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Collection Fraisse-D’Olimpio

Programme 2010
ENSEIGNEMENT D’EXPLORATION SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

2
Livre du professeur

Sous la direction de
Stéphanie Fraisse-D’Olimpio

Patrick Cotelette
Lycée Fustel de Coulanges, Strasbourg (67)

Michèle Fialon-Melois
Cité scolaire internationale, Lyon (69)

Stéphanie Fraisse-D’Olimpio
Lycée Aliénor d’Aquitaine, Poitiers (86)

Philippe Gillig
Lycée Schuman, Haguenau (67)

Éric Le Floch
Lycée Alfred de Vigny, Loches (37)

Sylvain Leder
Lycée Edgar Poe, Paris (75)

Igor Martinache
Université Lille 2, Lille (59)

Grégory Martinez
Lycée Lucie Aubrac, Courbevoie (92)

François Porphire
Lycée Jacques Feyder, Épinay-sur-Seine (93)

Annabelle Poulain
Lycée Saint-Michel de Picpus, Paris (75)

Conseiller scientifique
Jean-Claude Legal
Sciences Po, Paris (75)
Sommaire
THÈME 1
MÉNAGES ET CONSOMMATION
Chapitre 1 Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ? 3
Chapitre 2 La consommation : un marqueur social ? 9

THÈME 2
ENTREPRISES ET PRODUCTION
Chapitre 3 Qui produit des richesses ? 13
Chapitre 4 Comment produire et combien produire ? 17

THÈME 3
MARCHÉS ET PRIX
Chapitre 5 Comment se forment les prix sur un marché ? 22
Chapitre 6 La pollution : comment remédier aux limites du marché ? 26

THÈME 4
FORMATION ET EMPLOI
Chapitre 7 Le diplôme : un passeport pour l’emploi ? 31
Chapitre 8 Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffisance de la demande ? 36

THÈME 5
INDIVIDUS ET CULTURES
Chapitre 9 Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? 41
Chapitre 10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 45

Le code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective » [article L. 122-5] ; il autorise également les courtes citations effectuées dans un but d’exemple ou d’illustration. En revanche
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[article L. 122-4]. La loi 95-4 du 3 janvier 1994 a confié au C.F.C. (Centre français de l’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins,
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tue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
© Éditions Belin, 2010 Code : 983052
CHAPITRE
1 Comment les revenus et les prix
influencent-ils les choix
des consommateurs ? [p. 9-28 du manuel]

➝ Rappel des objectifs


du programme : « Après avoir
Ce chapitre est découpé en quatre thèmes, l’enseignant pourra procéder à des
choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
constaté que le revenu disponible
■ Le dossier 1 (Comment le niveau de revenu des ménages affecte-t-il la com-
se répartit entre consomma-
position de leur budget ?) présente d’abord une première intuition des écarts
tion et épargne et évoqué les
de revenus entre ménages et de leurs conséquences sur le niveau et le contenu
différentes formes d’épargne,
de leur consommation (Découvrir 1). Les élèves découvriront ensuite la notion
on montrera à partir de données
de revenu disponible et de pouvoir d’achat. Enfin, une étude de l’évolution des
chiffrées simples que la consom-
budgets des ménages dans le temps permet d’évoquer la loi d’Engel et de l’ap-
mation des ménages dépend à la
pliquer à l’analyse du poids des dépenses contraintes selon le niveau de revenu
fois du niveau de leur revenu et
(Comprendre 1).
du prix des biens. On mettra en
évidence les effets dans le temps ■ Le dossier 2 (Comment les ménages arbitrent-ils entre épargne et consom-
de l’évolution du pouvoir d’achat mation ?) présente l’idée d’arbitrage entre consommation et épargne et introduit
sur la structure de la consomma- la notion de crédit à la consommation (Découvrir 2). Le « Comprendre » permet
tion des ménages. On initiera les d’analyser différents facteurs qui agissent sur le taux d’épargne des ménages en
élèves à interpréter les valeurs insistant sur le critère de l’âge, sur l’importance de l’épargne de précaution ou
significatives que peuvent pren- du modèle économique. La notion de propension à consommer est présentée
dre les élasticités (prix et revenu) à travers une étude de cas (Comprendre 2).
pour quelques types de biens en ■ Le dossier 3 (Comment la consommation réagit-elle aux variations du revenu
mettant en évidence l’intérêt de des consommateurs ?) aborde la question du lien entre revenus et budget à
cet outil pour l’économiste ». travers le prisme des cadeaux en période de ralentissement de la croissance
➝ Notions : Revenu dispo-
nible, consommation, épargne,
(Découvrir 3). Le « Comprendre 3 » reprend ensuite trois situations qui permet-
tent aux élèves de mesurer l’impact de la variation du revenu sur la demande
pouvoir d’achat. des agents économiques. Le dernier document permet d’aborder simplement
les élasticités-revenu de la demande.
■ Le dossier 4 (Comment les individus adaptent-ils leur consommation aux
variations des prix ?) doit permettre aux élèves d’établir un lien entre variation
des prix et variation de la demande. Cette question est abordée à travers l’exem-
ple de l’accroissement du prix des cigarettes (Découvrir 4) puis plusieurs exem-
ples sont mobilisés pour montrer l’impact d’une hausse des prix et d’une baisse
des prix sur la consommation de biens normaux. Ensuite, à travers l’exemple des
produits hard discount, les élèves réfléchiront à l’impact des hausses de prix sur
la consommation de biens inférieurs. Un petit exercice permettra d’appliquer
des calculs d’élasticité-prix.
■ Le Grand Angle (Prix de l’essence et modification de la consommation des
ménages) aborde l’impact de l’accroissement du prix de l’essence sur la consom-
mation d’énergie des ménages français.

❯❯ 3
3 » Ménage 1 : RD = 750 + 500 + 80 + 288 = 1 618 €
DOSSIER 1 Ménage 2 : RD = 3 000 + 5 000 + 550 × 2 + 450 + 113 – 800
– 1 500 – 1 100 = 6 263 €
Comment le niveau de revenu Ménage 3 : RD = 650 + 360 + 288 = 1 298 €
des ménages affecte-t-il C’est donc le ménage 2 qui a le revenu disponible le plus
élevé.
la composition de leur budget ?
DOCUMENT 2
1 » La pente symbolise le pouvoir d’achat et suggère qu’à
DÉCOUVRIR [p. 10-11] cause de l’inflation il est plus difficile de faire ses courses.
L’inflation semblerait donc réduire le pouvoir d’achat.
« Mener grand train » ou « rester
2 » Dans ce cas le revenu a augmenté plus vite que les
à quai » prix et donc la pente ne sera plus raide, au contraire elle
Parcours possible : privilégier les documents 3 et 5 pour sera descendante.
faire ressortir que les « choix » de consommation sont 3 » De 5,21 % car il faut que leurs revenus augmentent
contraints par le revenu et l’héritage. à la même vitesse que l’inflation.

ACTIVITÉS DOCUMENT 3
1 » Le document met en évidence les inégalités dans la 1 » En 1960, les ménages français consacraient 38 % de
consommation de biens (logement, piscine) et de ser- leurs dépenses à l’alimentation
vices (eau potable, électricité…).
2 » Coefficient budgétaire qui a le plus diminué : l’ali-
2 » Les deux personnages, bien qu’ils attendent tous mentation et l’habillement ( – 35 % environ). Le plus
deux un service de transport, ne consomment pas le augmenté : la santé puis les transports
même type de service (le taxi est plus confortable, rapide
3 » Non, ils mangent sans doute plus aujourd’hui qu’il
et onéreux que le bus).
y a 50 ans. Ce qui a diminué c’est la part des dépenses
3 » Non, tout dépend de ses revenus : certes, la Bugatti est alimentaires dans le budget des ménages.
impayable pour l’immense majorité de la population mais
pas pour les multimillionnaires. Les choix des consomma- DOCUMENT 4
teurs sont donc faits sous contrainte de revenu. 1 » Ce sont ménages les plus aisés qui dépensent le plus
4 » Plus les revenus sont élevés et plus la consommation en valeur absolue comme le souligne le texte.
de biens et services de technologie est répandue. 2 » Si on ne s’intéresse plus au montant en valeur
5 » Non, cela dépend des crédits que le ménage a en absolue mais à la part des dépenses en énergie dans le
cours, des différents loyers qu’il doit payer ou non revenu, ce sont cette fois les ménages les plus modestes
chaque mois, tout ceci étant en grande partie fonction (14,9 % contre 5,9 % pour les 20 % les plus aisés).
de l’héritage reçu. Un même niveau de revenu peut donc 3 » Oui, car l’énergie fait partie des biens et services de
se traduire par un niveau de vie très différent. base qui participent à l’entretien physique des individus.
Elles doivent donc augmenter moins que proportionnel-
lement avec le revenu.
COMPRENDRE [p. 12-13]
Parcours possible : partir du dessin (doc. 2) pour remettre
en cause les prénotions sur le pouvoir d’achat puis relier
les doc. 3 et 4 à la loi d’Engel.

DOCUMENT 1
1 » Ménage 1 : pas d’impôt sur le revenu ; cotisation DOSSIER 2
sociale non précisée
Ménage 2 : cotisations sociales (800 € + 1 500 €) ; 1 100 € Comment les ménages
d’impôt sur le revenu
Ménage 3 : idem que ménage 1 arbitrent-ils entre épargne
2 » Non, les revenus proviennent aussi de la détention et consommation ?
d’un capital ou encore des administrations publiques
sous la forme d’allocations diverses.
Ménage 1 : revenu du travail (750 €) ; des APU (500 € DÉCOUVRIR [p. 14-15]
+ 80 € + 288 €)
Ménage 2 : revenu du travail (3 000 € + 5 000 €) ; de la Cigale ou fourmi ?
propriété (550 € + 450 €) ; des APU (113 €) Parcours possible : Partir des documents 1 et 5 afin de pré-
Ménage 3 : revenu du travail (650 €) ; des APU (360 € senter la notion d’épargne puis aborder la question des
+ 288 €) crédits et du surendettement via les documents 2, 3 et 4.

4 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
ACTIVITÉS DOCUMENT 3
1 » L’argent de poche a 2 utilisations possibles : la consom- 1 » B&C : 13,3 % ; Chou&Lou : 23,75 % ; D&V : 55,6 % ; B :
mation (« dépense ») ou l’épargne (« économise »). 4,4 %.
2 » Oui, il suffit d’emprunter à une banque ou à des pro- 2 » On constate bien que le taux d’épargne augmente
ches. Le paiement échelonné sans frais permet d’éviter en fonction du revenu.
de puiser dans l’épargne.
3 » Par conséquent, le montant épargné (en valeur
3 » Épargner permet de maintenir plus ou moins constante absolue) augmente plus que proportionnellement avec
sa consommation lorsqu’un individu connaît une baisse le revenu (il s’agit de la « loi psychologique fondamen-
ou une suppression de ses revenus (en cas de chômage, de tale » de Keynes).
maladie, de faillite…) ou lorsque des dépenses imprévues
se font jour (accidents, dégâts, maladie…)
DOCUMENT 4
4 » Le surendettement survient justement lorsque les
1 » Il est financé par le recours au crédit, donc à
ménages n’ont que peu voire pas d’épargne et qu’ils
l’endettement.
vivent à crédit. Le surendettement constitue donc
un « souci » supplémentaire causé par l’insuffisance 2 » Cela signifie que le montant de leurs emprunts est au
d’épargne. moins égal au montant de leur revenu disponible.
5 » Non, il existe de nombreuses manières de placer son 3 » Un taux d’épargne élevé, comme aux États-Unis, est
épargne : certes, le déposer dans des livrets bancaires révélateur d’un mode de vie basé sur une hyperconsom-
mais aussi souscrire des actions ou des obligations. mation de masse : les ménages cherchent à tout prix à
consommer, même s’ils n’ont pas les revenus suffisants.
Inversement, une culture de la modération et de la fru-
COMPRENDRE [p. 16-17] galité se traduira par un taux d’épargne élevé.

Parcours possible : commencer par isoler à chaque fois


un grand déterminant du taux d’épargne (doc. 1 et 3), puis
affiner l’analyse en comparant France et États-Unis (doc.
2 et 4).

DOCUMENT 1
1 » En France en 2003, les ménages dont la personne de
référence a plus de 70 ans épargnent en moyenne, avant DOSSIER 3
transferts privés, 26 % de leur revenu disponible.
2 » Le taux d’épargne augmente globalement avec Comment la consommation
l’âge. Cela s’explique par le fait que les jeunes en géné-
ral touchent des revenus plus faibles (liés au début de
réagit-elle aux variations
la carrière) et en outre n’ont pas encore constitué de du revenu des consommateurs ?
patrimoine : pour le logement par exemple ils doivent
soit payer un loyer, soit rembourser un emprunt. Cette
dernière situation explique le taux d’épargne négatif DÉCOUVRIR [p. 18-19]
pour les moins de 30 ans. La légère baisse observée entre
60 et 69 ans peut s’expliquer par le passage à la retraite Les cadeaux en période
et la baisse de revenu généralement associée.
de vaches maigres
3 » On constate que le taux d’épargne des moins de 30
ans dépend fortement des transferts privés. Avant ces Parcours possible : établir un lien entre variation des reve-
derniers, le taux d’épargne est carrément négatif (ils nus et variation de la consommation avec le document 2
consomment en moyenne 110 % de leur revenu disponi- (voire 5) et montrer le contenu culturel des choix avec le
ble). C’est grâce aux aides qu’ils reçoivent de leurs aînés document 3.
qu’ils peuvent avoir au final un taux d’épargne positif.
ACTIVITÉS
DOCUMENT 2 1 » Ces deux objets illustrent le recyclage de biens d’oc-
1 » Le taux d’épargne des ménages français en 2009 casion. Les cadeaux sont ici des achats de biens déjà
était en moyenne 4,25 fois (17/4) plus élevé que celui utilisés.
des Britanniques. 2 » Les Français réduisent plus facilement leur budget
2 » La crise et la montée du chômage (épargne de pré- cadeau que celui affecté au repas de Noël car le repas est
caution) ; hausse des revenus, notamment des revenus un moment de convivialité en famille marqué par cer-
sociaux et des aides publiques ; niveau élevé des taux tains rituels et certains plats spécifiques à cette période
d’intérêt sur des placements peu risqués (placement de l’année (foie gras par exemple). Les cadeaux de Noël
financier) ; la hausse potentielle des prélèvements obliga- répondent plus à une logique de don/contre-don, quelle
toires (hypothèse psychologique fragile néanmoins…) que soit leur valeur.

❯❯ 5
3 » Le troc correspond à un échange de biens entre eux, est particulièrement visible chez les ménages les plus
tandis que l’achat d’un cadeau d’occasion se fait contre modestes. Cette réduction du budget vacances se traduit
un paiement monétaire. par une réduction de la durée des séjours voire par des
4 » Le cadeau d’occasion est mieux accepté socialement non-départs (usage des chiffres).
car il permet de faire des économies tout en recyclant 2 » Lorsque les revenus des ménages diminuent, la part
des biens qui autrement ne serviraient à rien. Il permet des dépenses consacrées aux loisirs (ici les vacances)
en définitive de faire circuler plus de biens dans une baisse. On retrouve bien la relation établie par la loi
économie ce qui est favorable à l’échange, au renouvel- d’Engel.
lement, aux économies et à l’environnement. Logiques
auxquelles sont de plus en plus sensibles les citoyens. DOCUMENT 4
5 » La stagnation ou la baisse des revenus favorise le déve- 1 » Taux de variation de la consommation des biens
loppement de sites de vente d’occasion par internet (ici entre 1980 et 2007 : Pain : – 23,9 % ; pommes de terre :
Price Minister) et de magasins spécialisés dans la revente – 19,9 % ; yaourts : + 1,55 % ; vins courants : – 70 % ; vins
de biens d’occasion (ici Easy Cash ou Happy Cash). AOC : + 56,38 % ; eaux minérales : + 195,4 % ; niveau de
vie individuel moyen : + 36,33 %
2 » Calcul élasticité – revenu : variation conso. biens/
COMPRENDRE [p. 20-21] variation revenu ; Pain : – 23,9/36,33 = – 0,66 ; pommes de
Parcours possible : choisir entre les documents 1, 2 ou terre : – 19,9/36,33 = – 0, 55 ; yaourts : 0,04 ; vins courants :
3 puis faire une application avec le document 4. – 1,93 ; vins AOC : 1,55 ; eaux minérales : 5,38.
3 » Biens inférieurs (élasticité revenu (e) < 0) : pain,
DOCUMENT 1
pommes de terre, vins courants. Biens normaux
1 » Les parts de marché des voitures économiques sont (0 < e < 1) : yaourts. Biens supérieurs (e > 1) : vins AOC,
passées de 45 à 57 % entre l’année 2007 et le premier eaux minérales.
trimestre 2009 en France, alors qu’à l’inverse, les parts
de marché des voitures de gamme moyenne inférieure
et supérieure baissaient respectivement de 6 et 3 points
de pourcentage.
2 » La « prime à la casse » concerne les véhicules de plus
de 10 ans. Elle est versée en contrepartie de l’achat d’un
véhicule neuf et permettait jusqu’au 31 décembre 2009,
de recevoir 1 000 euros pour tout achat de véhicule dont
DOSSIER 4
les émissions de dioxyde de carbone sont inférieures
ou égales à 160 grammes de CO²/km. Au cours de l’an-
Comment les individus
née 2010, le montant de la prime est passé à 700 puis adaptent-ils leur consommation
500 euros (pour 155 grammes de CO2/km).
3 » La stagnation du pouvoir d’achat incite à l’achat de
aux variations des prix ?
voitures moins coûteuses mais aussi moins consomma-
trices d’essence. En outre, les ménages sont d’autant DÉCOUVRIR [p. 22-23]
plus sensibles à la prime à la casse que leur revenu est
faible car la somme proposée apparaissait alors plus La cigarette ne fait plus un tabac
incitative.
Parcours possible : privilégier les documents 3 et 4 pour
DOCUMENT 2 établir le lien entre variation des prix et de la consomma-
tion et donner une intuition de l’élasticité-prix.
1 » La progression de la consommation de champagne
s’explique par la progression des revenus de la popula- ACTIVITÉS
tion. Elle provient aussi de la présence d’expatriés dans
le pays qui participent à la diffusion du champagne, 1 » L’État intervient par la loi (Loi Veil en 1976, Loi Evin
signe de réussite sociale. Le champagne apparaît de en 1991) et ici l’interdiction de fumer dans tous les lieux
plus en plus comme la boisson qui permet de célébrer fermés et ouverts accueillant du public ou qui consti-
les moments importants (mariages chinois). tuent des lieux de travail… décret de 2006 qui prévoit
une application en deux temps (généralisé en 2008).
2 » Certains vins effervescents (italiens, australiens…)
se substituent au champagne car ils sont moins chers 2 » L’indice des prix du tabac passe de 70 en 1980 à 224
et de qualité satisfaisante. Ce ne sont pourtant que des en 2007, soit une progression de ((224 – 70) / 70) × 100)=
substituts imparfaits car l’image du champagne reste 220% ; sur la même période, la consommation en gram-
très spécifique. mes passe de 7,2 à 2,5 soit une baisse de 65,3 %.
3 » Ce sont les plus diplômés et les actifs les plus aisés qui
DOCUMENT 3 ont le plus arrêté de fumer entre 2000 et 2007 alors que le
1 » Le budget moyen des Français est en baisse de plus prix des cigarettes augmentait de 3,20 euros à 5,30 euros.
de 200 euros entre février 2008 et mai 2009. Cette baisse Ainsi en 2007, 37 % des cadres sont d’anciens fumeurs

6 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
contre seulement 20 % des chômeurs. Les plus diplômés 2 » Le chiffre d’affaires et les parts de marché des hard-
sont aussi sensibles aux campagnes d’information. discount se sont accrus alors que le prix d’un panier
4 » Les ménages les moins aisés paraissent peu sensibles moyen de produits hard-discount s’accroissait de 9 à
à l’évolution du prix des cigarettes puisque 49 % des ména- 17 % selon l’enseigne. Ceci s’explique par la baisse du
ges du premier décile sont fumeurs contre 27 % des ména- pouvoir d’achat des ménages qui préfèrent acheter
ges du dernier décile. Les écarts se sont même accentués ces biens hard-discount qui restent moins chers que
entre groupes. Cela peut s’expliquer par la situation de des produits de supermarchés, en dépit de leur hausse
stress engendrée par la précarité ou le chômage et à une récente.
moindre sensibilité aux messages préventifs. 3 » Les produits hard-discount sont des biens inférieurs
5 » Les fumeurs contournent l’augmentation des prix car leur consommation augmente lorsque le revenu des
des paquets de cigarettes en achetant des cigarettes à ménages stagne ou baisse.
rouler. Ils peuvent aussi acheter à l’étranger physique-
ment ou par l’intermédiaire de sites internet. DOCUMENT 4
1 » Calcul de la variation du prix des billets première
classe : ((180 – 150) / 150) × 100) = 20 %. Calcul de la varia-
COMPRENDRE [p. 24-25] tion du nombre de billets demandés en première classe
Parcours possible : Débuter par le document 1, privilégier lorsque le prix passe de 150 à 180 euros : ((810 – 950)/
une application intuitive de l’élasticité-prix avec le docu- 810) × 100 = − 17,28 %. Calcul de l’élasticité – prix : taux
ment 2 ou plus appliquée avec le document 4. de variation de la demande d’un bien/taux de variation
du prix de ce bien : – 17,28 %/20 % = – 0,864.
DOCUMENT 1 2 » Calcul de la variation du prix des billets de seconde
1 » Le prix des vaccins augmente car à la suite d’une classe : ((120 – 100) / 100) × 100) = 20 %. Calcul de la varia-
contamination chez l’un des deux fournisseurs du tion du nombre de billets demandés en seconde classe
marché américain, l’offre de vaccins devient insuffisante lorsque le prix passe de 100 à 120 euros : ((850 – 1 200)
par rapport à la demande. / 1 200) × 100) = − 29,17 %. Calcul de l’élasticité – prix :
2 » L’entreprise Med-Stat a parié que les individus achè- – 29,17 %/ 20 % = – 1,46.
teraient leurs vaccins même si les prix augmentaient 3 » La demande de billets de seconde classe est bien
fortement. Cela montre bien que la demande de vaccin plus sensible à la hausse des prix que celle de billets
réagit finalement peu à la variation des prix : elle est de première classe. Cela s’explique en partie par le fait
donc assez insensible aux prix. que les billets de première classe sont souvent achetés
3 » Si le prix des céréales était multiplié par 10 comme pour des séjours d’affaires dont il est difficile de modifier
l’a été celui des vaccins, il est très probable que les la date. À l’inverse, la demande de billets de seconde
consommateurs décident de consommer d’autres pro- classe est plus sensible au prix car les passagers peuvent
duits pour leur petit-déjeuner (pain, yaourts…). La opter plus facilement pour le train (Nice-Paris en TGV)
demande est donc plus sensible au prix dans ce cas car ou changer les dates de séjour s’il s’agit de voyages non-
il existe des biens qui peuvent se substituer aux céréales professionnels.
alors que dans le cas des vaccins il s’agissait pour les
consommateurs d’une question vitale. La demande est
alors forcément moins élastique au prix.

