards de paiement des échéances en principal
et/ou en intérêts, se présentent comme suit :
Classe 0 Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4
0 jours X
[1,90] jours X
[91,180] jours X
[181,360] jours X
>360 jours X
Taux de défaut associé à la classe de risque
0% 0% 20% 50% 100%
Ainsi, pour une relation ayant enregistré des retards de règlement des échéances contractuelles se
situant dans plusieurs intervalles d’antériorité, l’établissement bancaire doit, par référence à ce
critère, considérer les échéances les plus lointaines pour déclasser tous les engagements de cette
relation par "contagion" dans la classe de risque appropriée.
Règle particulière applicable aux créances restructurées :
Comme précisé ci-avant, avec la restructuration des crédits initiaux, il n’apparaît plus d’impayés dans
les situations comptables de l’établissement bancaire ; mais cela n’exclut jamais les difficultés
financières rencontrées par les relations bénéficiaires, d’un rééchelonnement ou d’une
consolidation.
C’est par crainte de voir les banques user de cet artifice juridique et comptable, aux fins de déguiser
la véritable situation des bénéficiaires de leurs concours, que la B.C.T prévoyait des règles spécifiques
pour le classement de ces créances.
Chapitre 2
paiement, les impayés doivent être totalement provisionnés. Si le cumul des impayés en principal atteint
25% du total de la créance, celle-ci doit être inscrite à la classe 4".
L’autre critère objectif, arrêté par la Banque Centrale de Tunisie pour le classement des actifs
bancaires, concerne le transfert des dossiers de crédit des relations au département chargé du suivi
de la fonction contentieuse au sein des établissements bancaires.
Ce transfert, n’intervient généralement qu’à l’occasion des situations suivantes :
Litiges nés entre la banque et ses débiteurs, nécessitant la mis en œuvre de toutes les
poursuites judiciaires et l’épuisement de tous les voies de recours possibles pour recouvrer
ses créances ;
Liquidation de l’entreprise bénéficiaire des concours de la banque ;
Redressement judiciaire ou faillite des bénéficiaires des concours de la banque.
Présentant généralement un caractère compromis, les actifs transférés à contentieux, doivent
figurer, selon la Banque Centrale, parmi la classe 4.
Selon le § 27 de la norme NC 24 "Les provisions doivent être appliquées sur la valeur totale des
engagements douteux, qu’ils soient échus ou non échus, ainsi que sur les revenus constatés en
résultat au cours des exercices antérieurs".
Selon l’article 10 de la circulaire de la B.C.T n° 91-24 du 17 décembre 1991, "Les banques doivent
constituer des provisions au moins égales à 20% pour les actifs de la classe 2, 50% pour les actifs de la
classe 3 et 100% pour les actifs de la classe 4.
Ces provisions doivent être affectées spécifiquement à tout actif classé égal ou supérieur à 50 mille
dinars ou à 0,5% des fonds propres nets.
Il demeure entendu que la constitution des provisions s’opère compte tenu des garanties reçues de
l’Etat, des organismes d’assurances et des banques, ainsi que des garanties sous forme de dépôts ou
d’actifs financiers susceptibles d’être liquidés sans que leur valeur ne soit affectée.
Les biens meubles et immeubles donnés en garantie par les emprunteurs ne sont considérés comme
des garanties valables que dans le cas où la banque dispose d’une hypothèque dûment enregistrée et
que des évaluations indépendantes et fréquentes de ces garanties sont disponibles. En outre, la
possibilité d’une liquidation rapide sur le marché au prix d’évaluation doit être assurée".
Ainsi pour chaque engagement, la base de provisionnement appelée aussi exposition nette au risque
de non recouvrement sera déterminée comme suit :
Chapitre 2
impayés
+ Intérêts courus et non échus
- Intérêts et produits réservés
= Exposition brute
- Encaissements post-clôture (sans excéder le montant des impayés)
= Risque résiduel
- Garanties admises par la B.C.T (sans excéder la valeur du risque résiduel)
= Exposition nette (base de provisionnement)
En désignant par :
: le taux de provisionnement appliqué à la classe de risque à laquelle appartient la
relation ;
E : l’exposition nette au risque de non recouvrement ;
I : les intérêts constatés en résultat lors des exercices antérieurs et demeurés impayés.
La formule d’estimation de la provision se présente comme suit : Maximum [( x E) ; I]
En effet, et en rapport avec les règles régissant la prise en compte des revenus, le montant de la
provision ne doit, jamais, être inférieur au montant des intérêts constatés en résultat lors des
exercices antérieurs et demeurés impayés.
Les garanties reçues de l’Etat des organismes d’assurances et des banques, ainsi que les
garanties sous formes de dépôts ou d’actifs susceptibles d’être liquidés sans que leur valeur
ne soit affectée.
Les biens meubles et immeubles, dans le cas où la banque dispose d’une hypothèque dûment
enregistrée. Par extension du champ d’application de cette catégorie des sûretés réelles,
l’annexe 2 de la note de la B.C.T. n° 93-23 du 30 juillet 1993 admet les promesses
d’hypothèque sur des terrains acquis auprès des agences foncières (A.F.I, A.F.T, A.F.H), dont la
situation foncière n’est pas encore apurée.
Exemple 1.6
La société mère "SM" forme avec sa filiale "SF" un groupe réputé dans l’industrie laitière. Ces
sociétés entretiennent depuis quelques années des relations privilégiées avec la Banque "DFB" qui
leur a consenti plusieurs concours.
La société "SM" rencontre des difficultés financières et accuse des retards de règlement de ses
échéances. Au 31/12/N, ses engagements se trouvent être classés parmi les actifs préoccupants de
la Banque "DFB". (Les engagements figuraient parmi les actifs nécessitant un suivi particulier au
31/12/N-1).
Chapitre 2
payable à terme échu au taux annuel de 7%. En garantie de ses engagements envers la Banque
"DFB", "SF" a consenti une hypothèque dûment inscrite en 1er rang estimée à 600.000 DT selon une
expertise externe récente.
T.A.F :
Sachant que la première échéance du crédit n’a pas été honorée par la société "SF", il vous est
demandé, chez la "DBF", de déterminer, éventuellement, le montant de la provision pour
engagements douteux au 31/12/N et de passer les écritures en découlant.
Solution 1.6
+ Engagements de garantie donné (QPR>QPT) [(900 000 x2) x 10% x (4/5)] 144 000
+ Principal à échoir [900 000 x (4/5)] 720 000
+ Principal échu et impayé [900 000 x (1/5) + (900 000 x2) x 10% x (1/5)] 216 000
+ Intérêts courus échus [900 000 x 7%] 63 000
+ Intérêts courus et non échus [720 000 x 7%x (75/360)] 10 500
- Intérêts et produits réservés [900 000 x 7% x ((360-75)/360)+10 500] (60 375)
= Exposition brute 1 093 125
- Encaissements post-clôture -
= Risque résiduel 1 093 125
- Garanties admises par la B.C.T (600 000)
= Exposition nette 493 125
Les établissements bancaires peuvent, en contrepartie des engagements donnés, obtenir des
garanties sous forme d'actifs financiers, de sûretés réelles et personnelles, sous forme notamment
de cautions, avals et autres garanties donnés par d'autres établissements bancaires ainsi que des
Chapitre 2
garanties données par l'Etat et les entreprises d'assurance.
La divulgation des informations relatives aux garanties reçues est importante car elle permet
d'apprécier les risques encourus par un établissement bancaire. Cependant, certaines garanties
posent des difficultés quant à leur évaluation ainsi qu'à la valeur pour laquelle elles doivent être
comptabilisées.
Les garanties reçues doivent être comptabilisées, lorsque leur évaluation peut être faite de façon
fiable, pour leur valeur de réalisation attendue au profit de l'établissement bancaire, sans pour
autant excéder la valeur des engagements qu'elles couvrent.
Une évaluation peut résulter d'expertises effectuées par l'établissement bancaire lui-même ou par
des organismes externes. Les frais nécessaires que la banque doit engager pour la réalisation des
garanties à son profit doivent être estimés et déduits de la valeur de réalisation attendue.
Lorsque l'évaluation des garanties reçues ne peut pas être faite de façon fiable, des informations sur
la nature des garanties reçues et la valeur des engagements correspondants doivent, lorsqu'elles
sont significatives, être indiquées dans les notes aux états financiers.
L’évolution récente des techniques financières et les utilisations alternatives d’un même instrument
dans des circonstances et en vue de la réalisation d’objectifs très différents ont conduit les instances
Chapitre 2
de normalisation comptable à renoncer à déduire les règles comptables applicables à un produit, des
seules caractéristiques juridiques de celui-ci : la traduction dans les comptes de la réalité économique
des opérations exige que l’intention de la Direction soit prise en compte dans le choix des méthodes
d’évaluation et de classement.
Le normalisateur tunisien n’a pas dévié à cette ligne directrice dans l’élaboration de la norme NC 25
relative au portefeuille-titres dans les établissements bancaires.
En effet, les règles de prise en compte et d’évaluation des titres vont largement dépendre dans un
premier temps de l’intention de la Direction qui a présidé à l’acquisition de chacun d’entre eux. En
d’autres termes, l’intention qui se trouve derrière l’achat d’un titre constitue donc le motif de son
acquisition et a un impact direct sur les méthodes de comptabilisation.
Globalement, plusieurs catégories d’intentions peuvent être distinguées pour motiver l’acquisition
d’un portefeuille-titres :
Le souhait d’établir des liens durables avec l’entité émettrice qui peut aller jusqu’à une prise
de contrôle. En effet, un établissement bancaire peut détenir à long terme des titres pour
exercer une dominance plus ou moins importante sur les politiques opérationnelles et
financières des sociétés émettrices.
La recherche d’une rentabilité à plus ou moins long terme. Dans ce cas, le motif de détention
à long terme d’un titre est un motif purement attaché au droit pécuniaire que génère le titre
indépendamment de l’influence sur les politiques opérationnelles et financières que peut
inclure le titre en question.
9 er
Selon les dispositions de l’article 1 de la loi n° 2000-35 du 21 mars 2000, relative à la dématérialisation des
titres "sont considérés comme valeurs mobilières, les actions, les actions à dividende prioritaire sans droit de
vote, les certificats d’investissement, les titres participatifs, les obligations, les obligations convertibles en
actions, les parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières, les droits rattachés aux valeurs
mobilières précitées et les autres instruments financiers négociables sur des marchés organisés."
Chapitre 2
La détention à très court terme d’un portefeuille-titres dans le cadre d’une activité de
spéculation ou de "trading".
Détention de titres en couverture d’autres titres ou instruments.
La liquidité des titres acquis, constitue le 2ème critère, en plus de l’intention qui a présidé à leur
acquisition, qui décide des méthodes de prise en compte et d’évaluation qui leur seront réservées.
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 25, Un titre est considéré comme étant "liquide" lorsque :
(a) il existe, pour ces titres, soit un marché organisé, soit un marché de gré à gré fonctionnant
régulièrement à l'intervention d'établissements bancaires ou de teneurs de titres assurant
des cotations permanentes de cours acheteurs et vendeurs dont les fourchettes
correspondent aux usages du marché ;
(b) les titres concernés peuvent, compte tenu des volumes régulièrement traités sur le marché,
être réalisés à tout moment sans incidence significative sur les cours.
Pour qu’un marché soit qualifié d’organisé, il faut qu’il remplisse les conditions suivantes :
1. L’existence d’une localisation géographique de marché : c’est le lieu dans lequel s’effectuent
les négociations.
3. L’existence d’une autorité de marché : l’autorité de marché assure son organisation et lui
confère la sécurité et la transparence requises.
Le conseil du marché financier (CMF) constitue l’autorité de marché pour la BVMT. Pour le
marché monétaire, la BCT constitue l’autorité de marché.
4. L’existence d’un monopole de négociation : chaque négociateur sur le marché doit présenter
de sérieuses garanties tenant à sa solvabilité et son expérience dans le domaine, ainsi qu’à
son intégrité.
C’est la 1ère mesure destinée à assurer la sécurité des transactions. Ainsi en Tunisie, la
négociation et l’enregistrement des opérations sur les valeurs mobilières ne peuvent être
effectués que par les intermédiaires en bourse agréés. De même, ne peuvent avoir accès au
marché monétaire que les banques, entreprises et organismes définis de façon limitative par
la circulaire de la BCT n° 89-14 du 17 mai 1989 telle que modifiée par les textes subséquents.
