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Blanchiment Des Capitaux Diagnostic Et Perspectives Pour Le Cas Marocain PDF
Blanchiment Des Capitaux Diagnostic Et Perspectives Pour Le Cas Marocain PDF
Janvier-Mars 2007
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ISCAE 2006/2007
Blanchiment des capitaux RAGHAI Sofia
SOMMAIRE
Remerciements………………………………………………………………….3
Introduction…………………………………………………………………….4
I- Processus du blanchiment………………………………………………………………12
1- Placement, prélavage ou immersion…………………..……………………….…………12
2- Empilage, dispersion, brassage ou lavage………………………………………………...13
3- Intégration, recyclage ou essorage………………………………………………………..14
II- Enjeux et conséquences du processus…………………………………………………..15
1- Au niveau du placement……………………………………………………..……………15
2- Au niveau de l’intégration………………………………………………...………………18
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Conclusion…………………………………………………………………..…70
Bibliographie……………………………………………………………….….71
Annexes………………………………………………………………………...72
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REMERCIEMENTS
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INTRODUCTION
Toutes ces raisons ont permis le développement de la criminalité financière, qui certes a
trouvé un environnement d’évolution bien propice, et a donc pris des formes nouvelles mais
qui n'est pas, en elle-même un phénomène nouveau: il est aussi ancien que le crime lui-même.
Les criminels se sont toujours employés à dissimuler la provenance des valeurs patrimoniales
acquises illégalement pour effacer toute trace de leurs méfaits.
Cette dissimulation s’effectue grâce à la technique du blanchiment des capitaux, cœur même
de la criminalité financière. En effet, c’est grâce à cette technique que les organisations
criminelles réussissent à introduire des capitaux illégaux dans une économie supposée
constituée de fonds légaux.
Cet aspect même de la criminalité financière qu’est le blanchiment des capitaux constitue le
sujet central de ce présent mémoire qui s’articule autour d’une problématique ayant un lien
direct avec le blanchiment des capitaux.
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C’est dans ce contexte que nous avons cherché à étudier ce phénomène, en connaître les
causes principales, les sources, les mesures prises ailleurs et comment le Maroc est
notamment les banques marocaines comptent réagir vis-à-vis de ce problème.
Voici quelques questions aux quelles nous avons tenté de répondre à travers le présent travail:
Quels sont les termes de ce projet de loi ? Que préconise t-il ?comment les banques
marocaines réagissent-elles face à ce projet ? Et quelles sont leurs appréciations ?
Afin de trouver réponse satisfaisante à ces interrogations, il nous a paru judicieux d’entamer
le travail par une présentation claire et précise du phénomène de blanchiment des capitaux, à
travers la mise en relief de sa définition, de ses mécanismes de fonctionnement et ses facettes.
Après avoir achevé cette étape préliminaire, il a été jugé intéressant de se pencher sur le
processus de lutte contre le blanchiment des capitaux à l’échelle internationale, afin de
comprendre le vrai sens de la coopération internationale en ce domaine.
Enfin, il est nécessaire d’axer la dernière partie sur le cas particulier du Maroc, en essayant
d’établir un diagnostic de la situation actuelle de notre pays par rapport au blanchiment de
capitaux et de définir précisément les grandes lignes du nouveau projet de loi, ses
conséquences et in fine ses limites.
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Le blanchiment de l’argent est une expression qui a été employée pour la première fois aux
États-Unis pour définir la mainmise de la mafia sur des laveries automatiques. A l’époque de
la prohibition, les gangsters américains mirent cette technique au point en investissant leurs
revenus illicites dans une chaîne de laveries automatiques, les « laundromats ». Les revenus
étant exclusivement encaissés en monnaie fiduciaire, les chiffres d’affaires de ces entreprises
devenaient incontrôlables, offrant ainsi la possibilité d’investir des revenus occultes et illicites
dans des entreprises légales et respectables.
En effet, dans les années 1920, le gangster AL CAPONE (chef de la famille mafienne de
Chicago) racheta une chaîne entière de laveries automatiques où les ménagères payaient leur
lessive en argent liquide. L’objet du projet était de camoufler la provenance de ses capitaux.
Les recettes étant incontrôlables, il ne restait plus qu’à ajouter l’argent sale du trafic d’alcool à
l’argent propre des blanchisseries pour en faire des sommes complètement licites.
En outre, l’expression « blanchiment d’argent » a été utilisée pour la première fois dans le
cadre juridique en 1982 lors d’une affaire intéressant les États-Unis et impliquant la
confiscation de fonds provenant de la cocaïne colombienne. Il est important de souligner que
le terme « blanchiment » l’a emporté sur «blanchissage» après une longue lutte sémantique.
Ce vocable est utilisé avec des sens quelque peu différents selon les latitudes et la nature de
ses utilisateurs : politiciens, économistes, juristes, sociologues, financiers ou encore les
spécialistes des phénomènes mafieux…
Il est donc pertinent d’essayer de cerner cette notion et de lui donner une définition la plus
précise possible.
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Le blanchiment des capitaux n’est pas un phénomène nouveau, il est aussi ancien que le
crime lui-même, ce n’est que sa définition qui a évolué au fil des années pour passer d’une
définition empirique qui se limite à décrire le phénomène du blanchiment à une définition
juridique qui permet de le cerner complètement en distinguant entre ses principales
sources.
Le premier chapitre de la première partie nous permettra dans une première section, de
donner la définition empirique et juridique, la plus précise, du blanchiment et dans une
deuxième section, d’identifier ses deux principales sources qui sont l’argent noir et
l’argent sale.
Selon le dictionnaire le Petit Robert, le blanchiment est une opération qui consiste à donner
une existence légale à des fonds dont l’origine est frauduleuse ou illicite. Dans d'autres
dictionnaires, tel que le Petit Larousse, le blanchiment est désigné comme l'action de faire
disparaître toute preuve de ses origines irrégulières ou frauduleuses.
Dans le langage moderne, il s’agit d’un processus plus complexe, recourant souvent aux
derniers progrès de la technique, qui a pour objectif d’assainir l’argent de façon à camoufler
sa véritable source. Le but est de justifier le contrôle ou la possession d’argent blanchi. La
notion de blanchiment repose sur l’existence d’argent « sale » ou « noir », c’est-à-dire de
fonds qui, laissés tels quels, sont susceptibles de permettre de remonter aux auteurs d’une
activité illégale.
1Jean-Louis Hérail & Patrick Ramael,"Blanchiment d'argent et crime organisé", PUF, 1996, p. 50
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En effet, l’un des principaux théoriciens dans ce domaine, Paolo Bernasconi a rappelé dans
l’une des ses publications, les trois types de raisons pour lesquelles des capitaux peuvent être
blanchis:
« Capitaux exportés d’un pays en violation des normes légales prévoyant des restrictions
en matière de change et de devises.
Capitaux en fuite à l’étranger parce qu’ils ont été soustraits à l’imposition fiscale
nationale.
Capitaux d’origine criminelle constituant le revenu d’un crime ou d’un délit de droit
commun» (3)
Cette définition semble réductrice et incomplète puisque, comme nous le verrons, le système
financier n’est pas le seul circuit emprunté par les blanchisseurs et que pour certains auteurs et
économistes, le blanchiment ne renvoie pas forcément à une activité criminelle
2 Les cahiers de la sécurité intérieure, "Noir, gris, blanc : les contrastes de la criminalité économique", n° 36, 2ème ttrimestre 1999, p. 56
b- Définition juridique
3 Paolo Bernasconi, " Flux internationaux d’origine illicite : la Suisse face aux nouvelles stratégies ", Tiers -
Monde-IUED, Genève 1990.
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2-Définition juridique
La notion juridique de blanchiment est précisée dans des textes conçus par des organisations
interétatiques à vocation universelle, comme les Nations Unies, ou à vocation régionale
comme le Conseil de l'Europe, ou encore par des entités d'intégration comme l'Union
Européenne.
« La particularité du blanchiment est qu'il se définit par rapport à une infraction préalable,
comme par exemple un trafic de stupéfiants. Mais, le problème majeur est de rapporter la
preuve des liens unissant les deux infractions, la preuve que le blanchisseur connaissait
l'origine de l'argent qui lui avait été confié.» (4) C’est à partir de 1980 que les premiers textes
anti-blanchiment sont apparus et que le contrôle d'identité aux guichets des banques, lors de
l'ouverture d'un compte a été institué.
Il est très important de définir les sources du blanchiment afin de comprendre les méthodes
d’infiltration de l’argent illégal dans les circuits financiers, et de ne pas confondre l’argent
«sale», fruit d’activités criminelles et illégales, et l’argent « noir », fruit d’activités légales
mais non déclarées. Quoique générateurs de flux financiers, ces sources ont des objectifs
différents. Nous les citerons à travers les activités qui sont à leur origine.
L’argent « noir », bien qu’il soit représentatif du détournement de la légalité, n’a pas la même
portée ni la même ampleur que l’argent « sale » issu des activités criminelles.
4 Jean-Louis Hérail & Patrick Ramael, "Blanchiment d'argent et crime organisé", O p. cit. , p. 18
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Fraude fiscale
Il existe deux échappatoires : la fraude fiscale et l’évasion fiscale.
La première consiste à falsifier la déclaration des revenus, c’est-à-dire à agir illégalement sur
les revenus et les déductions mentionnées dans la déclaration afin de ne pas acquitter ses
impôts.
La fraude fiscale est souvent passible de sanctions civiles ou pénales.
La deuxième consiste à diminuer légalement le poids de l’impôt en manipulant les
dispositions de la législation. Les abris fiscaux en sont un exemple. Les paradis fiscaux
peuvent ainsi être à la, fois légaux ou illégaux, selon la nationalité, le lieu de résidence de
l’intéressé ou le code fiscal du pays concerné.
Drogue
L'usage des drogues représente un danger éminent pour nos sociétés. Or, malheureusement
aujourd'hui, c'est toute une économie qui se développe autour ; et ceci sur le plan mondial.8
De nombreux pays, notamment les plus pauvres, produisent des stupéfiants et la
consommation de certains pays riches implique les institutions financières dans des circuits de
recyclage de l'argent de la drogue, ce qui rend de plus en plus floue la frontière entre
économie illicite et économie légale. « Une des saisies les plus spectaculaires dans ce
domaine a eu lieu à Douvres en décembre 1997 : les douaniers britanniques ont découvert
dans un camion un chargement multi drogues, composé d'une tonne de haschich, 250 kilos de
marijuana, 9 kilos de cocaïne, 25 kilos d'ecstasy et 140 kilos de sulfate d'amphétamines. » (5)
A l’heure actuelle, la drogue inonde le monde. « Le chiffre d’affaires mondial de la drogue
serait largement supérieur à celui du pétrole et il augmenterait de 10 à 20% par an.
Ces marges rémunèrent les risques auxquels s’exposent les stupéfiants. Le chiffre d’affaires
généré par la drogue en 1998 était de 500 milliards de dollars environ.
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Les organisations criminelles peuvent mêler sans difficultés leurs activités illicites à d'autres
filières tout à fait légales et investir en particulier dans les marchés financiers.
Le recyclage de l’argent sale met en jeu une multitude de « paradis bancaires » et ceci sur un
plan mondial. L’existence de réseaux d’organisations criminelles, rend plus difficile la lutte
contre l’argent sale. Car les risques de poursuites sont faibles du fait de la complexité de la
coopération policière et judiciaire au-delà des frontières. Les chances de démonter de tels
circuits semblent être limités, surtout lorsqu’il y a une complicité de hautes personnalités
politiques ou de l’un de leurs proches.
L’infrastructure des organisations mafieuses est strictement invisible. Les traces de toutes les
opérations effectuées, par elles, sont immédiatement effacées ; ce qui signifie que ces groupes
criminels ne peuvent pas exister sans corruption. Les mass- media n’ont jamais parlé
suffisamment de ce que font vraiment les organisations criminelles en raison de la complicité,
trop fréquente, de personnalités politiques et la complexité des transactions. « Le crime
organisé est solidement imbriqué dans le système économique. »
« Les activités criminelles ont été également intensifiées par l’ouverture des marchés, le
déclin de l’Etat providence, les privatisations, le libre mouvement des capitaux, la
dérégulation de la finance et du commerce international, etc. » (7)
Le crime est, somme toute, en train de connaître un engouement considérable. Alors qu’il
était confiné à la manipulation des marchés boursiers et aux détournements de fonds publics,
le crime organisé tente d’assurer le contrôle de groupes immobiliers ou de grandes sociétés de
travaux publics tout en étendant l’activité à d’autres secteurs rémunérateurs.