DOCUMENT 2
1 » Taux de variation du nombre d’abonnements entre 2003
et 2004 : ((15 910 – 3 680) / 3 680) × 100 = 332,4 %.
GRAND ANGLE
2 » La demande d’abonnement des Algériens est très
élastique au prix puisqu’une baisse des tarifs nationaux
Prix de l’essence et modification
de 69 % et internationaux de 74 % s’est traduite par une de la consommation
progression des abonnements de 332,4 %.
des ménages [p. 26-27]
3 » Le taux d’équipement moyen des Français en télé-
phone portable est de 79 % (90 % pour les 12-24 ans), Parcours possible : Utiliser la fiche méthode 9 pour analy-
ce qui indique une situation proche de la saturation de ser les évolutions de la demande d’essence internationale-
ment (doc. 1) puis nationalement (doc. 2). Puis comprendre
la demande. On peut donc supposer que la demande
l’inélasticité de la demande d’essence nationalement en
d’abonnement des Français sera moins élastique à la
relevant les trois autres baisses de demande liées au prix
réduction des tarifs que celle des Algériens moins équi- de l’essence.
pés. À l’inverse, les Français seront moins sensibles à une
hausse des prix car le téléphone portable n’est plus un
bien de luxe pour eux mais un bien normal. » La relation entre prix
et consommation de carburant
DOCUMENT 3 1 » Il existe une corrélation négative entre le prix de
1 » Taux de variation des parts de marché du hard-dis- l’essence et la consommation d’essence : quand le prix
count entre 2001 et 2008 : ((14 – 10) /10) × 100 = 40 %. de l’essence est élevé, la consommation d’essence est

❯❯ 7
faible. Par exemple, en 2007, un Américain consomme
en moyenne 1,35 gallon d’essence par jour au prix de 3 €
» Les causes de la réduction
le gallon tandis qu’un Français consomme en moyenne de la consommation de pétrole
0,2 gallon d’essence par jour au prix de 7,50 €.
1 » Les ménages français ont progressivement utilisé des
2 » La corrélation négative entre prix de l’essence et techniques de chauffage utilisant peu de pétrole. C’est ce
consommation d’essence ne s’observe pas parfaitement qu’on observe avec le recul du chauffage au fioul (10 mil-
en France. De 1990 à 2000, on constate au contraire une liards d’euros dépensés en 1973 contre environ 4 milliards
corrélation positive : tandis que le prix de l’essence aug- en 2006) et la progression rapide du chauffage électri-
mente de 33 % de 1995 à 2000, la consommation totale que produit avec l’énergie nucléaire (0,4 milliard d’euros
augmente 10,5 %. Malgré tout, on observe une corréla- dépensés en 1973 contre environ 5 milliards en 2006).
tion négative sur la période allant de 2003 à 2006 : tandis
2 » De 1980 à 2008, la proportion de véhicules diesel
que le prix de l’essence augmente de 28 %, la consom-
mation totale diminue de 2,8 %. parmi les nouvelles immatriculations annuelles a été
multipliée par 7,8 (77,3/9,9).
3 » L’augmentation des prix n’a pas le même effet
sur tous les individus. Pour les individus qui peuvent 3 » Cette forte augmentation de la proportion de véhicules
réduire la consommation d’un produit quand son prix diesel s’explique par l’augmentation du prix de l’essence.
augmente, le coût de l’augmentation est faible (voire En effet, comme le prix de l’essence a augmenté depuis
nul) : au lieu d’acheter 70 litres d’essence pour un total les années 1980, les consommateurs français ont décidé
de 70 €, on achète seulement 58 litres d’essence pour un d’acheter des véhicules consommant moins d’essence
total de 69,60 €. Pour les individus qui ne peuvent pas (pour la même distance parcourue) et consommant une
réduire la consommation d’un produit quand son prix essence moins chère que l’essence sans plomb classique.
augmente, le coût de l’augmentation est fort : au lieu 4 » De 1990 à 2007, le kilométrage annuel moyen des
d’acheter 20 litres d’essence pour un total de 20 €, on voitures particulières a diminué de 5,2 % en France
achète toujours 20 litres d’essence pour 24 €. [(13 029 – 13 758)/13 758]. Cette baisse peut s’expliquer
4 » La consommation de carburant des Européens est de plusieurs façons : mathématiquement, si le nombre
peu élastique aux prix. En effet, en Europe, quand le prix de voitures en France a augmenté sans augmentation
de l’essence augmente, la consommation de carburant identique des distances parcourues ; socialement, si les
diminue peu car « les Européens avaient déjà poussé au ménages ont décidé de moins utiliser leurs voitures pour
maximum leurs économies de carburant » selon Krug- favoriser l’environnement ; économique, si les ménages
man et Wells. ont décidé de moins utiliser leurs voitures pour compen-
ser l’augmentation du prix du pétrole.

8 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
CHAPITRE
2 La consommation :
un marqueur social ? [p. 29-44]

➝ Rappel des objectifs


du programme : « On montrera
Ce chapitre est découpé en trois thèmes, l’enseignant pourra procéder à des
choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
que les choix de consommation
■ Le dossier 1 (Les choix de consommation individuels dépendent-ils seu-
sont socialement différenciés
lement des prix et des revenus ?) permet de remettre en question l’idée reçue
en fonction de la profession, du
selon laquelle les différences en termes de modes de consommation seraient
niveau d’éducation, de l’habitat,
essentiellement dues aux écarts en termes de revenus.
de l’âge. On s’interrogera sur
l’influence de la mode et de la ■ Le dossier 2 (Les goûts et préférences des individus manifestent-ils une
publicité sur les comportements volonté de s’affirmer ou de s’intégrer ?) propose d’appréhender les phénomè-
de consommation ». nes de distinction et d’imitation et leurs ressorts en s’appuyant notamment sur

➝ Notions : Consommation
ostentatoire, effet de distinction
l’expérience concrète qu’en ont les élèves.
■ Le dossier 3 (Les consommateurs sont-ils sous influence ?) est pour sa part
et d’imitation centré sur les stratégies que déploient les entreprises pour conquérir de nou-
velles parts de marché, y compris les moins visibles d’entre elles.
■ Le Grand Angle (La « fracture numérique ») présente cette nouvelle forme
d’inégalité et les différents enjeux qu’elle soulève, tout en attirant l’attention
sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un problème purement économique, mais aussi
socioculturel.

DOSSIER 1 resser à l’agriculture biologique, ce n’est donc pas la


majorité.
Les choix de consommation 3 » Des rendements moins élevés que l’agriculture tra-
ditionnelle, le paiement des procédures de certification
individuels dépendent-ils et les marges importantes des distributeurs contribuent
seulement des prix et des revenus ? à expliquer le coût plus élevé des produits bio.
4 » Par leurs achats, elles soutiennent les producteurs
bio, mais elles peuvent également contribuer ainsi à
DÉCOUVRIR [p. 30-31] habituer les enfants à la consommation des produits
de cette agriculture.
Plus « bio » et plus cher 5 » En produisant des produits bio, les grandes surfa-
Parcours possible : on peut étudier les documents 2 et 3 ces espèrent s’emparer d’un marché en essor, mais aussi
qui permettent de constater qu’une des premières raisons attirer les consommateurs habituels de ces produits.
qui entrave le développement de l’agriculture biologique
réside dans des prix plus élevés, avant de s’interroger sur
les facteurs de ce surcoût. COMPRENDRE [p. 32-33]

ACTIVITÉS Parcours possible : on peut se restreindre à l’étude des


documents 1 et 2 qui permettent de revenir sur les lois
1 » Il y a un paradoxe dans l’écart entre la proportion d’Engel puis de montrer leurs limites avec l’importance
très élevée de ménages qui déclarent se soucier de la de facteurs socioculturels.
préservation de l’environnement (80 %) et la part très
faible des produits de l’agriculture biologique dans les DOCUMENT 1
budgets alimentaires (1,7 %). 1 » D’après l’INSEE en 2006, les cadres consacraient en
2 » Selon le baromètre Agence bio/CSA, 78 % des Fran- moyenne 11,9 % de leur budget à l’alimentation, contre
çais de plus de 15 ans interrogés qui n’achètent pas de 18,3 % pour les retraités.
produits bio ont déclaré que c’était parce que ceux-ci 2 » On retrouve ici la première loi d’Engel, c’est-à-dire
étaient trop chers. Seuls 22 % affirment ne pas s’inté- que plus le revenu augmente et plus la part du budget

❯❯ 9
consacrée à l’alimentation diminue. On peut comparer
ainsi la structure des dépenses des cadres et celle des DOSSIER 2
ouvriers.
Les goûts et préférences
DOCUMENT 2
1 » Pour M. Halbwachs, ce sont les valeurs et habitu-
des individus manifestent-ils
des en vigueur dans le groupe auquel on appartient qui une volonté de s’affirmer
influencent le plus notre mode de consommation.
2 » Ces « représentations sociales » désignent les « goûts »
ou de s’intégrer ?
dominants dans le groupe social auquel on appartient.
Celles-ci résultent notamment des contraintes du milieu
de vie et des traditions.
DÉCOUVRIR [p. 34-35]

3 » Elles viennent contredire les lois d’Engel puisque ce Dis-moi ce que tu achètes,
dernier estimait que le revenu était le principal facteur
explicatif des différences de consommation. je te dirais qui tu es…
Parcours possible : Les documents 2 et 4 ou 5 permet-
DOCUMENT 3 tent de constater que la consommation d’un bien n’est
1 » D’après l’INSEE en 2000, le PIB par habitant était de pas motivée par sa seule valeur d’usage, mais implique
8 500 euros en Bulgarie et 35 000 euros en Irlande (en également une volonté de distinction.
euros constants de 2005), tandis que la part budgétaire
consacrée par les ménages à l’habillement était respec- ACTIVITÉS
tivement en moyenne de 4 et 5 %. 1 » Il cherche à montrer sa « réussite » en consommant
2 » En France, entre 1960 et 2005, le PIB par tête ne cesse des biens luxueux et voyants.
d’augmenter tandis que la part budgétaire consacrée à 2 » Avoir une montre de luxe sert davantage à signifier
l’habillement ne cesse de diminuer. son statut social qu’à simplement lire l’heure.
3 » Le PIB par habitant est un peu plus élevé en Alle- 3 » Il est difficile d’apparaître à la mode car celle-ci
magne qu’en Italie, mais la part du budget consacrée à évolue en permanence selon les périodes et les lieux.
l’habillement dans ce pays est presque deux fois plus
élevée. On peut penser qu’au-delà des différences de 4 » Par leurs consommations, les plus riches cherchent à
revenus, c’est une importance différente accordée aux se distinguer des autres, et à affirmer leur supériorité sup-
vêtements dans les cultures nationales qui explique cet posée, tandis que les plus pauvres cherchent à les imiter.
écart. 5 » La marque est abandonnée par les membres des
classes favorisées car elle a été adoptée par les jeunes de
DOCUMENT 4 milieu populaire, auxquels les premiers ne veulent pas
1 » Un « groupe d’âge » désigne les individus nés à la être assimilés. Cela n’était pas voulu par la marque.
même période, et qui ont donc fait l’expérience des
mêmes événements au même âge, tandis qu’une caté-
gorie d’âge regroupe les individus qui ont le même âge, COMPRENDRE [p. 36-37]
quelle que soit la période considérée.
Parcours possible : On peut se restreindre aux documents
2 » Ces dépenses regroupent principalement les abon- 1 et 3 qui permettent sous des formes distinctes d’appré-
nements de téléphonie mobile, fixe et d’Internet. Elles hender les phénomènes de distinction, tant au sein de la
ont augmenté du fait de la diffusion des nouvelles tech- jeunesse que des adultes.
nologies et des services associés.
3 » Les jeunes sont plus touchés car ils sont plus sou- DOCUMENT 1
vent propriétaires et vivent plus fréquemment en centre- 1 » Les jeunes déclarent en très grande majorité ne pas
ville. accorder d’importance aux marques, mais dans les faits,
celles-ci exercent une influence prépondérante sur leurs
« choix » de consommation, notamment de vêtements.
On voit ainsi la force des normes sociales et leur contra-
diction, car il est mal vu de dire qu’on est attaché aux
marques, mais il est aussi mal vu de ne vraiment pas
en arborer.
2 » L’achat de marques pèse lourdement sur le budget
des familles, en particulier dans les milieux populaires.
Il met aussi en question le conformisme des jeunes
concernés.
3 » Les vedettes de la chanson ou du sport, mais aussi
toutes les personnes auxquelles ils souhaitent ressem-
bler, par exemple les individus « populaires » au lycée,

10 ❯❯ LA CONSOMMATION : UN MARQUEUR SOCIAL ?


jouent un rôle important dans la diffusion des marques Les produits d’Ünkut sont en revanche destinés aux
en suscitant le désir de les imiter. jeunes des classes populaires de milieu urbain, mais
aussi plus largement à ceux qui veulent les imiter.
DOCUMENT 2 2 » Cela peut surprendre car le rap est davantage associé
1 » Ces femmes cherchent à faire croire qu’elles sont aux milieux populaires et à la contestation, et non aux
riches et être assimilées aux consommateurs qui fré- chefs d’entreprise ou au luxe des classes dominantes.
quentent ces centres commerciaux. 3 » Le fait de citer des marques dans une chanson (ou
2 » Ces classes moyennes imitent les habitants des pays de les montrer dans un clip) est un moyen indirect de
riches en consommant les mêmes produits qu’eux. faire de la publicité pour elles.
4 » Le trio se moque du conformisme parmi les ama-
DOCUMENT 3 teurs de rap, qui se repère dans leur style vestimentaire
1 » La part de ménages de cadres employant une femme ou leur langage, alors même que ceux-ci revendiquent
de ménage est plus de 10 fois supérieure à celle des ména- une certaine indépendance d’esprit.
ges ouvriers (21 % contre 2 %, soit un écart de 19 points). 5 » Les revenus mirobolants des grandes vedettes de rap,
2 » Cela confère à ces ménages un statut d’employeur ou de mais aussi leur baisse en 2009, indiquent combien ceux-ci
patrons. Cela peut faire penser à la condition des « maîtres » sont désormais dépendants des dépenses publicitaires des
employant des domestiques durant les siècles passés. grandes firmes qui les « sponsorisent » et du marché de
la mode où ils officient de plus en plus souvent comme
3 » L’emploi de personnel à domicile n’est donc pas chefs d’entreprise.
qu’une question d’argent mais aussi d’affirmation d’un
statut social.
COMPRENDRE [p. 40-41]
DOCUMENT 4
Parcours possible : Les documents 2 et 3 permettent d’ap-
1 » L’affichage de son aisance par des consommations préhender, sous une forme différente, comment les mar-
luxueuses sert à signifier son « importance » sociale, vis- ques s’adaptent aux évolutions des pratiques culturelles
à-vis des autres comme à ses propres yeux. pour se rapprocher des consommateurs, notamment les
plus jeunes.
2 » D’après T. Veblen, cette pratique se retrouve dans
toutes les sociétés, sauf dans celles que l’on considère
DOCUMENT 1
comme « primitives ».
1 » Les études de marché initiales indiquaient que le
3 » Par la consommation ostentatoire, on cherche à produit risquait fortement d’être rejeté par les consom-
marquer une distance vis-à-vis de la nécessité de tra- mateurs en raison d’un goût et d’un graphisme peu
vailler, jugée déshonorante. attractifs.
2 » Plutôt que de passer par les canaux de marketing
habituels, le créateur de l’entreprise s’est au contraire
appuyé sur la rumeur, notamment sur Internet.
3 » Il a cherché à donner une image transgressive à son
produit, liée à de fortes propriétés excitantes pouvant
DOSSIER 3 rendre sa consommation dangereuse.

Les consommateurs sont-ils DOCUMENT 2


1 » Les marques sponsorisent les événements populaires
sous influence ? parmi les jeunes et cherchent à entrer directement en
« dialogue » avec elles via Internet.
DÉCOUVRIR [p. 38-39] 2 » Il s’agit pour elles d’être présentes aux moments où
les jeunes se sentent le plus joyeux afin d’être associées
Quand le rap se sape à ces émotions et ainsi consommées davantage dans
l’espoir de les retrouver.
Parcours possible : on peut utiliser les documents 1 et 5 pour
montrer que les artistes de rap peuvent utiliser leur image à
des fins publicitaires et en tirer des revenus bien plus élevés DOCUMENT 3
que par leur seule musique. 1 » Selon TNS Media Intelligence, en France entre 2007
et 2008 les dépenses publicitaires sur Internet ont aug-
ACTIVITÉS menté de 19 %.
1 » Les produits de Louis Vuitton sont destinés aux plus 2 » Les grandes entreprises tendent à délaisser les
riches étant donné leur prix, et en recourant à un rap- « écrans » traditionnels (télévision et surtout cinéma),
peur célèbre, on peut supposer que la marque cherche pour se diriger vers de nouveaux médias, à commencer
à se rendre populaire y compris parmi des publics qui par Internet, mais aussi d’autres médias plus tradition-
ne peuvent pas se procurer ses produits. nels comme la radio ou l’affichage extérieur.

❯❯ 11
3 » On peut penser qu’elles cherchent par là à suivre ces continents représente, on peut donc constater que
l’évolution des consommations médiatiques de la popu- les pays riches sont surreprésentés parmi ces derniers,
lation, avec notamment la hausse du temps passé sur et les pauvres sous-représentés.
Internet ou l’essor des journaux « gratuits ». 4 » Alors que d’après le Ministère de la Culture, en
France en 2008, 78 % des ménages de cadres ont accès
DOCUMENT 4 à Internet à haut débit, la proportion est trois fois infé-
1 » Ces instituts cherchent à mieux comprendre de rieure chez les agriculteurs (26 %), et presque deux fois
quelle manière les gens sont influencés par les publici- moindre chez les ouvriers et employés (40 %).
tés auxquelles ils sont exposés pour ensuite concevoir
des outils permettant de susciter une consommation
plus importante. » Comment résorber
2 » La mise en scène de l’abondance dans les grandes la « fracture numérique » ?
surfaces à travers la mise à disposition d’une multitude
1 » C’est un forfait à un tarif inférieur à ceux du marché
d’objets, mais aussi la profusion des couleurs, véritable
réservé aux revenus modestes pour leur permettre d’ac-
« publicité sur place », favorise la tendance à faire des
céder malgré tout à Internet et aux services associés.
achats non prévus initialement.
2 » L’entreprise espère conquérir de nouveaux clients,
sachant que le « manque à gagner » sera en fait subven-
tionné par les pouvoirs publics.
3 » Ce forfait méconnaît cependant le fait que les diffi-
cultés d’accès à Internet ne sont pas seulement d’ordre
économique, mais aussi social, en raison des « compéten-
GRAND ANGLE ces » nécessaires pour utiliser de telles technologies.
4 » On pourrait imaginer par exemple la mise en place
La « fracture numérique » [p. 42-43] de cours gratuits pour utiliser les NTIC avec des campa-
gnes de communication associées pour les faire connaî-
» L’état des lieux du numérique tre des intéressés.

1 » La fracture numérique renvoie aux inégalités d’ac-


cès, mais aussi d’utilisation et de maîtrise des contenus QUESTION DE SYNTHÈSE
diffusés par les nouvelles technologies, Internet en tête,
que ce soit entre les pays pauvres et les riches, mais aussi Il s’agit ici de revenir sur les différents éléments rencontrés
au sein de ces derniers. dans les documents : dans un premier temps, définir la
« fracture numérique » et montrer qu’il recouvre plusieurs
2 » Dans les pays pauvres, les réseaux câblés permettant inégalités liées à l’accès et l’usage des nouvelles technolo-
l’accès à Internet sont bien moins déployés, ce qui les gies, entre pays riches et pauvres, mais également au sein
rend plus rares et donc plus chers d’accès, alors que la des premiers, y compris entre générations, entre urbains
moindre qualité des câbles les rend aussi plus lents. et ruraux, etc. et ne se réduit pas à une question écono-
3 » L’Asie regroupe environ 60 % de la population mon- mique. Dans un second temps, il s’agit de présenter les
diale, l’Afrique 14 %, l’Europe 11 %, l’Amérique latine différentes politiques possibles pour la résorber : exten-
8,5 % et celle du Nord 5 % et l’Océanie 0,5 %. L’écart est sion des réseaux et « forfait social », mais aussi la nécessité
important avec la part des internautes que chacun de d’enseignements pour diminuer la fracture « cognitive ».

12 ❯❯ LA CONSOMMATION : UN MARQUEUR SOCIAL ?


CHAPITRE
3 Qui produit
des richesses ? [p. 45-60 du manuel]

➝ Rappel des objectifs du


programme : En prenant appui
Ce chapitre est organisé selon trois thèmes, l’enseignant pourra procéder à
des choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence.
sur quelques exemples significa-
■ Le dossier 1 (Les entreprises sont-elles les seules organisations à produire ?),
tifs, on sensibilisera les élèves à la
présente la diversité des unités de production à travers l’exemple des acteurs du
diversité des entreprises selon la
recyclage (Découvrir 1). Les élèves étudieront ensuite une entreprise privée, une
taille, la nature de leur produc-
entreprise publique, les unités de production de l’économie sociale et solidaire
tion, leur mode d’organisation. On
et les administrations publiques (Comprendre 1). Il s’agit ici d’appréhender ce
précisera en quoi le rôle économi-
qui les distingue (objectifs, biens ou services marchands/non marchands, res-
que spécifique des entreprises les
sources principales…).
distingue d’autres organisations
productives (administrations, ■ Le dossier 2 (Quels critères distinguent les entreprises ?) étudie les étapes
associations). de la production et de la commercialisation des vêtements H&M de manière à

➝ Notions : Entreprise,
production marchande et non
conduire les élèves à distinguer les différents types d’entreprises selon la nature
de leur production, leur secteur d’activité et leur taille (Découvrir 2). Le com-
marchande. prendre 2 explore plus en détail les critères de classification tels que le secteur
d’activité, la taille des entreprises et leur statut.
■ Le dossier 3 (Qu’est-ce que la valeur ajoutée ?) s’ouvre par une étude de cas
qui permet d’aborder à travers les étapes successives du parcours d’un entre-
preneur. Les élèves auront une première intuition des composantes des coûts
de production et de la valeur ajoutée (Découvrir 3). Ils approfondiront ensuite
la notion de valeur ajoutée puis celle d’EBE et de bénéfice net à travers de petits
exercices d’application (Comprendre 3).
■ Le Grand Angle (Deux entreprises innovantes, deux parcours) a pour objectif
de remobiliser les critères de classification des entreprises en analysant les points
communs et les différences entre deux sociétés (ebay et Yves Rocher).

mune et la taxe d’enlèvement des ordures ménagères


DOSSIER 1 (TEOM) qui peut le compléter permettent d’assurer le
financement de la collecte et du traitement des déchets.
Les entreprises sont-elles les Il s’agit donc de ressources financées indirectement par
les contribuables.
seules organisations à produire ? 3 » L’association TRI se finance par des dons privés (fon-
dations d’entreprises), des subventions publiques desti-
nées à encourager les initiatives d’accompagnement et
DÉCOUVRIR [p. 346-47] d’insertion des chômeurs (politiques nationales telles
que les aides aux postes pour les entreprises d’insertion,
Une seconde vie pour nos produits financements des collectivités territoriales…) et par la
vente des biens et services qu’elle produise.
ACTIVITÉS 4 » L’entreprise fabriquant l’écopacteur vend ses biens
1 » La campagne de sensibilisation est financée par des avec pour objectif de réaliser un profit.
fonds publics par l’intermédiaire notamment d’établisse-
5 » Les déchétariens sont les seuls acteurs qui ne pro-
ments publics comme l’ADEME (Agence de l’Environne-
duisent directement ni un bien ni un service. Leur action
ment et de la Maîtrise de l’Énergie) sous tutelle conjointe
a un rôle social (lutte contre le gaspillage).
des Ministères de l’écologie et de l’enseignement supé-
rieur. Cette institution participe à la mise en œuvre des
politiques publiques dans les domaines de l’environne-
ment, de l’énergie et du développement durable. COMPRENDRE [p. 48-49]
2 » Le service public d’élimination des déchets des
ménages relève de la compétence des communes ou DOCUMENT 1
de leurs groupements. Le budget général de la com- 1 » O2 est une entreprise privée.

❯❯ 13
2 » O2 doit promouvoir son activité et investir de
manière à s’assurer que le service qu’elle propose est
DOSSIER 2
acheté. L’entreprise présente les critères sur lesquels elle
appuie sa stratégie.
Quels critères distinguent
3 » L’État accorde des réductions d’impôts aux ménages les entreprises ?
qui ont recours à des chèques emploi service pour l’em-
bauche d’un salarié. L’entreprise utilise cet argument de
l’allégement du coût pour promouvoir son activité.
DÉCOUVRIR [p. 50-51]

DOCUMENT 2 Les mondes de l’entreprise :


1 » 9 % des salariés français travaillent dans le domaine H & M de A à Z
de l’économie sociale et solidaire.
Parcours possible : Privilégier les documents 1, 2, 5 pour
2 » Associations : 85,4 % ; Coopératives : 10,8 % ; Mutuel- réfléchir aux différences de nature de la production et de
les : 3,3 % ; Fondations : 0,5 % secteur d’activité. Proposer le document 4 pour réfléchir à
la taille de l’entreprise.
3 » Associations : Resto du cœur ; Coopératives de pro-
duction agricole ; mutuelles : MAIF, MAAP, MACIF ; Fon-
ACTIVITÉS
dation Nicolas Hulot, Fondation de France.
1 » Dans le document 1, il s’agit d’une production de
DOCUMENT 3 coton. La récolte est effectuée par une entreprise qui
1 » Les surveillants interviennent auprès des mineurs, de appartient au secteur primaire. L’investissement en capi-
même que les éducateurs de la PJJ, le juge des enfants, tal est très marqué (moissonneuses batteuses).
les différents intervenants en matière d’éducation, de 2 » Dans le document 2, il s’agit de la production de
formation… L’objectif est de favoriser leur réinsertion vêtements qui sont cousus par une main-d’œuvre non
à la sortie du centre de détention. qualifiée (travail) au moyen de machines à coudre dans
2 » Les éducateurs de la PJJ sont des fonctionnaires une usine. Cette entreprise au Bangladesh appartient
du ministère de la Justice. Leur rémunération est donc au secteur secondaire.
financée par l’impôt. 3 » La comparaison des documents 2 et 3 permet d’ob-
3 » Le programme 13 000 qui vise à créer 13 000 places server chez une créatrice comme Sonia Rykiel et les
supplémentaires dans les prisons françaises prévoit de salariés du document 2 des similitudes dans les modes
laisser à des entreprises le soin de gérer de nouveaux d’organisation (contact avec la matière, assemblage etc.)
établissements pénitentiaires. Dans ce contexte, un et des différences (exercice de l’imagination et pouvoir
opérateur privé finance, conçoit, construit et entretient de décision chez Sonia Rykiel, travail divisé et répétitif
entièrement une prison et l’État n’en sera qu’un simple pour les salariés du document 2).
locataire : le constructeur sera payé en facturant des 4 » Le premier magasin H&M a été ouvert en 1947 sous
loyers à l’État. le nom de « Hennes ». Très rapidement H&M s’installe en
dehors de la Suède mais jusqu’en 1988 l’expansion reste
DOCUMENT 4
limitée à 6 pays pour moins de 200 magasins. À partir de
1 » La Poste est chargée par la loi d’assurer en France cette date le rythme s’accélère et en 15 ans H&M installe
le service universel postal. Cette mission de service 900 magasins dans 18 pays. Enfin en 2004, H&M possède
public consiste à garantir, de manière permanente et plus de 1 000 magasins dans 20 pays et sa croissance n’a
sur l’ensemble du territoire national, des services pos- pas cessé depuis lors, les derniers chiffres disponibles
taux répondant à des normes de qualité déterminées établissent qu’il existe 1 700 magasins H&M dans 28 pays
à un tarif abordable. Le service universel postal qui en 2008.
représente 94 % du chiffre d’affaires courrier est soumis
aux grands principes du service public (égalité, conti- 5 » Plusieurs entreprises sont intervenues : une agence
nuité, adaptabilité, accessibilité territoriale). La Poste publicitaire, une agence de photographie, une agence de
est tenue d’assurer une levée et une distribution tous mannequins, une entreprise d’imprimerie etc.
les jours ouvrables, sauf circonstances exceptionnelles,
et d’assurer que le prix du timbre est le même quelle
que soit la distance parcourue pour les envois égrenés COMPRENDRE [p. 52-53]
(péréquation tarifaire).
Parcours possible : Les documents 2 et 4 permettent
2 » La Poste offre la possibilité aux ménages modes- d’approfondir et de compléter ce qui a été abordé dans
tes ou bénéficiaires de minima sociaux de détenir un le découvrir.
compte bancaire. De fait la Poste assure une mission
de services publics. DOCUMENT 1
3 » FedEx, UPS, Chronopost sont implantées sur le 1 » Grâce aux documents nous pouvons retracer deux
marché du courrier rapide. Chronopost n’est toutefois grandes étapes de la production d’une guitare. La pre-
pas en concurrence avec la Poste puisqu’il s’agit d’une mière illustrée dans le document 1 est la culture de l’aca-
filiale du groupe La Poste, via GeoPost, spécialisée dans jou qui est ensuite coupé pour être transformé dans une
la livraison express de colis. usine Gibson.