Chapitre 2
Cette chambre de compensation présente un double avantage, en ce sens qu’elle permet de
faciliter la gestion administrative mais surtout car elle permet d’éliminer définitivement le
risque de contre partie. (STICODEVAM et la Bourse pour les titres non pris en charge par la
première sont les chambres de compensations en Tunisie, elles sont informées de l’achat et
de la vente des titres et veillent à leur règlement et à leur livraison).
6. L’existence d’un fond de garantie : un marché liquide doit assurer la bonne fin des opérations
négociées en cas de défaillance dans le règlement ou la livraison.
Le marché boursier tunisien dispose d’un fond de garantie géré par l’association des
intermédiaires en bourse (AIB).
7. L’existence d’une limite maximale de variations quotidiennes : pour chaque titre ou instrument
une variation maximale des cours durant la même séance est fixée (3% puis 4,5% et enfin 6,09%).
Ces conditions confèrent au marché organisé les caractéristiques suivantes : liquidité, sécurité,
transparence et efficacité.
Lorsqu’un marché ne remplit pas les conditions d’un marché organisé, il est considéré comme un
marché de gré à gré. Les marchés de gré à gré fonctionnent, notamment, grâce à l’intervention de
mainteneurs de marché "market makers" qui assurent des cotations continues dans des fourchettes
usuelles du marché.
La norme NC 21 relative à la présentation des états financiers des établissements bancaires prévoit
deux grandes catégories de portefeuille-titres, à savoir le portefeuille-titres commercial et le
portefeuille-titres d’investissement.
Un titre est qualifié de titre de transaction lorsqu’il remplit les deux conditions suivantes :
L’intention qui préside à l’acquisition de ce titre est de le revendre à très brève échéance
c’est à dire dans un délai ne dépassant pas 3 mois.
Le titre est liquide.
Un titre de transaction peut être un titre à revenu fixe ou un titre à revenu variable. Ainsi un bon de
trésor, un billet de trésorerie ou encore un certificat de dépôt ou une obligation peuvent être classés
parmi les titres de transaction lorsque les deux conditions énumérées ci-dessus sont vérifiées.
Chapitre 2
De même, une action ou une part dans un OPCVM peut être classée dans les mêmes conditions
parmi les titres de transaction.
Sont classés parmi les titres d’investissement, les titres à revenu fixe qui vérifient simultanément les
conditions suivantes :
L’établissement bancaire a l’intention de détenir les titres d’une façon durable, en principe
jusqu’à leur échéance.
L’intention de détenir les titres d’une manière durable (1er critère) doit être matérialisée dans la
politique et la stratégie de la banque en matière de titres d’investissement.
Cette politique doit notamment expliciter les objectifs poursuivis, ainsi que les stratégies qui
permettent la réalisation de ces objectifs dans différentes hypothèses du contexte économique.
Cette politique doit également indiquer les circonstances dans lesquelles la banque pourrait être
amenée à vendre les titres avant l’échéance.
Il existe, pendant la durée de vie des titres, une couverture contre le risque de taux, lorsque
de tels risques existent.
En résultat, les pertes sur les titres et les gains sur les ressources se compensent et
inversement.
Sont classés parmi les titres de placement, les titres qui vérifient l’une des conditions suivantes :
Les titres acquis avec l’intention de les détenir à court terme durant une période supérieure
à 3 mois, à l’exception des titres à revenu fixe que l’établissement a l’intention de les
conserver jusqu’à l’échéance et qui remplissent les conditions des titres d’investissement.
Par élimination, les titres qui ne peuvent être inscrits ni parmi les titres de transaction, ni
parmi les titres d’investissement. Ainsi, un titre qui a une durée de détention inférieure à 3
mois mais qui n’est pas liquide est classé parmi la catégorie des titres de placement.
Chapitre 2
De même, un titre à revenu fixe, que l’établissement bancaire a l’intention de détenir jusqu’à
l’échéance mais qui ne remplit pas les autres conditions de titres d’investissement, est classé
parmi les titres de placement.
Ce sont les titres de capital détenus par l’établissement bancaire, agissant en qualité de société mère
dans les filiales.
Une filiale est une entité sur laquelle l’établissement bancaire exerce un contrôle exclusif.
Le contrôle désigne le "pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d'une entité afin
d'obtenir des avantages de ses activités" (NC 35.04)
“Le contrôle existe lorsque la mère détient, directement ou indirectement par l'intermédiaire de
filiales, plus de la moitié des droits de vote d'une entreprise, sauf si dans des circonstances
exceptionnelles, il peut être clairement démontré que cette détention ne permet pas le contrôle. Le
contrôle existe également lorsque la mère, détenant la moitié ou moins de la moitié des droits de vote
d'une entreprise, dispose:
(a) du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu d'un accord avec d'autres
investisseurs ;
(b) du pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle de l'entreprise en vertu des statuts
ou d'un contrat ;
(d) du pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du conseil d'administration ou
de l'organe de direction équivalent.
Le contrôle est présumé exister, dès lors qu'une entreprise détient directement ou indirectement
quarante pour cent au moins des droits de vote dans une autre entreprise, et qu'aucun autre associé
n'y détienne une fraction supérieure à la sienne.” (NC 35.10)
Ce sont les titres de capital détenus sur les entités sur lesquelles l’établissement bancaire exerce un
contrôle conjoint.
Le contrôle conjoint désigne "le partage en vertu d'un accord contractuel du contrôle d'une activité
économique". (NC 37.03)
Le contrôle conjoint n’existe que lorsque les décisions stratégiques financières et opérationnelles
Chapitre 2
correspondant à l’activité imposent le consentement unanime des parties partageant le contrôle (les
coentrepreneurs).
Ce sont les titres de capital détenus sur les entités dans lesquelles l’établissement bancaire exerce
une influence notable.
L'influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de politique financière et opérationnelle de
l'entité détenue, sans toutefois exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques. (NC 36.03)
soit présumée, en cas de détention, directe ou indirecte, de 20% ou plus des droits de vote
de l'entreprise détenue (NC 36.04) ;
soit démontrée, en cas de détention de moins de 20% des droits de vote de cette entité, par
exemple, à travers : (NC 36.05)
Les actions et autres titres à revenu variable, détenus pour en retirer sur une longue durée
une rentabilité satisfaisante, sans pour autant que l’établissement bancaire n’intervienne
dans la gestion de l’entité émettrice.
Les actions et autres titres à revenu variable, détenus pour permettre la poursuite de
relations bancaires entretenues avec la société émettrice, et qui ne peuvent être classés ni
parmi la catégorie des parts dans les entreprises liées, des parts dans les co-entreprises ou
encore parmi la catégorie des parts dans les entreprises associées.
Les règles de prise en compte des parts dans les entreprises liées, des parts dans les co-entreprises,
des parts dans les entreprises associées et des titres de participation s’appuient sur la norme NC 07
Chapitre 2
relative aux placements, et ne méritent pas, par conséquent, des développements particuliers à ce
niveau.
La comptabilisation initiale et ultérieure des titres de transaction, des titres d’investissement et des
titres de placement obéit à des règles spécifiques prévues par la norme NC 25 et récapitulées dans le
tableau de synthèse suivant :
Chapitre 2
- Titres à revenu fixe ou variable acquis en vue de Titres à revenu fixe acquis avec l'intention de les Titres à revenu fixe ou variable acquis avec
leur revente à brève échéance et dont le marché détenir de façon durable, en principe jusqu'à leur l'intention de les détenir à court terme durant une
de négociation est jugé liquide. échéance. période supérieure à trois mois à l'exception des
Définition - Titres à revenu fixe ou variable acquis en vue de titres à revenu fixe que l'établissement a
leur placement auprès des tiers. l'intention de conserver jusqu'à l'échéance et qui
satisfont à la définition des titres d'investissement.
Courte durée de détention: Détention jusqu'à l'échéance Les titres de placement sont ceux qui ne
La durée de détention des titres doit être limitée répondent pas aux critères retenus pour les titres
à 3 mois. Ressources globalement adossées: de transaction ou d'investissement:
Pour classer des titres à revenu fixe parmi les
l titres acquis avec l'objectif d'une détention
Liquidité des titres assurée: titres d'investisse ment la banque doit disposer de
inférieure à 3 mois mais ne répondant pas à la
l titres négociables sur un marché organisé ou ressources d'échéances comparables affectées condition de liquidité.
sur un marché de gré à gré fonctionnant au financement et/ou à la couverture des titres:
Conditions l titres en provenance du portefeuille de
régulièrement à l'intervention des
transaction qui ont fait l'objet d'un reclassement à
d'imputation établissements bancaires ou de mainteneurs de l Durée des ressources au moins égale à celle des
l'issue, notamment, de la durée de détention
marché "market-makers" . titres.
maximum de 3 mois.
l titres pouvant, compte tenu des volumes l Existence, pendant la durée de vie du titre,
l titres acquis dans l'intention de les détenir
régulièrement traités sur le marché, être réalisés d'une couverture contre le risque de taux,
jusqu'à l'échéance, pour lesquels la banque ne
à tout moment sans incidence significative sur lorsqu'un tel risque existe.
dispose pas de financement ou de couverture
les cours. l En résultat, les pertes sur les titres et les gains
adéquate.
sur les ressources se compensent et inversement.
Chapitre 2
- La date d'acquisition correspond à celle du - La date d'acquisition correspond à celle du - La date d'acquisition correspond à celle du
transfert de propriété. transfert de propriété. transfert de propriété.
- Lorsque la date du transfert de propriété est - Lorsque la date du transfert de propriété est - Lorsque la date du transfert de propriété est
postérieure à la date de négociation, les titres postérieure à la date de négociation, les titres postérieure à la date de négociation, les titres
sont traitées comme suit: sont traitées comme suit: sont traitées comme suit:
l en date de négociation, les engagements sont l en date de négociation, les engagements sont l en date de négociation, les engagements sont
Date inscrits dans des comptes de hors bilan suivant inscrits dans des comptes de hors bilan suivant inscrits dans des comptes de hors bilan suivant
d'acquisition le sens de l'opération et font l'objet d'une le sens de l'opération et font l'objet d'une le sens de l'opération et font l'objet d'une
évaluation selon la catégorie de titres concernée évaluation selon la catégorie de titres concernée évaluation selon la catégorie de titres concernée
(compte 921). (compte 921). (compte 921).
l en date de règlement /livraison, les écritures l en date de règlement /livraison, les écritures l en date de règlement /livraison, les écritures
relatives aux comptes de bilan concernés sont relatives aux comptes de bilan concernés sont relatives aux comptes de bilan concernés sont
enregistrées après extourne de celles passées en enregistrées après extourne de celles passées en enregistrées après extourne de celles passées en
hors bilan. hors bilan. hors bilan.
Coût Prix pour lequel les titres ont été acquis, frais et Prix pour lequel les titres ont été acquis, frais et Prix pour lequel les titres ont été acquis, frais et
charges exclus. charges exclus. charges exclus.
d'acquisition
Intérêts Inclus dans le coût d'acquisition (à imputer au l Inclus dans le coût d'acquisition, en application l Inclus dans le coût d'acquisition, en application
compte 3011) de la méthode actuarielle (à imputer au compte de la méthode actuarielle (à imputer au compte
courus à 3031) 3021)
l'acquisition l Repris dans un compte de créances rattachées, l Repris dans un compte de créances rattachées,
Décotes et Incluse dans le coût d'acquisition (à imputer au Incluse dans le coût d'acquisition,(à imputer au Incluse dans le coût d'acquisition,(à imputer au
compte 3011) compte 3031) et étalée, en résultat, sur la durée de compte 3021) et étalée, en résultat, sur la durée
surcotes (1)
Chapitre 2
vie résiduelle du titre en utilisant les comptes de vie résiduelle du titre en utilisant les comptes
sur suivants: suivants:
acquisition
l 60332 ou 70332, en application de la méthode l 60322 ou 70322 en application de la méthode
de titres à linéaire linéaire
revenu fixe l 70331 en application, de la méthode actuarielle l 70321 en application de la méthode actuarielle
Dividende Constaté en résultat (compte 70314) lors de Non applicable Porté en créances rattachées,(compte 30271) si les
inclus dans le l'encaissement. conditions prévues par la NC 07 sont établies:
Chapitre 2
Evaluation Evaluation Evaluation
la valeur du marché qui correspond au cours en F Titres cotés: F Titres cotés:
bourse moyen pondéré à la date d'arrêté ou à la la valeur du marché qui correspond au cours en la valeur du marché qui correspond au cours en
date antérieure la plus récente. bourse moyen pondéré à la date d'arrêté ou à la bourse moyen pondéré à la date d'arrêté ou à la
Plus value latente: date antérieure la plus récente. date antérieure la plus récente.
la plus value latente est constatée en résultat FTitres non cotés: FTitres non cotés:
(imputée au compte 70314) la juste valeur la juste valeur
Moins-value latente: Plus value latente: Plus value latente:
Evaluation en la moins value latente est constatée en résultat non comptabilisée non comptabilisée
(imputée au compte 6031) Moins-value latente: Moins-value latente:
date d'arrêté
la moins value latente n'est pas provisionnée la moins value latente fait l'objet d'une provision
sauf: pour dépréciation imputée au compte 6535 en
- Lorsqu'il existe une forte probabilité que contrepartie du compte 3029.
l'établissement ne conserve pas les titres jusqu'à
l'échéance.