Après avoir donné la définition exacte du blanchiment ainsi que l’évolution de cette définition
au fil des années, et après avoir expliquer la différence entre l’argent « noir » et l’argent « sale
», nous avons jugé pertinent de clarifier, dans un deuxième chapitre, les mécanismes et les
facettes du blanchiment
Outre les services des IFB, les techniques de placement utilisées dans les IFNB tels que les
bureaux de change, les courtiers en valeur, les services postaux et télégraphiques ainsi que les
casinos conservent les mêmes caractéristiques dans l’organisation et la structuration du circuit
financier et reposent sur les mêmes complicités internes.
L’une des techniques de placement les plus courantes est celle de la fourmi ou
(shtroumphage), qui semble à première vue relever du bricolage, permet d’utiliser les outils
du système bancaire pour les opérations de placement des capitaux illégaux ainsi que leur
transfert à l’étranger, grâce au fractionnement ou la structuration des dépôts en opérations de
petites sommes, par la multiplication des prête-noms afin d’éviter les contrôles.
Lorsque la première étape du placement est réussie pour le blanchisseur, la détection de son
activité sera presque impossible sans informations dites «privilégiées ». C’est en effet au stade
du placement que le processus de blanchiment est le plus vulnérable, dans la mesure où les
dépôts de grosses sommes en numéraire sont plus facilement détectables, et où la preuve de
leur origine illégale peut aisément être apportée par les autorités policières, judiciaires ou
fiscales.
Cependant, comme nous l’examinerons par la suite, l’existence de paradis bancaires et fiscaux
de par le monde, contribue largement à la réalisation à terme des opérations de placement.
Étape essentielle dans le processus de blanchiment, les institutions financières bancaires et
non bancaires qui la réalisent apparaissent comme les principaux agents de la transmission de
fonds occultes, assurant ainsi la jonction de l’informalité au reste de l’économie.
Cette procédure consiste à empêcher toute identification de l’origine illicite des revenus
occultes, en créant un système complexe de transactions financières successives telles que la
conversion de sommes à blanchir en outils de paiement, comme les chèques de voyage, les
lettres de crédits, les billets à ordre, les chèques de caisse, les obligations ou les bons du
Trésor, l’achat d’or ou de biens destinés à la revente hors du territoire, ainsi que le transfert
électronique ou télégraphique des fonds illicites vers différentes places financières.
La conversion des capitaux occultes en outils de paiement rend leurs transports, dépôts et
placement plus discrets et moins détectables par les autorités chargées de leur contrôle, tandis
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Cette méthode revient à réintroduire les sommes blanchis dans l’économie après leur avoir
donné une légitimité. En effet, l’intégration permet de réinsérer le produit des opérations
d’empilage dans l’économie de manière à ce qu’ils apparaissent comme les profits légaux
d’une activité économique officielle. A ce stade, la preuve de l’illégalité des revenus devient
quasiment impossible à démontrer si les deux précédentes opérations ont été brillamment
menées à leur terme par les recycleurs. La réinsertion des capitaux blanchis, qui dépend de
l’ingéniosité du recycleur, peut prendre diverses formes et utiliser des techniques sans cesse
renouvelées, notamment les sociétés écrans et les prêts adossés.
Toujours novateurs, les blanchisseurs de capitaux interviennent de plus en plus souvent sur les
marchés à terme de marchandises. Extrêmement spéculatifs, très déréglementés et dépourvus
de bases matérielles stables, les échanges s’effectuent sur des contrats anticipant l’évolution
des cours. Les marchés à terme fournissent un cadre propice pour le blanchiment de grosses
sommes. La détection de « transactions miroirs » noyées dans la masse des transactions
légitimes qui se réalisent quotidiennement sur ces marchés devient dans ces conditions
irréalisable.
Aujourd’hui basé sur les subtilités des techniques financières internationales ainsi que sur les
dysfonctionnements des législations bancaires, le blanchiment de l’argent illégal exige la
complicité des banques et des institutions de dépôts aux stades initiaux de son processus.
L’utilisation des centres Offshore et des paradis bancaires et fiscaux, qui garantissent aux
utilisateurs de leurs infrastructures le strict respect du secret, dans le montage des circuits de
recyclage de l’argent, apparaît comme le principal obstacle dans l’identification et la saisie
des capitaux d’origine illégale.
De plus le potentiel financier de certaines activités économiques informelles liées aux
activités criminelles et illégales internationales exerceront toujours une fascination irrésistible
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1- Au niveau du placement
En effet, lors de l’opération d’empilage, l’agitation des instruments financiers au moyen d’une
délocalisation des fonds illégaux par différents transits Offshore successifs, n’a
essentiellement lieu que dans les paradis fiscaux ou bancaires (nous verrons la distinction
entre ces deux termes ultérieurement). Ces opérations, qui ne sont pas enregistrées par ces
territoires en raison du statut de non- résident des sociétés utilisées dans les montages, ne
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modifient pas non plus la répartition de ces revenus dans la mesure où les montages financiers
ont uniquement pour but de masquer le bénéficiaire en dernier ressort, réel détenteur des
fonds occultes.
En revanche, au premier niveau du blanchiment, le placement, chaque opération entraîne des
effets qui lui sont spécifiques. Sont ainsi dénombrées cinq opérations types :
L’amalgame de fonds illégaux à des recettes légales d’une entreprise officielle est l’une des
opérations de recyclage les plus couramment utilisées dans la mesure où elle n’exige pas ou
peu de complicités au sein du système bancaire. Le gonflement des recettes d’une petite ou
moyenne entreprise, qui permet ainsi le blanchiment direct des capitaux illégaux, semble à
première vue augmenter les recettes de l'Etat. Il en va de même pour les opérations de
structuration des capitaux illégaux en plusieurs dépôts successifs d’un faible montant afin de
ne pas éveiller les soupçons. La transformation monétaire est toutefois plus poussée dans la
mesure où les fonds peuvent être aussi convertis en disponibilités quasi-monétaires (chèques
de voyage, billets à ordre, lettres de crédit, chèques de caisse, comptes épargne-logement).
Cette transformation monétaire peut néanmoins être considérée comme faisant partie de la
seconde étape du processus de blanchiment, l’empilage, si elle intervient lorsque les fonds ont
déjà été convertis en monnaie scripturale.
L’achat d’objets de valeur peut bénéficier de certaines complicités dans les milieux
professionnels concernés par les circuits de blanchiment. Fortement taxés par l'Etat, ces
transactions entraînent une augmentation de ses recettes. L’achat d’or au moyen provenant
d’une activité économique informelle se traduit, au niveau du pays où ont eu lieu les
opérations, par une diminution de ses disponibilités monétaires en circulation. De plus, si cet
or est par la suite exporté, il se manifestera alors comme un transfert positif au niveau de la
balance des capitaux, entraînant de la sorte une augmentation fictive des créances officielles
sur l’étranger.
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Le change des fonds en monnaies étrangères, lorsqu’il a lieu sur le marché officiel, diminue
les réserves de la banque centrale en monnaie étrangères, ainsi que les avoirs du secteur privé
non bancaire résident, parallèlement à l’accroissement du déficit de la balance des paiements
qu’il engendre en augmentant les créances sur l’extérieur lorsque ces fonds sont insérés dans
les mouvements de capitaux à court terme.
Lorsque le change s'effectue sur la base d’un contrat privé, (informel, liant un résident à un
non-résident) l’opération assimilable à du troc se réalise sans transfert réel de numéraire vers
l’étranger. En effet, les transferts de capitaux qui se réalisent simultanément dans les deux
pays, ne modifient que la répartition de ces revenus sans affecter les ressources monétaires
des deux États.
La dernière opération de placement se réalise, quant à elle, à l’étranger. Les fonds en
numéraire sont exportés de préférence dans un paradis fiscal ou bancaire e, où ils sont déposés
sur des comptes anonymes. Cette évasion monétaire provoque donc une rétention de la masse
monétaire en circulation, qui dépend du temps nécessaire à l’organisation criminelle pour
acheminer ces fonds vers la place financière sûre, ainsi que du volume de numéraire récupéré
par la banque centrale auprès des banques Offshores. La rétention monétaire s’accompagne
ainsi d’une diminution des réserves liquides au niveau de la banque centrale, parallèlement à
une augmentation du déficit de la balance des capitaux lorsque ces capitaux sont changés à
l’étranger. Si le change est effectué en monnaie fiduciaire dans le cas d’un petit pays, avec
contrôle des changes, les devises peuvent être soit conservées sous forme de billets sur le sol
national, soit exportés puis déposées dans des banques installées à l’étranger. Il sera alors
possible d’évaluer statistiquement les réserves en monnaie étrangères constituées à l’intérieur
et les placements effectués à l’extérieur des frontières du pays.
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2- Au niveau de l’intégration
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Il est prouvé que le maillon le plus faible du processus de blanchiment est le stade du
placement. C’est la phase la plus délicate où les profits illicites peuvent être facilement
détectables. Le recyclage de ces profits dans des circuits financiers peut induire une
vulnérabilité. Cependant, la réussite du processus repose essentiellement sur l’efficacité et
l’ingéniosité des techniques utilisées.
Ce sont des techniques courantes, souvent utilisées dans la phase de placement. Elles
consistent à se débarrasser des liquidités trop gênantes par toute une panoplie de moyens soit
dans des établissements financiers traditionnels ou sophistiqués, soit dans l’économie de
détail, soit complètement en dehors de l'État par des transferts divers (devises, ordres de
virements, achat/vente de valeurs mobilières, virements électroniques, etc.). En effet,
l’écoulement de l’argent sale ou noir peut emprunter, dans ce cas, trois circuits différents :
Dépôt ou achat d’instruments monétaires dans des établissements financiers traditionnels
(banques de dépôt et de crédit, banques commerciales, caisses d’épargne, etc.…) ou non
traditionnels (bureaux de change, maisons de titres, sociétés de bourse, casinos, services
postaux).
Investissements nécessitant beaucoup de liquidités (négociants en métaux précieux,
restaurants, bars, casinos…).
Acquisition de biens de luxe (voitures, avions, biens immobiliers, oeuvres d’art…).
Parmi les techniques primaires auxquelles les blanchisseurs ont recours, nous citerons :
1- L’amalgame
C’est l’une des opérations les plus simples qui consiste, comme nous l’avons évoqué
précédemment, à mêler les revenus illégaux à ceux qui sont issus d’une activité légale, rien de
plus facile pour les commerces faisant la plus grande partie de leur chiffre d’affaires en
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espèces. Un antiquaire qui vend une commode Louis XV à 50 000 euros peut très bien
prétendre l’avoir vendu à 70 000 euros et blanchir ainsi 20 000 euros qui proviennent d’un
trafic de drogue.
Elle constitue une méthode de blanchiment non négligeable. Le but de ces achats est
tridimensionnel. Ils permettent de s’offrir un style de vie distingué et luxueux, transformer
l’aspect voyant des profits colossaux illicites en une valeur à peu près équivalente mais moins
voyante et de constituer des avoirs de réserve qui seront utilisés pour la poursuite des activités
criminelles.
Cette technique consiste à utiliser les services des passeurs professionnels pour transporter
l'argent "cash " vers des intermédiaires financiers complaisants. Avocats et courtiers ont
souvent été impliqués pour réceptionner des valises de billets qui devaient alimenter des
dépôts anonymes sur des comptes numérotés.
L'objectif est donc d'expatrier des profits générés par les activités criminelles pour les injecter
dans le système financier international, en profitant des législations et réglementations souples
ou laxistes de certains pays.
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1- La fausse facture
De très nombreux exemples à base de fausses factures peuvent illustrer des procédés de
blanchiment. La technique suppose l’existence de deux sociétés pouvant prétendre à des
rapports commerciaux, elle permettra, en outre, aux mafieux de transformer l’argent liquide
en monnaie scripturale en justifiant leurs revenus. Le plus souvent, une société X qui est
contrôlée par un groupe de criminalité organisée, entre en contact avec une autre société Y
soucieuse de récupérer de l’argent liquide pour échapper aux charges fiscales, nourrir sa «
caisse noire » ou subvenir aux dépenses personnelles de ses dirigeants. Cette société Y va
émettre des chèques ou des effets de commerce, en contrepartie des fausses factures dressées
par la société X, et pourra ainsi alourdir fictivement ses charges réelles. Pour sa part, la
société X va encaisser ces chèques et remettre des espèces (montant des chèques moins la
TVA et le plus souvent une commission) aux dirigeants de la société Y.
