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150 Theories Economiques
150 Theories Economiques
Optimum paretien
il se définit comme une situation économique efficace socialement au sens où personne ne peut
améliorer sa position sans détériorer celle des autres.
(Pareto)
Théorème de Coase
Selon Coase, prix Nobel 1991, en l'absence de coûts de transaction et si les droits de propriété sont
définis, les agents peuvent corriger spontanément les externalités en passant par le marché. Dans un
monde sans coût de transaction et en concurrence parfaite, la création de richesse grâce à l'utilisation
des ressources de l'économie est indépendante de la répartition des droits de propriété. Les agents
peuvent, en effet, facilement échanger les droits sur ces ressources pour produire, chacun y trouvant
intérêt. Par conséquent, l'ensemble de la législation afférente à ces droits est inutile. C'est l'exemple
dit du " pollueur-payeur ". Une entreprise rejetant des effluves dans une rivière doit acheter une
partie des droits de propriété de l'eau, initialement détenus par les victimes potentielles pour pouvoir
produire. L'État n'a donc à intervenir qu'une seule fois pour assurer le fonctionnement de l'économie
en attribuant initialement les droits de propriété. La réglementation ne peut donc s'imposer qu'à deux
conditions : que les coûts de transaction de réglementation soient inférieurs aux coûts des autres
solutions, que ces coûts soient inférieurs aux bénéfices de l'action elle-même. En effet, la
réglementation n'a de sens que si elle permet une allocation efficace de moindre coût.
(Coase)
Théorie de la justice
Cette théorie s'efforce d'énoncer un principe de justice susceptible de guider la mise en place
d'institutions réalisant un consensus social général qui s'impose sans pour autant contredire le
principe d'efficacité économique. Cela conduit à définir deux principes : 1°) le principe de liberté selon
lequel chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales
pour tous, qui soit compatible avec le même système pour les autres ; 2°) le principe de différence
au terme duquel les inégalités sociales et économiques doivent être telles qu'elles soient : a) au plus
grand bénéfice des plus désavantagés, b) attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à
tous.
(Rawls)
2) Démographie et économie
La "nouvelle économie des migrations"
Les migrations résultent de décisions collectives prises dans des situations d'incertitude et
d'imperfections des marchés. Ainsi, dans les campagnes, une mauvaise récolte entraîne une baisse
des revenus. Afin de minimiser les risques, une famille peut décider de faire partir quelqu'un à
l'étranger, les revenus de ce dernier étant une sorte d'assurance. Ce ne sont donc pas les écarts de
revenus qui sont déterminants mais les préoccupations d'assurance contre l'incertitude.
Théorie malthusienne
L'ouvrage de Malthus, Essai sur le principe de population (1798) dont la première édition était
anonyme, est d'abord un pamphlet contre les partisans de la loi sur les pauvres. Selon Malthus, la
population croît selon une progression géométrique (double tous les vingt-cinq ans) tandis que les
subsistances croissent selon une progression arithmétique. Dès lors, soit la population accepte
volontairement de limiter sa croissance (c'est la moral restraint ou abstention du mariage), soit la
population sera détruite par la guerre, la famine, la peste. Aider les pauvres revient à encourager la
croissance démographique et à terme sa destruction. La théorie malthusienne de la population est un
des piliers de la théorie de l'état stationnaire de Ricardo. Schumpeter dans son ouvrage Histoire de
l'analyse économique souligne combien Malthus doit à Botero et à Quesnay pour la construction de sa
théorie.
(Botero, Quesnay, Malthus)
Théorie populationniste
Ce sont les mercantilistes qui initient ce courant. Ils reprennent la formule de J. Bodin selon laquelle "
il n'est de richesse que d'hommes ". La croissance de la population a une influence positive par
plusieurs canaux : l'augmentation de la demande qui en résulte incite à accroître la production ; elle
pousse à une organisation plus efficace de la production d'où des gains de productivité ; une
population plus grande permet d'étaler les frais généraux d'une société. Par opposition aux
malthusiens, A. Sauvy souligne qu'à " chaque fois que se produit une différence, un écart entre deux
grandeurs, deux choses qui devraient être au même niveau, il y a deux façons de rétablir l'équilibre,
aligner vers le haut ou vers le bas. En annonçant qu'il y a excès de quelque chose, l'optique
malthusienne suggère instinctivement de niveler par le bas ".
(Sauvy)
3) Economie internationale
Loi des avantages absolus
Selon Adam Smith, chaque pays est plus efficace que les autres dans la production d'un bien au
moins. Le pays en se spécialisant dans la production d'un bien ce qui signifie l'abandon de la
production des autres biens, approfondit la division du travail et ainsi la liberté des échanges va
accroître le bien-être de l'ensemble des pays. C'est l'avantage absolu dans la production d'un bien qui
détermine la spécialisation de chaque pays.