- Lorsqu'il existe des risques de défaillance de
l'émetteur
Selon le paragraphe 37 de la norme NC 25, la constatation des revenus des tires à revenu fixe classés
parmi les titres d’investissement ou les titres de placement peuvent présenter des particularités
Chapitre 2
dans le cas où l’acquisition est faite avec une surcote10 ou une décote (prime) et/ou lorsqu’il y a une
différence entre le taux nominal de rémunération du titre et le taux du marché au moment de
l’acquisition.
De façon générale, deux méthodes peuvent être utilisées : la méthode "actuarielle" et la méthode
"linéaire". La méthode actuarielle est plus appropriée dans la mesure où elle permet une juste
détermination des revenus et un meilleur rattachement aux différents exercices.
Quelque soit la méthode utilisée, celle-ci doit s’appliquer à l’ensemble des titres et de façon
cohérente permanente d’un exercice à un autre.
Avant de passer en revue les modalités pratiques de mise en œuvre de chacune des deux méthodes,
il y a lieu d’expliciter, au préalable, les causes d’existence de surcotes et de décotes lors de
l’acquisition des titres à revenu fixe (obligations, BTA,…) sur le marché primaire ou secondaire.
VI.1. Les surcotes et décotes liées à l’acquisition des titres à revenu fixe :
Lors des émissions sur le marché primaire, seules les obligations peuvent être acquises avec une
prime de remboursement (différence entre la valeur d’émission et celle de remboursement) dans la
mesure où les bons de trésor ne peuvent être émis par l’Etat qu’au pair.
Autrement, les surcotes et décotes ne peuvent apparaître que lors des négociations qui s’opèrent sur
le marché secondaire selon les mécanismes de cotation des titres de créances sur ce marché.
10
Les normes sectorielles bancaires NC 22 et NC 25 utilisent, à tort, le terme "Prime" pour désigner la "Surcote".
Chapitre 2
Taux d’intérêt nominal x n
N
Bien que les conditions d’émission soient claires, le souscripteur d’une obligation à taux fixe ne
peut savoir à l’avance à quel prix il pourra la revendre sur le marché secondaire. Tout dépend
du taux d’intérêt offert sur les émissions du marché primaire au jour de la vente.
En effet, le revenu du titre à vendre doit permettre à l’acquéreur potentiel d’obtenir la même
rentabilité que sur le marché primaire. Dans ce cas, il sera indifférent entre la souscription à la
nouvelle obligation ou le rachat d’une ancienne.
Exemple d’illustration
La société "XYZ" lance le 01/01/2007 un emprunt obligataire de 100.000 titres à 1.000 DT de
valeur nominale unitaire, rémunéré au taux fixe de 6,50% et remboursable in fine au pair le
31/12/200911. La Banque "A" souscrit à l’obligation de "XYZ" le jour du lancement : elle paye
1.000 DT à l’entreprise. La Banque "B" rachète à "A" cette obligation le 01/01/2008, le taux du
marché obligataire (taux moyen des émissions obligataires sur le marché primaire) est alors à
6,75% ; La Banque "C" rachète à "B" cette obligation le 01/01/2009 (le taux du marché est
passé à 6,25%) et la conserve jusqu’à la fin.
La société "XYZ" s’engage sur 3 ans à taux fixe et connaît donc à l’avance ses flux
d’encaissements et de décaissements sur cette période.
Ces flux sont les suivants (par obligation) :
01/01/2007 31/12/2007 31/12/2008 31/12/2009
1.000 (65) (65) (1.065)
La société "XYZ" va payer :
65 DT à la Banque "A" au 31/12/2007
65 DT à la Banque "B" au 31/12/2008
65 DT à la Banque "C" au 31/12/2009
Au 31/12/2009, elle remboursera aussi les 1.000 DT (valeur nominale) à la Banque "C" qui se
trouve être le dernier propriétaire.
Pour la société "XYZ", le marché secondaire n’a pas d’influence sur ses flux financiers. Reste
alors la question de savoir à quel prix vont se négocier les achats et ventes entre "A", "B" et "C".
Lorsque "A" veut vendre son obligation, les sociétés qui veulent emprunter proposent sur le
marché primaire 6,75%. La Banque "B" peut souscrire à ces nouveaux emprunts, mais il est
indifférent au rachat de l’obligation "XYZ" si celle-ci lui rapporte le même rendement c’est à
dire 6,75%.
11
Selon l’article 327 du code des sociétés commerciales, les obligations sont émises pour une durée minimum
de 5 ans. Le choix d’une maturité de 3 ans, dans cet exemple, est tout simplement guidé par des considérations
pédagogiques en vue de simplifier les calculs.
Son calcul est le suivant : Elle connaît les flux que la société "XYZ" va lui payer :
Chapitre 2
Elle doit donc déterminer le montant (X) qu’elle doit payer à la Banque "A" de telle sorte que
ces flux y compris (X) lui rapportent le taux d’indifférence de 6,75%.
On obtient le prix d’achat (X) en actualisant à ce taux la somme des flux ci-dessus,
65 1.065
X= + = 995,464 DT
(1+6,75%)1 (1+6,75%)2
Autrement dit, la Banque "A" revend son titre moins cher qu’elle ne l’avait acheté.
En Bourse, les obligations sont cotées au pied (% du nominal avec 2 chiffres après la virgule).
Le cours d’une obligation est, en plus assorti des intérêts courus non échus eux-mêmes
exprimés en pourcentage dans la mesure où le nouveau propriétaire encaissera la totalité des
intérêts lorsqu’ils seront payés. Ici, la vente ayant lieu juste après le détachement du coupon, il
n’y a pas d’intérêts courus non échus.
La Banque "C" va acheter à "B" les obligations le 01/01/2009, elle appliquera la même logique,
mais actualisera à un taux d’indifférence de 6,25%.
En Bourse, les obligations sont cotées au pied (% du nominal avec 2 chiffres après la virgule).
Le cours d’une obligation est, en plus assorti des intérêts courus non échus eux-mêmes
exprimés en pourcentage dans la mesure où le nouveau propriétaire encaissera la totalité des
intérêts lorsqu’ils seront payés. Ici, la vente ayant lieu juste après le détachement du coupon, il
n’y a pas d’intérêts courus non échus.
La Banque "C" va acheter à "B" les obligations le 01/01/2009, elle appliquera la même logique,
mais actualisera à un taux d’indifférence de 6,25%.
Ses flux jusqu’à l’échéance, sont :
01/01/2009 31/12/2009
X 1.065
1.065
X= = 1.002,353 DT
(1+6,25%)1
Chapitre 2
Autrement dit, la Banque "B" revend son titre plus cher qu’elle ne l’avait acheté.
VI.2. Les méthodes de comptabilisation des revenus des titres à revenu fixe :
Il s’agit de la méthode préférentielle édictée par la norme NC 25. Les titres à revenu fixe de
placement ou d’investissement sont enregistrés pour leur prix d’acquisition coupon couru à l’achat
inclus. Ensuite, lors de chaque arrêté comptable :
Les intérêts courus de la période, calculés au taux du marché constaté lors de leur
acquisition et appliqué au prix d’achat du titre, sont crédités dans un compte de résultat.
(70321 pour les titres de placements et 70331 pour les titres d’investissement.
Ces intérêts sont calculés selon la formule suivante : I= [(VN x t x n)/(360 ou 365)] où ;
La différence entre les deux montants susvisés (qui correspond à l’étalement de la surcote ou
de la décote) est portée suivant le cas au débit ou au crédit du compte dans le quel les titres
sont enregistrés (3021 pour les titres de placement et 3031 pour les titres d’investissement).
Cette méthode, illustrée ci-après a pour effet d’étaler de manière actuarielle la différence entre le
prix d’acquisition du titre et son prix de remboursement (décote ou surcote).
Chapitre 2
L’acquisition a donné lieu au versement à l’intermédiaire en bourse chargé de la transaction, la
commission de transactions boursières et la commission d’intermédiation qui s’élèvent
respectivement à 2‰ et 8‰ du prix global d’acquisition.
Les obligations "Z", remboursables au pair et in fine le 31 Décembre N, ont été émises au pair le 1er
Janvier N-2, pour une valeur nominale de 100 Dinars l’obligation et au taux nominal de 9% l’an. Le
paiement des intérêts s’opère le 31 décembre de chaque année.
Le taux d’intérêt en vigueur sur le marché, le jour de l’acquisition est de 6,75%.
La Banque "TSB" a décidé de détenir 150 obligations "Z" jusqu’à leur échéance et de liquider le
reliquat au plus tard le 31 mars N-1 sachant qu’elle ne dispose pas, à la date d’acquisition, de
ressources d’une durée au moins équivalente à celle des obligations acquises ou encore d’une
couverture adéquate contre les risques de fluctuation des taux d’intérêt.
T.A.F :
Passer les écritures comptables depuis l’acquisition jusqu’à l’échéance, sachant que :
Chapitre 2
12/12
[(27 362,500-1 341,595-493,589) x [(1+6,75%) – 1]
3021 Titres de placement à revenu fixe 526,906
31/12/N (Bilan- Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 25 000,000
31/12/N (Bilan- régularisation des arrondis actuariels)
70321 Intérêts des titres de placement [25 000,410 – 25 000,000] 0,410
3021 Titres de placement à revenu fixe 0,410
Chapitre 2
31/12/N (Bilan- Constatation des intérêts sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 170,869
70321 Intérêts des titres de placement 2 420,869
12/12
[(27 362,500-1 026,260+155,290) x [(1+9,75%) – 1]
31/12/N (Bilan- Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 25 000,000
31/12/N (Bilan- régularisation des arrondis actuariels)
70321 Intérêts des titres de placement [25 000,299 – 25 000,000] 0,299
3021 Titres de placement à revenu fixe 0,299
Les titres sont comptabilisés pour leur prix d’acquisition coupon couru exclu. Le coupon couru est
enregistré dans un compte de créances rattachées (30271 pour les titres de placements et 30371
pour les titres d’investissement). A chaque arrêté comptable :
Les intérêts courus de la période, calculés au taux facial sont crédités dans un compte de
produits par le débit d’un compte de créances rattachées (30271 pour les titres de
placements et 30371 pour les titres d’investissement).
Cette méthode, illustrée ci-après a pour effet d’étaler de manière linéaire la différence entre le prix
d’acquisition du titre et son prix de remboursement (décote ou surcote).