Il suffit que la valeur des objets à vendre soit difficilement identifiable, quant à leur valeur ou
leur origine, pour que cette technique soit mise en oeuvre. Le trafiquant remet une somme
d’argent en liquide à un complice qui achète l’oeuvre lors de sa mise aux enchères. Le
trafiquant reçoit alors en paiement le montant qu’il voulait blanchir des mains du commissaire
priseur. Le complice restitue les objets et reçoit une commission. Le degré de fiction reste
dans ce cas relativement faible. La légitimité des transferts sera plus forte si les trafiquants
passent de vrais contrats et impliquent des tiers qui peuvent être de bonne foi.
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Cette technique ne suppose pas forcément l’existence d’un contrat en bonne et due forme.
Elle reste néanmoins très vulnérable.
1- La convention de prêt
L’argent à blanchir fait l’objet d’un transfert à l’étranger, généralement vers un paradis fiscal
et/ou bancaire. Le versement se fait sur le compte d’un holding constituée par une
organisation criminelle et dont l’anonymat des dirigeants est assuré.
Cette société passe une convention de prêt avec une autre société se trouvant sur le territoire
de l’organisation mafieuse, et lui appartenant d’une manière plus ou moins directe.
Le contrat peut servir à l’achat de biens immobiliers. Les malfaiteurs remboursent le prêt et
paient les intérêts qu’ils déduisent de leur revenu imposable.
(8)
C’est le moyen le plus simple et le plus efficace qui permet de transférer l’argent blanchi du
paradis fiscal à la banque du criminel sans que celui-ci ait à rembourser la totalité du prêt. La
cession du prêt à une tierce personne nécessite l’autorisation du créancier. La crédibilité de
l’opération repose sur la nature des relations contractuelles qu’entretiennent le débiteur
principal et la partie tierce à la convention de prêt. La cession de prêt doit, si possible,
apparaître comme une forme de compensation.
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La technique du prêt adossé a été mise au point par Meyer Lansky (9) dans les années
cinquante. Ce financier de la mafia New-yorkaise avait essayé de profiter de la discrétion des
banques suisses pour blanchir à moindre risque les ressources du crime organisé américain.
L’argent à blanchir est déposé dans une banque Offshore qui délivrera une caution en faveur
d’une autre banque située dans l’un des pays de l’Europe. Une demande de prêt sera effectuée
auprès de cette banque européenne par les prête-noms ou avocats d’affaires des groupes
mafieux, qui se serviront des sommes empruntées pour acquérir des biens immobiliers.
L’emprunteur a alors le choix entre deux possibilités :
i. Soit il décide de ne pas rembourser le prêt ; à ce moment là, la banque
prêteuse fera jouer la caution qui n’engagera pas d’action « récursoire » en
vue du recouvrement de la créance qu’elle a sur le débiteur défaillant. Les
fonds seront alors légalement transférés de la banque Offshore à la banque
de l’emprunteur et s’en trouvent donc blanchis.
ii. Soit l’emprunteur rembourse et utilise l’argent sale pour un autre prêt.
Le montage peut être affiné en ayant recours à des sous- cautions, l’aval étant constitué par
une société propre ayant une renommée et des activités commerciales légales. L’emprunt doit
être proportionné à la somme des revenus disponibles. En cas de recours à une société
étrangère pour une caution, le mafieux peut toujours se protéger contre les potentielles
investigations policières en démontrant qu’il entretient une relation contractuelle, qui peut
avoir une forme commerciale, avec cette société étrangère. Il peut notamment, par l’émission
de fausses factures, montrer qu’il a une créance sur la société qui se porte caution ou sur la
sous-caution.
Il est évident qu'un prêt adossé à des comptes de dépôts alimentés par des espèces apparaît
vite comme suspect. Cependant, dès lors que ces versements sont effectués dans des places
offshores où ils sont autorisés, pour être ensuite transférés vers des places financières
respectables, l'intervention des autorités judiciaires et policières devient extrêmement
difficile. En nantissant des prêts sur des sommes déposées préalablement à la banque,
l'entreprise de couverture à l'opération d'intégration peut ainsi justifier officiellement des
rentrées et sorties d'argent. En remboursant le prêt, l'entreprise s'octroie, dans les faits, les
intérêts de son emprunt fictif qu'elle défalque par la suite des profits déclarés annuellement.
Certains assureurs ont trouvé une astuce qui leur évite à la fois une enquête très poussée des
autorités et le risque d’être complice d’un blanchiment. Il est courant pour les blanchisseurs
d’utiliser les montages financiers des assurances pour blanchir leurs capitaux. Il leur suffit de
souscrire des contrats d’assurance-vie, de les payer en liquide et de les dénoncer dans un délai
d’un mois. Le blanchisseur se trouve avec un chèque émanant d’une compagnie d’assurance «
plus blanc que blanc ».
Le crédit documentaire est une technique de paiement à l’international qui permet à deux
partenaires étrangers qui ne se connaissent pas de vendre en étant certains du paiement et de
l'acheminement de la cargaison transportée. L’opération se déroule, schématiquement comme
suit :
Une société qui souhaite rapatrier des fonds qu’elle détient dans un paradis fiscal, déposés sur
le compte d’une société peut intenter un procès pour faute contractuelle fictive ou inventée
(non livraison de biens consomptibles dans les délais).
La société implantée dans le paradis fiscal lui laisse volontairement gagner le procès ou bien
les deux groupes décident de transiger. Le degré de fiction est dans ce cas moins évident
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puisque les documents qui justifient les transferts de fonds sont vrais, et il faut remonter au
rapport primaire pour avoir une chance d’identifier la fausseté de la cause.
Il existe quatre types de sociétés assurant l’opacité de l’origine illicite des biens ou des
revenus et la justification des mouvements de fonds en créant de faux liens contractuels.
Ces sociétés réalisent une part importante de leur chiffre d’affaire en espèces à travers des
activités commerciales, industrielles ou de prestations de service. Par conséquent, elles
deviennent la cible prisée des organisations criminelles pour prélever une partie de leurs
revenus illicites. La technique la plus utilisée est celle de l’Amalgame. Ces sociétés de façade
sont des entités juridiques légalement constituées qui participent plus ou moins à des activités
licites qui servent essentiellement à masquer le blanchiment de fonds illicites.
Cette société n’existe que de nom et aucun document d’enregistrement n’a jamais été établi. Il
s’agit d’une véritable société « ghost » qui apparaît le plus souvent sur les documents officiels
et les ordres de transfert de fonds en tant que consignataire, transitaire ou autre et qui sert à
cacher le bénéficiaire final des fonds d’origine criminelle.
Un exemple d’utilisation des sociétés fantômes a été observé au Nigeria.
Une société sise au Nigeria commande des biens à une société basée aux Etats- Unis pour être
expédiés vers une société située au Nigeria. Le gouvernement nigérian avait toutefois signalé
l’inexistence de ladite société. En passant la commande auprès du fournisseur américain, la
société nigériane a pu obtenir des factures, celles-ci ont été ensuite manipulées pour transférer
des capitaux du Nigeria vers les États-Unis par l’intermédiaire de la société nigériane, ceci
sans éveiller aucun soupçon.
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Il existe une autre forme de sociétés écrans connues sous le nom de sociétés de domiciliation.
Celles-ci sont définies par le GAFI comme « des institutions, des sociétés, des fondations, des
fiducies, et qui ne se livrent pas à des opérations commerciales ou industrielles ou toute autre
forme d’activité commerciale, dans le pays où est situé le siège social, interviennent dans le
processus de blanchiment pour procéder à l’empilage des gains d’origine illicite. Elles ne
servent pas, comme les sociétés de façade, à placer les gains directement dans le système
financier global, mais à masquer les mouvements de fonds d’origine criminelle, à brouiller les
pistes.»
Pôles attractifs de capitaux, les « paradis fiscaux » sont des pays qui présentent un régime
fiscal privilégié « tax heaven », pouvant exempter d’impôts les personnes physiques
(Monaco- Andorre, ou la Polynésie Française), ou encore ne taxer que les opérations réalisées
sur le territoire national (Costa rica), tandis que les paradis bancaires garantissent aux
utilisateurs de leurs infrastructures le respect absolu du secret couvrant les opérations
bancaires à l’égard des autorités nationales et surtout, face aux enquêtes des pays étrangers.
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Les marchés financiers constituent actuellement la pierre angulaire autour de laquelle les
montages des opérations de blanchiment ont lieu. En effet, de plus en plus, les institutions
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Le rôle des bureaux de change dans le processus de recyclage des fonds n’est pas négligeable.
Dans son rapport de 1997 sur l’étude des typologies du blanchiment, le GAFI note en effet :
« Presque toutes les délégations ont fait état d’une augmentation sensible du nombre
d’affaires de blanchiment effectives ou soupçonnées impliquant ce type d’établissement. Ils
offrent une gamme de services intéressants pour les criminels : des services de change qui
peuvent servir à acheter ou vendre des devises, ainsi que l’échange de paquets de billets de
banque de faible valeur faciale contre des billets de gros montants, l’échange d’instruments
financiers comme les chèques de voyage, les eurochèques, les mandats et les chèques de
particuliers, les mécanismes de virements télégraphiques »
Le recours aux bureaux de change dans le blanchiment s’intensifie surtout dans l’absence
d’une réglementation aussi efficace et lourde que celle existant pour les institutions
financières traditionnelles. Par ailleurs, les bureaux de change, ayant une activité
internationale, ne sont pas dotés de systèmes de contrôle internes les protégeant du
blanchiment, d’autant que la majorité de leur clientèle est occasionnelle, ce qui rend plus
difficile pour ces établissements la connaissance des clients et la gestion de la traçabilité des
fonds convertis.
Les bureaux de change interviennent à trois niveaux : D’abord, ils sont utilisés pour convertir
l’argent liquide de petites coupures à de grosses sommes ou pour échanger des instruments de
paiements. Ensuite, ils organisent des transferts de cash à l’étranger. Les bureaux de change
peuvent ainsi être impliqués en falsifiant les documents de transfert monétaires internationaux
brouillant la destination réelle des fonds. Enfin, les bureaux de change peuvent jouer le rôle
d’interface entre fournisseurs et demandeurs de devises, permettant aux criminels d’écouler
leur argent illicite liquide et de masquer l’opération sous couvert d’une opération
commerciale légitime.
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Appelées également centrales de virement, elles permettent le transfert de capitaux aussi bien
au niveau local qu’à l’international, moyennant une commission souvent inférieure à celle
retenue par les banques.
Selon le rapport du GAFI de 1997, l’entreprise reçoit des espèces qu’elle transfère par
l’intermédiaire du système bancaire vers un autre compte détenu par une société liée dans une
juridiction étrangère où les fonds sont mis à la disposition du bénéficiaire en dernier ressort. Il
est observé que les transferts les plus importants d’argent liquide se font vers la Russie où
l’économie fonctionne avec des espèces. Par conséquent, ce pays est un pôle d’attraction pour
les organisations mafieuses et les blanchisseurs opérant pour le compte d’organisations
criminelles variées en quête de circuits de recyclage efficace et surtout efficient.
Les produits d’assurance pouvant être acquis en espèce ou au porteur constituent une réussite
pour les blanchisseurs de capitaux. Parmi les produits d’assurance prisés par les organisations
criminelles, nous citerons les « bons de capitalisation ». Ce sont des obligations au porteur
émises par la compagnie d’assurance, remboursables partout dans le monde. Étant ainsi un
produit international liquide, les bons de capitalisation constituent un canal privilégié de
transferts des fonds en prenant des risques faibles.
Les bons d’assurance à prime unique sont également utilisés. Cet instrument permet la cession
desdits bons quelque temps après leur acquisition avec une décote. Il a été observé que les
organisations criminelles s’étaient positionnées sur le créneau des polices d’assurance vie.
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4- Le marché boursier
L’implication du marché boursier dans le blanchiment des capitaux reste encore difficile à
identifier. Cependant, plusieurs affaires ont révélé l’utilisation de ce marché dans les schémas
de recyclage des fonds sales grâce aux transactions réalisées sur les valeurs mobilières.
De par sa nature internationale, le secteur est attrayant vu la rapidité des opérations réalisées
par câble et leur liquidité et le faible contrôle de la provenance des fonds. Les blanchisseurs
effectuent donc un grand nombre d’opérations d’achat ou de vente de valeurs mobilières, afin
de réduire les possibilités de traçabilité des fonds.