14 ❯❯ QUI PRODUIT DES RICHESSES ?


2 » Le magasin « 30th street Guitar’s » produit un service
marchand : il vend des guitares, donne des conseils aux
DOSSIER 3
clients etc.
Qu’est-ce que la valeur ajoutée ?
3 » Les trois secteurs d’activité sont illustrés ici. Le docu-
ment représente le secteur primaire (sylviculture), le sec-
teur secondaire est représenté dans le document 2 par DÉCOUVRIR [p. 54-55]
l’usine Gibson et enfin le tertiaire est illustré par le maga-
sin Guitar Center du document 3 qui vend les guitares. Autopsie d’une pizza
DOCUMENT 2 ACTIVITÉS
1 » Les entreprises avec zéro salarié sont les entreprises 1 » Le coût des matières premières d’une pizza Bellissima
individuelles (artisans ou petits commerçants), où l’en- est de 2,20 euros, on obtient ce résultat en additionnant
semble du travail est fourni par le propriétaire. le coût des différents composants.
2 » Part des entreprises de 0 salarié 2 » Le prix de vente de la pizza est de 7 euros pour un
2 074 244 ÷ 3 519 031 × 100 = 58,94 % coût de production de 2,20, la différence est de 4,80 €.
Part des entreprises de 1 à 9 salariés
1 178 724 ÷ 3 519 031 × 100 = 33,50 % 3 » Si Toni vend ses pizzas dans son camion il faudra
Part des entreprises de plus de 500 salariés ajouter d’autres coûts comme celui de l’essence, de l’as-
1 733 ÷ 3 519 031 × 100 = 0,05 % surance et de l’entretien du véhicule, du fonctionnement
Nous pouvons constater que les plus grandes entreprises du four, sans oublier sa rémunération etc. Si Toni vend
sont très peu nombreuses alors qu’elles représentent les ses pizzas dans une pizzeria, les autres coûts seront par
grandes marques que nous connaissons le plus et qui exemple l’électricité, le loyer etc.
sont le plus présentes dans notre quotidien. Ce sont en 4 » Le succès de la pizzeria de Toni lui a imposé un coût
fait les très petites entreprises (moins de 10 salariés) qui supplémentaire qui est la rémunération de son nouveau
sont les plus nombreuses (plus de 90 %). salarié Paul (pizzaiolo etc.) et de sa serveuse Marina.
3 » On constate que c’est dans le secteur tertiaire que les 5 » Toni doit aussi payer différents prélèvements obli-
entreprises sont les plus nombreuses (si l’on ne retient gatoires comme la TVA dans le document 5.
que le commerce, le service aux entreprises et les autres
services elles représentent 67 % du total) ce qui corres-
pond à la tertiarisation de l’économie c’est-à-dire au
développement des services (marchands).
COMPRENDRE [p. 56-57]

DOCUMENT 3 DOCUMENT 1
1 » Les librairies produisent un service, elles assurent 1 et 2 » Facteur travail : « 350 personnes ». Capital fixe :
principalement la mise à disposition de livres, conseillent « bâtiments industriels », « cuves », « machines qui ran-
les lecteurs, etc. gent les bouteilles en plateaux » et les « camions ».
Capital circulant : « eau », « sucre », « concentré de Coca-
2 » Trois grands critères de classement ont été utilisés Cola », « CO2 », « bouteille »,
dans ce document : le chiffre d’affaires en euros (2009),
la surface de vente en mètres carrés et nombre de livres 3 » Au capital circulant car elle est utilisée pendant un
(de titres) en rayon. seul cycle de production (moins d’un an).
D’autres critères auraient pu être utilisés comme le
nombre de salariés par librairie, le chiffre d’affaires par DOCUMENT 2
salarié, le nombre d’exemplaires vendus, etc. 1 » Chiffre d’affaires quotidien : 90 repas en moyenne
3 » La surface de vente est généralement liée au nombre à 25 euros soit 90 × 25 = 2 250 euros par jour
de titres en rayon mais il vaut mieux utiliser le chiffre Chiffre d’affaires pour janvier : donc 2 250 euros × 31
d’affaires qui indique le nombre de titres vendus car un jours = 69 750 euros pour le mois de janvier
grand nombre de titres présents dans une grande surface 2 » Mois de janvier :
ne garantit pas la vente de ces titres. Total des consommations intermédiaires = 2 000 euros
(loyer) + 450 euros (électricité) + 45 000 euros (ingré-
DOCUMENT 4 dients) = 47 450 euros
1 » Les trois statuts sont : entreprise individuelle, société Valeur ajoutée = chiffre d’affaires – consommations
à responsabilité limitée (SARL) et société anonyme (SA). intermédiaires = 69 750 – 47 450 = 22 300 euros
Renault a changé de statut pour augmenter le nombre 3 » Sur les 22 300 euros de valeur ajoutée l’entreprise
d’associés, ce qui lui a permis d’augmenter son capital doit payer ses trois salariés. Le coût du travail est de
et ainsi de financer son développement. 1 100 euros de salaires avec 300 euros de cotisations
2 » La première est une entreprise publique dont l’ac- sociales : soit 1 400 × 3 = 4 200 euros
tionnaire unique est l’État ; la seconde est une entreprise Il reste pour l’EBE : 22 300 – 4 200 = 18 100 euros
appartenant à plusieurs actionnaires, dans laquelle l’État Ce montant pourrait être diminué par les prélèvements
peut perdre son pouvoir décisionnaire s’il ne détient plus obligatoires qui restent à payer (TVA à reverser, impôts
la majorité des actions. sur les sociétés etc.).

❯❯ 15
DOCUMENT 3 simple d’utilisation et à moindre frais (sans stocks, sans
1 » Consommations intermédiaires = 7,8 (bois) + intermédiaires).
17,1 (plastique) + 4,9 (peinture) + 1,1 (énergie) + 0,1
(téléphone) = 31 millions euros » Yves Rocher :
Valeur ajoutée de l’entreprise = chiffre d’affaires –
consommations intermédiaires =
l’aventure d’un créateur
69,5 – 31 = 38,5 millions d’euros 1 » Yves Rocher vend des biens, plus précisément des
EBE : Soit 38,5 – 12,5 (salaires) – 11,1 (cotisations socia- produits cosmétiques.
les) – 0,7 (impôts) = 14,2 millions d’euros 2 » 1er « trait de génie » : le concept de cosmétique végé-
2 » Calcul du résultat d’exploitation : EBE – (amortisse- tale : des produits naturels et peu chers ; 2e « trait de
ments + intérêts) = 14,2 – (3,3 – 1,9) = 9 millions d’euros génie » : la vente par correspondance.
Impôts sur les sociétés = 9/3 = 3 millions d’euros 3 » Yves Rocher va chercher à maîtriser l’ensemble de la
Bénéfice conservé par l’entreprise = 3 millions d’euros filière en cultivant des champs biologiques, en maîtrisant
Dividendes = 3 millions d’euros le pôle de recherche, l’industrie de fabrication en Breta-
Part de la valeur ajoutée revenant aux salariés (23,6 ÷ gne et la vente par correspondance ou en magasin.
38,5 = 61,3 %), à l’État (3,7 ÷ 38,5 = 9,6 %), aux actionnai-
4 » Yves Rocher s’est implanté à l’étranger notamment
res (3 ÷ 38,5 = 7,8 %), aux créanciers (3,3 ÷ 38,5 = 8,6 %)
par l’implantation de filiales-relais à l’étranger (magasins
et à l’entreprise (Bénéfice conservé par l’entreprise
de vente) et par l’intermédiaire des entreprises qui com-
+ amortissements soit l’autofinancement (3 + 1,9)/38,5
posent le Groupe Yves Rocher (dont Petit Bateau). Les
= 12,7 %).
lieux de vente sont donc nombreux à l’étranger alors que
la recherche et la production restent largement concen-
trées en France. Yves Rocher est toujours une entreprise
familiale même si le Groupe Sanofi-Aventis y détient
d’importantes participations.

GRAND ANGLE
QUESTION DE SYNTHÈSE
Deux entreprises innovantes, Éléments de similitude entre Yves Rocher et ebay.

deux parcours [p. 58-59] 1 » Un entrepreneur audacieux et visionnaire :


même mythe fondateur où le hasard tient une place
importante.
» ebay : des enchères 2 » Une innovation originale qui permet à l’entreprise
aux affaires d’occuper un marché de niche et de se développer rapi-
dement en répondant à des besoins.
1 » ebay vend un service en proposant un marché pour
que les particuliers y vendent ou achètent des biens. 3 » Des innovations successives (vente par correspon-
dance et développement du bio pour Yves Rocher/mise
2 » L’année 2008 marque la cotation d’ebay sur le
en confiance des usagers par la notation et par le sys-
marché des actions du Nasdaq (National Association of
tème de paiement Paypal pour ebay).
Securities Dealers Automated Quotations). Désormais
l’entreprise dispose de capitaux plus abondants pour 4 » Une entreprise qui s’agrandit (critère de taille de
asseoir sa stratégie de développement. l’entreprise) et une implantation à l’étranger mais une
identité locale (Baie de San Francisco pour ebay et La
3 » Coefficient multiplicateur 1996-2007 du chiffre Gacilly pour Yves Rocher).
d’affaires : 7 625 ; du nombre d’utilisateur s: 2 080,5 ; et
du nombre de salariés : 5 000. Éléments de différence.
Le ralentissement de la croissance liée à la crise des 1 » ebay vend un service et Yves Rocher des biens (dif-
subprimes est ressenti dès 2008 par l’entreprise. Cela férence dans la nature des biens).
se traduit par une baisse du chiffre d’affaires et des
effectifs. Le nombre d’utilisateurs continue néanmoins 2 » ebay est cotée en bourse tandis qu’Yves Rocher est
à progresser. une entreprise à capital familial (dirigée aujourd’hui par
son petit-fils).
4 » Les raisons du succès d’ebay : elle crée un nouveau
marché qui répond à un manque ; elle crée une rela- 3 » ebay a absorbé des entreprises produisant le même
tion de confiance entre utilisateurs grâce à un système type de services pour s’implanter à l’étranger. Yves
de notation des vendeurs ; le système Paypal renforce Rocher a rassemblé diverses entreprises dans son groupe
la confiance et facilite le paiement par carte bancaire ; qui ont gardé leurs spécificités.
l’entreprise a fait des acquisitions pertinentes d’en- 4 » Yves Rocher produit sur le sol Français et crée de
treprise : Paypal mais aussi différents leaders sur les l’emploi industriel localement, ebay a des équipes de
marchés étrangers qui contribuent à son implantation production dans chaque pays exerçant dans le secteur
internationale ; ebay crée une plateforme d’échange tertiaire.

16 ❯❯ QUI PRODUIT DES RICHESSES ?


CHAPITRE
4 Comment produire
et combien produire ? [p. 61-80]

➝ Rappel des objectifs


du programme : On montrera
Ce chapitre est découpé en quatre dossiers.
■ Le dossier 1 (Comment l’entreprise combine-t-elle ses facteurs de produc-
comment l’entreprise est amenée
tion ?) aborde la question de la substituabilité des facteurs à travers l’exemple
à combiner efficacement les
de la canne à sucre et de la betterave (découvrir) puis propose d’approfondir
facteurs de production en tenant
l’analyse à travers le cas de la RATP (Comprendre).
compte de leurs coûts et de leur
caractère plus ou moins substi- ■ Le dossier 2 (Comment l’entreprise choisit-elle sa quantité de production ?),
tuable. On soulignera que cette permet aux élèves de comprendre de manière concrète les calculs d’une entre-
combinaison peut évoluer au prise à travers une étude de cas (découvrir), ensuite l’élève peut procéder lui-
cours du temps, sous l’influence même à des calculs (Comprendre) pour saisir les différents coûts et la notion
de différents facteurs. On mettra de profit, puis appréhender l’importance de la concurrence et de l’organisation
en évidence l’accroissement du travail dans la décision de production.
de la productivité dans le long ■ Le dossier 3 (quels sont les effets du progrès technique sur les quantités
terme (notamment sous l’action et les prix ?), donne l’intuition des conséquences du progrès technique sur les
du progrès technique) et ses quantités produites et les prix (découvrir) et approfondit l’importance de l’or-
différents effets. ganisation du travail, sur les prix et les quantités, par des exemples classiques
➝ Notions : Facteurs de
production, coût de production,
et plus récents (Comprendre).
■ Le dossier 4 (Quels sont les effets du progrès technique sur les facteurs de
productivité, progrès technique.
production ?) introduit l’impact du progrès technique sur le volume et la quan-
tité utilisée des facteurs travail et capital (découvrir) et analyse l’effet des gains
de productivité (déversement, destruction créatrice…).
■ Le Grand Angle (stratégie de Zara et Apple) montre des stratégies différenciées
d’adaptation à la concurrence dans un contexte de mondialisation.

2 » Le producteur du Gabon a privilégié le facteur tra-


vail : la canne à sucre est ramassée à la main, ce qui
implique un nombre important de travailleurs.
DOSSIER 1 Le producteur mauricien a privilégié le facteur capital :
l’emploi d’une coupeuse-tronçonneuse et de véhicu-
Comment l’entreprise combine- les utilitaires lui permet de réduire le nombre de tra-
t-elle ses facteurs de production ? vailleurs.
3 » L’industrie du sucre - de betterave - s’est développée
en France au XIXe siècle afin de garantir l’approvisionne-
DÉCOUVRIR [p. 62-63] ment en sucre du pays. La France a pu ainsi substituer
le sucre de betterave au sucre de canne.
Betteraves sucrières et cannes 4 » Les véhicules flex-fuel favorisent la substituabilité
à sucre : plantes miraculeuses ? carburant-éthanol. En effet, l’un n’est pas indispensable
à l’autre pour assurer le fonctionnement du véhicule.
Parcours possibles : Possibilité de n’étudier que les docu-
ments 1 et 2, que le document 3, ou les documents 4 et 5. 5 » L’utilisation du bioéthanol permet une baisse de 24
à 91 % du niveau d’émission de gaz à effet de serre… si
ACTIVITÉS l’on ne prend pas en compte les effets du changement
1 » La production de la canne à sucre nécessite plusieurs d’affectation des sols pour la mise en culture !
facteurs de production. Le bioéthanol de betterave ne peut pas devenir un subs-
Dans le document 1, les facteurs de production que nous titut total au carburant dans la mesure où les surfaces
pouvons identifier sont les coupeurs de canne (facteur nécessaires pour cultiver la betterave sont trop impor-
travail) et les machettes (facteur capital). tantes et où l’importation coûte cher, rend dépendant
Dans le document 2, nous identifions une coupeuse-tron- et pollue. Les bioéthanols ne sont qu’une des sources
çonneuse et un véhicule utilitaire (facteurs capital). parmi d’autres sources d’énergie.

❯❯ 17
COMPRENDRE [p. 64-65] DOSSIER 2
Parcours possible : Privilégier les documents 1 et 2 et faire
appliquer avec le document 4.
Comment l’entreprise choisit-elle
DOCUMENT 1
sa quantité de production ?
1 » Ces deux photos illustrent la substituabilité des fac-
teurs travail (les personnels au guichet) et capital (les DÉCOUVRIR [p. 66-67]
distributeurs automatiques).
2 » La RATP a introduit les distributeurs automatiques À la recherche du profit
afin de réduire ses dépenses de personnels.
Parcours possible : Privilégier les documents 1, 2 et 3.
3 » La RATP conserve des guichetiers qui ont un rôle de
conseil que les distributeurs automatiques auraient plus ACTIVITÉS
de mal à prendre en charge.
1 » Sachant qu’un litre de glace à 1 euro permet de
produire 5 glaces et qu’une boîte de 100 cornets coûte
DOCUMENT 2
5 euros, le coût de revient d’une glace en consomma-
1 » Le Meteor est un métro parisien sans conducteur. tions intermédiaires serait de 0,25 euro (0,20 euro de
À ce titre, il illustre la substituabilité du capital (un métro glace et 0,05 euro de cornet).
automatisé) au travail (le conducteur de métro).
Le métro MF88, lui, illustre une complémentarité des 2 » S’il vend ses glaces 3 euros l’unité, le jeune glacier réa-
facteurs capital et travail car un conducteur est indis- lisera une valeur ajoutée de 2,75 euros par glace (prix de
pensable pour piloter la rame. vente – consommations intermédiaires = 3 – 0,25 = 2,75).
2 » Le Meteor a permis la création d’emplois en poste 3 » La première semaine, le jeune glacier réalise un
de commande et de contrôle centralisé. En effet, une profit de 1 375 euros (quantité vendue × valeur ajoutée
intervention humaine reste indispensable pour le bon = 500 × 2,75 = 1 375).
fonctionnement de la rame ; cette intervention se fait à La deuxième semaine, il réalise un profit de 850 euros
distance, depuis ce Poste. (quantité vendue × valeur ajoutée – rémunération du
Ce métro est un premier pas vers la disparition des salarié = 500 × 2,75 – 7 × 75 = 850).
postes de conducteurs de rame.
4 » Pour réaliser un profit de 850 euros (avec un sala-
DOCUMENT 3 rié), le jeune glacier doit vendre 500 glaces (voir question
1 » Le remplacement des bus diesel par des bus roulant précédente). Si 500 glaces représentent 40 % des glaces
au gaz naturel est une illustration de la substituabilité vendues sur la plage, alors 1 250 glaces doivent être ven-
des facteurs. dues sur la plage (500 × 100/40 = 1 250).

2 » L’utilisation de bus roulant au gaz naturel implique 5 » Pour le savoir, il faut calculer la somme des profits
le recours à des facteurs complémentaires : des lieux qu’il a réalisés chaque semaine :
d’alimentation et de maintenance. Profit de la semaine 1 : 1 375 euros ;
Profit de la semaine 2 : 850 euros ;
DOCUMENT 4 Profit de la semaine 3 : 355 euros ([800 × 40/100] × 2,75 – 7
1 » La combinaison productive n° 2 peut être immédiate- × 75 selon la formule de la question 3 et en tenant compte
ment éliminée car elle utilise autant de machines que la du fait que le jeune glacier ne représente plus que 40 % de
combinaison 3 et plus d’heures de travail. Elle sera donc parts d’un marché de désormais 800 glaces vendues).
nécessairement plus coûteuse que la combinaison n° 3. Soit un profit de 2 580 euros sur les trois semaines (1 375
+ 850 + 355). Sur ces trois semaines, il n’aurait donc pas
2 » Coûts des combinaisons productives en euros :
fait un profit suffisant pour rembourser un triporteur
Combinaison 1 : 260 000
d’une valeur de 3 500 euros.
Combinaison 3 : 165 000
Combinaison 4 : 210 000
L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 3 car c’est
la moins coûteuse. COMPRENDRE [p. 68-69]
3 » Coûts des combinaisons productives en euros : Parcours possible : Saisir la logique des coûts et des
Combinaison 1 : 225 000 économies d’échelle à travers le document 2 et aborder
Combinaison 3 : 112 500 un facteur extérieur dans la décision de production (la
Combinaison 4 : 105 000 concurrence) à travers le document 3.
L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 4 car c’est
la moins coûteuse. DOCUMENT 1
Cette combinaison nécessite 2 000 salariés, soit 1 000
1 » cf. tableau page 19.
de moins que la combinaison 3 retenue lorsque chaque
machine coûtait 5 000 euros. La baisse du prix des machi- 2 » L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 1
nes favorise dans notre exemple la baisse du nombre de car c’est celle qui lui permet de réaliser le profit le plus
salariés. élevé.

18 ❯❯ QUI PRODUIT DES RICHESSES ?


Nombre Nombre Coûts des facteurs
Technique de Quantité Chiffre
d’heures de d’heures de Coût total Profit
production produite d’affaires
capital travail Capital Travail
1 70 15 600 5 600 225 5 825 60 000 54 175

2 50 20 550 4 000 300 4 300 55 000 50 700

3 40 25 400 3 200 375 3 575 40 000 36 425

DOCUMENT 2 2 » Les modèles « en stock » ne sont pas produits selon la


même logique : en effet, ces produits sont fabriqués avant

que les commandes soient passées, puis sont stockés.
Quantité
Coût total
Coût Chiffre
Profit
3 » Dans l’organisation du travail à « flux tendus », ce
produite moyen d’affaires sont les clients qui imposent les rythmes : en effet, c’est
100 7 000 70 5 600 – 1 400 leur exigence d’être servis dans les meilleurs délais qui
dictent le rythme de production (contrairement au
200 13 600 68 11 200 – 2 400
modèle « en stock » où c’est la hiérarchie qui impose les
300 19 200 64 16 800 – 2 400 rythmes de production).
400 22 400 56 22 400 0

500 23 000 46 28 000 5 000

600 23 500 39,2 33 600 10 100

700 23 900 34,1 39 200 15 300

800 24 200 30,2 44 800 20 600

900 24 400 27,1 50 400 26 000


DOSSIER 3
1 000 24 500 24,5 56 000 31 500
Quels sont les effets du progrès
2 » En dessous d’une demande de 400 unités, l’entre- technique sur les quantités
prise n’a pas intérêt à se lancer dans la production, car
son profit serait alors négatif.
et sur les prix ?
3 » On observe que le coût moyen baisse lorsque la
production augmente de 100 à 700 unités produits, et DÉCOUVRIR [p. 70-71]
augmente ensuite.
La baisse du coût moyen peut s’expliquer par les écono- Produire plus et moins cher
mies d’échelle ; leur augmentation au-delà de 700 unités Parcours possible : les documents 1 et 3 peuvent être privi-
peut s’expliquer par des déséconomies d’échelle. légiés et approfondis puisqu’ils décrivent la mécanisation
(Voir « Aller plus loin » p. 68) et la baisse des prix. La réflexion peut être affinée avec le
document 5.

DOCUMENT 3 ACTIVITÉS
1 » Une part de marché désigne la proportion que repré- 1 » L’organisation de la production est basée sur la pro-
sentent les ventes d’une entreprise dans l’ensemble des duction en grande série. Pour l’usine d’écran plasma on
ventes d’un produit sur un marché donné. voit une intervention humaine alors que l’usine Renault
est entièrement automatisée.
2 » Différentes raisons peuvent expliquer les différen-
ces d’attractivité des consoles : leur prix, leur qualité, 2 » L’organisation de la production en grande série
permet une augmentation massive des quantités pro-
le service après-vente, le marketing, le nombre de jeux
duites, utilisation de la standardisation et du tapis
disponibles, etc. roulant.
3 » La compétitivité de Nintendo a ralenti la progression 3 » La production de masse permet la baisse des prix
des ventes des consoles de Sony et Microsoft. et par conséquent l’augmentation de la consommation
des ménages (hausse du pouvoir d’achat).
DOCUMENT 4 4 » Le prix de l’iPad est élevé car c’est un produit de
1 » Une production à « flux tirés » est une production dernière génération très innovant. On peut supposer que
qui ne débute qu’après qu’une commande d’un client le prix va baisser par la suite de la diffusion.
a été passée. Son avantage est de limiter les stocks et les 5 » La production agricole s’est de plus en plus mécani-
risques associés de dégradation des produits. sée. On assiste à une substitution du capital au travail.