Solution 1.9
Chapitre 2
30271 Intérêts courus et non échus [(100 x 9% x 6/12) x 250] 1 125,000
60321 Frais d’acquisition sur titres de placement [109,450 x 250 x 1%] 273,625
131 NOSTRI 27 636,125
31/12/N-2 (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 6/12) x 250] 1 125,000
30271 Intérêts courus et non échus 1 125,000
31/12/N-2 (Bilan- Etalement linéaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 – 250 x 100) x (6/30)] 247,500
3021 Titres de placement à revenu fixe 247,500
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Etalement linéaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 – 250 x 100) x (12/30)] 495,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 495,000
31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
31/12/N (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N (Bilan- Etalement linéaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 – 250 x 100) x (12/30)] 495,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 495,000
31/12/N (Bilan- Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 25 000,000
Solution 1.10
Chapitre 2
30271 Intérêts courus et non échus [(100 x 9% x 6/12) x 250] 1 125,000
60321 Frais d’acquisition sur titres de placement [109,450 x 250 x 1%] 257,000
131 NOSTRI 25 957,000
31/12/N-2 (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 6/12) x 250] 1 125,000
30271 Intérêts courus et non échus 1 125,000
31/12/N-2 (Bilan- Etalement linéaire de la décote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement à revenu fixe 85,000
70322 Etalement de la décote [(250 x 100 – 24 575) x (6/30)] 85,000
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Etalement linéaire de la décote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement à revenu fixe 170,000
70322 Etalement de la décote [(250 x 100 – 24 575) x (12/30)] 170,000
31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
31/12/N (Bilan- Constatation de l’intérêt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intérêts échus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intérêts des titres de placement [(100 x 9% x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N (Bilan- Etalement linéaire de la décote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement à revenu fixe 170,000
70322 Etalement de la décote [(250 x 100 – 24 575) x (12/30)] 170,000
31/12/N (Bilan- Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intérêts échus 2 250,000
3021 Titres de placement à revenu fixe 25 000,000
Les règles spécifiques régissant la présentation des états financiers des établissements bancaires, et
notamment le contenu de chaque poste et sous poste des différentes composantes de synthèse sont
fixées par la norme NC 21.
Chapitre 2
La présente section ne va pas s’appesantir sur cet aspect, mais plutôt se propose de mettre en
exergue les principales divergences du cadre de présentation appliqué aux banques par rapport à
celui édicté par la norme générale NC 01. Ces divergences sont récapitulées dans le tableau suivant :
Chapitre 2
activités ordinaires impôt ; et du impôt ; et du
- Résultat des activités ordinaires après - Résultat des activités ordinaires après
impôt impôt
Présentation de Deux modèles de présentation sont Un modèle unique consacrant le recours à
l’état des flux de prévus : la méthode directe, jugée plus appropriée,
trésorerie - Un modèle de référence s’appuyant sur pour la présentation des flux
la méthode directe de présentation des opérationnels (C'est-à-dire les flux liés aux
flux opérationnels. activités d’exploitation).
- Un modèle autorisé s’appuyant sur la
méthode indirecte de présentation des
flux opérationnels.
Les particularités
comptables des SICAV
Novembre 2010
Les particularités comptables des SICAV
Chapitre 1
Les Sociétés d'Investissement à Capital Variable (SICAV) sont des sociétés anonymes qui ont pour
objet la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilières et dont les actions sont émises et rachetées à
tout moment à la demande des actionnaires. Elles ont été créées pour la première fois en Tunisie par
la loi n° 68-11 du 7 mai 1968 telle que modifiée par la loi n° 69-49 du 26 juillet 1969 mais il a fallu
attendre la loi n° 88-92 du 2 août 1988 pour que les premières SICAV puissent être effectivement
constituées.
Elles sont actuellement régies par le Titre I du code des organismes de placement collectif promulgué
par la loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001.
Cette double mission devrait être remplie à travers la « gestion d'un portefeuille de valeurs
mobilières »1 en tant qu'objet unique des SICAV.
Le code des organismes de placement collectif s'inscrit dans le contexte des réformes entreprises par
le législateur tunisien, visant la restructuration de l'économie tunisienne à travers l'instauration des
mécanismes de marché et la modernisation du marché financier.
Le marché financier a en effet connu depuis 1988, un développement sans précédent qui a été rendu
possible, entre autres, par le biais de la mise en place des instruments juridiques nécessaires.
1
Article 2 du code des Organismes de Placement Collectif.
A travers la création des SICAV ainsi que des Fonds Communs de Placement, le législateur tunisien
visait la mise en place d'un instrument efficace et qui, par ailleurs, a fait ses preuves dans d'autres
pays, permettant la participation au financement de l'économie à travers la collecte de l'épargne
privée et son affectation dans le marché financier primaire ou secondaire.
Chapitre 1
Cet instrument a permis, en outre, l'introduction des notions de collectivisation de l'épargne et de sa
gestion.
Le fonctionnement des SICAV résulte d'un équilibre permanent entre l’actif et le passif. D'un côté,
des souscripteurs apportent de l'argent qui constitue un apport d'actif avec une contre partie passive
correspondant aux actions des SICAV.
Cet argent va être investi sur le marché financier dans des valeurs mobilières ou dans des titres émis
ou garantis par l'Etat ou dans des fonds en dépôt.
Une fois les placements réalisés, il y a lieu de valoriser l'actif pour permettre d'effectuer les
opérations du lendemain. Cette valorisation s'effectue en déterminant le montant réel de l'actif de la
société diminué des dettes qui, divisé par le nombre de titres en circulation, permet d'obtenir la
valeur liquidative.
Les Sociétés d'Investissement à Capital Variable se sont vues attribuées par le code des Organismes
de Placement Collectif, la forme de sociétés anonymes auxquelles sont applicables, sauf dérogations,
les dispositions du code des sociétés commerciales.
II.1.2. Constitution :
La constitution d'une Société d'Investissement à Capital Variable est soumise à l'obtention d'un
agrément délivré par le Conseil du Marché Financier.
A cet effet, les fondateurs des SICAV doivent déposer une demande accompagnée de documents
dont la liste est fixée par règlement du conseil du marché financier2.
Dans la pratique, et en l’absence d’un règlement du marché financier traitant du sujet, la demande
d’agrément est accompagnée notamment des documents suivants:
2
Article 32 du code des Organismes de Placement Collectif.
l'objet social
le montant envisagé du capital social
Chapitre 1
le nombre d'actions à créer
le dépositaire officiel agréé
le gestionnaire.
En plus, cette demande doit être accompagnée des projets de statuts ainsi que d'une note exposant
les particularités de la SICAV envisagée (orientation du portefeuille, clientèle recherchée, limitation
éventuelle des placements...), la liste des fondateurs et de leurs apports, les membres de son Conseil
d'administration ou de son directoire, et ses modalités de gestion.
Le conseil du marché financier donne suite à la demande d'agrément dans un délai maximum de 3
mois à compter de la date de dépôt de la demande accompagnée des documents nécessaires.
Comme toute société anonyme, la constitution d'une SICAV requiert la réunion d’au moins sept
actionnaires.
Les actions des SICAV ont le caractère de valeurs mobilières. Ces titres doivent être intégralement
libérés lors de la souscription, ils doivent obligatoirement avoir la forme nominative.
Les actions des sociétés d'investissement à capital variable sont émises sans droit préférentiel de
souscription. Il est interdit à ces sociétés de créer des parts de fondateurs ou d'émettre des actions
de préférence3.
Les actions des SICAV ne peuvent être souscrites ou rachetées qu'en numéraire4.
II.1.4. Le capital :
En vertu des dispositions de l’article 3 du code des O.P.C « Le capital des sociétés d'investissement à
capital variable ne peut, à la constitution, être inférieur à un million de dinars.
….Le montant minimum du capital au dessous duquel il ne peut être procédé au rachat d'actions
autorisé par l'article 5 du présent code, ne peut être inférieur à cinq cent mille dinars. Le conseil
d'administration ou le directoire de la société doit procéder à sa dissolution lorsque son capital
demeure, pendant quatre vingt dix jours, inférieur à un million de dinars. »
Cette particularité est liée à la volonté du législateur de permettre aux actionnaires d'entrer et de
sortir de la société le plus facilement possible.
3
Article 4 du code des O.P.C.
4
Article 23 du code des O.P.C.
Le législateur a exigé que cette faculté donnée à l'actionnaire soit clairement mentionnée dans les
statuts qui « doivent spécifier expressément que le capital est susceptible d'augmentation résultant
de l'émission d'actions nouvelles et de réduction consécutive au rachat par cette même société
d'actions reprises aux détenteurs qui en font la demande.
Chapitre 1
Ils doivent également mentionner que tout actionnaire peut, à tout moment, obtenir le rachat de ses
actions par la société, …, sauf le cas prévu par son article 3 » (Article 5 du code des O.P.C.).
des souscriptions qui entraînent une augmentation du capital (les augmentations de capital
dans les SICAV ne confèrent pas de droit préférentiel de souscription aux actionnaires),
des rachats ou cessions qui entraînent une diminution du capital,
de la variation de l'évaluation de certains éléments de l'actif,
de l'imputation d'une certaine catégorie de charges.
Les souscriptions et les rachats s'opèrent sur la base d'une valeur liquidative, majorée éventuellement
d'une commission versée à la SICAV qui en rétrocède tout ou partie à l'organisme dépositaire.
Les statuts des SICAV peuvent prévoir la possibilité pour le Conseil d'administration ou le Directoire
de suspendre, momentanément, et après avis du commissaire aux comptes les opérations de rachat
ainsi que les opérations d'émission quand des circonstances exceptionnelles l'exigent ou si l'intérêt
des actionnaires le commande ; à charge pour ces statuts de fixer les conditions de la prise de la
décision de suspension et de prévoir l'obligation d'en informer les actionnaires selon des modalités
fixées par les statuts.5
Le conseil du marché financier doit être informé, sans délai, de la décision de suspension et de ses motifs.
La fiscalité des sociétés d'investissement à capital variable repose sur le principe du régime de la
transparence fiscale qui aboutit à imposer les actionnaires comme s'ils détenaient eux-mêmes un
portefeuille de valeurs mobilières.
Depuis la promulgation de la loi du 2 août 1988, le régime fiscal applicable aux SICAV a connu
plusieurs changements. Cette évolution s'est faite dans le sens du régime général tel que prévu par le
code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés.
En effet de l'ensemble des exonérations des impôts et taxes prévus initialement par la loi n° 88-92 du
2 août 1988, les SICAV ne bénéficient plus que de l'exonération au titre de l'impôt sur les sociétés,
cette exonération est désormais prévue par le paragraphe neuf de l'article 46 du code de l'I.R.P.P et
de l’I.S.
5
Article 24 du code des O.P.C.
Toutefois, et en vertu des dispositions de l’article 52 du code de l’I.R.P.P et de l’I.S « les revenus de
capitaux mobiliers réalisés par les personnes morales non soumises à l'impôt sur les sociétés ou qui
en sont totalement exonérées6 en vertu de la législation en vigueur ainsi que les revenus de capitaux
mobiliers réalisés par le fonds commun de placement en valeurs mobilières prévu par la loi n° 2001-
Chapitre 1
83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif sont
soumis à une retenue à la source définitive et non susceptible de restitution au taux de 20%. Cette
retenue est opérée par la personne qui paie ces revenus »
La transparence des SICAV et les obligations mises à leur charge par la réglementation en vigueur,
notamment le titre I du code des organismes de placement collectif tel que promulgué par la loi n°
2001-83 du 24 juillet 2001, ont conduit au développement d’un environnement de fonctionnement
tout à fait spécifique à ces organismes.
La caractéristique majeure de cet environnement est la diversité des acteurs qui interviennent dans
leur fonctionnement.
Le schéma suivant, permet de recenser les différents acteurs impliqués dans le fonctionnement
d’une SICAV ainsi que leur rôle.
Courtier
l Banque Dépositaire
Le fonctionnement des SICAV obéit au principe de non cumul des fonctions incompatibles entre les
différents acteurs impliqués.
Lorsque les fonctions de gestionnaire et de courtier sont assurés par l’entremise d’un intermédiaire
en bourse unique, ce dernier doit veiller à la mise en place d’une séparation organique entre les
6
C’est le cas des SICAV exonérées de l’I.S en vertu des dispositions du paragraphe 9 de l’article 46 du code de
l’I.R.P.P et de l’I.S.
Il en est de même pour les banques qui assurent, à la fois, les fonctions de dépositaire et celles de
Chapitre 1
distributeur. Le réseau d’agences se chargera des secondes alors que l’une des structures centrales
dûment habilitée se chargera des premières.
IV.1. Les ratios liés aux investissements en titres d’un même émetteur :
Les OPCVM ne peuvent détenir plus de 10% d'une même catégorie de valeurs mobilières d'un même
émetteur sauf s'il s'agit de l'Etat, des collectivités locales ou de valeurs mobilières garanties par l'Etat.
Sont considérées comme relevant d’une même catégorie, pour l’application de ces dispositions :
les valeurs mobilières assorties d’un droit de vote d’un même émetteur ;
les valeurs mobilières donnant accès directement ou indirectement au capital d’un même
émetteur ;
les valeurs mobilières conférant directement ou indirectement un droit de créance général
sur le patrimoine d’un même émetteur ;
les actions ou parts d’un même OPCVM.