(Smith)
Paradoxe de Leontief
Partant du fait que les États-Unis étaient en principe mieux dotés en capital que le reste du monde,
Leontief (prix Nobel 1973) calcule à l'aide de la matrice input-output les contenus en travail et en
capital des exportations et importations américaines pour l'année 1947. Or, les résultats obtenus
montrent l'inverse de ce qui était attendu : les États-Unis exportent des biens qui nécessitent
beaucoup de travail et importent des biens relativement capitalistiques. Plusieurs explications ont été
avancées : présence de coûts de transport et de droits de douane ; caractères des fonctions de
production ; présence d'un troisième facteur de production : les ressources naturelles ; sous-
estimation du capital américain ; effets de la demande ; très forte productivité des travailleurs. Les
spécialistes du commerce international ont amplement discuté et contesté ce paradoxe, les critiques
portant sur trois points : la méthode relative aux fonctions de production, la non prise en compte du
protectionnisme américain, l'absence d'un troisième facteur de production, à savoir les ressources
naturelles qui à côté du travail et du capital sont susceptible de modifier considérablement les
résultats initiaux en fonction de leur substituabilité ou de leur complémentarité respectives.
(Leontief)
du monde. Le deuxième effet correspond au fait que si les consommateurs peuvent acheter aux
autres producteurs des États membres c'est en raison de différences de coûts créés artificiellement.
Selon le théoricien Viner, c'est le deuxième effet qui l'emportera, aboutissant à une baisse du bien-
être.
(Viner)
l'échange. Dans le cas d'un grand pays, établir un droit de douane peut augmenter le bien-être.
Toutefois, le pays qui l'instaure risque des représailles.
4 ) Education, formation
Le modèle d'arbitrage (entre rendement et risque)
Les individus de mêmes capacités ne choisissent pas les mêmes études. Cette différence est
directement liée à leur origine sociale. Avant d'entamer un cursus scolaire, la théorie suppose ici que
les individus procèdent à un calcul avantages-coûts pondéré par la probabilité de réussite. Elle pose
alors comme hypothèse que les étudiants issus de milieux défavorisés accorderont un poids plus
important au risque que les autres. Les conséquences d'un échec, voire d'un simple redoublement, ne
sont pas valorisées de la même façon par tous les individus. L'intérêt du modèle d'arbitrage entre
rendement et risque est donc d'expliciter des choix différents de cursus sur des critères sociologiques.
(Mingat et Eicher)
Théorie du filtre
Les tests empiriques ont montré que la théorie du capital humain explique peu les faits. En
particulier, des individus de même niveau obtiennent des gains très différents. La théorie de Becker a
été remise en cause à la fois dans son développement et ses hypothèses. La formation, et en
particulier le diplôme, sert à apporter de l'information sur les qualités des individus (intelligence,
capacité de travail...). L'éducation ne sert donc pas à accroître les capacités des individus mais à les
identifier afin de pouvoir les filtrer. Le système productif filtre les individus en fonction des qualités
qu'il recherche. Des tests à l'embauche pourraient toutefois servir eux aussi de filtres, à un coût
inférieur à celui du système éducatif.
(Arrow)
Théorie de la reproduction
Le système éducatif, fonctionne comme s'il servait à reproduire la domination de la " classe
dominante ". Sous couvert de neutralité et d'égalité des chances, l'institution scolaire conduit à
exclure les enfants des classes populaires, " classes dominées . Le système exerce, en effet, un "
arbitraire culturel " permettant cette sélection. L'école valorise et légitimise une culture dite savante
acquise en dehors de ses murs par la classe dominante. Cette " violence symbolique " exercée par le
système éducatif est à l'origine des écarts entre les taux de réussite des enfants. La démocratisation
de l'école a des effets pervers. L'exclusion s'opère via la dévalorisation des diplômes.
(Bourdieu et Passeron)
Théorie du signal
La théorie du signal est un prolongement sur le marché du travail de celle du filtre. Les employeurs
sont considérés comme étant en asymétrie d'information vis-à-vis des offreurs de travail. Ils
disposent de données intangibles telles que le sexe. D'autres, comme le niveau de qualification,
peuvent au contraire être modifiées par les individus à la recherche d'un emploi. Le diplôme constitue
donc un signal envoyé aux employeurs potentiels. II reste aux individus à choisir la formation qui
permet d'envoyer le meilleur signal, soit celle qui offre le plus de possibilités pour trouver un emploi,
soit le meilleur taux de rendement.
(Spence)
5) Entreprises
Théorie de l'agence
Cette théorie générale qui s'appuie sur la relation principal-agent s'applique également à l'analyse de
l'entreprise. Elle décrit les relations entre les actionnaires (principal) et le manager (agent) dans un
contexte d'asymétrie d'information. Ces agents ont des intérêts contradictoires. Les actionnaires
cherchent avant tout à maximiser la valeur de la firme tandis que le manager cherche à maximiser
son revenu et donc la taille de l'entreprise. La théorie de l'agence permet d'expliquer les stratégies
des firmes selon que le principal ou l'agent contrôle l'entreprise.
(Grossman, Hart, Holström)
Théorie de l'entrepreneur
Selon Schumpeter, l'entrepreneur joue un rôle central dans le système capitaliste. II est animé par
des motivations individuelles de réussite. Le profit rémunère la capacité d'innovation de l'entreprise,
c'est-à-dire sa manière d'effectuer des combinaisons économiques. Les innovations peuvent être liées
au processus de production ou à la découverte de produits nouveaux. L'entrepreneur est toutefois
menacé par la bureaucratie de la grande entreprise. Celle-ci, en éliminant l'entrepreneur, éteint toute
source d'innovation et de croissance. Et le capitalisme est condamné à disparaître.