❯❯ 19
COMPRENDRE [p. 72-73] DOSSIER 4
Parcours possible : Privilégier les documents 1 et 3. Quelles sont les conséquences
DOCUMENT 1 du progrès technique sur
2 » La mise en œuvre de la chaîne de montage a permis les facteurs de production ?
d’augmenter les quantités produites de 6 000 à 189 000
entre 1908 et 1913, soit une multiplication par 31,5.
2 » Le tapis mécanique accélère les cadences et les
DÉCOUVRIR [p. 74-75]
ouvriers doivent faire face à un rythme de travail sou-
tenu, ils réagissent en changeant d’usine. Pour éviter
Des hommes et des machines
ce turnover, Ford met en place une politique salariale Parcours possible : privilégier les documents 3 et 4.
attractive.
ACTIVITÉS
3 » La mise en œuvre du convoyeur mécanique a forte-
1 » Lors de la révolution industrielle les hommes se révol-
ment contribué à l’augmentation de la productivité et
tent violemment contre les machines accusées d’être des
de la production. Ces gains de productivité ont permis
tueuses de gagne-pain. On parle de révoltes luddites.
de faire baisser les prix et donc de stimuler la demande.
Parallèlement, pour trouver des débouchés Ford distri- 2 » Les technologies évoluent : on passe d’une utilisation
de machines assez archaïques sans grande technologie
bue des salaires attractifs ce qui permet aux ouvriers
à une modernisation totale. L’automatisation en parti-
d’avoir un meilleur pouvoir d’achat et donc de consom-
culier est totale.
mer plus.
3 » Grâce à l’augmentation de la productivité les
DOCUMENT 2 hommes deviennent de moins en moins nécessaires
jusqu’à une mécanisation totale. La main-d’œuvre du
1 » Le TCAM correspond à l’évolution moyenne du PIB sud se retrouve sans travail et migre vers le nord où l’in-
réel chaque année. dustrie se développe.
2 » Entre 1950 et 1973 le PIB c’est-à-dire la somme des 4 » Les robots permettent une diminution de la pénibi-
valeurs ajoutée a augmenté en moyenne chaque année lité du travail et des gains de temps de loisir.
de 5,02 % alors que la productivité du travail progressait 5 » Baisse des effectifs de l’agriculture de 900 000 per-
en moyenne de 5,11 % par an. sonnes entre 1982 et 2002 et augmentation de 250 000
3 » Le PIB par heure de travail mesure la productivité du emplois dans l’informatique.
travail. Plus celle-ci augmente, plus le PIB a tendance à
s’accroître : c’est le phénomène de la croissance.
COMPRENDRE [p. 76-77]
DOCUMENT 3 Parcours possible : Procéder à un calcul de productivité
1 » L’accélération de la productivité américaine provient du travail et en saisir la portée (doc. 1). Privilégier l’ana-
de l’augmentation de la production par travailleur dans lyse du déversement (doc.2) ou de la destruction créatrice
(doc. 3). Voir les conséquences sur l’évolution de la struc-
le commerce grâce notamment à l’utilisation des ordi-
ture des emplois (doc.4).
nateurs et des codes barres pour la gestion des stocks
chez Wal Mart. DOCUMENT 1
2 » L’innovation utilisée chez Wal Mart est un outil 1»
de gestion des stocks, à savoir une innovation de Sécurex Sparta
procédé. 1 000 000 500 000
Production
sièges sièges
3 » La politique de prix réduit permet de vendre beau-
coup plus. Elle résulte d’une utilisation efficace des tech- Nombre de
160 80
2009 salariés
nologies qui permet de faire des gains de productivité et
6 250 sièges
de réduire les coûts. Wal Mart réduit également ses coûts Productivité
par salarié 6 250
du travail
par des compressions salariales et par des importations par an

à bas coût. Production 1 200 000 300 000


Nombre de
160 40
2 010 salariés
DOCUMENT 4
Productivité
1 » La baisse du prix s’explique par une diminution des du travail
7 500 7 500
coûts de production (économie d’échelle).
2 » La productivité du travail augmente dans les deux
2 » La baisse des prix va permettre d’élargir le marché et entreprises alors que leur évolution en matière salariale
de toucher notamment les marchés émergents. et de production est différente.

20 ❯❯ QUI PRODUIT DES RICHESSES ?


3 » La productivité peut s’accroître en augmentant
le volume de production tout en conservant le même
» Zara ou penser local
nombre de salariés ou en baissant les effectifs sala- 1 » Le concept fondateur de Zara est de proposer des
riés plus que proportionnellement à la baisse de la modèles imitant ceux des créateurs à des prix accessibles
production. en un temps record grâce à la flexibilité de la production.
C’est ce qu’on appelle la stratégie de réactivité.
DOCUMENT 2 2 » L’entreprise Zara a mis en place un procédé de
1 » Les gains de productivité permettent de baisser les fabrication et de finition local basé essentiellement en
prix, d’augmenter les salaires, d’augmenter les revenus Espagne. Les délais sont donc très réduits car il n’y a
du capital ce qui alimente la croissance. pas de gros coûts de transport. Les coûts de production
2 » L’industrie automobile va mettre en place des inno- attractifs des pays émergents ne compensent pas les
vations qui vont transformer la structure des emplois. délais de transports très longs.
La nature des emplois évoluent les moins qualifiés sont 3 » Zara adopte le schéma suivant : collection, pro-
supprimés alors que d’autres secteurs se développent. duction à l’aide de sous traitants locaux, transports en
C’est le déversement sectoriel de Sauvy. Europe, vente en magasin et renouvellement de collec-
3 » La baisse des prix permet d’avoir un marché potentielle- tions tous les quinze jours. On parle de flexibilité car la
ment plus vaste, l’innovation de produits stimule la consom- réactivité des équipes est très grande.
mation et entraîne une modification des modes de vie. 4 » La délocalisation permet de baisser les coûts de
production mais coûte cher en transport et ne permet
DOCUMENT 3 pas d’adapter les collections aux goûts très versatiles des
1 » Le développement du média internet remet en consommateurs.
cause les anciennes technologies notamment l’univers
du disque. C’est le principe de la destruction créatrice.
Youtube par exemple remplace le CD. » Apple ou penser global
2 » Des activités nouvelles se créent : internet se déve- 1 » Le prix de vente est de 299 dollars alors que le coût
loppe dans tous les secteurs d’activités. Les services de production est de 144,40 dollars soit une VA de
notamment explosent grâce à internet. 154,60 dollars.
3 » La presse papier connaît de profondes mutations 2 » La production se fait essentiellement en Asie et aux
car elle est concurrencée par la presse digitale : le book EU là ou les coûts de production sont les plus bas.
electronic est l’avenir (ex de l’iPad).
3 » Apple « verrouille » son système en imposant à ses
utilisateurs des logiciels Apple et une gamme de produits
DOCUMENT 4
qui fonctionne exclusivement sur les macs ou les ipods.
1 » Les ouvriers ont vu leurs effectifs passer de 40 % en Son marketing est celui de l’exclusivité et la fidélisation
1960 à 24 % en 2005. Les agriculteurs voient aussi leurs du client.
effectifs baisser passant de 17 % à 2,5 % en 2005. Par
contre les CPIS voient leurs effectifs augmenter. Le ter- 4 » Trois clefs du succès : une innovation permanente,
tiaire progresse suite à la désindustrialisation. une exclusivité des produits et un segment de marché
réduit et élitiste.
2 » Cette évolution de la structure des emplois provient
des transformations structurelles de la société : désindus-
trialisation, tertiarisation, progression de la qualification
des actifs, concentration des entreprises. QUESTION DE SYNTHÈSE
L’entreprise Zara adopte une stratégie de réactivité
basée sur plusieurs points :
– Des stylistes qui renouvellent les collections périodi-
quement.
– Des sous traitants espagnols et portugais qui produi-
sent en un temps record.
GRAND ANGLE [p. 78-79] – Des transporteurs qui livrent les magasins en deux
jours.
Zara et Apple : deux stratégies – Des enseignes nombreuses qui font remonter l’infor-
mation sur les ventes tous les deux jours.
de création de richesses L’entreprise Apple adopte une stratégie de délocalisa-
Parcours possible : La première partie de ce Grand Angle tion à l’opposé basée sur :
permet de comprendre la stratégie de localisation et de
– Une conception américaine et une exécution asiatique.
réactivité de Zara. La seconde page conduit les élèves à
– Un marketing d’exclusivité.
s’interroger sur les stratégies de délocalisation et de l’es-
saimage de la production avec Apple. Il s’agit de voir que – Une gamme mono marque.
les deux stratégies fonctionnent très bien et créent de la – Des concepts store qui sont spécialisés sur les produits.
valeur tout en étant très différentes : la mondialisation – Une fidélisation du client qui a l’impression d’être
n’est pas monolithique. unique et privilégié.

❯❯ 21
CHAPITRE
5 Comment se forment les prix
sur un marché ? [p. 81-92 du manuel]

➝ Rappel des objectifs


du programme : On montrera
Ce chapitre est découpé en deux thèmes qui permettent de comprendre le
fonctionnement des mécanismes spontanés du marché et dans un second
comment dans un modèle simple temps les facteurs qui viennent porter atteinte au fonctionnement de loi de
de marché se fixe et s’ajuste le l’offre et de la demande.
prix en fonction des variations
de l’offre et de la demande. ■ Le dossier 1 (Comment les variations de l’offre et de la demande affectent-elles
En partant d’un exemple, on le niveau des prix), présente dans un premier temps des situations qui font varier
construira les courbes d’offre et le prix d’un bien selon que sa demande ou son offre baisse ou s’accroît. Cela donne
de demande, on recherchera les une première intuition de la loi de l’offre et de la demande (Découvrir 1). Le com-
facteurs susceptibles d’expli- prendre 1 présente une application qui conduit les élèves à tracer des courbes
quer leur déplacement et on en d’offre et de demande à partir d’un cas concret : le marché du kiwi.
analysera l’impact en termes
■ Le dossier 2 (L’évolution des prix répond-elle seulement à la loi de l’offre et
d’augmentation ou de baisse
de la demande ?), fait découvrir aux élèves différents facteurs qui portent atteinte
des prix.

➝ Notions :
Demande, offre, prix.
au fonctionnement du marché (Découvrir 2) puis les analyse à travers des études
de cas concrets (Comprendre 2).
■ Le Grand Angle (Inflation mesurée, inflation ressentie), permet de donner
sens à l’utilisation des indices et de rendre plus concrète la notion de pouvoir
d’achat. La double page permet de distinguer la mesure de l’inflation de la
manière dont celle-ci est ressentie par les ménages.

DOSSIER 1 des fruits de mer augmente donc, car la demande est


inchangée.
Comment les variations de l’offre 4 ❯❯ La tomate et le melon sont des fruits d’été, leur offre
est abondante à ce moment-là ce qui explique la baisse
et de la demande affectent-elles de leur prix.
le niveau des prix ? 5 ❯❯ Les importations de fraises espagnoles contribuent
à accroître l’offre de fraises en France ce qui conduit à
la baisse de leur prix. Le boycott des fraises espagnoles
DÉCOUVRIR [p. 82-83] peut conduire à réduire la demande de fraises et donc à
accentuer la baisse des prix alors que l’offre de fraise
Prix qui montent, reste abondante.
prix qui descendent
Parcours possible : le document 1 peut être privilégié et
approfondi puisqu’il décrit en lui-même la loi de l’offre et de COMPRENDRE [p. 84-85]
la demande. La réflexion peut-être affinée avec le document Parcours possible : se limiter au document 1, le compléter
5 qui évoque à la fois l’offre et la demande de fraises. par le document 2 pour aborder les mécanismes de l’offre
et de la demande.
ACTIVITÉS
1 ❯❯ Le prix des poissons passe de 1 à 2 puis 4 cailloux car DOCUMENT 1
la demande augmente alors que l’offre reste stable. L’ar- 1 ❯❯ La demande totale de kiwis pour 5 euros le kilo est
rivée d’un nouvel offreur accroît l’offre globale et fait la somme des demandes des différents consommateurs
chuter le cours du poisson. sur ce marché. Il y en a dans ce cas 5, qui souhaitent
2 ❯❯ La demande de rose s’accroît au moment de la Saint- acheter 6+5+4+3+2 = 20 millions de kg de kiwis/an pour
Valentin, ce qui en fait monter le prix. 5 euros le kilo.
3 ❯❯ L’offre d’huîtres et de moules baisse à la suite de la 2 ❯❯ On observe que lorsque le prix du kg de kiwis s’ac-
tempête qui a détruit les installations ostréicoles, le prix croît, la demande des consommateurs baisse. La

22 ❯❯ COMMENT SE FORMENT LES PRIX SUR UN MARCHÉ ?


courbe de demande sera donc une fonction décrois- DOCUMENT 4
sante du prix. À l’inverse on voit que lorsque le prix du 1 ❯❯ La courbe de demande se déplace vers la droite car
kg de kiwis s’accroît, l’offre des consommateurs aug- la demande de kiwis s’accroît. Ce déplacement de courbe
mente. L’offre de kiwis est donc une fonction crois- induit une hausse du prix du kg de kiwis.
sante du prix.
2 ❯❯ Les courbes d’offre et de demande de 2020 pourraient
3 ❯❯ Astuce : Débuter la graduation en ordonnées à 2.
se rencontrer au prix d’équilibre de 2,50 euros le kg. Dans
Prévoir un cm pour 0,25 unité. Débuter la graduation en
ce cas la quantité d’équilibre serait supérieure à celle repré-
abscisses à 50 et prévoir un cm pour 5 unités.
sentée dans le doc. 1 puisqu’elle s’établirait à 70 et non plus
à 63 millions de kg/an. (point C sur le graphique).
Prix du kg de kiwis 3 ❯❯ Les sources de déplacement des courbes de demande
3 Demande 2020 Offre
Demande Offre 2020 du marché sont les suivantes : des évolutions du nombre
2,75 de consommateurs, des variations du revenu, des varia-
tions du prix d’un bien substituable ou complémentaire,
A C
2,5 des variations de la structure de la population, des chan-
B gements dans les préférences ou dans les attitudes cultu-
2,25
relles, des changements dans l’information disponible…
2

50 55 60 65 70 75 80
Quantité de kiwis (en millions de kg/an)

La courbe d’offre rencontre la courbe de demande pour


le prix de 2,50 euros le kg. Pour ce prix, l’offre et la DOSSIER 2
demande de kiwis sont de 63 millions de kg/an (point A
sur le graphique). L’évolution des prix répond-elle
seulement à la loi de l’offre
DOCUMENT 2
1 ❯❯ La loi de l’offre et de la demande décrit le mécanisme
et de la demande ?
qui conduit à équilibrer la quantité offerte par les ven-
deurs et la quantité achetée par les consommateurs pour DÉCOUVRIR [p. 86-87]
un prix donné.
2 ❯❯ Si le prix du kg de kiwis passe de 2,5 à 2,75 euros, la Des prix sous influence
quantité offerte augmente alors de 63 à 68 millions de Parcours possible : privilégier l’analyse des ententes (doc.
kilos/an, tandis que la demande de kiwis passe de 63 à 2 ou 3) et de l’intervention de l’État sur les prix (doc. 4).
55 millions de kilos de kiwis. Il y a donc un excès d’offre
sur la demande. ACTIVITÉS
À l’inverse, lorsque le prix du kg de kiwis passe de 2,5 à
1 ❯❯ Le progrès technique explique l’amélioration des
2,25 euros, la demande augmente de 63 à 72 millions de
capacités des mémoires Flash et la baisse des prix. Le
kilos/an et la demande baisse de 63 à 58 millions de kg/
cycle d’innovation est très court dans ce domaine, ce qui
an. Il y a donc un excès de demande.
explique que les mémoires à plus faibles capacités sont
3 ❯❯ Le mécanisme de l’offre et de la demande peut être rapidement rendues obsolètes… leur prix baisse. À cela
comparé à celui d’un ressort qui retourne spontanément s’ajoute la progression de la concurrence entre les entre-
à l’équilibre. Lorsque l’offre d’un bien est supérieure à prises fabriquant ces biens, entreprises qui peuvent
sa demande, le prix du bien baisse, ce qui incite les ache- compresser leurs coûts de production en délocalisant.
teurs à demander plus de ce bien. Si la demande s’accroît
2 ❯❯ Cette conversation s’est traduite par une entente entre
le prix du bien augmente, ce qui ramène son prix à son
les présidents d’American Airlines et de Braniff Airways.
niveau d’équilibre. (possibilité d’appliquer au cas pré-
Cela a contribué à limiter la baisse des prix des vols.
cédant par une représentation graphique).
3 ❯❯ Les parts de marché de Coca-Cola et Pepsi sont bien
DOCUMENT 3 plus proches aux États-Unis qu’en Europe. Cela s’expli-
1 ❯❯ L’accroissement de l’offre se traduit par une baisse que par des accords d’exclusivité (illégaux) passés entre
des prix si la demande est inchangée (point B sur le Coca-Cola et ses distributeurs pour qu’ils s’engagent à
graphique). privilégier les produits de Coca-Cola.

2 ❯❯ Facteurs qui déplacent la courbe d’offre : des modi- 4 ❯❯ Près de 45 % du prix d’une bouteille de cognac
fications du nombre de producteurs, des changements revient à l’État sous forme d’impôts et notamment d’ac-
dans les prix des facteurs de production, des change- cises. Cet impôt est appliqué par l’État pour dissuader
ments dans la technologie, des changements dans l’en- la consommation de certains produits.
vironnement naturel, des changements dans la 5 ❯❯ Le « preneur de prix » est le paysan et le « donneur
disponibilité du crédit, des changements dans les de prix » est le distributeur. Sa phrase est donc cynique…
anticipations. mais souvent réaliste.

❯❯ 23
3 ❯❯ Dans ce cas, la faiblesse des prix des loyers en HLM
COMPRENDRE [p. 88-89] reflète l’intervention de l’État puisque 85 % des orga-
Parcours possible : Analyser le rôle des stratégies de dif- nismes HLM passent une convention avec l’État, qui
férenciation et du progrès technique sur le niveau des prix fixe des loyers maximums, calculés suivant des critères
(doc. 3) et du rôle des pouvoirs publics dans la fixation
complexes (surface corrigée, habitable ou utile, prix au
des prix (doc.4)
m2…). La demande est au contraire très importante car
les loyers sont attractifs. Ce n’est donc pas la loi de l’of-
DOCUMENT 1
fre et de la demande qui détermine ici la faiblesse des
1 ❯❯ La baisse du prix du lait n’est pas répercutée sur les prix.
consommateurs car les producteurs et plus souvent les
distributeurs s’accordent une marge. Dans le cas de pro-
duits laitier de marque, seuls deux industriels se parta-
gent 75 % du marché ce qui limite la concurrence.
2 ❯❯ Stimuler la concurrence est un moyen de faire bais-
ser les prix dans ce cas puisque cela limite le pouvoir de
marché des entreprises leader du secteur. GRAND ANGLE
DOCUMENT 2 Inflation mesurée,
1 ❯❯ On observe qu’à partir de la fin des années 1990, les inflation ressentie [p. xxx-xxx]
parts de marché des trois opérateurs stagnent alors que
la tendance était à un bouleversement des positions Parcours possible : La première partie de ce Grand
relatives de chaque opérateur. Angle permet de comprendre et de construire des indi-
ces. L’idée est aussi de s’appuyer sur les indices afin de
2 ❯❯ L’absence de concurrence entre les opérateurs télé-
mieux saisir la notion de pouvoir d’achat. La seconde
phoniques limite la baisse des prix, car chaque opérateur page conduit les élèves à s’interroger sur les construc-
joue le statu quo et ne cherche pas à gagner des parts de tions statistiques. Il s’agit de voir que l’inflation ressentie
marché en proposant des prix plus attractifs. peut s’expliquer par des phénomènes logiques comme
les dépenses contraintes.
DOCUMENT 3
1 ❯❯ La loi de l’offre et de la demande n’est pas systéma-
tiquement réalisée puisque la baisse du prix des biens ❯❯ La mesure de l’évolution
ne suffit pas à accroître leur demande. des prix à la consommation
2 ❯❯ HP parvient à baisser ses prix grâce à des économies
d’échelle (chapitre 4) et grâce aux gains de productivité. 1 ❯❯ L’indice des prix à la consommation permet d’évaluer
Ses efforts d’innovation lui permettent également d’amé- l’évolution des prix dans l’économie en basant son calcul
liorer la qualité de ses produits. sur une variété importante de biens. L’IPC est pris en
compte dans le calcul du SMIC, des tranches d’impôts
3 ❯❯ Starbucks et Amazon.fr pratiquent une stratégie de pour le revenu et certains minima sociaux. L’enjeu poli-
différenciation de leur produit. Les consommateurs tique et financier est donc fort.
préfèrent payer plus cher un service plus personnalisé,
une atmosphère. La qualité du produit est ici préférée 2 ❯❯ Progression de l’indice des prix entre 2000 et 2008 :
à son prix. ((118,1 – 100) × 100)/ 100 = 18,1%
3 ❯❯
DOCUMENT 4
Années 2000 2001 2002
1 ❯❯ Au 1er janvier 2007, dans les villes de 100 000 à
104,06
1 999 999 999 habitants, le loyer au m2 s’élève à 4,30 euros Indice SMIC
100 (6,67 / 6,41) 106,56
dans un logement en HLM et 8 euros dans un logement horaire
× 100
du secteur privé.
2 ❯❯ On observe que l’écart de loyer entre les logements Années 2003 2004 2005 2006
en HLM et en secteur locatif privé est d’autant plus élevé Indice SMIC
112,17 118,7 125,27 129,02
que la ville est de taille importante. L’écart va de moins horaire
de 2 euros par m2 dans les villes de moins de 20 000 habi-
tants à 7,60 euros par m2 dans l’agglomération pari- Années 2007 2008 2009 2010
sienne. Les loyers en logement HLM restent aussi Indice SMIC
131,67 135,88 137,6 138,22
encadrés dans les grandes villes. horaire

24 ❯❯ COMMENT SE FORMENT LES PRIX SUR UN MARCHÉ ?


4 ❯❯ Il s’agit de comparer ici la progression des prix et 4 ❯❯ Les dépenses pré-engagées de consommation ont
celle du salaire : entre 2000 et 2009, les prix se sont accrus progressé de 115,4 % entre 1959 et 2008, celles liées au
de 18,2 % et le SMIC de 37,6 % ; son pouvoir d’achat s’est logement ont augmenté de 144,4 % et celles liées aux com-
donc accru. Entre 2008 et 2009, les prix ont augmenté munications de 100 %. Seules les dépenses d’assurance
de ((118,2 -118,1) / 118,1) × 100 = 0,085 % et le salaire de se sont réduites ces dernières années du fait de la concur-
((8,82 -8,71) / 8,71) × 100 = 1,26 % ; le pouvoir d’achat du rence croissante entre les institutions financières.
SMIC s’est donc aussi accru sur cette période.

❯❯ La perception QUESTION DE SYNTHÈSE


Comment expliquer l’écart entre l’inflation mesurée
de la hausse des prix par l’indice des prix à la consommation et la hausse
des prix ressentie par les ménages ?
1 ❯❯ Le passage à l’euro a été ressenti par les ménages
européens comme une source d’inflation sans que les L’écart entre inflation mesurée par l’IPC et celle ressentie
données statistiques montrent ce lien. Le débat a alors par les ménages s’explique par :
porté sur la pertinence des mesures statistiques mais – Un effet euro qui met en question la pertinence de la
aucune conclusion claire n’est établie. construction de l’indicateur statistique qu’est l’IPC ;
2 ❯❯ On observe que la baisse des prix concerne des biens – Le progrès technique conduit à une baisse des prix
dont les achats sont peu fréquents (matériel vidéo, infor- mais concerne des biens dont l’achat n’est que
matique) et la hausse des prix celle de biens achetés plus ponctuel ;
régulièrement (tabac, gazole, cafés…) et donc plus for- – La hausse des prix est ressentie car elle affecte les
tement ressentie par les ménages. achats réguliers ce qui contredit les données attestant
3 ❯❯ Dépenses pré-engagées (électricité, gaz…) ; dépen- de l’accroissement du pouvoir d’achat des salaires.
ses liées au logement : assurances (assurance logement, – Les dépenses contraintes des ménages progressent du
automobile) ; télécommunications et télévisions : abon- fait du poids du loyer et des dépenses d’énergie et de
nement tv, téléphone portable… téléphonie.

