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Livre Du Professeur - SES 2ndecomplet
Livre Du Professeur - SES 2ndecomplet
Programme 2010
ENSEIGNEMENT D’EXPLORATION SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
2
Livre du professeur
Sous la direction de
Stéphanie Fraisse-D’Olimpio
Patrick Cotelette
Lycée Fustel de Coulanges, Strasbourg (67)
Michèle Fialon-Melois
Cité scolaire internationale, Lyon (69)
Stéphanie Fraisse-D’Olimpio
Lycée Aliénor d’Aquitaine, Poitiers (86)
Philippe Gillig
Lycée Schuman, Haguenau (67)
Éric Le Floch
Lycée Alfred de Vigny, Loches (37)
Sylvain Leder
Lycée Edgar Poe, Paris (75)
Igor Martinache
Université Lille 2, Lille (59)
Grégory Martinez
Lycée Lucie Aubrac, Courbevoie (92)
François Porphire
Lycée Jacques Feyder, Épinay-sur-Seine (93)
Annabelle Poulain
Lycée Saint-Michel de Picpus, Paris (75)
Conseiller scientifique
Jean-Claude Legal
Sciences Po, Paris (75)
Sommaire
THÈME 1
MÉNAGES ET CONSOMMATION
Chapitre 1 Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ? 3
Chapitre 2 La consommation : un marqueur social ? 9
THÈME 2
ENTREPRISES ET PRODUCTION
Chapitre 3 Qui produit des richesses ? 13
Chapitre 4 Comment produire et combien produire ? 17
THÈME 3
MARCHÉS ET PRIX
Chapitre 5 Comment se forment les prix sur un marché ? 22
Chapitre 6 La pollution : comment remédier aux limites du marché ? 26
THÈME 4
FORMATION ET EMPLOI
Chapitre 7 Le diplôme : un passeport pour l’emploi ? 31
Chapitre 8 Le chômage : des coûts salariaux trop élevés ou une insuffisance de la demande ? 36
THÈME 5
INDIVIDUS ET CULTURES
Chapitre 9 Comment devenons-nous des acteurs sociaux ? 41
Chapitre 10 Comment expliquer les différences de pratiques culturelles ? 45
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une utilisation collective » [article L. 122-5] ; il autorise également les courtes citations effectuées dans un but d’exemple ou d’illustration. En revanche
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75006 Paris), l’exclusivité de la gestion du droit de reprographie. Toute photocopie d’œuvres protégées, exécutée sans son accord préalable, consti-
tue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
© Éditions Belin, 2010 Code : 983052
CHAPITRE
1 Comment les revenus et les prix
influencent-ils les choix
des consommateurs ? [p. 9-28 du manuel]
❯❯ 3
3 » Ménage 1 : RD = 750 + 500 + 80 + 288 = 1 618 €
DOSSIER 1 Ménage 2 : RD = 3 000 + 5 000 + 550 × 2 + 450 + 113 – 800
– 1 500 – 1 100 = 6 263 €
Comment le niveau de revenu Ménage 3 : RD = 650 + 360 + 288 = 1 298 €
des ménages affecte-t-il C’est donc le ménage 2 qui a le revenu disponible le plus
élevé.
la composition de leur budget ?
DOCUMENT 2
1 » La pente symbolise le pouvoir d’achat et suggère qu’à
DÉCOUVRIR [p. 10-11] cause de l’inflation il est plus difficile de faire ses courses.
L’inflation semblerait donc réduire le pouvoir d’achat.
« Mener grand train » ou « rester
2 » Dans ce cas le revenu a augmenté plus vite que les
à quai » prix et donc la pente ne sera plus raide, au contraire elle
Parcours possible : privilégier les documents 3 et 5 pour sera descendante.
faire ressortir que les « choix » de consommation sont 3 » De 5,21 % car il faut que leurs revenus augmentent
contraints par le revenu et l’héritage. à la même vitesse que l’inflation.
ACTIVITÉS DOCUMENT 3
1 » Le document met en évidence les inégalités dans la 1 » En 1960, les ménages français consacraient 38 % de
consommation de biens (logement, piscine) et de ser- leurs dépenses à l’alimentation
vices (eau potable, électricité…).
2 » Coefficient budgétaire qui a le plus diminué : l’ali-
2 » Les deux personnages, bien qu’ils attendent tous mentation et l’habillement ( – 35 % environ). Le plus
deux un service de transport, ne consomment pas le augmenté : la santé puis les transports
même type de service (le taxi est plus confortable, rapide
3 » Non, ils mangent sans doute plus aujourd’hui qu’il
et onéreux que le bus).
y a 50 ans. Ce qui a diminué c’est la part des dépenses
3 » Non, tout dépend de ses revenus : certes, la Bugatti est alimentaires dans le budget des ménages.
impayable pour l’immense majorité de la population mais
pas pour les multimillionnaires. Les choix des consomma- DOCUMENT 4
teurs sont donc faits sous contrainte de revenu. 1 » Ce sont ménages les plus aisés qui dépensent le plus
4 » Plus les revenus sont élevés et plus la consommation en valeur absolue comme le souligne le texte.
de biens et services de technologie est répandue. 2 » Si on ne s’intéresse plus au montant en valeur
5 » Non, cela dépend des crédits que le ménage a en absolue mais à la part des dépenses en énergie dans le
cours, des différents loyers qu’il doit payer ou non revenu, ce sont cette fois les ménages les plus modestes
chaque mois, tout ceci étant en grande partie fonction (14,9 % contre 5,9 % pour les 20 % les plus aisés).
de l’héritage reçu. Un même niveau de revenu peut donc 3 » Oui, car l’énergie fait partie des biens et services de
se traduire par un niveau de vie très différent. base qui participent à l’entretien physique des individus.
Elles doivent donc augmenter moins que proportionnel-
lement avec le revenu.
COMPRENDRE [p. 12-13]
Parcours possible : partir du dessin (doc. 2) pour remettre
en cause les prénotions sur le pouvoir d’achat puis relier
les doc. 3 et 4 à la loi d’Engel.
DOCUMENT 1
1 » Ménage 1 : pas d’impôt sur le revenu ; cotisation DOSSIER 2
sociale non précisée
Ménage 2 : cotisations sociales (800 € + 1 500 €) ; 1 100 € Comment les ménages
d’impôt sur le revenu
Ménage 3 : idem que ménage 1 arbitrent-ils entre épargne
2 » Non, les revenus proviennent aussi de la détention et consommation ?
d’un capital ou encore des administrations publiques
sous la forme d’allocations diverses.
Ménage 1 : revenu du travail (750 €) ; des APU (500 € DÉCOUVRIR [p. 14-15]
+ 80 € + 288 €)
Ménage 2 : revenu du travail (3 000 € + 5 000 €) ; de la Cigale ou fourmi ?
propriété (550 € + 450 €) ; des APU (113 €) Parcours possible : Partir des documents 1 et 5 afin de pré-
Ménage 3 : revenu du travail (650 €) ; des APU (360 € senter la notion d’épargne puis aborder la question des
+ 288 €) crédits et du surendettement via les documents 2, 3 et 4.
4 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
ACTIVITÉS DOCUMENT 3
1 » L’argent de poche a 2 utilisations possibles : la consom- 1 » B&C : 13,3 % ; Chou&Lou : 23,75 % ; D&V : 55,6 % ; B :
mation (« dépense ») ou l’épargne (« économise »). 4,4 %.
2 » Oui, il suffit d’emprunter à une banque ou à des pro- 2 » On constate bien que le taux d’épargne augmente
ches. Le paiement échelonné sans frais permet d’éviter en fonction du revenu.
de puiser dans l’épargne.
3 » Par conséquent, le montant épargné (en valeur
3 » Épargner permet de maintenir plus ou moins constante absolue) augmente plus que proportionnellement avec
sa consommation lorsqu’un individu connaît une baisse le revenu (il s’agit de la « loi psychologique fondamen-
ou une suppression de ses revenus (en cas de chômage, de tale » de Keynes).
maladie, de faillite…) ou lorsque des dépenses imprévues
se font jour (accidents, dégâts, maladie…)
DOCUMENT 4
4 » Le surendettement survient justement lorsque les
1 » Il est financé par le recours au crédit, donc à
ménages n’ont que peu voire pas d’épargne et qu’ils
l’endettement.
vivent à crédit. Le surendettement constitue donc
un « souci » supplémentaire causé par l’insuffisance 2 » Cela signifie que le montant de leurs emprunts est au
d’épargne. moins égal au montant de leur revenu disponible.
5 » Non, il existe de nombreuses manières de placer son 3 » Un taux d’épargne élevé, comme aux États-Unis, est
épargne : certes, le déposer dans des livrets bancaires révélateur d’un mode de vie basé sur une hyperconsom-
mais aussi souscrire des actions ou des obligations. mation de masse : les ménages cherchent à tout prix à
consommer, même s’ils n’ont pas les revenus suffisants.
Inversement, une culture de la modération et de la fru-
COMPRENDRE [p. 16-17] galité se traduira par un taux d’épargne élevé.
DOCUMENT 1
1 » En France en 2003, les ménages dont la personne de
référence a plus de 70 ans épargnent en moyenne, avant DOSSIER 3
transferts privés, 26 % de leur revenu disponible.
2 » Le taux d’épargne augmente globalement avec Comment la consommation
l’âge. Cela s’explique par le fait que les jeunes en géné-
ral touchent des revenus plus faibles (liés au début de
réagit-elle aux variations
la carrière) et en outre n’ont pas encore constitué de du revenu des consommateurs ?
patrimoine : pour le logement par exemple ils doivent
soit payer un loyer, soit rembourser un emprunt. Cette
dernière situation explique le taux d’épargne négatif DÉCOUVRIR [p. 18-19]
pour les moins de 30 ans. La légère baisse observée entre
60 et 69 ans peut s’expliquer par le passage à la retraite Les cadeaux en période
et la baisse de revenu généralement associée.
de vaches maigres
3 » On constate que le taux d’épargne des moins de 30
ans dépend fortement des transferts privés. Avant ces Parcours possible : établir un lien entre variation des reve-
derniers, le taux d’épargne est carrément négatif (ils nus et variation de la consommation avec le document 2
consomment en moyenne 110 % de leur revenu disponi- (voire 5) et montrer le contenu culturel des choix avec le
ble). C’est grâce aux aides qu’ils reçoivent de leurs aînés document 3.
qu’ils peuvent avoir au final un taux d’épargne positif.
ACTIVITÉS
DOCUMENT 2 1 » Ces deux objets illustrent le recyclage de biens d’oc-
1 » Le taux d’épargne des ménages français en 2009 casion. Les cadeaux sont ici des achats de biens déjà
était en moyenne 4,25 fois (17/4) plus élevé que celui utilisés.
des Britanniques. 2 » Les Français réduisent plus facilement leur budget
2 » La crise et la montée du chômage (épargne de pré- cadeau que celui affecté au repas de Noël car le repas est
caution) ; hausse des revenus, notamment des revenus un moment de convivialité en famille marqué par cer-
sociaux et des aides publiques ; niveau élevé des taux tains rituels et certains plats spécifiques à cette période
d’intérêt sur des placements peu risqués (placement de l’année (foie gras par exemple). Les cadeaux de Noël
financier) ; la hausse potentielle des prélèvements obliga- répondent plus à une logique de don/contre-don, quelle
toires (hypothèse psychologique fragile néanmoins…) que soit leur valeur.
❯❯ 5
3 » Le troc correspond à un échange de biens entre eux, est particulièrement visible chez les ménages les plus
tandis que l’achat d’un cadeau d’occasion se fait contre modestes. Cette réduction du budget vacances se traduit
un paiement monétaire. par une réduction de la durée des séjours voire par des
4 » Le cadeau d’occasion est mieux accepté socialement non-départs (usage des chiffres).
car il permet de faire des économies tout en recyclant 2 » Lorsque les revenus des ménages diminuent, la part
des biens qui autrement ne serviraient à rien. Il permet des dépenses consacrées aux loisirs (ici les vacances)
en définitive de faire circuler plus de biens dans une baisse. On retrouve bien la relation établie par la loi
économie ce qui est favorable à l’échange, au renouvel- d’Engel.
lement, aux économies et à l’environnement. Logiques
auxquelles sont de plus en plus sensibles les citoyens. DOCUMENT 4
5 » La stagnation ou la baisse des revenus favorise le déve- 1 » Taux de variation de la consommation des biens
loppement de sites de vente d’occasion par internet (ici entre 1980 et 2007 : Pain : – 23,9 % ; pommes de terre :
Price Minister) et de magasins spécialisés dans la revente – 19,9 % ; yaourts : + 1,55 % ; vins courants : – 70 % ; vins
de biens d’occasion (ici Easy Cash ou Happy Cash). AOC : + 56,38 % ; eaux minérales : + 195,4 % ; niveau de
vie individuel moyen : + 36,33 %
2 » Calcul élasticité – revenu : variation conso. biens/
COMPRENDRE [p. 20-21] variation revenu ; Pain : – 23,9/36,33 = – 0,66 ; pommes de
Parcours possible : choisir entre les documents 1, 2 ou terre : – 19,9/36,33 = – 0, 55 ; yaourts : 0,04 ; vins courants :
3 puis faire une application avec le document 4. – 1,93 ; vins AOC : 1,55 ; eaux minérales : 5,38.