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Depuis juin 2001, le Gafi a procédé à un examen attentif des progrès réalisés par plusieurs de
ces pays vers le renforcement et la mise en conformité avec les standards internationaux de
leurs dispositifs antiblanchiment, sur la base d’une méthodologie mettant l’accent sur la mise
en oeuvre effective des réformes législatives adoptées. En juin 2001, le Gafi a décidé, sur la
base des progrès accomplis, de sortir quatre pays de la liste noire, tout en maintenant un suivi
précis et rigoureux de la mise en oeuvre des réformes visant à assurer la pérennité de ces
efforts. En raison de l’absence de progrès accomplis par trois des pays listés en juin 2000, le
Gafi a recommandé par ailleurs l’adoption de contre-mesures additionnelles envers la Russie,
les Philippines et Nauru au 30 septembre 2001, sauf si ces pays promulguent dans l’intervalle
des réformes répondant de manière significative aux déficiences identifiées. Le Gafi a par
ailleurs relevé les progrès accomplis à des degrés variables par les huit autres pays listés en
juin 2000. Il a considéré que les réformes législatives accomplies aux îles Cook, aux îles
Marshall, en Israël et au Liban représentaient des avancées positives dans la réponse aux
lacunes précédemment relevées pour passer à la phase d’évaluation de la mise en oeuvre
effective de ces réformes.
Enfin, sur la base d’une nouvelle revue, le Gafi a inscrit six nouveaux pays sur la liste noire
des pays et territoires non coopératifs en juin 2001. Il a dans le même temps identifié les
déficiences en matière de lutte contre le blanchiment de quatre autres pays.
Au 22 juin 2001, la liste noire des pays et territoires non coopératifs comprend donc les 17
pays suivants : Dominique, Égypte, Guatemala, Hongrie, îles Cook, îles Marshall, Indonésie,
Israël, Liban, Myanmar, Nauru, Nigeria, Niue, Philippines, Russie, Saint Christophe et Nieves
et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. En 2007, cette liste ne comprend plus aucun pays.
2- Le rôle du FMI
Par son mandat visant à la stabilité du système financier international, le FMI a un rôle central
à jouer pour limiter les effets adverses associés à la globalisation financière. C’est pourquoi le
gouvernement français plaide sans relâche en faveur d’une exemplarité du FMI en matière de
lutte contre les "abus financiers" internationaux, et notamment sur les aspects liés à la lutte
contre le blanchiment des capitaux, condamnable en soi mais également facteur d’instabilité
pour le système financier international.
En effet, l’ampleur des flux de capitaux liés au blanchiment constitue aujourd’hui un risque
majeur pour l’intégrité du système financier international ainsi que pour les systèmes
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financiers des États membres, et confère à la lutte contre le blanchiment le caractère d’un
"bien public mondial".
La création du Gafi en 1989 et l’élaboration de ses 40 recommandations en matière de lutte
contre le blanchiment visaient à mettre en place l’indispensable coordination multilatérale
pour ces questions et à définir le standard international, c’est-à-dire le corps de normes
internationales à respecter en la matière. Les recommandations étant désormais reconnues par
une très grande partie de la communauté internationale (plus de 130 pays, à travers
notamment les groupes régionaux institués sur le modèle du Gafi), il était nécessaire que le
FMI reconnaisse la lutte contre le blanchiment comme une part intégrante de son mandat, en
complément de son rôle en matière de surveillance et de détection des vulnérabilités
financières.
Lors de son discours au Comité monétaire et financier international le 24 septembre 2000,
Laurent Fabius, ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie rappelait cet impératif
en indiquant que " la lutte contre le blanchiment d’argent dans le monde doit être au coeur de
nos préoccupations. Les effets néfastes du blanchiment d’argent sur la stabilité du système
financier international et sur le développement durable de l’économie mondiale, notamment
celle des pays émergents, ne sont plus à démontrer (...) Il appartient désormais au FMI et à la
Banque mondiale de prendre pleinement en compte, dans la définition de leurs priorités et
dans leurs programmes, la question du blanchiment d’argent en général et les conclusions de
ces travaux multilatéraux en particulier. Les Institutions financières internationales (IFISs) ont
un rôle majeur à jouer pour inciter - voire contraindre- les pays non coopératifs à appliquer
convenablement les normes internationales, en particulier les 40 recommandations du Gafi.
Pour ce faire, elles doivent envisager de restreindre ou de soumettre à conditions leur soutien
à ceux des pays et territoires non coopératifs qui refuseraient de modifier leurs règles et
pratiques dommageables ".
Le Conseil d’administration du 13 avril 2001 a permis, de ce point de vue, plusieurs avancées
significatives, en grande partie du fait des orientations défendues par la France :
- le débat au sein du FMI porte désormais sur les modalités opérationnelles de l’intégration de
la lutte contre le blanchiment dans le mandat du Fonds et non plus sur son principe ;
- cette activité doit à présent être intégrée non seulement dans les fonctions de recherche et
d’assistance technique du FMI mais aussi dans ses activités de surveillance, ainsi que celles
associées à l’assistance financière accordée aux pays emprunteurs (à condition que l’impact
macroéconomique des activités de blanchiment soit avéré) ;
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La Banque mondiale et ses filiales sont triplement concernées par la lutte contre le
blanchiment :
- en tant qu’établissements financiers, les institutions du Groupe Banque mondiale doivent
être particulièrement vigilantes sur toutes les questions relatives au blanchiment et à la lutte
contre la criminalité dans la conduite de leurs opérations. Ceci concerne de manière prioritaire
les opérations des filiales de la Banque mondiale qui effectuent des opérations avec le secteur
privé ;
- dans les conseils qu’elle donne aux gouvernements et dans les programmes qu’elle soutient
dans le secteur financier, la Banque mondiale doit promouvoir les meilleures pratiques en
matière de lutte contre le blanchiment et la criminalité financière ;
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- enfin, la Banque mondiale joue un rôle important, avec le FMI, dans la promotion de la
stabilité financière internationale, qui constitue un bien public mondial. Dans ce cadre, la
Banque participe avec le FMI aux revues des systèmes financiers (FSAP) et des codes et
normes (Rosc), et doit donc prendre en compte dans ce cadre les recommandations
internationales sur la lutte contre le blanchiment.
À la demande de plusieurs actionnaires, dont la France, la question du rôle du FMI et de la
Banque mondiale dans la promotion de l’intégrité du système financier international a été
inscrite à l’ordre du jour des comités de printemps 2001.
Lors des délibérations du conseil, les administrateurs ont cherché à préciser le rôle de la
Banque dans la lutte contre le blanchiment :
- il existe un consensus assez large pour reconnaître que le blanchiment constitue une activité
contre laquelle il convient de lutter, notamment en raison de ses coûts en termes de
développement ;
- la Banque doit s’attaquer aux sources du blanchiment par le renforcement des cadres
économique, financier, juridique et institutionnel de ses clients ;
- la Banque doit collaborer totalement avec les institutions en charge de la lutte contre le
blanchiment et en particulier avec le Gafi ;
- la Banque doit être attentive aux questions liées au blanchiment dans ses travaux de
diagnostic et en particulier dans les FSAP et les Rosc, qui restent cependant des exercices
volontaires ;
- la Banque accentuera ses activités de développement institutionnel et d’assistance technique
dans le cadre des stratégies d’assistance pays ;
- elle contribuera à la prise de conscience sur ces questions, notamment par des travaux de
recherche sur les conséquences du blanchiment, en particulier son impact sur le
développement ;
- elle reconnaîtra les 40 recommandations du Gafi comme la norme en matière de
blanchiment tout en n’approuvant pas nécessairement leur procédure d’élaboration
.
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Le GAFI a certes rédigé des recommandations et essaie de contraindre les pays à les
appliquer, toutefois, cette structure est sans réel pouvoir, et la motivation des pays membres
pour appliquer les recommandations du GAFI reste très limitée. Tout en tenant un discours
''antiblanchiment'', le gouvernement français a par exemple créé deux nouveaux paradis
fiscaux près de la Guadeloupe. Autre exemple : le GAFI a récemment retiré la Russie de sa
liste des pays non coopératifs en matière de lutte contre le blanchiment d'argent, le
gouvernement russe a enfin voté une législation contre le blanchiment. Cependant, aucun
système d'application de cette loi n'est mis en place. Notons que la « liste noire » du GAFI,
qui comptait plus de 20 pays lors de sa création en juin 2000, n’inclut désormais aucun pays.
Le rôle très superficiel du GAFI illustre le manque de volonté des gouvernements concernés
pour s'attaquer au coeur du problème.
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La présente partie a pour objectif principal, dans un premier temps, de traiter les mesures de
lutte contre le blanchiment adopté par le Maroc en analysant les grandes lignes de la circulaire
n°36, et dans un deuxième temps, d’analyser le point de vue des banques marocaines
concernant le phénomène du blanchiment des capitaux, l’apport du nouveau projet de loi
ainsi que ses principaux handicaps.
Le blanchiment d'argent ne peut pas se passer des services substantiels des banques. Ces
relations ou liaisons dangereuses, les établissements financiers les dénoncent et les rejettent
aujourd'hui sous la pression de leurs autorités de tutelle et des législateurs, après s'être
laissées, pendant un moment, ensorcelées par la beauté du diable.
L'argent sale continue de circuler dans les circuits financiers, en particulier, en recourant à un
réseau de télécommunications financières internationales. Les techniques traditionnelles
bancaires tels les dépôts en espèces et les transferts interbancaires restent encore au goût du
jour. Nous dénombrons ci-dessous quelques unes des techniques bancaires couramment
utilisées à des fins de blanchiment.
Cette méthode consiste à diviser un montant important en plusieurs dépôts pour lesquels la
demande légale ne sera pas requise. Concrètement, les gains obtenus des activités illégales
sont fractionnés en autant de sommes inférieures au seuil critique qui sont déposés sur des
comptes différents par une multitude de petits agents travaillant pour l'organisation. Connue
également sous les noms de « smurfing », cette technique demeure très prisée pour introduire
de l'argent sale dans le système financier.
Le secret de la réussite de cette méthode consiste pour les trafiquants à choisir de grandes
agences brassant des sommes importantes, à multiplier les courriers, les comptes, les agences
bancaires avant de rassembler peu à peu les dépôts par virements successifs
Selon le rapport du GAFI datant de février 1997, l'utilisation de comptes ouverts sous de faux
noms semble diminuer au profit de l'utilisation de comptes ouverts aux noms de parents,
d'associés ou de toute autre personne opérant pour le compte du délinquant.
« Dans certains pays, des comptes bancaires peuvent être ouverts au nom de mandataires, et
les bénéficiaires du contrat de fiducie peuvent être tenus secrets.
Les dépôts peuvent être effectués par des hommes de loi au nom de clients auxquels
s'applique la règle du secret professionnel des mandataires. Même si les critères d'identité
étaient exhaustifs et uniformes, il est possible que les employés de banques se laissent
corrompre et acceptent des dépôts de personnes dotées de fausses identités. » (11)
« Depuis le 1er août 1996, les comptes anonymes sont prohibés dans tous les pays membres
du GAFI, sauf en Autriche où la situation est quelque peu ambiguë. L'Autriche a été accusée
de favoriser le blanchiment de l'argent des mafias de l'ex-URSS en maintenant l'anonymat des
comptes. Les comptes titres anonymes ont été alors supprimés à partir du 1er juillet 1996,
tandis que l'anonymat n'a pas été levé sur les comptes livret.
Les banques autrichiennes exigent une pièce d'identité pour l'ouverture de tout compte
dépassant 200 000 schillings (17000 dollars). Ces livrets d'épargne anonymes, plus de 26
millions en 1994 pour une population de 8 millions d'habitants », encourageraient encore le
blanchiment sous forme de dépôts fractionnés sur plusieurs comptes.
Le principal avantage lié à l'utilisation d'un nom d'emprunt, est que, même si l'administration
trouve Monsieur Untel en possession d'un relevé de compte émanant d'une banque suisse,
celui-ci peut toujours affirmer que ce compte ne lui appartient pas et qu'il reçoit ces relevés
pour le compte d'un ami. Monsieur Untel pourra se protéger encore un peu plus (vis-à- vis de
ses héritiers par exemple) à l'aide d'une procuration post-mortem combinée à l'utilisation d'une
boîte à lettres à numéro par exemple.
L'inconvénient de cette procédure est qu'elle oblige à conserver une preuve de l'existence de
la procuration post-mortem pour qu'elle puisse, le moment venu, servir aux intéressés. En
France, la procuration post-mortem est juridiquement prévue et légale. Pourtant, son
utilisation dans le système bancaire est parcimonieuse quand elle n'est pas refusée; pour un
service minime et aléatoire, elle génère des litiges entre les héritiers contestataires, le
bénéficiaire de la procuration et l'établissement bancaire. (12)
c- Le compte numéroté
Son principe est de permettre aux simples employés de banque d'effectuer les transactions
courantes sans qu'ils aient connaissance de l'identité du titulaire du compte. Son nom n'est
connu que d'un nombre restreint de gens, notamment du directeur de la banque et du chargé
de comptes
numérotage et de contrôle, mais le but est toujours le même : mettre l'identité du client à l'abri
et n'en permettre l'accès qu'à un minimum de personnes responsables.