Les OPCVM ne peuvent employer plus de 10 % de leurs actifs en titres émis ou garantis par un même
émetteur sauf s'il s'agit de l'Etat, des collectivités locales ou de titres garantis par l'Etat.
Les OPCVM ne peuvent employer plus de 5% de leurs actifs nets en parts ou actions d’autres OPCVM.
Tout OPCVM doit justifier au bout de 12 mois à compter de sa création, d’une composition d’actifs
en valeurs mobilières à hauteur de 80%, et ce dans les proportions suivantes :
Emprunts obligataires ayant fait l’objet d’opérations d’émission par appel public à l’épargne ;
Bons du trésor assimilables et emprunts obligataires garantis par l’Etat.
Chapitre 1
Valeurs mobilières représentant des titres de créance à court terme émis par l’Etat,
Valeurs mobilières représentant des titres à court terme négociables sur les marchés
relevant de la Banque Centrale de Tunisie.
Les OPCVM peuvent utiliser 80% au moins de leurs actifs pour l'acquisition de titres de capital de
sociétés admises à la cote de la Bourse et le reliquat de 20% à l'acquisition de bons du trésor
assimilables. Cette obligation est réputée satisfaite, si le montant non utilisé dans les conditions
précitées ne dépasse pas 2% des actifs.
1 - L’actif à prendre en considération, pour le calcul des ratios de composition de l’actif d’un OPCVM,
ne comprend pas les immobilisations correspondant au poste AC4 (c) par référence aux normes
comptables relatives aux OPCVM.
2 - Les valeurs assimilées aux liquidités sont, lorsqu’elles ont moins d’un an d’échéance, les bons du
trésor à court terme ainsi que les titres de créance à court terme négociables sur les marchés
relevant de la Banque Centrale de Tunisie.
Chapitre 1
Le cadre conceptuel de la comptabilité financière constitue la structure de référence théorique pour
l'élaboration des états financiers des SICAV.
Considérant la spécificité de leur activité, la valeur de réalisation7, telle que prévue par le cadre
conceptuel de la comptabilité financière, constitue le procédé de base pour la mesure des éléments
des états financiers des SICAV.
En matière comptable, l’originalité des OPCVM n’est pas due principalement à leur objet, mais à un
certain nombre de mécanismes originaux qui vont jusqu’à remettre en cause certains principes
comptables de base des entreprises industrielles et commerciales voir même financières.
A cet égard les variations de capital dues au solde journalier des émissions et des rachats par la
société de ses propres actions ne sont pas en cause. Il s’agit là, en effet, d’une différence de
fréquence et de solennité dans les augmentations et les réductions de capital, qui ne remet pas la
nature de celles-ci en question.
Par contre, la définition du capital qui est donnée par l’article 3 du code des OPC tel que promulgué
par la loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001 modifie une de ses caractéristiques essentielles. En prévoyant
que le capital d’une SICAV est égal à tout moment à la valeur de l’actif net, déduction faite des
sommes distribuables, le législateur a mis le capital des SICAV en relation étroite avec une grandeur
qui varie tous les jours en fonction des fluctuations des marchés de valeurs mobilières et supprime
du même coup toute référence à sa valeur d’origine.
Le capital n’a donc plus de valeur nominale et devient intrinsèquement instable, indépendamment
de tout apport ou de tout retrait extérieur.
Les sommes distribuables sont définies par l’article 27 du même code comme étant égales « au
résultat net augmenté du report à nouveau et majoré ou diminué, selon le cas, du solde du compte
de régularisation des revenus afférents à l’exercice clos. Cette définition a été aussi donnée par la
norme comptable NC 16 relative à la présentation des états financiers dans les OPCVM.
Du fait des émissions et des rachats quotidiens ou périodiques de leurs actions à la valeur
intrinsèque, les SICAV procèdent à un inventaire et à une évaluation permanente de leur patrimoine.
Ceci constitue un principe comptable spécifique aux OPCVM consacré du reste par la norme
comptable NC 17 relative au traitement du portefeuille-titres et des autres opérations effectuées par
les OPCVM, et qui est destiné à tenir compte de la nature particulière de leur capital, et à préserver
l’égalité entre les porteurs.
7
Le montant correspondant au prix qui pourrait être tiré de la cession d'un élément.
Le principe de prudence est ainsi très largement écarté : les plus values latentes doivent être
comptabilisées et influencent le montant de l’actif net. Ainsi, les porteurs qui demandent le rachat de
leurs actions ou parts ne sont pas lésés, réciproquement, les souscripteurs qui entrent dans
l’O.P.C.V.M ne sont pas avantagés.
Chapitre 1
I.3. Neutralité des émissions et des rachats sur le revenu unitaire :
Il s’agit du maintien des revenus unitaires acquis par titre, grâce à l’ajustement automatique du
revenu total distribuable au nombre d’actions en circulation.
C’est, en effet, le mécanisme des comptes de régularisation qui permet un tel ajustement. L’article
25 du code des OPCVM dispose que « la fraction du prix d’émission ou de rachat correspondant au
montant par action ou par part du report à nouveau est enregistré dans un compte de report à
nouveau, la fraction correspondant au montant par action ou par part des revenus réalisés depuis le
début de l’exercice est enregistrée dans un compte de régularisation des revenus de l’exercice en
cours et la fraction correspondant au dividende par action ou par part de l’exercice clos, si
l’opération d’émission ou de rachat a eu lieu avant la mise en paiement du dividende, est enregistrée
dans un compte de régularisation des revenus de l’exercice clos »
Ainsi et afin que la quote-part des revenus acquis par la SICAV, à laquelle chaque titre donne droit à
un moment donné, ne soit ni diminuée par l’augmentation, ni augmentée par la diminution du
nombre des actions ou parts, chaque souscription d’un titre nouveau inclut la quote-part de revenus
à laquelle chaque titre ancien a droit, et chaque rachat d’un titre ancien comporte le retrait de la
quote-part du revenu qui lui revient.
Du fait des mécanismes des comptes de régularisation des revenus, les nouveaux actionnaires
apportent leur revenu, et les sortants reçoivent le leur. Le revenu unitaire acquis par les autres
actions n’est donc pas influencé, de sorte que chaque action a droit au même revenu unitaire, quelle
que soit sa date de souscription.
Valeur liquidative
Exemple 1.1
La SICAV "Etoile" est une SICAV mixte ouverte au public depuis le 30 Mars 2002. Les opérations
de souscription et de rachat sont réalisées sur la base de la valeur liquidative telle que calculée
la veille.
Chapitre 1
T.A.F :
Solution 1.1
Première question :
La Valeur liquidative d’une SICAV correspond, pour une date donnée, à l'actif net divisé par le
nombre d'actions en circulation à cette date.
L’actif net est un terme utilisé spécifiquement pour les OPCVM pour désigner les capitaux
propres tels que définis par le cadre conceptuel de la comptabilité.
Deuxième question :
Chapitre 1
Q.P capital QP
SND ex en Q.P résultat Q.P résultat
début résultats
cours ex clos ex en cours
d'exercice ex ant
1 025 000 212 000 5 500 77 250 31 800
78,364 16,208 0,420 5,906 2,431
101 104 12 14 60
102 105 152 153 70
106 77
151
Troisième question :
Quatrième question :
Montant apporté par le nouvel actionnaire représentant sa part dans le résultat de l'exercice
clos : [55x5,906] = 324,828 DT.
Cinquième question :
Contrairement à la norme NC 07 relative aux placements, selon laquelle les frais sur titres, tels que
les commissions d’intermédiaires, les honoraires, les droits et les frais de banque sont comptabilisés
dans un compte de charges8, la norme comptable NC 17 relative au traitement du portefeuille-titres
et des autres opérations effectuées par les OPCVM précise que les placements en portefeuille-titres
sont pris en compte en comptabilité pour leur prix d’achat frais exclus. Les frais d’achat encourus à
l’occasion de l’achat sont imputés en capital « 104 Frais de négociation ».
8
Les honoraires et les frais d’étude peuvent contribuer à la majoration du coût d’acquisition des placements à
long terme conformément à la norme NC07.
Chapitre 2
La détention et la gestion d'un portefeuille titres constitue, pour les SICAV, l'essence même de leur
activité et les règles les régissant diffèrent généralement des règles applicables aux opérations de
même nature dans les autres entreprises.
Bien que se référant, plusieurs fois, au recours à la norme comptable générale NC 07 relative aux
placements, pour préciser les règles de comptabilisations initiale et ultérieure, la norme sectorielle
NC 17 relative au portefeuille-titres et aux autres opérations effectuées par les OPCVM édicte des
règles spécifiques qui ne font plus appel à la notion d’intention en matière de classification mais
s’appuient plutôt sur la nature du titre détenu.
Les placements en titres de capital sont pris en compte en comptabilité au moment du transfert de
propriété pour leur prix d'achat frais exclus. Les frais encourus à l'occasion de l'achat tels que les
commissions, les frais d’intermédiation et de courtage, les commissions et taxes boursières et la TVA
non récupérable sont imputés en capital.
Le montant des droits de souscription acquis en même temps que les titres correspondants souscrits
en vertu de ces droits est inclus dans le coût d'entrée du placement.
Les droits d'attribution d'actions gratuites, acquis en vue d'obtenir les actions correspondantes sont
inclus dans le coût de ces dernières.
A la date de transaction :
A la date du décaissement :
Des circonstances particulières peuvent conduire à dissocier la part des revenus liés à un placement
en titres de capital de son coût. Il en est ainsi lorsque le prix d'acquisition inclut une part de
dividendes dont la décision de distribution est antérieure à la date d'acquisition et qui sont liés à des
résultats réalisés au cours de la période antérieure à celle de l'acquisition. Selon le paragraphe 9 de la
norme NC 07, le prix d'acquisition est réduit à hauteur de cette part s'il est clairement démontré que
les dividendes représentent une distribution sur des bénéfices définitivement réalisés à la date de
l'acquisition.
A la date de transaction :
Chapitre 2
104 Frais de négociation b
5333 Sommes à régler a+b
Les actions sont évaluées en date d'arrêté conformément aux dispositions de la norme comptable NC
07 relative aux placements ainsi qu’aux règles spécifiques édictées par les paragraphes 12 à 15 de la
norme NC 17 relative au portefeuille-titres et autres opérations effectuées par les OPCVM. Ces règles
distinguent le traitement applicable aux actions admises à la cote de celui applicable aux actions non
cotées.
Les actions admises à la cote de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis sont évaluées à leur valeur
de marché. La valeur de marché correspond au cours moyen pondéré du jour de calcul de la valeur
liquidative, ou à la date antérieure la plus récente.
Le cours moyen pondéré, correspond à la moyenne des cours auxquels ont été réalisées les
transactions sur un titre déterminé au cours d'une séance de bourse pondérés par les quantités
respectives traitées.
Lorsque les conditions de marché d'un titre donné dégagent une tendance à la baisse exprimée par
une réservation à la baisse ou une tendance à la hausse exprimée par une réservation à la hausse, le
cours d'évaluation à retenir est le seuil de réservation à la baisse dans le premier cas et le seuil de
réservation à la hausse dans le deuxième cas.
Lorsqu'un titre donné n'a fait l'objet ni de demande ni d'offre pendant un nombre significatif de
séances de bourse consécutives, on doit considérer s'il est approprié de maintenir le titre à son
dernier cours d'évaluation. Il en est également de même lorsque la quantité des titres détenus
pourrait avoir, compte tenu des volumes régulièrement traités sur le marché, une incidence
significative sur les cours.
Lorsque des critères objectifs du marché justifieraient l'abandon de ce cours comme base
d'évaluation, une décote doit être appliquée au dernier cours boursier pour se rapprocher au mieux
de la valeur probable de négociation du titre. A titre indicatif, cette décote pourrait se baser sur les
critères suivants :
Depuis la promulgation des nouvelles règles de division de risques prévues par le décret n° 2001-
2278 du 25 septembre 2001 portant application des dispositions des articles 15, 29, 35, 36 et 37 du
Chapitre 2
code des Organismes de Placement Collectif tel que complété par le décret n°2002-1727 en date du
29 juillet 2002 ; les OPCVM ne sont plus autorisés à détenir des actions non admises à la cote.
Selon le paragraphe 20 de la norme NC 17, les actions émises par des SICAV ou les parts de fonds
commun de placement détenus en portefeuille par un OPCVM sont évalués à leur valeur liquidative
la plus récente.