3 » Biens inférieurs (élasticité revenu (e) < 0) : pain,
DOCUMENT 1
pommes de terre, vins courants. Biens normaux
1 » Les parts de marché des voitures économiques sont (0 < e < 1) : yaourts. Biens supérieurs (e > 1) : vins AOC,
passées de 45 à 57 % entre l’année 2007 et le premier eaux minérales.
trimestre 2009 en France, alors qu’à l’inverse, les parts
de marché des voitures de gamme moyenne inférieure
et supérieure baissaient respectivement de 6 et 3 points
de pourcentage.
2 » La « prime à la casse » concerne les véhicules de plus
de 10 ans. Elle est versée en contrepartie de l’achat d’un
véhicule neuf et permettait jusqu’au 31 décembre 2009,
de recevoir 1 000 euros pour tout achat de véhicule dont
DOSSIER 4
les émissions de dioxyde de carbone sont inférieures
ou égales à 160 grammes de CO²/km. Au cours de l’an-
Comment les individus
née 2010, le montant de la prime est passé à 700 puis adaptent-ils leur consommation
500 euros (pour 155 grammes de CO2/km).
3 » La stagnation du pouvoir d’achat incite à l’achat de
aux variations des prix ?
voitures moins coûteuses mais aussi moins consomma-
trices d’essence. En outre, les ménages sont d’autant DÉCOUVRIR [p. 22-23]
plus sensibles à la prime à la casse que leur revenu est
faible car la somme proposée apparaissait alors plus La cigarette ne fait plus un tabac
incitative.
Parcours possible : privilégier les documents 3 et 4 pour
DOCUMENT 2 établir le lien entre variation des prix et de la consomma-
tion et donner une intuition de l’élasticité-prix.
1 » La progression de la consommation de champagne
s’explique par la progression des revenus de la popula- ACTIVITÉS
tion. Elle provient aussi de la présence d’expatriés dans
le pays qui participent à la diffusion du champagne, 1 » L’État intervient par la loi (Loi Veil en 1976, Loi Evin
signe de réussite sociale. Le champagne apparaît de en 1991) et ici l’interdiction de fumer dans tous les lieux
plus en plus comme la boisson qui permet de célébrer fermés et ouverts accueillant du public ou qui consti-
les moments importants (mariages chinois). tuent des lieux de travail… décret de 2006 qui prévoit
une application en deux temps (généralisé en 2008).
2 » Certains vins effervescents (italiens, australiens…)
se substituent au champagne car ils sont moins chers 2 » L’indice des prix du tabac passe de 70 en 1980 à 224
et de qualité satisfaisante. Ce ne sont pourtant que des en 2007, soit une progression de ((224 – 70) / 70) × 100)=
substituts imparfaits car l’image du champagne reste 220% ; sur la même période, la consommation en gram-
très spécifique. mes passe de 7,2 à 2,5 soit une baisse de 65,3 %.
3 » Ce sont les plus diplômés et les actifs les plus aisés qui
DOCUMENT 3 ont le plus arrêté de fumer entre 2000 et 2007 alors que le
1 » Le budget moyen des Français est en baisse de plus prix des cigarettes augmentait de 3,20 euros à 5,30 euros.
de 200 euros entre février 2008 et mai 2009. Cette baisse Ainsi en 2007, 37 % des cadres sont d’anciens fumeurs
6 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
contre seulement 20 % des chômeurs. Les plus diplômés 2 » Le chiffre d’affaires et les parts de marché des hard-
sont aussi sensibles aux campagnes d’information. discount se sont accrus alors que le prix d’un panier
4 » Les ménages les moins aisés paraissent peu sensibles moyen de produits hard-discount s’accroissait de 9 à
à l’évolution du prix des cigarettes puisque 49 % des ména- 17 % selon l’enseigne. Ceci s’explique par la baisse du
ges du premier décile sont fumeurs contre 27 % des ména- pouvoir d’achat des ménages qui préfèrent acheter
ges du dernier décile. Les écarts se sont même accentués ces biens hard-discount qui restent moins chers que
entre groupes. Cela peut s’expliquer par la situation de des produits de supermarchés, en dépit de leur hausse
stress engendrée par la précarité ou le chômage et à une récente.
moindre sensibilité aux messages préventifs. 3 » Les produits hard-discount sont des biens inférieurs
5 » Les fumeurs contournent l’augmentation des prix car leur consommation augmente lorsque le revenu des
des paquets de cigarettes en achetant des cigarettes à ménages stagne ou baisse.
rouler. Ils peuvent aussi acheter à l’étranger physique-
ment ou par l’intermédiaire de sites internet. DOCUMENT 4
1 » Calcul de la variation du prix des billets première
classe : ((180 – 150) / 150) × 100) = 20 %. Calcul de la varia-
COMPRENDRE [p. 24-25] tion du nombre de billets demandés en première classe
Parcours possible : Débuter par le document 1, privilégier lorsque le prix passe de 150 à 180 euros : ((810 – 950)/
une application intuitive de l’élasticité-prix avec le docu- 810) × 100 = − 17,28 %. Calcul de l’élasticité – prix : taux
ment 2 ou plus appliquée avec le document 4. de variation de la demande d’un bien/taux de variation
du prix de ce bien : – 17,28 %/20 % = – 0,864.
DOCUMENT 1 2 » Calcul de la variation du prix des billets de seconde
1 » Le prix des vaccins augmente car à la suite d’une classe : ((120 – 100) / 100) × 100) = 20 %. Calcul de la varia-
contamination chez l’un des deux fournisseurs du tion du nombre de billets demandés en seconde classe
marché américain, l’offre de vaccins devient insuffisante lorsque le prix passe de 100 à 120 euros : ((850 – 1 200)
par rapport à la demande. / 1 200) × 100) = − 29,17 %. Calcul de l’élasticité – prix :
2 » L’entreprise Med-Stat a parié que les individus achè- – 29,17 %/ 20 % = – 1,46.
teraient leurs vaccins même si les prix augmentaient 3 » La demande de billets de seconde classe est bien
fortement. Cela montre bien que la demande de vaccin plus sensible à la hausse des prix que celle de billets
réagit finalement peu à la variation des prix : elle est de première classe. Cela s’explique en partie par le fait
donc assez insensible aux prix. que les billets de première classe sont souvent achetés
3 » Si le prix des céréales était multiplié par 10 comme pour des séjours d’affaires dont il est difficile de modifier
l’a été celui des vaccins, il est très probable que les la date. À l’inverse, la demande de billets de seconde
consommateurs décident de consommer d’autres pro- classe est plus sensible au prix car les passagers peuvent
duits pour leur petit-déjeuner (pain, yaourts…). La opter plus facilement pour le train (Nice-Paris en TGV)
demande est donc plus sensible au prix dans ce cas car ou changer les dates de séjour s’il s’agit de voyages non-
il existe des biens qui peuvent se substituer aux céréales professionnels.
alors que dans le cas des vaccins il s’agissait pour les
consommateurs d’une question vitale. La demande est
alors forcément moins élastique au prix.
DOCUMENT 2
1 » Taux de variation du nombre d’abonnements entre 2003
et 2004 : ((15 910 – 3 680) / 3 680) × 100 = 332,4 %.
GRAND ANGLE
2 » La demande d’abonnement des Algériens est très
élastique au prix puisqu’une baisse des tarifs nationaux
Prix de l’essence et modification
de 69 % et internationaux de 74 % s’est traduite par une de la consommation
progression des abonnements de 332,4 %.
des ménages [p. 26-27]
3 » Le taux d’équipement moyen des Français en télé-
phone portable est de 79 % (90 % pour les 12-24 ans), Parcours possible : Utiliser la fiche méthode 9 pour analy-
ce qui indique une situation proche de la saturation de ser les évolutions de la demande d’essence internationale-
ment (doc. 1) puis nationalement (doc. 2). Puis comprendre
la demande. On peut donc supposer que la demande
l’inélasticité de la demande d’essence nationalement en
d’abonnement des Français sera moins élastique à la
relevant les trois autres baisses de demande liées au prix
réduction des tarifs que celle des Algériens moins équi- de l’essence.
pés. À l’inverse, les Français seront moins sensibles à une
hausse des prix car le téléphone portable n’est plus un
bien de luxe pour eux mais un bien normal. » La relation entre prix
et consommation de carburant
DOCUMENT 3 1 » Il existe une corrélation négative entre le prix de
1 » Taux de variation des parts de marché du hard-dis- l’essence et la consommation d’essence : quand le prix
count entre 2001 et 2008 : ((14 – 10) /10) × 100 = 40 %. de l’essence est élevé, la consommation d’essence est
❯❯ 7
faible. Par exemple, en 2007, un Américain consomme
en moyenne 1,35 gallon d’essence par jour au prix de 3 €
» Les causes de la réduction
le gallon tandis qu’un Français consomme en moyenne de la consommation de pétrole
0,2 gallon d’essence par jour au prix de 7,50 €.
1 » Les ménages français ont progressivement utilisé des
2 » La corrélation négative entre prix de l’essence et techniques de chauffage utilisant peu de pétrole. C’est ce
consommation d’essence ne s’observe pas parfaitement qu’on observe avec le recul du chauffage au fioul (10 mil-
en France. De 1990 à 2000, on constate au contraire une liards d’euros dépensés en 1973 contre environ 4 milliards
corrélation positive : tandis que le prix de l’essence aug- en 2006) et la progression rapide du chauffage électri-
mente de 33 % de 1995 à 2000, la consommation totale que produit avec l’énergie nucléaire (0,4 milliard d’euros
augmente 10,5 %. Malgré tout, on observe une corréla- dépensés en 1973 contre environ 5 milliards en 2006).
tion négative sur la période allant de 2003 à 2006 : tandis
2 » De 1980 à 2008, la proportion de véhicules diesel
que le prix de l’essence augmente de 28 %, la consom-
mation totale diminue de 2,8 %. parmi les nouvelles immatriculations annuelles a été
multipliée par 7,8 (77,3/9,9).
3 » L’augmentation des prix n’a pas le même effet
sur tous les individus. Pour les individus qui peuvent 3 » Cette forte augmentation de la proportion de véhicules
réduire la consommation d’un produit quand son prix diesel s’explique par l’augmentation du prix de l’essence.
augmente, le coût de l’augmentation est faible (voire En effet, comme le prix de l’essence a augmenté depuis
nul) : au lieu d’acheter 70 litres d’essence pour un total les années 1980, les consommateurs français ont décidé
de 70 €, on achète seulement 58 litres d’essence pour un d’acheter des véhicules consommant moins d’essence
total de 69,60 €. Pour les individus qui ne peuvent pas (pour la même distance parcourue) et consommant une
réduire la consommation d’un produit quand son prix essence moins chère que l’essence sans plomb classique.
augmente, le coût de l’augmentation est fort : au lieu 4 » De 1990 à 2007, le kilométrage annuel moyen des
d’acheter 20 litres d’essence pour un total de 20 €, on voitures particulières a diminué de 5,2 % en France
achète toujours 20 litres d’essence pour 24 €. [(13 029 – 13 758)/13 758]. Cette baisse peut s’expliquer
4 » La consommation de carburant des Européens est de plusieurs façons : mathématiquement, si le nombre
peu élastique aux prix. En effet, en Europe, quand le prix de voitures en France a augmenté sans augmentation
de l’essence augmente, la consommation de carburant identique des distances parcourues ; socialement, si les
diminue peu car « les Européens avaient déjà poussé au ménages ont décidé de moins utiliser leurs voitures pour
maximum leurs économies de carburant » selon Krug- favoriser l’environnement ; économique, si les ménages
man et Wells. ont décidé de moins utiliser leurs voitures pour compen-
ser l’augmentation du prix du pétrole.
8 ❯❯ COMMENT LES REVENUS ET LES PRIX INFLUENCENT-ILS LES CHOIX DES CONSOMMATEURS ?
CHAPITRE
2 La consommation :
un marqueur social ? [p. 29-44]
➝ Notions : Consommation
ostentatoire, effet de distinction
l’expérience concrète qu’en ont les élèves.
■ Le dossier 3 (Les consommateurs sont-ils sous influence ?) est pour sa part
et d’imitation centré sur les stratégies que déploient les entreprises pour conquérir de nou-
velles parts de marché, y compris les moins visibles d’entre elles.