❯❯ 25
CHAPITRE
6 La pollution : comment remédier
aux limites du marché ? [p. 96-108]

➝ Rappel des objectifs du


programme : “En prenant appui
Ce dossier est découpé en 3 thèmes, l’enseignant pourra procéder à des choix
de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
sur l’exemple de la pollution, on
■ Le dossier 1 (Comment la pollution révèle-t-elle les défaillances du marché ?)
montrera que le fonctionnement
présente la notion d’externalité aux élèves. La notion est d’abord présentée de
du marché ne conduit pas néces-
manière intuitive dans le « Découvrir », en insistant sur le fait que les activités
sairement les producteurs à pren-
d’agents économiques peuvent avoir des répercussions sur d’autres agents sans
dre en compte les coûts sociaux.
que ces effets soient pris en compte par le marché. Dans le « Comprendre » des
On présentera les politiques inci-
exemples précis sont pris en insistant sur la question de la pollution comme y
tatives (taxes, subventions) ou
invite le programme. L’enseignant pourra alors choisir entre différents thèmes :
contraignantes (normes) que la
la question environnementale en Chine, le problème des algues vertes en Bre-
puissance publique est conduite
tagne ou le problème de la raréfaction des abeilles. Le dernier document envi-
à mettre en œuvre pour pallier
sage un chiffrage des coûts sociaux liés à l’utilisation de la voiture thermique, à
cette défaillance du marché.”
comparer avec les coûts des subventions pour favoriser le développement des
➝ Notions : effet externe,
incitation.
voitures électriques.
■ Le dossier 2 (Le fait que l’environnement soit un bien collectif rend-il plus
complexe sa prise en compte par le marché ?) permet de jeter un premier regard
sur l’usage des ressources communes (découvrir) et approfondis cette analyse
en introduisant les notions de passager clandestin, de rivalité et d’exclusion
(Comprendre).
■ Le dossier 3 (Comment inciter les acteurs économiques à prendre en compte
les coûts environnementaux de leur activité ?) donne une première intuition
des incitations possibles pour orienter le comportement des agents (découvrir)
et aborde par des cas pratiques les notions de coûts/avantages et les différen-
tes modalités d’incitation menées par les pouvoir publics (taxes, subventions,
réglementation).

de Louisiane résidant près des côtes sinistrées, et plus


DOSSIER 1 particulièrement ceux vivant de la pêche. Les agents
économiques qui subissent les désagréments liés à la
Comment la pollution révèle-t-elle pollution ne sont donc pas les mêmes que ceux qui sont
les défaillances du marché ? responsables de ces pollutions.
3 » L’établissement de restauration rapide a intérêt à être
localisé près du cinéma car il profite ainsi de la clientèle
DÉCOUVRIR [p. 94-95] de ce dernier.
4 » La France a consacré en 2006 environ 2,1 % de son
Quand le marché ne marche pas PIB à la Recherche et développement, soit moins que la
plupart des autres pays du graphique. L’effort de recher-
Parcours possible : comparer les situations figurant sur les
che est important car les activités de recherche ont sou-
documents 1 et 3 afin d’illustrer la notion d’externalité en
opposant externalité positive et externalité négative
vent des retombées positives pour d’autres agents, ce
qui est favorable à la croissance. Ce sont d’ailleurs ces
1 » Les agents économiques responsables de la pollu- retombées positives qui justifient que l’État intervienne
tion sont dans le document 1 les automobilistes chinois pour favoriser la recherche.
et, dans le document 2, la compagnie britannique BP
5 » Les baby-boomers sont les personnes qui sont nées
spécialisée dans l’extraction, le raffinage et la vente de
lors de l’explosion des taux de natalité après la seconde
pétrole.
guerre mondiale. Le caricaturiste reproche à ces baby-
2 » Les agents qui subissent les pollutions sont, dans boomers d’avoir bénéficié d’une forte croissance éco-
le document 1, les citadins chinois qui vivent dans des nomique, tout en ignorant largement les conséquences
villes très polluées, et, dans le document 2, les habitants environnementales négatives de cette croissance.

26 ❯❯ LA POLLUTION : COMMENT REMÉDIER AUX LIMITES DU MARCHÉ ?


2 » Les abeilles sont des insectes pollinisateurs, c’est-à-
COMPRENDRE [p. 96-97] dire qu’elles transportent le pollen, et elles jouent donc
Parcours possible : choisir entre les documents 1, 2 et 3 un rôle majeur en termes de préservation de la biodi-
puis faire une application avec le document 4 en insistant versité ; l’activité des abeilles apparaît aussi essentielle
sur la notion de coûts sociaux. à l’agriculture.
3 » Sans intervention de l’État, le coût social du déclin
DOCUMENT 1 des abeilles n’est pas pris en compte par les agents qui
1 » La Chine est confrontée à de nombreux problèmes utilisent des pesticides car même si ce coût est colossal,
environnementaux : on pourra évoquer les émissions de les effets du déclin des abeilles sont des effets indirects
gaz à effet de serre qui rendent la qualité de l’air très à plus ou moins long terme qui concerneront tous les
problématique (16 des 20 villes les plus polluées sont individus, alors que les gains liés à l’utilisation des pes-
en Chine), le problème des pluies acides qui menace la ticides sont personnels, directs et immédiats.
fertilité des sols et la qualité des eaux, l’accélération du
déboisement, etc. DOCUMENT 4
2 » La pollution de l’air s’explique par l’industrialisation 1 » Selon une estimation basse (en campagne), les coûts
très rapide de la Chine, mais également par l’augmen- estimés d’une voiture thermique sont de 710 euros ; selon
tation très forte du nombre de véhicules en circulation. une estimation haute (en ville) ils sont de 5 600 euros ; un
En cause également le recours généralisé aux centrales scénario intermédiaire évalue les coûts à 3 750 euros.
d’électricité qui sont pour la majorité de vieux modè-
2 » Les voitures thermiques constituent une source
les à charbon qui émettent une très grande quantité de d’externalités négatives car leur utilisation a des réper-
dioxyde de soufre. cussions sur des agents économiques sans que ceux-ci
3 » La pollution de l’air entraîne de nombreuses mala- ne soient dédommagés des désavantages subis (pollu-
dies respiratoires causant de très nombreux décès dans tion, bruit, etc.). Les voitures thermiques ont en effet
ce pays. La pollution représenterait la première cause un coût social qui n’est pas pris en compte par leurs
de mortalité en Chine. Cette pollution de l’air constitue utilisateurs.
une externalité négative car cette pollution causée par 3 » Les défenseurs de la voiture électrique justifient les
l’activité de certains agents a des effets très dommagea- subventions versées pour l’achat d’une voiture électrique
bles sur d’autres agents, mais ces effets dommageables par l’évitement des coûts sociaux liés à l’usage d’une voi-
ne sont pas pris en compte par le marché. ture thermique. Cependant, les défenseurs de la voiture
électrique omettent les coûts sociaux liés à l’usage de la
DOCUMENT 2 voiture électrique : les conditions de production de l’éner-
1 » Les algues vertes se développent notamment à cause gie électrique ne sont en effet pas toujours écologiques et
d’éléments nutritifs (nitrates) d’origine agricole conte- il existe actuellement un problème lié au recyclage des
nus dans l’eau. batteries utilisées pour ces voitures électriques.
2 » Les agents subissant des effets néfastes sont les rive-
rains (et plus particulièrement ceux qui habitent près
des plages et ceux qui ont une activité professionnelle
liée au tourisme), les touristes séjournant près de plages
envahies par ces algues, les municipalités qui dépensent
des sommes croissantes pour débarrasser les plages de
ces algues vertes et donc aussi les contribuables dont les
DOSSIER 2
impôts financent le traitement de ces algues.
Le fait que l’environnement soit un
3 » Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures
pour retirer ces algues et éviter ainsi leur trop grande bien collectif rend-il plus complexe
prolifération, mais les pouvoirs publics doivent aussi
prendre des mesures préventives pour limiter l’apport
sa prise en compte par le marché ?
en nitrates dans les eaux maritimes, ce qui suppose une
action réglementaire et/ou une action incitative encou- DÉCOUVRIR [p. 98-99]
rageant des changements de pratiques notamment dans
l’agriculture. La surexploitation
DOCUMENT 3 des ressources communes
1 » Plusieurs facteurs contribuant à la raréfaction des Parcours possible : Privilégier les documents 1, 3 et 5.
abeilles sont évoqués dans ce texte : l’utilisation de
pesticides, l’urbanisation et la suppression des haies ACTIVITÉS
qui éliminent leurs sites de nidification, des pratiques 1 » Des usages abusifs : des gens ont jeté un vélo (vélib !)
agricoles comme la monoculture ou l’usage d’herbici- dans le lac. Comme le lac ne leur appartient pas, la ten-
des responsables du déclin des plantes fournissant aux tation est grande de l’utiliser à sa convenance, sans se
abeilles le nectar. soucier de l’impact pour les autres de ses décisions indi-

❯❯ 27
viduelles. La plage apparaît ici comme un espace public 2 » La sécurité fournie par l’armée. Si je profite de la
commun dont chacun a gratuitement la jouissance. protection de l’armée, je n’empêche pas mon voisin d’en
2 » La randonneuse profite de l’air pur, de la beauté du profiter. Et, je ne pourrai pas empêcher une personne
paysage, du calme… Bien que toutes ces choses soient habitant sur le territoire d’en profiter, quand bien même
gratuites et n’aient été produites par personne, elles ont cette personne ne contribuerait pas au financement de
une utilité pour la randonneuse. l’armée.

3 » 32-33 millions de tonnes 3 » Non, les programmes de télévision de TF1 ou M6


sont fournis par des entreprises privées. Personne ne
4 » Le ramassage est interdit pour éviter le pillage de paye pour regarder leurs émissions. Mais, ces entreprises
cette ressource commune par certains consommateurs ont trouvé d’autres sources de financement grâce aux
indélicats et soucieux de s’approprier l’intégralité de la publicités qu’elles diffusent entre leurs programmes.
ressource. Cette interdiction est indiquée par des pan-
neaux et assurée par la loi. Elle est garantie par des sanc- DOCUMENT 3
tions et par l’existence d’un appareil de répression. Mais,
1 » Ils assurent un service de sécurité. Je peux emprun-
dans la mesure où les forêts sont vastes, d’accès libre et
ter les routes en me sentant protégé des chauffards car
difficiles à surveiller, il n’est pas sûr que l’interdiction
je sais que gendarmes et radars calment les fous du
soit efficace.
volant.
5 » Éventuellement, l’épuisement de la végétation,
2 » Si trois commerçants décident de payer un service
comme le suggère le texte. Mais, surtout, l’usure du sol,
d’ordre à surveiller leur rue pour dissuader les voyous de
la pollution du sous-sol à cause des déjections des ani-
s’en prendre à leur commerce et qu’un quatrième com-
maux. Il est impossible d’empêcher les gens d’aller en
merçant s’installe dans cette rue, ce dernier commerçant
forêt ou de sortir en mer. Et, dès qu’ils ramassent les
pourra profiter du service de sécurité sans que les trois
champignons ou pêchent les poissons, ils ne sont plus
premiers soient moins protégés. En outre, bien qu’il ne
disponibles pour autrui. De même, si l’éleveur a accès au
paie pas ce service, il en profitera puisque personne ne
champ, il peut librement utiliser l’herbe du champ pour
peut l’empêcher de s’installer dans la rue.
faire paître son troupeau, mais une fois que cette herbe
De même, à l’échelle d’une ville entière ou d’un pays,
est utilisée, elle n’est plus disponible pour les autres éle-
chacun espère profiter de la sécurité (ne pas craindre
veurs. Dans les trois cas, il y a contradiction entre l’inté-
agression, vol, etc.), mais personne ne souhaite financer
rêt individuel et l’intérêt général dès que l’on a affaire à ce service en espérant que d’autres le fassent.
des ressources communes. La contradiction est d’autant
plus flagrante que chaque utilisateur a intérêt à se dépê-
DOCUMENT 4
cher de s’accaparer la ressource (herbe, champignon)
avant que d’autres ne le fassent. 1 » Il faudrait que chaque pays prenne des mesures effi-
caces contre le rejet de CO2, que les usines utilisent des
technologies propres, que les consommateurs soient
plus vigilants sur le choix des produits, etc.
COMPRENDRE [p. 100-101]
2 » Oui, puisque tout le monde peut profiter indéfini-
Parcours possible : Privilégier les documents 1, 2 et 3 pour ment des efforts pour purifier l’atmosphère et respirer
aborder les biens publics mondiaux. autant que moi (étant donné que les vents répartissent
l’air au niveau mondial) un air un peu moins pollué, et
DOCUMENT 1 parce qu’il est impossible d’empêcher quelqu’un, qui
1 » Dans les deux cas, les individus veulent profiter d’un n’aurait en rien contribué à la propreté de l’atmosphère
équipement collectif (métro, plage), sans en supporter d’en profiter.
les coûts (financement du réseau, participation à l’ef- 3 » Pourquoi ce bien public est-il particulièrement dif-
fort de propreté en ramassant ses ordures, respect de la ficile à prendre en charge ?
tranquillité d’autrui en n’écoutant pas la musique trop
fort, etc.). Lorsqu’un bien public, tel que la sécurité ou l’éclairage
ne concerne qu’un pays, l’État de ce pays va prendre en
2 » Dans le cas du métro, le fraudeur peut craindre charge ce bien. Mais, au niveau mondial, chaque État
l’amende s’il est pris par les contrôleurs. Dans le second risque d’adopter l’attitude du passager clandestin : à quoi
cas, il s’agira davantage de réprobation de la part des bon faire des efforts pour réduire les CO2 si les autres
autres usagers de la plage. États n’en font pas ? Chaque gouvernement préfère ne
rien faire en espérant que d’autres fassent des efforts
DOCUMENT 2 pour sauver l’atmosphère de la planète. Il n’existe pas,
1 » La « rivalité » désigne ici l’état d’un bien qui ne peut malgré les conférences (Rio, Copenhague) d’instance
être consommé en même temps par plusieurs person- internationale suffisamment contraignante pour obliger
nes. L’« exclusion » définit un bien que le vendeur peut les grands États : États-Unis, UE, Chine, Inde, Brésil, etc.
réserver à ceux qui consentent à le payer. à participer à la purification de l’atmosphère.

28 ❯❯ LA POLLUTION : COMMENT REMÉDIER AUX LIMITES DU MARCHÉ ?


DOSSIER 3 DOCUMENT 1
1 » Il ne s’agit pas de prendre une recette sur quelques
Comment inciter les acteurs clients, mais bien d’avoir un effet dissuasif sur le com-
portement des utilisateurs. Il faut donc une taxe élevée
économiques à prendre en compte si on veut les pousser à ne plus utiliser leur voiture.
les coûts environnementaux 2 » Inconvénients.
Automobilistes : le coût du péage
de leur activité ? Idem pour les entreprises.
L’État perd des ressources de stationnement ou de taxe
DÉCOUVRIR [p. 102-103] sur l’essence.
3 » Avantages
Des incitations contre la pollution Automobilistes : gain de temps, tant pour ceux qui pren-
Parcours possible : Documents 1, 4 et 5. nent la voiture que ceux qui prennent le bus, car moins
d’embouteillage
ACTIVITÉS Idem pour les entreprises.
1 » Aux États-Unis, en incitant des gens qui font le même L’État engrange des ressources grâce au péage.
trajet à utiliser la même voiture, on limite le nombre de
voitures sur les routes (système du carpool qui attribue une DOCUMENT 2
voie particulière aux voitures comprenant deux passagers 1 » Elle taxe les rejets de CO2 » Plus votre activité de pro-
ou plus. Cette voie permet en général d’éviter les bou- duction ou de consommation conduit à rejeter du CO2,
chons). En Bolivie, comme dans d’autres pays, on préserve plus vous êtes censé être taxé.
certaines voies pour les transports en commun, ce qui leur
2 » C’est l’État qui fixe la taxe dans le but de limiter
permet de circuler plus vite et rend ainsi leur utilisation
les émissions de pollution. Le but n’est pas tant de
plus agréable et plus avantageuse, en termes de temps.
rapporter de l’argent à l’État que de faire changer les
2 » En proposant aux individus des vélos en accès pres- comportements.
que libre (pour un prix modique). Ainsi, ils peuvent se
3 » Les citoyens cherchent des modes de chauffage
déplacer à vélo, mais sans avoir à subir le risque de perte,
moins polluants pour ne pas être pénalisés par la taxe.
de vol, de dégradation.
Le même type de comportement peut survenir dans
3 » Les émissions de gaz à effet de serre sont globalement d’autres domaines, tels que les transports. Plusieurs
sous contrôle en Europe depuis 1990, mais pas celles dues millions de tonnes de CO2 n’ont ainsi pas été rejetées
aux transports qui augmentent continûment entre 2000 dans l’atmosphère.
et 2004 » De même, le bâtiment est une source d’émissions
croissantes de gaz à effet de serre. Heureusement, il existe DOCUMENT 3
des sources de réduction des émissions de gaz à effet de
serre dans d’autres domaines (efforts dans l’industrie, 1 » Le but de l’entreprise STM est d’abord d’éviter de
notamment), qui compensent la progression dans les trans- surcharger des parkings et des réseaux de transports déjà
ports et l’habitat. Toutefois, au vu de cette augmentation, il largement saturés. Accessoirement, ils souhaitent dimi-
a semblé justifié de s’attaquer au problème des transports nuer la consommation globale d’énergie sur le site.
(ce qui fut fait dans les années 2000, avec les réflexions sur 2 » Il s’agit d’aider tous les autres modes de déplace-
le bonus malus, déjà évoqué sous le gouvernement Raffa- ment : mise en place de navettes, réduction sur les abon-
rin) et d’encourager les énergies alternatives. nements de transports communs, fourniture de vélos,
4 » Les pouvoirs publics ont cherché à modifier les aménagement de secteurs piétons…
conditions de choix pour les consommateurs. On sait 3 » Les intérêts de l’entreprise convergent ici avec ceux
que les consommateurs sont sensibles aux prix (cf. de l’État qui souhaite réduire la pollution. De fait le
Grand Angle 1). Diminuer le prix des voitures propres financement est partagé entre l’ADEME (financement
par un bonus et alourdir celui des voitures sales par un public) et l’entreprise STM.
malus, aboutis à favoriser l’achat de véhicules propres.
5 » De même, les réductions d’impôt en cas d’équipe- DOCUMENT 4
ment en panneaux solaires permettent d’en faire un 1 » Il y a des obligations à utiliser le recyclage, à limiter
investissement raisonnable et non plus une aventure l’utilisation de certaines substances polluantes, qui peu-
coûteuse. Dans ces conditions, le panneau solaire risque vent, notamment dégrader la qualité de l’eau.
d’attirer davantage de monde.
2 » Le secteur du tannage a dû faire des efforts pour
éviter le gaspillage. Ainsi, il a progressé vers une utilisa-
COMPRENDRE [p. 104-105] tion optimale des ressources. Il s’est ensuite spécialisé
dans une production de meilleure qualité (compétitivité
Parcours possible : Aborder la question des coûts/avanta-
hors-prix).
ges avec le document 1, choisir un des documents suivants
pour montrer le rôle des pouvoirs publics pour orienter l’ac- 3 » La société économise un coût de dépollution des
tion des entreprises (doc 1 et taxes, doc. 2 et subventions, eaux ainsi que la dégradation de bien-être pour les voi-
doc. 3 et réglementation). sins des entreprises de tannage.

❯❯ 29
GRAND ANGLE L’idée que les investissements verts sont rentables s’ils
permettent par exemple de limiter la consommation
d’une énergie de plus en plus coûteuse.
La révolution verte des
2 » ((60 000 – 35 000) / 35 000) = 71,4 %
entreprises : une stratégie 3 » L’emploi environnemental ou emploi dans les éco-
marketing ? [p. 106-107] activités fait référence à la production de biens et servi-
ces destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les
» La mode du vert : dommages environnementaux à l’air, l’eau et le sol et les
problèmes relatifs aux déchets, au bruit et aux écosystè-
simple éco-blanchiment… mes (ce sont l’OCDE et Eurostat qui ont tenté d’établir
la définition de cette notion). La notion est vaste. On
1 » Il s’agit, pour une entreprise, de se donner une image
peut citer, pour reprendre les exemples donnés sur le
écologique, alors que ses efforts en matière de protec-
tion de l’environnement ne sont pas réels. Les secteurs site du ministère de l’écologie : un ouvrier de l’assai-
très polluants comme les transports ou l’énergie sont nissement, une documentaliste dans un espace natu-
en première ligne pour ce genre de travail sur l’image rel, un ingénieur environnement (personne qui dans
de marque. une entreprise prévoit et mesure l’impact de l’activité
sur l’environnement, qui envisage des solutions pour
2 » Le solar hôtel essaie de proposer à ses clients un réduire la pollution par l’entreprise et respecter les
service d’hôtellerie « vert ». Le fonctionnement de l’hô-
normes environnementales).
tel doit minimiser les rejets polluants. L’hôtel essaie de
La montée en puissance de ces éco-activités s’effectue
communiquer sur cet aspect particulier pour attirer les
parallèlement à l’apparition de filières de formation
clients. Mais, ce n’est pas qu’une stratégie de communi-
environnementale.
cation, l’hôtel espère des économies grâce à son attitude
écologiquement vertueuse (pas de WiFi, récupération 4 » Difficile de porter un jugement global, cela dépend
des eaux de pluie). des secteurs. Sans doute, ces investissements dépen-
3 » Non, il faut aussi leur proposer un prix attrayant. Le dent-ils des normes qui sont prises et des technologies
marketing écologique a encore des progrès à faire. disponibles en matière de lutte contre la pollution.

4 » Les entreprises cherchent à vendre, à produire donc


et à faire consommer. Toutes ces activités sont polluantes
et accroissent la pollution. Elles disent par ailleurs défen- QUESTION DE SYNTHÈSE
dre l’environnement, mais ne font que des efforts cosmé- 1 » Arguments sur les raisons hypocrites du greenwashing
tiques sur le plan écologique. Il n’y a pas de souci profond au regard de l’inertie de certaines compagnies, l’écologie
de l’amélioration de la qualité de l’environnement. ne sert qu’à donner une bonne image d’une marque et
cache parfois une qualité de service minimale (cf. Solar

»… ou un tournant véritable pour Hôtel).


2 » Il y a tout de même une vraie prise de conscience
les entreprises ? de l’opinion publique, quelques législations hardies des
1 » Les normes et taxes votées par les gouvernements. États et l’idée, dans un contexte d’énergie chère, que les
La peur, terrible pour l’image de marque, d’être mises technologies propres sont intéressantes. Cela commence
en cause dans des scandales écologiques, cf. BP dans le à se traduire dans la progression du nombre d’emplois
golfe du Mexique. verts et d’investissements verts ces dernières années.

30 ❯❯ LA POLLUTION : COMMENT REMÉDIER AUX LIMITES DU MARCHÉ ?


CHAPITRE
7 Le diplôme : un passeport
pour l’emploi ? [p. 109-128]

➝ Rappel des objectifs


du programme : « À partir des
Ce chapitre est découpé en quatre thèmes, l’enseignant pourra procéder à des
choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
données chiffrées, on analysera
■ Le dossier 1 (Un niveau élevé de diplôme favorise-t-il toujours l’accès à
la relation entre le niveau et la
l’emploi ?) montre que si le diplôme préserve relativement du chômage dans
nature des études poursuivies et
un contexte d’augmentation du nombre de diplômés, la formation scolaire ne
l’accès à un emploi plus ou moins
détermine pas directement la trajectoire professionnelle (Découvrir 1). Ensuite,
qualifié. On montrera que la pour-
les élèves pourront approfondir la relation diplôme-emploi à travers l’analyse des
suite d’études est un investis-
transformations de la qualification des actifs, l’impact variable de la formation
sement en capital humain mais
initiale sur le destin professionnel (Comprendre 1).
qu’elle est aussi influencée par le
milieu social. » ■ Le dossier 2 (Peut-on considérer l’éducation comme un investissement ?)

➝ Notions : emploi, qualifi-


cation, capital humain
présente la nature, la formation et les ambiguïtés de la notion de capital humain
(Découvrir 22) avant de montrer les effets de la valorisation de ce capital spé-
cifique sur les trajectoires individuelles et sur l’économie nationale ; enfin, le
dossier s’achève sur les limites de l’investissement scolaire dans la constitution
du capital humain (Comprendre 2).
■ Le dossier 3 (Comment l’influence du milieu familial explique-t-elle les
écarts de réussite ?) aborde la relation entre l’origine familiale et le destin scolaire
et social, à travers des exemples de trajectoires et les enseignements des enquê-
tes statistiques (Découvrir 3). Ensuite, il s’agit d’expliquer la relation observée
en présentant les facteurs sociaux à l’origine du processus : poids de l’héritage
culturel, stratégies familiales, interactions au sein du réseau familial.
■ Le dossier 4 (Les parcours scolaires sont-ils seulement affectés par l’origine
sociale ?) doit permettre aux élèves de découvrir que l’institution scolaire joue
un rôle dans la réussite scolaire à travers des exemples de discrimination posi-
tive (Découvrir 1) avant d’approfondir les facteurs institutionnels expliquant les
parcours scolaires à travers l’étude de trois effets : l’effet établissement, l’effet
maître et l’effet classe.
■ Le Grand Angle (Les réussites paradoxales) doit permettre aux élèves de
comprendre que la relation entre le milieu social et le parcours scolaire n’obéit
pas à une pure logique déterministe, notamment en étudiant la trajectoire de
Bourdieu, sociologue que les élèves vont pouvoir découvrir, et celle d’un entre-
preneur atypique Mohammed Dia.

ACTIVITÉS
1 » En France, en 1990, selon l’enquête emploi de
l’INSEE, 10,9 % des actifs sans diplôme recherchaient
DOSSIER 1 un emploi ; en 2008, c’était le cas pour 12,7 % d’entre
eux. Même si le taux de chômage augmente dans toutes
Un niveau élevé de diplôme les catégories de 1990 à 2008, les écarts entre non-diplô-
més et diplômés persistent. La situation plus favorable
favorise-t-il toujours l’accès des détenteurs d’un Bac plus deux par rapport à celle
à l’emploi ? des diplômés du supérieur s’explique par la nature plus
professionnalisante de leur formation.
2 » La part des jeunes obtenant le Bac a crû fortement
DÉCOUVRIR [p. 110-111] de 1980 à 1995, notamment en raison de l’apparition des
bacs professionnels ; depuis cette date, la progression
Être diplômé(e) ou ne pas être… marque le pas.

Parcours possible : Montrer que le diplôme protège rela- 3 » Le diplôme ne garantit pas l’insertion professionnelle
tivement du chômage dans un contexte d’augmentation et l’occupation d’un emploi ; ici la quantité de diplôme
du nombre de diplômés mais qu’il ne détermine pas le par- détenue ne permet pas d’obtenir un poste correspon-
cours professionnel (doc. 1 et 4). dant ses compétences.