La technique est souvent utilisée par les ressortissants étrangers. Les immigrants de pays
étrangers versent de nombreuses petites sommes sur un compte commun. Ces sommes sont
ensuite transférées dans leur pays d'origine. Selon le GAFI 1997, le compte étranger reçoit des
paiements d'un certain nombre de comptes apparemment non liés dans le pays d'origine.
Il s'agit de comptes à vue ouverts auprès d'institutions financières américaines par des
banques ou sociétés étrangères. La banque étrangère verse les dépôts en espèces ou en
chèques de sa clientèle sur un compte unique que cette banque étrangère détient auprès d'une
banque locale (GAFI, Février 1997). Les clients étrangers ont un pouvoir de signature sur ce
compte américain en tant que codétenteurs et peuvent se livrer à des opérations bancaires
internationales. Ceci remet en cause les mesures de "connaissance du client".
Jusqu'à présent, les guichets automatiques bancaires n'ont présenté aucun danger quant au
blanchiment. Cependant, les guichets automatiques de change constituent encore un stimulant
potentiel aux opérations de recyclage. En effet, la conversion anonyme de petites coupures en
des billets à forte valeur facilite largement le processus de blanchiment des capitaux sales.
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Les virements télégraphiques restent un instrument de premier plan, à tous les niveaux du
processus de blanchiment, grâce à la célérité à laquelle les transferts sont effectués, rendant
ainsi ardue toute tentative de détection du produit d'activités illicites par les autorités,
notamment entre plusieurs juridictions.
Les virements interbancaires internationaux sont gérés globalement par deux organismes :
SWIFT et CHIPS.
SWIFT: c’est un système qui chapeaute près de 3 800 banques dans 94 pays et assure 1 600
000 transferts de fonds et crédits documentaires par jour. » (13)
Grâce à ce réseau n'importe quelle somme d'argent peut faire le tour du monde en quelques
heures. SWIFT a été créé en 1973 sous la forme d'une coopérative de droit privé, constituée
par 500 banques européennes et américaines. Son but était de fournir aux banques et à
certaines institutions financières le support d'un réseau informatique sécurisé pour réaliser
leurs transactions. Par sécurité, les messages sont codés et une vérification systématique de
l'émetteur est effectuée grâce à une clé. Le système est opérationnel 24 heures sur 24 et 7
jours sur 7.
CHIPS: il traite plus ou moins 950 milliards de dollars de mouvements de fonds par jour,
pour le compte de 122 banques. CHIPS reste utilisé aux Etas-Unis où il est le principal
opérateur. On estime que 95% environ des transferts interbancaires en dollars passent par
CHIPS. A peu près 80% des transferts effectués par CHIPS sont initiés par des messages de
SWIFT.
Les blanchisseurs peuvent utiliser des comptes ouverts dans différentes institutions au nom de
personnes physiques ou morales affiliées à l'organisation criminelle. Cependant, malgré la
complexité et la rapidité de ces systèmes, les virements de fonds illicites peuvent être décelés.
Les autorités peuvent démanteler l'opération grâce à la récurrence des transferts, qui, cumulés,
constituent des montants colossaux. Le blanchiment peut également être révélé par des
anomalies ou erreurs produites lors de l'identification des comptes d'origine ou du
récipiendaire ou de la falsification de la signature des ordres de virement.
La rapidité des transactions rend difficile mais pas impossible, le contrôle des transferts. Selon
Luciano Violante, Président de la chambre des députés italienne, qui fut longtemps président
de la commission parlementaire anti-mafia, « Il faut environ 20 minutes pour transférer par
voie électronique des fonds d'un pays à l'autre. Il est possible de déplacer ces même fonds 72
13 Jean-Louis Hérail & Patrick Ramael, "Blanchiment d'argent et crime organisé", op-cit, p. 3.
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fois en 24 heures d'une partie à l'autre de la planète. Mais, il faut des semaines pour se
procurer les preuves de chacun de ces mouvements » (14)
Ses estimations sont quelque peu optimistes puisque parfois la production de la preuve
devient une longue marche qui nécessite des mois, voire des années. Elle peut même être
impossible dans les zones offshores ou paradis bancaires ou fiscaux où les autorités refusent
souvent de coopérer.
Pendant que chacun protège sa paroisse, l'argent sale continue de circuler dans les circuits
financiers à une vitesse toujours plus grande.
En particulier, grâce au système SWIFT qui est au-dessus de tout soupçon. Rien n'est secret,
mais la difficulté est de rattraper cet argent qui court très vite et de savoir déchiffrer un
message SWIFT qui laisse peu de traces comptables.
De plus en plus, les mafias sont en quête de banques qui seraient dévouées à les servir. L'idéal
est de posséder le pouvoir de ces banques et les consacrer aux activités de blanchiment. Le
contrôle est possible grâce à des prises de participations significatives dans les capitaux de ces
banques.
Le GAFI rapporte que « la mafia italienne cherche à acheter ou à obtenir des participations,
de façon à y installer ses représentants et à s'en servir pour blanchir des capitaux. On a
observé aussi des tentatives d'infiltration de personnel bancaire en Suisse »
Les banques restent, à leur corps défendant le plus souvent, les acteurs incontournables des
opérations de blanchiment. "Incontournables mais pas uniques".
Il convient néanmoins de faire une distinction entre la simple présence sur Internet et l’offre
de services de transactions (possibilité d’effectuer des opérations financières, telles que les
virements directs, les transferts électroniques de fonds, l’émission des chèques, l’achat de
valeurs et l’ouverture ou la fermeture des comptes).
Les services proposés varient de la vérification de soldes au transfert de fonds vers les
comptes d’autres institutions.
Les services de transactions peuvent comprendre des activités telles que l’ouverture de
nouveaux comptes (comptes courants, comptes d’épargne, etc.…) ; le paiement de factures ;
les débits, des GAB et les cartes de crédit ; les prêts en ligne et la collecte de dépôts dans
certains cas. Même si certains services bancaires sont proposés par de « vraies » banques en
ligne (c’est-à-dire fournissant des services par le biais exclusif d’Internet), les institutions
proposant des services de transactions sont pour la plupart des institutions classiques, dont la
réputation est faite et pour lesquelles un service en ligne représente un service client
supplémentaire.
Le cheminement des communications sur Internet s’effectue de la façon suivante. Toutes les
informations retransmises passent par une série de serveurs informatiques. Chaque connexion
à partir d’un serveur donné devrait laisser des traces (à savoir un enregistrement de son
numéro IP, de la date et de l’heure de la connexion, etc.…) sur les serveurs avec lesquels il
communique. Ces renseignements ne sont cependant disponibles que si les serveurs
récepteurs à chaque étape ont été paramètres pour créer des « fichiers d’archivage de
connexions ». Dans le cas où l’utilisateur opère à l’aide d’un accès par le réseau commuté, il
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est possible de retrouver son identité à l’aide des fichiers d’archivage des connexions du
fournisseur d’accès à Internet (FAI). Toutefois, si les fichiers d’archivage des connexions ne
sont pas maintenus à une étape quelconque du
Les préoccupations qui s’expriment vis -à- vis des services bancaires en ligne concernent la
réduction évidente des contacts humains entre le client et l’institution financière. Le client
peut accéder normalement à son compte à partir d’un ordinateur personnel équipé d’un
navigateur sur Internet et disposant d’un accès à Internet fourni par un prestataire de services
Internet. L’accès n’est autorisé qu’une fois que le client fournit son code d’identification
personnelle au serveur Web de la banque et lorsque le logiciel de chiffrement est utilisé, le
navigateur génère automatiquement la bonne clé.
Comme ce type d’accès est indirect, les institutions financières n’ont aucun moyen de vérifier
l’identité de l’individu qui accède réellement au compte. De plus, du fait du caractère de plus
en plus mobile de l’accès à Internet, un client a la possibilité d’accéder virtuellement à son
compte de n’importe quel endroit du monde. D’autre part, dans la mesure où l’accès à Internet
s’effectue par l’intermédiaire d’un fournisseur d’accès, l’institution n’a aucun moyen de
vérifier l’endroit à partir duquel on a accédé au compte. Un individu souhaitant cacher sa
véritable identité, blanchisseur ou criminel, peut avoir un accès en ligne illimité à ses comptes
en banque et les contrôler en tout lieu.
Il semble que les opérations réalisées en accédant aux services financiers via Internet ne
présentent pas en soi et pour soi des risques spécifiques en matière de blanchiment de
capitaux. Ce sont plutôt trois caractéristiques de l’Internet qui se conjuguent pour tendre à
aggraver certains risques « conventionnels » de blanchiment :
La facilité d’accès via Internet,
La dématérialisation du contact entre le client et l’institution
Et la rapidité des transactions électroniques.
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Bien que l’on puisse considérer que ces facteurs contribuent positivement à l’efficience des
services financiers et à la réduction de leur coût, ils rendent en même temps plus difficiles
l’identification du client et le suivi de routine des comptes et des transactions par les
institutions financières.
Tout premier contact entre un nouveau client et une institution financière présente un risque
potentiel. Elle doit en effet vérifier l’identité d’une personne physique qui peut, par exemple,
présenter des pièces d'identité fausses ou contrefaites.
Elle doit procéder à une identification convenable des personnes morales quand il n’est pas
possible de déterminer l’existence ou la nature juridique de l’entreprise. Elle doit vérifier les
autorisations de signature de tous les comptes qui sont ouverts lorsque l’on ne sait pas
précisément si le client intervient pour son propre compte. Dans le cas des services bancaires
sur Internet, les difficultés pour l’institution sont encore plus grandes si les procédures
d’ouverture d’un tel compte peuvent intervenir sans contact direct ni lien à un compte
traditionnel existant.
Une fois réalisée la première identification, la banque considère que c’est le client identifié
qui continue d’effectuer des transactions sur le compte. Cette hypothèse est sans doute valable
pour les comptes bancaires traditionnels. En revanche, si l’accès à un compte se fait via
Internet, il n’y a pas d’intervention humaine susceptible de contribuer à la détection
d’opérations suspectes ou inhabituelles, comme c’est la cas lorsque des individus autres que le
détenteur du compte effectuent des opérations sur le compte. Les renseignements sur l’accès
au compte à partir d’autres lieux géographiques, autre indicateur possible d’opération
inhabituelle, ne seraient également pas nécessairement détectables. De plus, les gestionnaires
de compte peuvent avoir la charge d’un trop grand nombre de comptes et donc être moins à
même de suivre les opérations des différents titulaires de comptes, même sils sont, en dernière
analyse, équipés de logiciels de suivi.
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Du point de vue des enquêtes, les questions de compétence se posent pour déterminer le lieu
où une transaction en ligne est intervenue afin de déterminer l’endroit où les services
d’enquête doivent rechercher les éléments documentaires prouvant l’existence de transactions
liées à des opérations de blanchiment de capitaux.
Le « cyberpaiement »
Le marché du « cyberpaiement » sur cartes prépayées, autrement dit le paiement électronique,
est en forte croissance. Le système entier doit être repensé car les risques appellent une
vigilance particulière et ciblée. Même si jusqu’à présent aucun cas de blanchiment n’a été
découvert à partir des typologies, il existe certains exemples d’opérations clandestines ou de
création de banque.
Face à cette croissance, divers groupes de travail se sont réunis et des mesures ont été
envisagées.
Tout d’abord, il serait intéressant d’assujettir à la législation anti-blanchiment non seulement
les émetteurs mais aussi les distributeurs d’instruments liés aux nouvelles technologies
(compte tenu du recours croissant aux professionnels hors secteur financier). Il faudrait
ensuite instaurer une autorisation d’exercer, comme l’agrément pour les banques ; aménager
des mesures obligatoires d’identification du client avec leurs pistes d’audit afin d’aider les
autorités, etc.… En fait les mesures sont à mettre en place.
Avant de conclure, il est important de noter que les établissements financiers ne sont plus les
seuls concernés par la lutte contre le blanchiment. Les notaires, avocats, comptables et autres
professionnels proposant des conseils financiers constituent désormais une composante
commune dans les mécanismes complexes de blanchiment de capitaux.
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Le projet de loi sur le blanchiment rendra obligatoire la déclaration de soupçon par toutes ces
personnes juridiques.