■ Le Grand Angle (La « fracture numérique ») présente cette nouvelle forme
d’inégalité et les différents enjeux qu’elle soulève, tout en attirant l’attention
sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un problème purement économique, mais aussi
socioculturel.
❯❯ 9
consacrée à l’alimentation diminue. On peut comparer
ainsi la structure des dépenses des cadres et celle des DOSSIER 2
ouvriers.
Les goûts et préférences
DOCUMENT 2
1 » Pour M. Halbwachs, ce sont les valeurs et habitu-
des individus manifestent-ils
des en vigueur dans le groupe auquel on appartient qui une volonté de s’affirmer
influencent le plus notre mode de consommation.
2 » Ces « représentations sociales » désignent les « goûts »
ou de s’intégrer ?
dominants dans le groupe social auquel on appartient.
Celles-ci résultent notamment des contraintes du milieu
de vie et des traditions.
DÉCOUVRIR [p. 34-35]
3 » Elles viennent contredire les lois d’Engel puisque ce Dis-moi ce que tu achètes,
dernier estimait que le revenu était le principal facteur
explicatif des différences de consommation. je te dirais qui tu es…
Parcours possible : Les documents 2 et 4 ou 5 permet-
DOCUMENT 3 tent de constater que la consommation d’un bien n’est
1 » D’après l’INSEE en 2000, le PIB par habitant était de pas motivée par sa seule valeur d’usage, mais implique
8 500 euros en Bulgarie et 35 000 euros en Irlande (en également une volonté de distinction.
euros constants de 2005), tandis que la part budgétaire
consacrée par les ménages à l’habillement était respec- ACTIVITÉS
tivement en moyenne de 4 et 5 %. 1 » Il cherche à montrer sa « réussite » en consommant
2 » En France, entre 1960 et 2005, le PIB par tête ne cesse des biens luxueux et voyants.
d’augmenter tandis que la part budgétaire consacrée à 2 » Avoir une montre de luxe sert davantage à signifier
l’habillement ne cesse de diminuer. son statut social qu’à simplement lire l’heure.
3 » Le PIB par habitant est un peu plus élevé en Alle- 3 » Il est difficile d’apparaître à la mode car celle-ci
magne qu’en Italie, mais la part du budget consacrée à évolue en permanence selon les périodes et les lieux.
l’habillement dans ce pays est presque deux fois plus
élevée. On peut penser qu’au-delà des différences de 4 » Par leurs consommations, les plus riches cherchent à
revenus, c’est une importance différente accordée aux se distinguer des autres, et à affirmer leur supériorité sup-
vêtements dans les cultures nationales qui explique cet posée, tandis que les plus pauvres cherchent à les imiter.
écart. 5 » La marque est abandonnée par les membres des
classes favorisées car elle a été adoptée par les jeunes de
DOCUMENT 4 milieu populaire, auxquels les premiers ne veulent pas
1 » Un « groupe d’âge » désigne les individus nés à la être assimilés. Cela n’était pas voulu par la marque.
même période, et qui ont donc fait l’expérience des
mêmes événements au même âge, tandis qu’une caté-
gorie d’âge regroupe les individus qui ont le même âge, COMPRENDRE [p. 36-37]
quelle que soit la période considérée.
Parcours possible : On peut se restreindre aux documents
2 » Ces dépenses regroupent principalement les abon- 1 et 3 qui permettent sous des formes distinctes d’appré-
nements de téléphonie mobile, fixe et d’Internet. Elles hender les phénomènes de distinction, tant au sein de la
ont augmenté du fait de la diffusion des nouvelles tech- jeunesse que des adultes.
nologies et des services associés.
3 » Les jeunes sont plus touchés car ils sont plus sou- DOCUMENT 1
vent propriétaires et vivent plus fréquemment en centre- 1 » Les jeunes déclarent en très grande majorité ne pas
ville. accorder d’importance aux marques, mais dans les faits,
celles-ci exercent une influence prépondérante sur leurs
« choix » de consommation, notamment de vêtements.
On voit ainsi la force des normes sociales et leur contra-
diction, car il est mal vu de dire qu’on est attaché aux
marques, mais il est aussi mal vu de ne vraiment pas
en arborer.
2 » L’achat de marques pèse lourdement sur le budget
des familles, en particulier dans les milieux populaires.
Il met aussi en question le conformisme des jeunes
concernés.
3 » Les vedettes de la chanson ou du sport, mais aussi
toutes les personnes auxquelles ils souhaitent ressem-
bler, par exemple les individus « populaires » au lycée,
❯❯ 11
3 » On peut penser qu’elles cherchent par là à suivre ces continents représente, on peut donc constater que
l’évolution des consommations médiatiques de la popu- les pays riches sont surreprésentés parmi ces derniers,
lation, avec notamment la hausse du temps passé sur et les pauvres sous-représentés.
Internet ou l’essor des journaux « gratuits ». 4 » Alors que d’après le Ministère de la Culture, en
France en 2008, 78 % des ménages de cadres ont accès
DOCUMENT 4 à Internet à haut débit, la proportion est trois fois infé-
1 » Ces instituts cherchent à mieux comprendre de rieure chez les agriculteurs (26 %), et presque deux fois
quelle manière les gens sont influencés par les publici- moindre chez les ouvriers et employés (40 %).
tés auxquelles ils sont exposés pour ensuite concevoir
des outils permettant de susciter une consommation
plus importante. » Comment résorber
2 » La mise en scène de l’abondance dans les grandes la « fracture numérique » ?
surfaces à travers la mise à disposition d’une multitude
1 » C’est un forfait à un tarif inférieur à ceux du marché
d’objets, mais aussi la profusion des couleurs, véritable
réservé aux revenus modestes pour leur permettre d’ac-
« publicité sur place », favorise la tendance à faire des
céder malgré tout à Internet et aux services associés.
achats non prévus initialement.
2 » L’entreprise espère conquérir de nouveaux clients,
sachant que le « manque à gagner » sera en fait subven-
tionné par les pouvoirs publics.
3 » Ce forfait méconnaît cependant le fait que les diffi-
cultés d’accès à Internet ne sont pas seulement d’ordre
économique, mais aussi social, en raison des « compéten-
GRAND ANGLE ces » nécessaires pour utiliser de telles technologies.
4 » On pourrait imaginer par exemple la mise en place
La « fracture numérique » [p. 42-43] de cours gratuits pour utiliser les NTIC avec des campa-
gnes de communication associées pour les faire connaî-
» L’état des lieux du numérique tre des intéressés.
➝ Notions : Entreprise,
production marchande et non
conduire les élèves à distinguer les différents types d’entreprises selon la nature
de leur production, leur secteur d’activité et leur taille (Découvrir 2). Le com-
marchande. prendre 2 explore plus en détail les critères de classification tels que le secteur
d’activité, la taille des entreprises et leur statut.
■ Le dossier 3 (Qu’est-ce que la valeur ajoutée ?) s’ouvre par une étude de cas
qui permet d’aborder à travers les étapes successives du parcours d’un entre-
preneur. Les élèves auront une première intuition des composantes des coûts
de production et de la valeur ajoutée (Découvrir 3). Ils approfondiront ensuite
la notion de valeur ajoutée puis celle d’EBE et de bénéfice net à travers de petits
exercices d’application (Comprendre 3).
■ Le Grand Angle (Deux entreprises innovantes, deux parcours) a pour objectif
de remobiliser les critères de classification des entreprises en analysant les points
communs et les différences entre deux sociétés (ebay et Yves Rocher).
❯❯ 13
2 » O2 doit promouvoir son activité et investir de
manière à s’assurer que le service qu’elle propose est
DOSSIER 2
acheté. L’entreprise présente les critères sur lesquels elle
appuie sa stratégie.
Quels critères distinguent
3 » L’État accorde des réductions d’impôts aux ménages les entreprises ?
qui ont recours à des chèques emploi service pour l’em-
bauche d’un salarié. L’entreprise utilise cet argument de
l’allégement du coût pour promouvoir son activité.
DÉCOUVRIR [p. 50-51]
DOCUMENT 3 DOCUMENT 1
1 » Les librairies produisent un service, elles assurent 1 et 2 » Facteur travail : « 350 personnes ». Capital fixe :
principalement la mise à disposition de livres, conseillent « bâtiments industriels », « cuves », « machines qui ran-
les lecteurs, etc. gent les bouteilles en plateaux » et les « camions ».
Capital circulant : « eau », « sucre », « concentré de Coca-
2 » Trois grands critères de classement ont été utilisés Cola », « CO2 », « bouteille »,
dans ce document : le chiffre d’affaires en euros (2009),
la surface de vente en mètres carrés et nombre de livres 3 » Au capital circulant car elle est utilisée pendant un
(de titres) en rayon. seul cycle de production (moins d’un an).
D’autres critères auraient pu être utilisés comme le
nombre de salariés par librairie, le chiffre d’affaires par DOCUMENT 2
salarié, le nombre d’exemplaires vendus, etc. 1 » Chiffre d’affaires quotidien : 90 repas en moyenne
3 » La surface de vente est généralement liée au nombre à 25 euros soit 90 × 25 = 2 250 euros par jour
de titres en rayon mais il vaut mieux utiliser le chiffre Chiffre d’affaires pour janvier : donc 2 250 euros × 31
d’affaires qui indique le nombre de titres vendus car un jours = 69 750 euros pour le mois de janvier
grand nombre de titres présents dans une grande surface 2 » Mois de janvier :
ne garantit pas la vente de ces titres. Total des consommations intermédiaires = 2 000 euros
(loyer) + 450 euros (électricité) + 45 000 euros (ingré-
DOCUMENT 4 dients) = 47 450 euros
1 » Les trois statuts sont : entreprise individuelle, société Valeur ajoutée = chiffre d’affaires – consommations
à responsabilité limitée (SARL) et société anonyme (SA). intermédiaires = 69 750 – 47 450 = 22 300 euros
Renault a changé de statut pour augmenter le nombre 3 » Sur les 22 300 euros de valeur ajoutée l’entreprise
d’associés, ce qui lui a permis d’augmenter son capital doit payer ses trois salariés. Le coût du travail est de
et ainsi de financer son développement. 1 100 euros de salaires avec 300 euros de cotisations
2 » La première est une entreprise publique dont l’ac- sociales : soit 1 400 × 3 = 4 200 euros
tionnaire unique est l’État ; la seconde est une entreprise Il reste pour l’EBE : 22 300 – 4 200 = 18 100 euros
appartenant à plusieurs actionnaires, dans laquelle l’État Ce montant pourrait être diminué par les prélèvements
peut perdre son pouvoir décisionnaire s’il ne détient plus obligatoires qui restent à payer (TVA à reverser, impôts
la majorité des actions. sur les sociétés etc.).
❯❯ 15
DOCUMENT 3 simple d’utilisation et à moindre frais (sans stocks, sans
1 » Consommations intermédiaires = 7,8 (bois) + intermédiaires).
17,1 (plastique) + 4,9 (peinture) + 1,1 (énergie) + 0,1
(téléphone) = 31 millions euros » Yves Rocher :
Valeur ajoutée de l’entreprise = chiffre d’affaires –
consommations intermédiaires =
l’aventure d’un créateur
69,5 – 31 = 38,5 millions d’euros 1 » Yves Rocher vend des biens, plus précisément des
EBE : Soit 38,5 – 12,5 (salaires) – 11,1 (cotisations socia- produits cosmétiques.
les) – 0,7 (impôts) = 14,2 millions d’euros 2 » 1er « trait de génie » : le concept de cosmétique végé-
2 » Calcul du résultat d’exploitation : EBE – (amortisse- tale : des produits naturels et peu chers ; 2e « trait de
ments + intérêts) = 14,2 – (3,3 – 1,9) = 9 millions d’euros génie » : la vente par correspondance.
Impôts sur les sociétés = 9/3 = 3 millions d’euros 3 » Yves Rocher va chercher à maîtriser l’ensemble de la
Bénéfice conservé par l’entreprise = 3 millions d’euros filière en cultivant des champs biologiques, en maîtrisant
Dividendes = 3 millions d’euros le pôle de recherche, l’industrie de fabrication en Breta-
Part de la valeur ajoutée revenant aux salariés (23,6 ÷ gne et la vente par correspondance ou en magasin.
38,5 = 61,3 %), à l’État (3,7 ÷ 38,5 = 9,6 %), aux actionnai-
4 » Yves Rocher s’est implanté à l’étranger notamment
res (3 ÷ 38,5 = 7,8 %), aux créanciers (3,3 ÷ 38,5 = 8,6 %)
par l’implantation de filiales-relais à l’étranger (magasins
et à l’entreprise (Bénéfice conservé par l’entreprise
de vente) et par l’intermédiaire des entreprises qui com-
+ amortissements soit l’autofinancement (3 + 1,9)/38,5
posent le Groupe Yves Rocher (dont Petit Bateau). Les
= 12,7 %).
lieux de vente sont donc nombreux à l’étranger alors que
la recherche et la production restent largement concen-
trées en France. Yves Rocher est toujours une entreprise
familiale même si le Groupe Sanofi-Aventis y détient
d’importantes participations.