❯❯ 31
4 » Tous les diplômés ne connaissent pas le même DOCUMENT 4
parcours professionnel. Selon le type de formation 1 » Les parcours qui conjuguent formation générale et
et la cohérence des choix d’orientation, ils éprouvent apprentissage sur le terrain, même courts contribuent à
plus ou moins de difficultés à s’insérer sur le marché rendre opérationnels dans les organisations profession-
du travail. nelles ceux qui en sortent. Néanmoins, le peu de prestige
5 » Tous les diplômes de l’enseignement supérieur ne se des professions correspondantes à ce type de formation
valent pas. Leur valeur sur le marché du travail dépend attire peu de candidats.
des besoins des organisations productives et conjointe- 2 » Il existe des différences d’appariements entre l’offre et
ment du nombre de diplômés. la demande : certaines offres d’emploi ne sont pas pour-
vues faute de postulants tandis que nombre de diplômés
ne trouvent pas d’emploi correspondant à leurs compé-
COMPRENDRE [p. 112-113] tences car leur nombre excède les besoins des organisa-
tions productives ou bien ils sont jugés peu opérationnels
Parcours possible : Montrer d’abord l’évolution de la
en raison de la nature généraliste de leur formation.
relation diplôme-emploi (doc.1) avant d’expliquer que le
diplôme ne garantit pas la réussite professionnelle (doc.
2 et 4)

DOCUMENT 1
1 » Entre 1982 et 2008 en France, selon l’INSEE, le
nombre de diplômés de l’enseignement supérieur occu- DOSSIER 2
pant un emploi avait augmenté de 173 % tandis que le
nombre de sans-diplômes dans la même situation avait Peut-on considérer l’éducation
lui diminué de 61,9 %.
2 » Durant la même période, le nombre des titulaires
comme un investissement ?
d’un Bac a été multiplié par 2,4 et celui des titulaires
d’un Bac plus deux par 2,7.
DÉCOUVRIR [p. 114-115]
3 » Bien que le niveau de formation se soit accru depuis
1982, les actifs occupés détenteurs d’un CAP ou BEP sont Un capital humain capital …
les plus nombreux. Rappelons que la majorité des actifs
occupés sont ouvriers ou employés, et que leur niveau Parcours possible : Le diplôme permet d’accroître les reve-
nus futurs (doc. 1) mais la formation ne s’y réduit pas ; elle
d’études correspond souvent à ce type de diplôme.
commence tôt et s’achève tardivement (doc. 2). On pourra
insister ensuite sur les limites de la valorisation du capital
DOCUMENT 2 humain (doc. 4 et 5) en raison des exigences des organi-
1 » Alors que la génération actuelle a souvent un niveau sations productives (doc. 2).
de diplôme supérieur à celui de leurs parents, leur situa-
tion professionnelle n’est guère supérieure à celle de ces ACTIVITÉS
derniers (cf. paradoxe d’Anderson) : il existe un décalage 1 » Il existe une relation croissante entre le niveau de la
entre la croissance du nombre de diplômés et celle du formation initiale et la somme des revenus futurs.
nombre de postes qualifiés.
2 » L’acquisition de compétences précède l’entrée dans
2 » Le diplôme permet de s’insérer sur le marché du le système scolaire au cours des premières étapes de la
travail mais ne garantit pas que les caractéristiques socialisation (langage, sociabilité) et concerne aussi la
de l’emploi occupé correspondront aux compétences fin du cycle professionnel : les actifs “seniors” peuvent
acquises. devoir se former pour ajuster leurs capacités aux exigen-
ces issues des innovations (cf. NTIC).
DOCUMENT 3 3 » La formation professionnelle contribue à assurer l’in-
1 » En France, selon le ministère de l’Éducation natio- tégration des salariés qui sont mieux à même de s’adap-
nale en 2007, alors que 23 % des diplômés du supérieur ter aux changements de l’organisation et de partager un
devenaient chef d’entreprise ou occupaient une profes- esprit de coopération ; de plus, elle accroît leur motiva-
sion supérieure, cinq ans après leur sortie d’études, 27 % tion et au bout du compte la productivité du travail.
des détenteurs d’un brevet ou moins recherchaient un
4 » La proportion d’actifs ayant un accès à la formation
emploi cinq ans après la fin de leurs études.
décroît avec le niveau de qualification (64 % des cadres
2 » Manifestement la poursuite d’études supérieures contre 25 % des ouvriers ont pu suivre une formation) ;
permet d’intégrer les catégories professionnelles qui exi- de plus, les femmes connaissent moins souvent la pos-
gent le plus de compétences. À l’inverse, les détenteurs sibilité de se former que les hommes en raison de leur
d’un brevet ou moins étaient plus souvent employés ou statut social spécifique (cf. rôle familial), même si l’écart
ouvriers (45 % si on fait la somme des actifs qualifiés et est plus faible dans la catégorie professions intermédiaires
non qualifiés dans cette catégorie) et sont plus touchées constituée d’une forte proportion de femmes qualifiées. En
par le chômage, 27 % contre 6 % pour les diplômés du conséquence, l’offre de formation satisfait surtout les plus
supérieur. qualifiés, qui sont aussi les moins exposés au chômage.

32 ❯❯ LE DIPLÔME : UN PASSEPORT POUR L’EMPLOI ?


5 » La valorisation du capital humain ne conduit pas de certains titres scolaires et l’élévation du niveau de
toujours à une intégration réussie sur le marché du diplôme nécessaire pour occuper certains emplois.
travail ; D’abord, certaines formations sont jugées peu 2 » L’allongement des études ne garantit pas nécessaire-
rentables (cf. par exemple, les parcours des « intellos ment une insertion satisfaisante sur le marché du travail
précaires »), ensuite, certains emplois valorisent peu dans la mesure où certains diplômés sont “surqualifiés”
les compétences individuelles. pour le poste qu’ils occupent ; le profit découlant des
études est alors inférieur à l’investissement initial.
3 » Il existe un large consensus sur les bienfaits de la
COMPRENDRE [p. 116-117] poursuite d’études, censés protéger les salariés contre
Parcours possible : Le document 1 peut être étudié rapi- le chômage et faciliter leur adaptation aux transforma-
dement car il évoque le lien déjà étudié dans le dossier 1 tions des organisations productives. Cependant, comme
(doc. 1 page 110) entre chômage et diplôme et dans le le montre le document, les doctorants, dans des disci-
document 1 du découvrir précédent entre formation et plines généralistes éprouvent des difficultés à s’insérer
salaire (doc. 1 page 114). Les documents 2 et 3 établissent sur le marché du travail.
le lien essentiel entre éducation et croissance tandis que
le document 4 montre que l’investissement scolaire n’est
pas toujours rentable pour les individus.

DOCUMENT 1
1 » La détention d’un haut niveau de diplôme protège
du chômage : 5 % des étudiants d’école de commerce
contre 12 % des titulaires d’un DEUG sont exposés au
DOSSIER 3
chômage ; d’autre part, il garantit une rémunération plus
élevée car le salaire réel qui partage en deux la catégorie
Comment l’influence familiale
des premiers est près de deux fois plus élevé que celui explique-t-elle les écarts
qui partage en deux les seconds.
2 » Tous les diplômes ne se valent pas : Le chômage
de réussite scolaire ?
concerne davantage les diplômés en LSH que les étu-
diants en MST et les doctorants semblent plus diffici- DÉCOUVRIR
lement s’insérer. [p. 118-119]

DOCUMENT 2
Tel père, tel fils
Parcours possible : Partir d’exemples de relations entre le
1 » La formation initiale est au fondement de l’appren-
statut professionnel du père et la destinée du fils (doc. 1
tissage à partir duquel l’individu accumule des compé-
et 2) avant de montrer la corrélation statistique entre ori-
tences diversifiées ; de plus, elle tend à participer à la gine sociale et destinée (doc. 4 et 5).
régulation sociale en contribuant à éviter le décrochage
social des enfants des catégories défavorisées. ACTIVITÉS
2 » L’investissement dans l’éducation doit privilégier 1 » Le choix d’un métier, s’il relève d’un choix individuel,
l’enseignement précoce qui procure des rendements peut être influencé par le cadre familial ; surtout, hériter
croissants car il sous-tend l’accumulation des com- d’un capital en facilite l’accès (Exemple de la catégorie
pétences futures et la reconversion éventuelle des artisans et commerçants ou celle des agriculteurs).
travailleurs.
2 » Si son choix de devenir chanteur relève d’une démar-
che personnelle, V. Delerm a été très tôt sensibilisé aux
DOCUMENT 3 mots et à la musique.
1 » En Corée du Sud en 2006, selon une étude de la
3 » Christophe connaît un statut identique à celui de son
Banque mondiale, 34 % de la main-d’œuvre avait un
père même s’il a changé de catégorie professionnelle.
niveau universitaire alors que les richesses produites
s’élevaient à près de 1 000 milliards de dollars US. 4 » Alors que les étudiants de CPGE proviennent pour
plus des 2/3 des catégories supérieures et moyennes,
2 » Entre 1992 et 2006 en Corée du Sud alors que le PIB
ceux des STS sont issus de catégories sociales plus
avait crû de 1 515,7 % (900 000 – 55 700/55 700 × 100), la basses ; alors qu’un étudiant de CPGE sur vingt est enfant
part de la main-d’œuvre ayant un niveau universitaire d’ouvrier, c’est le cas d’un étudiant de STS sur cinq.
avait augmenté de 62 % (34 % -21 %/21% × 100).
5 » Un peu plus de 20 % des fils d’agriculteurs le devien-
3 » La croissance phénoménale du PIB sud coréen en nent à leur tour mais plus de 40 % rejoignent le groupe
valeur a entraîné une augmentation des revenus distri- ouvrier les autres se partagent entre les différentes caté-
bués à mêmes de financer les dépenses d’éducation. gories. À l’inverse, 55 % des fils de cadres le deviennent
eux-mêmes et, plus de 20 % rejoignent les professions
DOCUMENT 4 intermédiaires tandis qu’une minorité devient employé
1 » L’augmentation des diplômés a été plus forte que la ou ouvrier. Manifestement, la destinée est fortement
croissance des emplois qualifiés d’où une dévalorisation influencée par l’origine sociale.

❯❯ 33
COMPRENDRE [p. 120-121] DOSSIER 4
Parcours possible : Partir du document 1 et montrer
par le document 4 les difficultés d’apprentissage selon
Les parcours scolaires sont-ils
l’origine familiale ; puis en nuancer l’impact par le docu-
ment 3. Le document 4 invite à conclure en analysant alors
seulement affectés par l’origine
les stratégies des familles. sociale ?
DOCUMENT 1
1 » 91 % des mères ayant un certificat d’études primaires
DÉCOUVRIR [p. 122-123]
se jugent dépassées pour aider leurs enfants lorsqu’ils
sont lycéens.
Le parcours contre l’origine : de la
2 » Si la part des mères se jugeant dépassée augmente
ZEP à Sciences Po…
à mesure que la scolarité des enfants s’allonge (45 % des Parcours possible : Les documents 1 à 3 présentent l’expé-
diplômées de l’enseignement supérieur ne peuvent aider rience des ZEP, qu’il faut mettre en relation avec les expé-
leurs enfants lycéens contre 5 % lorsqu’ils sont au pri- riences de discrimination positive (doc. 4 et 5) ; on pourra
maire), il reste que celles qui ont au moins un bac se présenter les expériences étrangères avant le “busing” à
la française (doc. 4).
sentent plus à même d’aider leurs enfants.
3 » La sensibilisation au monde de l’art dans la sphère ACTIVITÉS
familiale (bibliothèque, visites culturelles) participe du 1 » Les établissements scolaires en ZEP bénéficient de
processus d’apprentissage scolaire. moyens supplémentaires en raison des caractéristiques
sociales de la population scolaire.
DOCUMENT 2
2 » L’internat d’excellence vise à permettre aux élèves
1 » Les familles modestes surestiment les coûts de la issus de familles modestes de bénéficier d’un enca-
poursuite d’études dans le cycle général et considèrent drement efficace pour combler l’écart culturel entre la
souvent l’école comme l’instance préalable à l’appren- socialisation familiale et dans le groupe de pairs, et les
tissage d’un métier. exigences de l’institution scolaire.
2 » À niveau égal les enfants de milieu modeste et les 3 » Richard Descoing, directeur de Sciences Po Paris,
enfants des catégories supérieures et moyennes n’ont établissement sélectif, a souhaité démocratiser l’accès
pas le même destin scolaire : les choix familiaux sont dans cet établissement en favorisant les meilleurs élèves
validés par l’école. des ZEP ; ces derniers bénéficient d’une voie d’accès
3 » Le choix des familles est décisif aux points de bifur- spécifique et d’un encadrement particulier durant leurs
cation du système scolaire que Boudon compare à des études dans l’école (tutorat, sorties culturelles).
voies d’aiguillage. 4 » Le “busing” vise à favoriser la mixité sociale dans
les zones urbaines où sévit la ségrégation spatiale : les
DOCUMENT 3 élèves des quartiers défavorisés se rendent en “bus” dans
1 » Imane est issue d’une famille ouvrière peu diplômée les établissements scolaires situés dans les quartiers où
a priori assez éloignée de la culture scolaire. vivent en majorité les classes supérieures et moyennes.
Le “busing” a été expérimenté aux États-Unis dès les
2 » Le père valorise le savoir scolaire et la cousine a acquis années 1960 pour mettre fin à la ségrégation ethnique.
les dispositions scolaires légitimes (goûts culturels, pos-
5 » Les politiques publiques de discrimination positive
ture de “bonne élève”) ; les interactions familiales consti-
aux États-Unis et en Inde doivent contribuer à mettre
tuent ici un tissu favorable pour la réussite scolaire.
fin à la ségrégation ethnique ; en Inde, si le système des
3 » La mobilisation familiale dépend aussi des attentes castes a été officiellement aboli, sa persistance dans la
de la famille ; elle peut compenser le handicap culturel, réalité sociale a incité les autorités à mettre en place
dont l’impact est visible dans le document 1. une politique de quotas dans l’enseignement supérieur
pour permettre aux étudiants des castes inférieures de
DOCUMENT 4 poursuivre leurs études.
1 » L’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’école
conditionne l’acquisition du mode de communication COMPRENDRE [p. 124-125]
légitime.
Parcours possible : Les documents 1 à 3 présentent
2 » Les élèves issus des familles populaires, au sein des-
les caractéristiques de l’institution scolaire qui ont une
quels les techniques de langage s’éloignent le plus du influence sur la réussite scolaire tandis que le document
mode communication scolaire, doivent redoubler d’ef- 4 fait un bilan des ZEP.
forts pour se l’approprier. On peut parler d’un véritable
processus d’acculturation DOCUMENT 1
3 » Les difficultés d’apprentissage renvoient alors 1 » Les élèves les plus faibles peuvent accroître leurs
aux ratés de l’acculturation et peuvent susciter des compétences dans une classe où sont présents des élèves
conflits. de niveau différent.

34 ❯❯ LE DIPLÔME : UN PASSEPORT POUR L’EMPLOI ?


2 » Les élèves en difficulté d’apprentissage peuvent amé- dieu étant donnée son origine familiale est d’autant plus
liorer leurs performances scolaires dans une classe où sont remarquable.
aussi présents des élèves qui ont un niveau supérieur. 2 » En dépit du principe méritocratique et de la démo-
3 » Les familles modestes, sans être nécessairement cratisation scolaire dans les années 1960, les enfants de
indifférentes à la réussite de leurs enfants, s’en remet- milieu bourgeois étaient surreprésentés dans les filières
tent aux verdicts de l’institution scolaire, sans se sentir hautes en raison de leur héritage culturel familial, qui
toujours légitimes pour faire pression sur l’institution. facilite leur réussite, d’où le terme d’héritiers qui leur
est appliqué.
DOCUMENT 2
3 » Miraculé scolaire, Bourdieu a voulu sans doute
1 » L’organisation d’une séquence pédagogique peut expliquer pourquoi l’école participait à la reproduc-
favoriser plus ou moins l’apprentissage selon le type de tion sociale ; c’est une vision désenchantée de l’univers
classe. social.
2 » Les enseignants attentifs aux apprentissages des 4 » Manifestement, l’ascension sociale des fils de milieu
élèves le plus en difficulté favorisent la réduction des populaire ne progresse guère au cours du temps : non
écarts de réussite au sein d’une classe. Des enquê-
seulement, une minorité intègre les catégories supé-
tes ont par ailleurs montré que le regard porté sur les
rieures ou moyennes mais la proportion de ce ceux qui
élèves par l’enseignant influençait leur réussite (cf. effet
s’élèvent diminue d’une génération l’autre (baisse de 1
pygmalion).
à 7 points d’une génération l’autre).
DOCUMENT 3
1 » Il établit une relation entre l’effectif par classe et la
» Mohamed Dia, l’audace contre
réussite des élèves. l’échec scolaire
2 » Les élèves les plus en difficulté, souvent d’origine 1 » Mohamed Dia est issu d’un milieu populaire et de
modeste, pourraient le plus bénéficier de la réduction l’immigration.
du nombre d’élèves dans une classe.
2 » Son parcours scolaire fut court et n’a pas été à l’ori-
gine de sa réussite.
DOCUMENT 4
1 » En 2006, les enfants d’ouvriers et d’inactifs consti- 3 » Les immigrés sont surreprésentés dans les caté-
tuaient 75,5 % des RAR alors que les enfants de cadres gories populaires : les deux tiers sont ouvriers ou
et d’enseignants ne comptaient que pour 8,2 % ; dans employés, catégories dans lesquelles leur poids est le
ce type d’établissement 34,3 % des élèves entraient en plus important par rapport aux catégories moyennes ou
6e ayant redoublé au moins une classe. supérieures.
2 » Les enfants de milieu ouvrier ou de parents inac- 4 » La fréquentation du milieu musical et l’émigration
tifs formaient les trois quarts des RAR et la majorité des aux États-Unis ont permis à Mohammed Dia de réussir sa
RRS alors qu’ils ne constituaient que plus du tiers de la carrière d’entrepreneur innovateurs (cf. Schumpeter).
population scolaire dans les établissements “normaux”
et 43 % de l’ensemble des élèves tous établissements
confondus. QUESTION DE SYNTHÈSE
3 » La proportion d’élèves en retard dans les RAR est Une relation forte entre l’origine et le destin social
près de deux fois supérieure à celle des élèves en retard
dans l’ensemble des établissements. 1 » Le milieu familial influence la réussite scolaire…
(doc. 3 et 5).
2 » … et l’acquisition d’un statut social dépend large-
ment du parcours scolaire (doc. 1 et 2).
3 » Ces relations s’expliquent par la transmission d’un
capital culturel et les stratégies familiales.
GRAND ANGLE Quel sens donner aux réussites paradoxales ?

Les réussites paradoxales [p. 126-127] 1 » Les réussites paradoxales déjouent la probabilité, sta-
tistiquement établie entre l’origine sociale et le destin
» Pierre Bourdieu, un parcours social.
2 » Les attentes et les interactions au sein du réseau
individuel, reflet d’une histoire familial peuvent contribuer à une forte ascension
personnelle sociale.
1 » La réussite scolaire et sociale décroît à mesure que 3 » Le hasard des rencontres et les ruptures biographi-
l’on descend dans l’échelle sociale ; la réussite de Bour- ques peuvent être aussi décisifs (doc. 4).

❯❯ 35
CHAPITRE
8 Le chômage : des coûts salariaux
trop élevés ou une insuffisance
de la demande ? [p. 129-144 du manuel]

➝ Rappel des objectifs


du programme : « Après avoir
Ce chapitre est découpé en trois thèmes, l’enseignant pourra procéder à des
choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
sensibilisé les élèves à l’évolution
■ Le dossier 1 (Quelles sont les principales évolutions de l’emploi et du chô-
de l’emploi et du chômage dans
mage dans les trente dernières années ?) présente d’abord une première repré-
la période récente, on s’inter-
sentation des grandes évolutions de l’emploi et du chômage au cours des trente
rogera sur les effets contrastés
dernières années (Découvrir 1). Les élèves découvriront ensuite les notions d’ac-
de l’évolution des salaires sur le
tivité, d’emploi, de chômage et le calcul des taux correspondants. Enfin, une
niveau de l’emploi en prenant
étude statistique de l’évolution des emplois en France permettra de prendre la
en considération le fait qu’ils
mesure de la féminisation de l’activité, de la désindustrialisation et de la pré-
constituent à la fois un coût pour
carisation des emplois en France (Comprendre 1).
chaque entreprise mais aussi une
composante du pouvoir d’achat ■ Le dossier 2 (Des coûts du travail élevés sont-ils responsables du chômage ?)
des ménages ». permet d’aborder la question du salaire comme un coût pour les employeurs

➝ Notions : Salaire, coût


salarial, chômage.
tout en écornant le mythe selon lequel le coût du travail est le seul critère de
choix d’un employeur (Découvrir 2). Les élèves découvriront ensuite la com-
position exacte du coût du travail et son rapport étroit avec la productivité des
salariés. Enfin, la question du salaire minimum en relation avec les mécanismes
de marché sera abordée pour compléter l’analyse du salaire comme un coût
pour l’entreprise (Comprendre 2).
■ Le dossier 3 (Un niveau insuffisant de demande explique-t-il le chômage ?)
permet d’aborder la question du salaire comme un revenu pour les salariés, ce
qui expliquer leurs revendications (Découvrir 3). Les élèves découvriront ensuite
l’analyse keynésienne reliant le salaire à la demande globale dans l’économie.
Enfin, la question des différents types de ménages (selon leur propension
moyenne à consommer) et des différents revenus augmentables pour lutter
contre le chômage sera abordée (Comprendre 3).
■ Le Grand Angle (Les inégalités salariales s’accroissent-elles ?) constitue un
approfondissement de la question des différents types de ménages et des varia-
tions différentes des revenus salariaux dans les trente dernières années.

DOSSIER 1 ACTIVITÉS
1 » L’auteur du graffiti a choisi la place de la Sorbonne
Quelles sont les principales pour montrer que les études supérieures (représentées
ici par la Sorbonne, l’université la plus connue en France)
évolutions de l’emploi peuvent conduire à occuper un emploi dit « précaire ».
et du chômage dans les trente 2 » L’évolution du cinéma fait penser que les emplois
sont de plus en plus qualifiés au fil du temps. Les com-
dernières années ? pétences requises pour monter une pellicule à la main
sont moins grandes que celles requises pour créer sur
un écran d’ordinateur un personnage ex nihilo.
DÉCOUVRIR [p. 130-131] 3 » La proportion de salariés dans la population active
a été multipliée par 1,4 entre 1950 et 2006.
Les métamorphoses de l’emploi 4 » De 1975 à 2007, les emplois en France se sont de
Parcours possible : Demander aux élèves de travailler en plus en plus tertiarisés. Il y avait 52,9 % des emplois dans
groupe pour dresser la liste des grandes évolutions de l’em- le secteur tertiaire en 1975 et 74,9 % en 2007. Cette ter-
ploi et du chômage en s’aidant des questions. tiarisation a eu lieu aux dépens des secteurs primaire

36 ❯❯ LE CHÔMAGE : DES COÛTS SALARIAUX TROP ÉLEVÉS OU UNE INSUFFISANCE DE LA DEMANDE ?


et secondaire. La proportion d’emplois dans le secteur recul de la part de la VA nationale liée à l’industrie, la
agricole a été divisée par 3,1 de 1975 à 2007 tandis que montée des emplois tertiaires liée aux phénomènes
la proportion d’emplois dans le secteur industriel (com- d’externalisation.
prenant la construction) a diminué de 15,1 points. 2 » Quand une usine demande à une entreprise privée
5 » Il semblerait que les emplois dits « précaires » et de nettoyer ses locaux, l’usine achète un service de net-
les situations de chômage soient plus fréquents sur le toyage au lieu de le produire elle-même. L’usine contri-
marché du travail (avec 2 millions de chômeurs au sens bue ainsi à faire croître le secteur des entreprises de
du BIT en 2008 contre 0,7 million en 1975). services, c’est-à-dire le secteur tertiaire en général.
3 » Les mutations principales sont la croissance des
emplois tertiaires et la croissance des emplois qualifiés
COMPRENDRE [p. 132-133]
en France dans les trente dernières années.