L’identification de la clientèle
Les établissements de crédit sont tenus de recueillir les éléments d’information permettant
l’identification de toute personne qui
Souhaite ouvrir un compte, quelque soit sa nature, ou louer un coffre fort
Recourt à leurs services pour l’exécution de toutes autres opérations, mêmes ponctuelles,
telles que le transfert de fonds.
Préalablement à l’ouverture de tout compte, les établissements de crédit doivent avoir des
entretiens avec les postulants et, le cas échéant, leurs mandataires, en vue de s’assurer de leur
identité et de recueillir tous les renseignements et documents utiles relatifs aux activités des
titulaires des comptes et à l’environnement dans lequel ils opèrent notamment lorsqu’il s’agit
de personnes morales ou d’entrepreneurs individuels.
Les comptes rendus de ces entretiens doivent être versés aux dossiers des clients.
Une fiche d’ouverture de compte doit être établie au nom de chaque client personne
physique, au vu des énonciations portées sur tout document officiel. Ce document doit être en
cours de validité, délivré par une autorité marocaine habilitée ou une autorité étrangère
reconnue et porter la photographie du client.
Sont consignés dans cette fiche les éléments suivants :
Le(s) prénom(s) et le nom
Le numéro de la carte d’identité nationale, pour les nationaux ainsi que sa durée de
validité ;
Le numéro de la carte d’immatriculation pour les étrangers résidents ainsi que sa durée
de validité
Le numéro du passeport ou toute autre pièce d’identité en tenant lieu, pour les
étrangers non résidents et sa durée de validité.
L’adresse exacte
La profession
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A cet effet, les fiches d’ouverture de compte doivent retracer le profil de risque du client,
établi sur la base des documents reçus, des résultats des entretiens préalables à l’ouverture de
compte et en tenant compte de certains indicateurs tels que le pays d’origine du client,
l’origine des fonds, la nature de l’activité exercée, la nature des opérations effectuées et
l’historique du compte.
Ils doivent en outre instituer, pour chaque catégorie de clients, des limites au delà desquelles
des opérations pourraient être considérées comme inhabituelles ou suspectes.
Les établissements de crédit doivent porter une attention particulière aux opérations
financières effectuées par des intermédiaires professionnels tels que les notaires, les avocats,
pour le compte de clients personnes physiques ou morales et aux opérations exécutées par des
personnes dont le courrier est domicilié chez un tiers, dans une boite postale, aux guichets de
l’établissement ou qui changent d’adresse fréquemment.
Les conditions d’ouverture de nouveaux comptes et les mouvements de fonds d’importance
significative doivent faire l’objet de contrôles centralisés en vue de s’assurer que tous les
renseignements relatifs aux clients concernés sont disponibles et que ces mouvements
n’impliquent pas d’opérations à caractère inhabituel ou suspect.
Toute opération considérée inhabituelle ou suspecte doit donner lieu à l’élaboration d’un
compte rendu à l’intention d’un responsable chargé d’assurer les relations avec Bank Al
Maghrib en ce qui concerne les questions ayant trait au devoir de vigilance et dont la
désignation est obligatoire.
Enfin, les établissements de crédit doivent se doter de systèmes d’information qui leur
permettent, pour chaque client :
De disposer de la position de l’ensemble des comptes détenus de recenser les
opérations effectuées
D’identifier les transactions à caractère suspect ou inhabituel.
Les établissements de crédit doivent conserver pendant dix ans les justificatifs relatifs :
a. À l’identité de leurs clients et ce, à compter de la clôture des comptes de ces
derniers, à l’identité des personnes
b. Aux opérations effectuées avec leurs clients et ce, à compter de leur date
d’exécution.
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Par la mise en place de cet outil, BANQUE X apparaît aujourd’hui comme un avant-gardiste
dans le contexte marocain. BANQUE X pourra ainsi en plus d’être en conformité avec les
exigences législatives et réglementaire (GAFI, circulaires de Bank Al Maghrib 36/G/2003),
maîtriser le risque de réputation qui peut générer des pertes importantes pour la banque.
Phase de filtrage :
Dans cette première étape, il s'agit de rapprocher les données clients et les transactions des
listes noires internes ou fournies par les autorités - Ofac, Gafi, Journal officiel.
• Le projet AML a démarré par une phase « Initialisation Projet » qui a permis la mise
en place des infrastructures techniques et logistiques, la constitution des équipes
projets, l’élaboration du planning global et du plan qualité, l’installation de l’outil de
filtrage et la formation de l’équipe projet pour la partie filtrage. Il est ensuite entré
dans sa phase «Conception». Cette phase a pour objectif de décrire l’expression des
besoins utilisateurs et de s’assurer de leur adéquation dans la solution cible. In fine, le
projet a atteint la phase de «Réalisation»: paramétrage, définition et réalisation des
scénarios de tests associés.
Phase profilage :
L'étape suivante consiste à se doter de progiciels d'analyse comportementale. Ces solutions
balaient l'ensemble des données relatives aux clients et aux comptes, puis les comparent à un
historique de fonctionnement. Des seuils d'alerte peuvent être définis en fonction de la
provenance et de la destination de certaines transactions, de leur nature - apport
disproportionné d'espèces, réveil d'un compte dormant, etc. - ou de leur montant.
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II- Les apports du nouveau projet de loi contre le blanchiment des capitaux
1- Les grandes lignes du projet de loi
a- La définition du blanchiment
b- Les sanctions
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Amende de 500.000 à 2 millions de DH, sans préjudice des peines qui pourraient être
prononcées à l'encontre des dirigeants et agents impliqués dans l’infraction.
L'ensemble de ces sanctions est porté au double quand les infractions sont commises en
utilisant les facilités que procure l'activité professionnelle. Il en est de même pour les bandes
organisées, les personnes se livrant au blanchiment de façon habituelle et en cas de récidive.
Les personnes coupables de blanchiment de capitaux encourent, en outre, une ou plusieurs des
peines suivantes:
La confiscation partielle ou totale des biens ayant servi à commettre l'infraction et des
revenus générés par ces biens, sous réserve des droits des tiers de bonne foi;
L’interdiction temporaire ou définitive d'exercer, directement ou indirectement, une ou
plusieurs fonctions ou activités à l'occasion de l'exercice desquelles l'infraction a été
commise;
La fermeture temporaire ou définitive des établissements ayant été utilisés pour
commettre l'infraction; la dissolution;
La publication des décisions de condamnation par tous moyens appropriés, aux frais
de la personne condamnée.
Les peines prévues par la présente loi sont étendues, selon le cas, aux dirigeants et aux
préposés des personnes morales impliqués dans des opérations de blanchiment de capitaux,
lorsque leur responsabilité personnelle est établie.
c- Création de l'Unité
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En outre, l'Unité peut proposer au ministre des Finances toute réforme législative,
réglementaire ou administrative nécessaire. Elle est tenue de présenter un rapport annuel de
son activité.
Par ailleurs, dans le cadre des conventions internationales signées par le Maroc et en
application du principe de réciprocité, l'Unité peut échanger les renseignements financiers liés
au blanchiment de capitaux avec les autorités étrangères dotées d'une compétence similaire,
dans le respect des dispositions légales en vigueur.
L’unité est tenue de constituer une base de données concernant les opérations de blanchiment
de capitaux et doit également conserver pendant dix ans, à compter de la date de clôture de
ses travaux concernant une affaire dont elle est saisie, tous renseignements ou documents, sur
supports matériels ou électroniques.
d- Déclaration de soupçons
Les personnes et entités inscrites dans la liste de l'article 10 du projet de loi (cf. annexe),
doivent déclarer à l'Unité, toute somme ou opération soupçonnée d'être liée au blanchiment de
capitaux.
Elles doivent également déclarer toute opération dont l'identité du donneur d'ordre ou du
bénéficiaire est douteuse.
Les indications à porter sur la déclaration de soupçon, ainsi que la nature et le montant
minimum des opérations soumises à ladite déclaration, sont fixés par arrêté du Ministre
chargé des Finances.
Les personnes assujetties doivent communiquer à l'Unité l'identité des dirigeants et agents
habilités à effectuer les déclarations de soupçon et à assurer la liaison avec ladite Unité.
Les personnes habilitées à faire la déclaration de soupçon, ont pour tâches:
De centraliser les informations recueillies sur les opérations présentant un caractère
inhabituel ou complexe;
De tenir leurs dirigeants régulièrement informés, par écrit, sur les opérations
effectuées par les clients présentant un profil de risque élevé au sens de la présente loi.
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Les personnes assujetties ne doivent pas effectuer toute opération lorsque l'identité des
personnes concernées n'a pas pu être vérifiée ou lorsque celle-ci est incomplète ou
manifestement fictive .
Les personnes légalement habilitées à ouvrir des comptes doivent, avant d'ouvrir un compte,
s'assurer de l'identité du postulant, conformément aux dispositions de l'article 488 du Code de
Commerce. Elles doivent dans les mêmes conditions:
s'assurer de l'identité de leurs clients occasionnels qui leur demandent d'effectuer des
opérations dont la nature et le montant sont fixés par arrêté du Ministre chargé des
Finances;
s'assurer de l'identité des donneurs d'ordre pour l'exécution d'opérations dont le
bénéficiaire est une tierce personne; se renseigner sur l'identité véritable des personnes
au bénéfice desquelles un compte est ouvert ou une opération est réalisée lorsqu' il
leur apparaît que les personnes qui ont demandé l'ouverture du compte ou la
réalisation de l'opération n'auraient pas agi pour leur propre compte;
se renseigner sur l’identité des personnes agissant aux noms de leurs clients en vertu
d'un mandat; se renseigner sur l'origine des fonds.
Les personnes légalement habilitées à ouvrir des comptes doivent vérifier, lors de l'ouverture
d'un compte, si le postulant dispose d'autres comptes ouverts sur leurs livres.
Elles doivent, en outre :
Se renseigner sur les raisons pour lesquelles la demande d'ouverture d'un nouveau
compte est formulée;
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f- Formation du personnel
Les exemples suivants concrétisent les opérations de blanchiment au sein des établissements
financiers et sensibilisent aux différents moyens utilisés par les blanchisseurs de capitaux.
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L’intégrité du marché des services bancaires et financiers dépend fortement du sentiment qu’il
fonctionne dans le cadre de normes juridiques, professionnelles et déontologiques
rigoureuses. En matière d’intégrité, la réputation est l’un des actifs les plus précieux d’une
institution financière.
S’il est facile de retraiter facilement les fonds générés par des activités criminelles auprès
d’une institution particulière – soit parce que ses salariés ou dirigeants ont été corrompus ou
parce que l’institution ferme les yeux sur la nature criminelle de ces fonds – l’institution
risque de se trouver entraînée dans une complicité active avec des criminels au point de
devenir une composante du réseau criminel lui-même. La mise en évidence de telles
complicités aura des effets préjudiciables sur l’attitude des autres intermédiaires financiers et
des autorités de tutelle, de même que sur celle du client ordinaire.
En ce qui concerne les conséquences macro-économiques potentiellement négatives d’un
blanchiment de capitaux incontrôlé, le Fonds monétaire international a évoqué des variations
inexplicables de la demande de monnaie, des risques prudentiels vis-à-vis de la santé
financière de banques, des effets de contamination sur des opérations financières légales ou
encore un renforcement de l’instabilité des mouvements internationaux de capitaux et des
cours de change en raison de transferts transnationaux d’actifs inattendus.
Tous ces aspects poussent à réfléchir qu’une loi sur le blanchiment est devenue primordiale
pour une économie comme le Maroc, cependant plusieurs conséquences indésirables relevées
au niveau de l’enquête rendent l’application de ce projet de loi plus contraignante pour les
banques marocaines.
Un grand retard est constaté au niveau des banques marocaines. Certains professionnels
assurent qu’un nombre important des grandes institutions de la place sont toujours à la case
départ. En général, les banques restent muettes à l’état actuel de leur dispositif de lutte anti-
blanchiment. Seules quelques unes, contactées par la revue la Vie économique, ont accepté
d’exposer l’état d’avancement de leurs préparatifs. A BMCE Bank, par exemple, on explique
qu’en plus de la création d’un département dédié à la question du blanchiment au sein du pole
contrôle général et compliances, la banque est en train d’implémenter un logiciel capable de
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filtrage et d’analyse comportementale des comptes et transactions, en liaison avec les profils
de risque.