GRAND ANGLE
QUESTION DE SYNTHÈSE
Deux entreprises innovantes, Éléments de similitude entre Yves Rocher et ebay.
❯❯ 17
COMPRENDRE [p. 64-65] DOSSIER 2
Parcours possible : Privilégier les documents 1 et 2 et faire
appliquer avec le document 4.
Comment l’entreprise choisit-elle
DOCUMENT 1
sa quantité de production ?
1 » Ces deux photos illustrent la substituabilité des fac-
teurs travail (les personnels au guichet) et capital (les DÉCOUVRIR [p. 66-67]
distributeurs automatiques).
2 » La RATP a introduit les distributeurs automatiques À la recherche du profit
afin de réduire ses dépenses de personnels.
Parcours possible : Privilégier les documents 1, 2 et 3.
3 » La RATP conserve des guichetiers qui ont un rôle de
conseil que les distributeurs automatiques auraient plus ACTIVITÉS
de mal à prendre en charge.
1 » Sachant qu’un litre de glace à 1 euro permet de
produire 5 glaces et qu’une boîte de 100 cornets coûte
DOCUMENT 2
5 euros, le coût de revient d’une glace en consomma-
1 » Le Meteor est un métro parisien sans conducteur. tions intermédiaires serait de 0,25 euro (0,20 euro de
À ce titre, il illustre la substituabilité du capital (un métro glace et 0,05 euro de cornet).
automatisé) au travail (le conducteur de métro).
Le métro MF88, lui, illustre une complémentarité des 2 » S’il vend ses glaces 3 euros l’unité, le jeune glacier réa-
facteurs capital et travail car un conducteur est indis- lisera une valeur ajoutée de 2,75 euros par glace (prix de
pensable pour piloter la rame. vente – consommations intermédiaires = 3 – 0,25 = 2,75).
2 » Le Meteor a permis la création d’emplois en poste 3 » La première semaine, le jeune glacier réalise un
de commande et de contrôle centralisé. En effet, une profit de 1 375 euros (quantité vendue × valeur ajoutée
intervention humaine reste indispensable pour le bon = 500 × 2,75 = 1 375).
fonctionnement de la rame ; cette intervention se fait à La deuxième semaine, il réalise un profit de 850 euros
distance, depuis ce Poste. (quantité vendue × valeur ajoutée – rémunération du
Ce métro est un premier pas vers la disparition des salarié = 500 × 2,75 – 7 × 75 = 850).
postes de conducteurs de rame.
4 » Pour réaliser un profit de 850 euros (avec un sala-
DOCUMENT 3 rié), le jeune glacier doit vendre 500 glaces (voir question
1 » Le remplacement des bus diesel par des bus roulant précédente). Si 500 glaces représentent 40 % des glaces
au gaz naturel est une illustration de la substituabilité vendues sur la plage, alors 1 250 glaces doivent être ven-
des facteurs. dues sur la plage (500 × 100/40 = 1 250).
2 » L’utilisation de bus roulant au gaz naturel implique 5 » Pour le savoir, il faut calculer la somme des profits
le recours à des facteurs complémentaires : des lieux qu’il a réalisés chaque semaine :
d’alimentation et de maintenance. Profit de la semaine 1 : 1 375 euros ;
Profit de la semaine 2 : 850 euros ;
DOCUMENT 4 Profit de la semaine 3 : 355 euros ([800 × 40/100] × 2,75 – 7
1 » La combinaison productive n° 2 peut être immédiate- × 75 selon la formule de la question 3 et en tenant compte
ment éliminée car elle utilise autant de machines que la du fait que le jeune glacier ne représente plus que 40 % de
combinaison 3 et plus d’heures de travail. Elle sera donc parts d’un marché de désormais 800 glaces vendues).
nécessairement plus coûteuse que la combinaison n° 3. Soit un profit de 2 580 euros sur les trois semaines (1 375
+ 850 + 355). Sur ces trois semaines, il n’aurait donc pas
2 » Coûts des combinaisons productives en euros :
fait un profit suffisant pour rembourser un triporteur
Combinaison 1 : 260 000
d’une valeur de 3 500 euros.
Combinaison 3 : 165 000
Combinaison 4 : 210 000
L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 3 car c’est
la moins coûteuse. COMPRENDRE [p. 68-69]
3 » Coûts des combinaisons productives en euros : Parcours possible : Saisir la logique des coûts et des
Combinaison 1 : 225 000 économies d’échelle à travers le document 2 et aborder
Combinaison 3 : 112 500 un facteur extérieur dans la décision de production (la
Combinaison 4 : 105 000 concurrence) à travers le document 3.
L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 4 car c’est
la moins coûteuse. DOCUMENT 1
Cette combinaison nécessite 2 000 salariés, soit 1 000
1 » cf. tableau page 19.
de moins que la combinaison 3 retenue lorsque chaque
machine coûtait 5 000 euros. La baisse du prix des machi- 2 » L’entreprise a intérêt à choisir la combinaison 1
nes favorise dans notre exemple la baisse du nombre de car c’est celle qui lui permet de réaliser le profit le plus
salariés. élevé.
DOCUMENT 3 ACTIVITÉS
1 » Une part de marché désigne la proportion que repré- 1 » L’organisation de la production est basée sur la pro-
sentent les ventes d’une entreprise dans l’ensemble des duction en grande série. Pour l’usine d’écran plasma on
ventes d’un produit sur un marché donné. voit une intervention humaine alors que l’usine Renault
est entièrement automatisée.
2 » Différentes raisons peuvent expliquer les différen-
ces d’attractivité des consoles : leur prix, leur qualité, 2 » L’organisation de la production en grande série
permet une augmentation massive des quantités pro-
le service après-vente, le marketing, le nombre de jeux
duites, utilisation de la standardisation et du tapis
disponibles, etc. roulant.
3 » La compétitivité de Nintendo a ralenti la progression 3 » La production de masse permet la baisse des prix
des ventes des consoles de Sony et Microsoft. et par conséquent l’augmentation de la consommation
des ménages (hausse du pouvoir d’achat).
DOCUMENT 4 4 » Le prix de l’iPad est élevé car c’est un produit de
1 » Une production à « flux tirés » est une production dernière génération très innovant. On peut supposer que
qui ne débute qu’après qu’une commande d’un client le prix va baisser par la suite de la diffusion.
a été passée. Son avantage est de limiter les stocks et les 5 » La production agricole s’est de plus en plus mécani-
risques associés de dégradation des produits. sée. On assiste à une substitution du capital au travail.
❯❯ 19
COMPRENDRE [p. 72-73] DOSSIER 4
Parcours possible : Privilégier les documents 1 et 3. Quelles sont les conséquences
DOCUMENT 1 du progrès technique sur
2 » La mise en œuvre de la chaîne de montage a permis les facteurs de production ?
d’augmenter les quantités produites de 6 000 à 189 000
entre 1908 et 1913, soit une multiplication par 31,5.
2 » Le tapis mécanique accélère les cadences et les
DÉCOUVRIR [p. 74-75]
ouvriers doivent faire face à un rythme de travail sou-
tenu, ils réagissent en changeant d’usine. Pour éviter
Des hommes et des machines
ce turnover, Ford met en place une politique salariale Parcours possible : privilégier les documents 3 et 4.
attractive.
ACTIVITÉS
3 » La mise en œuvre du convoyeur mécanique a forte-
1 » Lors de la révolution industrielle les hommes se révol-
ment contribué à l’augmentation de la productivité et
tent violemment contre les machines accusées d’être des
de la production. Ces gains de productivité ont permis
tueuses de gagne-pain. On parle de révoltes luddites.
de faire baisser les prix et donc de stimuler la demande.
Parallèlement, pour trouver des débouchés Ford distri- 2 » Les technologies évoluent : on passe d’une utilisation
de machines assez archaïques sans grande technologie
bue des salaires attractifs ce qui permet aux ouvriers
à une modernisation totale. L’automatisation en parti-
d’avoir un meilleur pouvoir d’achat et donc de consom-
culier est totale.
mer plus.
3 » Grâce à l’augmentation de la productivité les
DOCUMENT 2 hommes deviennent de moins en moins nécessaires
jusqu’à une mécanisation totale. La main-d’œuvre du
1 » Le TCAM correspond à l’évolution moyenne du PIB sud se retrouve sans travail et migre vers le nord où l’in-
réel chaque année. dustrie se développe.
2 » Entre 1950 et 1973 le PIB c’est-à-dire la somme des 4 » Les robots permettent une diminution de la pénibi-
valeurs ajoutée a augmenté en moyenne chaque année lité du travail et des gains de temps de loisir.
de 5,02 % alors que la productivité du travail progressait 5 » Baisse des effectifs de l’agriculture de 900 000 per-
en moyenne de 5,11 % par an. sonnes entre 1982 et 2002 et augmentation de 250 000
3 » Le PIB par heure de travail mesure la productivité du emplois dans l’informatique.
travail. Plus celle-ci augmente, plus le PIB a tendance à
s’accroître : c’est le phénomène de la croissance.
COMPRENDRE [p. 76-77]
DOCUMENT 3 Parcours possible : Procéder à un calcul de productivité
1 » L’accélération de la productivité américaine provient du travail et en saisir la portée (doc. 1). Privilégier l’ana-
de l’augmentation de la production par travailleur dans lyse du déversement (doc.2) ou de la destruction créatrice
(doc. 3). Voir les conséquences sur l’évolution de la struc-
le commerce grâce notamment à l’utilisation des ordi-
ture des emplois (doc.4).
nateurs et des codes barres pour la gestion des stocks
chez Wal Mart. DOCUMENT 1
2 » L’innovation utilisée chez Wal Mart est un outil 1»
de gestion des stocks, à savoir une innovation de Sécurex Sparta
procédé. 1 000 000 500 000
Production
sièges sièges
3 » La politique de prix réduit permet de vendre beau-
coup plus. Elle résulte d’une utilisation efficace des tech- Nombre de
160 80
2009 salariés
nologies qui permet de faire des gains de productivité et
6 250 sièges
de réduire les coûts. Wal Mart réduit également ses coûts Productivité
par salarié 6 250
du travail
par des compressions salariales et par des importations par an
❯❯ 21
CHAPITRE
5 Comment se forment les prix
sur un marché ? [p. 81-92 du manuel]
➝ Notions :
Demande, offre, prix.
au fonctionnement du marché (Découvrir 2) puis les analyse à travers des études
de cas concrets (Comprendre 2).
■ Le Grand Angle (Inflation mesurée, inflation ressentie), permet de donner
sens à l’utilisation des indices et de rendre plus concrète la notion de pouvoir
d’achat. La double page permet de distinguer la mesure de l’inflation de la
manière dont celle-ci est ressentie par les ménages.
50 55 60 65 70 75 80
Quantité de kiwis (en millions de kg/an)
2 ❯❯ Facteurs qui déplacent la courbe d’offre : des modi- 4 ❯❯ Près de 45 % du prix d’une bouteille de cognac
fications du nombre de producteurs, des changements revient à l’État sous forme d’impôts et notamment d’ac-
dans les prix des facteurs de production, des change- cises. Cet impôt est appliqué par l’État pour dissuader
ments dans la technologie, des changements dans l’en- la consommation de certains produits.
vironnement naturel, des changements dans la 5 ❯❯ Le « preneur de prix » est le paysan et le « donneur
disponibilité du crédit, des changements dans les de prix » est le distributeur. Sa phrase est donc cynique…
anticipations. mais souvent réaliste.
❯❯ 23
3 ❯❯ Dans ce cas, la faiblesse des prix des loyers en HLM
COMPRENDRE [p. 88-89] reflète l’intervention de l’État puisque 85 % des orga-
Parcours possible : Analyser le rôle des stratégies de dif- nismes HLM passent une convention avec l’État, qui
férenciation et du progrès technique sur le niveau des prix fixe des loyers maximums, calculés suivant des critères
(doc. 3) et du rôle des pouvoirs publics dans la fixation
complexes (surface corrigée, habitable ou utile, prix au
des prix (doc.4)
m2…). La demande est au contraire très importante car
les loyers sont attractifs. Ce n’est donc pas la loi de l’of-
DOCUMENT 1
fre et de la demande qui détermine ici la faiblesse des
1 ❯❯ La baisse du prix du lait n’est pas répercutée sur les prix.
consommateurs car les producteurs et plus souvent les
distributeurs s’accordent une marge. Dans le cas de pro-
duits laitier de marque, seuls deux industriels se parta-
gent 75 % du marché ce qui limite la concurrence.