(Schumpeter)
Théorie de l'efficacité-X
Cette théorie a pour point de départ un grand nombre d'observations ayant mis en évidence que des
firmes aux caractéristiques techniques identiques pouvaient avoir des différences de coût de
production très importantes. Ce résultat apparaît en parfaite contradiction avec la théorie
néoclassique. Pour cette dernière, l'objectif unique de toutes les firmes est de maximiser leur profit ce
qui implique en particulier la minimisation des coûts. Pour expliquer cette contradiction, il convient
d'analyser non la firme mais les individus qui la composent et dont la rationalité est limitée au sens
de Simon. Le comportement de la firme devient le résultat des actions des différents agents qui la
composent. Le X de la théorie est synonyme de non allocatif.
(Leibenstein)
(Aoki)
Théorie managériale
Selon cette théorie, la grande entreprise conduit à l'apparition d'une technostructure (managers,
cadres supérieurs, ingénieurs) distincte des propriétaires. Les objectifs de la technostructure
(dépenses de prestige et maximisation de la part de marché) peuvent être contradictoires avec ceux
des propriétaires actionnaires. Les managers peuvent être toutefois contraints d'infléchir leur position
dans un sens plus favorable aux actionnaires. On parle alors de gouvernement d'entreprise. La
contrepartie en est une gestion de l'entreprise au jour le jour en fonction de l'évolution de la
conjoncture et non de choix stratégiques de long terme.
(Berle, Means, Galbraith)
Économétrie
Elle permet de confronter des constructions théoriques et leurs prédictions aux données réelles de
l'économie. Plus précisément, les modèles économétriques servent à expliquer l'évolution quantitative
d'un certain nombre de variables (dites variables endogènes) en fonction d'un certain nombre de
variables prédéterminées (dites variables exogènes). Le test qui infirme une prédiction conduit à
réexaminer les hypothèses du modèle et afin de mieux comprendre les mécanismes économiques.
Construire un modèle économétrique, nécessite une théorie modélisable, des données et des
instruments de calcul.
(Frisch, Haavelmo, Heckman, McFadden)
Holisme méthodologique
L'approche économique holiste s'intéresse plutôt à l'ensemble des comportements qu'à leurs
composantes, faisant l'hypothèse que le tout est supérieur à la somme des parties. La sociologie, qui
relève plus d'une démarche holiste, met l'accent sur le fait que les individus sont socialisés, c'est-à-
dire qu'ils sont le produit d'un groupe qui partage une certaine culture, des normes etc. Il existe donc
une classe sociale, ce que nie l'individualisme sociologique.
Individualisme méthodologique
L'individualisme méthodologique analyse les phénomènes économiques et sociaux à partir des
comportements individuels. Combiné à l'hypothèse de rationalité du comportement, l'individualisme
méthodologique, le fameux homo œconomicus, est le principe de base de la science économique.
(Becker)
Libéralisme
Élaborée au cours du XIXème siècle notamment à partir des travaux d'A. Smith, la doctrine libérale
repose sur trois piliers : la propriété privée, la libre entreprise et la libre concurrence. Il existerait
selon elle un ordre économique naturel, fruit des interactions entre les agents (main invisible). La
crise des années trente a donné naissance à un courant néo-libéral reconnaissant les imperfections
du marché et attribuant à l'État un rôle de régulateur de la sphère marchande. Les privatisations des
vingt dernières années dans les pays industrialisés et le mouvement de déréglementation témoignent
d'un retour appuyé à la doctrine originelle.
(Hayek, Friedman)
Marxisme
Doctrine et méthode d'analyse élaborées par K. Marx et F. Engels puis par leurs disciples, le
marxisme (ou tout du moins sa théorie économique) vise à expliquer le fonctionnement du système
économique. Dans le système capitaliste, la force de travail crée une valeur supérieure à celle de son
entretien produisant ainsi une plus-value que s'approprient les détenteurs des moyens de production.
Cette appropriation, assurée par la légalité de la propriété privée, donne naissance au profit, si le
capital est réalisé, et permet l'accumulation du capital. Il existe cependant une baisse tendancielle du
taux de profit liée à l'exploitation de la force de travail, et que les concentrations cherchent à pallier.
Les crises consécutives au déséquilibre de la répartition du profit provoque à terme une crise
générale débouchant sur la révolution sociale.
(Marx, Engels)
Positivisme économique
Cette approche repose sur l'idée que l'économique est une science empirique, au même titre que les
sciences de la nature. Les énoncés que l'économiste élabore ont avant tout un caractère prédictif,
dont on doit être capable d'infirmer les résultats par des tests empiriques. C'est la raison pour
laquelle finalement, il importe peu que les hypothèses de départ soient réalistes.