Cela est la triste réalité. Bon nombre de banques, celles typiquement marocaines ne se sont
pas encore dotées de logiciels adéquats pour lutter contre le blanchiment. Alors que selon
l’article 20 contenu dans la circulaire n°36 de Bank Al Maghrib, les établissements de crédit
doivent se doter de systèmes d’information qui leur permettent, pour chaque client de disposer
de la position de l’ensemble des comptes détenus, de recenser les opérations effectuées et
d’identifier les transactions à caractère suspect ou inhabituel. Ceci dépasse le simple cadre
d’une recommandation mais plutôt une obligation. Or, l’acquisition de tels progiciels coûte
très cher. Il faut payer des redevances annuelles ou prendre les mises à jour et tout cela coûte
excessivement cher dans la mesure où l’investissement n’est pas immédiatement rentable.
L’investissement en progiciels n’est pas en elle-même source de rentabilité. Au contraire il
grève la rentabilité de la banque en venant augmenter les charges et il n’y a pas de
contrepartie directe. La contrepartie principale est la garantie du risque d’image. Mais celle –
ci ne participe pas directement au développement du résultat net bancaire.
La grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir si les autres personnes assujetties à la
déclaration de soupçon et qui sont tenus de mettre en place un dispositif interne de vigilance,
de détection et de surveillance permettant de veiller au respect des obligations prévues par le
projet de loi seront en mesure de se conformer à cette obligation. Les notaires ou les avocats
pourront t-ils investir près de dix millions de dirhams pour se doter de systèmes d’information
?
L’article 107 de la loi du 6 juillet 1993 dispose que « toutes les personnes qui, à un titre
quelconque, participent à l’administration, à la direction ou à la gestion d’un établissement
de crédit, ou qui sont employées par celui-ci, les membres du conseil national de la monnaie
et de l’épargne, du Comité des établissements de crédit,de la commission de discipline des
établissements de crédit, les personnes chargées, même exceptionnellement, de travaux se
rapportant au contrôle des établissements de crédit et, plus généralement, toute personne
appelée, à un titre quelconque, à connaître ou à exploiter des informations se rapportant aux
établissements de crédit, sont strictement tenus au secret professionnel pour toutes les
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affaires dont ils ont à connaître à quelque titre que ce soit, dans les termes et sous peine des
sanctions prévues à l’article 446 du code pénal »
Selon l’article 446 du code pénal, «les médecins, chirurgiens ou oficiers de santé ainsi que
les pharmaciens, les sages -femmes ou toutes autres personnes dépositaires, par état ou par
profession ou par fonction permanentes ou temporaires, des secrets qu’on leur confie, qui,
hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélé des
secrets, sont punis de l’emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de 200 à 1000
dirhams».
Les banques, selon la loi de 93 n’échappent pas à cette obligation de ne pas divulguer les
informations que leur confie les clients. Des sanctions étaient prévues par la loi pour protéger
la vie privée des clients.
Selon l’article 11 du projet de loi, « les personnes assujetties sont tenues de communiquer à
l’Unité tous renseignements nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Le secret
professionnel ne peut être opposé à l’Unité par les personnes assujetties. »
Avec l’obligation de déclaration de soupçon, le secret bancaire tombe. Dès lors que le
banquier constate ou suspecte des opérations d’être illicites, il a l’obligation de fournir les
renseignements sur le client à l’Unité chargée du traitement des renseignements financiers. Le
secret bancaire ne sera plus opposable aux demandes de renseignements qui pourraient être
formulées par l’entité en charge de la lutte contre le blanchiment.
Cependant, la sortie de la loi contre le blanchiment viendra protéger les établissements de
crédit. Celui qui dévoile l’information dans un cadre précis ne sera pas poursuivi par la
justice.
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conséquence de faire croître les taux créditeurs. Ceci est normal car dans la matière première
de la banque : l’argent, devient rare.
Si les taux de crédit croissent, les agents économiques, principalement les ménages seront
amenés à ne pas vouloir s’endetter pour investir. Or, nous savons que la croissance du produit
d’un pays est aussi fonction de la croissance de ses investissements. Donc, s’il n’y a pas
d’investissement, cela impliquera un ralentissement de l’économie. Pas de création d’emplois,
et donc augmentation du taux de chômage.
Tout ceci pour dire que si la mise en place du processus de lutte anti-blanchiment n’est pas
bien appréhendé, cela pourrait avoir un effet négatif sur l’économie de tout le pays.
Une grande faille de ce projet de loi est le fait qu’il ne prenne pas en compte les revenus issus
du secteur informel. En effet, Selon Azzedine Maâch, président d’Amos Partenr’s, « il existe
deux conceptions du blanchiment, l’une stricte et l’autre plus large ».
La première consiste à donner une source légale à des fonds ayant une origine illégale établie.
La seconde attribue une source légale à des fonds qui n’ont aucune origine. Autrement dit, la
seconde définition intègre tous les revenus issus du travail au noir et de l’économie
informelle.
Or, le nouveau projet ne fait en aucun cas référence à ce deuxième aspect du blanchiment. Il
faut aussi dire que si cette deuxième définition était retenue, elle allait poser problème vu
l’ampleur du secteur informel au Maroc. D'après les chiffres officiels, la contrebande a fait
rapporter aux réseaux de distribution près de 15 milliards de DH en 2002. Elle a
représenté 12% des importations du Maroc. Les 15 milliards de la contrebande
devraient générer en termes de taxe 7,5 milliards de DH chaque année qui sont donc
perçus en moins par l'Etat.
Ceci montre en effet l’étendue du phénomène. Si la majeure partie de ces personnes allait être
poursuivie pour blanchiment, le problème qui risque de se poser est une baisse du taux de
bancarisation qui était déjà très peu élevé. Qu’est-ce qui expliquerait cette baisse du taux de
bancarisation ?
Il faut tout d’abord dire que beaucoup de familles marocaines vivent de l’informel.
L’avènement du projet de loi sur le blanchiment va rendre la vie difficile à ces personnes qui,
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jadis déposaient leurs revenus dans les banques. Maintenant, les banques vont devoir leur
demander à chaque fois de justifier l’origine de leurs revenus, chose qu’ils ne pourraient faire.
Ceci aura pour conséquence de les renvoyer vers les systèmes d’antan : la thésaurisation. Ils
préfèreront garder leurs revenus sur eux pour ne pas avoir à donner de détails aux banquiers.
Ceci aurait porté un dur coup sur les banques car déjà, nous sommes à un taux de
bancarisation d’à peu près 20 % et même si l’on ajoutait les clients de Barid Al Maghrib on en
serait seulement qu’à 25%. Et donc, en voulant régler un problème (la garantie de la bonne
image), les banques marocaines allaient retomber dans une autre difficulté.
Mais le problème de bancarisation nous amène à nous poser des questions. La loi sur le
blanchiment est-elle applicable dans un pays émergent comme le Maroc ? Rien qu’à
considérer les pays d’Europe, nous savons que l’état de bancarisation de la population n’est
pas le même qu’au Maroc. En France par exemple, la bancarisation est à saturation. La baisse
du taux de bancarisation représenterait-elle en elle même un obstacle à l’activité des banques
? Serait-ce sensible comme variation ? Ceci n’est pas le cas pour le Maroc.
Précisons aussi que pour les pays d’Europe, la loi contre le blanchiment n’est pas née «du jour
au lendemain ». Elle a connu des étapes précises et s’est établi sur un certain nombre
d’années. La question qu’on devrait se poser pour le Maroc est de savoir s’il est prêt pour
subir cette nouvelle réglementation
Suivant l’article 2 du projet de loi, ne sont visés pour l’application de la dite loi que les délits
dont la peine d’emprisonnement est d’au moins deux ans.
Cela met hors champs d’application les délits fiscaux tels l’évasion fiscale ou la fraude
fiscale. En effet, indépendamment des sanctions fiscales en vigueur, la loi prévoit des
sanctions pénales à deux niveaux :
Une amende de 5000 à 50 000 Dhs ;
un emprisonnement de un à trois mois, mais qui ne peut être prononcé qu’en cas de
récidive avant l’expiation d’un délai de cinq ans qui suit un jugement de condamnation
à l’amende, jugement ayant acquis l’autorité de la chose jugée.
Ainsi, puisque la peine d’emprisonnement est inférieure à 2 ans, la personne qui commet un
délit fiscal et qui « blanchit » ses revenus ne sera pas poursuivie de blanchiment. Mais cette
pratique est –elle tolérable si l’on considère que la définition du GAFI intègre les revenus
issus d’infractions telles la fraude ou l’évasion fiscale ?
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Compte tenu de ce scénario, il semble que les jeux sur l’Internet puissent être un « service »
idéal à partir du Web pour couvrir un mécanisme de blanchiment par l’intermédiaire de
l’Internet. Il existe des éléments dans certains territoires membres du GAFI permettant de
penser que des criminels utilisent le secteur du jeu sur l’Internet pour commettre des crimes et
pour en blanchir le produit.
Contre-mesures possibles
En ce qui concerne les difficultés du suivi des liens sur l’Internet entre d’éventuels produits
d’activités criminelles et l’individu qui tente de blanchir ces fonds, nous avons proposé les
formules suivantes :
Imposer aux fournisseurs d’accès à l’Internet (FAI) la tenue de registres fiables de
leurs abonnés avec des renseignements d’identification convenables.
Imposer aux FAI de créer des fichiers d’archivage des connexions comportant des
données de trafic reliant le numéro de protocole Internet à l’abonné et au numéro de
téléphone utilisé lors de la connexion.
Imposer la conservation de ces renseignements durant une période raisonnable (6 mois
à un an7).
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Les fiducies sont cependant parfois utilisées comme une composante de mécanismes visant à
faciliter ou dissimuler une activité illégale, notamment du blanchiment de capitaux. Comme
les fiducies relèvent de la sphère privée, on peut en constituer dans certains pays dans
l’intention de tirer avantage de règles strictes de confidentialité ou de secret afin de masquer
l’identité du propriétaire ou bénéficiaire réel des biens de la fiducie. Elles servent parfois aussi
à dissimuler des actifs vis-à-vis de créanciers ayant des droits légitimes, à protéger des biens
d’une saisie dans le cadre d’une procédure judiciaire ou à occulter les divers aspects de
mouvements de fonds liés à des mécanismes de blanchiment de capitaux ou de fraude fiscale
Contre-mesures possibles
Etablir une réglementation relative à la constitution des fiducies et à l’agrément des
professionnels Intervenant dans ces opérations.
Réglementer la forme des fiducies.
Imposer une obligation d’immatriculation aux fiducies.
De toute évidence, dans certaines de ces fonctions, le blanchisseur potentiel ne s’en remet pas
seulement à la compétence de ces professionnels, mais il les utilise et se sert de leur statut
professionnel pour minimiser les soupçons entourant ses activités criminelles. Un avocat
représentant un client dans une transaction financière ou lui ouvrant les portes d’une
institution financière confère à ce client une certaine crédibilité aux yeux de la contrepartie ou
de l’interlocuteur en raison des normes éthiques censées être associées à l’exercice de ces
professions.
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Contre-mesures possibles
Il reste un certain nombre d’obstacles à lever avant de soumettre les divers « ouvreurs de
porte » aux obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux, en particulier dans les
professions juridiques. Souvent, ces professionnels ne sont pas les mandants impliqués dans
une opération de blanchiment de capitaux et ils ne savent donc pas la façon dont leurs conseils
ou les montages juridiques qu’ils proposent sont utilisés en dernier ressort. Même si cette
attitude est parfois perçue, à juste titre ou non, comme un aveuglement coupable de la part du
professionnel, il y a le facteur supplémentaire lié au fait que de nombreux professionnels du
droit voient dans le respect des prescriptions anti-blanchiment une obligation contradictoire
avec le privilège de la confidentialité de la communication entre l’avocat et son client. De fait,
dans certaines juridictions, la loi interdit la divulgation de telles informations et cette
interdiction s’étend à toutes les formes de communication indépendamment de la question de
savoir si elles ont trait ou non à la fonction de l’avocat plaidant devant les tribunaux. Les
initiatives visant à assujettir les professions juridiques aux prescriptions de la lutte contre le
blanchiment se heurtent nécessairement à une forte résistance de ces professions et des
partisans du respect de la confidentialité dans ces juridictions.
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L'utilisation potentiellement abusive d'organismes à but non lucratif par les groupes terroristes
peut revêtir diverses formes. L'une d'elles est l'établissement d'un organisme à but non lucratif
visant un objectif caritatif déclaré, mais dont la seule raison d’être est l’acheminement de
fonds vers une organisation terroriste. Autre possibilité, un organisme à but non lucratif ayant
un objet humanitaire ou caritatif légitime peut être infiltré par des terroristes ou des personnes
qui soutiennent des terroristes et qui, une fois qu'elles ont obtenu des positions clés au sein de
l'organisme, détournent une partie des fonds collectés à des fins caritatives légitimes afin de
soutenir directement ou indirectement une organisation terroriste. Dans ce dernier cas, ces
actes sont souvent commis à l'insu des donneurs, voire du personnel et des dirigeants de
l'organisme lui-même. Autre possibilité encore, l'organisme peut servir d'intermédiaire ou de
couverture pour des transferts de fonds, en général à une échelle internationale. Dans certains
cas, le rôle de l'organisme peut aller jusqu'à assurer les déplacements et le soutien logistique
aux terroristes eux-mêmes.