2 ❯❯ Stimuler la concurrence est un moyen de faire bais-
ser les prix dans ce cas puisque cela limite le pouvoir de
marché des entreprises leader du secteur. GRAND ANGLE
DOCUMENT 2 Inflation mesurée,
1 ❯❯ On observe qu’à partir de la fin des années 1990, les inflation ressentie [p. xxx-xxx]
parts de marché des trois opérateurs stagnent alors que
la tendance était à un bouleversement des positions Parcours possible : La première partie de ce Grand
relatives de chaque opérateur. Angle permet de comprendre et de construire des indi-
ces. L’idée est aussi de s’appuyer sur les indices afin de
2 ❯❯ L’absence de concurrence entre les opérateurs télé-
mieux saisir la notion de pouvoir d’achat. La seconde
phoniques limite la baisse des prix, car chaque opérateur page conduit les élèves à s’interroger sur les construc-
joue le statu quo et ne cherche pas à gagner des parts de tions statistiques. Il s’agit de voir que l’inflation ressentie
marché en proposant des prix plus attractifs. peut s’expliquer par des phénomènes logiques comme
les dépenses contraintes.
DOCUMENT 3
1 ❯❯ La loi de l’offre et de la demande n’est pas systéma-
tiquement réalisée puisque la baisse du prix des biens ❯❯ La mesure de l’évolution
ne suffit pas à accroître leur demande. des prix à la consommation
2 ❯❯ HP parvient à baisser ses prix grâce à des économies
d’échelle (chapitre 4) et grâce aux gains de productivité. 1 ❯❯ L’indice des prix à la consommation permet d’évaluer
Ses efforts d’innovation lui permettent également d’amé- l’évolution des prix dans l’économie en basant son calcul
liorer la qualité de ses produits. sur une variété importante de biens. L’IPC est pris en
compte dans le calcul du SMIC, des tranches d’impôts
3 ❯❯ Starbucks et Amazon.fr pratiquent une stratégie de pour le revenu et certains minima sociaux. L’enjeu poli-
différenciation de leur produit. Les consommateurs tique et financier est donc fort.
préfèrent payer plus cher un service plus personnalisé,
une atmosphère. La qualité du produit est ici préférée 2 ❯❯ Progression de l’indice des prix entre 2000 et 2008 :
à son prix. ((118,1 – 100) × 100)/ 100 = 18,1%
3 ❯❯
DOCUMENT 4
Années 2000 2001 2002
1 ❯❯ Au 1er janvier 2007, dans les villes de 100 000 à
104,06
1 999 999 999 habitants, le loyer au m2 s’élève à 4,30 euros Indice SMIC
100 (6,67 / 6,41) 106,56
dans un logement en HLM et 8 euros dans un logement horaire
× 100
du secteur privé.
2 ❯❯ On observe que l’écart de loyer entre les logements Années 2003 2004 2005 2006
en HLM et en secteur locatif privé est d’autant plus élevé Indice SMIC
112,17 118,7 125,27 129,02
que la ville est de taille importante. L’écart va de moins horaire
de 2 euros par m2 dans les villes de moins de 20 000 habi-
tants à 7,60 euros par m2 dans l’agglomération pari- Années 2007 2008 2009 2010
sienne. Les loyers en logement HLM restent aussi Indice SMIC
131,67 135,88 137,6 138,22
encadrés dans les grandes villes. horaire
❯❯ 25
CHAPITRE
6 La pollution : comment remédier
aux limites du marché ? [p. 96-108]
❯❯ 27
viduelles. La plage apparaît ici comme un espace public 2 » La sécurité fournie par l’armée. Si je profite de la
commun dont chacun a gratuitement la jouissance. protection de l’armée, je n’empêche pas mon voisin d’en
2 » La randonneuse profite de l’air pur, de la beauté du profiter. Et, je ne pourrai pas empêcher une personne
paysage, du calme… Bien que toutes ces choses soient habitant sur le territoire d’en profiter, quand bien même
gratuites et n’aient été produites par personne, elles ont cette personne ne contribuerait pas au financement de
une utilité pour la randonneuse. l’armée.
❯❯ 29
GRAND ANGLE L’idée que les investissements verts sont rentables s’ils
permettent par exemple de limiter la consommation
d’une énergie de plus en plus coûteuse.
La révolution verte des
2 » ((60 000 – 35 000) / 35 000) = 71,4 %
entreprises : une stratégie 3 » L’emploi environnemental ou emploi dans les éco-
marketing ? [p. 106-107] activités fait référence à la production de biens et servi-
ces destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les
» La mode du vert : dommages environnementaux à l’air, l’eau et le sol et les
problèmes relatifs aux déchets, au bruit et aux écosystè-
simple éco-blanchiment… mes (ce sont l’OCDE et Eurostat qui ont tenté d’établir
la définition de cette notion). La notion est vaste. On
1 » Il s’agit, pour une entreprise, de se donner une image
peut citer, pour reprendre les exemples donnés sur le
écologique, alors que ses efforts en matière de protec-
tion de l’environnement ne sont pas réels. Les secteurs site du ministère de l’écologie : un ouvrier de l’assai-
très polluants comme les transports ou l’énergie sont nissement, une documentaliste dans un espace natu-
en première ligne pour ce genre de travail sur l’image rel, un ingénieur environnement (personne qui dans
de marque. une entreprise prévoit et mesure l’impact de l’activité
sur l’environnement, qui envisage des solutions pour
2 » Le solar hôtel essaie de proposer à ses clients un réduire la pollution par l’entreprise et respecter les
service d’hôtellerie « vert ». Le fonctionnement de l’hô-
normes environnementales).
tel doit minimiser les rejets polluants. L’hôtel essaie de
La montée en puissance de ces éco-activités s’effectue
communiquer sur cet aspect particulier pour attirer les
parallèlement à l’apparition de filières de formation
clients. Mais, ce n’est pas qu’une stratégie de communi-
environnementale.
cation, l’hôtel espère des économies grâce à son attitude
écologiquement vertueuse (pas de WiFi, récupération 4 » Difficile de porter un jugement global, cela dépend
des eaux de pluie). des secteurs. Sans doute, ces investissements dépen-
3 » Non, il faut aussi leur proposer un prix attrayant. Le dent-ils des normes qui sont prises et des technologies
marketing écologique a encore des progrès à faire. disponibles en matière de lutte contre la pollution.
ACTIVITÉS
1 » En France, en 1990, selon l’enquête emploi de
l’INSEE, 10,9 % des actifs sans diplôme recherchaient
DOSSIER 1 un emploi ; en 2008, c’était le cas pour 12,7 % d’entre
eux. Même si le taux de chômage augmente dans toutes
Un niveau élevé de diplôme les catégories de 1990 à 2008, les écarts entre non-diplô-
més et diplômés persistent. La situation plus favorable
favorise-t-il toujours l’accès des détenteurs d’un Bac plus deux par rapport à celle
à l’emploi ? des diplômés du supérieur s’explique par la nature plus
professionnalisante de leur formation.
2 » La part des jeunes obtenant le Bac a crû fortement
DÉCOUVRIR [p. 110-111] de 1980 à 1995, notamment en raison de l’apparition des
bacs professionnels ; depuis cette date, la progression
Être diplômé(e) ou ne pas être… marque le pas.
Parcours possible : Montrer que le diplôme protège rela- 3 » Le diplôme ne garantit pas l’insertion professionnelle
tivement du chômage dans un contexte d’augmentation et l’occupation d’un emploi ; ici la quantité de diplôme
du nombre de diplômés mais qu’il ne détermine pas le par- détenue ne permet pas d’obtenir un poste correspon-
cours professionnel (doc. 1 et 4). dant ses compétences.
❯❯ 31
4 » Tous les diplômés ne connaissent pas le même DOCUMENT 4
parcours professionnel. Selon le type de formation 1 » Les parcours qui conjuguent formation générale et
et la cohérence des choix d’orientation, ils éprouvent apprentissage sur le terrain, même courts contribuent à
plus ou moins de difficultés à s’insérer sur le marché rendre opérationnels dans les organisations profession-
du travail. nelles ceux qui en sortent. Néanmoins, le peu de prestige
5 » Tous les diplômes de l’enseignement supérieur ne se des professions correspondantes à ce type de formation
valent pas. Leur valeur sur le marché du travail dépend attire peu de candidats.
des besoins des organisations productives et conjointe- 2 » Il existe des différences d’appariements entre l’offre et
ment du nombre de diplômés. la demande : certaines offres d’emploi ne sont pas pour-
vues faute de postulants tandis que nombre de diplômés
ne trouvent pas d’emploi correspondant à leurs compé-
COMPRENDRE [p. 112-113] tences car leur nombre excède les besoins des organisa-
tions productives ou bien ils sont jugés peu opérationnels
Parcours possible : Montrer d’abord l’évolution de la
en raison de la nature généraliste de leur formation.
relation diplôme-emploi (doc.1) avant d’expliquer que le
diplôme ne garantit pas la réussite professionnelle (doc.
2 et 4)
DOCUMENT 1
1 » Entre 1982 et 2008 en France, selon l’INSEE, le
nombre de diplômés de l’enseignement supérieur occu- DOSSIER 2
pant un emploi avait augmenté de 173 % tandis que le
nombre de sans-diplômes dans la même situation avait Peut-on considérer l’éducation
lui diminué de 61,9 %.
2 » Durant la même période, le nombre des titulaires
comme un investissement ?
d’un Bac a été multiplié par 2,4 et celui des titulaires
d’un Bac plus deux par 2,7.
DÉCOUVRIR [p. 114-115]
3 » Bien que le niveau de formation se soit accru depuis
1982, les actifs occupés détenteurs d’un CAP ou BEP sont Un capital humain capital …
les plus nombreux. Rappelons que la majorité des actifs
occupés sont ouvriers ou employés, et que leur niveau Parcours possible : Le diplôme permet d’accroître les reve-
nus futurs (doc. 1) mais la formation ne s’y réduit pas ; elle
d’études correspond souvent à ce type de diplôme.
commence tôt et s’achève tardivement (doc. 2). On pourra
insister ensuite sur les limites de la valorisation du capital
DOCUMENT 2 humain (doc. 4 et 5) en raison des exigences des organi-
1 » Alors que la génération actuelle a souvent un niveau sations productives (doc. 2).
de diplôme supérieur à celui de leurs parents, leur situa-
tion professionnelle n’est guère supérieure à celle de ces ACTIVITÉS
derniers (cf. paradoxe d’Anderson) : il existe un décalage 1 » Il existe une relation croissante entre le niveau de la
entre la croissance du nombre de diplômés et celle du formation initiale et la somme des revenus futurs.
nombre de postes qualifiés.
2 » L’acquisition de compétences précède l’entrée dans
2 » Le diplôme permet de s’insérer sur le marché du le système scolaire au cours des premières étapes de la
travail mais ne garantit pas que les caractéristiques socialisation (langage, sociabilité) et concerne aussi la
de l’emploi occupé correspondront aux compétences fin du cycle professionnel : les actifs “seniors” peuvent
acquises. devoir se former pour ajuster leurs capacités aux exigen-
ces issues des innovations (cf. NTIC).
DOCUMENT 3 3 » La formation professionnelle contribue à assurer l’in-
1 » En France, selon le ministère de l’Éducation natio- tégration des salariés qui sont mieux à même de s’adap-
nale en 2007, alors que 23 % des diplômés du supérieur ter aux changements de l’organisation et de partager un
devenaient chef d’entreprise ou occupaient une profes- esprit de coopération ; de plus, elle accroît leur motiva-
sion supérieure, cinq ans après leur sortie d’études, 27 % tion et au bout du compte la productivité du travail.
des détenteurs d’un brevet ou moins recherchaient un
4 » La proportion d’actifs ayant un accès à la formation
emploi cinq ans après la fin de leurs études.
décroît avec le niveau de qualification (64 % des cadres
2 » Manifestement la poursuite d’études supérieures contre 25 % des ouvriers ont pu suivre une formation) ;
permet d’intégrer les catégories professionnelles qui exi- de plus, les femmes connaissent moins souvent la pos-
gent le plus de compétences. À l’inverse, les détenteurs sibilité de se former que les hommes en raison de leur
d’un brevet ou moins étaient plus souvent employés ou statut social spécifique (cf. rôle familial), même si l’écart
ouvriers (45 % si on fait la somme des actifs qualifiés et est plus faible dans la catégorie professions intermédiaires
non qualifiés dans cette catégorie) et sont plus touchées constituée d’une forte proportion de femmes qualifiées. En
par le chômage, 27 % contre 6 % pour les diplômés du conséquence, l’offre de formation satisfait surtout les plus
supérieur. qualifiés, qui sont aussi les moins exposés au chômage.