(Friedman)
Perspective marxiste
Le travail domestique s'analyse comme l'effort lié à la production de valeur d'usage donnant lieu ou
non à un échange marchand. Pour certains, la situation des femmes dans la famille et le travail
domestique répondent à la logique du capital. Il en résulte que la lutte des femmes fait partie de la
lutte des classes. D'autres, au contraire, opposent la logique du capital à la logique du patriarcat. Les
femmes dans la famille sont exploitées par les hommes. Les femmes constituent donc une classe
spécifique et antagoniste des hommes. La lutte des femmes est autonome vis-à-vis de la lutte des
classes. Pour d'autres encore, il est nécessaire d'articuler les deux logiques. Ainsi, la fin du
capitalisme ne signifiera pas la fin de l'oppression des femmes. Inversement, le patriarcat ne peut se
comprendre sans sa base matérielle, à savoir qu'il repose sur le contrôle exercé par l'homme sur le
travail de la femme à l'intérieur comme à l'extérieur foyer.
(Harrison, Hartman)
Ségrégation socio-culturelle
Pour expliquer les phénomènes de ségrégation et de discrimination à l'embauche, ces théories se
concentrent sur des facteurs externes au marché du travail Elles font apparaître l'étroite
correspondance qui existe entre les caractéristiques des professions " féminines " et les stéréotypes
habituels sur les qualité des femmes : souci d'autrui, habileté manuelle, charme, manque de force
physique, préférence pour la flexibilité, etc.. Les responsabilités familiales peuvent pousser les
femmes vers les métiers en question. Mais c'est la réputation de ces professions et non leur nature
qui les font apparaître comme féminines. A priori, il n'y a par exemple aucune raison de supposer
qu'une profession, quelle qu'elle soit, soit par nature " flexible " ou " peu flexible ".
(Anker)
8) Macroéconomie
Courbe de Phillips
La courbe de Phillips pose l'existence d'une relation négative entre inflation et chômage. Un
gouvernement aurait le choix entre relancer l'économie et par suite l'emploi au prix d'un peu
d'inflation, et freiner la croissance et ralentir l'inflation au prix d'un surplus de chômage. M. Friedman
(prix Nobel 1976) et E. Phelps ont critiqué cette interprétation due à Samuelson (prix Nobel 1970) et
Solow (prix Nobel 1987). Ils soutiennent que si, à court terme, il existe bien une relation positive, à
long terme, la courbe devient une droite verticale. Un gouvernement qui relancerait l'économie ferait
reculer dans un premier temps le chômage mais au prix d'une inflation plus élevée. L'adaptation des
agents à plus d'inflation ramènerait à long terme le taux de chômage à son niveau " naturel ". Si
l'hypothèse des anticipations adaptatives autorise un arbitrage exploitable à court terme, celle des
anticipations rationnelles ruine même à court terme un tel arbitrage. Dans le modèle de Lucas, les
agents ajustent instantanément leurs anticipations de prix et de salaires à la nouvelle politique
économique. Toute politique économique est-elle donc inutile ? Pas nécessairement si les
modifications de politique économique sous forme de règles négociées sont " bien " interprétées par
les agents économiques. Elles ont alors probablement plus d'effets sur l'économie que les
modifications de politique économique laissées à la discrétion des gouvernements.
(Phillips, Friedman, Phelps, Samuelson, Solow, Lucas)
Modèle de Solow
Le modèle décrit comment un accroissement du stock de capital, de la quantité de travail (ou de la
population) et le progrès technique interagissent et affectent la production au sein de l'économie. À
long terme, il montre que l'économie tend vers un état stationnaire. Cette situation d'équilibre est
déterminée par le taux d'épargne, le progrès technique et la croissance démographique. Le taux
d'épargne et le progrès technique étant des données dans le modèle, la croissance économique
dépend, à long terme, de celle de la population.
(Solow)
Modèle IS-LM
Créé par Hicks (prix Nobel 1972), ce modèle est repris et modifié par Hansen, Lerner, Samuelson
(prix Nobel 1970). Il est composé de deux équations : IS (Investment et Saving) exprime l'égalité
entre l'épargne et l'investissement (équilibre sur le marché des biens) et LM (Liquidity et Money)
traduit l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie (équilibre sur le marché de la monnaie). Le
modèle comporte deux variables endogènes, le revenu national Y et le taux d'intérêt i, les autres
variables sont considérées comme exogènes (masse monétaire M, dépenses gouvernementales G).
Le modèle permet d'étudier, dans une économie fermée, les effets des variations de M et G sur le
revenu et le taux d'intérêt. Ce modèle va donner naissance au consensus théorique baptisé par
Samuelson "synthèse néoclassique" : démarche macroéconomique qui complète le schéma d'analyse
keynésien par des équations inspirées de la logique néoclassique (maximisation de l'utilité marginale,
analyse du point de vue de l'offre).
(Hicks, Samuelson)
Théorie de l'oscillateur
La théorie montre comment les interactions entre le principe du multiplicateur keynésien (source de
stabilité économique) et celui de l'accélérateur (source d'instabilité) peuvent créer des fluctuations
cycliques endogènes. Cinq types de situation se présentent : 1°/ il n'y a pas de fluctuation et le
niveau de revenu décroît vers son niveau initial ; 2°/ l'évolution du niveau de revenu prend la forme
d'oscillations amorties ; 3°/ ces oscillations sont explosives ; 4°/ la croissance est exponentielle ; 5°/
des oscillations auto entretenues.