La différence entre le coût moyen pondéré ajusté par la différence d’estimation antérieurement
constatée et le prix de marché ou la juste valeur du titre considéré à la date d’évaluation est
comptabilisée comme suit :
Plus-value latente :
Moins-value latente :
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 17, les dividendes relatifs aux actions et valeurs assimilées sont
pris en compte en résultat à la date de détachement du coupon, c'est-à-dire la date de la décision de
distribution des dividendes prise par l’Assemblée Générale ordinaire de la société émettrice.
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 17, les dividendes relatifs aux actions et valeurs assimilées sont
pris en compte en résultat à la date de détachement du coupon, c'est-à-dire la date de la décision de
distribution des dividendes prise par l’Assemblée Générale ordinaire de la société émettrice.
La cession des droits de souscription attachés à des titres de capital est considérée comme
aboutissant à une réduction du coût d’entrée de ces titres de capital pour la valeur théorique de ces
Chapitre 2
droits. La différence entre le coût théorique des droits de souscription et leur prix de cession
constitue selon le cas une plus ou moins value de cession à imputer en capital.
Lors de l’augmentation de capital en numéraire, chaque titre de capital ancien donne naissance au
détachement d’un DPS négociable. La souscription à un nouveau titre de capital nécessite la
possession ou l’acquisition d’un nombre bien déterminé de DPS.
Pendant leur délai d’exercice9, les DPS peuvent être achetés et cédés comme n’importe quel autre
titre. Dépassé ce délai, les DPS n’ont aucune valeur.
Le gestionnaire d’une SICAV qui reçoit des droits de souscription à des nouveaux titres de capital
dispose de trois options :
Droit d’attribution :
Les droits d’attribution sont acquis aux associés lors de l’incorporation de réserves au capital et
l’émission de titres de capital gratuits. Les droits d’attribution sont rarement négociés. Néanmoins ils
peuvent l’être pour liquider les rompus.
Comme pour les DPS, la cession des DA aboutit à une réduction du coût d’entrée des anciens titres
de capital ayant donné droit à la distribution gratuite de titres.
La différence entre le prix de cession de ces droits d’attribution et le coût moyen pondéré de ces
droits constitue une plus ou moins value de cession à imputer en capital.
Lorsque le titre de capital donne lieu au détachement d’un droit de souscription ou d’un droit
d’attribution, la norme NC 17 prévoit, dans ses paragraphes 23 à 25, l’application de la méthode dite
du « démembrement systématique ».
La méthode du maintien du coût d’origine10 des droits attachés sauf en cas de cession, telle que
prévue par les paragraphes 19 à 20 de la norme NC 07, est écartée dans le contexte spécifique des
OPCVM.
9
L’article 301 du code des sociétés commerciales, dispose que "Le délai d’exercice du droit de souscription
d’actions de numéraire ne peut en aucun cas être inférieur à quinze jours.
Ce délai court à partir de la date à laquelle est annoncée au Journal Officiel de la république Tunisienne aux
actionnaires le droit préférentiel dont ils disposent ainsi que la date d’ouverture de la souscription et la date de
sa clôture et de la valeur des actions lors leur émission".
Selon la méthode du démembrement systématique, le coût d’origine d’un titre de capital doit être
systématiquement défalqué en coût ex-droit et coût d’origine du droit, le jour de début d’exercice du
droit (soit le jour de son détachement en bourse) et ce, abstraction faite du sort que le gestionnaire
de l’OPCVM détenteur réservera audit droit.
Chapitre 2
La défalcation s’effectue, sur la base des valeurs de marché du titre ex-droit et du droit le jour du
détachement de ce dernier en bourse, selon la formule suivante :
A la date du démembrement :
Les droits attachés aux titres de capital admis à la cote (droit préférentiel de souscription et droit
d'attribution) sont évalués à la valeur de marché. Les plus ou moins values latentes sont imputées en
capitaux propres parmi les sommes non distribuables sous l’intitulé "VDE sur actions et valeurs
assimilées". (Mêmes schémas comptables prévus pour les actions et valeurs assimilées- Cf. page 14)
Selon le paragraphe 26 de la norme NC 17, la sortie des placements en titres de capital est constatée
en comptabilité à la date de transaction. La valeur de sortie est déterminée par la méthode du Coût
Moyen Pondéré11. La différence entre la valeur de sortie et le prix de cession hors frais constitue,
selon le cas, une plus-value ou une moins-value réalisée portée directement, en capitaux propres, en
tant que somme non distribuable.
La plus ou moins-value potentielle antérieurement constatée est annulée pour la quote-part des
titres cédés.
Exemple 1.2
Une SICAV a acquis en J, J+15 et J+30 respectivement 100, 60 et 40 actions cotées en bourse pour
des valeurs unitaires respectives de 120 DT, 110 DT et 115 DT. En J+31, la valeur de marché des
actions s’élève à 118 DT. En J+32, le gestionnaire décide de céder 120 actions à 119 DT l’unité.
T.A.F :
Examinez successivement :
La comptabilisation initiale de l’acquisition des 200 actions.
L’évaluation des 200 actions en J+31.
La comptabilisation de la cession des 120 actions en J+32.
10
Selon cette méthode, la défalcation du coût d’origine des titres en coût ex-droits et en coût des droits n’est
opérée qu’à l’occasion de la cession partielle ou totale desdits droits.
11
Contrairement à la norme NC 07 (paragraphe 21) qui prévoit aussi la possibilité de recourir à la méthode
premier entré premier sorti (FIFO).
Solution 1.2
Comptabilisation initiale
Chapitre 2
311 Actions et valeurs assimilées [100x120] 12 000
104 Frais de négociation x
5333 Avoirs en banque 12 000+x
J+15
311 Actions et valeurs assimilées [60x110] 6 600
104 Frais de négociation y
5333 Avoirs en banque 6 600+y
J+30
311 Actions et valeurs assimilées [40x115] 4 600
104 Frais de négociation z
5333 Avoirs en banque 4 600+z
Le coût moyen pondéré des 200 actions s’élève à 116 DT déterminé comme suit :
[(100x120)+(60x110)+(40x115)]
Coût moyen pondéré= =116 DT
100+60+40
L’évaluation des 200 actions en J+31 par référence à la valeur de marché dégage une plus-value
potentielle estimée en moyenne à 2DT par action, soit 118 DT-116 DT.
J+31
3119 Différence d’estimation sur actions et valeurs assimilées 400
10511 VDE sur actions et valeurs assimilées [2x200] 400
J+32
5333 Avoirs en banque [120x119] 14 280
311 Actions et valeurs assimilées [120x116] 13 920
10611 Plus-values réalisées sur actions & VA 360
J+32
10511 VDE sur actions et valeurs assimilées [2x120] 240
3119 D.E sur actions et valeurs assimilées 240
Les placements en obligations et valeurs assimilées sont pris en compte en comptabilité au moment
Chapitre 2
du transfert de propriété pour leur prix d'achat frais exclus. Les frais encourus à l'occasion de l'achat
tels que les commissions, les frais d’intermédiation et de courtage, les commissions et taxes
boursières et la TVA non récupérable sont imputés en capital.
Les obligations souscrites à l’émission ne présentent pas de difficultés particulières. Ce n’est pas le
cas des obligations acquises sur le marché dont le prix d’acquisition comprend des intérêts courus et
éventuellement des primes ou décotes.
Lorsque la SICAV procède à l’achat sur le marché obligataire d’obligations ou de titres assimilés, il est
évident que le prix d’acquisition comprenne des intérêts courus depuis la dernière échéance et non
encore échus.
Dans ces conditions, l'intérêt couru à la date de l'acquisition et à percevoir à une date ultérieure doit
être calculé pour être déduit du prix d'acquisition et constaté dans un compte rattaché12.
En effet, le paragraphe 7 de la norme NC 17 précise que « Les intérêts courus à l'achat sur les
obligations et valeurs assimilées sont constatés au bilan pour leur montant net de retenues à la
source au titre de l'impôt dans la mesure où celles-ci sont effectuées à titre définitif et libératoire. »
Compte tenu des règles fiscales applicables aux revenus des capitaux mobiliers, telles que fixées par
les textes en vigueur au mois de novembre 2010 (articles 34 et 52 du code de l’IRPP et de l’IS, décret
n° 2007-1870 du 17 Juillet 2007 et note commune n° 01/2008), la comptabilisation initiale des
obligations et valeurs assimilées sera opérée de la manière suivante :
A la date de transaction :
J
312 Obligations et valeurs assimilées a
3125 Intérêts courus sur obligations i
104 Frais de négociation b
5333 Sommes à régler a+b+i
i : intérêts bruts courus à l’achat (jusqu’au jour j)
A la date du dénouement (décaissement) :
J+3
5333 Sommes à régler a+b+i
3125 Intérêts courus sur obligations α
5331 Avoirs en Banque a+b+i+α
α : intérêts bruts courus correspondant à 3 jours de bourse
12
Paragraphe 9 NC 07 et paragraphe 23 NC 03.
Lors des émissions sur le marché primaire, seules les obligations peuvent être acquises avec une
prime de remboursement (différence entre la valeur d’émission et celle de remboursement) dans la
Chapitre 2
mesure où les bons de trésor ne peuvent être émis par l’Etat qu’au pair.
Autrement, les surcotes et décotes ne peuvent apparaître que lors des négociations qui s’opèrent sur
le marché secondaire selon les mécanismes de cotation des titres de créances sur ce marché.
Les règles de prise en compte des primes, des décotes et des surcotes dans les SICAV découlent, à
notre avis, implicitement de l’effet conjugué de :
Les obligations et valeurs assimilées sont enregistrées pour leur prix d’acquisition coupon couru à
l’achat exclu. Le coupon couru est enregistré dans un compte de créances rattachées (3125). Ensuite,
lors de chaque arrêté comptable :
Les intérêts courus de la période, calculés au taux facial (taux nominal) sur la valeur nominale
du titre, seront rapportés au résultat de l’OPCVM (en net de la retenue à la source
libératoire).
Ces intérêts sont calculés selon la formule suivante : RF= [(VN x tf x n)/(360 ou 365)] où ;
En date d’abonnement
3125 Intérêts courus sur obligations RFx80%
702 Revenus des obligations & valeurs assimilées RFx80%
Les primes seront étalées et rapportées à l’actif net de l’OPCVM par lissage actuariel (en net
de la retenue à la source libératoire).
La quote-part de la prime rattachée à la période sera déterminée selon la formule suivante : RA-RF
Chapitre 2
te : le taux d’intérêt effectif, et
n : la durée exprimée en nombre de jours divisée par 360 ou 365.
En date d’abonnement
3129 DE sur obligations & valeurs assimilées (RA-RF)x80%
10512 VDE sur obligations & valeurs assimilées (RA-RF)x80%
A l’échéance des obligations, le cumul des primes imputées en capital parmi les différences
d’estimation sera viré, toujours à l’actif net, en plus value réalisée (en net de la retenue à la
source libératoire).
A l’échéance
312 Obligations & valeurs assimilées (VR-VE)x80%
3129 DE sur obligations & valeurs assimilées (VR-VE)x80%
10512 VDE sur obligations & valeurs assimilées (VR-VE)x80%
10612 +/- values réalisées sur obligations &VA (VR-VE)x80%
Exemple 1.3
Une SICAV a souscrit sur le marché primaire, le 1er janvier N-2, 250 obligations émises par la société
"Z" à la valeur d’émission de 99 Dinars chacune.
Les obligations "Z", remboursables in fine à 101 Dinars l’unité le 31 Décembre N, ont été émises
pour une valeur nominale de 100 Dinars l’obligation et au taux nominal de 6% l’an. Le paiement des
intérêts s’opère le 31 décembre de chaque année.
T.A.F :
Passer les écritures comptables depuis l’acquisition jusqu’à l’échéance.
Solution 1.3
Le taux de rendement effectif du placement est celui qui permet d’égaliser le prix d’acquisition
à la valeur actualisée des flux de recettes futures, soit :
6 6 6+101
99 = + +
(1+t) 1 (1+t) 2 (1+t) 3
Le calcul itératif permet de fixer le taux de rendement effectif de l’obligation (t) à 6,69%.