Parcours possible : Axer sur les questions de calcul en


DOCUMENT 4
absolu et en relatif avec les documents 1 et 4 pour montrer
les évolutions de l’emploi en général et des FPE en particu- 1 » En 2007, en France, sur 100 personnes ayant un
lier. Puis partir sur du qualitatif avec les documents 2 et 3. emploi, environ 12 ont un contrat de travail requérant
moins de 35 heures de travail hebdomadaires. Sur 100
femmes, 30,2 occupent un emploi à temps partiel.
DOCUMENT 1
1 » En 2002, en France, sur 100 actifs, environ 8 recher- 2 » 1982 : (22 670 × 0,054 =) 1 224. 2007 : (25 628 × 0,123
=) 3 152 » Différence : 1 928. L’emploi total a augmenté
chaient activement un emploi sans en avoir un. En 2008,
de 2 958 milliers. Les 2/3 (1 928/2 958) de ces emplois
en France, il y avait 25,9 millions de personnes exerçant
nouveaux ont été des formes particulières d’emploi. (on
une activité professionnelle rémunérée et déclarée.
ne tient pas compte ici des destructions d’emplois)
2 » 1975 : 791. 1984 : 57,4 %. 1993 : 22 852 » 2002 : 51,7 %.
3 » 1982 : (22 670 × 0,092) = 2 086. 2007 : (25 628 × 0,172)
2008 : 49 794. = 4 408. Différence : 2 322 » L’emploi total en France a
3 » Valeurs pour construire le graphique : augmenté de 2 958 milliers. Les 4/5 (2 322/2 958) de ces
emplois nouveaux ont été des emplois à temps partiel.
1975- 1984- 1993- 2002-
1984 1993 2002 2008

Évolution
absolue 358 417 1 949 1 112
(en milliers)

Évolution
1,6 1,9 8,5 4,5
relative (en %) DOSSIER 2
2 500 9 Des coûts du travail élevés sont-ils
2 000
8
7
responsables du chômage ?
6
1 500
5
DÉCOUVRIR [p. 134-135]
4
1 000
3
2
Du travail coûte que coûte
500
1 Parcours possible : Commencer par voir les différents
0 0 coûts du travail dans le monde (doc. 4), voir les craintes
1975-1984 1984-1993 1993-2002 2002-2008 que cela peut susciter (doc. 1, 2 et 3) et montrer que la
Augmentation absolue du nombre d’emplois (échelle de gauche) question du coût du travail doit être dépassée (avec le
Augmentation relative du nombre d’emplois (échelle de droite) résultat étonnant du doc. 5 et de la question 5), ce qui
conduit naturellement au Comprendre.

DOCUMENT 2 ACTIVITÉS
1 » Contrairement aux stéréotypes, les femmes ont tou- 1 » La caricature présente deux points de vue : celui
jours eu des emplois et n’ont jamais été que des femmes
d’un salarié et celui d’un employeur. Pour un salarié,
au foyer. Par exemple, en 1901, sur 100 actifs en France,
l’augmentation des salaires est une bonne nouvelle a
35 sont des femmes.
priori. Mais, dès que l’on prend en compte le point de
2 » 47,5 – 33,5 = 14 points de différence. vue de l’employeur, c’est une mauvaise nouvelle, car
l’employeur va détruire l’emploi du salarié.
DOCUMENT 3 2 » Il est assez logique de penser que les entreprises
1 » Les principales manifestations de la désindustria- préfèrent investir et délocaliser dans les pays où les salai-
lisation ont été : le recul des emplois industriels, le res sont faibles : si elles peuvent vendre au même prix,

❯❯ 37
elles feront plus de profit grâce à la délocalisation car les C’est grâce à ces 216,01 € que le salarié va pouvoir béné-
coûts de transports sont faibles. ficier d’une assurance-chômage s’il perd son emploi,
3 » Il y a une corrélation négative entre le nombre d’une assurance-maladie s’il tombe malade, d’une pen-
d’emplois dans un secteur et les importations des biens sion de retraite quand il arrêtera définitivement d’avoir
produits dans ce secteur. Si les importations d’habits un emploi en raison de son âge.
et de cuir augmentent, il est alors moins nécessaire de 2 » Le coût total du travail pour l’employeur de ce salarié
produire sur le territoire national, et des emplois sont est égal à 1 339,89 €. Il paie en effet le salaire brut égal à
détruits nationalement. 942,86 € et un ensemble de cotisations patronales égal
4 » Le salaire minimum en France est 8 fois plus élevé à 397,03 €.
que celui du Mexique, et le coût du travail en France est 3 » Part des cotisations salariales dans le salaire brut :
9 fois plus élevé (quand on prend en compte le niveau 216,01/942,86 = 22,9 %. Part du salaire net dans le coût
de vie de chaque pays, ce que signifie l’expression « en du travail : 762,21/1 339,89 = 56,9 %.
parité de pouvoir d’achat »).
5 » Les IDE (et donc les délocalisations) sont majori- DOCUMENT 4
tairement réalisées vers des pays industrialisés (où le 1 » Si les salaires ne baissent pas, le chômage persiste.
coût du travail est donc relativement élevé). Par exem- Quand il y a trop d’offre de travail par rapport à la
ple, environ 60 % des IDE français vont aux États-Unis demande de travail, il existe du chômage. Pour réduire le
d’Amérique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique chômage, et donc obtenir l’équilibre du marché du tra-
et en Allemagne. vail, on attend que le prix du travail baisse, c’est-à-dire
que le salaire baisse. Si le salaire ne peut pas baisser pour
cause de salaire minimum, les salariés qui accepteraient
COMPRENDRE [p. 136-137] d’être payés moins ne peuvent pas obtenir d’emploi car
ce n’est pas dans l’intérêt des employeurs de les embau-
Parcours possible : Regarder d’abord la composition cher, et le chômage continue donc d’exister.
du coût du travail (doc. 3), voir comment on peut faire le
coût du travail (doc. 2), puis voir les conséquences que 2 » Un employeur embauche un salarié si ce qu’il pro-
cela a sur les décisions des employeurs (doc. 1 avec ques- duit est supérieur à ce qu’il coûte. Pour les salariés peu
tion de la productivité, doc. 4 avec la question du salaire productifs, ils ne trouvent un emploi que s’ils coûtent
minimum). peu à l’employeur. Par conséquent, avec l’existence d’un
salaire minimum, ce sont les salariés les moins pro-
DOCUMENT 1 ductifs (souvent les moins qualifiés) qui sont les moins
1 » Compte tenu des salaires très faibles en Chine, il est embauchés.
difficile de les concurrencer – ils sont 40 fois inférieurs
à ceux de la France – ; il ne resterait pas d’autre solution
que de réduire fortement nos salaires ou de supprimer
certains de nos emplois directement en concurrence
avec les emplois chinois.
2 » Il est moins cher pour l’entreprise Luxoticca de pro-
duire en Italie qu’en Chine. En effet, le coût d’un pro-
duit dépend du coût du travail, mais aussi du coût des
DOSSIER 3
matières premières et de la productivité des salariés. Or,
la main-d’œuvre chinoise peu qualifiée entraîne beau-
Un niveau insuffisant de demande
coup plus de gaspillage de matières premières, de pertes explique-t-il le chômage ?
de temps, de défauts de fabrication, etc., par rapport à
l’Italie qui dispose d’une main-d’œuvre beaucoup plus
qualifiée. DÉCOUVRIR [p. 138-139]

DOCUMENT 2 Du salaire à la demande


1 » On peut réduire le coût du travail en augmentant les Parcours possible : Partir du document 4 pour voir qu’il
salaires si, dans le même temps, les cotisations sociales y a un choix du salarié entre travailler ou profiter de son
(salariales et patronales) diminuent plus que les salaires temps libre. Montrer que le salaire est alors très important
n’augmentent. pour la consommation (avec les doc. 1 à 3) et donc pour le
2 » Réduire les cotisations sociales permet aux employeurs fonctionnement de l’économie en général (doc. 5).
d’embaucher plus de salariés puisque chaque salarié
coûte moins cher. En France, les réductions de cotisations ACTIVITÉS
sociales auraient créé entre 125 000 à 560 000 emplois. 1 » Par la négociation collective, elle-même enclenchée
par une forte grève.
DOCUMENT 3 2 » Une augmentation des salaires a différents enjeux.
1 » Ce salarié perçoit un salaire brut de 942,86 €, c’est- Pour les salariés, l’augmentation des salaires permet de
à-dire qu’il reçoit cette somme totale à laquelle est sous- maintenir sa consommation malgré l’augmentation du
traite 216,01 € servant à financer différentes assurances. coût de la vie. Pour les pouvoirs politiques, cette capa-

38 ❯❯ LE CHÔMAGE : DES COÛTS SALARIAUX TROP ÉLEVÉS OU UNE INSUFFISANCE DE LA DEMANDE ?


cité à consommer est un bon signe puisqu’il permet aux 3 » Sans réduction des inégalités, une hausse des bas
entreprises nationales de continuer à vendre sans avoir revenus peut avoir le même effet : si l’ensemble des salai-
à exporter, ce qui alimente donc la croissance écono- res supplémentaires est consacré à la consommation, les
mique chinoise. entreprises vont à avoir intérêt à produire plus et donc
3 » Le salaire brut représente les revenus du salarié aux- à embaucher plus.
quels s’ajoutent les cotisations salariales payées par le
salarié (et qui sert à l’assurer contre différents risques). DOCUMENT 3
Un salarié peut consommer plus suite à l’augmentation 1 » Pour relancer la production, on peut envisager d’aug-
des salaires si cette augmentation a lieu au niveau du menter les investissements (c’est-à-dire les achats de
salaire brut et si cette augmentation est supérieure à capital fixe) : les entreprises qui investissent incitent les
l’augmentation des prix. entreprises produisant les biens de production à pro-
4 » En travaillant plus, le salaire peut augmenter mais duire plus. On peut aussi augmenter les revenus des
on perd du temps pour son entourage et ses loisirs. En ménages : les ménages qui consomment incitent les
travaillant autrement, un salarié peut produire plus entreprises produisant les biens de consommation à
dans le même temps, et l’entreprise peut aussi aug- produire plus.
menter son salaire. 2 » Il est préférable d’augmenter les revenus dispo-
5 » Si les salaires baissent, le risque est que le chômage nibles des ménages ayant la plus forte propension à
augmente. En effet, avec une baisse des salaires, les sala- consommer pour relancer l’économie. Relancer l’éco-
riés peuvent moins consommer, ce qui incite les entre- nomie signifie augmenter la production. Pour que les
prises à produire moins et donc à licencier. entreprises augmentent la production, il faut qu’elles
aient intérêt à produire plus, donc il faut que les indivi-
dus consomment. Or, ceux qui augmentent le plus leur
COMPRENDRE [p. 140-141] consommation quand leurs revenus augmentent sont
ceux qui ont une forte « propension à consommer ». Ce
Parcours possible : Partir de l’analyse keynésienne du sont donc leurs revenus qu’il faut augmenter pour relan-
document 1, puis voir les différents canaux pour relancer
cer l’économie.
la demande avec le document 3. La question des différents
types de ménages consommant peut être abordée avec
les documents 2 ou 4. DOCUMENT 4
1 » La prime pour l’emploi est une réduction d’impôt
DOCUMENT 1 pour les travailleurs à temps plein aux salaires les moins
1 » Pour un employeur seul, baisser les salaires permet importants. Les revenus de transfert et les pensions sont
de réduire ses coûts et de conserver les emplois. En dimi- des revenus accordés par les pouvoirs publics pour des
nuant ses coûts, l’employeur augmente ses profits : il a raisons d’assurance ou d’assistance. Les revenus du
donc tout intérêt à conserver les emplois de ses salariés patrimoine et les revenus d’indépendants sont des reve-
puisqu’il augmente les profits en les employant. nus liés à la possession de capital (entreprise, immeuble,
actions, etc.). Les salaires sont des revenus liés à la vente
2 » Pour une économie dans son ensemble, baisser les
de la force de travail.
salaires réduit la consommation et crée du chômage. En
diminuant les salaires, les salariés peuvent dans l’en- 2 » Les 10 % d’individus au plus bas niveau de vie tirent
semble moins consommer : ils consomment moins, ce 40 % de leurs revenus (avant PO = prélèvements obliga-
qui incite les entreprises à produire moins, et donc à toires) de leurs revenus de transfert, 30 % de leurs salaires
licencier (puisque des salariés sont désormais inutiles et 20 % de leurs pensions de retraite. Les autres revenus
dans les entreprises). C’est un cercle vicieux. sont marginaux. Les 10 % d’individus au plus haut niveau
de vie tirent 48 % de leurs revenus (avant PO) de leurs
DOCUMENT 2 salaires, 20 % de leurs pensions de retraite, 20 % de leurs
1 » Après la réduction des inégalités de revenu (15 fois revenus du patrimoine et 20 % de leurs revenus d’indé-
plus important avant, 2,5 fois après), il y a une réduction pendants. Les 10 % d’individus au plus bas niveau de
des inégalités de consommation (9 fois plus importante vie peuvent donc survivre grâce à l’aide importante des
avant, 1,5 fois après), la richesse totale dans le pays est pouvoirs publics tandis que les 10 % d’individus au plus
la même mais la consommation totale est différente (1,2 haut niveau de vie sortent du lot grâce à des revenus
fois plus importante). importants du capital et du travail.
2 » Si la consommation augmente, les entreprises vont 3 » Les pouvoirs publics peuvent aider les ménages à la
avoir intérêt à produire plus : il y aura donc plus de pro- plus forte propension à consommer en augmentant la
duction. Pour pouvoir produire plus, les entreprises vont prime pour l’emploi, les revenus de transfert, ou en inci-
avoir intérêt à embaucher des salariés : le chômage va tant les entreprises à augmenter les salaires de salariés ou
donc se réduire. à embaucher davantage dans cette catégorie.

❯❯ 39
GRAND ANGLE autrement il limite les très bas salaires. En revanche, il
n’a pas d’effet sur l’écart avec les plus hauts salaires.
Les inégalités salariales 3 » L’hôtellerie-restauration favorise les bas salaires pour
2 raisons : ce secteur exige (en partie) du personnel peu
s’accroissent-elles ? [p. 142-143] qualifié (nettoyage, serveur…) en grand nombre, donc
à rémunération horaire faible ; d’autre part, même lors-
» Des hauts salaires que le salaire horaire n’est pas faible, le salaire mensuel
toujours plus hauts ? peut l’être car ce secteur recourt beaucoup au travail à
temps partiel.
1 » En 2008, le PDG de Vallourec a touché un salaire de
4 » Le RSA fusionne le RMI avec 2 autres allocations :
16,12 M€, l’équivalent de 1192 années de SMIC, fixé à
l’allocation pour parent isolé et une nouvelle allocation
15 000 € annuel. Les rémunérations des dirigeants et
versée à ceux qui percoivent des salaires trop faibles.
cadres supérieurs se sont envolées ces dernières années,
D’autre part, il est aussi versé à ceux qui perçoivent des
allant jusqu’à représenter plusieurs centaines de fois ce
revenus faibles (les « travailleurs pauvres »).
que gagnent les salariés de base.
2 » Elles sont restées stables en moyenne depuis 50 ans
et ont même baissé dans les années 1980-1990 (mais
dans le même temps, le chômage augmentait). QUESTION DE SYNTHÈSE
1 » Envolée des plus hauts salaires —> baisse de la pro-
3 » Contradictoire est trop fort car ils ne portent pas
sur les mêmes données. Ils soulèvent en tous les cas pension à consommer de ces salariés et donc baisse glo-
un paradoxe : y a-t-il hausse ou baisse des inégalités de bale de la consommation, donc de l’activité économique
salaire entre smicards et hauts revenus ? et par suite de l’emploi. Toutefois, impact global limité
car cela ne concerne qu’une fraction infime de salarié
4 » L’indice du salaire des 0,01 % les mieux payés en et donc des montants faibles.
France est passé de 100 en 1998 à 168,9, ce qui repré-
sente une hausse de 68,9 %. Tandis que dans le même 2 » Hausse continue du SMIC —> maintien du pouvoir
temps, l’indice du salaire des 90 % les moins rémunérés d’achat des salariés les moins aisés ; donc effet inverse au
est resté globalement le même. Globalement les inéga- précédent —> exclusion des jeunes (et des moins quali-
lités peuvent donc avoir très peu évolué entre les 90 % fiés) de l’emploi, donc développement du chômage pour
voire les 95 % de la population salariée française ; ce n’est ces catégories. Tout se passe comme si en maintenant le
que si on affine l’analyse au 1 % (et au-delà) les mieux pouvoir d’achat pour les travailleurs en place, on créait
rémunérés qu’on observe un accroissement vertigineux des chômeurs supplémentaires, donc —> une baisse
des inégalités. de la consommation globale venant annuler les effets
précédents.

» Quid des bas salaires ? 3 » Développement des salariés pauvres à cause de la


multiplication des emplois à temps partiel —> impact
1 » L’instauration du SMIC conduit les entrepreneurs sur la nature de l’emploi (développement des emplois
à embaucher des salariés dont la productivité est au précaires) et sur son volume : salariés à faible pouvoir
moins égale à ce salaire, sinon ils embauchent à perte. d’achat et donc à demande faible, ce qui a un impact
Les salariés dont la productivité est inférieure au SMIC négatif sur l’activité économique
(les moins qualifiés et donc aussi les jeunes) risquent 4 » Création du RSA —> favorise le retour à l’emploi :
d’être évincés du marché du travail. permettrait de sortir des trappes à inactivité (contrai-
2 » Le SMIC atténue les inégalités de salaires au bas de rement au RMI précédent) et soutiendrait la demande
la hiérarchie, du fait notamment de son niveau élevé. Dit globale.

40 ❯❯ LE CHÔMAGE : DES COÛTS SALARIAUX TROP ÉLEVÉS OU UNE INSUFFISANCE DE LA DEMANDE ?


CHAPITRE
9 Comment devenons-nous
des acteurs sociaux ? [p. 145-160 du manuel]

➝ Rappel des objectifs


du programme : « On montrera
Ce chapitre est découpé en quatre thèmes, l’enseignant pourra procéder à des
choix de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
que la famille et l’école jouent
■ Le dossier 1 (Quelle est l’influence de la famille dans la socialisation des
chacune un rôle spécifique dans
jeunes ?) invite dans un premier temps à réfléchir au rôle de la famille, dans la
le processus de socialisation des
transmission de normes et de valeurs auprès des jeunes, notamment en matière
jeunes. On prendra en compte
de rôles genrés et de pratiques culturelles.
le caractère différencié de ce
processus en fonction du genre et ■ Le dossier 2 (Quel est le rôle de l’école dans la transmission de normes et
du milieu social ». de valeurs aux jeunes ?) est lui centré sur le rôle socialisateur de l’institution

➝ Notions : Socialisation,
normes, valeurs.
scolaire, tant du point de vue des orientations différenciées selon le genre, que
des normes comportementales qu’elle impose plus ou moins explicitement, et
qui comportent un biais favorable aux enfants des classes supérieures.
■ Le dossier 3 (Quelles instances de socialisation au sein de l’école ?) traite
enfin du rôle des autres instances de socialisation, notamment les médias et
les groupes de pairs, et de la manière dont elles rentrent en interaction avec les
précédentes, notamment au sein même de l’école.
■ Le Grand Angle (Pourquoi si peu de femmes aux postes de pouvoir ?) aborde
une des implications de la socialisation genrée, à travers la sous-représentation
des femmes aux postes de direction politique ou économique.

tuelles supérieures sont obèses, contre 7,9 % de ceux dont


le père est ouvrier non qualifié, soit près de 6 fois plus.
DOSSIER 1 4 » Le choix du prénom n’est pas totalement libre car
Quelle est l’influence de la famille il suit en fait des logiques sociales assez fortes, notam-
ment en fonction du milieu social d’appartenance. Cela
dans la socialisation des jeunes ? peut paraître étonnant car les parents ont l’impression
de faire ce choix en toute liberté et qu’il s’agit d’un acte
« gratuit ». Donner à son enfant un prénom rare ou « dis-
DÉCOUVRIR tingué » ne coûte pas plus cher.
[p. 146-147]
5 » On n’offre généralement pas les mêmes jouets aux
« Avoir » et « être » garçons et aux filles. Or, cela peut influencer largement
leurs rôles futurs, par exemple en orientant les garçons
une conjugaison subtile vers des métiers considérés comme « virils » (armée,
Parcours possible : on peut notamment utiliser les docu- police, etc.), et en préparant les filles aux tâches domesti-
ments 1, 2 et 4 pour montrer, par une discussion collective, ques (soin aux enfants avec les poupées, dînette, etc.).
que les goûts sont étroitement associés aux différentes
couches sociales. Le document 5 invite quant à lui à initier
la réflexion sur la socialisation genrée. COMPRENDRE [p. 148-149]
Parcours possible : le document 3 permet de faire le
ACTIVITÉS
constat statistique de la transmission différenciée des
1 » De par la tenue de ses membres ou l’activité qu’ils pratiques culturelles selon les catégories sociales, tandis
pratiquent, la famille du premier document semble que les documents 1 et 2 invitent à s’interroger sur les
appartenir à un milieu modeste, tandis que les jeunes mécanismes de socialisation de genre.
de la seconde photo paraissent au contraire issus de
familles favorisées. DOCUMENT 1
1 » Les différences de comportement et de préférences
2 » Le mini-golf semble davantage pratiqué dans les entre filles et garçons semblent tenir largement à une
milieux populaires, et la musique classique prisée dans différence de traitement dès le plus jeune âge.
les plus privilégiés.
2 » Les parents vont jouer un rôle déterminant dans
3 » L’excès de poids est plus fréquent dans les milieux cette construction des identités de « genre » en nourris-
modestes : par exemple, d’après l’INSEE en France en 2007, sant des attentes différentes envers leurs filles et garçons,
seuls 1,4 % des enfants de cadres et professions intellec- en leur offrant des jouets ou des vêtements différents,

❯❯ 41
en les félicitant pour des comportements distincts, en ACTIVITÉS
jouant à des jeux différents avec eux, etc. 1 » Ces exemples renversent les stéréotypes habituels
qui associent l’activité de pilote de chasse aux hommes,
DOCUMENT 2 et le travail domestique aux femmes.
1 » C’est par l’imprégnation, en l’emmenant avec lui et
2 » D’après l’INSEE en France en 2006, 99,4 % des
en suscitant l’envie de l’imiter, bien plus que par ce qu’il
assistant(e)s maternel(le)s étaient des femmes et
dit, que Gondet va transmettre son amour du football
les 10 professions comportant la plus grande part de
à son fils.
femmes regroupent 28,7 % des emplois occupés par les
2 » Au-delà de l’activité sportive, c’est une certaine femmes.
conception de la « virilité » et des valeurs associées, notam-
3 » Ces métiers sont des métiers de service occupant
ment l’envie de gagner à tout prix, qui est transmise.
souvent une position inférieure dans la hiérarchie des
entreprises, moins reconnus socialement et souvent liés
DOCUMENT 3 au travail domestique auquel sont davantage associées les
1 » D’après l’INSEE, en France en 2000, 52 % des adultes femmes (soin des autres, tâches administratives, etc.).
de plus de 15 ans dont le père était cadre ou profession
4 » On constate que les filles sont surreprésentées dans
libérale sont allés au musée quand ils avaient entre 8 et
les filières littéraires et de sciences humaines, et sous-re-
12 ans, contre 11 % des enfants d’ouvriers.
présentées dans les filières scientifiques. Elles ne consti-
2 » Les activités culturelles des enfants semblent dépen- tuent par exemple que 40 % des élèves de la terminale
dre de leur milieu social d’appartenance puisque, selon S au lycée, et moins de 10 % de ceux des terminales STI,
l’INSEE, par exemple, les enfants de cadres étaient pres- mais près de 65 % des élèves de terminale ES et STG.
que deux fois plus nombreux à être allés au cinéma entre
5 » Les scientifiques ont cherché à montrer que les cer-
8 et 12 ans que les enfants d’ouvriers (54 % contre 31 %).
veaux des femmes et des hommes étaient différents car
3 » La pratique ou non d’une activité culturelle pendant cela permettait notamment de justifier les inégalités de
l’enfance est aussi un facteur important sur les pratiques traitement entre les unes et les autres, notamment dans
à l’âge adulte. Par exemple, les enfants d’ouvriers ayant la division du travail.
exercé au moins une activité artistique dans leur enfance
sont plus nombreux à l’âge adulte en proportion que les
enfants de cadre à se rendre au musée (39 % contre 36 %). COMPRENDRE [p. 152-153]
DOCUMENT 4 Parcours possible : choisir entre les documents 1, 2 ou 3
pour mettre en évidence le rôle normatif de l’école, avant
1 » Dans les familles aisées, les parents ont tendance
d’étudier le document 4 qui souligne la marge de manœu-
à privilégier le dialogue et la persuasion plutôt que les
vre dont disposent cependant les élèves pour composer
punitions avec leurs enfants, contrairement aux familles avec ces règles.
populaires.
2 » Cela a pour conséquence d’encourager davantage DOCUMENT 1
l’autonomie et la créativité dans les premières, et l’obéis- 1 » Les consignes du début du XXe siècle tenaient essen-
sance et l’adaptation aux contraintes chez les enfants tiellement à des questions d’hygiène, tandis que les
des secondes. règlements actuels portent davantage sur l’attitude vis-
à-vis des autres. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit cepen-
dant d’orienter les comportements des élèves.
2 » Ces consignes servent à mieux faire intérioriser
ces règles aux élèves, en leur donnant une justification
DOSSIER 2 (qu’ils peuvent demander) et en les invitant à les diffuser
autour d’eux.
Quel est le rôle de l’école 3 » Les examens servent aussi à discipliner les étudiants,
dans la transmission de normes en les forçant à travailler et à être attentif en cours pour
les réussir, mais aussi en détournant leur attention des
et de valeurs aux jeunes ? conditions dans lesquelles ils étudient.

DOCUMENT 2
DÉCOUVRIR [p. 150-151] 1 » La « norme scolaire » désigne l’ensemble des règles
explicites ou implicites en vigueur au sein de l’école, et
Les filles pompiers qui définissent le rôle du « bon » élève.
et les garçons infirmiers 2 » L’échec scolaire des jeunes de milieux populaires
Parcours possible : on pourra travailler sur les documents tient, selon P. Willis, en grande partie à la contradiction
1 et 2 pour faire le constat des stéréotypes de genre, avant entre cette « norme scolaire » et les valeurs mises en avant
d’étudier le document 3 ou 4 afin de s’interroger sur les dans leur milieu social d’origine, comme l’indocilité ou
mécanismes de leur construction. la valorisation du travail manuel.