(Samuelson)
satisfait la demande mais qui ne correspond pas forcément au plein emploi. Il n'existe pas de
mécanisme autorégulateur. En outre, le chômage peut accentuer les comportements d'épargne de
précaution et les mauvaises anticipations des entrepreneurs. Seule l'intervention de l'Etat par une
politique économique adéquate peut susciter une demande supplémentaire.
(Keynes)
9) Microéconomie
Économie de l'information
Elle étudie le comportement d'agents rationnels lorsque l'acquisition de l'information est coûteuse,
définit les structures d'information, caractérisées par des formes de risque et analyse
systématiquement les problèmes qui émergent dans chaque structure. L'information incomplète et
asymétrique débouche sur des phénomènes d'antisélection. Ainsi, des acheteurs qui observent
imparfaitement la qualité d'un bien ne pourront distinguer entre les bons et mauvais vendeurs. Le
prix n'est plus un signal parfait, pénalisant les acheteurs et les bons vendeurs. Ce manque
d'information débouche également sur des problèmes liés à l'aléa moral. L'agent non informé ne peut
observer l'action de son partenaire. Ce dernier est donc tenté de se comporter dans son propre
intérêt et d'annoncer à l'agent non informé que les mauvais résultats sont le fait d'événements
indépendants de sa volonté. La théorie suppose des comportements maximisateurs très sophistiqués
qui conduisent à la signature de contrats complexes ne correspondant pas à la pratique. II paraît peu
réaliste de supposer que les individus signent des contrats complets qui tiennent compte de toutes les
réalisations possibles des aléas (les agents sont généralement incapables d'envisager l'ensemble des
possibles).
(Akerlof, Stiglitz, Alchian, Demsetz)
Microéconomie traditionnelle
Elle propose une représentation du fonctionnement de la société qui repose sur deux principes. Le
premier est celui de rationalité. Les individus agissent en utilisant au mieux les ressources dont ils
disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. Le second est celui de la concurrence pure et
parfaite des marchés. Cela nécessite la transparence du marché, l'atomicité des participants,
l'homogénéité du produit et la libre entrée sur le marché qui empêche toute entente ou collusion des
vendeurs. Sous des conditions relativement techniques et restrictives (sur les préférences des
consommateurs et sur la technologie des firmes), une concurrence pure et parfaite conduit à une
utilisation optimale des ressources de l'économie. Il est alors impossible d'améliorer la satisfaction
d'un agent sans diminuer celle d'un autre agent, c'est ce qu'on appelle un "optimum de Pareto". On
en déduit les deux théorèmes du bien-être. Tout équilibre général de marché de concurrence parfaite
encore appelé "équilibre concurrentiel" est un optimum paretien (de sorte que les affectations ainsi
obtenues, permettent à chaque agent d'atteindre une situation optimale sans détériorer celle des
autres), et, tout optimum de Pareto d'une économie peut théoriquement être réalisé par un équilibre
de marché concurrentiel. Un autre résultat est que l'équilibre concurrentiel n'est plus efficient dès lors
qu'existent des monopoles, des biens collectifs, des effets externes ou bien encore des coûts de
transaction, autrement dit dès que l'on relâche tout ou partie du principe de concurrence pure et
parfaite. Certains reprochent au modèle d'équilibre le caractère irréaliste de certaines hypothèses :
absence d'interactions stratégiques entre les agents, non-prise en compte des asymétries
d'informations entre les agents, absence de prise en compte des coûts de transaction et entreprises
considérées comme des " boîtes noires ".
(Walras, Arrow, Debreu, Sonnenschein, Bertrand, Cournot)
politique commerciale, les agents concernés (individus, firmes, États) doivent prendre en compte les
réactions des autres et anticiper leurs propres décisions. Elle aura donc pour but d'analyser la
manière dont les agents coordonnent ou peuvent coordonner leurs décisions dans différentes
configurations.
Un jeu est dit coopératif lorsque les individus peuvent communiquer et s'engager à prendre certaines
décisions, sachant qu'ils auront éventuellement, individuellement intérêt à opter pour un choix
différent au moment où ils prennent effectivement leur décision.
Un jeu est dit non coopératif lorsque les individus adoptent un comportement égoïste et opportuniste
à chaque instant. La théorie des jeux montre que les décisions individuelles prises sans concertation
occasionnent généralement des gaspillages de ressources dès qu'il existe des interactions
stratégiques. Un équilibre de Nash caractérise une situation telle que la stratégie de chaque joueur
correspond à un choix optimal étant donné les stratégies choisies par les autres joueurs.
Un exemple célèbre en est la situation du dilemme du prisonnier. Inventée par Merrill Flood et Melvin
Dresher, et formalisée peu après par A. W. Tucker, cette situation met en présence deux joueurs,
chacun ayant deux options : soit coopérer, soit faire cavalier seul. Chacun doit choisir sans connaître
la décision de l'autre. Quoi que fasse l'autre, il est plus payant de faire cavalier seul que de coopérer.