DOCUMENT 1
1 » La détention d’un haut niveau de diplôme protège
du chômage : 5 % des étudiants d’école de commerce
contre 12 % des titulaires d’un DEUG sont exposés au
DOSSIER 3
chômage ; d’autre part, il garantit une rémunération plus
élevée car le salaire réel qui partage en deux la catégorie
Comment l’influence familiale
des premiers est près de deux fois plus élevé que celui explique-t-elle les écarts
qui partage en deux les seconds.
2 » Tous les diplômes ne se valent pas : Le chômage
de réussite scolaire ?
concerne davantage les diplômés en LSH que les étu-
diants en MST et les doctorants semblent plus diffici- DÉCOUVRIR
lement s’insérer. [p. 118-119]
DOCUMENT 2
Tel père, tel fils
Parcours possible : Partir d’exemples de relations entre le
1 » La formation initiale est au fondement de l’appren-
statut professionnel du père et la destinée du fils (doc. 1
tissage à partir duquel l’individu accumule des compé-
et 2) avant de montrer la corrélation statistique entre ori-
tences diversifiées ; de plus, elle tend à participer à la gine sociale et destinée (doc. 4 et 5).
régulation sociale en contribuant à éviter le décrochage
social des enfants des catégories défavorisées. ACTIVITÉS
2 » L’investissement dans l’éducation doit privilégier 1 » Le choix d’un métier, s’il relève d’un choix individuel,
l’enseignement précoce qui procure des rendements peut être influencé par le cadre familial ; surtout, hériter
croissants car il sous-tend l’accumulation des com- d’un capital en facilite l’accès (Exemple de la catégorie
pétences futures et la reconversion éventuelle des artisans et commerçants ou celle des agriculteurs).
travailleurs.
2 » Si son choix de devenir chanteur relève d’une démar-
che personnelle, V. Delerm a été très tôt sensibilisé aux
DOCUMENT 3 mots et à la musique.
1 » En Corée du Sud en 2006, selon une étude de la
3 » Christophe connaît un statut identique à celui de son
Banque mondiale, 34 % de la main-d’œuvre avait un
père même s’il a changé de catégorie professionnelle.
niveau universitaire alors que les richesses produites
s’élevaient à près de 1 000 milliards de dollars US. 4 » Alors que les étudiants de CPGE proviennent pour
plus des 2/3 des catégories supérieures et moyennes,
2 » Entre 1992 et 2006 en Corée du Sud alors que le PIB
ceux des STS sont issus de catégories sociales plus
avait crû de 1 515,7 % (900 000 – 55 700/55 700 × 100), la basses ; alors qu’un étudiant de CPGE sur vingt est enfant
part de la main-d’œuvre ayant un niveau universitaire d’ouvrier, c’est le cas d’un étudiant de STS sur cinq.
avait augmenté de 62 % (34 % -21 %/21% × 100).
5 » Un peu plus de 20 % des fils d’agriculteurs le devien-
3 » La croissance phénoménale du PIB sud coréen en nent à leur tour mais plus de 40 % rejoignent le groupe
valeur a entraîné une augmentation des revenus distri- ouvrier les autres se partagent entre les différentes caté-
bués à mêmes de financer les dépenses d’éducation. gories. À l’inverse, 55 % des fils de cadres le deviennent
eux-mêmes et, plus de 20 % rejoignent les professions
DOCUMENT 4 intermédiaires tandis qu’une minorité devient employé
1 » L’augmentation des diplômés a été plus forte que la ou ouvrier. Manifestement, la destinée est fortement
croissance des emplois qualifiés d’où une dévalorisation influencée par l’origine sociale.
❯❯ 33
COMPRENDRE [p. 120-121] DOSSIER 4
Parcours possible : Partir du document 1 et montrer
par le document 4 les difficultés d’apprentissage selon
Les parcours scolaires sont-ils
l’origine familiale ; puis en nuancer l’impact par le docu-
ment 3. Le document 4 invite à conclure en analysant alors
seulement affectés par l’origine
les stratégies des familles. sociale ?
DOCUMENT 1
1 » 91 % des mères ayant un certificat d’études primaires
DÉCOUVRIR [p. 122-123]
se jugent dépassées pour aider leurs enfants lorsqu’ils
sont lycéens.
Le parcours contre l’origine : de la
2 » Si la part des mères se jugeant dépassée augmente
ZEP à Sciences Po…
à mesure que la scolarité des enfants s’allonge (45 % des Parcours possible : Les documents 1 à 3 présentent l’expé-
diplômées de l’enseignement supérieur ne peuvent aider rience des ZEP, qu’il faut mettre en relation avec les expé-
leurs enfants lycéens contre 5 % lorsqu’ils sont au pri- riences de discrimination positive (doc. 4 et 5) ; on pourra
maire), il reste que celles qui ont au moins un bac se présenter les expériences étrangères avant le “busing” à
la française (doc. 4).
sentent plus à même d’aider leurs enfants.
3 » La sensibilisation au monde de l’art dans la sphère ACTIVITÉS
familiale (bibliothèque, visites culturelles) participe du 1 » Les établissements scolaires en ZEP bénéficient de
processus d’apprentissage scolaire. moyens supplémentaires en raison des caractéristiques
sociales de la population scolaire.
DOCUMENT 2
2 » L’internat d’excellence vise à permettre aux élèves
1 » Les familles modestes surestiment les coûts de la issus de familles modestes de bénéficier d’un enca-
poursuite d’études dans le cycle général et considèrent drement efficace pour combler l’écart culturel entre la
souvent l’école comme l’instance préalable à l’appren- socialisation familiale et dans le groupe de pairs, et les
tissage d’un métier. exigences de l’institution scolaire.
2 » À niveau égal les enfants de milieu modeste et les 3 » Richard Descoing, directeur de Sciences Po Paris,
enfants des catégories supérieures et moyennes n’ont établissement sélectif, a souhaité démocratiser l’accès
pas le même destin scolaire : les choix familiaux sont dans cet établissement en favorisant les meilleurs élèves
validés par l’école. des ZEP ; ces derniers bénéficient d’une voie d’accès
3 » Le choix des familles est décisif aux points de bifur- spécifique et d’un encadrement particulier durant leurs
cation du système scolaire que Boudon compare à des études dans l’école (tutorat, sorties culturelles).
voies d’aiguillage. 4 » Le “busing” vise à favoriser la mixité sociale dans
les zones urbaines où sévit la ségrégation spatiale : les
DOCUMENT 3 élèves des quartiers défavorisés se rendent en “bus” dans
1 » Imane est issue d’une famille ouvrière peu diplômée les établissements scolaires situés dans les quartiers où
a priori assez éloignée de la culture scolaire. vivent en majorité les classes supérieures et moyennes.
Le “busing” a été expérimenté aux États-Unis dès les
2 » Le père valorise le savoir scolaire et la cousine a acquis années 1960 pour mettre fin à la ségrégation ethnique.
les dispositions scolaires légitimes (goûts culturels, pos-
5 » Les politiques publiques de discrimination positive
ture de “bonne élève”) ; les interactions familiales consti-
aux États-Unis et en Inde doivent contribuer à mettre
tuent ici un tissu favorable pour la réussite scolaire.
fin à la ségrégation ethnique ; en Inde, si le système des
3 » La mobilisation familiale dépend aussi des attentes castes a été officiellement aboli, sa persistance dans la
de la famille ; elle peut compenser le handicap culturel, réalité sociale a incité les autorités à mettre en place
dont l’impact est visible dans le document 1. une politique de quotas dans l’enseignement supérieur
pour permettre aux étudiants des castes inférieures de
DOCUMENT 4 poursuivre leurs études.
1 » L’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’école
conditionne l’acquisition du mode de communication COMPRENDRE [p. 124-125]
légitime.
Parcours possible : Les documents 1 à 3 présentent
2 » Les élèves issus des familles populaires, au sein des-
les caractéristiques de l’institution scolaire qui ont une
quels les techniques de langage s’éloignent le plus du influence sur la réussite scolaire tandis que le document
mode communication scolaire, doivent redoubler d’ef- 4 fait un bilan des ZEP.
forts pour se l’approprier. On peut parler d’un véritable
processus d’acculturation DOCUMENT 1
3 » Les difficultés d’apprentissage renvoient alors 1 » Les élèves les plus faibles peuvent accroître leurs
aux ratés de l’acculturation et peuvent susciter des compétences dans une classe où sont présents des élèves
conflits. de niveau différent.
Les réussites paradoxales [p. 126-127] 1 » Les réussites paradoxales déjouent la probabilité, sta-
tistiquement établie entre l’origine sociale et le destin
» Pierre Bourdieu, un parcours social.
2 » Les attentes et les interactions au sein du réseau
individuel, reflet d’une histoire familial peuvent contribuer à une forte ascension
personnelle sociale.
1 » La réussite scolaire et sociale décroît à mesure que 3 » Le hasard des rencontres et les ruptures biographi-
l’on descend dans l’échelle sociale ; la réussite de Bour- ques peuvent être aussi décisifs (doc. 4).
❯❯ 35
CHAPITRE
8 Le chômage : des coûts salariaux
trop élevés ou une insuffisance
de la demande ? [p. 129-144 du manuel]
DOSSIER 1 ACTIVITÉS
1 » L’auteur du graffiti a choisi la place de la Sorbonne
Quelles sont les principales pour montrer que les études supérieures (représentées
ici par la Sorbonne, l’université la plus connue en France)
évolutions de l’emploi peuvent conduire à occuper un emploi dit « précaire ».
et du chômage dans les trente 2 » L’évolution du cinéma fait penser que les emplois
sont de plus en plus qualifiés au fil du temps. Les com-
dernières années ? pétences requises pour monter une pellicule à la main
sont moins grandes que celles requises pour créer sur
un écran d’ordinateur un personnage ex nihilo.
DÉCOUVRIR [p. 130-131] 3 » La proportion de salariés dans la population active
a été multipliée par 1,4 entre 1950 et 2006.
Les métamorphoses de l’emploi 4 » De 1975 à 2007, les emplois en France se sont de
Parcours possible : Demander aux élèves de travailler en plus en plus tertiarisés. Il y avait 52,9 % des emplois dans
groupe pour dresser la liste des grandes évolutions de l’em- le secteur tertiaire en 1975 et 74,9 % en 2007. Cette ter-
ploi et du chômage en s’aidant des questions. tiarisation a eu lieu aux dépens des secteurs primaire
Évolution
absolue 358 417 1 949 1 112
(en milliers)
Évolution
1,6 1,9 8,5 4,5
relative (en %) DOSSIER 2
2 500 9 Des coûts du travail élevés sont-ils
2 000
8
7
responsables du chômage ?
6
1 500
5
DÉCOUVRIR [p. 134-135]
4
1 000
3
2
Du travail coûte que coûte
500
1 Parcours possible : Commencer par voir les différents
0 0 coûts du travail dans le monde (doc. 4), voir les craintes
1975-1984 1984-1993 1993-2002 2002-2008 que cela peut susciter (doc. 1, 2 et 3) et montrer que la
Augmentation absolue du nombre d’emplois (échelle de gauche) question du coût du travail doit être dépassée (avec le
Augmentation relative du nombre d’emplois (échelle de droite) résultat étonnant du doc. 5 et de la question 5), ce qui
conduit naturellement au Comprendre.
DOCUMENT 2 ACTIVITÉS
1 » Contrairement aux stéréotypes, les femmes ont tou- 1 » La caricature présente deux points de vue : celui
jours eu des emplois et n’ont jamais été que des femmes
d’un salarié et celui d’un employeur. Pour un salarié,
au foyer. Par exemple, en 1901, sur 100 actifs en France,
l’augmentation des salaires est une bonne nouvelle a
35 sont des femmes.
priori. Mais, dès que l’on prend en compte le point de
2 » 47,5 – 33,5 = 14 points de différence. vue de l’employeur, c’est une mauvaise nouvelle, car
l’employeur va détruire l’emploi du salarié.
DOCUMENT 3 2 » Il est assez logique de penser que les entreprises
1 » Les principales manifestations de la désindustria- préfèrent investir et délocaliser dans les pays où les salai-
lisation ont été : le recul des emplois industriels, le res sont faibles : si elles peuvent vendre au même prix,
❯❯ 37
elles feront plus de profit grâce à la délocalisation car les C’est grâce à ces 216,01 € que le salarié va pouvoir béné-
coûts de transports sont faibles. ficier d’une assurance-chômage s’il perd son emploi,
3 » Il y a une corrélation négative entre le nombre d’une assurance-maladie s’il tombe malade, d’une pen-
d’emplois dans un secteur et les importations des biens sion de retraite quand il arrêtera définitivement d’avoir
produits dans ce secteur. Si les importations d’habits un emploi en raison de son âge.
et de cuir augmentent, il est alors moins nécessaire de 2 » Le coût total du travail pour l’employeur de ce salarié
produire sur le territoire national, et des emplois sont est égal à 1 339,89 €. Il paie en effet le salaire brut égal à
détruits nationalement. 942,86 € et un ensemble de cotisations patronales égal
4 » Le salaire minimum en France est 8 fois plus élevé à 397,03 €.
que celui du Mexique, et le coût du travail en France est 3 » Part des cotisations salariales dans le salaire brut :
9 fois plus élevé (quand on prend en compte le niveau 216,01/942,86 = 22,9 %. Part du salaire net dans le coût
de vie de chaque pays, ce que signifie l’expression « en du travail : 762,21/1 339,89 = 56,9 %.
parité de pouvoir d’achat »).