Chapitre 2
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 124,797
31/12/N-2 (Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 200,000
3125 Intérêts courus sur obligations 1 200,000
31/12/N-1 (Constatation des intérêts sur 250 obligations "Z")
3125 Intérêts courus sur obligations [250x100x6%x(1-20%)] 1 200,000
702 Revenus des obligations 1 200,000
31/12/N-1 (Constatation des primes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(RA-RF)x(1-20%)] 133,147
12/12
RA = [(24 750,000+124,797/80%) x [(1+6,69%) – 1]
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 133,147
31/12/N-1 (Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 200,000
3125 Intérêts courus sur obligations 1 200,000
31/12/N (Constatation des intérêts sur 250 obligations "Z")
3125 Intérêts courus sur obligations [250x100x6%x(1-20%)] 1 200,000
702 Revenus des obligations 1 200,000
31/12/N (Constatation des primes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(RA-RF)x(1-20%)] 142,056
12/12
RA = [(24 750,000+(124,797+133,147)/80%) x [(1+6,69%) – 1]
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 142,056
31/12/N (Virement des primes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
312 Obligations & valeurs assimilées 400,000
3129 DE sur obligations & valeurs assimilées 400,000
31/12/N (Virement des primes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur obligations & VA [(101-99)x250x(1-20%)] 400,000
10612 +/- values réalisées sur obligations &VA 400,000
31/12/N (Encaissement des intérêts et de la VR sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 26 350,000
312 Obligations & valeurs assimilées [24 750+400] 25 150,000
3125 Intérêts courus sur obligations 1 200,000
Les obligations et valeurs assimilées sont enregistrées pour leur prix d’acquisition coupon couru à
l’achat exclu. Le coupon couru est enregistré dans un compte de créances rattachées (3125). Ensuite,
lors de chaque arrêté comptable :
Les intérêts courus de la période, calculés au taux facial (taux nominal) sur la valeur nominale
du titre, seront rapportés au résultat de l’OPCVM (en net de la retenue à la source
libératoire).
Chapitre 2
Ces intérêts sont calculés selon la formule suivante : RF= [(VN x tf x n)/(360 ou 365)] où ;
En date d’abonnement
3125 Intérêts courus sur obligations RFx80%
702 Revenus des obligations & valeurs assimilées RFx80%
Les décotes ou surcotes seront étalées et rapportées à l’actif net de l’OPCVM par lissage
actuariel (en brut : les décotes et les surcotes ne sont pas soumises à la retenue à la source
libératoire).
La quote-part de la décote rattachée à la période sera déterminée selon la formule suivante : RA-RF
Les obligations "Z", remboursables au pair et in fine le 31 Décembre N, ont été émises au pair le 1er
Janvier N-2, pour une valeur nominale de 100 Dinars l’obligation et au taux nominal de 9% l’an. Le
paiement des intérêts s’opère le 31 décembre de chaque année.
Le taux d’intérêt en vigueur sur le marché, le jour de l’acquisition est de 6,75%.
Chapitre 2
T.A.F :
Passer les écritures comptables depuis l’acquisition jusqu’à l’échéance.
Solution 1.4
Chapitre 2
12/12
RA=[(27362,500-1125,000-216,595-493,589)x[(1+6,75%) –1]
3129 DE sur obligations & VA 526,906
31/12/N (Régularisation des arrondis actuariels)
10512 VDE sur obligations & VA [25 000,410 – 25 000,000] 0,410
3129 DE sur obligations & VA 0,410
31/12/N (Virement des surcotes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(109,450-4,500)-100]x250 1 237,500
312 Obligations et valeurs assimilées 1 237,500
31/12/N (Virement des surcotes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
10612 +/- values réalisées sur obligations &VA 1 237,500
10512 VDE sur Obligations & VA 1 237,500
31/12/N (Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1 800 + 250 x100] 26 800,000
33125 Intérêts sur obligations et valeurs assimilées 1 800,000
312 Obligations et valeurs assimilées 25 000,000
Chapitre 2
31/12/N-1 (Constatation des intérêts sur 250 obligations "Z")
3125 Intérêts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
31/12/N-1 (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [RA-RF] 155,690
12/12
RA = [(25 700,000-1 125,000+98,740) x [(1+9,75%) – 1]
RF = 250x100x9%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 155,690
31/12/N-1 (Encaissement des intérêts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 800,000
3125 Intérêts courus sur obligations 1 800,000
31/12/N (Constatation des intérêts sur 250 obligations "Z")
3125 Intérêts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
31/12/N (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [RA-RF] 170,869
12/12
RA=[(25700,000-1125,000+98,740+155,690)x[(1+9,75%) –1]
RF = 250x100x9%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 170,869
31/12/N (Régularisation des arrondis actuariels)
10512 VDE sur obligations & VA [25 000,299 – 25 000,000] 0,299
3129 DE sur obligations & VA 0,299
31/12/N (Virement des surcotes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
312 Obligations et valeurs assimilées [100-(102,800-4,500)] x 250 425,000
31029 DE sur obligations & VA 425,000
31/12/N (Virement des surcotes à l’échéance sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur Obligations & VA 425,000
10612 +/- values réalisées sur obligations &VA 425,000
31/12/N (Encaissement des intérêts et du nominal sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1 800 + 250 x100] 26 800,000
33125 Intérêts sur obligations et valeurs assimilées 1 800,000
312 Obligations et valeurs assimilées 25 000,000
Institués par le décret n° 2006-1028 du 24 avril 2006, les BTZc sont des bons du trésor émis par voie
d’adjudication mensuelle pour un nominal de 1.000 DT et pour une durée supérieure ou égale à deux
ans. Ils peuvent être négociables à la bourse des valeurs mobilières de Tunis.
Il s’agit de titres de créances qui ne donnent pas droit à détachement de coupon, d'où le terme "zéro
coupon". L'acquéreur souscrit le bon à un prix inférieur à sa valeur faciale, laquelle est payée à
l'échéance du contrat.
Chapitre 2
Correspondant, sur le plan financier, à une décote, le rendement des BTZc exprimé par le différentiel
entre leur prix d’acquisition et la valeur de remboursement (1.000 DT) est assimilé, fiscalement, à des
intérêts échus devant faire l’objet, à l’échéance, d’une retenue à la source sur les revenus de capitaux
mobiliers. (Article 2 du décret n° 2007-1870 du 17 juillet 2007 et note commune n° 01/2008).
En cas de cession des BTZc, avant échéance, le différentiel entre le prix de cession et le prix
d’acquisition est assimilé, fiscalement, à des intérêts courus passibles de la retenue à la source sur
les revenus de capitaux mobiliers au moment de la cession.
Dans la pratique, et en raison de cette assimilation fiscale, les OPCVM de la place, imputent les
décotes sur BTZc parmi les résultats distribuables en net de retenue à la source libératoire au compte
de produits "702 revenus des obligations et valeurs assimilées".
A notre avis, la particularité fiscale des BTZc ne doit pas justifier un traitement comptable divergeant
par rapport aux autres titres de créance. En substance, le différentiel entre la valeur de
remboursement de ces bons et leur prix d’acquisition constitue une décote qu’il y a lieu d’inscrire, à
l’instar des autres obligations et valeurs assimilées, parmi les sommes non distribuables en net de
retenue à la source libératoire (10512 VDE sur obligations et valeurs assimilées). L’absence de
rendement facial pour les BTZc (zéro coupon) justifie, à notre avis, une neutralité par rapport aux
éléments du résultat distribuable de l’OPCVM.
Exemple 1.6
Soit un BTZc dont les caractéristiques sont les suivantes:
Une SICAV a acquis, le 1er novembre N, auprès d’un spécialiste en valeurs de trésor (SVT) 100 BTZc
au prix unitaire de 526,500 DT chacun.
T.A.F :
Passer les écritures comptables depuis l’acquisition jusqu’au 31/12/N.
Solution 1.6
Le taux de rendement effectif du placement est celui qui permet d’égaliser le prix d’acquisition
à la valeur actualisée des flux de recettes futures, soit :
1 000
526,500 =
(1+t) 119/12
Le calcul itératif permet de fixer le taux de rendement effectif du BTZc (t) à 6,68%. Dans le
contexte spécifique aux BTZc, ce taux est désigné par taux "interpolé".
Chapitre 2
5333 Sommes à régler 52 650,000+b
31/12/N (Constatation des décotes sur 100 BTZc)
3029 DE sur obligations & VA [RA x (1-20%)] 456,393
2/12
RA = [(52 650,000) x [(1+6,68%) – 1]
10512 VDE sur obligations & VA 456,393
L’évaluation des obligations et valeurs assimilées en date d’arrêté repose sur une approche
hiérarchisée, pouvant être résumée dans le schéma suivant (NC 17.17) :
Oui
Oui Oui
(*)
Au lieu du coût amorti, le paragraphe NC 17.17 prévoit, plutôt, le prix d’acquisition comme une base de mesure ultérieure. En
raison de la nécessité de prendre en compte, par lissage actuariel, les primes, les décotes ou encore les surcotes (Cf. I.1.2 ci-
dessus), le prix d’acquisition ne peut aucunement constituer, à notre avis, une base de mesure raisonnable.
L'évaluation selon la méthode actuarielle consiste à actualiser les flux de trésorerie futurs générés
par le titre à la date d'évaluation. Le taux d'actualisation à retenir correspond au taux de
rémunération des placements similaires récemment émis en termes de rendement et de risque.
Parmi les circonstances qui pourraient justifier l'évaluation des obligations ou des titres de créance
émis par le Trésor et négociables sur le marché financier à leur valeur actuelle, il y a lieu de citer une
variation significative du taux de rémunération des placements similaires récemment émis.
La différence entre le coût moyen pondéré ajusté par la différence d’estimation antérieurement
constatée et la valeur de marché ou la valeur actuelle du titre considéré à la date d’évaluation est
comptabilisée comme suit :
Plus-value latente :
Chapitre 2
3129 Différence d’estimation sur obligations et valeurs assimilées x
10512 VDE sur obligations, valeurs assimilées et droits rattachés x
Moins-value latente :
Pour les BTZc, la différence d’estimation constatée par référence au taux interpolé d’origine (à la
date d’acquisition), devrait être ramenée, en net de retenue à la source libératoire, au montant
correspondant à l’écart entre la valeur de marché et le prix d’acquisition.
II.3. Prise en compte des revenus sur obligations & valeurs assimilées :
Les intérêts (rendement facial) sur les placements en obligations et valeurs assimilées sont pris en
compte en résultat à mesure qu'ils sont courus pour leur montant net de retenues à la source.
Les primes, décotes et surcotes sont traitées comme indiqué au paragraphe I.1.2.
La sortie des obligations et valeurs assimilées est constatée en comptabilité à la date de transaction.
La valeur de sortie est déterminée par la méthode du Coût Moyen Pondéré. La différence entre la
valeur de sortie et le prix de cession hors frais constitue, selon le cas, une plus- value ou une moins-
value réalisée portée directement, en capitaux propres, en tant que somme non distribuable.
La plus ou moins-value potentielle antérieurement constatée est annulée pour la quote-part des
placements cédés.
Les intérêts courus à la date de cession sur les obligations et valeurs assimilées cédées sont annulés.
La plus ou moins-value potentielle antérieurement constatée est annulée pour la quote-part des
obligations et valeurs assimilées remboursées. Les intérêts courus à la date du remboursement sont
annulés.
Selon le paragraphe NC 16.13, les placements monétaires correspondent notamment aux billets de
Chapitre 2
trésorerie aux certificats de dépôt et aux bons du Trésor émis sur le marché monétaire.
Chapitre 2
Titres ayant une - Mode de paiement : Précompté - Mode de paiement : Précompté
durée inférieure ou - Formule de calcul des intérêts "I" : - Formule de calcul des intérêts "I" :
égale à une année
Cxtxn Cxtxn
I= I=
36 000 + t x n 36 000 + t x n
Les bons de trésor à court terme (BTCT), sont émis chaque semaine pour un nominal de 1.000 DT et
pour des durées de 13, 26 et 52 semaines, Ils peuvent être des titres assimilables et ils sont
remboursés en une seule fois à l'échéance. Les intérêts qu'ils génèrent sont payés à l'émission
(précomptés) et sont calculés sur la base du nombre de jours exact rapporté à une année de 360
jours.
L’assimilation consiste à rattacher une émission nouvelle à une émission de bons du Trésor de même
catégorie émise antérieurement.
Conformément à l’article 3 du décret n° 2007-1870 du 17 juillet 2007, les intérêts relatifs aux BTCT et
payés à la souscription ne sont pas soumis à la retenue à la source. La retenue à la source est opérée
par les spécialistes en valeurs de trésor "SVT" lors de la vente ou du remboursement des BTCT. La
retenue à la source s’effectue sur les intérêts courus et correspondant à la période de détention
desdits bons.