Le dilemme consiste en ceci que, si les deux joueurs font cavalier seul, ils s'en tirent moins bien que
s'ils avaient coopéré. Deux suspects sont arrêtés pour un délit grave et le juge d'instruction souhaite
obtenir leurs aveux. Il s'entretient séparément avec chacun d'eux et leur explique que si aucun
n'avoue, on ne pourra retenir contre eux que le port d'armes, ce qui leur vaudra une condamnation
réduite : deux ans de prison. Si les deux avouent, ils seront condamnés à cinq ans de prison et si un
seul avoue, il est relaxé tandis que son complice écope la peine maximum, soit dix ans de prison.
Bien que l'intérêt commun des malfaiteurs soit de ne pas avouer chacun a personnellement intérêt à
avouer.
Un comportement coopératif peut émerger si le jeu est à horizon infini, si des sanctions sont
possibles ou bien encore si les agents adoptent un comportement incertain. C'est le cas lorsque les
agents adoptent une stratégie conditionnelle ou de réciprocité. Selon Axelrod, cette stratégie a pour
objectif de dissuader le joueur qui serait tenté de renier son engagement initial. A cette fin, le joueur
annonce qu'il jouera C, la coopération, à la période t, et continuera de jouer C aux périodes suivantes
tant que l'autre joueur joue C. En revanche, si ce dernier dévie de son comportement coopératif pour
faire défection alors au coup suivant, il est sanctionné. Cependant, la sanction n'est pas perpétuelle
puisqu'au coup suivant, le joueur reprend son comportement coopératif.
Une autre extension de la théorie des jeux est la théorie de la main tremblante. Développée par R.
Selten, prix Nobel 1994, elle repose sur l'idée que les joueurs commettent des erreurs au moment de
choisir leurs stratégies d'équilibre et ont une probabilité faible de choisir chacune des stratégies qui
ne conduisent pas à la réalisation de l'équilibre.
Dans de nombreuses situations, des équilibres multiples apparaissent, ce qui signifie que les
hypothèses de la théorie des jeux sont insuffisantes pour déterminer les choix stratégiques (à partir
de considérations uniquement rationnelles). Des hypothèses supplémentaires (processus
d'apprentissage ou référence à l'histoire commune des joueurs) sont donc nécessaires.
(Von Neumann, Morgenstern, Nash, Harsanyi, Selten, Kreps, Axelrod)
Théorème de séparation
Les décisions d'un investisseur en matière de choix de portefeuille résultent d'un arbitrage entre la
prise de risque et le taux de rendement anticipé. Quel que soit le niveau de risque, le taux de
rendement espéré le plus élevé possible est obtenu en combinant le portefeuille d'actions ordinaires
avec un emprunt ou un prêt. L'investisseur raisonne en deux étapes : il choisit, d'abord, le " meilleur
" portefeuille d'actions ordinaires, puis, il combine ce portefeuille avec un emprunt ou un prêt de
façon à obtenir le niveau de risque qu'il désire supporter. Chaque investisseur ne doit donc placer son
argent que dans deux actifs : un portefeuille risqué d'actions ordinaires et un prêt ou un emprunt.
(Markowitz, Miller)
Théorèmes de Modigliani-Miller
Il en existe deux : le premier théorème pose que ni le volume, ni la structure de la dette n'affectent
la valeur de la firme à la condition que les marchés financiers fonctionnent parfaitement (absence
d'impôts, de coûts de transaction, de coûts de faillite, de contrainte réglementaire et taux d'intérêt
identiques). Le second pose que sur un marché financier parfait, la politique de dividende de la firme
est sans influence sur sa valeur. Une augmentation des dividendes, par exemple, augmentera
certainement les revenus des actionnaires mais elle sera neutralisée par une baisse correspondante
de la valeur de l'action. Les deux théorèmes ont plusieurs implications : les décisions
d'investissement peuvent être séparées de la décision financière correspondante ; le critère rationnel
d'une décision est la maximisation de la valeur de marché de la firme ; le concept de coût du capital
se réfère au coût total et peut être mesurée comme le taux de rendement anticipé sur le capital
investi dans les actions d'une firme appartenant à la même classe de risque.
(Modigliani, Miller)
Théorie monétaire
Elle a pour objectif d'analyser les relations causales entre le volume de la monnaie en circulation et
certaines variables économiques. Elle explicite le mécanisme de transmission ou comment la monnaie
impulse ses effets sur les variables dites " réelles " (emploi, niveau d'activité) et/ou sur les prix.
(Hicks, Patinkin, Tobin)
Théorie monétariste
Friedman, prix Nobel 1976 et père de cette théorie cherche à prolonger la théorie quantitative de la
monnaie et à réfuter la théorie keynésienne. Ainsi, il soutient qu'à court terme, une augmentation de
la masse monétaire se répercute sur le niveau général des prix mais également sur le volume de
production car il n'y a pas plein emploi des facteurs de production. En revanche, à long terme, la
théorie quantitative est à nouveau vérifiée. Les fluctuations cycliques seraient sinon provoquées, du
moins aggravées par les politiques monétaires erratiques. C'est pourquoi il propose une règle
monétaire, à savoir que la masse monétaire doit varier à un taux constant, égal au taux de
croissance à long terme de la production nationale.