Exemple : Utilisation abusive d'un poste au sein d'un organisme à but non lucratif à l'insu des
donneurs
L'organisme à but non lucratif P avait des bureaux dans différents pays où il mettait en oeuvre
des projets de développement coopératif. Des personnes liées à une association terroriste
étaient à la tête de certains de ces bureaux. L'organisme P n'avait cependant pas connaissance
que les membres influents du personnel de ses bureaux dans le pays X étaient liés à cette
organisation terroriste.
L'organisme P avait son siège dans le pays X, et l'un de ses bureaux était situé dans un pays
bénéficiaire (le pays Y). Monsieur B, à la tête de l'Organisation P dans le pays Y, ne figurait
pas sur la liste des salariés dans le pays X, mais recevait néanmoins les dons de différentes
personnes ou d'organismes internationaux. Monsieur B a détourné ces fonds en faveur d'une
organisation terroriste, tirant parti de sa position et de son anonymat dans le pays X.
Ces détournements ont été d'autant plus faciles que le projet a été financé par des donneurs
qui n'étaient pas conscients du montant total des capitaux concernés. Il a donc été possible de
dissimuler une partie de ceux-ci. En outre, comme les projets étaient réalisés dans des zones
éloignées, il fallait un certain temps pour que les bénéficiaires découvrent qu'ils n'avaient reçu
qu'une petite partie des sommes attendues. L'enquête a été difficile parce que les donneurs
étaient également chargés de vérifier le bon déroulement du projet. Dans ce cas, comme les
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donneurs étaient certaines organisations du secteur public, les vérifications n'ont jamais été
effectuées.
Contre-mesures
L’une des Recommandations spéciales publiée par le GAFI en octobre 2001 (la RS VIII)
traite spécifiquement de la question des OBNL. Elle propose que les pays prennent des
mesures pour s’assurer que les OBNL ne puissent être abusivement utilisés par des terroristes
pour financer leurs activités. En 2001, le GAFI s’est efforcé d’élaborer des directives
supplémentaires pour la mise en oeuvre de la RS VIII. En octobre 2002, il a publié un
document sur les pratiques exemplaires, 6 qui donne des exemples concrets d’initiatives
pouvant être prises pour s’assurer que les OBNL ne sont pas infiltrés par des terroristes. La loi
marocaine doit s’inspirer de ces recommandations pour couper le chemin à des opérations de
ce genre.
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mobilières pour le blanchiment était considérée comme relevant avant tout des phases
d’empilage et d’intégration du blanchiment de capitaux.
Malgré cette idée que le secteur des valeurs mobilières ne convient pas à la phase de
placement du processus de blanchiment, quelques affaires rapportées par des membres du
GAFI cette année étaient des exemples dans lesquels un courtier avait accepté des paiements
en espèces en contradiction avec la pratique du secteur et en violation des règles formelles
applicables à cette pratique. Même si l’acceptation d’espèces représente sans doute la minorité
des opérations de blanchiment sur la plupart des marchés, le recours aux commissions comme
sources de revenus pour les professionnels du marché des valeurs peut – comme l’ont
souligné plusieurs experts – exercer une incitation à accepter des espèces en infraction avec
les règles ou procédures.
Exemple : Une société de bourse accepte des fonds d’origine criminelle en espèces
Un courtier du Pays C a régulièrement accepté d’un client des dépôts en espèces de l’ordre de
7 000 dollars à 18 000 dollars. Ces fonds ont été placés sur un fonds du marché monétaire de
la soeur du client et retirés par chèques. À la suite de l’arrestation du courtier pour des
accusations de détournement de fonds sans rapport avec l’affaire, l’identité du client a été
portée à la connaissance des services opérationnels. Lorsque la police a vérifié les antécédents
du client, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un trafiquant de stupéfiants connus.
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CONCLUSION
Un observateur averti note que s’il s’agit d’une simple opération de relifting politique, le
retour de manivelle risque d’être très dangereux pour le Maroc. Le pays a l’obligation de se
protéger à l’international, sous peine de devenir l’entonnoir des mafias internationales qui
sont aujourd’hui à la recherche de la moindre brèche pour s’installer dans un pays. Il ne faut
pas non plus sous-estimer le poids de la pression internationale qui est exercée».
Déjà, aujourd’hui, le pays est montré du doigt. Tanger, Nador et la zone Nord, de façon
générale, sont considérées, en l’absence de statistiques officielles, comme les premières
régions pourvoyeuses d’argent sale au Maroc en raison de l’économie du cannabis et de
l’immigration clandestine qui y fleurissent. Le chiffre d’affaires de ces deux activités à elles
seules est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dirhams. Le recyclage de cet argent et
celui provenant d’autres sources douteuses va dans différents circuits. Il y a d’abord ceux qui
ne sont soumis à aucun contrôle ou, lorsqu’il existe, ne verrouillent pas suffisamment le
dispositif.
Les spécialistes listent, pêle-mêle, les secteurs de l’agriculture, de l’immobilier, des œuvres
d’art, des bijoux, les casinos, les investissements dans les glaciers et même les timbres
postaux. Ce circuit est encore aggravé lorsque, et c’est le cas du Maroc, le secteur informel est
prépondérant. «L’informel s’érige souvent en écran de fumée devant les actes de blanchiment.
Les contrôles des réinjections deviennent quasiment impossibles», affirme un banquier.
Lorsque le paiement cash, quel que soit le montant, devient une règle illégale mais bien
tolérée, la vente sans facture largement répandue et la non-déclaration au fisc une pratique
courante, on peut effectivement s’interroger sur la portée de ce projet de loi.
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BIBLIOGRAPHIE
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BANK AL-MAGHRIB
LE GOUVERNEUR
Circulaire n° 36/G/2003
Rabat, le 29 Chaoual 1424
24 Décembre 2003
Considérant les dispositions du troisième tiret du deuxième alinéa de l’article 5 du dahir n° 1-59-233
du 23 hijja 1378 (30 juin 1959) portant création de Bank Al-Maghrib ;
Considérant les normes édictées par le Comité de Bâle en matière de devoir de diligence au sujet de
la clientèle et les standards internationaux relatifs à la lutte contre la criminalité financière organisée
notamment les recommandations du Groupe d’Action Financière sur le Blanchiment de Capitaux
(GAFI) ;
Bank Al-Maghrib fixe, ci-après, les règles minimales que les établissements de crédit sont tenus
d’adopter au titre du devoir de vigilance au sujet de la clientèle.
Article 1 :
Article 2
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I - IDENTIFICATION DE LA CLIENTELE
Article 3
Souhaite ouvrir un compte, quelle que soit sa nature, ou louer un coffre fort ;
Article 4
Les compte rendus de ces entretiens doivent être versés aux dossiers des clients,
prévus aux articles 5 et 6 ci-après.
Article 5
Une fiche d’ouverture de compte doit être établie au nom de chaque client personne
physique, au vu des énonciations portées sur tout document d’identité officiel. Ce document
doit être en cours de validité, délivré par une autorité marocaine habilitée ou une autorité
étrangère reconnue et porter la photographie du client.
Le numéro de la carte d’identité nationale, pour les nationaux ainsi que sa durée de
validité ;
Le numéro du passeport ou de toute autre pièce d’identité en tenant lieu, pour les
étrangers non résidents et sa durée de validité ;
L’adresse exacte ;
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La profession ;
La fiche d’ouverture de compte ainsi que les copies des documents d’identité
présentés doivent être classées dans un dossier ouvert au nom du client.
Article 6
Une fiche d’ouverture de compte doit être établie au nom de chaque client
personne morale dans laquelle doivent être consignés, selon la nature juridique de ces
personnes, l’ensemble ou certains des éléments d’identification ci-après :
La dénomination ;
La forme juridique ;
L’activité ;
Cette fiche doit être conservée dans le dossier ouvert au nom de la personne
morale concernée ainsi que les documents complémentaires, ci-après précisés, correspondant
à sa forme juridique.
Les documents complémentaires devant être fournis par les sociétés commerciales
incluent notamment :
Les noms des dirigeants et les personnes mandatées pour faire fonctionner le
compte bancaire.
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Les documents complémentaires devant être fournis par les associations incluent :
Les noms des dirigeants et les personnes mandatées pour faire fonctionner le
compte bancaire.
Les documents complémentaires devant être fournis par les coopératives incluent :
L’acte constitutif ;
Les actes portant nomination des représentants ou fixant les pouvoirs des différents
organes de l’établissement ;
Article 7
Article 8
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Sont soumises aux mêmes exigences visées aux articles 4, 5 et 6 ci-dessus, les
demandes d’ouverture de comptes à distance ( par voie d’Internet, par exemple).
Article 9
A défaut des originaux, les photocopies des documents d’identité visés à l’article
5 et celles des statuts, des procès verbaux et des documents délivrés par une autorité
administrative prévus à l’article 6 ci-dessus doivent être dûment certifiées conformes par les
autorités compétentes.
Dans le cas des personnes morales ayant leur siège social à l’étranger, ces
documents doivent, sauf dispositions particulières prévues par une convention internationale,
être certifiés conformes auprès des services consulaires marocains installés dans leur pays ou
auprès des représentations consulaires de leur pays au Maroc.
Les documents rédigés dans une langue autre que l’Arabe ou le Français doivent
être traduits dans l’une de ces deux langues par un traducteur assermenté.
Article 10
Les documents visés aux articles 5 et 6 ci-dessus doivent faire l’objet d’un examen
minutieux pour s’assurer de leur régularité apparente et, le cas échéant, être rejetés si des
anomalies sont détectées.
Lorsque les informations fournies par le client ne concordent pas avec celles
figurant sur les documents présentés, des justificatifs complémentaires doivent être exigés.
Article 11
Article 12
Ils se renseignent sur les raisons pour lesquelles la demande d’ouverture d’un
nouveau compte est formulée.
Article 13
Les établissements de crédit doivent classer leurs clients par catégories, selon leur
profil de risque.
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A cet effet, les fiches d’ouverture de compte doivent retracer le profil de risque du
client, établi sur la base des documents reçus en application des dispositions des articles 5 et 6
ci-dessus, des résultats des entretiens visés à l’article 4 ci-dessus et en tenant compte de
certains indicateurs tels que le pays d’origine du client, l’origine des fonds, la nature de
l’activité exercée, la nature des opérations effectuées et l’historique du compte.
Article 14
Les établissements de crédit doivent instituer, pour chaque catégorie de clients, des
limites au delà desquelles des opérations pourraient être considérées comme inhabituelles ou
suspectes.
Article 15
Portent sur des montants sans commune mesure avec celles habituellement
effectuées par le client ;
Article 16
Les établissements de crédit doivent porter une attention particulière aux opérations
financières effectuées par des intermédiaires professionnels (tels que les notaires, les avocats,
les entreprises qui effectuent, à titre de profession habituelle l’intermédiation, le conseil et
l’assistance en matière de gestion de patrimoine) pour le compte de leurs clients personnes
physiques ou morales.
Article 17
Les établissements de crédit doivent prêter une attention particulière aux opérations
exécutées par des personnes dont le courrier est domicilié chez un tiers, dans une boîte
postale, aux guichets de l’établissement ou qui changent d’adresse fréquemment.
Article 18
Article 19
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De centraliser et examiner les comptes rendus des agences sur les opérations ayant
un caractère inhabituel ou suspect ;
Article 20
Article 21
Les établissements de crédit conservent pendant dix ans les justificatifs relatifs :
Aux opérations effectuées avec leurs clients et ce, à compter de leur date
d’exécution.
Article 22
Article 23
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Article 24
IV - FORMATION DU PERSONNEL
Article 25
Ils doivent sensibiliser le personnel aux risques auxquels pourraient être confrontés
leurs établissements s’ils viendraient à être utilisés à des fins illicites.
V - AUTRES DISPOSITIONS
Article 25
Les établissements de crédit ayant des filiales ou des succursales, installées dans
des zones offshore ou dans des pays ne disposant pas de réglementation en matière de
vigilance, au moins équivalente à celle applicable au Maroc, doivent veiller à ce que ces
entités soient dotées d’un dispositif de vigilance similaire à celui prévu par la présente
circulaire.
Article 26
Article 27
Signé : A.JOUAHRI
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