Les intérêts précomptés sur les placements en billets de trésorerie et en certificats de dépôt (dont la
durée est inférieure ou égale à une année), sont constatés au bilan pour leur montant net de retenue
à la source au titre de l'impôt.
Chapitre 2
Les intérêts précomptés sur les placements sur en BTCT, sont constatés au bilan pour leur montant brut.
Les placements monétaires sont évalués à la date d'arrêté à leur valeur nominale déduction faite des
intérêts précomptés non courus.
Les intérêts sur les placements monétaires sont pris en compte en résultat à mesure qu'ils sont
courus pour leur montant net de retenues à la source.
Selon le paragraphe NC 17.28, la rétrocession des placements monétaires est prise en compte à la
date du rachat des placements. L'annulation des placements est constatée pour la valeur nominale.
Les intérêts courus à la date de rétrocession ainsi que les intérêts précomptés au moment de la
souscription et antérieurement constatés sont annulés.
Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli – Novembre 2010 32
Les particularités comptables dans les SICAV
Exemple 1.7
Le 1er septembre N, une SICAV a acquis, auprès d’un SVT, 40 BTCT émis dans les conditions
suivantes :
Chapitre 2
Valeur nominale : 1.000 DT
Taux d’intérêt : 4,023%
Date d’émission : 01/09/N
Maturité : 26 semaines
Date de l’échéance : 01/03/N+1
T.A.F :
Passer les écritures comptables depuis l’acquisition jusqu’au 01/10/N.
Solution 1.7
Comptabilisation initiale :
Le nombre de jours d’intérêts séparant la date de souscription à celle d’échéance est de 182
jours.
Cxtxn
Les intérêts précomptés sur BTCT sont calculés selon la formule suivante : I=
36.000+txn
40.000 x 4,023 x 182
I= =797,324 DT
36.000 + 4,023 x 182
Sachant que la retenue à la source ne sera opérée qu’en cas de cession ou de remboursement,
la somme à décaisser par la SICAV lors de la souscription des 40 BTCT s’élève à :
1.000x40-797,324 = 39.202,676 DT
Chapitre 2
Détermination du prix de cession des BTCT :
La prix de cession (P) est déterminé à partir d’une approche qui consiste à se placer du côté du
cessionnaire des BTCT, en s’interrogeant sur la somme que devra payer ce dernier pour qu’il
puisse, compte tenu du rendement du placement, recevoir à l’échéance la valeur de
remboursement desdits bons qui est égale à leur valeur nominale, soit 20.000 DT.
On aura donc : 20.000 = P + (P x t x n/36.000) tel que (n) égal au nombre de jours à courir entre
la date de cession des bons et la date d’échéance, soit 152 jours dans le cas de l’espèce.
La somme à encaisser par la SICAV au titre de cette cession correspondra au prix de cession
réduit de la retenue à la source calculée sur le différentiel entre P et le décaissement initial à la
souscription.
Comptabilisation de la rétrocession :
Chapitre 2
Nous distinguons au sein d’une SICAV, deux catégories de charges :
Dans le but de préserver l’égalité entre les actionnaires, le paragraphe NC 17.29 prévoit le
rattachement des charges supportées à la période concernée, c'est-à-dire :
La SICAV peut provisionner des frais de gestion fixes (Jetons de présence, amortissement des
immobilisations) et/ou variables en fonction de l’actif net (rémunération du gestionnaire et ou du
dépositaire), de l’actif géré (redevance du CMF), du résultat de l’exercice (rémunération des
dirigeants), du total bilan et du nombre d’employés (honoraires du commissaire aux comptes) ; et
procéder à leurs ajustements au fur et à mesure en fonction des frais réels.
Quotidiennement :
A la date du règlement :
401 Gestionnaire x
402 Dépositaire y
432 Etat, impôts retenus à la source z= [(x+y) x 15%] z
5331 Avoirs en banque x+y-z
Chapitre 2
A la clôture de l’exercice
Dans l’objectif de lisser les frais de gestion sur l’ensemble de l’exercice de manière à respecter
l’égalité entre les actionnaires ; la SICAV procède, lors de chaque détermination de la valeur
liquidative, à la comptabilisation dans les comptes de frais de gestion d’un pourcentage de l’actif net
(frais forfaitaires) ou d’une fraction du budget des frais de gestion établi pour l’exercice considéré.
Le montant des charges ainsi calculé est réajusté périodiquement en fonction du montant des frais
réels. (Trimestriellement)
Quotidiennement :
En fin de période (trimestre ou exercice), une comparaison des frais réels et des frais budgétisés et
comptabilisés doit être effectuée et le cas échéant un ajustement doit être opéré.
Frais réels < frais budgétisés :
Chapitre 2
La notion de capital, particulière aux SICAV, découle des définitions spécifiques des sommes
distribuables et du résultat net données par l’article 27 du code des OPC.
En effet, outre l’apport des souscripteurs, le capital d’une SICAV est constitué par l’ensemble des
charges et des produits qui ne peuvent être inscrits en sommes distribuables.
Ainsi, le capital d’une SICAV regroupe non seulement le capital (en début d’exercice) augmenté ou
diminué des émissions et rachats d’actions, mais aussi, les commissions y afférentes, les différences
d’estimation et les plus ou moins values réalisées sur cession de titres en portefeuille.
Par ailleurs, les frais de négociation supportés lors de l’acquisition des titres sont aussi imputés sur le
capital.
Le capital d’une SICAV est donc intrinsèquement instable il varie tous les jours en fonction des
souscriptions et des rachats d’une part, et de la variation de la valeur de ses actifs d’autre part.
La valeur liquidative doit être défalquée entre sa part capital et sa part revenu comme suit :
La part capital dans la valeur liquidative comprend une quote-part dans le capital de début d’exercice,
une quote-part dans les résultats antérieurs capitalisés et quote-part dans les sommes non distribuables
de l’exercice en cours.
Les sommes non distribuables de l’exercice en cours se composent des résultats non distribuables de
l’exercice augmenté ou diminué de la régularisation de ce résultat à l’occasion des souscriptions et des
rachats.
Le résultat non distribuable d’un exercice donné est la différence entre les produits réputés non
distribuables (les plus values latentes et réalisées, les commissions de souscription et de rachat) et les
charges imputables sur le capital (les moins values latentes et réalisées et les frais de négociation).
A la
A un jour J
constitution Comptes de régularisation
.Souscriptions - rachats
Chapitre 2
.Commissions de souscription et /
V ou de rachat ;
VALEUR A .Frais de négociation ; Régularisation des sommes non
LIQUIDATIVE L Part distribuables.
.Variation des différences
= E
U
Capital
d’estimation du portefeuille ;
VALEUR
NOMINALE R .+ ou - values réalisées ;
.Résultat capitalisé ;
.Résultats reportés, arrondis de Régularisation du report
à nouveau ;
coupons ;
L
I .Résultat de l’exercice clos en Régularisation du résultat de
Q instance d’affectation ; l’exercice clos en instance
U
Part d’affectation ;
I
Revenu
D
A .Résultat de l’exercice clos en Régularisation du résultat de
instance de distribution ; l’exercice clos en instance de
T
distribution.
I
V .Résultat de l’exercice ; Régularisation du résultat
E
de l’exercice en cours ;
Les comptes de régularisation des revenus ouverts dans les livres de la SICAV au titre de chaque
exercice ont pour but de permettre une répartition équitable du résultat distribuable entre tous les
actionnaires ou porteurs de parts quelle que soit leur date de souscription.
Les comptes de régularisation des revenus sont mouvementés lors de la souscription et du rachat
d’un titre en fonction du revenu acquis lors de l’opération.
Le compte de régularisation des revenus de l’exercice en cours, étant un compte de produit, il fait
partie des sommes distribuables.
L’existence de ce compte permet, ainsi, d’attribuer à tous les actionnaires le même dividende
quelque soit leur date d’entrée.
Ainsi, le revenu unitaire n’augmente pas avec la diminution du capital à la suite du rachat d’actions et
ne baisse pas avec l’augmentation du capital du fait des souscriptions.
J+1
Sans comptes de régularisation
Chapitre 2
Résultat distribuable = 100 000
Par ailleurs, la régularisation des sommes non distribuables de l’exercice en cours, a aussi pour but
de garantir l’égalité entre les actionnaires ou les porteurs de parts. Chaque nouveau souscripteur
apporte sa part dans les sommes non distribuables de l’exercice (commissions de souscriptions et de
rachats, frais de négociation, variation de la différence d’estimation et plus ou moins values
réalisées) et chaque actionnaire partant emporte la sienne.
Le capital d’une SICAV est affecté par plusieurs opérations que nous pouvons regrouper comme
suit :
Compte 102 - Souscriptions et rachats : Ce compte est mouvementé par la valeur nominale
des actions souscrites et rachetées.
Compte 103 - Commissions de souscription et ou de rachat : Les statuts peuvent prévoir une
commission qui vient en déduction de la valeur liquidative lors des rachats et s’ajoute à la
valeur liquidative lors des souscriptions.
Lorsque une partie de ces commissions de souscription et/ou de rachat doit revenir à une
tierce partie (organismes distributeurs), cette partie est imputée au débit du compte "1039 -
Rétrocession de commission de souscription et de rachat" par le crédit d’un compte de tiers
"403 - autres opérateurs créditeurs".
Chapitre 2
remboursement d’obligations)
Compte 104 - Frais de négociation : Les frais occasionnés par l’acquisition des titres en
portefeuille sont constatés au débit de ce compte.
Compte 105 - Variations des différences d’estimation : Lors de chaque évaluation du
portefeuille à la valeur du marché, les plus values latentes sont constatées au crédit de ce
compte alors que les moins values latentes sont portées à son débit.
Compte 106 - Plus ou moins value réalisées : Lors de la cession des titres détenus en
portefeuille, les plus values réalisées sont portées au crédit de ce compte et les moins values
réalisées sont portées à son débit.
Lorsque l’assemblée générale décide de capitaliser le résultat de l’exercice le compte suivant est
utilisé :
Tous ces comptes sont soldés à la fin de l’exercice par le compte 101 - Capital social.
Bien que les comptes mouvementés lors d’une opération de souscription diffèrent selon la situation
comptable au moment de l’opération (au cours de l’exercice, avant la décision d’affectation du
résultat ou avant la distribution des dividendes), l’analyse de l'opération et son traitement obéit
toujours aux mêmes principes.
En effet, toute opération de souscription est effectuée sur la base d’une valeur liquidative connue,
augmentée éventuellement de commissions de souscription ou droit d’entrée.
La valeur liquidative doit dans un premier temps être défalquée entre sa part revenu et sa part
capital.
La part capital est défalquée entre la quote-part dans le capital de début d’exercice et dans la quote-
part dans les sommes non distribuables de l’exercice en cours (comptes 103 à 106).
La part revenu est défalquée entre la quote-part dans les résultats des exercices antérieurs non
distribués, la quote-part dans le résultat de l’exercice clos et la quote-part dans le résultat de
l’exercice en cours.
Une fois cette analyse faite, l’opération de souscription est traitée ainsi :
A la souscription :
Chapitre 2
151 Régularisation des SND de l’exercice en cours b
152 Régularisation des résultats reportés c
153 Régularisation du résultat de l’exercice clos d
77 Régularisations du résultat de l’exercice en cours e
1031 Commissions de souscription α
Le traitement comptable d’une opération de rachat obéit aux mêmes règles que celles prévues pour
une opération de souscription.
Lors du rachat :
1022 Rachats a
151 Régularisation des SND de l’exercice en cours b
152 Régularisation des résultats reportés c
153 Régularisation du résultat de l’exercice clos d
77 Régularisations du résultat de l’exercice en cours e
5331 Avoirs en banque ∑- α
1032 Commissions de rachat α
Les règles spécifiques régissant la présentation des états financiers des SICAV, et notamment le
contenu de chaque poste et sous poste des différentes composantes de synthèse sont fixées par la
norme NC 16.
Chapitre 2
La présente section ne va pas s’appesantir sur cet aspect, mais plutôt se propose de mettre en
exergue les principales divergences du cadre de présentation appliqué aux SICAV par rapport à celui
édicté par la norme générale NC 01. Ces divergences sont récapitulées dans le tableau suivant :