Agrégation interne – IUFM 2005/2006 - Jaunet Philippe 22
150 théories économiques
(Petit guide de présentation)
(Friedman)
Théorème d'Haavelmo
Il concerne l'effet multiplicateur du budget de l'État. Jusqu'aux travaux d'Haavelmo (prix Nobel
1989), l'effet multiplicateur était celui énoncé par Keynes : un déficit budgétaire (financé par
emprunt) engendrait un surplus de croissance. Le théorème de Haavelmo indique qu'un budget
équilibré n'est pas forcément neutre. Dans une situation de sous-emploi, un accroissement des
dépenses publiques financé par une hausse des impôts de même valeur (donc sans déficit) a un effet
positif sur la croissance économique.
(Haavelmo)
Théorème de l'équivalent-certain
Ce théorème énonce que le niveau de l'instrument de politique économique qui maximise l'espérance
mathématique de la fonction de préférence de l'État est obtenu en remplaçant les variables aléatoires
par leur espérance mathématique. Le théorème n'est vérifié que si, d'une part, la préférence de l'État
est représentée par une fonction quadratique ce qui implique des taux marginaux de substitution
variables entre les arguments de la fonction de préférence et d'autre part, si la variance de la variable
aléatoire est indépendante du niveau de l'instrument de politique économique.
(Theil)
Cela signifie que la prévision subjective des agents se fonde sur la prévision objective de la théorie.
Autrement dit, intégrant les événements futurs, ces anticipations sont essentiellement les mêmes que
les prévisions objectives de la théorie.
(Muth, Lucas)
Théorie constructiviste
Les relations entre Etats relèvent plus d'un système de croyances et de représentations que de
considérations seulement matérielles. La loi internationale érode la souveraineté des Etats en raison
de la puissance des normes. Les Etats sont les principaux acteurs. Les identités et les intérêts de
l'Etat sont largement construits par les structures sociales. Ils ne sont pas déterminés par la nature
humaine ou bien encore par le jeu des groupes de pression. Optimistes. L'anarchie du système
international résulte plus des croyances que de données objectives. Il est dès lors possible en
modifiant les croyances, les idées de modifier le comportement des Etats et de les faire sortir des
situations de dilemme du prisonnier. Ce courant décrit et explique mieux le passé que d'établir des
prédictions vérifiables empiriquement. Ce courant sous-estime le poids des intérêts des groupes de
pression, etc. Les idées peuvent être instrumentalisées par les pouvoirs politiques afin de servir leurs
fins.
(Wendt, Kratochwill, Rosenau)
passager clandestin des autres Etats impliquent une baisse de sa richesse. Il est difficile d'identifier le
pays leader. Le déclin des Etats-Unis ne s'est pas accompagné d'une instabilité des relations
internationales. Historiquement, à certains moments, la stabilité a résulté d'une entente à 2 ou 3
pays.
(Kindleberger)
passager clandestin (free rider). Un autre facteur est le caractère bureaucratique de l'action publique.
Il ne permet pas d'identifier rapidement l'évolution des demandes et d'y répondre. Inversement,
l'intervention de l'État se justifie car les associations ont une capacité limitée à mobiliser des
ressources et se limitent à certains groupes ou certaines situations particulières.
(Weisbrod)
organisations sans but lucratif. De même, un système politique unitaire avec une structure
administrative centralisée est moins favorable au développement du secteur sans but lucratif qu'un
État fédéral à administration décentralisée.
(Di Maggio, Anheier)
Théories de la transition
Les débats théoriques sur le passage d'une économie socialiste à une économie de marché ont porté
sur le rythme des réformes : gradualistes, big bang ou bien une masse critique de réformes. Ils ont
également porté sur les séquences possibles des réformes : priorité à la création de structures
juridiques et sociales, à la stabilisation macroéconomique, ou bien encore à l'ouverture internationale
et la liberté des prix. Ainsi, la libéralisation des capitaux entraîne une appréciation du taux de change
réel préjudiciable à la réforme du commerce extérieur. La priorité à l'ouverture internationale serait
justifiée par la nécessité de créer un environnement concurrentiel et par l'élasticité de l'offre.
(Kornaï, Nuti, Sachs, Nordhaus)
Théorie de la dépendance
Dans ce cadre théorique, l'économie mondiale est constituée de deux pôles, le centre capitaliste
représentant les nations occidentales industrialisées, la périphérie constituée des pays du Tiers
monde. La dépendance de ces derniers vient de la dégradation des termes de l'échange, des
Théorie de la gouvernance
Cette théorie combine les approches de la science politique et de l'économie institutionnelle. Elle vise
à démontrer que les États qui sont les plus aptes à favoriser le développement sont ceux qui exercent
les fonctions régaliennes universelles et les seules politiques publiques que d'autres acteurs que l'État
ne seraient pas en mesure d'élaborer à sa place avec la même efficacité. Ce sont également des États
suffisamment désengagés de la société civile et du marché pour laisser les mécanismes
d'autorégulation de ceux-ci produire tous leurs effets.