5 » Les IDE (et donc les délocalisations) sont majori- DOCUMENT 4
tairement réalisées vers des pays industrialisés (où le 1 » Si les salaires ne baissent pas, le chômage persiste.
coût du travail est donc relativement élevé). Par exem- Quand il y a trop d’offre de travail par rapport à la
ple, environ 60 % des IDE français vont aux États-Unis demande de travail, il existe du chômage. Pour réduire le
d’Amérique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique chômage, et donc obtenir l’équilibre du marché du tra-
et en Allemagne. vail, on attend que le prix du travail baisse, c’est-à-dire
que le salaire baisse. Si le salaire ne peut pas baisser pour
cause de salaire minimum, les salariés qui accepteraient
COMPRENDRE [p. 136-137] d’être payés moins ne peuvent pas obtenir d’emploi car
ce n’est pas dans l’intérêt des employeurs de les embau-
Parcours possible : Regarder d’abord la composition cher, et le chômage continue donc d’exister.
du coût du travail (doc. 3), voir comment on peut faire le
coût du travail (doc. 2), puis voir les conséquences que 2 » Un employeur embauche un salarié si ce qu’il pro-
cela a sur les décisions des employeurs (doc. 1 avec ques- duit est supérieur à ce qu’il coûte. Pour les salariés peu
tion de la productivité, doc. 4 avec la question du salaire productifs, ils ne trouvent un emploi que s’ils coûtent
minimum). peu à l’employeur. Par conséquent, avec l’existence d’un
salaire minimum, ce sont les salariés les moins pro-
DOCUMENT 1 ductifs (souvent les moins qualifiés) qui sont les moins
1 » Compte tenu des salaires très faibles en Chine, il est embauchés.
difficile de les concurrencer – ils sont 40 fois inférieurs
à ceux de la France – ; il ne resterait pas d’autre solution
que de réduire fortement nos salaires ou de supprimer
certains de nos emplois directement en concurrence
avec les emplois chinois.
2 » Il est moins cher pour l’entreprise Luxoticca de pro-
duire en Italie qu’en Chine. En effet, le coût d’un pro-
duit dépend du coût du travail, mais aussi du coût des
DOSSIER 3
matières premières et de la productivité des salariés. Or,
la main-d’œuvre chinoise peu qualifiée entraîne beau-
Un niveau insuffisant de demande
coup plus de gaspillage de matières premières, de pertes explique-t-il le chômage ?
de temps, de défauts de fabrication, etc., par rapport à
l’Italie qui dispose d’une main-d’œuvre beaucoup plus
qualifiée. DÉCOUVRIR [p. 138-139]
❯❯ 39
GRAND ANGLE autrement il limite les très bas salaires. En revanche, il
n’a pas d’effet sur l’écart avec les plus hauts salaires.
Les inégalités salariales 3 » L’hôtellerie-restauration favorise les bas salaires pour
2 raisons : ce secteur exige (en partie) du personnel peu
s’accroissent-elles ? [p. 142-143] qualifié (nettoyage, serveur…) en grand nombre, donc
à rémunération horaire faible ; d’autre part, même lors-
» Des hauts salaires que le salaire horaire n’est pas faible, le salaire mensuel
toujours plus hauts ? peut l’être car ce secteur recourt beaucoup au travail à
temps partiel.
1 » En 2008, le PDG de Vallourec a touché un salaire de
4 » Le RSA fusionne le RMI avec 2 autres allocations :
16,12 M€, l’équivalent de 1192 années de SMIC, fixé à
l’allocation pour parent isolé et une nouvelle allocation
15 000 € annuel. Les rémunérations des dirigeants et
versée à ceux qui percoivent des salaires trop faibles.
cadres supérieurs se sont envolées ces dernières années,
D’autre part, il est aussi versé à ceux qui perçoivent des
allant jusqu’à représenter plusieurs centaines de fois ce
revenus faibles (les « travailleurs pauvres »).
que gagnent les salariés de base.
2 » Elles sont restées stables en moyenne depuis 50 ans
et ont même baissé dans les années 1980-1990 (mais
dans le même temps, le chômage augmentait). QUESTION DE SYNTHÈSE
1 » Envolée des plus hauts salaires —> baisse de la pro-
3 » Contradictoire est trop fort car ils ne portent pas
sur les mêmes données. Ils soulèvent en tous les cas pension à consommer de ces salariés et donc baisse glo-
un paradoxe : y a-t-il hausse ou baisse des inégalités de bale de la consommation, donc de l’activité économique
salaire entre smicards et hauts revenus ? et par suite de l’emploi. Toutefois, impact global limité
car cela ne concerne qu’une fraction infime de salarié
4 » L’indice du salaire des 0,01 % les mieux payés en et donc des montants faibles.
France est passé de 100 en 1998 à 168,9, ce qui repré-
sente une hausse de 68,9 %. Tandis que dans le même 2 » Hausse continue du SMIC —> maintien du pouvoir
temps, l’indice du salaire des 90 % les moins rémunérés d’achat des salariés les moins aisés ; donc effet inverse au
est resté globalement le même. Globalement les inéga- précédent —> exclusion des jeunes (et des moins quali-
lités peuvent donc avoir très peu évolué entre les 90 % fiés) de l’emploi, donc développement du chômage pour
voire les 95 % de la population salariée française ; ce n’est ces catégories. Tout se passe comme si en maintenant le
que si on affine l’analyse au 1 % (et au-delà) les mieux pouvoir d’achat pour les travailleurs en place, on créait
rémunérés qu’on observe un accroissement vertigineux des chômeurs supplémentaires, donc —> une baisse
des inégalités. de la consommation globale venant annuler les effets
précédents.
➝ Notions : Socialisation,
normes, valeurs.
scolaire, tant du point de vue des orientations différenciées selon le genre, que
des normes comportementales qu’elle impose plus ou moins explicitement, et
qui comportent un biais favorable aux enfants des classes supérieures.
■ Le dossier 3 (Quelles instances de socialisation au sein de l’école ?) traite
enfin du rôle des autres instances de socialisation, notamment les médias et
les groupes de pairs, et de la manière dont elles rentrent en interaction avec les
précédentes, notamment au sein même de l’école.
■ Le Grand Angle (Pourquoi si peu de femmes aux postes de pouvoir ?) aborde
une des implications de la socialisation genrée, à travers la sous-représentation
des femmes aux postes de direction politique ou économique.
❯❯ 41
en les félicitant pour des comportements distincts, en ACTIVITÉS
jouant à des jeux différents avec eux, etc. 1 » Ces exemples renversent les stéréotypes habituels
qui associent l’activité de pilote de chasse aux hommes,
DOCUMENT 2 et le travail domestique aux femmes.
1 » C’est par l’imprégnation, en l’emmenant avec lui et
2 » D’après l’INSEE en France en 2006, 99,4 % des
en suscitant l’envie de l’imiter, bien plus que par ce qu’il
assistant(e)s maternel(le)s étaient des femmes et
dit, que Gondet va transmettre son amour du football
les 10 professions comportant la plus grande part de
à son fils.
femmes regroupent 28,7 % des emplois occupés par les
2 » Au-delà de l’activité sportive, c’est une certaine femmes.
conception de la « virilité » et des valeurs associées, notam-
3 » Ces métiers sont des métiers de service occupant
ment l’envie de gagner à tout prix, qui est transmise.
souvent une position inférieure dans la hiérarchie des
entreprises, moins reconnus socialement et souvent liés
DOCUMENT 3 au travail domestique auquel sont davantage associées les
1 » D’après l’INSEE, en France en 2000, 52 % des adultes femmes (soin des autres, tâches administratives, etc.).
de plus de 15 ans dont le père était cadre ou profession
4 » On constate que les filles sont surreprésentées dans
libérale sont allés au musée quand ils avaient entre 8 et
les filières littéraires et de sciences humaines, et sous-re-
12 ans, contre 11 % des enfants d’ouvriers.
présentées dans les filières scientifiques. Elles ne consti-
2 » Les activités culturelles des enfants semblent dépen- tuent par exemple que 40 % des élèves de la terminale
dre de leur milieu social d’appartenance puisque, selon S au lycée, et moins de 10 % de ceux des terminales STI,
l’INSEE, par exemple, les enfants de cadres étaient pres- mais près de 65 % des élèves de terminale ES et STG.
que deux fois plus nombreux à être allés au cinéma entre
5 » Les scientifiques ont cherché à montrer que les cer-
8 et 12 ans que les enfants d’ouvriers (54 % contre 31 %).
veaux des femmes et des hommes étaient différents car
3 » La pratique ou non d’une activité culturelle pendant cela permettait notamment de justifier les inégalités de
l’enfance est aussi un facteur important sur les pratiques traitement entre les unes et les autres, notamment dans
à l’âge adulte. Par exemple, les enfants d’ouvriers ayant la division du travail.
exercé au moins une activité artistique dans leur enfance
sont plus nombreux à l’âge adulte en proportion que les
enfants de cadre à se rendre au musée (39 % contre 36 %). COMPRENDRE [p. 152-153]
DOCUMENT 4 Parcours possible : choisir entre les documents 1, 2 ou 3
pour mettre en évidence le rôle normatif de l’école, avant
1 » Dans les familles aisées, les parents ont tendance
d’étudier le document 4 qui souligne la marge de manœu-
à privilégier le dialogue et la persuasion plutôt que les
vre dont disposent cependant les élèves pour composer
punitions avec leurs enfants, contrairement aux familles avec ces règles.
populaires.
2 » Cela a pour conséquence d’encourager davantage DOCUMENT 1
l’autonomie et la créativité dans les premières, et l’obéis- 1 » Les consignes du début du XXe siècle tenaient essen-
sance et l’adaptation aux contraintes chez les enfants tiellement à des questions d’hygiène, tandis que les
des secondes. règlements actuels portent davantage sur l’attitude vis-
à-vis des autres. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit cepen-
dant d’orienter les comportements des élèves.
2 » Ces consignes servent à mieux faire intérioriser
ces règles aux élèves, en leur donnant une justification
DOSSIER 2 (qu’ils peuvent demander) et en les invitant à les diffuser
autour d’eux.
Quel est le rôle de l’école 3 » Les examens servent aussi à discipliner les étudiants,
dans la transmission de normes en les forçant à travailler et à être attentif en cours pour
les réussir, mais aussi en détournant leur attention des
et de valeurs aux jeunes ? conditions dans lesquelles ils étudient.
DOCUMENT 2
DÉCOUVRIR [p. 150-151] 1 » La « norme scolaire » désigne l’ensemble des règles
explicites ou implicites en vigueur au sein de l’école, et
Les filles pompiers qui définissent le rôle du « bon » élève.
et les garçons infirmiers 2 » L’échec scolaire des jeunes de milieux populaires
Parcours possible : on pourra travailler sur les documents tient, selon P. Willis, en grande partie à la contradiction
1 et 2 pour faire le constat des stéréotypes de genre, avant entre cette « norme scolaire » et les valeurs mises en avant
d’étudier le document 3 ou 4 afin de s’interroger sur les dans leur milieu social d’origine, comme l’indocilité ou
mécanismes de leur construction. la valorisation du travail manuel.
❯❯ 43
DOCUMENT 3 3 » L’intégration des femmes dans le champ politique
1 » Selon l’auteur, ce sont les pairs, c’est-à-dire les autres est freinée par les partis politiques, qui distribuent l’es-
élèves, qui exercent l’influence la plus forte sur les com- sentiel des positions de pouvoir et sont réticents à leur
portements des lycéens. intégration, mais aussi par la répartition des tâches
domestiques au sein du foyer, dont elles doivent sup-
2 » Ne pas respecter ces « règles » plus ou moins tacites porter la majeure partie.
fait courir un risque d’exclusion et de marginalisation.
4 » Cette loi a pu être critiquée car elle oblige les partis
3 » Les devoirs de porter des vêtements à la mode, de
à présenter une certaine proportion des femmes indé-
suivre les résultats de foot, de connaître tel ou tel clip
pendamment de leurs compétences, et peut ce faisant
ou encore de marquer une certaine distance au travail
faire peser un doute quant à celles-ci, même si elles les
scolaire constituent d’autres exemples de « codes de
présentent. En cherchant à lutter contre une inégalité, on
culture adolescente ».
risque ainsi de renforcer une différence dans les repré-
sentations, et certains préconisent au contraire d’agir
DOCUMENT 4 sur des facteurs plus « profonds ».