42 ❯❯ COMMENT DEVENONS-NOUS DES ACTEURS SOCIAUX ?


3 » Cette inadaptation et la situation d’échec qu’elle crée 2 » La caricature vient contester l’idée que les enfants
placent ces jeunes hommes dans une situation humi- seraient plus influençables que les adultes, tandis que le
liante, notamment à l’égard des filles et des jeunes de graphique du doc.2 vient montrer que, contrairement à
milieux privilégiés, ce qui peut les conduire à commettre ce que l’on croit, les adolescents sont ceux qui passent le
des violences à l’encontre de ces derniers. moins de temps devant la télévision, et non l’inverse.
3 » Les jeux vidéo peuvent notamment permettre aux
DOCUMENT 3
élèves en « échec » scolaire de retrouver confiance en
1 » Les enseignants et conseillers d’orientation peuvent eux et de développer des compétences utiles au travail
peser sur les « choix » des filles et des garçons en leur scolaire (réflexion, etc.).
prodiguant des conseils différents, ou inversement en
les désincitant à faire des choix contraires à leur identité 4 » Les jeunes portent en quelque sorte déjà un uni-
de genre. forme puisqu’ils suivent une certaine mode vesti-
mentaire (ici la casquette à l’envers, les pantalons et
2 » Il est difficile aux garçons ou aux filles de choisir
sweat-shirts larges, etc.).
une orientation contraire à leur identité de genre car ils
y sont alors en minorité et doivent soutenir au mieux 5 » Alors qu’elles en sont théoriquement bannies par
l’étonnement, au pire les moqueries ou les réprobations la loi, les marques sont présentes à l’école dans les
de leur entourage. manuels, les distributeurs de boissons ou de confiseries,
mais aussi et surtout sur les vêtements et accessoires des
DOCUMENT 4 élèves (et parfois des enseignants !).
1 » Les élèves peuvent suivre scrupuleusement les consi-
gnes que leur donnent les enseignants, au contraire s’y
opposer frontalement, mais aussi apprendre à « jouer » COMPRENDRE [p. 156-157]
avec celles-ci, en donnant l’apparence de s’y conformer
Parcours possible : on pourra utiliser le document 1 comme
tout en fournissant le travail minimal.
un exercice pour faire le point, et travailler sur les documents
2 » Les élèves dociles se voient récompenser par 3 et 4 pour montrer la force de l’influence des pairs, mais
de bonnes notes – des bons points dans les petites clas- aussi les marges de manœuvre que les médias offrent aux
ses – , des félicitations et un comportement bienveillant jeunes vis-à-vis des modes de socialisation traditionnels.
de la part de leurs enseignants, tandis que les élèves qui
se comportement « mal » ou refusent de travailler vont DOCUMENT 1
être sanctionnés par de mauvaises notes, des répriman- 1 » La sociabilité des adolescents passe par des activités
des, des heures de colle ou des devoirs supplémentai- partagées : discussions, cours, sport ou jeux vidéo, mais
res, voire une exclusion temporaire ou définitive de aussi par des moyens de communication à distance :
l’établissement. téléphone portable ou Internet.

Agents participant à
Mode Type
la socialisation
de transmission de sanction
de Grégoire
DOSSIER 3 Son père Dispute Négative
Marques
Quelles instances de socialisation Sa copine
d’affection
Positive

au sein de l’école ? Le CPE Réprimandes Négative


Froncement
Le surveillant Négative
de sourcils

DÉCOUVRIR [p. 154-155]


Le prof
d’histoire
Bonne note Positive

À l’école des écrans Maella


Marques
d’admiration
Positive

et des marques La prof d’anglais Réprimande Négative


Reconnaissance
Parcours possible : choisir entre le document 1 et 2 qui
Ses potes comme Positive
montrent que les enfants ne sont pas les seuls ni les plus un des leurs
exposés à l’influence de la télévision, puis entre les docu-
ments 4 et 5 qui montrent qu’en dépit des principes, l’école DOCUMENT 2
n’est pas à l’abri des marques.
1 » Les instances de socialisation présentes dans ce dessin
ACTIVITÉS sont l’école (représentée par l’enseignant) et les pairs.
1 » La télévision est souvent accusée de rendre les spec- 2 » Elles s’opposent ici dans le fait que le téléphone est
tateurs passifs, de diminuer leurs capacités de jugement interdit en cours tandis que les amis exigent qu’on soit
et de leur transmettre des idées fausses, toutes choses toujours joignable. Ici, ce sont les normes du groupe de
contraires aux attentes de l’institution scolaire. pairs qui s’imposent sur celles de l’école.

❯❯ 43
DOCUMENT 3 3 » L’intégration des femmes dans le champ politique
1 » Selon l’auteur, ce sont les pairs, c’est-à-dire les autres est freinée par les partis politiques, qui distribuent l’es-
élèves, qui exercent l’influence la plus forte sur les com- sentiel des positions de pouvoir et sont réticents à leur
portements des lycéens. intégration, mais aussi par la répartition des tâches
domestiques au sein du foyer, dont elles doivent sup-
2 » Ne pas respecter ces « règles » plus ou moins tacites porter la majeure partie.
fait courir un risque d’exclusion et de marginalisation.
4 » Cette loi a pu être critiquée car elle oblige les partis
3 » Les devoirs de porter des vêtements à la mode, de
à présenter une certaine proportion des femmes indé-
suivre les résultats de foot, de connaître tel ou tel clip
pendamment de leurs compétences, et peut ce faisant
ou encore de marquer une certaine distance au travail
faire peser un doute quant à celles-ci, même si elles les
scolaire constituent d’autres exemples de « codes de
présentent. En cherchant à lutter contre une inégalité, on
culture adolescente ».
risque ainsi de renforcer une différence dans les repré-
sentations, et certains préconisent au contraire d’agir
DOCUMENT 4 sur des facteurs plus « profonds ».
1 » Les médias peuvent transmettre d’autres normes ou
valeurs que celles que la famille ou l’école s’efforcent
d’inculquer, notamment en fournissant d’autres modè- » Dans les entreprises,
les de comportement et en donnant accès à des œuvres
culturelles différentes de celles prescrites par ces deux
la direction reste largement
instances de socialisation. masculine
2 » Les nouveaux médias peuvent même renverser le 1 » La ségrégation verticale désigne la sous-représentation
sens habituel de la socialisation en faisant en sorte que des femmes aux niveaux de hiérarchie supérieurs des entre-
ce soient les enfants qui fassent découvrir des œuvres prises (et leur surreprésentation aux bas niveaux), tandis
ou des pratiques à leurs parents qui ne savent pas néces- que la ségrégation horizontale renvoie à leur concentration
sairement les utiliser aussi bien qu’eux. Ils permettent dans certains postes, à niveau hiérarchique égal.
aussi aux adolescents d’échapper au contrôle de leurs
parents car ils peuvent être autant des outils de travail 2 » Le « plafond de verre » désigne les obstacles invisibles
que de loisir. qui empêchent certaines catégories de salariés, comme
les femmes, d’accéder malgré leurs compétences à des
fonctions de responsabilité dans les entreprises ou les
administrations.
3 » (4 276 – 3 268)/3 268 × 100=30,8%. Selon l’INSEE
en France en 2007, les salaires nets à temps plein des
hommes cadres sont en moyenne supérieurs de 30,8 %
GRAND ANGLE à ceux des femmes cadres, ce qui est plus élevé encore
que dans les autres catégories de salariés.
Pourquoi si peu de femmes 4 » On constate que plus le nombre d’enfants augmente
aux postes de pouvoir ? [p. 158-159] et plus le temps de travail domestique global augmente,
mais ce sont les femmes qui assument l’essentiel de cette

» Le difficile partage augmentation, ce qui élève encore la part déjà majori-


taire de ces tâches qu’elles assurent.
des responsabilités politiques
1 » La part des femmes parmi les candidats aux élec-
tions législatives entre 1958 et 2007 est passée de 2,5 % QUESTION DE SYNTHÈSE
à 42 %, soit une augmentation de 39,5 points, et une Il s’agit dans un premier temps, à partir des documents
multiplication par plus de 16, tandis que leur part parmi 1, 4 et 5, d’établir le constat du faible accès des femmes
les élu(e)s est passée de 1 à 18 %, soit une hausse de 17 aux postes de responsabilité, tant dans la sphère poli-
points ou une multiplication par 18 (mais il faut nuan- tique que professionnelle, et qui se traduit notamment
cer l’ampleur de cette augmentation par les très faibles sur le plan salarial. Dans un second temps, il s’agit de
valeurs initiales). relier ces constatations à la socialisation genrée et ses
2 » La sphère politique est associée à des valeurs jugées conséquences, autrement dit à l’assignation des femmes
« masculines », comme le pouvoir, le prestige, la violence à la sphère domestique et à des comportements « natu-
et l’affrontement, ce qui amène à exclure les femmes de ralisés » : passivité, douceur et docilité. On pourra en
celle-ci, car leur « douceur » supposée en serait pervertie, ouverture s’interroger sur des dispositifs comme la loi
et que leur place « naturelle » serait au foyer. Ce faisant, sur la parité, qui si elle cherche à traiter le problème, ne
leurs intérêts ne sont pas ou mal représentés. s’attaque cependant pas réellement à ses « racines ».

44 ❯❯ COMMENT DEVENONS-NOUS DES ACTEURS SOCIAUX ?


CHAPITRE
10 Comment expliquer les
différences de pratiques
culturelles ? [p. 161-171 du manuel]

➝ Rappel des objectifs du


programme : « On mettra en évi-
Ce chapitre est découpé en 2 thèmes, l’enseignant pourra procéder à des choix
de documents dans chaque dossier sans perdre en cohérence :
dence la répartition sociale des
■ Le dossier 1 (Les pratiques culturelles et les loisirs sont-ils différents selon
choix culturels et des pratiques
les groupes sociaux ?) vise d’abord à poser la différence entre loisir et pratique
de loisirs et on s’interrogera sur
culturelle ainsi qu’à suggérer par le biais de statistiques qu’ils se répartissent
les facteurs qui l’expliquent. On
différemment selon les groupes sociaux (Découvrir 1). Les élèves auront ensuite
pourra réinvestir des notions déjà
l’occasion d’analyser les causes de ces différences. Ce sera l’occasion de reve-
étudiées à propos du thème de la
nir sur la notion de socialisation mais aussi d’introduire le concept de capital
consommation. »
culturel (Comprendre 1).
➝ Notions : Culture, culture
de masse. ■ Le dossier 2 (Assiste-t-on à une homogénéisation des pratiques culturelles
sous l’effet d’une « culture de masse » ?) évoque certains grands produits cultu-
rels afin d’introduire à la fois la notion de culture de masse et celle d’industrie
culturelle (Découvrir 2). Le Comprendre 2 permet d’alimenter le débat actuel
sur l’uniformisation culturelle. Il revient en outre sur l’émergence historique
d’une culture de masse.
■ Le Grand Angle (Le cinéma, d’Hollywood à Bollywood) présente un exemple
concret de massification de la culture dans un pays, en même temps qu’il permet
de nuancer l’idée d’homogénéisation culturelle liée à la mondialisation.

2 » Globalement, ce sont des publics assez différents.


DOSSIER 1 Le concert reggae va plutôt attirer un public jeune et
populaire, tandis que les concerts de musique classique
Les pratiques culturelles sont « réservés » à une élite, culturelle, cette fois.
et les loisirs sont-ils différents 3 » Le sport (doc. 1) est une pratique de loisir, tandis
que les concerts correspondent à des pratiques cultu-
selon les groupes sociaux ? relles, puisque ces dernières désignent les pratiques des
individus qui concernent la culture, au sens d’activité
intellectuelle de connaissance.
DÉCOUVRIR [p. 162-163]
4 » Les jeunes sont nettement de plus grands utilisateurs
Dis-moi ce que tu aimes des écrans d’ordinateurs et de jeux vidéo. Par ailleurs,
lorsque le niveau de diplôme augmente, la télévision est
et je te dirai pourquoi… de moins en moins regardée, alors que c’est l’inverse
Parcours possible : Se concentrer sur les images (doc. 1 et pour les « nouveaux écrans ». Cela se vérifie évidemment
2) et effectuer l’analyse de données statistiques lors du lorsqu’on se base sur la PCS (ouvrier/cadre). Cette oppo-
« comprendre » qui suit. sition ouvrier/cadre se retrouve au niveau de la lecture
(doc. 4), les premiers lisant beaucoup moins que les
ACTIVITÉS seconds.
1 » Le golf passe dans l’imaginaire populaire pour un 5 » En France en 2008, 25 % des personnes dont le
sport huppé, réservé à une élite aisée. Son univers y chef de ménage est employé sont allées à un concert
contribue : terrains hyperentretenus, ambiance de de musique classique au moins 3 fois par an. La même
calme, club à accès limité, tenue correcte exigée… Le année, 40 % des personnes dont le chef de ménage est
kick-boxing au contraire renvoie aux catégories popu- cadre ou PIS sont allés au théâtre au moins 3 fois par an.
laires et à leurs traits culturels associés : défoulement, On constate que la fréquentation de ces lieux culturels
violence, force… dépend fortement de la PCS d’appartenance.

❯❯ 45
pratiques culturelles, toutes convergentes en terme de
COMPRENDRE [p. 164-165] légitimité.
Parcours possible : si les documents statistiques ont déjà 3 » Lahire donne l’explication de la mobilité sociale :
été vus dans le « découvrir », laisser de côté le document 1
certains membres de catégories supérieures peuvent
et se focaliser sur l’explication des différences de pratiques
provenir de milieu plus populaire, ce qui explique leur
culturelles (doc. 2 à 4).
attirance pour des pratiques qui leur paraissent malgré
DOCUMENT 1 tout familières. Autre explication (sans doute moins
1 » En France en 2008, 17 % des personnes dont le chef de convaincante) : le besoin, même pour les plus dotés
ménage est cadre ou PIS ne sont jamais allés à une expo- en capital culturel, de se divertir via des pratiques plus
sition temporaire de peinture ou de sculpture, contre populaires. Autre explication possible : la diversité des
63 % pour ceux issus d’un ménage d’agriculteur. instances de socialisation auxquelles sont confrontés les
individus au cours de leur vie, qui génère des centres
2 » Les personnes qui, de loin, n’ont que peu ou jamais d’intérêts pas forcément homogènes.
fréquenté les lieux culturels évoqués sont celles issues
d’abord des ménages ouvriers puis employés et agri-
DOCUMENT 4
culteurs (chiffres les plus élevés), et ce quel que soit
le lieu culturel considéré. Inversement, les personnes 1 » Oui, Céline s’intéresse aux spectacles de danse (elle
issues d’un ménage cadre sont peu à ne jamais les avoir fréquente la Maison de la danse), ce qui est une pratique
fréquentés. qui intéresse des personnes souvent relativement bien
dotées en capital culturel, ce qui n’est pas le cas de son
3 » Le groupe qui dispose sans doute le plus de ressour-
milieu familial.
ces financières est celui des artisans, commerçants, chefs
d’entreprise. Pourtant ce n’est pas celui qui fréquente le 2 » Ici, c’est clairement la socialisation secondaire, et
plus les lieux considérés, puisque ce sont les cadres et plus précisément le groupe de pairs issu du monde pro-
dans une certaine mesure les professions intermédiaires. fessionnel qui lui a transmis ce goût pour la danse.
Cela tient au capital culturel dont disposent ces profes-
sions Certes, les groupes les moins aisés (employés et
ouvriers) fréquentent moins ces lieux, mais les agricul-
teurs aussi. Or dans leur cas ce n’est pas essentiellement
pour des raisons pécuniaires mais à cause de leur mode
de vie (rural) imposé par leur profession ainsi que leur
capital culturel. DOSSIER 2
DOCUMENT 2 Assiste-t-on à une
1 » Les catégories sociales ne vont pas toutes avec la
même fréquence au musée. On peut observer que certai-
homogénéisation des pratiques
nes y vont bien plus que d’autres, alors même que le prix culturelles sous l’effet
d’entrée est relativement faible et qu’il existe des aides
pour les plus défavorisés financièrement (tarif préféren- d’une « culture de masse » ?
tiel pour les jeunes, chômeurs, familles nombreuses…).
Si l’argent n’est pas le critère explicatif premier, c’est que
les musées supposent de la part des visiteurs un inté- DÉCOUVRIR [p. 166-167]
rêt, une disposition pour la culture, ainsi qu’un certain
nombre de références culturelles, autant d’éléments qui Une déferlante
composent le capital culturel.
de produits culturels
2 » Cela « va de soi » parce qu’il s’agit d’une disposition
Parcours possible : privilégier les 3 premiers documents,
intériorisée au cours de la vie (et souvent depuis le plus
plus accessibles, pour montrer l’influence culturelle des
jeune âge) qui donne l’impression à l’individu d’être
pays développés.
naturelle, spontanée, émanant de son propre gré. En
réalité elle est conditionnée socialement (par la famille,
ACTIVITÉS
les pairs…) sans que l’individu qui l’intériorise petit à
petit ne s’en rende compte. 1 » Ils ont tous été produits sans exception dans des stu-
dios américains (ou en tous les cas installés aux États-
DOCUMENT 3 Unis, car certains de ces studios sont détenus par des
fonds non états-uniens).
1 » Culture légitime : touche une minorité plutôt aisée
et intellectuelle ; dimension non utilitaire ; suppose des 2 » Ici il s’agit des normes d’habitation et de décora-
efforts, de la concentration, des références culturelles. tion des logements. Ikea contribue à ce que les intérieurs
Culture illégitime : concerne la majorité de la population des logements se ressemblent partout où l’entreprise
(est populaire) ; dimension festive ; est facile d’accès. est installée.
2 » Oui et non : il ne conteste pas l’évidence statistique 3 » Produit de masse car accessible à tous, succès popu-
des doc. 1 et 2 précédents. Il conteste l’idée que dans laire, tirage en nombre. Culture spécifique d’un seul
un milieu social, on ne pratiquerait qu’un seul type de pays, non occidental, le Japon.

46 ❯❯ COMMENT EXPLIQUER LES DIFFÉRENCES DE PRATIQUES CULTURELLES ?


4 » En reproduisant par exemple certains monuments parce que cette pratique a été réadaptée selon les traits
célèbres d’une région, d’un pays, les parcs d’attrac- culturels indiens.
tion donnent une image caricaturale, stéréotypée de la 3 » Car le cricket indien est bien issu de la rencontre
culture d’un pays. prolongée de deux cultures (britannique et indienne).
5 » [Question difficile, faite pour susciter le débat]. En l’occurrence, l’issue en a été une synthèse culturelle
C’est la peur, des élites intellectuelles notamment, que nouvelle (culture hybride).
la culture devienne une simple marchandise (ce que
suggère l’image), mais aussi gagne en vulgarité (ce que DOCUMENT 4
suggère le titre du doc.), c’est-à-dire ne nécessite plus 1 » La frise commence au milieu du XIXe siècle. À placer :
d’effort, de référence intellectuelle, de travail de l’esprit 1863 : presse de masse. 1867 : Expo universelle. 1891 :
(cf. la critique de la télévision ou de la musique de varié- Paris-Brest. 1895 : Cinéma. Autour de 1900 : café-concert
tés). Il s’agit donc aussi de la peur de l’effacement de puis music-hall. 1903 : Tour de France.
l’artiste au profit de l’industriel.
2 » Facteur économique : la baisse du prix (due aux
économies d’échelle liées à la production en masse)
et la hausse du pouvoir d’achat des ouvriers. Facteur
COMPRENDRE [p. 168-169] technique : la reproductibilité technique des œuvres (cf.
Parcours possible : laisser de côté le document 4 plus his-
Walter Benjamin).
torique pour se concentrer sur les 3 autres documents afin
de mettre en œuvre un débat (homogénéisation/diversifi-
cation ?) avec les élèves.

DOCUMENT 1
1 » La disparition de la culture paysanne au profit de
l’urbanisation ; le développement des industries cultu- GRAND ANGLE
relles ; la diffusion de l’anglais.
2 » Non : l’urbanisation s’accompagne d’une éduca-
Le cinéma, d’Hollywood
tion plus répandue, ce qui explique la généralisation à Bollywood [p. 170-171]
de l’apprentissage de l’anglais. De même, les industries Parcours possible : Faire réaliser aux élèves un tableau
culturelles étant souvent d’origine américaine, les films, leur permettant de relever tous les éléments signes de
les séries, et les publicités contribuent à la diffusion de l’occidentalisation du cinéma indien, et tous les éléments
l’anglais. De même, l’industrie en général et urbanisa- critiques de cette occidentalisation, ce qui permet de les
tion sont fortement liées : en l’occurrence, les industries aider à apprendre à relever des arguments.
culturelles se développent dans les villes.
3 » Mode de vie similaire : famille = couple, habille- » Une américanisation
ment occidental (jeans, costume pour les hommes…),
modernité technologique, etc. Autant de traits propres
de la culture cinématographique
à la valeur fondamentale des sociétés occidentales : indienne
l’individualisme.
1 » On observe différents éléments associés à la culture
« occidentale » dans cette affiche : les vêtements portés
DOCUMENT 2 par l’homme au centre ainsi que ceux de la femme
1 » Dans des villes, en zone urbaine. blonde à gauche et la femme brune en bas à droite ; la
2 » Le doc. 1 mettait en avant la disparition des cultures coupe de cheveux de l’homme et de la femme blonde ;
rurales traditionnelles pour appuyer l’idée d’étiolement la manière dont les regards des trois femmes à gauche
de la diversité culturelle. Pourtant la musique connaît et droite de l’homme se concentrent sur lui.
une diversification continue des genres et c’est dans les 2 » Le cinéma indien a emprunté différents traits de la
villes que cette créativité s’opère principalement. culture cinématographique occidentale. Les scénarios
ressemblent au cinéma occidental : différents films sont
3 » Non, la créativité musicale (et plus généralement
des « remakes » et les personnages de plusieurs films sont
culturelle) s’inscrit toujours dans un héritage (cf. l’utilisa-
tirés de personnages occidentaux. Les acteurs s’inspi-
tion de « samples » pour créer de nouveaux morceaux), ou
rent du cinéma occidental : les acteurs se maquillent et
dans la rencontre de différentes influences (musique amé-
jouent de la même manière qu’en Occident et ils font
ricaine et traditionnelle africaine dans le cas du blues).
un usage fréquent de l’anglais. La bande son enfin est
tirée de musiques telles que « le jazz, le heavy metal et
DOCUMENT 3 le blues » selon Chatterji.
1 » Société dans laquelle les groupes sociaux sont hié-
3 » L’Oréal utilise l’image d’acteurs indiens et d’actri-
rarchisés, endogames et héréditaires.
ces indiennes célèbres pour être sûr de l’efficacité de
2 » Oui et non. Oui parce que ce sport vient de Grande- sa publicité dans un pays non occidental. En effet, un
Bretagne : les Indiens ont donc une pratique sportive en acteur connu sera associé dans l’esprit du public à une
partie homogène avec celle de leurs anciens colons. Non marque occidentale de maquillage. Même sans voir de

❯❯ 47
publicité, le fait de revoir l’acteur ou l’actrice incitera 2 » Dans le cinéma populaire indien, l’Occidental a une
le spectateur à penser à la marque. Par exemple, les image négative. Les tenants de la culture occidentale
spectateurs indiens voyant Aishwarya Rai dans un film sont associés à des comportements addictifs (jeux),
indien penseront dans le même temps à l’Oréal, ce qui nocifs pour la santé (cigarettes et alcool) et dangereux
les incitera peut-être à acheter du maquillage de cette (perversion) pour l’entourage du personnage.
marque à la sortie du film.
3 » En Inde, la très grande production cinématogra-
4 » La beauté d’Aishwarya Rai renvoie au modèle « occi- phique tire sa diversité de la diversité du pays. Chaque
dental » de la « belle » femme. On constate en effet que la région (parmi les 28 que compte le pays) a son propre
couleur de sa peau a été blanchie, renforçant par ailleurs style de cinéma, notamment en raison de langues dif-
le bleu de ses yeux. De plus, sa coupe de cheveux est férentes (comme l’hindi et le tamoul). Et chaque région
plutôt occidentale, l’Inde associant la beauté féminine copie les films des autres régions. Le cinéma indien
aux cheveux longs. Enfin, ses vêtements blancs ont une n’a donc pas besoin du cinéma occidental pour se
coupe faisant penser à un tailleur, très différent du sari développer.
ou de la robe indienne.
4 » On observe que le box indien est dominé par les
films d’origine indienne. Les 9 premiers films de 2009
» Ou un maintien d’une sont produits localement. Le seul moyen pour un film
cinématographie spécifique ? étranger d’arriver parmi les 10 premiers du box-office
indien est soit d’être co-produit par une société de
1 » Le cinéma populaire indien a plusieurs caractéris- cinéma indienne (Chandni Chowk va en Chine), soit de
tiques propres. Premièrement, le style des films est fré- parler de l’Inde (Slumdog Millionnaire).
quemment le même : on assiste à une comédie musicale
dont le scénario principal raconte des amours contra-
riées. Deuxièmement, la durée est plus importante que
celle des films occidentaux (2 h 30 à 4 h). Troisièmement, QUESTION DE SYNTHÈSE
un des personnages classiques est l’Indien qui a adopté Les réponses aux activités des deux pages donnent les
les normes et les valeurs de l’Occident et est critiqué éléments permettant de construire une réponse à la
pour cette raison par les autres personnages. question de synthèse.

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