Les difficultés des pays en développement trouvent leur origine dans la différence des taux de salaire
entre nations et dans la péréquation internationale des taux de profits. Les pays à bas salaires
vendent leurs marchandises à un prix inférieur à leur " prix de production ", même si leur productivité
est similaire à celle des pays industrialisés. Une partie de leur surtravail est donc transférée à ces
derniers et contribuent à leur appauvrissement. Deux hypothèses sont essentielles : 1°/ à travail égal
les salaires sont largement inférieurs dans les pays sous-développés par rapport aux pays développés
; 2°/ le taux de profit est le même pour tous les investissements, quel que soit le pays où ils sont
réalisés. Cette théorie a été critiquée. Certains marxistes lui reprochent de ne pas prendre en compte
une analyse de classes. Les pays développés, toutes classes confondues exploitent les pays sous-
développés. D'autre part, statistiquement, on observe plus une instabilité qu'une détérioration
généralisée et continue des termes de l'échange. En outre, d'autres facteurs peuvent expliquer les
phénomènes observés comme l'évolution de la demande ou du progrès technique.
(Arghiri Emmanuel)
Théorie du déséquilibre
Selon les théoriciens du déséquilibre, les prix des biens et des services ainsi que le salaire sont fixes
et que tout déséquilibre sur les marchés qu'ils soient des biens et des services ou bien du travail
entraîne un rationnement par les quantités. Plusieurs situations peuvent se produire sur les marchés
comme le montre le tableau suivant.
Marché des biens et services
Offre inférieure à la
Offre supérieure à la demande
demande
Marché du Offre supérieure à la
Chômage Keynésien Chômage classique
travail demande
Dans le cas du chômage classique, le niveau de profit est insuffisant donc les entreprises
n'augmentent pas voire baissent leur production même s'il existe une demande non satisfaite. Dans
le cas de l'inflation contenue, cela signifie que par rapport à la demande de biens et de services, il y a
une insuffisance de main d’œuvre et de production ce qui conduit à une hausse des prix. Les deux
types de chômage, keynésien et classique, sont extrêmement difficiles à distinguer car ils
entretiennent des relations ce qui explique les difficultés à lutter contre. Ainsi, l'évolution des
capacités de production qui semble avoir limité la demande de travail à certaines périodes est
déterminée par le taux d'investissement, qui lui-même dépend des perspectives de demande. D'autre
part, la compétitivité sur les marchés extérieurs influence le niveau de la demande extérieure. La
faiblesse de la demande étrangère peut être le reflet d'une compétitivité insuffisante. En termes de
politique économique, tenter de remédier à un chômage keynésien (insuffisance de la demande) par
une plus grande flexibilité du marché du travail ne résout rien tant que les entreprises n'ont pas de
commandes elles n'embauchent pas et cela quel que soit le niveau de salaire. De même, une relance
de la demande n'aurait aucun effet sur un chômage de type classique, le coût du travail trop élevé
nuisant à la rentabilité des investissements.
(Clower, Leijonhufvud, Malinvaud)
Théorie de l'exploitation
Selon la théorie marxiste, l'exploitation provient du fait que le travailleur produit plus que ce qui est
nécessaire à la reproduction de sa force de travail. L'exploitation prend un aspect volontaire dans le
système capitaliste car les contrats de travail entre les agents (travailleurs d'un côté, capitalistes de
l'autre) sont passés librement.
(Marx)
des salariés. Ces derniers arbitrent entre l'acquisition d'un revenu grâce au travail et le loisir. Une
hausse de salaire peut se traduire par une offre supplémentaire ou bien une réduction, le salarié dans
ce dernier cas ayant une préférence pour le loisir. De même il existe un taux de salaire d'acceptation
ou salaire de réservation, c'est-à-dire un taux de salaire minimum à partir duquel un individu donné
passe d'une offre de travail nul à une offre de travail positive. L'offre de travail est fonction croissante
du salaire réel. La demande de travail des entreprises dépend de la productivité marginale du travail
et du salaire réel. L'entrepreneur demande du travail jusqu'au point où le bénéfice réalisé par une
unité supplémentaire de travail compense le coût du travail supplémentaire. La demande de travail
est une fonction décroissante du salaire réel puisque pour les néo-classiques la productivité marginale
est croissante puis décroissante à partir d'un certain niveau. Si les conditions de concurrence pure et
parfaite sont respectées sur le marché du travail, il existe un niveau de salaire d'équilibre qui permet
la satisfaction de l'offre et de la demande de travail. Si l'offre de travail est supérieur à la demande
de travail, la baisse du salaire conduit certains offreurs à sortir du marché du travail et des
demandeurs à entrer sur le marché. A l'inverse, lorsque la demande est supérieur à l'offre, le salaire
augmente ce qui provoque l'afflux d'offreurs de travail et la sortie de demandeurs de travail. Si un
déséquilibre persiste, c'est en raison de l'existence de rigidités qui empêchent le salaire de se fixer à
son niveau d'équilibre et ainsi la réduction de l'écart entre l'offre et la demande de travail. Les
dysfonctionnements ou rigidités sont de plusieurs types : existence d'un salaire minimum,
indemnisation du chômage, syndicats, législation sur la protection de l'emploi, politique fiscale et
prélèvements sociaux. Il en résulte que le chômage est d'abord et avant tout volontaire.
(Rueff, Friedman)