1 » Les médias peuvent transmettre d’autres normes ou
valeurs que celles que la famille ou l’école s’efforcent
d’inculquer, notamment en fournissant d’autres modè- » Dans les entreprises,
les de comportement et en donnant accès à des œuvres
culturelles différentes de celles prescrites par ces deux
la direction reste largement
instances de socialisation. masculine
2 » Les nouveaux médias peuvent même renverser le 1 » La ségrégation verticale désigne la sous-représentation
sens habituel de la socialisation en faisant en sorte que des femmes aux niveaux de hiérarchie supérieurs des entre-
ce soient les enfants qui fassent découvrir des œuvres prises (et leur surreprésentation aux bas niveaux), tandis
ou des pratiques à leurs parents qui ne savent pas néces- que la ségrégation horizontale renvoie à leur concentration
sairement les utiliser aussi bien qu’eux. Ils permettent dans certains postes, à niveau hiérarchique égal.
aussi aux adolescents d’échapper au contrôle de leurs
parents car ils peuvent être autant des outils de travail 2 » Le « plafond de verre » désigne les obstacles invisibles
que de loisir. qui empêchent certaines catégories de salariés, comme
les femmes, d’accéder malgré leurs compétences à des
fonctions de responsabilité dans les entreprises ou les
administrations.
3 » (4 276 – 3 268)/3 268 × 100=30,8%. Selon l’INSEE
en France en 2007, les salaires nets à temps plein des
hommes cadres sont en moyenne supérieurs de 30,8 %
GRAND ANGLE à ceux des femmes cadres, ce qui est plus élevé encore
que dans les autres catégories de salariés.
Pourquoi si peu de femmes 4 » On constate que plus le nombre d’enfants augmente
aux postes de pouvoir ? [p. 158-159] et plus le temps de travail domestique global augmente,
mais ce sont les femmes qui assument l’essentiel de cette
❯❯ 45
pratiques culturelles, toutes convergentes en terme de
COMPRENDRE [p. 164-165] légitimité.
Parcours possible : si les documents statistiques ont déjà 3 » Lahire donne l’explication de la mobilité sociale :
été vus dans le « découvrir », laisser de côté le document 1
certains membres de catégories supérieures peuvent
et se focaliser sur l’explication des différences de pratiques
provenir de milieu plus populaire, ce qui explique leur
culturelles (doc. 2 à 4).
attirance pour des pratiques qui leur paraissent malgré
DOCUMENT 1 tout familières. Autre explication (sans doute moins
1 » En France en 2008, 17 % des personnes dont le chef de convaincante) : le besoin, même pour les plus dotés
ménage est cadre ou PIS ne sont jamais allés à une expo- en capital culturel, de se divertir via des pratiques plus
sition temporaire de peinture ou de sculpture, contre populaires. Autre explication possible : la diversité des
63 % pour ceux issus d’un ménage d’agriculteur. instances de socialisation auxquelles sont confrontés les
individus au cours de leur vie, qui génère des centres
2 » Les personnes qui, de loin, n’ont que peu ou jamais d’intérêts pas forcément homogènes.
fréquenté les lieux culturels évoqués sont celles issues
d’abord des ménages ouvriers puis employés et agri-
DOCUMENT 4
culteurs (chiffres les plus élevés), et ce quel que soit
le lieu culturel considéré. Inversement, les personnes 1 » Oui, Céline s’intéresse aux spectacles de danse (elle
issues d’un ménage cadre sont peu à ne jamais les avoir fréquente la Maison de la danse), ce qui est une pratique
fréquentés. qui intéresse des personnes souvent relativement bien
dotées en capital culturel, ce qui n’est pas le cas de son
3 » Le groupe qui dispose sans doute le plus de ressour-
milieu familial.
ces financières est celui des artisans, commerçants, chefs
d’entreprise. Pourtant ce n’est pas celui qui fréquente le 2 » Ici, c’est clairement la socialisation secondaire, et
plus les lieux considérés, puisque ce sont les cadres et plus précisément le groupe de pairs issu du monde pro-
dans une certaine mesure les professions intermédiaires. fessionnel qui lui a transmis ce goût pour la danse.
Cela tient au capital culturel dont disposent ces profes-
sions Certes, les groupes les moins aisés (employés et
ouvriers) fréquentent moins ces lieux, mais les agricul-
teurs aussi. Or dans leur cas ce n’est pas essentiellement
pour des raisons pécuniaires mais à cause de leur mode
de vie (rural) imposé par leur profession ainsi que leur
capital culturel. DOSSIER 2
DOCUMENT 2 Assiste-t-on à une
1 » Les catégories sociales ne vont pas toutes avec la
même fréquence au musée. On peut observer que certai-
homogénéisation des pratiques
nes y vont bien plus que d’autres, alors même que le prix culturelles sous l’effet
d’entrée est relativement faible et qu’il existe des aides
pour les plus défavorisés financièrement (tarif préféren- d’une « culture de masse » ?
tiel pour les jeunes, chômeurs, familles nombreuses…).
Si l’argent n’est pas le critère explicatif premier, c’est que
les musées supposent de la part des visiteurs un inté- DÉCOUVRIR [p. 166-167]
rêt, une disposition pour la culture, ainsi qu’un certain
nombre de références culturelles, autant d’éléments qui Une déferlante
composent le capital culturel.
de produits culturels
2 » Cela « va de soi » parce qu’il s’agit d’une disposition
Parcours possible : privilégier les 3 premiers documents,
intériorisée au cours de la vie (et souvent depuis le plus
plus accessibles, pour montrer l’influence culturelle des
jeune âge) qui donne l’impression à l’individu d’être
pays développés.
naturelle, spontanée, émanant de son propre gré. En
réalité elle est conditionnée socialement (par la famille,
ACTIVITÉS
les pairs…) sans que l’individu qui l’intériorise petit à
petit ne s’en rende compte. 1 » Ils ont tous été produits sans exception dans des stu-
dios américains (ou en tous les cas installés aux États-
DOCUMENT 3 Unis, car certains de ces studios sont détenus par des
fonds non états-uniens).
1 » Culture légitime : touche une minorité plutôt aisée
et intellectuelle ; dimension non utilitaire ; suppose des 2 » Ici il s’agit des normes d’habitation et de décora-
efforts, de la concentration, des références culturelles. tion des logements. Ikea contribue à ce que les intérieurs
Culture illégitime : concerne la majorité de la population des logements se ressemblent partout où l’entreprise
(est populaire) ; dimension festive ; est facile d’accès. est installée.
2 » Oui et non : il ne conteste pas l’évidence statistique 3 » Produit de masse car accessible à tous, succès popu-
des doc. 1 et 2 précédents. Il conteste l’idée que dans laire, tirage en nombre. Culture spécifique d’un seul
un milieu social, on ne pratiquerait qu’un seul type de pays, non occidental, le Japon.
DOCUMENT 1
1 » La disparition de la culture paysanne au profit de
l’urbanisation ; le développement des industries cultu- GRAND ANGLE
relles ; la diffusion de l’anglais.
2 » Non : l’urbanisation s’accompagne d’une éduca-
Le cinéma, d’Hollywood
tion plus répandue, ce qui explique la généralisation à Bollywood [p. 170-171]
de l’apprentissage de l’anglais. De même, les industries Parcours possible : Faire réaliser aux élèves un tableau
culturelles étant souvent d’origine américaine, les films, leur permettant de relever tous les éléments signes de
les séries, et les publicités contribuent à la diffusion de l’occidentalisation du cinéma indien, et tous les éléments
l’anglais. De même, l’industrie en général et urbanisa- critiques de cette occidentalisation, ce qui permet de les
tion sont fortement liées : en l’occurrence, les industries aider à apprendre à relever des arguments.
culturelles se développent dans les villes.
3 » Mode de vie similaire : famille = couple, habille- » Une américanisation
ment occidental (jeans, costume pour les hommes…),
modernité technologique, etc. Autant de traits propres
de la culture cinématographique
à la valeur fondamentale des sociétés occidentales : indienne
l’individualisme.
1 » On observe différents éléments associés à la culture
« occidentale » dans cette affiche : les vêtements portés
DOCUMENT 2 par l’homme au centre ainsi que ceux de la femme
1 » Dans des villes, en zone urbaine. blonde à gauche et la femme brune en bas à droite ; la
2 » Le doc. 1 mettait en avant la disparition des cultures coupe de cheveux de l’homme et de la femme blonde ;
rurales traditionnelles pour appuyer l’idée d’étiolement la manière dont les regards des trois femmes à gauche
de la diversité culturelle. Pourtant la musique connaît et droite de l’homme se concentrent sur lui.
une diversification continue des genres et c’est dans les 2 » Le cinéma indien a emprunté différents traits de la
villes que cette créativité s’opère principalement. culture cinématographique occidentale. Les scénarios
ressemblent au cinéma occidental : différents films sont
3 » Non, la créativité musicale (et plus généralement
des « remakes » et les personnages de plusieurs films sont
culturelle) s’inscrit toujours dans un héritage (cf. l’utilisa-
tirés de personnages occidentaux. Les acteurs s’inspi-
tion de « samples » pour créer de nouveaux morceaux), ou
rent du cinéma occidental : les acteurs se maquillent et
dans la rencontre de différentes influences (musique amé-
jouent de la même manière qu’en Occident et ils font
ricaine et traditionnelle africaine dans le cas du blues).
un usage fréquent de l’anglais. La bande son enfin est
tirée de musiques telles que « le jazz, le heavy metal et
DOCUMENT 3 le blues » selon Chatterji.
1 » Société dans laquelle les groupes sociaux sont hié-
3 » L’Oréal utilise l’image d’acteurs indiens et d’actri-
rarchisés, endogames et héréditaires.
ces indiennes célèbres pour être sûr de l’efficacité de
2 » Oui et non. Oui parce que ce sport vient de Grande- sa publicité dans un pays non occidental. En effet, un
Bretagne : les Indiens ont donc une pratique sportive en acteur connu sera associé dans l’esprit du public à une
partie homogène avec celle de leurs anciens colons. Non marque occidentale de maquillage. Même sans voir de
❯❯ 47
publicité, le fait de revoir l’acteur ou l’actrice incitera 2 » Dans le cinéma populaire indien, l’Occidental a une
le spectateur à penser à la marque. Par exemple, les image négative. Les tenants de la culture occidentale
spectateurs indiens voyant Aishwarya Rai dans un film sont associés à des comportements addictifs (jeux),
indien penseront dans le même temps à l’Oréal, ce qui nocifs pour la santé (cigarettes et alcool) et dangereux
les incitera peut-être à acheter du maquillage de cette (perversion) pour l’entourage du personnage.
marque à la sortie du film.
3 » En Inde, la très grande production cinématogra-
4 » La beauté d’Aishwarya Rai renvoie au modèle « occi- phique tire sa diversité de la diversité du pays. Chaque
dental » de la « belle » femme. On constate en effet que la région (parmi les 28 que compte le pays) a son propre
couleur de sa peau a été blanchie, renforçant par ailleurs style de cinéma, notamment en raison de langues dif-
le bleu de ses yeux. De plus, sa coupe de cheveux est férentes (comme l’hindi et le tamoul). Et chaque région
plutôt occidentale, l’Inde associant la beauté féminine copie les films des autres régions. Le cinéma indien
aux cheveux longs. Enfin, ses vêtements blancs ont une n’a donc pas besoin du cinéma occidental pour se
coupe faisant penser à un tailleur, très différent du sari développer.
ou de la robe indienne.
4 » On observe que le box indien est dominé par les
films d’origine indienne. Les 9 premiers films de 2009
» Ou un maintien d’une sont produits localement. Le seul moyen pour un film
cinématographie spécifique ? étranger d’arriver parmi les 10 premiers du box-office
indien est soit d’être co-produit par une société de
1 » Le cinéma populaire indien a plusieurs caractéris- cinéma indienne (Chandni Chowk va en Chine), soit de
tiques propres. Premièrement, le style des films est fré- parler de l’Inde (Slumdog Millionnaire).
quemment le même : on assiste à une comédie musicale
dont le scénario principal raconte des amours contra-
riées. Deuxièmement, la durée est plus importante que
celle des films occidentaux (2 h 30 à 4 h). Troisièmement, QUESTION DE SYNTHÈSE
un des personnages classiques est l’Indien qui a adopté Les réponses aux activités des deux pages donnent les
les normes et les valeurs de l’Occident et est critiqué éléments permettant de construire une réponse à la
pour cette raison par les autres personnages. question de synthèse.